La Lettre de l`Environnement

La Lettre de l'Environnement
Numéro 370
22ème année
oilà un secteur d’activité
qui ne pose guère de problème majeur, qui tourne
comme une horloge depuis des années avec des chiffres
rassurants et des résultats industriels
plus que satisfaisants, et dont on
parle donc finalement assez peu.
C’est dommage, parce que cette
allure de père tranquille cache une
histoire mouvementée ainsi que des
défis technologiques et logistiques
extrêmement intéressants. Recyclable à l’infini et à 100%, le verre
est un matériau fascinant. Contempler, comme nous l’avons fait récemment au musée romain-germanique de Cologne, les créations en
verre des Romains est une source
inépuisable d’émerveillement. L’an
dernier, la Fédération européenne
du verre d’emballage (FEVE) annonçait que le pourcentage de recyclage de verre creux au sein de
l’Europe est passé pour la première
fois au-delà du seuil de 70 %. Cela signifie que plus de 11 millions
de tonnes ont été collectées pour
le recyclage en 2011. Et la Belgique est numéro un avec un taux de
recyclage de 98%. Rendons à César ce qui appartient à César : si la
Belgique est aujourd’hui très performante dans ce domaine,
Suite en
c’est en grande partie à
page 2
la société MINERALE
26 mai 2014
Le groupe SITA s’est doté en Belgique d’un outil très performant et
idéalement situé pour monter en
puissance dans le secteur du recyclage du verre. En voici une présentation, qui est l’occasion de faire le
point sur le marché du recyclage
du verre, ses principaux opérateurs
et son économie. Même s’il semble
tourner sans problème, ce secteur
très concurrentiel est passionnant,
à la fois par les défis qui restent à
relever, par les activités de niche
qui peuvent encore s’y déployer et
par le devenir de ses acteurs.
Le site, ici en novembre 2010, a encore bien amélioré sa présentation depuis
En page 5
• La marché du verre
• En Bref
• Schéma
• TELEX
• Au Moniteur
p.1
p.2
p.5
p.7
p.8
+ Un supplément
+ L’actualité de la quinzaine
Dans le supplément
Dans le supplément
En Une
qu’elle le doit. Ce nom apparaît pour la première fois
au Moniteur belge il y a
trente ans, en janvier 1984.
C’est au départ une société
familiale (Louis Frère) implantée dans la région de
Charleroi, à proximité des
fleurons historiques de l’industrie verrière. Son développement est tout sauf un
long fleuve tranquille, même
après l’entrée dans le capital (à hauteur de 25% au total, via la SO.GE.DI) de
PAGE et de WATCO. Passons sur la remise en question, au beau milieu des années 90, des contrats d’exclusivité signés avec la Région wallonne et la Région
bruxelloise, sur les revirements de Verlipack qui refuse en 1994 de rétribuer encore le calcin, sur l’apparition de FOST Plus qui bouleverse les habitudes et dicte
sa loi, sur le rachat de la division Recyclage de Verlipack
Mol en 1997 (Noord Recycling Glas), sur la sortie de
SHANKS du capital, sur le
remplacement de Watco par
SITA, sur l’arrivée de la SIFRACO (devenue Sibelco
France), dont la gourmandise
fait grincer certaines dents…
(1) Aujourd’hui, Minerale, établie à Lodelinsart, appartient
pour 50% à SITA et pour
50% au groupe anversois
SCR-SIBELCO, un des deux
groupes belges (avec Solvay)
qui dominent le marché mondial de ces deux matières premières fondamentales dans le
secteur du verre que sont le
sable et le carbonate de sodium. SIBELCO joue depuis
plus de 125 ans un rôle pionnier dans l’extraction et la
valorisation du sable siliceux.
Son partenariat avec SITA
fonctionne bien. Mais s’il a
atteint la dimension qu’il a
aujourd’hui, c’est surtout grâce
à deux hommes : Christian
Deltenre, qui pilote Minerale
depuis des années et est devenu un des meilleurs experts du secteur en Europe,
et le Français David Paté, un
vrai passionné, chercheur invétéré qui a développé et développe encore des solutions
de niche très pointues. En
2009, dans la plus grande
discrétion, le groupe PATÉ
procède à l’acquisition auprès
de l’électricien néerlandais
DELTA (la maison-mère
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d’Indaver), de la société anonyme HigH 5 RECYCLING
GROUP, établie à Anvers.
Auparavant, Delta avait repris 100% des parts de la so-
ciété (c’était un héritage de
Verstraeten & Verbrugge).
Jacques Langhendries, le fondateur (un ancien de Verlipack et de Van Gansewin-
kel), était sorti et DELTA
MILIEU RECYCLING était
devenue administrateur délégué. Delta l’avait “ nettoyée ”
de ses pertes et recapitalisée
En bref
Depuis le début du mois de mai : incendie chez Sita à Awans, incendie chez Van Gansewinkel à
Puurs, explosion chez Van Gansewinkel à Moerdijk, incendie chez Shanks à Seraing, incendie
chez Van Gansewinkel à Houthalen-Helchteren, incendie chez Sita à Gennevilliers, incendie chez
Veolia à Reims, incendie chez Sita à Rotterdam (Waalhavenweg), incendie chez Attero à Tilburg,
incendie chez Séché Environnement à Changé : le feu reste bien l’ennemi numéro un des installations de gestion de déchets. ◆ DUFERCO et Sambrinvest ont annoncé dans un communiqué
commun leur décision de s’associer pour constituer un fonds d’investissement pour la diversification industrielle de Charleroi et de ses alentours. Le fonds créé est doté d’un capital de 50 millions et est détenu à 50% par le groupe Duferco et à 50% par la SA Sambrinvest, société d’investissement et de capital à risque active dans la région Charleroi-Sud Hainaut. Les domaines d’intervention du fonds d’investissement seront prioritairement les activités liées à l’environnement et
au développement durable; les activités de recyclage, en ciblant le recyclage à haute valeur ajoutée; les activités économiques porteuses, de préférence industrielles et technologiques. Ces activités pourront s’implanter sur la Porte Ouest ou sur toute autre zone industrielle du bassin de
Charleroi. ◆ La facture de l’eau pour un ménage moyen flamand a triplé depuis l’an 2000, passant de 109,33 à 344,66 euros. Selon le rapport de la Vlaamse Milieumaatschappij qui livre ces
chiffres, ce sont surtout les contributions communales qui ont augmenté. ◆ En France, le constructeur d’unités de biogaz NASKEO ENVIRONNEMENT a annoncé l’acquisition de METHAJADE,
leader national de la méthanisation à la ferme. Avec cette opération, Naskeo compte capter 30%
du marché du biogaz agricole. Basée à Pont-Saint-Martin, en Loire-Atlantique, Methajade a déjà
construit 4 unités sur la base de la technologie de la voie sèche discontinue, et dispose d’un portefeuille de dix projets à construire dans les prochains mois. Naskeo réalise un chiffre d’affaires
de 9 millions d’euros, en hausse de 6 millions en trois ans. ◆ La société bruxelloise MCA RECYCLING (www.mca-recycling.com), une PME familiale qui fournit un excellent travail depuis 1996, a
obtenu le label ISO 14001 et l’enregistrement EMAS. L’obtention de ces labels est le fruit d’une
très bonne collaboration entre MCA Recycling et la société 21 Solutions. ◆ Le fabricant de polymères américain DAK AMERICAS (Charlotte, Caroline du Nord) a racheté l’argentin CabelmaPET,
qui recycle à Pacheco (Buenos Aires) des bouteilles en PET (16.000 t./an) pour produire un matériau de qualité alimentaire susceptible d’être réutilisé pour refabriquer des bouteilles. DAK produit
actuellement plus de 190.000 tonnes de résine de PET vierge et intégrera le matériau de CabelmaPET dans sa production. ◆ ELECTRABEL a réalisé l’an dernier une perte de 906 millions d’euros, un chiffre “ historique ” qui illustre les difficultés que connaît désormais Electrabel. Le résultat brut d’exploitation, qui reflète la santé des activités opérationnelles belges, chute en effet de
plus d’un tiers, passant de 645 millions d’euros en 2012 à 422 millions en 2013. Les principales
explications de cette dégradation? D’abord, les difficultés rencontrées dans la vente d’électricité
et de gaz. Les parts de marché d’Electrabel ont continué à s’éroder au premier semestre 2013
dans la fourniture d’électricité et surtout dans la fourniture de gaz en Belgique. Du côté de la production d’électricité, le tableau est également sombre. Les réacteurs nucléaires de Doel 3 et Tihange 2 ont été à l’arrêt durant plus de cinq mois au cours de l’exercice 2013 (dont coût : 300 millions d’euros). Comme tous les énergéticiens européens, Electrabel a souffert de conditions de
marché difficiles pour ses centrales thermiques. En 2013, il a mis définitivement à l’arrêt 900 MW
de puissance. ◆ ELECTRAWINDS a eu un impact négatif de 18,5 millions d’euros sur les résultats de GIMV pour l’exercice 2013-2014, ce qui correspond à 1,8% de la valeur des fonds propres.
◆ VEOLIA ENVIRONNEMENT a terminé le premier trimestre de son exercice 2014 sur un résultat
opérationnel récurrent en baisse de 7,3% à 406 millions d’euros. Sur la période, le chiffre d’affaires du groupe de services aux collectivités s’est replié de 1,2%, à 5,7 milliards d’euros (- 1,7% en
données comparables). Par grande branche d’activité, l’Eau affiche une légère hausse de son CA
en données organiques (+ 0,9%) et la Propreté + 3,3%. En revanche, l’Energie recule de 14,2%. ◆
En Grèce, citoyens et élus de Thessalonique organisaient, le dimanche 18 mai, un référendum populaire sur la privatisation du service de l’eau de la ville, voulue par la troïka, et sur lequel lorgne
en particulier Suez environnement. A la dernière minute, le Ministre de l’Intérieur grec a tenté
d’empêcher la tenue de ce référendum, qui devait avoir lieu en même temps que les élections locales grecques. Les opposants à la privatisation ont installé leurs urnes dehors, à l’entrée des bureaux de vote. Sans surprise, les premiers dépouillements du référendum suggèrent un score de
98% contre la privatisation de l’eau. L’agence en charge de la privatisation, la TAIPED, a annoncé
à l’avance qu’elle ne tiendrait pas compte du résultat du référendum. ◆ SUEZ ENVIRONNEMENT
a annoncé un accord pour céder sa participation indirecte dans Companhia de electricidade de
Macau, une société qui a la concession exclusive pour la transmission, la distribution et la vente
d’électricité basse, moyenne et haute tension à Macao. Le groupe reste présent à Macao dans
l’eau et les déchets. ◆ Le réacteur de recherche BR2 du Centre nucléaire de Mol sera fermé entre mars 2015 et juillet 2016 pour des travaux de modernisation. ◆ Le groupe espagnol diversifié
ABENGOA, actif notamment dans l’eau et les déchets, va acquérir 25% de la compagnie d’eau chinoise GREEN TECH, un leader du traitement des eaux. ◆ Le spécialiste chinois du traitement
des eaux industrielles CT ENVIRONMENTAL (Chongto), quoté à Hong Kong, va acquérir la société
chinoise QINGYUAN LUYOU ENVIRONMENTAL PROTECTION, spécialisée dans le traitement des
boues, pour 14,8 millions d’euros. La capacité de traitement des boues de Chongto va ainsi passer de 400 t./jour à 1.900 t./jour. ◆ La SPAQuE a entrepris une campagne de prélèvements de
sols sur le site « Bassin de l’Arsenal » à Mons. ●
Numéro 370 - 26 mai 2014
Incidences
☛
En Une
en procédant à des opérations
d’augmentation/réduction de
capital qui l’avait laissée
avec un capital de 6.300.000
euros. Après l’arrivée de Paté,
le conseil d’administration
était composé de David Paté,
Pierre Hornung (le directeur
financier de Paté qui a quitté
depuis pour rejoindre Guy
Dauphin Environnement) et
Christian Deltenre (nommé
administrateur délégué). A cette
époque, Deltenre est là à titre
personnel et non comme représentant de Minerale, qui
n’était pas concernée. Depuis
lors, David Paté a connu un
accident de parcours personnel (voir l’encadré ci-contre)
et a cédé sa société à SIBELCO, qui a installé dans HigH5
son partenaire SITA (50%).
Christian Deltenre est maintenant à la fois l’administrateur délégué de Minerale et
celui de son pendant anversois. Cette unité de personne
est importante. Car c’est en
formant un ensemble cohérent que le duo Minerale/
HigH5 est devenu une pièce
maîtresse sur l’échiquier européen du recyclage du verre.
Si Minerale est une installation “ traditionnelle ” qui a
été bien maintenue, qui s’est
vue assigner un rôle précis
(lire ci-après) et qui conserve
une utilité logistique, l’usine
HigH5 est d’une autre dimension technologique. C’est
une installation unique en
Europe, qui intègre dans une
automatisation sophistiquée
une série de techniques ultramodernes : aimants, systèmes
Incidences
de flottation, équipements de
lavage, lasers, caméras d’inspection, le tout permettant un
travail très fin. Il faut insister
sur le fait que l’ancienne installation historique a été déconstruite, que le site a été
entièrement nettoyé et assaini (c’était bien nécessaire) et
que l’usine actuelle est entièrement nouvelle. Equipée
d’une installation de séchage
et d’un système de tri optique
dernier cri, très performant
dans les fractions fines, elle a
été mise en production en octobre 2013. Un de ses atouts
est qu’elle permet de mettre
sur le marché une teinte nouvelle, la feuille morte, en
complément des teintes traditionnelles (le blanc, l’ambre
et le vert). D’une capacité de
250.000 t/an, elle peut traiter
75% du marché du verre
d’emballage en Belgique. En
quoi est-elle unique ? “ HigH
5 est unique en ce sens que
cette société réalise un démélange total en 4 teintes d’un
ensemble de verre mélangé,
répond Christian Deltenre.
Maltha, GRL, Minérale traitent le verre brut en batchs et
donc l’intérêt pour ces sociétés est d’avoir un FOST qui
organise la collecte en blanc
et coloré. Donc, ces usines
traitent du blanc avec pour
objectif de sortir les infusibles (KSP) et les couleurs présentes qui ne sont pas du
blanc. Cela se fait avec des
machines de tri optique programmées chaque fois pour
la teinte traitée. En outre,
après traitement, les cases
David Paté, le talent
contre vents et marées
Il s’est fait un nom dans le recyclage du verre en s’attaquant
à tout ce qui est difficile. C’est cela la passion qui anime
David Paté : trouver des solutions de niche pour recycler les
pare-brise, les tubes cathodiques, les feuilles de PVB…
L’homme est entreprenant et visionnaire. Au départ de son
site de Crouy, en Picardie, il avait construit un bel ensemble. Les Géo Trouvetout n’ont pas toujours de l’ordre et le
site de Crouy a fait à plusieurs reprise la Une de la presse
locale pour ses stocks, accumulés parfois sans les formalités
administratives requises. Mais dans l’ensemble, le talent de
David Paté était son sauf-conduit. Puis brusquement, en
2008, tout bascule. Deux employées de la sa Paté déposent
plainte pour harcèlement. Sur la base du seul témoignage
des deux femmes, la presse locale (en particulier L’UnionL’Ardennais) donne à cette plainte un large écho et dresse
de David Paté le portrait d’un homme brutal, emporté, colérique… Le lynchage médiatique de David Paté dure cinq
ans. Comment faire la part des choses dans ce genre d’affaire ? C’est difficile et délicat. La justice elle-même a bien
du mal. “ Le harcèlement est, au sein de cette entreprise,
une technique de management ”, affirme Me Octave Lemiale,
l’avocat des plaignantes. “ Il y a du stress, mais pas de harcèlement moral. On monte en épingle un dossier qui ne le
mérite pas ”, répond Me Olivier Baglio, du barreau d’Avignon, qui défend les intérêts de la société Paté. Les conseillers prud’homaux ne parviennent pas à se prononcer sur la
reconnaissance ou non du harcèlement moral. Saisi, le juge
départiteur (un magistrat professionnel) prend une décision
le 9 mai 2012 : il condamne la société Paté. En octobre
2013, la cour d’Appel d’Amiens confirme cette décision.
David Paté est mis sur la touche. Il cède ses parts à Sibelco
et démissionne de tous ses mandats, y compris au sein de
Minerale et de High 5. Alerté par l’Inspection du travail, le
procureur de la République avait choisi de confier aux services de police une enquête préliminaire sur les faits de harcèlement allégués. David Paté est renvoyé en correctionnelle. “ L’issue du procès ne fait aucun doute ”, affirme
“ L’Union ”. Profonde erreur : le procès ne se passe pas du
tout comme “ la foule ” l’attendait. Marc Antonini, qui défend David Paté, n’a guère de mal à démonter le dossier à
charge. Il affirme : “ Ce qui caractérise ce procès, c’est l’excès. Talleyrand le disait, tout ce qui excessif est exécrable et
tout ce qui est excessif est insignifiant. ”. Au fil de l’examen détaillé auquel se livre l’avocat, l’auditoire découvre la
fragilité des accusations portées et des témoignages. Accablantes, les expertises psychologiques des plaignantes ? Ce
n’est pas si évident. David Paté reprend une forme nettement plus humaine. Finalement le jugement tombe : David
Paté est relaxé. Le procureur de la République a fait appel et
la saga judiciaire n’est donc pas terminée. Mais le jugement
du Tribunal correctionnel de Soisson devrait au moins appeler les accusateurs qui n’ont rien vu et ne savent rien à davantage de retenue. Quand la justice elle-même hésite, il y a
lieu d’être prudent. David Paté a conservé toute l’estime de
Christian Deltenre, le patron de Minerale. Pour ce dernier,
Paté reste un homme ressource important, dont l’expertise
est précieuse. Démoli, brisé, David Paté reste malgré tout
égal à lui-même : il repart à zéro. Il a fondé l’an dernier la
sa HAINAUT PLAST INDUSTRY (capital : 1.000.000
d’euros) et cherche à s’installer dans un hangar en friche de
la Rue de Sainte-Olle, à Cambrai. Objectif : recycler du
PVB, ce film utilisé notamment pour relier deux plaques de
verre (que l’on trouve entre autres dans les pare-brise). Au
total, ce sont entre 21 et 27 emplois en CDI qui pourraient
être créés. L’entreprise cambrésienne devrait traiter 20.000
tonnes de matière par an, soit 106 tonnes par jour. La vie
continue. ❏
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En Une
doivent être nettoyées pour
recevoir dans une campagne
suivante du verre vert par
exemple. Ensuite, ces usines
traitent du verre vert pour
fournir du calcin bien vert
avec obligation donc d’extraire du blanc, de l’ambre et
bien sûr les KSP. Il y a aussi
des campagnes de verre mixte
lorsque la collecte est ainsi
organisée (Charleroi, Gand
par exemple où la collecte se
fait en porte à porte) ; ici, ce
sera principalement le KSP
qui sera à sortir. Chez HigH
5, on ne se pose pas toutes ces
questions : on s’arrange pour
avoir un mélange homogène
de teintes de façon à saturer
intelligemment et à l’équilibre les différentes fonctionnalités de l’usine pour avoir
en finale les 4 teintes précitées. Si chez HigH 5 on ne
mettait que du blanc par
exemple, on limiterait la production à la capacité des machines affectées au blanc et
les autres machines de tri optique dédicacées au vert, à
l’ambre ou à la feuille morte
se tourneraient les pouces… ”
Sur le marché du recyclage
du verre, la conception technologique est indissociable
des réponses à apporter aux
défis logistiques. Et de ce
point de vue, l’usine HigH
5 est magnifiquement positionnée, au cœur du port
d’Anvers. Disposer de son
propre quai de chargement
dans le deuxième port européen et d’un vaste terrain
bien agencé est un atout important. C’est certainement
une des clés qui ouvre à
HigH 5 un large horizon.
Alors que l’usine avait été
historiquement conçue par
ses fondateurs pour se spécialiser dans le verre plat, la
nouvelle installation permet
à SITA de rebattre les cartes et de s’organiser différemment. Désormais, HigH
5 s’en tiendra au verre creux,
tandis que Minerale prendra
en charge à la fois le verre
creux et le verre plat. Cette
dimension “ verre plat ” offre un avenir au site de Lodelinsart. La capacité totale
de Minerale s’établit ainsi à
environ 140.000 t/an, qui se
répartiront en 2014 en 80.000
tonnes de verre creux (destiné à des clients de proximité, dans un rayon de
moins de 100 km) et 40 à
Page 4
50.000 tonnes de verre plat.
Du coup, Minerale devient
un outil de pointe en Wallonie pour un secteur dans
lequel il reste beaucoup à
faire. Entre autres, le site est
désormais un candidat sérieux pour le recyclage des
panneaux solaires et pourrait bien devenir une tête de
pont importante pour le développement en Belgique de
PV CYCLE. Des hommes
passionnés et compétents, une
technologie de haut vol, une
situation stratégique dans le
port d’Anvers et une répartition intelligente des capacités avec l’assurance de
développements nouveaux :
SITA réalise là un parcours
sans faute. Il reste à réfléchir
s’il y a moyen de prolonger
cette avancée en d’autres
lieux en Europe en créant
d’autres HigH 5, en procédant à des acquisitions et en
complétant le tout par des
activités de niche. Car d’une
manière générale, à l’heure
où le recyclage matière est
l’étendard à brandir, il y a
manifestement encore des
choses à faire dans le do-
maine du traitement du verre
pour les deux géants que
sont SUEZ ENVIRONNEMENT et VEOLIA ENVIRONNEMENT. En Belgique,
les autres acteurs importants
sont bien sûr le néerlandais
MALTHA, filiale de Van
Gansewinkel adossée au leader mondial du verre d’emballage Owens-Illinois (O-I,
dont la visibilité est nulle
pour cette activité précise) ;
la société belge des frères
Van Swartenbrouck, GRL
GLASRECYCLING et l’allemand RHENUS (une société de logistique, sœur de
REMONDIS au sein du
groupe RETHMANN). Le
groupe Vanheede, qui a fondé en 1991 GRV (Glas Recyclage Vlaanderen), aujourd’
hui VANHEEDE GLASS
RECYCLING, complète le
tableau. La concurrence est
donc rude et la faillite du recycleur néerlandais REVA
(Limbourg hollandais) en
2000, malgré l’aide de Rhenus et celle, l’an dernier, de
KLARECO, qui recyclait 70%
du verre au Québec, sont venues rappeler que le modèle
économique sur ce marché
ne va pas de soi. En Belgique, le gisement total est estimé à 315.250 tonnes (dont
250.000 tonnes attribuées par
appel d’offres dans le système Fost Plus et 30.000
tonnes pour le système particulier de l’Agence Bruxelles Propreté dans le cadre d’un
contrat avec Fost). Si, comme
l’affirme Christian Deltenre,
une usine moderne doit traiter entre 200.000 et 300.000
tonnes/an pour atteindre le
seuil de rentabilité, on conclut qu’il n’y a guère de
place pour une foule d’acteurs... Il faut donc aller
chercher le verre ailleurs.
Mais tout le monde cherche
du verre. Et il faut des clients
de proximité. “ Un verrier
dispose souvent de 2 fours,
explique Deltenre, car avec
un four, il ne peut absorber
ses frais fixes. Si vous prenez Ardagh à Moerdijk, il y
a deux fours. Avec un taux
d’incorporation de calcin de
80 %, il faut fournir 140.000
tonnes par an. Un HigH 5
en bonne forme sortira
220.000 t/an, donc il faut
Evolution des chiffres de MINERALE
(en euros)
CA
Résultat
2012
11.142.644
656.872
2011
10.042.059
328.405
2010
10.008.747
178.154
2009
12.324.936
969.848
2008
12.248.810
1.732.400
2007
9.732.137
1.166.016
2006
8.484.588
1.030.273
2005
8.102.437
975.951
2004
7.261.000
1.061.000
2003
6.535.000
738.000
Répartition des tonnages de verre directement gérés par FOST Plus
2013
2014
Part de marché
GRL (Lummen)
46.466
62.495
25%
VRG (Vanheede)
33.079
23.697
10%
Maltha
75.880
51.688
21%
Rhenus
3.086
3.096
1%
Minerale
87.595
53.874
22%
HigH 5
0
51.392
21%
TOTAL
246.116
246.242
Numéro 370 - 26 mai 2014
Incidences
☛
En Une
Les stars du recyclage du verre
MISE A JOUR
mai 2014
w w w .sita.be
La Lettre de l'Environnement
w w w .sibelco.be
SITA BELGIUM
SCR-SIBELCO
(1082 Bruxelles)
(2018 Antw erpen)
RETHMANN SE & Co. KG
(Selm, Allemagne)
w w w .pategreensolutions.com
50%
©
w w w .rhenus.com
SIBELCO GREEN SOLUTIONS
RHENUS SE & Co. KG
REMONDIS SE & Co. KG
(Crouy, France)
(Holzw ickede, Allemagne)
(Lünen, Allemagne)
50%
Ex-Etablissements Paté
MINERALE
(Lodelinsart, Belgique)
50%
HigH 5 RECYCLING GROUP
50%
(Lodelinsart, Belgique)
w w w .high5recycling.com
France Pare-Brise Recyclage (50%)
Occidental Sea Glas (Le Havre) (100%)
Gaby Guérin sa (Andrézieux, Fr) (100%)
Micronor sa (Béthune, France) (100%)
Recycal (Ribeauvill, France) (100%)
Max Blees (Stolberg, Allemagne) (100%)
Joint-Venture avec
Eco-Ricicli - Musile, Italie
Paté España SA (Barcelone) (100%)
OWENS-ILLINOIS (O-I)
(1082 Bruxelles)
(1082 Bruxelles)
M ALTHA GROUP bv
Actif depuis plus de trente ans dans le recyclage
du verre (activité à l'origine développée par
Stinnes), le groupe de logistique Rhenus est
le leader européen dans ce domaine.
En Belgique, Rhenus est actif dans le verre
surtout en Flandre (zone Interrand, Incovo...),
notamment au travers de ses filiales suivantes:
Mais la Belgique n'est certainement
pas le pays où le groupe est le
mieux implanté (1% de part de
marché pour les tonnages Fost+).
w w w .m altha-glassrecycling.com
67%
(Essen, Allemagne)
Rhenus Logistics nv (Borgerhout)
Rhenus Ag & Co kg (Holzwickede, Allemagne)
Rhenus Trucking & Co GmbH (Duisburg, Allemagne)
w w w .vangansew inkelgroep.nl
VAN GANSEWINKEL
RHENUS RECYCLING GmbH
33%
(Rotterdam, Pays-Bas)
67%
M ALTHA GLASRECYCLING
INTERNATIONAL bv
33%
(Rotterdam, Pays-Bas)
67%
M ALTHA GLASRECYCLING
NEDERLAND bv
33%
(Rotterdam, Pays-Bas)
67%
MALTHA GLASRECYCLAGE
33%
(Lommel, Belgique)
67%
MALTHA HUNGARY
UVEGUJRAHASZNOSIT
33%
Owens-Illinois est une entreprise américaine
classée dans le Fortune 500, spécialisée
dans l'emballage verrier. Elle est l'un des plus
gros fabricants mondiaux d'emballage, et depuis
l'acquisition de BSN Glasspack en 2004, le plus
gros producteur d'emballages en verre en
Amérique du Nord, Amérique du Sud,
Asie-Pacifique et Europe. Environ une bouteille
en verre sur deux créée à travers le monde
est fabriquée par O-I ou ses associés
ou filiales. Owens-Illinois compte 80 usines
de production dans 21 pays.
+ Human-Szerviz Kft (Budapest)
Pour donner une idée de la force de Rhenus,
en 2000, la société avait le monopole de la
collecte du verre à Paris. Rhenus n'hésite pas à
passer de l'autre côté du miroir. En 2011, Rhenus
Recycling et le suisse Misapor ont ouvert en joint
venture une unité pour fabriquer du verre cellulaire
à partir de calcin. Situé à Dormagen en
Allemagne, le site produit environ 250.000 m³
de verre cellulaire destiné à l'isolation
thermique des bâtiments.
Famille Van Swartenbrouck (Wabo Consulting, SVM Consulting...)
99%
VSB HOLDING nv
(Budapest, Hongrie)
(Lummen, Belgique)
Transports
Van Swartenbrouck nv
(Lummen, Belgique)
99%
67%
M ALTHA SZKLO
RECYKLING POLSKA
33%
GRL GLASRECYCLING nv
(Cracovie, Pologne)
67%
M ALTHA PORTUGAL
(Lummen, Belgique)
33%
INDUSTRIES PROPRES
D'AQUITAINE (IPAQ)
Intallation en Allemagne à partir de 2005
(reprises d'installations de Trienekens)
w w w .gri-glasrecycling.de
GRI Dormagen
Ex-Vidrociclo
GRI GLASRECYCLING nv
(Figuera da Foz, Portugal)
67%
w w w .grl.be
Le site de GRI Worms
a été fermé en 2012.
(Lummen, Belgique)
ex -Glas Recy cling International Technology nv
33%
+ Glasrecycling Noordoost-Nederland BV
+ GRI Viersen
(Vileubanne, France)
A côté de cela, il y a bien sûr beaucoup d'autres opérateurs en Europe occidentale, comme par exemple:
w w w .vanheede.com
VANHEEDE ENVIRONMENT
GROUP nv
(Bruxelles, Belgique)
99%
VANHEEDE
GLASS RECYCLING nv
(Roeselare, Belgique)
plusieurs verriers et que tous
ces verriers consomment la
gamme des couleurs restituées… ” La guerre des prix
est également une donnée
importante. En Allemagne,
les verriers achètent le verre
environ 15% plus cher
qu’ailleurs. Rhenus peut donc
remettre de meilleurs prix.
En général, les marges ne
sont pas phénoménales. Le
Incidences
TÖNSMEIER (Allemagne - Petershagen, Neuberg ; Slaska en Pologne)
ALBA Glas-Recycling (Allemagne - Velten)
REILING Glas Recycling GmbH & Co. KG (Allemagne - Marienfeld, Torgau, Gladbeck, Sülzetal, Lünen, Lauenburg ;
Vamdrup et Holmegaard au Danemark ; Dabrowa Gornicza en Pologne ; Askersund en Suède)
SCHIRMBECK Recycling (Allemagne - Schierling, Immendingen ; Kraubath en Autriche)
ARW Abfallmanagement GmbH (Allemagne - Zalaegerszeg)
SAMIN (Saint-Gobain) (France)
LOUIS VIAL (France - Saint-Romain-le-Puy, Albertville, Vergèze)
Pour d'autres opérateurs, voir le site de la FERVER, rubrique: "membres" à l'adresse www.ferver.eu
verre brut s’achète ; pour le
verre de bouteille, principalement sur appel d’offres.
En Belgique, on doit être à
un prix d’achat moyen de
23 euros/tonne rendu recycleur. S’ajoutent à cela les
frais de traitement, de l’ordre de 25 euros/t., puis il
faut encore transporter le
calcin chez le verrier qui
payera de l’ordre de 55 eu-
ros/t. pour du verre vert ou
mixte et près de 70 euros/t.
pour le blanc. “ On est dans
le domaine du déchet et les
marges ne sont pas énormes,
précise Christian Deltenre,
mais les recycleurs s’en sortent avec 7 euros/t. en Ebitda. ” Dans ces conditions, on
ne s’étonne pas que le marché soit d’une rare agressivité, surtout dans le chef de
Numéro 370 - 26 mai 2014
Maltha (Fijnaert/Dintelmont)
qui achète beaucoup de verre
en Belgique. Les bilans 2012
(derniers disponibles) montrent que Minerale, Maltha
et GRL réalisent un chiffre
d’affaires du même ordre,
autour de 10 millions d’euros (760.000 euros pour
Vanheede Glas Recycling).
HigH 5, qui doit commencer en épongeant 6,8 mil-
Page 5
☛
En Une
lions d’euros de pertes reportées, a donc à faire ses
preuves. Sa situation exceptionnelle (proche du marché
britannique) et sa technologie avancée devraient faire
la différence. Minerale, pour
sa part, affiche de bon chiffres depuis des années (lire
en p. 4). L’avenir ? Il passe
par une simplification de la
collecte et la mise en place
d’un système de collecte performant pour le verre plat.
Contrairement aux Pays-Bas
(où l’on pourrait s’inspirer
de ce que fait Vlakglas Recycling Nederland) dans ce
domaine, il n’y a rien en
Belgique. Dans les parcs à
containers bruxellois, par
exemple, on invite toujours
les particuliers à déposer leurs
vitrages dans le container
“ encombrants ”. Même si
le marché du verre plat a
souffert de la crise (le bâtiment et l’automobile ont
été touchés de plein fouet),
il y a là des opportunités à
saisir. Mais il faut que la
législation et les mentalités
évoluent. Le recyclage du
verre restera pour l’industrie verrière une nécessité :
par tonne de calcin incorporé, elle réalise une économie de l’ordre de 25% en
énergie de fusion, de 0,25
tonnes de matières premières et épargne de 350 à 500
kg de CO2. Par les temps
qui courent, c’est vital. Le
calcin représente désormais
63% des matières de l’industrie de l’emballage en
verre et certains fours, produisant du verre de couleurs, sont capables de produire à partir de plus de
90% de calcin. ❏
(1) Ceux que cela intéresse
retrouveront sur notre CDROM “ Base de données ”
les épisodes du passé qui
ont marqué le développement de Minerale.
Un message à contre-courant
qui ne plaira pas à tout le monde
Séparer soigneusement le verre blanc et le verre
coloré dans les bulles à verre ? C’est totalement
inutile ! Nettoyer et vider sagement les bouteilles
et les pots avant de les jeter ? Epargnez-vous
cette peine ! Ôter scrupuleusement les couvercles et bouchons ? Surtout ne faites jamais ça !
Christian Deltenre, le patron de Minerale et de
HigH 5, n’y va pas par quatre chemins. Pour lui,
il est urgent de simplifier la collecte du verre et
de se mettre au diapason des avancées technologiques. L’évolution des techniques de tri
(optique) et la conception des installations modernes ne nécessitent plus une collecte en teintes
séparées. Si on réfléchissait aux économies engendrées ? Une bulle à verre unique signifierait
la fin des double pesées, des double encodages,
des conteneurs compartimentés, des contraintes
de stockage en zones distinctes, ce qui représenterait une évidente simplification en logistique et
administration. Les couvercles et bouchons sont
les bienvenus pour assurer aux acteurs du traitement une petite rentrée supplémentaire, toujours
appréciable. Et les techniques de lavage permettent sans problème d’éliminer les contenus indésirables. Si résistance au changement il y a, elle
ne peut venir, suggère Deltenre, que de la
concurrence (disposant d’installations anciennes) ou de Fost Plus… ❏
Le recyclage du verre plat pour recaser les travailleurs des verreries fermées ?
En février dernier, le groupe verrier AGC, qui a annoncé son intention de fermer son site de Roux (190 emplois), se déclarait prêt à discuter de l’organisation d’une filière de recyclage du verre plat. “ une opportunité ” pour la Région wallonne,
indiquait le ministre wallon de l’Économie Jean-Claude Marcourt, en commission du parlement. Cette piste avait déjà été
développée par un consultant et constitue l’un des premiers projets AGC dans le pôle Greenwin. Outre AGC Roux, SaintGobain à Auvelais a également l’intention de fermer. Les syndicats des travailleurs des deux usines ont reçu l’assurance
que la Région les soutiendra par une expertise technique pour vérifier les constats posés par les deux groupes et proposer
des pistes de rechange. Le ministre wallon de l’Économie juge prioritaire de se positionner sur le volet industriel avant
d’envisager le cas échéant un volet social et une reconversion. L’activité verrière en Wallonie occupait 8.300 emplois en
2011, venant de 16.900 en 1980. La surproduction mondiale, la concurrence et la crise économique l’ont durement frappée
ces dernières années. Outre AGC Roux et Saint-Gobain à Auvelais, AGC à Moustier, Saint-Gobain Sékurit à Auvelais et
Techniver à Mornimont ont déjà eu à en souffrir. ❏
GRL et MALTHA innovent aussi
GRL Glasrecycling a mis au point une technique innovante de nettoyage par séchage censée permettre aux installations de
recyclage du verre de réduire leurs déchets, d’économiser de l’énergie et d’améliorer la qualité du produit. Elle utilise un
tout nouveau dessiccateur à lit fluidisé, une machine qui trouve un vaste éventail d’applications dans d’autres industries,
mais qui est ici utilisée pour produire du calcin. L’objectif est d’améliorer la fonctionnalité du tri optique. Avant d’y être
envoyé, le verre passe par deux unités supplémentaires. La première est le dessiccateur à lit fluidisé, qui envoie de grandes
quantités d’air chaud sur le verre. Ce procédé permet de sécher complètement les éventuels résidus organiques présents
dans le lot, qui, de ce fait, s’accrochent au verre. Bien qu’elle puisse sembler contre-productive, cette méthode permet en
réalité de faciliter le nettoyage du verre dans la seconde unité - une sorte de gigantesque tambour dans lequel la matière organique desséchée est éliminée du verre. S’il est vrai que ce procédé entraîne une légère augmentation des coûts de fonctionnement, la quantité de verre ainsi récupérée vaut largement l’investissement, si l’on en croit Raf Van Swartenbrouck.
De son côté, MALTHA a inauguré en décembre dernier à Izon (Gironde), en France, son installation IPAQ modernisée.
L’entreprise a investi sur ce site 10,4 millions d’euros (l’équivalent de son chiffre d’affaires en 2012) pour augmenter ses
capacités de traitement (300.000 tonnes contre 160.000 tonnes auparavant) tout en améliorant la qualité du calcin produit. Il
s’agit d’une installation dernier cri, dotée notamment d’un tri optique très performant. Le site, qui ne traitait que du verre
creux, prendrait désormais également en charge du verre plat. ❏
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Numéro 370 - 26 mai 2014
Incidences
♦ Les sociétés françaises ERAS (Lyon) et OXILIA (Paris) ont créé en Belgique une société
anonyme baptisée ERAS BELGIUM. Dotée d’un capital de 300.000 euros, elle a notamment pour objet les études et services d’ingénierie concernant les installations industrielles
complexe dans tous secteurs d’activité, y compris l’optimisation énergétique. ERAS
(www.eras.fr), entreprise indépendante à actionnariat familial créée en 1991, est une société d’ingénierie multispécialiste, dédiée à l’industrie des procédés. Parmi ses secteurs d’activité, il y a le nucléaire, les énergie et l’environnement. Eras occupe 500 personnes
(ingénieurs et techniciens experts) et compte 14 implantations en Europe (France, Belgique, Suisse), ainsi qu’une filiale au Maroc. Elle a notamment travaillé en tant que soustraitante pour Dalkia dans le cadre d’un projet de centrale biomasse destiné à Solvay. Eras
Belgium s’est installée Rue Emile Francqui, 4 à 1435 Mont-Saint-Guibert (dans le parc
scientifique de Louvain-la-Neuve).
♦ En Thaïlande, les forces de police (Départment des investigations spéciales) et du Ministère de l’Industrie ont fait irruption le 16 mai dernier dans deux entreprises de déchets établies à Samut Sakhon, une ville de la région centrale du pays, au bord de la rivière Tha
Chin, à son embouchure dans le Golfe de Thaïlande. Une de ces entreprises, spécialisée
dans le tri et le traitement de déchets industriels, est accusée d’avoir illégalement déversé
des déchets dans la Tha Chin. Elle travaillait sans permis. L’autre entreprise, accusée des
mêmes préventions (déversement de déchets dans la rivière) et qui travaillait aussi sans
licence, appartient à un Belge, dont le nom n’a pas été cité dans le communiqué des autorités. Ce Belge est par ailleurs actif dans le secteur des loisirs et est sous le coup d’une enquête en Thaïlande pour blanchiment d’argent. Son installation de traitement de déchets est
liée à la société GLOBAL VENTURE SERVICES Co Ltd. Cette société est basée à Bangkok (Rimco). Selon notre enquête, elle est spécialisée dans la commercialisation de déchets
non-ferreux et elle appartient au holding METALLUM (www.metallumgroup.com), établie à Luxembourg. Metallum est la société mère de la société METALLO-CHIMIQUE
nv, de Beerse et de la nv ANTWERP METALS de Schoten, en Belgique. Le groupe Metallum est très présent en Suisse (Karl Kaufmann AG Recycling, Jaeger et Bosshard, Metallum Metal Brokers AG, Metallum Trading AG) mais aussi en Allemagne (SR Stainless
Recycling GmbH…), en Italie, dans les Emirats Arabes Unis, etc. La personne de contact pour
GLOBAL VENTURE SERVICES à Bangkok est Gert Van Steenbergen. Il est aussi le manager du Glow Club Bangkok, une boîte de nuit. Nous avons tenté en vain de le joindre.
♦ Voici une association qui a notamment pour but de développer des “ Waterlego ”, définis
comme ceci : “ construction et installation de systèmes de potabilisation pour les citoyens
défavorisés en Europe et en Afrique, en partenariat avec des ONG locales ”. L’asbl en
question s’appelle “ LA PLATE-FORME INTERNATIONALE SIGILLUM ” et ses statuts ont été publiés au M.B. du 27 février 2014. La même association entend développer
des “ Titalogis ”, c’est-à-dire “ des habitations mobiles en matériaux exclusivement de récupération destinées aux citoyens défavorisés ”. L’association souhaite aussi mettre en
place un dispositif un peu spécial appelé “ Le Pax Funêbre ”. Ca comprend quoi ? (i)
“ Assurer un enterrement digne, de qualité et moins cher que les entreprises à tous les citoyens résidant en Belgique ” ; (ii) “ offrir un enterrement gratuit à toute personne émargeant au CPAS pour décharger les communes de ces frais qui leur incombent ” ; (iii)
“ engager des ex-détenus comme employés de pompes funêbres pour garantir une réinsertion sociale dans une profession de service public très difficile et hautement valorisée ” ;
(iiii, -on en passe quelqu’uns) “ construire un atelier de fabrication funéraire bio-éthique ”.
Tout cela (et bien d’autres choses) doit être réalisé “ par les organismes Clanic au sein des
CPAAS Clanic et des TERRASCLANS ”. Que sont les “ Terrasclans ” ? Vous voulez vraiment le savoir ? Ce sont des “ terrains avec constructions appartenant à un organisme Clanic ou mis à disposition gratuitement ”. Les statuts précisent que “ les 90 organismes Clanic mettent à la disposition de leurs membres leurs formations gratuites dans le cadre des
12 activités premières de l’homme ”. L’association a comme zone géographique d’activité
la Belgique, la France, le Luxembourg, l’Allemagne, l’Espagne, l’Italie, le Portugal, la
Suisse et l’Argentine. Tant pis pour le Chili.
♦ La sarl de droit français SOCIETE FRANCILIENNE INTERMEDIAIRE DES ECOSERVICES (SOFIDE), établie à Gennevilliers, vient d’ouvrir une succursale à Bruxelles (228,
Avenue Winston Churchill à 1180 Uccle). Bien malin qui pourrait dire au vu des statuts ce
que fait cette société fondée par deux personnes nées à Kinshasa (Congo), l’une de nationalité française, résidant à 95800 Courdimanche et l’autre de nationalité congolaise, résidant à 92230 Gennevilliers. Christophe Pitchou Liongo et Mbondo Liongo se proposent de
“ mettre à disposition, vendre, louer ou exploiter des solutions ou prestations de services
respectueuses de l’environnement ”. Le capital est de 7.622 euros. Mbondo Liongo est le
gérant. La succursale belge, en tout cas, s’occupera de prestations de nettoyage respectueuses de l’environnement avec des produits écologiques. ❏
D’autres TELEX dans le supplément de ce numéro
Incidences
Numéro 370 - 26 mai 2014
Au sein de GDF SUEZ,
Raphaël Schoentgen est nommé directeur de la Recherche et
de la Technologie à compter du
1er avril 2014. Il devient à ce
titre membre du Comité Exécutif de GDF SUEZ. Il est rattaché à Jean-François Cirelli. Par
ailleurs, Alexandre Brailowsky
est nommé directeur de la Responsabilité Sociétale, au sein
de la Direction de la Responsabilité Environnementale et Sociétale, à compter du 1er juin
2014. Il était, depuis 2006, directeur des Relations Sociétales
de SUEZ ENVIRONNEMENT. Marc Zwaaneveld a
été nommé Chief Operational
Officer (COO) Waste Collection chez VAN GANSEWINKEL. Au sein de la bvba
ALGEMEEN RECUPERATIEBEDRIJF EUROPE, démission de la gérante, Lindsey
Peetermans. Le nouveau gérant
est Jacques Driesmans. Le
comité de direction de la SOCIETE INTERCOMMUNALE
BEP - ENVIRONNEMENT est
actuellement composé de :
Benjamin Calice, Nermin
Kumanova, Alain Detry,
Grégory Chintinne, Albert
Leduc, Olivier Nyssen,
Philippe Carlier, René
Ladouce, Stéphane Lasseaux,
Jean-Louis Close et José
Paulet. Au CA de la nv
RECYCLING, renouvellement
des mandats de Didier, Ignace,
Kristof et Filip Govaert. Au
sein de l’asbl VALORLUB,
nomination en tant qu’administrateur et président de Joseph
Vandeweghe. Il succède à Luc
Deurinck. Au CA de la
VAL-I-PAC, démission de
Anne Defourny et de Arne
Nollet. Nomination de
Géraldine Verwilghen et de
Maria Hijnen (NL). Au CA
de la nv ALL BELGIAN RECYCLING, renouvellement des
mandats de Gaston De Meuter
et André De Meuter. Nomination de Bart De Vriese. - Au
sein de la scrl BEST ENVIRONNEMENT, démission de
Jacques Dangez et Miguel
Delrez de leur poste de gérant.
Sont nommés gérants :
Yolande Lambrix et Fabien
Maffeis. Gaëtan Dumont de
Chassart a été nommé directeur
général de la sa RECYBEL. ❏
Page 7
Voici un livre que nous recommandons : “ Le Grand Jeu.
Chroniques géopolitiques de
l’eau ” par Franck Galland.
(CNRS Editions,194 pages.20
euros) De la Chine à l’Algérie,
en passant par les pays du
Golfe et l’Egypte, c’est un
grand voyage en terres arides
que nous propose l’auteur.
Presque un voyage d’études,
sérieux et didactique, visant à
nous sensibiliser aux enjeux de
la “ water security ”. Sans cacher les menaces liées au “
stress hydrique ” ni les risques
de conflit que le manque d’eau
pourrait engendrer, il montre
aussi que l’eau peut constituer
un facteur de paix et de stabilité, en encourageant des formes
de coopération inédite. Ancien
directeur de la sûreté chez Suez
Environnement, président du
cabinet d’ingénierie-conseil
(ES)2 - Environmental Emergency & Security Services -,
Franck Galland
est considéré
comme l’un des
meilleurs experts
européens sur les
questions sécuritaires liées aux
ressources en eau.
La Lettre de l'Environnement
est une
production de
KAYDARA Sprl
Chaussée de Louvain, 490
1380
LASNE
Tel: +32.470.11.84.99
Fax: +32.2.675.08.01
REDACTEURS EN CHEF
Michel Balthasart
Anne-Marie Culot
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Dépôt légal BD 45111
n° ISSN: 0778 - 7885
Incidences est vendue
exclusivement par
abonnement.
Vos communiqués et vos
commentaires peuvent nous
être envoyés à l’adresse E-Mail:
[email protected]
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A U X
A N N E X E S
D U
M O N I T E U R
NOUVELLES ENTREPRISES
• Suite de notre recensement systématique des entreprises qui se créent dans le secteur des
énergies renouvelables: SOLARENERGYFUND BVBA (à 2900 Schoten, M.B. du
11.09.2013) ; KIWA 1 SCRL (à 5560 Mesnil-Eglise, M.B. du 10.09.2013) ; OPTIVENTS
SPRL (à 5537 Anhée, M.B. du 10.09.2013) ; OCHAIN ENERGIE SPRL (à 4557 Tinlot,
M.B. du 06.09.2013) ; ENERGYSPOT BVBA (à 8540 Deerlijk, M.B. du 02.09.2013) ;
EOLE-LIEN SCRL (à 5020 Temploux, M.B. du 14.10.2013) ; STORM 19 BVBA,
STORM 20 BVBA, STORM 21 BVBA (à 2030 Antwerpen, M.B. du 18.10.2013) ; SOLAR-TEC VERKINDEREN BVBA (à 8900 Ieper, M.B. du 04.10.2013) ; GAVER
ENERGY BVBA (à 8530 Harelbeke, M.B. du 25.10.2013) ; GESTAMP WIND FELUY
SA (à 5101 Loyers, M.B. du 24.10.2013) ; CLEVER ENERGY PV .E.U. SCRI (à 1050
Bruxelles, M.B. du 21.10.2013) ; TTRAG SA (à 1180 Bruxelles, M.B. du 12.11.2013) ;
NEW ENERGY SOLUTIONS INVEST BVBA (à 9030 Mariakerke - Gent, M.B. du
07.11.2013) ; WIND AAN DE STROOM 2013 NV (à 9120 Kallo, M.B. du 26.11.2013) ;
RIOGLASS SOLAR INTERNATIONAL SA (à 1150 Bruxelles, M.B. du 10.12.2013) ;
COGEO SPRL (à 6030 Marchienne-au-Pont, M.B. du 02.12.2013); ENERGENT CVBA
(à 9000 Gent, M.B. du 27.12.2013) ; GEOTECHNIX BVBA (à 8020 Oostkamp, M.B. du
23.12.2013) ;
• Vous avez besoin d’un drone ? C’est possible. Luc Staes (via la fondation privée Lucra, à
1755 Gooik) a créé, le 28 janvier 2014, la sprl Drone@Work. La société, au capital de
40.000 euros, a notamment pour objet l’utilisation de systèmes volants pour toutes utilisations, comme l’observation de la terre, les inspections industrielles, la cartographie, etc. Le
siège est établi Terlostraat, 56 bus 4 à 1755 Gooik. (M.B. du 04.02.2014)
• Renaud Daele et son épouse, Virginie Sabel (de Thimister-Clermont) ont créé, le 10 décembre 2013, la sprl Ecore. La société, au capital de 18.600 euros, a notamment pour objet
le conseil et les études dans le domaine de l’urbanisme, de l’environnement, du paysage,
du développement durable… ; le lobbying auprès des autorités ; l’implémentation de solutions qui améliorent l’efficacité environnementale ; les prestations techniques dans les domaines de l’environnement ; etc. Renaud Daele est le gérant. Le siège est établi Houlteau,
86 à 4890 Thimister-Clermont. (M.B. du 30.12.2013)
• Yves Eeckhout (de 5024 Gelbressée), Joseph Bronckart (de 83490 Le Muy, France) et Michel Dieudonné (de 5340 Gesves) ont créé, le 7 février 2014, la sprl Aquatek-Technology.
La société, au capital de 18.600 euros, a notamment pour objet toutes opérations d’opérateur subaquatique, la fabrication et la pose d’instruments scientifiques et nautiques, y compris de balises, permettant entre autres la détection et la répulsion d’animaux marins, l’étude, l’analyse et l’observation du milieu marin ainsi que de la faune et flore aquatiques.
Les gérants sont Yves Eeckhout et Michel Dieudonné. Le siège est établi Route de Hannut,
479 à 5024 Gelbressée. (M.B. du 28.02.2014)
• Dirk Deckers (de Essen) a créé, le 11 février 2014, la bvba Milieuadvies Deckers. La société, au capital de 18.600 euros, a notamment pour objet l’activité d’intermédiaire de commerce, de bureau d’études industrielles ; le développement et la mise en application de procédés pour la protection de l’environnement ; les analyses environnementales ; etc. Le
siège est établi Oude Baan, 85 à 2910 Essen. (M.B. du 24.02.2014)
• Gustaaf Daneels (de Saint-Trond) a créé, le 29 janvier 2014, la sprl Sable de Recyclage
(SAREC). La société, au capital de 18.600 euros, a notamment pour objet le recyclage, le
nettoyage, la fabrication et la commercialisation de sable du Rhin, de sable tamisé, de filler
et de chaux non-éteinte au départ de matériaux inertes pré-traités ; la création d’un centre
de regroupement, de pré-traitement et de récupération de déchets inertes. Le siège est établi
Au Fond Race, 13 à 4300 Waremme. (M.B. du 21.02.2014)
• Jean-Michel Javaux (ECOLO) a été nommé vice-président du FICI, le Fonds d'investissement et de croissance industrielle de Liège, filiale d'ArcelorMital et de la Région wallonne - via Meusinvest - dotée d'un capital de 50 millions d'euros. Ce fonds doit intervenir
financièrement dans des entreprises à créer ou existantes en province de Liège, notamment
dans des secteurs industriels ou technologiques novateurs ou de services à fort potentiel de
croissance. Il peut également accorder des prêts, souscrire à des emprunts, donner des garanties ou des cautionnements, exercer des mandats d'administrateur ou de gérant. Le fonds
est doté d'un capital de 50 millions d'euros, souscrit à parts égales par ArcelorMittal et
Meusinvest. Au stade actuel, les 2 fondateurs n'ont toutefois libéré que 25 pc de leur apport, soit 6,250 millions chacun. La présidence du FICI a été confiée à Bernard Dehut. Les
statuts du FICI ont été publiés au M.B. du 13.03.2014.
• Sedat Mermertas (né en Turquie, domicilié à Grimbergen), Yavuz Selim MERMERTAS
(Grimbergen), Ovidiu MAXIMIUC LUCIAN (né en Roumanie, domicilié à 1020 Bruxelles) et Ramadan Yusein (Bulgare, 1020 Bruxelles) ont créé, le 6 mars 2014, la sprl Depol
Cars. La société, au capital de 18.600 euros, a pour objet la création d’un centre de démontage automobile. Siège: Rue du Rupel, 1 à 1000 Bruxelles. (M.B. du 12.03.2014) ❏
Numéro 370 - 26 mai 2014
Incidences