Read the booklet - Festival d`Aix en Provence
Transcription
Read the booklet - Festival d`Aix en Provence
Pelléas et Mélisande Claude Debussy 1 Les êtres passent, le Festival avance Selon le mot de Jean de La Fontaine, « toute puissance est faible, à moins que d’être unie ». Si nous pouvons nous réjouir aujourd’hui de cette 68ème édition du Festival d’Aix-en-Provence, il nous faut rendre hommage à la collaboration exemplaire qui unit dans cet édifice l’ensemble des équipes du Festival, artistes, techniciens du spectacle, partenaires et mécènes de tous horizons. Année après année, la participation active d’acteurs multiples garantit la bonne santé et la vitalité du Festival, qui se tourne encore un peu plus vers l’international, à travers un partenariat ambitieux avec le Beijing Music Festival. Sûr de ses forces, le Festival poursuit son ouverture au monde que je salue, comme en atteste la création mondiale de Kalîla wa Dimna de Moneim Adwan, qui mélange de façon inédite les langues arabe et française. Accessible dès le plus jeune âge, l’œuvre permet à chacun de réfléchir aux ravages de la désunion. Celle-ci prend place aux côtés de Così fan tutte de Mozart, régulièrement présent au programme depuis 1948, aujourd’hui dans la relecture qu’en fait Christophe Honoré, qui interroge le rapport à l’autre et à l’étranger. Riche de talents aux nationalités diverses, le continent européen est mis à l’honneur par la présence de Krzysztof Warlikowski, pour Il Trionfo del Tempo e del Disinganno de Haendel et de Katie Mitchell, bien connue du festival, qui met en scène Pelléas et Mélisande sous la direction d’Esa-Pekka Salonen. Je renouvelle mes vœux d’encouragement aux réseaux qu’entretient le Festival, enoa, pour l’Europe, et Medinea, pour le pourtour méditerranéen, supports d’une création artistique sans frontières et sans cesse renouvelée. Ils forment aux côtés de l’Académie du Festival et de l’initiative Passerelles, qui favorise la rencontre entre le public et les artistes, des vecteurs d’échange et d’éducation porteurs du souci de la diversité et du vivre-ensemble, dans une interdépendance salutaire. À cet égard, je me réjouis de la présence du Cape Town Opera Chorus et de la création collective et interculturelle de l’Orchestre des Jeunes de la Méditerranée. Enfin, je remercie les partenaires publics et tous les acteurs qui rendent possible par leur implication, la réussite de l’événement. Comment ne pas avoir une pensée particulière en cet instant pour Edmonde Charles-Roux, qui a accompagné avec passion le Festival depuis sa première édition ? Je souhaite aux spectateurs, qu’ils se trouvent dans ou hors les murs grâce à l’engagement de Bernard Foccroulle et au soutien de son conseil d’administration présidé par Bruno Roger, d’investir la ville et la musique, sur les pas de cette grande dame, et de profiter avec la même passion de l’excellent Festival d’Aix-enProvence. Le 68e Festival d’Aix sera le premier sans Edmonde Charles-Roux, l’une de ses fondatrices, disparue au printemps. Nul doute que son souvenir hantera les représentations de cet été. Elle avait été l’une des personnes qui avaient porté le Festival sur les fonts baptismaux, en 1948, avec la comtesse Lily Pastré et Gabriel Dussurget. Gabriel Dussurget, lui, nous a quittés en 1996, voici tout juste vingt ans. Le Musée du Palais de l’Archevêché – anciennement Musée des Tapisseries – et le conservatoire Darius-Milhaud ont décidé de lui rendre hommage, le premier à travers une exposition, le second avec un concert. Les êtres passent, le Festival demeure, et avance. Derrière une immuabilité apparente, il évolue en permanence. L’an dernier, L’Enlèvement au sérail de Mozart avait été transposé au XXe siècle dans un désert du Moyen-Orient ; cette année, c’est Così fan tutte du même Mozart, qui a choisi comme décor une ville africaine de l’époque coloniale. De même, Kalîla wa Dimna, création du musicien contemporain Moneim Adwan, est un opéra d’une forme inédite au Festival d’Aix : parlé en français, chanté en arabe. Et, d’une façon paradoxale, c’est Peter Sellars, l’un des metteurs en scène les plus baroques, les plus déroutants de notre époque, qui adapte Œdipus Rex de Stravinski dans sa version en latin créée en 1927. Si friands de nouveautés et d’originalités, Edmonde Charles-Roux et Gabriel Dussurget auraient sans doute adoré le cru 2016 du Festival. Maryse Joissains Masini Maire d’Aix-en-Provence Vice-présidente à la Métropole Aix-Marseille-Provence Présidente du conseil de territoire du Pays d’Aix Audrey Azoulay Ministre de la Culture et de la Communication 2 3 « L’instrument que je préfère, c’est la voix humaine » Edmonde Charles-Roux Au fil des années, grâce aux efforts de tous et en premier lieu de son Directeur général, Bernard Foccroulle, le Festival d’Aix s’est hissé au premier rang des festivals d’opéra dans le monde. Cela se vérifie tout d’abord dans l’excellence des opéras présentés qui sont à chaque fois de nouvelles productions montées en coproduction avec des opéras de renommée mondiale. Cette reconnaissance réciproque entre institutions musicales de premier plan est une des fiertés du Festival d’Aix. Cette année une fois de plus la magie de Mozart fera vibrer la scène de l’Archevêché. C’est la 68ème édition de ce Festival aux étoiles ; pour la première édition Così fan tutte était représenté dans la cour du Théâtre de l’Archevêché grâce à l’énergie des fondateurs du Festival, la Comtesse Lily Pastré et Gabriel Dussurget. À cette première représentation assistait une grande dame, Edmonde Charles-Roux qui nous a quittés en janvier dernier. Edmonde Charles-Roux avait assisté à toutes les représentations du Festival depuis sa création : elle siégeait au Conseil d’Administration en tant que Présidente d’Honneur et administratrice. Ses conseils nous étaient extrêmement précieux. Je lui rends hommage au nom de tous les amoureux du Festival. Cette année, outre Mozart, vous entendrez Debussy, Haendel, Stravinski et une création mondiale de Moneim Adwan. C’est maintenant la tradition au Festival de commander chaque année un opéra à un compositeur contemporain. L’élargissement du public est une autre mission du Festival. Nous fêtons cette année la 4ème édition d’AIX EN JUIN qui débute le 4 juin, comprend 40 manifestations, tant à Aix que dans la région, et culmine le 26 juin sur le cours Mirabeau où plus de 4 000 spectateurs pourront entendre le Chœur de l’Opéra du Cap. L’Académie du Festival d’Aix, dirigée avec grand succès par Émilie Delorme, prend chaque année de plus en plus d’ampleur. Cette année, 250 jeunes artistes se perfectionneront lors de résidences encadrées par 58 maîtres. Depuis 3 ans, l’Orchestre des Jeunes de la Méditerranée a rejoint le Festival et permet à une centaine de jeunes musiciens de se former et de se produire lors d’une tournée de concerts symphoniques. Nous sommes ici au cœur de cette action de diffusion, de rencontre avec le grand public, de formation à laquelle j’attache une très grande importance. Quelques 3000 élèves et étudiants ont découvert tout au long de l’année les bonheurs de l’opéra, notamment grâce à l’accord signé avec l’Université d’Aix-Marseille. Cette diffusion se prolonge avec les retransmissions sur Arte, Arte Concert, France Musique et France Télévisions et bien sûr les projections sur grands écrans dans toute la région. Comme vous le savez, la part du mécénat occupe une place de premier rang dans le financement du Festival. Je remercie tous les mécènes, entreprises et particuliers et tout particulièrement Altarea Cogedim, premier partenaire officiel du Festival, qui nous a rejoints l’an dernier. Je voudrais enfin exprimer toute notre gratitude pour leur soutien constant au Ministère de la Culture et de la Communication, à la Mairie d’Aix-en-Provence, à la Métropole Aix-Marseille-Provence et au Territoire du Pays d’Aix, au Conseil départemental des Bouches-du-Rhône et au Conseil régional Provence-Alpes-Côte d’Azur. Bruno Roger Président 4 L’ opéra comme expérience de notre humanité Haendel, Mozart, Debussy, Stravinski, et un opéra de Moneim Adwan chanté en arabe et parlé en français : cette édition 2016 du Festival est fidèle à la ligne que nous suivons depuis des années, elle propose la relecture d’œuvres majeures, la mise en lumière d’opéras moins fréquemment présentés, et une création « interculturelle ». En cette période où la Méditerranée est associée à des images de naufrages et de réfugiés fuyant la terreur, il nous semble essentiel de relire l’héritage commun méditerranéen. Les fables animalières de Kalîla wa Dimna ont influencé La Fontaine après avoir durablement marqué les cultures indienne, persane et arabe. Les réalités du pouvoir, la corruption qu’il produit et l’utopie d’un changement radical traversent ainsi les âges. L’opéra s’enrichit aujourd’hui d’une œuvre singulière qui ouvre peutêtre la voie à bien d’autres à venir. Nous aurons le plaisir d’accueillir pour la première fois Emmanuelle Haïm, Krzysztof Warlikowski et Christophe Honoré, et de retrouver Esa-Pekka Salonen, Katie Mitchell, Peter Sellars, Louis Langrée, Jérémie Rhorer. Du côté des chanteurs, Violetta Urmana, Stéphane Degout et Barbara Hannigan, Sandrine Piau et Rod Gilfry, Kate Lindsay et Sabine Devieilhe, Franco Fagioli, ainsi que quelques-uns de leurs plus brillants collègues. Le Philharmonia Orchestra sera cette année en résidence aux côtés du Freiburger Barockorchester et du Concert d’Astrée ; deux pays de grande tradition chorale seront à l’honneur, l’Afrique du Sud représentée par le Chœur de l’Opéra du Cap, et la Suède par trois chœurs réunis pour le cycle Stravinski. Jean-Guihen Queyras et Raphaël Imbert, artistes associés, irrigueront cette édition du Festival de leurs concerts et activités pédagogiques. Durant six semaines, l’Académie accueillera de jeunes artistes en provenance du monde entier. Ne manquez pas leurs concerts et master classes, moments privilégiés de rencontres et de découvertes ! L’Orchestre des Jeunes de la Méditerranée donnera des concerts en formation symphonique ainsi qu’en petites formations de jazz et de musiques improvisées. Tout au long de l’année, notre service Passerelles a multiplié les activités en partenariat avec le monde éducatif et associatif. Le 4 juin verra l’aboutissement de ce travail au Jas de Bouffan sous forme d’un événement festif baptisé Ouverture[s], associant concerts et cortèges, en collaboration avec la Fondation Vasarely et le Théâtre du Bois de l’Aune. Edmonde Charles-Roux nous a quittés en janvier dernier. Elle avait accompagné passionnément notre Festival depuis sa première année et avait gardé une mémoire extraordinaire de chacune de ses éditions. C’est avec une infinie reconnaissance et une très vive émotion que nous lui dédions cette édition 2016 du Festival d’Aix-en-Provence. Bernard Foccroulle Directeur général 5 Claude Debussy (1862 – 1918) Pelléas et Mélisande Drame lyrique en cinq actes et 12 tableaux de Maurice Maeterlinck D’après sa pièce Pelléas et Mélisande (1892) Créé le 30 avril 1902 à l’Opéra Comique __________________________________________________________ Nouvelle production du Festival d’Aix-en-Provence En coproduction avec : Teater Wielki - Opera Narodowa / Polish National Opera, Beijing Music Festival __________________________________________________________ Direction musicale Mise en scène Décors Costumes Lumière Responsable des mouvements Dramaturge Esa-Pekka Salonen Katie Mitchell Lizzie Clachan Chloe Lamford James Farncombe Joseph W. Alford Martin Crimp Assistant Musical Chefs de chant Assistants à la mise en scène Assistante aux décors Assistante aux costumes Adrien Perruchon David Zobel / Ouri Bronchti Robin Tebbutt / Gilles Rico Blanca Añón Marie Szersnovicz Pelléas Mélisande Golaud Arkel Geneviève Yniold Le Médecin Stéphane Degout* Barbara Hannigan Laurent Naouri Franz-Josef Selig Sylvie Brunet-Grupposo Chloé Briot* Thomas Dear Actrices Chœur Chef de Chœur Sarah Northgraves Sacha Plaige Mia Theil Have Cape Town Opera Chorus Marvin Kernelle Orchestre Philharmonia Orchestra Avec le soutien de LA FONDATION MEYER POUR LE DEVELOPPEMENT CULTUREL ET ARTISTIQUE __________________________________________________________ Spectacle en français surtitré en français et anglais – 3h30 entracte compris Grand Théâtre de Provence 2, 4, 7, 13, 16 juillet 2016 - 19h30 __________________________________________________________ Retransmis sur et le 7 juillet à 19h30 et sur The Opera Platform *anciens artistes de l’Académie 7 Argument Première partie Perdu dans la forêt où il chassait, un homme prénommé Golaud, petit-fils d’Arkel, rencontre une jeune femme qui pleure au bord d’une fontaine. Il la presse de questions qu’elle esquive. Elle ne répond que lorsqu’il lui demande son nom : Mélisande. La nuit tombant, il lui propose avec insistance de venir avec lui. Quelque temps plus tard dans le château d’Arkel, Geneviève lit au vieux patriarche une lettre que son fils Golaud a envoyée à Pelléas, l’autre fils qu’elle a eu d’un second mariage. Golaud y explique qu’il a épousé Mélisande à la place de l’étrangère dont il était allé demander la main. Il a l’intention d’emmener Mélisande dans la demeure familiale, si Arkel y consent. Ce dernier accepte d’accueillir Golaud et sa nouvelle épouse. l’aise dans cet environnement nouveau pour elle, mais Golaud n’y voit qu’un enfantillage. Quand il remarque l’absence de l’anneau, elle prétend l’avoir perdu dans une grotte où elle serait allée ramasser des coquillages avec Yniold, le fils que Golaud a eu d’un premier mariage. Furieux, Golaud ordonne à Mélisande d’aller chercher la bague avec Pelléas. Pelléas et Mélisande avancent dans l’obscurité de la grotte. La jeune femme tremble, Pelléas prend sa main. Quand un rayon de lune éclaire les lieux, Mélisande aperçoit trois pauvres en train de dormir. Elle s’effraie et exige de partir. Un soir, Mélisande chante avant d’aller se coucher. Passant par là, Pelléas demande à voir ses cheveux. Il voudrait faire d’elle sa prisonnière Après l’arrivée de Mélisande, Geneviève lui fait « toute la nuit ». Golaud les surprend et leur visiter les jardins, qui sont entourés de sombres reproche de se comporter comme des enfants. forêts. Toutes deux y rencontrent Pelléas et observent de loin le bateau qui a amené Mélisande Le lendemain, Golaud conduit son demi-frère et s’en repart. Geneviève se retire ensuite, laissant dans les souterrains du château, où il le force à Pelléas et Mélisande seuls. scruter une eau qui stagne au fond d’un abîme. Pelléas veut sortir. Une fois qu’ils ont regagné la Quelques mois plus tard, par une chaude journée, lumière du jour, Golaud demande à son demiPelléas emmène Mélisande près de la « fontaine frère de prendre ses distances avec Mélisande, des aveugles ». En jouant au-dessus de cette eau qui attend un enfant. profonde, Mélisande laisse tomber la bague que son époux lui a donnée. Elle se demande ce qu’elle Golaud interroge Yniold, son jeune fils : lui dira, mais Pelléas ne s’en soucie guère. Au Mélisande et Pelléas sont-ils souvent près l’un moment-même où Mélisande perdait l’anneau, de l’autre ? S’embrassent-ils quelques fois ? Puis Golaud a eu un accident de chasse. Ramené au le père oblige l’enfant terrifié à regarder dans la château, il est alité et Mélisande prend soin de chambre de Mélisande et à lui dire ce qu’il y voit. lui. Elle tente d’expliquer combien elle est mal à 8 Deuxième partie Dans le château qu’il doit bientôt quitter, Pelléas s’adresse furtivement à Mélisande : il lui donne rendez-vous le soir-même près de la « fontaine des aveugles », puis il sort. Entre Arkel, qui montre de la pitié pour Mélisande et aimerait l’embrasser. Golaud survient à son tour. Quand son épouse s’emploie à essuyer une tache de sang sur son front, il s’adresse sèchement à elle, avant de la saisir par les cheveux et de la traîner violemment au sol. L’enfant Yniold essaie de soulever une lourde pierre. Un troupeau de moutons passe. Quand l’enfant demande au berger où ils vont, ce dernier ne répond pas. Ce soir-là, près de la « fontaine des aveugles », Pelléas attend Mélisande avec impatience. Elle arrive enfin. Ils se déclarent leur amour à mivoix. Alors qu’ils sont enlacés, la jeune femme entrevoit une ombre derrière un arbre. C’est Golaud, qui finit par tuer Pelléas, tandis que Mélisande s’enfuit. Mélisande est mourante, après avoir donné naissance à une petite fille. Le médecin tente de rassurer Golaud : il ne sera pas responsable de sa mort, car elle est à peine égratignée. Golaud demande à rester seul avec Mélisande. Il commence par implorer son pardon, puis l’interroge de plus en plus vivement sur sa relation avec Pelléas, lui disant qu’elle va mourir et lui réclamant « la vérité ». Arkel revient dans la chambre et confie à Mélisande son bébé. Mélisande meurt quelques instants plus tard. Tous sortent. arbre généalogique 9 Vue d’ensemble En 1892, l’écrivain belge Maurice Maeterlinck publie sa pièce symboliste Pelléas et Mélisande, créée à Paris le 17 mai 1893 par la Compagnie de l’Œuvre au Théâtre des Bouffes-Parisiens. Le compositeur français Claude Debussy, qui assiste à cette représentation, réalise qu’il tient là un livret pour un opéra de forme nouvelle, et s’attelle à le mettre en musique. En 1895, il termine son ouvrage, mais il ne cessera de le retravailler au cours des années suivantes. C’est finalement le 30 avril 1902 que Pelléas et Mélisande de Debussy est créé à l’Opéra Comique, après une répétition générale perturbée par les moqueries de certains spectateurs. Maeterlinck avait d’abord autorisé cette adaptation, mais il finit par se brouiller avec Debussy à qui il veut imposer sa maîtresse Georgette Leblanc dans le rôle de Mélisande, tandis que le compositeur et le directeur de l’Opéra Comique lui préférent l’Anglaise Mary Garden. Bien vite, de nombreux admirateurs de l’œuvre la défendent avec ardeur. Ils ont perçu en elle une véritable révolution esthétique. Depuis, Pelléas et Mélisande est resté au répertoire comme un chef-d’œuvre unique en son genre, et l’un des ouvrages essentiels de son compositeur. Le livret reprend le texte de Maeterlinck, un peu resserré par Debussy. Dans un Moyen-Âge stylisé, où les lieux et les objets ont toujours une portée symbolique, il reprend le canevas de l’amour-passion qui donne naissance à un triangle fatal (le mari / la femme / l’amant), mais en distordant subtilement ce modèle et en lui conférant une inquiétante étrangeté. Mélisande est présentée comme un être mystérieux venu de loin que Golaud épouse en seconde noces et qui va se rapprocher de son demi-frère Pelléas, dans le sombre château familial où règne le roi Arkel, vieillard presque aveugle. 10 La partition de Debussy demeure aussi singulière aujourd’hui qu’à sa création. L’écriture vocale, renonçant à tout lyrisme ostentatoire pour se plier aux inflexions de la langue à la fois quotidienne et poétique de Maeterlinck, s’unit à une écriture orchestrale aux subtilités chambristes. Ces particularités vont profondément marquer le XXe siècle sans réellement engendrer d’école. Au fil des décennies, Pelléas et Mélisande devient ainsi une œuvre-culte, dont la fière originalité continue de fasciner aujourd’hui. L’ouvrage a été donné à trois reprises au Festival d’Aix-en-Provence (en 1966, 1968 et 1972) dans une mise en scène de Jacques Dupont. La nouvelle production de 2016 est confiée à la metteur en scène anglaise Katie Mitchell et au chef d’orchestre finlandais Esa-Pekka Salonen. Alexander Synaptic, Wulai Waterfall, 2013 © Alexander Synaptic (synapticism.com) 11 de concert à Londres, Chicago et Los Angeles. Je n’en ai donc dirigé que deux productions scéniques, celle d’Aix est la troisième. Photo © Benjamin Suomela De votre point de vue de chef d’orchestre, quelles sont les difficultés posées par Pelléas et Mélisande ? D’abord le rythme général. La question est beaucoup plus sensible ici que dans toute autre partition. Pelléas pose un double défi. Le chant des personnages doit se rapprocher d’un parlé naturel, car la plupart des scènes ont un caractère de conversation – c’est comme un récitatif sans fin. Le tempo donné par le chef doit donc rester toujours flexible afin de s’accorder à la déclamation des chanteurs. Mais dans le même temps, il ne faut jamais perdre de vue la grande forme. Il faut que cette musique se dirige vers un but, que les phrases se combinent et que les plus grandes unités fassent sens. On doit tendre un arc dramatique sur toute la soirée... tout en restant sensible aux plus petits événements. Le défi consiste donc à penser la macro-structure et la micro-structure simultanément. Ce que j’aime aussi dans Pelléas, c’est que sa musique est comme une matière vivante : à certains moments, vous pouvez la laisser croître naturellement, tandis qu’à d’autre vous devez la guider. Tantôt on prend le contrôle, tantôt on la laisse se frayer un chemin. Enfin le cinquième acte est un vrai défi pour l’orchestre, à cause de la raréfaction du matériau. Le quatrième acte est très dramatique et actif, même violent dans son expression, et puis soudain on entre dans ces vingt dernières minutes qui doivent évoluer dans un espace hors du temps. Il n’y a pas beaucoup de notes dans cet acte, il faut donc soigner particulièrement chacune d’entre elles, chacune doit raconter quelque chose. C’est un défi plus mental que technique. Dans le jardin exotique de Pelléas et Mélisande Entretien avec Esa-Pekka Salonen, directeur musical Vous souvenez-vous de votre premier contact avec Pelléas et Mélisande ? Je n’en suis pas sûr, mais il me semble que ma mère m’avait offert l’enregistrement dirigé par Pierre Boulez, à Noël ou pour un anniversaire, lorsque j’étais adolescent. Dès que j’ai commencé à l’écouter, je suis tombé amoureux de cette œuvre. Je la trouvais entêtante. Son harmonie modale et son expressivité singulière donnent naissance à un monde totalement unique. Quelques années plus tard, lorsque j’ai commencé à diriger et à me demander si je voulais aborder aux rivages de l’opéra, j’ai dressé une petite liste d’ouvrages. Pelléas s’est retrouvé tout naturellement en tête de liste. J’ai fini par diriger une production de Pelléas et Mélisande juste avant d’avoir 30 ans. C’était au Maggio Musicale de Florence en 1988. Quelques années plus tard, j’ai remplacé Simon Rattle. Il avait déjà dirigé la production de Peter Sellars à l’Opéra d’Amsterdam et devait la reprendre à Los Angeles, mais il a dû annuler. Par la suite, je suis resté un peu éloigné de Pelléas. Il a fallu attendre 2014 pour que je retrouve l’ouvrage en version 12 Avez-vous été tenté de diriger la partition originale de Pelléas et Mélisande, sans la version longue des interludes orchestraux ? Non, j’adore la version longue des interludes. Je sais qu’ils ont été allongés sur le tard par Debussy afin de pallier la longueur des changements de décors à l’Opéra Comique. Et je sais que l’on a coupé à la création la deuxième scène d’Yniold, celle où l’enfant croise un berger avec ses moutons. Je peux le comprendre d’un point de vue dramaturgique, car cette scène ne fait guère avancer l’action. Mais elle contient quelque chose d’important : le berger explique que les moutons sont perdus, qu’ils ne prennent pas le chemin habituel. On ne dit pas clairement ce que cela signifie, mais à ce moment-là Yniold réalise que le monde entier est sorti de ses gonds, pas seulement sa famille, mais les moutons aussi. Il serait dommage de couper cette scène.1 D’autant que c’est de la très bonne musique. Cela nous conduit à la signification de la pièce de Maeterlinck : de votre point de vue, que raconte-t-elle ? Comme tant d’autres pièces du répertoire, cette œuvre traite d’un tabou, d’une promesse non tenue, d’une trahison. Mais plus je la connais, plus je m’aperçois qu’aucun de ses personnages ne suscite d’empathie véritable. Tous génèrent une forme de déception. Dans la plupart des opéras, il y a des gentils qui sont blancs comme neige et des méchants vraiment très méchants. Tout spectateur a donc immédiatement de la sympathie pour les gentils. Or les personnages de Pelléas sont tous plus ou moins effrayants. Même le vieil Arkel n’est pas un noble sage, mais un homme âgé qui ne comprend rien à ce qui se trame, et qui aime un peu trop Mélisande... Quant aux deux personnages-titres, ils ne sont pas victimes des événements : ce sont bien plutôt eux qui les provoquent. Quand Mélisande joue avec son anneau au-dessus de la fontaine des aveugles, elle sait qu’il va y tomber, aucun doute là-dessus – la musique le dit clairement – et cela déclenche tout le processus. Ce que l’on apprend de cette histoire, c’est que personne n’est vraiment fidèle à l’image qu’il veut donner. Cela me fait penser à une interview du philosophe Slavoj Žižek, qui parlait de nos avatars sur internet. Selon lui, il serait trop simple de penser qu’une personne timide dans la vie réelle et se comportant comme un misogyne violent sur internet s’est créé un être fictionnel en ligne. La question, c’est de savoir laquelle 1 La scène figure bien dans la nouvelle production du Festival d’Aix-en-Provence. 13 de ces deux personnes est la vraie. Or l’avatar sur internet n’est pas à proprement parler une fiction, c’est aussi une personne agissante : ses actions produisent des effets. Pour cette raison, on pourrait dire tout autant que c’est le timide introverti qui est une fiction, et le misogyne violent l’être réel. J’ai trouvé cela fascinant parce que Pelléas aborde cette question : l’ouvrage donne un aperçu de l’envers des personnages, cet « envers des destinées » dont parle Arkel. On apprend au cours de la pièce que personne n’est vraiment ce qu’il semblait être. C’est notamment le cas de Mélisande... Oh oui ! Mélisande s’avère une personne très manipulatrice, qui précipite les événements. Je ne pense pas qu’elle sache où elle va exactement, mais elle a sans doute traversé des expériences dans sa vie antérieure qui l’ont rendue revêche et destructrice. Quand Arkel dit : « Je n[e] vois qu’une grande innocence [dans les yeux de Mélisande] », cela devient immédiatement ironique dans la bouche de Golaud : « Une grande innocence, ils sont plus grands que l’innocence... ». Depuis quelque temps, on s’est distancié de l’opinion prédominante il y a cinquante ans, qui voulait que toute cette histoire soit vue à travers un voile symboliste et que son intrigue laisse un grand nombre de points d’interrogation. J’aime l’idée que ces gens soient de chair et de sang. À quelqu’un qui s’étonnait de ce que les phrases de Pelléas ne se terminent jamais vraiment, ou que ses personnages ne répondent pas aux questions, Debussy rétorquait : « mais c’est cela qui est réaliste ! » Ce n’est pas une manière « symboliste » de communiquer, c’est tout simplement ainsi que les gens parlent. Vous évitez certains sujets, vous laissez une phrase en suspens... Que réclamez-vous des chanteurs dans Pelléas ? Comme je l’ai dit, je ne peux que leur suggérer des tempi, je ne peux guère les leur imposer. Tout dépend de leur manière de délivrer le texte. Pelléas est une des rares pièces du répertoire dans laquelle le contenu dicte la phrase. Beaucoup plus que chez Wagner, par exemple, où vous avez davantage de temps à disposition. Donc je suis très ouvert aux souhaits et aux suggestions des chanteurs. Pelléas est fascinant parce que son interprétation est toujours en mouvement : de représentation en représentation, elle évolue. C’est vraiment comme un jardin exotique : non pas quelque chose qui a été assemblé par une main étrangère, mais un organisme qui a sa vie propre. Pelléas et Mélisande a-t-il exercé une influence sur votre activité de compositeur ? Debussy est absolument central dans ma vie. Mais de manière significative personne n’a suivi le chemin ouvert par Pelléas et Mélisande. Peut-être que l’opéra qui s’en rapproche le plus, c’est L’Amour de loin de Kaija Saariaho. Or Kaija a clairement déclaré que son opéra ne se situait nullement dans le sillage de Pelléas. C’est un monde si particulier et une histoire si particulière que, comme compositeur, on se tient à distance respectueuse. Il est intéressant de noter que Pelléas a été fondamental pour Messiaen, qui n’aimait pas trop le Debussy tardif, sa pensée plus chromatique dans des œuvres comme La Mer ou Jeux. Pour Messiaen, Pelléas et Mélisande était le chef-d’œuvre absolu. Moi aussi, je suis fasciné par l’espace dans lequel cet opéra évolue, qui est très clairement postwagnérien – on y retrouve l’héritage de Tristan et de Parsifal. Et toute son idée déclamatoire vient de Wagner, même si Debussy l’a portée à un niveau différent. L’ouvrage reste confiné dans un monde harmonique relativement simple, mais chaque note y possède une telle personnalité que cela en fait un véritable chef-d’œuvre. Gregory Crewdson, Sans titre, 1999 © Gregory Crewdson, avec l’aimable autorisation de Gagosian Gallery Propos recueillis à New York par Alain Perroux, le 11 avril 2016. 14 15 Photo © DR Fort heureusement la musique de Pelléas est liée à un texte, auquel l’action peut se raccrocher... Oui, le texte est présent, il permet de cadrer les scènes, mais Debussy le traite comme un instrument supplémentaire. Sa manière d’écrire n’a rien à voir avec les récitatifs d’un opéra de Mozart : Debussy compose des vagues sonores qui ne cessent de se dérouler autour du texte ; il ne fait pas de distinction entre les instruments de l’orchestre et les mots en tant que sonorités – il place le texte dans son tissu sonore comme s’il ajoutait une flûte ou une clarinette. La combinaison entre ces vagues instrumentales et les vagues sonores des mots est si parfaite qu’il n’y a aucun risque que le texte soit recouvert par l’orchestre. Mais il est difficile pour moi de décrire ces phénomènes sonores, car je ne suis pas musicienne... La vie rêvée de Mélisande Entretien avec Katie Mitchell, metteur en scène Vous dites habituellement que ce qui vous décide à mettre en scène un opéra, ce sont ses sonorités propres. Quels aspects de la sonorité de Pelléas et Mélisande vous ont séduite ? Il est si difficile de parler de musique... Je dirai d’abord que je suis une grande admiratrice de Claude Debussy. Ma pièce préférée, dans toute l’histoire de la musique, c’est Nuages, le premier des trois Nocturnes de Debussy, que j’ai d’ailleurs utilisé dans un de mes spectacles. J’aime le fait que, chez lui, la forme s’avère toujours ouverte et fluide. Dans Pelléas et Mélisande, la musique commence, puis elle se déroule sans discontinuer. Il y a de formidables reliefs dans cette structure continue, sans ces interruptions constantes, ce terrible cloisonnement entre les numéros que l’on trouve dans la plupart des opéras du XIXe siècle (ça s’arrête, on applaudit, on reprend, et ça s’arrête de nouveau). La musique de Pelléas n’impose pas de forme évidente, elle est semblable au mouvement des nuages qui se reflète dans l’eau de la mer. Elle est constamment en mutation et l’on n’y décèle pas de structure claire – voilà ce qui me passionne ! D’autant qu’il semble presque impossible de créer des images et de l’action scénique sur ces incroyables sonorités : cette musique possède une telle fluidité, qu’il est très difficile de lui faire correspondre des actions. 16 Vous avez parlé de la sonorité des mots, mais que dire de leur sens ? Pour tout homme ou femme de théâtre, Maurice Maeterlinck est un auteur essentiel. Particulièrement si l’on s’intéresse, comme moi, au courant naturaliste et au théâtre de Tchékhov. L’influence des pièces de Maeterlinck sur Tchékhov est indéniable. On sent très bien à partir de quand l’auteur russe commence à lire les pièces du symboliste belge, car il signe alors ses propres chefs-d’œuvre à coloration symboliste, dont La Cerisaie constitue le sommet. Ce qui distingue l’écrivain belge de tant de ses contemporains, c’est qu’il écrit du très bon théâtre, avec une excellente structure dramatique dans une langue économe, plutôt « sous-écrite » pour son époque, et relativement ascétique – ce qui est idéal pour un compositeur qui entend ajouter de la musique à cette langue. Pelléas et Mélisande, la pièce de Maeterlinck que Debussy a reprise pour bâtir son opéra, est de première importance dans l’histoire du théâtre. Elle repose sur un mythe profond et mystérieux, qui est l’essence de l’écriture symboliste : sa nature même consiste à rester mystérieuse. Son étrange atmosphère provient de forces inconnaissables qui créent un étrange malaise, une légère anxiété. L’écriture en est très particulière, difficile à bien rendre sur scène. En choisissant ce texte de Maeterlinck, Debussy a eu une intuition géniale : c’est le meilleur librettiste dont il pouvait rêver, car cette histoire opaque correspond parfaitement à son monde musical. Quelle est, à votre avis, la signification de la fable imaginée par Maeterlinck et revisitée par Debussy ? Le compositeur ayant été son propre dramaturge, il est passionnant d’observer les scènes et les bouts de répliques qu’il a coupés, sa précision, sa profonde compréhension de la pièce et son sens dramatique. Debussy est brillant dans ses coupures ! La fable elle-même est singulière. On y parle d’un homme qui rencontre une étrange jeune femme, brisée et triste, dans une forêt. On y raconte comment il l’emmène dans sa famille où, petit à petit, tout va se déliter conséquemment à l’arrivée de cette étrangère, qui finira elle-même par être détruite. Personne ne sait d’où elle vient, ce qui lui est arrivé... C’est aussi l’histoire des nombreuses projections masculines effectuées sur ce personnage féminin, de la même manière que, dans Oncle Vania de Tchékhov, les personnages masculins projettent leurs fantasmes sur Elena, cette jeune femme triste qu’aucun homme ne peut connaître, ni posséder. Mélisande se trouve donc au centre de votre spectacle... J’ai été progressivement attirée par l’idée de mettre en scène cet opéra en adoptant le point de vue de la femme sur laquelle les autres personnages font des projections. Quelles strates de l’histoire cela révélerait-il, qu’est-ce que cela nous permettrait de comprendre de cette histoire et de cette musique ? Nous avons ainsi décidé que le spectacle prendrait la forme d’un rêve de Mélisande. On verrait une femme dont on ne sait presque rien aller se coucher et entrer dans un songe étrange. Toutes les scènes seraient légèrement réajustées pour être montrées du point de vue de cette Mélisande en train de rêver – cela signifie par exemple qu’elle est constamment présente en tant qu’observatrice, même dans les scènes auxquelles elle n’est pas censée prendre part. Cela fonctionne aussi dans le dernier acte, 17 au moment de la mort de Mélisande, car on peut s’observer soi-même en train d’agir dans un rêve, comme si l’on était hors de son propre corps. Cette dimension onirique est en phase avec la conception dramaturgique de Maeterlinck, qui conçoit le théâtre comme « le temple du rêve »... Les genres théâtraux qui ne sont pas réalistes ou naturalistes sont toujours délicats à mettre en scène ; or on est ici en présence d’un symbolisme assez « surréaliste ». Il se passe beaucoup de choses inexplicables dans cette pièce : pourquoi Mélisande accepte-t-elle d’emblée de suivre un inconnu jusque dans son royaume, par exemple ? L’avantage de notre approche onirique, c’est qu’elle nous délivre de la logique du monde réel. Si l’action appartient à un rêve, vous pouvez adopter la logique du rêve et le spectateur acceptera les choses les plus étranges sans se poser de question. Vous pouvez vous promener et soudain réaliser que vous avez « les mains pleines de fleurs », sans savoir d’où elles viennent ! Cette logique du rêve aide à prendre en compte tous les virages et tonalités du livret comme de la musique. Cela nous permet aussi de dérouler une action continue, y compris pendant les merveilleux interludes orchestraux entre les scènes, que Debussy a allongés sur le tard. La logique du rêve donne certes une plus grande liberté que celle de la vie réelle, mais engendre-t-elle ses propres difficultés ? Le problème principal, c’est que tout devient possible. Tout peut arriver. Il nous a fallu du temps pour limiter notre imagination et faire en sorte que ces virages, ces changements de proportion, de perspective, de tonalité, d’éclairage, aient l’air d’appartenir à un rêve véritable. C’est-à-dire qu’ils ressemblent à la vie réelle, alors qu’ils obéissent à une logique onirique. Tout le monde connaît les règles du rêve, car nous les expérimentons toutes les nuits, consciemment ou non. C’est donc un vrai défi pour le metteur en scène et son équipe de faire en sorte que cette action scénique apparaisse comme un rêve crédible, que n’importe quel spectateur aurait pu faire... Propos recueillis par Alain Perroux, le 29 avril 2016. Matthias Haker, Reconquering © Matthias Haker 18 19 Pelléas et Mélisande – du symbolique au moderne Martin crimp La première mondiale du Pelléas et Mélisande de Maurice Maeterlinck eut lieu le 17 mai 1893 à 13h30, dans la salle des Bouffes-Parisiens. Il s’agissait d’une représentation unique. Les metteurs en scène étaient Camille Mauclair et Lugné-Poe, fondateur du Théâtre de l’Œuvre, qui interprétait également le rôle de Golaud. Parmi les spectateurs se trouvaient Mallarmé, Whistler, Stanislavski et Debussy. Comment expliquer la fascination qu’exerça cet ouvrage d’un auteur « symboliste » âgé de trente ans, belge, originaire de Gand ? Et pourquoi Pelléas, une pièce imprégnée d’une esthétique pseudomédiévale, aux dialogues étrangement répétitifs, délibérément imprécise quant aux lieux et à la temporalité de l’action, a-t-elle laissé sur le théâtre du XXe siècle une impression si indélébile, une influence que l’on ressent encore aujourd’hui ? De nombreux écrivains, tels Mallarmé et Villiers de l’Isle-Adam, lui-même mentor de Maeterlinck, avaient rêvé de fonder un nouveau genre de théâtre susceptible d’exprimer des idées plutôt que des apparences extérieures – c’était la visée du Manifeste littéraire du symbolisme publié par Jean Moréas en 1886. Or, dans leur opposition consciente aux « pièces bien faites » et au naturalisme, construit sur la base de recherches systématiques, d’un écrivain comme Zola, ils avaient donné naissance à des textes dans lesquels la lutte pour une forme d’expression « supérieure » – ce «style archétype et complexe »1 défendu par Moréas – s’avérait trop voyante : la langue se distanciait nettement du langage quotidien, et la tension dramatique était minime. Maeterlinck, de son côté, proposait une intrigue relativement claire, et une langue qui, pour être simple, n’en restait 20 pas moins résolument personnelle. Lorsque sa première pièce intitulée La Princesse Maleine fut imprimée en 1889, le critique parisien Octave Mirbeau n’hésita pas à le comparer, en des termes très élogieux, à Shakespeare : « M. Maurice Maeterlinck nous a donné l’œuvre la plus géniale de ce temps, et la plus extraordinaire et la plus naïve aussi, comparable, et, oserai-je le dire ? supérieure en beauté à ce qu’il y a de plus beau dans Shakespeare. »2 Même si Maeterlinck était parfaitement conscient que ces mots annonçaient une sorte de malédiction – (« le plus belge de nos Shakespeares »3, comme Joyce devait l’écrire plus tard, avec la malice qu’on lui connaît) – sa réputation était néanmoins désormais établie et en 1890, il fit publier deux de ses pièces en un seul acte les plus célèbres, L’Intruse et Les Aveugles ; deux œuvres qui ont conservé leur place dans le répertoire contemporain. Dans La Princesse Maleine – le nom de l’héroïne éponyme semble être à la fois un écho à Madeline, la femme enterrée vivante par son frère dans La Chute de la Maison Usher, et à Mélisande ellemême – l’univers évoqué est celui des contes de fées, des méchantes reines, de la guerre totale. Dans ce scénario, qui doit autant à Edgar Allan Poe qu’à Shakespeare, la petite Maleine, âgée de quinze ans, est privée de son amour par les machinations des personnages adultes. Elle finira étranglée face au public, dans une scène aussi longue que poignante. Mais lorsqu’il s’agit de mettre en mots ce qui fait de cette pièce une œuvre si particulière, c’est un autre auteur belge, Émile Verhaeren, qui est le plus percutant : « Ici des êtres à allures somniales, fantomatiques, décousus de pensée, formant une histoire qui semble un songe, un songe ayant une unité, mais toujours prête à se rompre, à se dissoudre, attachant l’épisode à l’épisode par des liens d’une ténuité qui déroute l’usuelle et banale logique des choses. »4 Il est évident que cette description pourrait aussi bien s’appliquer à Pelléas et Mélisande, et j’avancerais que le génie particulier de Maeterlinck ne consistait pas uniquement à reproduire, dans les pièces qu’il écrivit durant les années 1890, la logique inquiétante des rêves, mais également – et ce en dépit de ses instincts anti-naturalistes – à saisir l’image d’une anxiété emblématique de cette fin-de-siècle. *** Au crépuscule du XIXe siècle, on commença à s’intéresser de très près à la vie intérieure des êtres humains – ce que l’on désignait déjà par le terme d’« inconscient ». La célèbre étude de Charcot sur l’« hystérie » féminine coïncida avec un intérêt de plus en plus répandu pour le spiritualisme et la communication avec les morts. Les rayons X avaient été découverts bien avant que les premières images de Röntgen ne fassent leur apparition, en 1895. Et, en 1899, Freud allait publier L’Interprétation des rêves. La croyance selon laquelle les interactions humaines sont dictées par des processus cachés sous-tend tout le projet esthétique de Maeterlinck. Déjà dans sa nouvelle intitulée Onirologie (1889), l’écrivain explore un monde onirique dont les images extrêmement détaillées préfigurent explicitement son Pelléas. Tiré hors de l’eau par le bras nu d’une femme, le narrateur se retrouve ainsi dans les paysages oubliés de son enfance : « et celle qui m’avait sauvé, et qui m’embrassait en me parlant une langue que je ne comprenais plus, m’emportait le long de rues et de quais éclairés ».5 Un peu plus loin dans la même histoire, apparaît une jeune fille rappelant Mélisande, et dont la chevelure descend en cascade depuis la fenêtre d’un moulin – « mais à chacun de mes cris, elle se mettait muettement un doigt sur la bouche ».6 Les premiers carnets de Maeterlinck sont pleins de références aux rêves, à la maladie, et au monde parallèle des morts : « Il n’est pas dit que tous les êtres que nous rencontrons soient nécessairement des vivants ; il est même probable que nous serrons souvent la main à des morts »7 – ou encore : « Il se peut que les maladies, le sommeil et la mort soient des fêtes profondes, mystérieuses et incomprises de la chair ».8 En 1897, cet auteur désormais célèbre, apparaissant « enveloppé d’un ample waterproof et coiffé d’un chapeau melon également imperméable », se confie en ces termes au journaliste Adolphe Brisson : « L’âme est comme un dormeur qui, du fond de ses songes, fait d’immenses efforts pour remuer un bras ou remuer une paupière. »9 Ces déclarations mystiques à propos de l’« âme » humaine peuvent aujourd’hui nous paraître spécieuses, mais rappelons que la vision esthétique de Maeterlinck devait être une influence de poids pour des artistes aussi divers qu’Artaud et Stanislavski. Maeterlinck était également un fervent défenseur d’Ibsen – ayant néanmoins tendance à ignorer la passion du Norvégien pour les études sur le sexe et la politique, ou encore l’analyse sociale, et tentant au contraire de le rallier à la cause symboliste. L’essai qui a pour titre À propos de Solness le Constructeur (1894) servit de base à Maeterlinck 21 pour son Tragique quotidien (1896), essai de théorie d’art dramatique dans lequel il introduit ce qui reste peut-être son plus célèbre concept théâtral : le « dialogue du second degré ». « À côté du dialogue indispensable il y a presque toujours un autre dialogue qui semble superflu. Examinez attentivement et vous verrez que c’est le seul que l’âme écoute profondément parce que c’est en cet endroit seulement qu’on lui parle. »10 Mais tandis que Maeterlinck, d’un côté, adhérait à la logique onirique, à cet « autre dialogue » et à toute l’étrangeté qu’il implique, défendant « un tragique quotidien qui est bien plus réel, bien plus profond et bien plus conforme à notre être véritable que le tragique des grandes aventures »11, il s’enthousiasmait également pour la violence des tragédies de la vengeance de la période élisabéthaine, où tout repose sur l’intrigue. C’est ainsi que son Pelléas se présente comme une pièce hybride dérangeante, dans laquelle les contradictions créatrices de l’auteur se montrent au grand jour. Il s’empare de la structure en cinq actes de ses chers dramaturges élisabéthains, pour l’appliquer à des séquences d’images purement oniriques, dénuées de logique. Récupérant les thèmes de la jalousie sexuelle et du meurtre qu’il prétendait mépriser, il réussit là où d’autres symbolistes avaient échoué et donne à sa pièce une véritable propulsion narrative. À l’intérieur d’un univers qui semble parfois délibérément « symbolique », il introduit des scènes – comme par exemple celle du mari trompé forçant son fils à espionner son épouse adultère – dignes du « naturalisme » le plus choquant. Et met au cœur de ce monde une femme-enfant déjà brisée : Maleine-Madeline devenue Mélisande. *** À la fin du XIXe siècle, l’idéalisation de la femme en tant qu’altérité mystérieuse était évidemment un lieu commun que Maeterlinck n’hésita pas à reprendre à son compte : « Il semble que la femme soit plus que nous sujette aux destinées. Elle les subit avec une simplicité bien plus 22 grande. […] dans sa pensée, l’amour est toujours éternel. Est-ce pour cette raison qu’elles ont toutes, avec les puissances primitives, des rapports qui nous sont interdits ? » note-t-il dans son essai volontairement patricien, Sur les femmes12. À cette époque, les artistes masculins aimaient encore à représenter les femmes sous les traits de saintes, de « femmes fatales », ou même les deux à la fois, comme c’est le cas de la Madone de Munch (environ 1893), au torse nu, nimbée d’un halo rouge sang. Mais la réalité, cela va de soi, était tout autre. L’essor de l’industrialisation, notamment, modifiait le rôle des femmes, et certains tableaux, comme La Blanchisseuse de Lautrec ou Les Parapluies de Renoir, datant tous deux de 1880, en sont une illustration parlante. La « nouvelle femme » était une jeune employée célibataire – en 1900, 80 % des femmes travaillant à Paris avaient moins de trente ans13. Cette femme représentait également un nouveau défi aux yeux des hommes : d’un côté, sa frêle indépendance était vue comme une menace – de l’autre, elle offrait aux hommes de nouvelles occasions de relations sexuelles extraconjugales. Dans sa pièce, Maeterlinck fait exprès de tenir sous silence le passé de Mélisande, afin d’augmenter le sentiment de mystère (féminin). Mais n’est-il pas également possible de considérer son absence de racines comme « moderne » ? Tout comme les dizaines de milliers de jeunes femmes qui migraient de la province à la capitale au moment où le siècle touchait à sa fin, Mélisande abandonne son passé, arrive dans un nouvel environnement et se trouve immiscée dans les fantasmes sexuels d’hommes qui la désirent, mais veulent aussi la punir. *** Lorsque Claude Debussy se saisit de la pièce de Maurice Maeterlinck pour créer son seul opéra achevé, il partageait déjà avec le dramaturge un dégoût du théâtre naturaliste, ainsi qu’une sorte de désir pour le métaphysique. Dès l’année 1890, Maurice Emmanuel, l’un de ses condisciples au Conservatoire de Paris, remarqua que Debussy était à la recherche d’une collaboration avec un écrivain lui permettant de concilier leurs rêves respectifs : « Deux rêves associés : voilà l’idéal. Pas de pays, ni de date. Pas de scène à faire. […] Je rêve poèmes courts : scènes mobiles. Me f. des unités ! Scènes diverses par lieux et caractères ; personnages ne discutant pas ; subissant vie, sort, etc. »14 Ainsi, le rêve de Maurice Maeterlinck, celui d’une Mélisande semblable à une poupée brisée et presque dénuée de toute volonté, recélait la matière idéale pour l’artiste férocement indépendant qu’était Debussy. Et celui-ci allait ainsi pouvoir superposer au rêve de Maeterlinck son propre rêve, bien plus frappant, un rêve formulé dans un nouveau langage musical qui nous semble aujourd’hui avoir anticipé le monde actuel, où règnent l’angoisse sexuelle et la dislocation sociale. Comme l’admettait Vassily Kandinsky, bien loin d’être un « impressionniste » décrivant les apparences extérieures du monde, « [Debussy] est si fortement tourné vers le contenu intérieur que l’on reconnaît immédiatement dans ses œuvres le son fêlé de l’âme actuelle avec toutes ses souffrances et ses nerfs ébranlés. »15 Et sans doute aurait-on tort de prendre au pied de la lettre ces mots qu’écrivit le compositeur travaillant à son opéra, à propos du personnage de Mélisande : « des journées à la poursuite de ce “rien” dont elle est faite. » 16 Nous pourrions donc avancer cette hypothèse : tandis qu’il s’approchait de plus en plus de ce « rien », Debussy commença à entrevoir une femme qui n’est ni enfant ni poupée, mais bien plutôt une Alice qui, passée de l’autre côté du miroir, a vu celui-ci voler en éclats, et se débat pour comprendre le monde ainsi fragmenté. © Martin Crimp, 2016 Auteur dramatique de renommée internationale, Martin Crimp est le dramaturge de cette nouvelle production de Pelléas et Mélisande. 1. Moréas, Le Figaro, 18 septembre 1886 2. Mirbeau, Le Figaro, 24 août 1890. 3. Lettre à Stanislaus Joyce, 11 février 1907 4. Émile Verhaeren, La Princesse Maleine, dans L’art moderne, 9ème année, n° 46, (17 nov. 1889), p. 362. 5. Maurice Maeterlinck, Introduction à une psychologie des songes et autres écrits (1886-1896), Éditions Labor, Bruxelles, 1985, p. 30. 6. Ibid., p 35. 7. Ibid., p 55. 8. Ibid., p 59. 9. Ibid., pp. 164-5. 10. Ibid., pp 101-2. 11. Ibid., p. 100. 12. Maurice Maeterlinck, Sur les femmes, dans Le Trésor des humbles, Paris, 1896. 13. Michelle Facos, Symbolist Art in Context, University of California Press, 2009. 14. Maurice Emmanuel, Carnets des entretiens Guiraud / Debussy, manuscrits [pp. 7-8], transcrit par Sylvie Douche, dans Pelléas et Mélisande, cent ans après, études et documents, Symétrie, 2012, pp. 281-2. 15. Vassily Kandinsky, Du spirituel dans l’art, Paris, Denoël, 1989, pp. 84-5. Cité dans Debussy – la musique et les arts, Skira Flammarion, 2012. 16. Debussy, Lettre à Ernest Chausson, jan./fév. 1894. 23 Duane Michals, The Young Girl’s Dream, 1969 ©Duane Michals, avec l’aimable autorisation de DC Moore Gallery, New York 24 25 Aimez-vous Pelléas ? Alain Perroux « Il y aura de la gaieté dans les salles de la Bibliothèque nationale, le jour où nos enfants et petits-enfants découvriront, dans les poudreuses collections de journaux, les articles que vient de faire éclore la première de Pelléas et Mélisande. Il y aura de la gaieté... il y aura aussi de l’horreur et de la honte ! » Avant de couvrir d’éloges l’opéra de Debussy, le critique musical Émile Vuillermoz ironise sur la réception mouvementée que l’ouvrage reçut après sa création à l’Opéra Comique de Paris, en mai 1902. De fait, l’épaisse revue de presse de l’époque se divise, assez traditionnellement, entre ceux qui dénoncent une musique « décevante, maladive, presque sans vie même », un « océan nébuleux », un « art nihiliste », un « fouillis orchestral sans rythme et sans tonalité » et ses admirateurs qui louent une « musique de rêve », un « art si curieux et si nouveau », une « œuvre si passionnément artiste, si jeune, si pure et tendre, si originale de sujet, d’inspiration, d’expression ». Pour sa part, Paul Dukas se montre définitif : « Il vient d’arriver à M. Albert Carré, directeur de l’Opéra Comique, une bien singulière aventure : il a joué un chef-d’œuvre ! » Pourquoi tant de passion et d’opinions contradictoires ? Un retour en arrière s’impose. De la pièce à l’opéra Il suffit parfois d’une représentation théâtrale pour changer le cours de l’histoire. C’est ainsi que la création scénique de Pelléas et Mélisande, pièce de l’écrivain belge Maurice Maeterlinck, lors d’une unique matinée le 17 mai 1893 au Théâtre des Bouffes-Parisiens, devait rester comme une date-clé. D’abord parce que le théâtre alors révolutionnaire de Maeterlinck, 26 connu principalement par la publication de ses premières pièces destinées à la lecture (dont Pelléas en 1892), constituait une étape décisive dans la propagation de l’esthétique symboliste. Avec la compagnie de l’Œuvre qu’il avait fondée deux mois plus tôt, le metteur en scène Aurélien Lugné-Poe avait pris le contre-pied du théâtre naturaliste en vogue, soignant les lumières de son spectacle qu’il séparait du public par un rideau de gaze. Cette représentation avait déjà divisé les esprits, les uns raillant les « naïvetés et maladresses » de la scène symboliste, les autres s’extasiant devant ce nouveau style de théâtre. Dans les décennies suivantes, la pièce allait prospérer – signe qu’elle avait marqué son temps. Elle devait notamment inspirer des spectacles d’avant-garde (Meyerhold à Moscou en 1907), des musiques de scène de compositeurs importants (Fauré pour une production londonienne en 1898, Sibelius pour un spectacle du Théâtre suédois d’Helsinki en 1905), un étonnant poème symphonique du jeune Schoenberg (1903) et surtout l’unique opéra achevé de Claude Debussy, ouvrage appelé à marquer l’histoire du genre. Debussy avait assisté à l’unique représentation parisienne de mai 1893. Or il passe sous silence cet événement dans sa correspondance. Il affirmera plus tard avoir pris « connaissance de Pelléas en 1893 [après] l’enthousiasme d’une première lecture et la pensée secrète d’une musique possible ». Les chercheurs font remonter cette lecture à l’été 1893, soit quelques mois après la représentation parisienne. C’est sans doute à ce moment-là que le compositeur a réalisé qu’il avait enfin trouvé un texte répondant à sa conception d’un nouveau type d’opéra. Il avait exposé cette dernière dès 1889 dans des discussions passionnées avec Ernest Guiraud : Debussy confessait rêver de « poèmes courts », de « scènes mobiles », « diversifiées » par les lieux où elles se déroulent, de personnages « ne discutant pas » mais « subissant la vie, le sort, etc. » (voir p.30 de ce programme). Dès lors, Debussy avance sans dévier. À la fin juillet, il demande l’autorisation à Maeterlinck de mettre son drame en musique, autorisation que l’écrivain lui accorde par l’intermédiaire de leur ami commun, l’écrivain Henri de Régnier. Debussy commence la composition par le dernier rendez-vous de Pelléas et Mélisande. En 1894, il termine les actes I et III. L’année suivante, il complète les actes II, IV et V, mettant un point final à la particelle de son opéra (soit une partition avec indications d’instrumentation mais pas encore orchestrée) en août 1895. « Point final » n’est d’ailleurs pas une expression adéquate, car Debussy ne cessera de retoucher Pelléas jusqu’à sa création le 30 avril 1902, et même audelà. En 1898, il a en effet convaincu le nouveau directeur de l’Opéra Comique, Albert Carré, de programmer l’ouvrage. Debussy orchestre sa partition en 1900, mais les répétitions ne commencent qu’en janvier 1902. Le nouvel opéra défraie déjà la chronique car Maeterlinck, ulcéré parce que Debussy et Carré ont refusé de confier le rôle de Mélisande à sa compagne (la robuste Georgette Leblanc) au profit de l’Écossaise Mary Garden, publie une lettre rageuse où il en vient à souhaiter une « chute [...] prompte et retentissante » à l’opéra inspiré de sa pièce. Les répétitions sont fastidieuses, mais André Messager les mène de main de maître. Carré lui-même a conçu un spectacle si compliqué qu’il demande à Debussy de rallonger plusieurs interludes afin de permettre des changements de décor plus longs que prévu – tâche dont le compositeur s’acquitte en maugréant. La répétition générale du 28 avril 1902, publique, soulève des sarcasmes dus à certaines tournures du texte de Maeterlinck. Mais si l’opéra trouve tout de suite ses détracteurs, il conquiert aussi de nombreux défenseurs, parmi lesquels plusieurs compositeurs présents à cette générale, tels Paul Dukas et Gabriel Pierné. La première du 30 avril est accueillie plus chaleureusement et, au fil des semaines, Pelléas devient l’événement de la saison parisienne, les représentations affichant rapidement complet. Quant à la production de Carré, dans des toiles peintes de Jusseaume et Ronsin, elle va s’installer durablement au répertoire de l’Opéra Comique. Depuis lors, Pelléas a été constamment programmé à la Salle Favart, avant de faire son entrée à l’Opéra de Paris en 1977. L’ouvrage est devenu un classique de l’opéra français, sans jamais abdiquer sa fascinante originalité. Nous avons vu que cette fière singularité était déjà louée (ou décriée) par l’abondante presse qui accompagna la création. Or Debussy luimême n’a jamais fait mystère de ses intentions : inventer un nouveau style d’opéra en réaction au drame wagnérien, qu’il avait admiré lorsqu’il était allé à Bayreuth en 1888, mais dont il s’était rapidement détourné. Comme il le dit dans de nombreux textes, s’il reste fasciné par l’invention d’un drame continu, c’est-à-dire rompant avec la tradition de l’opéra 27 à numéros (airs et ensembles séparés par des récitatifs), comme par l’importance que Wagner donne à l’orchestre, le compositeur français reproche au sorcier de Bayreuth son « trop » de musique. Debussy cherche un texte dont il puisse exalter le naturel et la simplicité. Il veut mettre en musique des personnages qui murmurent davantage qu’ils ne chantent, des situations suggérées davantage que spectaculaires. Toutes choses qu’il a décelées dans le théâtre de Maeterlinck. Par conséquent, Pelléas est tout à la fois manifeste pour ces idées neuves et chefd’œuvre accompli. Un coup d’essai devenu un aboutissement si cohérent et définitif, qu’il semble avoir intimidé toute descendance possible. Une partition unique Qu’est-ce qui fait la nouveauté de cette partition ? D’abord la mise en musique des mots. Grâce à sa sensibilité aux nuances de la prosodie française et sa liberté d’écriture rythmique, Debussy déroule des lignes mélodiques qui s’attachent à mettre en musique le plus naturellement possible les répliques de Maeterlinck, en suivant l’aspect non périodique du langage parlé, en galbant sa mélodie sur le débit et le relief des phrases comme on les prononce. L’exemple le plus extrême est fourni par la deuxième scène de l’acte I, au cours de laquelle Geneviève lit à voix haute une lettre sur un accompagnement minimaliste (un simple accord tenu par quelques cordes). Certains commentateurs de l’époque y ont vu une influence du Moussorgski des Enfantines. Pour cette mise en musique du texte, l’orchestre, de taille « romantique » (bois par trois, peu d’instruments à percussion), se fait toujours économe. Ses textures diaphanes s’étoffent occasionnellement dans une constante flexibilité et ne se concentrent en tutti puissants qu’aux moments de la plus grande tension dramatique (fin de la scène entre Golaud et Yniold ; scène d’« Absalon » quand Golaud violente sa jeune épouse ; meurtre de Pelléas). À l’inverse, Debussy 28 ose faire parler les silences, comme le montre la déclaration d’amour longtemps retardée entre les deux personnages-titres à l’acte IV. Mélisande répond à l’enthousiaste « Je t’aime ! » de Pelléas par un murmure que le jeune homme lui-même n’est pas sûr d’avoir saisi : « qu’as-tu dit, Mélisande ? Je ne l’ai presque pas entendu... » Les audaces harmoniques de Debussy, fruit des recherches qu’il a effectuées dès la fin des années 1880, lui permettent de soigner la coloration de sa partition et sa plasticité. Depuis sa découverte de certaines musiques extra-européennes lors de l’Exposition universelle de 1889, il utilise des modes éloignés de la tonalité fonctionnelle qui règne sur la musique occidentale depuis le XVIIe siècle. La gamme par ton, aux teintes menaçantes, hante ainsi la « scène des souterrains ». Des modes à cinq notes nimbent Mélisande d’une fascinante étrangeté, notamment au fil de sa chanson fredonnée a cappella au début de la fameuse « scène de la tour ». Certaines audaces debussystes (accords de neuvième non résolus, successions d’accords parallèles, etc.) lui permettent d’émanciper la couleur harmonique des règles de l’harmonie classique. À quoi s’ajoute son talent d’orchestrateur n’hésitant pas à moirer sa partition par l’emploi de cordes divisées, de glissandi de harpes et de touches de célesta, comme on le constate dans les ombres miroitantes de la « scène de la grotte ». préfiguration d’une technique dont Alban Berg saura se souvenir dans son Wozzeck. Tout à son rejet de la musique wagnérienne, Debussy n’a pu se départir complètement des impressions fortes que Tristan ou Parsifal ont pu exercer sur son esprit : certains des interludes allongés sur le tard à la demande de Carré ont des couleurs indéniablement wagnériennes, notamment celui qui sépare les deux premières scènes, hanté par le souvenir de l’interlude du premier acte de Parsifal. Il n’en reste pas moins que, vue du XXIe siècle, la crane originalité de Pelléas perdure. Elle n’a pas empêché l’ouvrage de conquérir le monde dès le début du XXe siècle. Joué dès 1907 à Bruxelles et Francfort, dès 1908 à New York, Milan, Prague, Munich et Berlin, Pelléas est désormais une œuvre fermement inscrite au répertoire des opéras du monde entier. L’œuvre a été mainte fois enregistrée et donnée en version de concert. Mais si son importance historique ne se discute plus, sa réception demeure clivée : aujourd’hui comme hier, le public lyrique se divise entre les fanatiques de Pelléas et ceux qui résistent à ses sortilèges singuliers. Cela aussi, Émile Vuillermoz l’avait entrevu : « Cette musique appelle l’intolérance : on ne peut que la détester ou l’adorer, et c’est bien là le signe le plus certain du génie. » Soucieux néanmoins d’organiser son architecture musicale, Debussy ne délaisse pas pour autant le travail thématique. Lui qui honnissait les leitmotive wagnériens taxés de « cartes de visite » des personnages, il utilise pourtant quelques thèmes en nombre restreint, associés à des personnages (celui de Golaud, sur un rythme hésitant entre deux notes, et celui de Mélisande, délicate arabesque souvent énoncée par le hautbois) ou, sans être absolument reliés à des éléments de sens, des thèmes qui unifient une scène selon un principe d’« invention » (sur un thème, un rythme, un accord, une note), 29 DEBUSSY dans le texte Le compositeur et musicologue Maurice Emmanuel, auteur de la première étude monographique consacrée à Pelléas et Mélisande en 1926, fut l’un des premiers à se passionner pour l’évolution de Debussy, qu’il côtoya notamment dans la classe d’Ernest Guiraud. En 1889, soit quelques années avant que le compositeur ne jette son dévolu sur la pièce de Maeterlinck d’où il allait tirer son Pelléas, Emmanuel avait été le témoin de discussions passionnantes entre Guiraud et Debussy, dont il a gardé des notes en style télégraphique. Il devait d’ailleurs reprendre et réécrire certaines de ces notes dans son ouvrage de 1926 consacré à Pelléas. Nous reproduisons ici quelques considérations de Debussy en dialogue avec Guiraud, sous la forme des notes de Maurice Emmanuel (avec quelques précisions apportées entre crochets). Elles montrent que, bien avant d’avoir pris connaissance de la pièce de Maeterlinck, le compositeur avait déjà une conception très précise du type de poème et du rapport texte-musique qu’il recherchait. Debussy : Wagner développe comme les [compositeurs] classiques. Au lieu des thèmes constitutifs de la symphonie et placés à des endroits déterminés [par une forme préétablie] il compose des thèmes qui représentent des gens ou des choses, mais il développe ces thèmes comme ceux de la symphonie. Bach [et] Beethoven l’ont formé, à preuve Tristan, Maîtres-chanteurs. Sans parler de l’orchestre, qui est aussi suite et grossièrement de l’orch. classique. Guiraud : Mais la façon [wagnérienne] de traiter la voix ? Debussy : Oui, différence, mais extérieure à la musique. Neuf ! [Wagner] tend à ou plutôt prétend se rapprocher du parlé. Chante[nt] pas par 4. [note de l’éditeur : ses personnages ne chantent pas par carrure de quatre mesures]. Ni Récits à l’italienne ni air lyrique. Paroles subordonnées à une symph. continue. Pas assez subordonnée[s]. Ça chante trop souvent. Faut chanter seulement par endroits. Guiraud : Alors vous êtes wagnérien libéral ! Debussy : J’imite pas. [Il faut trouver une] autre forme dramatique à mon sens : musique où finit la parole. Musique pour inexprimable. Elle doit sortir de l’ombre. Être discrète. Guiraud : Mais alors où est votre poète? Debussy : Celui des choses dites à demi. 2 rêves associés : voilà l’idéal. Pas de pays ni de date. Pas de scène à faire. Aucune pression sur le musicien qui parachève. [De nos jours] musique prédomine insolemment au théâtre lyrique. On chante trop. Habillage musical trop lourd. Chantez quand ça vaut la peine. Camaïeu. Grisaille. Pas de développements musicaux pour « développer ». Fautes ! Un dévelopt [développement musical] prolongé ne colle pas, ne peut pas coller avec les mots. Je rêve poèmes courts : scènes mobiles. Me f. [fous] des 3 unités ! Scènes diverses par lieux et caractères ; personnages ne discutant pas ; subissant vie, sort, etc. 30 Maeterlinck et l’inexprimable Je crois qu’il vaut mieux ne pas trop se connaître soi-même et je n’envie pas ceux qui se parcourent aisément. J’ai, avant tout, un immense respect pour tout ce qui est inexprimable dans un être, pour tout ce qui est silencieux dans un esprit, pour tout ce qui n’a pas de voix dans une âme, et je plains l’homme qui n’a pas de ténèbres en lui. […] Et c’est ainsi que j’écoute, avec une attention et un recueillement de plus en plus profonds, toutes les voix indistinctes de l’homme. Je me sens attiré, avant tout, par les gestes inconscients de l’être, qui passent leurs mains lumineuses à travers les créneaux de cette enceinte d’artifice où nous sommes enfermés. Je voudrais étudier tout ce qui est informulé dans une existence, tout ce qui n’a pas d’expression dans la mort ou dans la vie, tout ce qui cherche une voix dans un cœur. Je voudrais me pencher sur l’instinct, en son sens de lumière, sur les pressentiments, sur les facultés et les notions inexpliquées, négligées ou éteintes, sur les mobiles irraisonnés, sur les merveilles de la mort, sur les mystères du sommeil, où malgré la trop puissante influence des souvenirs diurnes, il nous est donné d’entrevoir, par moments, une lueur de l’être énigmatique, réel et primitif ; sur toutes les puissances inconnues de notre âme ; sur tous les moments où l’homme échappe à sa propre garde ; sur les secrets de l’enfance, si étrangement spiritualiste avec sa croyance au surnaturel, et si inquiétante avec ses rêves de terreur spontanée, comme si réellement nous venions d’une source d’épouvante ! Je voudrais guetter ainsi, patiemment, les flammes de l’être originel, à travers toutes les lézardes de ce ténébreux système de tromperie et de déception au milieu duquel nous sommes condamnés à mourir. Mais il m’est impossible d’expliquer tout cela aujourd’hui ; je ne suis pas sorti des limbes, et je tâtonne encore, comme un enfant, aux carrefours bleus de la naissance. Maurice Maeterlinck, Confession d‘un poète, Texte-Manifeste paru en février/mars 1890, reproduit dans Introduction à une psychologie des songes et autres écrits, 1886-1896, Textes réunis et commentés par Stefan Gross, Bruxelles, Labor, Collection Archives du futur, 1985. 31 Biographies Esa-Pekka Salonen / Direction musicale Le chef d’orchestre et compositeur finlandais EsaPekka Salonen occupe une place de choix dans le paysage musical actuel. Il est chef principal et conseiller artistique de l’Orchestre Philharmonia de Londres et chef émérite de l’Orchestre philharmonique de Los Angeles, où il a exercé la fonction de directeur musical de 1992 à 2009. Directeur artistique et co-fondateur du Baltic Sea Festival, il est aussi compositeur en résidence auprès de l’Orchestre philharmonique de New York. Salonen a dirigé l’Orchestre Philharmonia au Festival International d’Édimbourg, aux BBC Proms, ainsi qu’en tournée en Suisse comme en France. Il dirige par ailleurs le Festival Myths and Rituals consacré à Stravinski. Il est invité à se produire avec d’autres orchestres tels que l’Orchestre symphonique de la Radiodiffusion bavaroise, l’Orchestre symphonique de la NDR, l’Orchestre philharmonique de Vienne, l’Orchestre symphonique de Chicago, l’Orchestre philharmonique de New York, l’Orchestre de Paris, l’Orchestre symphonique de la Radio suédoise et l’Orchestre philharmonique royal de Stockholm. Cette saison, il dirige entre autres Elektra de Strauss (production du Festival d’Aix-en-Provence) au Metropolitan Opera de New York, Le Château de Barbe-Bleue de Bartók, ainsi que La Voix humaine de Poulenc à l’Opéra national de Paris. Compositeur confirmé, il est l’auteur de pièces symphoniques – LA Variations (1996), Foreign Bodies (2001), Insomnia (2002), Wing on Wing (2004) et Nyx (2011) – régulièrement exécutées. Son Concerto pour violon reçoit notamment le Grawemeyer Award. En 2014, l’Orchestre de la Tonhalle de Zurich joue en première mondiale Karawane pour chœur et orchestre. Parmi les orchestres amenés à reprendre cet ouvrage, citons l’Orchestre symphonique de la Radio suédoise, l’Orchestre symphonique de la Radiodiffusion bavaroise, l’Orchestre philharmonique de Los Angeles et l’Orchestre philharmonique de New York. Avec la collaboration de l’Orchestre Philharmonia, Esa-Pekka Salonen a monté plusieurs projets multidisciplinaires – RE-RITE et Universe of Sound – permettant au public de diriger, jouer et se mouvoir au sein du Philharmonia par le biais de projections vidéos. Il développe également une application pour iPad appelée The Orchestra. Katie Mitchell / Mise en scène 34 Après des études de littérature anglaise à l’Université d’Oxford, Katie Mitchell travaille comme assistante à la mise en scène pour divers théâtres et compagnies. À la fin des années 1980, elle fonde sa propre compagnie – Classics on a Shoestring – au London Fringe Festival. En résidence à la Royal Shakespeare Company dès 1994, elle remporte le Prix de l’Evening Standard 1996 pour sa mise en scène de l’ouvrage Les Phéniciennes d’Euripide. Parmi ses récentes mises en scène de théâtre, citons Cleansed (Sarah Kane) au National Theatre de Londres, Ophelia’s Room (Alice Birch) à la Schaubühne de Berlin et au Royal Court Theatre, Reisende auf einem Bein (Herta Müller), Oh les beaux jours (Samuel Beckett) au Schauspielhaus de Hambourg, 2071 (Duncan Macmillan) au Royal Court Theatre, The Trial of Ubu (Simon Stephens), Say it with Flowers (Gertrud Stein) au Hampstead Theatre, La Cerisaie (Anton Tchékhov) au Young Vic Theatre, The Forbidden Zone (Duncan Macmillan) au Festival de Salzbourg et à la Schaubühne de Berlin, ou encore A Sorrow Beyond Dreams (Peter Handke) au Burgtheater de Vienne. Katie Mitchell est invitée par de nombreux théâtres européens dont le Piccolo Teatro de Milan (Atteintes à sa vie, Martin Crimp), le Théâtre royal de Stockholm (Pâques et La Dernière Bande, Beckett), le Théâtre de Cologne (Wunschkonzert, Franz Xaver Kroetz ; Les Anneaux de Saturne d’après W. G. Sebald ; Night Train d’après Friederike Mayröcker), la Schaubühne de Berlin (Mademoiselle Julie, Strindberg ; Lungs, Duncan Macmillan ; Le Papier peint jaune, Charlotte Perkins Gilman), le Schauspielhaus de Hambourg (The Rest Will Be Familiar to You from Cinema, Martin Crimp), le Burgtheater de Vienne (Le Malheur indifférent, Peter Handke), le Théâtre royal danois (La Mouette, Tchékhov) et au Brandstichter Festival. Katie Mitchell signe également plusieurs mises en scène d’opéras, parmi lesquelles Lucia di Lammermoor de Donizetti (Covent Garden de Londres), Vol retour de Joanna Lee (Opéra national de Paris, Young Vic Theatre et English National Opera), Le Vin Herbé de Frank Martin (Staatsoper de Berlin), Al Gran sole carico d’Amore de Luigi Nono (Staatsoper de Berlin et Festival de Salzbourg), Orest de Manfred Trojahn (Dutch National Opera) et Clemency de James MacMillan (Covent Garden de Londres). Au Festival d’Aix-en-Provence, elle met en scène Alcina en 2015, ainsi que les créations Written on Skin (George Benjamin) en 2012, The House Taken Over (Vasco Mendonça) en 2013 et Trauernacht, sur des cantates de Bach, en 2014. Elle réalise un film à partir du Tour d’écrou de Britten pour la BBC. Metteur en scène associé au National Theatre, elle a également rempli cette fonction auprès de la Royal Shakespeare Company et du Royal Court Theatre. En 2009, elle est promue Officier de l’Ordre de l’Empire Britannique. Katie Mitchell est par ailleurs titulaire d’une chaire de professeur invité au sein du laboratoire sur l’opéra de l’Université d’Oxford pour l’année 2016-2017. Lizzie Clachan / décors La décoratrice et costumière britannique Lizzie Clachan remporte en 2011 le Prix de la meilleure scénographie dans le cadre des Theatre Awards du Royaume-Uni pour la production Happy Days au Théâtre Crucible de Sheffield. Cofondatrice de la compagnie théâtrale Shunt créée en 1998, elle conçoit des performances théâtrales au sein de lieux insolites (The Architects, Money, Tropicana, Amato Saltone, Ether Frolics, Dance Bear Dance, The Ballad of Bobby François et The Tennis Show). Lizzie Clachan travaille également au sein des plus grands théâtres du Royaume-Uni et d’Europe. Elle est notamment invitée à plusieurs reprises au Royal National Theatre pour les productions de Comme il vous plaira, The Beaux Stratagem, L’Île au trésor, Édouard II, Port et Une femme tuée par la douceur. Parmi ses autres engagements, citons Cyprus Avenue (David Ireland) au Théâtre national d’Irlande à Dublin et au Royal Court Theatre de Londres ; Macbeth et Une Saison au Congo (Aimé Césaire) au Young Vic Theatre ; The Striker (Caryl Churchill) au Royal Exchange Theatre et au Festival d’Édimbourg ; Carmen Disruption (Simon Stephens) à L’Almeida Theatre de Londres ; Jumpy (April De Angelis) au Royal Court Theatre et Bliss (Brett Dean) à l’Opéra d’État de Hambourg. Elle collabore également avec Katie Mitchell sur The Forbidden Zone (Festival de Salzbourg ; Schaubühne de Berlin), A Sorrow Beyond Dreams (Burgtheater de Vienne), Le Vin Herbé (Staatsoper de Berlin), Les Anneaux de Saturne (Théâtre de Cologne) et Wastwater (Royal Court Theatre ; Festival de Vienne). Chloe Lamford / Costumes La décoratrice britannique Chloe Lamford étudie à la Wimbledon School of Arts de Londres. En 2007, elle reçoit un Prix de la Theatrical Management Association pour Small Miracle (D’Souza) et, en 2013, remporte l’Arts Foundation Fellowship for Design Performance. Elle est artiste associée au Royal Court Theatre où elle réalise des décors pour The Internet is Serious Business (Tom Price), God Bless the Child (Molly Davies), How to Hold Your Breath (Zinnie Harris), The Twits (Roald Dahl), Circle Mirror Transformation (Annie Baker), ainsi que dans le cadre de l’Open Court Festival. Elle est aussi scénographe, entre autres, de Rules for Living (Sam Holcroft) au National Theatre de Londres, 1984 (George Orwell) au West End Theatre et au Playhouse Theatre, The Gate Keeper (Chloe Moss) au Royal Exchange Theatre de Manchester, Blackta (Nathaniel Martello-White) au Young Vic Theatre, My Shrinking Life (Alison Peebles) au Théâtre national d’Écosse ou encore The Radicalisation of Bradley Manning (Tim Price) au Festival d’Édimbourg. À l’opéra, elle travaille sur Le Petit Ramoneur et Faisons un opéra (Britten) à l’Opéra de Malmö, La Flûte enchantée (Mozart) avec l’English Touring Opera, Guerre et Paix (Prokofiev) au Scottish Opera, La Petite Renarde rusée (Janáček) et Orphée aux Enfers (Offenbach) au Royal College of Music, ou encore La Calisto (Cavalli) avec l’Early Opera Company. Elle collabore avec Katie Mitchell sur 2071 (Duncan Macmillan et Chris Rapley) au Royal Court Theatre et au Théâtre de Hambourg, ainsi que sur Lungs (Duncan Macmillan) à la Schaubühne de Berlin et Alcina (Haendel) au Festival d’Aix. James Farncombe / Lumière Le créateur lumière James Farncombe participe à diverses productions d’opéra dont Le Vin herbé (Martin) au Staastsoper de Berlin, Les Noces de Figaro (Mozart) à l’Opera North de Leeds, Le Vaisseau fantôme (Wagner) et Ariodante (Haendel) au Scottish Opera, The House Taken Over (Vasco Mendonça) et Trauernacht (Bach) au Festival d’Aix-en-Provence, The Way Back Home (Joanna Lee) à l’English National Opera, How the Whale Became (Julian Philips) au Covent Garden de Londres et Kommilitonen 35 (Peter Maxwell Davies) à la Royal Academy of Music de Londres et à la Juilliard School de New York. Il conçoit également les lumières de nombreuses comédies musicales et pièces de théâtre, principalement en Grande-Bretagne. Parmi les plus récentes, citons Édouard II (Marlowe), Le Magistrat (Pinero) et Junon et le Paon (Sean O’Casey) au National Theater, Comme il vous plaira (Shakespeare) pour la Royal Shakespeare Company, La Ménagerie de verre (Tennessee Williams) au Young Vic Theatre, Inadmissible Evidence (Osborne) au Donmar, The Ladykillers (Linehan) au Gielgud Theatre, Ghost Stories (Dyson) au Duke of York’s, Swallows and Amazons (d’après Ransome) au Vaudeville, Far Away (Caryl Churchill) au Bristol Old Vic, Desire Under the Elms (O’Neill) au Lyric Hammersmith, The Overcoat (d’après Gogol) avec la compagnie Gecko, Pas, Berceuse et Pas moi (Beckett) au Royal Court Theatre, Translations (Brian Friel) avec l’English Touring Theatre, The Rest will Be Familiar to You from Cinema (Martin Crimp) au Schauspielhaus de Hambourg, Henry IV (Shakespeare) au St Anne’s Warehouse de New York et La Duchesse d’Amalfi (John Webster) au Old Vic Theatre de Londres. Il collabore par ailleurs avec le Ballet national de Norvège pour des chorégraphies de L’Oiseau de feu (Stravinski) par Liam Scarlett, de Carmen (Bizet) et de Casse-Noisette (Tchaïkovski) ainsi qu’avec le BalletBoyz pour Life. Joseph W. Alford / Responsable des mouvements Joseph W. Alford se forme à l’École internationale de théâtre Jacques Lecoq, et étudie le théâtre et l’anglais à l’Université d’East Anglia. Il est directeur artistique de la compagnie Theatre O. En qualité de collaborateur aux mouvements, il participe aux productions de Oh les beaux jours (Beckett), La Cerisaie (Tchékhov) et Blackta (Nathaniel Martello-White) au Young Vic Theatre, How the Whale Became (Julian Philips) et Clemency (James MacMillan) au Linbury Studio Theatre, Light Shining in Buckinghamshire (Caryl Churchill), Hansel et Gretel (d’après les frères Grimm), Le Chat chapeauté (d’après Seuss Geisel) et Une femme tuée par la douceur (Thomas Heywood) au National Theatre de Londres, Hamlet (Shakespeare) avec la Royal Shakespeare Company, The Trial of Ubu (Simon Stephens) à l’Hampstead Theatre, Play House (Martin Crimp) à l’Orange Tree Theatre, Idoménée (Mozart) à l’English National Opera et Dancing at Lughnasa (Brian Friel) au Clwyd Theatre. Il met en scène The Secret Agent (d’après Joseph Conrad) au Young Vic avec Theatre O., The Man Jesus (Matthew Hurt) au Théâtre Lyric de Belfast et en tournée au Royaume-Uni, Delirium (Enda Walsh) et Astronaut (d’après Andrea Valdès) au Barbican, Arsenic et vieilles dentelles (Kesselring) au Theâtre Derby, 3 Dark Tales avec sa compagnie Theatre O. Il est metteur en scène associé sur The Way Back Home (Joanna Lee) à l’English National Opera et au Young Vic Theatre, sur le diptyque Pas (Beckett) / Neither (Feldman) et Le Vin herbé (Martin) au Staatsoper de Berlin, ou encore sur Le Songe d’une nuit d’été (Britten) avec l’English Touring Opera. Plus récemment, Joseph W. Alford met en scène aux côtés de Katie Mitchell l’opéra Neither de Feldman au Staatsoper de Berlin. Martin Crimp / Dramaturge 36 Né en 1956 à Dartford, dans le Kent (Royaume-Uni), Martin Crimp étudie à l’Université de Cambridge avant d’entamer sa carrière de dramaturge. Son ouvrage Atteintes à sa vie créé en 1997 au Royal Court Theatre de Londres lui vaut une solide réputation internationale. Parmi ses œuvres majeures, citons In Republic of Happiness (2012), The City (2008), Cruel and Tender (2004), Face to the Wall (2002) et The Country (2000). Ces pièces ont été montées sur de nombreuses scènes internationales et produites dans de grands festivals tels que les Wiener Festwochen et le Festival d’Automne à Paris. Martin Crimp traduit et adapte également des pièces françaises, classiques et contemporaines: Rhinocéros (2007) et Les Chaises (1997) de Ionesco, La Fausse Suivante ou le Fourbe puni (2004) et Le Triomphe de l’amour (1999) de Marivaux, Les Bonnes (1999) de Genet, Roberto Zucco (1997) de Koltès et Le Misanthrope de Molière (1996). En 2006, il propose une nouvelle adaptation de La Mouette de Tchékhov au National Theatre de Londres. Sa rencontre avec le compositeur George Benjamin donne lieu à une fructueuse collaboration. Deux opéras voient alors le jour : Into the Little Hill (2006) et Written on Skin (2012), créé au Festival d’Aix-en-Provence. Un troisième opéra sera présenté au Covent Garden de Londres en 2018. La dernière pièce de Martin Crimp, intitulée The Rest Will Be Familiar to You from Cinema, dont Katie Mitchell a signé la mise en scène, a été créée au Schauspielhaus de Hamburg en 2013. Stéphane Degout, baryton / Pelléas Après ses études au Conservatoire national supérieur de musique de Lyon, à l’atelier de l’Opéra national de Lyon et à l’Académie du Festival d’Aix-en-Provence, où il fait ses débuts dans le rôle de Papageno (La Flûte enchantée, Mozart), le baryton français Stéphane Degout développe une carrière internationale saluée par une Victoire de la Musique en 2012, deux nominations aux Opera Awards à Londres ainsi qu’au Musiktheatrepreise de Vienne, dont une pour son interprétation du rôle-titre dans Hamlet (Ambroise Thomas). Il se produit régulièrement à l’Opéra national de Paris, au Theater an der Wien, au Covent Garden de Londres, au Metropolitan Opera de New York, au Théâtre royal de la Monnaie à Bruxelles, ainsi qu’aux festivals de Glyndebourne, Salzburg, Ravinia, Orange et au Holland Festival, sous la direction de Philippe Jordan, Sir Simon Rattle, Riccardo Muti, Michel Plasson, René Jacobs, William Christie, EsaPekka Salonen, Raphaël Pichon et avec les metteurs en scène Patrice Chéreau, Robert Wilson, Olivier Py, Klaus Michael Grüber, Robert Carsen ou encore Trisha Brown. Son répertoire comprend les rôles de Papageno, Guglielmo (Così fan tutte, Mozart), le Comte Almaviva (Les Noces de Figaro, Mozart), Oreste (Iphigénie en Tauride, Gluck), Thésée (Hippolyte et Aricie, Rameau), Wolfram (Tannhäuser, Wagner), Albert (Werther, Massenet) et les rôles-titres de Don Chisciotte (Conti), Hamlet, L’Orfeo (Monteverdi) et Pelléas et Mélisande (Debussy). Il participe également à la création des opéras La Dispute de Benoit Mernier et Au Monde de Philippe Boesmans. Au Festival d’Aix-en-Provence, il incarne Papageno (1999, 2001), Dandini (La Cenerentola, Rossini, 2000), Guglielmo (2005) et Orfeo (2007). Pour cette édition, outre le rôle-titre de Pelléas et Mélisande, Stéphane Degout donne au Festival d’Aix-en-Provence la création mondiale du Poète inachevé, pièce de Gilbert Amy sur des poèmes de René Leynaud et commande du Festival, le 19 juillet 2016. En concert, il se produit avec l’Orchestre national et l’Orchestre philharmonique de RadioFrance, l’Ensemble Pygmalion, le Chicago Symphony Orchestra, le Los Angeles Philharmonic et l’Orchestre symphonique de la Radio-Télévision irlandaise. Amené au répertoire du Lied et de la Mélodie française par Ruben Lifschitz, il donne régulièrement des récitals. Parmi ses enregistrements, citons les Requiem de Fauré et de Brahms, un album de mélodies françaises, Werther de Massenet, Così fan tutte, Pelléas et Mélisande et Le Comte Ory (Rossini) en DVD chez Virgin Classics, ainsi que La Bohème chez Deutsche Grammophon. La saison prochaine, il fera ses débuts dans les rôles d’Olivier (Capriccio, Strauss) à la Monnaie de Bruxelles et d’Ulisse (Il ritorno d’Ulisse in patria, Monteverdi), et donnera un programme Poulenc et Ravel avec Cédric Tiberghien à Paris, Bruxelles, Francfort, Londres, Lille et Strasbourg. Stéphane Degout est depuis 2012 Chevalier de l’Ordre des Arts et des Lettres. Barbara Hannigan, Soprano / Mélisande La soprano canadienne Barbara Hannigan travaille aux côtés de chefs d’orchestre de premier plan tels que Simon Rattle, Andris Nelsons, Vladimir Jurowski, Kirill Petrenko, Reinbert de Leeuw, Antonio Pappano ou EsaPekka Salonen. On la retrouve également auprès des metteurs en scène Katie Mitchell, Krzysztof Warlikowski et Andreas Kriegenburg, ainsi que de la chorégraphe Sasha Waltz. Nommée « Personnalité musicale de l’année 2013 » par le Syndicat de la Presse Française, « Cantatrice de l’année » par le magazine Opernwelt et « Artiste étoile » du Festival de Lucerne 2014, elle reçoit en 2015 le Prix du théâtre allemand Der Faust pour son interprétation du rôle de Marie dans Les Soldats de Zimmermann. Soucieuse de défendre la musique de son temps, elle n’hésite pas à collaborer avec les compositeurs Gerald Barry, Salvatore Sciarrino, Pascal Dusapin, Hans Abrahamsen, György Ligeti, Pierre Boulez, Henri Dutilleux et George Benjamin. Elle participe activement à plus de 80 créations mondiales. Parmi les productions auxquelles elle prend part, citons Lulu de Berg au Théâtre royal de la Monnaie à Bruxelles, La Voix humaine à l’Opéra national de Paris, Les Soldats au Théâtre national de Bavière à Munich, Don Giovanni au Théâtre royal de la Monnaie et Written on Skin de Benjamin au Festival d’Aix-en-Provence, au Covent Garden de Londres, à l’Opéra Comique de Paris et au Lincoln Center de New York. Elle est par ailleurs régulièrement invitée par l’Orchestre philharmonique de Berlin qui, en 2013, commande spécialement pour elle la pièce Let Me Tell You de Hans Abrahamsen. C’est en 2011 que Barbara Hannigan fait ses débuts en qualité de chef d’orchestre avec Renard de Stravinski au Théâtre du Châtelet à Paris. Elle est ensuite amenée à diriger l’Orchestre philarmonique de Munich, l’Orchestre de l’Académie nationale Sainte-Cécile à Rome, l’Orchestre symphonique de Göteborg, l’Orchestre symphonique de la WDR de Cologne, l’Orchestre philharmonique 37 Sylvie Brunet-Grupposo, Mezzo-Soprano / Geneviève d’Helsinki, l’Orchestre symphonique de Toronto et le Mahler Chamber Orchestra. Elle remporte le Prix De Ovatie pour son premier concert au Concertgebouw d’Amsterdam promu au rang de meilleur concert classique de l’année 2014. Son enregistrement chez Deutsche Grammophon des Correspondances de Dutilleux avec l’Orchestre philharmonique de Radio France sous la baguette d’Esa-Pekka Salonen reçoit de nombreuses distinctions (Prix Edison, Gramophone et Victoire de la musique). Récemment, Barbara Hannigan fait également l’objet de deux films documentaires produits par la Radio Télévision Suisse et par NTR Nederland, et elle occupe une place centrale dans le court-métrage C’est presque au bout du monde de Mathieu Amalric, réalisé pour la 3e Scène de l’Opéra national de Paris. Laurent Naouri, baryton-basse / Golaud Après ses études à Londres, le baryton français Laurent Naouri est rapidement engagé sur les scènes nationales puis internationales. Son répertoire comporte une quarantaine de rôles allant du répertoire baroque au contemporain. Parmi ses principaux engagements, citons les quatre rôles maléfiques dans Les Contes d’Hoffmann à Paris, Madrid, Orange, Milan et Barcelone, Golaud dans Pelléas et Mélisande au Théâtre des Champs-Élysées sous la direction de Bernard Haitink puis à Glasgow, Salzbourg, Berlin, Madrid et Barcelone sous la baguette de Sir Simon Rattle. Il incarne également le Comte Almaviva dans Les Noces de Figaro à Aix-en-Provence et Tokyo, le rôle-titre de Falstaff à Lyon, Santa Fe et Glyndebourne, de Sharpless dans Madame Butterfly au Metropolitan Opera de New York, ou encore de Germont dans La Traviata à Santa Fe, Tokyo et Dallas. Laurent Naouri se produit également en récital aux côtés de Natalie Dessay et de Maciej Pikulski dans un programme consacré aux mélodies françaises. Plus récemment, il incarne les quatre rôles maléfiques au Metropolitan Opera, Méphistophélès dans La Damnation de Faust à l’Opéra national de Lyon, Le Marquis de la Force dans Dialogues des Carmélites à l’Opéra d’État de Bavière à Munich et Golaud au Walt Disney Concert Hall de Los Angeles sous la direction d’Esa-Pekka Salonen. Parmi ses projets, citons le rôle de Ruprecht dans L’Ange de Feu de Prokofiev à l’Opéra national de Lyon puis celui de Capulet dans Roméo et Juliette de Gounod au Metropolitan Opera. Il sera par la suite à l’Opéra national de Paris pour les rôles de Somarone dans une version de concert de Béatrice et Bénédict de Berlioz et du Marquis de Granville dans la création de l’opéra Trompe la Mort de Luca Francesconi. Il chantera également au Grand Théâtre de Genève le rôle de Don Alfonso dans Così fan Tutte de Mozart et reviendra à Lyon pour celui de Mamma Agata dans Viva la Mamma ! de Donizetti. Franz-Josef Selig, basse / Arkel 38 La basse Franz-Josef Selig étudie la musique sacrée à la Haute École de musique de Cologne avant de se former auprès de Claudio Nicolai. Il est ensuite membre de la troupe de l’Aalto Theater d’Essen. Depuis, il se produit dans le monde entier sous la direction de chefs d’orchestre de premier plan : Nikolaus Harnoncourt, Philippe Herreweghe, René Jacobs, James Levine, Sir Colin Davis, Christian Thielemann, Sir Simon Rattle, Marek Janowski, Semyon Bychkov, Riccardo Muti, Yannick Nezét-Séguin, Antonio Pappano et Philippe Jordan. Il chante, entre autres, Arkel (Pelléas et Mélisande, Debussy) à l’Opéra national de Paris sous la baguette de Philippe Jordan et au Teatro Real de Madrid, Claudio (Agrippina, Haendel) au Liceu de Barcelone, le Roi Marke (Tristan et Isolde, Wagner) au Teatro Real de Madrid, Sarastro (La Flûte enchantée, Mozart) et le Roi Marke à l’Opéra national de Paris, ou encore Pénée (Daphné, Strauss) au Capitole de Toulouse. En 2012, il fait ses débuts au Festival de Bayreuth en Daland (Le Vaisseau fantôme, Wagner) où il incarne ensuite Hunding (La Walkyrie, Wagner). Franz-Josef Selig chante le Voyage d’hiver (Schubert) et donne plusieurs concerts de Lieder avec l’ensemble Liedertafel qui rassemble les chanteurs Markus Schäfer, Christian Elsner, Michael Volle et le pianiste Gerold Huber avec lequel il se produit par ailleurs en récital. Lors de la saison 2015-2016, il incarne Seneca dans Le Couronnement de Poppée de Monteverdi au Théâtre an der Wien sous la direction de Jean-Christophe Spinosi, Rocco dans Fidelio de Beethoven sous la baguette de Zubin Mehta à l’Opéra d’État de Bavière ou encore Gurnemanz dans Parsifal au Teatro Real de Madrid. On le retrouvera prochainement dans L’Enlèvement au sérail à l’Opéra d’État de Bavière à Munich. Parmi ses nombreux enregistrements, citons notamment La Passion selon saint Matthieu, Parsifal et L’Enlèvement au sérail paru en 2015 chez Deutsche Grammophon, ainsi qu’un disque de Lieder intitulé Prometheus. Parmi ses DVD, mentionnons L’Anneau du Nibelung depuis le Metropolitan Opera de New York couronné d’un Grammy Award en 2013 et Le Vaisseau fantôme capté dans le cadre du Festival de Bayreuth. La mezzo-soprano française Sylvie Brunet-Grupposo fait ses débuts en 1992 dans le rôle-titre d’Iphigénie en Tauride à la Scala de Milan sous la direction de Riccardo Muti, puis dans les rôles d’Armide au Théâtre des Champs-Élysées et d’Aida à Bercy. Elle remporte le Premier Grand Prix de l’Association pour le rayonnement de l’Opéra national de Paris pour son interprétation des grands rôles de mezzo-soprano du répertoire français, ainsi que le Prix Claude Rostand pour son interprétation de la Première Prieure dans Dialogues des Carmélites mis en scène par Robert Carsen et le Prix de la Fondation de la Vocation. Parmi les rôles-titres qu’elle incarne, citons Carmen au Théâtre du Châtelet, au Théâtre Regio de Turin et à l’Opéra de Zurich sous la baguette de Marc Minkowski, Samson et Dalila à l’Opéra de Catane et au Théâtre de la Maestranza de Séville, Padmâvatî au Théâtre du Châtelet. Elle chante aussi dans Mireille à l’Opéra national de Paris. Élargissant sans cesse son horizon, Sylvie Brunet-Grupposo ajoute régulièrement de nouveaux rôles à son répertoire, dans Dialogues des Carmélites (Madame de Croissy), La Damnation de Faust (Marguerite), Les Troyens (Cassandre), Tannhäuser (Vénus), Salomé (Hérodias), Œdipus Rex (Jocaste), Cavalleria Rusticana (Santuzza), L’Africaine (Sélika) à l’Opéra national du Rhin et à l’Opéra de San Francisco ou encore dans Le Couronnement de Poppée (Octavie) aux Festivals d’Aix-en-Provence et de Vienne. Parmi les rôles verdiens qu’elle endosse, on compte celui d’Ulrica dans Un bal masqué aux Chorégies d’Orange, de Federica dans Luisa Miller, d’Eboli dans Don Carlo et, plus récemment, celui d’Azucena dans Il Trovatore. En concert, Sylvie Brunet-Grupposo chante dans les plus grandes salles internationales (Paris, Moscou, Varsovie, Prague, Belgrade, Budapest, Milan, Rome, Florence, Seattle) sous la direction de chefs de renom tels que Kurt Masur, Valery Gergiev, Kent Nagano, Michel Plasson, Antonio Pappano ou Georges Prêtre. Au cours des dernières saisons lyriques, elle travaille avec les metteurs en scène Olivier Py (Hamlet, la Reine Gertrude), Christophe Honoré (Pelléas et Mélisande, Geneviève ; Dialogues des Carmélites, première Prieure) à l’Opéra national de Lyon et Dmitri Tcherniakov (Dialogues des Carmélites ; Il Trovatore, Azucena) au Théâtre royal de la Monnaie. On a pu l’applaudir dernièrement dans La Vestale au Théâtre royal de la Monnaie à Bruxelles, Hamlet au Théâtre du Capitole de Toulouse, Mireille à l’Opéra d’Avignon, Ariane et Barbe-Bleue à l’Opéra national du Rhin et Pénélope de Fauré au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles. Chloé Briot, soprano / Yniold Née en 1987, la soprano française Chloé Briot étudie le chant auprès de Mireille Alcantara et de Michèle Voisinet au Conservatoire national supérieur de musique de Paris. Elle remporte ensuite le Prix du Jeune espoir au Concours international de chant lyrique de l’UFAM avant d’être Lauréate HSBC 2014 de l’Académie du Festival d’Aix. Parmi ses premiers engagements, citons des prises de rôle dans Jenůfa de Janáček (Jano) au Théâtre royal de la Monnaie sous la direction de Ludovic Morlot, Orphée aux enfers d’Offenbach (Cupidon) à l’Opéra de Marseille, Les Boréades de Rameau (Sémire / Une nymphe / L’Amour / Polymnie) sous la direction de Marc Minkowki au Festival d’Aix et à l’Opéra royal de Versailles, Le Songe d’une nuit d’été de Mendelssohn avec l’Orchestre national Bordeaux Aquitaine, Les Enfants terribles de Philip Glass (Elisabeth) au Théâtre de l’Athénée à Paris, ou encore L’Amour masqué de Messager (la 1ère servante) à l’Opéra de Tours. On la retrouve également aux côtés de l’Orchestre Philharmonia dirigé par Esa-Pekka Salonen pour des versions de concert de Pelléas et Mélisande (Debussy) et de L’Enfant et les Sortilèges (Ravel), qu’elle reprend avec l’Orchestre symphonique de Chicago. En concert, on peut l’entendre dans le Gloria de Vivaldi, le Requiem de Fauré, le Miserere d’Allegri ou encore l’Harmoniemesse d’Haydn. Plus récemment, Chloé Briot interprète les rôles d‘Oberto dans Alcina au Théâtre royal de la Monnaie sous la baguette de Christophe Rousset, de Papagena dans La Flûte enchantée à l’Opéra de Saint-Étienne, de Rosée du soir dans Le Roi Carotte à l’Opéra national de Lyon, ou encore de Miss Rose dans Lakmé à l’Opéra d’Avignon. Thomas Dear, basse / Le Médecin La basse Thomas Dear est issue de l’Académie de musique Rainier III de Monaco. Il fait ses débuts sur scène à l’Opéra de Monte-Carlo dans des rôles tels que Snug dans Le Songe d’une nuit d’été (Britten), Crébillon dans La Rondine (Puccini), ou encore le Laquais dans Le Chevalier à la rose (Strauss). Il incarne également les quatre rôles maléfiques dans Les Contes d’Hoffmann (Offenbach), Escamillo dans Carmen (Bizet), Lorenzo dans Les Capulet et les Montaigu (Bellini), Monterone dans Rigoletto (Verdi). En janvier 2011, il est lauréat du concours Viñas de Barcelone et commence une carrière internationale. Il se produit, dès lors, au Grand Théâtre de Genève dans L’Amour des trois oranges (Prokofiev) puis dans Richard III (Battistelli), à l’Opéra national de Paris dans Salomé puis dans Arabella (Strauss), à l’Opéra des Flandres dans L’Enchanteresse (Tchaïkovski), 39 au Dutch National Opera dans La Flûte Enchantée (Mozart). Il chante aussi à l’Opéra de Nice dans Pelléas et Mélisande, La Bohème, La Flûte enchantée, Le Franc-Tireur de Weber et Peter Grimes, à l’Opéra de Bordeaux dans Salomé, au Capitole de Toulouse dans Daphné puis dans Les Fiançailles au Couvent, et à Toulon dans Anna Bolena. Il est Sarastro dans La Flûte enchantée lors de la tournée Opéras en plein air et Colline dans La Bohème au Festival de Souston. Plus récemment, il participe à la production des Caprices de Marianne d’Henri Sauguet présentée dans une quinzaine de maisons d’opéras françaises. En concert, Thomas Dear se produit avec l’Orchestre de la BBC lors du concours de direction d’orchestre de Besançon, ainsi qu’avec l’Orchestre national des Pays de la Loire sous la direction de John Axelrod lors du spectacle Amadeus. Il chante par ailleurs le Requiem de Verdi, le Requiem de Mozart, le Stabat Mater de Rossini et enregistre La Petite Renarde rusée de Janáček avec l’European Opera Centre. Dernièrement, on a pu l’applaudir aussi bien dans La Traviata et Les Huguenots à Nice que dans Carmen en Avignon. cape Town Opera Chorus / Chœur Le chœur de l’Opéra du Cap compte parmi les plus importants ensembles vocaux d’Afrique du Sud. Il a été élu « Chœur de l’année » en 2013 aux International Opera Awards, et sa renommée s’étend rapidement aux quatre coins du monde. Sous la direction du chef Marvin Kernelle, le chœur de l’Opéra du Cap se produit dans de prestigieuses salles internationales et propose un vaste répertoire allant de l’opéra jusqu’au jazz et au spiritual. La qualité de ce chœur est appréciée depuis Johannesbourg jusqu’à Berlin, où il a chanté avec l’Orchestre philharmonique de Berlin sous la baguette de Sir Simon Rattle. Au cours des deux dernières années, le chœur effectue des tournées aux Pays-Bas, à Bordeaux, à Perth, à Munich et à Barcelone, et présente par ailleurs plus de vingt concerts dans la ville du Cap et dans ses environs. Cette année, une centaine de concerts sont prévus au Cap, en France, en Allemagne, en Italie, en Grande-Bretagne et en Argentine. Chœur SOPRANOS Arline Jaftha, Palesa Malieloa, Linda Nteleza MEZZO-SOPRANOS Nolubabalo Mdayi, Fikile Mthetwa, Lilita Peter TÉNORS Vuyisa Jack, Monwabisi Lindi, Siphesihle Mdena BASSES Lungile Halam, Sifiso Lupuzi, Ebenezer Sawuli Marvin Kernelle / Chef de Choeur Originaire du Cap en Afrique du Sud, le chef de chœur Marvin Kernelle intègre l’opéra de sa ville natale dès 2004 dans le cadre d’un programme de perfectionnement consacré à la musique chorale. Il en ressort diplômé et poursuit ses études de chant lyrique à l’Université du Cap. Il fait ensuite ses débuts aux côtés du New Apostolic Church Hour et de l’Orchestre de Port Elizabeth en tant que chef de chœur dans le Requiem de Mozart (2006) et assume la partie de ténor du Messie de Haendel l’année suivante. C’est en qualité de ténor que Marvin Kernelle rejoint en 2009 le Chœur de l’Opéra de Cape Town, élu « chœur de l’année » aux International Opera Awards 2013. Il se produit alors dans de nombreux opéras parmi lesquels Les Pécheurs de perles, La Traviata, Le Trouvère, Carmen, Nabucco, Alcina, La Bohème, Le Chevalier à la rose et Otello. Le musical Show boat de Jerome Kern ainsi que Porgy and Bess de George Gershwin, productions auxquelles il participe, tournent à Paris, Oslo, Berlin, Tel Aviv, Malmö, Londres, Édimbourg, Cardiff, Melbourne, Wiesbaden et Nuremberg. Il incarne Peter dans Porgy and Bess, le Majordome dans Le Chevalier à la rose et le premier garde dans Mandela’s Songbook. En 2013, il est nommé chef de chœur assistant à l’Opéra du Cap et se charge de faire répéter les choristes tout en dirigeant Porgy and Bess, Show Boat, Mandela Trilogy, le chœur des gamins de Carmen en 2010 et Otello en 2013. Il prend également une part active aux représentations de Madame Butterfly en 2013, des Noces de Figaro, de Marie Stuart et de La Traviata. Depuis 2014, Marvin Kernelle occupe la fonction de chef de chœur principal à l’Opéra du Cap. Philharmonia Orchestra 40 Fondé en 1945, l’Orchestre Philharmonia de Londres compte parmi les meilleurs orchestres du monde. Reconnu pour la qualité de son jeu, pour son approche innovante du public, pour son utilisation des nouvelles technologies, pour sa politique éducative et pour ses résidences, il jouit à ce jour d’une impressionnante discographie et d’une solide réputation. En 2015, l’Orchestre a célébré ses 70 ans d’existence ainsi que le 20ème anniversaire de son programme de Résidences dont le rayonnement dépasse largement la dimension strictement nationale. En effet, c’est en 1995 qu’ont été fondés le Southbank Centre et le Bedford Corn Exchange. L’Orchestre Philharmonia a par ailleurs développé des partenariats avec The Montfort Hall de Leicester depuis 1997, avec The Anvil de Basingstoke depuis 2001 et, plus récemment, avec le Théâtre Marlowe de Canterbury ainsi que le Festival des trois chœurs. L’Orchestre Philharmonia, dont le chef principal et le conseiller artistique n’est autre qu’EsaPekka Salonen, présente plus de 160 concerts par an. Environ 35 concerts par saison ont lieu au Royal Festival Hall où de grands projets musicaux voient le jour parmi lesquels City of Light: Paris 1900-1950 (2015), City of Dreams: Vienna 1900 -1935 (2009), Tristan et Isolde (2010), Infernal Dance: Inside the World of Béla Bartók (2011) et Woven Words à l’occasion du centenaire de Witold Lutosławski (2013). Plusieurs projets interactifs visant à élargir, diversifier et sensibiliser le public (Re-Rite, Universe of Sound: The Planets et l’application iOrchestra) sont également mis en place. Stravinski est à l’honneur lors des saisons 2015-16 et 2016-17 au cours desquelles apparaît le Festival Myths and Rituals. En outre, le 70ème anniversaire de l’orchestre est l’occasion de réunir plusieurs personnalités éminentes du panorama musical telles que le pianiste Lang Lang et le chef Vladimir Ashkenazy. La Symphonie n°8 de Bruckner est également dirigée par Andris Nelsons tandis que Jakub Hrů ša présente la Symphonie n°3 de Mahler. Après une apparition en Chine sous la baguette de Vladimir Ashkenazy, l’Orchestre Philharmonia poursuit ses tournées en Suisse, en Espagne et en Suède. Le principal partenaire international de l’Orchestre du Philharmonia est Wuliangye. Orchestre PREMIERS VIOLONS Zsolt-Tihamér Visontay, Sarah Oates, Nathaniel Anderson-Frank, Imogen East, Eleanor Wilkinson, Karin Tilch, Minhee Lee, Adrián Varela, Victoria Irish, Lulu Fuller, Eugene Lee, Soong Choo, Charlotte Reid, Diana Galvydyte DEUXIÈMES VIOLONS Tamás Sándor, Emily Davis, Fiona Cornall, Samantha Reagan, Jan Regulski, Susan Hedger, Helena Buckie, Julian Milone, Paula Clifton-Everest, Gideon Robinson, Teresa Pople, Helen Cochrane ALTOS Yukiko Ogura, Richard Waters, Samuel Burstin, Michael Turner, Cheremie Hamilton-Miller, Gwendolyn Fisher, Gijs Kramers, Joseph Fisher, Rebecca Carrington, Linda Kidwell VIOLONCELLES Timothy Walden, Karen Stephenson, Eric Villeminey, Ella Rundle, Maria Zachariadou, Anne Baker, Deirdre Cooper, Judith Fleet CONTREBASSES Neil Tarlton, Christian Geldsetzer, Michael Fuller, Gareth Sheppard, Adam Wynter, Jeremy Watt FLÛTES Samuel Coles, June Scott, Keith Bragg PICCOLO Keith Bragg HAUTBOIS Christopher Cowie, Timothy Rundle COR ANGLAIS Sue Bohling CLARINETTES Mark van de Wiel , Laurent Ben Slimane BASSONS Robin O’Neill, Shelly Organ, Luke Whitehead CORS Katy Woolley, Kira Doherty, Geremia Iezzi, Carsten Williams, Dick Gustavsson TROMPETTES Jason Evans, Mark Calder , Alistair Mackie TROMBONES Byron Fulcher, Philip White TROMBONE BASSE David Stewart TUBA Peter Smith TIMBALES Antoine Siguré, Stefan Gawlick PERCUSSION Peter Fry HARPEs Heidi Krutzen, Fiona Clifton-Welker 41 AIX-ARLES-AVIGNON, A3 ET … AVEC VOUS ! La Provence, héritière d’une tradition artistique exceptionnelle, a donné naissance à des festivals qui depuis plusieurs décennies rayonnent dans le monde entier et attirent un public local comme international. L’offre artistique dont sont porteurs chaque année, de juin à septembre, nos trois festivals mais aussi bien d’autres partenaires culturels de cette région, est unique au monde par sa densité sur un territoire aussi concentré. Théâtre, danse, musique, opéra, arts plastiques, photographie : nous vous invitons à découvrir le travail des plus grands artistes en circulant d’un festival à l’autre. Aujourd’hui plus que jamais, nous entendons unir nos forces pour accueillir les publics proches et lointains, et renforcer notre accessibilité aux plus jeunes, comme convaincre ceux qui ne se croient pas concernés de tenter l’expérience. Le développement du numérique nous permet d’expérimenter des techniques innovantes en matière de création artistique, de diffusion, de sensibilisation et de participation des spectateurs. En 2015, nos 3 festivals ont réuni ensemble 336 000 spectateurs. Parmi eux, plus de 130 000 ont bénéficié de places gratuites ou de tarifs extrêmement réduits. Au total, 496 établissements scolaires auront été associés à nos activités. Notre monde affronte aujourd’hui des défis majeurs, sociaux, écologiques, politiques… Nous partageons la conviction que les artistes offrent en partage des propositions essentielles pour une meilleure compréhension de ces enjeux et pour faire émerger les solutions durables qu’il nous faut inventer, aujourd’hui comme demain. Pour le Festival d’Aix-en-Provence Bernard Foccroulle Pour les Rencontres d’ArlesSam Stourdzé Pour le Festival d’AvignonOlivier Py Synopsis Part 1 Lost in the forest where he was hunting, a man, Golaud, grandson of Arkel (an ageing patriarch), meets a young woman crying next to a spring. He asks her questions which she avoids answering, except to say that her name is Mélisande. Since night is falling, he insists that she follow him, and leads her away. Some time later in Arkel’s castle, Geneviève is reading him a letter her son Golaud has sent to Pelléas – her younger son from a second marriage. In the letter, Golaud explains that instead of the woman he was supposed to marry, he has actually married Mélisande, and intends to bring her back home, if Arkel is willing to accept her. Arkel and Geneviève decide to welcome Golaud and his new bride. When Mélisande has arrived, Geneviève shows her the gardens, which are dark and surrounded by forests. They meet Pelléas, and, from a terrace, all three watch the ship that Mélisande arrived in leave. Geneviève then goes, leaving Pelléas and Mélisande alone. On a hot day some months later, Pelléas takes Mélisande to the “Fountain of the Blind”. Tossing it into air, she lets fall into the water a ring her new husband has given her. She worries what she is going to say to Golaud, but Pelléas is unconcerned. At the same moment that Mélisande loses the ring, Golaud has a hunting accident. He is brought back to the castle, where Mélisande takes care of him. She tries to explain how disorientated she feels in her new home, but Golaud claims she is being childish. When he notices she’s not wearing the ring, she lies and tells him she lost it in a cave where she was collecting shells for 44 Yniold, Golaud’s son from his previous marriage. Furious, Golaud orders her to go and find the ring – and to take Pelléas with her. Pelléas and Mélisande make their way into the dark cave. Mélisande is trembling, Pelléas takes her hand. A shaft of moonlight reveals three poor people asleep. Mélisande is frightened and demands to leave. It’s evening. Mélisande sings as she gets ready to go to bed. When Pelléas comes by, he wants to see her hair, and make her his prisoner “all night long”. Golaud surprises them and accuses them of behaving like children. The following day, Golaud takes his half-brother into the vaults under the castle, where he forces him to look down into the stagnant water, until Pelléas insists on leaving. Once they’re back in the daylight, Golaud tells his half-brother to keep his distance from Mélisande, who is now pregnant. Golaud questions his young son Yniold about Pélleas and Mélisande: are they ever close? Do they ever kiss? Then he forces him to look into his mother’s bedroom and tell him what he can see. PART 2 In the castle, which he now intends to leave, Pelléas secretly arranges to meet Mélisande later the same evening at the “Fountain of the Blind”. After he has gone, first Arkel appears, offers her sympathy, and asks to kiss her. Then Golaud arrives, looking for his sword. When his wife offers to wipe blood from a small wound on his forehead, he becomes violently angry, grabs her by the hair, and forces her to the ground. The child Yniold is trying to lift a heavy stone. A flock of sheep passes. When Yniold asks the shepherd where the sheep are going, he won’t say. At the “Fountain of the Blind” Pelléas is waiting expectantly for Mélisande. Eventually she arrives, and they declare their love for each other. As they embrace, Mélisande glimpses someone behind a tree – Golaud. He kills Pelléas, but Mélisande escapes. After giving birth to a baby girl, Mélisande is now dying. A doctor tries to reassure Golaud: he can’t be held responsible for her death, since she was hardly wounded in his attack. Golaud asks to be left alone with Mélisande. He begins by apologising, but then starts to interrogate her more and more fiercely about her relationship with Pelléas, threatening her by telling her she’s about to die, and demanding to know “the truth”. Arkel comes back into the room and gives Mélisande her baby to hold. A moment later Mélisande is dead, and everyone leaves. Family tree 45 Merci à tous nos mécènes ! Plus de 200 particuliers et 60 entreprises soutiennent le Festival d’Aix-en-Provence. Leur soutien est essentiel pour le Festival et représente plus de 19 % de son budget. Chaque don est important et lui permet d’accomplir concrètement sa mission : FAIRE VIVRE L’OPERA. Le Songe d’une nuit d’été – Festival d’Aix-en-Provence 2015 © Patrick Berger / Artcomart DEVENEZ VOUS AUSSI MéCèNE DU FESTIVAL D’AIX ! 46 Direction du mécénat et du développement – 01 44 88 59 52 47 Les mécènes du Festival d’Aix-en-Provence De nombreux mécènes français et étrangers soutiennent le développement du Festival d’Aix-enProvence. Nous les remercions pour leur engagement à nos côtés, et plus particulièrement nos grands donateurs : M. et Mme Rupert Hambro et la Fondation Meyer pour le Développement Culturel et Artistique. Mécènes fondateurs M. et Mme Laurence Blackall M. et Mme Christopher Carter M. Nicolas D. Chauvet The Ettedgui Charitable Trust M. et Mme André Hoffmann M. Michael Lunt Grands mécènes M. et Mme Jean Baudard M. Jean-Louis Beffa Mme Diane Britz-Lotti M. et Mme Didier de Callataÿ Mme Ariane Dandois M. et Mme Bechara El Khoury M. Frédéric Fekkai et Mlle Shirin von Wulffen M. et Mme Nicholas L.D. Firth M. et Mme Barden N. Gale M. et Mme Burkhard Gantenbein Mlle Nomi Ghez et Dr. Michael S. Siegal M. et Mme Jean-Claude Gruffat M. et Mme Alain Honnart Baron et Baronne Daniel Janssen M. et Mme Richard J. Miller Mme Marie Nugent-Head et M. James C. Marlas M. et Mme Christian Schlumberger M. Pascal Tallon M. et Mme Henri-Michel Tranchimand Membres bienfaiteurs Baron et Baronne Jean-Pierre Berghmans M. et Mme Jacques Bouhet M. et Mme Walter Butler M. François Casier M. et Mme François Debiesse M. Michel Frasca M. et Mme Charles Gave M. Alain Guy Mme Sophie Kessler-Matière 48 M. et Mme Xavier Moreno M. Alessandro Riva et M. Nicolas Bonnal M. Bruno Roger M. Etienne Sallé M. et Mme Denis Severis Membres donateurs M. Jad Ariss M. et Mme Thierry Aulagnon M. et Mme Thierry d’Argent M. et Mme Erik Belfrage M. et Mme André Benard M. et Mme Michel-Yves Bolloré M. et Mme François Bournerias M. Eric Bowles M. et Mme Jordi Caballé Mme Bernadette Cervinka Mme Christelle Colin et M. Gen Oba Mme Paz Corona et M. Stéphane Magnan M. et Mme Virgile Delâtre M. Roland Descouens M. et Mme Alain Douteaud M. et Mme Dominique Dutreix Mme Christine Ferer M. et Mme Charles-Henri Filippi M. Pierre-Yves Gautier M. et Mme Pierre Guenant Dr. John A. Haines et Dr. Anand Kumar Tiwari Mme Yanne Hermelin M. William Kadouch-Chassaing M. et Mme Raphaël Kanza M. et Mme Samy Kinge M. Jean-Paul Labourdette Mme Danielle Lipman.W-Boccara M. et Mme Michel Longchampt M. et Mme Jacques Manardo Mme Anne Maus M. et Mme Meijer-Bergmans M. Henri Paret M. Philip Pechayre Mme Catherine Stephanoff M. Michel Vovelle M. et Mme Philip Wilkinson M. et Mme Robert Zolade Membres actifs Melle Pascale Alfonsi Mme Laure Ayache Sartore M. et Mme Jean-Paul Bailly M. François Balaresque M. Constant Barbas Mme Patricia Barbizet M. Bernard Barone M. et Mme Christian Bauzerand M. et Mme Olivier Binder Mme Annick Bismuth-Cuenod M. et Mme Daniel Caclin Mme Christine Cayol-Machenaud Mme Marie-Claude Char Mme Nayla Chidiac-Grizot Mme Myriam de Colombi-Vilgrain M. Didier Charlet Mme Nathalie Coll M. Alan Cravitz M. Pierre-Louis Dauzier M. et Mme Olivier Dubois M. et Mme Philippe-Henri Dutheil M. et Mme Peter Espenhahn M. et Mme Christian Formagne Mlle Stephanie French Mme Marceline Gans M. Jean-Marie Gurné M. Elias Khoury Mme Gabriele Kippert M. Didier Kling M. Jean-Pol Lallement M. Jean-Marc La Piana M. Jacques Le Pape M. et Mme Jacques Latil Mme Marie-Thérèse Le Liboux Mme Janine Levy M. Thierry Martinache M. Nicolas Mazet M. et Mme Jean-Pierre Mégnin M. et Mme Guillaume de Montrichard Baronne Sheila et Sir Barry Noakes Mme Sylvie Ouziel M. Didier Poivret Mme Vanessa Quang-Julien Mme Tara Reddi M. Olivier Renaud-Clément M. et Mme Yves Roland-Gosselin M. et Mme Jimmy Roze M. et Mme Anton van Rossum M. et Mme Leonard Schrank M. et Mme Jacques-Olivier Simonneau Mme Ninou Thustrup et M. Jean-Marc Poulin M. et Mme Jean-Renaud Vidal Mme Carole Weisweiller Board of trustees IFILAF USA IFILAF UK M. Frédéric Fekkai Président M. Jean-Claude Gruffat Président M. Jacques Bouhet Trésorier Mme Diane Britz-Lotti M. Jérôme Brunetière M. Jean-François Dubos Mme Edmée de M. Firth Mme Flavia Gale Mme Robin Hambro M. Richard J. Miller Mme Marie Nugent-Head Marlas Dr. Michael S. Siegal The Honorable Anne Cox Chambers Mme Jane Carter Présidente M. Peter Espenhahn Trésorier M. Laurence Blackall M. Jérôme Brunetière Mme Béatrice Schlumberger M. David Syed Honorary member of the founding board Plusieurs de nos mécènes souhaitent conserver l’anonymat. Liste arrêtée au 12 mai 2016. Si vous souhaitez rejoindre les mécènes du Festival, vous pouvez nous contacter au +33 (0)4 42 17 43 56 – [email protected] 49 Les Rencontres économiques d’Aix-en-Provence se déroulent les 1er, 2 et 3 juillet 2016. Le Club Campra Le Club Campra réunit des entreprises régionales, des commerçants, des professions libérales de secteurs et de tailles variés, désireux de soutenir le Festival. Par un acte citoyen, ils prennent part au rayonnement culturel de la région et favorisent l’accès à la culture pour tous Membre Soutiens GPI & Associés Membres Bienfaiteurs Durance Granulats Société Ricard Membres Donateurs CEA Cadarache Colas Midi-Méditerranée Crédit Agricole Corporate & Investment Bank GrDF Groupe SNEF Original System Orkis Roland Paix Traiteur Membres Associés Affiche + Alpinea Shipping Bellini joaillier – horloger Boutiques Gago Bouygues Bâtiment Sud-Est CG Immobilier Calissons du Roy René Finopsys John Taylor Mas de Cadenet – Grand Vin de Provence Ortec SEMEPA Société de Courtage des Barreaux Partenaires professionnels air france, GROUPE PONTICELLI FRères, LVMH, mécénat musical société générale, saint-gobain Apportent également une contribution au Festival Audiens, British Council, Butard Enescot, Coffim, diptyque, Fondation CMA CGM, Fondation Crédit Coopératif, Les Vins de Provence. Partenaires médias __________________________________________________________ 50 51 L’Avant-Scène Opéra et sommaires complets Une collection de référence. Pour approfondir sur www.asopera.fr Catalogue Così fan tutte NOUVELLE ÉDITION N° 292, mai 2016 – VIENT DE PARAÎTRE Le sujet de Così fan tutte se situe au confluent d’au moins trois thèmes littéraires et dramatiques : l’épreuve de fidélité, l’échange des couples et l’entreprise manipulatrice d’un philosophe tout-puissant. Rien d’étonnant à ce qu’il en résulte une œuvre infiniment troublante, comme toute fiction qui sonde les personnages au plus profond de leur intimité. Pourtant, on ne parlerait pas dans les mêmes termes de La scuola degli amanti (le titre originel, devenu sous-titre de l’opéra) si le compositeur était resté Salieri, comme cela était prévu initialement. Michel Noiray, Guide d’écoute. In : L’Avant-Scène Opéra n° 292, Paris 2016. Collection Mode d’emploi et OpéraConté Così fan tutte L’Opéra, mode d’emploi par Alain Perroux nouvelle édition, 2015 ICI TOUT TOURNE AUTOUR DE VOUS Soyez au centre de toutes nos attentions�:�bienvenue dans notre classe Business. AIRFRANCE.FR France is in the air : La France est dans l’air. Renseignez-vous sur airfrance.fr, au 36 54 (0,35 € TTC/min à partir d’un poste fixe) ou dans votre agence de voyages. Mozart, mode d’emploi par Pierre Michot Pour découvrir l’œuvre et tous ses secrets, un guide d’écoute signé Pierre Michot, illustré de 28 extraits musicaux, dir. Georg Solti. 1 CD 270 titres, également téléchargeables en format PDF pour les tablettes et liseuses Chez votre libraire ou chez l’éditeur : www.asopera.fr [email protected] 01 42 33 51 51 Fax 01 42 33 80 91 Éditions Premières Loges 15, rue Tiquetonne 75002 Paris CONSEIL Les équipes du D’administration Festival 2016 Développement international Responsable du M. Bruno Roger * développement Direction générale Président international M. Jean-François Dubos * Directeur général Christelle Augereau Bernard Foccroulle Secrétaire général Mme Catherine Démier * Directeur général-adjoint Assistante Léonie Guédon François Vienne Trésorière Assistant de direction M. Stéphane Bouillon Direction de la production Louis Geisler Préfet de Région, Préfet Directeur de Production des Bouches-du-Rhône Vincent Agrech Comité de direction Mme Régine Hatchondo Administrateur de Bernard Foccroulle Directrice générale de production François Vienne la création artistique, Stéphan Hugonnier Ministère de la Culture et Jérôme Brunetière Chargée de production Josep Maria Folch de la Communication Julie Fréville Agathe Chamboredon M. Marc Ceccaldi Attachée de production Emilie Delorme Directeur régional des Marion Schwartz affaires culturelles, Assistantes de production Ministère de la Culture et Direction artistique Élise Griveaux Responsable de la de la Communication Célestine Dahan coordination artistique Mme Maryse Joissains Responsable pôle logement Beatrice de Laage Masini et logistique artistes Maire d’Aix-en-Provence, Conseiller artistique et Valeria Brouillet dramaturge Président du Conseil Assistante pôle logement Alain Perroux de Territoire du Pays Directrice de l’Académie, Audrey Meyer d’Aix, Vice-président de l’OJM et d’enoa de la Métropole d’AixSecrétariat général Émilie Delorme Marseille-Provence Attachée à la coordination Secrétaire général M. Gérard Bramoullé Jérôme Brunetière Adjoint au Maire, délégué au artistique Attaché de production au Festival d’Aix-en-Provence Marie-Celine Secrétariat général Lesgourgues M. Jean-Claude Gaudin Paul Cortes Président de la Métropole 56 Attachée de presse Christine Delterme assistées de Guillaume Poupin Laureline Decottignies Sami Dendani Victor Detienne Marie Dufrêne Camille Durand-Mabire RELATIONS AVEC LE Thomas Fermé PUBLIC Aurélien Finart Responsable des relations Timothée-Swann avec le public Goibeault Marjorie Suzanne Thomas Grimaldi Responsable équipe Aliénor Kuhn billetterie Emma Lacrampe Romina Guzman Roméo Lauriault-Lamy Assistante RP collectivités Lucile Leclerc Anne-Sylvie Gautier Victoria Loreto Assistant RP billetterie Pierre-Jacques Lyon Pierre-Hugo Molcard Camille Mahmoud Assistante RP Florian Martino développement du Public Victor Mauro Claire Petit Maryline MeignanOpérateurs billetterie Montels Ishem Rouiaï Jérémie Meyer Julien Grimbert Mathilda Michaud Alice Kopp Eléa Molmeret Yonathan Amouyal Florine Montagnier William Hoche Tsering Onderka Jeanne Roques Ilan Rabaté Kevin Lerou Romain Raso Ketty-Laure Paita Arthur Roseau Daniel Trotman Margot Rouas Estelle Bompard Soukayna Saidi Juliette Huc Léa Salvy Alexandre Sauron ACCUEIL ET Mehdi Sicre PROTOCOLE Victor Tapissier ACADÉMIE/OJM/enoa Aix-Marseille-Provence, DIRECTION DE LA Responsable accueil, Elias Toualbi-Atlan Sénateur des Bouches-du- Directeur adjoint de COMMUNICATION protocole et prospective Olivia Toulcanon Rhône, Maire de Marseille l’Académie Directrice de la publics Margot Valon Paul Briottet M. Philippe Charrin communication Sophie Ragot Claire Viscogliosi Vice-président du Conseil Chargées de production Catherine Roques Adjointe accueil Responsable restauration Académie de Territoire du Pays Responsable Jeanne Rousselle Suzy Lorraine d’Aix, délégué à la culture Marie-Laure Favier communication Assistante protocole Assistante restauration Helen Naulot-Molmerret Mme Martine Vassal Mélanie Sebbak Pauline Airaudi Chargée de production OJM Sylvie Tossah Présidente du Conseil Chargées de communication Opérateurs de billetterie Barmans Foyer Campra Pauline Chaigne départemental des Marie Lobrichon protocole Thibault Appert Coordinatrice enoa Bouches-du-Rhône, Alice Seninck Violaine Crespin Aurélie Germain Fanny Roustan représentée par Mme Cécile Robert Grégoire Nicolet Barmans Intermezzo Chargée du Sabine Bernasconi Chefs de salle Sébastien Geronimi Vice-présidente déléguée développement du réseau Chargée de communication enoa Simon Detienne Paul Grua Medinea à la culture Élise Ortega Anastasia Loreto Alexia Lallement Virginia Pisano M. Christian Estrosi Dramaturges Thomas Martin Yann Le Coz Assistant Président du Conseil Aurélie Barbuscia Hôtes d’accueil Roxane Salles régional Provence-Alpes- Sebastien Pecot Marion Albert Assistante logistique OJM Saskia de Ville Côte d’Azur, Graphiste Arnaud Aragon PASSERELLES Amélie Alessandra représenté par Mme Inès Basse Dajean Responsable service Assistants de production Clément Vial Sophie Joissains Photographes Mélissa Bergès éducatif Adélaïde Chataigner Conseillère régionale et Pascal Victor Baptiste Blanchard Frederique Tessier Vice-présidente déléguée Simon Michel Patrick Berger Maxime Boissière Responsable service à la culture, au patrimoine Maud Morillon Vincent Beaume Julia Bonnet socio-artistique Équipe d’encadrement culturel et au tourisme Jean-Claude Carbonne Camille Briottet Emmanuelle Taurines des musiciens OJM M. Jean-Marc Forneri Barthélémy Cardonne Attachée administrative Laurence Dufresne Aubertin Personnalité qualifiée, PRESSE Louison Cassarino Passerelles Gilles Duparc représentant le Pasino Responsable du service Elsa Chabran Chine Venturi Alexia Garcia d’Aix-en-Provence de presse Coline David Attachée service éducatif Caroline Guibeaud Valérie Weill Elise de Barthes de Montfort Frederique Moullet Lucas Hurtevent * Membre du Bureau 57 Attachée service socioartistique Marie-Laure Stephan Assistante service éducatif Anne-Flavie Germain Direction administrative et financière Directrice administrative et financière Agathe Chamboredon Directrice administrative et financière adjointe Ève Lombart Contrôleur de gestion Ararat Koçu Comptables qualifiées Véronique Boeglin Maria Selles Sandrine Laloix Comptable Benoît de Villoutreys Chargée paie Charlotte Fatou Attachée ressources humaines Sarah Hervé Assistant paie Lucas Olivieri Assistante Catherine Auberget Assistante accueil Anne-Laurence Bonnot Responsable des systèmes d’information Brice Lansard Technicien systèmes et réseaux Vincent Swindells Chargée de mission développement durable Véronique Fermé Agent d’entretien Paris Maria Dos Santos Direction Mécénat et Développement Directrice Mécénat et Développement Marie-Victoire Abbou Directrice adjointe Mécénat et développement Céline Saad Responsable du Mécénat individuel Sarah Goettelmann Chargées de mécénat Marion Milo Amélie Demoustier Maria Ott-Nancy Charlotte Jumelin Chargée des événements Caroline Fischer 58 Attachée à la Direction du Mécénat et du Développement Léa Desbiens Assistante Aude Bauland Direction technique Directeur technique Josep Maria Folch Directeur technique adjoint Philippe Delcroix Régisseur général du Festival Emmanuel Champeau Responsable de l’atelier de construction et du bureau d’études Pascal Thué Technicien DAO/CAO David Vinent Garro Responsable pôle administratif et financier Cécile Moreau Assistantes Valentine Bellone Agnès Champeau Sonia Verdu Régisseur général des tournées Frédéric Amiel Chargée du planning général Mathilde Lamy Assistante planning général Pauline Lagleize Régie des sites permanents Rachid Sidi Youssef CHEFS DE SERVICE Régisseur général en charge de la lumière Jean-Pascal Gauchais Régisseur général en charge de la machinerie Bull Keller Régisseur général service audiovisuel Philippe Roussel Adjoint service audiovisuel Hervé Rico Chef accessoiriste Eric Blanchard Chef de service costumes, perruques-maquillage Véronique Rostagno Adjointe Responsable habillage Amélie Mistler Adjointe Responsable perruques-maquillage Marie Jardiné Régisseur des orchestres François Couderd Adjoints Romuald Deschamps Marie Delebarre Coordinatrice technique OJM Marie-Cécile Leclerc Régisseur du surtitrage Béatrice Arnal ATELIER COSTUMES Chefs d’équipe Aude Amédéo Elisabeth De Sauverzac Liliana De Vito Géraldine Ingremaud Sabine Malatrait Enrique Molina Adjoints chef d’équipe Bérangère Desmarty Stéphane Puault ATELIER DE Marianne Vally CONSTRUCTION Equipe atelier costumes Bureau d’études Céline Batail Alice Deneux Françoise Carton Pauline Pécard Lydia Corvasier Régisseur de construction Muriel Debaets Jérôme Verdon Karine Dubois Chef menuisier Claire Durand Benoît Latil Nina Langhammer Menuisiers Coline Privat Benjamin Adaoust Sabine Richaud Frédéric Bertrand Hélène Sabis Antoine Bonnand Coursière Laurent Brillanti Elisa Penel Philippe Chedotel Christophe Dubasque ARCHEVÊCHÉ Christine Lusetti Régisseur général Geoffroy Martin Christian Lacrampe Bertrand Mascaras Adjoint régisseur général Lola Roze Khalil Bessaa Eric Volfer Assistante administration Chef serrurier technique Liazid Hammadi Amélie Faure Serruriers Régie de production Mohamed Sadec Alaoui Magali Ruelle Jean Marie Faugier (Il Trionfo del Tempo e del Alain Laurent Disinganno) Sophie Urbani Julie Serre (Così fan tutte) Chef Peintre Régie de scène Denis Charpin Diane Clément Peintres décorateurs (Il Trionfo del Tempo e del Tifenn Delville Disinganno) Annette Fastnacht Claire Deville Charles Grossir (Il Trionfo del Tempo e del Ariane Guérin Disinganno) Philippe Guillaud Lise Labro Christophe Kuhn (Così fan tutte) Julie Maret Elsa Ragon Andréa Nemeth (Così fan tutte) Francis Ruggirello Chef machiniste Emeline Ternaux Joachim DIAZ Isabelle Viallon Adjoints chef machiniste Grégory Wattebled Emmanuel Duvivier Peintres de décors Stephan Mercier Julien Moncadel Abdoulaye Sima Marc Tessier Chef cintrier Pierre Tragni Michaël Piroux Medhi Zaouia Pupitreurs Adjoints accessoiristes Sofiane Alamy Johanna Benedetto Adrien Geiler Isabelle Dolivet Victor Lapierre Nathalie Fonrouge Machinistes Bastien Thépot Charlotte Brotier Emérantine Vignon Axel Brugeron Florent Calvet Olivier Caranta Edouard Lopes Federico Pagano Marc Tessier Manon Trompovski Chef électricien Laurent Quain Régisseurs lumière Cécile Giovansili Pierre Lafanechère Adjoint régisseur lumière Marco Mirtillo Electriciens Jérémie Allemand Antoine Baumann Julie Bardin Salvatore Casillo Arnaud Cormier Morgane Corre Léo Grosperrin Cathy Pariselle Stéphane Salmon Régisseurs son vidéo Frédéric Bielle Claire Charliot Laurent Cristofol Maxime Imbert Pierre Vidry Accessoiristes Adeline Bargeas (Il Trionfo del Tempo e del Disinganno) Aurélie Guin (Il Trionfo del Tempo e del Disinganno) Andréa Nemeth (Così fan tutte) Fleur Pomié (Così fan tutte) Damien Visocchi (Così fan tutte) Chefs habilleurs Véronique Grand (Così Fan tutte) Minok Terre (Il Trionfo del Tempo e del Disinganno) Habillage Marie Courdavaut Nadine Galifi Claudine Ginestet Fanny Hachouch Cécile Jacquemin Anna Martinez Lingères Anne-Fleur Charrodeau Hélène Sabis Chefs d’équipe Perruques- Maquillage Dominique Segonds (Così fan tutte) Emilie Vuez (Il Trionfo del Tempo e del Disinganno) Machinistes Juliette Corazza Pierre-Arnaud De Job Tifenn Delville Léo Denquin Guy Figuière Cyrille Laurent Pascal Liardet Christophe Robert Chef électricien Eric Leroy Régisseurs lumière Gilles Bottacchi Philippe Roy Adjoint régisseur lumière Yves Joubert Electriciens Mathieu Bigou Grégoire Bos Amélie Bouchie Claudine Castay Fabian Darand Jérémie Pinna Thomas Rebou Julian Rousselot Régisseurs son vidéo Romain Gauchais Nicolas Hurtevent GRAND THÉÂTRE DE Matthieu Maurice PROVENCE Accessoiristes Régisseur général Sophie Lassechère Aude Albigès Adjoint régisseur général (Pelléas et Mélisande) Pauline Squelbut Frédéric Lyonnet Assistante administration (Pelléas et Mélisande) Emeline Ternaux technique (Pelléas et Mélisande) Jeanne Bonfort Grégory Wattebled Régie de production (Pelléas et Mélisande) Anne Dechène Chefs habilleurs (Œdipus Rex) Nadia Brouzet Aurélie Maestre (Agon) (Œdipus Rex) Jackie Morgan Jean Coinel (Pelléas et Mélisande) (Pelléas et Mélisande) Régie de scène Habillage Danièle Haas Linda Amirat (Œdipus Rex) Aurélie Maestre Catherine Cocherel (Œdipus Rex) Marina Cossantelli Alexandre Mesta Luc Devouassoux (Œdipus Rex et Agon) Françoise Dupin Marion Rinaudo Claire Reinhardt (Pelléas et Mélisande) Chefs d’équipe perruques Laura Rodriguez maquillage (Pelléas et Mélisande) Patricia Debrosses Chef machiniste (Pelléas et Mélisande) Jérôme Lasnon Marie Laure Sérafini Adjoints chef machiniste (Œdipus Rex) Mohamed Benrahou Maquillage coiffure Raphaël Caron Oriane Boutry Chef cintrier Delphine Boyer Laurent Brillanti Bettina Haas Cintriers Régisseurs d’orchestre Ondine Acien Philémon Dubois Mathieu Cormont Bertrand Schacre Patrick Derdour Adjoints régisseur Eddy Penalba surtitrage Maquillage coiffure Leslie Baxa Laure Camara Moulin Pierre Duchemin Marjorie Gandophe Zurano Pauline Lavandera Virginie Mizzon Régisseurs d’orchestre Pablo Corunfeld Diane Loger Adjoint régisseur surtitrage Mahyar Mivetchian Régisseur de site Christian Jouffret Adjoints Valéry Andriamialison Stéphane Duclos Nicolas Piechaczek Stéphane Portanguen Eric Volfer Accueil Igliona Duveau Clémentine Le Roi Ophélie Sciandra Sarah Koechly (Pelléas et Mélisande) Douglas Martin (Œdipus Rex) Régisseur de site Anthony Deroche Adjoints régie de site Patrice Almazor Olivier Lissonnet Stéphane Monaury Accueil et gestion des espaces de répétitions Damien Knipping Hélène Lascombes Tristan Sere de Rivières Sarah Zemiro Régisseur général Valérie Benedetto Régisseurs adjoints Maël Barthélémy Armand Croze Techniciens instruments Léandre Benedetto Christophe Dubasque Julien Moncadel Marianne Perrin SERVICES GÉNÉRAUX Régisseur Lumière Eric Meslay Electriciens Antoine Baumann Louis Bonfort THÉÂTRE DU JEU DE Maël Darquey PAUME Olivier Solignac Régisseur général Aline Tyranowicz Aurélie Valle Laurence Verduci Assistante administration Volante son / vidéo / technique surtitrage Alice Pons Ludovic Boyer Régie de production Bruno di Cioccio Sophie Petit Aurélie Granier (Kalîla wa Dimna) Régisseurs orchestre OJM Régie de scène Jean-Philippe Barrios Victoria Duhamel (Kalîla Elise Sut wa Dimna) Volante machinerie Chef machiniste Rosa Aguilera Sandy Tissot Astrid Avenard Cintrier Jérémie Blanchard Issa Belem Jean Pierre Costanziello Patrick Blais Cyril Dalex Régisseur lumière Emmanuelle Dastrevigne Laurent Irsuti Dominique Dauchart Adjoint régie lumière Louis Daurat Tony Leroux Christophe Eustache Electriciens Miranda Karlsson Siméon Fieulaine Philippe Mazerbourg Didier Manca Goran Mitkovic Régisseurs son vidéo Cécilia Moine Jonathan Piat Mathias Mopty Adjoint régisseur David Nemeth surtitrage Charles Pasternak Amine Soufari Alexandre Pluchino Habilleuse Aurélia Ripert Marie Pasteau Erik Taildeman Maquilleuse Régisseur général adjoint Laurence Abraham logistique Yaegger Philippe Chioselli Régisseur des transports CONSERVATOIRE techniques Régisseur de site Frédéric Féraud Hugues Barroero Régisseur principal Accueil Studios Thierry Lefebvre Thu Ngan Trang Régisseur adjoint des WORKSHOP SEVEN répétitions STONES Stéphane Monaury Régie de production Machinistes répétitions Danièle Haas Roland Reine Patrice Almazor ACADÉMIE DU Machinistes transport FESTIVAL D’AIX Pierre Astic Jean Brillanti Erwan Freudenreich Mehdi Zaouia Régisseur général Parade[s] Brice Giardini CONTRAT DE PROFESSIONNALISATION Alexandre Keiniger Rafaël Talva (machinistes constructeurs) STAGIAIRES Sun Hua (développement international) Cécile Dufeu (production) Mathilde Boniface (logement) Floriane Brignagno Mona Heiler Sara Luengas (Passerelles) Remy Tartanac (presse) Valentina Lievore (protocole) Sylvain Cothenet (restauration) Enzo Aiguier (atelier de construction) Romain Baudroit (son / vidéo) Maurine Derrier (couture) Miranda Karlsson (atelier de construction) Céleste Langré (accessoires) Marjolaine Mansot (couture) Rocio Pietro (espaces réceptifs) Cassandre Pouget (vidéo) Magali Richard (atelier de construction) Katharina Stuebe (accessoires) Jade Zimmerman (atelier de construction) 59 Pour leur précieuse collaboration au recrutement de ses artistes, le Festival d’Aix-enProvence et son Académie 2016 remercient : Théâtre du Châtelet – Paris, Philharmonie de Paris – Paris, Komische Oper Berlin – Berlin, Det Kongelige Teater/ Operaakademiet – Copenhague, Bayerische Theaterakademie – Munich, Curtis Institute – Philadelphie, Wiener Staatsoper – Vienne, Jette Parker Young Artists Programme — Londres, Covent Garden – Londres, National Opera Studio – Londres, English National Opera – Londres, Fondation de Monaco – Paris, Cité internationale universitaire de Paris – Paris, Fundação Calouste Gulbenkian – Lisbonne, CNSMD – Lyon. Le Festival d’Aix-en-Provence remercie : L’Association des Amis du Festival ([email protected]), les services administratifs et techniques de la Ville d’Aix-en-Provence, les services administratifs et techniques du Pays d’Aix, les équipes du Théâtre du Jeu de Paume et du Grand Théâtre de Provence, M. et Mme Roure, l’équipe du Théâtre du Bois de l’Aune et du Patio, le Conservatoire Darius Milhaud, la Cité du Livre d’Aix-en-Provence, la Fondation Vasarely, le site Gaston de Saporta, l’IMPGT, le Musée de l’Archevêché, le Musée Granet, le Théâtre des Ateliers, l’Institut de l’Image, le collège Campra, le centre social et culturel Château de l’Horloge, les bénévoles de l’Église Saint-Jean-de-Malte et de la Cathédrale SaintSauveur, le Centre communal d’Action Sociale d’Aix-en-Provence, la plate-forme Ensemble en Provence du CD13, la Cité de la Musique de Marseille, les services de polices et de médiations, les Clubs Rotarien et Lions Aix-en-Provence, Sciences Po Aix, la Mission Culture de l’Université Aix-Marseille, le Conservatoire de Marseille, l’Opéra municipal de Marseille. Le Festival d’Aix-en-Provence et l’Académie du festival recoivent le soutien de : Partenaire du Festival d’Aixen-Provence depuis 1948 Ce projet a été financé avec le soutien de la Commission européenne. Cette publication n’engage que son auteur et la Commission n’est pas responsable de l’usage qui pourrait être fait des informations qui y sont contenues. Directeur de la publication Coordination éditoriale Conception graphique et maquette Couverture Traduction Imprimé en France © Festival d’Aix-en-Provence Bernard Foccroulle Catherine Roques – Alain Perroux – Aurélie Barbuscia – Marie Lobrichon Laurène Chesnel Détail de l’affiche du Festival d’Aix-en-Provence 2016 © Brecht Evens Alto International (anglais) par STIPA Le Festival d’Aix-en-Provence a réduit son empreinte environnementale grâce au soutien du dispositif AGIR+ de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur. Nous vous invitons à participer à cette démarche environnementale en triant vos déchets, en conservant les sites du Festival propres et en remettant aux hôtesses d’accueil les programmes que vous ne souhaitez pas conserver. Le présent document est réalisé par un imprimeur Imprim’vert, qui garantit la gestion des déchets dangereux dans les filières agréées, avec des encres bio à base d’huile végétale sur du papier certifié FSC fabriqué à partir de fibres issues de forêts gérées de manière responsable. Siège social : Palais de l’Ancien Archevêché – 13100 Aix-en-Provence N° de Licence entrepreneur du spectacle : 1- 1085 612 / 2- 1000 275 / 3- 1000 276 60