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1 « POUR QUE LES PME S`APPROPRIENT LES TIC, DE L
« POUR QUE LES PME S'APPROPRIENT LES TIC, DE L'HESITATION A LA PERFORMANCE » MC Monnoyer, professeur en sciences de gestion, IAE Toulouse, LERASS M.Boutary, professeur à l’école de commerce de Toulouse, LERASS Résumé : Les auteures observent les modalités du déploiement des TIC dans les PME, cherchent à en expliquer la faiblesse en s’appuyant sur le cadre théorique de l’innovation. Elles proposent de focaliser l’attention des organismes d’appuis aux PME sur l’analyse des modes d’approche de la performance de ces technologies Mots clefs : TIC, innovation, PME, performance Summary : How many ICT are implemented in SMF ? Not many. The authors are explaining why, referring to innovation theory. They propose to pay attention to some wiews of their performance which can alert the SMF. Key words : ICT, SMF, innovation , performance. Introduction et cadre théorique Avant d’être « TIC », les Technologies de l’Information et de la Communication furent, dans les années 80, « NTIC ». Le temps a passé, mais la compréhension de ces technologies n’est pas encore acquise pour tous dans les PME. Les taux d’échec relatifs à l’implantation d’applications informatiques nouvelles restent très élevés (Bronzite, 2000). Aujourd’hui, si le processus de changement social est engagé pour certaines, il est rarement achevé et stabilisé. Les TIC ne sont pas un cœur de métier pour les dirigeants d’entreprises de production même lorsque leur niveau de culture technique est élevé et « les objets ne portent pas en eux-mêmes leur logique d’utilisation ». Ce dernier constat relevé dans le cadre théorique de l’action située est particulièrement fort dans le contexte des PME. Les TIC ne sont pas déployées de façon optimale dans de nombreuses PME, y compris celles habituées à manier l’innovation dans le domaine industriel. Notre communication se focalisera sur cette constatation et la question qu’elle fait naître : pourquoi en est-il ainsi ? Méthodologie Après avoir réalisé en 2006, auprès de 75 PME de la région Midi-Pyrénées, une enquête sur les usages effectifs des TIC, nous avons entrepris une 1 approche longitudinale auprès de 3 entreprises dont nous connaissons l’historique depuis 2004. Elles ont en commun d’évoluer dans des milieux concurrentiels, d’être innovantes, et très intéressées par les TIC. Dans chacune d’entre elles, nous avons, à partir d’un guide d’entretien, rencontré 2 personnes, le dirigeant de façon systématique et une autre personne (respectivement, pour chacune des entreprises, un informaticien, une assistante et un chef de chantier, un consultant chargé de gérer les TIC de façon externalisée). Nous nous sommes aussi rapprochés de directeurs de société offrant des matériels et des services et d’un juriste, travaillant sur les conséquences en matière d’organisation du travail de l’introduction des TIC. Ces entretiens constituent une source d’informations que nous pouvons confronter avec des données statistiques existant sur le champ des PME, mais aussi avec les modèles théoriques issus de la littérature. 1.Un processus d’adoption encore en cours 1.1 Regards sur les implantations Les statistiques du ministère français de l’industrie (Sessi 2006) montrent que : - malgré un lien fort entre l’équipement et l’utilisation des TIC d’une part et la productivité des entreprises d’autre part, l’intégration de ces outils ne concerne que 78% des industries manufacturières. - les outils logiciels avancés sont présents dans 70,1% de ces entreprises contre 17.7% pour les Extranet, visio-conférence et centres d’appels - seules 15.2% des entreprises ont plus de 50% de leurs salariés qui utilisent le mail. Dans les PME en 1999, 27% des PME étaient reliées à la toile1, 45% en 2002 et pas plus de 70% en 2006. De même, les outils liés au nomadisme (ordinateur portable) ou à la communication interne ne concernent encore que 50% des PME. L’enquête que nous avons réalisée en 2005 met en évidence une forte différenciation d’implantation des différentes technologies : Les constats majeurs sont les suivants : - Si le branchement internet et son corollaire le courrier électronique, les sites web et les appareils photos numérique sont majoritairement présents, on atteint juste 50% pour les ordinateurs portables et les intranets et moins de 20% pour les autres équipements ou applications. - Une hiérarchisation des mises en œuvre des opportunités ouvertes par le branchement transparaît clairement à la lecture de ces chiffres. L’échange de courriers, d’informations banales, de documents nécessaires aux relations 1 BNP Parisbas lease group 2 régulières entre fournisseurs et clients, enrichis désormais de photographies, s’effectue désormais de façon numérique pour près de 90% des PME. Sur une période de 10 années, ce qui était exceptionnel est devenu commun. Applications Informatisées utilisées 0,00% 20,00% 40,00% Internet Participation à une place d'affaires électronique Collecticiels Web cam 60,00% Intranet Courrier électronique Videoconférence Appareil photo numérique 80,00% 100,00% 120,00% Extranet Forum de discussion Informatique mobile Site Web Schéma n°1 :Taux d’implantation des TIC dans 75 PME de Midi-Pyrénées (Boutary et Monnoyer, 2006) -Une réduction de la complexité des usages dans les entreprises concernées par les TIC. Par exemple si les ¾ de la population interrogée avaient un site Web, la moitié de ces entreprises ne le mettaient à jour qu’une fois par semestre ou moins. Les promesses technologiques du site étaient alors réduites aux fonctions basiques de l’information : montrer une entreprise statique, sans interaction avec les clients ni aucun fournisseur par exemple. Il y a donc développement mais pas généralisation, adoption mais pas toujours enrichissement et déploiement des usages. Le temps est nécessaire à l’intégration de ces innovations dont on comprend qu’elles sont technologiques autant qu’organisationnelles. Les TIC sont banalisées dans le discours mais pas dans la réalité des PME. Les trois entreprises étudiées sont le reflet des chiffres mentionnés. Toutes ont des connections à Internet. Dans les 3 cas, ce sont des fonctions basiques qui sont mobilisées et la difficulté apparaît quand il s’agit de les déployer dans l’ensemble de l’entreprise ou de complexifier leurs usages. C’est ainsi que dans l’entreprise A (secteur aéronautique), l’utilisation de la messagerie est largement développée, mais le dirigeant avoue « bricoler l’Intranet »… qui n’est en fait qu’un réseau de communication à l’intérieur de l’entreprise soutenu par la messagerie. Dans cette même entreprise, un site Web a été créé, il y a maintenant trois ans, sans enthousiasme, « parce qu’il fallait en avoir un ». Le site reste statique. Dans l’entreprise B, le dirigeant utilise un Blackberry…. qu’il double par une prise de notes manuscrites, « jusqu’à ce qu’il y ait mieux ». Pour l’entreprise C, « c’est le temps qui manque », dit le dirigeant. Et l’intérêt, aussi. Dans ce cas, l’attention est portée sur la 3 nécessité d’un environnement meilleur, (l’Internet ne fonctionne pas bien, dans une zone industrielle à Toulouse)… et l’entreprise, installée sur deux sites distants de 50 km, a besoin d’une liaison techniquement meilleure), mais cette préoccupation n’est pas portée par un projet de déploiement des usages. Le souhait est simplement tourné vers une messagerie qui fonctionne tous les jours et à toutes les heures…. Dans aucun des cas, n’a été employé le terme d’innovation pour évoquer l’implantation des TIC. Dans ces entreprises, on parle d’innovation pour la création de nouveaux produits ou de nouvelles fonctions de ces produits et non pas pour la mise en place de nouvelles organisations. Il semble que l’intégration des TIC, qui constitue souvent la source d’une innovation organisationnelle et d’une innovation de service, fasse partie d’un « autre monde » de réflexion et ne nécessite pas les mêmes attentions. Les dirigeants n’ont pas pris conscience de la nature innovante du projet TIC2. 1.2 Regards sur le processus décisionnel -Une décision sous influence Les PME sont caractérisées par l’importance du rôle du dirigeant dans l’ensemble du processus de décision, une priorité souvent donnée au savoirfaire (Saporta, 1986), un marché souvent protégé, une organisation centralisée, une indépendance forte mais des pressions environnementales, une technologie traditionnelle (Julien, 1994). La rareté de la planification stratégique constatée par Julien et Marchesnay, mais aussi Calori (1997) n’est pas synonyme pour autant d’absence de stratégie. Les dirigeants construisent une vision à moyen et long terme de leur activité et du développement de leurs produits et process, qualifiée par les mêmes auteurs de stratégie entrepreneuriale. Confrontés à la prise de décision d’acquisition et d’implantation des TIC, les dirigeants de PME ne définissent pas une stratégie Tic qui pourrait être alignée avec leur stratégie d’affaires comme le suggère la théorie de l’alignement stratégique (Venkatraman et alii, 1999 ; Bergeron et alii, 2001). Ils conservent pourtant la pleine responsabilité de la décision et ignorent –plus ou moins consciemment- les freins chez des salariés pas toujours entièrement convaincus. La littérature insiste d’ailleurs sur le caractère entrepreneurial de l’acquisition des TIC et de leur diffusion dans la PME (Julien 95, Harrison D, P. et alii 1997). Cette responsabilité fait naître des échanges avec ceux qui sont supposés apporter un éclairage sur la technologie (institutions d’appui aux PME, réseaux professionnels, confrères dans « la proximité », et surtout offreurs de 2 On ne peut manquer de rapprocher ce décalage de la difficulté ressentie par certains d’accepter le concept d’innovation de service et plus particulièrement de l’innovation de service « ad hoc » sans lien avec l’intégration d’un process technologique (Gallouj 1996). 4 solutions informatiques). Ceux-ci confèrent une crédibilité qui impose l’acquisition de la technologie au décideur et lui évite une réflexion sur la qualité de l’adaptation de l’outil aux besoins de son entreprise. Swanson et Ramiller (1997) qualifient la crédibilité ainsi apportée de « vision organisante » permettant aux décideurs de fonder leur décision d’adoption même s’il n’y a pas eu de calcul de rentabilité. Cette influence, mise en évidence dans des entreprises de grande taille (Carton et alii, 2003), nous paraît particulièrement prégnante dans les PME confrontées à une certaine faiblesse quantitative ou qualitative de la ressource humaine. Si cette médiation peut enclencher plus facilement une décision d’achat. Elle nous paraît en revanche critiquable : -quant à la qualité de la décision : dans le choix des prestataires de service TIC, la préférence est fréquemment donnée à des entreprises de proximité (relationnelle, géographique ou de taille d’entreprise (Boutary et Monnoyer, 2006)). Cette décision accentue la prégnance de l’environnement, puisqu’il n’y a pas de véritable interférence avec la concurrence. Des questions simples, concernant par exemple la pérennité du prestataire ou la garantie de maintien des prestations en cas de problème, ne sont pas étudiées. Or, la réalité économique voit nombre de prestataires arrêter ou changer leur activité, ce qui amène les entreprises clientes à se retrouver sans interlocuteur. -quant à l’adoption de la technologie choisie parce que celui qui a pris la décision n’est pas toujours convaincu des avantages réels et des potentialités d’innovation de la technologie adoptée. Le recours au modèle de diffusion de l’innovation de Rogers (1995) nous paraît pertinent pour analyser les raisons pour lesquelles nombre de dirigeants se laissent ainsi « porter » par leur environnement mais sans enthousiasme. Cinq variables y sont identifiées, qui favorisent la diffusion de la technologie : l’avantage que celle-ci apporte par rapport à l’existant (avantage relatif) ; la compatibilité avec les valeurs existantes, les expériences passées, les pratiques sociales et normes des utilisateurs ; la simplicité (en termes de compréhension et d’utilisation) ; la testabilité (test et modification possible avant l’utilisation) et l’observabilité (résultats et bénéfices clairement identifiables). Trois de ces variables ont été évoquées dans nos entretiens : - L’offre est complexe, peu lisible, difficile à comprendre et constitue dans les entreprises étudiées un frein important à leur diffusion et à leur « utilisation élargie » ou, comme le présente Venkatraman, à une « utilisation déployée ». - La difficulté de tester des modes d’utilisation ou d’intégration : il semble que les vendeurs défendent dans l’absolu les potentialités 5 technologiques de leur produit, sans toutefois proposer de tests d’intégration de celles-ci dans l’univers des PME. Les sociétés de services en informatique et télécoms reconnaissent, dans nos entretiens, le fait que les vendeurs connaissent assez mal cet univers. L’outil TIC est, de ce fait, souvent présenté comme une fin en soi permettant d’aboutir à la performance globale de l’entreprise, dans l’idée quelque peu simplifiée (le magic Bullet !) d’une acquisition qui en créerait l’usage. - Enfin, l’observabilité est difficile . Les dirigeants interrogés, s’attardent plutôt sur ce qui est le plus facile à observer, les fonctions techniques des TIC (« ce que cela peut faire ») et ne s’intéressent pas, dans ce temps de la prise d’informations, aux conséquences organisationnelles de l’introduction de ces outils dans leurs structures. Nos interlocuteurs sont conscients de leur sentiment d’impuissance face aux TIC, du décalage entre la décision d’adoption et de l’usage ou de l’exploitation. Ils en imputent la cause à différentes raisons : la mauvaise qualité de relation avec leurs prestataires, la confusion de l’offre, ou leur difficulté d’organisation et de prospective autour de ces technologies. Pour la plupart des PME, les TIC conservent un statut spécifique à mi chemin entre l’investissement et le « consommable ». Comment les faire passer à la construction d’un véritable investissement analysé en fonction de sa performance ? 2. La question de la performance L’utilisation du mot performance est sans doute ambitieuse dans le cadre de cette communication, il nous permettra toutefois de faire apparaître des pistes de réflexion et de compréhension du mode de gestion des TIC par les PME. 2.1 La question de la performance est-elle posée ? Les modalités d’évaluation ne semblent pas faire l’objet de pratiques courantes, mais il est intéressant de noter que ce qui est le moins évalué est la performance technique des logiciels : crainte ou suprême confiance ? On voit aussi que l’évaluation de l’efficacité du système, mesuré ici par le taux d’atteinte des bénéfices attendus, ne concerne qu’1/3 des PME interrogées. Pratique d’une évaluation exprimée en % Performance technique des logiciels Satisfaction des utilisateurs Amélioration des tâches Atteinte des bénéfices attendus Très régulièrement Très rarement 25 44 36 44 34 31 26 37 Tableau n°1 : Fréquence en% des pratiques d’évaluat ion des installations d’applications informatisées dans 75 PME de Midi-Pyrénées (Boutary et Monnoyer, 2006) 6 Mais les PME qui, d’après notre enquête, se présentent comme cherchant à utiliser les TIC pour modifier leur stratégie d’affaires (stratégie d’intégration) sont beaucoup plus attentives à la performance technique des AI utilisées et à leurs effets que celles qui annoncent utiliser les TIC pour mieux contrôler les tâches à réaliser (stratégie de contrôle) . Tab 2: des évaluation performances stratégie Boutary et 2006) Evaluation fréquente en % Choix stratégique Stratégie.Contrôle Stratégie Intégration Performance technique 15 56 Amélioration des tâches 39 67 Fréquence des selon la adoptée Monnoyer, Il y a bien une étape que franchissent certaines PME qui les conduit à s’orienter vers un certain alignement stratégique et pour cela à se doter de méthodes permettant l’analyse de la performance. Pour expliquer ce qui conduit l’entreprise et plus particulièrement son dirigeant à franchir cette étape, nous nous appuierons sur le modèle d’acceptation de la technologie (Davis & al. ,1989) 2.2 Quand la question de la perception de l’utilité précède celle de la performance Deux variables sont utilisées par Davis pour expliquer l’utilisation d’une application ou d’un système TIC: la perception de l’utilité et celle de la facilité d’utilisation. Nos enquêtes ont insisté sur la faiblesse de ces deux perceptions. Nos entretiens le confirment. Ainsi dans le cas des sites, personne ne sait « ce que ça rapporte ». Aucune procédure ne permet par exemple de savoir d’où sont issus les nouveaux contacts. Dans les entreprises rencontrées, l’actualisation des sites n’est pas faite, ni stimulée par les regards internes. Ne sachant pas ce qui « vient du site », il n’y a guère de motivation pour entretenir ce canal de mise en valeur de l’entreprise. Dans l’entreprise A, l’informaticien dit que « plusieurs contacts par semaine arrivent sur le site ». De son côté, le dirigeant n’en a pas idée. L’utilité n’est pas perçue. Mais ce n’est pas cette raison qui est donnée par les dirigeants lorsqu’ils souhaitent justifier leur immobilisme. C’est le prix : « cela coûte trop cher ». Si on en reste à ce niveau, on peut être tenté de donner des subventions pour la réalisation des sites Web, alors que la question est ailleurs… Si l’utilité n’est pas perçue par la hiérarchie, le sentiment d’efficacité personnelle qui apparaît comme très significativement moteur dans les travaux de Agarwal et Karahanna (2000) ne l’est pas non plus. Ainsi le conducteur de travaux de l’entreprise C considère que, puisqu’il se déplace en voiture (et ne peut travailler pendant ses trajets), l’ordinateur portable 7 n’est pas réellement nécessaire. « Les plans sont sur le chantier et si on a besoin d’un document, on peut l’obtenir par fax en appelant le bureau ». 2.3 Quand le client joue le rôle de catalyseur de la perception de l’utilité L’analyse des sites des PME qui travaillent sur le marché des professionnels montre qu’ils n’ont été conçus que pour permettre une prise de contact. Il faut être présent sur le web, mais l’essentiel se passe ailleurs. Il se passe dans la relation que va instaurer le dirigeant ou le commercial avec ses interlocuteurs au fil de la construction du contrat et du suivi de l’affaire. Pourtant certains dirigeants, au fil des entretiens, évoquent l’image dont est porteur le site : celle qui doit « faire oublier » sur les marchés très concurrentiels, dans des secteurs assez concentrés, la petite taille de l’entreprise. Dès lors le site devient un gage de crédibilité. Dans d’autres secteurs, les pratiques étant peu numérisées, ce besoin s’estompe aux yeux du plus grand nombre. Mais aucune étude n’est menée quant au nombre des contacts, donc à la rentabilité du site. On en est encore à la question : « le jeu en vaut-il la chandelle ? » En revanche les courriels font l’objet d’une attention soutenue de la part des dirigeants. Qu’il s’agisse de la fréquence de leur envoi ou des contacts pris par des salariés, les dirigeants évoquent le souci d’un « encadrement » pour éviter des pertes de temps ou des abus. La rapidité des échanges et la densification de la relation au client que permet le courriel va dans le sens d’un positionnement relationnel fort de la PME avec son marché. C’est là qu’on voit apparaître la mise en place d’indicateurs de performance sous la forme d’une normalisation du délai de réponse et de son contrôle mensuel en conseil de direction. A contrario, certaines PME qui proposent leurs produits au public ont vu exploser le nombre des connexions sur leur site et sont amenées à reconfigurer leur activité et leur structure pour répondre à la demande numérique. Si la mesure de la performance exprimée en gains de productivité, réduction de coûts.. apparaît difficile pour un grand nombre d’applications informatisées, celles qui permettent le contact avec le client avant ou après la signature du contrat sont sans doute celles qui vont faire naître le sentiment d’utilité et la mise en place d’indicateurs de performance. Conclusion. 30 ans après l’apparition des Tic et plus de 10 ans après la commercialisation de l’internet, ces technologies n’ont pas encore fait l’objet d’une réelle appropriation dans les PME. « On se pose des questions de stratégie TIC sans regarder les possibilités futures qui seront ouvertes par leur usage », 8 explique un responsable projet. L’assimilation des équipements TIC à des éléments de consommation intermédiaire, (liée sans doute à la faible durée de leur amortissement), n’incite pas les dirigeants de PME, qui ressentent un sentiment d’impuissance vis-à-vis des TIC, à considérer leur implantation comme un investissement dont la performance doit être analysée avant achat et après mise en place. Nos observations sur le terrain, analysées via les cadres théoriques de Rogers (95) et de Davis (89) conduisent à privilégier l’appui à l’analyse de la performance comme vecteur de la réflexion qui mène à la décision d’implantation. Bibliographie Bergeron F, L.Raymond, Croteau AM, 2001, « Comportements stratégiques, choix et gestion des systèmes d’information : contribution à la performance ». SIM n°4, Vol 6,p5-26. Bronzite M, 2000, System Development a Strategic Framework , London : Springer Verkag London ltd. Boutary M et MC Monnoyer , 2006, « Tic et PME, De l’hésitation à la performance », Regards sur les PME Vol 13 ed.OSEO- Documentation française. Boutary M, MC Monnoyer et alii, 2003, TIC et PME, des usages aux stratégies. L’harmattan 2003 Carton S, De Vaujany, FX, Romeyer C, 2003, « Le modèle de la vision organisante : un essai d’instrumentation », SIM n°1, vol 2, p4-29 Davis, F. D., et al. (1989). "User Acceptance of Computer Technology: A Comparison of Two Theoretical Models." Management Science. 35: p.9821003. Harrison D, P. Mykytyn, C. Riemenschneider,1997, « Executive decisions about adoption of information technology in small business : theory and empirical tests », Information Science Research, Vol 8 n°2, juin, pp 171-195 Julien P-A, 1994, « Les PME, bilan et perspectives » Economica, Karahanna, E. et D. W. Straub (1999). "The psychological origins of perceived usefulness and ease-of-use." Information & Management. 35: p.237-250. ONU, 2006, Information economy report Rogers E, 1995, Diffusion of Innovations, Free Press, New York 4° Ed. Saporta B, (1986), Stratégies pour la P.M.E., Montchrestien. Swanson, EB et Ramiller, NC, 1997, « The organizing vision in information systems innovation », Organization Science, Vol 8, n°5, p.458-474 Venkatraman N.et Henderson J.C. (1999), Entreprise virtuelle cherche architecte , Expansion Management Review, mars 6-17. 9 10