Room : un huis-clos subtil porté à merveille par Brie Larson
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Room : un huis-clos subtil porté à merveille par Brie Larson
Room : un huis-clos subtil porté à merveille par Brie Larson A l’occasion du printemps du cinéma, lequel propose des places à 4 euros du 20 au 22 mars, The Young Report vous propose de découvrir un drame aussi passionnant que cinématographiquement de qualité : Room de Lenny Abrahamson avec Brie Larson et Jacob Tremblay. Dans ce drame poignant qui raconte le quotidien de Joy, enlevée à l’âge de 17 ans, et de son fils, Jack, 5 ans, né des viols répétés de son ravisseur. Si le synopsis, à première vue, semble une incroyable invitation pour 2 heures de pathos, bourrés de clichés, c’est finalement une interprétation juste et une réalisation de toute beauté qui nous permet d’entrer dans le huis-clos dont sont victimes les deux personnages. Objectif : nous faire vivre l’univers qu’ils se sont créés pour survivre, combattre. Un combat qui se poursuit une fois libérés. Lire aussi : STATES OF GRACE : UNE IMMERSION AU SEIN D’UN CENTRE D’ACCUEIL POUR ENFANTS Des personnages au ban de tout La lumière d’une fenêtre Velux, un univers créé à partir de dessins et d’arts plastiques, des étirements, de la lecture… voici ce qui rythme la vie de Joy et Jack, dont la vie se résume à la chambre : une cabane de 12 mètres carré contenant tout ce qu’il faut pour vivre. Ce huis-clos entre la mère et son fils est prenant : car il met en avant une relation de proximité, l’enfant permettant à la jeune femme de tenir et de vivre pour quelque chose après 7 ans de captivité, et d’abus. Elle l’éduque créant des rituels, lui apprenant à lire, afin qu’il se développe et grandisse quasi-normalement, selon un monde imaginaire. Tellement bien occupé, l’enfant s’endort dans le placard, afin qu’il n’assiste pas aux viols quotidiens de sa mère par son père biologique. La relation est forte donc quasi œdipienne même. Jusqu’à ce que la violence de trop du ravisseur oblige Joy à créer un stratagème pour que Jack, une fois ses 5 bougies soufflées aille chercher de l’aide et qu’elle soit libérée. Mais pour cela, il a fallu casser l’imaginaire du petit garçon, comme un bond éclair vers l’adolescence. Il y a une lutte des personnages vis-à-vis de leur positionnement à tout. Et la réalisation le montre parfaitement à l’aide de plan qui nous permettent de voir ce que le personnage voit. Mettant en avant leur relation, souvent floue, éblouie, avec le monde extérieur que les deux personnages découvrent. Des idéaux pour tenir ; la dureté du monde comme réponse Ces personnages, portés par Brie Larson qui mérite très largement son Oscar et Jacob Tremblay âgé tout juste de 9 ans, sont maintenus à la vie grâce à l’espoir de Joy qui se nourrit aussi de la curiosité de Jack. Mais la découverte du vrai monde est blessante, envahissante même. Pour Joy, rien n’est plus pareil. Sa famille est divisée et tandis que Jack découvre ce monde effrayant mais beau, Joy doit lutter contre la société, son père ou encore les médias. Toutes ces combats que doit livrer les deux personnages, après avoir vécu l’indicible se fait grâce à la mère de Joy, incarnée par Joan Allen, fabuleuse, juste, et Leo, incarné par Tom McCamus. Ils font tout pour acclimater Joy et Jack à la vie. Mais la curiosité de la société bat son plein, et le système américain fait que la médiatisation est obligatoire, l’interview en prime-time aussi donc… Un élément qui montre à quel point le retour à la vie peut être accablant pour le personnage de Joy, confronté au jugement de la société. Au final, ce film, véritable chef d’œuvre, nous propose une réflexion sur notre conception du relationnel, car tout peut chavirer à n’importe qu’elle moment ! Jérémy Pastor
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