HOMELIE Aujourd`hui 1er janvier, trois événements nous retiennent

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HOMELIE Aujourd`hui 1er janvier, trois événements nous retiennent
HOMELIE
Aujourd’hui 1er janvier, trois événements nous retiennent : nous nous offrons
nos vœux pour la nouvelle année ; nous participons à la journée mondiale de
prière pour la paix ; nous célébrons la fête de Marie, Mère de Dieu.
Trois événements à vivre dans la joie et la lumière toute neuve de Noël.
Offrir nos vœux, en Eglise, est une manière de nous souhaiter que l’espérance de
Noël ne s’estompe pas dès le mois de janvier mais qu’elle oriente notre année.
Espérer que la nouveauté de Noël prenne chair davantage en nos vies : Dieu
avec nous, Dieu en nous, comme un frère tous les jours de l’année.
Prier pour la paix, c’est dire à Dieu que cette Paix de Dieu qui vient du ciel est la
seule capable de chasser, loin de nous, ces tensions intérieures, les foyers de
discorde. C’est dire à Dieu que nous avons bien reçu le message des anges à
Noël : la gloire de Dieu dans le ciel c’est que la paix se fasse sur la terre.
Prier avec Marie, c’est, comme elle, accueillir un mystère de vie qui nous
transforme, nous pacifie et nous appelle à la vie.
Voulez-vous méditer ce mystère de Noël avec Marie, non plus seulement à
partir de l’enfant, mais à partir de sa mère. Son attitude de foi, pleine de paix, a
de quoi nourrir spirituellement quelques vœux à échanger pour l’année qui vient.
Avez-vous remarqué que l’évangile de la nativité nous parle peu de Marie ?
Toutefois, ce qui est dit suffit à nous faire entrer dans les sentiments intérieurs
de Marie.
« Quand les bergers arrivèrent à Bethléem, ils découvrirent Marie et Joseph et
le nouveau-né couché dans une mangeoire ».
N’oublions pas ce qu’ils venaient chercher ces bergers : la gloire du Seigneur
leur était apparu et les avait enveloppé de lumière. Cette splendeur divine est
celle qui se fait connaître d’ordinaire dans le Temple, lieu par excellence de la
présence de Dieu. Les bergers cherchaient dans la ville de David un descendant
royal, aux titres prestigieux : il est le Sauveur, le Messie, le Seigneur ! Et voilà
qu’ils découvrent des parents et un petit d’homme couché dans la mangeoire.
Le secret de la vie chrétienne est là et, avec lui, nos vœux pour l’année :
apprendre à discerner l’action du Dieu vivant, éternel, sous les signes les plus
humains qui nous le montrent : la promesse d’une vie naissante, une vie offerte,
une parole qui transforme, un pain partagé, une paix donnée. La transcendance
de Dieu se dit dans l’humanité d’une Parole qui nous vient d’ailleurs et qui
prend corps dans notre temps.
Rappelons-nous que les deux mots humanité et humilité ont même racine ; ils
nous renvoient à la terre ; à l’humus, ce qu’il y a de plus terre à terre. Voilà ce
que Marie découvre : l’humanité de Dieu qui se dit dans l’humilité.
« Ayant découvert Jésus, ils firent connaître la Parole qui leur avait été dite au
sujet de cet enfant… Et tous ceux qui entendaient furent émerveillés de ce qui
leur avait été dit par les bergers. »
Après découvrir, voici : annoncer.
Si la rencontre de Dieu, dans l’évangile, est une joie authentique à redécouvrir,
elle ne peut l’être que si elle est partagée. C’est ce qu’éprouvent les bergers
auprès de Marie, de Joseph et de l’enfant.
Comment l’ont-ils fait connaître ? Sûrement pas par de longs discours, ni par des
actions éclatantes, mais à travers ce qu’ils sont, par le témoignage authentique
de leur vie. Pas de coups d’éclat, ni d’imposantes mises en scènes, mais le réel
de la vie.
Tout au long de l’année, comment allons-nous annoncer, c’est-à-dire donner
chair, incarner dans le quotidien, la surprenante nouveauté d’un Dieu avec
nous ? Et quelle attention allons-nous en porter témoignage auprès de ceux qui
vivent avec nous ? Sommes-nous prêts à être évangélisés par les autres : nos
enfants, nos parents, notre conjoint, des grands parents, des amis, des voisins.
« Marie, cependant, retenait tous ces événements et les méditait dans son cœur »
Voilà l’attitude propre de Marie : elle retient et médite.
Pas seulement faire mais laisser-faire, recevoir. Pas d’abord dire mais laisserdire, recueillir. Recueillir c’est-à-dire rassembler ce qui, en soi, est source de
dispersion pour l’unifier en Dieu
Retenir et méditer. Ces deux verbes se tiennent. Car si je retiens tout seul, je
risque d’être pris pour un nostalgique, pas un spirituel. Et si je médite sans
prendre en compte ma vie, je suis un doux rêveur, ou un illuminé.
L’attitude de Marie est une disposition d’incarnation : recueillir ce qui est beau,
bon, simple, constructif de ma journée, de ma semaine, pour en faire ma prière
d’action de grâce du soir, l’offrande du dimanche à la messe. Et, du coup, cette
prière, cette offrande en sera plus incarnée, appelée à rendre mes jours, mes
semaines plus vrais parce que plus ajustée à l’évangile reçu.
Voilà un beau programme. Mais plus qu’un programme, un cadeau de Noël et
des vœux, les nôtres que nous nous souhaitons pour cette année.
Avec Marie, la mère de Dieu, bonne année à tous.