diaporama de l`intervention de gerard poussin

Transcription

diaporama de l`intervention de gerard poussin
DIAPORAMA DE L’INTERVENTION DE GERARD POUSSIN ,
PROFESSEUR DE PSYCHOLOGIE CLINIQUE
ASSOEDY , TRIBUNAL DE VERSAILLES , JUIN 2006
retranscription à l’identique par l’association
Site web : http://www.lplm.info
Dossier complet ( vidéo + résumé+ diaporama )
visible au lien suivant :
http://www.lplm.info/spip/spip.php?article283
RESIDENCE ALTERNEE
approche scientifique
Gérard Poussin ,
professeur de psychologie clinique
Université Pierre Mendès France de Grenoble
Colloque ASSOEDY, 12 juin 2006
Tribunal de Versailles
Les conséquences du divorce sur l'enfant :
quelles données ?
• les études anglo saxonnes des conséquences du
divorce sont nombreuses ( cf D'amato et Keith ,
1981 )
•Les travaux français présentent pour la plupart des
observations d'enfants séparés qui ont consulté un
service de pédopsychiatrie ( problème de biais de
population sélectionnée )
Etude de G . Poussin et E. Lebrun
•Les élèves débutant leur scolarité
secondaire dans l'Isère ont été inclus
pendant l'année scolaire 1995/1996
•13 médecins scolaires ont inclus tous
les élèves même établissement ou ils
travaillent habituellement , soit 3098
élèves
INFLUENCE DE LA RESIDENCE
ALTERNEE SUR L'ESTIME DE SOI
• Sur les 3098 , 460 avaient des parents séparés
et seulement 17 étaient en résidence alternée
•L'étude des 17 enfants qui vivaient en résidence
alternée mit en évidence de bons scores
( moyenne de la note globale supérieure à celle
des 443 autres )
LA RESIDENCE ALTERNEE NE SERAIT
DONC PAS SI MAUVAISE QUE CELA ?
• C. CHILAND « faut il couper en deux
l'enfant du divorce ? « ( Psychologie
médicale )
•D'un autre coté , observation que dans
l'hébergement classique à la mère , les
parents avaient souvent du mal à se sentir
)
co responsables de l'enfant
• et aussi : une fois sur quatre le père
disparaît de la vie de l'enfant ( INED
UNE SOLUTION OU UNE CALAMITE ?
•Article paru dans « les dernières nouvelles
d'Alsace » ( Garde alternée : attention danger ) paru
le 5 janvier 2005 et diffusée ensuite dans toute la
presse
régionale
•« aveuglement judiciaire » , « des touts petite en
grande souffrance » , hystérie maternelle ou
instinct de protection ? »
SUR QUOI CETTE DRAMATISATION EST ELLE FONDEE?
•Pour parler de danger , il faut disposer de travaux
scientifiques qui le montre , c'est-à-dire :
•Des recherches utilisant des instruments objectifs
•Ne reposant pas sur des » études de cas « et donc
ne présentant pas de biais de sélection , même à
l'insu du chercheur
ETUDES SCIENTIFIQUES
GENERALISTES SUR LA
RESIDENCE ALTERNEE
ETUDE DE T .HADDAD
( Dir .Rech. Appli. Canadienne 1998 )
•L'échantillon portait sur 18174 enfants âgés de 2 à 11 ans
•En utilisant un modèle de régression logistique l'auteur
montre que parmi ces facteurs le mode d'hébergement ne
montre pas de rôle significatif « la probabilité pour les
enfants d'éprouver au moins un problème est la même
qu'ils soient en garde principale ou en garde
partagée »
META ANALYSE
•Robert Bausermann ( 2002 ) présente une méta analyse de 33
études sur la résidence alternée allant de 1982 à 1999 )
•Il compare ainsi 1848 enfants en résidence alternée à 814
enfants en résidence principale
•Plus de 10 variables sont utilisées pour effectuer cette
comparaison ( réussite scolaire , comportement , estime de soi
etc )
•Les différences sont faibles mais les enfants en résidence
alternée sont mieux adaptés que les autres sur l'ensemble des
variables
•Cette méta analyse ne permet pas de penser que la résidence
alternée est meilleure pour les enfants mais elle conduit à penser
que dans les cas courants elle ne présente pas de danger
particulier
CRITIQUE DE L'ETUDE DE BAUSERMANN
•« joint custody « confond deux notions mais Bausermann
distingue néanmoins les études prenant en compte les «
physical joint custody »
•Cependant , il considère qu'un temps de 30 % passé chez
un des parents suffit pour parler de résidence alternée
•Par ailleurs il manque une étude parue en 1999 qui est
souvent citée pour souligner le danger de la résidence
alternée chez les tout petits
•La raison de cette absence est que l'étude en question ne
porte pas sur la résidence alternée mais sur ce que les anglo
saxons appellent les « over night visitations ». Voyons donc
cette étude
PASSER OU NON LA NUIT CHEZ LE PERE
AVANT 6 ANS ?
•Solomon et George ( 1999 ) étude sur les mécanismes d'attachement
•Échantillon de 145 enfants âgés de 12 à 20 mois
Sur les 145 enfants , 51 venaient de famille unies ( utilisés comme »
groupe contrôle » ) et 93 de familles désunies . Sur ces 9 » familles
désunies , 44 enfants se rendaient chez leur père ou il passaient une
partie de leur temps , notamment la nuit, tandis que ce n'était pas le cas
des 49 autres
Résultats
Les 44 enfants passant la nuit chez leur père avait un pattern
d'attachement désorganisé par rapport aux 2 autres groupes
•La différence est très significative par rapport aux enfants vivant avec
leurs deux parents , elle l'est assez peu comparée au groupe d' enfants
séparés ne dormant pas chez leur père
AUTRE BIAIS :
• L'attachement désorganisé est un cas très particulier ( cf
Main )
•L'attachement est un élément important de réflexion mais
il ne saurait être le seul
•Le comportement de l'enfant et les symptômes qu'il
présente sont des indicateurs qu'il n'est pas possible de
négliger
•Il ne faut pas confondre « over night visitation « et
résidence alternée
LE DEBAT SUR L'OVER NIGHT VISITATION
•J. Salomon n'est pas le seul spécialiste de l'attachement ; M. Lamb ,
professeur à l'université de Cambridge est éminemment reconnu dans
ce domaine
•Or Lamb s'est nettement opposé à Solomon sur cette question dans
une série d'articles parus dans « family court review »
•Pour Solomon , l'enfant en bas âge ne doit pas dormir chez son père ce
que réfute M.Lamb
LA POSITION DE M. LAMB
•M. Lamb préconise que les enfants ne soient pas séparés trop
longtemps de chacun de ses parents et puisse dormir chez l'un comme
chez l'autre
•Selon lui , les parents doivent appliquer les mêmes rituels de coucher
et de réveil , de prise de repas etc
•Enfin Lamb souligne que ce n'est pas de dormir chez le père qui
perturbe l'enfant , mais les conflits aigus entre les parents comme
toutes les études l'ont montré
PROLONGEMENTS
•En 2000 Kelly et Lamb ont montré que l'enfant a besoin
d'un contact qui implique des levers et des couchers
avec son père pour avoir un certain nombre
d'expériences avec lui . Les visites brèves sont à
prohiber car elles ne produisent pas le même type
d'expériences
•D'après eux la séparation avec l'un des parents ne doit
pas excéder 2 ou 3 jours chez les plus petits et pas plus
de 7 jours pour la période
pré scolaire
EN REPONSE A J. SALOMON
•Pruett , Ebling et isabella ( 2004 ) évitent de prendre
l'attachement comme unique moyen d'évaluer les
difficultés de l'enfant car sa valeur prévisionnelle
en tant que variable unique n'est pas démontré
•échantillon de 132 familles comprenant des enfants de 0 à
6 ans
•Principales variables : âge , sexe , qualité de relation
parent/enfant , présence de l'enfant chez le père ( VI ) ,
développement de l'enfant , présence ou non de
symptômes dans différents domaines ( VD )
LES RESULTATS
•Le meilleur annonciateur de troubles chez l'enfant n'est
pas le mode garde ou le fait de dormir chez le père mais
d'autres variables telles que la qualité de relation entre les
parents et les enfants , etc
•Ceci est conforme aux travaux d'Amato ( 2000 ) ,
Kelly ( 2000 ) , Kline , Johnston et Tschann ( 1991 )
, Tschann Kline et Wallerstein ( 1990 )
LA RESIDENCE ALTERNEE N'EST DONC PAS SI
NOCIVE MAIS D 'APPLICATION DIFFICILE
•Elle exige de grands efforts tant de la part des parents
que de la part des enfants
•Elle nécessite des moyens
•Elle implique l'abandon de positions narcissiques
•Elle a pour corollaire une capacité de changement car elle
ne doit pas être inamovible et s'adapter à l'âge de l'enfant
et à ses besoins réels ( notamment chez l'enfant en bas
âge )
A QUOI BON DE TELS EFFORTS ?
•Mackoby et Mnookin ( 1992 ) : sur un suivi longitudinal
de 3 ans , 56 % des enfants ne dormant pas chez leur
père avait perdu ensuite contact avec lui contre 1,6 %
chez ceux qui y dormaient . La résidence alternée
permet donc d'éviter la perte de la relation au père
•On peut évidemment considérer que la relation au père
n'est pas indispensable mais nous allons voir qu'elle a
tout de même son utilité
LA RESIDENCE ALTERNEE PROTEGE AUSSI L'ENFANT
Une étude C.van Pévenage portant sur 29 jeunes femmes
âgées de 18 à 23 ans qui ont toutes vécues une séparation
parentale de 0 à 12 ans montre qu'aucune des jeunes
femmes ayant vécu en résidence alternée ne développe
pas de relation d'emprise à la mère ( phantasme d'être »
tout pour la mère « ) alors que celle-ci apparaît dans 80 %
des cas dans le groupe en résidence principale maternelle
EN GUISE DE CONCLUSIONS
1 -SORTIR DES PREJUGES « il est dans l'ordre des choses
que le père ne s'occupe pas de son enfant bébé ( ) C'est
lorsque l'enfant a atteint l'âge de la marche ( 18 mois) que les
hommes normalement virils commencent à s'occuper de lui .
Ceux qui s'occupent des bébés sont en grande partie
marqués de féminité et pour ainsi dire jaloux que ce soit les
mères les porteuses « ( F. Dolto , quand les parents se
séparent , Page 53
2 - VERIFIER LA METHODOLOGIE
Les recherches dans ce domaine sont très difficiles à mener
d'où la tentation de prendre les cas qu'on vous offre ( biais
de sélection )
La causalité en matière de psychologie est rarement
unifactorielle donc :
•Une seule VI ne suffit pas ( ex : dormir chez le père )
•Une seule VD ne suffit pas non plus ( ex : l'attachement )