Utilisation d`une automobile par les employés
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Utilisation d`une automobile par les employés
TAX ALERT Partager maintenant Juillet 2015 Utilisation d’une automobile par les employés Bob Boser, CPA, CA, est un associé du Collins Barrow de Red Deer. Il est fréquent qu’un employé soit tenu par son employeur de se servir d’une automobile dans le cadre de ses fonctions. Le plus souvent, l’entreprise fournira une automobile à l’employé ou versera un montant à ce dernier pour l’utilisation de son propre véhicule. Les options qui suivent présentent différentes conséquences fiscales pour l’employeur et l’employé. Voiture personnelle de l’employé Bon nombre d’entreprises préfèrent payer leurs employés pour qu’ils utilisent leurs propres voitures. S’ils sont basés uniquement sur les kilomètres parcourus pour affaires, les paiements versés à l’employé pourront être déduits par l’employeur et considérés comme une franchise fiscale, pourvu qu’ils ne dépassent pas les taux prescrits fixés annuellement par l’Agence du revenu du Canada. Pour les déplacements effectués dans l’une des provinces canadiennes, les taux pour l’année 2015 sont de 0,55 $ par kilomètre pour les 5000 premiers kilomètres parcourus — calculés sur la base de l’année civile et non sur celle de l’exercice de l’employeur — et de 0,49 $ pour chaque kilomètre supplémentaire. (Pour les déplacements effectués dans l’un des territoires, les taux sont plus élevés de 0,04 $.) Si l’employé est remboursé pour le stationnement, les frais de péage ou de traversier, ou encore, pour l’assurance supplémentaire exigée par l’employeur, ces paiements feront également partie de l’indemnité exonérée d’impôts. Les taux prescrits tiennent compte des principaux éléments des coûts rattachés à la propriété et au fonctionnement d’une automobile, y compris la dépréciation, le financement, l’assurance, le carburant, l’entretien et l’immatriculation. Dans certains cas, les coûts réels peuvent être plus élevés que les taux prescrits, notamment lorsque l’automobile de l’employé consomme plus de carburant que la normale, ou quand la nature du déplacement (haut kilométrage ou activité significative hors route) affecte la valeur résiduelle de l’automobile, ce qui cause une dépréciation supérieure à la normale. Dans de tels cas, l’employé peut demander — et l’employeur peut accepter de payer — un taux plus élevé. Si le taux est raisonnable dans les circonstances, le montant versé à l’employé sera toujours considéré comme une indemnité exempte d’impôts, mais l’employeur sera contraint de déduire le taux prescrit. Pour simplifier la tenue de compte mensuelle, l’ARC permettra les paiements fondés sur une estimation mensuelle des kilomètres à parcourir avec une révision en fin d’année, une fois que les distances totales pour l’année sont connues. Si le paiement versé à l’employé n’est pas uniquement basé sur les kilomètres parcourus pour affaires (telle qu’une allocation forfaitaire mensuelle), le paiement sera déductible pour l’employeur, mais sera imposable pour l’employé et ajouté à son revenu d’emploi pour l’année en cours. Les paiements sont considérés comme des gains ouvrant droit à pension en vertu du Régime de pensions du Canada (RPC) et comme une rémunération assurable en vertu de l’assurance-emploi (AE). L’employeur est tenu de faire les retenues et les versements nécessaires aux fins de l’impôt sur le revenu, du RPC et de l’AE. Si les paiements qui lui ont été versés sont inclus dans son revenu d’emploi, l’employé peut avoir droit à une déduction pour ses frais d’automobile réels. Pour ce faire, il doit obtenir le formulaire T2200 auprès de son employeur attestant qu’il a été tenu d’utiliser son automobile dans l’exercice de ses fonctions. Lors de la préparation de la déclaration de revenus pour l’année, l’employé peut demander une déduction pour la portion professionnelle de ses frais d’automobile totaux durant cette période (le kilométrage Page 1 TAX ALERT Partager maintenant Juillet 2015 Utilisation d’une automobile par les employés parcouru aux fins d’affaires divisé par le kilométrage total). Pour appuyer ces frais, l’employé doit maintenir un registre détaillé de ses déplacements personnels et professionnels au cours de l’année, en plus de conserver les copies de tous ses reçus de dépenses. Véhicules fournis par l’employeur Par ailleurs, l’entreprise peut choisir d’être responsable des coûts rattachés à la propriété et au fonctionnement d’un véhicule, qui est ensuite mis à la disposition de l’employé. L’employeur peut déduire la totalité des frais liés à la propriété et au fonctionnement de l’automobile. (Il peut y avoir des restrictions sur les déductions pour amortissement ou les déductions pour les frais de location de certaines voitures classées comme des véhicules de tourisme.) L’automobile sera utilisée par l’employé dans l’exercice de ses fonctions, mais dans de nombreux cas, elle sera également utilisée à des fins personnelles. À tout le moins, l’automobile servira fréquemment pour les déplacements entre le domicile et le lieu de travail, ce que l’ARC considère comme un usage personnel. Pour assurer que, dans de tels cas, les employés ne reçoivent pas un avantage en franchise d’impôt, il existe un vaste ensemble de règles portant sur le calcul de l’indemnité qui leur est versée et sur la façon d’ajouter celle-ci à leur revenu d’emploi. ▪▪ Les frais pour droit d’usage — Si l’employeur possède le véhicule, les frais sont calculés selon un pourcentage du coût initial de l’automobile (2 % par mois, pour chaque mois où l’automobile est mise à la disposition du salarié, pour un maximum de 24 % pour l’année). Si l’automobile est louée, les frais sont calculés en fonction des 2/3 du coût de location mensuel pour les mois durant lesquels l’automobile est mise à la disposition de l’employé. Si les kilomètres parcourus à des fins personnelles durant l’année sont moins de 20 004, une réduction des frais pour droit d’usage peut être réclamée. ▪▪ L’avantage relatif aux frais de fonctionnement — Ce frais kilométrique est calculé selon les kilomètres parcourus à des fins personnelles au cours de l’année. Pour l’année 2015, le taux a été fixé à 0,27 $ par kilomètre. L’employé peut également choisir d’utiliser 50 % des frais pour droit d’usage si l’usage personnel de l’automobile est inférieur à 50 %. ▪▪ Si, au cours de l’année, l’employé rembourse à l’employeur tous coûts liés à l’utilisation de l’automobile, le montant remboursé réduira le total des frais pour droit d’usage et de l’avantage relatif aux frais de fonctionnement pour être inclus dans le revenu de l’employé. L’indemnité totale de l’employé sera imposée selon son taux marginal d’imposition. En conséquence, les économies d’impôt réalisées à la suite du remboursement seront moindres que les fonds utilisés et il y aura un coût net déboursé par l’employé. ▪▪ L’avantage total de l’utilisation de l’automobile fournie par l’employeur est considéré comme un gain ouvrant droit à pension admissible pour le RPC, mais pas comme une rémunération assurable aux fins de l’assurance-emploi. L’employeur est tenu de faire les retenues et les versements nécessaires pour l’impôt sur le revenu et le RPC. ▪▪ Comme dans le cas de l’utilisation de son automobile personnelle, l’employé est tenu de maintenir un registre détaillé de ses déplacements personnels et professionnels au cours de l’année. Minimiser les conséquences fiscales Prendre la décision à savoir si l’employeur ou l’employé devrait fournir l’automobile peut être difficile. D’un point de vue financier et fiscal, les parties chercheront à minimiser l’indemnité imposable Page 2 TAX ALERT Partager maintenant Juillet 2015 Utilisation d’une automobile par les employés pour l’employé, le coût total pour l’employeur et les exigences de tenue de compte pour les deux. La pratique générale dans l’industrie est de prendre en considération les facteurs pertinents afin que la décision ne mette pas l’employeur dans une situation désavantageuse lors du processus d’embauche. Il existe de nombreuses stratégies qui peuvent aider à minimiser les conséquences fiscales. Véhicules fournis par l’employeur ▪▪ Examiner les options pour réduire la disponibilité de l’automobile, par exemple, en exigeant qu’elle demeure sur les lieux de l’entreprise les week-ends ainsi que lorsque l’employé est en voyage d’affaires et en vacances. Une diminution des périodes de disponibilité permettra de réduire les frais associés au droit d’usage. ▪▪ Si l’employeur fournit une automobile qui date de plusieurs années, les frais pour droit d’usage sont basés sur le coût initial de l’automobile. Envisager une vente et une cessionbail pour remplacer le coût initial plus élevé utilisé pour le droit d’usage par un coût de location inférieur basé sur la valeur actuelle de l’automobile. Si l’automobile n’a pas de dettes, cela peut aussi constituer une source de fonds de trésorerie pour l’employeur. ▪▪ Pour les véhicules loués, envisager des baux de plus longue durée afin de réduire le coût de ceux-ci et les frais pour droit d’usage des employés. ▪▪ Réduire la conduite personnelle de l’employé. S’il effectue des visites d’affaires sur le chemin du travail, il transforme ce qui serait autrement un déplacement personnel en déplacement d’affaires. Si l’employé a une autre automobile, l’automobile lui appartenant doit être utilisée autant que possible à des fins personnelles. Voiture personnelle de l’employé ▪▪ Maximiser les déplacements d’affaires de l’employé. S’il effectue des visites d’affaires sur le chemin du travail, il transforme ce qui serait autrement un déplacement personnel en déplacement d’affaires. Si l’employé possède une deuxième automobile, qu’il utilise cette dernière à des fins personnelles autant que possible afin d’augmenter, en terme de pourcentage total, l’utilisation professionnelle de l’autre automobile. ▪▪ Si l’employé achète une nouvelle voiture, envisager que l’employeur fournisse un prêt sans intérêt ou à faible taux d’intérêt égal au taux prescrit afin de faciliter l’achat de l’automobile. L’employé sera réputé avoir reçu un avantage imposable sur le prêt égal à la différence entre le taux prescrit (actuellement de 1 %) et le taux pratiqué sur le prêt. Si le taux prescrit est inférieur au taux d’intérêt que l’employé aurait payé sur le financement autrement obtenu, l’employé aura droit à une indemnité libre d’impôt égale à cette différence. ▪▪ Si l’employé reçoit un paiement de l’employeur qui sera imposable et qu’il est en mesure de demander une déduction pour les frais réels, il devrait considérer de financer l’achat de l’automobile. Une partie de cette dette sera déductible, tandis que les intérêts sur les autres dettes (comme une hypothèque ou une carte de crédit) ne le sont pas. Contactez votre conseiller Collins Barrow pour obtenir plus d’informations et pour vous aider à gérer les conséquences de l’utilisation de véhicules à des fins professionnelles. Bob Boser, CPA, CA, est un associé du Collins Barrow de Red Deer. Page 3