augmenter sa production pour améliorer son revenu

Transcription

augmenter sa production pour améliorer son revenu
ELEVAGE LAITIER
AUGMENTER SA PRODUCTION
POUR AMELIORER SON REVENU
Notre région connaît depuis quelques années une restructuration rapide de la production, il s’en
suit un développement conséquent de nos élevages en même temps qu’une sous réalisation
chronique de l’ordre de 20% du quota. De ce fait, les libérations de litrage sont particulièrement
importantes et la possibilité est donnée à chacun de produire selon sa volonté.
Sur le plan collectif, produire sa référence permet de maintenir une densité, une ambiance laitière
génératrice de dynamique et un volume suffisant pour assurer à terme la pérennisation de
l’ensemble des acteurs sur le territoire.
Sur le plan individuel, produire sa référence permet d’être éligible par rapport aux attributions de
référence supplémentaire, mais aussi de diluer les charges de structure en vue d’améliorer la
rentabilité de l’exploitation.
Chaque producteur est amené à se demander s’il doit produire davantage pour conforter le revenu
de l’exploitation sans oublier de prendre en compte les évolutions induites sur le travail, la gestion
des grands troupeaux, le système… Selon les situations des exploitations, les moyens de
production à mettre en œuvre seront très différents. Dans quelle mesure ai-je intérêt à intégrer
cette démarche ? Quels bénéfices puis-je en retirer ?
Pour répondre à ces questions, nous avons simulé une augmentation de quota de 100 000 litres de
lait dans une exploitation type du Sud Aquitaine (voir page suivante) avec différents niveaux
d’investissements nécessaires afin de produire le quota, respecter le bien être animal et les
contraintes environnementales réglementaires.
Cheptel
"Sans
investissement"
Extension
bâtiment
Stockage
déjections
Logettes
Salle
de traite
Coût
investissement
/ 1000 L
supplémentaires
0€
0€
0€
0€
0€
0€
19 500 €
0€
0€
0€
0€
195 €
non amortissables
"Extension bâtiment"
0€
26 600 €
subvention
25%
6 500 €
0€
0€
22 €/an
pendant 12 ans
"Aménagement
66 logettes"
0€
0€
10 400 €
13 200 €
subvention
25%
0€
17 €/an
pendant 12 ans
19 500 €
26 600 €
subvention
25%
0€
10 000 €
subvention
25%
195 €
non amortissables
+ 32 €/an
pendant 12 ans
"Achat 13 VL"
"Achat 13 VL
+ Extension bâtiment
+ Salle de traite
10 400 €
Dans chacune de ces hypothèses, nous avons étudié l’incidence en pourcentage par rapport au
revenu disponible du cas type, qui est de 12 617 €, de 3 niveaux de prix du lait (300, 319 et 350
€/1000L) et de prix du maïs consommation (10, 15 et 20 €/Qt).
Juin 2011
Cas type
Bovin Lait-Maïs en zone
favorable du Sud Adour
 1 famille
 1.5 U.T.H
§
Les vaches reçoivent une ration plat unique maïs ensilage + foin acheté
toute l’année. Seules les génisses pâturent des parcelles à faible potentiel.
Le foin de graminées pour les génisses est produit sur l’exploitation.
§
Les animaux sont en stabulation libre, la paille de litière est achetée à
l’extérieur.
§
Le maïs ensilage représente 65% de la SFP.
Les rendements
·
Prairie
20%
60 ha de SAU
dont 34 ha de SFP
- 22 ha maïs ensilage
- 12 ha prairies
dont 26 ha de maïs grain
Maïs
grain
43%
Maïs
ensilag
e
37%
Prairie
7,5 TMS / ha
Maïs ensilage
Maïs grain
14,4 TMS / ha
80 qx / ha
Chargement 2,52 EVL / ha de SFP
Répartition du rendement de la prairie
au cours de l'année (7,5 T de MS)
production de MS (kg/jour/ha)
· 53 vaches à 7 500 litres
400 000 L de lait à 40 g TB et 32 g
TB
· 25 % de renouvellement
· Taux de mortalité des veaux 5 %
· Intervalle vêlages 410 jours
70
60
50
40
30
20
10
0
Jan
Fev
M ar
Avr
M ai
Jui
Jui
Ao u
Sep
Oct
Hypothèses de prix
Calendrier Alimentaire
2 kg de foin
14 kg de Maïs ensilage
Lait ( / 1000 litres)
319 €
Vaches de réforme
Veaux de 8 jours
650 €
130 €
Maïs grain / T
Tourteau de soja
150 €
345 €
VL 18 / T
Foin de luzerne / T
244 €
160 €
65 €
Paille / T
01/01
01/03
01/06
No v
01/10
31/12
Résultats économiques (après application nouvelle PAC au 1er janvier 2010)
Marge cultures 14 820 €
Marge atelier laitier 66 000 €
dont MB ha SFP 1 942 €
Marge brute globale 103 510 €
Charges de structure 98 000 €
Primes PAC 22 670 €
MB lait/PB lait 47 %
MB globale/PB global 53 %
Charges structures/PB global 50 %
MB vache 1 239 €
MB 1000 litres 165 €
EBE 39 516 €
Revenu disponible 12 617 €
Revenu disponible/PB global 7 %
EBE/PB global 20 %
Juin 2011
Dec
PRIX DU LAIT ET MAITRISE DES INTRANTS
POUR INVESTIR SEREINEMENT
1) Evolution des résultats avec un prix du lait variable de 300 à 350 €/1000L
EVOLUTION REVENU DISPONIBLE en % / Cas type
Prix du lait variable
Avec un prix du maïs
consommation à 15 €/Qt, seule
l’hypothèse « sans
investissement » est rentable
quelque soit le prix payé du lait
à partir de 307 €/1000L. Dès
qu’il y a investissement, la
rentabilité passe par un prix du
lait minimum de 319 €/1000L.
Si l’investissement est plus
important (animaux + bâtiment
+ salle de traite), le prix du lait
nécessaire pour maintenir le
revenu disponible à 12617€ est
de 325 €/1000L.
R.D. cas type 12 617 €
Prix maïs 15 €/Qt
Sans investissement
3
Achat 13 vaches
-14
Investissement bâtiment
37
21
-10
Aménagement logettes
-45
-43
-9
-25
-5
Prix du lait 300 €/1000 L
73
25
-5
Achat 13 vaches
+ investissement bâtiment
+ salle de traite
90
78
30
83
45
15
35
Prix du lait 319 €/1000 L
55
75
95
Prix du lait 350 €/1000 L
2) Evolution des résultats avec un prix du maïs consommation variable de 10 à 20 €/Qt
Prix du lait 319 €/1000 L
EVOLUTION REVENU DISPONIBLE en % / Cas type
R.D. cas type 12 617 €
Prix maïs variable
Sans investissement
11
Achat 13 vaches
-5
37
21
Aménagement logettes
4
Achat 13 vaches
+ investissement bâtiment
+ salle de traite
-35
-50
-40
Prix maïs 10 €/Qt
-30
-20
-9
-10
45
25
-1
Investissement bâtiment
62
50
26
55
17
0
Prix maïs 15 €/Qt
10
20
30
40
50
60
70
Dans nos systèmes de
polyculture-élevage, le
revenu disponible est lié au
lait mais également aux
cultures de vente et
principalement au maïs
consommation. Les
modifications importantes et
rapides de la conjoncture sur
le maïs grain influencent
fortement les résultats
économiques des
exploitations.
Prix maïs 20 €/Qt
Quelque soit le prix du maïs consommation, dans le cadre d’un investissement limité, le
développement de la production laitière est toujours intéressant économiquement (graphique 1),
mais plus aléatoire dans le cadre d’un investissement important. La variation du prix du maïs
consommation ne fait qu’amplifier les résultats.
Ces conclusions sont réalisées à partir du cas type précédent, (marges et coûts de production)
pour l’année 2010. Elles sont à adapter en fonction de la situation de chacun :
Les résultats économiques 2010 par 1000 litres de lait
(chaque ligne doit être prise isolément)
Prix du lait
MB/1000 L
% MB/PB
Coût de
Production
1000 l
dont
Mécanisation
1000 l
dont
Bâtiment
1000 l
Résultats
faibles
Moyenne –
Ecart type
Résultats
moyens
Résultats
optimisés
Moyenne
+ écart type
301
129
37
317
165
45
333
202
53
592
505
418
124
105
72
53
38
25
-
-
les élevages dont les résultats sont
optimisés (20 % des éleveurs) avec
par rapport à la moyenne, une marge
d’atelier supérieure de 37 € par 1000
litres et un coût de production
inférieur de 87 € par 1000 litres,
assumeront normalement
l’investissement
les élevages dont les résultats sont
faibles (20 % des élevages) avec une
marge pour 1000 litres de 129 € et
un coût de production de 592 €, ne
sont pas en mesure de faire face à
l’investissement. Pour ce faire, une
modification des pratiques en vue
d’améliorer la rentabilité est
obligatoire
Juin 2011
AUTRES CONSEQUENCES
DE L’AUGMENTATION DU LITRAGE
Augmentation du temps de travail
Une augmentation de cheptel de 18EVL (13VL + renouvellement de 4 à 5 génisses / an) entraîne
une augmentation du travail d’astreinte à hauteur de 558 heures/an (31h/an/EVL), soit 1/3 d’UMO
salariée. Attention de conserver une cohérence entre les équipements et le cheptel de manière à
garder des conditions de travail d’astreinte satisfaisantes. L’optimisation du travail est à
rechercher, en particulier au niveau de l’installation de traite, dont un équipement de deux postes
supplémentaires, pour un coût annuel de 800 à 1000€, est de nature à améliorer notablement la
qualité de vie.
Le maïs ensilage supplémentaire nécessaire à l’alimentation du troupeau est obtenu en substitution
du maïs consommation, ce qui n’entraine pas de modification du temps de travail saisonnier.
Adaptation du système fourrager
Le système fourrager n’est pas modifié. Il s’agit d’adapter les surfaces (maïs, sorgho BMR et herbe)
pour garder le même niveau d’intensification, au détriment des surfaces en cultures de vente.
Produire la totalité de sa référence dans de bonnes conditions économiques
La réalisation de la totalité de sa référence permet de diluer les charges de structure. L’incidence
positive sur le revenu ne se fera qu’en continuant de maîtriser les charges opérationnelles et
notamment le coût alimentaire.
Transition nécessaire pour la mise en place du projet
Anticiper les réformes et/ou les ventes de génisses prêtes à vêler ou de génisses de 3 mois pour
l’élevage afin d’avoir suffisamment de renouvellement pour éviter d’acheter des animaux. Ainsi la
charge d’achat de cheptel n’est pas nécessaire.
Implanter les surfaces en maïs ensilage ou sorgho BMR nécessaires pour nourrir le cheptel
supplémentaire. En effet, les variétés de maïs ensilage et de maïs grain pour la vente ne sont pas
les mêmes. Des maïs avec des taux d’amidon plus faibles et une digestibilté plus importante sont
des caractéristiques essentielles des maïs ensilage pour assurer un bon état sanitaire du troupeau.
Entrer dans la démarche AREA pour subventionner les investissements en bâtiment.
Faire un avenant aux installations classées si nécessaire.
CONCLUSION : PRODUIRE UN MAXIMUM DE LAIT AU MEILLEUR COUT
Produire plus de lait est un des leviers pour augmenter sa productivité et son revenu.
Il s’agit de produire sa référence dans les meilleures conditions économiques
possibles par :
le choix du système fourrager : dans le cas général, l’autonomie fourragère
est à rechercher au même titre que la qualité sanitaire des rations .
Conjoncturellement, des opportunités d’achat de fourrage peuvent se
présenter, celle-ci sont examiner au cas par cas,
la maîtrise des intrants sur ce système et notamment le coût alimentaire,
voire des charges de mécanisation.
Dans notre région, les systèmes fourragers sont facilement adaptables. En fonction de
la conjoncture, l’éleveur peut utiliser les surfaces en culture de vente pour
l’alimentation du troupeau sous forme d’herbe ou de céréales auto-consommées.
Juin 2011