max rockatansky

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max rockatansky
100 icônes badass du cinéma
Les années 70
• David Mikanowski •
MAX Interprété
ROCKATANSKY
par Mel Gibson
• Les films: Mad Max (1979), Mad Max 2, le défi (The Road Warrior, 1981) •
Mad Max : Au-delà du dôme du tonnerre (Mad Max Beyond Thunderdome 1985) •
• Réalisés par George Miller •
M
ad Max, premier du nom,
a failli ne jamais sortir en
France. Heureusement,
après trois ans d’interdiction, ce film “ixé” pour
violence débarque enfin
sur les écrans en janvier
1982, amputé de sept
minutes trente ! À l’époque, les distributeurs français pensent intituler le film… “ Matière hurlante ”.
Grâce au changement de gouvernement et suite
au succès de Mad Max 2 en août 1982, Mad Max
ressort en version intégrale dès janvier 1983. Ce
long métrage, au budget de 350 000 dollars, est
hélas toujours interdit aux mineurs (ce qui contribue
à établir sa réputation). Âgé seulement de 12 ans,
je désespère de voir un jour cette série B furieuse
et paroxystique, ce fleuron de l’Ozploitation, qui
“ attire voyous et délinquants. ” Je tente de m’infiltrer dans une salle de banlieue, mais la caissière
du cinéma me refoule à l’entrée, après avoir contrôlé ma carte d’identité. J’enrage d’autant plus que
j’ai déjà vu Mad Max 2 plusieurs fois de suite
quelques mois auparavant (cette suite n’a écopé
que d’un simple avertissement).
Une affiche, c’est la promesse d’un rêve. Et la
tagline de Mad Max disait : “ Quand la violence
s’empare du monde, priez pour qu’il soit là… ”. Et
moi aussi j’ai prié, prié, pour découvrir ce road
movie mythique. Hélas, ce sont mes parents qui
s’en sont mêlés en demandant au responsable de
leur vidéoclub de NE PAS ME LOUER CE FILM
ULTRAVIOLENT ! Autant dire que le guerrier de
la route était devenu mon Arlésienne. Ma quête du
Graal. Un pur fantasme. Une dangereuse obsession.
Un jour d’été, profitant que mes vieux étaient
partis en vacances, j’ai réussi à me procurer en
douce une vidéocassette Warner en VF qui proposait une version intégrale – mais Pan & Scannée
(recadrée) – du film australien. Le soir, seul à la
maison, j’enclenche, tout tremblant, la VHS dans
le lecteur et j’attache ma ceinture de sécurité. Autant vous dire que je n’ai pas été déçu.
Dans un futur proche, des bandes de motards
font régner la terreur. Tout de cuir vêtu, Max, un
flic pur et dur, les traques au volant de son Interceptor, un bolide noir aux huit cylindres en V (une
Ford Falcon XB Coupe 351, avec compresseur et
moteur modifié qui suce de la nitro !). Mais les
punks font cramer son meilleur ami, Jim Goose,
puis écrasent sa femme et son enfant en bas âge.
Anéanti, le policier bascule dans la folie meurtrière.
Les mains crispées sur le volant de son V-8, il
élimine méthodiquement tous les membres du
gang. Sa vengeance sera terrible. Il n’y a guère qu’à
Johnny the Boy (qui ressemble étrangement à Sid
Vicious, le bassiste des Sex Pistols) qu’il laissera le
choix : bruler vif ou se couper la cheville avec une
scie ! Badass or not ?
J’ai entendu des réflexions imbéciles sur l’idéologie douteuse du premier Mad Max, que certains
ont vite taxé de film fasciste prônant l’autodéfense
et l’apologie de la violence. Son réalisateur, George
Miller, se défend : “ Il n’y a quasiment pas une
goutte de sang dans mon film. Tous les effets violents ont été réalisés au montage. Ici, la violence
est davantage psychologique ”. Étudiant en médecine, puis interne aux urgences d’un hôpital de
Melbourne, Miller était en contact quotidien avec
les accidentés de la route. “ Il y a en Australie une
civilisation de l’automobile comme aux États-Unis
celle de l’arme à feu. C’est un pays avec un taux
impressionnant de morts par accident de voiture.
Et Mad Max est un spectacle qui a la force d’impact d’un car crash. ” On voit d’ailleurs dans le
film des cascades automobiles qui ne respectent
guère les codes de sécurité les plus élémentaires
(un cascadeur l’a d’ailleurs payé de sa vie).
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