Unité 776 au format PDF - Solidaires Finances publiques
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NUMERO 776 DU 19 février 2002 L’UNITÉ I U SN L’hebdomadaire du Syndicat National Unifié des Impôts Dans ce n° 776 Et si le printemps était précoce ?... n Préparer l’action nationale p. 4 n Qualifications 2002 p. 8 n Formation professionnelle p. 10 n La retenue à la source p. 12 n Le dossier «primes» p. 15 Brèves... Brèves... Brèves... n Vesoul : propos incendiaires Face à un début d’incendie suite à un court-circuit, et après avoir entendu crier «ça va sauter !» par deux employés municipaux en train de creuser une tranchée sous ses fenêtres, un agent de Vesoul, responsable de la sécurité incendie à son étage, a fait immédiatement évacuer ses collègues. Tout aurait pu s’arrêter là, les pompiers ayant maîtrisé rapidement le feu, mais c’était sans compter sur l’intervention du DSF venu sur place enguirlander notre camarade, l’accusant d’avoir affolé tout le monde pour rien, lui reprochant d’avoir détalé comme un lapin et finissant par lâcher que si sa manière de réagir ne s’améliorait pas il finirait par décompter de sa prime de rendement le coût du stage sécurité-incendie qu’il venait de suivre. C’est ce même DSF qui avait accusé ses vérificateurs d’être «à temps partiel illégal», c’est le même aussi qui avait claironné que si un vérificateur ne rappelait pas, en droits simples, le montant de son salaire brut annuel, il valait mieux qu’il quitte la brigade. Le premier principe de précaution en Haute-Saône paraît être, pour assurer sa sécurité, de faire taire la voix de son maître ! n Domaines : le repli Deux textes visant les missions domaniales ont été publiés en fin d’année 2001 et ils altèrent tous les deux les valeurs du service public qui paraissent pourtant si chères à notre directeur général. Le premier, c’est l’article 23 de la loi du 11 décembre qui supprime l’obligation de visa des Domaines lors du dépôt des actes notariés concernant l’acquisition d’un bien immobilier par une collectivité territoriale ou l’un de ses établissements publics. Désormais seule suffira une délibération avec demande d’avis aux Domaines, lesquels seront considérés comme ayant délivré un accord tacite après le délai d’un mois. Le deuxième c’est l’arrêté du 17 décembre qui consacre un relèvement important des seuils de consultation obligatoire des Domaines lors des prises à bail ou des acquisitions immobilières. Pour le SNUI, ces deux modifications constituent des reculs et des dangers pour les collectivités locales. L’administration de son côté n’a pas perdu de temps, une note interne du 20 décembre a délivré les nouvelles consignes alors même que le décret d’application de la loi n’était encore qu’en préparation. Certains DSF, par ailleurs, ont compris le sens du vent et envisagé la suppression de postes d’inspecteurs des Domaines pour cette année 2002. n Mutualité Française : signez la pétition ! Le SNUI n’est pas favorable aux réductions et crédits d’impôt, il le rappelle dans chacune de ses conférences de presse. Mais, quand les menaces sur le mouvement mutualiste se précisent, quand on prétend que Bruxelles a le droit de mettre fin à un mouvement historique, quand on sait que les compagnies privées d’assurance sont déjà en train de séduire les jeunes pour les écarter des mutuelles, il ne faut pas faire la fine bouche. Il faut essayer d’utiliser toutes les armes possibles pour sauver sa peau et dans ce sens la décision de la Mutualité Française d’utiliser le champ fiscal pour se protéger doit être soutenue. Signez la pétition que fait circuler la MAI au nom du mouvement mutualiste tout entier. 2 — L’Unité n° 776 du 19/02/2002 7 MARS: AG, motions au DGet au ministre 11 MARS: Grève et installation de l’action dans la durée Dans les pages qui suivent, nous poursuivons notre Tour de France des réformes engagées et nous entamons aussi une nouvelle rubrique : celle des actions syndicales déclenchées en réplique. Déjà, dans notre dernier numéro, nous avons expliqué la nécessité d’une action nationale : — pour remettre en place de solides garanties de gestion, — pour stopper le jeu de Lego sur les structures, contraindre à une négociation sur le rapprochement CDI-Recettes et les autres réformes projetées, — pour faire payer 10 ans d’extension des compétences jamais pris en compte. C’est en mars qu’il faut déclarer le conflit ouvert, et c’est même précisément le 7 mars, un jeudi, que le SNUI et les syndicats de la DGI souhaitent une réunion des assemblées générales de services pour vraiment démarrer le 11 mars un mouvement de grande ampleur. Les coups sont trop nombreux, la grogne est partout, il faut lui donner une expression nationale et durable. DERNIÈRE MINUTE : LA NOTATION RÉFORMÉE Au Conseil Supérieur du 12 février, le ministre de la Fonction Publique a fait passer plusieurs projets de décrets, dont la sortie au J.O. est prévue pour avril 2002. Parmi ces textes figurent la réforme de la notation dont nous vous avons parlé dès notre n° 771 du 11 décembre et le compte épargne-temps. Trois fédérations de fonctionnaires ont voté pour le nouveau texte sur la notation (l’UNSA, la CFTC et la CGC), trois ont voté contre (FO, la CGT et la FSU), la CFDT s’est abstenue. En balance depuis 1991, cette réforme risque donc de nous éclater au nez avant les échéances électorales et c’est un peu plus de pouvoirs qu’on va donner aux managers pour que ceux-ci décident de nos parcours de carrières au gré de leurs humeurs. Editorial Porto Alegre : 2 - Bercy : 0 Lors du deuxième forum social mondial, l’argentin Adolfo Perez Esquivel, prix Nobel de la paix, a évoqué la question des droits de l’homme. Dans d’autres conférences, d’autres thèmes ont été traités aussi essentiels que le commerce mondial, le contrôle des capitaux, la dette des pays pauvres, l’eau bien commun de l’humanité, les pratiques démocratiques, la fiscalité comme instrument de répartition des richesses. Bref, de beaux sujets, 113 pays représentés, et des intervenants de haut niveau. Certains s’intéressent à Porto Alegre, Bercy l’ignore. Nulle escouade d’inspecteurs des finances pour écouter, voir et tenter de comprendre d’autres conceptions que celles considérées comme les évidences libérales qui nous sont assénées en permanence. Personne pour ouvrir les yeux sur la dimension sociale. Pourtant, le «bench marking» dont on nous rebat les oreilles ne consiste pas uniquement à faire semblant de découvrir ailleurs les idées que l’on a déjà et que l’on souhaite mettre en place chez soi ! Il consiste également à s’ouvrir au pendant de ses certitudes, par exemple dans un forum social mondial. Le séminaire sur la fiscalité aurait été instructif pour une délégation du ministère puisqu’il a mis en évidence que la retenue à la source, dans sa version libérale, conduit à surimposer les revenus du travail et à exonérer «en douce» les revenus des capitaux. Le tout en réduisant le nombre de tranches d’imposition pour tendre vers la proportionnalité. Or, on ne serait pas surpris de voir surgir en France des projets accommodés à cette sauce-là et nous parlons de ça en page 12. Les inspirateurs de ce genre de réformes inclinent à considérer les positions du SNUI comme conservatrices, voire archaïques. En réalité nous avons été perçus à Porto Alegre comme modernes et progressistes. C’est pour nous l’essentiel. «Un autre monde est possible». Ce slogan du forum social mondial recèle probablement une part d’utopie, mais c’est celle qui met les cœurs et les têtes en mouvement en vue de libérer les énergies autant que les peuples. Quant aux gestionnaires perpétuels du raisonnable et de leur pensée unique, leur surdité et leur aveuglement les conduisent à l’impasse. En 2003, le SNUI sera présent au troisième forum social mondial, qu’en sera-t-il des locataires de Bercy ?... L’Unité n°776 du 19/02/2002 — 3 Action MARS APPROCHE, PRÉPARONS L’ACTION Le dessin de notre «une» le suggère, en réplique aux offensives de Bercy, les premières fleurs d’action ont fleuri ça et là, et début février la sève revendicative a commencé à recirculer dans les services de la DGI. Sous l’impulsion de militants à même d’expliquer la globalité des projets de réforme et leur nocivité, il est désormais possible d’envisager une mobilisation nationale. Dans les pages qui suivent, nous complétons le Tour de France des changements programmés (entamé dans notre dernier numéro) et nous publions aussi une première liste des mobilisations les plus récentes. Pour le SNUI, le projet syndical est clair : • montrer, et montrer encore, les liens entre tous les bouts de changements touchant les structures, les méthodes de travail, les règles de gestion des agents et expliquer qu’en un rien de temps c’est une autre DGI qui sera notre employeur, • mettre en débat les ripostes possibles et élaborer les revendications indispensables pour sauvegarder le service public et notre statut de fonctionnaires. Une intersyndicale pour agir Parce que de nombreux projets en cours vont chambouler en profondeur les conditions de travail, les méthodes d’évaluation de ce travail et, en bout de course, les conditions de déroulement des carrières, il faut réagir et réagir vite. L’année 2001 n’a consisté qu’en un changement de stratégie des responsables et les objectifs de 2000, même très éclatés, sont toujours terriblement présents. Par ailleurs, une évidence crève de plus en plus les yeux : 10 ans d’efforts incessants d’adaptation, 10 ans d’accroissement des qualifications n’ont pas été payés par le moindre vieux franc. C’est inacceptable ! Ce constat, les principales forces syndicales de la DGI le partagent désormais et les récentes réunions et discussions (autour du 8 février) ont conduit à converger vers une action à compter du 11 mars. Assemblées générales à réunir, utilisation de la campagne IR et de son créneau médiatique, nécessité d’agir dans la durée, tout cela est partagé et finalement peut être mis en forme comme nous l’avons déjà précisé en page 2 : — 7 mars : • réunion des assemblées générales, • interpellation du Directeur Général et du Ministre sur les grandes revendications et les atteintes aux garanties de gestion (demande de négociations). — 11 mars : • grève et mise au vote de sa redonduction • mise en débat des initiatives pour la développer. Les enjeux de l’action Les fatalistes penseront que, la période électorale approchant, rien de conséquent ne doit être entrepris à ce moment de l’année. Faux ! Pendant les séances du cirque médiatique des présidentielles les travaux vont continuer à Bercy, et il ne faut pas perdre de vue que pour notre DGI 2002 va être l’année de renégociation du contrat triennal avec la direction du Budget. Il va donc être excessivement important de se faire entendre sur tous les grands contentieux qui vont de l’emploi aux qualifications, en passant par les méthodes de travail et les méthodes de gestion des personnels. L’action de l’an 2000 avait sensiblement amendé la version Beaufret du 1er contrat triennal et sauvé un nombre conséquent d’emplois, l’action 2002 doit s’assigner, au moins, les mêmes objectifs en mettant sans aucun doute beaucoup plus l’accent qu’il y a deux ans sur le management et les flexibilités de gestion qui menacent jusqu’à notre identité de fonctionnaire. Nous ne cessons de le répéter, et nous l’avons encore minutieusement expliqué dans notre dernier numéro, le dialogue est au degré zéro, les projets de réforme tendent tous vers la mise en place d’un service public au rabais et la destruction de l’esprit même du statut général des fonctionnaires est également un objectif. Tout pue le faux et l’artifice dans ce qui nous est officiellement annoncé sous couvert de modernité. L’ARTT va nous placer sous davantage de contraintes (temps gagné chèrement payé), les concentrations-fusions annoncent des suppressions de postes et de sites à moyen terme, le management est synonyme de mise au pas totale de la «ressource humaine». Ce qui a été entrepris à la Poste ou à la SNCF est maintenant tenté au coeur même de l’appareil d’Etat et nous appelons pour cela au réveil général : — pour sauver notre conception démocratique de l’administration, — pour sauver notre propre peau, — pour empêcher, tous et vite, que cette réforme de l’Etat ne constitue un gigantesque recul. Tous ensemble, pour arrêter les dégâts 4 — L’Unité n° 776 du 19/02/2002 NATIONALE Le Tour de France des réformes... et des actions ! Nous poursuivons dans les deux pages ci-après le travail entrepris dans notre dernier numéro et même s’il s’agit d’un tableau très schématique il nous paraît très éclairant sur un point : la nécessité de crier tous ensemble «STOP» pour mettre fin à une offensive beaucoup plus globale et cohérente qu’elle n’en a l’air. A ajouter à la liste du n° 775 PROVINCE Les réformes envisagées Calendrier-observations ARDECHE 3 sites avec formule B pour CDI-Recette. Séparation gestion/expertise pour les IFP d’Aubenas avec intégration du SGDP et de la TP dans la gestion. Suspension réforme CDI/ Recette sur Aubenas car projet immobilier important à financer. Suppression du mouvement complémentaire C au niveau local. 1 site en 2002, les autres en 2003/2004 ARDENNES Vouziers et Fumay : Formule B. DSF envisage l’ouverture des services le samedi matin. 1/09/2002 AVEYRON Formule B sur Decazeville et St Affrique. Millau : séparation gestion/expertise. Dès 2002 CHARENTE Formule A 2 sur Angoulême et Cognac. Formule B sur les 3 autres résidences. Audience le 12/02/2002 CHARENTEMARITIME Formule B envisagée par le DSF pour 4 sites (avec RP 1). Formule A envisagée sur autres sites. Pas de CTPD sur le sujet. Pôle enregistrement à La Rochelle. Délai à voir après réunion du DSF et du DI HTE-GARONNE Le nouveau directeur place ses espoirs dans la formule 3 encore en expérience et considère les formules labellisées par la DG comme étant «transitoires» (nous aussi !). Audience le 12/02/2002 INDRE-ETLOIRE Tours et Chinon : schéma A 2. Amboise : formule A 2 ou formule B. Loches : formule B. Refus important des contrôleurs de participer aux groupes de travail qui doivent rendre des propositions au DSF avant le 1/03/2002. ISERE La Mure : formule B. Grenoble, la Tour du Pin, Vienne, Vercors : schéma A 2. Pôle enregistrement à Grenoble. Fort mécontentement des agents. Fin 2002, début 2003. JURA 4 sites prévus en formule B. HMI : mécontentement des agents. 2 sites au 1/09/2002, 2 pour 2003 HAUTE-LOIRE Brioude : formule B. Yssingeaux : formule A 2. Le Puy : formule A 1 Probablement au 1/09/2002 MOSELLE Chateau-Salins, Hayange : formule B, le plus rapidement possible. Metz : formule A avec suppression de la FP et de certaines IAD en 2002. Graves dérapages dans la gestion de l’ARTT et horaires variables : refus autorisations d’absences, congés, avis défavorable sur temps partiel. Fusion des CDIF de Metz en projet NIEVRE 3 CDI en formule B De mars à fin 2002 PAS-de-CALAIS Saint-Pol et Lillers : formule B. Formule A schéma 2 pour les autres sites. La DSF souhaite aller très vite pour terminer courant 2003. Restructuration totale des services de direction avec implantation d’un 6ème directeur divisionnaire. Si crédits suffisants, réforme serait «bouclée» fin 2002 L’Unité n° 776 du 19/02/2002 — 5 Action MARS APPROCHE, PRÉPARONS L’ACTION A ajouter encore à la liste du n° 775 Les réformes envisagées Calendrier-observations BAS-RHIN Strasbourg : formule B sur 3 sites extérieurs et 1 formule A 2. HAUT-RHIN La DSF regrette la formule B, mais souhaite la généralisation de la formule A 2 CTPD avant l’été pour mise en place en sept. 2002 ILE-DE-FRANCE PARIS-CENTRE Réforme prévue mais contours non dédinis. Au 1/09/2002 YVELINES Mantes, Rambouillet et Les Mureaux : formule A 2 au 1/06/2002. Houilles, Plaisir et Poissy : formule A 2 en 2003. Pôle gestion commun à St Quentin avec fusion des 2 recettes au 1/06/2002. Idem pour Versailles et St Germain en 2004. Echelonnement de 2002 à 2004 ESSONNE Des réunions ont commencé à Evry autour de la formule A 2 rejetée fortement par les agents. Un audit est lancé sur la validité du découpage actuel des secteurs d’assiette afin d’évaluer sa pertinence et de proposer un schéma d’organisation dégageant des moyens pour le contrôle et l’accueil. Hts-de-SEINE SUD Généralisation dans 7 CDI des cellules TP avec intégration des SGDP. Dans les autres, la TP est gérée soit par les IFP (3 CDI), soit par les FE/FP (1 CDI) VAL-de-MARNE Formule A 2 sur toutes les résidences. Questionnaires aux agents sur les modalités de mise en place. HMI mobilisatrices Centre d’appels de Lille : conit, discussions bloquées Dès qu’il a été question d’installer un centre d’appels à la DGI, le SNUI a tiré la sonnette d’alarme sur les conditions de travail qui ne pouvaient que s’avérer difficiles dans ce genre de structure. Or, dans les diverses discussions qui ont eu lieu, l’administration a toujours refusé d’aborder correctement deux gros sujets : les indemnités correspondant aux sujétions très particulières, les horaires de travail. Malgré une grève suivie à 100 % le 6 décembre par les agents du centre de Lille, la réunion du 5 février 2002 n’a permis d’entendre qu’une phrase stupéfiante du représentant de la Direction Générale, du genre : «revoyez vos prétentions à la baisse et on pourra discuter !» Il faudrait donc que les agents des CAT (de Lille aujourd’hui, de Nancy et Rouen demain) se satisfassent d’un régime de primes «direction» avec un léger boni, mais assorti des entretiens pour savoir s’ils font toujours l’affaire (et de l’interdiction de muter si on tient vraiment à eux), du management, des horaires très particuliers et autres contraintes. Côté ARTT, la Direction Générale n’a pas hésité à se payer les services d’un consultant externe pour imposer finalement le système de la saisonnalité (période haute - période basse) dans le cadre des 1600 heures (pas question de retenir les 1480 heures réclamées par les agents de Lille !). Le SNUI ne se résigne pas, il appelle les agents de Lille à poursuivre leur action, expérimentateurs de modernité, ils ont un message fort à délivrer à tous leurs collègues sur les évolutions des métiers de la DGI. 6 — L’Unité n° 776 du 19/02/2002 CDI-RECETTE : Le régime «sec» L’administration impose un élargissement de compétence pour les futurs agents affectés en CDIrecettes ou en recette élargie, mais elle refuse de moderniser les régimes indemnitaires. Or, ce n’est pas la garantie de la rémunération individuelle pendant 3 ans qui va permettre de reconnaître les qualifications et la technicité exigées. n Pas de revalorisation pour les agents exerçant actuellement en recette alors qu’ils seront contraints d’être polyvalents, voire polycompétents. n Perte sèche, pouvant aller jusqu’à plus de 1 000 €, pour de nombreux contrôleurs aujourd’hui en CDI, mais demain dans un poste comptable (tout comme pour de nombreux ACA aujourd’hui au SGDP). Voici quelques exemples calculés sur une base annuelle : — Contrôleur principal d’un CDI avec 67 IFDD passant en régime recette : perte 371,66 € (2 437,93 F) — Contrôleur 2ème classe d’un CDI avec 67 IFDD passant en régime recette : perte 1 063,78 € (6 977,94 F) — Contrôleur 2ème classe Ile-de-France avec 33 IFDD passant en régime recette : perte 46,04 € (302 F) — Cadre C Ile-de-France d’un CDI (heures sup + NBI) en régime recette : perte 141,07 € (925,36 F) NATIONALE Les premières actions surgissent ... CALVADOS A l’occasion de la visiste du directeur venu leur annoncer la fusion de leurs services, les agents de Trouville étaient en grève à 100 % le 24 janvier, manifestant ainsi leur forte opposition. De surcroît, le DSF a refusé de recevoir les syndicats ! COTE-D’OR La DSF veut tester la formule 3 sur Dijon avec pôle gestion de 40 agents (SGDP, IFP, TP, Recette). Pétition marquant l’opposition à cette réorganisation qui n’a ni visibilité, ni pertinence et qui n’apporte pas de réponse à la gestion de la mission de recouvrement. Les agents rappellent qu’ils n’ont pas été consultés. Le SNUI et la CFDT se sont prononcés contre l’expérimentation. FINISTERE Malgré l’opposition des agents, le directeur a décidé d’élargir les horaires d’ouverture des recettes de 16 h 15 à 16 h 30. En réaction immédiate, les agents cessent le travail à 16 h 15 depuis le lundi 4 février 2002. Les organisations syndicales ont appelé tous les agents du département à s’engager dans cette grève et ont demandé audience au directeur. Le mouvement est suivi à plus de 50 %. LOIRE Que ce soit à Roanne ou à Feurs, les agents rejettent massivement et l’expérimentation du module 3, et la fusion CDI-Recettes. Après les pétitions et référendums, c’est par une lettre ouverte au Ministre qu’ils ont décidé d’intensifier leur action qui gagne l’ensemble du département. Les agents de Roanne étaient en grève vendredi 8 février 2002 à plus de 80 %. LOIRE— ATLANTIQUE Suite à l’annonce particulièrement volontariste du directeur de proposer la candidature de SaintNazaire à l’expérimentation du module 3, la réaction des agents ne s’est pas faite attendre : l’intersyndicale a organisé un référendum sur le sujet et 58,92% ont voté contre l’expérimentation, 25% pour, 16,08% sans opinion. LOT Réunis en HMI le 4 février à Cahors, les agents du Lot ont exprimé leur ras le bol de la course aux indicateurs et de la mise en place de l’ARTT sans emploi. Ils ont décidé d’un arrêt de travail d’1 Heure vendredi 8 Février : Cahors 43,22 %, Figeac 62,50 % (ancien site expérimentateur CDI/RECETTE), Gourdon 73,08 %. YVELINES Boycott des réunions et grève massivement suivie le jour des visites du DSF : Les Mureaux, le 5/02, 100 % en IFP, 50 % en Recette. Poissy doit suivre (chiffres non communiqués). CTPD musclé prévu mi-mars. DEUX-SEVRES La parution d’une note sur les horaires variables a suscité la colère des agents de Niort. Considérant cette note comme une série d’attaques personnelles, tous les agents du CDI étaient en grève le 31 janvier 2002. Ils tenaient également par cette action à manifester leur opposition à la pratique de «l’ensilage» des déclarations. DGE Pour la deuxième fois en 1 mois, 70 % des agents de cette nouvelle direction étaient en grève le 29 janvier au sujet de la non-reconnaissance de leurs qualifications. CSI STRASBOURG Confrontés à de nombreuses difficultés liées à la réduction du nombre d’exploitations Médoc fiscal et à la réduction du nombre des CTA, les agents de la CTA de Strasbourg étaient en grève le 31 janvier et le 1er février. Ils ont suspendu leur mouvement suite à des avancées obtenues mais à confirmer. La reprise de l’action était tout de même envisagée le 8 février si l’administration n’apportait pas de réponses satisfaisantes et claires. Le 7 mars tous aux AG, le 11 mars, tous résolus à arrêter les dégâts ! L’Unité n° 776 du 19/02/2002 — 7 La gestion des agents QUALIFICATIONS 2002 : TOUJOURS En septembre 2001, la FSDU avait condamné l’absence d’annonce d’un plan de qualification pour l’année 2002. Le ministre avait décidé à l’époque de reporter les prises d’éventuelles décisions au premier trimestre 2002, après la réunion de différents groupes de travail chargés de débattre : — des mesures elles-mêmes à appliquer en 2002, — de l’évolution de la structure des emplois, — des outils à mettre en place pour accompagner cette évolution en matière de recrutement et de formation. La FDSU a mis à profit ces réunions pour porter les revendications des agents et formuler des propositions concrètes : accès à la catégorie A par la voie d’un concours interne spécial ouvert aux agents de catégorie B sur la base d’épreuves professionnelles, linéarité de carrière entre le grade d’ACA et d’ACAP 2, ouverture plus large pour l’accès au grade de contrôleur de 1ère classe et plus généralement au grade d’ACAP de 1ère classe et de contrôleur principal, évo- lution nécessaire et largement justifiée de la structure des emplois, élargissement des possibilités de promotion interne, mise au point de dispositifs exceptionnels de promotion au bénéfice de l’âge pour que tout agent puisse atteindre le grade terminal de son corps administratif lors de son départ à la retraite. Comment a-t-on répondu à tout cela à Bercy ? Après que le ministre ait différé sa prise de décision au CTPM de l’automne et après plusieurs réunions exploratoires, il était légitime de penser que les propositions de la DPMA comprendraient quelques avancées pour les agents, mais tel n’a pas été le cas. Au contraire, le document préparatoire à la réunion du 13 février traduisait un recul et pour la première fois depuis 10 ans, un plan ministériel était présenté en retrait par rapport au précédent. Quant aux dispositions concernant les recrutements futurs et la formation tout était flou et certains points apparaissaient même comme fortement condamnables. Le plan proposé pour 2002 • Les promotions de grade à grade : Les pyramidages des grades fixés par la Fonction publique sont dépassés au Ministère et les possibilités de promotions dépendent de volumes «dérogatoires» décidés chaque année par le ministre. Pour 2002, et pour l’avenir, la DPMA entend définir un taux de promotion (pourcentage d’agents promus par rapport aux agents promouvables) qui serait le critère de passage d’un grade à l’autre (le taux des passages d’une année serait relié au taux des années précédentes). Ce système n’est pas condamnable à première vue dans le sens où il peut garantir dans la durée un traitement équitable des agents en ligne, mais à la condition toutefois que les possibilités de promotions ainsi déterminées ne soient pas inférieures à l’évaporation naturelle constatée dans le grade (promotions, départs en retraite, etc...) Ce qui est contestable par contre, c’est la manière dont le fameux taux serait déterminé et surtout le niveau de ce taux. Expliquons-nous ! Pour 2002 et pour le futur, la DPMA a décidé de reconduire, pour chaque tablelau d’avancement, les taux de promotions ministériels moyens constatés au titre des années 1999, 2000 et 2001. La FDSU a très fermement condamné cette manière de voir, car cette méthode ne peut se traduire que par des reculs. D’une part, le taux moyen ministériel ne tient évidemment pas compte des situations spécifiques de chaque direction. D’autre part, le taux moyen sur trois années (1999, 2000 et 2001) ne peut être mathématiquement qu’inférieur à celui de 2001 puisque les plans de qualifications précédents avaient, et c’est la moindre des choses, vocation à améliorer la situation au fil des ans. Les volumes de promotion qui découlent de cette méthode sont donc en nette régression pour 2002 d’autant plus que l’ensemble des promotions décidé en 2001 n’a pas été pris en compte et qu’ainsi les taux les plus forts (et donc les plus avantageux) ont été minorés. Concrètement, pour la DGI, la situation est la suivante : — Taux moyens ministériels 1999 à 2001 : • Promotions à ACAP 2 : 40,2 % (contre 48,98 % à la DGI en 2001) • Promotions à ACAP 1 : 13,62 %(contre 16,19 % à la DGI en 2001) • Promotions à contrôleur de 1ère classe : 13,65 % (contre 16,24 % à la DGI en 2001). — L’application de ces taux aux agents promouvables donnerait les résultats suivants : • Promotions à ACAP 2 : 1 240 contre 1 847 en 2001, soit 600 promotions de moins (l’application du taux 2001 de la DGI autoriserait environ 1500 promotions). • Promotions à ACAP 1 : 1 430 contre 1 638 en 2001. • Promotions à contrôleur de 1ère classe : 588 contre 761 en 2001. Autre aberration à signaler : les perspectives d’accès au grade de contrôleur principal dans la mesure où le taux ministériel (2,78 %) n’est pas établi sur des bases sérieuses car les plans ministériels sont décidés à des dates qui n’autorisent pas leur prise en compte pour l’année considérée. C’est ainsi que le plan DSK pour 1999, 2000 et 2001 a été reporté d’une année. 8 — L’Unité n° 776 du 19/02/2002 La gestion des agents PAS DE DÉCISIONS ! Ainsi, les promotions autorisées pour la DGI en 2002 (675 promotions, dont 225 par tableau d’avancement et 450 par concours) ne sont qu’un effet d’annonce. La mécanique de recrutement a été lancée sans en tenir compte du fait des impératifs du calendrier d’organisation du concours et d’élaboration du tableau. Les promotions 2002 (510 au total) ont déjà été décidées et sont définitives, elles ne collent pas avec le plan ministériel ! En ce qui concerne l’accès à l’échelle 4 (grade d’ACA), 253 possibilités budgétaires sont dégagées pour la DGI, mais là encore elles ne seront pas toutes utilisées du fait des contraintes statutaires et du manque de volonté de faciliter la promotion des agents concernés. La FDSU a donc très fermement condamné les propositions de la DPMA en insistant notamment sur le fait qu’il était inacceptable de déterminer un taux basé sur une moyenne de trois années et sur une situation générale au Ministère (Finances et Industrie) sans tenir compte des situations propres à chaque direction. Le minimum du minimum aurait consisté à reconduire le taux constaté en 2001 dans chaque direction, le taux moyen ministériel 2001 pouvant être mis en oeuvre dans les seules directions où son application aurait été plus favorable. Par ailleurs, il est évident que la reconduction du taux de l’année précédente n’est en aucune manière de nature à améliorer la situation puisqu’il ne fait que conforter les blocages de carrières. C’est donc une augmentation sensible du taux qui a été exigée par la FDSU. • Les promotions de C en B et de B en A : Dans toutes les instances de concertation, il est régulièrement annoncé une évolution de la situation des emplois (répartition entre les catégories C, B et A) mais là aussi la concrétisation se fait attendre. La DGI compte actuellement environ 47 % d’agents C, 30 % d’agents B et 23 % d’agents A. Le SNUI et la FDSU revendiquent une évolution qui, à terme, se traduise par un équilibre entre les 3 catégories (un tiers pour le A, le B, le C, bien sûr sans diminution du volume global des effectifs et avec un plan de promotions internes). Le Ministère va dans le même sens lorsqu’il dit que les conditions d’exercice des missions se traduiront inéluctablement par une diminution du nombre d’agents C et une augmentation d’agents A, mais quand compte-t-il agir ? Dans le plan de qualification 2002, il n’est nullement tenu compte de cette tendance puisque la DPMA ne fait que reconduire purement et simplement les autorisations exceptionnelles décidées précédemment : + 223 promotions de C en B, + 130 promotions de B en A. Une bonne gestion prévisionnelle aurait dû, dès 2002, marquer un élargissement sensible de ces promotions de C en B et de B en A, ne serait-ce que pour tenir compte du temps nécessaire pour organiser les recrutements et les formations. La FDSU a donc jugé inacceptables ces propositions et elle a demandé au ministère de revoir sa copie. M. Pêcheur, président du groupe de travail et secrétaire général du ministère, s’est engagé à faire part à M. Fabius des positions des représentants du personnel. Des décisions devraient être prises d’ici la fin du mois de février. Recrutement et formation dans le futur Dans les dix années qui viennent, les nombreux départs à la retraite vont entraîner de facto une augmentation des recrutements dans l’ensemble des catégories. L’administration prévoit non seulement de ne pas remplacer nombre pour nombre les partants, mais en plus elle estime qu’il y aura une baisse sensible des candidatures aux emplois publics. Elle envisage donc, sous ce dernier prétexte, d’apporter des modifications sérieuses aux conditions de recrutement et de formation : nouvelle répartition des emplois offerts par la voie interne, la voie externe, et par liste d’aptitude ; mise en place de concours internes exceptionnels d’accès à la catégorie A ouverts aux agents de catégorie C ; ouverture des concours internes à l’ensemble de la Fonction Publique d’Etat ; recours aux prérecrutements. La FDSU a réaffirmé que, pour l’accès à la catégorie A, les véritables «viviers de compétences» se trouvaient au sein de la catégorie B. Elle a donc plaidé pour la mise en place d’un concours interne spécial (ouvert aux contrôleurs avec épreuves professionnelles). La FDSU ne s’est pas déclarée favorable à l’ouverture des concours internes à l’ensemble de la Fonction Publique et pas davantage à la promotion directe de C en A. En effet, la véritable promotion interne fondée sur l’expérience professionnelle doit s’organiser de C en B et de B en A. Sur ces aspects-là, imaginons un instant ce que deviendrait l’égalité d’accès aux emplois publics dans le cas, par exemple, d’un concours interne A à affectation régionale Ile-de-France, ouvert aux agents C sur diplômés de l’ensemble de la Fonction Publique d’Etat ?... Concernant les dispositifs de formation, il est évident que l’administration compte réaliser des économies et a une vision très utilitariste. Il faudra sur ce point se montrer très vigilants et demeurer dans la ligne adoptée le 25 janvier lors d’un groupe de travail ministériel très conflictuel (cf. notre article page 10). Sur ces sujets, le Ministère organisera de nouvelles réunions avec les fédérations, dans le but de prendre des décisions d’ici le mois de juillet.... L’Unité n° 776 du 19/02/2002 — 9 La gestion des agents FORMATION : UNE CHARTE SUR UN TOIT BRÛLANT ! Le 25 janvier 2002, les organisations syndicales du MINEFI étaient conviées à un groupe de travail pour essayer de les conduire à la signature d’une charte ministérielle de la formation. Il s’agissait d’une réunion de plus inscrite dans la continuité de travaux amorcés au printemps et à l’automne 2001. En novembre, la FDSU avait formulé de nombreuses observations sur la méthode et sur le fond du dossier au regard du projet de charte élaboré par la DPMA et elle avait notamment indiqué qu’il lui semblait prématuré de définir de grandes orientations en matière de formation sans avoir avancé concrètement sur le plan de requalification des emplois annoncé en octobre 2001 par Laurent Fabius. Notre fédération avait aussi souhaité que dans le préambule de la charte soit réaffirmé le principe d’une fonction publique de carrière et que soit réintroduite dans les objectifs prioritaires la dimension de «promotion sociale des agents». Lors du groupe de travail du 25 janvier, la FDSU a constaté que certaines des ses observations avaient été retenues dans la rédaction du nouveau projet, mais la tonalité du dossier restait la même. Ne voulant absolument pas être associée à une labellisation d’une charte bien trop peu ambitieuse pour les agents et pouvant devenir une arme de déréglementation en matière de gestion des ressources humaines (une de plus), notre fédération a décidé, après en avoir informé les autres organisations syndicales, de suspendre sa participation au groupe de travail. Aujourd’hui, la FDSU considère que l’administration doit offrir aux agents des orientations et des garanties claires, notamment en matière : • de formation initiale non axée sur la définition d’un profil, • de formation initiale identique pour l’ensemble des stagiaires quel que soit le cursus personnel ou professionnel, • de préparation aux concours favorisant équitablement les chances en matière de promotion sociale, • de neutralité de l’entretien formation, entretien qui ne doit pas être utilisé par le chef de service notateur comme un élément d’évaluation et d’affectation, • de non utilisation de la formation en ligne (e-formation) en substitution de formations animées, soit localement, soit dans les centres nationaux de formation, par des formateurs physiquement présents, • de maintien du droit individuel des agents à bénéficier d’une formation continue de qualité, tant sur les matières professionnelles que sur la culture générale, • d’organisation des actions de formation sur le temps de travail, • de moyens alloués à la formation, • de compensation de l’absentéisme lié à la formation (des créations d’emplois sont toujours indispensables), • de formations adaptées techniquement pour les agents handicapés y compris en cours de carrière, • de préparation de qualité pour les formateurs avec la définition d’un statut du formateur prévoyant des droits et garanties. FLORE : PAS SANS DANGER ! Pour la FDSU, la formule utilisée par Laurent Fabius dans son discours du 12 septembre 2000 («la formation doit être au service d’une stratégie globale...») n’était pas neutre et les dispositifs aujourd’hui mis en place visent à utiliser la formation pour «formater» les agents en fonction de missions définies comme prioritaires avec à la clé une politique d’objectifs. Donner aux chefs de service des outils nouveaux en matière d’évaluation et de notation des personnels en mesurant l’impact des formations sur la manière de servir, simplifier les formations initiales et réorienter les formations continues dans une optique «profil», tout cela se dessine clairement. Bien entendu, les formations initiales demeurent plus adaptées à la prise de fonction sur le premier poste qu’à l’acquisition d’une formation de haute technicité préparant l’agent à un déroulement de carrière. En clair, l’administration estime à demimot qu’une direction ayant envoyé un agent suivre une formation doit pouvoir bénéficier d’un retour sur investissement le plus rapide possible. Par son départ du groupe de travail, la FDSU a voulu clairement condamner la stratégie globale de l’administration qui recherche à enfermer les agents dans la spirale infernale «coût - évaluation - rendement profil - carrière à géométrie variable - gestion à la tête du client». Avec la mise en place de l’application FLORE, les questionnaires d’évaluation des stages de formation qui étaient traditionnellement anonymes sont devenus nominatifs. Sous prétexte de contraintes bureautiques, l’administration a intégré un suivi personnalisé de la formation professionnelle et elle peut ainsi mesurer, individuellement et globalement, l’intérêt stratégique des stages. L’évaluation intervient soit immédiatement en fin de stage, c’est l’évaluation à chaud, soit en différé après quelques semaines de pratique, c’est l’évaluation à froid. L’évaluation à froid concerne les agents ayant participé à une session de formation, mais elle s’adresse aussi au chef de service de l’agent. Pour le SNUI, cette évaluation nominative pose problème ! En effet, l’agent devant se prononcer sur des questions très ciblées (comme : «à votre avis ce stage vous permettra-t-il de mieux exercer votre métier») ou sur des questions liant formation et exercice des missions, il sera tentant pour les chefs de service et les directeurs de procéder ultérieurement à des analyses nominatives sur l’adéquation «formation-rendement». Pour le SNUI, il est nécessaire de manier avec la plus grande prudence les fiches d’évaluation de tous les stages. 10 — L’Unité n° 776 du 19/02/2002 La gestion des agents CONCOURS «RIF» ou «NATIONAL» ?... Désormais, tous les candidats aux concours A, B et C de la DGI doivent opter lors de leur inscription, soit pour les épreuves du «concours national à affectation nationale», soit pour les épreuves du «concours national à affectation régionale Ile-de-France». Dans les deux cas les épreuves sont identiques mais, par contre, suivant l’option retenue, les conséquences sur le parcours de carrière sont loin d’être neutres. Il faut bien considérer d’une part que les agents des deux concours demeurent en concurrence pour une affectation à Paris ou aux alentours, d’autre part que les contraintes du concours RIF sont inacceptables (règles d’affectation moins favorables, obligation à résidence, bonifications moins intéressantes pour une mobilité ultérieure). De toute façon, pour le SNUI, les concours RIF ne constituent pas la solution pour réduire la mobilité des agents dans et autour de la capitale. C’est en termes de logement, d’indemnités, de conditions de travail qu’il faut raisonner. Le SNUI demande très clairement l’abandon pur et simple de cette dualité des recrutements (il a d’ailleurs toujours manifesté son opposition au dispositif, depuis les premières discussions sur le sujet en 1997-1998). Pour bien comprendre les difficultés inhérentes au système, nous publions ci-après un tableau explicatif des «options» offertes. Catégorie C Contrôleurs issus du CIS Concours national à affectation nationale Concours national à affectation Ile-de-France Classement des lauréats • Affectation possible : — en province — en Ile-de-France. Pour les affectations en Ile-de-France, interclassement avec les lauréats du concours RIF dans la limite des affectations offertes pour la RIF. Affectation obligatoire en région Ile-de-France sur la base d’un interclassement entre les lauréats des concours. Interclassement par ordre de mérite entre les deux listes de lauréats • Mutation possible au bout d’un an. • Bonification d’ancienneté de 3 ans accordée aux agents ayant séjourné 5 ans sur une même résidence d’Ilede-France. • Obligation de rester 3 ans sur la résidence de 1ère affectation (l’arrondissement pour Paris) et 5 ans sur le département d’affectation. • Bonification d’ancienneté d’un an après séjour de 5 ans sur une même résidence de la RIF. Pour les affectations et les mutations ultérieures, mêmes dispositions que pour la catégorie C (cf. ci-dessus). Pour les affectations et les mutations ultérieures, mêmes dispositions que pour la catégorie C (cf. ci-dessus). Pour les affectation en RIF, à rang égal, les lauréats du concours RIF bénéficient d’une priorité. Les lauréats du concours RIF sont, à rang égal, prioritaires sur les lauréats du concours national. Contrôleurs des concours externe et interne normal Pour les affectations et les mutations ultérieures, mêmes dispositions que pour la catégorie C (cf. ci-dessus). Pour les affectations et les mutations ultérieures, mêmes dispositions que pour la catégorie C (cf. ci-dessus). Inspecteurs externe ou interne Mêmes dispositions que les agents B et C, mais délai de séjour minimum de 18 mois. Pour les affectations et les mutations ultérieures, mêmes dispositions que pour la catégorie C (cf. ci-dessus). Interclassement par ordre de mérite entre les deux listes de lauréats Classement unique sur les bases du contrôle des connaissances Classement unique sur les bases du contrôle des connaissances L’Unité n° 776 du 19/02/2002 — 11 Fisca lité LA RETENUE À LA SOURCE : FAUX Débat récurrent, l’instauration en France de la retenue à la source comme mode de prélèvement de l’impôt sur le revenu, rejaillit dans l’actualité à la faveur de la campagne électorale. Une période de confrontation de programmes politiques, dont la fiscalité ne peut bien évidemment être absente, ouvre toutes sortes de perspectives. Mais de quoi s’agit-il au juste de débattre ? S’agit-il de réformer le mode de recouvrement de l’impôt ou d’entreprendre, sans trop l’afficher, une réforme fiscale de bien plus grande ampleur tendant à affadir l’impôt progressif ? Pour le SNUI, une fois de plus, il apparait que certains abordent des sujets de fond par le petit bout de la lorgnette ou souhaitent lancer quelques «ballons d’essai» par des annonces à l’emporte-pièce pour tester les réactions dans divers milieux. FAUX DÉBAT ! Tout d’abord, il semble utile de rappeler qu’actuellement le taux de recouvrement spontané de l’impôt sur le revenu avoisine les 98 % et cela peut s’interpréter comme l’un des premiers indicateurs quand nos grands décideurs déclarent leur attachement au «civisme fiscal» . Alors pourquoi faudrait-il aujourd’hui réformer quelque chose qui, somme toute, fonctionne bien ? Mais pour faire moderne bien sûr ! En effet, les principaux arguments mis en avant par les défenseurs d’un prélèvement à la source s’articulent autour de l’«exception française» au sein de l’Union Européenne, et de la nécessité de simplifier les obligations des contribuables. «On est les seuls !» Certes, au sein de l’Europe des Quinze, la France est à ce jour le seul pays qui ne pratique pas le prélèvement à la source, mais il est d’autres domaines qui font de chacun des quatorze autres pays des exceptions et, pour autant, ils ne sont pas systématiquement jugés archaïques. La fiscalité en elle-même revêt déjà tant de disparités persistantes d’un Etat-membre à l’autre que ce seul argument de «l’exception» est vraiment de peu de poids. En ce qui concerne le motif de la simplification des obligations des contribuables, il convient de rappeler (outre le taux de recouvrement spontané) que le système de la mensualisation a été adopté par un peu plus de 50 % de nos concitoyens pour procéder à la liquidation de l’impôt dû. Si l’on s’arrête un instant sur ce point il faut alors porter un éclairage plus complet sur la spécificité française, bien réelle celle-là aussi, en matière d’impôt sur le revenu. En effet, sur 31 millions de foyers fiscaux, 15 millions sont imposables et parmi ces derniers, donc, «seulement» 50 % ont opté pour un prélèvement mensuel. En examinant encore de plus près on constate que ces 50 % se situent aux deux extrémités de l’échelle des revenus. Pour les contribuables les plus modestes, il semble assez compréhensible qu’un étalement dans le temps de versements 12 — L’Unité n°776 du 19/02/2002 réduits ne soit pas une option attractive. En revanche, en ce qui concerne le faible taux de mensualisation chez les détenteurs de hauts et très hauts revenus, les raisons sont bien évidemment autres. La principale explication réside sans doute dans le fait qu’ils demeurent convaincus que le paiement par tiers provisionnels permet d’optimiser la rentabilité des placements financiers correspondant à l’impôt non déboursé au mois le mois, placements préservés jusqu’à la date ultime de paiement de l’impôt. Où est la demande ? … En tout état de cause, ce constat général traduit finalement le peu d’intérêt de nos concitoyens pour une liquidation toujours plus anticipée de leur impôt. A ce sujet, nous rappellerons un sondage dont le 11ème rapport du Conseil des Impôts se faisait l’écho en 1990, qui soulignait que les «principaux avantages» prétextés par les tenants du prélèvement à la source (meilleure gestion du budget, plus de simplicité, caractère indolore de l’impôt) n’étaient signalés que par à peine 20 % des personnes sondées. Il faut souligner enfin que l’on ne peut pas parler du prélèvement à la source en laissant penser que les pays qui le pratiquent à travers le monde ont adopté un modèle unique. Il faut aussi souligner que la structure budgétaire de ces divers pays est souvent très différente. Cela implique donc des réflexions plus importantes que celle qui se résumerait à simplifier à l’extrême le recouvrement de l’impôt, et à ce propos il faut dénoncer l’idée reçue selon laquelle la retenue à la source ferait disparaître ipso-facto l’obligation de remplir une déclaration annuelle, fusse-t-elle «préremplie». La déclaration «express» a été écartée par M. FABIUS en 2000 par manque de fiabilité des fichiers informatiques, mais le projet pourrait bien rejaillir en 2003 ou 2004, ce qui mettrait plus de piquant dans les débats sur la retenue à la source. Alors, ne faut-il pas chercher ailleurs les véritables motivations de ce coup de sonde lancé à quelques encablures des prochaines échéances électorales ? … DÉBAT OU VRAIE RÉFORME ? … Aborder le sujet de la retenue à la source en comparant notre système fiscal à celui de nos voisins européens, nécessite de «poser sur la table» tous les termes du débat. Et on risque alors de s’apercevoir très vite qu’en arrière-plan se profile la vraie question : celle de l’atténuation de la progressivité de l’impôt pour, là encore, aller dans le sens du vent dominant. NE CHERCHE-T-ON PAS À ESTROPIER L’IMPÔT PROGRESSIF ? Instaurer demain un prélèvement à la source sans modifications importantes de la structure de l’impôt sur le revenu ne nous apparaît ni faisable, ni raisonnable. La spécificité française dans ce domaine c’est d’abord la place de l’impôt sur le revenu dans la structure des prélèvements obligatoires. Ainsi, il semble utile de noter (à partir des chiffres de 1999 de l’OCDE) que la part des impôts directs sur les revenus et bénéfices représente en France 24 % des prélèvements obligatoires, alors qu’il en représente 29,8 % en Allemagne, 39 % au Royaume-Uni, 41,1 % en Suède et 49,5 % aux Etat-Unis ! Qui le sait ? Qui le dit ? Par ailleurs, «l’exception française» se caractérise par l’existence coordonnée du foyer fiscal, du quotient familial, «d’abattements à la base» (10 et 20 %), de déductions spéciales tenant compte de situations spécifiques, mais également de déductions de charges et de réductions d’impôt multiples et variées qui «personnalisent» l’imposition. Parmi ces particularités certaines sont génératrices d’injustices, mais d’autres, par contre, contribuent à la progressivité de l’impôt et si le SNUI préconise depuis des années la disparition de diverses niches fiscales, il défend aussi, avec fermeté, toutes les dispositions permettant d’accroître la progressivité, gage de plus de justice. Alors, à nos yeux, de nombreuses questions doivent être insérées dans le débat lancé sur la retenue à la source. Que veut-on faire demain de l’impôt sur le revenu ? Veut-on le rendre plus productif et mieux réparti ? Comment va-t-on préserver le principe de progressivité ? Peut-on transformer «techniquement», demain, tous les ingrédients de cette progressivité en un paramètre unique sous forme d’un simple pourcentage de prélèvement à effectuer par l’employeur sur le salaire versé chaque mois ? La chose apparaît comme un challenge informatique utopique pour notre MINEFI et il y a bien de la simplification sauvage dans l’air ! Cela nous amène immédiatement à nous poser la question de la «privatisation» du recouvrement en confiant le rôle de collecteur de l’impôt aux employeurs. Ces derniers sont-ils d’ailleurs disposés à assumer cette charge demain ? Le fameux rapport LEPINE a suffisamment vilipendé le coût de gestion de l’impôt par l’administration fiscale pour qu’aujourd’hui le SNUI pose la question de la réaction qu’auront le MEDEF et les autres organisations représentant les entreprises. Ils ne manqueront pas sans doute de réclamer des «compensations fiscales» pour assurer l’encaissement et le reversement des contributions prélevées auprès de leurs salariés. Quel coût indirect pour l’Etat, et donc pour les contribuables, représentera l’allégement de charges ainsi éventuellement consenti ? Par ailleurs, il n’est pas inutile de s’interroger sur les conséquences, en cas de défaillance de l’employeur (redressement ou liquidation judiciaire), et le fait de concentrer sur un débiteur unique (l’entreprise) le risque de non recouvrement de l’impôt peut constituer une source non négligeable de pertes de recettes pour l’Etat. Et l’égalité des citoyens devant l’impôt ? . La retenue à la source peut apparaître «aisée» en ce qui concerne les salariés mais elle n’est pas concevable pour les professionnels non-salariés (BIC, BNC, BA) qui autodéclarent leurs revenus annuellement. De même, certaines catégories de revenus ne pourront pas être soumis à un prélèvement à la source, tels que les revenus fonciers ou revenus de capitaux mobiliers, notamment. Ces dernières questions ne sont pas sans intérêt lorsqu’on sait, par exemple, que les 30 000 foyers fiscaux les plus riches (+ de 1 400 000 F) ont un revenu (en 1995) composé à 30 % de revenus de capitaux mobiliers, à 20 % de bénéfices non-commerciaux et à 6,4 % de revenus fonciers. Sans avoir, bien évidemment, évoqué tous les aspects du sujet, le SNUI souhaite mettre en évidence le fait que le débat sur la retenue à la source mérite un peu plus que des incantations modernistes des thuriféraires de la simplification (affichée comme étant à elle-seule une réforme fiscale). A ce sujet nous nous souviendrons de la polémique qui nous avait opposés à M. SAUTTER concernant la simplification du droit de bail qui s’était finalement conclue par la suppression de l’impôt lui même. Sans user de ce parallèle réducteur, il semble utile de poser clairement la question de l’avenir de l’impôt sur le revenu en mettant nos concitoyens en garde contre le fait de le rendre «indolore». Rendre insensible le concept de contribution solidaire consentie de manière responsable, c’est laisser la place au système de la proportionnalité (de type TVA ou CSG), souvent inflationniste en terme de pression fiscale et qui favorise et accentue les inégalités entre les citoyens. L’Unité n°776 du 19/02/2002 — 13 La vie des agents Les gardiens-concierges, victimes de la nouvelle gestion publique Les gardiens-concierges ont eu la très désagréable surprise d’apprendre début janvier que la pratique de l’auto-remplacement était supprimée. Suite à des bruits, le SNUI est intervenu auprès de la DGI, le 27 décembre, et il a découvert que de nouveaux dispositifs de remplacement les week-ends allaient être proposés. En clair, les gardiens concierges seraient victimes de la loi organique du 1er août 2001, relative aux lois de finances, loi qui ne permettrait plus de cumuler l’auto- remplacement et la concession du logement. Le SNUI a tout mis en œuvre pour essayer d’enrayer cet état de fait en demandant dès le 28 décembre la tenue d’un groupe de travail le plus rapidement possible, sachant qu’un manque de rémunération allait très vite se faire sentir chez les collègues. Ce groupe de travail s’est tenu le 29 janvier dernier. Quatre gardiens concierges adhérents du SNUI assistaient à ce groupe de travail aux côtés des responsables du Bureau National. Assurer la permanence du gardiennage Le SNUI a rappelé que le système d’auto-remplacement avait résolu un grand nombre de problèmes pour l’administration et les agents pendant de nombreuses années. Il a aussi rappelé que cette nouvelle mesure était mise en place brutalement et sans aucune concertation avec les agents. Le syndicat a proposé que l’auto-remplacement reste en l’état, mais il s’est heurté à un mur sous des prétextes juridiques et l’administration a proposé plusieurs pistes de réflexion : • le remplacement par un proche du gardien concierge les week-ends et les jours fériés, • le système d’heures supplémentaires (25 heures maximum par mois). Ces 25 heures supplémentaires seraient réparties par tranches de 6 heures par week-end avec une mission de surveillance et de gardiennage à assurer pendant ce laps de temps. Le reste du week-end, le gardien concierge serait libre de sortir sans qu’il y ait un autre remplaçant, ce qui va poser le problème de la sécurité des locaux. Ces pistes, si elles constituaient un mieux par rapport à la perte sèche de revenus initialement prévue, n’étaient pas pour autant acceptables. Le SNUI a proposé que les heures supplémentaires soient toutes payées en tarif de nuit et surtout que la situation individuelle des gardiens concierges soit examinée au cas par cas (difficultés financières importantes). La Direction Générale a précisé que ce dispositif serait attaché à la personne et au site et ne serait maintenu que 3 ans au maximum. Le gardien concierge qui obtiendrait une mutation perdrait le bénéfice d’un système finalement très précaire (qui ne s’appliquerait pas en tout état de cause à tout nouveau gardien sur un site). Les 25 heures supplémentaires ne couvrant pas la perte du pouvoir d’achat, le syndicat se battra en outre pour que ce dispositif ne soit pas attaché à la personne et au site et qu’il n’y ait pas de date limite d’application. Les autres contentieux opposant les gardiens à la DG. Un autre sujet a été évoqué le 29 janvier, celui des loges des remplaçants, inexistantes sur de nombreux sites. En effet pour 472 logements de gardiens concierges, il n’y a que 232 loges de remplaçant actuellement. Après de nombreuses demandes du SNUI, la Direction Générale va faire un état des lieux des loges, mettre le PBO à jour, mais il est bien évident qu’elle ne va pas se lancer dans des travaux importants s’il n’y a pas d’action syndicale déterminée. Elle préfère investir dans la télésurveillance ! Le SNUI est également intervenu sur les conditions de travail et les fonctions des gardiens et une nouvelle fois il a démontré que le PBO de 2000 n’était pas respecté ou appliqué partout. De nombreux débordements sont constatés sur l’ensemble du territoire (amplitude horaire et pause non respectées, exécution de tâches administratives à plus de 50 % …). S’agissant de l’ARTT, les gardiens concierges ont le choix entre les 4 modules. Ce choix doit être discuté avec le chef de service, et s’il y a un désaccord, les débats doivent avoir lieu en CTPD ou CTPS. S’agissant des missions de veilleurs de nuit et de la mise en place de l’ARTT, le décret du 25/08/2000 prévoit pour eux une durée hebdomadaire de présence au travail de 50 heures équivalente à une durée hebdomadaire de travail de 38h30. Pour les veilleurs de nuit, l’auto remplacement n’est plus possible non plus et cela entraîne également une perte de salaire conséquente pour eux. L’administration n’avait pas vu le problème ! Pour le SNUI, cela est scandaleux. Le SNUI a demandé la réunion d’un nouveau groupe de travail sur les conditions de travail et les missions des gardiens concierges et veilleurs de nuit. Celui-ci devrait avoir lieu au cours du 1er semestre, mais d’ici là les gardiens sont invités, comme les autres agents, à construire une solide mobilisation unitaire au mois de mars. Seule l’action permettra d’arrêter les coups bas. Personnels BERKANI et ARTT La question de l’ARTT pour les personnels BERKANI a été évoquée le 29 janvier ; la situation se présente ainsi qu’il suit : - les agents travaillant à temps complet passent de 39 heures à 35 heures. S’ils ont l’obligation de travailler 39 heures, les heures comprises entre 35 et 39 seront payées en heures supplémentaires. Pour les agents qui cumulent 2 contrats équivalant à un temps complet, chaque contrat est limité à 17h30, le surplus sera payé en heures supplémentaires. - pour les agents qui travaillent à temps incomplet, si le temps de travail est inférieur à un mi-temps, les horaires sont maintenus, si le temps de travail est égal ou supérieur à un mi-temps, le régime horaire passe à 17h30 et ce dispositif entraînera une revalorisation de la rémunération. 14 — L’Unité n°776 du 19/02/2002 Nos sous LE SERPENT DE MER DES PRIMES «SÉCURISÉES» Cela fait des années que la Cour des Comptes a fourré son nez dans le maquis des primes en vigueur dans notre ministère et c’est du temps de l’éphémère ministre Sautter que, pour la première fois, on a annoncé aux fédérations syndicales la nécessité de «sécuriser» juridiquement les diverses indemnités. Il est vrai que le fondement de certaines de celles-ci était extra-budgétaire et d’inspiration baroque (notamment du côté de la Douane et de la CP). Il est vrai aussi que la complexité et l’opacité ont toujours été dénoncés par les représentants des personnels (393 primes différentes recensées mais la plupart «oubliées» au moment de la retraite). Aujourd’hui, sur ce dossier un élément nouveau est à prendre en compte : le chantier n’est plus ministériel il est passé au niveau Fonction Publique depuis la réunion du 15 novembre du Comité interministériel pour la réforme de l’Etat (CIRE) au cours de laquelle il a été décidé de mettre de l’ordre dans la politique indemnitaire de toutes les administrations. C’est le 6 février que la dernière rencontre sur le sujet a eu lieu à Bercy et à cette occasion la DPMA n’a pu que rappeler les intentions impulsées par Matignon, mais attention à la phase conclusive : celle-ci pourrait fort bien surgir plus rapidement que prévu et comporter des aspects désagréables. L’architecture du futur nouveau système La budgétisation de toutes les primes ayant été assurée en 2001, assortie d’une fiscalisation généralisée, il demeure à construire le nouveau «meccano» interministériel articulé sur 2 niveaux : n 1er niveau (interministériel) : il correspond à un treizième mois et pour la DGI, par exemple, il correspondrait à l’actuelle indemnité d’assiette. n 2ème niveau (ministériel) : il se décomposerait chez nous en deux étages, avec tout d’abord l’actuelle prime de rendement (hors compléments et majorations), et ensuite une nouvelle allocation complémentaire de fonctions (ACF) qui serait en fait un gigantesque fourre-tout (compléments de prime de rendement, ASF, actuelles heures supplémentaires forfaitisées, etc …). C’est cette future ACF qui est inquiétante puisqu’on parle pour la mettre en place de critères communs d’attribution fondés sur la responsabilité, les sujétions, la technicité, … puisqu’on parle aussi de «variabilité identique» (de 0 à 3) autour de taux de référence en points et de valeurs de points «propres à chaque direction ou service». La DPMA a déjà fait des propositions à la Fonction Publique et à Matignon et elle dit avoir préféré ce système «à celui qui aurait consisté à bâtir des décrets par direction». C’est donc bien un caractère global que Fabius entend donner à la régularisation indemnitaire pour afficher, au moins en apparence, un pas de plus vers l’homogénéisation des situations. On nous assure du maintien individuel du niveau des rémunérations actuelles, on nous parle d’indemnités différentielles chaque fois que nécessaire, mais nous attendons avec impatience la traduction très concrète de tout ce galimatias. Y voir clair … et vite ! La FDSU a demandé la tenue rapide de réunions au sein de chaque direction pour décortiquer très concrètement la nouvelle mécanique et décrypter les modes de passage de l’ancien au nouveau système. On assure du côté de la DPMA que le nouveau schéma sera «finalisé» fin juin, mais nous exigerons auparavant d’être mieux informés. Il ne nous suffit pas de savoir, pour l’instant , que la NBI, l’IMT et les IFDD resteront en dehors du système, nous voulons savoir comment est envisagé le montage de la future ACF et nous ne voulons surtout pas voir ressurgir des notions de modulation donnant encore plus de poids aux pressions managériales. Les heures supplémentaires Les heures supplémentaires telles que prévues par le décret du 6 octobre 1950 ont disparu officiellement depuis le 1er janvier 2002 ; elles sont remplacées par l’indemnité d’administration et de technicité (IAT) prévue par un décret du 14 janvier 2002. Sont concernés à la DGI, les agents C et les contrôleurs qui touchaient des heures supplémentaires forfaitisées. Deux autres décrets de la même date rénovent les indemnités forfaitaires pour travaux supplémentaires (IFTS), mais tout ce nouvel ensemble ne serait mis en œuvre qu’au 1er janvier 2003. Nous avons souvent eu droit à des décrets arrivant tardivement, en voilà un lot qui arrive singulièrement trop tôt ! L’Unité n°776 du 19/02/2002 — 15 Solida r ités être a vous conv t n e plém s, il un sup e temps aprè à Paris, , é t i n U é peu d résent o de l’ numér me temps ou e d’ATTAC p e c c ial Ave en mê du manifest l mond a, a é i u c b o i r s lité dist fisc rum intégra , du Fo bas aussi, de ement i u l , e tient l’ vier. l n, làn ur par s larg le 19 ja dito de ce jo a été questio es, mais plu l é s , Notre o Alegre et i des riches ralisme. Impôts s e n t d é r o i b o t i s l t P ibu en ltra de redistr s d’ag er à l’u ous lité, de age à oppos réoccupation e et v la r i r p a r r a t s b n à vo co de ifiques er du à?… oin de Bien l es choses-l us persuad nt pas spéc tionnaires; c o o c toutes ouhaitons v ficultés ne s s seuls fon est sous le e f i s Nous r que vos di gées entre l mondiale qu financières a montre même part a population nomiques et artout avec i l o DGI, n majorité de issances éc qui dépérit p t de fiscalin u a c’est l s grandes p démocratie éveloppeme envisager à a e l d joug d finalement publics, le t désormais ! t s s s é sant n en e et c’e des service … et o cole et de la l , u l i c e œ r ’ l le » de l’é trompe tés en chandisation r la «ma n A propos d’ultra-libéralisme et de dictature du marché, comment ne pas relever que, le 6 février, la Cour de Cassation a rejeté le pourvoi des militants de la Confédération Paysanne et confirmé les condamnations consécutives au démontage du Mac Do de Millau en août 1999. Comment ne pas relever aussi que, le 8 février, le tribunal de Valence a condamné dix personnes à des peines de prison fermes, ou avec sursis, suite à l’arrachage de plants transgéniques. La répression est pour l’instant la seule réponse apportée à ceux qui luttent contre les dégâts de la mondialisation libérale, à ceux qui posent de vraies questions sur le monde de demain. Ceux, par contre, qui périodiquement brûlent des centres des impôts pour demander plus de subventions à Bruxelles, tout en se déclarant favorables au marché libéral et à la liberté d’entreprendre (illusoire pour le plus grand nombre d’entre eux), ne risquent pas d’être inquiétés, les forces de l’ordre ont pour mission de les accompagner dans leurs périples et de n’intervenir que pour la forme. Quel est le dernier militant de la FNSEA à avoir été condamné à une peine de prison ferme ? 16 — L’Unité n° 776 du 19/02/2002 Rédaction /Administration : SNUI 80-82 rue de Montreuil - 75011 PARIS - Tél. 01.44.64.64.44 Fax 01.43.48.96.16 - 3615 SNUI - E-mail : [email protected] - Internet : http://www.snui.fr Directeur de la Publication : Bernard LAGARDERE - Commission paritaire n° 1375D73 Imprimeries QUEBECOR - Tél. 01.60.37.46.46 - Abonnement annuel : 6,5 €