Un sapin De noël... écologiqUe ?

Transcription

Un sapin De noël... écologiqUe ?
Un sapin de Noël...
écologique ?
Fiche-conseil n°142
[mise à jour : décembre 2011]
La période des fêtes de fin d’année est arrivée ! Les guirlandes
et décorations de Noël sont dépoussiérées pour être suspendues au sapin qui sera le roi de notre intérieur pendant
quelques semaines. Mais la question nous hante à chaque saison : comment choisir le sapin de Noël ? Quel est le choix le
plus écologique ?
Les adeptes du sapin artificiel doivent se rendre à l’évidence
: ce n’est pas la solution idéale. Malgré la durabilité qui suppose l’utilisation du même sapin pendant plusieurs années, les
impacts liés à la fabrication sont trop importants. Les matériaux
le plus souvent utilisés sont le PVC, le plastique et l’aluminium,
dont la production et la transformation génèrent des déchets et
des nuisances. Cela dit, si vous avez fait l’acquisition d’un sapin
artificiel, gardez-le le plus longtemps possible afin d’amortir
son impact environnemental !
A moins de fabriquer soi-même un sapin en matériau de récupération (il y en a de splendides), le sapin naturel reste l’option
la plus écologique... à quelques nuances près. Pour faire le meilleur choix, il vaut mieux connaître les dessous de cette culture
pas comme les autres.
D’où viennent les sapins ?
La Wallonie est le deuxième plus gros producteur de sapins de
Noël en Europe, après le Danemark. La superficie totale cultivée
avoisine les 5000 ha et les cultures se concentrent essentiellement au Sud du sillon Sambre et Meuse, dans les provinces de
Luxembourg, Namur et Liège. Le volume de production annuel
en Ardennes fluctue entre trois et quatre millions d’arbres dont
80% sont destinés à l’exportation. Pour répondre à la demande, les producteurs ont dû mettre au point des méthodes
de culture efficaces, parfois ayant recours à des pesticides, des
herbicides et des fertilisants. Les sapins de Noël proviennent
donc de cultures intensives qui ont un impact sur l’environnement (mais pas toujours, comme on le verra plus loin).
En 2011, une question parlementaire a été posée au Ministre
de l’agriculture relayant l’inquiétude de certains agriculteurs de
Famenne concernant les conséquences environnementales de
l’utilisation de prairies pour cultiver des sapins de Noël : labour
éventuel sur pente, sols nus sujets au ruissellement et à l’érosion, usage important d’herbicide, suppression de prairies permanentes riches en biodiversité et traditionnellement dédiées
à l’élevage… A l’heure de la rédaction de cette fiche, le Ministre
n’avait toujours pas répondu.
Il reste que la culture du sapin de Noël en Belgique se pratique
principalement en zone agricole. Elle y est considérée comme
une activité agricole et plus précisément horticole et non de la
sylviculture. Les produits chimiques utilisés dans les plantations
de sapins de Noël ne sont par ailleurs pas autorisés en zone
forestière.
Suivant les espèces, un sapin a besoin de 5 à 10 ans avant
d’atteindre la hauteur souhaitée pour la mise en vente. Durant
du conseil à l’action
les 4 premières années, le petit plant est cultivé en pépinière
puis mis en plantation. L’avantage de cette production en Belgique est qu’elle permet de valoriser des terres de moins
bonne qualité au sol acide dont le rendement serait trop faible
pour d’autres cultures.
Les méthodes de production évoluent et on voit apparaître des
initiatives intéressantes mais pas encore généralisées :
ēē Le puceron des pousses de sapin touche les arbres en
pépinière ou en plantation. Il ne cause pas de mortalité
mais affecte la qualité esthétique des arbres. Il existe des
méthodes de gestion intégrée des plantations pour éviter
l’utilisation de pesticides ;
ēē De même, afin d’éliminer la végétation entre les jeunes
plants pour favoriser leur croissance, de plus en plus de
producteurs utilisent des moutons au lieu d’herbicides ;
ēē Des pratiques fertilisantes plus naturelles à base de fumure
organique et d’engrais verts peuvent aussi être mises en
œuvre en remplacement des engrais chimiques.
Malheureusement, il n’y pas de communication à ce sujet et le
consommateur a toutes les peines du monde pour reconnaître
un sapin provenant d’une culture intégrée !
La diversité de l’offre
Les variétés proposées ne cessent d’augmenter et la gamme
de prix est de plus en plus étendue. Traditionnellement on
retrouve le sapin Nordmann aux aiguilles non piquantes et tenaces et le classique épicéa aux aiguilles fines et de croissance
rapide. Les nouvelles tendances introduisent des espèces non
indigènes comme le Grandis, originaire du Canada et à la forme
élancée, et le sapin Pugens du Colorado.
Certains sapins sont vendus en motte provenant de la sapinière. Une telle méthode dégradera très vite les sols dont seuls
quelques centimètres sont fertiles. On pense que l’arbre durera
plus longtemps et que l’on pourra le replanter dans le jardin.
Mais les pots sont souvent trop petits pour conserver assez
de racines et permettre leur survie. Il vaut peut-être mieux
choisir un sapin cloué sur un support. Pour contrecarrer le problème de la dégradation des sols, de nouvelles techniques de
culture sont en train de se développer, comme les arbres cultivés directement en container.
Vous pouvez aussi utiliser un pied avec réservoir d’eau pour
les sapins biseautés. Une fois à la maison, le sapin est inséré
dans le pied et le réservoir rempli d’eau tiède pour favoriser
l’ouverture des pores du bois. Ensuite, de l’eau sera ajoutée
dans le réservoir en fonction des besoins. Ce type de pied
existe en plusieurs modèles, soit métallique, soit en plastique
recyclé et il est vendu en pépinière. Le sapin reste droit et garde
ses aiguilles plus longtemps.
Enfin, quel que soit le conditionnement, l’arbre se conservera
mieux dans un endroit éloigné des sources de chaleur.
Des réponses personnalisées à vos questions : 081 730 730 | [email protected] | www.ecoconso.be
Pour faire face à des grosses commandes, certains supermarchés et grandes jardineries commencent à stocker et même
à vendre des sapins parfois un mois avant la date de coupe
habituelle. Cela implique que, pour maintenir le sapin en forme
plus longtemps, les producteurs sont obligés de pulvériser des
fixateurs sur les sapins pour coller les aiguilles... mais ce n’est
pas une pratique très orthodoxe. La période de coupe qui garantit un sapin de qualité chez le consommateur est la première
quinzaine de décembre.
Se débarrasser de son sapin
Enfin, les sapins floqués sont réalisés à partir de sapins naturels sur lesquels on projette de la colle à l’eau ou de la colle
vinylique et des fibres textiles broyées (cotons a priori, mais
des fibres synthétiques peuvent également s’y retrouver) qui
lui donnent l’aspect de neige artificielle. Généralement, le sapin
floqué est blanc, mais depuis plusieurs années les arbres se
colorent. Le prix de ces sapins est plus élevé. Ils se révèlent par
ailleurs plus dangereux car ils s’enflamment très facilement et
peuvent dégager des substances toxiques. A ce sujet lire cet
avis relatif à l’inflammation de sapins de Noël givrés ou floqués
(www.securiteconso.org/article262.html).
Plus d’info
Les sapins de Noël naturels, non décorés, sans sacs, sont
considérés comme des déchets verts. Quand les festivités
prennent fin, des collectes de sapins sont organisées dans la
plupart des communes. N’oublions pas d’y participer ! Notre
sapin sera recyclé en compost ou broyé pour être réutilisé. Par
contre, les sapins floqués ne sont pas ou peu recyclables et ne
peuvent donc pas être considérés comme déchets verts.
ēē www.bruxelles-proprete.be/Content/html/dechets/sapinsdenoel.asp
ēē http://agriculture.wallonie.be/apps/spip_wolwin/IMG/
pdf/sapinNoel.pdf
ēē www.test-achats.be/consommation-et-environnement/
sapins-de-noel-le-choix-vert-s563633.htm
ēē w w w . w w f . c h / f r / l ew w f / n ot re m i s s i o n / f o rets /
engagement_f/fsc/noel/
ēē www.apaqw.be/page.asp?id=268&langue=FR
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Des labels ?
Près de chez nous... Le label «Véritable» est une marque déposée par les producteurs de sapins de Noël ardennais. C’est un
label de qualité : le sapin possède des caractéristiques physiques et morphologiques qui vont garantir la tenue et la beauté de l’arbre. Il ne tient pas compte des critères de production.
Cette publication est mise à disposition sous un contrat
Creative Commons
Hors de chez nous... Pour les sapins provenant de plantations
intensives étrangères et ayant parcourus des centaines de
kilomètres avant d’arriver dans nos salons, les labels FSC ou
PEFC sont conseillés. Ces labels garantissent que les arbres
proviennent d’une gestion forestière respectueuse de critères
écologiques et sociaux et qu’ils ont poussé entièrement sans
pesticides, herbicides et engrais. Toutefois, la vente de sapins
de Noël labellisés FSC ou PEFC n’est pas développée en Belgique et pour cause : la culture de sapins de Noël est une
activité agricole et non une activité forestière. La Grand Place
de Bruxelles et son sapin de Noël « vert » labellisé reste donc
une exception (www.lavenir.net/article/detail.aspx?articleid=
DMF20111115_017).
Acheter son sapin en connaissance de cause
De préférence, choisissons un sapin de production locale. Il
vaut mieux éviter les produits ayant parcouru de très longues
distances et provenant de forêts dont la gestion nous est inconnue.
Pour trouver des sapins de Noël belges, consulter notamment
ēē Portailbois (www.portailbois.org) rubrique Recherche par
activité : Gestion forestière > Pépiniéristes > Sapins de Noël
ēē L’union Ardennaise des pépiniéristes (www.uap.be) reprend la liste des producteurs de sapins de Noël ardennais
(marque/label Véritable) sur son site (www.uap.be/spip.
php?mot2)
Sachant que la production ‘bio’ est peu développée dans ce
secteur (à notre connaissance, un seul pépiniériste Wallon s’est
engagé en ce sens), peu d’indices nous sont offerts pour faire
un choix plus écologique. Alors, n’hésitons pas à demander
des informations auprès du vendeur ou du producteur pour
faire nos achats en connaissance de cause et préférons :
ēē des méthodes de culture intégrées ;
ēē des sapins coupés à la bonne période ;
ēē des sapins sur support.
du conseil à l’action
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www.ecoconso.be