Programme
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Programme
Paul Gaugler – ténor se forme à Strasbourg puis au Conservatoire de Paris (CNSMDP) en 2005. Il fait les rencontres déterminantes de Rockwell Blake, Christian Tréguier et Ludovic Tézier. William Christie le dirige en 2005 pour ses débuts lyriques dans L'Europe Galante. Il chante Don José dans Carmen au Festival de Saint-Paul-de-Vence. Dans Les Sacrifiées (avec l’Arcal, 2008), il est Charles/Selim (opéras de Reims, Rouen et Massy). En 2009, il joue Bacchus (Ariadne auf Naxos) à Royaumont, puis aborde Wagner : le Ring en 2010 à l’Opéra de Reims, en 2012 à l'Athénée Théâtre Louis-Jouvet. Lauréat de Armel Opera Competition en 2011, il chante Il Duca di Mantova (Rigoletto) à Pilsen. Prix spécial au Concours de Belcanto «Vincenzo Bellini» (Catane 2012 et Paris 2013). En 2014, il joue Tamino (Die Zauberflöte) à Cannes. En plus du genre lyrique, Paul aborde aussi l’oratorio : Requiem de Verdi, L’Enfance du Christ de Berlioz… Cette saison 2016, Paul Gaugler retrouve l’ARCAL pour : La Petite Renarde rusée (Opéras de Massy, Besançon et Reims) et le Journal d'un disparu de Janacek. Maria Belén Martinez (www.mariabelenmartinez.com) Chef d’orchestre et chef de chœur, née en Argentine, Maria Belén a étudié à l’Université Catholique et à la Faculté des Beaux Arts de La Plata, avant de venir se perfectionner en France. Elle participe à de nombreuses masterclassses avec Arturo Diemecke (orchestre Philharmonique du Théâtre Colon), Facundo Agudin (Neue Opern Projekte), David Stern, Rut Schereiner, Zsolt Nagy et Geraldo Edelstein. En Argentine, elle crée l’Ensemble Vocal Monteverdi, dirige le chœur de la Southern International School de Buenos Aires et celui de l’Institut Manantiales. Elle dirige l’Orchestre de l’Université Catholique avec des oeuvres de Bruch, Mendelssohn, Mozart et Verdi. A Paris, elle dirige le Choeur du Pincerais et Chorim. Elle est régulièrement invitée à diriger l’Orchestre Opera Sinfonia à la Madeleine. Plus récemment, elle a dirigé les Temps Aventureux dans le cadre du programme de l’Opéra National de Paris «Dix mois d’Ecole et d’Opéra». En 2016, elle crée l’Ensemble «Furia in Musica» avec lequel elle donnera plusieurs concerts. Orchestre de Lutetia (www.orchestredelutetia.com) Composé de cinquante musiciens, l'orchestre se produit plusieurs fois par an en France et à l’étranger. Il a su conquérir son public par le choix de son répertoire, fait d’oeuvres phares mais aussi d’inédits, sa musicalité et la qualité de son interprétation. Sous l’impulsion d’Alejandro Sandler, chef d’orchestre argentin et fondateur, l’ensemble a partagé la scène avec des solistes de renom, et se réunit fréquemment au bénéfice d'oeuvres humanitaires. Depuis 2014, l'Orchestre de Lutetia est en résidence artistique au centre Casdal (Paris 14ème). Après cinq ans d’existence, l’orchestre se produira au Festival de Cluny, à la cathédrale de Chartres (novembre 2016), au Mexique ainsi qu’au festival du Monastier sur Gazeille (43) pour l’été 2017. Programme sous la direction de Maria Belén Martinez Giacomo Puccini : Messa di Gloria Antonio Vivaldi : Concerto pour quatre violons, cordes et continuo RV 580 Solistes : Paul Gaugler, ténor Pierrick Boisseau, baryton 3 juin 2016 église St. Etienne d'Issy 10 juin 2016 église St. Etienne du Mont Les œuvres Antonio Vivaldi (1678 – 1741) Concerto pour 4 violons et cordes en si min RV 580 Cette œuvre appartient à un recueil de 12 concertos pour 1, 2 ou 4 violons solistes et orchestre à cordes regroupés sous le titre l'Estro Armonico (l'invention harmonique) paru en 1711 qui contribua à faire connaître Vivaldi dans l'Europe entière. Dans ce recueil, Vivaldi explore toutes les possibilités expressives du violon en même temps qu'il invente la forme moderne du concerto où le soliste tend à affirmer son autonomie face à l'orchestre. Au cours des 3 mouvements (Allegro - Largo / Larghetto – Allegro) du concerto en si min, le 10ème de la série, les 4 solistes mènent un double dialogue à la fois avec l'orchestre et entre eux composant une forme extrêmement originale et complexe qui fascina tant J.S. Bach qu'il le transcrivit pour claviers dans son concerto en la min pour 4 clavecins BWV 1065. Giacomo Puccini (1858 – 1924) Messa di Gloria Cette œuvre appartient à ces pièces maîtresses du répertoire pour solistes, choeur et orchestre dont la notoriété est solidement établie. Dès sa création, le 12 juillet 1880, elle reçoit un accueil enthousiaste. Ensuite, plus rien. Elle n'est plus jouée et il faudra attendre un autre 12 juillet, mais en 1952, à Chicago pour la voir ressurgir et renouer avec l'admiration du public. Cette éclipse étonnante de soixante-douze ans mérite d’être contée car elle en dit beaucoup sur l’œuvre elle-même et son auteur. Les Puccini et Lucques : une longue histoire. Giacomo Puccini naît à Lucques, en Toscane, le 22 décembre 1858. Il est le descendant de 5 générations d'organistes, maîtres de chapelle et compositeurs, tous actifs dans la ville de Lucques qu'ils fournissent en musique sacrée. A la mort de son père, Giacomo a 5 ans. Son oncle prend en charge sa formation musicale. Il juge l'enfant « peu doué et indiscipliné » et il faudra toute la pédagogie d'un maître exceptionnel de l'Institut Pacini de Lucques pour révéler les aptitudes du jeune Giacomo. Aptitudes qui éclatent dans la Messe à 4 voix avec orchestre (qui ne s'appelle pas encore Messa di Gloria). Bien que pièce de fin d'études de Giacomo à l'Institut Pacini, elle rencontre immédiatement la faveur du public. Giacomo a alors 22 ans. Il part pour Milan pour compléter ses études et engager sa carrière de compositeur d'opéra. En partant de Lucques, il ne songe pas à faire éditer et publier sa messe qui va demeurer à l'état de manuscrit et entamer un long sommeil. Une renaissance 1951 : Le frère Dante del Fiorentino - prêtre italien émigré aux Etats-Unis - se rend à Lucques pour écrire une biographie sur Puccini qu'il a connu lorsqu'il était jeune prêtre. C'est à lui que l'on doit la redécouverte de la Messe à 4 voix avec orchestre qu'il baptise alors « Messa di Gloria » (en référence au flamboyant Gloria qui occupe la moitié de l'oeuvre), titre qu'elle a gardé depuis lors. Messe ou opéra ? La Messa di Gloria s'inscrit dans une double optique : Giacomo s'y montre le digne héritier des Puccini. Il maîtrise parfaitement les formes, les codes, et les usages musicaux qui sont ceux des 5 moments obligés de la messe (Kyrie, Gloria, Credo, Sanctus, Agnus Dei). La grande fugue du Cum sancto Spiritu avec ce qu'elle suppose de science polyphonique et contrapuntique en est un exemple éclatant. Par ailleurs, la musique profane est aussi dans la famille Puccini. Le père de Giacomo, Michele, est un auteur prolixe de 2 opéras, de symphonies, de concertos etc. Quand à 18 ans (1876) Giacomo assiste à Pise à la représentation d'Aida de Verdi, c'est le choc. Il sera compositeur d'opéra. Et la Messa di Gloria reflète ce désir. D'abord, dans la profusion et l'attrait immédiat que suscitent les thèmes chantés par le choeur que ce soit le « Gloria in excelsis Deo » plein d'une dynamique allégresse ou encore le « Qui tollis » qui impose un ample lyrisme véritablement irrésistible. Tous ces thèmes – et d'autres encore – possèdent une générosité mélodique et une force d'expression uniques. Cette expressivité lumineuse jointe à une invention mélodique souveraine, on les retrouve dans les airs pour solistes : le « Gratias agimus » regarde intensément du côté du grand air pour ténor. « Et incarnatus est » pour ténor soliste et choeur, « Crucifixus » pour baryton-basse soliste, plus intérieurs, n'en sont pas moins de véritables enclaves de bel canto dans la messe. Enfin comment parler d'opéra sans souligner le rôle éminent dévolu à l'orchestre symphonique, véritable acteur et agent permanent de l'action, porteur de tous les affects ? Cette fusion des voix solistes, du choeur et de l'orchestre tisse un très riche tissu musical extrêmement vivant fait de contrastes saisissants et d'effets multiples du plus recueilli au plus triomphal selon les nuances du texte sacré admirablement théâtralisé. La Messa di Gloria est l'oeuvre d'un jeune homme déjà bien engagé sur les sentiers qui le conduiront à la gloire. Michel Brouillou Chorim, Chœur du Conservatoire d’Issy-les-Moulineaux (www.chorim.fr) Rattaché au Conservatoire Niedermeyer et organisé en association, Chorim - fondé en 1976 par Patrick Fournier- est un ensemble d'adultes amateurs de musique vocale profane et sacrée. Tout au long de ses quarante années d'existence il a parcouru un vaste répertoire allant de la Renaissance au XXe siècle. Maria Belén Martinez dirige le choeur depuis cette année, succédant ainsi à Patrick Fournier, Brigitte Ero et Eric Darrigrand. Pierrick Boisseau – baryton a étudié au Royal College of Music de Londres. Sa carrière de soliste le mène rapidement à chanter sous la direction de Peter Schreier, Christophe Rousset, Thomas Hengelbrock, David Stern, Daniel Oren ou Sir John Eliot Gardiner au Concertgebouw d'Amsterdam, Bachfest de Leipzig, Konzerthaus de Vienne, Teatro Verdi de Salerno, London Barbican Center, Salle Pleyel à Paris, Opéra Comique, Opéra de Lyon ou Zürich Tonhalle. Sur scène il est notamment Orpheus de Telemann, Masetto dans Don Giovanni, le Comte des Noces de Figaro, Don Alfonso dans Cosi Fan Tutte, Cascada dans La Veuve Joyeuse ou Fléville dans Andrea Chénier. Il sera prochainement au Gewandhaus de Leipzig et en tournée européenne avec le Balthasar Neumann Ensemble, puis en Italie pour MacBeth et Tosca sous la direction de Daniel Oren.