Avec “Meds”, Placebo va franchir une nouvelle étape. LE TALENT
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Avec “Meds”, Placebo va franchir une nouvelle étape. LE TALENT
HTTP://WWW.EFFET-PLACEBO.FR LE TALENT FINIT TOUJOURS PAR ÉCLATER AU GRAND JOUR. EN 2000, ALORS QUE LE MONDE S’INTERROGEAIT SUR L’AVENIR DU ROCK, PLACEBO, SANS TIRER LA COUVERTURE À LUI, ÉCOULAIT UN MILLION DE COPIES DE “BLACK MARKET MUSIC”, SON TROISIÈME ALBUM, NUMÉRO 1 UN PEU PARTOUT EN EUROPE. rois ans plus tard, tandis que déferlaient à Londres et New York les nouvelles vagues rock tant escomptées, Placebo vendait un million et demi d’exemplaires de “Sleeping With Ghosts” et se produisait devant 18 000 personnes à Bercy. Lorsque le groupe de Brian Molko, Stefan Olsdal et Steve Hewitt a joué à guichets fermés à la Wembley Arena en 2004, dans le cadre d’un concert pour célébrer la parution de “Once More With Feeling”, sa compilation de singles, la vérité s’est faite plus aveuglante encore : une décennie après ses débuts, Placebo, à force d’opiniâtreté, d’albums cinglants et de concerts torrides, pouvait enfin prendre place sur le podium des groupes majeurs de sa génération. Ce qui est vraiment remarquable avec l’accession à la gloire de Placebo, c’est qu’elle a toujours été liée à une soif de créativité musicale, de découverte personnelle et de bon sens narratif. De l’imagerie androgyne de ses débuts, le groupe est ensuite passé à une analyse en règle de la nature humaine (ses perversions, les humiliations qu’on inflige aux autres, les dépendances et T l’espoir qu’on refuse souvent de voir), tout en explorant de nouveaux territoires musicaux : des éléments hiphop et disco ont été incorporés à “Black Market Music” tandis que pour “Sleeping With Ghosts”, Placebo s’est essayé à l’électronique. Courageusement, le groupe a mis son public au défi de le suivre, et l’a vu augmenter de manière exponentielle. Avec “Meds”, Placebo va franchir une nouvelle étape. Ecrit durant l’été 2004 dans le Sud de la France, enregistré en quatre mois aux studios RAK de Londres l’année suivante avec le producteur français Dimitri Tikovoï, et mixé par le légendaire Flood (U2, Depeche Mode), “Meds” montre Placebo tel qu’il est aujourd’hui, c’est-à-dire convaincu d’avoir composé les meilleures chansons de sa carrière. “On s’est retrouvé avec trop de titres pour ce disque, précise Brian. En général, il nous en manquait toujours un. Il y a au moins cinq ou six singles sur ‘Meds’.” PAGE.1 HTTP://WWW.EFFET-PLACEBO.FR Placebo a autorisé Tikovoï à modérer son ardeur pour l’électronique, une direction que le groupe pensait exploiter après avoir écrit “Twenty Years” pour la compilation de singles, au profit de la formule guitare/basse/ batterie qui ne triche pas et met en évidence la qualité intrinsèque des chansons. “L’idée de Dimitri était qu’on approche ce disque comme s’il s’était agi du premier, explique Brian. De nous extirper de notre zone de confort, de remettre Placebo en danger. RAK est un studio où le temps s’est un peu arrêté, il n’a pas beaucoup changé depuis les années 70/80. Nous avons dû revenir au côté élémentaire de Placebo : par exemple, à la place de claviers vintage onéreux, on a utilisé un simple piano. Nous avions la réputation d’être un peu compliqués et nous avons apprécié cette liberté de pouvoir revenir à l’essentiel. Nous avons préféré accorder beaucoup de place à l’écriture plutôt que de montrer combien nous étions devenus compétents en studio. On a privilégié la simplicité au détriment de l’élaboration.” Le résultat n’est pas seulement un cocktail détonant : “Meds” est certainement le disque de Placebo le plus humain à ce jour. Brian Molko ne ressent plus le besoin de se définir en utilisant sa panoplie de gadgets SM. Il est devenu adulte, un conteur capable de parler de la vie sans langage codé. Il narre dans “Meds” des histoires d’âmes fragiles qui paniquent parce qu’elles ont oublié de prendre leurs médicaments (“Meds” avec VV des Kills), de honte qu’on aperçoit à l’aube dans le miroir de la salle de bain, en phase de redescente après la prise de certaines substances (“Cold Light Of Morning”), et d’“amis qui font les pires choix de vie” (“Songs To Say Goodbye”). On y trouve également une ballade magnifique (“Follow The Cops Back Home”) et des chansons mystérieuses et envoûtantes comme “Space Monkey”, que Placebo réécoute comme s’il s’agissait d’un autre groupe. A priori, on aurait pu croire que Placebo avait fait le tour des sujets abordés dans “Meds” (l’amour, la confusion, la revanche et les dépendances), mais ce n’est pas le cas comme l’explique Brian : “Dans un groupe de rock, on grandit moins vite. Il y a beaucoup de désarroi dans ce disque car rien n’est jamais simple dans le monde de Placebo ! Les gens dont parlent les chansons sont en conflit perpétuel avec eux-mêmes et ont du mal à trouver leur place…” “Meds” contient les promesses de nouvelles excursions aventureuses qu’entend bien mener ce groupe qui considère l’inconnu comme sa maison. Son succès mérite d’être à la hauteur de son anticonformisme. Il ne faudrait pas oublier qu’on parle là d’une formation qui a joué au Chili l’année dernière, pour respecter un vieil engagement, et a constaté qu’il était excessivement populaire en Amérique du Sud… sans même le savoir. En remontant à sa source, en redevenant lui-même, Placebo continue de grandir. Comme tous les groupes qui ont marqué l’histoire du rock, il sait que le salut appartient à ceux qui osent et n’hésitent pas à mettre leur destin en jeu. Avec “Meds”, Placebo fait mieux que jouer avec le feu : il fait la nique au soleil et démontre qu’il a su éviter de se brûler les ailes. . Sortie le 13 mars 2006 PAGE.2
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