Les Investissements directs français en ASEAN et à Singapour

Transcription

Les Investissements directs français en ASEAN et à Singapour
Les Investissements directs français en
ASEAN et à Singapour
Résumé
Le stock d’IDE français en ASEAN a atteint plus de 12 Mds EUR en 2013 : il a crû en moyenne de 11% par
an depuis 2005. Après de fortes hausses supérieures à 30% en 2010-2011, les années suivantes ont connu
une décélération puis une contraction en 2013. Les trois-quarts du montant des désinvestissements
concernent l’Indonésie et dans une moindre mesure Singapour, la Malaisie et le Vietnam. A contrario, les
investissements sont restés dynamiques en Thaïlande et aux Philippines, mais aussi dans les marchés
frontières –Cambodge, Laos, Birmanie– où les opportunités pour nos entreprises sont croissantes.
L’Union européenne reste en 2013 le premier investisseur étranger à Singapour, avec un stock d’IDE de près
de 137 Mds EUR (27% du stock d’IDE dans la cité-Etat). Le stock d’IDE français s’établit toutefois à un niveau
plus faible que ceux des autres pays de l’UE, la France étant le 6ème investisseur européen dans la cité-Etat,
derrière les Pays-Bas, le Royaume-Uni ou le Luxembourg. Le stock d’investissements singapouriens en
France est également de taille modeste et se chiffre à 766 M EUR en 2013, avec une quarantaine
d’implantations principalement dans les secteurs de l’immobilier et l’hôtellerie.
1. Désinvestissements des entreprises françaises de la région ASEAN
après une phase de forte progression : le stock d’IDE se chiffre à 12,2
Mds EUR en 2013
D’après les données de la Banque de France, le stock d’IDE français en ASEAN a atteint 12,2 Mds EUR
fin 2013 et a progressé en moyenne de 11,2% par an depuis 2005. Après une décélération en 2012 (+8,2%
en ga) après deux années particulièrement favorables (+30,8% en 2011 et +31,2% en 2010), le stock d’IDE
français en ASEAN a diminué de 10,8% en 2013, une contraction plus marquée que celle du stock total
d’investissements français dans le monde (-0,9% en ga à 979 Mds EUR). Si cette diminution du stock
d’investissements français s’explique par l’atonie de la croissance en France, elle est également liée au
ralentissement économique dans les économies les plus matures de la région, et notamment à Singapour (le
stock d’IDE français à Singapour a diminué de 7,8% en ga, à 7,5 Mds USD).
La cité-Etat est la première destination des investissements étrangers dans la région, avec plus de
61% du stock français en 2013 en ASEAN, loin devant la Thaïlande (2 Mds EUR), l’Indonésie (1,1 Md EUR),
les Philippines (709 M EUR) et le Vietnam (267 M EUR). La Malaisie, pourtant 2ème économie d’ASEAN en
termes de PIB par habitant, est le pays qui connait le stock d’investissements français le plus faible d’ASEAN
(hors Brunei), à 82 M EUR (Cf. Tableau 1).
Le faible dynamisme de la croissance économique en France a conduit les entreprises françaises à
rapatrier des capitaux de la majorité des pays d’ASEAN, les flux d’IDE entrants dans la région atteignant
pour la seconde année consécutive des valeurs négatives (Cf. Tableau 2) : -176,2 M EUR en 2013, après 141 M EUR en 2012. A noter qu’au niveau global, les flux d’IDE français à l’étranger se sont fortement
contracté en 2013, passant de 26,4 Mds EUR en 2012 à moins de 7,6 Mds EUR.

La France a désinvesti de Singapour pour la 2ème année consécutive, avec des flux d’IDE qui
atteignent -67 M EUR en 2013 après -558 M EUR en 2012. Le stock d’IDE français dans la cité-Etat
a de ce fait diminué de 7,8% en ga à 8,1 Mds EUR, en raison, d’une part, du transfert d’activité de
back office vers des pays plus compétitifs (Inde notamment), et d’autre part, des désinvestissements
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
dans le secteur des services (transport et stockage, services hôteliers, activités scientifiques
notamment).
La France a désinvesti de Malaisie pour la 4ème année consécutive (-59 M EUR en 2010, -239 M
EUR en 2011, -66 M EUR en 2012 et -57 M EUR en 2013), le rapatriement de capitaux vers la France
pouvant être expliqué par différentes opérations telles que la fermeture de la filiale locale de
Sogelease début 2011, la vente par Lafarge d’une partie de ses participations locales, ou encore la
vente en 2012 par le groupe Carrefour de ses opérations malaisiennes au groupe japonais Aeon (pour
environ 250 M EUR selon la presse).
Si l’attractivité de l’Indonésie s’est renforcée depuis le milieu des années 2000 (le stock d’IDE français
a progressé de 3% en moyenne par an entre 2005 et 2013), le nombre d’entreprises françaises
présentes dans l’Archipel demeure relativement faible (approximativement 160 implantations
françaises) en comparaison des autres pays de la région (600 à Singapour, 250 en Malaisie, 235 en
Thaïlande) du fait de l’importance des obstacles politiques et règlementaires aux implantations
étrangères. Les entreprises françaises ont désinvesti à hauteur de -496 M EUR en Indonésie en 2013,
notamment dans les secteurs manufacturier et de la distribution.
Le stock d’investissements français aux Philippines n’a au contraire que très faiblement progressé
depuis le début des années 2000 (709 M EUR en 2013), la mauvaise qualité des infrastructures (les
Philippines sont classées en 95ème position dans le classement Doing Business 2015 de la Banque
mondiale) et la fréquence des catastrophes naturelles expliquant la faiblesse des IDE dans l’Archipel
en dépit d’un potentiel économique avéré.
Les entreprises françaises ont désinvesti du Vietnam pour la 2ème année consécutive (flux d’IDE de
-56,8 M EUR en 2013 avec des désinvestissements principalement dans le secteur des services
financiers et des assurances), le stock d’IDE français dans le pays étant relativement modeste malgré
l’importance des échanges bilatéraux (plus de 300 entreprises françaises sont implantées au
Vietnam).
Enfin, seuls les investissements vers la Thaïlande sont restés relativement dynamiques en 2013 (les
flux d’IDE français ont atteint 251 M EUR sur l’année), dans un contexte d’accroissement des
dépenses publiques d’infrastructures lié au programme de reconstruction et de prévention des
inondations après les catastrophes naturelles de la fin de l’année 2011.
Si le stock d’investissement français dans les petites économies de la région reste relativement faible
(161 M EUR au Cambodge, 160 M EUR au Laos et 168 M EUR en Birmanie), le dynamisme économique
de ces pays attire de plus en plus les investisseurs français. Le stock d’IDE français au Laos a ainsi
progressé de près de 66% en moyenne par an depuis 2005, avec des projets en majorité dans le secteur
hydroélectrique (EDF, Suez Energy International, Velcan Energy) mais qui se diversifient désormais (SDV
Bolloré, Alcaltel-Lucent, Essilor, Banque Populaire). Le potentiel demeure également particulièrement
important en Birmanie, avec pour le moment seulement une quarantaine d’entreprises françaises implantées
sur son territoire, principalement dans le secteur de l’exploitation de ressources naturelles (industries
extractives). Nos entreprises sont les plus présentes parmi les implantations étrangères non asiatiques.
2. Les investissements
modestes en 2013
bilatéraux
France-Singapour
demeurent
D’après les données du Département singapourien des statistiques, l’Union européenne est le premier
investisseur à Singapour (26,7% du stock d’IDE en 2013, soit près de 137 Mds EUR), loin devant les EtatsUnis (13,4%). Les investissements français restent cependant en deçà de ceux des autres pays européens :
la France est le 6ème investisseur européen (1,5% du stock d’IDE à Singapour), loin derrière les Pays-Bas
(10,5%), le Royaume-Uni (7%), le Luxembourg (2,6%), la Norvège (2,4%) et l’Allemagne (1,8%). La France
est en 2013 le 18ème investisseur étranger dans la cité-Etat.
Les entreprises singapouriennes ont également désinvesti de France pour la seconde année
consécutive, à hauteur de -1,5 Md EUR en 2013 après -639 M EUR en 2012 (données de la Banque de
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France), conduisant à un stock d’investissements singapouriens en France qui atteint 766 M EUR en 2013
après une année 2011 particulièrement favorable (1,6 Md EUR). Ce stock d’investissements représente une
quarantaine d’implantations et 1 600 emplois (créés ou préservés), principalement dans les secteurs de
l’immobilier, de l’hôtellerie, des NTIC et de l’industrie (Capitaland Limited, Millenium Hotels Group). Les fonds
souverains singapouriens (GIC et Temasek), 8ème et 9ème plus importants fonds souverains au monde en
terme d’actifs sous gestion, sont naturellement parmi les principaux investisseurs singapouriens en France,
de manière directe ou indirecte.
Annexes statistiques
Indonésie
Malaisie
Philippines
Singapour
Thaïlande
Vietnam
ASEAN-6
Cambodge
Brunei
Laos
Myanmar
ASEAN-10
2008
2009
1515
113
711
2821
983
375
6517
101
4
11
45
6678
1510
198
652
3339
1101
358
7157
98
-26
101
45
7375
1. Stock d’IDE français en ASEAN (M EUR)
2013
2010 2011
2012
En % stock
En M EUR
ASEAN-10
1531 1907
1973
1112
9,1 %
105
212
164
82
0,7 %
787
757
780
709
5,8 %
5226 7545
8125
7495
61,3 %
1375 1612
1989
2045
16,7 %
385
380
341
267
2,2 %
9409 12415 13372
11710
95,8 %
105
138
156
161
1,3 %
-33
-120
-113
22
0,2 %
139
161
153
160
1,3 %
59
67
130
168
1,4 %
9679 12660 13698
12220
100 %
Variation
en ga (%)
-46,6 %
-50 %
-9,1 %
-7,8 %
+2,8 %
-21,7 %
-12,4 %
+3,5 %
na
+4,7 %
+28,6 %
-10,8 %
Source : Banque de France
2. Flux d’IDE français en ASEAN (en M EUR)
Indonésie
Malaisie
Philippines
Singapour
Thaïlande
Vietnam
ASEAN-6
Cambodge
Brunei
Laos
Myanmar
ASEAN-10
2008
2009
2010
2011
2012
2013
Investissements /
désinvestissements
347,9
35,2
-13,7
678,9
106,4
181,0
1335,4
20,3
6,6
26,2
-82,3
1306,3
4,2
31,8
-21,8
-200,5
99,5
65,2
-21,5
4,4
-31
46,9
0,4
-0,9
-153,7
-59,0
-2,6
1112,4
163,1
-12,6
1047,6
9,9
-8,2
65,3
7,9
1122,7
355,2
-238,9
-87,9
1203,5
89,6
16,8
1338,4
45,3
-78,7
0,3
13,1
1318,3
22,4
-66,1
14,0
-557,6
427,8
-67,3
-226,8
15,6
1,1
2,0
67,1
-141,0
-496,3
-57,0
27,8
-67,0
251,0
-56,8
-398,3
12,5
136,3
14,3
59,0
-176,2
+
+
+
+
+
+
-
Source : Banque de France
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3. Stock d'IDE français en ASEAN (M EUR)
7 495
8 000
7 000
2000
2005
2010
2013
6 000
5 000
4 000
3 000
2 045
2 000
1 112
709
1 000
267
168
161
160
82
-
Source : Banque de France
4. Parts de la France dans le stock d'IDE étranger à Singapour
3,0%
2,4%
2,5%
2,0%
2,2%
2,1%
1,9%
2,0%
1,6%
1,4%
1,5%
1,7%
1,5%
1,3%
1,0%
0,5%
0,0%
2001
2003
2005
2007
2008
2009
2010
2011
2012
2013
Source : Singstats
5. IDE France - Singapour (M EUR)
9 000
8 000
7 000
6 000
5 000
4 000
3 000
2 000
1 000
0
7 547
8 125
7 495
5 226
2 354
2 279
2 154
2 821
3 339
1 567
154
246
179
299
202
390
2005
2006
2007
2008
2009
2010
Stock d'IDE français à Singapour
2011
915
766
2012
2013
Stock d'IDE singapouriens en France
Source : Banque de France
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