Dossier enseignant - Poirel Nancy

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Dossier enseignant - Poirel Nancy
Dossier enseignant
SOMMAIRE
La galerie Poirel
Zones de confort. Collection Design du centre national des arts plastiques
Entretien avec Juliette Pollet et Studio GGSV
Les designers de l’exposition
Les petites définitions
Qu’est-ce que le design ?
Qu’est-ce que le confort ?
Les focus
1.
Pouf Sacco, 1968/2014, Piero Gatti, Cesare Paolini, Franco Teodoro
2.
Siège Pratone, 1966. Guppo Strum
3.
Tabouret W.W., 1991. Philippe Stark
4.
Fauteuil Bookinist, 2007 Nils Holger Moormann
5.
Naufragés sur lit de moquette, 2008. Florence Doléac
6.
Fauteuil Consumer’s rest et Fauteuil Short Rest, 1983-1990. Stilletto Studios (Franck Shreiner, dit)
7.
Collection Cloning, 2008. 5.5 Designers
8.
Chaise longue Slow, 2005. Erwan et Ronan Bouroullec
Les visites scolaires
Pistes pédagogiques
… à travers les 4 zones
Rendez-vous
Infos pratiques
GALERIE POIREL
La galerie Poirel et la salle Poirel forment un lieu de culture vivante, situé au cœur de Nancy (face à la gare TGV,
à proximité directe du Centre de congrès Prouvé et de la célèbre place Stanislas). La programmation est dense
et éclectique, croisant les publics entre expositions et spectacle vivant. Le rayonnement de cet établissement
culturel dépasse très largement le territoire de l’agglomération nancéienne.
Dès son ouverture en 1888, la galerie Poirel apparait au public et aux artistes comme un lieu réunissant toutes
les conditions d’espace et de lumière. L’École de Nancy y trouve un écrin en 1894 avec l’exposition fondatrice
de ce mouvement. Les Lorrains y découvrent, en 1926, les grands artistes surréalistes puis, de 1935 à 1950, la
collection d’art décoratif Corbin, qui constitue le socle du Musée de l’École de Nancy à sa création en 1964.
Puis se succèdent des expositions incitant à la découverte des arts décoratifs et visuels.
Un espace désormais dédié à l'art contemporain et au design
La galerie Poirel oriente résolument sa programmation vers l’art contemporain avec un axe design affirmé. Les
récentes expositions en témoignent :
L’Émotion design, la collection d’Alexander von Vegesack dans le cadre de l’année Jean Prouvé Nancy 2012, en
collaboration avec le Domaine de Boisbuchet (juin – octobre 2012).
Le feu sacré, verre et création contemporaine avec le CIAV - Centre International d’Art Verrier de Meisenthal
(septembre 2013 – janvier 2014).
Quiz, sur une idée de Robert Stadler commissariat : Robert Stadler et Alexis Vaillant (juin – octobre 2014).
CharlElie NCY NYC rétrospective consacrée à l'artiste "multiste" né à Nancy (novembre 2014 – mars 2015).
Regarder, une collection d’art graphique contemporain : Vincent Perrottet (avril-septembre 2015)
Traits d’union de Robert Stadler
En 2013, la ville de Nancy a souhaité signaler le nouveau départ de la galerie Poirel. Dans le cadre d’une
procédure nationale, elle a commandé une création permanente au designer Robert Stadler. Cette commande
publique a été réalisée avec le soutien du ministère de la Culture et de la Communication et en lien avec la
communauté urbaine du Grand Nancy.
La proposition artistique Traits d’union est conçue comme une triple intervention, visible en façade, sur le
parvis et à l’intérieur de la galerie d’exposition. Des disques lumineux et des sculptures mobilières puisent
directement dans « l’ADN » du bâtiment, lui en empruntant couleurs et matière. Le projet dans son ensemble
prend comme point de départ le contexte architectural et le projette dans le présent, grâce à une réécriture
dynamique d’éléments existants, exprimant l’idée de mouvement et de vitesse en milieu urbain.
Zones de confort
Collection design
du Centre national
des arts plastiques
Premier volet d’un triptyque, cette grande exposition réunit une centaine d’objets phares du Fonds national
d’art contemporain, l’une des plus importantes collections de design en Europe, enrichie, conservée et diffusée
en France et à l’étranger par le Centre national des arts plastiques (Cnap).
Zones de confort propose la visite d’une curieuse demeure : une forme de théâtre de nos activités qui invite à
réfléchir sur notre environnement domestique et la notion de confort. Les objets constituent le décor et les
accessoires d’une grande scène dont le visiteur est à la fois le spectateur et l’acteur.
Libération ou contrainte, que disent ces objets de nos activités et de nos préoccupations ? Des produits
fabriqués en grande série, solution standardisée du confort, côtoient des œuvres plus singulières, bouleversant
les codes esthétiques ou les mœurs.
Avec des pièces de | 5.5 Designers, Eero Aarnio, François Azambourg, Pascal Bauer, Vincent Beaurin, Sebastian
Bergne, Jurgen Bey, Francesco Binfaré, Bless, Erwan & Ronan Bouroullec, François Brument, Edf R&D Design,
Mark Brusse, Fernando & Humberto Campana, Pierre Charrié, Matali Crasset, Pucci De Rossi, Dimos, Nanna
Ditzel, Florence Doléac, David Dubois, Michel Ducaroy, James Dyson, Charles Eames, Eliumstudio, Ruth
Francken, Aurélien Froment, Naoto Fukasawa, Piero Gatti, Cesare Paolini, Franco Teodoro, Piero Gilardi,
Konstantin Grcic, Gruppo Strum, Ineke Hans, Richard Hutten, Mathieu Lehanneur, Jean-Yves Leloup, Ross
Lovegrove, Vico Magistretti, Enzo Mari, Laurent Massaloux, Alberto Meda, Nils Holger Moormann, Jasper
Morrison, Marc Newson, Philippe Nigro, Gaetano Pesce, Olivier Peyricot, Radi Designers, Tejo Remy, Jean
Royère, Sanks, Seb, Charles Semser, Olivier Sidet, Sony Design Intégré, Sottsass Associati, Robert Stadler,
Philippe Starck, Stiletto Studios (Frank Schreiner, Dit), Studio 65, Studio Formafantasma, Superstudio, Roger
Tallon, Tim Thom, Maarten Van Severen.
Exposition
« Zones de confort » est une coproduction de la Ville de Nancy – Galerie Poirel et du Centre national des arts
plastiques. Cette exposition bénéficie du mécénat de Formes et Couleurs Design.
Commissariat général | Charles Villeneuve de Janti, conservateur du patrimoine, directeur du Musée des
Beaux-Arts de Nancy.
Commissariat scientifique | Juliette Pollet, conservatrice du patrimoine, responsable de la collection design et
arts décoratifs du Cnap (assistée de Marion Pacot) et du Studio GGSV – Gaëlle Gabillet et Stéphane Villard.
Scénographie | Studio GGSV – Gaëlle Gabillet et Stéphane Villard
Réalisation de la scénographie | ateliers du Centre Technique Municipal de Nancy
Coproduction | Ville de Nancy et Centre national des arts plastiques
Mécénat | Formes et Couleurs design
Programmation sonore de l’Écouteur | Sébastien Faucon, responsable de la collection arts plastiques et JeanYves Leloup, artiste, compositeur, producteur radio, journaliste et DJ
Soutien aux ateliers pédagogiques | Drac Lorraine, Ministère de la culture et de la communication
ENTRETIEN
Avec Juliette Pollet, responsable de la collection design du Cnap,
et Studio GGSV (Gaëlle Gabillet et Stéphane Villard), co-commissaire et scénographe
Propos recueillis par Marion Vignal
Le confort fait partie des grands sujets de débats et de théories de l’histoire du design. Pourquoi vous
pencher sur cette question aujourd’hui ?
Juliette Pollet : Le confort est une expérience physique partagée par tous. Il s’agit aussi du jugement le plus
immédiat et ordinaire que l’on puisse porter sur un objet du quotidien. Ce sujet permet donc de tirer différents
fils et de sensibiliser le public à plusieurs facettes du design. Par ailleurs, « Zones de confort » débute une
nouvelle collaboration de cinq ans entre le Cnap et la Ville de Nancy qui consiste en un triptyque d’expositions
à la galerie Poirel. Il me semble pertinent d’ouvrir ce premier volet avec un thème qui parle à tout le monde.
Le confort est aussi une notion complexe et subjective, pas toujours facile à cerner. Ce que suggère aussi
votre titre, « Zones de confort »…
Juliette Pollet : Toute l’exposition parle en effet d’une impossible définition. Au fil de notre parcours, le confort
apparaît comme quelque chose d’aussi banal que fuyant. Le titre de l’exposition révèle cette ambiguïté. Il m’a
été soufflé par Jean-Yves Leloup, l’un des concepteurs de L’Écouteur, un dispositif d’écoute collective, fruit
d’une commande publique du Cnap, présenté pour la première fois dans le cadre de l’exposition. Rentrer dans
sa zone de confort ou en sortir : c’est, d’une certaine façon, l’expérience que nous proposons au public, en
l’invitant à observer de manière critique des objets familiers, insolites, voire pervers ou inquiétants. Ces
créations nous interrogent sur notre manière d’habiter la maison et, au-delà, le monde. Pour approfondir et
saisir un peu mieux cette notion insaisissable, nous sommes en train d’élaborer une anthologie sur le confort1
qui rassemblera des textes de designers, mais aussi de sociologues, de philosophes et d’autres spécialistes.
Gaëlle Gabillet et Stéphane Villard, comment avez-vous abordé votre double rôle de commissaires et de
scénographes ?
Studio GGSV : Les allers-retours permanents entre le fond et la forme nous ont permis de construire dans le
même temps un décor et un propos, tout en conservant une économie de moyens. Notre travail a d’abord
consisté à poser notre regard sur la collection du Cnap, qui ne ressemble à aucune autre. On y trouve des
icônes du design, mais aussi des prototypes et des pièces méconnues ou insolites. C’est un fabuleux «
carottage » de la production présente ou passée, avec parfois quelques trous dans l’histoire ou des invités
surprise. Cette singularité est vite devenue une contrainte créative.
Juliette Pollet : La collection du Cnap est en effet pléthorique, mais non exhaustive. Les œuvres de notre fonds
sont collectées systématiquement depuis le début des années 1980. Tous les trois ans, nous réunissons une
commission d’acquisition composée d’experts extérieurs à l’institution : designers, conservateurs,
commissaires d‘expositions, critiques, journalistes et universitaires. Tous formulent des propositions de pièces
qu’ils considèrent comme importantes dans l’histoire de chaque discipline. Le résultat est ainsi une sélection
hétérogène, nourrie de ces différents regards. Cette collection, éclatée et nomade, est vouée à se révéler par
fragments dans des musées ou des expositions, en France et à l’étranger. À Nancy, cent un objets provenant
exclusivement du fonds sont présentés. Ce qui donne la mesure du travail de conservation accompli depuis
trois décennies.
Comment avez-vous procédé au choix de cette centaine de pièces ?
Studio GGSV : L’exposition rassemble deux niveaux de créations : des produits industriels fabriqués en grande
série et des pièces atypiques qui soulèvent un problème, posent une question. La particularité du design est
d’être cette discipline qui collabore et critique dans le même temps. Nous avons construit nos ensembles de
pièces comme des tableaux. Puis, nous les avons mis en scène par typologies dans ce qui pourrait être
l’intérieur décalé d’un collectionneur imaginaire. La première pièce est l’Office, où se concentrent les appareils
ménagers. On pénètre ensuite dans la Réception, puis dans l’Aire de jeux et enfin dans l’Antichambre, une
pièce annonciatrice d’un futur. Ces quatre espaces correspondent à quatre images du confort. Il y apparaît
comme étant tantôt moderne, bourgeois, ludique et expérimental ou futuriste et critique.
Le visiteur sera-t-il invité à expérimenter physiquement cette notion ?
Juliette Pollet : Dans l’espace de la mezzanine, les visiteurs pourront en effet expérimenter quelques pièces de
design.
Studio GGSV : La mezzanine de la galerie Poirel représente une pause à mi-parcours. Le public pourra aussi y
tester L’Écouteur de Laurent Massaloux et Jean-Yves Leloup, une version contemporaine du salon de musique
dédiée à l’écoute d’œuvres sonores. L’exposition est structurée à partir d’un immense praticable noir, pour
reprendre le terme employé au théâtre. Une moquette dessinée par nos soins – qui fera ensuite l’objet d’un
workshop à l’école des beaux-arts de Nancy – apporte une unité à l’ensemble et plonge le public dans une
ambiance galactique, propice à l’éveil des sens.
À quoi correspond la zone baptisée Aire de jeux ?
Studio GGSV : Les objets présentés dans cet espace ne sont pas strictement fonctionnels. Beaucoup sont nés
dans les années 1990, au moment où nous étions étudiants en école de design. Rétrospectivement, nous
réalisons que c’était une époque bien plus joyeuse et libre qu’aujourd’hui. C’est le moment où les Radi
designers tentent d’introduire avec humour le design conceptuel au sein même de l’industrie. Tim Thom, la
cellule design de Thomson, crée alors des objets ludiques et innovants. Philippe Starck réalise, dans ce cadre,
une chaîne stéréo en forme de galets empilés qu’il appelle Rock’n’Rock (1995). Ce sont des jouets pour adultes,
empreints d’une certaine naïveté et de légèreté, et pourtant porteurs de ruptures conceptuelles importantes
dans le design pratiqué en industrie.
Gaëlle Gabillet et Stéphane Villard, comment concevez-vous votre pratique, vous qui êtes à la fois designers,
scénographes, commissaires d’exposition et enseignants ?
Studio GGSV : Nous naviguons dans différents terrains de jeux, mais toujours avec la même approche. D’un
côté, nous racontons des histoires et nous abordons des sujets qui nous préoccupent. L’objet est alors un
médium de communication. D’un autre côté, nous essayons de résoudre des situations données. Les
expositions réunissent ces deux aspects de notre travail : la contrainte et la narration. Notre projet de
recherche « {Objet} Trou noir », réalisé dans le cadre d’une Carte blanche au VIA (Valorisation de l’Innovation
dans l’Ameublement) en 2011, reflète aussi nos sujets de prédilection, qui sont l’écologie et son esthétique. À
travers une série d’objets fabriqués à partir de rebuts vitrifiés, nous abordions la question de la production
phénoménale de déchets engendrés par l’industrie et du gisement de matériaux qui pourrait en être extrait.
Même si nos créations sont restées à l’état de prototypes, elles ont permis de susciter le débat. Ce qui fait aussi
partie de notre rôle de designers.
1. Cette anthologie, dirigée par Tony Côme, historien du design, et Juliette Pollet, est une coédition Cnap et B42 à paraître en avril 2016.
LES DESIGNERS
Austriche
Marc Newson (AU,
1963)
Robert Stadler (AU,
1966)
Belgique
Maarten Van
Severen (BE, 1956 2005)
Danemark
Nanna Ditzel (DK,
1923 - 2005)
Etats-Unis
Charles Eames (EU,
1907 - 1978)
Ruth Francken (EU,
FR, 1924 - 2006)
Charles Semser (EU,
1922 - 2011)
France
François Azambourg
(FR, 1963)
Pascal Bauer (FR,
1959)
Vincent Beaurin (FR,
1960)
Erwan et Ronan
Bouroullec (FR, 1976
et 1971)
François Brument
(FR)
Fernando et
Pierre Charrié (FR,
1983)
Dimos (FR, 1977)
Florence Doléac (FR,
1968)
David Dubois (FR,
1971)
Michel Ducaroy (FR,
1925 - 2009)
Eliumstudio (FR,
2002)
Aurélien Froment
(FR, 1976)
Mathieu Lehanneur
(FR, 1974)
Jean-Yves Leloup
(FR, 1968)
Philippe Nigro (FR,
1975)
Laurent Massaloux
(FR, 1968)
Olivier Peyricot (FR,
1969)
Jean Royère (FR,
1902 - 1981)
Seb (FR, 1857)
Clémence Seilles (FR)
(2014)
Philippe Starck (FR,
1949)
Roger Tallon (FR,
1929 - 2011)
Tim Thom : matali
crasset, Laurent
Massaloux, Olivier
Sidet, Philippe Starck
(FR, 1993)
Allemagne
Konstantin Grcic (DE,
1965)
Nils Holger
Moormann (DE,
1953)
Stiletto Studios (AL,
1959)
Finlande
Eero Aarnio (FI,
1932)
GrandeBretagne
Sebastian Bergne
(GB, 1966)
Ross Lovegrove (GB,
1958)
Jasper Morrison (GB,
1959)
James Dyson (GB,
1947)
Italie
Francesco Binfaré
(IT, 1939)
Humberto Campana
(IT, 1961 et
1953)Giorgio Ceretti
(IT, 1932)
Pietro Derossi (IT,
1933)
Pucci De Rossi (IT,
1947 - 2013)
Piero Gilardi (IT,
1942)
Piero Gatti (IT, 1940)
Vico Magistretti (IT,
1920 - 2006)
Enzo Mari (IT, 1932)
Alberto Meda (IT,
1945)
Cesare Paolini (IT,
1937-1983)
Gaetano Pesce (IT,
1939)
Riccardo Rosso (IT)
Ettore Sottsass (IT,
1917 - 2007)
Studio 65 (IT, 1965 1976)
Studio
Formafantasma :
Andrea Trimarchi et
Simone Farresin (IT,
2007)
Superstudio :
Cristiano Toraldo di
Francia (1941), Gian
Piero Frassinelli
(1939), Allessandro
Magris (1941),
Roberto Magris
(1935), Adolfo
Natalini, Alessandro
Poli (1941) (IT, 1966
– 1982)
Franco Teodoro (IT,
1939 - 2005)
Japon
Naoto Fukasawa (JP,
1956)
Sony Design Intégré
(JP, 1945)
Pays-Bas
Jurgen Bey (PB,
1965)
Mark Brusse (PB,
1937)
Tejo Remy (PB, 1960)
Ineke Hans (PB,
1966)
Richard Hutten (PB,
1967)
Collectifs
internationaux
Bless : Ines Kaag
(DE), Desiree Heiss
(AU) (1997)
Edf R&D Design
(1977)
Nils Holger
Radi designers :
Claudio Colucci (SU),
Florence Doléac (FR),
Laurent Massaloux
(FR), Olivier Sidet
(FR), Robert Stadler
(AU) (1992)
Sanks : Gero Asmuth
(DE), François Dumas
(FR),
Erasmus
Scherjon
(NL),
PETITES DÉFINITIONS
Le Corbusier : "Le mobilier c’est : des tables pour manger et pour travailler, des fauteuils de diverses formes
pour se reposer de diverses manières et des casiers pour ranger."
QU’EST-CE QUE LE DESIGN ?
Petit Robert, dictionnaire de la langue française
Design : [dizajn] n.m. (mot anglais : dessin, plan, esquisse). Anglicisme.
Esthétique industrielle appliquée à la recherche de formes nouvelles adaptées à la fonction de l’objet (pour les
objets utilitaires, les meubles, l’habitat en général). Adj. D’un esthétisme moderne et fonctionnel.
Le latin designare, proche des vocables français dessiner et désigner, signifie à la fois « marquer, tracer,
représenter, dessiner, indiquer, montrer, désigner, signifier, disposer, ordonnancer, régler, produire quelque
chose d’inhabituel ». Il révèle à la fois un sens propre lié au dessin et au dessein, soit à la forme et à la finalité.
Design est un anglicisme, introduit dans la langue française à partir des années 60, et accepté par l’Académie
française en 1971.
Dans sa définition commune, le design est une discipline visant à une harmonisation de l’environnement
humain, depuis la conception des objets usuels d’œuvres graphiques, d’environnements - mobilier et habitat,
mais aussi urbanisme - à la fois fonctionnels et esthétiques. Plus qu’un aspect visuel, il assure une cohérence
entre les impératifs techniques de la fabrication, la structure interne de l’objet et son mode d’utilisation.
Le design est une discipline pratiquée par des designers, mais aussi des architectes. La pratique de cette
discipline évolue sans cesse, car elle est liée aux progrès, à l’évolution des mentalités et aux besoins émergents.
Ainsi, le design traduit les conditions économiques, sociales et culturelles propres à une époque.
QU’EST-CE QUE LE CONFORT ?
Larousse, dictionnaire de la langue française :
Confort, nom masculin de l’anglais comfort, de l'ancien français confort, réconfort
• Ensemble des commodités, des agréments qui produit le bien-être matériel ; bien-être en résultant :
Hôtel qui a tout le confort.
• Bien-être, aisance qu'apportent un vêtement, une pièce de mobilier, un véhicule, etc. : apprécier le
confort d'un manteau de laine.
• Tranquillité psychologique, intellectuelle, morale obtenue par le rejet de toute préoccupation.
La notion de confort est liée à un progrès constant. Elle peut renvoyer à des dimensions matérielles,
sensorielles ou même métaphysique. Aujourd’hui, il s’associe à d’autres termes pour satisfaire nos besoins
contemporains :
Confort d'ambiance
Confort ergonomique
Confort psychologique
Confort physique
Confort acoustique
Confort intellectuel
Confort thermique
Confort de la qualité de l’air et
Confort domotique
Confort visuel
de l’eau
Confort moderne
Confort lumineux
Confort matériel
La notion de confort est liée à l’habitat et aux objets, outils, mobiliers qui le constituent. Ainsi, l’exposition
Zones de confort est présentée comme l’intérieur d’une étrange demeure en 4 zones. D’Office à Antichambre,
chaque zone aborde le confort sur un angle différent et présente des formes, des matières, des objets et des
fonctions particulières. Elles nous convoquent dans nos conditions d’utilisateur mais aussi de créateur : de
l’homo faber qui construit des instruments, des outils pour travailler, s’approprier la nature et l’environnement
à l’homo ludens qui joue, les détournes, créer et fait surgir de nouvelles possibilités.
D’une expérience commune, l’exposition nous convie à une rencontre unique, personnelle et subjective du
confort moderne des Trente Glorieuses au confort expert du 21ème siècle.
ZONES DE CONFORT :
Office : nom masculin, du latin officium, signifiant devoir. L’office dans les anciennes maison bourgeoises est la
pièce des domestiques attenante à la cuisine, où l' on prépare et où l'on garde les choses nécessaires au service
de la table. L’office définit ici à la fois les tâches ménagères dont on a à s’acquitter. Ainsi, bouilloire, cafetière,
faitout, machine à laver, aspirateurs, etc. Ces « outils » et appareils ménagers sont comme de nouveaux
domestiques qui réalisent les tâches ménagères à notre place, nous dégageant un temps et une énergie
considérable.
Réception : nom, féminin. Action de recevoir quelqu’un qui se présente de l’accueillir et action de recevoir chez
soi. Ici la zone Réception est la fête à l’honneur du corps : fauteuils, chaises longues, canapés, poufs,
chauffeuses tout est mis à l’honneur pour le repos et la détente de notre corps. Les matières, les couleurs, les
formes participent à cette réunion joyeuse qui invite à se vautrer tendrement dans le pouf Sacco, s’étendre
avec abandon dans le canapé Ploum des frères Bourroullec et se laisser aller totalement sur l’herbe artificiel du
Pratone.
Aire de jeux : la zone de l’homo ludens s’incarne à travers des objets tantôt ludiques, tantôt oniriques. Sujet de
leur propre vie, ils prennent possession des espaces (Nana Ditzel, Système de mobilier Winkel og Magnussen,
1952/2003) et réinvente les usages collectifs Naufragés sur lit de moquettes. Ces objets s’invitent dans nos vies
et bousculent nos petites habitudes de vie, de travail (Konstantin Grcic, Tabouret Allievo, 2000 ; Gaetano
Pesce, Bureau TWBA Chiat/ Day, 1994), de penser, de se souvenir (Tejo Remy, Commonde Chest of Drawers,
You Can’t Lay Down Your Memories, 1991/1993). Ils redéfinissent notre relation à l’objet, pour n’être plus
objet, mais sujet, acteur, ami de notre quotidien (Fernando et Humberto Campana, Fauteuil Banquette, 2003)
et convie à réfléchir sur leur condition, leur usage, à les réinventer pour satisfaire nos besoins et nos désirs
(Robert Stadler, Système Do Cut, 2000).
Antichambre : de l’italien anticamera signifiant chambre de devant. Dans les demeures nobles des 16ème et
17ème siècles, l’antichambre était une vaste pièce à usage multiple qui précédait la salle de parade. Elle définit
plus généralement une sorte de vestibule qui précède un grand bureau ou une salle de réception.
L’antichambre est aussi ce qui précède immédiatement, prépare quelque chose, ainsi la dernière zone de
l’exposition nous transporte dans la plus étrange des pièces à la rencontre d’objets futuristes dans leurs formes
(Philippe Stark, Tabouret W.W., 1991 ; James Dyson, Ventilateur Iron and Blue, 2010) ou leurs usages (Alberto
Meda, service Water, 2001). Ils proposent un monde infini (Superstudio, Mobilier Quaderna, 1971/1987) où la
nature est rationalisée (Pucci De Rossi, Tapis Peau d’ours, 1983), domestiquée (Mathieu Lehanneur,
Purificateur d’air Andrea, 2009) ou artificialisée, robotisée (Sony Design Intégré, Robot AIBO ERS-7, 2003/2005)
pour un monde « plus que parfait ». La recherche médicale a inspiré la Collection Cloning, 2008 aux 5.5
Designers, afin de satisfaire notre volonté de posséder des objets individualisés, des objets « à notre image »,
une quête identitaire projetée dans la matière.
MOUVEMENTS et
TENDANCES DU
DESIGN
Différentes écoles et mouvements qui ont construit l’histoire du design au XXème siècle sont représentés dans
l’exposition ou abordées dans le présent dossier.
► Pour une chronologie complète de l’histoire du design:
http://www.histoiredesarts.culture.fr/reperes/design
GOOD DESIGN
Apparu à la fin des années 30 aux Etats-Unis et développé après la seconde guerre mondiale dans les années
50, les designers du Good design et du design moderne défendent une esthétique fonctionnaliste sous
l’impulsion des avancées et créations réalisées dans le cadre de l’industrie et de l’industrie militaire en
particulier. Le Good design, en s’intéressant à l’ergonomie, produit à la fois des objets rationalistes et
organiques. L’influence du Bauhaus se propage et l’association de l’art ou des arts appliqués et de l’industrie
offre des objets logique et fonctionnel, ou la forme suit la forme. Certains designer, sont ingénieurs de
formation comme Charles Eames
Dans l’exposition Zones de confort : OFFICE
o Charles et Ray Eames, Attelle, 1944 – leurs recherches et créations d’attelles et de brancard
pour la marine américaine inspireront une série de sièges entre 1942 et 46 en contreplaqué
moulé : chaises DCW et DCM.
SUPERNORMAL
Le Good Design / Design Super Normal s'inscrit dans la lignée des designers du début du XXe siècle tel Adolf
Loos dans une recherche d’économie et d'un design «durable». Une exposition-manifeste baptisée Super
Normal organisée en 2006 par Jasper Morrison et Naoto Fukasawa, à Tokyo, puis à Milan incarne ce nouveau
mouvement. L’aspect visuel de l’objet est soigné mais n’est pas une fin en fin, l’ergonomie, la performance, la
simplicité sont les priorités, le design doit être juste, simple, fonctionnel, cohérent. Jasper Morrison le définit
ainsi : C’est la relation que l’on entretient avec un objet. Vous vous rendez compte qu’il y a un verre en
particulier dans lequel vous aimez boire. Il ne cherche pas à se faire remarquer, mais il vous procure un plaisir
certain. C’est une expérience globale, évidemment subjective. Les objets standardisés à la finition impeccable
ont des lignes pures, très souvent blancs - un certain effacement de signes - réalisés en matériaux tantôt
naturel tantôt high-tech suivant leur fonction. L’aspect extérieur, superficiel des objets est dépassé pour se
centrer sur leur utilité et leur durabilité : c’est comprendre la capacité qu’ont certains objets discrets de
produire de meilleurs résultats que des objets à la conception plus élaborée (Jasper Morrison). L’ambiguïté du
design Supernormal est de chercher la beauté dans l’usage "normal" de l’objet.
Dans l’exposition Zones de confort : OFFICE
o Jasper Morrison
o Naoto Fukusawa
LE BIODESGIN OU BIO-DESIGN
Le biodesign vise à créer des objets s’inspirant des formes présentes dans la nature. Il privilégie les formes
courbes, organiques, une ergonomie réunissant la nature, l’homme et l’objet, unissant l’homme à son
environnement. Luigi Colani (né en 1928) impose son design biodynamique : la nature est le pont de départ.
Dans l’exposition Zones de confort : AIRE DE JEUX
o Tim Thom, Chaîne Stéréo Rock’n’Rock, 1995 ; téléphone Alo, 1995
Dans l’exposition Zones de confort : ANTICHAMBRE
o Philippe Stark, Tabouret W.W., 1991
LE DESIGN HIGH-TECH
Le design high-tech s’inspire des objets industriels, standardisés, aux matériaux bruts pour créer des objets aux
usages et environnements domestiques. La technique prédomine. Le vocabulaire industriel et les matériaux résistance, modularité - sont réutilisés et détournés pour créer de nouveaux environnements inspirés de ceux
des supermarchés, les écoles, les hôpitaux et les usines : Le rêve de la machine à habiter se transforme en
habiter la machine (François Barré, dans préface de High-tech, le style industriel, J. Kron et S Slesin, 1978).
Dans l’exposition Zones de confort : OFFICE
o Stiletto Studios, Fauteuil Consumer’s Rest, Short Rest, 1983/1990 – reprennent l’idée du
ready-made de Marcel Duchamp
L’ANTI-DESIGN ou DESIGN RADICAL
L’anti-design/ Design radical apparaît en Italie à la fin des années 60 en réaction au Good Design. Designers et
architectes de ce mouvement remettent en cause la société consumériste des années 60. Ils repensent le cœur
même de leurs pratiques de créations d’objets, de lieux et d’espaces se considérant en partie responsables de
cette société matérialiste de surconsommation. Archizoom Associati, studio de design, et SuperStudio, agence
d’architecture, tous deux fondés à Florence en 1966, sont des acteurs de ce mouvement.
Adolfo Natalini, architecte de Superstudio, écrit en 1971 : « [...] si le design est plutôt une incitation à
consommer, alors nous devons rejeter le design ; si l'architecture sert plutôt à codifier le modèle bourgeois de
société et de propriété, alors nous devons rejeter l'architecture ; si l'architecture et l'urbanisme sont plutôt la
formalisation des divisions sociales injustes actuelles, alors nous devons rejeter l'urbanisation et ses villes...
jusqu'à ce que tout acte de design ait pour but de rencontrer les besoins primordiaux. D'ici là, le design doit
disparaître. Nous pouvons vivre sans architecture. »
Dans l’exposition Zones de confort : OFFICE
o Gaetano Pesce , Cafetière Vesuvio, 1988
Dans l’exposition Zones de confort : AIRE DE JEUX
o Gaetano Pesce, Chaise longue UP7, « Il piede », 1969/2000
Dans l’exposition Zones de confort : ANTICHAMBRE
o SuperStudio : Console, table et banc Quaderna, 1971/1987
DESIGN POP
Inspiré du mouvement Pop art et de la révolution culturelle et sociale des années 60, les designers se tournent
vers des valeurs nouvelles incarnées par la jeunesse. La liberté, la légèreté, l’éphémère, le nomadisme et la
nouveauté, les couleurs et la vie au ras du sol dicte les nouveaux intérieurs et la création d’objets. Plus de
critères, de codes ou de canons esthétiques, la forme ne suit plus la fonction et le jeu des matières inspirent
des environnements tantôt futuristes, tantôt naturalistes.
Dans l’exposition Zones de confort : RÉCEPTION
o Piero Gatti, Cesare Paolini, Franco Teodoro, Fauteuil Sacco, 1968/2014
o Eero Aarnio, Pastil Chair, 1967/2003
o Giorgio Ceretti, Pietro Derossi, Ricardo Rosso, Siège Pratone, 1966/1992
MEMPHIS ou GROUPE DE MEMPHIS
Collectif fondé par Ettore Sottsass (1907-2007) en 1981, afin de créer du néo design innovant pour l’habitat
(mobilier, tapis, lampes, etc.) en série limitée afin de s’écarter de la production industrielle incitant à la
surconsommation. Les couleurs vives et les formes originales associant des matériaux inattendus cherchent à
fuir la banalité du quotidien.
Dans l’exposition Zones de confort : AIRE DE JEUX
o Ettore Sottsass, Théière Cherries, 1987, Collection « Indian Memory »
NUOVO DESIGN (NOUVEAU DESIGN)
Sans représenter un mouvement précis, le Nuovo Design regroupe, dans les années 80, une jeune génération
de designers, tous héritiers de l’école sottsassienne et des remous de l’Anti-design. Ayant, pour la plupart, reçu
une formation d’architecte comme Sottsass, ils ont en commun l’approche intellectuelle qui associe science et
vision humaniste. Partisans de l’interaction entre design et industrie, leur champ d’action est sans limite faisant
du design une discipline centrale. On compte parmi les créateurs les plus représentatifs, Aldo Cibic, Marco
Zanini, Antonio Cittério, Denis Santachiarra ou Michele de Lucchi.
Dans l’exposition Zones de confort : AIRE DE JEUX
DESIGN CONCEPTUEL
Les artisans du design conceptuel s’érigent contre le diktat moderniste voulant que la forme suive la fonction
et proposent désormais que la forme doit, au contraire, suivre le concept. Ainsi, le design conceptuel a pour
vocation de questionner notre rapport à l’objet : De quoi s’agit-il ? D’objets d’art ? D’objets d’artisanat ?
D’objets de l’industrie ? À qui le design est-il destiné ? Est-il un art élitiste ou est-il issu de la culture populaire ?
Finalement le design conceptuel ne donne pas de réponse fermée mais offre un choix multiple, brouillant les
définitions et instaurant une ambiguïté avec plusieurs niveaux d’interprétation. Il essaie de combiner des
ambitions intellectuelles avec un sens poussé de l’esthétique. L’un des classiques du design conceptuel est
l’utilisation d’objets (matériels) de récupération, pour en faire des objets (immatériels) de détournement, les
objets s’en trouvant ainsi sublimés.
Le design conceptuel a essentiellement été introduit aux Pays-Bas, par Droog Design* un des acteurs majeurs
dans le domaine de l’expérimentation et de l’édition. Mais il s’est depuis largement diffusé au delà de ce pays
phare du design. En France, ce mouvement est représenté par les designers Matali Crasset et Pierre Charpin
ainsi que par le collectif RADI designers**.
Dans l’exposition Zones de confort : AIRE DE JEUX
o Robert Stadler, Système Do Cut, 2000
o Vincent Beaurin, Pouf Noli me tangere, 1994
Dans l’exposition Zones de confort : ANTICHAMBRE
o Robert Stadler, Tapis Troublanc, 2011-2012
o Robert Stadler, Bout de canapé BDC, 2011
o François Azambourg, Tabouret Mr Bugatti, 2006
* DROOG DESIGN
Le collectif néerlandais, apparu en 1993, et officiellement fondé en 1994 par Gijs Bakker et Renny Ramakers,
prône l’utilisation de matériaux de récupération, une certaine forme d’humour, et une recherche constante de
la nouveauté. Droog Design est défini par l’un de ses fondateurs comme un «design en contexte». Droog
Design a contribué à faire connaitre Marcel Wanders (86), Jan Konings, Hella Jongerius, Richard Hutten, Jurgen
Bey, Tejo Remy et Wieki Somers.
Dans l’exposition Zones de confort : AIRE DE JEUX
o Tejo Remy, Commode Chest of Drawers, You Can’t Lay Down Your Memories, 1991/1993
Dans l’exposition Zones de confort : ANTICHAMBRE
o Jurgen Bey, chaise Vacuum Cleaner, 2004, Collection Dust
** RADI DESIGNERS
Le groupe RADI Designers est né en 1992 à Paris, à la sortie de l’école, Les Ateliers. Débutant son activité à cinq
lors de sa fondation, le groupe est aujourd'hui composé de Laurent Massaloux (Limoges, 1968), Olivier Sidet
(Paris, 1965), et Robert Stadler (Vienne, 1966) - créateur de Traits d’union pour l’Ensemble Poirel - Florence
Doléac et Claudio Colucci exerçant désormais leur activité de designer de manière indépendante. Le collectif
RADI se réunit autour de projets divers, dans les champs du design industriel, de l’édition en série limitée, de
l’aménagement d’espace et de la scénographie. RADI Designers dessinent et conçoivent le projet comme une
construction qui jongle avec les évidences de la vie quotidienne, gestes, typologies, objets, produits, meubles,
gadgets, mais aussi comme une projection dans une situation d’usage, un scénario. Aussi, au delà de leur
perception immédiate, les objets RADI proposent divers sens de lecture : imaginaires ou réels. Les questions
des technologies, matériaux, ou des contraintes de production ou de communication sont intégrés comme des
éléments cohérents, positifs et variables à la construction de chaque projet. Parallèlement à cette activité
collective, chacun des membres du groupe développe une activité personnelle.
Dans l’exposition Zones de confort : AIRE DE JEUX
o Radi Designers, Banquette Whippet Bench, 1998
DESIGN CRITIQUE / CRITICAL DESIGN
Le Design Critique utilise des propositions de design expérimental et réflexif, pour défier les préjugés et lieux
communs sur le rôle des produits dans la vie de tous les jours. En proposant une approche critique, ce
mouvement s’insère dans la lignée du Design radical italien des années 1970 dans le but de s’opposer à la
production de masse, et développent des projets et des scénarios de vie alternatifs et utopiques.
LES FOCUS
Les focus sont des analyses artistiques et plastiques de quelques objets choisis dans l’exposition - ici, des objets
issus de la collection design du Centre national des arts plastiques - sélectionnés dans l’exposition Zones de
confort par les médiateurs culturels de la galerie Poirel. Ils offrent une analyse poussée, l’appréhension d’une
démarche de création, ainsi que la découverte d’un designer ou d’un collectif.
Pouf Sacco
1968/2014
Piero Gatti, Cesare Paolini, Franco Teodoro
Edition Zanotta
Toile en polyamide polyuréthane, rembourrage en billes de polystyrène
Dim: 80 x 80 x 68 cm. poids: 3,5 kg
L’objet
Le pouf Sacco, (Enveloppe contenant des billes de polystyrène expansé hautement résistantes). Sac en italien,
appelé aussi Chaise Anatomique ou encore Poire est un design simple qui utilise un minimum de matériau : il
est composé d’un sac en matériau opaque (ici du vinyle argenté) en forme de poire, équipé d’une fermeture à
glissière et rempli aux trois quarts par des billes en polystyrène expansé hautement résistantes, utilisées
normalement pour le conditionnement et l’emballage. Très léger, il peut se déplacer d’une pièce à l’autre et
s’adapter aux différents espaces, comme à différentes morphologies. La forme en poire de l'enveloppe permet
aux billes, sous le poids d'une personne assise, de se répandre dans la partie supérieure, qui peut alors servir
de dossier et d'appui-tête. Mais, Sacco est un « nonpoltrona » ou une « non chaise » - sans empiètement, ni
dossier ou accoudoir - qui n’impose aucune position mais épouse les mouvements du corps, tel un tas de sable,
avec une complète ergonomie vis-à-vis de son utilisateur. Il demeure, encore aujourd’hui, l'exemple le plus
radical de remise en cause du modèle classique de siège à la fois individualisée et universelle.
Sacco, s’inspire des matelas remplis de paille des campagnes d’Italie du Nord. L'entreprise Zanotta, éditeur du
Sacco réalise le premier prototype en PVC transparent, rempli d’eau, puis de balles de ping-pong, il se révèle
trop fragile et trop lourd. Ainsi, les douzaines de millions de billes de polystyrène dont le poids total ne dépasse
pas 3,5 kg deviennent la solution de remplissage tandis que Zanotta propose pour l’enveloppe, le cuir ou le
Telafitta, tissu enduit de PVC, décliné dans une dizaine de couleurs vives.
La première version manufacturée, présentée en janvier 1969 à la Foire de Paris, devient un succès immédiat. Il
est toujours édité.
CONTEXTE
Sacco est un fauteuil « anatomique » introduisant une dimension informelle à contre courant des mobiliers
figés et raides. Son design est emblématique de la génération des années 68 qui s’oppose aux mœurs et
attitudes traditionnelles et bourgeoises et exprime sa philosophie de vie sur la liberté de la pensée et du corps,
associée au mouvement hippie, s’affirmant nomade et communautariste.
Depuis les années 1950, l’accélération de l’industrialisation et de la standardisation du logement proposent
de nouvelles manières d'habiter : les espaces intègrent déjà penderies, placards et rangements. Le siège, en
quelque sorte « épargné », devient alors un moyen d'expression privilégié des designers.
Au cœur d’une nouvelle société de consommation critiquée par les artistes du Pop Art, les designers des
années 1960 s’inspirent de ces nouvelles démarches artistiques, reprenant les codes de la culture populaire et
les détournant. Ils imposent une nouvelle esthétique anti-bourgeoise qui révèle déjà une porosité entre les
mondes de l’art et du design.
Les années 1960 proposent une grande variété dans les couleurs, les formes, mais aussi dans les matériaux
(plastiques, mousses polyuréthane, textiles extensibles, vinyles, etc.) et les méthodes de fabrication. Les
progrès techniques amènent la révolution formelle comme en témoigne la S chair (1960) ou le Sacco (1968).
LES DESIGNERS
Sacco fut créé en 1968 par trois architectes italiens, Piero Gatti (Turin 1940 -), Cesare Paolini (Gênes 1937- id,
1983) et Franco Teodoro, (Turin, 1939 - id. 2005), et édité par l’entreprise italienne Zanotta.
S’associant à partir de 1965, ils ont collaboré sur des projets très divers dans les domaines de l’architecture, de
l’urbanisme, du design industriel, de la photographie et des arts graphiques à Turin.
Ils ont une trentaine d’années quand ils créent l’objet culte Sacco avec l’entreprise Zanotta. Leur inspiration
vient d’une pratique des Italiens du Nord garnissant de paille les matelas.
Les trois architectes ont reçu le prix Compas d’or pour cette création en 1970 et le prix de la Biennale de
Ljubljana en 1973. Sacco est présenté en 1972 au MoMA de New York dans l'exposition Italy : The
New Domestic Landscape.
Le groupe se dissout en 1983.
Siège Pratone
1966
Gruppo Strum
Edité par Gufram
Polyuréthane expansé à froid "Guflex", peinture lavable
"Guflac"
h. 100 ; L. 140 ; l. 140 cm
L’OBJET
Imaginé en 1966 et commercialisé en 1971 par le collectif italien Gruppo Strum, le siège Pratone est une
proposition XXL d’un carré de pelouse verte, réalisé en polyuréthane expansé et souple et recouvert d’une
peinture caoutchouc. En symbiose avec les aspirations écologiques de cette époque, l’utilisateur est invité à se
loger dans les herbes hautes qui se plient alors à sa morphologie. Niant tout élément constitutif du siège, il
s’agit là d’un projet radical cherchant à désacraliser le design d’intérieur. Jouant de l’explosion de l’échelle à la
manière d’Alice aux Pays des Merveilles, cette expérience des sens, dans une nature mutante et artificielle,
provoque à la fois curiosité et contradiction.
La possibilité d’assembler plusieurs modules par juxtaposition permet de recouvrir tout le sol d’un espace de
détente collectif ; s’y laisser choir dans n’importe quelle position, en oubliant toute règle de bienséance,
correspondait aux manières d’être et de vivre émergeant à cette époque.
L’ŒUVRE/L’OBJET
En hissant l’imagination au pouvoir, les années 1960 proposaient des matériaux nouveaux et d’innovantes
conquêtes. La mousse de polyuréthane par exemple, utiliser de manière intensive a transformé le visage de la
vie domestique : la facilité de moulage de cette mousse permettait aux concepteurs d’imaginer des sièges,
canapés, tables et tapis de sol, obtenus en blocs découpés ou en formes moulées ; libérés des contraintes
fonctionnelles, les designers adoptaient des formes de la plus grande fantaisie. Cette matière innovante
contribuait à promouvoir un art de vivre original, qui bien souvent, trouvait au ras du sol son meilleur lieu
d’expression.
Il était indispensable que l’industrie non seulement accepte cette évolution, mais qu’elle en soit l’instigatrice.
La société Gufram joua ce rôle primordial dès 1966, en s’adressant à l’authentique sculpteur Piero Gilardi, de
même qu’à des groupes de créateurs comme Gruppo Strum ou Studio 65, largement influencés par le
surréalisme et le Pop Art américain.
LES DESIGNERS
Gruppo Strum est un collectif de designers italiens créé à Turin en 1963 par Pietro Derossi, Carlo Gianmarco et
Maurizio Vogliazzo. Convenant à une époque de remise en cause, leur pratique se rattache au mouvement
iitalien du Radical Design, qui a cherché à se libérer des contraintes dogmatiques de la doctrine
« fonctionnaliste ».
Alors que l’Italie est en pleine période d’instabilité économique et tente de maintenir ses exportations en
poursuivant sa politique industrielle en matière de design, un débat s’instaure entre les tenants du design pur
ou Good Design et une vague contestataire promue par une minorité de designers d’avant-garde. Développant
une critique engagée de la société de consommation qui n’obéit plus qu’à la loi de l’offre et de la demande, ces
designers utilisent la dérision comme arme de destruction et moteur de création. Ils s’attaquent notamment à
la définition du bon goût en même temps qu’ils questionnent leur époque à travers des concepts novateurs.
Tabouret W.W.
1991
Philippe STARCK
Edité par Vitra Weil am Rhein (Allemagne)
Aluminium moulé laqué vert
h. 97 ; P. 51 ; diam. 52 cm
L’OBJET
Philippe Starck réinterprète le tabouret avec cette proposition surréaliste qui appartient à un ensemble de
bureau fantaisiste dessiné spécialement pour le réalisateur de cinéma Wim Wenders en 1991. Fabriqué en
petit nombre et proche de l’objet sculptural, le tabouret W.W. s’utilise comme un siège assis-debout plutôt
qu'un meuble purement fonctionnel. Appliquant les principes d’un bio-design dont les formes sont liées à
celles de la nature, l’assise semble constituer le germe qui donne naissance aux trois pattes du tabouret
s’apparentant alors à des racines plantées dans le sol. Une ramification sur l’une d’entre elle sert de reposepied à l’utilisateur. Philippe Starck baptise souvent ses créations avec des noms de romans de science-fiction,
comme la série Ubik d'après le roman de l'écrivain américain Philip K. Dick ou ce tabouret W.W. en référence
aux initiales du réalisateur Wim Wenders.
CONTEXTE
Dans le design des années 1990, l’exubérance du style n’est plus de mise. Les lignes épurées s’imposent pour
correspondre à une volonté d’économie de moyens : « less is more » de Mies van der Rohe redevient le
leitmotiv. Le mobilier, où se côtoient formes organiques et géométriques, revendique la simplicité. Un nouveau
vocabulaire dominé par le galbe et la courbe se développe, en lien avec une vision de production et de
consommation plus écologiste.
LE DESIGNER
Né en 1949 à Paris, Philippe Starck est tout à la fois designer, inventeur, architecte, décorateur et directeur
artistique. Dans les années 1970 et 1980, il se charge de la décoration intérieure des night-clubs et des cafés
parisiens qui lui apportent une notoriété internationale. Connu tout autant pour ses décorations d’intérieur
que pour ses productions en série de biens de consommation courante, il qualifie son devoir de créateur de
« subversif, éthique, écologique, politique, humoristique ». Dès les années 1990, en accord avec ses convictions
écologistes, il propose un design démocratique qui a révolutionné l’objet, tel que le presse-citron Juicy Salif ou
la passoire Max le Chinois. Son style est éclectique. Philippe Stark aime revisiter les grands classiques du
mobilier avec un répertoire de formes infini qu’il modernise par l’utilisation de matériaux contemporains. En
1999, grâce à sa collaboration avec l’éditeur italien Kartell, il réalise la première chaise, en polycarbonate
transparent d’un seul bloc baptisée La Marie. En 2002, une rétrospective lui est consacrée au Centre
Pompidou.
Fauteuil Bookinist
2007
Nils Holger Moormann
Bouleau contreplaqué teinté et feutre
h. 78,5 ; l. 75 ; P. 91 cm
Série numérotée et signée
L’OBJET
D’un design minimaliste, ce fauteuil de lecture est conçu comme un
chariot composé d'une structure en contreplaqué de bouleau blanc, noir
et rouge, recouverte de feutre écru sur le siège et le dossier. En plus d’une
capacité de rangement de 80 livres, le fauteuil s’utilise comme un bureau
dans lequel sont laissés à portée de main crayon, taille-crayon, carnet de notes, marque-pages, loupe et lampe
de lecture. Le designer a ainsi regroupé plusieurs fonctions en un même objet tout en optimisant l’utilisation
de l’espace, d’un bureau ou d’une bibliothèque.
CONTEXTE
Les dimensions plus réduites de l’habitat moyen et l’importance actuelle de l’électroménager imposent au
meuble d’assumer plus de fonctions, et les panneaux de contreplaqué permettent la production d’un mobilier
utilitaire, fonctionnel et harmonieux. Les années 2000 marquent un retour aux fondamentaux du design
scandinave (1930-1970), fonctionnaliste et épuré, aux matières naturelles et aux couleurs pastels, qui investit
toutes les pièces de la maison.
LE DESIGNER
Né en 1953, Nils Holger Moormann est l'un des personnages principaux de la New German Design. Ses
produits suivent les principes de la simplicité, l'intelligence et l'innovation, appliqués des fondements du design
scandinave sobre et minimaliste. Nourri par le décor des Alpes bavaroises où est installée sa société depuis
1992, Moormann applique très largement le bois à ses créations, en lien avec une volonté affirmée d’économie
durable employant une production entièrement locale. Les créations de Nils Holger Moormann ont reçu plus
de cent soixante Design Awards dans le monde.
Naufragés sur lit de moquette
2008
Florence Doléac
22 ballons en PVC, moquette en laine, colliers de serrage en
plastique
Auto-édition – Pièce unique
Dim. : 3,20m x 75 cm
CRAC LR, Sète
Des constructeurs éclectiques
L’OBJET
Cette pièce est un « dispositif de repos collectif à positions multiples » elle est constituée « d’un ensemble de
bulle d’air aux dimensions variables, maintenues par une housse de laine tissée; le motif écossais pixélisé
évoque une allégorie numérique de la belle bleue tourmentée. Les contours souples d’une telle tielle* géante
peut sauver une dizaine de naufragés. »
Cette pièce est une triple référence. Elle fait référence dans un premier lieu à l’histoire de l’art classique par
analogie avec le tableau Le radeau de la Méduse de Théodore Géricault (1818-1819), en venant nous étaler
dessus, nous devenons les naufragés du Géricault.
Deuxièmement, cette structure est faite d’une laine tissée ornée d’un motif écossais pixélisé faisant référence
à la mer par la couleur bleue et l’aspect informe que les carreaux donnent sur une structure mole et d’autre
part à l’émergence forte des nouvelles technologies dans les domaines artistiques. Le pixel de l’écran est ici vu
comme un élément graphique et esthétique et le motif est relié à l’histoire du tissage, les pixels donnant
naissance à un tissu écossais.
Troisièmement, cette pièce fait un petit clin d’œil à la chose la plus triviale qui soit, la cuisine (italienne à base
de poissons) puisqu’en effet, la forme de l’œuvre est inspiré de celle d’une tourte italienne, la tielle* lui
donnant un coté léger et sympathique.
*La tielle est une tourte italienne ronde cannelée sur les bords faite à partir de pâte à pain, garnie de poulpes (ou céphalopodes) et d’une
sauce tomate pimentée. Repas des marins et pêcheurs pouvant se garder plusieurs jours
CONTEXTE
Le design et l’art sont aujourd’hui deux disciplines qui jouent de leurs libertés et de leurs frontières : l’art,
depuis Marcel Duchamp, joue des objets de production en détournement, critique ou réflexion sur la place de
l’objet dans nos société, le design se redessine en critique, engage des démarche artistique, des autoédition et
série limité. Florence Doléac a réalisé cette œuvre/ objet de repos collectif dans le cadre d’une résidence
artistique au CRAC de Sète (Centre régional d’art contemporain).
LE DESIGNER
Florence Doléac est une designer qui inscrit son travail dans une dualité oscillant entre design de produit et
production artistique. En effet, elle propose des objets poétiques et allégoriques qui se présentent comme
d’incongrue situation et qui jouent sur l’inutilité de leur fonction.
Fauteuil Consumer’s Rest
1983/1990
Stiletto Studios / Frank Shreiner
Acier
Édition Brüder Siegel / Stiletto Studios n°63, modèle n°2
L’ŒUVRE
Nous sommes ici devant un fauteuil fait à partir d’un caddie découpé ; le caddie :
allégorie même de la société de consommation ; un artefact que l’on pousse ; un
artefact que l’on remplit d’objets ; des objets que l’on consomme. Cet artefact de
labeur est ici transformé en outil de repos ; le fauteuil : allégorie de la paresse.
Par cette transformation le caddie devient son antipode physique mais pas sociétal puisqu’ici nous somme face
au fait accomplie qu’une fois assis dans ce caddie nous devenons le produit de consommation. Cette inversion
de valeur fait de nous, non plus des acteurs de la consommation mais belle est bien les produits de cette
dernière.
Cet objet existe en deux versions, une pour enfant Fauteuil Short Rest, et une pour adulte Consumer’s Rest,
1983/1990.
CONTEXTE
L’artiste dit dans un article du New York Times que c’est lors d’une visite avec sa mer d’un magasin de design
qu’il a l’idée de créer cet pièce, celle-ci lui aurait dit que « les objets présentés dans le magasin lui faisaient
penser à des caddies ». Il présente son objet comme une « idée simple et accessible à tous ».
LE DESIGNER
Stiletto Studios / Frank Shreiner est un designer Berlinois né en 1958 qui vit et travail à Berlin. Il propose un
design en rapport avec l’avant garde berlinoise, étroitement lié à la l’industrie et à ses matériaux. Shreiner est
étudiant en ingénieur mécanique à partir de 1981 tout en étant un praticien du design expérimental en art et
en art graphique notamment, ce qui l’amène à étudier la communication visuelle en à Berlin puis la sculpture à
l’école d’art de Düsseldorf jusqu’en 1987. Ses premières expositions sont présentées à Vienne, Zurich, Cologne,
Stuttgart et New-York. En 1991, il ouvre son studio Stiletto et travail en collaboration avec l’Association of
System Consultants for Product Design. Aujourd’hui, Stiletto représente un mouvement artistique subversif sur
la scène du design allemand.
Collection « Cloning »
2008
5.5 Designers
Prototype
Lampe à poser “Eyes Cloning
Globe en verre soufflé de Murano
Coussin “Weight Cloning
Housse de tissu médical de maintien, teinture Dylon, rembourrage en
microbilles de polystyrène
Chaise “Posture Cloning”
Structure en bois de hêtre brut, base de l’assise et du dossier en médium
recouvert de mousse de polyéthylène, peinture de polyuréthane, mousse de
polyuréthane façonnée par fraisage numérique et colle polyuréthane
L’OBJET / LA COLLECTION
Ou comment l’objet tente de vous imiter…
Dans l’exposition il y a 3 pièces différentes proposées (créées en 2008)
- un coussin Weight Cloning (à partir de votre poids, la forme du coussin évoque alors un ventre et son
nombril)
- une lampe à poser Eyes Cloning (à partir de la couleur de vos yeux)
- une chaise Posture Cloning (correspond parfaitement à votre posture assise)
Inspiré des techniques de clonage médical,
Cloning est un véritable service de création
d’objets à l’image de celui vers qui il est destiné.
C’est à partir de données physiques prélevées
sur le corps que l’esthétique des objets de la
collection est définie.
“La couleur de vos yeux, votre coiffure, votre
taille, votre pilosité, votre poids, vos
mensurations, toutes les caractéristiques
physiques qui définissent votre identité sont
prélevées puis traitées jusqu’à devenir des coefficients déterminant la plastique des
objets.
Cloning n’est pas une remise en question de la forme de l’objet en rapport à son usage, mais propose de définir
une forme selon d’autres critères que le simple parti pris artistique. L’objectif est d’attribuer un vocabulaire
formel à un objet en recherchant cette légitimité dans la finalité d’une production industrielle : l’être humain.
Cette approche de la conception est rendue possible grâce à la souplesse des
technologies de prototypage numérique mêlée au savoir-faire d’artisans qui acceptent
d’adapter leurs gestes à chaque commande. C’est sur la base d’objets préalablement
élaborés et appelés «produits porteurs» que les gênes prélevés sur les sujets
«donneurs» sont appliqués pour générer le clone.
Ce processus a pour conséquence d’intensifier le rapport que l’on entretient avec les
produits qui constituent notre environnement proche et avec lesquels nous avons de
plus en plus de mal à créer des liens sensibles et durables. Se voir introduire ou
réincarner à travers un objet apporte au monde matériel une dimension humaine qui
nécessite de nouvelles relations.
Les canons esthétiques dictés par notre société et relayés par les médias sont ainsi remis en question dans le
monde de l’objet. Le fameux «90-60-90» (mensuration) ne constitue plus un idéal et laisse la part belle au «60-
90-60». Cloning va à l’encontre de cette perception idéalisée, pour redonner un peu de justesse à
l’imperfection, et encourager l’individu à assumer ce qu’il est, et non à rester dans le désir de ce qu’il veut être.
En somme, au lieu de participer à la définition d’une esthétique consensuelle (le standard dans l’industrie), ce
projet tend à redonner une place centrale à la nature humaine.”
La collection comporte d’autre pièces tel qu’un peigne à la forme de votre crâne, une tasse dont l’anse est
moulée à partir de votre empreinte, un miroir découpé dans votre silhouette, des vases conçues à partir de vos
propres mensurations, des valets de chambre pile à la taille de vos vêtements, etc.
CONTEXTE
Pour leurs premières créations, les 5.5 Designers se sont intéressés aux objets de récupération et objets oubliés
dans les vide-greniers, afin de créer un nouveau système de production d’objets. Pour le projet appelé Réanim,
ils ont créé une nouvelle discipline : la médecine des objets. Les médias les ont repérés grâce à ces créations en
2004 au Salon du Meuble à Paris. Même si ce projet avait une esthétique particulière, ils l’assument en tant
que projet de design industriel pur et dur. C’était un questionnement sur la manière dont ils pouvaient
pratiquer le design.
Leur leitmotiv : sublimer les objets, même basiques, pour nous encourager à les garder.
Leurs autres domaines d’intervention : La scénographie, pour le centre George Pompidou avec l’APCI, (Agence
pour la promotion de la création industrielle), pour des éditeurs indépendants comme La Corbeille, pour de
l’équipement hi-fi, des animations de festivals…
LES DESIGNERS
5.5 Designers est une jeune agence de design, qui a été créée en août 2003, par Anthony Lebossé, Vincent
Baranger, Jean-Sébastien Blanc, David Lebreton et Claire Renard. Ils ont été tous les 5 diplômés de l’École
Nationale Supérieure des Arts Appliqués et des Métiers d’Art (ENSAM) de Paris. Leur diplôme de Créateurs
Concepteurs est assez général, ils peuvent aussi bien être amenés à dessiner un stylo qu’un tramway !
Leur philosophie : les objets avec lesquels ils travaillent sont donc ceux de récupération, des plus anecdotiques,
ceux qu’on trouve sur les puces, ceux des années 70, à ceux issus de la dernière innovation High-tech. Pour
eux, créer des objets, c’est être vraiment acteur de la société. Ils essayent de susciter des questions par l’objet,
qui vont traiter de problèmes sociaux, économiques, politiques, techniques, patrimoniaux. Il y a énormément
de valeurs autour de l’objet.
AUTRES SOURCES :
http://www.zelys-designlab.com/blog/2011/05/5-5-designers/
http://www.sens.fr/sensuelle/55-designers-collectif-durable/
PISTES PEDAGOGIQUES :
- Inviter à chercher d’autres objets à concevoir à partir de nos caractéristiques physiques.
Par exemple : créer une taie d’oreiller à partir des caractéristiques de vos cheveux, couleurs, longueur, type,
etc.
- Faire deviner à partir de quelles caractéristiques les objets exposés ont été conçu.
Chaise longue, Slow Chair
2006
Erwan et Ronan Bouroullec
Cadre en métal, pieds en aluminium laqué époxy,
tissus jersey (100% polyester), coussins de l’assise
et du dos mousse de polyuréthane et polyester
wool.
Dimensions, poids : L 95 x P 92,8 x H 89 cm, H de
l’assise 24,3 cm.
L’OBJET
A travers la Slow Chair, les frères Bouroullec revisitent le fauteuil à accoudoirs de manière contemporaine.
Un cadre tubulaire léger définit une silhouette qui rappelle les modèles classiques. Ce cadre est recouvert d’un
revêtement en tricot tridimensionnel innovant, en fil de polyester résistant à la déchirure, qui sert à la fois
d’enveloppe souple et de surface porteuse.
Ce revêtement tricoté sur mesure, est enfilé comme un bas sur la structure du fauteuil et épouse parfaitement
ses formes. Ce jersey (tissu fin tricoté qui tire son nom de l'île de Jersey, où il fut produit dès le Moyen Âge)
donne au Slow Chair un confort d’assise véritablement ergonomique, agréable et moelleux qui est augmenté
par les minces coussins d’assise et de dossier. Le tissu de revêtement légèrement transparent remplace les
épais rembourrages des fauteuils traditionnels et confère à ce fauteuil aux dimensions généreuses une grande
légèreté. Il est synonyme de refuge et d’une enveloppe protectrice. L’ensemble offre un soutien solide et
épouse subtilement la forme du corps.
La Slow chair s'accompagne de son ottoman (repose pied) pour plus de confort.
Il est actuellement édité dans 5 combinaisons de couleurs différentes, et 2 types de matériaux différents pour
le piétement. Il est édité par le fabricant suisse de mobilier design Vitra.
LES DESIGNERS
Respectivement diplômés de l’École nationale supérieure des arts décoratifs de Paris et de l’école nationale
supérieure d’arts de Cergy-Pontoise, Ronan (né en 1971) et Erwan Bouroullec (né en 1976) sont associés depuis
15 ans pour mener un travail au sein d’un dialogue permanent et d’une exigence commune vers plus de
justesse et de délicatesse.
À l’occasion de la présentation de la Cuisine Désintégrée au Salon du Meuble
en 1997, ils sont remarqués par Giulio Cappellini qui leur confie leurs
premiers projets de design industriel comme le Lit clos et la Spring Chair. Une
rencontre décisive avec Rolf Fehlbaum, président de Vitra, mène à la
conception d’une nouvelle typologie de système de bureaux sous le nom de
Joyn en 2002. C’est le début d’un partenariat privilégié, concrétisé par de
nombreux projets, dont les Algues, l’Alcove Sofa, la Worknest, la Slow Chair,
la Vegetal Chair et plus récemment L’Oiseau. Depuis 2004, ils se sont aussi
associés avec l’éditeur Magis pour dessiner deux collections complètes de
mobilier Striped et Steelwood, puis d’autres projets comme la chaise
Baguette ou encore les tables Central et Tambour. Divers principes de parois
textiles comme les North Tiles ou les Clouds ont vu le jour dans le cadre d’une collaboration étroite avec
l’entreprise danoise Kvadrat.
Depuis 2010, ils s’associent à de nouveaux éditeurs européens pour dessiner de nouvelle collection : Ovale, une
collection complète d’art de la table avec Alessi et Axor, une collection de salles de bains avec Axor Hansgrohe;
les lampes Piani pour Flos, les tapis Losanges pour Nani Marquina, la collection Osso pour Mattiazzi, la
collection de carreaux en céramique Pico pour Mutina ; ou encore une collection complète de mobilier pour
l’Université de Copenhague produite par la marque danoise Hay.
Ronan et Erwan Bouroullec dessinent aujourd’hui pour de nombreux industriels comme Vitra, Kvadrat, Magis,
Kartell, Established and Sons, Ligne Roset, Axor, Alessi, Issey Miyake, Cappellini, Mattiazzi, Flos, Mutina et Hay.
Parallèlement, ils mènent une activité de recherche, une respiration essentielle dans le développement de leur
travail, au sein de la Galerie kreo, dont ont émané quatre expositions personnelles. Par ailleurs, ils réalisent
ponctuellement des projets d’architecture comme la Maison Flottante, les showrooms Kvadrat à Stockholm,
Copenhague et Rome ou encore le restaurant Dos Palillos de l’hôtel Casa Camper à Berlin. Ils ont été
récompensés de plusieurs prix.
Ils ont réalisés une exposition de leur travail au centre Pompidou Metz, intitulé “Ronan & Erwan Bouroullec,
Bivouac” en 2012
REFERENCE:
On pourrait penser que les lignes de la création des frères Bouroullec rendent hommage à la Womb Chair
(1948) d’Eero Saarinen.
AUTRES SOURCES :
http://www.bouroullec.com/
https://www.youtube.com/watch?v=llAwJG97280
Les visites
scolaires
ZONES DE CONFORT. COLLECTION DESIGN DU CENTRE NATIONAL D’ARTS PLASTIQUES
POUR LE PUBLIC SCOLAIRE
Le service des publics des musées vous propose de venir découvrir avec votre classe gratuitement l'exposition
Zones de confort. Collection design du Centre national d'arts plastique à la galerie Poirel. Commentée par un à
deux médiateurs, ou en autonomie, la visite de l'exposition est interactive et adaptée au niveau de chaque
classe, de la maternelle au lycée.
Supports pédagogiques
• Un livret-jeu et plusieurs activités pédagogiques et ludiques attendent les élèves des cycles 1, 2 et 3!
• Un journal/livret d'exposition est distribué à chaque visiteur (à partir de l'enseignement secondaire)
• Un dossier d’accompagnement sera disponible sur simple demande
• Une formation enseignant le mercredi 13 janvier 2016 14h-16h, sur inscription auprès du service des
publics : visite avec le commissaire de l'exposition, présentation des outils et pistes pédagogiques par
l'enseignante détachée et la responsable de médiation
Parcours
MSM/GSM
Une découverte de l'exposition Zones de confort; Collection Design du Centre national d'arts plastiques. Visite
interactive et ludique autour de autour des objets crées par des designers contemporains internationaux :
Forme, couleur, texture, son : qu’est-ce qui peut rendre un objet confortable ?
Primaire:
Une découverte de l'exposition Zones de confort; Collection Design du Centre national d'arts plastiques. Visite
interactive et ludique autour de autour des objets crées par des designers contemporains internationaux pour
répondre aux questions sur le design d’objets et la notion de confort.
Cycle 2 (CP et CE1): Mon intérieur est-il confortable ? Forme, couleur, texture et son : qu’est-ce qui peut rendre
un objet confortable ?
Cycle 3 (CE2, CM1 et CM2) : Des chaises, des poufs, des fauteuils, des tabourets… et des hommes
Collèges / Lycées et +
Une découverte de l'exposition interactive autour de autour de la notion de confort et d'inconfort des objets
créés par des designers contemporains internationaux. Des axes sont adoptés pour les différents niveaux
6ème : Confort et création de l'objet
5è : Formes nouvelles et création de l'objet
4è : Le confort : l'objet dans le quotidien
3è : Le design : l'objet créateur d'environnement confortable
Lycée et + : Le confort dans le design d'objet : processus de création
Durée de la visite : 1h ou 1h30
UNE ŒUVRE EN PRATIQUE
Une œuvre en pratique invite à la découverte d’une œuvre en l’abordant sous différents angles (historique,
plastique ou littéraire…). Le siège Pratone est une pièce exceptionnelle de l'exposition Zones de confort
permettant à la classe, à travers ses caractéristiques originales, d'aborder la notion de confort dans le design
du XXème siècle.
Durée de la visite : 1h
DISPONIBILITE HEBDOMADAIRE DE VISITE :
visite guidée:
Du mardi au vendredi, de 9h à 18h.
Fermeture de la Galerie le lundi
visite en autonomie :
Du mardi au vendredi de 13h à 18h
Fermeture de la Galerie le lundi
POUR RESERVER
Les visites scolaires à la galerie Poirel s'organisent sur réservation uniquement à partir du site internet
suivant :
Lien sur le site de Nancy pour le 1er trimestre :
Lien sur le site de Nancy pour le 2ème trimestre :
https://agglo.grand-nancy.org/EcolesMusees.nsf
https://agglo.grand-nancy.org/EcolesMuseesB.nsf
ou
1 - tapez l'adresse : www.nancy.fr-> vous allez être dirigée sur le portail de la ville de Nancy
2 - cliquez sur l'onglet "PRATIQUE" sur fond bleu situé en haut de la page - > vous allez être dirigé sur la page
qui permet d'accéder aux démarches en ligne
3 - cliquez sur la rubrique "SCOLAIRES" -> vous allez être dirigée sur la page qui permet les réservations
scolaires en ligne
Sur cette page figure l'offre culturelle pour 2015 - 2016, plus bas, un petit paragraphe dédié aux réservations
scolaires qui s'intitule "OUVERTURE DES RESERVATIONS" avec les dates relatives aux réservations du trimestre
souhaité ainsi qu'un lien permettant d'accéder au site de réservation " Détails des visites et inscription en ligne
(réservations ... trimestre) "
4 - cliquer sur ce lien
5. Sélectionnez votre mode de visite : guidée ou autonomie
6. Sélectionnez votre catégorie d'établissement /niveau
7. Sélectionnez dans la dernière rubrique "Une exposition" : Zones de confort. Collection design du Centre
national des arts plastiques et cliquez sur le lien.
8. Consultez la fiche et cliquez sur le lien : "Demande de réservation"
9. Remplissez la fiche de renseignement et cliquez sur le lien "Enregistrer la demande"
10. Une confirmation de votre réservation vous sera envoyée!
Si vous n'y parvenez toujours pas malgré ce petit tutoriel, n'hésitez pas à appeler le service des publics et
nous ferons les démarches ensembles !
Renseignements sur les réservations auprès du service des publics des musées
-par téléphone : 03 83 17 86 77 de 9h à 12h30
- courriel : [email protected]
Renseignements sur la préparation de votre visite auprès du service éducatif de la galerie Poirel
Sophie Toulouze, assistante de médiation, chargée du service éducatif
- par téléphone : 03 83 32 98 37
- par courriel : [email protected]
Marlène Faure, enseignante détachée en arts plastiques
- par courriel : [email protected]
PISTES
PÉDAGOGIQUES
Les pistes pédagogiques sont proposées par notre enseignante détachée, Marlène FAURE, professeur d’arts
plastiques associée au service de médiation de la galerie Poirel, afin de développer en classe des activités
artistiques et pédagogiques en amont ou en aval de la visite de l’exposition.
Introduction
Une exposition / Une collection :
Le centre national des arts plastiques collectionne…
Qu’est-ce qu’une collection ?
Qu’est-ce qu’une exposition ?
Qu’est-ce que le design ?
Qu’elles sont les critères de choix, de tri d’une telle collection ?
Qu’est ce qui permet d’identifier un objet comme appartenant à la « même famille » ? Sa fonction ? Sa
forme ? Ses matériaux de construction ? Ses couleurs ?
Quatre zones de confort, réparties en galerie nord et galerie sud, abordent le confort et ses différentes
facettes :
Office
Réception
Aire de Jeux
Antichambre
Un interlude est proposé sur la mezzanine de la galerie avec des objets design mis à disposition par Formes et
Couleurs, L’Ecouteur, un dispositif d’écoute collectif de Laurent Massaloux et Jean-Yves Leloup et Naufragés sur
lit de moquette de Florence Doléac.
Scénographie :
Qu’est-ce que la scénographie ?
Qu’est-ce qui relève de la scénographie dans l’exposition ?
Approches générale des objets de l’exposition
1. Appréhender l’objet
Explorer l’objet en observant sa forme, ses lignes, sa matière, sa taille, sa couleur …
Quelques questions pouvant aider à l’observation :
Que voit-on ?
En quoi l’objet est-il fait ?
Pourquoi est-il fait ?
Quel est son impact sur son utilisateur ?
2. Approche analytique de l’objet
Déterminer le type de l’objet : mobilier, bijoux, arts de la table, luminaire, voitures…
Définir l’objet : table, fauteuil, chaise, vase, fourchette…
Décrire l’objet : les matériaux employés, les techniques…
Préciser le nom du créateur s’il est connu - notion de « design anonyme » qui concerne les objets
courants, ordinaires dont les créateurs sont inconnus : pince à linge, stylo, ciseaux, séchoir…
Préciser le ou les usages de l’objet : décorer, protéger, contenir, supporter… ou fonction symbolique
Indiquer le type d’utilisateurs : enfants, adultes, individuel, collectif, privé, public
Evoquer le message : sécurité, luxe, modernité, confort, critique…
Quelles notions aborder ?
Confort/inconfort
Confort-forme-couleur-matière
Usage-usager
Fonction-forme
Echelle
Forme-ergonomie
Forme-corps
Besoin-création
Beau-utile
Original-banal
Qualité-usage
Artisanal-industriel
Forme-couleur
Privé-public
Personnel-impersonnel
Individuel-collectif
artisanal-industriel
personnalisé-standard
original/unique-grande série
COLLEGE / Classe de 3ème
La mise en espace des objets : la problématique pourra s’articuler en arts plastiques : l’espace,
l’œuvre et spectateur.
Réflexion autour de l’espace de présentation et de perception de l’œuvre : comment la mise en scène
d’un objet du quotidien peut changer sa perception et son statut
Quel est le rôle du scénographe et du commissaire d’exposition
1. OFFICE : univers du « confort moderne » et règne des équipements électroménagers l’Office permet de
s’interroger sur les différentes conceptions de la relation de l’homme à l’objet.
a. relation de l’Homme à l’objet :
Quelles évolutions pour les outils quotidiens et ménagers (du silex au couteau) ?
Quelles évolutions pour les matières (de la pierre à la paille et de la terre aux plastiques) ?
b. l’ergonomie : Joe et Josephine d’Henry Dreyfus introduit la zone baptisée l’Office et
engage un dialogue sur l’ergonomie, sur la standardisation de l’objet et sur la relation de
l’homme et l’objet.
Qu’est-ce que l’ergonomie, qu’est qu’un objet ergonomique ?
Comment le designer conçoit un objet adapté à son utilisateur ? A quoi doit-il penser ?
b. fabrication en série et standardisation : la production industrielle des objets du quotidien et
l’arrivée de l’électricité dans les foyers révolutionnent notre quotidien. La production industrielle et la société
de consommation dicte la standardisation de l’objet, son économie, sa durabilité et une certaine esthétique.
Quels groupes d’objets, familles d’objets, tendances apparaissent dans la sélection présentée
dans Office ?
Qu’est que le design Supernormal ? A quoi s’attachent les designers comme Jasper Morrisson
et Naoto Fukusawa dans la création de leurs objets ?
En quoi cette démarche diffère-t-elle de celle des designers tels que Gaetano Pesce et Inke
Hans ? Que valorisent ces designers dans leurs créations ?
Qu’apporte James Dyson dans l’univers du design domestique et du design industriel?
c. l’électroménager, accélérateur et transformateur de société : l’arrivée de l’électricité dans nos
foyers et l’apogée de la société de consommation nous offre un confort moderne, facile et connecté. Si
l’électricité et les appareils électriques nous ont libéré des tâches ménagères lourdes (laver son linge, nettoyer
les intérieurs), une nouvelle consommation est apparue avec un impact fort sur l’environnement : l’énergie.
Qu’est-ce qui motive notre recherche du confort et la création de ces objets ?
Quel type d’objets pour quelle tâche?
Quelle importance ont-ils pris dans notre quotidien ? Dans notre maison et dans les mœurs
et le façonnage de la société actuelle.
Qu’est-ce que ces objets disent de nous ?
Pourquoi les deux fauteuils de David Schreiner / Stilletto studio ont-ils été placés ici ?
Comment appelle-t-on ce détournement d’objet inventé par Marcel Duchamp ? Que disent-ils
de nous et de notre société ?
Pistes et scénarios pédagogiques autour des objets présentés dans l’Office :
MATERNELLE ET PRIMAIRE / Cycle 1, 2 et 3
La collection d’objets
Les élèves sont invités à faire une collection d’objets de tous les jours ou d’objets affectifs, et à les exposer
pour faire œuvre tous ensemble dans une unité réfléchie.
Travail de la composition : comment articuler plusieurs choses pour en faire un tout ?
Quelle uniformité donner à ces objets différents ou semblables ?
Travail autour de tri autour de la couleur, de la forme, de la fonction et de la mise en espace
(organisation) de ces objets pour donner à voir un ensemble.
PRIMAIRE / Cycle 2 et 3
Modularité
Ineke Hans, Black Gold Collection, 2002. Collection d'objets de table et de la maison.
Hans Ineke avec Balck Gold Collection, convoque ici la modularité des céramiques. Ainsi, à partir de 5
formes simples, elle réalise une collection : cafetière, tasses, faitout, pots, vases, chandeliers, etc.
Ces 5 formes simples peuvent être reprises ou d’autres formes géométriques convoquées pour créée
une autre collection : un cylindre étroit, un cylindre moyen, un gros cylindre, un coude et un cou (ces
deux derniers pour les anses et bec verseur)
Utilisable / inutilisable : qu’est-ce qui rend un objet fonctionnel ? Confortable ?
A partir des mêmes formes ou des images de la Black Gold Collection, ajouter un élément pour le
rendre inutilisable ou en changer sa fonction : découper le bec verseur et le positionner dans l’autre
sens par exemple.
Pour référence et inspiration : Catalogue d'objets introuvables (1969) de Jacques Carelman
PRIMAIRE / Cycle 3
Inventaire et tableaux des objets du quotidien
ELIUMSTUDIO
Bouilloire Neo, 2004
Naoto FUKASAWA
Bouilloire, 2008
Jasper MORRISON
Bouilloire KF 93, 2004
1. La série : à partir de l’observation des objets électroménagers du quotidien (fer à repasser, bouilloire,
sèche-cheveux, mixer, etc..) proposer un travail sur la série par collectage, puis tri, et rangement à la
manière d’un inventaire et de façon documentaire
pour référence et inspiration voir le travail mis en place par Bernd et Hilla BECHER qui ont
photographié des installations industrielles de manière frontale.
Les élèves sont mis en position de conservateurs d’objets, ainsi ils devront, de façon organisée et
méthodique, se mettre à la recherche d’appareils électroménagers dans leur maison et les
photographier tous selon le même processus :
- liste commune des objets établie en classe avec élèves,
- l’équipement électroménager posé devant une feuille A3, celle-ci servant à délimiter
le cadrage de la photographie,
- un objet différent par photographie
2. analyses et constats à partir des photographies mises en commun,
- Qu’est ce qui est identique ? Qu’est ce qui est différent ? Pourquoi ?
- Tableau de fonction à réaliser afin de classer les photographies suivant la forme ou la fonction :
les bouilloires proposées dans Office renvoient les mêmes formes pour la même fonction tandis que
les cafetières sélectionnées proposent des formes différentes pour une même fonction),
Standardisation versus originalité
Naoto FUKASAWA
Cafetière, 2007
Gaetano Pesce
Cafetière Vesuvio, 1988
Comment le design d’objet électroménager peut s’affranchir de la standardisation pour retourner à une
création plus originale ? Comment l’objet électroménager peut devenir un objet à part entière ? La
fonction ne doit pas changer, mais chaque objet doit être original.
1. Matières et couleurs : à partir d’une reproduction de photographies d’équipements électroménagers
banales (celle que les élèves ont apportée ou une d’autres trouver dans des magazines) agrandies et
reproduites sur papier, développer un travail plastique autour de la couleur et/ou de la matière en associant
collages, encrages ou peinture des photocopies
2. Mise en commun des productions et réflexions
- l’objet est-il toujours fonctionnel ?
- L’objet est-il toujours confortable pour son utilisation ?
oui : l’élève a équilibré la forme et la fonction
non : l’élève a privilégié l’esthétique à la fonction
3. Matérialité de l’objet :
Questionner les matériaux utilisés pour les appareils ménagers : pourquoi le plastique ?
Pourquoi le verre ? Pourquoi l’acier ? Quels matériaux / quelles propriétés ? Quels matériaux
/ Quelles fonctions ?
Détourner la matérialité des objets et questionner, remettre en cause le coté froid et
standardisé des objets électroménagers.
- Pour référence, Soft Dormeyer Mixer 1965, de Claes OLDENBURG l’objet
électroménager en plastique dur deviendra une sculpture molle dans les années
1960 dans une critique surréaliste de la société de consommation.
Pistes iconographiques et documentaires
1. Pour le travail sur la collection et l’inventaire :
les agencements de Louise NEVELSON
les agencements de Tony CRAGG
les accumulations d’ARMAN,
les compressions de CESAR,
les assemblages de Joanna VASCONSCELOS, Marilyn
les assemblages de NAM JUNE PAIK et sa La Family robots.
Les sculptures molles de Claes OLDENBURG
2. Pour le travail photographique et la série :
les sérigraphies d’Andy WARHOL pour son travail sur la couleur et la composition
Andréas GURSKY, 99 cents et son travail photographique
PRIMAIRE ET COLLEGE / Cycle 3 et 6ème, 5ème, 4ème
L’électroménager, objet de désir, objet de représentation
Au cœur d’un processus identitaire développé par la nouvelle société de consommation autour des trente
glorieuses, l’objet électroménager devient objet publicitaire, de désir et de représentation sociale.
1. Les campagnes publicitaires : A travers les campagnes publicitaires des années 50 à nos jours la
représentation de ces objets électroménagers (nouvel équipement et aide du confort
domestique) envisager une réflexion autour de la représentation des tâches ménagères et des
valeurs qu’elles représentent.
En quoi ces objets et les campagnes publicitaires développent de nouveaux besoins ?
Quels choix sont mis en place dans la communication : analyse des arguments de vente et
création d’affiches ou de campagnes publicitaires.
Analyse de la composition de l’image publicitaire, efficacité de lecture, couleurs, procédés
typographiques, slogans, utilisation de la figure féminine, etc.
Comment mettre en scène un produit pour qu’il devienne un argument de vente ?
2. les images et leur relation au réel : Images, œuvres et réalité. Classes de 4ème en SVT et éducation
civique.
Mettre en place une réflexion sur le rapport féminin/masculin les rôles imposés et interroger la
société dans ce qu’elle véhicule comme images sur ces rapports et ces rôles aujourd’hui (toujours
dans une analyse d’images publicitaires)
Pour aller plus loin :
Les Trente glorieuses et la société de consommation : réflexions et critique
Comment les artistes, les artistes regardent le monde qui les entourent et reprennent à leur compte les
variantes de la société : critiques, objectivation, détournements…
. Classes de 4ème Images, œuvres et réalité: Analyse des démarches et regards sur la notion de
standardisation et de pop culture. Comment rendre compte d’une réalité par l’image ?
. Classes de 3ème, Espace, œuvre et spectateur : comment interroger le citoyen et le spectateur
et l’intégrer à la réflexion ?
. Lycée, Présentation et Représentation : quelles outils et techniques sont utilisés par les
artistes concernés pour mettre en avant la vision de la société de consommation voire de
surconsommation) ?
Regards critique sur la société de consommation :
Richard Hamilton, Just What Is It that Makes Today's Homes So Different, So Appealing? 1956
(collages)
Andréas Gursky, 99 cents, 1999 (photographie)
Duane Hanson, Supermarket lady, 1969 (sculpture hyperréaliste du consommateur américain)
Andy Warhol et ses sérigraphies et installations green coca cola bottles 1962 brillo box 1964
Le Street artiste, Frank Shepard Fairey / Obey Giant et ses pochoirs, (sérigraphies)
+ affiche campagne présidentielle HOPE pour Barrack Obama, 2008.
They Live (Invasion Los Angeles), film de John Carpenter de 1988
l’objet de consommation courante dans la littérature et la chanson : les objets de tous les jours
peuvent aussi devenir des inspirations pour les poètes et écrivains et des pistes pour produire de
petites compositions poétiques et musicales où l’objet et/ou son bruit feront œuvre:
Inventaire, Prévert : énumération d'objets et/ou d'individus qui nomme jeu de cortège
Les Choses, 1965, et La vie mode d’emploi, 1978 de Georges Perec,
La complainte du progrès, Boris Vian notamment interprétée par Boby Lapointe en 1970.
La musique concrète Pascal Comelade et son bel canto orchestra
Le bruitisme de Russolo
SECONDAIRE / Collège 4e et 3e
L’objet de tous les jours comme marqueur historique :
En quoi les objets ménagers du quotidien peuvent-ils être symboliques de notre société ?
1. Mon Oncle, 1958 de Jacques TATI : à partir du visionnage d’un extrait du film, il sera demandé aux
élèves de relever des éléments de comparaison entre la villa des Arpel et le lieu d’habitation de Mr Hulot :
analyse de l’image et analyse filmique
analyse de leur lieu de vie et de l’implication de celui-ci par rapport à leur façon de vivre :
déplacements, loisirs
relever les points positifs et points négatifs.
2. la cuisine comme lieu de vie à part entière : à partir d’une sélection de photographies de lieux de vie bâtiment extérieur – d’une ville ou d’un espace particulier dans différents pays, les élèves seront invités à
tirer au sort une de ses vues (par groupe). Les lieux de vie choisis seront assez différents les uns des autres
pour pouvoir ouvrir un panel de choix le plus large possible ex : une tour à New York, une maison
traditionnelle au Japon, une yourte mongole, un yacht, une roulotte, un avion, une école, une case
africaine, unité d’habitation Le Corbusier, etc.
les élèves (petit groupe ou à deux) sont invités à imaginer et concevoir (dessin / maquette / sur
ordinateur, s’ils maitrisent les logiciels) l’intérieur de cet habitat avec comme préoccupation principale
de mettre en scène la cuisine.
recherches documentaires conseillées sur les us et coutumes du pays concerné : la cuisine réalisée
doit correspondre au mode de vie des personnes habitant dans le lieu.
définir le nombre de personnes qui compose l’unité d’habitation et aménagez la cuisine pour que la
vie y soit confortable !
mise en commun des projets, questions, réflexions et analyse des projets : mise en évidence de
l’importance des modes de vie sur la création des équipements ménagers.
3. une maison futuriste : à partir de ces démarches, engager une petite recherche historique sur
l’évolution de l’habitat et de l’équipement des maisons
les élèves sont invités à imaginer et concevoir une pièce au choix dans une maison futuriste
Présenter une carte d’identité de cet habitat : lieu = localisation géographique, espace environnant =
autres bâtiments ? Parc ? Lac ? Nombre de personne(s) vivant dans ce lieu
Définir la localisation de la pièce d’habitat retenue dans votre habitation
Représentation de la façade extérieure de votre habitation.
4. un moyen de locomotion futuriste :
Définir une date et un lieu dans le futur
Les élèves sont invités à concevoir un moyen de locomotion design et à en faire sa promotion par un
affichage publicitaire.
L’image publicitaire réalisée devra révéler la cible de votre communication et mettre en avant les
qualités premières de votre moyen de locomotion : quel message faire passer ? A qui ? Pourquoi ?
Pour aller plus loin
Le travail proposé aux élèves prendra appui pour la dernière partie sur le travail de certains artistes, l’univers
de la science-fiction qu’elle soit développée dans les comics, romans ou films.
les machines et engins de Léonard de Vinci : codex, inventions de machines 1500,
Jean Tinguely et ses sculptures machines
sculptures kinétiques de Théo Jansen
Films
Terence Young. James bond 007 contre Dr No, 1962 de
Tery Gillian, Brazil, 1985
Luc Besson, le 5ème élément, 1997
Steven Spielberg Minority report, 2002
George Lucas, Star wars, 1977-2015
Les comics et univers de super- héros : Batman et sa Batmobile, le Surfer d’argent et sa planche de
surf etc.
Artistes plasticiens travaillant sur la voiture :
Gabriel Orozco, DS, 1993
Damiàn Ortega Cosmic Thing, installation, 2002
Ichwan Noor et sa coccinelle, 1953
2. RÉCEPTION : Dans cette zone, la notion du confort est abordé à travers l’accueil des corps, la réception des
corps et aborde l’art du bien s’asseoir.
a. La forme au service de la fonction / l’assise au service de la posture
Le design répond à des besoins particuliers: un corps/ un utilisateur, un public précis, une époque, un nouveau
style de vie, une esthétique, un environnement.
Comment répondre à une action par un objet ?
Comment sont structurées ces différentes assises ? Quels sont les éléments constitutifs d’une chaise,
d’un fauteuil, d’un canapé, d’une chaise longue?
Quels types d’assises à partir des années 50/60 pour une vie au ras du sol ?
A qui s’adressent ces canapés, fauteuils, poufs, etc.
b. l’art de bien s’asseoir : une révolution dans mon salon
Les différents fauteuils, chaises longues et canapés proposés dans cette zone permettent d’aborder une
histoire de l’assise et l’évolution des usages, des postures de la fin des années 1950 à aujourd’hui.
S’asseoir : une question de méthode : quelles sont différentes postures induites par ces différentes
assises ?
Quelles ont été les événements, faits de société qui révolutionnés notre salon et notre mode du bien
s’asseoir ?
A quel confort renvoie ses différentes assises ?
Se décontracter : une préoccupation contemporaine ?
c. Matériaux, supports et techniques :
Les innovations de l’industrie militaire (seconde guerre mondiale) et les nouveaux matériaux ont permis au
design de prendre un nouvel essor et de nouvelles directions dans les années 50. Le design répond à des
impératifs de réalisation et production d’objets fonctionnels et ergonomiques, à des données techniques et des
coûts gérés par l’entreprise. Ces impératifs se conjuguent à la recherche de formes novatrices et esthétiques
créées par le designer.
Quels matériaux et innovations techniques ont révolutionné le design de l’après-guerre ?
Qu’ont-elles apportées aux designers dans leur processus de création?
Pistes et scénarios pédagogiques autour des objets présentés dans Réception
PRIMAIRE / Cycle 2 et 3
SECONDAIRE / collège 6ème et 5ème
La chaise dans le design : 4 axes à questionner
La fonction : Une chaise pourquoi ? S’asseoir pour travailler ? Marquer son prestige, son pouvoir ? Manger ? Se
détendre ? Se reposer ? Se déplacer ? A partir de cette réflexion sur la fonction de s’asseoir il découlera une
forme de chaise précise ; La forme doit s’adapter à la fonction.
Le public, l’utilisateur : un objet design doit s’adapter à son utilisateur, ainsi le vélo évolue du tricycle qu’il était
lorsque l’enfant était petit, au vélo avec roulettes, puis au VTT, ou VTC ou vélo cross selon ce que fait
aujourd’hui l’enfant. De même selon le besoin de la famille, la voiture n’a pas besoin des mêmes options, etc.
Les matériaux : les matériaux utilisés vont être ceux mis en place dans le cahier des charges, ils apporteront
souvent la valeur ajoutée : écologiques, modernes, avant-gardistes, chaleureux, techniques etc. Ils permettent
de construire l’objet
La forme : s’adapter à une pluralité de besoins ou d’envies : la forme correspondra le plus possible à la fonction
de l’objet mais aussi devra correspondre au public, à la spécificité de son utilisateur . Les recherches sur la
forme devront se plier à la technique, aux matériaux utilisés l’objet doit s’adapter à son environnement.
Composition et recréation
L’assise s’adapte au corps et aux envies
Gruppo Strum
Siège Pratone, 1966/1992
Gatti, Paolini, Teodoro
Pouf Sacco, 1966
Vico Magistretti
Chaise longue Veranda, 1983
À partir des images des fauteuils exposés, extraire un ou plusieurs éléments de ces sièges afin d’en composer
un nouveau.
Ajouter à cette production un touche personnelle : empreinte, signe, signature,…
Petits exercices pratiques : Toi aussi, deviens un designer
Nanna Ditzel, Système de mobilier Winkel og Magnussen, 1958
Exercice à exécuter avec de la pâte à modeler : temps de réalisation : 15 min.
1. Construire une chaise design
Au tableau dresser un cahier des charges simple signifiant les axes de travail formel :
o une assise
o un dossier
o au moins un pied
o tenant debout toute seule (stabilité)
o rappelant par sa forme la nature/ l’environnement naturel
o mener une réflexion sur la stabilité de la chaise et sur son confort
Création formelle de la chaise : des photocopies de chaises existantes sont distribuées aux élèves. Les
élèves sont invités à transformer ces chaises. Un temps défini est fixé (entre 20 minutes et une demiheure).
Travail graphique : sur papier calque à partir d’indication de formes (par exemple, une proposition de
chaise très géométrique pourra être travaillé en rondeur, en souplesse) et un travail de recherche dans
la mise en couleur complétera le travail.
2. Personnification d’une assise : les élèves sont invités à venir en classe avec une petite figurine (petits
personnages de fiction type Playmobil, pet shop, ou autre petites figurines, taille maximum 12 cm) et
d’inventer un siège qui reprenne de façon évidente mais novatrice les caractéristiques de la figurine –
personnification.
Regarder sa figurine avant de commencer, identifier ses points forts et faibles, les lignes, les formes
etc.
Réfléchir à un type de chaise suivant plusieurs exemples donnés (avec/sans accoudoirs, avec/sans
dossiers, etc.)
Travail graphique : croquis de la chaise avec ses dimensions, les matériaux utilisés décrits sur le dessin
colorié. Toutes les indications pertinentes apparaissent ainsi sur le croquis
3. Créer une assise à partir de matériau de récupération : les élèves sont invités à construire une chaise
miniature à partir d’un projet personnel. L’élève dessine son projet de chaise: fonction, forme, destinataire et
le réalise en assemblant des matériaux de récupération uniquement suivant le cahier des charges vu en 1. La
chaise ne devra pas dépasser 12 cm de hauteur.
SECONDAIRE / Classes de 3ème ou de lycées
L’évolution de la chaise selon les techniques, les matériaux, les fonctions
Du trône emblème de pouvoir à la chaise de camping en passant par la chaise de bureau au pouf de détente…
l’assise est l’objet préféré des designers et un marqueur de révolutions qu’elles soient techniques (les chaises
en bois moulé contreplaqué des Eames), sociales (Sacco). L’assise est a été porteur de valeurs d’une société.
Elle peut donc être étudiée comme un objet à part entière de l’histoire (petite et grande) entre marque de
pouvoir et objet banal du quotidien.
Jean ROYÈRE, Fauteuil, 1948
Eero Aarnio, Pastil Chair, 1967/2003
Michel Ducaroy, Banquette et Pouf Togo, 1973/2005
Erwan & Ronan Bouroullec, Slow Chair, 2006
Chorégraphie autour d’une assise.
La chaise peut aussi faire partie d’une chorégraphie dansée ou mise en scène à la façon d’un accessoire/outil
avec lequel le corp du danseur entre en contact. Elle peut aussi devenir un élément exploratoire de l’espace :
contrainte ou support à gesticulation en référence à Rosas danst rosas de Anne Teresa De Keersmaester.
En classe de troisième la mise en espace d’un lieu, où la chaise tiendrait le rôle principal peut être
exploiter dans le programme d’arts plastiques en favorisant l’installation et la performance comme pratique
d’expression.
SECONDAIRE / Collèges et Lycées
Les 4 éléments : à partir des 4 éléments Eau, air, terre, feu et des qualités physiques, les élèves
concevront une assise en matériau plastique pour l’enveloppe ou l’élément constituant.
Attention aux caractéristiques et propriétés de l’élément d’inspiration et du matériau de création :
malléabilité, versatilité, couleurs.
RECEPTION/AIREDE JEUX
Pistes et scénarios pédagogiques autour des objets présentés dans Réception et Aire de jeux
Un ancrage artistique pour un objet du quotidien.
1. Concevoir sa propre chaise entre design et œuvre d’art
Objet symbole à la croisée des arts : aux confluences des arts décoratifs, industriels, design et beaux arts.
La chaise se retrouve dans tous les mouvements artistiques qui proposent une réflexion sur l’art total ».
Floating figure sculpture de 1927 de Gaston Lachaise a inspiré le couple Eames pour leur création La
Chaise en 1948 lors du concours organisé par le MoMA
Un motif pour les peintres : Van Gogh La chaise de Vincent, 1888 et La chaise de Gauguin par Gauguin.
Un objet conceptuel et élément de réflexion d’un processus chez Joseph Kosuth One, Three chairs,
1965 ou Eric Ku qui réactualise cette démarche en fabriquant une chaise avec le mot CHAIR 2011.
Objet libre chez Philippe Ramette et sa série de « sculptures photographiques », la chaise se libère des
forces terrestres de pesanteur et d’attraction, elle devient libre et perturbe notre logique : Lévitation
de chaise, 2006 ou Sans titre, 2007.
Matériaux de sculpture et d’installation, la chaise devient la composante de l’œuvre principale qu’elles
soient empilées de façon à contraindre l’espace comme chez T. Kawamata Le passage des chaises II,
2007 ou qu’elles soient organisées de façon méticuleuse et contre nature comme chez M. De
Broin Black whole conference 2005. La chaise devient matériau de construction à contre emploi de sa
fonction première.
2. Jeu de correspondances
Engager un jeu de correspondance et de repérage à partir de chaises emblématiques :
Resituer La chaise bleue et rouge de Gerit Rietveld dans un mouvement artistique avec en parallèle
une architecture et un peintre qui utilise le même vocabulaire artistique.
Le siège Pratone de Gruppo Strum rappelle Le déjeuner sur l’herbe, 1862-1863 de Manet
Naufragés sur lit moquette de Florence Doléac semble une version ludique et joyeuse du Radeau de la
Méduse, 1818 de Géricault,
Le fauteuil banquette, 2003 des frères Campana qui avec tous ses animaux assemblés, renvoie à la
jungle idéalisée et inventée du Douanier Rousseau dans Le Rêve, 1910 ...
3.« Fake » me : A partir d’incrustations infographiques d’éléments de design contemporain dans des
œuvres d’art anciennes et connues : une relecture ironique voire irréverencieuse pourra alors questionner
l’usage de la retouche d’image dans l’art : Comment apporter un regard nouveau sur une un objet d’art
ancien ?
4. Une chaise impossible : L’objet hors de son cadre fonctionnel : l’objet est identifié mais ne remplit pas sa
fonction d’usage. Le changement de statut de l’objet donne une autre fonction à la chaise : elle ne reçoit
plus le corps humain, la chaise est vue autrement. Ici, c’est l’idée d’inconfort qui régne : les données de
dimensions, de taille, d’échelle par rapport aux éléments constitutifs du corps humain, les problématiques
ergonomiques sont prises à contrario.
Pistes artistiques
Arman, Fauteuil d’Ulysse, 1965 ou L. Samaras, série de Chair transformation n°16, 1969.
A partir de l’album de Carelman (pour les plus petits) ou de quelques références en histoire de l’art,
inventer une chaise où il serait impossible de s’asseoir.
5. une chaise / un mouvement artistique : à partir d’une photocopie de chaise standard les élèves vont
intervenir plastiquement sur le document afin de faire appartenir cette chaise à un mouvement artistique :
clair-obscur, impressionnisme, fauvisme, expressionnisme, futurisme, cubisme, dada, constructivisme,
surréalisme, pop art, nouveau réalisme… travail de la matière : peintures, encres, collages, etc.
Le design d’objet pour un nouveau regard sur le quotidien
1. Étude historique de l’objet chaise dans l’histoire de l’art et du design : repérage de l’apparition de l’objet
chaise dans la chronologie historique, et s’interroger sur ses formes, ses symboles (pouvoir, confort,
moyen de locomotion..) et ses fonctions (à quoi sert elle ?)
Réaliser un référentiel sur la chaise en recherchant le maximum de figurations de chaises : magazines,
publicités, œuvres d’art, photographies…et élaborer un catalogue d’images en découpant, collant,
associant, triant les différentes illustrations afin d’avoir un lieu mémoire des différentes possibilités déjà
existantes
2. Objet mobile : à partir de vieilles chaises d’école récupérées, les élèves interviendront directement. Les
élèves auront à s’interroger sur ce qu’ils enlèvent ou rajoutent à la forme de base (bras, pied, roues,
ressort, pivot... pour répondre au mouvement et à l’équilibre concevoir une chaise mobile et personnelle
(couleurs, motifs, collages, écritures…).
3. AIRE DE JEUX : Dans cette zone, la notion du confort est traversée par les jeux, remises en cause et
détournements d’objets des designers des années 50 à nos jours. Le statut de l’objet, sa fonction, ses formes
sont remises en cause dans une perspective ludique et joyeuse.
a. La place des objets dans notre vie quotidienne
Quelle place donnons-nous aux objets ?
Comment remettent-ils en cause notre quotidien, nos modes de vie, de penser, de travailler ?
La place du Je et du jeu dans l’environnement quotidien ?
b. L’art du designer
Comment associé forme et fonction
Comment les objets nous parlent ?
Comment détourner les objets ?
Les objets design sont-ils des objets d’art
c. Les objets-amis
A quoi peuvent servir les objets aujourd’hui ? Sont-ils restés de simples outils ? Remplissent-ils d’autres
fonctions que celles données ?
L’individualisation de l’objet est-elle importante dans notre quotidien ?
Pistes et scénarios pédagogiques autour des objets présentés dans Aire de Jeux
Fernando et Humberto CAMPANA,
Fauteuil Banquette, 2003
Tejo REMY, Commode Chest of drawers, You Can’t Lay
down your Memories, 1991/1993
TOUS NIVEAUX / demande de finalisation différente
Une collection à part entière
Ainsi, comme la collection de peluches de la première enfance peut se transformer en banquette ou les vieux
tiroirs réorganisés et accumulés comme les souvenirs en commode, constituer une collection, à partir d’objets
du quotidien usés « d’objets qui ne servent plus », et les recycler en objet design ou artistique « rien ne se
perd, rien ne se créer tout se transforme » (Lavoisier).
La production de l’élève s’élabora sous la forme d’une série photographique (découpage-collage d’images
d’objets publicitaires, etc.) ou d’une sculpture par assemblage, selon le degré de maturité des élèves.
pour le cycle 2 et 3, composition à partir des images ou si les objets sont réels, ou travail autour d’une
série d’objets réels par assemblage.
au collège et en cycle supérieur le travail se fera en 3D avec une réflexion autour de la notion de
gaspillage, de surconsommation et de recyclage).
Pistes de recherche artistiques sur la composition ou les actions plastiques :
Les agencements de Louise NEVELSON
Tony CRAGG
les accumulations d’ARMAN,
les compressions de CESAR
les assemblages de Joanna VASCONSCELOS Marilyn
NAM JUNE PAIK et sa la Family robots.
PRIMAIRE ET SECONDAIRE
Jeux de textures / La peau de l’objet
Piero GILARDI, Pouf Sassi, 1986
Travail sur des formes d’objet connus, des silhouettes reconnaissables et réflexion sur la « peau » de
l’objet, sa texture :
à partir d’images représentant des objets du quotidien : bureau, table, fauteuil, vaisselle etc., travailler à
un changement de textures et de matérialité, une table peut alors devenir instable car réalisée en
ballon de baudruches, un téléphone inutilisable car fabriqué en gélatine etc.. Ce travail peut être
réalisé en informatique pour les plus grands, réalisation en découpage-collage, assemblage de
différentes sortes de matériaux pour les plus petits : construire une table en pierres, cartons, ballons
baudruches, papiers, bâtons, pâte à modeler etc.
PRIMAIRE / Cycle 2 et 3 : en référence à la banquette « peluches » de Fernando Campana, on pourra se
questionner sur la manière de recouvrir de vieilles chaises d’école en proposant divers matériaux
(papier journal, pages de vieux livres, tissu, éléments de la nature comme feuille, mousse, écorces,…)
l’objet devra changer de peau : On pourra se référer à des artistes comme CHRISTO avec son cheval
jouet empaqueté ou encore Joseph BEUYS et son piano.
Pour le COLLEGE et LYCEE : partir de la position inverse : le carré de gazon devenant siège (Gruppo Strum
siège Pratone), le cailloux, un Pouf (Sassi de Piero Gilardi) et l’algue, une séparation d’espace modules
Algue (objet non présenté dans l’exposition) de Erwan et Roman BOUROULLEC
Le détournement d’objets
COLLEGE / 3ème et cycle supérieur
1. Le ready-made et l’objet dadaïste :
Dans une réflexion sur l’objet comme critique de la société ou de critique de l’homme dans son rapport à
l’objet il pourra être proposé aux élèves à partir de Consumer’s Rest de Frank SCHREINER ou de Il piede de
Pesce de partir d’un objet du quotidien d’en décortiquer le sens : sa fonction, les valeurs qu’il symbolise, le
choix des matériaux et d’en faire un objet design critique.
Partir de la forme d’un objet quotidien et par des techniques de transformation plastiques sur la
forme de base (contorsion, découpage, pliage, martelage… etc.) apporter un nouveau regard sur
cet objet identifiable ex : Fontaine Marcel DUCHAMP ou encore la prise électrique fourrure Fur
brown de BLESS
Bless,
Fur Brown, 2005
Gaetano Pesce,
Chaise longue UP7, Il Piede
TOUS NIVEAUX/ demande de finalisation différente
2. L’objet surréaliste :
Florence Doléac,
Naufragés sur lit de moquette,
1970
Radi Designers,
Banquette Whippet Bench,
1998
Vincent Beaurin,
Pouf Noli me tangere, 1994
2. Les objets surréalistes : la dimension du rêve et de la poésie sera abordée dans les objets surréalistes par un
travail de détournement de la matière et de la fonction : Meret OPPENHEIM le déjeuner en fourrure, 1936 qui
n’est plus utilisable en tant que tasse ou Salvador DALI avec son téléphone aphrodisiaque 1936 qui prend la
forme d’un homard (références hors exposition). Dans l’exposition, la Banquette Whippet Bench des Radi
Designers représentant un chien, le Pouf Noli me tangere de Vincent Beaurin ou encore les Naufragés sur lit de
moquette de Florence Doléac pourront être des points de départ intéressants car mettant en scène, couleurs,
formes et détournement d’objets.
3. Jeux de mots : les élèves de 5e et de 6e seront alors très sensibles au changement de textures opérés par les
designers. L’analyse des matériaux utilisés ou du détournement des objets dans un sens peu commun, pourra
être une piste facilement transposable dans le cadre d’un travail sur la langue.
Inventer de nouveaux objets en mettant en scène des jeux de mots, créant des associations inédites
CHAT PEAU DE PAILLE = un chat dont le pelage serait constitué de paille (à choisir entre les pailles pour
boissons ou les brindilles d’herbe séchée) réalisation réelle ( un chapeau représentant un chat et
fabriquer avec des pailles ou dessinée.
Les techniques surréalistes des cadavres exquis ou de l’écriture automatique pourront aider et être support de
réflexion pour insuffler un peu de poésie et d’onirisme dans des objets usuels :
transformer une tasse blanche en objet surréaliste par l’écriture, le collage de texture, le dessin
et sans contrôle de l’esprit.
4. Jeux d’associations : à l’inverse l’objet manufacturé pourra devenir élément surréaliste grâce à un jeu de
recomposition de l’image : compilation de forme qui fait du ciseau, le bec de l’oiseau. Sous forme de
découpage-collage et travail graphique en référence à l’album Clic-Clac de Tomi Ungerer ou de réalisation
réelle de type assemblage hybride , chimères ou créatures fantastiques en associant deux animaux ensemble,
un personnage et un objet ... pour créer une association surréaliste.
5.Objets insensés : en référence au fauteuil Bookinist de Moormann ou du téléphone Pillow talk de Mark
Brusse, il pourra être proposé la fabrication d’objets insensés.
Au collège, à partir de la classe de 4e : les élèves devront réfléchir sur les objets dans leur rapport à la
réalité. En analysant le travail de Giuseppe Colarusso (hors exposition) et sa série photographique
d’objets improbables de 2013 Improbalita, et en la comparant au travail de Fabrice Hyber (hors
exposition) et ses Prototypes d’Objets en Fonctionnement (POF) on pourra faire réaliser des objets
surréalistes contemporains en assemblant des objets existants, sorte de « mash up » images ou objets
réels pouvant être mis en scène dans des petites vidéos explicatives, ou des images publicitaires. Le
travail de recherche dans l’assemblage des mots et objets (mash up ex : télévision + réfrigérateur :
télégérateur) s’accompagnera d’un travail sur l’image (création d’objets réels ou photomontage) et d’une
production publicitaire (vidéo ou image) permettant un travail critique sur les processus de
communication.
Pour les plus petits, sur le même principe devront réaliser une image d’objets insensés, improbables à
l’image du catalogue Carelman ou du chindogu japonais.
Nils Holger MOORMANN,
Fauteuil Bookinist, 2007
Mark BRUSSE,
Téléphone Pillow talk, 1985
Je m’approprie ma chaise : entre objet design et œuvre d’art
PRIMAIRE/ Cycle 2 et 3 : à partir du fauteuil Barbe Bleue de Charles SEMSER
Charles SEMSER
Fauteuil Barbe bleue, 1970
1. Raconte-moi une histoire
A partir d’images faisant référence au personnage de Barbe Bleu, proposer de composer une autre œuvre
pouvant porter le même titre mais totalement différente.
Exemple de production possible: assise ayant pour dossier le visage du géant, pour accoudoir ses bras,
etc.
Ce travail pourra bien sûr s’adapter aux différents personnages des contes pour enfants et ainsi proposer la
chaise de chaque personnage : Chat botté, Cendrillon, Loup, 3 petits cochons etc.
SECONDAIRE / Collège et cycle supérieur
2. Objet design / objet d’art
A partir de Fauteuil bookinist de Niels Holger MOORMAN du mobilier multifonction de BLESS en référence à la
chaise Panton Proust de MENDINI (non présentée dans l’exposition), les élèves travailleront à rendre des
chaises personnalisées, identifiables comme appartenant à des mouvements artistiques ou simplement comme
étant les leurs.
Le premier exercice pourra être de travailler à partir d’une photocopie de chaise standard et
d’intervenir plastiquement sur le document afin de faire appartenir cette chaise à un mouvement
artistique : clair-obscur, impressionnisme, fauvisme, expressionnisme, futurisme, cubisme, dada,
constructivisme, surréalisme, pop art, nouvelle réalité…. (Travail de recherche documentaire demandé
au préalable) Travail matiériste : peintures, encres, collage.
Le second temps de travail est un temps de conceptualisation d’une chaise personnelle prenant comme
principal lieu de réflexion : l’usage de celle-ci. Votre chaise devra ressembler à vos valeurs et servir à
autre chose que de s’y asseoir sagement. Travail infographique.
Enfin le projet personnel « concevoir sa propre chaise, objet non pas statique mais mobile entre design
et œuvre d’art » devra être construit à partir de vieilles chaises d’école récupérées sur lesquelles les
élèves interviendront directement .Le matériau de départ est donné c’est à l’élève d’intervenir sur la
forme et les couleurs de la chaise. Le design de la chaise devra correspondre à la notion de mouvements
de mobilité de la chaise .Les élèves auront à s’interroger sur ce qu’ils enlèvent ou rajoutent à la forme de
base (bras, pied, roues, ressort, pivot, etc.) pour concevoir une chaise mobile et personnelle (couleurs,
motifs, collages, écritures, etc.)
François AZAMBOURG,
Mr. Bugatti, 2006
3. ANTICHAMBRE : L’antichambre est une zones bien étrange où sont projetées nos rêves, nos projets
futuristes mais aussi nos désirs de sociétés idéales et contrôlées.
a. La place de l’homme dans un univers d’objets
Quelles places les objets ont-ils pris aujourd’hui ?
En quoi réinvente-t-il nos usages, nos modes de vie ?
b. Rapport homme /technologie/nature.
Quelle place donnons-nous à la nature dans notre environnement domestique ?
Qu’attendons-nous des objets ?
Laurent Massoloux,
Vide-poches Vanity Tidy, 2006
Olivier Peyricot,
Vide-poches Psychomoulage, 2008
Pistes et scénarios pédagogiques autour des objets présentés dans Antichambre
Le corps humain comme modèle à l’objet design
Ruth Francken, Chaise Homme,
1970/1985
Philippe Stark,
Jouet Teddy Bear Band, 1998
PRIMAIRE / cycle 2 et 3
1. un corps pour s’asseoir : Suite à un travail corporel sur une recherche de différentes façons de s’asseoir, il
sera proposé aux élèves à partir des photos prises en salle de jeux ou au gymnase sur les différentes positions
trouvées d’inventer un objet à s’asseoir, banquette humaine, où assise, dossier, bras et pied - vocabulaire
identique au corps humain ! du fauteuil seront représenté par le corps de l'élève ou des élèves.
A partir des objets de l’exposition et de la Chaise Homme de Ruth Francken : imaginer une autre
position des pieds, des jambes des bras… en travaillant avec du calque sur lequel on pourra
reproduire les membres en les organisant d’autre façon de sorte que la chaise, bien qu’ayant les
mêmes membres soit très différente – travail d’assemblage, composition
SECONDAIRE/Collège 4é 3é et cycle supérieur
2. Clonage
Le travail de 5.5 DESIGNERS et leur gamme Cloning :
5.5 DESIGNERS
Lampe à poser Eye, 2008
5.5 DESIGNERS
Coussin Weight, 2008
5.5 DESIGNER
Chaise Posture, 2008
Proposer une réflexion sur ce qui fait l’humain au regard des différents éléments de la chaîne
animale, et établir ce qui peut varier dans la représentation physique des différents humains : taille,
sexe, couleurs, pilosité etc. Réflexions menées en parallèle avec le programme sur la génétique en
SVT, et en éducation civile sur la notion d’Humanité et des valeurs républicaines qui s’y rattachent.
3.Mon gène mon objet : une fois la notion d’individualité mise en place, proposer de concevoir un objet qui
serait propre à l’élève, qui l’identifierait obligatoirement comme étant personnel puisque reprenant en son
corps des éléments génétiques. Attention cet objet ne doit pas être un selfie de l’élèves mais doit se
développer à partir d’élément de codage personnel : empreinte digitale, empreinte oculaire, éléments
personnels (tatouages, piercing (scarification = empreinte du trou laissé par le piercing) fibre de cheveux,
de peaux. On ne doit pas reconnaître l’élève, on n’est pas dans un portrait-robot, mais bien dans un objet
quotidien qui est à l’empreinte génétique de l’élève.
4.La disparition : un travail inverse, celui de faire disparaitre un objet design dans son environnement pourra
être mené ensuite, par retouche infographique ou travail plastique en intervenant directement sur le
support.
Un intérieur-type meublé, représenté en perspective est distribué aux élèves. Ils devront réfléchir à un
moyen de faire disparaitre la notion de profondeur dans leur image et ainsi proposer des objets
« invisibles » « camouflés » dans l’image. La distinction fond/forme est donc à abolir, l’image doit
aplanir la perspective et « tromper l’œil » La référence à Superstudio et la série Quaderna servira de
base au travail de recherche. Les photographies de D.PALMEN ou LIU BOLING pourront soulever des
pistes de réflexions artistiques
5.Dérive et science-fiction : une fois que la notion d’individualité est mise en place, proposer une réflexion
sur des dérives possibles de la recherche génétique en se basant sur les films de sciences fictions ou les
romans d’anticipation et concevoir une petite fiction où « JE » est partout :
Que serait un monde rempli de Moi(s) identiques ou génétiquement modifiés ?
La lecture du Meilleur des mondes de Aldous Huxley et le visionnage de Dans la peau de John
Malkovich de Spike Jonze, 1999 et /ou dans Bienvenue à Gattaca de Andrew Niccol 1998 peuvent
permettre d’interroger les élèves et leur demander leur version de ce monde ou l’individu se
retrouve cloné à l’envie : une exploration courte sous forme littéraire (une nouvelle) ou vidéo par
exemple pourrait finaliser leur réflexion.
La série Being Human de Toby Whithouse pourra aussi être un support de réflexion intéressante.
Le travail sur la représentation du corps humain dans les sculptures de George Segal ainsi que la
mise en scène des photographies de Sandy Skoglund peuvent être des pistes de recherches pour
la représentation humaine.
La nature au service de la forme
PRIMAIRE / cycle 2 et 3
Philippe STARCK, Tabouret W.W., 1991
GILARDI Piero, Pouf Sassi, 1986
Observer ce qui nous entoure pour créer : Promenade récolte d’éléments naturels (bois, feuilles, sol..) tri de la
récolte : réflexion sur l’échantillonnage : on garde ce qui est naturel, on retire ce qui n’y est pas : un papier par
exemple n’est pas naturel.
Observation des échantillons, photographies des éléments, expériences sur la résistance physique
des éléments : ça se tord ? Ça se casse ? C’est résistant ? Ça se colle ? Etc.
Proposer aux élèves de dessiner un objet design à partir du mélange de 2 de leur dessins d’élément
naturel, ainsi la feuille deviendra chaise, banquette, lit…. Selon ce que l’élève y voit.
Une adaptation en 6é et 5é peut être proposée sur la même trame, avec directement des prises
photographiques lors de la récolte (travail sur le cadrage) et un travail de découpage-collage permettant à la
feuille et à la branche par ex de se métamorphoser en mobilier.
SECONDAIRE/Collège 4é 3é et cycle supérieur
La Nature inspiratrice de formes
Philippe STARCK
Chaine stéréo TIM THOM, 1995
1. Bio-design : à partir des recherches sur L’art nouveau : École de Nancy, Gaudi, Session de Vienne, Jugendstil
et le travail photographique mis en place par K.Blossfeld ou L .Veronesi, ainsi que les peinture de Georgia O’
Keefe :
demander aux élèves d’établir un mini book photographique sur un élément végétal ou minéral et
d’en travailler plusieurs prises de vue et plusieurs représentations graphiques et picturales.
une fois le dossier de recherches constitué par groupe de deux, concevoir un mobilier dont la nature
sera la source d’inspiration.
Proposer des planches de design où l’élément de départ végétal ou minéral sera travaillé de planche
en planche jusqu’à une extrême stylisation donnant à voir un objet de design.
On pourra prendre comma référence le travail de Picasso autour de la stylisation du taureau.
2. L’objet substitut de la nature :
SONY DESIGN INTÉGRÉ
Robot AIBO ERS-7 2003/2005
Mathieu LEHANNEUR
Purificateur d'air Andrea, 2009
Imaginer une nature sous serres, le système de vie naturelle ne fonctionne plus que de matière
artificielle. L’objet technologique a remplacé toute fonction naturelle. La science et la
technologie sont alors conçues comme mode de vie, l’humain n’est plus qu’un être virtuel, une
intelligence artificielle,
imaginez une machine qui remplacerait une fonction naturelle : machine à respirer, à voir, à
entendre, à manger, boire, à se mouvoir, à communiquer etc..
Inspirations : la machine à manger dans les temps modernes de Charlie CHAPLIN 1936 à l’appareil
administratif de Brazil de Terry GILLIAM 1985 ou big brother dans 1984 de George ORWELL en 1949
On pourra proposer aux élèves de créer de nouvelles machines de repérages, de surveillance, de
communication ou plus simplement des conceptions de prothèses technologiques pour remplacer un
membre défaillant STELARC et ses prothèses pourront faire référence artistique.
La réflexion sur place de l’homme face à la machine ou aux avancées technologiques pourra
être développée à partir de la mise en place de vanités contemporaine, où la symbolique du
fruits/pêcher pourra se substituer à l’objet technologique par exemple.
BIBLIOGRAPHIE
Histoire du design
• Histoire du design.1940-1990, Raymond Guidot. 1994. Éditions Hazan.
• Histoire des objets, Chroniques du design industriel, Raymond Guidot, Éd. Hazan, collection : Beaux Arts
• Design Miroir du siècle, Sous la direction de Jocelyn de Noblet. Éditions Flammarion. APCI. 1993.
• Le design, mode d'emploi, Elisabeth, Couturier – Flammarion, 2009
• Question(s) Design, Christine Colin– Flammarion, 2010
• Design, introduction à l’histoire d'une discipline, Alexandra Midal – Agora, 2009
• Dictionnaire des arts appliqués et du design, Éditions du Regard. Arlette Barré-Despond. 1996.
• Design, le geste et le compas, Jocelyn de Noblet. Éditions Somogy. 1988.
• Design, introduction à l’histoire de l’évolution des formes industrielles de 1820 à nos jours, Jocelyn de
Noblet. Coédition Stock/Chêne. 1974.
• Le design: l’objet dans l’usage, Sophie Dubuisson. Antoine Hénion. École des Mines de Paris. Les Presses.
1996.
• Le Design, Claire Fayolle. Éditions Scala.1998.
• Le design, histoire, principaux courants, grandes figures, Anne Bony, Éd. Larousse, 2008
• Les années 20, 30, 40, 50, 60, 70, 80, Anne Bony, Éd. du regard (7 ouvrages différents)
Théories et réflexions autour du design
• Mythologies, Roland Barthes – Seuil, 1957
• Le design, objets, tendances, styles, Beaux-arts magazine numéro spécial
• Design pour un monde réel, Victor Papanek. Editions Mercure de France. 1974.
• Il y aura l'age des choses légères, Thierry Kazazian – Victoires editions, 2003
• Court traité du design, Stéphane Vial – PUF, 2010
• Petite philosophie du design, Vilem Flusser – Circé, 2002
• De la simplicité, John Maeda – Paris, payot, 2007
• Le design : essais sur des théories et des pratiques, Brigitte Flamand -IFM-regard, 2006
• La laideur se vend mal, Raymond Loewy. Édition originale. 1953.
• La matière de l’invention, Ezio Manzini. Editions du Centre Georges Pompidou. 1989.
• Le système des objets, Jean Baudrillard – Gallimard, 1968
Thématiques : Confort
• Histoire du confort, Jean Fourastié, PUF, 1973
• Du luxe au confort, Jean-Pierre Goubert (dir.), Belin, Paris, 1988
• L'invention du confort, Olivier Legoff, 1994
• La Société du confort- Paris, Jacques Dreyfus. Éditions des Ponts et Chaussées, 1989
Pédagogie
• Qu’est ce que le design, Claire Fayolle – Sceren Autrement Junior, 2002
• Design Handbook, Charlotte et Peter Fiell – Taschen Icons, 2006
• Dis-moi le design, Claude Courtecuisse – Sceren Cndp, 2004
• Design(s), de la conception à la diffusion, Eric Tortochot – Bréal, 2004
• Enseigner le design ? De l'idée à l'exercice, Françoise Coeur, Marie-haude Caraes – CRDP Lyon, 2010
• Découvrir le design, Lakshmi Bhaskaran - Eyrolles, 2009
TDC
• « L’art et l’objet au XXe siècle », n° 767, 1er octobre 1999.
• « L’emballage », n°798, 30 juin 2000.
• « Le design », n°874, 15 avril 2004
• « Les métiers d’art », n°937, 1er juin 2007.
• « Les arts décoratifs », n°1020, 15 septembre 2011.
• « L’Art déco », n°1063, 1er novembre 2013.
RENDEZ-VOUS
VISITE COMMENTÉE CHAQUE SAMEDI* À 16H
Sans réservation, dans la limite des places disponibles | Tarif : 3€ en plus du droit d'entrée
* Sauf les samedis 26 décembre 2015 et 2 janvier 2016
SAVOUREZ LES UNE HEURE, UNE ŒUVRE
Deux rendez-vous autour de l’exposition Zones de confort pour aborder en profondeur une œuvre de la
collection design du Centre national des arts plastiques.
- Sacco, 1968, Gatti, Paolini, Teodoro | Mercredi 6 janvier 2016 | 16h
- Collection Cloning, 2008, 5.5 Designers | Mercredi 2 mars 2016 |16h
Tarif : 3 € la séance en plus du billet d’entrée – sur réservation auprès du service des publics : 03 83 17 86 77
entre 9h et 12h30
Tarif réduit pour tous les étudiants, entrée gratuite pour les enseignants et étudiants en Histoire de l'art de
l'université de Lorraine, les étudiants et enseignants d'ARTEM, entrée gratuite pour les détenteurs de la
carte Nancy Jeune Culture (renseignement à la billetterie de l'ensemble Poirel ou dans les lieux partenaires)
DEGUSTEZ LES CROQ’CONF !
Cycle de conférences autour de l’exposition Zones de confort proposé à la galerie Poirel pendant l’heure du
déjeuner.
- Êtes-vous confortablement assis?| jeudi 28 janvier 2016 | 12h30-13h30
par Juliette Pollet, conservatrice du patrimoine, responsable de la collection design du CNAP
- L’Écouteur | jeudi 25 février 2016 | 12h30-13h30
par Laurent Massaloux, designer de ce dispositif d’écoute collective
- Pour vivre heureux, vivons au ras du sol | jeudi 24 mars 2016 | 12h30-13h30
par Claire Fayolle, professeur à l'École nationale supérieure d’art et de design de Nancy
Entrée gratuite – sans réservation dans la limite des places disponibles
Galerie Poirel – accès galerie Poirel
Retrouvez le programme complet sur www.poirel.nancy.fr
INFOS
PRATIQUES
TARIFS EXPOSITION
6 € | plein tarif
5,50 € | tarif individuel à partir d'un adulte et un enfant
4 € | tarif réduit : jeunes de 12 à 25 ans, étudiants de l'Union Européenne, demandeurs d'emploi, justificatif
invalidité, groupes de + 10 ans, cartes CEZAM et INTER CEA, Ambassadeurs de Lorraine...
3 € | supplément visite commentée 1h
4 € | supplément visite commentée 1h30 à 2h
gratuit | enfants - 12 ans, carte jeunes Nancy culture, titulaires carte ou pass 6 musées, du museums-passmusées, groupe scolaire…
gratuit pour tous | premier dimanche du mois
SPECTATEUR = VISITEUR À TARIF RÉDUIT !
Offre privilège : sur présentation d’une place de spectacle à la salle Poirel, bénéficiez du tarif réduit pour visiter
l’exposition le même jour, 4 € seulement ! Offre non valable les lundis, jours de fermeture.
ACCUEIL ET RENSEIGNEMENTS
salle et galerie Poirel
3 rue Victor Poirel
54000 Nancy
+33 (0)3 83 32 31 25
[email protected]
www.poirel.nancy.fr
facebook : Poirelfanpage
twitter : @Poirel_Nancy