Le Maroc à la Biennale d`Architecture de Venise.
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Le Maroc à la Biennale d`Architecture de Venise.
Le Maroc à la Biennale d’Architecture de Venise. Le Pavillon du Maroc à la Biennale d'Architecture de Venise a organisé, vendredi, un symposium sous le thème « architectures et énergies en Afrique : inventions et redécouvertes. ». Initié par l'ambassade du Maroc en Italie et la Fondation pour les Arts, le Design et l'Architecture (FADA), ce symposium marque ainsi la clôture de la participation du Maroc, pour la première fois, à cette manifestation d'envergure planétaire, considérée comme un rendez-vous incontournable, un laboratoire international d'idées et un point de rencontre et d'échanges importants entre professionnels. Une pléiade d'architectes internationaux dont le commissaire scientifique du pavillon du Maroc et président de la Fondation FADA, Tarek Oualalou, ont animé ce symposium auquel ont assisté, entre autres, l'ambassadeur du Maroc en Italie et commissaire général du pavillon du Royaume, Hassan Abouyoub, le Consul général du Maroc à Verone, Ahmed Lakhdar, donnant lieu à un échange d'idées et d'expériences ainsi qu'à une réflexion sur une architecture durable en Afrique. Les intervenants ont relaté leurs expériences individuelles et leurs pratiques ainsi que la façon dont chacun envisage d'inventer une architecture « non pas minimale mais avec le minimum » , autrement dit avec « le minimum de ressources possibles et le maximum d'expressivité'. » Construire à moindre coût. Ainsi, de la confrontation des idées s'est dégagée des points de vue complétement différents qui émanent de la diversité des pays étudiés dont le Maroc. Comme le pavillon du Maroc s'est posé, lors de cette première participation, la question du Sahara et du désert l'objectif étant de voir vers le sud et la contribution du Maroc à la réflexion sur une architecture durable en Afrique, souligne M . Oualalou. L'objectif étant d' « Eviter de regarder l'architecture de ces pays d'un point de vue strictement colonialiste et essayer de voir comment elle invente elle-même son propre modèle. » . A propos de la relation entre architecture et énergie, les intervenants estiment que « quand on travaille sur la question de l'énergie et de l'architecture durable en Europe, c'est toujours une question technologique et de valeur ajoutée, ce qui suppose que le bâtiment coûte plus cher, de meilleur qualité. » 1/3 Le Maroc à la Biennale d’Architecture de Venise. En revanche, ont-ils relevé, dans le cas de l'Afrique, « la question du développement durable est liée au manque des ressources. Dans ce cas le problème est endogène, c'est-à-dire il fait partie du bâtiment ou du projet sans qu'on ajoute rien. ». Dès lors, poursuivent-ils, on assiste à un croisement d'une architecture durable hightech européenne, technologique et énergétique, et une architecture lowtech africaine, basée surtout sur des ressources en eau. Traitant de l'architecture et son rapport avec le désert marocain, l'architecte marocaine, chamss Doha Oulkadi, a indiqué que son agence « BOM ARCHITECTURE » ', dont le siège est à Paris, a remporté le concours pour participer au pavillon du Maroc avec un projet traitant de l'architecture dans le désert du Royaume, où « le paysage est brûlant et aveuglant et la nature impose aux habitants un milieu rude et une chaleur extrême. » Elle a estimé que l'enjeu de ce projet est l'appropriation de ce territoire désertique par une structure habitable radicalement ancré dans le sol, expliquant que ce projet s'appuie sur une caractéristique géographique majeure en l'occurrence la présence proche du front de mer qui constitue « un rare aspect clément de la nature, apportant de l'eau et de l'air. ». « La fraîcheur provenant de la mer devient une source énergétique renouvelable importante et représente également un nouvel outil expérimental indispensable pour la conception de cette ville désertique » , a-t-elle dit. « De ces conditions extrêmes, nous avons imaginé une ville compacte qui minimise son rapport avec la nature hostile. Nous avons considéré la ville comme une colline habitée dense mais creuse dans son intérieur. L'épaisseur de sa masse bâtie protège ses vides de la chaleur environnementale » , a-t-elle ajouté. Habiter le désert. Dans cette structure habitable, les patios, couverts et aérés, deviennent des espaces publics habités dans lesquels l'environnement est maîtrisé, a-t-il fait observer, estimant que « ces vides et ces pauses permettent à l'air de circuler, rythment le parcours et offrent une grande modularité et une grande diversité des espaces. » . Dans son allocution de bienvenue, M. Abouyoub a souligné que la Biennale d'architecture de Venise, qui présente pendant près de six mois les propositions des plus grands architectes du monde entier, a offert au Maroc, qui en est l'invité d'honneur, une précieuse occasion d'étaler sa richesse culturelle à travers un patrimoine architectural qui reflète indéniablement le génie, la diversité et l'ouverture du Royaume. 2/3 Le Maroc à la Biennale d’Architecture de Venise. Ce pavillon est conçu sous le Haut patronage de SM le Roi comme un espace invitant au dialogue et la méditation, a-t-il poursuivi, soulignant qu'il a été « volontairement ouvert à des talents reconnus qui proviennent de notre voisinage culturel pour réfléchir ensemble à ce thème provocateur mais fécond : +habiter le Désert+. » Une soirée a été organisée la veille en l'honneur de la communauté marocaine établie en Italie et à laquelle ont pris part, outre M. Hassan Abouyoub, MM. Jean Rossi, Président de Vinci Construction, et Tarik Oualalou ainsi que plusieurs personnalités italiennes du monde de l'architecture. M. Abouyoub a annoncé lors de cette réception organisée grâce au soutien du sponsor « SOGEA MAROC » (filiale de Vinci Construction), que le pavillon marocain sera monté prochainement au Maroc. Pour sa première participation à la Biennale d'Architecture de Venise, le Maroc a mis à l'honneur le Sahara, un thème à travers lequel le Royaume raconte sa contribution unique à la grande aventure architecturale du XXe siècle. Le Pavillon du Maroc tend à mettre en avant la tradition du Maroc en tant que terre d'accueil et à conforter son statut de « véritable laboratoire pour le Projet moderne », soulignent les organisateurs, ajoutant que « le territoire marocain a ceci d'extraordinaire qu'il a permis des recherches architecturales uniques - constructives et matérielles, formelles et architectoniques, domestiques et sociales qui ont contribué de manière tangible à l'Histoire de l'architectur. » Baptisé « Fundamental(ism)s » en clin d'œil au thème général de la Biennale, proposé par Rem Koolhaas, commissaire général de la Biennale, qui veut analyser les fondamentaux de la pratique des cent dernières années, le Pavillon du Maroc met en avant une trajectoire historique de l'aventure de l'habitat urbain avec une réflexion contemporaine sur le désert. 3/3