Discours d`au revoir à Catherine Caille 30 mai 2016
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Discours d`au revoir à Catherine Caille 30 mai 2016
Discours d’au revoir à Catherine Caille 30 mai 2016 Catherine, quelques mots pour te remercier de ton investissement dans l’agence et dans le territoire pendant toutes ces années. Même si nous n’avons travaillé ensemble que pendant 6 années, j’ai pu mesurer à quel point ton activité a été bénéfique et utile dans l’agence. Tu as contribué à construire ce socle qui fait une des forces de la métropole rennaise, à savoir sa capacité à favoriser la cohésion sociale, le vivre ensemble et à développer des politiques de l’habitat et foncières aptes à permettre l’accès au logement pour tous. On le constate tous les jours dans nos réseaux professionnels, c’est sur ces thématiques que la métropole rennaise est reconnue le plus souvent nationalement. Tu es intervenue de manière constante sur ces politiques que ce soit sur : - l’élaboration des politiques de l’habitat, leur définition et le suivi de leur mise en œuvre ; - sur l’élaboration des politiques du logement social, de gestion de la demande et des attributions avec ce constant objectif de mixité sociale ; - et sur celles des politiques foncières, clefs majeures s’il en est de la capacité des territoires à construire une ville abordable et attractive. Tu as été aussi une avocate infatigable de la réflexion mise en place à l’échelle régionale sur la sobriété foncière et le renouvellement urbain. C’est grâce à toi et à tes collègues des autres agences qu’a été développé ce travail collaboratif interagences sur la consommation foncière en Bretagne, dont le point d’orgue a été la charte pour une gestion économe du foncier. Dans toutes tes missions, tu as été une artisane persévérante, innovante et une diplomate apte à dialoguer avec les élus, les acteurs et les techniciens. Tu as su à chaque fois t’adapter aux changements de dispositifs (nombreux) tout en gardant intact le même engagement. Tu es passée des POPS et PDALPD dans les années 90 au PPGD et convention d’équilibre territorial de 2016, des conventions Ville Habitat aux PLH successifs sans perdre la foi et en portant toujours, au-delà des questions techniques, les valeurs de solidarité et d’équité sociale : des valeurs que les élus rennais ont toujours mises en avant. Catherine, tu as su aussi, avec l’agence, aller au devant de l’évolution de notre positionnement. De maître d’œuvre à l’époque du District où les services n’étaient pas encore suffisamment constitués, à accompagnateur de démarches portées par les services. Tout cela à partir d’expertises, d’animation de la concertation, de co-rédaction de documents cadres. La transition n’était pas aisée. Il fallait veiller à ce que les contributions de l’agence facilitent le travail des élus et des services et leur apportent une vraie valeur ajoutée. C’est, je crois, sincèrement ce que tu as fait. Je ne m’étendrai pas, mais bien sûr que je vais le faire, sur ta capacité à investir des dossiers techniques très pointus dans le cadre des observatoires. Tu as réussi à rendre utilisable par les agences, les fichiers DVF, le « graal » des bases de données sur les marchés fonciers et immobiliers, pour lesquels tu es devenue la référente nationale de la Fnau, des agences du PMLB voire de certains EPF. Tu l’as fait encore tout récemment, juste avant ton départ, en mettant en place l’observatoire de la mixité sociale avec l’ensemble des bailleurs sociaux. Il fallait pour cela, coupler tout à la fois l’Atlas du parc social, les fichiers OPS, etc., et surtout rendre lisible le niveau de précarité de l’occupation sociale. Deux remarques sur ces réussites - Elles ont été bien sûr le résultat d’un travail d’équipe, une équipe que tu as su associer, impliquer et, dans certains cas, former. Et qui maintenant a pris le relais de tes missions. Je ne crois pas que Dominique, Jean-Marie, Amélie, Katell et Emilie me contrediront. - Mais plus globalement, je trouve que ce travail mené sur les observatoires, participe d’un exercice de décryptage, de compréhension en profondeur des logiques d’accès au logement. Des fonctionnements qui, si l’on n’y prend pas garde, contribuent à produire ségrégation et injustice. Finalement tu as fait aussi œuvre de sociologue en la matière. Tu as participé au « désenchantement du monde » et de ses mécanismes de reproduction des inégalités au sens que lui a donné Pierre Bourdieu. C’est une des conditions nécessaires pour que les politiques locales puissent les contrecarrer. Pour aller dans un domaine plus personnel, Catherine, je l’ai constaté très vite à mon arrivée, tu as du caractère. Certains diraient que tu démarres parfois au quart de tour… Mais cette force de caractère est assortie de deux qualités : - la capacité à entendre, écouter les arguments des autres malgré parfois la passion des propos ; - et une absence totale d’un esprit rancunier. On le comprend encore mieux quand on voit ta contribution à la vie de l’agence et à la création de ce collectif que constitue le personnel de l’Audiar. Voilà, j’arrive au bout de mon propos, c’est un vrai regret de te voir quitter l’agence alors que tu es dans la plénitude de tes moyens. Mais tu as su transmettre le flambeau. Et c’est pour toi l’occasion de passer à des choses nouvelles, l’occasion de t’investir dans une troisième vie. Et toujours, je n’en doute pas dans le sens de tes valeurs et de cet humanisme que je partage. C’est pourquoi, je me joins à Emmanuel Couet et à Daniel Delaveau qui n’ont pu être là mais m’ont demandé de le faire en leur nom, pour te dire merci et te souhaiter bonheur et satisfaction pour l’après Audiar.