muzikalite40

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muzikalite40
muzikalité
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Le bulletin trimestriel du Pôle Régional des Musiques Actuelles de La Réunion - RUNMUZIK
Ressources : Les subventions
Patrimoine : Coffrets Mayotte & Seychelles chez Takamba
Disquaires : Sidat & Z’imazes Créoles
Womex : La Réunion en force
Studios : Volcan & Mirage Prod
Zone Océan Indien : Cap sur l’Australie
Dossier : Le Rock à La Réunion
EDITO
SOMMAIRE
Il est troublant de constater comment certaines évolutions ont les mêmes effets
sans qu’aucune causalité ne semble en apparence les relier.
LES NEWS
La réforme des collectivités territoriales
la Directive Européenne «Services»
d’attribution des subventions publiques.
réalisent à l’année les associations est
dans son financement.
tout comme l’application de
vont modifier les modes
Le travail de diffusion que
aujourd’hui remis en cause
ACTUALITE................................................................................4
ZOOM.........................................................................................5
PATRIMOINE
En parallèle, l’économie du spectacle vivant est marquée par une
stagnation des fréquentations et du nombre de représentations
compensée par le succès des grosses productions. Ces dernières
pèsent pour 7% des représentations et 71% de la billetterie - chiffres
CNV - et sont portées majoritairement par des structures privées en
pleine concentration verticale et horizontale.
Sorties Takamba, Journées du Patrimoine, Alé Marsé.................6/7
La troisième évolution correspond au poids grandissant des représentations et
surtout des recettes générées dans le cadre des événementiels, les festivals
notamment. Là encore un phénomène de concentration de la fréquentation autour
des gros festivals s’opère.
Après deux années où perdurait la croyance que l’économie du live
compenserait la décrépitude du disque, les esprits sont conscients
des limites de croissance du marché. La coexistence de productions
privées, associatives et publiques se caractérise par une concentration des
recettes autour de quelques grosses productions portées par des
opérateurs privés à la recherche d’économies d’échelle.
Cette nouvelle structuration s’opère de fait au détriment du secteur
associatif qui est le principal pourvoyeur de représentations à l’année. De ce
secteur dépendait jusqu’à maintenant la diversité de la diffusion. Il apparaît
aujourd’hui nécessaire de réfléchir aux conséquences de sa remise en cause
et de proposer des voies alternatives mêlant logique d’intervention publique et
initiative privée.
L’actualité du Pôle Régional / En bref............................................3
CHRONIQUES.......................................................................8/9
SUR LE SECTEUR
Dossier : Le rock à La Réunion...............................................10/11
SUR LE SECTEUR
Studios : Mirage Prod / Studio Volcan..........................................12
SUR LE SECTEUR
Disquaires : Sidat et Z’imazes Créoles.........................................13
RESSOURCES
Introduction à la demande de subventions..................................14
RESSOURCES
Le booking / La distribution numérique.......................................15
ZONE OCÉAN INDIEN...........................................................16
MM
Muzikalité, le bulletin d’information du Pôle Régional
des Musiques Actuelles de la Réunion - Runmuzik
N°40 octobre - novembre - décembre 2010
Éditeur : PRMA - 6 bis rue Pasteur - BP 1018
97481 Saint-Denis CEDEX
Tél : 02 62 90 94 60 / Fax : 02 62 90 94 61
E-mail : [email protected]
Site internet : www.runmuzik.fr
Directeur de la publication : Dominique Carrère
Rédaction : Olivier Pioch & PRMA
Coordination : Matthieu Meyer
PAO : mYsterfab
Couverture : mYsterfab
Distribution gratuite - Tirage : 5000 ex.
ISSN : 1622-2598 - Dépôt Légal N° 08 00 52
Imprimeur : Colorprint
A noter :
Muzikalité et le courrier postal
Nous vous l’annoncions dans le précédent muzikalité, nous réfléchissons à diminuer le nombre de magazines expédiés par la poste, compte tenu de l’augmentation des frais d’envoi et des nouveaux usages de lecture.
Nous vous tiendrons informés de cette évolution. Merci de nous contacter par mail [email protected] si vous souhaitez le recevoir automatiquement en PDF. Par ailleurs, notre magazine restera disponible dans plus
de 150 points de dépôt de l’île. Nous mettrons en ligne la liste des lieux touchés et essaierons d’étendre progressivement notre diffusion, merci d’avance de votre compréhension.
Crédits photos (par ordre de publication) :
Couv : MYsterfab // page 3 : Elsa Lauret / VK // page 4 : Xiop / David Lem / Tiéri Alba / Xiop // page 5 : Enilorac // page 6 : Collection Takamba // page 7 : Collection Takamba / DR // pages 10 et 11 : DR // page 12 :
DR / DR // page 13 : DR / DR //page 15 : DR / DR // page 16 : DR / DR / DR / Gilles Lallemand/ Fanny Vidal.
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LES NEWS
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Runmuzik : l’actualité du PRMA
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6 La base extranet de la Cité de la Musique en libre accès au PRMA-Runmuzik
Le portail documentaire de la Cité de
la Musique comprend près de 1500
concerts enregistrés à la Cité de la
musique et à la salle Pleyel, de tous
styles (classique, jazz, musiques du
monde…), une photothèque (15000
clichés) et une phonothèque (100
enregistrements) du Musée de la
musique, 50 guides d’écoute (analyses musicales multimédias), des documentaires vidéo, des dossiers
pédagogiques sur les différents répertoires, la base de données sur le jazz contemporain, des fiches métiers…
Une encyclopédie en ligne pour les amateurs, les professeurs et les professionnels de la musique !
La diffusion des oeuvres enregistrées respecte le droit d’auteur ; la SACEM et la SPEDIDAM percevant des
droits pour les auteurs et les artistes-interprètes.
La Cité de la Musique propose par ailleurs deux autres accès à des vidéos de spectacle vivant via les sites
www.citedelamusique.fr (rubrique Vidéos à la demande) et www.spectaclesdumonde.fr, plateforme qui
regroupe des concerts de partenaires tels que le Théâtre de la Ville de Paris ou encore la Maison des Cultures
du Monde.
Cette base est accessible au grand public dans une version limitée sur mediatheque.cite-musique.fr : des
extraits remplacent les documents intégraux. La totalité de la base est toutefois disponible en extranet pour
50 établissements scolaires dans le cadre d’une expérimentation et au PRMA-Runmuzik.
Une convention a d’ailleurs été renouvelée entre la Direction Académique des Affaires Culturelles et la Cité de
la Musique pour faciliter les échanges entre Paris et La Réunion.
Notons qu’à partir de janvier 2011, les établissements pourront souscrire librement un abonnement (payant
cette fois pour rémunérer les auteurs) via le www.lesite.tv
Plus d’infos mediatheque.cite-musique.fr
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En-bref-: 6 Adieu Josef !
Parti sans crier gare le 10 juillet dernier à l’âge de
50 ans Josef Cebollero laisse un vide énorme dans
le milieu musical, et, plus largement, culturel,
réunionnais.
C’était un de ces hommes de l’ombre, toujours
affairés dans les coulisses, sans lesquels les
artistes ne peuvent pas se consacrer sereinement
à leur création.
Discret, efficace, et toujours souriant malgré les
multiples déboires qui ont jonché sa route, il n’a
jamais ménagé son temps et son énergie pour faire
avancer la cause artistique et les valeurs qu’il
défendait tant au service des organisateurs qu’aux
côtés des artistes. Importante cheville ouvrière du
Manapany Surf Festival qui a récemment fêté ses
dix ans sans lui, il a aussi beaucoup oeuvré, entre autres structures locales, pour Le Séchoir et Leu
Tempo Festival...et le PRMA. Il a mis aussi ses compétences de management et d’administration au
service de nombreux artistes dont le groupe Tapok, la compagnie Baba Sifon et, tout récemment, le
groupe Do Pagaal qu’il avait accompagné avec maestria à nos côtés à l’occasion de sa sélection
comme Découverte au dernier Printemps de Bourges en avril. Fermement convaincu de la qualité
de leur projet, il avait remué ciel et terre pour générer retombées et contacts que le groupe n’a pas
manqué de confirmer en donnant le meilleur de lui-même. Sans doute une des dernières grandes
satisfactions artistiques d’un professionnel et d’un ami qu’on n’oubliera pas.
6 Un single pour Haiti
6 WOMEX 2010 : La Réunion en force
La quinzième édition du WOMEX (World Music Expo) se tiendra cette année encore à Copenhague
(Danemark), du 27 au 31 octobre. Pour la
troisième année consécutive,avec un fort soutien
de la Région Réunion, le PRMA se déplacera avec
une grosse délégation représentant La Réunion
dans cet événement qui regroupe environ 2 500
professionnels du monde entier. Notre île sera
particulièrement à l’honneur cette année puisque
Danyèl Waro se verra remettre le « World Music
Artist Award » qui récompense chaque année un
artiste du monde pour l’ensemble de son œuvre
et son parcours. Par ailleurs Nathalie Natiembé a
aussi été retenue avec une trentaine de groupes
parmi des centaines de candidatures pour la
programmation officielle des « show-cases » de
l’événement.
Comme les années précédentes, le PRMA coordonne l’organisation du stand et la réalisation des supports de
communication : plaquette artistes, compilation, montage vidéo diffusé en boucle sur le stand, bâches aux
couleurs de l’opération, achat d’espaces presse, cocktail...
Outre le PRMA (au titre de Runmuzik et du label Takamba), la délégation réunionnaise sera composée des
structures suivantes : Balapako Production (Subhash, Letoyo, Luçay Canon, Maky Rasta, Racine Seggae, Yela),
Open Musik Management (Ziskakan, Fabrice Legros, Maya Kamaty, Mamo, RAS, Orphée, Stéphanie Thazar),
Bi-Pole (340 ML, Jako Maron, Zong, Jaboticaba), Run Management (Meddy Gerville, Yaelle Trulès, David Saman),
Sakifo Records (Nathalie Natiembé Toguna, Alex, True Live, Bazbaz, Jeff Lang, Tumi and the Volume), JLLJS’ Prod
(Umqombothi), Kelyma Production (Lo Griyo, Patsha, Eric Pounouss’), Cardinal Rouge (Les Tambours Sacrés),
Master CD Lab (website Artist Mundi & CD-DVD making), Muzik Sovaz (Rouge Reggae vs Costa), Akord’ (Iza,
Didyié), Maron’R Prod (Kaf Malbar, Kom Zot, Simangavole) et Association AMAR ( Groove Lélé) et le label PIROS
de Jean-Louis Rosely.
Plus d’informations sur www.womex.com
Mobilisé depuis janvier 2010, le collectif « Voix du
Sud pour Haïti » vient de sortir un single dont les
bénéfices, ainsi que l’ensemble des droits d’auteurs
et de compositeurs, seront reversés à la Croix Rouge.
L’opus a été enregistré au studio MDC Prod de
Saint-Louis, pour l’occasion mis gracieusement
à disposition par Christopher Mac Donald. Signé
Jean Luc Damartin et Paelle Gigan pour les textes,
et Serge Eudor pour la musique, ce CD d’un titre
agrémenté d’un instrumental et d’une vidéo réunit
une belle brochette d’artistes. Derrière les arrangements et l’orchestration de Bèf Séga, on
reconnaitra notamment les voix de Bernard Joron, Olivier
Araste, Luciano Mabrouk, Serge Eudor (du Tropic de Paris), Romain Hoarau (de Rom410), René
Maurée, Loretta Valliamé, Mamo, Nano Daprice et René-Paul Elleliara.
Plus d’infos sur le collectif auprès de Yannick Ah-Chiaye (vice-président) : 06 92 65 26 62.
6 Les Aigues-marines de Christoph Chabirand
Tromboniste de jazz, leader et fondateur des groupes Softrio et Djazadonf, compagnon de route
de nombreux artistes réunionnais, Christoph Chabirand est aussi – c’est moins connu – une fine
plume. Auteur du recueil de nouvelles « Bleues Nuits » en 2008, il vient de publier un nouveau
recueil intitulé « Aigues-Marines ». Entre La Réunion (où il vit depuis 1986) et la Vendée (qui l’a
vu naître), la musique et la moto sont encore bien présentes dans ces nouvelles où l’on découvre
des personnages tour à tour attachants et sombres, inquiétants et drôles. L’écriture y est aussi
sobre que précise et non dénuée d’humour. Bref, une sorte de blues littéraire à consommer sans
modération.
Aigues-Marines, de Christoph Chabirand, éditions Orphie, collection Autour du monde, 2010.
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ACTUALITÉ
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Trophées des Arts Afro-Caribéens : quatre nominations pour La Réunion
6 La 5ème édition des Trophées des Arts Afro-Caribéens aura lieu le 8 novembre à Paris
au Théâtre du Châtelet. Autrefois nommés «Trophées Aimé Césaire», ces prix visent
à récompenser des artistes majeurs de la culture afro-caribéenne dans diverses
catégories : musique (meilleur artiste, meilleur groupe, meilleur clip, artiste révélation,
meilleur album), littérature (meilleure fiction, meilleur essai), cinéma (meilleure fiction,
meilleur documentaire) et personnalité de l’année.
Les vainqueurs de la catégorie musique sont désignés par un vote du public (vote par SMS,
voir conditions). Rappelons que l’année précédente, Davy Sicard s’était vu décerner le prix
du «Meilleur artiste de l’année» et que Toguna avait reçu en 2008 le prix du meilleur groupe
à l’instar de Ziskakan en 2007 en même temps que Gramoun Sello recevait celui du meilleur
groupe traditionnel.
La Réunion a donc été très présente au travers de cette manifestation dont le PRMA est
partenaire depuis sa création. Trois de nos artistes sont encore nominés cette année : Kaf
Malbar (catégorie meilleur artiste), le Zembrocal Musical de Groove Lélé et Ernst Reijseger
(nominé dans deux catégories: meilleur groupe et meilleur album), Yaëlle Trulès (artiste
révélation).
Résultat des courses le 8 novembre. En attendant vous pouvez voter ou vous renseigner en
vous rendant sur www.lestaac.com
Africolor : une 22ème édition prometteuse
6 Pour sa 22ème édition, du 12 novembre au 24 décembre en Seine Saint-Denis, le festival
Africolor continue encore et toujours de miser sur la confrontation et la prise de risque. Entre
valse africaine et Noël mandingue, Fet Kaf et Cérémonie du café, le programmateur Philippe
Conrath propose un nouveau voyage entre les genres au gré de 25 concerts qui verront se
croiser des musiciens venus des quatre coins du continent africain.
Comme d’habitude, l’océan Indien sera dignement représenté et La Réunion, notamment, tirera
son épingle du jeu avec quelques concerts à ne pas rater : le « Zembrocal » concocté par Groove
Lélé en compagnie du violoncelliste hollandais Ernst Reijseger et du chanteur sénégalais Mola
Sylla ; l’inévitable Danyèl Waro, qui viendra en habitué à l’occasion de la sortie de son nouvel
album ; l’Orkès’ Karousèl (ex Cuivres de l’Est) en duo avec La Muse à Zézette ; la rencontre de
la kora et du violon entre Sami Pageaux-Waro et Kahina Zaimen. Enfin, un inédit qui promet :
Rosemary Standley (de Moriarty) et Marjolaine Karlin (des Babysidecar) chanteront Alain Peters.
Plus d’informations sur www.africolor.com
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ZOOM
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Le « Manap » : dix ans et toutes ses dents !
Pour ses dix ans, du 24 au 26 septembre, le Manapany Surf festival promettait encore de belles rencontres. Mais au-delà d’un programme chaque année plus alléchant, cette dixième édition
était aussi l’occasion d’un bilan.
6 Le Manapany Surf Festival et le club de surf Les
Trois Peaks soufflaient cette année leur dixième
bougie. Pour fêter l’événement, l’organisation
avait évidemment mis les petits plats dans les
grands. Côté surf, outre le réunionnais Amaury
Laverhne, tout auréolé de sa première place sur
le circuit mondial, d’autres bodyboarders de
talent étaient attendus sur la vague sudiste, pour
le plus grand plaisir de Maxence de la Grange,
président de l’association des Trois Peaks.
Côté musique Pierre Macquart avait aussi
concocté une affiche pour le moins alléchante
avec, entre autres : les fanfares Waki Band et
Byin Mayé, Les Fils de Teuhpu, Z’Oreilles Dehors,
Giloo & Tribaloya, Do Pagaal, VerZonRoots, Letoyo, Rocksteady Sporting Club, Le Bruit de la
Passion, Afromachin, Poutrelles Fever, Wonder Brass, La Rue Kétanou, Les 109, Andemya,
Batignolles, Fabrice Legros, Foldire, Mélanz Nasyon, Jaboticaba, Le Pain des Fous et
Washington Dead Cats.
programmation artistique et joutes sportives ; faire se rencontrer le monde de la musique et
celui de la glisse. Et ça marche !
Au-delà d’un programme chaque année plus riche, force est de constater que ce festival a su
remporter un pari sur lequel peu auraient misé il y a de cela dix ans : mélanger habilement
Plus d’infos sur www.manapanysurfestival.com
Bien sûr, le site s’y prête singulièrement. Le Peak de Manapany est capable de vagues
dantesques propices aux exploits en tous genres. En outre, le plus célèbre « Ti coin charmant »
de La Réunion offre un cadre idéal à une programmation festive et conviviale.
Reste qu’un lieu ne fait pas tout. Et s’il faut rendre hommage au festival, c’est d’abord aux
hommes qui le font que doivent s’adresser les louanges. Dès lors, comment ne pas penser au
regretté Josef Cebollero, chargé de production et l’une des chevilles ouvrières du festival, qui
nous a quittés trop tôt en juillet dernier.
L’autre homme de l’ombre, celui qui fait tant pour ce festival, c’est évidemment Pierre
Macquart ; une « figure » de l’industrie musicale locale qui travaille en bon artisan. Un
passionné en somme ! C’est bien lui qu’il faut gratifier de ces dix ans de musique où cuivres
et chansons se mélangent harmonieusement aux exploits des passionnés de vagues et de
glisse. Une combinaison qui fait toute l’originalité du « Manap », son identité singulière
entre sport, rock, chanson et maloya.
Nous, on en reprendrait bien pour dix ans !
Festival Kaloo Bang : la musique s’invite à Saint-Denis
Après une première édition préparée dans l’urgence, le festival Kaloo Bang devrait trouver sa place à l’année, dixit la Mairie de Saint-Denis, dans le paysage culturel
réunionnais. Retour sur l’événement !
Dix pays étaient en effet invités aux cotés d’artistes réunionnais : la République Dominicaine,
Haïti, Madagascar, l’Afrique du Sud, l’Inde, le Cap vert, la Jamaïque, les Comores, l’Espagne
et l’Ile Maurice.
A l’image de La Réunion, île de métissage et de rencontre, le festival fait d’ores et déjà son
miel du mélange des genres, proposant une programmation résolument pluridisciplinaire
(concerts, cirque, arts visuels contemporains, conte, cinéma) et musicalement éclectique
en diable : dance-hall, reggae, rap, salsa, jazz, folk, soul, blues, électro, cabaret, bollywood,
séga, musique « mafana »... Parmi les moments forts, notons les concerts de Ferro Gaita,
Jerry Marcoss, Bélo ; les prestations remarquées des Congos, de Kaf Malbar et des artistes
réunionnais en général ; les interventions du cirque Saoufet et du Kawa Musical Circus ; la
créativité délirante de Lionel Lauret et d’Art Marron...
Kaloo Bang s’est par ailleurs décliné sur un festival off qui proposait une vingtaine de
concerts de groupes réunionnais les 7, 8 et 9 octobre dans les bars du chef-lieu : Les
Récréateurs, le KT Dral, Le Baccara, Le Clos Saint-Jacques, le Labourdonnais, le ô Bar, le
Moda Bar et les 3 Brasseurs.
Le festival Kaloo Bang, dont la première édition s’est tenue au Parc des Expositions et des
Congrès de Saint-Denis les 8 et 9 octobre derniers, est le résultat d’une forte volonté d’initier
dans le nord de La Réunion une manifestation culturelle majeure à rayonnement international.
En bonne capitale régionale, Saint-Denis affichait ainsi son ambition de « devenir un phare
culturel à La Réunion et dans l’Océan Indien ».
Le festival a rassemblé sur deux jours quelques 6500 spectateurs. Si les organisateurs
souhaitent attirer d’avantage de public l’année prochaine, le festival s’est distingué par
sa programmation éclectique et sa conception originale.
Des rencontres professionnelles ont été organisées le 7 octobre avec deux ateliers
regroupant pour chacun une vingtaine de participants. Elles portaient sur les freins au
développement des échanges culturels dans le « grand Océan Indien » avec deux axes :
« les échanges dans le cadre d’une économie solidaire » et « Comment s’engager sur le
chemin d’une économie culturelle durable au travers d’un partenariat public / privé ? ». Nous
nous ferons l’écho de ces rencontres dans un prochain article.
Enfin le festival a lancé en partenariat avec Les Electropicales et Mizik a Pat une charte des
festivals « écolos ». Cette charte, inspirée par des initiatives lancées en région Bretagne,
vise à promouvoir les principes du développement durable au travers des festivals.
Retour en images sur kaloobang.com et saintdenis.re
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PATRIMOINE
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Tout Mayotte dans un coffret
Après La Réunion, l’île Rodrigues, les Chagos et Maurice, le PRMA poursuit son tour d’océan des traditions musicales avec le seizième opus du label Takamba : un coffret CD/DVD
consacré à Mayotte, fruit de quatre années de travail impliquant toute une équipe et de nombreux partenaires.
musicales et les danses. Une gageure lorsqu’on sait que la musique mahoraise a surtout été
décrite par des anthropologues ou des sociologues, et qu’aucun ouvrage d’ethnographie ne
traite du patrimoine musical en soi.
Pour compléter ces premières données, une seconde mission s’est déroulée en juillet 2007
sous la houlette des chercheurs Guillaume Samson et Fanie Précourt, en compagnie du
caméraman René Lefebvre. Ce nouveau travail a permis d’affiner le projet en le dotant d’une
liste descriptive des genres musicaux et chorégraphiques et d’une somme d’informations
utiles sur l’organologie et l’apprentissage.
« L’île de Mayotte connaît actuellement une évolution rapide, explique Fanie Précourt,
responsable de la mission patrimoine au PRMA. C’est dans l’intention de sauvegarder et
de valoriser des pratiques pour certaines en voie de disparition que nous nous sommes
mobilisés durant plus de trois ans sur ce projet. »
Le résultat est ce bel objet qui comprend un CD de 25 titres dédié aux pratiques vocales et
aux instruments de musique, ainsi qu’un DVD consacré aux danses cérémonielles et aux
techniques de fabrication et de jeu des instruments traditionnels : cithare, tari, gabosy… Le
tout relié avec un livret de 120 pages.
6 Intitulé « Ile de Mayotte, musiques, danses et instruments traditionnels », le seizième
opus du label Takamba est le fruit d’un collectage de terrain effectué en deux temps, en
février et juillet 2007, par une équipe de chercheurs constituée par le PRMA, à la demande de
la Direction des Affaires Culturelles de la Préfecture de Mayotte.
La première mission, menée par l’ethnomusicologue Victor Randrianary, a permis d’établir
un état des lieux et un pré inventaire ethnographique et bibliographique sur les pratiques
Alé marsé !
6 Des agents du Parc national de La Réunion, musiciens à l’occasion, se sont récemment
réunis pour créer une chanson vantant les mérites de notre beau patrimoine naturel. Une
chanson spécialement créée pour fêter l’inscription des pitons, cirques et remparts de l’île
au patrimoine mondial de l’Unesco.
Sous l’appellation Orkès du Parc national de La Réunion, ils viennent de sortir un CD
promotionnel avec ce titre en forme d’injonction : Alé marsé ! Une jolie invitation à se balader
dans les Hauts de l’île au son d’une guitare, d’un accordéon diatonique, d’un kayamb et de
percussions ; des instruments auxquels un invité de marque – Gauthier Lajoinie – prête sa
basse et son gabosy. A noter que le PRMA a apporté son éco au projet en aidant la fine équipe
à coordonner les opérations.
Boosté par cette première plutôt réussie, le Parc National de La Réunion ambitionne
désormais de sortir une compilation de chansons réunionnaises sur les Hauts. Le CD est
actuellement en préparation, toujours avec l’aide du PRMA. Au programme : des chansons
lontan, mais pas seulement !
Plus d’informations: www.reunion-parcnational.fr/
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Au final, ce travail offre une photographie du paysage musical mahorais, en insistant
sur les musiques de tradition orale dont la diversité est un élément marquant. L’accent
mis sur ces musiques correspond bien à la volonté du PRMA de prendre en considération
certaines pratiques et savoir-faire tombés en désuétude. Outre la qualité artistique des albums
ainsi édités, le label Takamba remplit en ce sens une mission du plus grand intérêt pour la
sauvegarde d’un patrimoine menacé.
Distribué par Discorama à La Réunion, l’ouvrage en version bilingue français-anglais est
aussi disponible via PSB en France métropolitaine, puis au Bénélux et au Japon.
« Ile de Mayotte, musiques, danses et instruments traditionnels », Takamba, septembre
2010.
Album en vente chez tous les bons disquaires et au PRMA : 02 62 9O 94 60.
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Musique des Seychelles : un disque pour mémoire
A travers le savoir de Patrick Prospère, le dernier album du label Takamba revisite les traditions musicales seychelloises. Un travail pour mémoire.
6 Fruit d’un collectage de terrain qui s’est déroulé en janvier 2009, le dix-septième album
du label patrimonial Takamba est un véritable travail de mémoire consacré aux traditions
musicales des Seychelles, et plus précisément de l’île Mahé.
Intitulé « Ton Pat’, memwar lamizik sesel », l’opus revisite le patrimoine musical de
l’archipel à travers le regard de Ton Pat’, alias Patrick Prospère, l’un des derniers musiciens
et facteurs d’instruments de son île, porteur d’un savoir musical ancestral.
Mémoire vivante, le multi instrumentiste, auteur, compositeur et interprète fait part ici de
sa très grande culture à travers l’enregistrement de ses compositions et d’airs traditionnels,
mais aussi d’entretiens qui font l’objet d’un DVD consacré à la facture et aux techniques de
jeu d’instruments traditionnels en voie de disparition.
« Le projet est né d’une rencontre entre Ton Pat’, le percussionniste Donadieu Thomas et
l’équipe du PRMA, en décembre 2008 à La Réunion, explique Fanie Précourt, chargée du
label Takamba. Patrick Prospère était lui même demandeur de ce travail de collecte et de
valorisation des traditions culturelles. En bon professeur – on peut même dire que c’est un
historique aux Seychelles – il a tenu à impliquer les élèves du Conservatoire national de
musique dans ce projet. »
Sur le terrain, Donadieu Thomas a joué un rôle d’intermédiaire entre les musiciens et l’équipe
de collecteurs emmenée par Fanie Précourt. Il a supervisé notamment les séances de
répétitions, tandis que les enregistrements sonores étaient réalisés par Philippe De Magnée,
ingénieur du son belge spécialisé dans les enregistrements de terrain, durant plusieurs
soirées en plein air.
Pour mener l’opération à bien, l’équipe a reçu le soutien du Ministère des Arts, de la Culture
et des Sports des Seychelles en la personne notamment de Miera Savy. Les chercheurs JeanClaude Mahoune et Norbert Salomon, des Archives nationales, ont également apporté leur
précieux concours.
De retour à La Réunion, près de deux ans de travail ont été nécessaires, entre le
dépouillement des documents , la rédaction d’un livret de 80 pages en français et anglais
(Fanie Précourt), les montages sonores et vidéos (Philippe De Magnée et Imago), le mastering
(Jean-Paul Jansen) et la fabrication des supports audio et vidéo (Master CD Lab).
Au final, ce nouveau coffret du label Takamba s’inscrit dans la lignée des disques de la
collection consacrés aux collectages de traditions musicales oubliées ou peu connues de
la zone. Il sera lancé officiellement au 25ème festival Kréol des Seychelles dans le cadre
des accords de coopération culturelle liant les collectivités réunionnaises et ce pays. Outre
les soutien des partenaires permanents du PRMA, Région Réunion et DRAC, il a bénéficié
d’une aide par le Fonds de Coopération Régionale de la Préfecture, du conseil général et de
Cultures France.
« Ton Pat’, memwar lamizik sesel », Takamba, octobre 2010.
Album en vente chez tous les bons disquaires et au PRMA : 02 62 94 60 00.
Journées du Patrimoine : portes ouvertes et musique à donf’
Les 18 et 19 septembre, pour les Journées Européennes du Patrimoine, la Région Réunion en partenariat avec ses structures muséales proposait une opération séduction.
6 Le week-end des 18 et 19 septembre, dans le cadre des Journées Européennes
du Patrimoine, la Région proposait un accès libre et gratuit aux principales
structures muséales de l’île (Stella Matutina, Maison du Volcan, MADOI, Kélonia), à la Villa
de Région, et pour la première fois à l’Hôtel de Région . Une opération « séduction » qui
avait pour but de valoriser et faire connaître le riche patrimoine de La Réunion au plus grand
nombre.
« Cette action qui démocratise la culture s’inscrit pleinement au sein des nouvelles
orientations culturelles portées par notre institution, précise Jean-François Sita, le Vice
Président de Région délégué à la culture. Le slogan choisi pour l’occasion était sans
équivoque : « Entre nature et culture, le patrimoine au cœur de l’humanité ». Cela dit assez
l’ambition qui est la nôtre de reconquérir le grand public en allant à sa rencontre. »
Côté programme, ces deux journées ont permis au public de naviguer au gré de visites libres
ou commentées, entre expositions, visites de terrain, conférences et ateliers. En outre, alors
que le maloya a été récemment promu par l’Unesco au rang de Patrimoine immatériel de
l’Humanité, plusieurs animations musicales et concerts étaient proposés sur ce thème.
Parmi les groupes les plus applaudis, citons notamment le groupe Destyn, qui avait pris ses
quartiers à la Maison du Volcan, et Kozman Ti Dalon, qui avait pour sa part investi le MADOI.
A l’heure du bilan, l’opération s’offre un joli succès avec un chiffre de fréquentation record :
18 000 visiteurs sur l’ensemble des sites !
Le groupe Destyn accueilli par Jean-François Sita à la Maison du Volcan
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CHRONIQUES
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Danyèl Waro
« Aou Amwin »
- Production : Cobalt
- Distribution : L’Autre
Distribution
Tout dernier opus de Danyèl
Waro, « Aou Amwin » a été
enregistré en février 2010 à
Trois Mares, dans la case de
son enfance. Aux côtés du
plus célèbre barde créole,
on retrouve des figures
habituelles (Laurent Dalleau,
Damien Mandrin, Thierry
Abmon, Vincent Philéas) et
Sami Pageaux-Waro, qui fait
son chemin tout en réglant
de plus en plus souvent son
pas sur le pas de son père. On
retrouve également les Corses
d’A Filetta, avec qui l’artiste
a fait un bout de route l’an
dernier, pour trois morceaux
somptueux empreints de
spiritualité, et un hommage
à Mandela en duo avec Tumi
Molékane, MC Sud-africain
au flow de velours qui a
laissé pour l’occasion The
Volume à la maison. Derrière
les manettes, Yann Costa
fait encore du très beau
boulot pour un double CD qui
résonne de tous les mélanges
mélodiques et rythmiques
chers à l’artiste. Bref, malgré
la crise, Danyèl Waro reste une
valeur sûre !
Plus d’infos et contact scène :
Philippe Conrath
01 47 97 69 99 ou
[email protected] et
www.africolor.com
Nous avons aussi reçu
R
O
Jimmy Desamb
« Kadadak »
- Production : Lanbéli
- Autodistribution
Kadadak est un mot créole
très ancien qui désigne ce
petit chatouillement qu’on
ressent dans le ventre en
faisant du manège ou en
passant rapidement sur
un dos d’âne. Un titre bien
trouvé puisqu’il dépeint à
merveille cette sensation
plaisante (et toujours trop
courte) que l’on retrouve sur
le nouveau maxi de Jimmy
Desamb. L’artiste n’en est
pas à son coup d’essai :
cela fait plus de vingt ans
qu’il tourne à La Réunion au
sein de différentes formations.
Et déjà dix ans qu’il a produit
ses premiers titres en solo.
Depuis, deux autres maxi
sont sortis en 2003 et 2006,
toujours en autoproduction.
Mais pour ce dernier opus, il a
bénéficié d’un sérieux coup de
pouce de Lanbéli production,
une association culturelle de
l’Etang-Salé qui accompagne
des musiciens en quête de
reconnaissance. Ce CD devrait
y aider. Six titres entre séga
et maloya, avec des compos
originales et des textes vrais.
Infos et contact :
06 92 72 50 07
– [email protected] ou
06 92 86 94 57
- [email protected]
N
Kolektif Sud
« Santié Lyrikal »
- Production : MLK Prod
- Autodistribution
MLK Prod est un label
indépendant né en 2000
au Tampon. Créé à l’origine
autour d’un noyau dur
composé de Don J, Tyz et Alex,
le « moovman la kour » fait
rapidement des émules au Sud
de La Réunion, enregistrant
de nombreuses arrivées :
Tonytso, Murder, Tika, Samba,
ZONé, Mateci, Klinton...
Autoproclamés « militants
d’un hip-hop conscient », ils
se démènent pour promouvoir
le genre à La Réunion au
gré
de
manifestations,
festivals, maxi CD et autres
compilations : « Le poids
des mots » en 2000, « Mon
lanvi » en 2002 avec Thierry
Gauliris, « Débarkman » en
2003, « Kozman ti Kolon »
en 2006… Après plusieurs
tournées
et
échanges
artistiques, en France, à
Mayotte, Madagascar et
Maurice, MLK Prod présente
aujourd’hui sa dernière
sortie, un album du Kolektif
Sud intitulé « Santié Lyrikal
». Seize titres d’excellente
facture, authentiques et sans
compromission. Du 974 à
consommer sans modération !
Contact : 06 92 33 62 65 –
[email protected]
- myspace.com/kolektifsud ou
myspace.com/mlkprod974
Fair Play
« Code noir »
I
Q
U
Luçay Canon
Alix Poulot
Auteur, compositeur, musicien
autodidacte, Luçay Canon à
vingt ans lorsqu’il fonde le
groupe Maloji (maloya jazz
impro). Au début des années
1990, l’ex-jeune talent est
déjà considéré comme l’un
des meilleurs guitaristes de
l’océan Indien. Il intègre alors
le groupe Ziskakan, participe
à de grandes tournées et
enregistre avec eux l’album
« Kaskasnikola» à Dakar
(Sénégal). Après deux albums
solos, « Ethno Jam » en 1997
et « Civilizasyon » en 2001,
l’artiste met à nouveau sa
guitare et ses compétences
au service d’un artiste
réunionnais ; en l’occurrence
Ti Fock, pour une collaboration
concrétisée notamment sur
l’album « Titiay » en 2006.
Après plusieurs mois de
tournée, 2008 et 2009 sont
des années de création. Elles
aboutissent à la sortie de
ce troisième album en mars
2010. Un opus entre fusion et
compositions enlevées, aux
croisées de l’océan Indien, de
la world music et du jazz.
Plus d’infos :
www.lucaycanon.com
La cinquantaine sied plutôt
bien au plus « cool » des
musiciens créoles ! Vingt-six
ans après ses débuts, Alix
Poulot propose un nouvel opus
tout en douceur tranquille ; un
double album de reprise où
le Portois revisite une bonne
partie de son répertoire à partir
des années 1990. S’il signe
la majeure partie des titres,
l’artiste montre qu’il sait
aussi s’entourer puisqu’on
retrouve ici des textes de
Carpanin Marimoutou, Denise
Delorme, Patrice Treuthard ou
Maryse Dobaria, ainsi qu’un
sax-séga pas piqué des vers
sur une musique de René
Lacaille. Auteur, compositeur,
interprète, arrangeur et
peintre à ses heures, le
guitariste marche à l’émotion.
Un carburant qui le rend
plutôt prolifique. Eclectique
en diable, ouvert sur le
monde, il mêle ses saveurs
ternaires aux grandes figures
d’influences : Chet Baker,
Antonio Carlos Jobim. Un style
inclassable mais le voyage est
toujours agréable.
Plus d’infos : 06 92 90 59 76
ou www.creolcoolmusic.fr
« Maska-Rad »
- Autoproduction
- Autodistribution
« Métisses »
- Autoproduction
- Autodistribution
Les frères
Mailly
« L’Ambiance »
08
E
S
Racine des îles
« Mon gayar »
- Production : Oasis Production
- Autodistribution
Huitième album du groupe
saint-louisien Racine des
îles et de son leader Gérard
Ranggeh, « Mon gayar »
est sorti début juin et a été
soutenu par une jolie soirée
au théâtre en plein air de
Saint-Gilles. Un petit 4-titres,
pas plus, mais qui résonne
du son propre à l’artiste :
un séga teinté de reggae,
énergique et festif sur des
paroles conscientes ; bref,
ce que l’artiste appelle des
« chansons vérité », une
marque de fabrique depuis
« Mathilda », premier gros
succès du groupe en 1993.
Autre spécificité du groupe
: sa fidélité aux musiciens.
On retrouve donc Yolin Tamy,
Jean-François Ablezot, JeanPierre Fombard, Laurent
Robert,
Jean-François
Quinton, Jovany Velleyen,
Laurent Cham-Kam, JeanMichel Sinacouty, Sandrine
Ah-Hon et Elisabeth Cadet.
Au final, pas de surprise dans
ces 23 minutes de musique
mais le plaisir de retrouver un
univers familier et un groupe
sympathique.
Contact groupe :
06 93 00 89 63 ou
06 92 39 90 86.
Production : 02 62 39 04 29 et
www.discoasis.com
B.Girls
« Fier d’être kreol »
CHRONIQUES
C
H
R
Blackmenbluz
« Akoustika »
- Production : Harbour Music &
Blackmenbluz
- Autodistribution
Venus tout droit de
Mahébourg, sud-est de l’île
Maurice, les Blackmenbluz
jouissent déjà d’un succès
phénoménal dans l’île sœur
où ils ont été la révélation
de l’année 2009 avec ce
premier album suivi d’une
tournée. Une ascension
fulgurante qui doit beaucoup
au single « Gabriella », qui
a reçu en décembre le prix
de l’innovation musicale lors
des tout premiers Radio Plus
Music Awards de Port Louis.
Suffisant pour être invité au
dernier festival Sakifo, où
leur prestation a semble-t-il
été remarquée. Le noyau dur
du groupe est composé de
Lionel, Zulu, Roberto, Sanson
et Moussaillon auxquels
s’ajoutent Brian, Jonathan,
Adrien, Kato, Eric, Philippe
ou Didier, en fonction des
besoins. Entre reggae,
blues et musique « soleil
», la formation affiche une
base rythmique impeccable
: cuivres, percus, basse,
guitare. Le groupe prépare
actuellement son deuxième
album. A suivre de très près.
Plus d’infos : www.myspace.
com/blackmenbluz ou
06 92 14 11 89.
O
N
I
Ti’ Barth
Les Compères
Créoles
David Saman
Les Compères Créoles invitent
à une visite colorée et vivante
de La Réunion traditionnelle.
Sous forme de tableaux
dansés (scottish, polka,
quadrille, séga, maloya), la
troupe folklorique présente
l’histoire et les traditions
de notre île, de l’origine
du peuplement jusqu’aux
constructions des identités
culturelles. Mais le groupe
phare du séga réunionnais
des années 1990 a aussi une
belle activité discographique.
Témoin, ce quatrième album
sorti en début d’année. Au
programme : essentiellement
des compositions signées
Patrick Quipandédié avec
des arrangements de JeanJacques Harrison et Jean
Max Cazanove. On y retrouve
les voix d’Annie Bardeur
et Arno Bazin, l’accordéon
d’Aldo Ledoux, les guitares
de Guillaume Legras et les
percussions d’Harry Perigone.
A noter que pour chaque
CD acheté, deux euros sont
reversés à l’association
d’aide aux familles d’enfants
trisomiques Geist 21.
Infos et contact :
06 92 09 63 43
– [email protected] et
www.comperes-creoles.fr.st
Révélé à la musique en 1996
avec le groupe de gospel «
Harmony Singers », David
Saman a pas mal bourlingué
avant de trouver sa voie.
D’abord choriste de Davy
Sicard au sein du groupe
« Système Sy », il intègre
ensuite le « Vokal Bann »,
avec qui il atteint la finale
de la Clameur des Bambous
1999 et fait la première partie
d’Eddy Mitchell au Stade de
l’Est en 2002. Fort de ces
expériences, il se lance alors
en solo avec « Kestion la vi
», premier album de variété.
Mais l’artiste redécouvre peu
à peu son histoire et son île.
Il rencontre des chanteurs
de musique traditionnelle et
apprend à jouer du roulèr.
Un tournant ! Ce deuxième
album, sorti en juin et dûment
cornaqué par Meddy Gerville,
en est la conséquence. Entre
maloya, blues et gospel, les
instruments
traditionnels
forment ici une solide base
rythmique à laquelle David
Saman ajoute sa jolie patte
électro-acoustique.
Une
réussite.
Plus d’infos : www.myspace.
com/davidsaman974.
Management : 06 92 56 50 47
ou www.runmanagement.re
« Res pa en ta »
- Autoproduction
- Distribution : Tapaz
Maguy Payet
« Mon zézér »
Q
« Brilé Séga » et « Ti’ Barth à
la guitare »
- Autoproduction
- Autodistribution
« Farinn’ Maloya »
- Autoproduction
- Distribution : JV Prod
Habitué des scènes à 12 ans
à peine, le jeune garçon de
Sainte Anne avait déjà deux
albums phénomènes à son
actif : « Fé roulé Maman »
et « Ça lé bien bon » !
Depuis mars dernier, il en
compte deux de plus dans
sa musette. Sur le premier
opus, intitulé « Brilé Séga »,
le jeune homme fait preuve
d’une surprenante maturité
artistique avec deux morceaux
de sa propre composition :
« Pensé Rényoné » et « La
musique dans le sang ». Pas
étonnant lorsqu’on sait que
Ti’ Barth est le fils de Philippe
Ichane, chanteur et guitariste
du groupe Volcan, qui signe
ici les autres titres. Mais Ti’
Barth est aussi un musicien
hors pair, qui manie déjà la
guitare avec une aisance
déconcertante. Dans la foulée,
il a donc sorti un album
instrumental où il reprend des
chansons d’Alain Peters, de la
musique classique ou le tube
« Off The Wall » de Mickael
Jackson. Encore un succès en
perspective !
Infos et contact :
06 92 70 74 64 ou 02 62 51
14 96
[email protected]
www.tibarth.skyrock.com
Stéphanie Thazar
« Stéphanie Thazar »
U
E
Christine Salem
« Lanbousir »
- Production : Salem & Cobalt
- Distribution : L’Autre
Distribution
En Français, Lanbousir
signifie « l’embouchure ». En
Créole, son utilisation peut
aussi signifier « patauger
dans la semoule » ; un double
sens qui résume assez bien
l’histoire de ce nouvel album,
fruit d’une longue recherche
personnelle de l’artiste. L’opus
est directement issu du projet
« Rasinaz » qui a conduit la
chanteuse sur les traces de
ses ancêtres l’an dernier, à
Mada et aux Comores. Ce
travail de recherche intime
sur ses propres racines l’a
incontestablement libérée.
Sur cet album, la grande
voix féminine du maloya
fait preuve d’une belle
maturité, s’autorisant à parler
d’esclavage et de « marronage
» ; ce qu’elle n’avait plus fait
depuis… 1997. Cette nouvelle
plénitude, qui est aussi
une forme d’aboutissement
artistique, transpire en outre
dans le jeu plus affirmé de ses
musiciens. Inspiré et empreint
d’une grande spiritualité,
un quatrième album à se
procurer d’urgence.
Infos et contact :
[email protected] 06 92 85 41 55
www.myspace.com/
salemtradition www.africolor.com
S
Groove Lélé &
Ernst Reijseger
« Zembrocal musical »
- Production : Winter & Winter Distribution : Harmonia Mundi
Electron libre de la scène
jazz,
le
violoncelliste
hollandais Ernst Reijseger
est grand amateur de
rencontres musicales - au
Sénégal, en Inde ou avec un
chœur polyphonique sarde !
Magicien du son, capable de
transformer son instrument
en guitare ou en percussions,
il ne pouvait pas passer à côté
de La Réunion, île de rencontre
s’il en est. En 2008, il y a fait la
connaissance de Groove Lélé.
S’en est suivie une résidence
à Bordeaux en juillet 2009
et enfin un enregistrement
live qui donna naissance en
février 2010 à ce « Zembrocal
», en référence à ce plat
typique de La Réunion où les
ingrédients s’imprègnent les
uns des autres en gardant
leur spécificité. Pour pimenter
le tout, le chanteur sénégalais
Mola Sylla apporte son timbre
sublime au projet. Entre le
doux accent wolof de Mola
Sylla, le maloya groovy de la
famille Lélé et les envolées
d’Ernst Reijseger, ça roule du
tonnerre ! Démonstration live
confirmée fin septembre au
théâtre de Saint-GIlles...
Plus d’infos sur
www.winterandwinter.com
Orphée
« Féminin pluriel »
09
DOSSIER
D
O
S
S
I
E
R
Le Rock à La Réunion, toute une histoire
Qui l’eut cru ? En quelques décennies, le rock a trouvé à La Réunion une improbable terre d’élection. Entre séga et maloya, reggae et musiques « soleil », les rythmes binaires
se sont faits une place de choix. Ils ont même réussi à glaner un public qui n’est plus seulement constitué d’aficionados. Bien sûr, beaucoup reste à faire pour augmenter les
jauges. Mais le genre est en ébullition. Et les artistes qui le portent font preuve d’une étonnante vitalité. Tour d’horizon des groupes qui montent et des lieux qui bougent.
er
Th
6 Punk, garage et dérivés - Tukatukas, Nutcase et Les
Showdus sont les plus connus, mais il y a aussi Mothra Quartet
Orchestra (ex Z’Ears), Outer Heaven, S6X, The Last Breath, 3gr5…
6 Le rock « an Kréol » - Il a aussi ses porte-drapeaux : Free
Jam, Bigouaï, Vikhite Deliancy et Andemya en sont les exemples
les plus flagrants. On pourrait aussi, pourquoi pas ?, y ranger
Crossbreed Supersoul, mais eux sont mauriciens...
Bien sûr, les cloisons ne sont pas tout à fait étanches. En fonction
des albums, des compos ou de l’humeur du moment, chacun de
ces groupes est susceptible de passer d’une chapelle à l’autre.
Impossible de le savoir à l’avance. Surtout, impossible de tous les
citer ! Pour les connaître et rester au courant de leur actualité, on
peut visiter les sites Myspace de quelques associations qui font
beaucoup dans le milieu : « Kiss of Metal » (www.myspace.com/
kissofmetal), « En Transe Scène » (www.myspace.com/ets974) ou
« Au Fond du Garage » (www.myspace.com/aufondugarage).
ho
wd
us
S
10
6 Pop rock et Power pop - Ceux-là pourraient passer plus
facilement en radio : Anne Kane, 109, FK, Miky and the Stirrers,
Taboo, Peachy, PhylKlo, AOC, Delecto, Muffins for Emma,
Rocksteady Sporting Club, Shaka…
Les
Qui a dit que la musique adoucit les
mœurs ? Surement pas les
rockers réunionnais !
mo
bo
Dans notre île, le
ypho
to : D
mouvement est
.R.
à la croisée de
deux réalités. La
première réside
dans l’étonnant
dynamisme
artistique
des
groupes locaux. La
seconde
s’incarne
dans
les difficultés que rencontre ce type de
musique à percer en dehors des frontières de l’île. Différentes
raisons viennent expliquer ce paradoxe : éloignement, stéréotypes
accolés aux musiques des îles, difficulté à se faire connaître sur un
marché déjà saturé en métropole…
Rageant ! Mais pas suffisant pour décourager nos artistes énervés.
A ceux qui voudraient leur faire croire qu’hors les murs il n’y a point
de salut, eux répondent : « Pas si sûr ! » Car l’autre caractéristique
du mouvement est sa capacité à se renouveler.
« Tout a démarré dans les années 1970 avec l’arrivée des
premières guitares électriques, explique Blanc-Blanc, alias Eric
Juret. A ce moment-là, on faisait du Led Zep, du Deep Purple…
Il y avait déjà un gros vivier au lycée du Tampon, le plus grand
de France à l’époque. Forcément, après le Bac, beaucoup de ces
jeunes partaient faire des études en métropole. C’est encore le cas
aujourd’hui. Et ça explique pour partie le turn-over des groupes
réunionnais. Cela dit, il y a toujours de nouveaux artistes qui
émergent. Ils empruntent les chemins défrichés par leurs aînés. Si
j’ai créé Overkill en 1982, c’est parce que j’avais pris la claque de
ma vie lors d’un concert de Jean-Michel Pouzet et les Coconuts à
l’Etang-Salé. Dans la même période, il y a eu Ghost Spirit, Stéphan
Pellegrin et son groupe Pogo. Après on a fait Nazca. On jouait le jeu
à fond, jusque dans les costumes de scène ! J’imagine qu’on a du
inspirer un groupe ou deux. »
De fait, la filière se structure peu à peu, des tendances se dessinent ;
chacun sa chapelle mais tous la même religion : celle du gros son.
A cet égard, la vitalité de la scène actuelle ne laisse pas d’étonner.
Elle est symbolisée par des formations telles que Backstroke,
Warfield, Andemya, les Showdus, Riske Zéro, Thermoboy…
Pour eux, les scènes de musiques actuelles (Kabardock et Bato
Fou, notamment) jouent parfaitement leur rôle en proposant
leurs studios de répétition, un accompagnement ou des formules
d’accueil en résidence. Mais pour l’essentiel, ces groupes sont
confrontés à la pénurie de lieux : entre
les SMAC et les bars, il y a peu
de salles de jauge
st r
ok
moyenne.
epho
to : D
Aussi
se
.R.
prennent-ils
en main,
c r é a n t
leurs propres
festivals
et
leurs
propres
réseaux. « On a
é t é
bien aidés par le Bato
Fou,
explique
Xavier Balagna, de Riske Zéro.
Mais tous les groupes n’ont pas cette chance. Du coup, on a
créé l’association « Au fond du garage ». L’an dernier, on a fait
venir Marvin pour huit dates, avec des premières parties « péi ».
Sur notre site Web, on essaie de garder le lien avec les groupes
locaux. Mais ce n’est pas évident. On est amateurs, on travaille
tous à côté. »
Malgré les difficultés à se faire adopter par la Mère Patrie,
beaucoup tentent quand même leur chance en métropole. Certains
en reviennent échaudés. D’autres, au contraire, y prennent une
autre dimension. C’est la loi du genre. Mais les artistes qui s’y
frottent ont au moins un atout : l’enthousiasme de la jeunesse et
cette capacité à fracasser les portes qui auraient tendance à se
fermer. Ça, c’est rock’n roll !
ck
Ba
Rock’n Run attitude
Le rock réunionnais n’est pas très différent de celui
qu’on entend dans les autres contrées. Mais si le
genre est à peu près le même partout, les groupes
locaux font face à d’autres difficultés. Explications.
- ph
oto :
D.R.
Plusieurs chapelles, une seule religion
En quarante ans d’existence à La Réunion, le rock
a pris le temps de se structurer. Tous les groupes
d’ici sont plus ou moins dans la mouvance alternative
indé. Mais quelques tendances semblent néanmoins
se dessiner.
6 Rock « à la française » - Inspiré de Noir Désir, mais en bien
plus déjanté ! On peut y ranger Fouchtra, Le Cri de l’Entonnoir, Le
Pain des Fous, Les Salauds et Riske Zéro, encore que ces derniers
émargent aussi au mouvement alternatif.
6 Métal et dérivés - Difficile de passer à côté de Backstroke ou
encore de Warfield, formation cornaquée par l’excellent Kaloubadia
Studio de Captain’ Igloo et Yann Hernot. Ils sont parmi les plus
remuants du moment. Citons également Bella Rush, Black Babouk,
Comback, Vacuum Road… Ou encore Nazca, dans le genre « métal
mélodique ».
6 Rock alternatif - Thermoboy mêle « le sucre de la pop, le
gout âcre du punk et la saveur jouissive du bruit blanc ». Tout
un programme ! Citons aussi Rémibricabrack, même s’il est plus
souvent à Paris qu’à La Réunion. Contrebassiste hors pair, « guitarhero, chanteur, batteur », il est surtout « une bande de gars sympas
a lui tout seul » : un phénomène ! Parmi les autres formations,
citons aussi De l’air, Golgot_vr, Karma, I Say Thank You…
Les lieux qui comptent
6 La Ravine des Sables - Dans ce lieu-dit situé entre Saint-Leu
et l’Etang-Salé, l’association « Ravine des Roques » gère depuis
2006 un espace alternatif d’échange et de rencontre dédié au
rock. Deux festivals privés, réservés aux membres, sont organisés
chaque année : le Rock à La Buse (en juin ou juillet) et le Dr Alexis
Rock Festival (en novembre). Outre quelques invités de prestige,
on y retrouve les meilleures formations du genre à La Réunion. Plus
d’infos : 06 92 64 52 62 ou www.myspace.com/ravinedesroques et
www.ravinedessables.fr.
6 Le Kabardock - La salle portoise fait un patient travail
d’accompagnement pour les groupes les plus prometteurs ;
Warfield en a bénéficié dernièrement. Mais aussi, les Z’Ears,
Rémibricabrack, Tukatukas, Free Jam, Rocksteady Sporting Club...
Du lundi au samedi, les amateurs comme les professionnels
ont accès à trois studios de répétitions en « ordre de marche »
DOSSIER
D
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S
I
-p
grin
- pho
to : D.R.
(gérés par l’association F 42) et un studio d’enregistrement. Les
trois salles de concert sont également employées dans le cadre
de résidences, de séances de répétitions en conditions scènes ou
d’atelier de création. Le tout pour un tarif horaire défiant toute
concurrence : de 7 à 9 euros. Plus d’infos : www.kabardock.fr.
Renseignements et réservations : 02 62 54 05 40.
6 Le Bato Fou - Outre quelques gros concerts pas piqués des
vers (Sepultura à la dernière fête de la musique au Tampon), la
salle désormais installée à Bourg Murat développe une démarche
d’accompagnement d’artistes
(BACKSTROKE notamment)
qui porte aussi bien sur les aspects techniques que sonores,
artistiques, juridiques et administratifs. Tous les deux mois, une
soirée offre à deux groupes sortant d’une résidence la possibilité
de se produire durant 1h15 face au public. Plus d’infos sur www.
batofou.org.
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6 Le Kerveguen - En attendant la réhabilitation d’un ancien
entrepôt de la Compagnie des Indes sur le front de mer de SaintPierre, le Kerveguen est provisoirement installé au centre culturel
Lucet-Langenier. Pierre Macquart y a déjà programmé Izia, Jabul
Gorba, Lord Fester ou Inner Terrestrials, mais aussi des locaux
confirmés : Warfield, Le Pain des Fous... A noter également la
mise en place du « Son du Bahut », une scène tremplin pour les
groupes lycéens sudistes avec à la clé une semaine de résidence
artistique au Kerveguen et un concert au festival de Manapany.
Plus d’infos : 02 62 25 73 60, le-kerveguen@mairie-saint-pierre.
fr ou www.culture-st-pierre.fr.
6 Les festivals - Chaque année depuis dix ans, le Manapany
Surf Festival offre à des groupes de rock locaux l’occasion de se
confronter à de très grosses écuries nationales ou internationales.
A Saint-Pierre, le festival Sakifo fait aussi une petite place aux
pho
to : D
.R.
groupes qui montent. Tout comme Leu Tempo festival, à SaintLeu, ou le festival Mizik A Pat de Mafate : en 2008, Riske Zéro y
a mis le feu devant presque 2 000 aficionados ! Enfin, citons le
Tampon Rock City Festival, qui a fêté sa cinquième édition cette
année à l’occasion de la fête de la Musique.
6 Les Caf’conc’ et autres bars musicaux - Ils sont
nombreux à La Réunion, mais ceux-là nous semblent ouvrir plus
souvent leurs portes au rock : Le Pub à Tapas, Le Long Board
Café, Le Shamrock et Le Code Bar (ex-Bug), à Saint-Pierre ; Les
Récréateurs, Le Mac Evans et Le Café Moda, à Saint-Denis ; Le
Coup de Bol, à La Possession ; L’Ilot, à Saint-Louis ; Le K, Le 211,
Le Comptoir et La Rondavelle, à Saint-Leu ; La Gueule de Bois,
L’Hémisphère et Le Coco Beach, à l’Hermitage ; Le Full Brasserie,
à Saint-André ; Chez Chef Hugo, à La Plaine des Palmistes ; Le
Latino, au Tampon…
Trois questions à Pierre Macquart
Créateur de l’association Jazzomaniaques, maître chanteur du regretté Ti’bird, ex-barreur du Bato Fou, programmateur du Manapany Surf Festival, Pierre Macquart est aussi
l’instigateur de manifestations qui ont donné leur chance aux plus jeunes : la Clameur des Bambous en lien avec le Théâtre du même nom à Saint-Benoit qui en est le fondateur,
Musikolycée, Tremplin rock... Aujourd’hui à la tête du projet Kerveguen, ce rocker dans l’âme et sans (contre)façons livre ses réflexions sur le rock à La Réunion.
6 Muzikalité : Le rock à La Réunion, ça remonte à quand ?
Pierre Macquart : Ça a démarré comme partout, dans les années 1960 avec les yé-yé. Mais le mouvement a pris de l’ampleur dans les années 1970. On ne le sait pas trop mais Alain Peters ou René Lacaille
ont commencé par
faire du rock. Puis on a vu débarquer des groupes comme Caméléon, Elise et les Cocotiers bleus... Cela dit, ça a très vite dérivé sur du jazz rock. Ensuite, d’autres ont émergé. Je
pense à Jean-Michel Pouzet ou Alain Mastane, par exemple. Puis il y a eu Joe Sparing & The Partners en 1990. Ils ont même été dans la sélection Découverte du Printemps
de Bourges en 1997ainsi que Rapidos’. A l’époque, ça avait fait scandale car les politiques locaux disaient que ce n’était pas de la musique d’ici. Depuis, heureusement,
les choses ont bien évolué.
Muzikalité : Qui sont les artisans de ce changement des mentalités ?
Pierre Macquart : La création des scènes de musiques actuelles, au début des années 1990, a beaucoup aidé. Je me souviens d’une soirée balèze en 1991 au théâtre
de Saint-Gilles avec FFF. Dans la même période, le Palaxa ouvrait ses portes à Saint-Denis. Mais tout ça répondait à un vrai mouvement dans la jeunesse. Lorsqu’on a
lancé les premiers tremplins lycéens au Bato Fou, on avait que des groupes de rock ! Le lycée Rolland Garros du Tampon, notamment, était un gros pourvoyeur car ils
avaient une classe de musique où les gamins jouaient beaucoup. Mais d’une manière générale, le Sud est un bastion. De Saint joseph au Tampon, en passant par SaintPierre ou les Avirons, les lycées du grand Sud ont vu éclore des groupes talentueux. Je pense à Nazca, Route 66, Zool, Shaka... Et bien d’autres ! Ensuite, vers la fin des
années 1990, on a lancé le Rougail Rock. Pendant huit ans, on a produit pas mal de jeunes d’ici et quelques grosses têtes d’affiche. Les premiers, c’était Mass Hysteria.
Muzikalité : Aujourd’hui, comment le mouvement se structure-t-il ?
Pierre Macquart : Il y a de nouveaux festivals qui naissent, des tendances qui se dessinent et surtout une identité locale qui commence à émerger. Du rock en
créole, c’est pas banal ! Mais Free Jam le fait très bien. On peut citer aussi Miky and The Stirrers. Quand ils sont partis à Toulouse il y a cinq ans, ils chantaient en
anglais. Là-bas, ils ont rajouté un roulèr. Maintenant, ils se sont fait connaître à La Réunion et ils chantent en créole. Reste que la principale caractéristique de ce
mouvement est son constant renouvellement. A part Taboo, peu d’anciens sont restés. Il faut bien constater que les jeunes n’ont pas tellement de lieux pour tourner.
Beaucoup préfèrent s’expatrier pour prendre de la maturité et espérer percer. A cet égard, un groupe comme Nutcase est assez emblématique. Ils sont partis
s’installer à Paris et ils ont fini par représenter l’île de France au Printemps de Bourges ! Difficile de les blâmer : à La Réunion, il y a beaucoup de groupes qui
sortent mais le grand public n’est pas encore acquis. Dans les concerts, on voit souvent les mêmes têtes ; et ça fonctionne par chapelles. Je me souviens qu’en
2007, le Rougail Rock de Saint-Gilles avec Therapy? avait pris le bouillon : à peine 150 spectateurs... Bref, on est en bonne voie mais il y a encore du boulot !
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SUR LE SECTEUR
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Mirage Prod : du rêve à la réalité
Malgré quelques jolies réalisations, le « home studio » de Patrick Niamdila est un peu en panne de projets. Mais le leader du groupe Mirage n’est pas à une aventure près.
La preuve : avec d’autres artistes motivés, il vient de donner corps à un projet qui, pour le coup, n’a rien d’un mirage : la « Fiesta Créole ».
Après avoir connu le succès avec le groupe Mirage dans les années 1990-2000 chez Discorama
Production, Patrick Niamdila s’est lancé dans l’autoproduction au sein de son propre studio :
Mirage Prod, basé dans son appartement de Sainte-Suzanne.
Le dernier CD de la formation (« tcheck mon séga ») a ainsi été réalisé « à la maison » ainsi
que les albums de Cliff Azor, Jimmy Caz et Selio. Mais faute de moyens et de subventions, les
rêves en grand de Patrick se heurtent aux dures réalités. Aujourd’hui, son « home studio »
est d’abord le lieu où germent ses idées et ses maquettes : « Pour l’instant, on fait vivre la
musique, mais on ne peut pas vivre de la musique », explique-t-il comme pour s’excuser des
faibles moyens « maison ».
En attendant, le groupe Mirage fait ce qu’il a toujours fait : des concerts en soirées privées, en
discothèque ou sur les podiums de quartier, en n’hésitant pas à rassembler l’écurie artistique
du label. Accompagné de Mamo, compositeur notamment du tube « Cafrine de miel », Patrick
évoque d’ailleurs une aventure qui lui tient particulièrement à cœur : la « Fiesta Créole ».
A l’origine du projet, Erick Assani, gérant de Baster Prod, a réuni un collectif d’artistes prêts
à défendre leurs chansons aux rythmes ensoleillés. Parmi eux, Patrick, Mamo, Cliff Azor, JeanRoland Miquel et Selio font résonner séga, seggae, et reggae à l’unisson. Cinq chanteurs pour
une même scène et un même orchestre, c’est tout le concept de la « Fiesta Créole » !
« Le but est de valoriser la musique et les artistes créoles tant auprès du grand public que
des professionnels, reprend notre hôte. Nous voulons montrer comment La Réunion fait la fête,
comment elle s’amuse. Bref, apporter du soleil aux gens. »
C’est chose faite depuis le mois de mai dernier puisque la troupe est partie donner du soleil à
toutes les grandes villes de métropole à l’occasion d’une jolie tournée. De retour au pays, le 21
août, c’est le théâtre du Tampon qui les accueillait – à guichet fermé, s’il vous plaît ! Séduite,
la ville sudiste leur a même proposé une autre date, le 15 octobre, pour la 27ème édition des
Florilèges.
Pour Patrick et Mamo, la « Fiesta Créole » forme un bloc solidaire : « C’est un moyen de se
démarquer et de promouvoir notre musique du mieux possible ». A leur sens, elle est même le
signe d’un changement des mentalités.
« L’artiste réunionnais évolue, la compétition qui pouvait exister a laissé place à l’entraide et
à la solidarité. Auparavant, deux leaders n’auraient jamais accepté de partager une interview,
comme aujourd’hui par exemple. » CQFD !
Mirage Prod : 5, rue de la digue, Apt. 15, à Sainte-Suzanne.
Contact : 06 92 15 58 02 - [email protected] et www.niamdilapatrick.skyrock.com.
Studio Volcan : un studio à la maison, pour la maison !
Le studio Volcan c’est avant tout l’histoire d’une famille passionnée de musique. Entre production, scènes et promotion, chez les Ichane, on fait tout de A à Z !
Tour d’horizon.
quatre albums à son actif ; et pour finir, la mère, qui manage cette fine équipe. On l’aura
compris, les Ichane sont une grande famille d’artistes qui occupe une place de choix dans le
paysage phonographique réunionnais.
Basé à Sainte Anne, à quelques mètres de la demeure familiale, le studio Volcan a vu le jour en
2001. Créé au départ dans un désir d’autoproduction, « pour ne pas dépendre d’une Major »,
le studio a peu à peu ouvert ses portes aux artistes locaux.
A la fois familiale et professionnelle, la structure compte pas moins d’une cinquantaine
d’albums produits pour une trentaine d’artistes tels Gang Of Kamelia, Bourgeon ou encore Nout
Racine ! Côté style, les productions maison font dans le séga, le seggae, le ragga dance-hall
et autres sons associés. Mais le studio revendique une liberté de choix sur laquelle il n’entend
rien céder.
« Nous avons déjà refusé de produire certains artistes car leur musique ne nous correspondait
pas, explique Philippe Ichane. Il n’y a pas de critère spécifique mais nous fonctionnons au
coup de cœur. »
Les derniers nés du studio sont centrés sur les deux frères : « Ti’ Barth à la guitare » et « Toulou
en live », également disponibles en version DVD. Au-delà, la famille fait dans le multicartes :
représentations dans les communes de l’île, shows à la demande (mariages, anniversaires,
communions), promotion des albums, concerts, cours de guitare et de piano…
Côté actualité, des concerts sont prévus aux théâtres du Tampon et de Saint-Gilles dans les
mois à venir, mais sans date fixe pour l’instant… Ouvrez l’œil !
Dans la famille Ichane, je voudrais… le père, alias Philippe, chanteur et guitariste du
groupe Volcan ; le fils aîné, Toulou, artiste à part entière et ingé-son du studio ; le petit cadet,
Ti’ Barth, jeune artiste de 12 ans qui enchaîne les représentations et les succès avec déjà
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Studio Volcan : 210, bis chemin du cap, à Sainte-Anne. Plus d’infos : www.studiovolcan.com.
Contacts : 06 92 70 74 64 ou [email protected]
SUR LE SECTEUR
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Chez Sidat, le disquaire sort l’artillerie lourde
Disquaire et armurier ? Pas banal ! Mais cette boutique pas comme les autres existe. Vous la trouverez rue Maréchal Leclerc, à Saint-Denis. Derrière l’imposant arsenal
exposé en vitrine se cache une véritable caverne d’Ali Baba. Sésame, ouvre-toi !
Depuis 1941, l’enseigne se transmet de père en fils ! Et en soixante-neuf ans le concept n’a
pas changé : on trouve de tout chez Sidat. Dans ce magasin qui ne désemplit pas, il n’y a qu’un
pas entre les armes et les disques. Pas banal ! Mais pourquoi ce curieux mélange ? Le gérant
lui même ne l’explique pas vraiment.
« La boutique était initialement une échoppe de souvenirs, explique Ahmed Sidat,
l’indéboulonnable maître des lieux. De fil en aiguille, pour satisfaire les demandes des touristes
comme des habitués, on a fait des armes… et des disques » !
Lorsque l’on franchit la porte, on ne sait où poser l’œil tant le choix est divers et varié. A
l’impressionnante collection de couteaux succède, entre autre bric-à-brac, des briquets
Zippos, des articles de pêche ou des T-shirt Bob Marley. Mais ne vous méprenez pas, la
spécialité du lieu reste avant tout la musique !
Les étagères débordent d’un choix assez diversifié où la musique créole domine. Ahmed Sidat
se revendique d’ailleurs spécialiste en la matière. Mais il propose aussi un large choix de
Compas (ou Konpa), une musique haïtienne apparentée au Merengue ou au Calypso, sur un
rythme plus lent. Avis aux mordus de ce style : c’est ici que vous trouverez la pépite !
Quand on l’interroge sur l’opportunité de venir chercher l’introuvable ici, Ahmed a d’ailleurs
sa réponse toute prête : « Bien sûr que vous le trouverez ici ! Mais vous viendrez avant tout
pour le choix, le prix, l’écoute possible de tous les CD et enfin l’accueil ». Avant d’insister :
« Surtout le prix ».
Bref, la boutique Sidat est une vraie caverne d’Ali Baba. Le touriste rentre perplexe, l’habitué
sait ce qu’il va trouver, mais en définitive tout le monde y trouve son trésor !
Sidat, disquaire et armurier : 122, Rue Maréchal Leclerc, à Saint-Denis – 02 62 40 92 45
Z’imazes Créoles : quand le disque continue de tourner rond !
Le dernier CD de Micky Green ? La BO de Dirty Dancing ? La quête de la perle rare ? Qu’importe votre motivation, le plus ancien disquaire du Sud de l’île saura répondre à vos attentes
! Voyage au cœur de l’univers boisé d’un des derniers disquaires traditionnels de La Réunion.
Quand la passion a poussé Philippe Roy à ouvrir son magasin de disques il y a trente-et-un
ans, il était loin d’imaginer l’évolution alors imminente de la technologie et du métier. De fait, le
téléchargement et le développement des enseignes de distribution ont mis en danger de mort pas
mal de disquaires de l’île. C’est donc contre vents et marées que Philippe a développé sa boutique.
Cela n’a pas toujours été facile : des trois employés d’origine, il n’en reste aujourd’hui aucun.
Pourtant, lui est toujours là. Et s’il concède que l’avenir de la profession est pour le moins incertain,
il le fait avec la sérénité de celui qui en a vu d’autres.
Dans un tel contexte, la recette du succès réside sans doute dans le penchant
généraliste et traditionnel de son petit commerce de proximité. « J’essaie de présenter
des fonds de catalogue relativement complets, explique-t-il. Si vous cherchez Hendrix par
exemple, vous trouverez l’ensemble de sa discographie, pas simplement son best of. » Comme
il aime à le préciser, Philippe Roy ne vend « que de la musique mais toute la musique ».
Et peu importe le support ! De la cassette au CD en passant par le vinyle ou le DVD, c’est un choix
très varié de styles musicaux sur autant de supports différents qui s’offre au chineur passionné.
Mais attention, limiter le succès de Z’imazes Créoles à son coté traditionnel, ce serait oublier
l’accueil chaleureux et les conseils avisés que saura vous prodiguer Philippe Roy, dans une
atmosphère où il fait bon vivre, au cœur de Saint-Pierre.
Alors certes, les temps sont plus difficiles qu’auparavant pour ce disquaire traditionnel. Mais les
clients – abondants durant toute l’interview – sont la preuve que le disque continue de tourner rond
dans le Sud de La Réunion !
Z’imazes Créoles : 137, rue Marius et Ary Leblond, à Saint-Pierre.
Contact : 02 62 25 51 37. Plus d’infos sur : www.zimazes-creoles.com
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RESSOURCES
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Introduction aux demandes de subventions
Cette fiche vise à expliciter la démarche de demande de subventions mais tient pour irremplaçables les échanges, la confrontation d’approches, de compétences et
expériences, les réponses prenant, bien évidemment, une ampleur toute différente selon qu’il s’agit d’une manifestation ponctuelle ou d’un grand chantier. Quelques
conseils donc plus qu’une recette miracle.
6 L’initiative culturelle
Un projet culturel doit, avant tout, être habité. Porté par ces indicateurs mal mesurés que
sont l’enthousiasme et l’engagement. Aventure et pari sur l’avenir, il appelle l’initiative, la
responsabilité, la diversité, restera imprévisible et évolutif. Il devra pourtant, en même temps,
être géré.
Précisons enfin : la condition nécessaire du projet dit culturel c’est, en son coeur, la présence
d’une oeuvre. Celle-ci, néanmoins, ne suffit pas : il doit y avoir rencontre. Inscription dans la cité.
Un projet culturel c’est, osons une formule, une oeuvre, un public, des partenaires.
6 Les différentes subventions
On peut distinguer différents types de subventions :
- les subventions de fonctionnement (paiement des salaires, frais de fonctionnement en général)
- les concours en nature (prêt de salle ou matériel)
- les subventions d’équipement destinées au financement de biens durables (ordinateur…) et
de travaux
- les subventions sur un projet ponctuel (création, diffusion, festival…)
6 Dans tout type de demande de subventions, vous devrez joindre à votre dossier :
- un projet détaillé de l’action : l’objectif à atteindre, le public visé (nombre, tranche d’âge), le lieu
de réalisation et la période.
- l’objectif de la demande : pour quelle structure, quels moyens humains et matériels, quel
impact économique du projet.
- la stratégie de la structure afin de mener à bien son projet.
- le plan de communication pour promouvoir vos projets.
- un budget prévisionnel équilibré
- Une lettre de demande de financement
Selon l’organisme ou vous déposez votre demande, il vous faudra remplir un dossier et joindre
différentes attestations de votre structure.
6 Les aides à la création, à la production discographique et à la tournée
Les aides sont attribuées à différents types de bénéficiaires répondant à des critères
spécifiques. Certaines aides sont mobilisables directement par les artistes ou les équipes artistiques
(compagnies). D’autres sont réservées aux professionnels des filières spectacle ou disque qui
gèrent le développement de l’artiste (tourneur, label discographique).
Les modalités de sélection des projets peuvent également être très différentes : commission,
comité d’expert, service d’une collectivité ou de l’Etat. Les critères varient en fonction de la
personne morale qui attribue la subvention (les sociétés civiles des artistes interprètes
privilégient le salariat des artistes interprètes).
Le montant des aides mobilisables est également variable en fonction des dispositifs (de quelques
centaines à plusieurs dizaines de milliers d’euros). Certaines aides sont attribuées sur plusieurs
années (conventionnement). D’autres ne peuvent être sollicitées qu’une seule fois.
6 Les aides à la création, à la structuration, à la résidence :
Il s’agit des aides existantes et mobilisables par les artistes et les compagnies en région et au
plan national.
6 Les aides à la production discographique et au vidéo clip :
Il s’agit des aides existantes et mobilisables par les artistes et/ou leurs partenaires
professionnels en région et au plan national.
6 Les aides à la diffusion et à la tournée :
Il s’agit des aides existantes et mobilisables par les artistes et/ou leurs partenaires
professionnels en région et au plan national.
ORGANISMES LOCAUX
Région Réunion www.regionreunion.com
DRAC Réunion www.reunion.pref.gouv.fr/drac
Conseil Général www.cg974.fr
Association pour le développement du cinéma, de l’audiovisuel et du multimédia - www.adcam.org
ORGANISMES NATIONAUX
Société civile pour l’Administration des Droits des Artistes et Musiciens Interprètes - www.adami.fr
Société de Perception et de Distribution des Droits des Artistes-Interprètes de la Musique et de la Danse - www.spedidam.fr
Centre National des Variétés - www.cnv.fr
Société des Auteurs Compositeurs - www.sacem.fr
Société civile des producteurs de phonogrammes en France - www.sppf.com
Société Civile Producteurs Phonographiques - www.scpp.fr
Fonds pour la Création Musicale - www.lefcm.org
Musique Française d’Aujourd’hui - www.musiquefrancaise.net
Centre National de la cinématographie - www.cnc.fr
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Retour sur deux rencontres Muzikozman
Vous n’y étiez pas, Runmuzik vous propose de replonger dans deux recontres muzikozman organisées fin juin dans ses locaux en partenariat avec Musik Océan Indien
et la SACEM.
6 Le marché de la musique à l’heure numérique
Fabrice Absil connaît très bien le marché de la musique enregistrée. Tour à tour représentant,
éditeur, manager, tourneur et aujourd’hui responsable de l’éditeur numérique Absilone, il dresse un
bilan contrasté du marché numérique entre croissance et restructuration.
6 Le booking, la scène et l’artiste, rencontre avec Jean-Luc Mirebeau, Bob El Web
Le spectacle vivant a suscité de nombreux espoirs lorsque le marché du disque a
commencé à s’effondrer il y a quelques années. En 2009, le chiffre d’affaires des concerts a été
supérieur à celui du disque. Derrière ce constat , Jean-Luc Mirebeau, ancien tourneur (booker)
reconverti dans le développement de logiciels de gestion pour professionnels du secteur, dresse
un état du marché et des pratiques.
Les transformations du marché du live
- des licenciements dans les maisons de disques
- mise en place de stratégie 360 ° par les maisons de disques prenant en compte la totalité de la
carrière de l’artiste : édition, management, booking...
- les bookers ont aussi fait le pari du développement d’artistes même s’ils le faisaient depuis longtemps ;
par exemple : produire le disque d’un artiste qui n’en avait pas.
- apparition de grosses structures du type Live Nation (15 % du marché mondial). Ces structures
possèdent des salles (la moitié des salles privées de Belgique pour live Nation et la totalité des Arenas),
des moyens de promotion (pub, médias…) et travaillent en autonomie et avec une puissance de frappe
très différente des bookers indépendants.
- au croisement de plusieurs logiques, l’économie du live s’est gonflée artificiellement grâce à une
augmentation du prix des places et à quelques têtes d’affiches (Johnny, Indochine, Polnareff…).
«Le marché du spectacle vivant en France reste cependant l’équivalent du Chiffre d’affaires d’un
hypermarché.»
Le rapport entre le tourneur et l’artiste
Deux logiques qui coexistent
La logique d’un artiste et celle d’un tourneur ne sont pas les mêmes. Le premier cherche à rentabiliser
son activité, le second à se développer. Il faut donc que l’artiste se développe au début tout seul ou
avec un manager : trouver des dates, produire son disque, faire sa promotion. Celà passe par le fait de
solliciter des réseaux et des échanges réciproques. ex : organiser une tournée à La Réunion pour un
groupe qui en montera une en métropole pour le groupe réunionnais. Ce dernier exemple est très
fréquent dans les milieux du rock indé, du métal, du jazz… Deux idées fortes : DO IT YOURSELF +
mutualisation
Donner des garanties
«Le tourneur vient souvent à la rencontre du succès» c’est à dire qu’il a besoin de plusieurs garanties
avant de s’engager avec l’artiste :
- une proposition artistique valable
- une connexion avec le public démontrée et potentielle
- des preuves de succès : ventes de disques, concerts remplis…
- une structuration professionnelle performante lui offrant des garanties de partenariat
- une configuration économique de projet viable : «pas trop de monde sur la route»
- un engagement de l’artiste sur le long terme > pérennité - actualité : promotion, disque…
Trouver sa rémunération
La rémunération du tourneur se fait sur la vente à hauteur de 15 à 25 % du montant prévu par le contrat
de cession. Le reste rémunère l’artiste et le manager par un pourcentage perçu par ailleurs sur tous les
revenus : souvent 10%.
Pour les artistes en développement, il est conseillé à l’artiste de continuer à chercher des dates mais
de confier au booker le soin de conclure les contrats. Cela permet de renforcer la collaboration entre les
deux parties.
Le succès avec un tourneur
Les tournées sont souvent le fait du tourneur et répondent à une alchimie difficile à controler. Pour
fonctionner, la proposition artistique vendue par le tourneur doit convaincre :
- les réseaux professionnels : Scènes de Musiques Actuelles, médias, éditeurs, festivals…
En la matière, un networking intelligent est plus efficace que du matraquage.
- le public : c’est une des clés du succès et la force d’un groupe : la capacité à déplacer des foules.
Le marché de la musique numérique occupe une part croissante dans le marché de la musique
enregistrée jusqu’à être plus important que le marché physique aux Etats-Unis par exemple.
Le marché de la musique enregistrée reste cependant en diminution de 60% sur 7 ans et sans
comparaison avec d’autres secteurs de l’économie. A titre d’illustration, le marché au détail de la
musique en France s’élève à 960,6 M€ TTC (chiffres de l’Observatoire de la musique en 2009) contre les
900 milliards que représente le chiffre d’affaires d’Orange.
Le marché du numérique : une hausse en ralentissement
En 2009, le chiffre d’affaires du marché de la musique numérique (hors streaming et sonneries
musicales) atteint en France 73,5 M€ TTC, en progression de +19,7% en 2009. Depuis 2007, la
croissance du marché de la musique numérique est de +35,2% en volume et +82,8% en valeur.
La part de marché de la musique numérique sur le marché de la musique enregistrée, s’établit à 7,7%
en valeur (en hausse de +1,8 pt en 2009) (Source Observatoire de la Musique).
L’apparition de nouveaux acteurs :
- les agrégateurs : parmi les plus gros : The Orchard, IODA, BELIEVE, Tune core Ce sont les distributeurs
in line c’est à dire qu’ils distribuent les catalogues de nombreux labels sur le net. Les majors gèrent
souvent quant à elle, en direct les rapports qu’elles entretiennent avec les plate-formes.
- les plate-formes : ce sont des magasins en ligne. La plus grosse I TUNES : 70% de part de marché
devant Virgin mega, puis Fnac.com.
- les sites en streaming : gratuits ou payants : Deezer, Last FM, Spotify.
Une des données essentielles est la prégnance d’opérateurs possédant les tuyaux (Orange, SFR…)
ou des fournisseurs de Hardware. Ces acteurs sont plus importants financièrement que les acteurs
traditionnels de la distribution et ont des problématiques de rentabilité importantes. On observe donc
un transfert d’opérateurs ayant imposé des standards (Philipps, CBS…) à de nouveaux entrants
maîtrisant les canaux ou les appareils de lecture.
Ces entrants imposent un formatage du marché et de ses modes de fonctionnement : prix unique des
albums ne tenant pas compte des coûts de production, vente au single privilégiée…
La musique est-elle gratuite ?
Il s’est opéré un transfert de l’achat de musique vers l’achat d’appareils à haute dose technologique. Le
contenant prime sur le contenu. Un titre écouté en streaming peut rapporter 0,001 euros au producteur ;
un titre téléchargé 0,70 centimes. Un album rapporte 6 euros mais cela varie selon les plateformes.
Certains albums sont ainsi venus à 2 euros : les nouveaux acteurs imposent de nouvelles normes.
De nouveaux modèles économiques
- la longue traîne : traduisez «faire peu d’argent sur beaucoup d’actes de consommation». Il apparaît
donc nécessaire de mondialiser sa démarche de vente pour dégager des profits sur les quantités.
Deux exemples illustrent ce propos :
. sur 100 % des actes de consommation de musique en numérique 97 % relèvent du streaming moins
rémunérateur et 3% en téléchargement.
. sur le marché du téléchargement : 85 % des ventes se font au titre / 15 % à l’album.
- l’acte de vendre de la musique ne se rentabilise pas : la musique d’un artiste devient une marque.
Il s’agit de trouver du profit autour de l’artiste en développant des «new business» : synchronisation,
ventes liées, nouveau marketing...
Mos Def a par exemple vendu un t-shirt avec un code permettant de télécharger son nouvel album.
Comment vendre sur le net ?
- segmenter ses ventes et cibler : le digital offre une visibilité sur ce qui se vend, à quel endroit. Du coup,
l’information devient le nerf de la guerre.
- se développer à grande échelle sur le net, les réseaux… Attention un référencement payant n’est pas
toujours rentable...
- repérer les noeuds de réseau et les prescripteurs : ex Perez Hilton, Music Story.
- do it yourself : suivre en direct ou se faire aider par des acteurs performants (et pas forcément les
maisons de disques). Le net regorge d’outils et de démarche novatrices : animoto, Derek Sivers…
Plus d’infos sur les solutions Bob el Web www.bobelweb.eu
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ZONE OCÉAN INDIEN
Z O N E
O C E A N
I N D I E N
La Réunion à l’honneur en Australie
Le deuxième week-end de novembre, La Réunion sera tout en haut de l’affiche à l’occasion du 7ème « French festival » d’Adélaïde.
6 Du 12 au 14 novembre prochain, l’Alliance française d’Adélaïde en Australie organise son
7ème « French festival », une manifestation biennale qui met en valeur une région française
à chaque nouvelle édition. Bonne nouvelle, après la Provence en 2008, c’est La Réunion qui
sera à l’honneur cette année.
Durant trois jours, notre île se présentera sous ses meilleurs atouts. Dans le cadre des
nouvelles orientations culturelles impulsées par la Conseil Régional, La Réunion pourra
afficher toute ses richesses : sa diversité culturelle, ses charmes touristiques, son
dynamisme économique et la qualité de son enseignement universitaire …
Au-delà d’une belle promotion pour la destination Réunion, l’opération devrait également
permettre de tisser de nouveaux liens avec les structures et les acteurs culturels australiens ;
l’objectif étant d’aboutir à des accords de coopération à court et à long terme dans différents
secteurs.
Le volcan et la mer qui représentent d’excellents produits d’appel pour le
développement touristique seront valorisés grâce à Kélonia et de la Maison du Volcan
qui auront la formidable opportunité de présenter une exposition résolument scientifique
au sein du prestigieux « South Australian Museum »
Côté festif, la délégation réunionnaise se déplacera avec un pool d’artistes représentant
toute la richesse et l’éclectisme de notre île : Meddy Gerville, Pat’ Jaune, JF Gang, Fabrice
Legros, Nathalie Natiembe et les Tambours Sacrés pour la musique, mais aussi les danseurs
de Soul City et les artistes plasticiens David Imaho, Richard Blancquart, Jimmy « La Buse »
Cadet et Richard Riani.
Pour l’essentiel, ces artistes se produiront à Carrick Hill, un parc de 5 hectares qui se
présente comme un site de choix pour des concerts, des spectacles de danse et des
expositions d’œuvres en plein air. De quoi répondre aux attentes d’un public australien réputé
avide de découvertes !
A noter que les Tambours Sacrés seront également les invités d’honneur de la célèbre
« Pageant » du 13 novembre, une parade de Noël retransmise à la télévision et qui réunit
chaque année pas moins de 400 000 spectateurs dans le centre ville.
Reste que ce « French festival » est aussi un marché encore trop peu exploré par nos artistes.
C’est pour cette raison que le Conseil Régional de la Réunion a choisit de soutenir et
d’accompagner artistes et professionnels réunionnais de la musique, de la danse et des
arts plastiques lors de ce festival : tourneurs, programmateurs, distributeurs, galeristes,
directeurs de musées ou d’écoles d’art…
Plus qu’une date supplémentaire dans le programme de tournée des artistes, le « French
Week » pourrait donc être l’occasion d’investir un nouveau marché et de faire rayonner notre
culture métisse sur la scène internationale.
Australasian World Music Expo
6 La troisième édition de l’AWME (Australasian World Music Expo) se déroulera à Melbourne
(Australie), du 18 au 21 novembre. Principal événement du genre dans la région AustraliePacifique, ce salon professionnel centré sur les musiques du monde propose un joli programme
de conférences, rencontres et show-cases.
Réunissant un large public, des musiciens de tous les pays et de nombreux professionnels de
l’industrie musicale, la manifestation promet quatre jours intenses de travail et de découverte.
Outre des sessions live en soirée, les journées seront consacrées aux forums et autres rencontres
professionnelles. L’occasion de nouer de solides relations avec tout ce que la planète compte de
managers, tourneurs, labels et médias spécialisés.
Parmi les artistes invités cette année, citons Fémi Kuti, Groundation,
Bombay Royale, That 1 Guy, Frank Yamma, Electric Wire Hustle, Dan Sultan,
The Cumbia Cosmonauts, Katie Noonan, Black Jesus Experience, Graveyard
Train ou encore… Nathalie Natiembé !
Plus d’informations sur www.awme.com.au
Festival Kréol des Seychelles
6 La 25 eme édition du Festival Kreol des Seychelles se tiendra du 22 octobre au 1er
novembre prochain. Une plongée dans les cultures créoles de l’île entre musique, conte,
théâtre, danse et artisanat.
Le festival se tiendra dans les principales îles de Mahé, Praslin et La Digue. Un événement
qui associe les artistes, les scolaires, le jeune public, les institutions et les associations
locales.
Dans le cadre d’une convention culturelle avec les Seychelles, La Réunion sera largement
représentée sur cet événement. En plus de la délégation «officielle» comprenant Monsieur le
Prefet, les représentants de la DRAC, de la Région Réunion, du Conseil Général, de la Mairie
de Bras-Panon, sont aussi invités le PRMA-Runmuzik, le percussionniste Donnadieu Thomas,
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Lundi Production ainsi que les Théâtres Départementaux. Cette délégation serait incomplète
sans des artistes réunionnais parmi lesquels Christine Salem, des membres du collectif Koze
Conte, Lindigo, Richard Vildeman (artiste plasticien), Benjam ou encore les B.Girls.
L’occasion pour le PRMA de présenter son nouvel album Takamba CD/DVD avec livret de 84
pages dédié à la musique traditionnelle seychelloise et au musicien et facteur d’instruments
Patrick Prosper dit «Ton Pat’».
Runmuzik est également associé à un séminaire sur l’accompagnement, la structuration et
la professionnalisation des artistes