cadre juridique et fiscal - Cabex : Cabinet Fiduciaire à Dakar
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EXPERTISE Par Chérif Diaité LE CAPITAL-INVESTISSEMENT AU SENEGAL : CADRE JURIDIQUE ET FISCAL Pour faire la lumière sur le cadre juridique et fiscal du Capital investissement au Sénégal, REUSSIR a requis l’expertise de Chérif Diaité, Associé- Responsable du Département Conseil Juridique et Fiscal du Cabinet Fiduciaire CABEX. Il est spécialiste de la conception et de la structuration juridique et fiscale des opérations de haut de bilan : Capital-investissement, Fusions & Acquisitions, transmission d’entreprises… Le «Capital-investissement» ou «private-equity» en anglais, vocable financier souvent méconnu du grand public, peut être défini comme l’ensemble des opérations financières consistant à effectuer des prises de participation temporaires et généralement minoritaires, sous forme de capital, de titres de créances convertibles ou non, de titres participatifs, etc., dans des entreprises non cotées. Solution alternative ou complémentaire à l’emprunt classique, le Capital-investissement constitue un levier de rentabilité intéressant pour les PME sénégalaises, lesquelles demeurent confrontées à un manque chronique de fonds propres et à des difficultés d’accès aux financements bancaires, alors même qu’elles représentent l’essentiel du tissu économique de notre pays. A cet égard, le capitalinvestissement pourrait constituer un instrument privilégié pour le développement économique du Sénégal, mais encore faudrait-il qu’il soit encadré par un dispositif juridique et fiscal performant et attractif. Dès lors, disposer d’un environnement légal propice au développement de l’industrie du capital-investissement constitue un défi majeur que le Sénégal tente de relever en se dotant d’un cadre juridique et fiscal qu’il conviendra, ici, d’apprécier. ETAT DES LIEUX Précisons d’emblée que le cadre légal du capital-investissement au Sénégal est, pour une large part, déterminé par la réglementation 40 RĒUSSIR_N°88 - Édition du mois de mai 2014 communautaire de l’UEMOA et celle de l’OHADA. Toutefois, le droit interne joue un rôle prépondérant, notamment en matière fiscale. L’encadrement opéré porte essentiellement sur les véhicules d’investissement qui, dans le jargon de la finance, désignent les entités juridiques au travers desquelles est exercée l’activité de capitalinvestissement. Ces structures juridiques peuvent relever soit du régime particulier organisé par la loi uniforme n° 2007-15 du 19 février 2007, soit des dispositions du droit commun des sociétés commerciales. LES VÉHICULES D’INVESTISSEMENT AYANT UN STATUT PARTICULIER : LES SICAF Un cadre juridique rassurant Les SICAF sont définies par la loi uniforme n°2007-15 comme étant des entreprises faisant profession habituelle de concourir, sur ressources propres ou assimilées, au renforcement des fonds propres et assimilés d’autres entreprises, au moyen de souscription ou d’acquisition d’actions ordinaires ou d’actions de priorité, de titres participatifs, d’obligations convertibles et, d’une façon générale, de tous prêts assimilés à des fonds propres. Elles sont déclinées en deux grandes familles. D’une part, on retrouve les Entreprises de Capitalrisque, regroupant les Etablissements financiers de capital risque (EFCR) et les Sociétés de capital risque (SCR) et, d’autre part, les Entreprises d’investissement en fonds propres regroupant les Etablissements financiers d’investissement en fonds propres (EFIFP) et les Sociétés d’investissement en fonds propres (SIFP). De manière commune et particulière, les EFCR, SCR, EFIFP et SIFP doivent, pour l’exercice de leurs activités, obtenir au préalable une autorisation délivrée par le Ministre chargé des Finances. Précision faite que les SICAF à caractère d’établissements financiers (EFCR & EFIFP) sont en outre, soumises à la réglementation bancaire. Notons que le domaine d’intervention des SICAF est différent selon qu’il s’agit d’entreprises de Capital-risque (EFCR & SCR) ou entreprises d’investissements en fonds propres (EFIFP & SIFP). Mais, en l’état actuel des choses, la mise en œuvre effective de loi uniforme reste suspendue à la publication des textes d’application. Par ailleurs, il est à observer que la loi uniforme susvisée, en prévoyant l’intervention des SICAF au moyen d’obligations convertibles ou de titres participatifs, avait enregistré une longueur d’avance par rapport aux dispositions de l’OHADA, lesquelles méconnaissaient ces titres complexes. Une évolution intéressante du cadre juridique du capitalinvestissement Le nouvel Acte Uniforme en vigueur à compter du 5 mai 2014 marque une évolution importante du cadre juridique du capitalinvestissement, par la mise en place d’outils performants permettant d’organiser, de structurer et de sécuriser les prises de participation des véhicules d’investissement. Nous pouvons, à ce sujet, souligner la reconnaissance expresse