Communiqué Mainsquare Festival - financement public
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Communiqué Mainsquare Festival - financement public
Communiqué de presse Roubaix, le 29 mai 2009 Depuis plus de 10 ans, le R.A.O.U.L. œuvre à la structuration du secteur des musiques actuelles sur le Nord – Pas de Calais. Aujourd’hui notre association fédère 17 structures, publiques ou associatives, développant des projets dans le champ des musiques actuelles en région (diffusion de spectacles, accompagnement d'artistes émergents, action culturelle...) dans le cadre de missions de service public. Les adhérents du réseau R.A.O.U.L. s'étonnent du financement par le Conseil Régional Nord-Pas-de-Calais et le Conseil Général du Pas-De-Calais du « Main Square Festival » organisé par Live Nation France à Arras. Nous ne remettons pas en cause l'organisation d'événements musicaux populaires dans notre région, quel que soit le statut juridique de la structure porteuse, car nous sommes persuadés de l'intérêt de ce type de manifestation en termes d'image et de retombées économiques pour notre région, ainsi qu'en termes de satisfaction des attentes d'un large public. Ceci étant, les organisateurs du Main Square Festival sont Live Nation France, une multinationale implantée dans 33 pays, qui gère 1600 groupes/artistes, a vendu 50 millions de billets de concerts en 2008, et est adepte du « 360° », ce qui consiste à gérer tous les aspects économiques liés au "business" de la musique : le disque, les concerts, la billetterie de concerts, les produits dérivés des groupes... Comme il est indiqué sur leur site internet : http://www.livenation.fr : "Live Nation est la première entreprise mondiale de spectacles sur scène, permettant chaque année à plus 60 millions de spectateurs d?admirer leurs artistes préférés lors de plus de 33 000 concerts. Nous sommes les plus importants producteurs de concerts dans le monde et la deuxième entreprise de gestion de salles, de plus notre présence sur internet ne cesse de croître. Live Nation produit des concerts de grande qualité à la fois pour les artistes et leurs fans, produisant régulièrement les tournées des plus grandes superstars tels que les Rolling Stones, Barbara Streisand, Madonna, U2 ou Coldplay. Dans le monde, nous détenons les droits de gestion de plus de 170 salles, tel que les salles de concerts "House of Blues", ou des lieux aussi prestigieux que le Fillmore Auditorium à San Francisco, l?amphithéâtre Nikon à Jones Beach, ainsi que le London?s Hammersmith Apollo Theatre et la Wembley Arena à Londres. Selon Nielsen//NetRatings, les sites Internet de Live Nation occupent collectivement la deuxième place des sites de divertissements les plus appréciés aux États-Unis. Live Nation, dont le siège se situe à Los Angeles, en Californie, est cotée à la Bourse de New York sous le sigle "LYV"." ASSOCIATION R.A.O.U.L 301 avenue des Nations Unies - 59100 ROUBAIX Tél : 03 20 73 22 56 Fax : 03 20 68 06 78 www.reseau-raoul.com [email protected] SIRET : 408 741 387 000 59 **** APE : 9002Z Aussi, nous ne comprenons pas pourquoi des collectivités territoriales françaises viennent abonder le financement de cette multinationale cotée en bourse, gérée selon les intérêts de ses actionnaires, et cautionner ainsi sa stratégie monopolistique. Le modèle français que nous défendons est au contraire basé sur la diversité d'acteurs (producteurs, organisateurs, labels...), ce qui garantit un équilibre certes précaire, mais favorise indubitablement la diversité culturelle et l'accès de la culture au plus grand nombre. Nous demandons de ce fait aux collectivités territoriales intéressées de revenir sur cette décision d'accorder des subventions à Live Nation France. Le R.A.O.U.L. Contacts : Président : Guillaume Léchevin : +33 672 061 754 Vice-président : Boris Colin : +33 613 060 729 Coordinateur : François Jolivet : +33 663 401 981 ASSOCIATION R.A.O.U.L 301 avenue des Nations Unies - 59100 ROUBAIX Tél : 03 20 73 22 56 Fax : 03 20 68 06 78 www.reseau-raoul.com [email protected] SIRET : 408 741 387 000 59 **** APE : 9002Z Afin d’illustrer notre communiqué, nous vous proposons quelques éléments d'information permettant de mieux saisir la portée de la polémique amorcée (visiblement à juste titre !) en 2008. Rafraîchissons-nous la mémoire ! 1 - Live Nation a annoncé le 7 juillet 2008 l'acquisition du Main Square Festival. COMMUNIQUE CABINET, 08/2008 Cette acquisition porte le total de festivals détenus par l'entreprise américaine à travers le monde au nombre de 30. A cette occasion, Alan Ridgeway, CEO International Music de Live Nation, a notamment déclaré : « L'acquisition du Main Square Festival marque la première étape de la construction d'un réseau de festivals de renommées mondiales en France, qui représente le cinquième plus grand marché dans le monde. » Live Nation était conseillé par Hammonds Hausmann. France Leduc était conseillée par le cabinet Paul Hastings.() 2 - Guerre larvée sur le marché des festivals FRANCE INFO - 17 AVRIL 2008 Alors que s’ouvre le Printemps de Bourges, les organisateurs de festivals et tourneurs français font part de leurs inquiétudes. L’ombre du géant américain et promoteur de concerts Live Nation, plane sur le marché des festivals d’été hexagonaux. C’est le sujet qui fâche. Depuis l’annonce il y a 3 semaines de la programmation du Main Square Festival d’Arras, les 4, 5 et 6 juillet, l’inquiétude monte… Malgré sa jeunesse et sa renommée très limitée, le festival du Nord-Pas de Calais propose cette année une affiche de choc : Radiohead (seule date du groupe en France cet été), Mika, et les Chemical Brothers pour les grosses pointures, The Kooks pour les groupes montants. Difficile à avaler pour des poids lourds de la saison estivale, comme les Eurockéennes de Belfort ou Solidays. Comment expliquer cette ascension soudaine du Main Square Festival d’Arras ? Réponse de la productrice lilloise de l’évènement France Leduc : une réelle envie de la part des organisateurs d’offrir au public de la région des artistes de haut niveau. Reste cependant la question du financement d’une telle affiche ou à défaut d’argent la question des réseaux utilisés. Hasard ou non, France Leduc s’est associée cette année avec un nouveau partenaire, Herman Shueremans, qui n’est autre que le fondateur du célèbre Werchter festival en Belgique et l’un des piliers de Live Nation Europe, antenne européenne de la société américaine Live Nation, deuxième tourneur mondial. Officiellement Live Nation n’est pas derrière le Main Square Festival. Mais pour les professionnels du secteur, ce nouveau partenariat n’est pas anodin : il serait le signe de l’intérêt du tourneur américain pour le marché des festivals français. Un ASSOCIATION R.A.O.U.L 301 avenue des Nations Unies - 59100 ROUBAIX Tél : 03 20 73 22 56 Fax : 03 20 68 06 78 www.reseau-raoul.com [email protected] SIRET : 408 741 387 000 59 **** APE : 9002Z marché en voie de saturation et largement dépendant des subventions publiques. Depuis quelques années en effet, les festivals de rock se chevauchent de juillet à septembre. Et les fonds alloués par l’Etat ne permettent pas de compenser les pertes, lorsque le public n’est pas au rendez-vous. Dans ce contexte, l’arrivée d’acteurs privés internationaux, au budget colossal, est logiquement source d’inquiétudes. Inquiétudes d’autant plus importantes que Live Nation est en train de diversifier ses activités, en proposant à des artistes de renommée internationale des contrats "tout-en-un" : production, distribution, gestion des concerts et produits dérivés. Première à avoir dit oui : Madonna, en octobre dernier. La star s’est engagée à signer un contrat d’un montant de 120 millions d’euros sur 10 ans portant sur la totalité de ses activités artistiques. Il y a deux semaines, le rappeur américain Jay Z lui a emboîté le pas. L’initiative Live Nation met en évidence un phénomène nouveau : la convergence des différents segments du marché de la musique. Le géant américain des concerts serait en passe de devenir un géant de la musique dans son ensemble. A Bourges, les tourneurs et organisateurs de festivals, petits et grands, craignent donc une mutation rapide du marché des évènements musicaux en France : de grosses têtes d’affiches concentrées sur peu de festivals, et des prix qui augmentent. De son côté, Herman Shueremans ne cache pas ses ambitions : "le marché français a encore du potentiel, c’est un marché sous-développé". Enquête : Marion Bernard Dossier web : Claire Chaudière 3- Le Main Square Festival fait sa promo à Paris VOIX DU NORD - PAR JULIEN LECHEVESTRIER – 12/04/2008 [email protected] Dans le cadre d'une boîte de nuit parisienne tendance, les organisateurs du Main Square Festival ont présenté les trois jours de concert, GrandPlace, aux médias nationaux. À moins de trois mois « du plus bel événement musical de l'été en France », selon France Leduc. (...) Autre sujet de polémique avec la productrice de FLP : le prix des places. Quand à Carhaix ou Bobital en Bretagne, on débourse 76 ou 54 euros à Arras il faut tout de même mettre 135 euros à la poche pour trois jours de concert. « Les rendez-vous que vous citez bénéficient d'aides publiques autour du million d'euros. De notre côté, nous ne touchons absolument rien du conseil général ou régional. Ce n'est pourtant pas faute d'avoir envoyé des dizaines de lettres. Je n'ai reçu aucune réponse. Ce qui bloque peut-être, c'est qu'il y a un maire de droite à Arras. Moi je dis heureusement que Jean-Marie Vanlerenberghe a été réélu. Le candidat de gauche ne voulait carrément plus rien organiser Grand-Place ! » Pour Herman Schueremans, père du festival de Werchter et qui souhaitait depuis longtemps établir un double festival entre la France et la Belgique : « Votre pays devrait arrêter de tout subventionner. Cela crée des baronnies dans le monde des festivals. » À propos de cette polémique avec certains tourneurs français, France Leduc et Herman Schueremans ont été clairs : « Nous deux, ce n'est pas Live Nation mais ASSOCIATION R.A.O.U.L 301 avenue des Nations Unies - 59100 ROUBAIX Tél : 03 20 73 22 56 Fax : 03 20 68 06 78 www.reseau-raoul.com [email protected] SIRET : 408 741 387 000 59 **** APE : 9002Z Love Nation ! » (...) 4- Interview de France Leduc, FLP SITE WEB DE MUSIQUE INFO HEBDO - RECUEILLI PAR MAUD PHILIPPE-BERT - 15/04/2008 Elle est l’organisatrice du Main Square Festival et de Rock en France à Arras et au cœur de la polémique, du fait de son association avec Herman Schueremans, le monsieur Live Nation de Belgique. MiH a rencontré France Leduc histoire d’y voir plus clair… Quel est votre parcours ? Mon père était agent, j’ai donc baigné dans le show-biz depuis l’enfance. Je me suis lancée à 22 ans en proposant à Jean-Claude Camus d’organiser un concert de Johnny Hallyday à Liévin. Les tickets se sont vendus très rapidement. Je lui ai alors suggéré de faire matinée/soirée dans la même journée. Ensuite, j’ai commencé à travailler avec des artistes anglo-saxons. En 1993 les Eurockéennes, en difficulté financière, m’ont appelée pour revoir l’organisation globale du festival. C’est depuis cette époque que je mise sur les exclusivités et que je traite en direct avec les agents. Aujourd’hui, je ne fais rien de nouveau par rapport à ce que je faisais à l’époque. En 97 les Eurockéennes ont décidé de se passer de mes services. Ils avaient tout appris et je commençais à leur coûter cher puisque j’avais un contrat au pourcentage… FLP, pour France Leduc Productions est une société qui existe depuis 1987 mais sous différents noms. (...) Ce sera la quatrième édition du Main Square Festival mais la première année que vous recevez, comme vous le dites sur votre site, « le soutien de Herman Schueremans », monsieur Live Nation belge ? Que signifie ce soutien ? Quand je m’occupais des Eurockénnes de Belfort, je m’entendais déjà très bien avec Herman Schueremans car c’est quelqu’un de passionné par son métier, tout comme moi. L’an dernier, d’octobre à mars 2007, j’ai défait et refait des dizaines et des dizaines d’affiches pour la troisième édition du Main Square. En mars 2007 je n’avais rien. Alors qu’à 200 km d’Arras, Werchter, festival organisé par Herman, comptait Muse, Bjork, Beastie Boys, Marylin Manson, Pearl Jam, Arctic Monkeys, Chemical Brothers, Peter Gabriel, etc. Nous nous parlions tous les jours à cette époque avec Herman et j’ai pensé qu’il fallait que je change quelque chose. Le monde, en effet, devient grand et il arrive un moment où il faut s’appuyer sur quelqu’un qui connaît les agents depuis très longtemps et qui travaille bien avec eux. Notre association est une association de personnes. Ce n’est pas Live Nation qui produit le Main Square, c’est Herman Schueremans. Il m’apporte la matière, m’aidant sur la programmation ainsi qu’en termes de logistique. Nous avons par exemple cette année la même scène, immense, qu’à Werchter. Les artistes bénéficient désormais de conditions incroyables. Quel genre de contrat vous lie ? Un contrat moral. Herman est Live Nation en Belgique, mais son contrat ne concerne que ce pays. Il est libre de faire ce qu’il désire en France. Nous nous amusons de tout ce raout médiatique autour de « l’entrée du loup dans la bergerie ». À force de dire que je suis vendue à Live Nation, c’est ce qui va finir par se passer. Aujourd’hui, je suis totalement indépendante. ASSOCIATION R.A.O.U.L 301 avenue des Nations Unies - 59100 ROUBAIX Tél : 03 20 73 22 56 Fax : 03 20 68 06 78 www.reseau-raoul.com [email protected] SIRET : 408 741 387 000 59 **** APE : 9002Z (...) Comment fait-on pour obtenir des exclusivités ? Ce premier week-end de juillet est très chargé en termes de festivals, partout en Europe. C’est donc la course aux groupes, qui ne tombent pas comme ça du ciel. Si on n’anticipe pas, cela ne fonctionne pas. Herman a une ligne de conduite parfaite avec les artistes et leurs agents. Il a construit de vraies relations de confiance avec eux. Aujourd’hui, cela porte ses fruits. Je ne supporte plus d’entendre que les Eurockéennes ou la Route du Rock sont fous de rage. Ils n’ont pas le monopole des festivals en Europe ! Ces exclus tiennent aussi aux sommes que vous proposez aux artistes pour venir… Je ne connais pas les offres des Eurocks, mais il faut garder en mémoire que nous ne sommes que quatre salariés au sein de FLP. Les Eurocks ont des frais de structures énormes. Par ailleurs, nous n’avons aucune aide publique. Et arrivons quand même à boucler un budget… Combien avez-vous proposé à Radiohead pour qu’ils soient présents à Arras ? Plus que ce que les Eurockéennes de Belfort ont offert ! Ils pleuraient pour avoir Radiohead étant donné qu’ils fêtent leurs 20 ans. Pourquoi ne l’ont-ils pas anticipé ? Cela fait deux ans que j’anticipe pour ma part ! (...) Sur les éditions à venir, envisagez-vous des grilles tarifaires plus abordables ? Nous espérons que les conseils régional et général nous aideront l’année prochaine, ce qui nous permettra de baisser les tarifs. Nous avons envoyé des courriers, ils ne nous répondent pas. C’est très décevant. Mais nous ne faisons pas non plus la mendicité. Ils vont finir par comprendre que c’est important, pour pouvoir notamment baisser le prix du billet. Quoi qu’il arrive, je pense que nous diminuerons nos tarifs l’année prochaine, grâce aux sponsors qui nous rejoignent de plus en plus nombreux. Que pensez-vous de l’implantation de plus en plus prégnante de Live Nation en France ? Live Nation est moins dangereux que d’autres. Cela me semble beaucoup plus grave pour les artistes que les maisons de disques rachètent des producteurs. Je suis beaucoup plus inquiète de ce glissement. Live Nation, c’est très sain. Herman par exemple veut aller vers tous ces gens de rock indépendant qui ont besoin d’aide et envie de faire des choses. Il y a beaucoup de petites structures en développement qui sont importantes et avec qui nous sommes contents de pouvoir travailler. C’est notre rôle de les aider. (...) 5 - En France, les organisateurs de spectacles bousculés par le géant américain Live Nation LE MONDE - PAR NICOLE VULSER - 13.03.08 L'onde de choc créée par les métamorphoses du paysage musical est loin d'être retombée. La société Jackie Lombard Productions (qui organise les concerts de Madonna, des Rolling Stones et de Barbra Streisand en France) a été rachetée en janvier par le géant mondial de l'organisation et la promotion de concerts, Live ASSOCIATION R.A.O.U.L 301 avenue des Nations Unies - 59100 ROUBAIX Tél : 03 20 73 22 56 Fax : 03 20 68 06 78 www.reseau-raoul.com [email protected] SIRET : 408 741 387 000 59 **** APE : 9002Z Nation. Depuis, le secteur guette les répercussions de cette arrivée en France du groupe californien sur les nombreux tourneurs indépendants. Coté à Wall Street, celui-ci a quitté le giron du groupe américain d'affichage publicitaire Clear Channel depuis 2005, et produit les tournées des groupes U2, Coldplay ou The Police. En 2006, Live Nation a organisé 26 000 concerts dans dix-huit pays. Son seul vrai concurrent mondial est AEG Live. Face aux convulsions économiques du monde musical, le PDG de Live Nation, Michael Rapino, est arrivé à la conclusion qu'il ne pouvait se contenter des concerts pour continuer à grandir. D'où une boulimie d'acquisitions, depuis les organisations de tournées jusqu'à la gestion de lieux de concerts (170 dans le monde, dont le Fillmore à San Francisco, le réseau américain House of Blues, la Wembley Arena à Londres...), en passant par les ventes de billets, de tee-shirts ou l'édition de sites Internet de fans. Live Nation a même mis un pied dans la production de disques - domaine jusqu'alors réservé aux maisons de production depuis l'arrivée spectaculaire de Madonna, avec qui le groupe a signé un contrat de 120 millions de dollars. Live Nation applique ainsi à la lettre la stratégie reine dans la musique aujourd'hui, baptisée « 360° ». Mais alors que le chiffre d'affaires de la société a décollé, de 2,4 milliards de dollars en 2002 à 4,2 milliards en 2007, ses résultats restent dans le rouge (- 11,9 millions de dollars). A l'inverse, conséquence directe de la crise du disque et de la meilleure santé de la musique live, les producteurs de spectacles deviennent des investissements de choix pour les majors de la musique, comme en témoigne le rachat d'Arachnée Productions par Sony-BMG ou encore de la société de Jean-Claude Camus (le tourneur de Johnny Halliday) par Warner. Pour Jackie Lombard, qui ne cache pas qu'elle souhaite assez vite faire tourner des artistes français, « l'acquisition de mon entreprise par Live Nation n'ajoute pas de compétition au marché. J'ai toujours travaillé avec certains concurrents, même AEG ou Jean-Claude Camus, avec qui je coproduis la comédie musicale Cléopâtre. Le vrai changement vient des maisons de disques et des grosses sociétés de médias qui ont décidé de se lancer dans la partie concert-scène de ce métier ». Plus encore que l'arrivée de Live Nation - spécialisé dans les artistes internationaux -, Gilbert Coullier, producteur des spectacles de Michel Polnareff, Céline Dion ou Lorie, redoute « la volonté des maisons de disques de produire des spectacles ». Ce qui pourra être inquiétant « pour les Bruel ou les Obispo de demain » : « Les majors vont faire signer à ces jeunes des contrats qui comprendront également les spectacles et le merchandising, dit-il. Ils seront pieds et poings liés, sans possibilité de renégocier, de faire jouer la concurrence. » Autre producteur indépendant de spectacles (Thomas Fersen, Sanseverino), Olivier Poubelle, de la société Astérios, avoue ne pas « avoir la moindre idée de l'avenir de la profession à trois ans. Je ne sais pas si mes partenaires seront Lagardère, Nokia, Virgin, RTL ou M6 ». Ce métier, très artisanal, va être bouleversé. Ses petites structures, (15 salariés au maximum), pourraient être intégrées à des groupes. « Si le marché du spectacle se concentre, il faudra toujours des relais dans les ASSOCIATION R.A.O.U.L 301 avenue des Nations Unies - 59100 ROUBAIX Tél : 03 20 73 22 56 Fax : 03 20 68 06 78 www.reseau-raoul.com [email protected] SIRET : 408 741 387 000 59 **** APE : 9002Z villes, les régions où se déroulent les spectacles : pour en assurer la production, la promotion », tempère France Leduc, qui organise le Main Square Festival d'Arras en juillet, avec Mika et Radiohead. Aux yeux de Jules Frutos, cogérant d'Alias (producteur des spectacles de The Cure ou Jamiroquai) et de la salle de concerts du Bataclan, « il y a de fortes chances pour que Live Nation tente d'acheter toutes les salles de concert en France qui seront à vendre ». Aussi président du Syndicat national des producteurs, diffuseurs et salles de spectacles (Prodiss), il estime que l'arrivée de Live Nation en France « remodèlera sans doute le paysage, quitte à ce qu'il y ait un peu de casse ». Pascal Nègre, PDG d'Universal Music France, souligne le fourmillement des tourneurs indépendants en France et en Allemagne. « Ailleurs, c'est Live Nation ou AEG », dit-il. Universal n'envisage pas d'acquérir de société d'organisation de spectacles, mais pourrait développer « des coproductions » dans les concerts. ASSOCIATION R.A.O.U.L 301 avenue des Nations Unies - 59100 ROUBAIX Tél : 03 20 73 22 56 Fax : 03 20 68 06 78 www.reseau-raoul.com [email protected] SIRET : 408 741 387 000 59 **** APE : 9002Z