DEBOUT LE ROMAN– PHOTO !
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DEBOUT LE ROMAN– PHOTO !
Grégory Jarry DEBOUT LE ROMAN– PHOTO ! MANIFESTE ÉDITIONS FLBLB Grégory Jarry Debout le roman-photo ! ÉDITIONS FLBLB © 2015, Grégory Jarry & éditions FLBLB ISBN : 978-2-35761-092-7 Dépôt légal : troisième trimestre 2015 Mise en page : Guillaume Heurtault Corrections : Nicole Augereau Le caractère Infini utilisé dans ce document a été créé par Sandrine Nugue dans le cadre d’une commande publique du Centre national des arts plastiques. Éditions FLBLB, 11 rue Marcel Paul 86000 Poitiers • 05 49 00 40 96 • www.flblb.com J’écris ces lignes à un moment où le monde, tel qu’il tourne en ce dernier quart de siècle, pose à un écrivain, avec de plus en plus d’évidence, une question mortelle pour toutes les formes d’expression artistique : celle de la futilité. Romain Gary, Vie et mort d’Émile Ajar A lors qu’a priori rien ne le prédisposait à une telle malédiction, le roman-photo se trouve aujourd’hui (et depuis de nombreuses années) dans une impasse, coincé entre les productions purement mercantiles de Nous Deux et les tentatives absconses de Marie-Françoise Plissart et Benoît Peeters. À un moment, Hara-Kiri ouvrit une brèche, grâce à Gébé, qui demeure l’un des auteurs de roman-photo les plus intéressants de l’histoire pauvre de ce moyen d’expression, et à Choron et Wolinski, qui finirent malheureusement par s’autoparodier. Après la mort de l’illustre journal, Bruno Léandri fut le seul à continuer dans cette veine au sein de Fluide Glacial, mais l’auteur tomba en panne d’inspiration et produisit plusieurs milliers de pages qui forcent le rire plus que le respect. En 1989, Jean Teulé reçut pour Gens de France le prix du meilleur album au festival d’Angoulême, l’unique fois où un romanphoto fut jamais récompensé. Dommage que l’auteur ait choisi par la suite de se tourner vers le roman tout court, ce fut une grosse perte pour le roman-photo et un petit gain pour la littérature. Dans les années 90, la scène alternative en BD ne produisit pas d’auteur de roman-photo, à part peut-être Frédéric Boilet, Fabrice Neaud et Philippe Squarzoni, certes auteurs de bande dessinée mais que je tiens typiquement pour des auteurs de roman-photo qui s’ignorent. Sans oublier La Balançoire de Plasma, de Pierre La Police et Jean Lecointre, recyclage visuel délirant, mais qui ne donna ni suite, ni descendance. On aurait pu penser le terreau favorable : grand pays de bande dessinée, grand pays du cinéma, la France aurait pu être grand pays de roman-photo. Pourquoi ce rendez-vous manqué ? Quasiment dès 4 l’origine (c’est-à-dire après-guerre), le moyen d’expression romanphoto s’est confondu avec les productions à l’eau de rose qui ont rencontré un succès foudroyant, au point d’en être réduit à devenir ce genre (même pas mélo : eau de rose), non plus moyen d’expression, encore moins art 1. La bande dessinée aussi est victime d’une approximation du même type : pour le grand public, BD égale BD de Super U. Le grand public n’a pas forcément tort : à la fin des années 80 et après la mort de la presse spécialisée, les éditeurs franco-belges ont renouvelé leur modèle économique en transposant la production de genre (western, polar, humour, etc.) des années 50/60, publiée en petit format noir et blanc et qu’on trouvait pour quelques francs dans les gares, en massive production de séries, publiée en grand format cartonné couleur et diffusée en librairie et en Carrefour. L’emballage fait (sans doute) illusion, mais le contenu ne trompe pas : 95 % de la production actuelle en bande dessinée demeure de la BD de Leclerc. Les 5 % restants parviennent heureusement à donner ses lettres de noblesse à la bande dessinée (l’honneur est sauf ). BD de Géant Casino, roman-photo à l’eau de rose, cinéma commercial 2 : on pourrait aussi bien nommer ces grands ensembles « production industrielle de divertissement », et on perçoit immédiatement le danger : si toute la bande dessinée, ou tout le cinéma devait ne devenir qu’une seule et unique production de divertissement, il y a fort à parier pour qu’on finisse tous par se faire massivement chier. Car le divertissement ne nourrit pas son homme ; il ne fait, comme 1. D’ailleurs le terme « roman-photo » renvoie à ce qu’il y eut de plus péjoratif dans le mot « roman » au XIXème, quand il était associé à roman-feuilleton, basse littérature. Roman, romantisme, roman-photo. Bandes photographiées aurait été plus juste. Nous avons échappé à l’horrible photocomic anglais. On fera avec roman-photo, qui doit bien assumer d’être né sur un tas de fumier. 2. Je me bornerai à ces trois moyens d’expression à cause de leurs évidentes proximités. 5 son nom l’indique, que divertir, c’est-à-dire, au sens étymologique, « détourner de l’essentiel ». Or qu’est-ce qui fait la valeur de la bande dessinée, du cinéma et devrait faire celle du roman-photo ? Est-ce leur valeur en tant que divertissement ? On voit bien que ça ne suffit pas. Leur valeur en tant que moyen d’expression ? On a fait un pas en avant, mais c’est encore insuffisant. Leur valeur en tant que moyen d’expression remplit d’aise les créateurs de tout poil, les professionnels comme les amateurs, tant il est passionnant de faire de la bande dessinée, du cinéma, ou du roman-photo. Il est tout simplement passionnant de créer pour soi, mais dans la grande majorité des cas, on devrait avoir la modestie et la clairvoyance de n’infliger sa production qu’au cercle restreint des amis et de la famille. Si bien qu’il devient évident que ce qui fait la valeur de n’importe quel moyen d’expression est son caractère artistique. L’art touche à ce qu’il y a de plus sincère en nous, l’art ne triche pas, l’art est original, l’art nous montre des voies nouvelles, en somme l’art est ce qui donne du sens. L’art peut être poétique, politique, provocateur ou tout ce qu’on voudra, on conviendra qu’il importe que le divertissement soit subordonné à l’art, non le contraire. L’art commande, pas l’argent. Par essence, l’art est difficile : s’il nécessite du talent, il demande aussi un travail considérable. Également du temps, et pas seulement celui de la création. Le temps que le public s’imprègne, que les idées et les formes nouvelles fassent leur chemin, et il n’est pas sûr qu’une bonne campagne de marketing permette de mieux vendre une œuvre originale. Il se trouve que le cinéma, la bande dessinée, le roman-photo sont des moyens d’expression qui nécessitent une industrie, à la fois dans leurs modes de production (imprimer des livres, tourner des films) et dans leurs modes de diffusion. Une bande dessinée est écrite et dessinée par une ou deux personnes, et 6 sa création coûte assez peu d’argent (chez un éditeur industriel 3, dans le meilleur des cas, 25 000 euros d’avance — charges comprises — pour un an de travail, ce qui est assez peu rapporté au salaire d’un cadre moyen). En revanche, le travail de maquette, l’impression, la reliure, la diffusion, la promotion, la vente en librairie, tout cela coûte beaucoup d’argent, et ce travail n’est rentable 4 que si un nombre de livres suffisant est vendu. On comprend bien que pour faire vivre toute une profession, il faut une production industrielle. Le rapport de force s’inverse alors : l’argent commande, non plus l’art. Pourtant dans un tel système, tout le monde s’accorde à dire que le mieux serait d’avoir les deux, l’art et la production industrielle, l’art dans la production industrielle. D’où une tension permanente entre art et argent, entre producteurs et créateurs, évidemment en nette défaveur de ces derniers. Qu’est-ce qu’on constate depuis la naissance des moyens de production industrielle : dans un pays donné, chaque génération n’a guère vu naître plus d’une dizaine de grands artistes dans leurs moyens d’expression respectifs, cela indépendamment de l’accroissement de la population ou de l’augmentation exponentielle de la production. Allez-y, faites le compte : par génération en France, dix grands auteurs de bande dessinée, dix grands cinéastes. La nature n’est pas généreuse : le onzième est moins intéressant. Mais si on devait se contenter des productions de ces dix-là, on en aurait vite 3. Éditeurs qui font passer le profit et les marges avant la création artistique et la recherche. Le plus souvent des grosses entreprises, mais aussi des petites. À ne pas confondre avec l’industrie du livre, ensemble des processus par lequel on fabrique et diffuse les livres (aussi appelé : la chaîne du livre). 4. Rentable dans le sens où il permet à des gens de toucher un salaire honnête, ne parlons pas du système des actionnaires qui gangrène l’industrie éditoriale française et les chaînes de librairie. 7 fait le tour et on se ferait tout aussi massivement chier. Heureusement (la nature est bien faite), il y a aussi toute une frange d’auteurs certes moins brillants, moins constants et sans doute plus flemmards (ou alors ils ont un boulot à côté) mais qui cherchent authentiquement, creusent des sillons intéressants, et nous passionnent tout autant. Ceux-là avec nos dix grands auteurs sont la caution artistique de toute la profession, sur eux repose une admirable synecdoque : le cinéma est un art, la bande dessinée est un art, quand on devrait plutôt dire : une infime portion du cinéma est un art, une infime portion de la bande dessinée est un art. Dix auteurs marquants par génération, même si quelques-uns parviennent à produire des « best-sellers » ou des « blockbusters » (rien n’est moins certain), sans oublier nos auteurs flemmards (ou alors ils ont un boulot à côté), c’est quand même bien peu pour alimenter une production industrielle. Dans un tel système, on convient qu’il est plus raisonnable de produire des succédanés, des approximations, des digestions et des resucées de grands auteurs. Cette illusion, pour ne pas dire cette entourloupe, donne sa crédibilité à l’ensemble de la production industrielle. Elle donne le sentiment que tout se vaut. Dans une société où la surproduction est une branche fragile à laquelle l’industrie s’accroche pour ne pas sombrer, la frange artistique se trouve ensevelie sous l’avalanche des produits de divertissement : si les dictatures brûlent les livres, nos démocraties les noient 5. Cette situation n’est pas réjouissante, bien sûr, et les oiseaux de mauvais augure auront tôt fait de dire que l’emballement dans lequel se trouve l’industrie va probablement aboutir à son effondrement. Pourtant, pour détestable que soit ce système, on peut tout de même déplorer que le roman-photo en soit exclu. Toutes générations 5. J’emprunte cette formule à Eric Hazan, qui a bien dû lui-même la piquer à quelqu’un d’autre. 8 confondues, on n’arrive pas à dix artistes, le compte n’y est pas, les auteurs ont jeté l’éponge. Qui a envie de pratiquer un moyen d’expression noyé dans l’eau de rose ? Personne. Le roman-photo est un cas d’école : c’est à ma connaissance le seul moyen d’expression qui a été anéanti par son utilisation dévoyée au seul divertissement pur, sans autre but que de « détourner de l’essentiel », pas même un petit saupoudrage artistique, ni un alibi éducatif, rien. Il n’y a pas survécu. L’encéphalogramme plat du roman-photo est-il synonyme de mort absolue ? Évidemment non, un moyen d’expression ne meurt pas, il attend son heure. Si les générations précédentes n’ont pu enfanter leurs auteurs de roman-photo, il n’est pas certain que la génération actuelle ou les suivantes n’y parviennent pas. Il n’y a aucune raison pour qu’on n’arrive pas à créer de grandes œuvres en roman-photo, je dirais même que les prochains auteurs de romans-photos ont toutes les chances de créer des chefs-d’œuvre, comme ce fut le cas pour la bande dessinée ou le cinéma quasiment dès leurs débuts. Pourquoi ? Simplement parce qu’à cette époque où tout était à faire, les créateurs ont eu la possibilité de contrôler leurs outils de production. Ce fut la condition d’émergence des Keaton, Chaplin, Stroheim, Murnau 6. Assez vite, les studios mirent un tour de vis, certains créateurs obtinrent une laisse assez longue (Hitchcock, Lang), d’autres s’en trouvèrent brisés (Keaton, Stroheim, Welles). En France, Jacques Tati eut toutes les peines du monde pour financer ses projets, que les producteurs trouvaient trop risqués, alors que tout le monde le trouvait génial. La maîtrise des moyens de production 6. Mais aussi en bande dessinée, des Goscinny, Gotlib, Mœbius, Bretécher et les autres. 9 est la seule garantie pour un artiste de produire ses œuvres dans les conditions de liberté absolue, qui lui permettra de faire des chefsd’œuvre. Laisser à un tiers les cordons de la bourse est la première concession faite à l’art. Un auteur qui ne travaille pas dans des conditions de liberté suffisantes finit par faire ce métier pour toucher son « salaire ». Il y a une fable de La Fontaine qui résume ça très bien : Le Loup et le Chien 7. Un auteur de BD qui n’a que la peau et les os rencontre sur un festival un autre auteur de BD, bien dodu celui-là. L’auteur chétif félicite l’auteur gras de son embonpoint, l’auteur gras répond que dans ce métier, ce n’est pas si difficile de faire bonne chère, il faut beaucoup de labeur, rendre son travail dans les délais, mettre un peu d’humour, quelques scènes de cul. L’auteur chétif se dit qu’il en a marre d’être chétif et qu’il ferait bien pareil, ça n’a pas l’air difficile. Il regarde les livres de l’auteur gras et lui demande pourquoi il dessine dans ce style réaliste insupportable, et si son éditeur l’oblige à faire de la BD historique ou bien du reportage sur un sujet d’actualité. L’auteur gras répond qu’il n’y a pas de honte à raconter ce que les gens ont envie de lire, qu’il a toutes les libertés nécessaires, mais qu’il faut bien vendre quand on veut être payé. À ces mots, l’auteur chétif s’enfuit de ce festival de merde où il ne remettra jamais les pieds, et il monte sa propre maison d’édition. Cette fable justifie à sa façon l’émergence des éditeurs alternatifs dans les années 90, contrôlés par un ou plusieurs auteurs souvent issus du fanzinat (c’est-à-dire de la débrouille), ouvrant un espace de liberté qui a profité à de nombreux créateurs. Au-delà du nouveau modèle économique qu’ils imposèrent, ces éditeurs montrèrent l’importance de l’appropriation des moyens de production par les auteurs, et mirent des pieds aux 7. Dans le même genre : Le petit joueur de fluteau de Brassens. 10 fesses à bien des éditeurs industriels, lesquels s’empressèrent de transformer toute cette belle énergie en bons gros écus. Et ainsi, certains auteurs chétifs d’hier devinrent gros et gras, et de plus jeunes et plus maigres qu’autrefois viennent aujourd’hui les côtoyer sur des festivals toujours aussi merdiques. Je me prends à rêver que sans les avancées technologiques qui firent émerger la Nouvelle Vague 8, les Alain Resnais, François Truffaut, Agnès Varda, Jean Rouch ou Jean Eustache se soient heurtés aux refus des producteurs et se seraient alors tournés vers le romanphoto. Bernadette Laffont, Jean-Claude Brialy, Brigitte Bardot ou Jean-Pierre Léaud seraient devenus acteurs de roman-photo et leur célébrité n’aurait rien à envier à celle que leur a conférée le cinéma. Comme pour la Nouvelle Vague en son temps, ces dix dernières années ont connu un développement sans précédent des technologies multimédias. Avec les appareils photo numériques (sans parler des smartphones) et les outils de mise en page, la technique n’est plus une barrière pour un auteur de roman-photo, qui peut se concentrer sur la création sans la lourdeur des processus d’autrefois. Les bons outils ne font pas le bon ouvrier, mais c’est tout de même un atout considérable. À cela s’ajoute l’arrivée de nouveaux modes de diffusion, tablettes et liseuses, pratiques pour visionner des photos et pour lesquelles le roman-photo est à réinventer, format, découpage de l’écran, mode d’apparition et défilement des images, des pages, pourquoi pas mise en son et musique. Le cinéma est en pleine mutation, plus que jamais tiraillé entre divertissement et cinéma d’auteur. Le modèle économique et la vision artistique hérités de la Nouvelle Vague ont été largement 8. Entraînant une baisse globale des coûts de production et une manière plus « légère » de faire du cinéma, ce qui permit à ces nouveaux auteurs de se produire (quasiment) eux-mêmes. 11 récupérés, et à mesure qu’un à un disparaissent ses illustres représentants, on s’aperçoit davantage que le système est verrouillé, le financement des films est soumis à des contraintes délirantes, et les « jeunes » réalisateurs ont passé la quarantaine quand ce n’est pas la cinquantaine. La bande dessinée est dans un état de léthargie similaire, également tiraillée entre BD commerciale et BD d’auteur, elle-même victime de son succès et ayant été récupérée par les éditeurs industriels depuis plusieurs années déjà, il faut bien en prendre acte. Pour les créateurs qui souhaitent faire du cinéma ou de la bande dessinée, il est difficile de produire des œuvres dans les conditions de liberté suffisantes. C’est toujours de cela qu’il s’agit quand on parle d’avant-garde. Liberté de fouler aux pieds ceux qui nous ont précédés, liberté de produire des œuvres comme bon nous semble, quand bon nous semble, pour le public qui voudra bien les lire. La liberté ne se donne pas, elle se prend. L’époque de crise permanente dans laquelle nous vivons me semble historiquement propice à l’apparition d’une nouvelle avant-garde et, soyons visionnaires, le roman-photo, ce moyen d’expression qui demeure un espace de liberté à conquérir, sera son terrain de prédilection. Debout les auteurs ! Sortez du bois ! Venez nombreux ! Cessez de vous casser les dents sur des moyens d’expression qui ne vous permettent pas d’aller au bout de vos projets ! N’essayez plus de convaincre les cons, laissez-les plantés dans leurs bureaux et faites des romans-photos ! Auteurs de BD, arrêtez de dessiner d’après Google, prenez vous-mêmes les photos ! Graphistes, mettez vos super idées au service du roman-photo plutôt que d’user inutilement votre talent à faire vendre des merdes ! Cinéastes, un roman-photo se fait en quelques mois sans avoir à lécher le cul des chaînes de télévision ! 12 Reporters-photographes, utilisez toutes vos séquences sans être obligés de ne retenir qu’une seule photo pour la céder une misère à un journal au bord du dépôt de bilan ! Et tous ceux qui pratiquent déjà le roman-photo, honteusement, dans leur coin, prenez confiance, vous n’êtes plus seuls ! Vite ! Tous les auteurs dans la rue ! Le monde réel, en roman-photo ! FLBLB est le seul éditeur français à publier régulièrement des romans-photos. Dans le no14 de notre revue, paru en 2002 (comme le temps passe), nous faisions déjà un inventaire de ses multiples possibles et je vous assure qu’il n’a pas pris une ride. Mais FLBLB ne saurait demeurer le seul éditeur de la place. Demain, une nouvelle maison viendra, créée par de plus jeunes, qui imposeront le roman-photo comme moyen d’expression majeur de son temps, ils rencontreront un succès du tonnerre de Dieu et toute l’industrie du livre sera sauvée. Éditeurs, diffuseurs, libraires, et même toi, lecteur, qui ricane dès que le mot roman-photo est lâché, si tu crois que je ne t’ai pas vu, d’ici là, ça vaut carrément le coup que vous changiez votre regard sur ce moyen d’expression. Et quand l’avant-garde arrivera, elle nous crachera tous à la gueule, mais nous, on sera contents. 13 Extrait de Savoir pour qui voter est important, Grégory Jarry, éditions FLBLB, 2007 La ministre de la Culture au Salon du livre de Paris Romans-photos aux éditions FLBLB : Collectifs FLBLB 14, fricassée de romans-photos Fort en moto Les maquisards du Poirier de Grégory Jarry La médiatrice (à paraître) Savoir pour qui voter est important L’os du gigot (aux éditions Ego comme X) Pas pareil (avec Lénon) de Ype Driessen Yves et Guillaume (2 tomes) de Gébé Malheur à qui me dessinera des moustaches de Benoit Vidal Pauline à Paris Achevé d’imprimer en juillet 2015 par la Source d’Or à Clermont-Ferrand (63) Alors qu’a priori rien ne le prédisposait à une telle malédiction, le roman-photo se trouve dans une impasse. On aurait pu penser le terreau favorable : grand pays de bande dessinée, grand pays du cinéma, la France aurait pu être grand pays de roman-photo. Pourquoi ce rendez-vous manqué ? I S B N : 9 7 8 -2 - 3 5 76 1 - 0 9 2 -7 Ce livre vous est offert par les éditions FLBLB.