AVVEJ - RAPPORT D`ACTIVITE 2014 Sommaire :

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AVVEJ - RAPPORT D`ACTIVITE 2014 Sommaire :
AVVEJ - RAPPORT D’ACTIVITE 2014
Sommaire :
CONSEIL DřADMINISTRATION : .....................................................................................
DIRECTION GENERALE : ..............................................................................................
1
3
Paris :
FOYER KAIROS : ................................................................................................
SERVICE DřEDUCATION SPECIALE ET DE SOINS A DOMICILE « SESSAD » : ........................
SERVICE DřINVESTIGATION, DřORIENTATION ET DřACTION EDUCATIVE « SIOAE 75 » : .........
17
31
49
Yvelines :
I.T.E.P. « LE LOGIS » : ....................................................................................... 61
FOYER EDUCATIF « LřOUSTAL » : ............................................................................ 81
SERVICE DřACCUEIL DřURGENCE « SAU 78 » : ........................................................... 101
CENTRE DřHEBERGEMENT ET DE REINSERTION SOCIALE « STUART MILL » : ........................ 117
Essonne :
SERVICE DřACCUEIL DřURGENCE « ESPACE ADOLESCENTS 91 » : ..................................... 145
FOYER EDUCATIF « LA PASSERELLE » : ..................................................................... 159
FOYER EDUCATIF « LE VIEUX LOGIS » : .................................................................... 171
Hauts de Seine :
SERVICE DřACTION EDUCATIVE EN MILIEU OUVERT « AEMO » : ..................................... 195
MAISON DřACCOMPAGNEMENT PARENTS ENFANTS « MAPE » : ........................................ 231
FUSION DES FOYERS MATERNELS « LE BIEF & CLAIREFONTAINE »
SERVICE DřACCUEIL DřURGENCE « SAU 92 » : ...........................................................
247
Seine Saint Denis :
CENTRE MERES-ENFANTS : ..................................................................................... 265
RENCONTRE 93 .................................................................................................... 289
SERVICE DřINVESTIGATION, DřORIENTATION ET DřACTION EDUCATIVE « SIOAE 93 » : ......... 319
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CONSEIL D'ADMINISTRATION
Au 31.12.2014
BUREAU
Président
HOLLIER-LAROUSSE
Pierre Etienne
Ingénieur en retraite
Vice-Président
BELLO Roger
Ancien Directeur Général de
lřAVVEJ
Vice-Président
LIARDEAUX Jean
Ingénieur en retraite
Trésorier
NEVEU François
Cadre technico-commercial en
retraite
Trésorier Adjoint
DURAND Christian
Ingénieur informaticien Ŕ
Expert-Comptable en retraite
Trésorière Adjointe
LAUTIER Josette
Commissaire aux comptes en
retraite
Secrétaire
BUISSON Jean-Luc
Ingénieur en retraite
Secrétaire Adjointe
DOMANGE Claude
Ancienne Directrice
dřétablissements de lřAVVEJ
Membres
BLONDEL Pierre
Ancien Préfet - Ancien Conseiller
à la Cour des Comptes
CADOUX Pierre
Ancien Directeur Général
de lřAVVEJ
DUPOUX Jacques
Notaire Honoraire
MEMBRES ACTIFS
DEFRANCE Michel
Ancien Directeur d'ITEP
BRUEL Alain
Ancien Président du Tribunal pour Enfants de
Paris
DEVEILLE Sylvie
Aide Médico-Psychologique
FAUCHEUX Marie
Educatrice Spécialisée AVVEJ
GEREAUME Lucien
Retraité
MOREAU Philippe
Architecte
NARAS Roger
Cadre commercial en retraite
DURAND Bernard
Psychiatre
SALABER Jean
Professeur
COVAS Gérald
Juge assesseur au Tribunal pour Enfants de
Versailles
BARON Fabienne
Cadre comptable AVVEJ
STOLARCZYCK Marie-Agnès
Ancienne Chef de Service Éducatif AVVEJ
Poste vacant
AVVEJ
Rapport dřActivité 2014
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MEMBRES D’HONNEUR
PRESIDENT D'HONNEUR :
THERY Henri †
Vice-Président de l'UNIOPSS
MEMBRES :
ENFRUN Raymond †
Contrôleur Général de la Marine
CHARLOT Jacques †
Président de Chambre Honoraire à la Cour d'Appel de Paris
ADMINISTRATEURS HONORAIRES
AUTIN Jacqueline
Ancienne Directrice d'établissements de l'AVVEJ
FAURE Norbert
Ingénieur en chef honoraire à la SNCF
MEUNIER Michel
Ancien Conseiller Technique de l'AVVEJ
PECHABRIER Madeleine
Ancien Sous-directeur de l'Action Sociale
AVVEJ
Rapport dřActivité 2014
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Direction Générale
Un peuple sans mémoire est un peuple sans avenir
Aimé Césaire
Hommage
Depuis notre dernière assemblée générale, nous avons eu à déplorer le décès de plusieurs
compagnons de route.
Claude Coencas, ancien éducateur au Logis et au SESSAD de Paris est décédé le 29 avril 2014.
Sœur Jo sřen est allée le 3 septembre. Elle avait 90 ans, anniversaire que les anciennes de
lřOustal lui avaient souhaité au mois de juin.
David Couturier, jeune éducateur au Logis, sřest tué accidentellement le 6 octobre.
François Neveu était arrivé à lřAVVEJ comme administrateur en même temps que Jacques Charlot
en 1991. Il y occupait le poste de trésorier de lřassociation. Il est décédé le 3 février 2015.
Marc Walbert, premier éducateur spécialisé embauché à Vers la Vie, a notamment dirigé les
SESSAD de Paris de sa création en 1973 jusque 1986. Marc Walbert est décédé en janvier 2015.
Jean Pierre Chartier, docteur en psychologie, psychanalyste, auteur de nombreux ouvrages sur
les adolescents difficiles, a travaillé au SESSAD de Paris avec Marc Valbert dans les années 80. Il
est décédé le 12 février 2015.
Nous les associons dans une même pensée.
-------------------------------------------------------------------------Sans doute les interrogations des uns et des autres, nos questionnements sur la période que
nous traversons et sur lřévolution de lřassociation, ne sont pas étrangères au besoin ressenti,
[avant de se pencher sur les événements de 2014], de porter un regard rétrospectif sur ces
dernières années.
Si lřon effectue un rapide retour en arrière sur les réflexions que nous avons menées à lřAVVEJ
depuis ces 15 dernières années, nous constatons que nous nřavons cessé dřessayer de
comprendre comment lřévolution de la société agit sur lřéducation et sur lřaction de ceux qui y
sont engagés. Que faut-il garder en mémoire ? Comment ont évolué les points sur lesquels nous
avons mis lřaccent les années précédentes, que ce soit dans nos rapports dřactivité ou dans nos
séminaires ? Comment lřair du temps continue-t-il dřopérer et dřagir sur notre environnement et
sur nous-mêmes ? Quels sont les enjeux dřaujourdřhui et ceux de demain pour les associations
en général et lřAVVEJ en particulier ?
Il est communément admis quřil faut savoir dřoù lřon vient pour savoir où lřon va !
Puisque jřévoquais la disparition de Jean Pierre Chartier et ses propos sur les « incasables »,
mřest revenu comment il caractérisait la perception quřavaient ces derniers de la temporalité :
« un passé pas simple, un présent immédiat et un futur inexistant ».
Alors, sans vouloir laisser supposer que nous pourrions, à lřimage des « incasables », relever de
structures psychopathique ou abandonnique 1, jřai structuré mon rapport dřactivité sur cette
trame : hier, aujourdřhui et demain.
1
Selon Jean-Pierre Chartier, les adolescents difficiles ou « caractériels », pris en charge par les institutions de
rééducations spécialisées, se répartissent entre personnalités abandonniques et structures psychopathiques. « Pour ces
Direction Générale
RAPPORT DřACTIVITE 2014
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Un passé pas si simple
Je me suis donc prêté à une relecture des rapports généraux de mes prédécesseurs pour y
rechercher la perception quřils avaient du moment associatif quřils avaient traversé. Jřai essayé
de retenir les points marquants et de reprendre quelques propos de leurs auteurs. Bien que jřai
cherché lřobjectivité, il nřest pas impossible que ma lecture ait été marquée dřun parti pris.
1999 : Jean Afchain écrit à propos de la fermeture du CMH de Thiais : « Nous réfléchirons sur
nos propres responsabilités, sur nos croyances excessives en lřapplication du droit, sur notre
entêtement à défendre un projet de qualité dans un environnement aux politiques publiques
modestes, sur nos fautes stratégiques.
Nous tenterons de comprendre pourquoi un projet considéré pendant plus de dix ans comme
exemplaire par les Pouvoirs Publics sřest mis à faire lřobjet dřabattements budgétaires massifs.
Nous tenterons de dégager ce qui relève dřune évolution des politiques publiques de gestion de
la pauvreté, ce qui relève de la politique locale et des logiques administratives, ce qui relève des
acteurs, de leurs comportements et de leurs intérêts, ce qui enfin relève de notre difficulté à
saisir et à anticiper des événements et des pratiques que nous nřimaginions pas.»
Les autres points développés dans son rapport portent sur les 35 heures, le projet en cours de
Rencontre 93, la question de lřactivité difficile à réaliser, celle de lřévolution des populations et de
la question de la violence.
Le titre du 15ème séminaire est : « Familles et acteurs du social Ŕ devoir dřéducation et
responsabilité ».
2000 : Le point principal développé par Pierre Cadoux est celui de la nécessité dřune
réorganisation financière et administrative de lřAVVEJ. Un premier diagnostic est posé en
septembre 2000 :
Un potentiel réel dřaction mais :
o
o
o
o
Une association qui ne sřintègre pas suffisamment dans son environnement
Une association qui fonctionne « au fil de lřeau »
Une association fragilisée financièrement par les défauts structurels de certains
établissements, par lřabsence de mécanismes internes de régulation, de contrôle
et de perspective.
Une association gênée par le manque de lisibilité des responsabilités entre la
direction générale et les établissements.
Ce diagnostic conduit à la nécessité dřun recadrage de la mission de lřAVVEJ dans le contexte
économique et social dans un plan dřaction sur trois ans.
Les autres points développés portent sur la surcharge de travail à chaque étage de lřassociation
dans les services administratifs et comptables, les prises en charge des jeunes qui voient leurs
durées diminuer, lřaspect tatillon des autorités de contrôle dont les demandes, tableaux,
statistiques, et projets qui leur sont soumis, diffèrent selon chaque administration demanderesse.
2001 : Le rapport marque la fin de la mission de lřaudit sur la réorganisation administrative et
financière, la décision de créer un poste de Directeur Administratif et Financier, et la rencontre
avec lřensemble des financeurs de lřassociation qui a eu lieu le 29 juin.
Le 16ème séminaire a pour titre : « Les acteurs de la vie associative dans la mise en œuvre des
politiques sociales Ŕ Quel type dřarticulation la vie associative permet-elle entre les politiques
sociales et les soucis individuels des travailleurs sociaux ? »
personnalités abandonniques ou psychopathiques, quelque chose a été tragiquement raté dans lřinstauration du lien
initial avec lřAutre. »
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2002 : Le rapport général est centré sur les tiraillements et les turbulences que traversent les
associations en général et lřAVVEJ en particulier en ce début de millénaire : « LřAVVEJ est
attendue Ŕ « convoquée », pourrait-on dire Ŕ à plusieurs endroits : comme organisme
gestionnaire, on la suppose réactive, solide, bien organisée, irréprochable ; comme association,
on lřimagine militante, généreuse, adaptable, disponible, on voudrait de ses salariés quřils soient
presque bénévoles et des bénévoles quřils « sřinvestissent » encore plus ; dřautres voient en elle
une P.M.E. qui devrait mieux faire travailler son patrimoine et disposer de ressources propres
permettant de financer ses actions. Comme employeur ses salariés la voudraient plus
« communicante », moins directive, plus démocratique, moins légaliste, un peu plus ceci et un
peu moins cela… Et puis elle est à vocation éducative : on lřespère créative, innovante, à la
pointe du progrès, mais … sans faire courir de risque à quiconque…. »
Le drame de lřAVVEJ, cřest quřelle nřest pas parfaite ! conclut Pierre Cadoux.
2003 : La mise en place dřune réforme administrative dans lřassociation suite à lřaudit qui a été
effectué occupe une bonne place dans le rapport dřactivité de 2003. Un extrait du rapport
adressé à la DDASS et au Conseil Général des Yvelines en mai 2003 est intégré au rapport
général.
La mise au travail dřune nouvelle écriture des options fondamentales de lřAVVEJ par une
commission composée dřadministrateurs et de directeurs y est également annoncée, de même
que la mise en route dřun travail dřévaluation dans la plupart des établissements.
Pierre Cadoux développe une réflexion sur le fait associatif ; il constate que les associations
dřaction sociale qui ne sont pas nées de la tradition caritative sont des colosses aux pieds dřargile
qui traversent souvent des crises importantes ; tel est le cas de lřAVVEJ. Pierre Cadoux termine
son texte ainsi : « La situation actuelle serait comique si elle nřavait pas des conséquences
parfois dramatiques : les administrations nous délèguent une tâche quřelles reconnaissent ne pas
pouvoir remplir de la même manière, mais en nous disant comment la faire, elles se privent de la
raison pour laquelle elles sřadressent à nous. »
En cette année impaire, le thème du 17ème séminaire est : « Comment dirions-nous aujourdřhui
lřautorité et lřéducation ? Crise des repères, mutation des valeurs, perspectives nouvelles. »
2004 : Lřévénement majeur de lřannée 2004 pour lřAVVEJ est lřadoption par le Conseil
dřAdministration des nouvelles options fondamentales.
Lřévaluation interne, démarrée en 2003 pour chaque établissement de lřassociation, réalisée par
le CRIDA, est terminée. Chaque directeur dispose dřune photographie des différents éléments qui
déterminent la situation de son établissement, dřun point de vue historique, organisationnel,
stratégique et culturel.
Pierre Cadoux mène une réflexion sur lřévolution des associations : « Que sommes-nous
devenus ? Où en sommes-nous ? Que nous reste Ŕt-il ? »
Sa conclusion est la suivante : « Les dérives technocratiques ont gagné notre secteur et notre
filiation venue des « œuvres » nřest pas toujours perceptible. Nos efforts constants de
« lisibilité » nous laissent plus de tranquillité devant les financeurs, mais, précise Bernard
LEMAIGNAN2, le fait que nos élus encouragés et relayés par leurs administrations ont entrepris
dřédicter par eux-mêmes les attendus, les finalités et les moyens dřaction…/…ne les empêcheront
pas de poursuivre en déterminant bientôt les méthodes ».
2005 : Une réunion avec les directeurs des administrations qui financent lřAVVEJ a eu lieu, en
vue de donner suite à celle qui avait eu lieu en 2003, pour les informer de la situation de lřAVVEJ
suite à la fermeture du CFA de Bel Air.
Un travail dřécriture du projet associatif est engagé par un groupe dřadministrateurs, avec lřappui
de la direction générale
2
Intervention de de Bernard LEMAIGNAN au congrès du CNAEMO 2005
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La réflexion de Pierre CADOUX porte sur la question de la violence qui met en difficulté beaucoup
de dispositifs, dont les établissements de lřAVVEJ.
Le thème du 18ème séminaire est : « Paroles …Conflits …Education…Ce que dit lřAVVEJ de
lřéducation : Quřen faisons-nous ? Quřen disons-nous ? »
2006 : Le rapport dřactivité de Pierre CADOUX porte essentiellement sur le formalisme toujours
plus marqué des autorités de contrôle à lřendroit des établissements et sur la difficulté de
maintenir une dimension associative et le sens du projet dans un tel contexte.
Il débute son rapport ainsi : « Depuis deux ans dans les établissements, vous remarquerez un
phénomène extrêmement répandu avec une prégnance jamais atteinte : les contrôles, les
enquêtes, les évaluations ; ce nřest pas chaque élément qui me rend dubitatif, mais leur
accumulation. »
Il le termine sur cette invitation : « Comment ne pas être les opérateurs immobiles du devenir à
construire ? »
2007 : Cřest incontestablement le thème du 19 ème séminaire intitulé « La transmission en
éducation : légitimité, nécessité », croisé avec le projet associatif en devenir qui ressort du
rapport dřactivité 2007. Au risque dřêtre un peu long, jřai choisi dřen retenir de larges extraits, car
ils mřapparaissent contenir de nombreux éléments quřil nous faut garder en mémoire comme
repères pour demain.
Lřintervention dřouverture du Président de lřAVVEJ à ce 19 ème séminaire sert dřintroduction au
rapport général. Etienne Hollier Larousse y articule deux points, quřil ressent comme liés au
thème du séminaire : un hommage rendu à la mémoire de Jean Claude FERRAND, décédé en
1997 et une approche du futur projet associatif de lřAVVEJ. Il fait ce lien en lisant un passage de
la dernière intervention de Jean Claude FERRAND au 16ème séminaire : « Beaucoup dřassociations
meurent dřêtre des collecteurs de budgets, dřétablissements sans liens communs sur le plan
éducatif. Cela nřimpose pas un corps de doctrine mais une approche humaniste et lřacceptation
de valeurs communes. Je tiens beaucoup à vous rappeler que les Options Fondamentales de
lřassociation font ce que nous sommes. Cřest le désir de promouvoir nos valeurs qui est le moteur
fondamental de lřAVVEJ, cřest-à-dire la certitude que nous avons à défendre une association qui
nřest pas rigoureusement habituelle »3. Avant de donner la lecture du préambule du futur projet
associatif de lřAVVEJ, Etienne Hollier Larousse développe en quoi, selon son point de vue, lřAVVEJ
nřest pas une entreprise ni un employeur comme un autre. « Vous ne serez pas surpris si je
proclame que lřAVVEJ nřest pas une entreprise comme une autre, et que lřAVVEJ nřest pas un
employeur comme un autre. Nous nřavons pas de clients, nous nřavons pas dřactionnaires, nous
nřavons pas de concurrents, à moins de donner à ces termes des acceptions controuvées pour la
circonstance. La collectivité publique, loin de nous utiliser comme collecteurs dřimpôts, nous
soutient. Nos fournisseurs ont une place marginale dans nos équilibres économiques. Enfin les
relations avec nos salariés sont prédéterminées par la convention de 1966, qui sřimpose à nous
avec ses avantages et ses inconvénients. Eduquer des jeunes en difficulté nřest pas dřabord une
activité économique, mais la réalisation dřune vocation au service dřautrui. Nous savons très bien
que les salariés de lřAVVEJ ont besoin de leur rémunération, et cela nřempêche pas dřêtre sûr de
ne jamais entendre « je suis éducateur spécialisé, cřest un gagne-pain comme un autre. »
Pierre CADOUX porte une réflexion sur la question de lřéducation et de lřautorité. « Ce ne sont
pas les enfants de lřAVVEJ qui sont en difficulté, ce sont tous les enfants de la société…. /… Les
parents dřaujourdřhui sont-ils plus laxistes que ceux dřhier ? Ce nřest pas si sûr. Ils sont
désemparés. Pourquoi ? …/… Il cite Annah Arendt qui avait déjà bien repéré la difficulté à
laquelle nous sommes confrontés dans « La crise de lřéducation » : « Dans notre monde
moderne (où lřautorité est en train de disparaître) le problème de lřéducation tient au fait que par
sa nature même, lřéducation ne peut pas se passer dřautorité ni de tradition, or elle doit sřexercer
dans un monde qui nřest plus structuré par lřautorité, ni la tradition ». Pierre Cadoux conclut
ainsi son rapport : « Notre vision nous fait oublier que lřenfant est dominé, au début de sa vie,
par des pulsions, par la recherche du plaisir immédiat, par un sentiment aigu de toute
puissance : il nřest pas naturellement apte à vivre avec ses semblables. Et son fonctionnement
3
Passage de la dernière intervention de Jean Claude FERRAND au 16ème séminaire de lřAVVEJ
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naturel doit être modifié. Cette métamorphose ne se fait que si nous lui imposons des règles de
la vie civilisée, et quřil soit sanctionné sřil les transgresse, par quelquřun qui lui apporte de
lřaffection. Condition nécessaire pour quřil lřintègre et en comprenne lřimportance. Cřest à ce prix
quřon lui ouvre les portes du monde. »
2008 : Date de ma prise de fonction de directeur général. Je retrouve des thématiques qui
reviennent, avec une insistance devenant récurrente au fil du temps sur les effets de
transformation à lřœuvre auxquelles sont confrontées la société en général et les associations en
particulier.
Le projet associatif (2008 Ŕ 2013) est entériné. Les évaluations internes ont été réalisées.
2009 : « Non, une association ne peut être assimilée à un simple opérateur . Les évolutions
législatives4 ont eu pour conséquences de réduire les associations à un rôle de prestataire. Si tel
était le cas, une définition de lřopérateur pourrait alors sřesquisser : un partenaire sans projet ! »
La paupérisation des salariés de notre secteur, notamment en Ile-de-France où le coût de la vie
est plus élevé quřailleurs pour des rémunérations qui sont identiques que dans le reste de la
France devient préoccupante. Cela ne résout pas les difficultés de recrutement déjà évoquées
auparavant.
Le titre du 20ème séminaire est : « L'individu, le collectif : comment faire société ».
2010 : « Nous avons participé pendant des décennies à la construction dřun modèle qui arrive à
épuisement. Nous pensions que nous avions notre mot à dire sur les politiques sociales, et nous
lřavions, en oubliant que nous lřavions à la seule condition que lřon voulait bien nous lřaccorder. »
Une réflexion est menée sur ce qui caractérise aujourdřhui notre territoire dřintervention : période
de recomposition du champ social, logique gestionnaire qui prend le pas sur toute autre logique,
contrôle et standardisation des contenus mêmes des pratiques (ANESM 5, ANAP6, référentiels des
bonnes pratiques), recentrage au niveau régional des services déconcentrés de lřEtat (ARS et
PJJ), arrivée de la loi HPST qui finit de charpenter une architecture qui sřapparente à une techno
structure, apparition dřoutils de maîtrise du flux des dossiers, délimitations de territoires et de
frontières de plus en plus marquées.
Nous voyons apparaître les addictions des jeunes aux nouvelles technologies, qui modifient les
comportements sociaux et impactent tous les moments de la vie quotidienne.
Le rapport conclut ainsi : Pour maintenir vivant son projet, une association doit notamment
résoudre deux équations, dřune part, actualiser ses réponses, en gardant en tête que comme
nous le rappelle Marcel GAUCHET, le changement nřest possible que si des choses restent
permanentes et, dřautres part, être consciente du seuil de contre productivité qui guette toute
organisation, et quřYvan ILLICH formule ainsi : « Une institution qui a été mobilisée pour
résoudre un problème, répond à son cahier des charges pendant un temps, mais au fil de son
développement se transforme elle-même en fauteur de troubles, en problème ».
2011 : « les jeunes et les adultes qui nous sont adressés le sont parce quřil y a quelque chose
qui ne va pas ». Cřest par ces mots quřest introduit le rapport dřactivité 2011. On a beau tracer
des parcours, rationaliser des dispositifs, individualiser les prises en charge, faire appel aux
techniques de gestion de tous ordres, le propre de lřhumain, cřest que ça échappe en
permanence…/…
…/… Dřun côté, un monde virtuel qui, se faisant passer pour vrai, dicte ses lois. De lřautre, le
monde du vivant qui devrait se mettre en ordre.
4
Schémas départementaux, logique de lřappel à projet, les conseils généraux devenus chef de file des dispositifs de
protection de lřenfance dans leur département suite à la loi de 2007
5
Agence nationale de lřévaluation des établissements sociaux et sociaux médico
6
Agence nationale dřappui à la performance
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RAPPORT DřACTIVITE 2014
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D'un côté, un monde calculable comme deux et deux font quatre, qui doit tomber juste, de
l'autre un monde impair, dont la division fait toujours apparaître un reste.
Ces deux mondes peuvent-ils se rejoindre ou ne cessent-ils au contraire de s'éloigner l'un de
l'autre ?
Cette année 2011, marquée par un fort contexte de crise, voit la fermeture du service
dřinvestigation du SIOAE 75, la reconstruction enfin aboutie du foyer maternel de Fontenay aux
Roses et l'installation dans un pavillon nouvellement acquis à Versailles par l'association d'un
groupe de jeunes filles de l'Oustal.
Le titre du 21ème séminaire est : « La responsabilité en éducation - l'éducation à la
responsabilité ».
2012 : LřAVVEJ a célébré ses 60 ans cette année, au Palais du Luxembourg.
Face à un modèle économique qui se transforme, interrogeant le devenir du fait associatif, faire
vivre la coopération associative est une volonté de lřAVVEJ, réaffirmée dans un moment où des
mouvements inter associatifs tentent de sřorganiser. Lřillustration de lřintérim de direction menée
par lřAVVEJ en faveur de la Fondation Méquignon, en difficulté passagère, témoigne de comment
la solidarité associative peut sřexprimer.
2013 : Le Projet associatif a cinq ans. Le corps du texte initial est gardé et fait lřobjet dřun
« toilettage ». LřAG valide le nouveau projet associatif pour cinq nouvelles années.
Les effets de transformation que le changement de société opère sur le changement des
personnes se traduisent par une fragilité plus grande des salariés à leur poste de travail. Selon
Marie France Hirigoyen, « ils ont une grande fragilité narcissique avec la peur de ne pas y arriver,
de ne pas être à la hauteur, une grande intolérance à la frustration et aux attaques de lřestime
de soi, en particulier tout ce qui peut être perçu comme de la domination ou du dénigrement ».
Nous constatons à lřAVVEJ comme dans lřensemble du secteur une augmentation des arrêts de
travail pour maladie.
Lřenjeu auquel nous sommes confrontés est celui de ne pas se laisser creuser un écart insensé
entre les dimensions techniques, stratégiques et organisationnelles, en constante évolution, et
les dimensions humaines qui sont au cœur de notre projet associatif et des métiers à vocation
relationnelle qui le servent.
Plus que jamais, il faut en appeler à notre capacité créatrice, la solliciter auprès des
professionnels de lřassociation, ne pas céder au sens de nos actions et aux valeurs auxquelles
nous croyons et qui sont exprimées dans les options fondamentales de lřassociation.
Le thème du 22ème séminaire est : « Instruire, éduquer : comment s'institue le sujet dans la
cité ? »
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RAPPORT DřACTIVITE 2014
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Un présent immédiat
La violence reste un thème qui revient régulièrement dans les rapports dřactivité. Les institutions
continuent de se dire dépassées par les comportements des jeunes et ont tendance à estimer
trop vite quřils ne relèvent pas de leur structure, parce que trop psychiatrique, trop social, trop
comme disent les jeunes. Les « incasables » de Jean Pierre Chartier ne semblent toujours pas
casés, malgré (ou parce que) les nombreuses cases qui ont été depuis constituées. Ce constat
nřest peut-être pas étonnant si lřon se remémore que Jean Pierre Chartier disait de
« lřincasabilité » quřelle était bien souvent la désignation dřune plaie à vif, quřil répartissait entre
personnalités abandonniques et structures psychopathiques. Pour ceux-ci, « quelque chose a été
tragiquement raté dans lřinstauration du lien initial avec lřAutre ». Il soulignait quřils se
distinguaient «par une faculté prodigieusement développée à créer de la zizanie entre tous les
intervenants et dans toutes les institutions qui veulent ou sont obligées de sřoccuper dřeux ».
En 2014 le brouillage des repères a continué son œuvre. La tendance à plus de bureaucratie,
plus de référentiels, plus de demandes sous forme dřinjonction, plus de distance entre ce quřil en
est du travail sur le terrain et des préoccupations gestionnaires a continué à sřintensifier.
Chaque autorité de contrôle construit ses propres outils, déploient ses propres procédures,
définit ses propres politiques, en matière de prise en charge des mineurs isolés ou des jeunes
majeurs par exemple. La tyrannie du coût à la place ou du prix de journée plafond lřemporte sur
les autres considérations, et il y a de moins en moins dřéchange sur la valeur de ce qui est
proposé.
Sur un plan politique plus large, les incertitudes, les atermoiements, lřabsence de lisibilité sur ce
que sera demain sont devenus des réalités quotidiennes. Le projet de territorialisation est un
exemple criant dřune politique qui balbutie. Depuis près de 18 mois, les conseils généraux ont
été mobilisés dans la préparation de leur disparition, les fonctionnaires ne sachant pas quel
avenir il leur était réservé. Tout cela a entrainé des paralysies, généré des débats, des
projections et des anticipations de toutes natures, stratégie oblige, pour accoucher dřune souris,
des conseils départementaux plutôt que des conseils généraux.
Les régionales en fin dřannée, les métropoles et le grand Paris demain, et déjà arrivera 2017 et
les présidentielles.
Pendant ce temps, nous assistons à un turn over jamais atteint dans les collectivités publiques
avec lesquelles nous travaillons, et bien des dossiers souffrent aujourdřhui dřune absence de suivi
et dřune perte dřhistorique.
Sur le plan associatif, les effets dřannonce continuent de produire leur œuvre et la recomposition
de notre secteur est toujours dřactualité. LřARS de Paris nřa-t-elle pas annoncé que 1000
établissements médicaux sociaux sur les 2000 existant en Ile-de-France étaient identifiés comme
fragiles, indiquant la nécessité pour ceux qui ne pourraient satisfaire aux critères de meilleure
santé de se rapprocher, de se regrouper ou dřenvisager les rapprochements utiles avec des
associations mieux assises ?
Paradoxalement, le secteur social et médico-social est décrit comme un secteur porteur de
métiers dřavenir. La santé, lřéducation, le vieillissement, le handicap, la dépendance, bref, les
personnes vulnérables semblent être pour le pays un facteur de développement important.
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Les points marquants de l’année 2014
1. Des mouvements de directeurs ont eu lieu
Frédéric Michel a été recruté pour diriger le SIOAE 93 le 15 janvier 2014.
Issam Sahili a été recrutée le 1er mai 2014 pour diriger le SESSAD de Paris, suite au
départ à la retraite dřArmelle Lemoine.
Philibert Corne, directeur administratif et financier a quitté lřassociation en avril 2014.
Madeleine Husson, qui occupait à mi-temps le poste de secrétaire générale, est passée à
temps plein et cumule les fonctions de secrétaire générale et de directrice administrative
et financière.
Il est à noter que le Conseil de direction a engagé cette année un travail dřanalyse de
pratique avec Ingrid Belz Ceria.
2. Appel à projet
LřAVVEJ a répondu à deux appels à projet pour :
o
o
Un Service dřaccueil de jour éducatif (SAJE) sur Paris, dossier déposé en mars
2014.
Un Institut Educatif Thérapeutique et pédagogique (ITEP) sur Paris, déposé en
septembre 2014.
Le projet concernant le SAJE nřa pas été retenu. Quant au projet de lřITEP, il a été
annulé par lřARS avant même que les candidats nřaient pu défendre leur chance, le
groupement propriétaire des locaux destinés au projet et qui faisaient lřobjet dřune étude
architecturale sřétant retiré du projet en cours de procédure. Il est bien évidemment
pénalisant et regrettable, tant financièrement quřen ce qui concerne lřénergie nécessaire
à lřélaboration de ce type de dossier, quřun appel à projet nřengage pas dřavantage la
collectivité qui lřinitie.
3. Micro projet
Nous avons eu le plaisir dřapprendre que la Caisse locale Paris Lafayette du Crédit
Agricole avait retenu le projet informatique de Kairos dans le cadre dřun appel à projet.
Elle lui a donc accordé une subvention qui couvre la totalité du projet qui était présenté.
Sept projets ont été présentés à la commission associative de lřAVVEJ qui avait lancé une
bourse au micro projet. Deux projets ont été retenus, celui de « Cuisine et partage » du
SIOAE 75 et celui du Vieux Logis « Formation plongée ». La contribution de lřAVVEJ sera
dřaccompagner ces projets dans leur réalisation, notamment dans la recherche de
financements. Cřest Myriam Delassalle, chargée de mission à la direction générale dans le
cadre dřun contrat de professionnalisation, qui accompagnera les porteurs de projets.
4. Accessibilité
La législation en la matière impose aux établissements accueillant du public de se rendre
« accessible » ou de présenter un plan dřaction lřengageant à lřêtre dans un délai
contraint. Quoique la loi soit restée et reste encore très confuse quant à son application
et à ses délais, nous avons confié ce dossier à Gilles Fadel, chargé de mission auprès de
la direction générale. Voilà encore un dossier très technique pour lequel un engagement
financier important est sollicité, qui demande des compétences particulières dans un
délai serré, pour lequel nous nřavons aucun interlocuteur susceptible de répondre à nos
questions. Ce dossier avance malgré tout, et tout lřhonneur en revient à Gilles Fadel,
exclusivement.
Direction Générale
RAPPORT DřACTIVITE 2014
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5. Evaluation externe
Lřobjectif a été atteint. Tous les établissements de lřAVVEJ qui en relèvent ont rendu en
temps et en heure leur évaluation externe, dernière étape dřun processus pour se
présenter en situation de conformité au renouvellement des habilitations qui auront
cours en 2017.
Nous devons remercier et féliciter tous les artisans qui ont participé à la réussite de cette
opération, en commençant par Madeleine Husson et Myriam Delassalle qui ont
coordonné lřensemble de la démarche, les administrateurs dont plusieurs ont participé
aux comités de pilotage qui ont choisi lřorganisme et suivi le processus tout au long de
son déroulement, en passant par les directeurs et leurs cadres qui ont piloté lřévaluation
dans leur établissement, sans oublier les salariés qui ont été également sollicités. Nous
remercions le cabinet ENEIS qui a parfaitement respecté ses engagements et qui sřest
avéré un partenaire compétent et fiable.
Myriam Delassalle revient sur cette opération, à la suite de ce rapport, dans un écrit qui
synthétise lřensemble de la démarche.
6. Ressources humaines
Nous le disions dans notre rapport en 2013. Les dossiers RH ont pris ces dernières
années une place et une importance grandissante. Nous avons tenté de combler le
retard que nous avions pris durant la vacance de partenaires sociaux pour négocier les
accords dřentreprise rendus obligatoires par la loi, et qui concernent le contrat de
génération et lřégalité professionnelle. Le premier a reçu la signature dřun syndicat sur
les deux qui sont représentatifs à lřAVVEJ. Le second, outre quřil nřa pas reçu lřaccord des
deux syndicats, et quřil a dû être transformé en plan dřaction, a été transmis avec retard
à la DIRECCTE qui nous a appliqué une pénalité de retard.
En tant quřentreprise de plus de 300 salariés, nous avions obligation de fournir à nos IRP
une base de donnée unique7 avant le 1er juin 2014. Avec un retard bien indépendant de
notre volonté, nous avons transmis ce document en début dřannée 2015.
Durant lřannée, nous avons procédé à la formation de tous les cadres hiérarchiques de
lřAVVEJ afin de mettre en place les entretiens de formation devenus obligatoires à
compter du 1er janvier 2015, par la loi relative à la formation professionnelle, à lřemploi
et à la démocratie sociale, du 5 mars 2014. Cette loi révolutionne par ailleurs la
formation professionnelle et change toutes les règles, dont celle du financement à cette
même date du 1er janvier 2015. Comme vous le savez, le financement de la formation
dans notre branche, qui doit passer par un accord de branche pour convenir dřun
financement supérieur au taux de financement obligatoire retenu par la loi, nřest toujours
pas assuré, les partenaires sociaux ne parvenant pas à se mettre dřaccord. Lřobligation
faite par la loi aux employeurs de former tous leurs salariés dans un délai de 6 ans sera
difficile à atteindre si nous ne pouvons y mettre tous les moyens dès 2015.
Enfin, lřavenant 328 en date du 1er septembre 2014, relatif à la mise en place dřun
régime de complémentaire santé, rendra obligatoire pour tous les salariés de lřAVVEJ la
mutuelle que retiendra lřemployeur.
7. Le changement d’outil comptable
Commencé en 2013, ce chantier a été conduit tout au long de lřannée 2014. Lřinstallation
de lřoutil GESSI sřest avérée laborieuse. Si elle est aujourdřhui presque aboutie, elle sřest
faite dans la douleur et beaucoup dřapplications manquent encore quand bien même
lřessentiel est opérationnel. Nous espérons en 2015 pouvoir encore améliorer lřoutil afin
quřil nous apporte tous les services que lřon est en droit dřen attendre.
7
Cette base de données unique doit comporter des données sociales et économiques, sur une pluri annualité de 3 ans.
Direction Générale
RAPPORT DřACTIVITE 2014
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8. L’espace Pierre Baldini
Lřannée 2014 nřaura pas suffi pour venir à bout des dernières réserves que nous avons
faites, situation qui nous a obligés à saisir le tribunal des référés pour tenter dřobtenir le
fameux certificat de conformité de lřascenseur qui nous permettrait de lever lřautorisation
partielle à recevoir du public que nous a attribuée la commission de sécurité. Nous
touchons là à un summum de lřabsurdité administrative. Il est à craindre que ce dossier
ne se règle devant les tribunaux.
9. Les 3 A
Comment ne pas évoquer la parution des deux livres écrits par lřassociation des anciens
et des amis de lřAVVEJ (3A): « 40 ans de vie associative de lřassociation des Anciens et
Amis de lřAVVEJ », petit ouvrage qui retrace depuis sa création les moments forts des
3A, et « Quand jřétais petit, on mřa retiré de ma famille », livre qui réunit 12
témoignages dřanciens avec une préface de Jean Pierre Lebrun, sous la direction de
Claude Domange et de Pierre Cadoux.
Le 23ème séminaire de lřAVVEJ
Lors de la journée des administrateurs qui a eu lieu le 20 septembre en présence de
Roland Gori, cřest le titre « Normes, règles, lois : quels repères pour lřinstitution ? » qui a
été proposé, titre qui a été validé par le Conseil dřadministration lors de sa séance du 17
octobre. Une équipe dřorganisation a été constituée autour de cinq directeurs, Véronique
Blain, Narjès Calabrèse, Monique Faugère, Laurence Roubinet et Jean Alexandre Madej.
Une bonne dizaine de salariés sřest jointe à eux pour relayer et porter le thème dans
leurs établissements, qui se sont mis au travail pour proposer une contribution sous la
forme qui les aura inspirés ; table ronde, atelier, scènes théâtrales…… Nous savons
depuis plusieurs séminaires maintenant que ce nřest ni lřimagination, ni lřaudace, ni le
talent qui manquent à nos équipes. Nous nous donnons donc rendez-vous les 23, 24 et
25 septembre 2015 à Ronces-les-Bains, en Charentes Maritimes.
Un avenir qui se construit chaque jour
Là où hier lřune des forces du secteur associatif était sa diversité et sa singularité, celles-ci
pourraient se transformer en faiblesses dans un moment où la rationalité, lřefficacité, la
performance économique font du regroupement et de la fusion des modèles à suivre. Faut-il sřy
résoudre, voire sřen réjouir ? Ici on soutiendra quřêtre plus gros, cřest être plus fort, plus influant,
cřest être dans le sens de lřhistoire. Certain en font un enjeu de survie, dřautres le posent
comme une évidence et en font une stratégie de développement, comme étant une fin en soi.
Pourquoi vouloir devenir plus gros ? La question est-elle vraiment une question de taille ? Si on
sřen réfère à lřouvrage dřOlivier Rey qui porte ce titre, la question de la taille doit être posée :
« On devrait toujours se poser la question de la taille appropriée, de lřéchelle à respecter pour
que les moyens mis en œuvre servent vraiment la personne qui est censée en bénéficier. Ce
nřest pas le petit qui est bon, mais la proportionnalité. En règle générale, une vie humaine est
dřautant plus épanouie et féconde quřelle se déroule à lřintérieur dřun monde à sa mesure…./…
La vérité est que passée certains seuils, la puissance technique a pour la personne quelque
chose dřécrasant et de stérilisant. »
La question nous est souvent posée de la politique de développement de lřAVVEJ. Cette question
est légitime et quřon le veuille ou non, nous y sommes confrontés, ne serait-ce que parce que
des associations nous contactent pour lier leur devenir au nôtre.
Mais il nřest pas certain que ces questions doivent faire lřobjet dřune politique, même sřil semble
de bon ton, dans notre secteur sur lequel déteignent les logiques managériales de lřentreprise,
dřélaborer des plans dřaction stratégiques. Attention de ne pas réduire lřutilité de nos associations
à ces seules considérations opérationnelles.
Direction Générale
RAPPORT DřACTIVITE 2014
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LřAVVEJ est davantage engagée à faire vivre le fait associatif, par son implication dans des
mouvements fédératifs et inter associatifs, par la recherche de coopération avec des associations
proches dřelles, que dans une volonté de devenir plus grande quřelle ne lřest.
La pérennité et le développement de lřAVVEJ ne sont pas des points à négliger, mais constituentils des finalités en soi ? Une association comme la nôtre a vocation à perdurer tant que la
réponse quřelle apporte en direction des personnes quřelle accueille est pertinente. Sa pérennité
et son développement relèvent donc davantage, de mon point de vue, de sa capacité à penser
ce quřelle fait, au sens et à lřutilité de ses actions en direction des jeunes, quřà la taille quřil serait
bon quřelle ait.
Aussi, ne cédons pas au découragement dans lequel les évolutions de notre secteur et de la
société pourraient parfois nous entraîner. Continuons de travailler sur les possibles, sur nos
failles, dřexploiter nos richesses, sans peur du formalisme bureaucratique auquel tout un chacun
est soumis. Les résultats des évaluations externes, qui mettent en valeur le travail qui se fait
dans les établissements de lřAVVEJ, ont aussi permis de révéler les atouts et les ressources que
nous avons pour envisager demain.
Et si le sens de la mesure vient à nous manquer, recherchons la sagesse du philosophe dont
lřélévation permet de trouver des échappées jusque dans les impasses. Soyons convaincus
quř « en nous efforçant dřatteindre lřinaccessible, nous rendons impossible ce qui serait
réalisable » 8 et que ce nřest pas si grave que lřAVVEJ ne soit pas parfaite, sauf à entendre la
perfection comme la définissait François de Salignac de La Mothe-Fénelon, dit Fénelon: « Cřest
une perfection de nřaspirer point à être parfait ».
Serge RAGUIDEAU
Directeur Général
8
Robert Ardrey
Direction Générale
RAPPORT DřACTIVITE 2014
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La démarche d’évaluation externe à l’AVVEJ
Répondant à lřobligation légale de la loi de 2002 rénovant lřaction sociale et médico-sociale, la
démarche dřévaluation externe portant « sur la pertinence, lřimpact et la cohérence des actions
déployées par les établissements et services, au regard dřune part, des missions imparties et
dřautre part des besoins et attentes des populations accueillies 9 » sřest déroulée à lřAVVEJ tout
au long de lřannée 2014 avec le cabinet ENEIS Conseil.
L’accompagnement de la démarche
En septembre 2013, le référentiel dřévaluation adapté aux spécificités et objectifs de lřAVVEJ a
été élaboré. Un comité de pilotage sřest constitué avec des administrateurs, des directeurs, des
membres de la Direction Générale, du Comité Central dřEntreprise, de lřassociation des 3 A, dřun
membre salarié et dřune personne qualifiée extérieure à lřAVVEJ. Pour chaque établissement, des
membres du comité de pilotage étaient référents et assuraient un suivi de la démarche.
Cinq comités de pilotage ont eu lieu entre décembre 2013 et décembre 2014. Deux points
majeurs ont suscité des questionnements. Dřune part lřécart entre la synthèse, qui faisait
ressortir les points négatifs, et lřévaluation, qui était positive dans lřensemble. Dřautre part le
choix du code couleurs pour la notation rappelait celles du feu tricolore ce qui connotait
négativement lřévaluation. Le cabinet ENEIS a pris en compte les remarques du comité de
pilotage en remaniant la synthèse et en changeant les couleurs de la notation, en accord avec le
Directeur Général.
Les évaluations externes dans les établissements et services
En janvier 2014 les évaluations externes des établissements et services ont débuté. Sur chaque
site la démarche a débuté par un cadrage téléphonique, puis dřune présentation de la démarche,
suivis par la suite dřun temps dřobservation et dřanalyses. Cela incluait une visite des locaux, des
questionnaires, des entretiens individuels et collectifs avec la direction et les professionnels dřune
part et avec les jeunes accueillis, leurs familles, les adultes accueillis, les partenaires dřautre part.
Les instances consultatives ont aussi été prises en compte. Une restitution « à chaud » a été
faite sur un temps de réunion institutionnelle, après la visite sur site ou après le rapport final. Il
nřy avait pas de règles établies, chaque restitution sřest ajustée à lřorganisation de
lřétablissement.
Regard global et transversal d’ENEIS Conseil sur les établissements et services
évalués
En décembre 2014 les évaluations externes étaient terminées. Le comité de pilotage sřest réuni
pour la présentation dřun bilan transversal de lřAVVEJ par ENEIS. Les évaluateurs se sont dits
satisfaits de la bonne organisation de la démarche. Ils ont constaté des inquiétudes de la part
des professionnels (sur le fond, la méthode) lors des temps de présentation. In fine, elle a été
bien reçue par les équipes qui ont généralement « joué le jeu » au cours des entretiens. Un
certain nombre de professionnels se sont retrouvés dans des points dřaméliorations et les
préconisations ont parfois été mises en œuvre au stade des échanges contradictoires.
Les évaluations externes révèlent une qualité générale des accompagnements fondés sur les
pratiques respectueuses des bénéficiaires au sein de structures à taille humaine rappelant un
fonctionnement familial (locaux, participation des jeunes à la vie quotidienne…)
o
9
Lřadmission, lřaccueil et lřintégration
Une attention est portée par les établissements et services aux processus
dřadmission et dřaccueil, qui font lřobjet dřune organisation définie :
La prise en compte des demandes dřadmission est cohérente avec les missions
dévolues à chacun des établissements et services. De plus, les modalités
dřaccueil favorisent la compréhension du placement ainsi que lřapaisement du
bénéficiaire.
Agence Nationale de lřEvaluation et de la qualité des établissements et Services sociaux Médico-sociaux (ANESM)
Direction Générale
RAPPORT DřACTIVITE 2014
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o
Lřaccompagnement proposé
Les évaluations sont généralement positives sur les modes dřaccompagnement
proposés :
Il y a un souci dřindividualisation des accompagnements avec la définition dřaxes
de travail personnalisés dans un cadre pluridisciplinaire ainsi quřune sollicitation
de compétences complémentaires via la mobilisation des ressources des
territoires.
o
Le pilotage des établissements et services
Les moyens humains permettent de fonctionner de façon satisfaisante :
Des temps réguliers dřéchanges et de distanciation sur les pratiques
dřaccompagnement sont organisés.
Les discours et les pratiques des professionnels apparaissent en cohérence avec le projet et les
options fondamentales de lřAVVEJ. LřAssociation est présente dans le travail des équipes grâce
notamment à la journée dřaccueil des nouveaux professionnels et du séminaire associatif qui a
lieu tous les deux ans.
Myriam DELASSALLE
Chargée de mission
Direction Générale
RAPPORT DřACTIVITE 2014
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Direction Générale
RAPPORT DřACTIVITE 2014
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FOYER KAIROS
ACCES :
Espace Pierre BALDINI
6/8 rue Eugène VARLIN
75010 Paris
Téléphone : 01.40.40.23.60.
Télécopie : 01.40.34.61.81
e-mail : [email protected]
MÉTRO : ligne 4 / 5 / 7
Stations : Gare de lřEst ou Château-Landon
AUTOBUS : 26 / 46 / 54
Arrêt : Château-Landon
ACCUEIL :
KAIROS, est un établissement éducatif pour adolescent(e)s de lřAVVEJ dans Paris intramuros. Il a vocation à accueillir 32 adolescent(e)s de 13 à 18 ans bénéficiant dřune mesure
de placement dans le cadre de la Protection de lřEnfance. Les demandes dřadmission sont
adressées par les secteurs de lřAide Sociale à lřEnfance de Paris.
MISSION :
Le projet se fonde sur un accompagnement personnalisé, reposant sur des actions
individuelles et collectives, prenant en compte les différentes dimensions de
lřaccompagnement : éducative, scolaire, insertion professionnelle, vie sociale, santé, relations
familiales.
Nous privilégions lřinscription des jeunes dans les réseaux de droits communs existants,
publics ou privés. Les ressources de proximité sont sollicitées et les partenariats recherchés.
Lřétablissement participe au souci de lřAVVEJ en matière de développement durable et de
qualité environnementale. Cette orientation sřinscrit à tous les niveaux de fonctionnement du
foyer y compris dans lřaccompagnement éducatif des adolescents.
Lřaccueil se fait sur deux unités de vie collective à partir de 13 ans (internats éducatifs) et
sur un service dřappartements partagés (KAP), de 16 à 18 ans (expérimentation sans
présence adulte 24/24 mais avec des liens quotidiens avec lřéquipe éducative).
AGREMENTS - HABILITATION :
Lřétablissement est agréé par le Conseil Général de Paris dans le dispositif de protection de
lřenfance.
ASSOCIATION VERS LA VIE ET L’EDUCATION DES JEUNES l RECONNUE D’UTILITE PUBLIQUE
1, place Charles de Gaulle Ŕ 78067 St Quentin en Yvelines Cedex
Téléphone : 01.30.43.26.00 Ŕ Télécopie : 01.30.43.98.25
Courrier électronique Direction générale : [email protected]
- 18 -
STRUCTURE :
Directrice : Marie-Catherine RENEVOT
Chefs de service : Lucie AZZOUG (KAP et UV1)
Poste à venir (UV2)
Educateurs spécialisés, moniteurs éducateurs, psychologues, éducateur jour pour lřatelier
pédagogique, maitresses de maison, surveillants de nuit et professionnels des services
administratifs.
ASSOCIATION VERS LA VIE ET L’EDUCATION DES JEUNES l RECONNUE D’UTILITE PUBLIQUE
1, place Charles de Gaulle Ŕ 78067 St Quentin en Yvelines Cedex
Téléphone : 01.30.43.26.00 Ŕ Télécopie : 01.30.43.98.25
Courrier électronique Direction générale : [email protected]
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Rapport d’activité 2014
Marie-Catherine RENEVOT
Kairos a poursuivi sa course tout au long de cette année 2014. Les mouvements dřaccélération
ont alterné avec des temps de moindre vitesse nécessaire à la construction dřun nouvel
établissement. Rappelons quřen 2013, nous ne partions de « rien » : pas de structure
préexistante sur laquelle sřappuyer, de locaux, de logistique déjà en place…
Ce « rien » était néanmoins nourri dřexpériences associatives, de solidarités internes à lřAVVEJ et
du soutien des instances de décision de lřassociation.
Début 2014, il y avait déjà « quelque chose » : le service Kairos Appartements Partagés (K.A.P)
fonctionne et nous y accueillons depuis 2013 les premiers jeunes, « pionniers » avec nous de
cette ouverture. La quasi-totalité des locaux est en place, ainsi que lřéquipe administrative et la
première équipe éducative.
Si le personnage représenté par Kairos est dans le mouvement, il sřagit aussi de construire de la
stabilité, du repère, de lřancrage qui fassent références et permettent de se constituer en
institution sécurisante.
Lřannée 2014 a été dense, au gré des crises et des rebonds : les points marquants :
1. Kairos a 1 an
Nathalie JEANJEAN, Psychologue clinicienne - KAIROS
Kairos a 1 an... et n'a pas fini sa croissance : l'institution se laisse traverser par des
mouvements divers, externes et internes sans jamais lâcher le fil créatif du projet
spécifique qui la soutient.
Le dispositif prévoit un accueil en petit collectif de type MECS pour des adolescents de 13
à 18 ans, et un accueil en appartements partagés pour les 16-18 ans dans lesquels les
adolescents cohabitent à 3, sans la présence physique de l'éducateur qui peut être
sollicité à tout moment par téléphone.
De plus, les lieux de vie pour les adolescents Ŕ foyers ou appartements - sont
géographiquement séparés du lieu-dit administratif de l'institution, c'est à dire de
l'ensemble où se trouvent la direction, la chef de service, la psychologue, l'atelier
pédagogique et l'administration.
Devant cette -apparente- discontinuité de présence adulte pour les jeunes en
appartements, et la différenciation géographique des lieux de vie, comment se travaille la
continuité de la relation avec le jeune, et le jeune avec l'institution ?
Comment s'installe la permanence des adultes et s'intériorise la permanence d'objets
internes suffisamment bons sur lesquels le sujet peut s'étayer ? Ces interrogations étant
prises dans les problématiques et histoires de vie où ruptures, négligences, abandon... se
sont répétés.
A Kairos, la posture éducative est une interface essentielle dans ce qu'ils permettent, met
en tension ou facilite les articulations des différentes temporalités, différents espaces et
différentes fonctions entre l'adolescent, son projet et l'institution.
Il y a la temporalité adolescente, celle du présent ; la temporalité éducative qui porte
vers le projet et le futur ; et la temporalité de l'institution, ancrée dans un récit, tenant
compte du passé -certes récent- de son actualité et de l'avenir.
L'histoire d'un projet spécifique est elle-même prise dans celle d'un contexte social et
politique.
Il est possible que le jeune âge de l'institution Kairos et de ses fondations historiques
soient à la fois porteuses de valeurs, ressources pour la créativité, la continuité et en
même temps encore fragiles au sens juvénile d'une posture infantile qui doit travailler
ses mouvements de puissance créatrice éprouvés par la réalité et ses corollaires de
sentiments d'impuissance.
Foyer KAIROS
RAPPORT DřACTIVITE 2014
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Ce travail d'élaboration est constant, dans les espaces-temps de réflexion
pluridisciplinaire d'où peut émerger une parole qui fera ressource et repère institutionnel,
une parole qui différencie, distancie et fait continuité.
A Kairos, il y a le postulat que la différenciation géographique des espaces, soutient la
différenciation des fonctions et permet le jeu des différentes temporalités.
Ainsi, par les jeux de présence-absence, l'accompagnement est soutenu par le fil continu
de la réflexion et de la parole.
Il y a ici continuité de la parole, des actes des adultes, fiables lorsqu'ils ne sont pas
« détruits » par des mouvements agressifs ou de « séduction », ni par les émergences
de l'archaïque qui ne manquent pas.
Nous travaillons la capacité de l'institution à proposer une surface de projection qui soit
contenante, qui reste créative, c'est à dire capable de se « déformer » sans casser ni
disparaître, capable de proposer une permanence de lieu ; de temps ; d'action : une
permanence d'écoute de la demande de l'adolescent fortement suscitée, et de la parole
de l'adulte qui peut soutenir l'intériorisation du sentiment de continuité d'exister.
Bien sûr, quelques aléas résolus ou actuels (et à venir) nous maintiennent dans ce
processus d'agencements multiples et nécessaires pour soutenir la capacité du sujet à se
saisir et désirer pour lui-même.
Petit dialogue intérieur :
Un jeune, présent, a laissé dans l'appartement qu'il partage avec 2 autres garçons,
suffisamment d'indices pour que l'éducateur lors de ses visites, puisse faire l'hypothèse
de quelques transgressions.
Ces hypothèses sont partagées par le reste de l'équipe éducative et réfléchies en réunion
pluridisciplinaire.
Le jeune acceptera facilement un entretien avec l'éducateur, il reconnaît alors être en
difficulté pour respecter et faire respecter quelques règles de l'institution, surtout à
respecter son espace : il lui arrive de fumer du cannabis avec des copains extérieurs à
Kairos qu'il laisse venir à l'appartement ; il n'arrive plus à se lever pour aller en cours, il
est en terminale SES.
« Ici tu n'es pas chez toi, cet appartement est prêté par Kairos le temps de ton accueil
et tu le partages avec 2 autres jeunes, vous devez vous respecter ! » dirait l'éducateur
Il a bien raison de rappeler ce registre de réalité commune partagée... Peut-on en même
temps écouter la réalité subjective de cet adolescent, qui, en faisant « comme si »
c'était chez lui, met en scène son espace interne, projette quelque chose de ses
fantasmes : « ça pourrait être comme ça chez moi, avec ma bande de copains, sans
contrainte », écoutons encore : « aujourd'hui c'est comme ça chez moi, en moi : je ne
sais pas dire non ; j'ai du mal à affirmer mes limites, mes désirs, en moi c'est le bazar,
c'est plein de courant d'air, ça rentre, ça sort, y a du monde et personne, y a du
manque, du plein, du vide, des trucs de la vie qui sont inversés, je dors mal la nuit alors
je dors le jour, je veux mon bac mais j'arrive pas à aller en cours... » C'est comme ça
chez lui, en lui.
Matthis* aura 18 ans dans 2 mois. Matthis nous a montré et a su saisir l'occasion de la
parole dans l'espace d'écoute proposé par l'éducateur et soutenu par la réflexion
institutionnelle, puis Matthis accepte de s'engager dans le dispositif de soin et la
proposition de soutien scolaire.
Les différentes fonctions seront mises en lien lors d'une réunion de réflexion « réseau »
autour de Matthis et sa famille, pour que la parole continue de faire sens et soutien du
projet de cet adolescent à partir de lui, de ce qu'il a montré, su demander et provoquer
chez nous !
Foyer KAIROS
RAPPORT DřACTIVITE 2014
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2. Gardons le « K.A.P. »
Le K.A.P (nomination désormais en place du service dřappartements partagés) aura eu la
reconstitution de son équipe éducative après deux nouvelles démissions en 2014, lřune
pour une opportunité professionnelle, lřautre pour des projets familiaux et professionnels
vers la province. Des départs constructifs pour les professionnels concernés et sereins
concernant lřexpérience Kairos. Lřéquipe en place en 2014 est entièrement renouvelée
par rapport aux recrutements du démarrage et reste stable fin 2014.
Montée en charge progressive de lřaccueil des jeunes sur ce service pour atteindre les 12
adolescents sur les quatre appartements en fin dřannée, un peu moins vite que ce que
nous espérions. Cependant nous finissons lřannée avec une équipe en place, un service
finalisé, un rythme dřaccompagnement qui se précise.
Si les premières demandes dřadmissions concernaient essentiellement des mineurs isolés
sur le territoire, nous accueillons progressivement des jeunes dont les familles sont
présentes (parents, frère ainé, oncle…) : 5/12.
Nous ne parvenons pas à constituer un appartement de « filles », les demandes étant
plus ponctuelles et nécessiteraient lřentrée de deux jeunes filles ensemble pour ouvrir un
appartement. Les sorties « garçons » échelonnées ne favorisent pas non plus cette
ouverture. Nous espérons saisir lřopportunité nécessaire pour y arriver !
Trois jeunes sont sortis du KAP en 2014 : lřun assez rapidement du fait de son inscription
active dans du trafic et de la consommation de produits illicites, le second du fait de
comportements menaçants et violents à lřégard des professionnels et dřun des jeunes
avec lequel il cohabitait, le troisième du fait de sa majorité avec une fin de parcours
aboutie dans le cadre de notre accompagnement.
3. Une mise à l’épreuve !
Les deux sorties « prématurées » par rapport aux projets dřaccompagnement des deux
premiers jeunes ont été pour lřéquipe des moments de tensions du fait de lřimpossibilité
de construire avec ces jeunes une relation suffisamment confiante et constructive pour
lřévolution de leur situation. Conduit de ce fait vers une issue radicale dřarrêt de notre
prise en charge, il nřest jamais satisfaisant pour des éducateurs et tout professionnel,
engagés dans notre mission de protection et dřéducation, dřen arriver à une telle
décision. Cependant poser une limite fait partie de ce dont ces jeunes ont besoin et il est
important de notre point de vue dřassumer cela.
Mais la sortie la plus difficile à vivre pour la nouvelle équipe aura été paradoxalement
celle du jeune pour qui « les choses ont suivi leur cours » jusquřà ses 18 ans. Le temps
de lřincertitude massive des dernières semaines a été angoissant pour ce jeune homme
et pour lřéquipe. Nous avons découvert les positions du Conseil Général portées par le
SEMNA (Service de lřASE spécialisé sur la prise en charge des mineurs isolés) dont
dépendait ce jeune homme.
Malgré lřinscription de celui-ci dans une formation professionnelle investie et
lřengagement de ce jeune dans ses projets, le contrat jeune majeur (C.J.M.) est resté en
question bien après son anniversaire et son orientation également.
Nous avons la possibilité dans le cadre du projet dřétablissement de maintenir lřaccueil
des jeunes jusquřà trois mois après leur majorité pour faire aboutir une orientation en
cours. Cependant lřétablissement nřa pas vocation à travailler avec les jeunes majeurs.
Nous sommes dans le cadre dřun temps de passage nécessaire.
Foyer KAIROS
RAPPORT DřACTIVITE 2014
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Il a été difficile de se projeter à ce moment-là dans un avenir pour ce jeune, toute
orientation éducative y compris dans les Foyers de Jeunes Travailleurs étant sous
condition du C.J.M. Au bout du compte, cřest une orientation vers un accueil en hôtel
qui a été mise en place par la référente A.S.E. Une fois la décision posée, ce jeune a
rassemblé ses ressources et a été plus serein, libéré un temps de lřincertitude. Il a, par
contre, fallu du temps à lřéquipe pour se résoudre à cette discontinuité dans
lřaccompagnement et la brutalité des décisions à court terme : CJM de 3 mois
éventuellement renouvelable, rebond de lřincertitude à venir.
4. Quand on veut faire groupe au K.A.P.
La prise en charge aux Appartements Partagés est particulièrement individualisée et la
configuration du service (4 appartements répartis sur le 10ème, 19ème et 20ème
arrondissement) obligent jeunes et éducateurs à circuler dřun lieu à lřautre, auxquels
sřajoutent le bureau des éducateurs du KAP dans le 19ème et lřEspace Pierre BALDINI
dans le 10ème.
Beaucoup de mouvements donc mais peu dřopportunité de faire « collectif » pour les
jeunes de ce service. Les éducateurs ont mis en place un « repas convivial » régulier à
lřEspace Pierre BALDINI qui dispose des équipements nécessaires. Les éducateurs
proposent également des sorties collectives en weekend ou pendant les vacances
scolaires. Cependant ils ont beaucoup de mal à rassembler les 12 jeunes pour ces temps
de partage : chacun ayant son propre réseau relationnel et amical, ses occupations, son
rythme. Ces temps de partage sont néanmoins précieux pour lřéquipe : ils leur
permettent de découvrir dřautres facettes des jeunes et de construire des expériences
partagées, facilitatrices de la mise en confiance.
Un séjour à la mer a réussi à aboutir cet été, après moult efforts des éducateurs pour
entrainer les jeunes dans ce projet : 3 dřun même appartement voulaient partir ensemble
mais seuls ! , dřautres étaient partants puis changeaient dřavis, etc. Ce séjour, véritable
challenge éducatif, a pu se réaliser et le « reportage photos » ainsi que les témoignages
recueillis (indices de satisfaction énoncée) viennent confirmer la pertinence de maintenir
ces projets collectifs.
Lřéquipe poursuit sa réflexion sur la notion de groupe et de collectif dans un tel service
vers une élaboration qui sřapprofondit au fil des expériences.
5. On ouvre la maison !
Après les premiers travaux dřaménagement et la visite de conformité par nos
interlocuteurs de tarification de la DASES, la première unité de vie était prête pour
accueillir les enfants. Nous avons fait le choix dřouvrir pour 6 jeunes (10 prévus à terme),
les obstacles urbanistiques de la ville de Paris nous rendant prudents quant à
lřengagement de travaux lourds financièrement pour la mise en conformité E.R.P.
Le recrutement et la mise en place de lřéquipe de lřunité de vie pour ce pavillon du
19ème sont menés entre février et mars avec 5 éducateurs (trices), 2 surveillants de nuit
à temps partiel et une maitresse de maison. La responsabilité des deux équipes (KAP et
UV1) est confiée au chef de service en poste, Mr DITO, du fait de lřeffectif limité des
jeunes et de la proximité géographique.
Ayant une grande pièce non utilisée en raison de la réduction du nombre de jeunes, nous
déménageons le bureau de lřéquipe du KAP sur le foyer et résilions le bail de lřespace
éducatif dans le 19ème également. Cela permet aux professionnels éducatifs des deux
équipes de faire connaissance et renforce la présence adulte sur le foyer même si chacun
a sa mission dřintervention différenciée.
Foyer KAIROS
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 23 -
Lřaccueil des premiers jeunes, à partir de 13 ans, sur cette unité de vie se fait début
avril : plus exactement du premier jeune ! Qui aura cette position privilégiée et complexe
pendant plusieurs jours. Puis nous accueillons progressivement les nouveaux arrivants
pour finaliser ce petit groupe de 6, début mai.
Une chambre.
Ces premiers mois de fonctionnement confrontent une équipe en construction sur des
horaires dřinternat modulés, à une forme de « solitude » : peu de temps de doublure
sont possibles et lřillusion dřun accord collectif de travail sera vite mise à lřépreuve dans
lřaccompagnement des enfants. Une première difficulté pour cette équipe sera lřarrêt de
travail du chef de service en avril, ne leur permettant pas de se construire autour dřun
cadre suffisamment disponible. Si la directrice a pallié au mieux cette absence pendant
près de deux mois, il nřest pas simple pour les éducateurs dřélaborer et mettre en œuvre
leurs « outils » sans ce soutien technique et hiérarchique quřoffre un chef de service
pour la constitution dřune équipe.
Une chef de service, Madame AZZOUG, a été recrutée fin mai 2014 dans un contexte
intense du fait des comportements de certains jeunes accueillis, mettant à mal cette
équipe qui nřa pas eu le temps de se construire une suffisante cohérence. Trois des
jeunes garçons placés manifesteront leur grande difficulté par des comportements de
violence verbale (insultes notamment), de la destructivité envers eux-mêmes et la
maison, des transgressions répétées des règles internes et extérieures (fugues, recel,
vols…).
La vocation du foyer est à dominante éducative avec un axe de soutien et de maintien
dans la scolarité important ; si nous pouvons accueillir des jeunes non scolarisés, il sřagit,
dès les premières semaines, de réinscrire ces jeunes dans les dispositifs scolaires ou de
formation. Lorsque les jeunes accueillis sont très envahis psychiquement par des
difficultés de longue date, nous nřavons pas actuellement les moyens dřêtre
suffisamment contenants en interne (taux dřencadrement adulte /jeune limité) et en
réseau partenarial (à étoffer). Les jeunes présentant des troubles du comportement
avérés nécessitent un accompagnement renforcé dont nous ne disposons pas.
Des paris sont possibles pour lřaccueil de jeune plus en difficulté sur un groupe qui le
supporte et des engagements partagés (ASE, partenaires de santé, scolaires…). Nous en
avons tenté et avons tenu aussi loin quřil nous a été possible. Pour ces 3 garçons,
lřaccueil sřest interrompu en cours de prise en charge en 2014 avec un partenariat
effectif avec leur référent ASE vers des orientations que lřon souhaite plus adaptées. Ce
temps dřaccompagnement bien quřéprouvant, nřen est pas pour autant stérile :
inscription de lřun dans un parcours de formation professionnel lui offrant une véritable
chance (apprentissage dans un grand restaurant avec un tuteur investi), limites
nécessaires à poser face à des transgressions à risque, pathologies que se dévoilent et
appellent des réponses appropriées…
Au fil du temps et des crises (en écho avec notre public adolescent ?), les rebonds
constructifs se font. En fin dřannée, tous les enfants sont scolarisés avec des succès :
brevets obtenus, orientations vers des formations professionnelles investies. Un
partenariat avec une association de bénévoles nous a également permis de faire
bénéficier une jeune fille dřun soutien scolaire hebdomadaire.
Foyer KAIROS
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 24 -
Les enfants accueillis sur lřunité de vie ont tous des parents sur le territoire, avec des
situations familiales complexes : séparations parentales conflictuelles, parent isolé sans
domicile, troubles psychiques, conflit enfant/parents sur des confrontations dřancrage
culturel, difficultés éducatives… Là encore, les alliances éducatives avec les familles et le
partenariat sur ces aspects avec les services de lřASE restent un chantier à consolider.
6. L’autre maison : créer un foyer éducatif à Paris, une gageure ?
Il nous restait en 2014 à trouver la seconde maison pouvant accueillir le deuxième
groupe de 10 enfants prévus. Nous nous sommes confrontés, toujours avec lřaide de
FACILITIM, à un marché parisien bloqué. Nous avons dû nous résoudre à rechercher audelà du périphérique : dans un premier temps au plus près des portes parisiennes ; là
aussi, très peu dřoffres répondant à nos besoins pour aboutir enfin, après 5 visites
différentes sur les départements limitrophes, à la location dřun pavillon à Montreuil fin
octobre. Le pavillon nřest pas dans la logique de proximité géographique que nous
souhaitions (une heure de transport en commun vers lřEspace Pierre BALDINI) et nous
devrons penser le fonctionnement en tenant compte de cet aspect. Lřétat du pavillon à
lřintérieur nous a permis de négocier avec le propriétaire un gel des loyers le temps pour
nous dřeffectuer les travaux de remise en état. La mise en conformité prend également
du temps et le dépôt des dossiers a été, en la matière, particulièrement laborieux avec
les services municipaux : mauvais formulaires remis de leur part, pièces à rajouter au
dernier moment, bref beaucoup dřefforts et de temps perdus ! Malgré la collaboration de
Mr LEBOUCHER chargé de mission par la direction générale pour nous aider. Nous
nřavons pas pu de ce fait, comme nous lřespérions, ouvrir cette unité de vie en 2014.
Nous restons en questionnement sur les réelles possibilités de créer des lieux
dřhébergement éducatif à Paris intramuros au vu des contraintes en matière
dřurbanisme : peu de locaux disponibles à la location, et ceux qui peuvent lřêtre nřentrent
pas dans les critères admis : zone SCINASPIC non autorisée, zone pavillonnaire «
protégée », complexité des changements de destination (bureaux/habitation/ERP). Nous
espérons néanmoins trouver des interlocuteurs de bonne volonté pour aboutir à la pleine
réalisation de la volonté du Département de Paris concernant lřaccueil intra-muros des
jeunes parisiens bénéficiant du dispositif de Protection de lřEnfance.
7. L’atelier pédagogique
Lřétablissement Kairos, dans le cadre de son projet, dispose dřun atelier pédagogique en
journée (9H-12h30 / 13h30-17h) à lřEspace Pierre BALDINI ; Il nřa pas vocation à être
une école interne mais offre un soutien à lřancrage scolaire ou professionnel et une
ouverture à la culture et au goût dřapprendre et de découvrir. Il sřest mis en place dès
2013 à mi-temps puis à temps plein depuis lřouverture de la première unité de vie.
Chaque jeune accueilli à Kairos est reçu à lřatelier dans le mois de son arrivée pour un
premier bilan pédagogique suite auquel un projet spécifique peut être établi en lien avec
les équipes éducatives.
Vous trouverez ci-après le bilan de cette première année effective de fonctionnement de
lřatelier :
Foyer KAIROS
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 25 -
Bilan d'ensemble de l'atelier pédagogique
Constance BERTRAND, éducatrice pédagogique.
L'atelier pédagogique de Kairos s'est ouvert partiellement dřoctobre 2013 à Avril 2014,
puis entièrement d'avril 2014 à décembre 2014. Sur l'ensemble des adolescents accueillis
à Kairos, seulement deux jeunes ne sont pas passés par l'atelier (un garçon du kap et
une fille de l'Unité de vie).
Sur les appartements KAP :
o
o
o
2 garçons déscolarisés sont venus de manière quotidienne à l'atelier. La rupture
rapide de la prise en charge de l'un d'entre eux n'a pas permis un suivi
conséquent, le second a su profiter avec succès du dispositif. Il est en phase
dřintégrer un préapprentissage.
6 jeunes ont bénéficié d'un soutien individualisé, réalisé sous forme de séances
de travail ponctuelles.
11 adolescents sur 12 accueillis sont venus réaliser un bilan pédagogique.
Sur lřunité de vie du 19ème :
o
o
o
o
1 adolescent déscolarisé a suivi quotidiennement et avec application les activités
pédagogiques proposées à l'atelier, il intègre un DIMA (Dispositif dřInitiation aux
Métiers en Alternance) en CFA.
5 jeunes ont bénéficié d'un soutien individualisé.
1 fille scolarisée, obtient un stage de 15 jours en gestion, comptabilité,
administration sur la période des vacances scolaires.
6 jeunes sur 7 sont venus réaliser un bilan pédagogique.
Bilan pour les jeunes déscolarisés :
Cette année, deux adolescents déscolarisés ont été totalement pris en charge par l'atelier
pédagogique, ils ont tous les deux réalisé des stages avec succès, d'une durée d'une
semaine, renouvelée.
Pour le plus jeune, le stage dit de« Découverte » lui a permis de se distinguer auprès d'
un patron et de décrocher un stage d'un an comme apprenti, dans une grande brasserie
parisienne. Il intègre parallèlement un DIMA au CFA du 18ème à Paris. Le plus grand a
réalisé deux stages qui se sont très bien passés, il est préinscrit au campus des métiers à
Bobigny.
Bilan pour le soutien :
Cette année, la population de jeunes accueillis dans les appartements partagés de Kairos
est composée au 2/3 de jeunes mineurs isolés âgés de 17 ans et demi, en moyenne.
Cette population est très demandeuse en ce qui concerne lřapprentissage et l'instruction.
Les profils de ces jeunes sont très scolaires et matures pour la plupart.
L'activité pédagogique est constituée de :
o
o
o
o
o
o
o
Foyer KAIROS
Médiations pédagogiques orientées multimédia.
Expression écrite et orale.
Soutien dans les enseignements généraux dispensés en CFA.
Sorties culturelles.
Coordination scolaire.
Coordination de projet pour le développement de l'atelier.
Des sorties culturelles ont également été organisées sur les vacances scolaires.
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 26 -
8. L’activité : quelques chiffres
Si la progression de lřactivité peut paraitre conséquente, elle est bien entendue à
replacer dans le contexte de création de lřétablissement. De 6 jeunes en 2013, nous
sommes passés à une possibilité dřaccueil de 18 fin 2014. Nous progressons certes mais
nous nřavons pas encore atteint la pleine activité prévue. Nous devrions passer à 28 en
2015 avec lřouverture du second pavillon à Montreuil. Resteront à résoudre les 4 places
en suspend du pavillon intra-muros pour atteindre les 32 places effectives du projet
dřétablissement.
J. RÉALISÉES
2013
2014
375
4 379
Type dřaccueil : Lřétablissement est sectorisé sur Paris et les dossiers dřadmission nous
sont adressés par lřensemble des secteurs parisiens de lřA.S.E.
OPP
PRESENTS
au
31/12/2014
ACCUEILS
EXCEPTIONNELS
ACCUEILS
PERIODIQUES
ENTREES
SORTIES
Aide sociale à l'enfance (ASE) 75
Pupille.
AP
DAP
14
1
16
7
1
TOTAL
Tutelles
1
16
17
7
Les adolescents accueillis lřont été majoritairement dans le cadre judiciaire de lřassistance
éducative (OPP), ce qui sřexplique en partie par la proportion de mineurs isolés sur le
territoire que nous ont adressés les services de lřA.S.E.
Nous avons fait un accueil « relais » dřune dizaine de jours cet été pour un jeune ayant
un stage à effectuer en région parisienne, étant pris en charge par ailleurs par un autre
établissement.
Exceptionnellement, nous avons accueilli une fratrie (une fille et un garçon) pris en
charge par le 93 (secteur de Bagnolet Ŕ Les Lilas) avec lřaccord du responsable parisien
du secteur 18, arrondissement de la dernière domiciliation du garçon (chez des « amis »)
et de la mère, actuellement sans domicile fixe.
Aide sociale à l'enfance (ASE)
autres départements
OPP
Pupille.
PRESENTS
au
2
31/12/2014
ACCUEILS
EXCEPTIONNELS*
ACCUEILS
PERIODIQUES*
ENTREES
2
SORTIES
Foyer KAIROS
AP
DAP
Tutelles
TOTAL
2
2
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 27 -
Total des jeunes accueillis au 31/12/2014 : 18
Répartition par âge et sexe :
Nous avons une majorité de garçon essentiellement sur le service des Appartements
Partagés (KAP)
12 ans
13 ans
14 ans
15 ans
16 ans
17 ans
18 ans
19 ans
TOTAL
PRESENTS
Garçons
Filles
0
0
2
0
0
1
0
2
2
0
8
0
3
0
0
0
15
3
ENTREES
Garçons
Filles
0
0
2
0
0
1
2
2
4
0
8
0
0
0
0
0
16
3
SORTIES
Garçons
Filles
0
0
0
0
0
0
2
0
2
0
1
0
2
0
0
0
7
0
Les 16-18 ans sont majoritaires du fait de la finalisation du service dřappartement (12
places) ciblant cette tranche dřâge. Cependant lřentrée des jeunes à 17 ans laisse peu de
temps à lřaccompagnement éducatif avec, dřautant plus, le poids de lřaccompagnement
social pour les mineurs isolés (situation administrative à régler à la majorité). Nous
regrettons lřinsuffisant soutien du SEMNA pour ces passages à la majorité qui marquent
la fin de notre accueil, dans la mesure où nous pensions que, du fait de leur
spécialisation, ils seraient davantage ressources en ce domaine pour les jeunes.
Demandes dřadmission : Nous avons eu 66 demandes dřadmission sur lřannée 2014 avec
18 réponses positives, 1 en attente (en cours fin dřannée) et 47 réponses négatives.
Les demandes sans suite de la part de lřASE représentent près de la moitié des
demandes non abouties : il semble que cela soit lié à plusieurs pistes dřorientation
explorées en même temps. Le critère négatif dřâge a porté cette année sur des majeurs
de 18 ans. Les autres refus se partagent pour moitié (10 et 10) entre le fait que toutes
les places étaient occupées au moment de la demande et pour le reste du fait
dřorientations inadaptées avec ce que peut offrir le projet dřétablissement (jeunes pris
dans la délinquance avérée ou trop fragiles psychiquement essentiellement)
Secteur
T1-2-11
1-2-3-4-9-10
3-4-12
5-13
6-14
7-15-16
8-17
9-10
10
12
13
14
18
19
20
SEMNA
Totaux
Foyer KAIROS
Oui
1
1
En attente
2
1
2
1
1
5
1
1
3
18
1
Non
1
1
2
1
2
2
1
1
2
3
1
6
2
9
2
47
Le secteur 18 avec celui du 20ème ont
été les plus demandeurs à notre
égard, en lien sans doute avec la
localisation de lřétablissement et les
besoins sur ces arrondissements. Nous
constatons cependant que lřensemble
des secteurs parisiens nous ont
adressés au moins un dossier. Il ne
nous a pas été possible de répondre
favorablement à chacun mais nous
souhaitons rester dans un partenariat
avec lřensemble des secteurs de lřASE.
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 28 -
Demandes dřadmission refusées : motifs
Motif
Âge
Complet
Hors département
Inadapté
Sans suite de lřASE
Réorientation
Total général
Total
3
10
3
10
20
1
47
Jeunes scolarisés : classe fréquentée au 31/12/2014
12 jeunes sur 18 sont dans le dispositif scolaire général, 6 en formation professionnelle.
Les jeunes non scolarisés à lřentrée ont tous une expérience scolaire antérieure.
Classe
Collège 6ème
Collège 5ème
Collège 4ème
Collège 3ème
Lycée G/T 1ère
Lycée G/T 2de
Lycée Pro 1 Bpro
Lycée Pro 2 Bpro
Centre formation 1BPro
Centre formation 1CAP
Centre formation 2CAP
EREA
Total général
Filles
1
Garçons
1
1
2
4
1
2
3
1
1
1
2
3
2
19
Jeunes non scolarisés : dernière classe fréquentée ou niveau scolaire
Classe
FLE
Collège 3ème
Lycée Pro 2 Bpro
Total général
Foyer KAIROS
Garçons
1
1
1
3
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 29 -
9. Conclusion et perspectives :
Une année 2014 en demi-teinte par rapport à nos espérances mais une évolution
positive : des équipes qui se stabilisent, des prises en charge de jeunes conduites à
terme dans lřensemble, un équipement en locaux quasi finalisé…
Beaucoup de « chantiers » KAIROS encore à faire aboutir :
Lřouverture du pavillon à Montreuil suite au retour des dossiers déposés et la visite de la
commission de sécurité,
Le recrutement des professionnels en lien avec nos capacités dřaccueil (chef de service,
équipe éducative et pluri professionnelle pour Montreuil…)
La mise en place dřune salle « multimédia » rattachée à lřatelier pédagogique sur
lřEspace Pierre BALDINI dans le cadre dřun microprojet soutenu par lřAVVEJ et le Crédit
Agricole.
2015 sera également pour lřAVVEJ, lřannée du séminaire dont la thématique retenue est :
« Normes, règles, lois, quels repères pour lřinstitution éducative ? »
Question pour le moins dřactualité pour les équipes qui travaillent sur les règles de vie
des lieux dřhébergement : support éducatif avec les jeunes et objet de débat et de
discussion inépuisable !
Foyer KAIROS
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 30 -
Foyer KAIROS
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 31 -
SERVICE D’EDUCATION SPECIALE ET DE SOINS A DOMICILE
« SESSAD »
CONTACT :
Adresse : Espace Pierre Baldini
6/8 rue Eugene Varlin
75010 Paris
Téléphone : 01.40.09.60.23
Télécopie : 01.43.67.08.87
e-mail : [email protected]
[email protected]
ACCES :
MÉTRO : ligne 4 / 5 / 7
Stations : Gare de lřEst ou Château-Landon
AUTOBUS : 26 / 46 / 54
Arrêt : Château-Landon
ACCUEIL :
Notre capacité dřaccueil est de 52 garçons et filles âgés de 6 à 18 ans, dotés dřune intelligence
normale, présentant des troubles du comportement et de la personnalité, orientés par la Maison
Départementale des Personnes Handicapées de la Ville de Paris.
MISSION :
Le Service dřéducation spéciale et de soins à domicile vise par des actions spécifiques, à prévenir
lřexclusion scolaire et sociale des enfants et adolescents présentant des difficultés psychologiques
dont lřexpression, notamment des troubles du comportement, perturbe gravement la socialisation
et lřaccès aux apprentissages.
Par une approche tridimensionnelle thérapeutique, éducative et pédagogique, les professionnels
ont pour mission :
 De créer les conditions favorisant la prise de conscience du jeune, de ce qui le
handicape et dřengager les moyens pour lřaider à mieux gérer ses difficultés
 De lui permettre de mieux respecter les règles et les lois fondamentales du savoir
vivre avec les autres en société.
 Dřinstaurer une relation de confiance dans un cadre contenant et sécurisant qui lui
permet de se sentir mieux et dřintégrer lřespace qui lui est offert.
Nos missions sřexercent en complémentarité avec la MDPH, lřÉducation Nationale et les services
sociaux prenant en compte lřenvironnement familial, social et culturel de lřenfant ou de
lřadolescent :
Admission
La notification de décision dřorientation de la MDPH en service de SESSAD est nécessaire pour
recevoir la demande de la famille et proposer un premier entretien dřadmission avec la directrice
et lřassistante sociale, qui est suivi par un rendez-vous avec le psychiatre ; lřadmission est
prononcée en commission suite à ces deux rencontres.
ASSOCIATION VERS LA VIE ET L’EDUCATION DES JEUNES l RECONNUE D’UTILITE PUBLIQUE
1, place Charles de Gaulle Ŕ 78067 St Quentin en Yvelines Cedex
Téléphone : 01.30.43.26.00 Ŕ Télécopie : 01.30.43.98.25
Courrier électronique Direction générale : [email protected]
- 32 -
AGREMENTS - HABILITATION :


Compétence État / ARS-IF Ŕ Agrément 16 novembre 1973
Lřarrêté 2008-161-6 du juin 2008 autorise « lřAssociation Vers la Vie pour lřEducation des
Jeunes » à gérer un SESSAD dřune capacité de 52 places destinées aux enfants et
adolescents des deux sexes, âgés de 6 ans à 18 ans et présentant des troubles du
comportement et de la conduite.
STRUCTURE :
Direction : Issam SAHILI
Directeur adjoint : Vincent BILLARD
Effectif : équipe pluridisciplinaire : psychiatres, psychologues, orthophoniste, psychomotriciens,
éducateurs spécialisés, apprentie éducatrice spécialisée, assistante sociale, enseignante
spécialisée, comptable, secrétaires, agent de service.
ASSOCIATION VERS LA VIE ET L’EDUCATION DES JEUNES l RECONNUE D’UTILITE PUBLIQUE
1, place Charles de Gaulle Ŕ 78067 St Quentin en Yvelines Cedex
Téléphone : 01.30.43.26.00 Ŕ Télécopie : 01.30.43.98.25
Courrier électronique Direction générale : [email protected]
- 33 -
Le SESSAD
Issam SAHILI Ŕ directrice
Le soin, c’est peut-être d’abord se poser la question du « comment » et non du
« pourquoi ». C’est permettre que se disposent les arcanes de l’insolite, du nonmanifeste.
Ne s’agit-il pas d’une création permanente, création d’un espace de rencontre, « d’un
possible » toujours en souffrance ?... Notre travail est peut-être le maintien d’un
certain topo tissé de fils invisibles dont la fonction est d’accueillir- même s’il ne se
présente pas- autrui, dans sa déréliction, dans sa misère plus ou moins camouflée. Le
soin est une sorte de pli, de décision éthique, de persévérance.
Tout ceci ne peut se réaliser que collectivement, par une dialectique institutionnelle
qui tient compte des systèmes fantasmatiques de tout un chacun, du transfert
multiréférentiel, des groupes, des constellations….
JEAN OURY
INTRODUCTION
Conformément aux options fondamentales de lřAVVEJ, nous sommes animés par la conviction
que tout individu est capable de recevoir une éducation adaptée et que nous devons mettre en
œuvre les moyens adéquats pour y parvenir.
Nous avons le souci et la volonté dřaccompagner lřéquipe dans sa mission dřaccueillir les
adolescents qui sont taraudés par les transformations pubertaires auxquelles se rajoutent les
troubles du comportement. Ces jeunes se trouvent en panne dřélaboration psychique face à leurs
tensions pulsionnelles internes.
La prise en charge de jeunes nécessite une attention particulière et un effort continu de la part
de lřéquipe pluridisciplinaire.
Lřannée 2014 a été marquée par le déménagement et lřinstallation à lřEspace Pierre Baldini, un
grand changement avec des conditions de travail difficiles. Lřéquipe a dû faire un gros effort
dřadaptation.
TRAVAIL AVEC LA FAMILLE
Afin de répondre au mieux à nos objectifs dřaccueil et dřaccompagnement. Nous mettons lřaccent
sur lřaccueil et lřécoute des familles lors de la procédure dřadmission, et tout au long de la prise
en charge. Ces moments sont capitaux pour favoriser une relation de confiance dans
lřaccompagnement des adolescents que nous accueillons. Ils sont parfois dans lřimpossibilité de
dire et expliquer leur souffrance et ce qui leur arrive. Notre rôle est de permettre un
déplacement vers la symbolisation.
Il nous semble important que le projet soit bien compris par les jeunes et leurs familles dès la
première rencontre. Nous nous retrouvons face à des familles en souffrance, qui ont parfois du
mal à accepter lřétiquette MDPH qui est un signifiant chargé de sens. A cela se rajoutent toutes
les difficultés liées à la vie de tous les jours (problèmes de logement, chômage, exil), le
changement de lřorganisation familiale, surtout en situation migratoire, la question de
lřidentification et de la construction identitaire chez lřadolescent.
Nous sommes conscients et attentifs au fait que ces facteurs engendrent de la souffrance
psychique et parfois mettent à mal lřautorité des parents. La pluridisciplinarité de lřéquipe est un
atout majeur pour accompagner les familles.
SESSAD
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 34 -
Des rencontres festives ont été organisées pour nous retrouver avec les parents, la fratrie et les
professionnels.
Une soirée conte a été animée par deux conteuses, les parents ont amené des plats et nous
avons partagé ensemble un moment de convivialité.
Nous avons observé que les jeunes questionnent la capacité de contenance de lřéquipe.
La pluridisciplinarité est un atout majeur qui permet à lřéquipe de se soutenir et de faire face aux
débordements de certains jeunes.
MOUVEMENT DES PERSONNELS
En 2014, le SESSAD a vécu plusieurs départs et arrivées dans un laps de temps assez court :
o
o
o
Le départ à la retraite de la directrice en intérim Armelle LEMOINE fin avril.
Deux départs à la retraite courant juin, une éducatrice à mi-temps et un
psychologue à mi-temps.
Un licenciement en octobre pour inaptitude professionnelle.
Qui dit départ dit arrivée
o
o
o
Madame SAHILI a pris ses fonctions de directrice le 1er mai 2014.
Monsieur Anthony ALANOU GALES, éducateur spécialisé (1 ETP) a pris ses
fonctions le 1er septembre 2014.
Monsieur MANDROU a aussi pris le poste de psychologue à mi-temps début
septembre.
PARTENAIRES
Le SESSAD travaille avec une multiplicité de partenaires. Lřimplantation récente dans le 10 ème
arrondissement de Paris nous a amenés à éprouver le besoin dřune bonne connaissance du
territoire et de ses ressources ; nous avons organisé une porte ouverte qui nous a donné
lřoccasion de connaître et de repérer les partenaires acteurs du parcours des jeunes (EN, MDPH,
CMP, ASE et bien dřautres).
Nous avons mobilisé les réseaux existants. En pérennisant lřaction portes ouvertes, nous
souhaitons élargir nos contacts à la recherche de nouveaux partenaires et renforcer la
coopération avec le secteur sanitaire.
Dans le cadre du dispositif, des rencontres régulières avec la Maison Départementale des
Personnes Handicapées (MDPH) et lřEducation Nationale (EN) ont lieu pour faire le point
ensemble et envisager les orientations des jeunes.
FORMATION
Suite à la proposition de lřARS de modifier le projet du SESSAD pour accueillir des jeunes de 12 à
20 ans, lřéquipe a suivi une formation qui lui permettra de mieux comprendre les dynamiques
propres aux grands adolescents et de mettre en place de nouvelles perspectives dřintervention.
1.
Les mouvements des jeunes:
o
o
o
o
SESSAD
Présents au 1er janvier 2014 :
Admissions en 2014 :
Sorties en 2014 :
Présents au 31 décembre 2014 :
51
14
16
50
jeunes
jeunes
jeunes
jeunes
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 35 -
2.
La répartition par sexe des jeunes suivis au SESSAD-AVVEJ en 2014:
Répartition par sexe en 2014 : Sur 66 jeunes pris en charge :
o
o
58 garçons
8 filles
Nous observons un pourcentage assez élevé de prise en charge de jeunes de sexe
masculin soit 76% de la totalité de jeunes accueillis au SESSAD
3.
La répartition par âge, des jeunes suivis au SESSAD-AVVEJ
A la lecture des chiffres nous observons que la moyenne dřâge des jeunes accueillis est
de 13,2 ans.
Parmi les jeunes que nous recevons en 2014 :
o
o
o
Nous enregistrons 21% dřadmissions.
Nous enregistrons 24% de sorties dont la prise en charge a duré en moyenne
928 jours.
Nous constatons que 5% des jeunes accueillis ont été hospitalisés durant leur
prise en charge au SESSAD.
Nous observons que :
o
o
o
o
20% des jeunes ont une mesure dřAEMO, cela montre la fragilité familiale.
10% des jeunes ont une mesure AED.
6% des jeunes sont suivis par lřASE lors de lřadmission, la moyenne dřâge de
ces jeunes est située autour de 11 à 16 ans.
1,5% des jeunes accueillis est sous mesure de PJJ.
4. Répartition géographique des jeunes suivis par le SESSAD-AVVEJ en 2014
La totalité des jeunes sont domiciliés à Paris. Un enfant a des parents séparés et vit de
ce fait en partie en banlieue proche.
Lřaccompagnement est plus difficile à mettre en place lorsque le jeune a un domicile
éloigné du SESSAD.
Les trajets freinent parfois lřinvestissement de lřadolescent dans un suivi thérapeutique
et éducatif : exemple dřun jeune qui habite le 14 ème arrondissement. Cela mobilise
lřéquipe éducative pour aller à sa rencontre.
5. Répartition par âge des jeunes suivis au SESSAD. Évolution sur 3 ans.
Nous observons que durant lřannée 2014 nous nřavons pas accueilli de jeunes de 6 /8
ans.
Nous constatons une augmentation de la moyenne dřâge en 2014, 60% de ces jeunes
ont entre 13/15 ans.
Cela conforme la demande de lřARS de modifier lřagrément et de passer de 6-18 ans à
12-20 ans. Néanmoins cette demande nřa pas été confirmée par lřARS et nous restons
sur notre agrément 6/18 ans.
SESSAD
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 36 -
6. Les actes effectués sur l’année 2014 :
Nous observons une augmentation de lřactivité malgré le déménagement et les
conditions difficiles en début dřannée 2014.
Pour mieux prendre en compte la population présente, lřéquipe du SESSAD a suivi une
formation spécifique.
CONCLUSION
Lřinstitution doit être en mouvement et doit analyser son utopie ou sa précarité pour pouvoir
continuer à vivre et être dans la créativité et la construction.
Cřest bien parce que lřinstitution est, comme le rappelait M. CADORET une réalité
anthropologique que des échanges sont possibles et que des ouvertures sont à saisir et à
favoriser, notamment autour des représentations des jeunes. Il sřagit bien, souligne-t-elle, de
mener progressivement à une symbolisation des fantasmes, pour leur faire place dans la parole
avec des effets de sens.
Cřest le travail de lřensemble des professionnels, avec une solidarité et des relais à tous niveaux,
qui permet à une équipe de relever ce défi.
Comme lřécrivait NIETZSCHE :
« Il faut avoir du Chaos en soi pour accoucher dřune étoile qui danse »
PERSPECTIVES
Nous sommes soucieux de mettre les moyens pour améliorer la qualité et la continuité de la prise
en charge des jeunes
Nous nous posons quelques questions
Comment lřévolution du public accueilli interpelle-t-elle nos pratiques ?
Jusquřoù pousser la plasticité du SESSAD ?
Prévoir une journée de réflexion, profiter des ressources des autres établissements de
lřassociation et mettre en place un groupe de travail qui offre aux équipes une occasion de
prendre du recul sur leurs pratiques et de valoriser leur savoir-faire.
Le projet individualisé d’accompagnement
Vincent Billard Ŕ Directeur Adjoint
Dès le premier entretien dřaccueil lors duquel lřenfant et la famille sont rencontrés par le
directeur adjoint et lřéducateur référent, nous rentrons dans la démarche de mise en place du
projet individualisé dřaccompagnement de lřenfant.
Nous informons la famille et le jeune que les trois premiers mois de suivi seront consacrés à la
mise en place de ce projet.
Dès le début de cette période dřobservation et dřévaluation, lřéducateur se rapproche de lřécole
afin que puisse se mettre en place le projet personnalisé de scolarisation. Il est le premier à
intervenir, cette intervention vise à installer une relation de confiance et à évaluer les besoins du
jeune au niveau éducatif. Il assure un réel rôle de coordination en interne et en externe.
SESSAD
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 37 -
La démarche de projet individuel dřaccompagnement au SESSAD et la démarche de projet de
scolarisation doivent donc être en cohérence. Lřaction éducative et le soin soutiennent la
socialisation et lřintégration scolaire.
En lien avec la famille et le lieu de scolarisation, les interventions hebdomadaires sont définies
selon les besoins de lřenfant. En fonction du projet, elles peuvent avoir lieu sur le temps ou en
dehors du temps scolaire.
Par ailleurs, pendant ces trois premiers mois, des bilans sont réalisés par les différents
professionnels du service, en fonction des besoins identifiés (psychologique, orthophonique,
psychomoteur, scolaire).
Un travail auprès des parents est engagé par le médecin psychiatre, responsable de la mise en
place du projet de soins de lřenfant. Il explique aux familles la démarche de soins du SESSAD et
pose en accord avec ceux-ci des indications thérapeutiques.
Suite à cette période dřobservation de trois mois, une réunion dite de PIA est organisée afin de
finaliser le projet individuel dřaccompagnement en équipe pluridisciplinaire. Outre ce temps de
réunion, cřest le travail de liens formels et informels entre les axes éducatifs, thérapeutiques et
pédagogiques ainsi que les rencontres avec les familles, qui constitue le projet individuel
dřaccompagnement. La pluridisciplinarité du SESSAD permet un travail quotidien de lien entre les
différents professionnels sřoccupant de lřenfant.
Le projet est ensuite présenté au jeune et à son représentant légal. Il sřagit dřun temps
dřexplications et dřéchanges où seront également recueillies les attentes et les demandes des
parents et de lřenfant.
Le bilan des différents professionnels est noté dans le projet de lřenfant ainsi que les objectifs de
travail à venir, les moyens proposés et bien sûr, les attentes des familles. Ce document est signé
par le directeur adjoint, les parents et lřenfant.
Le projet individualisé dřaccompagnement fait lřobjet dřun renouvellement chaque année dans le
cadre dřune réunion pluridisciplinaire et dřun nouveau rendez-vous avec la famille donnant lieu à
un bilan, à lřénoncé de nouveaux objectifs de travail et au recueil des attentes de la famille et de
lřenfant.
Séjour Mer
Yéliz Tarhan - Psychologue / Mélissa Ould Mohammed Ŕ Éducatrice spécialisée apprentie
Svein Le Court -Psychomotricien
Le séjour Mer s'est déroulé sur deux jours en juillet 2014, en Normandie. Trois jeunes y ont
participé encadrés par trois professionnels, une éducatrice apprentie, un psychomotricien et une
psychologue.
L'argument du mini-séjour :
o
o
SESSAD
Travailler l'être ensemble en collectivité sur un temps de vie quotidienne (une
nuitée et deux journées).
Faire découvrir aux jeunes un lieu différent, plus proche de la nature avec un
hébergement atypique.
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 38 -
o
o
Travailler sur la responsabilité des jeunes autour des tâches du quotidien.
Partager un moment hors des murs du S.E.S.S.A.D.
Assez partants dès la proposition du projet, les jeunes se sont bien saisis du séjour, ils ont tous
trois beaucoup participé à la mise en route et se sont investis dans les activités proposées et sur
la vie du camp.
Ils ont pu créer une réelle dynamique de groupe, dans un esprit assez serein et avec de l'entrain.
Une relation de confiance et de complicité s'est peu à peu nouée au fil du séjour, du fait des
nombreux moments d'échange et de partage.
SESSAD
o
Le lieu d'hébergement et le cadre autour duquel le groupe a évolué ont permis
de mettre en parenthèse la "vie à la ville" durant ces deux jours. Sur le camp, la
nature est omniprésente : des arbres, un vaste parc et des tipis qui ornent le
lieu. Les jeunes sont d'abord très étonnés par ce lieu et apprennent à
l'apprivoiser à mesure que se tissent les liens entre eux et avec nous. Cette
proximité d'avec la nature leur permet de prendre le temps, de faire une pause
et d'apprécier le moment présent.
o
Nous notons d'ailleurs que les jeunes se séparent de leurs téléphones portables,
des mp3 et des enceintes pendant le séjour.
o
Ils ont aussi pu profiter de la plage et de la mer (baignade, jeux d'eau, voile).
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 39 -
o
SESSAD
o
Un des objectifs était de développer l'autonomie ; chacun des jeunes, à sa
manière, a su prendre des initiatives. Par exemple, nous leur avons laissé le soin
de prendre en charge les courses pour un des pique-niques (choix du menu,
évaluation du budget), nous les avons retrouvés à la caisse du supermarché
pour faire le point.
o
Nous nous rendons compte que les jeunes à qui nous avons proposé ce mini
séjour ne sont habituellement pas reçus directement par aucun de nous. Nous
avons pu les rencontrer avant autour de moments plus informels ou au sein de
groupes ou de sorties. Ceci a un effet, cette distance permet aux jeunes de nous
montrer d'autres choses d'eux-mêmes.
o
Le bilan de ce mini séjour est très positif, les liens tissés entre les jeunes et avec
nous se sont renforcés. Sortir du cadre habituel du S.E.S.S.A.D. a été bénéfique,
enrichissant pour eux. Les professionnels quant à eux ont pu observer et
travailler dans un autre contexte la relation avec les adolescents.
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 40 -
Groupe Lumin’art
Aurélie Frédéric Ŕ psychomotricienne et Anthony Alanou Gales Ŕ éducateur spécialisé
(Technique du « light painting »)
Projet
Groupe proposé par Aurélie (psychomotricienne) et Anthony (éducateur spécialisé)
Définition : Le light painting (qui peut se traduire littéralement par « peinture de lumière ») est
une technique de prise de vue photographique. Elle consiste à utiliser un temps d'exposition long
dans un environnement sombre en y déplaçant une source de lumière ou en bougeant l'appareil
photo. La photographie obtenue révèle alors toutes les traces lumineuses dues soit à l'exposition
directe du capteur à la source lumineuse, soit aux objets éclairés.
Objectif général : Proposer un cadre de groupe fermé qui accompagne chaque jeune dans
lřestime de soi à travers une démarche artistique gestuelle lié aux outils multimédias.
Objectifs opérationnels : Mettre en jeu différents versants de la psychomotricité et leurs
points de rencontre possible avec un cadre éducatif :
Ce médiateur permet dřaborder les problématiques de lřimage du corps et de la conscience
corporelle à lřadolescence, inscrites au sein dřun groupe donc soumises au regard de pairs ; Il
permet de mettre en jeu une forme dřexpressivité gestuelle, dřadresser un geste à dřautres,
médiatisé par la photo, et par le noir nécessaire. Ce cadre impose au groupe de sřorganiser, de
communiquer, de gérer le vécu du noir et de ce quřil peut susciter au niveau émotionnel, de
tester, expérimenter et se confronter aux erreurs de manière collective et non individuelle.
Cadre : Groupe de 2 à 4 jeunes qui se déroule en salle de psychomotricité, les lundis de 17h à
18h, sur des sessions de 5 ou 6 séances consécutives. Il est encadré par un éducateur et une
psychomotricienne.
Moyens matériels mis à disposition du groupe: appareil photo numérique manuel, un
trépied, du matériel informatique, la salle de psychomotricité (noir complet), lampes torches
et/ou néons de couleur (leds de doigts, kit de paintbars), télécommande filaire, Flash portable,
budget pour impressions de photos couleur.
Cette première session de Luminřart a été pensée et proposée à 3 adolescents. Il a été assez
difficile de former le groupe réellement car un seul jeune fut présent de manière régulière. Le
deuxième est venu à deux séances et le troisième à deux autres séances. Pour les jeunes, le fait
de se retrouver seul alors quřils pensaient venir à un groupe est frustrant et fait perdre du sens à
leur présence. Ils ont été présents simultanément sur une seule séance : le 17 novembre.
Dynamique de groupe :
Le groupe sřest constitué au complet sur une seule séance. Il sřorganise assez rapidement,
chacun acceptant de prendre un rôle à un moment donné, une fonction au sein de lřatelier,
fonction qui tourne au sein du groupe à chaque photo : le « dessinateur » de lumière, le rôle de
réglage de lřappareil photo, et le rôle de contrôle de la lumière. Cependant, les trois jeunes ont
assez rapidement montré lřenvie de créer des photos collectivement, non pas par compétition,
mais pour être ensemble sur la photo.
La technique du light painting a intéressé les jeunes et apparaît comme une technique
dřexploration et dřexpression pertinente à proposer aux groupes dřadolescents.
Conclusions à tenir en compte pour la prochaine session :



Elargir le nombre de séances pour donner le temps au groupe de se former, et de
sřinstaller dans une certaine durée. La deuxième session débutera après les vacances
de février (lundi 2 mars 2015) et sřétalera sur 7 ou 8 séances. Elargir le cadre des
séances à 1h30, en prenant un temps en fin de séance pour visionner les photos sur
grand écran et en faire un retour.
Prévoir une séance de visionnage des photos obtenues à la fin de la photo, et laisser le
choix au groupe de tirer des photos ou non.
Penser un groupe plus nombreux initialement.
SESSAD
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 41 -
SESSAD
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 42 -
Groupe théâtre
Corinne Camino Ŕ éducatrice spécialisée et Yeliz Tarhan Ŕ psychologue
Lřidée de ce groupe est née dřun désir de croiser les regards professionnels et dřapporter nos
compétences complémentaires autour dřune médiation particulière, pour un groupe de jeunes.
Nous avons monté ce groupe pluridisciplinaire (une éducatrice et une psychologue) dans lequel
la médiation théâtrale et plus particulièrement lřimprovisation et le jeu de rôle permettent
lřexpression, la création, lřinvention et lřimagination.
Nous proposons ce groupe deux fois durant lřannée sous forme de session de huit séances (entre
les vacances), ce qui nous permet de travailler sur une temporalité régulière mais courte, qui
convient aux adolescents que nous accueillons.
Ce sont les jeunes qui proposent la scène qui va être jouée, ils se donnent les rôles et donnent
un rôle à lřun des adultes qui va aller sur scène. Il y a toujours un adulte en position
dřobservateur sur lřespace hors scène, qui arrête la scène et qui va mener le temps dřaprès le
jeu, où lřon évoque ensemble ce qui vient de se passer.
Un temps de reprise a lieu après le groupe pour élaborer « à chaud » entre les deux
professionnelles, puis un échange en équipe et enfin avec un professionnel du pôle soin (mise en
place dřune séance dřécoute pour réfléchir au cadre, à la dimension transférentielle).
Les jeunes se sont véritablement saisis de cet espace. Les thèmes proposés furent joués en
improvisation, et élaborés ensuite dans lřespace hors scène. Les jeunes ont pu se mettre dřaccord
sur les lieux et les thèmes à jouer sans trop de difficulté même si lřécoute entre eux nřétait pas
toujours aisée. Nous avons senti que les jeunes étaient au travail, exprimant et abordant leurs
questionnements à travers la médiation et ensuite en exprimant jusquřà leurs ressentis durant le
temps hors scène. Cet outil nous paraît extrêmement riche. Nous désirons mettre en place une
nouvelle session après la rentrée et aimerions échanger en équipe sur les jeunes qui pourraient y
participer.
Pôle « pédagogie »
Pascale Busson - enseignante
Ce pôle était composé d'une enseignante spécialisée et d'un éducateur scolaire jusqu'en juin
2014. La première a fait valoir ses droits à la retraite tandis que le second a quitté le S.E.S.S.A.D.
Depuis septembre une nouvelle enseignante a été détachée par l'Éducation Nationale. Un projet
de convention est en cours d'élaboration avec l'Inspecteur spécialisé ASH.
Lřenseignante travaille en lien avec le Socle Commun de Connaissances et de Compétences et
avec les programmes scolaires de référence (1er et 2nd degré):
Des bilans scolaires sont également réalisés notamment dans le cadre de re-scolarisation.
Sur l'ensemble de l'année 2014 près d'une trentaine de jeunes ont bénéficié d'un
accompagnement pédagogique, sous la forme de reprise d'activités pour les fondamentaux (lire,
écrire, compter) ou de soutien aux apprentissages (méthodologie, prise de confiance). Ceci peut
passer par une confrontation au monde sous l'angle artistique, culturel ou scientifique selon leur
centre d'intérêt.
Suite au départ de l'éducateur scolaire, les éducateurs spécialisés organisent les réunions avec
lřécole pour chacun de leurs jeunes. L'enseignante a participé à plusieurs de ces réunions et a
rencontré des enseignants référents. Elle intervient en milieu scolaire pour un élève en
élémentaire.
SESSAD
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 43 -
Elle est allée rencontrer des collègues à l'Oustal, à l'occasion des "portes ouvertes" de
l'établissement afin d'échanger sur les méthodes de travail et en vue d'observer un autre
fonctionnement avant de finaliser le projet pédagogique de l'unité d'enseignement.
Elle a enfin collaboré à l'élaboration d'un dossier de demande de subvention auprès de la région
Ile-de-France avec une réalisatrice pour un projet d'atelier cinéma à mener avec les jeunes du
S.E.S.S.A.D. en 2015.
Pôle soins
Caroline Puigmal et Rodrigo Gutierrez Diaz Ŕ médecins psychiatres
Les psychiatres du SESSAD sont les responsables du projet de soins de lřenfant et du jeune. Ils
sont garants de la cohérence, de la coordination et de la continuité des interventions du pôle
thérapeutique.
Une partie fondamentale de la mission des psychiatres est la participation à la commission
dřadmission. Les psychiatres doivent préalablement faire une évaluation psychopathologique et
se renseigner auprès des partenaires médicaux pour garantir lřadmission au SESSAD des jeunes
dont le profil clinique permet de bénéficier dřune prise en charge multi disciplinaire et dřun projet
thérapeutique complet adapté à ses besoins.
Les psychiatres, en tant que coordinateurs du projet soins, font les indications des différentes
prises en charge (psychologie, psychomotricité, orthophonique) et font le lien avec les différents
partenaires (ASE, CMP, CMPP, CAPP, MDPH…).
Au sein du SESSAD, la participation aux réunions de synthèses, aux réunions du pôle soins, ainsi
que les différents échanges avec les professionnels de lřéquipe multi disciplinaire, permettent une
prise en charge cohérente et dynamique qui sřadapte constamment à lřévolution du jeune.
Dans le cadre de la prise en charge, les psychiatres ont aussi une mission clinique importante en
rencontrant le jeune mais il y a aussi les interventions familiales qui sřavèrent essentielles,
dřautant plus que souvent les difficultés du jeune ont comme origine des dysfonctionnements ou
des problématiques au sein de la famille.
Il y a, enfin, un travail dřorientation du jeune vers les différents dispositifs scolaires si besoin et
un travail dřorientation à la sortie du SESSAD.
La prise en charge au SESSAD peut durer en moyenne entre 2 ou 3 ans, cřest toujours un défi et
un travail émouvant dřaccompagnement, de découverte et dřaide, ayant pour but le dépassement
des difficultés du jeune et la prévention pour lui permettre un avenir meilleur.
Pôle soins
Dominique Villeneuve - psychologue
Cette année 2014 a été marquée par le déménagement, en décembre 2013, vers un espace
renové, très coloré, situé en rez-de chaussée avec des bureaux tournés vers lřintérieur du lieu,
baptisé « le village », plutôt que sur le dehors.
Au-delà du déplacement concret des bureaux, il fallait investir le nouveau lieu, travailler le cadre
des meubles, des couleurs, et des éléments décoratifs, y accueillir les jeunes, y inscrire leurs
productions à lřoccasion des différentes journées dřaccueil et portes ouvertes qui ont eu lieu en
2014, afin de rendre ce nouveau cadre vivant, habité, chargé des voix et des histoires
quotidiennes que les jeunes y vivent avec nous. Cela sřest opéré au premier trimestre 2014, et
au-delà même, jusquřaux vacances dřété. Progressivement, nous avons réinstallé notre
fonctionnement au long cours.
SESSAD
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 44 -
Au SESSAD, nous pouvons repérer différentes pratiques dans les suivis psychologiques.
Personnellement, je privilégie le fait de favoriser au maximum la constitution dřun espace de
parole individuel avec chaque jeune. Cela peut prendre du temps, cela peut ne pas marcher
parfois, mais dans lřensemble, les jeunes sont preneurs de cet espace et y sont attachés.
Lřobjectif est bien sûr dřétablir un lien préalable qui peut prendre du temps, car nous avons à
faire à des jeunes blessés, qui testent si lřadulte va tenir bon dans le temps, supporter la
négativité. Cřest pourquoi dřemblée, dès la rencontre, les éléments intra-psychiques de
souffrance et de questionnement du jeune sont mis en acte. Comment faire que ces éléments
qui entravent le jeune, son cheminement, son désir, viennent à la conscience ? Ou simplement
deviennent obsolètes et soient abandonnés ? Cřest tout lřenjeu de la prise en charge, et
singulièrement de lřespace psychologique du jeune.
Cřest pourquoi ce sera plutôt dans lřespace du psychiatre que les entretiens familiaux auront lieu,
et dans lřespace psychologique que le jeune développera sa propre parole.
Il y a aussi les activités de groupe. Je consacre un temps chaque semaine à co-animer avec le
psychomotricien, un groupe de relaxation.
Pendant les vacances scolaires, il arrive que des psychologues participent à des sorties avec des
jeunes. Ce sont toujours des moments denses, très riches, permettant de mieux connaitre les
jeunes du SESSAD, de faire connaissance avec ceux dont nous ne sommes pas référents, et ceux
qui sont là depuis peu. Et de partager un moment différent avec ceux que nous connaissons
bien.
Les temps dřarticulation en équipe sont essentiels pour adapter de façon souple les suivis, en
maintenir la dynamique et le sens.
L’activité orthophonique 2014
Valérie Fromentin - orthophoniste
Lřactivité orthophonique en 2014 au sein du SESSAD sřest appuyée sur des interventions de
différentes formes :
Séances individuelles, activités de groupe, ainsi que des participations, lors des vacances
scolaires à des jeux dřéquipe. (Tournois de ping-pong, de Baby-Foot…)
Depuis 2012, le temps attribué au poste dřorthophoniste ayant été augmenté, le nombre de
jeunes accueillis a été plus conséquent et de ce fait le nombre dřactes plus important. (Passage
de 17h50 à 28h, puis à 26h hebdomadaires).
Les adolescents ainsi que les enfants scolarisés en primaire adhèrent, en majorité, à lřaide
proposée. Ils se saisissent de ces séances en en ayant bien compris la finalité.
Sur 52 jeunes admis, environ la moitié est reçue par mes soins pour une prise en charge
régulière.
Dřautres sont accueillis pour une évaluation nécessaire à une meilleure connaissance du jeune
(Bilan orthophonique du langage oral et écrit) et qui ne débouchera pas sur un suivi.
De 2008 à 2010 un groupe « contes » avait été instauré à raison dřune fois par semaine, avec
une éducatrice. (6 jeunes)
Puis, depuis 2011, avec lřaide dřune psychologue, un premier groupe constitué dřenfants
scolarisés en primaire, a été créé pour un atelier dřécriture. (3 enfants)
Cette formule ayant remporté un vif succès auprès des plus jeunes, nous avons souhaité la
proposer à la rentrée scolaire 2012/13, à des adolescents qui manifestaient le goût de lřécrit, en
composant des textes de RAP. (4 jeunes).
SESSAD
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 45 -
Cette activité est depuis ancrée dans le temps de travail orthophonique hebdomadaire.
Les rencontres avec les parents et les différents intervenants, auprès des jeunes et de leurs
familles, entrent aussi ponctuellement en compte dans le travail orthophonique.
En 2014, le volume dřactes sřest décliné tel que :
o
o
o
Un nombre de 391 actes pour les séances individuelles,
240 actes pour les séances de groupe,
Totalisant 631 actes annuels.
Réflexion sur la pratique de l’éducation spécialisée au
SESSAD.
Lřéquipe éducative du SESSAD
Cette année le travail éducatif au SESSAD a été réfléchi du fait des changements :
o
o
de lieu,
de personnel éducatif et de direction.
Nous avons dû veiller afin que soit préservée une pratique éducative reconnue collectivement,
afin que perdure ce savoir être, ce savoir-faire, afin que la fonction éducative ne soit pas
remplacée par des interventions de rentabilité immédiate et précaire.
En décembre 2013 le SESSAD a déménagé. Lors de ce dernier trimestre, la question de « cet
ailleurs, de ce changement » a été très prégnante pour les jeunes, pour les familles ainsi que
pour lřéquipe qui manquait dřéléments précis à apporter, malgré nos explications rassurantes.
Pour endiguer ce climat anxiogène, un travail dřaccompagnement sur les nouveaux repères a été
mené dès que possible.
Pendant les mois de décembre et jusquřà mi-février nous nřavons pas pu accueillir dans nos
nouveaux locaux puisquřil nous fallait attendre lřaval de la commission de sécurité.
Pour ne pas perdre ce fragile « lien imaginaire nécessaire à la relation éducative », nous nous
sommes adaptés à ces situations matérielles « provisoires ». Contrairement aux personnels
soignants de lřéquipe, pour lesquels les soins sont plus spécifiquement ou uniquement menés
dans les locaux, nous avons été entendus, soutenus pour faire valoir coûte que coûte des
rencontres sur lřextérieur. Celles-ci nřétaient ni sur le terrain familial, ni sur celui de lřéducation
nationale. Au pis-aller, au cœur de lřhiver, ce maintien relationnel a eu un coût financier
minimum, celui dřun refuge nécessaire, quřil soit dřun hébergement extérieur autour dřun
chocolat chaud, dřun gâteau ou dřune activité …
Lřune des valeurs éducatives pratiquée, entendue, reconnue, est dřêtre en communication avec
le jeune lui-même en situation de rejet, de refus, à venir vers, à devenir.
Notre action éducative est dřamener cet adolescent à se déplacer psychiquement. La preuve
inconsciente et symbolique de cette progression est quřil puisse venir seul chercher cette relation
éducative et évoluer dans cette réflexion volontairement.
Les locaux du SESSAD sont un lieu neutre et protégé, nous veillons à ce quřils restent en priorité
lřespace des jeunes. Leurs familles y ont également accès, pour travailler lřévolution positive du
devenir de leurs enfants. Travail qui devrait provoquer obligatoirement des effets positifs sur
lřenvironnement familial global.
Nous souhaitons préserver un espace éducatif contenant pour les jeunes ayant besoin de
confidentialité afin quřils puissent montrer une autre expression que celle qui les amène à être
étiquetés par un « Trouble du Comportement et de la Conduite (TCC) ».
Ces locaux doivent être pour eux un espace tiers, dans lequel ils se sentent bien, où ils peuvent
se confier et également appréhender, se montrer, régresser pour mieux devenir, pour devenir
mieux, seuls et en société, quelle quřelle soit.
SESSAD
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 46 -
Bien entendu nous pouvons « nous adapter » pour ne pas perdre ce lien, pour ne pas perdre
cette notion « dřêtre et aller vers ». Bien entendu nous pouvons sortir pour retrouver, pour
maintenir, pour contenir et nous le faisons. Nous lřavons fait et nous le referons, « au cas par
cas », pour la progression dřun jeune. Par exemple aller au domicile dès le début de la prise en
charge pour créer cette relation éducative ou lors dřune difficulté, nous savons retrouver, prouver
un intérêt ...
En mars, notre travail reprenait dans de nouveaux locaux petit à petit. Chacun trouvait de
nouveaux repères malgré des techniques, des supports éducatifs modifiés en raison de retards
importants dans les travaux. Par exemple lřactivité pâtisserie appréciée des jeunes a été
praticable à partir de septembre 2014, nous ne pâtissons pas pour pâtisser, nous tenons à dire
que les activités sont des médiations éducatives et nous avons du plaisir à les pratiquer avec les
jeunes au sein du SESSAD.
La répartition par âge, des jeunes suivis au SESSAD-AVVEJ
Age
Effectif
6 ans
7 ans
8 ans
9 ans
10 ans
11 ans
12 ans
13 ans
14 ans
15 ans
16 ans
17 ans
18 ans
19 ans
20 ans
TOTAL
Entrées
3
2
4
9
12
15
8
5
4
Sorties
Hospitalisés
Suivi
AEMO
Suivi
AED
ASE
PJJ
1
1
2
1
4
3
1
4
1
2
66
1
1
1
3
2
2
3
2
14
1
3
4
4
1
3
1
1
3
2
1
1
1
1
2
4
16
10
7
4
1
Répartition géographique des jeunes suivis par le SESSAD-AVVEJ en 2014
Tout Paris
notamment
10, 11, 12, 13, 14,
18, 19, 20
Seine Saint Denis
1 enfant vit chez
son père dans le 93
Répartition par âge des jeunes suivis au SESSAD. Évolution sur 3 ans
Âge
6/8
9/12
13/15
16/17
18/20
TOTAL
SESSAD
2012
4
16
24
7
2
53
2013
3
15
24
7
2
51
2014
0
15
29
4
2
50
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 47 -
Tableau des actes effectués sur l’année 2014 :
MOIS
Janvier
Février
Mars
Avril
Mai
Juin
Juillet
Août
Septembre
Octobre
Novembre
Décembre
TOTAL
SESSAD
NOMBRE
DE
JEUNES
51
51
51
49
47
49
52
50
48
50
51
50
ACTES
AUPRES
DES
JEUNES
232
424
581
449
558
542
915
24
454
749
624
564
6 116
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 48 -
SESSAD
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 49 -
SERVICE D’INVESTIGATION D’ORIENTATION
ET D’ACTION ÉDUCATIVE EN MILIEU OUVERT
« SIOAE 75 »
CONTACT :
ACCES :
Espace Pierre Baldini
6-8 rue Eugène Varlin
75010 PARIS
Téléphone : 01.40.34.93.21
Télécopie : 01.40.34.61.81
e-mail : [email protected]
MÉTRO : ligne 4 / 5 / 7
Stations : Gare de lřEst ou Château-Landon
AUTOBUS : 26 / 46 / 54
Arrêt : Château-Landon
ACCUEIL :
Filles et garçons mineurs sur décision des Juges pour Enfants de Paris.
Effectif habilité :

178 mesures annuelles dřA.E.M.O.
MISSION :
Les mesures dřA.E.M.O. (Action Educative en Milieu Ouvert) constituent un accompagnement
éducatif pour des enfants demeurant dans leur famille mais pour lesquels des éléments de
danger ont justifié lřouverture dřune procédure dřassistance éducative visant à assurer leur
protection. Ces mesures sont financées par le département de Paris.
Bien que lřaccompagnement éducatif soit prévu par la loi jusquřà 21 ans, c'est-à-dire pour les
jeunes majeurs, dans la réalité les mesures dřAEMO ne sont plus financées par le Ministère de la
Justice depuis 2011 pour les 18-21 ans.
Lřactivité se répartit principalement sur lřensemble des arrondissements de Paris.
On peut distinguer plusieurs modalités d'intervention :






Les
Les
Les
Les
Les
Les
entretiens au Service
visites à domicile
contacts avec les partenaires
accompagnements des jeunes
activités collectives de loisirs
bilans et la rééducation orthophonique.
AGREMENT - HABILITATION :

Justice
 Aide Sociale à lřEnfance
ASSOCIATION VERS LA VIE ET L’EDUCATION DES JEUNES l RECONNUE D’UTILITE PUBLIQUE
1, place Charles de Gaulle Ŕ 78067 St Quentin en Yvelines Cedex
Téléphone : 01.30.43.26.00 Ŕ Télécopie : 01.30.43.98.25
Courrier électronique Direction générale : [email protected]
- 50 -
STRUCTURE :
Direction : Claude AMIEL
Chef de service : Brigitte DECROIX
Effectif :
1
3
6
3
1
1
1
1
psychiatre,
assistantes sociales,
éducateurs,
psychologues,
orthophoniste,
secrétaire,
comptable également chargée des dossiers des salariés,
agent de service
Seulement 9 salariés sur ces 19 personnes travaillent à temps plein.
TOTAL DES ETP : 14,27 ETP
ASSOCIATION VERS LA VIE ET L’EDUCATION DES JEUNES l RECONNUE D’UTILITE PUBLIQUE
1, place Charles de Gaulle Ŕ 78067 St Quentin en Yvelines Cedex
Téléphone : 01.30.43.26.00 Ŕ Télécopie : 01.30.43.98.25
Courrier électronique Direction générale : [email protected]
- 51 -
Rapport d’activité du SIOAE 75 Année 2014
Claude AMIEL, Directrice
Lřannée 2014 a été marquée par lřinstallation du service dans ses nouveaux locaux à lřEspace
Pierre BALDINI qui réunit en un même lieu 3 services de lřAVVEJ, les aménagements nécessaires,
la résolution progressive des problèmes administratifs et techniques qui sřy rapportent,
préoccupation chronophage pour les directions des trois services comme pour la Direction
Générale qui a été présente dans ces dossiers tout au long de lřannée.
Lřactivité du service a été gênée jusquřau 28 janvier 2014, date à laquelle la Commission de
Sécurité a donné lřautorisation de recevoir du public dans les nouveaux locaux.
Une autre préoccupation majeure en 2014 concerne les évaluations extérieures : évaluation
externe, audit DASES, évaluation des Risques Psycho-Sociaux.
1. Les nouveaux locaux
Le choix de couleurs vives au sol permettant dřidentifier les espaces propres à chacun
des trois services sřest avéré une bonne idée. Les aménagements des bureaux en
mobilier et petite décoration ont permis aux membres de lřéquipe de personnaliser et
dřinvestir leurs nouveaux espaces de travail. Chacun a tenté de concilier esthétique,
praticité et modération budgétaire. Le nombre de bureaux dřentretien ayant été réduit de
moitié par rapport aux précédents locaux rue dřHautpoul, les bureaux des fonctions
paramédicales du SIOAE 75 et de Kaïros, occupés à temps partiel par des psychologues
et une orthophoniste, ont été mis à disposition des éducateurs selon un calendrier
préétabli, et font partie des espaces mutualisés entre les deux services. Il en va de
même pour la salle de réunion du 1er étage, qui est aussi la salle dřactivité de lřatelier
dřarts plastiques. Ainsi les équipes ont réfléchi à lřutilisation la plus judicieuse possible de
tous les espaces disponibles, car la naissance de KAÏROS a quelque peu modifié le projet
dřinstallation initial. Comme dans les familles, il faut apprendre à faire de la place au
nouveau-né et à se serrer un peu….
Parmi les problèmes non résolus en fin dřannée, citons lřascenseur toujours inutilisable
du fait dřun désaccord entre bureaux de contrôle, la porte dřentrée dont le verrouillage
trop fragile sřest bloqué, soit en position dřouverture, soit de fermeture, les
comportements incivils de certains voisins qui confondent la toiture intérieure sous les
fenêtres du service avec la poubelle ; les plaintes liées à la gêne occasionnée par les
caprices des lumières automatiques ont disparu. Les réglages successifs et lřajout
dřéquipements de sécurité sur la chaudière semblent avoir résolu les problèmes de
ventilation bruyante et de pannes de chauffage qui ont contraint le service à sřéquiper en
radiateurs dřappoint.
Un regret subsiste : celui de nřavoir pu faire de la salle du personnel une salle à manger
commune permettant aux salariés des trois services de se rencontrer et de se fréquenter
sur les temps de repas : malgré les aménagements effectués, cette salle est trop petite,
et chacune des trois équipes prend ses repas dans des espaces distincts.
Les questions liées à la cohabitation des trois équipes (SIOAE 75, KAÏROS, et le SESSAD
Paris), ont été traitées dans lřinstance mise en place à cet effet : le Comité de suivi de
lřEspace Pierre BALDINI. Présidé par la directrice du SIOAE 75, (les 2 autres directrices
étant prévues pour prendre le relais tour à tour les années suivantes), ce comité est
composé de trois représentants de chaque service. Cřest de cette instance quřest issue la
rédaction dřun règlement interne spécifique à lřutilisation de la cuisine commune utilisée
par les trois équipes éducatives pour leurs activités. La vocation de ce comité est de
relever les dysfonctionnements constatés et toutes les questions qui risquent de se
poser dans la mutualisation de certains espaces, afin dřanticiper les rivalités et conflits
potentiels, et de réguler lřutilisation de ces espaces au mieux des besoins de chaque
service, compte tenu de ses spécificités. Pour ce faire, il émet des propositions qui sont
ensuite soumises au groupe des trois directrices, lesquelles se prononcent sur les
décisions à prendre. Ce comité de suivi se réunit à fréquence trimestrielle.
SIOAE 75
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 52 -
2. L’activité du service :
En 2014 le SIOAE 75 a réalisé 66021 journées, soit 101.60% de lřactivité prévue.
Au 31/12/2014, 184 mesures étaient en cours; cette file active résultait de 124 entrées
et 60 sorties au cours de lřannée.
Effectif au 31/12/2014
184
entrées
124
sorties
60
Répartition par âge et par sexe
o
Parmi les mesures exercées, 70% concernent des garçons et 30% des filles, dont
¼ de petits (moins de 6 ans), un bon ¼ dřadolescents (14 ans et +), et la moitié
des enfants entre 6 et 14 ans.
AEMO en cours
au 31/12/2014
0/2
ans
2/4
ans
4/6
ans
6/8
ans
8/10
ans
10/12
ans
12/14
ans
14/16
ans
16/18
ans
10
4
6
12
6
6
17
11
6
17
12
5
22
15
7
22
16
6
24
19
5
36
28
8
24
18
6
184 enfants
129 G
55 F
30
25
20
F
15
G
10
5
0
0/2
o
Cabinets
arrondts
2/4
4/6
6/8
8/10 10/12 12/14 14/16 16/18
Répartition par cabinets et origine géographique des familles
A
B
C
D
E
F
1/17/5
8/18N
18S
10/12
19E
20N
0
57
16
3
40
8
AEMO au
31/12/14
SIOAE 75
G
H
11/
2/4/20S
16
14
17
I
K
L
M
N
P
3/7
13
11/5
14/6
15
9
5
5
8
8
2
1
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 53 -
3. Les mouvements du personnel
A nouveau ce sont les postes administratifs qui ont été les plus précarisés et qui ont
suscité le plus de préoccupations, même si les problèmes qui en ont découlé se sont
avérés un peu moins graves que lřan dernier.
Malgré lřaide dřune aide-comptable en contrat de professionnalisation jusquřau mois de
juin, la comptabilisation de lřactivité, le suivi budgétaire, la préparation du BP 2015 et du
CA 2013 ont été difficiles à réaliser. Lřannée 2014 sřest terminée par le départ de la
comptable en fin dřannée.
Les absences maladie puis le congé maternité au secrétariat ont aussi affecté la
facturation. Les remplacements de courte durée (CDD et intérim) ont permis dřassurer la
continuité de lřaccueil téléphonique, mais ni celle du secrétariat à proprement parler, ni à
fortiori celle de la facturation. Ces aléas se sont soldés par le refus de la hotline de
lřéditeur ALPHA de continuer à répondre à nos questions techniques ; alors quřil était
prévu de changer dřéditeur à compter de la facturation du 1 er janvier 2014, devant le
blocage du processus arrêté au mois de septembre 2013, la direction a pris la décision
de procéder sans plus attendre au changement de logiciel (développement de GESSI par
lřéditeur AXAPA). Mais lřélaboration dřune procédure de transmission dématérialisée avec
la DASES a nécessité plusieurs mois pour ce nouvel éditeur.
Lřarrivée en avril 2014 dřune nouvelle secrétaire, impliquée et expérimentée, sur un CDD
plus long car englobant le remplacement du congé maternité, et secondée sur un temps
supplémentaire pendant lřété 2014 dřune jeune fille dotée des mêmes qualités
dřefficience et dřorganisation, a permis au service de sortir de lřimpasse dans laquelle il
se trouvait. La base de données des quelques 200 dossiers dřusagers a été entièrement
reconstituée pendant lřété. Ensuite, et grâce à la compréhension et au dévouement de
notre interlocutrice du Bureau de Gestion Financière de la DASES à laquelle nous tenons
à rendre un hommage appuyé, le retard accumulé a pu être comblé pour la fin de
lřannée.
Il nřen reste pas moins que la trésorerie du service et par voie de conséquence celle de
lřassociation, ont bien souffert de ce retard de facturation.
Les autres mouvements du personnel concernent le départ en longue maladie puis en
inaptitude dřune éducatrice spécialisée travaillant à mi-temps. Son temps de travail a été
repris par une de ses collègues en complément dřun CDI à mi-temps, ce qui a permis
dřassurer la continuité des prises en charge éducatives au sein de lřéquipe et de joindre
en un temps plein les 2 précédents mi-temps, avec les avantages qui vont de pair : gain
de temps pour le travail en direct auprès des usagers et gain en souplesse
dřorganisation.
La question de la mise en inaptitude a été lřoccasion pour le médecin du travail de venir
rencontrer la directrice dans les nouveaux locaux du service. Cette visite a donné lieu à
un échange dřinformations et une réflexion partagée.
Enfin, le temps de travail des cadres a été remanié conformément aux modifications
budgétaires consécutives à la fermeture du service investigations. Si le temps plein de
direction avait pu être maintenu en 2014 du fait des intérims exercés par la directrice du
SIOAE 75, à compter dřavril 2014 il devait être ramené à 0,50. Avec lřaccord de la
Direction Générale, la solution finalement retenue a été de stabiliser lřéquipe
dřencadrement en répartissant le 1,5 ETP budgété en 0,70 ETP de direction et 0,80 ETP
de chef de service.
Ceci a eu pour conséquence quelques modifications dans la fonction de chef de service,
dont la distribution des nouvelles AEMO sans consultation préalable des dossiers au
Tribunal, à charge aux travailleurs sociaux dřaller effectuer cette lecture dès que possible
dans le cours de la mesure. Si cette réduction de moyens, qui suppose une présence et
une disponibilité réduites des cadres a suscité de lřinquiétude dans lřéquipe, celle-ci a su
sřadapter aux restrictions imposées et le fonctionnement du service nřen a pas pâti outre
mesure. Par contre, le sentiment de devoir porter plus de responsabilités et gérer parfois
des situations difficiles hors la présence des cadres a certainement un coût psychique à
SIOAE 75
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 54 -
relier aux préoccupations exprimées lors du questionnaire dřauto-évaluation des RPS (cf
ci-dessous), dont la résurgence du rôle protecteur du collectif.
4. Les évaluations, les regards externes
o
Lřévaluation externe :
Elle sřest déroulée en avril/mai, de façon satisfaisante tant pour la direction que
pour lřéquipe. La commission constituée au niveau du siège associatif en appui à
la direction générale, a permis de convenir avec le cabinet prestataire dřun cadre
de déroulement commun aux établissements et services, ainsi que dřun
calendrier, garantissant lřhomogénéité des interventions dans le respect des
valeurs associatives et des spécificités du secteur de protection de lřenfance.
Lřorganisation a ensuite été précisée entre lřintervenante et la direction du
service. La tentative effectuée par le cabinet dřévaluation pour recueillir les avis
des enfants et de leurs familles, malgré un effort évident pour présenter un
questionnaire simple et ludique, sřest heurtée à la dispersion des familles et à
leur faible mobilisation pour les questions institutionnelles (dont le rapport
culturel à lřécrit nřest pas un moindre facteur). Cřest là lřécueil du milieu ouvert
pour mettre en œuvre les recommandations de la loi de 2002 sur la consultation
des usagers quant à lřexercice dřune mesure éducative imposée dans un cadre
judiciaire.
Aussi le service pense-t-il sřorienter vers dřautres modalités de participation
proposées aux parents, sans sřattacher à recueillir frontalement leur avis quant
aux modalités dřexercice de la mesure (cf ci-dessous).
La connaissance du secteur par lřévaluatrice, ainsi que sa capacité à entendre les
choix et les questions propres au service, ont permis lřinstauration dřun dialogue
de qualité entre elle et les professionnels de lřéquipe ; lřécueil dřune évaluation
vécue comme une intrusion violente et suscitant des réactions défensives a ainsi
pu être évité. Les professionnels ont exprimé des préoccupations pour lřavenir de
leurs métiers, des valeurs qui les sous-tendent et des conditions dřexercice de
leurs professions dans une société de plus en plus normalisée où il devient
difficile de ménager les espaces de travail indispensables à un accompagnement
éducatif réellement personnalisé ; au-delà de lřenjeu institutionnel pour
lřévaluation externe, de permettre ou non le renouvellement de lřautorisation du
service, ils lřont fait dans lřoptique de communiquer aux instances de politiques
publiques leurs observations et préoccupations de professionnels de terrain.
Les conclusions de lřévaluation externe font apparaitre que le service « respecte
les grands principes posés par la loi du 2 janvier 2002 en matière
dřindividualisation de lřaccompagnement des bénéficiaires » et qu « řil nřa pas
souhaité sřappuyer sur des outils formalisés ». Cette formalisation, que le SIOAE
aborde avec prudence dans le souci de maintenir un accompagnement
personnalisé et de proximité avec les personnes accompagnées, a également été
préconisée par la DASES, mais dřune façon plus impérative.
o
Lřaudit de la DASES (intitulé « enquête flash »)
Intervenue en pleine période de congés (le 8 aout 2014) après un courrier
adressé seulement une huitaine de jours à lřavance, cette intervention, qui
redoublait lřévaluation externe à peine 2 ou 3 mois après celle-ci, a été moins
bien comprise.
Plus formelle et plus lourde par le nombre de documents à réunir, prévoyant
seulement une rencontre avec le directeur, à lřexclusion des autres membres de
lřéquipe, elle a porté essentiellement sur la « traçabilité » de lřaction menée.
SIOAE 75
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 55 -
Bien que constatant que le service fonctionnait de façon satisfaisante, elle a
préconisé une classification interne aux dossiers des usagers plus rigoureuse,
lřintégration des conclusions des synthèses cliniques dans ces dossiers,
lřorganisation dřune journée de formation des personnels à la bientraitance, et
une disponibilité des professionnels du service sur les week-ends.
Suite à ces remarques, lřéquipe du SIOAE 75 sřest organisée pour que les
conclusions des réunions cliniques soient tapées en temps réel sur ordinateur
portable, afin dřêtre intégrées facilement aux dossiers (et pas seulement aux
rapports adressés aux magistrats), mais cette organisation ne sera pleinement
efficiente que lorsque le service aura pu remplacer son ordinateur portable
obsolète, et relier la salle de réunion à la baie informatique du rez de chaussée,
de façon à ce que les prises réseau de cette salle soient connectées au réseau
interne au service. Ces aménagements ont fait lřobjet de prévisions dans les
investissements 2015.
La direction du service a engagé des négociations avec Paris VIII, université
ayant contribué aux travaux de lřANESM (Agence nationale pour lřévaluation des
établissements sociaux et médico-sociaux), pour organiser une journée de
formation interne sur le thème de la bientraitance. Le coût prévisionnel de cette
formation a été intégré au budget prévisionnel 2015. Les négociations portent
sur le choix dřune formation plus clinique que sociologique, lřécueil pour
lřaccompagnement éducatif mené en milieu ouvert étant davantage repéré en
lien avec la difficulté de travailler auprès de personnes atteintes de maladie
mentale ou à tout le moins psychiquement très fragiles, quřà la méconnaissance
de caractères culturels ou propres à une configuration psychosociale particulière,
comme les familles recomposées ou appartenant à telle ou telle ethnie.
Lřorganisation dřune permanence éducative le week-end rejoint une idée
antérieurement évoquée dans le service, dřune consultation familiale qui pourrait
fonctionner certains samedis. Le service dispose en effet dřune psychologue
formée à lřapproche familiale. Le coût prévisionnel de cette prestation a
également été intégré au budget prévisionnel 2015.
Les travailleurs sociaux, quant à eux, travaillent occasionnellement lorsque la
situation le nécessite, en soirée ou de bonne heure le matin. Cřest ce qui a été
souligné aux enquêtrices de lřaudit.
En réponse à dřautres préconisations portant sur les procédures internes, le
service sřest doté de nouvelles procédures relatives à la gestion de la révélation
de cas de maltraitance, de situations comportant un caractère dřurgence et/ou
de dangerosité particulier, et de traitement dřun évènement grave.
o
Les risques psycho-sociaux (RPS)
La démarche a été initiée par lřélue (DP/CE), dans la suite dřune enquête interne
à lřAVVEJ menée par le CCE sur le thème de la souffrance au travail, enquête qui
nřavait pas rencontré chez lřensemble des professionnels lřintérêt escompté.
La formulation « risques psycho-sociaux » évite la présomption dřune souffrance
avérée, imputable aux conditions de travail, postulat qui ne parait pas largement
partagé dans lřassociation.
Par ailleurs les RPS font maintenant partie intégrante du DUERP (document
unique dřévaluation des risques professionnels), établi et discuté au sein du
Conseil dřEtablissement. Intégrer les RPS au DUERP revient donc à revisiter celuici en le complétant. Cřest pourquoi le médecin du travail a été associé à la
démarche. Egalement invité, lřinspecteur du travail ne sřest pas manifesté.
Sous la houlette dřune chargée de mission de lřOETH (organisme pour lřemploi
des travailleurs handicapés), un COPIL (comité de pilotage) a été constitué.
Après une réunion dřinformation générale sur les risques psychosociaux,
lřhistorique de la démarche et la méthodologie retenue, les conclusions du
rapport issu de la passation dřun questionnaire dřauto-évaluation dans lřéquipe,
SIOAE 75
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 56 -
ont mis en exergue trois facteurs de risques : intensité et temps de travail,
exigences émotionnelles et insécurité de la situation de travail. Lřautonomie dans
le travail est considérée comme un facteur ressource ; les préconisations portent
sur lřinvestigation du poste de secrétariat, et sur une réflexion de groupe sur
lřarticulation des fonctions dans lřaccompagnement psycho-éducatif, afin que « le
collectif retrouve son rôle protecteur », ceci dans une visée de prévention des
RPS. Bien que les facteurs de risques relevés sřavèrent inhérents au champ du
social et de lřéducation spécialisée, lřéquipe a opté pour un travail collectif sur les
thématiques soulevées, qui faisaient écho aux préoccupations des professionnels.
Pour les préciser, des groupes de travail ont été constitués et animés par la
directrice et la chef de service :
Lřarticulation des fonctions administratives et éducatives : après 2 réunions des
propositions concrètes tendant à préciser et fluidifier le fonctionnement du
service ont été dégagées. Certaines ont été traduites en termes de procédures.
Le cadre institutionnel : ce groupe nřa pas encore donné de production.
Lřarticulation des interventions éducatives et psychologiques : ce thème répond
aux tensions les plus vives et nécessitera plus de réunions que prévu.
La démarche nřest pas terminée et se poursuivra sur lřannée 2015.
Lřintervention de la chargée de mission de lřOETH nřa pas donné lieu à
rémunération, mais sa proposition de recours à un spécialiste extérieur pour
travailler les points soulevés dans son rapport a été refusée par le financeur ;
cřest donc la solution de lřorganisation de la poursuite des travaux en interne qui
sřest imposée.
5. Les formations collectives ou mutualisées
La formation aux écrits professionnels engagée en 2013 sřest achevée en 2014.
Associant des participants dřune équipe de prévention et dřAEMO, elle avait présenté
lřintérêt de permettre, au-delà de son objet propre, une meilleure connaissance
réciproque du travail de chacun. Cette « mixité » professionnelle avait créé une
dynamique particulièrement intéressante.
Dřautres formations ont été mutualisées au sein de lřespace Pierre Baldini :
o
o
Avec KAÏROS : formation des secrétaires et comptables au module de facturation
sur le logiciel GESSI,
Avec le SESSAD : formation nettoyage et hygiène réunissant les agents des 2
services.
En lien avec le projet conçu par lřéquipe éducative de se former plus spécifiquement à
lřaccompagnement éducatif des familles ayant de très jeunes enfants, deux interventions
ont été demandées au Dr MORISSEAU, pédopsychiatre psychanalyste expérimentée. Il
sřagissait dřaffiner lřobservation des interactions précoces mère-enfant, particulièrement
avec des mères souffrant de pathologie mentale. Dřautres séances sont prévues en 2015.
Ces séances sont financées sur le reliquat du budget supervision qui nřavait été que
partiellement utilisé, puisque les séances de supervision nřont repris quřen septembre
2014, après le recrutement dřun nouveau superviseur.
Lřexpérience précédente avait été malheureuse, les participants en étaient largement
insatisfaits ; cette année les travailleurs sociaux se déclarent satisfaits de la qualité de
leur supervision et au-delà de la règle édictée du caractère obligatoire de leur
participation, les absences ne sont plus quřexceptionnelles et dûment motivées. Autre
changement : la supervision est désormais réservée aux travailleurs sociaux, les
psychologues étant supposés disposer dřautres lieux choisis par eux, hors cadre
institutionnel, et par ailleurs ne disposant que dřun temps partiel déjà bien entamé par
les réunions dřéquipe (cliniques et institutionnelles).
SIOAE 75
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 57 -
Enfin, sur proposition de la direction, les psychologues et psychiatre du service, en tant
que cadres techniques, ont accepté dřanimer tour à tour des réunions de service
consacrées à une catégorie psychopathologique ; il sřagit de valoriser les ressources
internes dont dispose le service et de se doter des repères psychopathologiques
nécessaires à la conduite des projets personnalisés : en 2014 une première séance a
traité de la schizophrénie, dřautres sont prévues en 2015 sur les états limites et
lřadolescence, les perversions, et les dysfonctionnements familiaux. Ces interventions
visent aussi à faire circuler la pensée réflexive sur les situations familiales prises en
charge et connues souvent de toute lřéquipe.
6. L’accueil des stagiaires et nouveaux professionnels
Le groupe de travail mis en place lřan dernier sur la thématique de lřaccueil des stagiaires
a produit un livret dřaccueil aujourdřhui achevé ; ce groupe a été lřoccasion de revisiter la
législation sur lřorganisation des stages des travailleurs sociaux en formation, la définition
dřun site qualifiant, et surtout de redéfinir le processus de sélection et dřaccueil des
stagiaires.
Les candidatures sont désormais orientées vers la chef de service, référente de site, qui
les examine avec les travailleurs sociaux ou psychologues volontaires pour devenir
référents de stage et encadrer les stagiaires avec le concours de leurs collègues. Les
conventions de stage sont signées par la directrice (ou la chef de service par délégation).
Les relations avec les écoles sont assurées par la référente de site et les référents de
stage.
En 2014 lřéquipe a accueilli une stagiaire assistante sociale (stage long) et une stagiaire
psychologue. Une autre stagiaire en formation de cadre et travaillant sur le thème de la
participation des usagers a également été accueillie.
Dans la suite de cette dynamique, un livret dřaccueil à usage des nouveaux
professionnels a été élaboré conjointement par la directrice et la déléguée du personnel.
Il sřagit dřun projet ancien dans le service, mais qui nřavait pas encore pu aboutir.
En raison des difficultés mentionnées plus haut au service comptabilité, lřaccueil dřun
nouveau jeune en contrat de professionnalisation nřa pas été réitéré pour 2014-2015, le
précédent contrat ayant pris fin en juin 2014.
7. La mobilisation de l’équipe éducative pour les ateliers et micro-projets
Les ateliers pâtisserie et arts plastiques, ainsi que lřorganisation de sorties culturelles ou
sportives, qui avaient fait lřobjet dřun développement dans le rapport dřactivités de lřan
dernier, se sont poursuivis cette année avec le même succès et malgré les difficultés
matérielles liées à lřinstallation dans les nouveaux locaux. En début dřannée, lřatelier
pâtisserie nřa pu fonctionner quřà lřextérieur du service jusquřà ce que la cuisine affectée
à cet usage soit équipée, ce qui a nécessité un budget spécifique ; mais il était important
pour les enfants participant à cet atelier et pour la dynamique du groupe, quřil continue à
fonctionner sans interruption.
En fin dřannée, lřéquipe du SIOAE 75 sřest mobilisée, en réponse à une initiative de la
Direction Générale, pour concevoir et monter 4 micro-projets dont certains pourront faire
lřobjet dřun accompagnement méthodologique pour la recherche de financements
adaptés :
o
o
o
o
SIOAE 75
un atelier théâtre en partenariat avec le théâtre de Chaillot, présenté cidessous ;
un atelier cuisine à destination des parents, dont certains avaient manifesté le
désir de participer à lřatelier pâtisserie des enfants ;
un atelier couture à destination également des parents ;
des sorties culturelles avec participation aux ateliers ouverts par les grands sites.
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 58 -
Les deux projets à destination des parents visent à développer la relation et la
coopération éducative dans le « faire-avec », comme alternative complémentaire aux
entretiens traditionnels lors des visites à domicile ou dans les bureaux du service. Ils
visent aussi à renforcer le lien social par les échanges de savoirs et la valorisation de
ceux-ci. Enfin, ils visent à répondre aux directions de travail impulsées par la loi de
janvier 2002 sur la participation des personnes accompagnées.
Claude AMIEL, Directrice
8. Partenariat avec le Théâtre de Chaillot
Dans une perspective dřaccès à la culture et dřouverture vers lřextérieur, un partenariat
sřest mis en place au cours de lřannée 2014 entre le théâtre de Chaillot et le SIOAE 75.
Le théâtre National de Chaillot est lřun des cinq théâtres nationaux français
(établissements publics dont les missions sont définies par lřétat) et le premier à porter
un projet construit autour et à partir de la danse. Il est placé sous une tutelle double,
celle du Ministère de la culture et de la communication et celle du Ministère du budget. Il
est dirigé par le chorégraphe et danseur Didier Deschamps. Le théâtre de Chaillot est lřun
des lieux les plus prestigieux de Paris, non seulement pour le rôle quřil joua dans
lřhistoire du spectacle vivant et notamment dans la grande histoire du théâtre National
Populaire-fondé par Firmin Gémier, puis porté par une personnalité mythique : Jean Vilar
Ŕ mais aussi dans celle de la France puisque cřest dans ce théâtre que fut signée en
1948, la Déclaration Universelle des Droits de lřHomme..
Attentif à la diversité des publics, le théâtre mène une politique active dřéducation
artistique et culturelle grâce à un programme intitulé : « lřart dřêtre spectateur ».
Des jeunes pris en charge dans le cadre dřune AEMO judiciaire ont assisté à des
représentations au théâtre de Chaillot. En effet un partenariat se met petit à petit en
place entre lřéquipe du SIOAE 75, quelques jeunes et le théâtre de Chaillot. Les jeunes
qui participent ne sont pas à une place de simples « consommateurs de spectacles »,
mais peuvent bénéficier de rencontres particulières dans ce théâtre prestigieux, visiter
lřenvers du décor, rencontrer des professionnels du « spectacle vivant » et même
accéder à une pratique théâtrale.
Neuf jeunes âgés de 6 à 14 ans ont pu assister à la représentation de José Montalvo
« Asa NisiMasa » le 21 octobre 2014. A lřissue du spectacle, nous avons pu visiter
lřenvers du décor, rencontrer la costumière et lřatelier de la couturière, essayer des
chapeaux…voir les coulisses, les souterrains… Plaisir des yeux, du spectacle, curiosité
assouvie…rencontres agréables…
Le 19 novembre 2014, 5 autres jeunes du service ont assisté à un nouveau spectacle
adapté à un public un peu plus âgé : « Oh boy ! », une pièce dřOlivier LETELLIER
touchant à des thématiques telles que la maladie, lřhomosexualité, la séparation, la
mort… Le récit des péripéties bouleversantes dřune fratrie séparée, désaccordée puis à
nouveau réunie. Ils ont pu pleinement profiter non seulement du spectacle mais
également dřune rencontre avec lřacteur. Un deuxième temps a été proposé avec celui-ci
pour travailler autour des émotions, du jeu théâtral, de lřimprovisation lors dřun atelier de
pratique au service, à lřEspace Pierre BALDINI.
Dřautres spectacles sont prévus dans le courant de lřannée 2015 avec des adolescents et
peut être une sortie familiale parents enfants en fin dřannée.
Ces sorties dans un tel lieu apportent non seulement une ouverture vers lřextérieur mais
aussi une autre manière de travailler dans le cadre judiciaire…Sortir du quotidien, de
lřentretien ou de la visite à domicile permet la création dřun lien différent. Les échanges
et interactions entre les uns et les autres favorisent la création de liens. La notion de
plaisir dans les liens tissés entre une famille et un éducateur au cours dřune mesure
éducative judiciaire reste très précieuse.
Fabienne BLADIE, Assistante sociale
SIOAE 75
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 59 -
9. L’utilisation des budgets éducatifs
Les aides accordées par notre service, complémentaires (et non substitutives) aux
dispositifs de droit commun, mais offrant une rapidité de réponse à un besoin,
représentent un véritable atout pour les familles et les enfants. Nous constatons une
paupérisation croissante de la population suivie en AEMO puisque la moitié de la ligne
budgétaire « fonds de solidarité » a été utilisée pour des aides alimentaires. Les familles
aidées se trouvaient dans des situations dřurgence, suite à des évènements soudains
venant déséquilibrer brutalement les conditions de vie au quotidien Ŕ pour exemple :
incarcération brutale dřun parent- accueil en urgence dřenfants suite à une hospitalisation
de la mère, etc... Un quart environ de ce budget a servi à des achats de vêture dans le
cadre de départs en vacances ; enfin, le reste a permis dřacheter des fournitures
indispensables au quotidien: literie, duvets …
Une trentaine dřenfants ont pu partir en vacances grâce à la participation du service, soit
en totalité, soit partiellement. Dans tous les cas une participation familiale, même
minime, est requise. Les relations de partenariat suivies, établies avec Arc en Ciel
(organisme de la Ville de Paris), sřavèrent précieuses.
Enfin, les sorties collectives, surtout en période de vacances scolaires, se sont
poursuivies tout au long de lřannée : zoo, bowling, théâtre, musées, patinoire… Elles
offrent lřintérêt, du point de vue des professionnels, dřétablir des relations éducatives
avec les enfants concernés, dans le cadre dřun groupe, sur une grande variété de sujets,
et soutenues par une tonalité de plaisir partagé qui favorise la communication.
Brigitte DECROIX, Chef de Service
10. L’activité orthophonique
En 2014, 12 enfants ont bénéficié au SIOAE 75 dřun bilan orthophonique mais faute de
place ils nřont pas pu débuter une rééducation. Certains dřentre eux ont pu être
réorientés vers dřautres structures et dřautres non. Il sřagit pour nous dřune
préoccupation déjà évoquée dans les derniers rapports budgétaires (CA 2013 et BP
2014) et qui nous a conduits à solliciter une extension du temps dřorthophonie, toujours
plafonné à 0,25 ETP.
6 enfants âgés de 9 à 14 ans ont pu bénéficier dřune rééducation dans le service.
Lřannée 2014 sřest donc close sur des perspectives dynamiques concernant la révision de
certains dispositifs institutionnels (tels que les procédures internes, lřarticulation des
fonctions psychologiques et éducatives), et la création de micro-projets relatifs à la
culture et à la place accordée aux parents dans le service. Avec la prudence dřusage, le
spectre de la sous activité semble sřéloigner.
Nous tenterons en 2015 de maintenir cette dynamique, la qualité de travail qui justifie la
confiance que nous accordent les magistrats, et la créativité interne, malgré des
contraintes budgétaires, législatives et règlementaires toujours plus pesantes.
Claude AMIEL, Directrice
SIOAE 75
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 60 -
SIOAE 75
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 61 -
ITEP - SESSAD Le Logis
CONTACT :
Direction - Services administratifs et ITEP
7 rue du Moulin
78470 St-Lambert des Bois
Tél : 01.39.44.88.20.
Télécopie : 01.30.96.09.80
[email protected]
S.E.S.S.A.D
1 place Charles de Gaulle Ŕ 78067 - Montigny
le Bretonneux
Tel : 01. 30. 43. 26. 00 - Télécopie : 01. 30. 43.
98. 25
[email protected]
ACCES :
Pas dřaccès en transport en commun à
proximité de lřétablissement de St Lambert
RER : Ligne B4, St Remy lès Chevreuse ; 7
km de lřétablissement ou RER ligne C,
gare de St Quentin ; 10km de
lřétablissement
SNCF (depuis Rambouillet, La Défense,
Paris-Montparnasse) :
Gare
de
la
Verrière ; 9 km de lřétablissement
SESSAD : gare SNCF, gare routière et RER St
Quentin en Yvelines.
ACCUEIL :
LřInstitut Thérapeutique Educatif et Pédagogique Le Logis est une structure de lřA.V.V.E.J.
(Association Vers la Vie pour lřEducation des Jeunes) qui existe depuis 1953 et qui conformément
à sa mission accueille : «… les enfants, adolescents ou jeunes adultes qui présentent des
difficultés psychologiques dont lřexpression, notamment lřintensité des troubles du
comportement, perturbe gravement la socialisation et lřaccès aux apprentissages. Ces enfants,
adolescents et jeunes adultes se trouvent, malgré des potentialités intellectuelles préservées,
engagés dans un processus handicapant qui nécessite le recours à des actions conjuguées et à
un accompagnement personnalisé… tels que définis au II de lřarticle D. 312.59.2».
Article D. 312-59-1 du code de l’action sociale et des familles.
MISSION :
LřITEP et le SESSAD ont pour vocation en conformité avec les dispositions de lřarticle D. 312-59-1
du CASF, de prendre soin du jeune dans toutes ses dimensions : Thérapeutique, Educative
et Pédagogique.
En arrivant à lřITEP ou au SESSAD lřenfant rentre dans un processus indissociable où trois
champs, thérapeutique, éducatif et pédagogique, complémentaires et dřimportance égale,
agissent en interaction les uns avec les autres afin de créer une synergie et dřoffrir à lřenfant le
meilleur accompagnement possible pour lřaider à surmonter ses difficultés.
AGREMENTS - HABILITATION :
1. ITEP : établissement agréé par arrêté du Préfet des Yvelines, No A-04-01699 du 28
septembre 2004.
2. SESSAD : établissement agréé par arrêté du Préfet des Yvelines, No A-05-01205 du 27
juin 2005
3. Prise en charge sur décision d'orientation de la Commission des Droits et de l'Autonomie
des Maisons Départementales des Personnes Handicapées.
ASSOCIATION VERS LA VIE ET L’EDUCATION DES JEUNES l RECONNUE D’UTILITE PUBLIQUE
1, place Charles de Gaulle Ŕ 78067 St Quentin en Yvelines Cedex
Téléphone : 01.30.43.26.00 Ŕ Télécopie : 01.30.43.98.25
Courrier électronique Direction générale : [email protected]
- 62 -
STRUCTURE :
Direction : G. de Foucauld, directrice ; Olivier Cadiou, directeur adjoint.
Chefs de service : Alain Ribout ; Martial Martinez Lopez ; Stéphane Goutel ; Daniel Valot
(SESSAD)
EQUIPE INTERDISCIPLINAIRE
 Equipe
thérapeutique :
psychiatres,
psychologues,
médecin,
psychomotricienne, orthophonistes, art-thérapeute.
 Equipe éducative : éducateurs, maitresses de maison, veilleurs de nuit
 Assistante sociale
 Equipe pédagogique : enseignants, éducateurs scolaires
 Fonctions support : hommes dřentretien, chauffeurs
 Equipe administrative : économes/comptable, secrétaires
Habilitation :
ITEP : 50 garçons, 42 en Internat et 8 en semi-internat ;
S.E.S.S.A.D : 18 jeunes, filles et garçons.
ASSOCIATION VERS LA VIE ET L’EDUCATION DES JEUNES l RECONNUE D’UTILITE PUBLIQUE
1, place Charles de Gaulle Ŕ 78067 St Quentin en Yvelines Cedex
Téléphone : 01.30.43.26.00 Ŕ Télécopie : 01.30.43.98.25
Courrier électronique Direction générale : [email protected]
infirmière,
- 63 -
Préambule
Le matin du 7 octobre 2014, sur une petite route de campagne, David Couturier, jeune
éducateur à l'ITEP le Logis nous a quittés alors qu'il venait prendre son poste auprès des garçons
du Bosquet.
David était arrivé au Logis, jeune homme inexpérimenté mais habité par un désir fort de devenir
éducateur et riche d'une éducation pleine de belles valeurs d'humanité. Ensemble nous avons fait
le pari qu'il saurait être auprès des garçons du Logis, cette figure de grand frère qu'il était au
sein de sa famille et que l'expérience viendrait peu à peu consolider ces belles valeurs et cette
envie qui était la sienne. David a rempli pleinement son rôle. Il devait passer en juin 2015 son
diplôme d'éducateur spécialisé et aurait su nous le savons, faire honneur à ce métier difficile qu'il
avait choisi comme sien.
Le rapport dřactivité de lřannée 2013 commençait sur cette phrase : ce qui demande du temps
sřinscrit dans le temps. Je ne croyais pas si bien dire, et cette phrase qui nous rappelle la
patience nécessaire à tous changements, est toujours dřactualité. Cependant, l'année 2014 a été
une année riche en construction, et des étapes essentielles ont été franchies grâce aux efforts de
tous, soutenus par une équipe de cadres enfin au complet.
Les évaluations interne et externe ont mobilisé l'ensemble des salariés et nous ont permis de
constater de façon objective nos avancées significatives et encourageantes concernant le cœur
de notre métier, cřest-à-dire, faut-il le rappeler, lřaccompagnement dřenfants en souffrance.
Aujourd'hui, même s'il nous reste encore du chemin à parcourir, en particulier dans la recherche
de modes dřaccompagnements innovants, de formation des éducateurs et des pédagogues aux
spécificités des enfants accueillis en ITEP et d'organisation institutionnelle, on ne peut que se
réjouir du chemin parcouru.
L'année 2014 a également été marquée par le travail, commencé fin 2011, avec l'ARS,
concernant la modification de notre habilitation afin de faire cesser une situation de déficit
d'activé chronique pour cause de places non installées. Il a parfois été laborieux et difficile de se
comprendre et de dialoguer afin de trouver un chemin acceptable pour tous, entre les exigences
de la convergence tarifaire et des réductions budgétaires imposées par l'Etat et la préservation
des moyens nécessaires à un accompagnement de qualité indispensable pour répondre aux
problématiques de ces enfants dont plus personne ne veut.
Malgré les difficultés, nous devrions pouvoir finaliser une nouvelle habilitation pour le SESSAD et
l'ITEP avant l'été 2015 :
L'ITEP accueillerait 40 jeunes et non plus 50 dont 30 en internat, 8 en semi internat et 2 en
externat. Les 10 places d'internat seraient transformées en place de SESSAD qui verrait lui son
effectif passer de 18 à 28, extension permise par le changement de locaux.
L'année 2014 a dont été une année riche sur tous les plans : les enfants du Logis vont bien,
aussi bien quřils le peuvent, envahis quřils sont de leurs souffrances de vie ; les équipes sont au
travail, en train de réussir le pari de bâtir ensemble un ITEP où la souffrance, lřagressivité et la
violence ne seraient pas une fatalité que lřon subit mais des symptômes accueillis et transformés
en un travail au service du mieux-être des enfants. Il reste encore du chemin à faire car le travail
n'est jamais fini pour ces jeunes, dont pas un nřest semblable à lřautre et qui nous poussent à
sans cesse chercher et innover pour trouver les réponses à leurs questionnements pleins de
souffrance et parfois de violence. Mais nous remplissons aujourd'hui, la mission qui est la nôtre :
rendre un avenir aux jeunes qui nous sont confiés et lřespoir à leur famille.
Je laisse le mot de la fin aux enfants :
Un jeune « il se passe des choses ici au Logis »
Le médecin psychiatre « Peux-tu mřen dire un peu plus »
« Ça a changé »
« Et alors ? »
Lřenfant sřassoit, soupire et dit
« Je suis tranquille ».
ITEP Ŕ SESSAD LE LOGIS
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 64 -
L’activité
Lřhabilitation du Logis prévoit lřinstallation de 42 places dřinternat et 8 places de semi-internat.
Or, depuis 2012 nous sommes en dialogue avec lřARS afin de modifier notre capacité dřaccueil
afin de la rendre réalisable aussi bien au regard des possibilités offertes par les bâtiments que
dans un souci dřoffrir aux jeunes de lřITEP un accompagnement de qualité et de préserver
lřéquilibre institutionnel. Lřun nřallant pas sans lřautre.
1. Capacité d’accueil :
Depuis 2012, 10 places dřinternat ont été gelées sur 42 depuis 2013, auxquelles sřest
rajoutée fin 2013, la fermeture de lřunité de vie du Mesnil St Denis réduisant encore le
nombre des places dřinternat installées à 24 au lieu de 32.
Le nombre de place en semi-internat est resté inchangé : 8 places. Mais nous avons pu
constater, cette année encore, la poursuite dřun déficit de notification en semi-internat
des CHL du département, amorcé en 2013 et qui a impacté notre activité en semiinternat.
Notre capacité dřaccueil a dont été de 32 places pour lřannée 2014 : 24 places dřinternat
et 8 places de semi-internat.


de janvier à juillet 2014 nous avons accueilli 27 jeunes en internat
(dont 7 dans le cadre du DITEP) et 5 jeunes en semi-internat soit un total de 32 jeunes.
Dřaoût à décembre 2014 nous avons accueilli 25 jeunes en internat
(dont 3 en DITEP) et 7 jeunes en semi-internat soit un total de 32 jeunes.
2. Photographie de l’effectif 2014 et des admissions
32 jeunes ont été accueillis :


25 en internat (dont 3 en DITEP)
7 en semi-internat
Modalités des jeunes accueillis en 2014
Nombre par modalité d'accueil
3
7
Internat
Semi-internat
22
DITEP
Age des jeunes accueillis en 2014
12
10
8
6
4
2
0
10
5
6
5
3
2
1
H
de 10 à de 11 à de 12 à de 13 à de 14 à de 15 à de 16 à
11 ans 12 ans 13 ans 14 ans 15 ans 16 ans 17 ans
On peut constater que 71.87% des garçons accueillis ont entre 13 et 17 ans
ITEP Ŕ SESSAD LE LOGIS
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 65 -
3. Dossiers d’admission

96 dossiers reçus
o 41 dossiers pour le département du 78
o 55 dossiers hors département
Année 2014 -Département 78 :
Répartition des modalités d'accueil
notifiées
Internat
4
12
Semi-internat
25
Non précisé
Année 2014 - Age des jeunes - à réception des dossiers d'admission
25
21
20
17
15
11
16
10
12
10
5
1
3
3
1
1
0
de 7 à 8 de 8 à 9 de 9 à de 10 à de 11 à de 12 à de 13 à de 14 à de 15 à de 16 à de 17 à
ans
ans
10 ans 11 ans 12 ans 13 ans 14 ans 15 ans 16 ans 17 ans 18 ans






57 refus sur dossier dont 50% pour des raisons dřéloignement géographique
28 visites dřadmissions ont été réalisées par lřéquipe et ont abouti à :
6 admissions
6 jeunes en liste dřattente
15 refus dont 9 pour des raisons dřorientations dans dřautres établissements ou de non
adhésion des parents.
12 dossiers étaient en cours de traitement fin 2014
4. Départs
8 jeunes ont quitté lřITEP durant le dernier trimestre 2014
o
o
o
o
2 jeunes sont partis poursuivre leur formation professionnelle en MFR après
plusieurs années de présence au Logis
1 jeune a été réorienté dans un ITEP en province pour réintégrer le domicile
paternel.
5 réorientations ont eu lieu dont une au SESSAD du Logis, une en ITEP
professionnel et une sur une structure associant lřaide à lřenfance et lřITEP.
Taux dřactivité
Internat :
Accordé par lřARS au budget : 5 429 journées
Réalisé : 4 885 journées réalisées
Semi-internat :
Accordé par lřARS : 1 280 journées
Réalisé : 1 191 journées réalisées
ITEP Ŕ SESSAD LE LOGIS
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 66 -
Total des journées accordées par l’ARS : 6 709.
Total des journées réalisées : 6 076 soit 90,56 % de lřactivité accordée.
Ces chiffres ont été modifiés en novembre 2014 pour tenir compte
accompagnements faits dans le cadre de lřannée dřexpérimentation en DITEP.
des
Total des journées accordées par l’ARS en novembre 2014 : 6 112
Total des journées réalisées : 6 076 soit 99,41 % de lřactivité accordée.
Journées non comptabilisables : Nous pouvons constater la baisse constante des
journées dřabsence : 633 en 2014 contre 713 en 2013 et 1 131 en 2012.
Cette baisse sřexplique par les avancées du Logis en terme de réorganisation
institutionnelle, lřarrivée de lřéquipe cadre au complet depuis décembre 2013, la montée
en compétence des équipes et un travail de qualité dans le soutien des familles et la
prévention de lřabsentéisme.
La mise en œuvre de la nouvelle modalité dřaccompagnement appelée « Prise en Charge
Hors Cadre » pour les jeunes les plus en difficulté au sein du Logis, démarrée en
novembre 2013 a impacté également de façon importante, la diminution des journées
dřabsence et de suspension de prise en charge.
5. Un excédent financier
Début mai 2014, lřARS a opéré une réduction budgétaire drastique de 772 000 euros
pour compenser les 10 places dřinternat gelées et nous a demandé de produire en plus
un excédent en compensation de la fermeture de lřunité de vie du Mesnil.
Nous présentons un résultat comptable excédentaire de 173 896 euros qui a été rendu
possible par le gel de certaines activités prévues dans lřaccompagnement des jeunes,
grâce aux efforts de tous et à la vigilance et à la rigueur de lřéquipe comptable.
Ressources Humaines
Lřéquipe du Logis a continué de se stabiliser en 2014 et nous avons enregistré peu de
mouvement de personnel.
1. Mouvement du personnel
o Arrivées : 3 personnes en CDI 1 orthophoniste, 1 éducatrice et 1 enseignant
o Départs : 4 départs en CDI et 3 CDD qui nřont pas été renouvelés.
o 5 CDD ont été signés en 2014 et sont toujours en cours.
o 13 personnes sont venues travailler en intérim pour de courtes missions dont 4
veilleurs de nuit et 9 éducateurs.
2. Arrêts maladie
Nous avons enregistré en 2014, 2 719 journées dřarrêt maladie dont :
o 324 jours liés à des congés maternité
o 1 220 jours concernant 5 personnes pour des arrêts longue maladie supérieurs à
100 jours.
Cette question des arrêts maladie, récurrente dans le secteur médicosocial, reste un
point crucial qui vient souvent mettre à mal la continuité de la prise en charge des
jeunes et lřéquilibre des équipes et de lřinstitution en général.
ITEP Ŕ SESSAD LE LOGIS
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 67 -
3. Formation
Lřaccompagnement des jeunes en ITEP demande une véritable expertise pour arriver à
considérer la souffrance, lřagressivité et la violence comme des symptômes à accueillir et
à transformer en un travail au service du mieux-être des enfants.
La complexité dřun travail en interdisciplinarité demande également des ajustements
pour être opérante et devenir une véritable valeur ajoutée dans lřaccompagnement
donné aux jeunes. Cřest pourquoi cette année encore et avec lřaccord du CE, nous avons
continué de privilégier les formations collectives afin dřenrichir le niveau de compétences
déjà existant dans lřinstitution. En 2014, tous les salariés ont pu bénéficier au moins dřun
temps de formation :
o
o
o
o
o
4 maitresses de maison : les bonnes pratiques dřhygiènes et 2 journées de
travail et de rencontre avec les maitresses de maison de lřOustal et du SAU 78
autour de la question de lřalimentation et de la confection des menus
15 personnes sur les questions liées à lřagression
48 personnes sur la gestion des conflits et violence en ITEP
12 personnes sur les écrits professionnels
Les 2 comptables et lřassistante sociale ont bénéficié dřune formation individuelle
dřadaptation de leurs connaissances.
Bilan de l’accompagnement
1. Bilan Thérapeutique
Lřéquipe thérapeutique poursuit son travail dřaccompagnement et de soutien des jeunes
avec comme particularité un travail interdisciplinaire exemplaire. Cřest peut être
aujourdřhui, en dehors de la compétence et de lřimplication reconnues des professionnels
présents, le point remarquable du travail de cette équipe qui a su, soutenue par le
médecin psychiatre, rentrer véritablement dans un travail institutionnel.
Tous les jeunes accueillis à lřITEP le Logis bénéficient dřun suivi psychologique et dřun
suivi en psychomotricité et en orthophonie selon les besoins repérés à leur arrivée ou au
cours de leur prise en charge.
La vacance du poste dřorthophoniste la deuxième moitié de lřannée, a interrompu cette
modalité de soutien. La difficulté de recrutement nous poussera peut être à envisager un
travail de partenariat avec un(e) orthophoniste en libéral afin de ne pas laisser sans
accompagnement les jeunes qui en ont le plus besoin.
Témoignage de lřéquipe sur son travail :
Prendre soin d'un jeune en ITEP, c'est parvenir à lui apporter sur la base de ses
compétences, prenant en compte sa disponibilité émotionnelle, au fil du temps et donc
de sa progression, les propositions thérapeutiques favorables à cette mobilisation
psychique qui lui permettra de reprendre confiance en lui et d'adapter ses relations aux
autres.
Ces interventions à visée soignante, s'articulent chaque fois avec le soutien et dans la
dynamique des actions éducatives et scolaires. Elles sont élaborées dans les temps
d'échanges de l'équipe médico psychologique et au cours des synthèses
interdisciplinaires.
Corps, psyché, temporalité, cohérence, continuité, progression animent nos choix.
Le déroulé des temps thérapeutiques qui ont accompagné les jeunes au cours de l'année
2014 sont la résultante d'une part, de temps d'évaluation (bilans), de tentatives de
réponses à des besoins repérés ( suivis individuels), d'une capacité ou pas du jeune à
accepter l'aide proposée et, d'autre part, l'évolution des ressources thérapeutiques de
l'ITEP au fil de l'année. (Changements de professionnels).
ITEP Ŕ SESSAD LE LOGIS
RAPPORT DřACTIVITE 2014
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2. Bilan Educatif
Le travail de montée en compétence et en expertise a continué tout au long de lřannée,
renforcé par le travail de soutien et dřaccompagnement de lřéquipe cadre enfin au
complet.
La poursuite du travail de réorganisation institutionnelle et de sa lisibilité pour tous est
venue également renforcer le travail des équipes sur la qualité de lřaccompagnement
donné aux jeunes.
Aujourdřhui la violence qui pouvait traverser lřInstitution est apaisée, les enfants se
sentent en sécurité et le travail éducatif peut se faire dans de bonnes conditions.
Deux nouveaux modes dřaccompagnement ont été très opérants dans les changements
intervenus en 2014. Je veux parler du DITEP et de la prise en charge hors cadre.
Le DITEP
Le principe de diversification de l’accompagnement est posé par le décret du 6 janvier
2005 sur les ITEP qui prévoit explicitement que chaque projet personnalisé dřřaccompagnement
propose «des modalités dřaccompagnement diversifiées, modulables et évolutives » […] Par ces
dispositions, le décret légitime ainsi la nécessité d’adaptabilité et de souplesse dans les
accompagnements, en fonction des besoins et du projet du jeune […] Le rapport 2010 du
Conseil National Consultatif des Personnes Handicapées (CNCPH) sřintéresse lui aussi à cette idée
de fluidité des parcours adaptés à chaque enfant. En effet, il a inscrit dans ses préconisations le
développement de la notion de «dispositifs d’accompagnement». Il sřagit là aussi de faire
évoluer les établissements vers la mise en pratique d’accompagnement au plus près des
besoins.10
2013 a vu le démarrage de lřexpérimentation dřun fonctionnement en dispositif, menée par les
ITEP de 6 régions en France. Ce fonctionnement en DITEP offre la possibilité à lřétablissement,
en accord avec la famille et en tenant informée la CDAPH, de modifier les modalités
dřaccompagnement notifiées lors de lřadmission du jeune et ce en cours de prise en charge afin
de sřadapter pour un temps plus ou moins long à sa problématique et rester au plus près de ses
besoins.
Démarrée en 2013, lřexpérimentation a mis du temps à se mettre en place. Afin dřavoir
davantage de lisibilité sur les effets du fonctionnement des ITEP en dispositif, lřexpérimentation a
été relancée pour une deuxième période de 3 ans (de 2014 à 2017).
En 2014 le DITEP a concerné :
 9 jeunes de janvier à juillet 2014
 3 jeunes de fin août à décembre 2014.
La Prise en charge hors cadre
Certains enfants dès leur arrivée ou au cours de leur parcours au sein de lřITEP, rencontrent des
difficultés qui ne leur permettent pas ou plus de sřintégrer dans les différentes modalités
dřaccueil et dřaccompagnement proposés par lřITEP à lřensemble des enfants (scolarité adaptée,
stage...).
Ils nřont pas les bases nécessaires pour intégrer lřinstitution et amorcer le processus
dřélaboration psychique à leur arrivée. Ils ont souvent vu les années se succéder sans but précis
et pour ces jeunes en trop grande souffrance psychologique, et que rien ne semble pouvoir
mobiliser, la notion de « devenir » doit être déterminante. Il leur faut un projet qui puisse les
motiver, quřils puissent intégrer comme étant le leur ; suffisamment extraordinaire pour les
rendre curieux, intéressés et pour que leur imaginaire se remette en marche.
10
Introduction du rapport fait par lřAIRe : Projet dřexpérimentation de fonctionnement en dispositif des ITEP.
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RAPPORT DřACTIVITE 2014
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Dřautres connaissent des temps de crise, qui bien que difficiles et douloureux, peuvent sřils sont
gérés intelligemment, devenir un tournant dans leur parcours ou bien au contraire venir
cristalliser des dysfonctionnements intérieurs pouvant aboutir à des passages à lřacte mettant en
danger le jeune lui-même, ses pairs et lřinstitution.
Ces enfants et ces jeunes ont donc besoin pour un temps plus ou moins long, dřune prise en
charge éducative très individualisée et ciblée sur leur problématique particulière jusquřà
lřapaisement de la crise et la construction dřun projet qui recueille leur adhésion et celui de leur
famille. Lřexpérience montre que ces SAS sont indispensables si lřon veut éviter la répétition
dřéchecs et les ruptures de parcours déjà très douloureuses dans la vie de ces enfants. Dans la
majorité des cas, lřéchec de lřITEP se traduira pour lřenfant par un ancrage encore plus important
dans les troubles associés aux TCC : psychiatrie, délinquance, errance, déficience.
L'objectif poursuivi est donc bien de répondre à certains de ces jeunes en complète rupture et de
les rendre aptes à un retour vers un accompagnement plus classique, en leur offrant un sas
intermédiaire, un temps de remédiation, un temps pour construire leur projet ou bien encore un
temps de répit.
Une équipe :
o
o
Un chargé de coordination assure lřencadrement ainsi que le suivi technique de
lřentretien du Logis.
1 éducateur en 2014 et 2 à partir de la rentrée de septembre 2015
Les différents temps proposés
o
o
o
o
Des temps de chantier à l'intérieur et/ou à lřextérieur de lřITEP. Encadrés par
lřéquipe, ces ateliers sont pensés en fonction des besoins de chaque jeune, le
but étant, par une remédiation appropriée, de pouvoir poser les premières bases
éducatives nécessaires qui permettront à lřenfant, dans un deuxième temps, de
se réinscrire dans un collectif.
Le séjour projet : Un temps de courte durée (de 1 à 5 jours) pour permettre à
certains jeunes très fragilisés de bénéficier dès leur arrivée ou au cours de leur
séjour d'un temps à part, avec un accompagnement très individualisé qui
permettra de mieux construire ou de reprendre avec eux leur projet et de mieux
comprendre les raisons de leur orientation en ITEP. Lřexpérience montre que ce
temps de clarification et de remobilisation permet de sécuriser le jeune qui peut
alors, plus sereinement, confirmer à nouveau ses choix. Ce temps peut
concerner deux à quatre jeunes ensemble.
Le séjour de répit : en prévention des crises. Cřest un temps de pause pour le
jeune qui s'extrait de son environnement habituel (milieu familial, Institution).
Ces temps sont pour les jeunes en grande souffrance, au bord de la rupture
institutionnelle. Ils offrent la possibilité dans un ailleurs de créer un contexte
différent, propice à un nouveau démarrage et à la construction du projet
d'accompagnement dans un deuxième temps. Ces séjours peuvent durer une à
plusieurs semaines et peuvent se faire sur des sites extérieurs spécialisés dans
ce type dřaccueil, suivis et encadrés par lřéquipe de remédiation et avec la
participation de lřéducateur référent.
Le séjour de rupture : lorsque la crise a eu lieu
Sřadresse à des jeunes qui sont passés à lřacte et pour lesquels les solutions précédentes
ont échoué et qui mettent en danger lřéquilibre institutionnel. Le but est de permettre au
jeune dřaller au bout de son malaise y compris dans le fait dřaccueillir des crises
violentes. Lřexpertise des éducateurs présents doit pouvoir permettre de reprendre ces
évènements violents qui entravent le processus dřélaboration psychique. Ces moments
de crises extrêmes deviennent alors une base de travail avec le jeune pour lui permettre
de leur donner un sens, de poser des mots sur sa souffrance psychique et de trouver
dřautres moyens pour dire différemment la souffrance qui lřhabite.
ITEP Ŕ SESSAD LE LOGIS
RAPPORT DřACTIVITE 2014
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Ces temps de remédiation, dans leur ensemble, permettent de favoriser les échanges, d'aider le
jeune à s'exprimer, de mettre des mots sur ses angoisses, ses difficultés,... De lui faire prendre
aussi conscience de sa personnalité et de ses capacités. Dans un environnement différent, le
jeune se révèle souvent à lui-même et aux éducateurs capable d'être un autre, et c'est le levier
sur lequel tous nous pouvons nous appuyer pour continuer plus paisiblement son
accompagnement au sein de l'ITEP.
Dans toutes les situations, lřadhésion et lřimplication de la totalité de lřéquipe et plus
particulièrement de lřéducateur référent sont indispensables. Lřéquipe, avec lřaide du chef de
service et du psychologue référent, identifie et alerte lorsquřil leur semble nécessaire que certains
jeunes bénéficient de ces temps de prise en charge particulière. Un des trois psychologues de
lřinstitution est plus particulièrement chargé dřaccompagner cette équipe.
Bilan pédagogique
Lřannée 2014 est la troisième année du plein fonctionnement de lřunité dřenseignement au Logis.
Lřarrivée dřun nouveau chef de service en décembre 2013 ainsi que la stabilité de lřéquipe ont
confirmé la pertinence du projet pédagogique mis en place dès la rentrée 2012.
Aujourdřhui tous les jeunes de lřITEP sont accueillis sur lřespace pédagogique :
o
o
o
23 jeunes sur 32 sont scolarisés à plein temps sur lřunité dřenseignement de
lřITEP
9 jeunes bénéficient dřune double scolarité à plein temps : ITEP / inclusion
scolaire
11 jeunes, en plus de leur scolarité, sont en stage pour préparer leur avenir
professionnel.
Nous poursuivons cependant la réflexion sur la consolidation et lřenrichissement du projet
pédagogique existant. Nous souhaitons en particulier pouvoir renforcer dans un avenir proche
lřenseignement préprofessionnel proposé aux jeunes par lřintroduction de deux ateliers
techniques supplémentaires : cuisine et travail autour du bois et du bricolage.
En effet, lřâge de nos jeunes ainsi que le constat fait à lřITEP le Logis, comme dans beaucoup
dřITEP en France, que la possibilité de pouvoir se projeter et préparer son avenir professionnel et
une intégration, [ lorsque cela est possible dans des structures dřenseignement type CFA, CFA
spécialisé et MFR ] sont des étapes décisives et positives dans le parcours du jeune.
Les réflexions en cours à lřacadémie de Versailles sur la possibilité de délivrance dřattestations de
compétences professionnelles dans les EMS pour les jeunes ne pouvant pas intégrer les
structures dřenseignement professionnel existantes, vont également dans ce sens.
Une unité d’enseignement hors convention Education Nationale
Cette année encore, lřunité dřenseignement a fonctionné sans quřune convention ait pu être
signée avec lřEducation Nationale et avec la totalité des coûts pesants dans le budget de lřITEP.
Le projet de lřunité dřenseignement a été présenté à la nouvelle inspectrice Handicap de
lřEducation Nationale, dans le but de régulariser enfin cette situation et de réintégrer
lřétablissement dans la carte scolaire.
Lors de ce rendez-vous, lřinspectrice AS1 a pu évoquer très clairement les difficultés de
recrutement importantes sur le département et nřa pas été en mesure de nous donner une
visibilité quant à la mise à disposition dřenseignants et à la possibilité de signer une convention.
De plus, il semble que lřoption en cours de réflexion à lřEducation Nationale aujourdřhui soit
lřexternalisation dans leurs locaux dřun certain nombre de classes situées actuellement dans les
unités dřenseignement des ESM. Les problématiques qui agitent les jeunes accueillis en ITEP
questionnent fortement la faisabilité de leur intégration dans le collectif école.
ITEP Ŕ SESSAD LE LOGIS
RAPPORT DřACTIVITE 2014
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Il est important de noter que bien que ne faisant pas partie des effectifs de lřEducation Nationale,
les enseignants à lřITEP sont toutes des personnes diplômées, expérimentées, compétentes et
très impliquées dans ce travail difficile qui est le leur : cřest-à-dire réconcilier avec les
apprentissages des enfants en rejet violent de lřécole et ayant accumulé un retard très
significatif. Le travail fait cette année avec les référentes scolaires de lřEducation Nationale,
lřinclusion de 9 jeunes en scolarité partielle en milieu ordinaire, et lřassiduité des jeunes à lřécole
interne en sont la preuve.
Tranches de vie à l’ITEP le Logis
Une vignette clinique emblématique : le projet thérapeutique personnalisé
d'accompagnement de Jean, 16 ans, accueilli à l’ITEP depuis quelques mois.
Janvier 2014
La porte de « l'éveil » s'ouvre (espace nouvellement baptisé de la psychomotricité et de
l'orthophonie) laissant entrevoir le visage de Mademoiselle Chau, étudiante en psychomotricité
qui effectue sa dernière année de formation, en alternance, au Logis. Apparait alors Jean, le dos
courbé vers l'avant, la tête dans les épaules. Il a déjà remis sa capuche sur la tête. Il s'élance à
grands pas, les bras ballants. Il arpente la pelouse de sa grande silhouette mince. L'allure est
volontaire. Jean se dirige vers le bâtiment administratif et semble ne pas voir l'éducateur qui
approche. Comme convenu, ce dernier arrive à la fin du rendez-vous de bilan psychomoteur afin
de raccompagner Jean vers l'école.
Jean, tête baissée, veut se rendre à l'infirmerie pour voir Mme Lega, l'infirmière. Une fois de plus,
Il a mal aux dents. Les deux rendez-vous organisés cet automne chez un dentiste n'ont pas
permis, malgré une préparation éducative attentive, de réaliser les soins dentaires dont a
absolument besoin Jean. Lors de la visite médicale annuelle, le Dr Tieffry lui a redit l'importance
d'avoir des dents en bonne santé pour être en bonne santé.
Jean refuse d'ouvrir la bouche. Jean a souvent des maux de dents, Jean est sujet de moqueries
des autres jeunes au point de ne pas s'autoriser à sourire .... Et pourtant la peur est plus forte.
En accord avec la famille, présente auprès de leur fils mais démunie face à son refus, nous
avons fait le choix d'accompagner Jean, chaque fois que nécessaire, au cours des différentes
étapes de soin. Cette semaine, l'infirmière va l'accompagner chez le radiologue afin de réaliser
un panoramique dentaire, poursuite incontournable du bilan dentaire.
Depuis son arrivée à lřITEP, Jean rencontre une fois par semaine, pendant une demi-heure en
entretien individuel, Madame Castaignède, psychologue. Ces entretiens confirment les difficultés
de verbalisation du vécu émotionnel. Envahi par les angoisses, Jean cesse de penser et agit par
le refus, l'opposition. Initialement en retrait, privilégiant l'échange non verbal, au fil des
rencontres Jean progressivement parvient à s'exprimer. Le champ lexical est pauvre.
Apparaissent alors des interrogations sur sa compréhension et ses réelles capacités de restitution
verbale.
Février 2014
Face à l'opposition de Jean, des soins dentaires sous sédation analgésique par MEOPA sont
envisagés. Les lieux qui accueillent des adolescents sont peu nombreux, les délais de rendezvous longs. Plusieurs contacts ont été nécessaires. Jean est finalement pris en charge dans le
service de stomatologie du centre hospitalier St Anne, à Paris. Un détartrage est réalisé, mais à
nouveau, Jean refuse et des soins restent à faire.
Après le bilan psychomoteur et les échanges de l'équipe médico psychologique, l'indication dřun
suivi individuel hebdomadaire en psychomotricité est validée. Cette prise en charge a pour but
dřaider Jean à sřapproprier son corps, de lui permettre de sřexprimer à travers différentes
expériences corporelles, de renforcer la confiance en lui et de lřaider à acquérir une plus grande
aisance manuelle. Durant les séances dans un cadre temporel repéré (time-timer, calendrier) des
moyens permettant la prise de conscience du corps sont mis en œuvre : la percussion osseuse,
le toucher thérapeutique, lřeffleurage, les parcours moteurs, la relaxation ou encore la mise en
silhouette du corps. Les séances durent 45 minutes.
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RAPPORT DřACTIVITE 2014
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Mars 2014
Au regard de son comportement sur le groupe de vie et de ses compétences dans l'espace
scolaire, lors de la dernière synthèse, la réalisation d'un bilan psychométrique a été demandé. Il
est réalisé par Monsieur Le Gall, psychologue, au cours de deux séances de passation d'une
heure. Une évaluation WISC IV (test d'évaluation de l'intelligence des enfants d'âge scolaire de
Wechsler) devrait permettre de mieux repérer l'efficience de Jean et aider à définir son
orientation. Jean est actif durant la passation, il accepte l'étayage du clinicien qu'il connaît déjà
depuis l'année dernière. Leur première rencontre s'était déroulée dans le cadre d'un atelier
artistique.
Avril-mai 2014
Jean commence à manifester un réel intérêt pour la question scolaire. En lecture, Il s'intéresse
aux bandes dessinées. Cependant, les enseignants s'interrogent sur ses réels acquis et
compétences. Un bilan orthophonique est réalisé par Madame Dubreuil (orthophoniste arrivée
depuis quelques mois à lřITEP).C'est un bilan qui montre l'envie de progresser de Jean. Jean est
conscient de ses difficultés, en particulier en ce qui concerne le langage écrit. Lors des tests, il
donne le meilleur de lui-même avec un vrai investissement. Cependant, dès que lřécrit, la lecture
et lřécriture sont vraiment abordées, Jean "se ratatine sur lui-même". Des séances d'orthophonie
individuelles sont planifiées.
Juin 2014
Plusieurs rendez-vous sont programmés chez un stomatologue. Devant lřimportance des soins
dentaires à réaliser et lřattitude inquiète de Jean, la décision en concertation avec la famille est
prise dřune intervention sous anesthésie générale. Elle est programmée pour la rentrée.
Mademoiselle Chau obtient son diplôme d'état de psychomotricien. Elle va quitter l'établissement
aux prochaines vacances.
Madame Dubreuil annonce son départ. La prise en charge de Jean en orthophonie va
s'interrompre.
Septembre 2014
Jean, se dirigeant vers le bureau de Madame Castaignède, arbore une mine joyeuse. Elodie R,
l'éducatrice qui l'accompagne, l'encourage à nous adresser un vrai sourire. Jean laisse alors
apparaître, avec un plaisir non dissimulé, ses dents soignées.
Le 4 septembre, Jean a été hospitalisé à la clinique Caron à Athis-Mons. Il était accompagné
dřElodie. Les soins dentaires ont enfin pu être réalisés.
Madame Cadiou est présente à lřITEP, mais Jean ne manque pas de voir qu'un heureux
événement se prépare et qu'elle ne va pas pouvoir continuer à le recevoir.
Octobre 2014
Mademoiselle Chau revient. Elle va assurer le remplacement du congé maternité de la
psychomotricienne. A l'issue des échanges avec les éducateurs, les enseignants et des
discussions avec Jean, et un bilan, une proposition de séances en graphomotricité est faite : une
prise en charge spécifique, hebdomadaire de 45 minutes pour aider Jean à écrire de façon plus
lisible et plus fluide.
Novembre 2014
Madame Castaignède a dû cesser partiellement son activité. Son absence de l'ITEP devrait se
prolonger dans le temps. Nous réfléchissons, en équipe, à la mise en place d'un relais. Jean,
malgré son immaturité affective, nous indique par ce grand corps «qui a vite grandi» son entrée
dans lřadolescence. Prenant par ailleurs en compte la configuration familiale, nous pensons quřun
étayage auprès d'un thérapeute masculin serait bénéfique. D'autre part, Jean connaît déjà
monsieur Le Gall, depuis les tests mais aussi dans le cadre des ateliers interdisciplinaires, atelier
artistique puis atelier escalade. Le suivi psychologique individuel hebdomadaire est alors repris.
Jean investit positivement ce moment qui lui est proposé. Cřest un temps de « bain de langage
» quřil apprécie.
Au fil des mois, des besoins identifiés, au rythme des capacités observées, des progressions
constatées, le projet thérapeutique personnalisé de Jean sřest construit. L'articulation de ces
prises en charge sřattachant à prendre en compte la participation active du jeune et surtout quřil
en comprenne tout le sens.
ITEP Ŕ SESSAD LE LOGIS
RAPPORT DřACTIVITE 2014
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Aujourd'hui, Jean s'est redressé. Il accepte nos regards croisés, nos interventions spécifiques,
notre attention, notre réassurance. Soulagé, plus à lřaise dans son corps Jean est aujourdřhui
étayé du regard dřun adulte, de plus en plus en capacité de se positionner, de sřaffirmer dans le
cadre collectif de ses pairs.
La poursuite de nos prises en charge sera de le soutenir dans lřexpression de ses ressentis et
lřexpression de ses envies afin dřimaginer, de construire avec lui des projets dřavenir…..
Un samedi en famille aux Eterlous11 ou comment être ensemble pour travailler
ensemble.
Depuis longtemps notre Institution remet à lřouvrage la question de la place des Parents dans
lřaccompagnement des enfants quřils nous confient. Ainsi, les familles sont présentes dans nos
pratiques, de lřadmission aux étapes dřélaboration du projet dřaccompagnement et du parcours
au sein de lřinstitution et lors des temps de rencontre que le quotidien parfois agité des enfants
sait si bien provoquer.
Lřannée 2014 restera marquée par la volonté et la nécessité de redéfinir la réalité de lřimplication
des Familles en en matérialisant la fréquence dans le calendrier annuel de fonctionnement, où
apparaissent six samedis consacrés à ce type de rencontres.
Parents et Professionnels sřaccordent sur une définition du « travailler ensemble » : cřest
partager des difficultés, des attentes, des besoins, des objectifs, des moyens…
Mais il sřagit dřinvitations contractuelles et parfois dřune convocation injonctive lorsque lřenfant
déborde. Comment alors sřéloigner des pratiques de domination, de disqualification, de
défiance ?
Comment « être ensemble » ? Nous y répondons en créant du décalage, en fabriquant des
journées institutionnelles où se témoignent des reconnaissances et des échanges de savoirs…
Ce samedi-là aux Eterlous, nous recevons les familles. Les enfants, aidés des éducateurs,
préparent les tables. Chaque jeune semble impatient d'accueillir parents, frères et sœurs. Vers
10h, les premières familles arrivent, reçues par l'équipe et les enfants. Certaines mamans
semblent réservées mais l'ambiance se réchauffe vite autour d'un café et de petits gâteaux
préparés par Laura.
Chaque famille est invitée à participer à la confection du repas et à la mise en place de la table.
Certains parents retroussent rapidement leurs manches pour prendre part à ce moment tandis
que les mamans qui étaient en retrait acceptent notre invitation et laissent manteaux et sac
pour, à leur tour, mettre la main à la pâte.
Dans une ambiance chaleureuse, Mr C. m'aide à dépecer la grenadille car il me voit bien en
peine ! Mr M. nous montre ses talents pour découper l'ananas tandis que les jeunes aidés de
leurs mamans s'affairent avec Karim et Laura pour préparer les bricks d'épinards au fromage de
chèvre et la salade de fruits.
Une fois la préparation terminée, nous passons à table. Nous partageons le repas autour d'un
"Bingo" animé par François...jeu remporté par Dylan et Sébastien qui offre ses chocolats à toute
l'assemblée. A la fin du repas et avant de nous quitter, certains parents comme Mr C. prennent la
parole pour exprimer remerciements et gratitude à l'équipe pour le travail accompli avec leurs
enfants et pour l'aide qu'on leur apporte. Une idée émerge dans la tête des enfants et suscite
l'émulation : à quand un séjour avec les familles?
Nolan, le potager et la gourmandise12
Bonjour, je m'appelle Nolan, je suis arrivé à l'ITEP Le Logis lřan dernier. J'ai beaucoup travaillé
sur l'atelier environnement de Benoit et Alain car j'aime travailler dehors. On a fait un potager
qui a produit beaucoup de légumes que l'on a vendus au personnel de l'établissement et aux
partenaires (essentiellement les référentes de scolarités). Un jour, j'ai reçu cette invitation :
11
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Magali Sandrama, éducatrice et Alain Ribout, chef de service des Eterlous
Benoît Boucher, éducateur technique sur lřatelier Environnement
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RAPPORT DřACTIVITE 2014
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Jeune homme, afin de vous remercier pour votre travail et votre implication dans l'atelier
environnement cette année scolaire, vous êtes cordialement invité à participer à un goûter qui
aura lieu le mardi 1er juillet à 15 heures au restaurant « La terrasse de Sauvegrain», 14 rue de
Port Royal à Saint Lambert des Bois. Dans l'attente de la confirmation de votre présence, je vous
prie d'agréer l'expression de mes sentiments distingués.
Monsieur Benoit
Comme j'aime bien les goûters, j'ai vite confirmé ma présence et je ne l'ai pas regretté. Deux
gros gâteaux, un au chocolat et un aux fruits avec en plus des boissons à volonté. C'était trop
bien. Benoit nous a expliqué qu'avec le travail fourni cette année, on avait gagné un peu d'argent
dans la vente des légumes et qu'il voulait le dépenser en nous remerciant par ce goûter. Voici
une photo souvenir de ce moment.
Remise de diplômes à l’école du logis13
Ce matin, cřest la remise des diplômes au Logis ! Dans la cours de lřécole, on installe des chaises
pour les jeunes et une table leur fait face. Peu à peu, tous les adultes de lřITEP arrivent et se
regroupent autour des garçons pour partager ce moment exceptionnel. Ces derniers, devant tout
ce déploiement, comprennent que la remise des diplômes va avoir quelque chose de
« solennel ».
Lřimportance du moment impose le silence. Mme de Foucauld commence son discours et
demande aux adultes dřapplaudir les jeunes pour tous les efforts fournis dans lřannée. Stupeur et
étonnement.
Puis un à un, les profs appellent les garçons afin de leur remettre leur diplômes dřASSR pour
certains et pour tous, un diplôme pour lřannée scolaire.
Lřenseignant énonce devant toute lřassemblée attentive, ce pour quoi on félicite le jeune :
participation aux ateliers, travail scolaire, comportement sur le groupe, efforts fournis, humour,
qualités personnelles...
Chaque jeune sera chaleureusement applaudi pour les points positifs quřil a su montrer lors de
lřannée scolaire : gêne, fierté, étonnement peut-être ou encore émoussement intérieur, en tout
cas une sensation nouvelle.
Ce beau moment sřachève au soleil, autour dřun verre de soda et des chips… un « apéro » pour
se dire : « à lřannée prochaine ».
13
Vanessa Clinckmaillie éducatrice scolaire à lřunité pédagogique
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RAPPORT DřACTIVITE 2014
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SESSAD Le Logis
Préambule
Le SESSAD a poursuivi cette année encore, son bonhomme de chemin, avec une équipe très
stable et soudée, mais qui sait aussi lors des réunions dřéquipe se confronter dans des débats
passionnés, pour sřaccorder ensemble in fine sur ce qui serait le mieux pour les jeunes dont ils
ont la responsabilité.
Le déménagement dans les nouveaux locaux deux fois plus grands que les anciens a marqué la
fin dřune longue attente et il faut une fois encore saluer la patience et la persévérance de
lřéquipe qui a toujours fait un travail de qualité malgré des locaux devenus inadaptés. La lumière,
lřespace et une nouvelle décoration très « cosy », ponctuée par quelques reproductions de
grands peintres, sont aujourdřhui à lřhonneur au SESSAD du Logis. Lřespace supplémentaire a été
immédiatement investi et un coin bricolage animé par lřéducateur a vu le jour. La jolie table
basse de la salle dřattente en témoigne.
Ces nouveaux locaux ont également permis de présenter à lřARS la modification de lřhabilitation
existante avec succès. A partir de la rentrée scolaire 2015-2016, le SESSAD accueillera 10 jeunes
supplémentaires et lřéquipe sřenrichira dřun ou une nouvelle éducatrice, dřune psychomotricienne
qui aura enfin lřespace nécessaire pour travailler, et dřune psychologue supplémentaire à mitemps.
Ce nřest donc pas uniquement lřentrée dans de nouveaux locaux qui aura marqué cette année
2014, mais bien aussi la possibilité dřaccueillir plus dřenfants et dans de meilleures conditions
pour tous.
L’activité
1. Les effectifs
Effectif 2014 : 22 jeunes.
Nombre de garçons : 15.
Nombre de filles 7 : on peut constater que ce chiffre est en constante augmentation.
LOCALISATION GEOGRAPHIQUE
ELANCOURT;
2
LE PERRAY; 1
MAGNY LES
HAMEAUX; 2
TRAPPES; 6
MONTIGNY
LE BTX; 2
LA
VERRIERE; 1
ITEP Ŕ SESSAD LE LOGIS
GUYANCOU
RT : 7
VOISINS LE
BTX; 1
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 76 -
PYRAMIDES DES AGES
17 ANS; 2 9 ANS; 1
10 ANS; 3
16 ANS; 1
15 ANS; 2
11 ANS; 1
12 ANS; 2
14 ANS ; 6
13
ANS;
4
2. Les admissions :
35 dossiers de demandes d'admissions ont été reçus en 2014 et 26 sont toujours sur
liste dřattente faute de place.
o
o
o
6 admissions ont été refusées sur dossier : 5 car il sřagissait dřenfant trop jeunes
et 1 pour cause dřéloignement géographique
5 dossiers ont été validés et mis en attente ; un jeune a été admis en janvier
2015 et 3 restent en attente de place à partir de la rentrée de septembre 2015
3 familles ont été reçues parmi les dossiers en attente arrivés en 2014 car
présentant un caractère dřurgence. Suite à ces visites, 1 enfant a intégré le
Sessad, les deux autres familles ont refusé la prise en charge.
3. Départs et arrivées :
o 4 jeunes ont intégré le SESSAD à la rentrée scolaire 2014/2015 (liste dřattente
de 2013).
o 6 jeunes ont quitté le SESSAD en fin dřannée scolaire 2014
o 1 départ en apprentissage en boucherie
o 1 départ à lřITEP le Logis en attente dřune réorientation en IMPRO
o 2 jeunes sont aujourdřhui à plein temps au collège avec une fin de prise en
charge
o 1 jeune a déménagé et a pu intégrer le collège de son nouveau lieu dřhabitation
o 1 départ en IMPRO
4. Activité réalisée en 2014 :
1 831 forfaits ont été réalisés en 2014, soit :
o 137 forfaits de plus quřen 2013
o 86,21 % de lřactivité théorique (2 124 forfaits)
o 95,76 % de lřactivité accordée (1 912 forfaits)
Les actes considérés comme « non comptabilisables » sont au nombre de 596,
soit 92 actes de plus quřen 2013.
Comme les années précédentes, nous continuons à interroger lřARS sur la pertinence
dřun système de décompte des forfaits qui exclut une part pourtant très importante du
travail fait auprès des jeunes et de leurs familles. Nous rappelons que sont jusquřà
aujourdřhui exclus du décompte :
o
o
o
Les entretiens réalisés par le chef de service et/ou le psychiatre avec les familles,
hors de la présence des enfants, indispensables pour la qualité de leur suivi.
Les actions de partenariat (école, ASE, CPM…).
Les différents actes (éducatif, pédagogique ou thérapeutique) réalisés au cours
dřune même journée afin de faciliter l'emploi du temps de l'enfant et qui doivent
être comptabilisés comme un seul forfait.
ITEP Ŕ SESSAD LE LOGIS
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 77 -
Outre le fait que ce système de décompte met dans lřombre une partie pourtant
essentielle de notre travail dřaccompagnement, il tend aussi à minorer fortement le
résultat de lřactivité déclarée par rapport à l’activité réelle qui aurait été de 2 427
actes soit 114,26 % de notre activité théorique.
Nous avons appris récemment que les services ARS Ile de France sont en cours de
réflexion sur cette problématique et nous attendons avec beaucoup dřintérêt le résultat
de ce groupe de travail.
Dřautre part, bien que lřhabilitation du SESSAD prévoit 18 places, nous accueillons entre
20 et 22 jeunes tout au long de lřannée. En effet, nous défendons, sans mettre en péril
nos obligations de résultat quant au nombre de forfaits à réaliser dans lřannée, la
possibilité dřaccueillir et de suivre des jeunes dans des situations particulières nřayant
parfois quřun seul rendez-vous hebdomadaire.
5. Résultat financier
Grâce à une gestion rigoureuse, le SESSAD affiche un résultat comptable de 8 451
euros et un résultat administratif de 23 396,79 €.
Bilan de l’année 2014 du pédopsychiatre,
Marion FALLET
L'augmentation significative des situations relevant de la protection de l'enfance (10 sur 22) est
un des faits marquants de l'année 2014 au SESSAD, nous obligeant à travailler d'avantage en
réseau et non plus seulement dans une relation duelle avec les familles.
o
o
o
o
Lieux de placements (2)
Services ASE (3)
Services d'AEMO, (2)
Signalements au CRIP (3).
Cette situation impacte l'ensemble de l'équipe, éducateurs, psychiatre et psychologues dans le
lien avec les enfants (déplacement de la psychologue au foyer d'une jeune par exemple), et avec
les familles (signalements à travailler dans les entretiens avec les parents, déplacement du
psychiatre à l'ASE...), mais aussi le travail avec les intervenants extérieurs qui peuvent par
exemple assister à nos réunions ou à nos synthèses. Ces situations complexes nous amènent à
réfléchir autrement et révèlent des tensions et des émotions dont il faut se distancier.
Autre changement significatif, les filles bien que toujours présentes au SESSAD, sont passées du
nombre de 2 à 3 ou 4 dans les années précédentes, à 7 sur 22 en 2014 et l'approche
thérapeutique s'en trouve modifiée car elle n'est pas la même. La clinique des enfants elle aussi
a changé, on peut constater davantage de troubles d'apprentissage et d'inhibition que de
troubles du comportement débordants. De ce fait les séances dřorthophonie ont été plus
fréquentes et concernent en 2014 la quasi-totalité des enfants (environ 90 %).
On constate également beaucoup moins d'absentéisme que les années précédentes et les
enfants ont été beaucoup plus fiables dans le respect des rendez-vous, ce qui nous permet de
souligner l'originalité de l'approche du soin au SESSAD du Logis :
o
o
o
Le travail en interdisciplinarité de l'équipe des prises en charge thérapeutiques
très activement soutenues par les éducateurs,
Une offre originale d'art-thérapie, avec des séances individuelles ou en groupe,
de la relaxation, des ateliers mixtes art-thérapie/psychologue ou artthérapie/orthophoniste,
Des entretiens parents-enfants, la souplesse du cadre et les aménagements faits
pour s'adapter aux adolescents.
ITEP Ŕ SESSAD LE LOGIS
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 78 -
o
Les réunions médico-psy qui ont eu du mal à se mettre en place de façon
régulière ont enfin trouvé leur vitesse de croisière cette année et sont
maintenant régulières et efficaces, permettant de mieux coordonner les
différentes prises en charge.
Propos de Daniel Valot, chef de service
Evènement de taille pour le SESSAD Le Logis, nous avons déménagé
plus grands. Il va sans dire que ce changement de lieu a réjoui
membres qui travaillaient depuis lřorigine commençaient à ne plus y
démarré en septembre la nouvelle année scolaire 2014-2015 dans
lřactivité dřune équipe complète.
en juillet dans des locaux
lřéquipe, certains de ses
croire ! Nous avons donc
des lieux plus adaptés à
Autre chantier important de lřannée 2014, la réécriture du projet de service. Etant une petite
équipe, tous les professionnels ont pu pleinement participer et il va sans dire que lřexercice a été
profitable pour la cohésion du service. La réflexion qui sřest engagée pour lřécriture du chapitre
« principe dřintervention » nous a particulièrement enthousiasmés.
Nous avons également changé notre procédure dřadmission afin dřessayer de diminuer notre liste
dřattente très importante, une quarantaine de dossiers, certains datant de 2012. Même en
lřabsence de places disponibles, le chef de service et la pédopsychiatre ont rencontré les familles
afin de vérifier si leur demande était toujours dřactualité. Cette démarche qui nřest pas terminée,
conjuguée avec les admissions faites par les différents SESSAD de la Ville Nouvelle ont fait
redescendre la liste dřune bonne vingtaine de dossiers mais elle est sans cesse alimentée par les
nombreuses demandes dřorientation en SESSAD.
Les sorties au SESSAD
Nous avons des activités de soirées assez habituelles comme la cuisine ou le bricolage, mais
nous profitons aussi des périodes de vacances pour proposer dřautres activités et sorties qui
nous permettent de découvrir nos jeunes dans un contexte autre que celui des murs douillets du
SESSAD, et aussi observer leur comportement dans des groupes plus importants.
Nous nous sommes fait plaisir avec des concepts originaux : Paris par les sommets ou
« prenons de la hauteur ! »
Nous avons commencé par gravir les deux premiers étages de la Tour Eiffel à pied, puis nous
avons enchainé avec lřArc de Triomphe. Là, le groupe a ralenti sa progression pour cause de
bagarre et nous avons donc replongé dans un travail éducatif beaucoup plus basique.
Lřétape suivante était lřArche de la Défense où la frustration était au rendez-vous, celle-ci nřétant
plus accessible. Insuffisance de la préparation ! Nous nous consolons en nous disant quřil nous
reste encore quelques sommets à découvrir !
Autre proposition qui visait à travailler avec nos jeunes la tolérance :
Nous avons pris le bateau navette près de la tour Eiffel, puis avons visité Notre Dame, repris le
bateau à nouveau jusquřau jardin des plantes que nous avons traversé, et nous avons ensuite
visité la Grande Mosquée. Grand moment : pendant la visite notre guide a fait assoir tous les
jeunes autour de la grande table de la bibliothèque, et il a posé une devinette : « il y a un mal
qui affecte lřhumanité et est responsable dřune majorité de ses maux, les hommes naissent avec,
en grandissant beaucoup ne sřen préoccupe même pas, et meurent aussi sans lřavoir traité,
quřest-ce que cřest ?
ITEP Ŕ SESSAD LE LOGIS
RAPPORT DřACTIVITE 2014
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Les jeunes ont fait quelques propositions, avant que le guide ne donne la réponse : lřignorance.
Un thé et quelques pâtisseries plus tard, pris au salon de thé de la Grande Mosquée avec pour
fond sonore le champ des oiseaux qui volètent autour de vous, et nous avons repris le bateau
dans lřautre sens.
Aux vacances de la Toussaint, nous avons visité lřexposition Hokusai au Grand Palais. Un travail
de préparation avait été fait avec les jeunes : comment regarder avec cette question que je vous
pose aussi : « combien y-a-il de bateaux sur la célèbre gravure « la vague ? »
Lřintention était louable, mais lřaffluence était telle que la patience de nos jeunes a été mise à
rude épreuve et ils nřont pas pu apprécier cette visite à sa juste valeur. Avant la visite nous
avions mangé dans un restaurant japonais (Japonais-Hokusai, chercher le lien !) Nous
souhaitions leur faire découvrir autre chose que lřhabituel kebab quřils mangeraient
invariablement. Le niveau sonore du groupe, 11 jeunes, était peut-être plus élevé que la tradition
japonaise ne le recommanderait, mais le repas sřest déroulé dans la bonne humeur et ils ont tous
beaucoup apprécié.
Voilà une petite tranche de vie du SESSAD qui poursuit paisiblement sa route et sřapprête en
2015 à agrandir son équipe, accueillir dřavantage dřenfants et continuer à chercher, encore et
toujours, comment faire pour enrichir le travail dřaccompagnement des jeunes qui lui sont
confiés.
ITEP Ŕ SESSAD LE LOGIS
RAPPORT DřACTIVITE 2014
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ITEP Ŕ SESSAD LE LOGIS
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 81 -
Foyer Éducatif l’Oustal
CONTACT :
ACCES :
15, rue Jacques Boyceau
78000 Versailles
Téléphone. : 01.39.67.52.20
Télécopie : 01.30.21.38.22
Courriel : [email protected]
PARIS St LAZARE Ŕ Direction Versailles Rive
droite, descendre « gare de Montreuil »
PARIS
MONTPARNASSE
Direction
Rambouillet
ou
Chartres
descendre
« Versailles Rive Gauche » ou « Versailles
chantiers ».
ACCUEIL :
Adolescentes de 14 à 21 ans confiées par les Juges des Enfants ou les services
départementaux dřAide Sociale à lřEnfance, pouvant bénéficier du travail éducatif proposé.
MISSION :
Les difficultés que rencontrent les jeunes filles accueillies au Foyer Educatif « lřOustal » sont
dřabord des difficultés familiales et sociales importantes.
Elles entrainent bien souvent pour ces jeunes filles un grave manque de repères et des
difficultés personnelles et relationnelles considérables.

Face à cela, les objectifs éducatifs sont les suivants :
o Donner des repères socialisants qui permettent à chacun de vivre en société,
o Permettre aux adolescentes reçues dřaller vers un équilibre psychologique et affectif
personnel,
o Les aider à développer leurs capacités personnelles,
o Favoriser pour les jeunes accueillies comme pour leurs familles la compréhension de
leur situation.

Les supports éducatifs spécialisés procèdent de ces objectifs :
o Un travail effectué dans et à partir de la vie quotidienne,
o Un travail soutenu avec les familles,
o La mise en place de loisirs éducatifs et thérapeutiques,
o Des suivis scolaires et des formations professionnelles modulées et adaptées,
o Un partenariat avec les mandats, référents et autres intervenants extérieurs.
AGREMENTS - HABILITATION :
Aide Sociale à lřenfance
Protection judiciaire de la jeunesse
STRUCTURE :
Directrice : Narjès GUETAT-CALABRESE
Directeur Adjoint : Fabien GARNIER
ASSOCIATION VERS LA VIE ET L’EDUCATION DES JEUNES l RECONNUE D’UTILITE PUBLIQUE
1, place Charles de Gaulle Ŕ 78067 St Quentin en Yvelines Cedex
Téléphone : 01.30.43.26.00 Ŕ Télécopie : 01.30.43.98.25
Courrier électronique Direction générale : [email protected]
- 82 -
Chefs de service éducatif
Laurent
Blanchard
(de janv. à mars 2014)
Puis
Isabelle
Zoubiri
depuis juillet 2014
Marie-Agnès (jusquřen mai 2014)
Nadine BOYER
Nadine BOYER depuis juin 2014
Chef de service éducatif
Thierry AGOSTINO
Chef de service pédagogique
Emmanuelle
Alibert
(en remplacement dřIsabelle RAPIN
depuis le 6 novembre 2013).
Structures d’hébergement : 4 unités de vie décentralisées
accueillant 42 adolescentes
« Etats-Unis » et « Pt Colbert
« Etats-Unis » et « Pt Colbert »
« Missionnaires »
« Montreuil »
« Montreuil » et « Frémillon »
Service d’Accompagnement Vers la Vie Adulte
12 appartements à Versailles
Accueil de 16 à 19 adolescentes et jeunes majeures en situation
« dřautonomie accompagnée »
Age minimum dřadmission : 17½ ans
Possibilités de scolarisation interne
(agrément Education Nationale)
Les jeunes collégiennes, lycéennes et apprenties en stages
professionnels peuvent être prises en charge suivant des contrats
éducatifs élaborés préalablement.
Une classe : 6 élèves maximum, des jeunes en rupture de scolarité,
mais pour qui lřécole est encore le meilleur chemin du succès.
Une plateforme de mobilisation personnelle sřadressant à toutes les
jeunes filles de lřOustal et plus particulièrement à celles qui sont en
difficultés. La Plate-forme construit pour chacune un chemin
personnalisé avec des activités variées (leçons particulières, arts
plastiques, stage en entreprise, etc…). 12 jeunes accompagnées
vers une formation professionnelle.
Effectif :
Depuis juin 2014, 4 chefs de services Ŕ Educateurs spécialisés, techniques et scolaires Ŕ
surveillants de nuit - Assistantes sociales Ŕ
Infirmière - Psychologues à temps partiel Ŕ Maîtresses de maison Ŕ Une équipe
administrative [secrétariat Ŕ économat] Ŕ Une équipe dřinfrastructure [entretien].
ASSOCIATION VERS LA VIE ET L’EDUCATION DES JEUNES l RECONNUE D’UTILITE PUBLIQUE
1, place Charles de Gaulle Ŕ 78067 St Quentin en Yvelines Cedex
Téléphone : 01.30.43.26.00 Ŕ Télécopie : 01.30.43.98.25
Courrier électronique Direction générale : [email protected]
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Introduction
Narjès GUETAT-CALABRESE, Directrice.
2014 a été une année qui a convoqué chez chaque membre de lřinstitution sa capacité
dřadaptation et sa compétence à accompagner et à soutenir les processus inhérents au
changement. En effet, les réorganisations que nous avons initiées depuis la fin de lřannée 2012
se sont inscrites dans notre quotidien en 2014. Nous savons que les effets de ces
transformations ne pourront sřobserver en une seule année et que la spécificité de notre secteur
dřactivité exige plusieurs années pour éclairer la pertinence et la pérennisation de nouvelles
organisations.
Dans ce contexte mouvant, 2014 fut une année durant laquelle nous avons à la fois développé
de nouveaux projets et soutenu une vigilance indispensable pour maintenir un équilibre
institutionnel, nous permettant de poursuivre notre mission au quotidien.
L’activité de l’année
Contre toute attente lřactivité, 20 447, de lřannée 2014 est supérieure à celle de 2013. Toutefois
elle reste inférieure à lřobjectif de 20 574 journées. Il apparait un déficit de 127 journées. Nous
observons également une baisse de près de 25% du nombre de demandes dřadmission. Or sur le
nombre de situations que nous avons traitées durant lřannée, nous avons dû reporter, pour
certaines dřentre elles, le projet dřaccueil par manque de préparation en amont.
Les mouvements du personnel
Départ de Frédérique Soumeilhan chef de service à lřOustal durant 4 ans. Elle fut remplacée, en
juillet 2014 par Isabelle Zoubiri qui assure lřencadrement des équipes dřEtats Unis et de Pont
Colbert.
Après de longues années dřengagement auprès des jeunes filles et auprès des professionnels de
lřOustal Marie-Agnès Stolargzyk, chef de service de lřunité de vie Missionnaires, a fait valoir ses
droits à la retraite. Elle a quitté lřétablissement en mai 2014 en présence dřune grande partie du
personnel et des nombreux directeurs qui ont jalonné sa carrière. Madame Stolargzyk a conçu
une pratique professionnelle empreinte dřun dévouement lucide envers les jeunes filles et une
rigueur clinique toujours fondée sur lřintérêt des adolescentes. Elle a toujours, et continue, de
revendiquer la responsabilité des professionnels de lřéducation spécialisée à transmettre leur
savoir faire aux jeunes générations de professionnels. Cřest ainsi quřelle poursuit son
engagement dans le cadre de la formation professionnelle. Son investissement dans lřassociation
perdure à travers son statut dřadministratrice.
Chantal Toussaint, éducatrice à lřOustal depuis de très nombreuses années a également fêté son
départ à la retraite le 4 décembre 2014. Tout au long de son parcours dans lřinstitution, Madame
Toussaint a apporté dans son accompagnement quotidien aux jeunes filles, une énergie et un
dynamisme constant.
Cécile Zayas, psychologue au Service dřAccompagnement à la Vie Adulte, depuis un peu plus de
15 ans a quitté ses fonctions en mai 2014. Elle a été une fine clinicienne qui a contribué à
soutenir le projet inédit de ce service. Sylvianne Ledouarin a, quant à elle, pris ses fonctions de
psychologue en novembre 2014.
Laeticia De Besse psychologue sur deux des unités de vie a également quitté lřétablissement en
septembre 2014. La pertinence de ses analyses ont accompagné les équipes avec lesquelles elle
a travaillé durant de longues années. Alexandra Suertegaray, psychologue, a pris le relais auprès
des équipes de Pont Colbert et Frémillon depuis novembre 2014.
Dřautres professionnels éducatifs ont quitté lřétablissement au cours de cette année relayés par
de nouveaux éducateurs. Nous avons également eu à accueillir de très nombreux professionnels
dans le cadre de contrat à durée déterminée pour pallier aux absences de plus ou moins longue
durée des salariés en poste. Au-delà de la volonté dřinvestissement de ces « remplaçants » et de
nos efforts pour encadrer au mieux ces ruptures et passages, nous observons les effets de ces
changements fréquents sur la continuité du travail au quotidien. Ces changements que nous ne
Foyer Éducatif l’Oustal
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 84 -
pouvons anticiper (arrêts maladie) exigent une capacité dřadaptation intense des éducateurs en
poste et de lřéquipe dřencadrement.
Le départ de Sœur Jo
Sœur Jo qui était une figure emblématique de lřOustal, des Terrasses et du Refuge est décédée le
3 septembre 2014.
Je tenais à remercier les 3 A et toutes les « anciennes » de lřOustal qui ont eu lřinitiative en juin
dernier dřorganiser dans les locaux de lřOustal une surprise à lřoccasion de son 90 ème
anniversaire. Elles étaient près de 35 à venir avec leurs enfants et parfois leurs petits enfants
pour surprendre Sœur Jo qui, très émue, avait pu me dire : « je me doutais bien quřil y avait
quelque chose qui nřallait pas dans cette invitation à prendre le café à lřOustal un samedi aprèsmidi, cřétait tout de même bizarre ». Elle avait été ravie de retrouver toutes celles quřelle appelait
« mes fleurs » pour cet après-midi festif.
L’Organisation de l’établissement (voir organigramme)
Depuis juillet 2014, Nadine Boyer, chef de service, assure la gestion des deux unités de vie
Montreuil et Frémillon. Cette nouvelle organisation permet ainsi, à moyens constants, de
pérenniser lřintégration dřun couple (une femme, un homme) de surveillants de nuit, par unité de
vie. Cette configuration inédite à lřOustal nřest pas sans effet sur la vie institutionnelle qui
sřadapte avec le temps à de nouvelles articulations dans les pratiques des uns et des autres. Par
exemple nous parvenons à peine à trouver les organisations les plus pertinentes pour permettre
aux équipes éducatives de se retrouver pour élaborer en comptant sur la présence de tous les
professionnels qui la constituent : chef de service, psychologue, assistante sociale, éducateurs,
maitresse de maison, surveillants de nuit. Fort heureusement, des organisations nous échappent
et sřinstituent à partir des collaborations indispensables au suivi des jeunes filles. Cřest ainsi que
les surveillants de nuit ont mis en place des passations entre binômes.
De nouvelles pratiques transversales sřinitient entre les « binômes dřéquipe », comme la
conception de projets de sorties communes à deux unités de vie. Dřautres initiatives comme par
exemple lřéquipe Pont Colbert dont le jour de réunion est le mardi accueille les jeunes filles
(présentes sur le pavillon Etats Unis durant la journée) lorsque leurs collègues sont en réunion le
jeudi et vice versa.
Ces modifications dřorganisation continuent de générer dřautres mouvements, non sans
résistance, conduisant la plupart des professionnels de lřétablissement à se déplacer parfois
intérieurement pour sřadapter à de nouvelles modalités de travail et dřaccompagnement des
jeunes filles.
Pour ce qui est de lřorganisation du temps de travail qui a mobilisé une importante énergie dans
lřinstitution durant de longs mois, cřest aujourdřhui une question qui tend à sřéquilibrer. Je crois
pouvoir dire que grâce à la détermination de Fabien Garnier, directeur-adjoint mais également à
son expertise technique, lřélaboration des plannings de lřOustal semble « évidente » aujourdřhui.
Au point, quřen cette fin dřannée, nous avons fait le choix de dégager les chefs de service de la
réalisation des plannings : en effet, dorénavant cřest le directeur-adjoint qui réalisera les
plannings des 4 unités de vie. Ce qui demeure, malgré tout, encore très complexe, ce sont les
remplacements des personnels absents et lřactualisation des plannings en cours, qui continue
dřimpliquer au quotidien les chefs de service. Cependant lřOustal étant une institution dont
lřimpulsion vitale est constamment en mouvement, nous savons que lřannée 2015
sřaccompagnera de solutions pertinentes.
Foyer Éducatif l’Oustal
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 85 -
L’unité de vie « Missionnaires » devient l’unité « Frémillon »
Comme nous lřévoquions lors de notre dernier rapport dřactivité, le pavillon Missionnaires dont
nous étions locataires à Versailles a été vendu. Son nouveau propriétaire souhaitant investir son
bien, nous avons eu à trouver de nouveaux locaux à proximité du 15 rue Jacques Boyceau.
Après de nombreuses recherches, visites, joies et déceptions, nous avons trouvé un pavillon
idéalement conçu pour nous accueillir courant avril 2014.
Ce pavillon est situé au 8 rue Juliette Frémillon dans la ville du Chesnay, une petite rue dans un
quartier principalement résidentiel. Nous avons été contraints dřoccuper ce pavillon en sousinvestissant les espaces. En effet, nous nřoccupons à ce jour que 6 places sur les 9 possibles
dans ce pavillon. Le Maire du Chesnay nřayant toujours pas eu la possibilité de nous recevoir afin
de nous permettre dřeffectuer le changement de destination des locaux.
Nous restons convaincus que cette situation ne va pas perdurer : lřengagement évident du Maire
de la ville dans la protection de lřenfance et de lřadolescence et son intérêt pour lřéducation
spécialisée soutiendront la mobilisation de ses services pour nous aider à dénouer cette situation.
De ce fait, le pavillon qui devrait accueillir 8 à 9 jeunes nřen accueillent que 6 ce qui a eu un
impact négatif incontournable dans lřactivité de cette année.
Les jeunes filles et lřéquipe installées dans ce lieu ont été bien accueillies par leur voisinage. Leur
inscription dans le tissu résidentiel se fait sans encombre. Les jeunes filles expriment à la fois
leur satisfaction de bénéficier de conditions dřhébergement extrêmement favorables (chambre
individuelle) mais également de leur besoin dřêtre un peu plus nombreuses dans la maison.
L’installation dans l’unité de vie « Frémillon »
Lřéquipe éducative Frémillon
Un déménagement se traduit par une séparation dřun environnement familier, une perte de
repères. Sřinstaller dans un autre secteur géographique cřest appréhender un nouveau voisinage,
prendre de nouvelles marques, construire un nouveau « chez soi ». Lřunité de vie représente
pour certaines jeunes filles que nous accueillons le seul endroit qui rythme leur quotidien où elles
peuvent se ressourcer.
Notre groupe a changé de lieu dřaccueil lors des vacances dřavril 2014 pendant la fermeture du
pavillon. Les jeunes filles étaient un peu perturbées par le fait de changer de maison, il a donc
été décidé quřelles feraient leurs cartons avant de partir en vacances et que le déménagement se
ferait sans elles, leurs affaires répertoriées seraient installées dans leurs nouvelles chambres.
Lorsque nous leur avons annoncé le projet de déménagement, les jeunes filles ont pu nous
exprimer leurs angoisses et leurs inquiétudes. Nous sommes parvenus à les rassurer et à leur
montrer que si dans le passé, des changements brusques ou définitifs avaient pu être douloureux
pour certaines, ce déménagement se ferait dans de bonnes conditions et nous amènerait vers un
lieu tout aussi sécurisant et accueillant.
Il est apparu nécessaire pour lřéquipe éducative, dřimpliquer les jeunes filles dans ce processus
de déménagement avec leur participation pour lřinventaire, le tri, le choix des éléments de la
décoration. Certaines ont eu beaucoup de mal à ranger, sélectionner des objets les liant à des
situations passées, synonymes de deuil ou de lâché prise. Ce fut lřoccasion de mettre des mots
sur les sentiments que ces souvenirs faisaient resurgir.
Lřarrivée dans les lieux et lřinstallation ont aussi été une façon de travailler la manière dont
chacune allait se saisir de ce nouvel environnement, sřy intégrer et peut être en profiter pour
changer certaines habitudes et certains fonctionnements.
Pour lřéquipe, ce fut lřoccasion de repenser nos pratiques dřaccompagnement du quotidien. Les
règles de vie furent questionnées ainsi que la façon dont nous réfléchissions les lieux, lřaccès à
certaines pièces et le cadre dans lequel nous laissions les jeunes filles se saisir et évoluer dans ce
nouvel espace. Nous avons repensé lřaménagement du salon, de sorte quřil devienne le lieu
principal de convivialité et de partage en groupe, que la grande table proche de la cuisine trouve
son espace. Dans lřancien lieu nous avions pour habitude de nous retrouver dans les canapés qui
étaient positionnés en U face à la télévision avec au centre une table basse, et aujourdřhui
lorsque nous partageons des temps collectifs, nous sommes beaucoup plus assises autour de la
table, ce qui donne une autre dimension à nos échanges.
Foyer Éducatif l’Oustal
RAPPORT DřACTIVITE 2014
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Il est difficile pour une équipe de remettre en question lřorganisation qui a été pensée par
dřanciens professionnels et le fait de changer de lieu peut permettre dřouvrir la réflexion vers
dřautres perspectives, dřautres projets, sans avoir à bousculer les fonctionnements antérieurs.
Ce déménagement a nécessité toute une élaboration autour des projets individuels de chaque
jeune fille. Il devait être à la fois source de continuité et de changement. Cela fut possible grâce
à la réflexion en amont avec les jeunes filles, en leur montrant des photos du nouveau pavillon,
en le situant géographiquement, en leur donnant déjà une idée de leur future chambre (1 er ou
2nd étage, chambre seule ou double etc…) afin quřelles puissent sřimaginer dans leur nouveau
lieu de vie.
Cet accompagnement nřa pu se faire que lorsque lřéquipe elle-même sřest projetée dans ce
changement. En effet, soutenir un tel déménagement nécessite un engagement de la part de
lřéquipe qui nřest possible que lorsque celle-ci y trouve un sens et des repères. La visite du lieu
fut le déclencheur du processus.
Le déménagement crée une émulation dans la vie dřune équipe, qui peut être source de
dynamisme, dřentrain mais également de crainte et de tension dus aux pertes de repères et aux
changements dřhabitudes. Il nous faut repenser dans ce nouvel environnement les
accompagnements, les trajets, faire connaissance avec les partenaires de secteur social, médical
et scolaire. Nous devons alors être vigilants et à lřécoute du ressenti que cela engendre chez
chaque jeune fille.
Leur réaction dépend de plusieurs facteurs : capacité dřadaptation, gestion du stress et des
émotions, lřattachement au lieu. De manière générale, le côté aventure du déménagement les a
stimulées, a renforcé les liens entre elles, favorisé un sentiment dřappartenance.
Ce déménagement aura été pour les jeunes filles et lřéquipe lřoccasion dřaccepter un certain
bouleversement dans leur vie quotidienne, dřapporter de nouvelles perspectives et de montrer
leurs capacités dřadaptation et de renouvellement.
Le partenariat inter-établissement dans l’association :
Un élan impulsé lors du 22ème séminaire de l’AVVEJ
Narjès GUETAT-CALABRESE, Directrice
Lors de la préparation du 22ème séminaire, les équipes pédagogiques de lřensemble des
établissements de lřassociation se sont régulièrement retrouvées autour de leurs pratiques
diverses. Ces rencontres se sont poursuivies au-delà du séminaire et ont rythmé lřannée 2014
pour lřéquipe de lřécole interne de lřOustal. Ceci a permis à certaines jeunes filles de participer à
des ateliers dans dřautres établissements de lřassociation : atelier GRAF avec Rencontre 93. Ce
rapprochement entre les équipes représente un enrichissement dans la conception des projets et
la diversification des pratiques pédagogiques.
Quand les maitresses de maison se forment ensemble :
A lřinitiative de trois directrices dirigeant des établissements dans les Yvelines, une action de
formation de deux jours a été organisée avec lřappui de Myriam DELASSALLE, en contrat de
professionnalisation à la Direction Générale. Cette formation a regroupé 15 maitresses de maison
dans les locaux de lřOustal autour de la question de lřéquilibre alimentaire et des pratiques
professionnelles des maitresses de maison en internat.
Les retours des participantes furent extrêmement positifs, louant les effets valorisants de ces
temps de formation : « pour une fois que cřest nous qui occupons les salles de réunion pour
réfléchir».
Les professionnelles ont pu également mettre lřaccent sur le manque de reconnaissance quřelles
ressentent généralement et qui a été très atténué par le fait de pouvoir partager avec les
collègues de divers établissements. Nous envisageons de reconduire cette expérience dans le
cadre dřautres actions de formations.
Nous pouvons espérer que cette expérience amorcera une participation plus importante de cette
catégorie de professionnelles au prochain séminaire 2015.
Foyer Éducatif l’Oustal
RAPPORT DřACTIVITE 2014
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La plateforme de mobilisation professionnelle, un dispositif
de l’école interne. (PMP)
Cette année encore de nombreuses jeunes filles ont été orientées vers lřOustal après de longs
mois voire années de décrochage ou dřabsentéisme scolaire ou encore de phobie scolaire. Les
jeunes filles se saisissent dřailleurs de ces désignations diverses pour se présenter lors des
entretiens dřadmission se désignant comme absentéiste ou phobique ou encore angoissée de
lřécole…le texte qui suit, rédigé par Christian NEGRI en charge de lřanimation de la PMP à lřécole
interne, témoigne du travail qui sřeffectue dans ce dispositif et du souffle quřil représente dans le
parcours scolaire des jeunes filles.
L’accompagnement du projet professionnel au sein de l’école interne
de l’Oustal.
Christian NEGRI, Educateur spécialisé, Plateforme de Mobilisation Personnelle de lřOustal
Lřécole interne de lřOustal est avant tout une Plateforme de Mobilisation Personnelle. A ce titre
les apprentissages scolaires sont un aspect important de la prise en charge des jeunes filles mais
au-delà de cela nous souhaitons être un cadre leur permettant une évolution personnelle globale.
Que nřentendons-nous pas évolution ? Cela nřest pas une question facile car chacun peut
opposer à lřautre son projet de vie personnelle. Sans rentrer dans des considérations
psychologiques voire philosophiques, sans parler de légende personnelle ou dřipséité. Nous
sommes les témoins en tant quřintervenants dans lřéquipe de lřécole des transformations qui
sřopèrent chez les jeunes filles que nous accueillons chaque jour. Pour celles qui ont un parcours
long au sein de notre structure scolaire et éducative, nous pouvons en saisir la nature et en
mesurer lřimpact. Nous accueillons des adolescentes, par conséquent, nous sommes témoins
dřune période de leur vie où des grands changements sřopèrent. Aux raisons du placement
sřajoutent les modifications physiques avec les conséquences psychiques induites. Cette période
est également une phase importante du processus dřindividuation où il sřagit de se libérer des
imagos parentaux. Leurs choix en terme dřorientation scolaire et professionnelle demandent une
part de connaissance de soi mais également une conscience du monde qui les entoure.
Lřéquipe constituée dřéducateurs scolaires chargés de lřenseignement de diverses matières, dřun
éducateur spécialisé, dřune psychologue et dřune chef de service pédagogique intervient de façon
pluri-professionnelle afin de répondre aux objectifs du projet de service. Cela nécessite de la
coopération et de la coordination en interne avec les unités de vie. Toutefois, cette cohérence
sřappuyant sur le projet de lřécole ne nie pas les différences et les sensibilités de chaque
professionnel.
Lřécole rassemble des « adultes ressources » aux profils variés permettant de trouver une aide et
un appui. Cela a vocation à permettre aux jeunes filles accueillies dřavancer dans le sens de
lřinsertion dans la cité en y trouvant leur place de sujet 14. Les jeunes filles que nous accueillons
ont eu des parcours de vie tourmentés.
Pour certaines, lřabsence de figures dřattachement fiables rencontrées lors de leur enfance ainsi
que les ruptures successives, sur le plan affectif et scolaire, sont autant de choses à considérer
pour adapter notre travail auprès de ces jeunes filles.
Lřobjet de cet écrit, au-delà de détailler le travail pédagogique de lřéquipe, est de présenter le
parcours et la mobilisation personnelle de quelques jeunes filles, auxquels tous ensemble nous
avons contribué.
Toutefois, il est indispensable pour comprendre lřesprit dans lequel nous travaillons de brosser
brièvement quelques points de repères sur lesquels sřappuie le projet pédagogique de lřécole
comme Plate-forme de Mobilisation Personnelle. Pour accompagner une mobilisation
« Personnelle », la plasticité de notre organisation et de notre mode de fonctionnement est un
aspect fondamental. Ce serait une injonction paradoxale de penser sřadapter aux besoins et de
répondre aux projets Ŕ aux attentes Ŕ de chacune en proposant un moule trop rigide. Pour
« se » façonner le sujet a besoin dřêtre contenu mais également dřavoir un authentique degré de
liberté. Cřest peut-être là que sřarticulent les notions dřenseigner et dřéduquer pour faire une
nouvelle fois référence au séminaire AVVEJ de 2013.
A mon sens, notre défi pédagogique peut se ramener à faire la synthèse entre les deux
aphorismes suivants Ŕ le premier de Berthold Brecht et le second de Jacques de Bourbon
Busset Ŕ « Le fleuve est violent car il emporte tout sur son passage mais nul ne taxe de violence
14
Référence au séminaire AVVEJ 2013 « Enseigner, éduquer : comment le sujet sřinstitue dans la cité »
Foyer Éducatif l’Oustal
RAPPORT DřACTIVITE 2014
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les berges qui lřenserrent » et « Les rives sont une chance pour le fleuve car elles lřempêchent de
devenir marécage ».
Points de repère du projet de service :
o
o
o
o
o
o
o
o
o
o
Un entretien appelé « feuille de route » sřinscrit comme la première rencontre
avec la jeune fille,
Un planning adaptable au projet de la jeune est défini avec elle,
Le règlement (ou charte) est remis à la jeune fille (signé par elle),
Les matières scolaires enseignées sont les mathématiques, le français, lřhistoire,
la géographie, lřanglais, lřéducation civique,
Un temps est consacré à la lecture de la presse,
Un atelier consiste en une découverte du monde professionnel (rencontres,
visites),
Le module PSE (Prévention Santé Environnement) est adapté au projet des
jeunes filles présentes,
Un accompagnement personnalisé est possible pour préparer son avenir
professionnel (stages, forum),
Une coopération avec les équipes éducatives des unités concernant les projets
de re-scolarisation,
Un travail de partenariat avec de nombreux acteurs est mené (CIO, académie,
dispositifs pour décrocheurs scolaires, CFA).
Les vignettes cliniques suivantes permettent de saisir la diversité des profils des jeunes
accompagnées et donc du travail engagé. Lřesprit de la PMP 15 est en phase avec lřidée de
Montaigne : « Nos élèves ne sont pas des vases quřon remplit, mais des feux quřon allume »
Jřai succédé en 2013 à ma collègue, Anne Brunel, qui a pris une nouvelle fonction au sein du
foyer de lřOustal. Elle a développé de nombreux « outils » utiles dans lřaccompagnement du
projet professionnel des jeunes filles. De façon symbolique, elle mřa laissé un message Ŕ sous la
forme dřune feuille accrochée à un mur du bureau Ŕ dont le texte est :
« Le talent de chacune des jeunes filles est une petite chose que le vent emporte. On ne sait pas
où elle va se poser, pourtant un jour, elle germe et sřépanouit».
Mon travail sřappuie beaucoup sur le partenariat, cela est à la fois une obligation, « partenariats
contraints » ; cřest le cas avec lřinspection académique, lřAide Sociale à lřEnfance, les collèges et
lycées et à la fois un choix « partenariats choisis » ; stages, projets spécifiques.
La notion de partenariat implique, au minimum, une relation de respect mutuel mais nécessite
plus pour être efficace. Il faut se connaître et au quotidien soutenir lřaction de lřautre, se parler
et respecter les engagements de chacun.
Philippe Gaberan (docteur en science de lřéducation) dans son livre « Eduquer les enfants sans
repères » dit: « Une vision écosophique de lřéducation est atteinte quand les adultes cessent de
se renvoyer les responsabilités de lřéchec et acceptent de mettre en commun leur énergie au
service du développement de lřenfant. »
Le Pédopsychiatre Philippe Jeammet lui aussi insiste sur la cohérence et la création de liens.
Lřobjectif est de travailler mieux en partageant et en ayant moins peur des rencontres. Son
constat est que tout le monde est en quête de reconnaissance et que par peur, nous créons de la
disqualification alors quřensemble nous pourrions co-construire quelque chose.
Les exemples suivants illustrent que le travail effectué nřa été possible quřen sřappuyant sur un
travail partenarial de fond.
15
PMP : Plate-forme de Mobilisation Personnelle
Foyer Éducatif l’Oustal
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 89 -
Le titre du premier parcours pourrait être : « Je te parle pas »… mais je vous écris
quand même cela.
« Votre école, je nřy viendrai pas et puis jřai rien à vous dire », Victoire soupire, « quoi encore ! »
et puis plus un mot pendant tout lřentretien. Lřéducatrice, qui accompagne cette jeune fille au
teint pâle dont les cheveux noirs sont plaqués contre son visage et maintenus par une Řqueue de
chevalř, ne semble pas étonnée.
Victoire est arrivée au foyer très récemment mais a déjà mis les nerfs des éducateurs à rude
épreuve. Malgré ses propos et son attitude lors de lřentretien dřadmission, Victoire viendra
régulièrement à lřécole. Par contre, il est impossible pour elle de rentrer dans une salle de classe.
Quand on la croise, Victoire est dans lřévitement. Lřécho quřelle renvoie, au bonjour que nous lui
adressons, est invariablement « Arrête, je te dis rien à toi ». Elle sřapaise uniquement lorsque
nous acceptons quřelle utilise un des ordinateurs qui se trouve dans la salle informatique.
Devons-nous accepter que cette jeune fille nřintègre pas le groupe lors des activités scolaires ?
La psychologue qui a recueilli auprès dřune collègue quelques informations sur le parcours de
Victoire, nous invite à ne pas nous opposer à cette demande dřaccès à un ordinateur. Dans son
cas, cela représente un temps de concentration. Lřéquilibre à trouver nřest pas simple car il ne
faut pas, a contrario, reproduire le fonctionnement familial qui incite Victoire à passer une grande
partie de ses journées devant la télévision.
Victoire est une jeune fille sportive qui déborde dřénergie. Entrer dans un échange verbal avec
elle nřest vraiment possible quřau moment du déjeuner. Victoire a un « appétit de lionne », cřest
un temps où elle fait preuve de délicatesse et de politesse. Victoire nous montre donc pour le
moment trois visages : dans sa bulle devant un écran, dans lřéchange au moment du repas et en
électron libre tout le reste de la journée. Cřest au cours dřune visite pédagogique au Palais de
Justice de Paris que je découvre une Victoire posée, respectueuse du cadre, ayant de lřhumour et
détendue. Lors de sorties pédagogiques au « zoo de Thoiry » et au « haras de Jardy », Victoire a
montré une capacité « hors du commun » pour rentrer en relation avec les animaux.
Commençant à mieux la connaître sans toutefois bien maitriser la situation, nous sommes à
même de réfléchir à un projet. Nous sommes à la croisée de multiples points de vue : pour
certains Victoire doit être réorientée vers une autre structure. Pour dřautres sa place est ici car
rien nřa jamais été satisfaisant ailleurs. Pour certains un bilan cognitif doit être effectué mais
dans quelles conditions et à quel moment ?
Depuis son arrivée Victoire dit quřelle attend « sa place » en collège. Sa demande, très confuse
au début, sřest peu à peu affinée. Ancrée initialement, de façon quasi obsessionnelle, à une
demande de 3ème générale, Victoire a su se projeter de façon plus réaliste vers une filière
SEGPA. Cřest en lien avec la personne gérant la filière SEGPA à lřacadémie que nous allons
préparer une re-scolarisation progressive avec le soutien et lřimplication forte de lřéquipe
pédagogique du collège. Nous nous réunissons régulièrement avec ces partenaires afin de nous
coordonner.
Mail envoyé par son professeur principal :
« Nous avons effectué une sortie mardi dernier. Victoire s'est montrée sous "un autre
jour" par moment: impatiente et frisant l'insolence lorsque quelque chose ne lui
convenait pas. Je vous le signale, mais suis tout à fait consciente des efforts que
demande cette intégration au collège pour Victoire. Aussi, soyez tout à fait rassurés sur
notre volonté de l'accompagner dans cette démarche. Je lui ai parlé afin de reposer le
cadre dans lequel nous devions travailler ensemble pour que tout se passe au mieux:
elle a de grandes qualités, des compétences et des connaissances. Cependant, elle doit
me parler toujours avec respect! Elle a le droit, comme tout à chacun, d'être
impatiente, de ne pas aimer ce qu'on lui demande, mais à elle, avec notre aide, de
trouver la bonne attitude afin de pouvoir travailler dans les meilleures conditions.
Vendredi, Victoire, au début de séance d'arts plastiques, était assez négative. En
travaillant uniquement avec elle, elle s'est peu à peu apaisée, et s'est mise au travail
avec beaucoup d'investissement et d'application. »
Foyer Éducatif l’Oustal
RAPPORT DřACTIVITE 2014
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Dans lřemploi du temps de Victoire, des plages horaires restent prévues à lřécole interne pour du
soutien scolaire et la préparation du CFG. Victoire a « évolué » dans son rapport aux autres bien
quřil y ait toujours occasionnellement des débordements (comme le soir où elle a perdu sa
trousse dřécole).
Texte que Victoire est venue, « tapuscrire » à lřécole interne quelques jours avant dřintégrer le
collège.
« Les ateliers que j'ai aimé à l'école interne :
La piscine c'était super, l'atelier cuisine j'ai adorer en plus j'aime bien faire à manger, le français
j'ai pas trop travailler je c'est pas pourquoi je pense que je voulez pas, et les maths aussi mais
j'orée du travailler donc voilà, j'ai adorer aller sur l'ordinateur, le zoo de Thoiry c'était bien avec
les autre filles on c'est bien amuser surtout quand on est partit voir les lionne est le lion c'était
trop bien, et le mardi quand on aller au marcher c'était super, et j'ai adorer passer tout mon
temps sur l'ordinateur c'était trop bien non je rigole je c'est que j'avais pas le droit, voilà l'école
interne c'est vraiment super, et les profs vous faite du bon boulot même Madame Alibert donc
vous aller tousse me manquer enfin peut aitre non je rigole je c'est trait bien que vous allez me
manquer, je vais bientôt reprendre le collège et je vais tout faire pour que ça se passe bien, et je
vais avoir de bonne note ».
Victoire va débuter prochainement un stage de deux semaines dans un restaurant de Versailles.
Cela est lřaboutissement dřun travail commun Ecole Interne-PMP, Unité de vie, Académie, CIO,
Collège.
Sandra : Plus dure est le combat plus belle est la victoire… pas encore star mais à
l’école.
Elle nous a souvent exaspérés, Sandra, avec son comportement de Diva. Dřailleurs, en arrivant à
« lřEcole Interne », elle avait un seul projet de vie : être une star. Pourtant, ce qui était envisagé
pour elle à son arrivée, cřétait un CAP. Mais elle nřen voulait pas car elle était aux prises avec le
désir de retrouver lřestime dřelle-même et cela passait à ses yeux, par satisfaire le désir de ses
parents. Pas facile quand ces deux adultes avaient des ambitions opposées pour elle. Du moins,
le pensait-elle. Mes collègues reconnaissaient à Sandra des capacités en français
particulièrement. Le travail en partenariat avec le CIO, nous a permis de trouver un dispositif de
raccrochage scolaire. En effet, Sandra a été déscolarisée pendant presque une année avant son
arrivée à lřOustal.
Nous avons misé sur un déclic qui pourrait à terme se produire dans lřattitude de Sandra, bien
que parfois nous doutions compte tenu de son peu de courage pour se mettre au travail au
quotidien. Nous avons rencontré la responsable en charge du dispositif PIL (Pôle Innovant
Lycéen) au lycée Lazare Ponticelli de Paris. Vite nous avons été confrontés à une nouvelle
difficulté. Sandra se heurtait à une phobie qui la bloquait pour prendre les transports. Ceci
correspondait probablement à une grande peur à devenir actrice de quelque chose. Elle
sřénervait contre elle et contre nous : « vous ne comprenez pas, je ne peux vraiment pas ».
Comme souvent nous avons été à la croisée de propositions différentes. Des professionnels
pensaient quřil fallait faire avec Sandra le trajet pour aller jusquřau PIL afin de surmonter sa
peur, dřautres pensaient le contraire. Cela constitue à la fois une difficulté mais aussi la richesse
du travail en équipe.
Sandra a écrit un jour ce quřelle ressentait :
« Ce qui ne va pas trop : jřai lřimpression que personne ne me comprend vraiment et que je
nřarrive pas à aller à lřécole car ça ne mřintéresse pas. Mais jřai peur dřarrêter les cours car jřai
peur de décevoir mes parents. Je sais quřils vont beaucoup sřinquiéter et ça me fait culpabiliser.
Je suis totalement perdue car je ne sais pas quoi faire, peu de choses mřintéressent. Jřai
lřimpression de ne pas être à la hauteur, et jřai peur de lřéchec et si je tombe, de ne pas pouvoir
me relever. Surtout, jřai peur du jugement car je me suis trop fait juger par tout le monde. Ce
qui va : On me pousse à faire des choses, des gens mřaident quand même, même si ce nřest pas
ce que je veux. »
Foyer Éducatif l’Oustal
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 91 -
Nous avons, au fil de lřannée, rencontré les parents de Sandra de façon plutôt informelle pour ne
pas creuser le fossé mais au contraire petit à petit reconstruire un intérêt mutuel entre Sandra et
eux concernant son projet scolaire et professionnel. Nous avons navigué en fonction des
rapprochements et des séparations afin de maintenir un équilibre et une continuité souple dans
la relation. Nous avons préparé avec Sandra, en lien avec le PIL et ses parents son intégration
dans le dispositif LVPE (La Ville pour Ecole).
Avant sa rentrée scolaire, Sandra est venue dire bonjour à lřéquipe de lřécole Interne. Elle nous a
montré un visage plus affirmé et une détermination quřelle a réussi à bâtir tout au long de
lřannée écoulée.
Sandra, dřaprès les informations que nous avons, a été la première à trouver son stage dans sa
classe à LVPE. Elle prend les transports pour aller en classe et se montre assidue dans son
projet.
A ces 2 vignettes cliniques, je pourrais ajouter celle de Naelle qui en arrivant au foyer a eu
besoin de beaucoup de réconfort pour ne pas dire de maternage. Son projet professionnel a pris
la forme dřun CAP Photographie par correspondance. Suite à la suppression de ce diplôme, il a
fallu bâtir un nouveau projet. Grâce à lřaide dřun photographe amateur éclairé, nous avons
monté des projets divers. Naelle a gardé sa motivation pour le métier de photographe. En
partenariat avec le CIO de Boulogne-Billancourt, nous avons constitué et défendu son dossier de
re-scolarisation. Cette jeune fille prépare actuellement un Bac Pro photo.
Pour terminer le récit de ces quelques parcours auxquels lřécole interne de lřOustal a participé
activement, il me faut dire quelques mots du chemin fait par Karine. A son arrivée à lřécole
interne, Karine ne sait que faire dřun potentiel que chacun remarque rapidement. Immature et
très anxieuse, Karine se lance malgré tout dans une formation en apprentissage de type CFA en
service en salle. Son employeur met fin à son contrat en raison de deux absences. Karine va
tester le secteur de la petite enfance lors dřun stage en crèche puis rencontre sur « un salon »
lřéquipe pédagogique de lřécole de vente « Alter Pro ». Rencontre qui va être le déclencheur dřun
projet de re-scolarisation solide. Karine, après avoir cherché un maître dřapprentissage dans le
secteur des vêtements pour enfants, a compris quřelle devait élargir sa recherche. Elle a signé un
contrat dřapprentissage avec une pâtisserie. Elle suit avec assiduité ses cours afin dřobtenir dans
trois ans son Bac Pro Vente et Commerce. Une fois son bac Pro « en poche », Karine aura
probablement la possibilité de préparer un BTS ou alors pourra passer son concours dřéducatrice
spécialisée. En effet, elle a parlé de cette ambition comme projet futur.
Sřappuyant sur les travaux de lřanthropologue Marcel MAUSS et du psychologue Paul FUSTIER,
on se réfère fréquemment en éducation spécialisée à la notion de « don » et de « contre-don ».
En enseignement, le don est « la transmission ». Il nřy a pas de contre-don, si ce nřest le plaisir
de voir son élève réussir dans ses projets. Plus exactement, le contre-don est différé, il sera un
don vers autrui ; lřélève formé transmettra à son tour. Karine en devenant un jour éducatrice,
illustrera peut-être cela à sa manière.
Notre travail à la PMP est en lien avec le « dedans et le dehors ». Je pense que la phrase du
philosophe Michel FOULCAULT dans son texte « Dits et Ecrits » en illustre la nature : « On doit
échapper à lřalternative du dehors et du dedans : il faut être aux frontières. Lřesprit de notre
démarche, cřest lřanalyse des limites et la réflexion sur elles.
Foyer Éducatif l’Oustal
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 92 -
L’évaluation externe
Narjès GUETAT-CALABRESE, Directrice.
Comme bon nombre dřassociations, lřAVVEJ sřest donnée les moyens de réaliser lřévaluation
externe de tous ses établissements. LřOustal a ainsi reçu une évaluatrice (Cabinet Eneis) durant
4 jours au mois de juin 2014. Lřorganisation de ces quelques jours dans lřétablissement sřest
déroulée selon un calendrier rigoureux permettant à lřévaluatrice de rencontrer le maximum de
professionnels et de jeunes filles. Deux parents sur les 5 qui sřétaient engagés à participer à des
entretiens individuels sont venus.
Le Groupe de Réflexion et de Suivi, instance de veille de lřactualisation des outils 2002-2 et qui
existe depuis de nombreuses années à lřOustal a constitué le comité de pilotage de la démarche
dřévaluation.
Le sentiment global qui a émergé après coup de la part dřune majorité du personnel fut un
sentiment dřincomplétude : « ça y est cřest fini, cřest tout ». Lors de la restitution organisée en
septembre 2014, de très nombreux professionnels étaient présents et se sont exprimés pour
expliciter, clarifier, faire interagir, voire défendre, leur projet de service, dřétablissement, la
pertinence de leurs pratiques.
Nous avons de nombreuses pistes dřamélioration sur lesquelles nous allons pouvoir nous engager
pour faire évoluer nos pratiques et la qualité de notre prise en charge. La temporalité de cette
démarche dřévaluation externe et la réactualisation de notre projet dřétablissement en 2015
représentent une opportunité favorable à la réécriture de celui-ci.
Conclusion
Nous avions pris lřhabitude de rapports dřactivité très complets et parfois un peu trop longs. Les
textes cliniques proposés par les équipes apportent une grande richesse à la construction de ce
bilan de lřannée. Nous sommes contraints de réduire le nombre de productions ce que nous
regrettons. Ce rapport ne représente que la partie que nous avons choisie dřéclairer de ce qui
sřest vécu durant lřannée 2014 dans notre institution.
Foyer Éducatif l’Oustal
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 93 -
Activité de l’établissement
Nombre de journées réalisées
Activité de l'établissement
21036
20802
20 447
20180
20020
2010
2011
2012
2013
2014
L'activité est supérieure à celle de 2013. Lřobjectif fixé pour 2014 était de 20 574 journées.
Foyer Éducatif l’Oustal
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 94 -
Répartition du nombre de journées
Départements
Yvelines
Total
27, 28, 75, 77, 91, 92, 93, 94, 95.
2013
10443
9737
20180
2014
10765
9682
20447
Évolution 2013>2014
+ 3,08
- 0,57
+ 1,32
Nous notons une nette évolution du nombre de journées du département des Yvelines.
Répartition de l’activité
53 % de lřactivité sont réalisés avec le département des Yvelines. 28 jeunes filles originaires des Yvelines étaient présentes au 1 er janvier 2015.
Activité 2014 Départements Yvelines
47%
53%
YVELINES
AUTRES DEPARTEMENTS
Foyer Éducatif l’Oustal
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 95 -
Activité de l’Oustal avec le département des Yvelines
Si lřon récapitule les données concernant le département des Yvelines :
o
o
o
53% de lřactivité de lřétablissement effectués avec le département, ce qui montre une augmentation par rapport à 2013
Une augmentation du nombre de journées (+ 1,32 %°) 20447 en 2014 contre 20180 en 2013.
Nombre de jeunes filles originaires des Yvelines accueillies en cours dřannée : 29 contre 31 en 2013
Evolution du nombre de jeunes Yvelinoises présentes à l'Oustal au 1er janvier
60
58
55
55
31
29
29
27
Total de jeunes accueillies
Yvelinoises
2011
2012
2013
2014
Activité régionale
Foyer Éducatif l’Oustal
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 96 -
Si tous les départements de la région Ile-de-France sont concernés par notre activité, les Yvelines est le département de provenance des jeunes filles avec lequel lřOustal
travaille le plus fréquemment.
Les variations dřune année à lřautre dans chaque département ne sont pas significatives dřune tendance sur le long terme.
JUSTICE
DEPT77
DEPT75
DASDY
DEPT91
DEPT92
DEPT93
DEPT94
DEPT95
DEPT 28
0
0
1 074
10 765
1 477
2 246
1 109
946
2 730
100
20 447
Admissions
Accueil de jeunes filles en cours dřannée
Tous départements confondus
Jeunes filles originaires des Yvelines
Foyer Éducatif l’Oustal
38
21
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 97 -
Demande d'admission de l'Oustal de 2011 à 2014
254
225
174
168
100
Nombre totale de demande
d'admsission
Demande d'admission des Yvelines
99
76
56
2011
o
2012
2013
2014
Nombre de demandes dřadmission émanant du département des Yvelines, 76 contre 99 en 2013.
Type de prise en charge des jeunes filles des jeunes filles présentent au 1er janvier 2015
Départements des Yvelines
Autres départements
Foyer Éducatif l’Oustal
PCA_CJM
10
5
PCJ_TE ASE
17
18
PCA_Parents
2
3
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 98 -
Récapitulatif des demandes d’admission
2011
2012
2013
2014
Total dossiers traités
174
254
225
168
Dossiers non orientés vers un service
33
75
51
48
Dossiers adressés par le département des Yvelines
56
100
99
76
Dossiers adressés par d'autres départements : 75, 91, 92, 93, 94, 95 autres
118
154
126
92
Jeunes filles accueillies en cours d'année (tous départements)
47
43
41
38
Jeunes filles originaires des Yvelines accueillies en cours d'année
21
23
23
21
Par rapport à 2013, nous observons une diminution du nombre de dossiers traités. Cependant un plus grand nombre de dossiers furent orientés vers un service.
Foyer Éducatif l’Oustal
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 99 -
Procédures d’admission non finalisées
Non admission…
Du fait de l'Oustal : par choix
Du fait de lřOustal par manque de place au moment de la demande
Du fait des prescripteurs
Du fait des jeunes filles au moment de lřadmission ou après la visite de pré-admission
Dossier non étudié en 2013 du fait de leur arrivée tardive reporté en 2014
36
22
70
5
5
138
Lorsque lřadmission nřa pas lieu du fait de lřOustal, par manque de place, ceci doit sřentendre au moment où le dossier est reçu. Le choix de ne pas engager une procédure
résulte soit dřune problématique trop éloignée du public que nous accueillons, soit que la jeune fille présentait des caractéristiques trop similaires à dřautres déjà
présentes. Il apparaissait peu opportun dans ces circonstances de lřaccueillir.
Sorties de l’établissement
o
Sorties des unités de vie
Autonomie
Retours en famille
Réorientation ASE, (FJT, CHRS) autres établissements…)
Foyer Maternel
Orientation vers le SAVVA
Sorties de l’établissement
o
o
o
5
10
15
2
4
36
36 jeunes filles ont quitté lřétablissement en 2014.
29 à partir de lřune des unités de vie dont 4 qui ont rejoints le SAVVA.
7 à partir du service dřaccompagnement vers la vie adulte
Ces sorties recouvrent des situations inscrites dans le projet personnalisé et son évolution :
Foyer Éducatif l’Oustal
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 100 -
Formation professionnelle
Fonction
Organisme
Durée
(heures)
Lieu du stage
Educateurs scolaire
AERPSY
L'équipe pédagogique : une enveloppe contenante pour le groupe de jeunes filles
30
Educateurs, Cds, Psy
LEGIFORM
Concilier le projet de service avec l'évolution de la législation du temps de travail en vigueur
21
4 Educatrices
ANREL
Accueillir des enfants et des adolescents en institution éducative
24
Infirmière
IRTS
Ajuster la distance dans la relation de soins d'aide ou d'accompagnement
21
Secrétaire de direction
SYNEAS
Préparer les élections professionnelles
7
Maitresse de maison
CODES
Formation sur le thème de l'alimentation
14
2 Educateurs
EPE IDF
Sensibilisation au droit des étrangers
14
Psychologue
Institut repères formations
Animer un groupe d'élaboration des pratiques
42
Chef de service
EPE IDF
Accompagner les parents dans l'exercice de leurs fonctions parentales
42
Educatrice
Buc ressources
Frais de sélection diplôme d'éducateur spécialisé Oral + Ecrit
3
Educateur
Institut de relaxation
thérapeutique
Pratique de la relaxation
35
Educatrice
IRTS
Dispositions spécifiques à la formation complémentaires d'éducateur spécialisé
6h
Educateur
EPE IDF
Regards systémiques : les fondements et les applications de l'approche systémique
35
Educatrice
Institut repères
La parole seule alternative à la violence
35
Educatrice
CERF
L'écriture professionnelle
35
Psychologue
Collège de clinique
psychanalytique
Clinique de l'enfant et de l'adolescent
14
Formation à la sécurité
De nouveau cette année lřensemble des unités de vie ainsi que lřensemble du personnel situé au siège ont pu bénéficier de la formation « sécurité ».
(Responsable chargé dřévacuation, et formation au système de sécurité incendie).
Foyer Éducatif l’Oustal
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 101 -
SERVICE D’ACCUEIL D’URGENCE
« SAU 78 »
CONTACT :
ACCÈS :
28 avenue de la République
78330 Fontenay-le-Fleury
Téléphone : 01 34 60 43 44
Télécopie : 01 30 58 13 40
e-mail : SAU [email protected]
SNCF : Paris Gare Montparnasse Ŕ Direction
Plaisir-Grignon / Station Fontenay-le-Fleury
ACCUEIL :
365 jours par an et 24 heures sur 24
Enfants, adolescents et jeunes majeurs
Accueils collectifs, Appartements et accueils chez des Assistants Familiaux
MISSION :
Lřaccueil dřurgence trouve son fondement dans lřarticle L 221-2 du Code de lřAction Sociale et
des Familles qui dit que : « Le département organise sur une base territoriale les moyens
nécessaires à lřaccueil et à lřhébergement des enfants confiés au service. Un projet de
service de lřaide sociale à lřenfance […] précise notamment les possibilités dřaccueil
dřurgence ».
Lřaccueil dřurgence peut intervenir ou être ordonné lorsque le mineur ou le jeune majeur ne
peut être maintenu dans son milieu familial au sens large du terme, du fait dřune situation de
danger, soit pour lui-même, soit pour son entourage habituel.
Le SAU 78 offre une possibilité de prise en charge immédiate (hébergement et
accompagnement éducatif), en réponse aux situations de crise et aux demandes de
placement en urgence des autorités judiciaires (Parquet des mineurs et Juge des Enfants) et
des services de lřAide Sociale à lřEnfance.
Lřaccueil assuré doit, par définition :




Pouvoir être effectué au moment où il est prononcé
Être limité dans le temps
Être clairement défini vis-à-vis du jeune et de sa famille
Être un espace temps permettant une recherche dřorientation construite pour
lřenfant, lřadolescent ou le jeune majeur
ASSOCIATION VERS LA VIE ET L’EDUCATION DES JEUNES l RECONNUE D’UTILITE PUBLIQUE
1, place Charles de Gaulle Ŕ 78067 St Quentin en Yvelines Cedex
Téléphone : 01.30.43.26.00 Ŕ Télécopie : 01.30.43.98.25
Courrier électronique Direction générale : [email protected]
- 102 -
Cet accueil conjugue plusieurs paramètres :


Pour lřenfant qui est placé et est amené, le plus souvent sans préparation préalable, à
vivre une rupture majeure (famille, amis, logement, école…) et à sřintégrer dans un
groupe quřil ne connaît pas
Pour le SAU 78, lřadmission supposant un travail immédiat pour intégrer au mieux
lřenfant dans un groupe déjà constitué sans pour autant écarter tout risque de
déstabiliser le dit groupe, ou dans la famille dřaccueil : la nécessité de mobiliser
rapidement un suivi renforcé (médical, psychologique, éducatif…)
L'accueil est organisé dans trois services différents, avec un Service Pédagogique associé :

Service « Filles » : 1 pavillon accueillant 7 jeunes filles

Service « Garçons » : 1 pavillon accueillant 7 jeunes garçons et un appartement
pour 2 jeunes garçons

Service Assistants Familiaux et Appartements (SAFA) : un réseau dřAssistants
Familiaux et 3 appartements (1 appartement pour 4 jeunes et 2 studios pour
2 jeunes chacun)
AGRÉMENTS - HABILITATION :
 Aide Sociale à lřEnfance et Justice (au titre des articles 375 à 375-9-2 du Code
Civil)
STRUCTURE :
Direction : Véronique BLAIN
Chefs de service éducatif : Service « Filles » : Laetitia LE GALL Ŕ Service « Garçons » et
Service Pédagogique : Michel NGOH Ŕ Service « Assistants Familiaux et Appartements »
(SAFA) : Christel RAVIER
Effectif : 3 Psychologues (1 ETP), 17 Éducateurs spécialisés et faisant fonction, 1 Éducatrice
scolaire spécialisée, 2 Maîtresses de maison, 5 Surveillants de nuit (4,5 ETP), 1 Agent
technique de maintenance (0,60 ETP), 1 Agent dřentretien (0,40 ETP), 1 Secrétaire de
direction, 1 Comptable, 1 Adjointe-comptable (0,50 ETP) et un réseau dřAssistants Familiaux.
ASSOCIATION VERS LA VIE ET L’EDUCATION DES JEUNES l RECONNUE D’UTILITE PUBLIQUE
1, place Charles de Gaulle Ŕ 78067 St Quentin en Yvelines Cedex
Téléphone : 01.30.43.26.00 Ŕ Télécopie : 01.30.43.98.25
Courrier électronique Direction générale : [email protected]
- 103 -
SOMMAIRE
PRÉAMBULE
P. 105
« INFANOJ DE LA MONDA »
P. 106
LES TEMPS FORTS DE LřANNÉE 2014
P. 108
LřACTIVITÉ EN 2014
P. 113
CONCUSION ET PERSPECTIVES
P. 115
« Il semble quřil ne peut y avoir un réel engagement sans la foi en une utopie »
Max Weber
SAU 78
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 104 -
SAU 78
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 105 -
PRÉAMBULE
Véronique BLAIN, Directrice
Une part de notre activité au SAU 78 peut sřapparenter à un véritable combat pour affirmer et porter
quotidiennement nos valeurs, au bénéfice des jeunes que nous accueillons, dans un contexte et un
environnement de plus en plus difficiles et contraints, voire hostiles.
Ce combat, je le mène et le porte chaque jour, entraînant dans mon sillage lřensemble des salariés,
animés par les mêmes convictions.
Les engagements que nous avons affirmés dans notre Projet dřétablissement (qui sera validé par le
Conseil dřAdministration de lřAVVEJ début 2015) constituent notre socle de travail commun. Les voici :
Nous, salariés du SAU 78, nous nous engageons, à :
o
o
o
Vis-à-vis du jeune accueilli et de sa famille :
o avoir comme objectif commun lřintérêt du jeune
o élaborer pour et avec chaque jeune un projet adapté et respectueux de sa
situation et de ses choix
o valoriser le potentiel, soutenir lřambition et lřestime de soi de chaque jeune
o assurer un accompagnement éducatif et un suivi du jeune sans discrimination
o écouter, comprendre et prendre en compte la parole du jeune
o protéger et prendre soin du jeune sur le plan de sa santé psychique et
psychologique
o prendre en compte les liens et les relations familiales du jeune
o considérer la place des familles et favoriser leur investissement
Dans lřorganisation et le fonctionnement du SAU 78 :
o
o
o
o
o
o
o
réunir les conditions dřun accueil matériel et humain chaleureux et
bienveillant, pour chaque jeune
être dans une posture dřempathie, de bienveillance et promouvoir la
bientraitance
rendre lisible notre cadre de fonctionnement
agir en équipe dans la cohérence et la cohésion
développer la veille éducative et la synergie dřéquipe
consolider et formaliser les partenariats
sřinscrire dans la transmission des valeurs de lřAVVEJ
À cela, nous pouvons ajouter, que nos missions de protection, dřaccueil, dřobservation, dřévaluation et
dřorientation sřexercent à lřégard de tous les mineurs et jeunes majeurs que nous accueillons, sans
distinction dřorigine, de couleur, de religion dès lors quřils sont en danger et ont besoin dřêtre protégés
et accompagnés.
Chaque situation est singulière et doit être prise en compte comme telle, avec équité et dans une
éthique partagée par lřensemble des professionnels et intervenants de la protection de lřenfance. Ce
qui nous importe cřest bien le devenir de tous ces jeunes, enfants dřaujourdřhui et adultes citoyens de
demain.
La question des mineurs isolés étrangers (MIE) a, une nouvelle fois, suscité de vifs, mais toujours
justes débats au sein des équipes pluriprofessionnelles du SAU 78, tous métiers confondus ; et de
manière plus prégnante encore, en raison des orientations prises par le Conseil Général des
Yvelines à la fin de cette année. Ceux âgés de 16 ans et plus sont accueillis dans des hôtels ou dans
des appartements partagés, et suivis par le Lien Yvelinois, Association œuvrant habituellement dans
les champs de lřinsertion par le logement et de lřaccompagnement social lié au logement.
Des mineurs isolés étrangers accueillis au SAU 78 en ont été retirés sans prise en compte de la
situation de chacun et sans préparation aucune.
SAU 78
RAPPORT DřACTIVITE 2014
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Ce qui est contestable, ce ne sont pas tant les nouvelles modalités fixées par le Département et qui
peuvent correspondre à certains dřentre eux, mais bien les conditions de leur mise en œuvre,
lřabsence de différenciation et de considération des situations individuelles.
Et est-il besoin de rappeler ici, comme le souligne, par ailleurs, Florence HALDER, Psychologue au SAU
78, que la majorité de ces adolescents, en perte de repères, a besoin d'un accompagnement éducatif
pour le respect du développement identitaire et l'équilibre psychologique. Certains ont besoin de
soins, parce quřils ont connu des traumatismes et/ou sont fragiles.
Est également à prendre en considération la violence psychologique infligée aux autres jeunes
accueillis qui assistent aux expéditives fins de prise en charge de leurs camarades MIE, alors qu'ils
sont eux-mêmes en rupture familiale et bien souvent objet du rejet familial, avec risque alors d'une
réactivation traumatique.
Lřincompréhension des professionnels que nous sommes est dřautant plus grande que la
personnalisation (individualisation) du projet du jeune placé et la prise en compte de ses attentes sont
des éléments déterminants, voire des obligations issues de la loi du 2 janvier 2002 et renforcées
depuis. Ne parle-t-on pas, notamment, de droit à un accompagnement adapté aux spécificités de la
personne, à ses aspirations et à ses besoins (y compris de protection) ? (Cf. les recommandations de
bonnes pratiques professionnelles de lřANESM).
Nous sommes un peu en colère mais surtout inquiets, sentiments partagés par lřensemble des
Associations des Yvelines gérant des Maison dřEnfants à Caractère Social et qui a conduit le Conseil
dřAdministration de lřAVVEJ, réuni le 12 décembre 2014, a proposé la résolution suivante :
o
o
o
« Manifester notre préoccupation relativement à lřévolution de la politique concernant
les Mineurs Isolés Étrangers et les Jeunes Majeurs »
« Demander aux Directeurs de solliciter le Défenseur des Droits »
« Rappeler que le soutien éducatif de ces populations fait toujours partie de la
mission de lřAVVEJ »
« INFANOJ DE LA MONDA16 »
Michel NGOH NTOUMBA, Chef de service éducatif
Toute ressemblance avec des jeunes accueillis ou ayant été accueillis sur le Territoire
National et au SAU 78 ne serait que pure coïncidence ou fortuite… En réalité, l’histoire ne
le dit pas. Toutefois, aussi loin que je puisse me souvenir, cela a commencé ainsi.
Moi (Chef de service éducatif) : Jeune gens, je vous informe du départ de votre camarade Pyrrhus,
prévu demain.
Blaise (il me coupe la parole) : Le poilu, ben quoi, cřest un grec (rire). Le fouteur de trouble. Lui, sřil
se barre ce nřest pas trop grave. Moi je dis ça, je nřdis rien.
Moi : Jeune homme, modère tes propos, surtout sřil sřagit de dire des inepties. Dřautant plus que ton
camarade est né en Syrie, de parents syriens depuis plusieurs générations. Un vieux vestige des
vagues migratoires qui remontent au V ème et VIème siècle et qui a vu les grecs quitter leur mère patrie
pour sřétablir en Asie Mineure. À lřépoque, ils quittaient leur pays pour trouver des terres fertiles ou à
cause de la surpopulation. Pour des raisons politiques certains choisissaient l'exil pour échapper à un
sort peu enviable. Son prénom est donc trompeur. Bien, je disais donc que votre camarade doit
quitter le service par décision du Conseil Général.
16
« Enfants du monde » (Esperanto)
SAU 78
RAPPORT DřACTIVITE 2014
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Alberto U (17 an ½, franco gaulois comme il aime parfois se présenter, me coupe également la
parole) : Tu vas loin là. Tu parles de quoi dřailleurs. Dřun truc vieux de quinze siècles. Le gars, il nřest
pas français et lřASE dit quřil doit partir ailleurs. Il va dormir à lřhôtel. Cřest classe. Moi jřveux bien.
Voilà ! Cřest quoi le problème ?
Moi : Le Conseil Général estime que la prise en charge des mineurs isolés dits étrangers doit se faire
dans un autre cadre que le nôtre. Voilà pourquoi, à partir de lřâge de 16 ans, ils sont hébergés en
hôtel.
Émile Z : Le « mangeur de spaghetti », cřest quoi ton délire ? Quřa-t-il donc fait pour mériter un tel
traitement ? Il galère, il nous a dit quřil devait bosser pour aider sa famille restée en Syrie. Attends
cřest Bagdad là-bas !
Moi : Non, cřest Damas.
Émile Z : Quřest-ce quřon se marre. Tu disais que les grecs anciens quittaient parfois leur terre pour
échapper à un sort peu enviable. Nřest-ce pas le cas de Pyrrhus ? La recherche de son salut ici le
rend-il coupable de vouloir échapper à une vie de misère et à la guerre ?
Moi : Je te laisse libre de tes propos. Cependant, la position prise par le Conseil Général a été
mûrement réfléchie et il ne mřappartient pas de la commenter.
Joseph K : Tu racontes quoi là, vous faites quoi ? On ne comprend rien à ce que tu dis. Quřest-ce quřil
a fait ? Lřhôtel on y va quand il nřy a pas dřautre solution. Là vous faites les …. Il faut que je te le dise
comment, en musique ?
Ivo L : De toute façon, vous ne servez à rien !
Moi : Jeunes gens, il sřagit là dřune position de lřASE. Bien ou mal, a priori, je nřai pas mon mot à dire.
Mais jřentends que cela puisse vous interroger. Par contre les : « on ne sert à rien », « vous faites les
….. », je ne vois pas ce que ça vient faire dans la discussion. Vous savez, pour comprendre pourquoi
on en arrive là, il faudrait que nous prenions le temps de vous expliquer ce quřest lřétranger, les
conditions de son arrivée en France, les craintes que cela suscite et le traitement qui lui est réservé.
Mais cela serait long, très long.
Ivo L : Ouais, ouais, on comprend. On sřen bat les ……. Le truc cřest quřon est tous un peu dans la
mouise, on galère. Bon voilà. Quřil reste ou quřil parte moi, ça ne change rien à ma vie.
Wilhelm A : Gars, cřest surréaliste ce que tu dis. Comment peux-tu te sentir si peu concerné ? Tu ne
te rends pas compte quřil y a, là, une rupture du principe de lřégalité de traitement entre les
personnes.
Je vous lřaccorde, cet encadré est plein de clichés que je laisse le soin à chacun de commenter.
Par ailleurs, je ne doute pas que si Emile Zola, Albert Uderzo, Joseph Kosma, Yves Montand… devaient
évoquer leur condition dřétranger, cela donnerait lieu à des joutes verbales passionnantes.
A défaut, est-il opportun de se demander si une approche socio-historique permettrait de percevoir,
avec plus dřacuité, le traitement réservé aux étrangers et dřy apporter des réponses plus
adéquates aujourdřhui ?
Il faut entendre par étranger, celui qui est étrange du fait de sa langue, de ses habitudes, de ses
manières, de ses vêtements, de ses objets. Il est extérieur, en dehors de… et parfois considéré
comme primitif, bon à être exposé dans des pavillons coloniaux et des « villages indigènes ». Ce fut
notamment le cas lors de lřExposition Universelle de 1851 en Angleterre ; ou encore dans les villages
nègres lors de lřExposition Universelle de 1889 à Paris.
On retrouvera ces villages nègres, des ghettos d'immigrés en butte au rejet et à la haine durant les
années folles (de 1920 à 1929) et plus particulièrement durant les années trente aux abords de
nombreuses villes françaises. Ils y accueillaient alors des milliers d'immigrés en provenance des pays
européens.
SAU 78
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On oublie lřignominie avec lequel ils ont été traités. Cela est de mon point de vue sans commune
mesure avec les vagues migratoires qui ont suivi et le traitement qui leur a été fait.
Certains, aujourdřhui français et morts pour la France, comme Guillaume Apollinaire, nřont sans doute
pas vécu lřindignité des conditions de vie de leurs pairs. Et pourtant, ils ont essuyé des refus de
lřadministration lors de leur demande de naturalisation, se sont vu opposer des fins de non-recevoir
dans lřexercice de leur métier. En revanche, dřautres, du fait des services rendus à la Nation ou des
actes de résistance, ont accédé au sésame.
Est-ce si différent aujourdřhui ? Lřimmigration, me semble-t-il, a peu de lieux de mémoire et lřabsence
de transmission de valeurs partagées fait place à toute sorte de préjugés et de postures contestables.
Les mineurs isolés étrangers, les étrangers tout court devrais-je dire, pâtissent de notre faculté dřoubli
et de renoncement aux idéaux humanistes qui fondent le ciment de notre société.
Vous conviendrez avec moi que cela ne peut pas se terminer ainsi ...
LES TEMPS FORT DE L’ANNEE 2014
Une année dense, qui a nécessité la forte mobilisation de tous les salariés, avec, sans chronologie
dřimportance :
1. Le Projet d’Établissement :
Sa rédaction achevée, il reste au Conseil dřAdministration de lřAVVEJ à le valider. Cette étape
devrait avoir lieu début 2015. Il constituera, à la fois, le document de travail de base de tous
les salariés du SAU 78 et notre principal outil de communication pour lřensemble de nos
partenaires.
Ce Projet a commencé à être décliné dans chaque Service du SAU 78 avec, notamment,
lřélaboration des Règles de vie et de fonctionnement propres à chaque Service. Le travail
dřharmonisation des documents communs (Livret dřaccueil, trame du Projet personnalisé etc.)
est en cours ; le tout étant rassemblé dans le « Guide des procédures et documents types »,
actualisé tout au long de la vie du SAU 78.
Texte ayant valeur de référence, le Projet dřÉtablissement est également le reflet dřune
identité commune retrouvée et qui a pris tout son sens cette année avec un événement
important : la première fête institutionnelle de toute lřhistoire du SAU 78... Une belle initiative
du Service « Filles ».
Initialement prévue en extérieur, dans le jardin du pavillon des « Filles », la soirée a
finalement eu lieu au « 28 » (cœur institutionnel), la pluie sřétant invitée. Dans ce contexte,
ce fut une « heureuse » solution de repli.
2. L’évaluation externe
Au-delà de lřobligation imposée par la loi 2002-2 du 2 janvier 2002, nous sommes attachés à
faire en sorte que ce temps consacré à lřévaluation de nos activités permette de développer
une relation de partenariat entre lřévaluateur externe (Cabinet ENEIS) et nous, dans la triple
visée dřun rapport convaincant, afin de :
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o
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SAU 78
répondre de aux attentes des autorités de contrôle
valoriser le Projet dřétablissement et la dynamique associative
soutenir la démarche dřamélioration continue engagée
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Lřévaluation externe sřest déroulée début octobre 2014 et a donné lieu à la rédaction dřun
rapport final avec, en conclusion, des pistes dřamélioration à prendre en considération. Elles
sont pour certaines, déjà mises en œuvre et continueront à lřêtre, comme il se doit, durant les
cinq prochaines années.
Le déroulement de lřévaluation externe a été conforme à celui prévu. Le temps imparti aux
intervenants a été dense, notamment compte tenu de la diversité des activités du SAU 78.
Tous les salariés ont été associés à cette démarche.
Lřappréciation des éléments évalués par les intervenants dřENEIS a pu, pour quelques-uns
dřentre eux, ne pas être tout à fait conforme à la réalité mais les corrections proposées ont
été prises en compte.
La nature et la teneur des préconisations rejoignent, dans leur majorité, celles identifiées et
figurant dans le Projet dřÉtablissement. Cela dénote une bonne adéquation entre ce que nous
avions mesuré des améliorations à engager et les résultats de lřévaluation externe.
Je tiens ici à remercier, une nouvelle fois, tous les salariés pour leur mobilisation dans cette
évaluation, qui est restée efficiente, alors quřelle faisait presque immédiatement suite au
travail engagé pour le Projet dřÉtablissement et pour lequel ils sřétaient beaucoup investis.
3. La réorganisation
Elle sřest poursuivie avec lřouverture de deux studios supplémentaires (dont lřun en décembre
2014) pour le SAFA, sous lřimpulsion de Christel RAVIER, Chef de service éducatif.
Lřaugmentation de la capacité dřaccueil du SAU 78 reste à finaliser et elle le sera courant
2015, avec lřappartement adossé au Service « Filles » et un 4ème logement pour le SAFA.
Concernant le Service « Filles », la location du studio initialement prévue cette année a été
différée parce quřil sřest avéré nécessaire de poursuivre, au préalable, le travail engagé sur les
difficultés relationnelles et de fonctionnement internes à lřéquipe. La transition assurée en
2013 (Cf. le rapport dřactivité 2013), la prise de fonction de Laëtitia LE GALL, Chef de service
éducatif en novembre 2013 et le travail engagé tout au long de cette année ont permis à cette
équipe de mettre des mots sur les maux, de construire de nouvelles références
professionnelles en lien avec le Projet dřÉtablissement, et dřinstaurer une dynamique collective
de travail.
4. Le déménagement du Service pédagogique
Lřinstallation de ce Service dans un nouveau local est lřaboutissement de longues recherches
ayant permis de trouver un espace permettant :
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o
o
aux jeunes accueillis, de disposer dřun endroit bien identifié, et propice au travail et
aux apprentissages
à Laëtitia Goyeau, Éducatrice scolaire spécialisée, dřintervenir dans un lieu adapté à
son activité
et au SAU 78, de disposer dřun espace pour son Service pédagogique en adéquation
avec lřambition de son Projet.
Les jeunes accueillis au SAU 78, les salariés et le Service scolaire de lřÉtablissement de lřAVVEJ
« Rencontre 93 » ont participé à son aménagement.
Les mots choisis pour le graff apposé sur lřun des murs : «Le plaisir dřapprendre» démontrent
la dynamique et les intentions dans lesquelles sřinscrit ce Service.
Nous savons, ô combien, que le Service pédagogique est un maillon essentiel dans la prise en
charge des jeunes accueillis : il permet, entre autres, à certains dřentre eux de se remobiliser
sur le chemin des acquisitions, de solliciter leurs savoirs et compétences, pour que le temps
passé au SAU 78 ne soit pas une « zone dřattente des apprentissages ».
SAU 78
RAPPORT DřACTIVITE 2014
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5. Des modalités de prise en charge individualisées voire très individualisées
Dans la configuration qui est la sienne aujourdřhui et que nous promouvons, le SAU 78 offre
différentes modalités dřaccueil et dřaccompagnement, en réponse aux multiples situations
repérées.
Selon son âge, son sexe et plus globalement son projet, le jeune vit, durant le temps de son
placement en internat collectif (filles ou garçons), en appartement (filles ou garçons) ou chez
un Assistant Familial ; autant de modalités qui permettent de prendre en compte la dimension
de parcours dans les prises en charge, dřřaccompagner le jeune et de mettre en place des
réponses répondant au plus près de ses besoins.
Les interventions assurées sont toujours individualisées comme le requiert la loi (Cf. ce qui a
été écrit dans le préambule) mais peuvent parfois lřêtre davantage encore, nous conduisant à
« sortir » et aller bien au-delà de nos cadres dřintervention et pratiques habituels.
Lřéquipe du Service « Garçons » a souhaité présenter la situation de Dimitri 17, illustrative de
son travail.
La prise en charge de ce jeune a été exemplaire à plusieurs titres :
o
o
o
o
La réactivité du SAU 78 et sa capacité à trouver des réponses adaptées à la situation
de Dimitri, avec un seuil de tolérance et dřacceptation élevé
La mobilisation sans faille de lřéquipe du Service « Garçons » à lřégard de ce jeune,
malgré, parfois, les divergences de point de vue
La mobilisation des Chefs de service éducatif, du Coordinateur et de la Directrice
Lřarticulation avec le Territoire dřAction Sociale et la synthèse finale (bien quřun peu
tardive) avec tous les intervenants (ou presque), une première.
Dimitri, 17 ans et 4 mois, souffre, depuis sa prime enfance, dřune pathologie psychiatrique
sřapparentant à un état psychotique vers lequel il semble évoluer. Il est reconnu, à ce titre,
handicapé par la Maison Départementale des Personnes Handicapées (MDPH) et ayant droit
de lřAllocation dřÉducation de lřEnfant Handicapé (AEEH).
Dimitri a connu plusieurs hospitalisations en services de pédopsychiatrie puis de psychiatrie
adulte ; certaines se sont déroulées par force, Dimitri ayant fait preuve dřune grande
agressivité, notamment à lřencontre des forces de police. Il bénéficie aujourdřhui de soins
psychiatriques importants, injections et médicaments.
Cependant, bien quřil fasse lřobjet de soins conséquents, sa pathologie a eu de nombreuses
répercussions dans la sphère sociale au cours de son existence : passages à lřacte violents,
violences physiques envers sa mère, camarades et Éducateurs, délits, consommation de
stupéfiants, discours et comportement sexuels désinhibés. Ceux-ci ont donné lieu à des
exclusions successives de structures diverses, suite auxquelles Dimitri sřest familiarisé avec le
monde de la rue et des trafiquants en tout genre, multipliant les délits.
17
Le prénom du jeune a été modifié
SAU 78
RAPPORT DřACTIVITE 2014
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Il vit ainsi depuis des années sans cadre et sans rythme de vie adapté à son âge et à la vie en
société, sans projet de scolarité ou de formation ; marginalisation renforcée par une
incapacité à lui trouver un établissement adapté à sa situation.
Dimitri se décrit lui-même comme « border line ».
Sur le plan des soins, Dimitri en est demandeur et est régulier, depuis cinq ans, dans ses
rendez-vous (Centre Médico-Psychologique Ŕ CMP) et observant. Il est, par ailleurs, décrit
comme très intelligent et demandeur de scolarité.
Dimitri est arrivé au Service « Garçons » le dimanche 19 octobre 2014 dans le cadre du
Protocole dit « Parquet »18. Nous ne disposions alors que de très peu dřéléments sur sa
situation. Le lundi suivant, nous avons pu faire le lien avec une demande dřadmission que
nous avions refusée, le jeune en question présentant des troubles et une pathologie ne
relevant pas de notre cadre dřintervention.
Dimitri est confié par décision judiciaire, au titre de lřarticle 375 du Code Civil, au service de
lřAide Sociale à lřEnfance des Yvelines.
Les professionnels intervenant dans sa situation19 soulignent la nécessité, pour Dimitri, dřune
prise en charge éducative renforcée couplée à des soins. Sa stabilisation dans une structure
adaptée présente donc un enjeu majeur car conditionne aussi son équilibre psychologique.
Dimitri cumule, ainsi, les problématiques. Il peut, sans conteste, entrer dans les statistiques
des jeunes dits « incasables ».
Pour autant, nous avons décidé de garder Dimitri sur une période donnée (jusquřau 10
décembre 2014) afin dřamorcer un accompagnement éducatif et préparer une orientation vers
un lieu adapté à sa problématique (de type séjour de rupture / de remobilisation).
En journée, Dimitri est accueilli à lřUnité Éducative dřActivité de Jour (UEAJ) de la Protection
Judiciaire de la Jeunesse (PJJ) à Malakoff.
La Responsable dřAction Sociale de Secteur, en charge de la situation au Conseil Général des
Yvelines, est informée oralement et par écrit de notre positionnement et du risque évalué que
nous prenons en accueillant Dimitri. Elle sera, à chaque fois que nécessaire, informée du
déroulement de cette situation et de nos décisions successives.
Très rapidement, le Service « Garçons » est mis à mal par ce jeune qui ne supporte pas la vie
en collectivité, même sřil tente de se contenir comme il le peut, au jour le jour.
Dimitri présente un comportement de plus en plus préoccupant, symptôme de son mal être,
que nous ne sommes pas en mesure de contenir et dřapaiser : il peut être dans un « état
second » en restant de longs moments le regard dans le vide, avoir un discours complètement
incohérent. Il ne fait preuve dřaucune empathie vis-à-vis de ceux qui lřentourent, manifeste
des états de crise quřil arrive de moins en moins à maîtriser et se montre menaçant envers les
jeunes et le personnel éducatif.
Son besoin dřêtre sécurisé et contenu apparaît nettement, ce que le SAU 78, de par sa
configuration, ne peut lui dispenser : absence de personnel médical, permanence éducative
limitée et, également, rotation importante des adolescents, ce qui est source dřangoisse pour
un adolescent porteur dřune pathologie psychiatrique.
La question de la fin de son accueil est au cœur de tous les échanges et discussions mais, là
encore, nous décidons de la différer pour ne pas enfermer Dimitri dans cette spirale de
rupture qui est la sienne depuis de nombreuses années et aménageons, pour lui, des
réponses très spécifiques, hors de notre champ dřintervention habituel :
18
Protocole sur lřaccueil dřurgence des mineurs confiés par le Parquet de Versailles en dehors des heures ouvrables
Service départemental ASE/CG78, Juge des Enfants, AEMO, UEAJ, PJJ, CMP, MDPH et les différentes structures dont le SAU78
pendant les deux mois dřaccueil
19
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prise en compte de son besoin excessif de fumer et de disposer de cigarettes en
nombre très important pour pallier un état de manque très fort et susceptible de créer
un état de crise,
nécessité de le laisser sřexclure du groupe et manger à part lorsquřil ne supporte plus
le collectif,
vigilance accrue dans la prise de ses médicaments,
nécessité dřéviter le conflit pour prévenir un éventuel accès de violence,
nécessité dřêtre en binôme notamment quand la présence éducative est assurée par
un personnel féminin...
Pour autant, la situation continue à se dégrader, Dimitri montrant par ses passages à lřacte
son incapacité à supporter le Collectif, générant un sentiment de peur chez les autres jeunes
accueillis et certains membres de lřéquipe. Par ailleurs, le « traitement spécifique » qui lui est
réservé met à mal la dynamique collective au sein du Service (incompréhension chez les
autres qui ne bénéficient pas des mêmes « passes droits »).
Nous sommes le 2 décembre 2014 et signifions à la Responsable dřAction Sociale de Secteur
notre décision de mettre un terme à lřaccueil de Dimitri. Il sřagit dřune position institutionnelle
portée par la Directrice du SAU 78.
Nous sommes alors contactés par la Directrice du territoire dřAction Sociale, tout autant
démunie face à la situation de ce jeune.
Après réflexion, nous acceptons de poursuivre lřaccueil de Dimitri jusquřau 10 décembre 2014
(échéance initiale) selon les modalités suivantes : Dimitri peut être admis, le 3 décembre
2014, sur lřun de nos appartements avec lřaccompagnement dřun Éducateur en journée, de 7H
à 12H et de 18H à 22H, la surveillance nocturne étant assurée par un Surveillant de nuit
effectuant des rondes.
Ce montage est décidé à moyen constant, sur la base du volontariat des Éducateurs
intervenant au Service « Garçons », ce Service se trouvant dépourvu dřun professionnel
pendant toute sa durée.
Dimitri a été reçu en entretien par la Directrice le 3 décembre 2014, lřobjet étant de lui
présenter ces modalités de prise en charge.
Sans que nous puissions lřexpliquer, cet entretien a mis Dimitri dans une tension extrême. Il
est retourné sur le Collectif, en colère et agressif. Il sřest montré menaçant à lřégard des
Éducateurs présents et a quitté la structure, après avoir cassé la porte dřentrée.
Dimitri nřa donc pu intégrer lřappartement.
En présence de sa référente de lřAide Sociale à lřEnfance qui devait également le rencontrer ce
jour-là, Il a alors été décidé de réserver une chambre dřhôtel, dans lřhypothèse où il
reviendrait et en fonction de son état.
Dimitri a contacté le SAU 78 vers 22H30, en sřexcusant et en demandant sřil pouvait rentrer.
Un Éducateur est allé le chercher et lřa accompagné à lřhôtel.
Il y est resté jusquřau 10 décembre 2014, avec les modalités dřaccompagnement que nous
avions fixées : un jeune = un Éducateur.
Une synthèse organisée par la Directrice du Territoire dřAction Sociale a eu lieu le 4 décembre
2014, avec lřensemble des intervenants : DTAS, UEAJ, CMP, MDPH, SAU 78.
La DTAS, la RASS, et la Cellule des Évènements indésirables du CG78 ont été régulièrement
informées de la succession des évènements et décisions prises, par téléphone et par écrit.
Le SAU 78 a dépassé le cadre de son champ dřaction dans lřaccompagnement de ce jeune, qui
peut manifester des états de crise et être potentiellement dangereux dans ses passages à
lřacte.
SAU 78
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 113 -
Pour autant les réponses apportées ont permis à Dimitri de ne pas connaître une nouvelle
rupture brutale dans son histoire et de maintenir du lien avec lřéquipe éducative.
De plus, même si nous nřavons pu maintenir le cadre de cet aménagement sur du long terme,
cet accompagnement spécifique a permis à Dimitri de se maintenir dans sa ŗscolaritéŗ (UEAJ)
et de rester mobiliser pour son orientation en séjour de rupture.
L’ACTIVITE EN 2014
1. Les demandes d’admissions
Le SAU 78 a été sollicité pour lřaccueil de 569 jeunes (contre 656 en 2013), dont 33 demandes
dans le cadre du « Protocole sur lřaccueil dřurgence des mineurs confiés par le Parquet de
Versailles en dehors des heures ouvrables ».
Les demandes proviennent, pour 73% dřentre elles, du département des Yvelines, territoire
dřimplantation de lřétablissement.
Demandes d'admissions
2%
6%
1%
5% 4%
1%
8%
73%
75
77
78
91
92
93
94
95
2. Les admissions réalisées
Elles ont été au nombre de 79 (contre 67 en 2013), dont 16 au titre du « Protocole sur
lřaccueil dřurgence des mineurs confiés par le Parquet de Versailles en dehors des heures
ouvrables ».
Priorité est donnée aux demandes émanant du département des Yvelines. 70 dřentre elles ont
abouti à un placement dans lřun ou lřautre des services du SAU 78. Les demandes formulées
par les autres départements de la région parisienne ont donné lieu à 9 admissions.
Admissions réalisées
75
77
78
92
94
95
SAU 78
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 114 -
3. Le nombre de jeunes pris en charge
105 jeunes ont été accueillis au SAU 78 au cours de lřannée 2014 dont 60 filles et 45 garçons.
127
124
109
2009
2010
2011
114
2012
107
2013
105
2014
4. L’âge des jeunes accueillis
o
La tranche dřâge la plus représentée est celle des 16 - 18 ans (57 jeunes). Toutefois, le SAU
78 est habilité pour accueillir des enfants, adolescents et jeunes majeurs âgés de 0 à 21 ans.
Le SAU 78 est bien un lieu dřaccueil repéré pour les adolescents.
36
40
30
20 21
Filles
21
20
10
Garçons
1
2
2
2
0
< à 10 ans
10 à 15 ans 16 à 18 ans
> à 18 ans
5. La durée moyenne des séjours
75 mineurs et jeunes majeurs ont quitté le SAU 78 dans le courant de lřannée 2014. 43
dřentre eux sont restés mois de 3 mois, 9 entre 3 et 6 mois et 23 plus de 6 mois. La durée
moyenne des prises en charge est de 3 mois.
57%
< à 3 mois
3 à 6 mois
> à 6 mois
SAU 78
12%
31%
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 115 -
CONCLUSIONS ET PERSPECTIVES
Véronique BLAIN, Directrice
« Réaliser lřactivité, réaliser lřactivité… », ces mots raisonnent quotidiennement, comme un leitmotiv.
Et cřest bien lřobjectif à atteindre pour le SAU 78, dont lřutilité et la qualité de ses interventions ne
sont plus à démontrer.
Le SAU 78 va mieux mais les déficits cumulés des années précédentes, réincorporés dans le résultat
chaque année, continuent de lřimpacter considérablement.
Le soutien du Conseil Général des Yvelines commence à porter ses fruits : notre capacité dřaccueil
installée a augmenté cette année et notre activité également. Nous avons réalisé cette année 9 990
journées (contre 9 142 en 2013) pour un taux dřoccupation de 91 % (contre 86 % en 2013) ; et ce
malgré le départ, en septembre 2014, de deux Assistants, non encore remplacés. À noter également,
la sortie de huit jeunes entre le 1er et le 10 septembre 2014, qui a impacté de manière significative
notre activité.
Pour autant, il ne faut surtout pas ignorer que le SAU 78 ne peut sřapparenter à une MECS
« classique », notamment parce que les entrées et sorties incessantes imposent un rythme particulier
à tous les Services et requièrent de la part des salariés une grande capacité de discernement et
dřadaptation ; et également parce que les admissions ne peuvent être anticipées. Ce paramètre
produit nécessairement des effets sur lřactivité.
Le SAU 78 a la vie devant lui mais le chemin reste semé de quelques embûches. Nous nous
emploierons à les franchir, dans le seul intérêt des jeunes que nous accueillons et accompagnons.
Nous poursuivrons nos efforts sans relâche en 2015.
Lřavenir est également subordonné au Plan dřAmélioration Continue de la Qualité (PACQ) tel que nous
lřavons défini dans notre Projet dřÉtablissement et tel quřil a été repris dans les conclusions de
lřévaluation externe.
Cinq axes dřamélioration ont été retenus. Chacun a été décliné en une ou plusieurs actions.
Axe 1
Finaliser les outils et procédures pour garantir la sécurité et la qualité de lřaccompagnement
Objet
Modalités
Pilote
Conditions/critères
de
réussite
Finaliser lřélaboration Formaliser
les Équipe
de - Mise en place effective et
des outils de la Loi outils :
trames Direction
utilisation des outils
2002-2
communes au SAU
78
Mobiliser
les
salariés
Décliner le Projet - Prendre en compte Chefs de service - Participation et implication
dřétablissement en la spécificité des éducatif
des équipes
Règles
de Services
- Implication des jeunes
fonctionnement par Mobiliser
les
- Application effective des
Services (Projets de salariés
outils
service)
- Mise en place dřun classeur
des
procédures
et
documents types
SAU 78
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 116 -
Axe 2
Articuler Éducatif et Soin
Objet
Modalités
Concilier lřéducatif et
le soin au SAU 78
- Fixer le cadre et ses
limites
-Définir les modalités
dřintervention
Axe 3
Repenser la place des familles
Objet
Modalités
Concilier
accueil
dřurgence et place
des familles
- Harmoniser les
pratiques
des
Services
- Solliciter les familles
plus régulièrement
Pilote
Équipe de Cadres
Pilote
Chefs de service
éducatif
Axe 4
Bientraitance et prévention de la maltraitance
Objet
Modalités
Pilote
Instance de veille
Culture
de
bientraitance
la
Prévenir
les
situations
de
maltraitances
Apporter
les
réponses requises
Instaurer
les
conditions
de
la
bientraitance
en
direction des salariés
Actions
de
formation collective
Équipe de Cadres
Équipe de Cadres
Conditions/critères
de
réussite
- Soutien des équipes
éducatives
Prise
de
décisions
concernant le jeune
Conditions/critères
de
réussite
- Participation des familles
au projet de leur enfant
Conditions/critères
de
réussite
- Saisine de lřinstance de
veille
- Résolution des problèmes
- Actions
collective
de
formation
Axe 5
Les Nouvelles Techniques dřInformation et de Communication dans lřaccompagnement des
jeunes
Objet
Modalités
Pilote
Conditions/critères
de
réussite
Sřadapter et prendre - Définir les règles Chef de service - Utiliser ces supports de
en compte les NTIC
dřutilisation vis-à-vis éducatif
manière adaptée
des jeunes
- Ne pas en abuser
Évaluer
la
- Prendre en compte les
pertinence dřen faire
nécessaires évolutions
un outil éducatif
SAU 78
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 117 -
CENTRE D’HEBERGEMENT ET DE REINSERTION SOCIAL
« STUART MILL »
CONTACT :
ACCES :
43, rue des Chantiers
78000 VERSAILLES
Téléphone : 01 30 84 98 50
Télécopie : 01 30 84 98 53
Courriel [email protected]
SNCF: Paris gare St Lazare Direction, Versailles
Rive droite
Paris gare Montparnasse-Direction Rambouillet
Plaisir Grignon ou Chartes ? Descendre
« Versailles Chantiers »
RER C : Direction Versailles ŔRive Gauche
ACCUEIL :
Hébergement en Insertion ou urgence
MISSION :
A/ SERVICE D’ACCUEIL D’URGENCE
Lřhébergement est réservé exclusivement aux femmes faisant lřobjet de violences conjugales
accompagnées de leurs enfants.
Le service est ouvert 24h/24 et 365 jours par an. Il dispose de trois studios pouvant accueillir 8
personnes, 3 mères et 5 enfants.
B/APPARTEMENTS RELAIS
20 places réparties dans 6 appartements à Versailles et les communes environnantes afin
dřoffrir à des couples avec enfants ou familles monoparentales présentant des difficultés
dřinsertion par le logement et/ou par le travail, un hébergement provisoire de quelques mois
dans lřattente de lřattribution dřun logement définitif.
C/SERVICE D’ACCUEIL D’URGENCE VERS L’INSERTION
30 places réparties dans 13 appartements dans les communes environnantes de Versailles.
Lřhébergement est réservé aux femmes ou hommes faisant lřobjet de violences conjugales ou
familiales accompagnés de leurs enfants ou non.
D/ BOUTIQUE SOCIALE
Ouverture au public tous les jours excepté le jeudi.
Accueil, écoute, orientation et accompagnement des personnes présentant une situation de
précarité et en grande difficulté sociale.
Elle réalise des domiciliations qui permettent aux intéressés dřétablir auprès des services
compétents des cartes dřidentité ou des cartes de séjour et de recevoir leur courrier.
ASSOCIATION VERS LA VIE ET L’EDUCATION DES JEUNES l RECONNUE D’UTILITE PUBLIQUE
1, place Charles de Gaulle Ŕ 78067 St Quentin en Yvelines Cedex
Téléphone : 01.30.43.26.00 Ŕ Télécopie : 01.30.43.98.25
Courrier électronique Direction générale : [email protected]
- 118 -
AGREMENTS - HABILITATION :
o
o
DDCS
Préfecture
STRUCTURE :
Directeur : Jean Alexandre MADEJ
Effectif : 1 chef de service, 5 éducateurs spécialisés, 1 éducatrice jeunes enfants, 1 assistante
sociale, 1 psychologue, 1 comptable, 1 secrétaire, 1 agent administrative, 1 maîtresse de maison ; 2
agents dřentretien, 1 ouvrier qualifié.
ASSOCIATION VERS LA VIE ET L’EDUCATION DES JEUNES l RECONNUE D’UTILITE PUBLIQUE
1, place Charles de Gaulle Ŕ 78067 St Quentin en Yvelines Cedex
Téléphone : 01.30.43.26.00 Ŕ Télécopie : 01.30.43.98.25
Courrier électronique Direction générale : [email protected]
- 119 -
Présentation CHRS Stuart Mill
Jean Alexandre MADEJ, Directeur
Dans le cadre du Plan Territorial de Sortie Hivernale (PTSH), le CHRS Stuart Mill a réalisé
progressivement tout au long de cette année lřinstallation de 30 places, permettant ainsi dřhéberger
des femmes avec enfants en situation de violences conjugales pour les unes et de violences familiales
pour les autres.
Lřactivité de lřinternat Ŕ Service dřAccueil dřUrgence et appartements relais - est conforme aux
prévisions envisagées. Le mode de calcul, pour déterminer le niveau de lřactivité de ces deux services,
avait été convenu avec le financeur, la DDCS 78, de la manière suivante : un taux dřoccupation de
90% pour le service dřaccueil dřurgence, de 95% pour le service dřappartements relais, cela
permettant ainsi dřintégrer la vacance lors des départs et des arrivées.
Lřactivité de la Boutique, quant à elle, est en léger repli de 6% comparativement à 2013 mais reste
très élevée par travailleur social.
1. La « Boutique »
Depuis septembre 2011, la Boutique fonctionne avec deux travailleuses sociales, un éducateur
spécialisé et une assistante sociale ainsi quřun agent administratif chargé principalement du
traitement du courrier.
A titre de rappel, le mode de calcul de lřactivité de ce service a été fixé, en accord avec la
DDCS 78, de la manière suivante : 40 actes par jour X par 2 travailleurs sociaux X 21 jours par
mois X par 12 mois, soit un total de 20 160 actes par an.
39 199 actes ont été réalisés cette année, soit près du double de ce qui avait été convenu.
En fin dřannée, lřagente administrative de la boutique a été mutée au service secrétariat de la
Direction Générale de lřAVVEJ. Une agente administrative dřun autre établissement de
lřassociation a été recrutée fin décembre. Cela a été lřoccasion de faire évoluer ce poste en
intégrant de nouvelles tâches liées à lřaccueil et lřorientation des personnes nouvelles entrant
à la Boutique. Cette évolution a permis aux deux travailleurs sociaux de se consacrer
principalement aux entretiens avec ces personnes accueillies.
Pour les personnes relevant de lřinsertion, les principales demandes ont concerné la recherche
de places dřhébergements, de logements, le droit à la santé, la recherche du travail. Nous
sommes en contact permanent avec le SIAO, organisme qui gère lřattribution des places
dřhébergement. Les places pour les familles sont de plus en plus rares. Les personnes isolées
arrivent plus facilement à accéder aux places dřhébergement, que ce soit en urgence,
stabilisation ou insertion.
Notre service est agréé pour réaliser des domiciliations.
Concernant les demandeurs dřasile, nous avons constaté des difficultés très importantes de
délais pour accéder aux droits :
o
o
o
la Sécurité sociale a durci la procédure de la demande de CMUC par rapport aux
papiers administratifs manquant, en lien avec le délai de lřobtention des attestations.
Le temps dřattente étant plus long et non justifié.
pour les demandeurs dřasile désirant ouvrir un Livret A afin de recevoir lřAllocation
Temporaire dřAttente, les opérateurs de la Banque Postale mettent énormément de
temps pour fournir une carte de retrait, des RIP…
la Préfecture de Versailles fait régulièrement des erreurs dřécriture par rapport aux
noms de personnes orientées pour la demande dřasile. Quand la personne retourne
chez eux pour modifier les erreurs les gens de la préfecture refusent de corriger ce
qui peut conduire à des difficultés par la suite auprès de lřOFPRA (Office Français de
CHRS STUART MILL
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 120 -
Protection des Réfugiés et Apatrides) et lřOFII (Office Français de l'Immigration et de
l'Intégration).
o
notre principale difficulté est due à lřimpossibilité dřorienter les personnes une fois
quřelles ont obtenu le statut de réfugié. En effet, le Conseil Général et le CCAS de
Versailles étaient les relais pour toute personne ayant le statut de réfugié et ayant
droit au RSA. Aujourdřhui, des directives propres aux hiérarchies de ces deux services
font que les personnes que nous leur orientons, pour lřouverture dřune domiciliation
dans le cadre de la demande de RSA, ne sont plus acceptées. Notre service nřayant
plus lřagrément RSA suite à la réorganisation de Conseil Général 78, nous ne sommes
plus en mesure de continuer un accompagnement social et de proposer la
domiciliation de toute personne reconnue refugiée. Durant cette année, lřéquipe a eu
du mal à trouver un service domiciliataire et accompagnateur pour ces personnes. La
raison fréquemment invoquée était la saturation des services.
Nous avons observé une augmentation très forte des personnes du public qui nous sollicitent
pour des besoins alimentaires. Leur nombre a augmenté tous les mois. La précarité pour se
nourrir est de plus en plus importante. Nous avons un partenariat avec la Boulangerie Paul qui
nous fournit une fois par semaine du pain et des viennoiseries. La Croix Rouge, quant à elle,
donne toujours des tickets service.
En 2014, la DDCS 78, lors dřune inspection, a insisté pour que nous rédigions un projet
individualisé pour chaque personne accueillie et pour laquelle un travail dřaccompagnement
serait engagé. Ce processus est en cours. Il nřest pas toujours aisé de le mettre en place car
cela prend beaucoup de temps et très souvent la salle dřattente est bondée. Chaque mois
nous participons à des réunions de synthèse concernant les suivis avec les acteurs de terrain
du 78. Il nous a été demandé, toujours par la DDCS 78, de ne plus signer de convention
moyen séjour en convention tripartite.
Il se poursuit, comme chaque année, un long et fastidieux travail dřarchivage des dossiers
réalisé par une bénévole, ancienne éducatrice spécialisée du service dřaccueil dřurgence, partie
à la retraite.
Mouvements de personnel
o
o
o
Une agente administrative, mutée à la direction générale de lřAVVEJ le 8/12/2014
Une agente administrative, mutée dřun établissement de lřAVVEJ au CHRS Stuart Mill
le 8/12/2014.
Une éducatrice spécialisée, en remplacement des congés dřété.
2. L’internat
Bref rappel
A lřissue dřun long travail de réflexion, dřélaboration et dřécriture, les équipes du CHRS Stuart
Mill avec leur directeur et leur chef de service ont produit un projet dřextension du service
dřaccueil dřurgence et du service dřappartement relais, proposant dřaugmenter la capacité
dřaccueil de 46 lits, soit avec lřexistant un total de 68 lits.
En juin 2008, ce projet a reçu un avis favorable pour lřintégralité de son contenu et à
lřunanimité du jury en CROSMS.
Cřest en décembre 2009 puis courant 2010 que la DDASS 78 nous a attribués une enveloppe
financière nous permettant dřinstaller 6 lits (2 familles) dans deux appartements au service
dřappartements relais.
Depuis, aucun autre financement nřa été versé.
CHRS STUART MILL
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 121 -
Du Service d’Accueil d’Urgence (SAU) au Service d’accueil
d’urgence vers l’insertion (SAUVI)
Dans le cadre du Plan Territorial de Sortie Hivernale (PTSH) la DDCS 78 nous a accordés une somme
permettant dřinstaller dans un premier temps 40 lits et rectifiant ensuite à 30 lits. Ces places étaient
destinées à lřhébergement de femmes accompagnées de leurs enfants faisant lřobjet de violences
conjugales pour les unes et par conséquent de violences familiales pour les autres.
Une ambiguïté a persisté jusquřen septembre 2014. En effet, pour la DDCS 78 ces 30 places devaient
être attribuées à lřaccueil de 30 femmes. Quřen était-il de leurs enfants ?
A lřissue dřune réunion qui sřest tenue en septembre, en présence du directeur général de lřAVVEJ et
des responsables du pôle hébergement de la DDCS 78, il a été reconnu, après discussion, que les
enfants pouvaient être comptabilisés dans ces 30 places. Il a été convenu que 22 places seraient
occupées par les femmes et 8 places, voire davantage, par les enfants. Nous tenons à remercier les
responsables du pôle hébergement de la DDCS 78 dřavoir été sensibles à lřargumentaire que nous
avons développé en nous accordant la prise en compte des enfants.
Pour aboutir à ce résultat, il aura fallu développer un argumentaire sur le fait que les enfants étaient
les victimes collatérales de la violence conjugale des parents et quřil était de notre devoir dřapporter
une réponse à ces enfants.
Nous avons mis en avant que pour traiter la problématique de la violence conjugale/familiale nous
avions en place une équipe pluridisciplinaire composée dřune éducatrice jeune enfant, dřéducateurs
spécialisés, dřune maîtresse de maison et dřune psychologue.
A partir de ce moment, septembre 2014, nous avons adapté le parc de logements pour accueillir ces
femmes avec enfants.
La constitution de ce parc de logements a été longue car lřenveloppe financière est assez restreinte.
Elle ne permettait pas de faire des recherches exclusivement auprès de bailleurs privés. Cela aurait
pourtant significativement accéléré lřobtention de logements. Il nous aura fallu attendre que les
bailleurs publics nous fassent des propositions puis commander le mobilier et lřinstaller. Tout cela a
demandé beaucoup de temps.
Jusquřen septembre, nous accueillions toutes candidatures provenant du Service Intégré dřAccueil et
dřOrientation (SIAO), soit des femmes seules ou avec un ou plusieurs enfants. Cela a entrainé un taux
dřoccupation faible de femmes. Celles-ci avaient souvent 2 à 3 enfants et nous nřavions pas le nombre
suffisant de logements pour compenser ce faible taux dřoccupation par un nombre plus important de
logements.
Après cette réunion avec la DDCS 78, nous avons réduit lřaccueil du nombre dřenfants en informant le
SIAO que dans un premier temps nous ne pouvions accueillir que des femmes seules ou avec un
enfant. Cette manœuvre arithmétique nous permettait ainsi dřaugmenter le nombre de femmes afin
dřarriver le plus vite possible à ce quota de 22 femmes et 8 enfants. Les chambres que nous avions,
permettaient difficilement de loger une femme avec plus dřun enfant.
Deux autres associations sur le département mettent à disposition des logements pour accueillir des
femmes avec enfants dans le cadre du PTSH, pour un total de 15 places. Les enfants ne sont pas
comptabilisés. Lors de réunions avec ces associations où était présents les responsables du SIAO et la
déléguée aux droits des femmes, il a été évoqué le fait quřau regard des chiffres faisant état de
lřoccupation de ces places, il ne faudrait pas conclure que le besoin se limite aux femmes seules ou
avec un enfant. Ces associations nřont pas les ressources financières pour héberger dans des
logements plus grands donc plus onéreux des familles de plus dřun enfant.
A la fin de cette année 2014, nous sommes arrivés à constituer un parc de logements pouvant
accueillir 22 femmes accompagnées de leurs enfants.
CHRS STUART MILL
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 122 -
Nous ne pouvons pas nous contenter de prendre en compte uniquement cette contrainte comptable
pour apporter une réponse aux violences conjugales/familiales.
En 2015, nous louerons, en fonction de nos disponibilités financières, des logements pouvant accueillir
des femmes avec plusieurs enfants afin de répondre aux besoins. Le SIAO tient un comptage précis
du nombre des demandes dřaccueil qui nřont pas obtenu de réponse favorable, faute de logements
suffisamment grands.
Le SAUVI sřest donc implanté, déployé tout au long de lřannée à Versailles et dans les communes
limitrophe.
Le fonctionnement quotidien est réalisé par lřéquipe du service dřaccueil dřurgence (SAU). Autrement
dit, dans son fonctionnement, le SAUVI et le SAU sont un seul et même service.
Du fait que lřhébergement est dispersé sur plusieurs communes, nous avons arrêté les repas collectif
au SAU. Lřappartement jusquřalors réservé, entre autres, aux repas est devenu un lieu affecté aux
bureaux des éducateurs, de la psychologue et à une salle de réunion qui sert aussi de lieu pour des
activités collectives telles que espace de parole et ateliers divers.
Les éducateurs spécialisés et le groupe de paroles
Les éducateurs spécialisés ont un rôle dřaccompagnant éducatif auprès des personnes accueillies.
Ils interviennent sous forme dřentretiens, de manière individuelle et collective.
Il est essentiel de recourir à des actions collectives au sein de cet accompagnement car les femmes
sont souvent isolées. Dřune part à cause de leurs situations de rupture avec les violences subies et
dřautre part à cause de leurs éloignements géographique avec leurs entourages proches (famille,
amis…).
Lors des entretiens individuels qui sont menés avec les femmes, il est judicieux de leur proposer la
possibilité de se rencontrer entre elles, dans un cadre bien précis, afin de confronter leurs parcours
difficiles (spécifiques aux violences) et dřadapter au mieux lřaccompagnement au quotidien.
Ces groupes de paroles permettent aux femmes participantes et impliquées, de ressentir un mieuxêtre psychologique en étant entendues et considérées. Cela aura des répercussions positives sur
lřaccompagnement qui est mené avec elles.
Ces groupes permettent aussi, suivant les thèmes abordés, que ces femmes puissent prendre
conscience et confiance en elle, en qualité de mère, de femme mais aussi par rapport aux hommes et
à la société.
Il est important de leur donner la possibilité de partager entre femmes, dřécouter et dřéchanger les
différentes expériences, sentiments, craintes, angoisses, peurs, émotions autour des violences subies.
Ces groupes sont encadrés par la psychologue et lřéducateur spécialisé dans un esprit sécurisant et
structurant ou chaque participante peut se sentir libre de parler et authentique, sans crainte du
jugement, ainsi que dans le respect de la parole de lřautre également.
Un des points importants est de favoriser de la solidarité entre les femmes. Ceci afin de réduire
lřisolement social de certaines participantes.
Chaque samedi matin, il est proposé des groupes dřéchanges de paroles libres, autour dřun support ou
dřune activité commune (ateliers créatifs par exemple) et dřun petit déjeuner.
L’éducatrice de jeunes enfants (EJE)
LřEJE a une action transversale aux différents services que composent lřinternat. En effet, que ce soit
aux appartements relais ou au SAU/SAUVI elle est amenée à rencontrer les familles dans lesquelles il
y a des enfants afin dřapporter un soutien à la relation parents/enfants.
CHRS STUART MILL
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 123 -
Son rôle consiste à stimuler les potentialités intellectuelles, affectives et artistiques des enfants à
travers des activités ludiques et éducatives. LřEJE tient compte du milieu familial de lřenfant, dans ses
dimensions sociales et culturelles. Elle est attentive aux problèmes de santé ou de comportement
rencontrés chez lřenfant et contribue à en prévenir lřapparition.
Par ailleurs, elle apporte son éclairage lors des réunions de synthèse afin de contribuer à une
compréhension de la situation familiale à ses collègues éducateurs spécialisés, psychologue et
maîtresse de maison.
La maîtresse de maison
Cette professionnelle intervient également auprès de toutes les familles que nous hébergeons. Elle
leur apporte ses connaissances en matière de gestion des budgets, des règles dřhygiène et plus
généralement dřorganisation et de fonctionnement de la vie quotidienne.
Elle anime des ateliers avec les femmes et les familles sur les thèmes ci-dessus.
Elle participe aux réunions de synthèse où elle apporte ses observations sur les difficultés que les
familles peuvent rencontrer.
La psychologue
o
o
o
o
o
o
o
o
o
o
Evalue la charge psycho-traumatique de la violence sur la personne.
Soutient, dans un espace de parole neutre et confidentiel, lřélaboration sur lřhistoire
de vie de la personne et sur la violence subie.
Repère les éléments de la personnalité et de la dynamique familiale de la personne.
Evalue les éventuels troubles psychopathologiques.
Elabore des propositions dřorientation.
Mène des entretiens ponctuels à la demande de la personne ou dřun travailleur social
dans le cadre dřévaluation clinique et dřorientation vers un partenaire.
Co-anime un groupe dřexpression auprès des femmes victimes de violences
conjugales.
Co-anime des ateliers à but thérapeutique.
Participe aux réunions de synthèse en apportant son éclairage aux phénomènes intra
psychiques en jeu.
Participe à des séminaires concernant des thématiques cliniques générales et
spécifiquement liées aux publics accueillis au CHRS « Stuart Mill ».
Mouvements de personnel
o
o
o
o
o
o
Une psychologue, a démissionné le 14/10/2014.
Une psychologue, a été embauchée le 08/12/2014.
Une éducatrice spécialisée a démissionné le 17/10/2014.
Une éducatrice spécialisée a été embauchée le 20/10/2014.
Une remplaçante durant les congés dřété.
Un agent dřentretien, embauché le 06/10/2014. Fin de période dřessai le 02/12/2014.
CHRS STUART MILL
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 124 -
Le service d’appartements relais
Nous disposons dřun poste dřéducatrice spécialisée pour réaliser le travail dřaccueil,
dřaccompagnement social et dřorientation, en relation avec le SIAO du département. La chef de
service éducatif vient régulièrement aider lřéducatrice dans des tâches qui ne relèvent pas uniquement
de lřéducatif.
Durée de séjour et taux d’occupation
La durée moyenne de séjour, calculée sur les familles sortantes, est de 5 mois pour le SAU, le SAUVI
et les appartements relais.
o
o
Taux dřoccupation du SAU : 107,46%
Taux dřoccupation du SAUVI : 85,10%
Chaque quinzaine, il est envoyé à la DDCS 78 un diagramme qui fait état de lřoccupation des places
du SAUVI.
Ce chiffre est à relativiser car cette année correspond à une montée en charge. Au début de lřannée, il
y avait moins de lits installés quřà la fin. Cřest plutôt en 2015 que le taux dřoccupation sera significatif
car tous les lits seront installés du début à la fin de lřannée.
Taux dřoccupation du service dřappartements relais : 99,70%.
Partenariats
Une collaboration étroite de partenariat fonctionne avec trois partenaires principaux, CAPLOGY, le
SIAO 78 et la CPAM 78.
Nous sommes également en étroite collaboration avec toutes les associations et services publics du
bassin versaillais, relevant de lřhébergement et du logement, ainsi que du département 78.
1. Cap logis et le SIAO 78
Cette association reste un partenaire privilégié avec lequel nous travaillons étroitement pour
faciliter lřaccès des familles que nous accueillons dans notre service dřappartement relais vers
le logement.
CAPLOGY est en charge du SIAO 78, Service Intégré dřAccueil et dřOrientation.
Ce service centralise les demandes dřhébergement quřil oriente en collaboration avec les
CHRS.
2. CPAM
Les 2ème et 4ème mardis de chaque mois de 9h à 11h, la CPAM des Yvelines assure une
permanence dans nos locaux de la Boutique, offrant ainsi la possibilité à beaucoup dřavoir une
couverture sociale et de pouvoir se soigner. La fréquentation est importante à chaque
permanence. Pour éviter lřengorgement, nous fonctionnons sur rendez-vous qui sont pris par
les éducateurs.
NOMBRE DřASSURES RECUS en 2014 : 117
AME : 60 - CMUC : 46 - CMUB : 26 Ŕ Renseignements divers : 5
CHRS STUART MILL
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 125 -
Evaluations interne et externe
1. Evaluation interne
Rappel
Fin 2009, nous avons finalisé le travail dřévaluation interne du CHRS Stuart Mill en faisant
intervenir au deuxième semestre un cabinet spécialisé sur cette question.
Le bilan de cet exercice sřest résumé en une courte phrase, exprimée par lřanimateur du
cabinet :
« Les pratiques professionnelles sont bonnes et conformes mais certaines sont à formaliser ».
Les tableaux des années 2013 et 2014 concernant les trois services sont consultables à la fin
de ce rapport dřactivité.
2. Evaluation externe
Lřévaluation externe a été réalisée dans le courant du premier semestre par un cabinet
spécialisé dans ce domaine.
Le CHRS présente des points forts et dřautres à améliorer. Il est demandé dřêtre plus
rigoureux sur la formalisation des procédures et dřautres aspects très formels.
Le travail réalisé par lřensemble des professionnels auprès des personnes dont nous nous
occupons est considéré comme tout à fait pertinent et de qualité.
3. Appel à projet d’un accueil de jour pour femmes en situation de violences
conjugales
La DDCS 78 a adressé aux associations des Yvelines au deuxième semestre un appel à projet
pour la création dřun accueil de jour pour les femmes en situation de violences conjugales.
Le CHRS Stuart Mill y a bien évidemment répondu pensant être au plus près du cahier des
charges.
Cet accueil de jour avait été intégré au projet dřétablissement du CHRS Stuart Mill.
Notre candidature nřa pas été retenue.
Lřassociation retenue présentait un point qui a dû retenir particulièrement lřattention du jury.
En effet, avant même la date prévue pour le démarrage de cette activité, janvier 2015, les
locaux étaient déjà trouvés, meublés en décembre 2014. La présentation de cette installation
par lřassociation avait fait lřobjet dřun diaporama lors dřune réunion à la Préfecture des
Yvelines le 11 décembre 2014.
Lřétablissement de cette association, dans lequel ce nouveau service est intégré, est financé
par le Conseil Général 78.
Une convention relative à lřhébergement des femmes victimes de violences, en particulier
conjugales, a été signée le 4 juillet 2104 entre les associations, dont le CHRS Stuart Mill, et la
Préfecture des Yvelines.
CHRS STUART MILL
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 126 -
L’Activité Boutique
Activité 2014
VISITES
A P P ELS
( accuei l s)
MOIS
Activité Boutique
contact
autre
Partenair
Appels téléphoniques Déplacement REUNIONS
e
DEPANNAGE
TOTAL
Actes
Entretien
s
TELEP HONE
RECUS ET
Dossiers administratifs Lett adm
donnés à l'extérieur avec/chez Démarches partenaire Alim., hygièneDomiciliations
Actes
P A R M OIS
pour démarches
hébergements et
Demandeur
autres
s d'asile
la personne
à
transports
Dossiers+ courriers
REPERTORIES pour les visiteurs
L'extérieur
timbres,enve
Logements Santé Emploi Rapports
Educateurs
JANVIER
451
253
274
867
5
1
54
74
44
306
22
11
5
11
1 176
3 554
FEVRIER
420
390
290
711
3
1
32
76
54
266
37
33
6
26
1 166
3 511
MARS
483
275
280
721
2
1
41
76
37
326
28
36
10
21
1 141
3 478
AVRIL
474
319
302
751
3
3
35
102
37
236
38
25
4
24
1 421
3 774
MAI
453
247
266
600
7
1
24
108
28
237
49
18
12
25
1 199
3 274
JUIN
402
423
292
775
6
4
45
74
34
205
29
24
9
10
1 053
3 385
2 683
1 907
1 704
4 425
26
11
231
510
234
1 576
203
147
46
117
7 156
20 976
JUILLET
341
245
244
813
5
3
51
73
23
194
37
26
14
15
1 152
3 236
AOUT
374
213
290
535
3
3
39
53
24
157
11
17
3
8
980
2 710
SEPTEMBRE
354
189
296
742
4
4
77
80
41
218
23
21
31
47
876
3 003
OCTOBRE
448
295
326
764
7
4
65
70
47
263
59
42
9
65
1 136
3 600
NOVEMBRE
360
208
364
720
2
2
58
100
34
239
10
24
9
22
1 042
3 194
DECEMBRE
368
118
372
544
2
10
39
59
28
96
51
20
5
16
752
2 480
1 268
1 892
4 118
23
26
329
435
197
1 167
191
150
71
173
5 938
18 223
3 175
3 596
8 543
49
37
560
945
431
2 743
394
297
117
290
13 094 39 199
1er semes
2e semestre 2 245
Total 2014
4 928
Anné e
V is ite s
Acte s
2010
6819
52377
2011
5627
43258
2012
5605
42334
2013
5408
41788
2014
4928
39199
CHRS STUART MILL
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 127 -
BOUTIQUE STUART MILL
VISITES ET VISITEURS : PERSONNES EN DIFFICULTES
Groupe 1 : Nom bre de personnes venues pour la 1er fois
en 2014
MOIS
HOM. FEM. H en couple F en couple
Enfants
G
Total 1
0
0
0
0
0
0
1
0
0
0
0
1
0
1
0
0
0
0
20
Juin
0
0
0
0
0
0
1e S.
47
30
0
0
2
Juil.
Déc.
2
11
7
3
5
1
5
3
3
7
4
4
0
0
0
1
0
0
0
0
0
0
0
0
2e S.
29
26
1
Total P
76
56
1
Mars
Avril
Mai
Août
Sept.
Oct.
Nov.
2014 76
%
16%
CHRS STUART MILL
FEM.
H en couple F en couple
Enfants
Total
Nom bre
1+2
Visites
Total 2 pers.
m ensuelles MOIS
F
34
2
3
1
0
2
3
0
2
0
0
0
0
0
1
0
1
0
2
0
0
0
1
0
2
0
1
0
1
0
192
212
451
Janv.
39
67
420
Fév.
37
50
483
Mars
20
30
474
Avril
16
21
453
Mai
4
151
37
30
19
13
5
7
11
402
Juin
1
80
255
42
5
2
3
4
311
391
2 683
0
0
0
0
1
0
0
0
1
1
4
0
7
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
1
0
0
0
0
0
0
0
1
0
0
1
11
341
Juillet
9
23
374
Août
7
18
354
Sept.
4
16
448
Oct.
4
18
360
Nov.
3
8
368
Déc.
0
1
6
63
25
0
0
1
2
0
2
0
0
0
1
3
4
5
3
7
6
4
4
1
31
94
2 245
0
3
7
143
280
42
5
3
5
7
342
485
4 928
HOM FEM H en couple F en couple G
nouv. nouv. nouv
HOM.
G
7
9
5
4
3
2
Fév.
Groupe 2: Nom bre de personnes déjà venues en 2013 et qui
reviennent en 2014
F
12
18
8
6
2
1
Jan.
2014
nouv.
F
Enfants
28
13
10
5
14
11
12
14
Pers.
HOM.
FEM.
H en couple F en couple
nouv.
anc.
anc.
anc
anc.
G
F
1er Sem
2e sem.
Pers. Total 1+2 Visites
Enfants
anciennes
Pers. dif Total annuel
56
1
0
3
7
143
280
42
5
3
5
7
342
485
12%
0%
0%
1%
1%
29%
58%
9%
1%
1%
1%
1%
71%
100%
4928
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 128 -
Nombre de visiteurs 2014
600
485
500
342
400
300
143
200
100
0
Nouveaux
Anciens
Total
visiteurs
visiteurs
485 personnes différentes sont passées à la boutique sociale en 2014
Visites
4928
6000
5000
4000
3000
2000
1000
0
2683
visites 1er
semestre
2245
visites 2er
semestre
Total visites
Il y a eu 4 928 visites en 2014 à la boutique Sociale.
Remarque : une même personne vient en visite x fois au cours de lřannée
Personnes 1er visiteurs 2014
(143)
100
80
80
63
60
40
20
0
Hommes
Femmes
Nouveaux visiteurs de lřannée2014
CHRS STUART MILL
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 129 -
2014
NATIO NALITE : NO UVEAUX VISITEURS (1e r groupe )
Continents
Pays
Afrique septentrionale
Algérie
Maroc
Tunisie
Mauritanie
Hommes
Femmes
Total
Total
11
7
1
1
20
1
1
2
4
4
1
3
2
2
8
0
0
1
17
13
1
1
1
34
1
0
4
1
1
1
1
1
1
1
12
6
1
1
0
8
1
1
2
0
0
0
4
0
2
6
1
1
0
21
19
1
0
0
41
0
1
1
3
0
0
0
0
0
0
5
17
8
2
1
28
2
2
4
4
4
1
7
2
4
14
1
1
1
38
32
2
1
1
75
1
1
5
3
1
1
1
1
1
1
17
Total Général
80
63
143
Total
Europe de l'est
Total
Océanie
Total
Europe
Kosovo/Serbe
Pologne
Madagascar
Portugal
France
Italie
Espagne
Total
O rient/Moyen O rient
Total
Asie
Syrie
Pakistan
Chine
Tibet
Sri lanka
Inde
Bangladesh
Total
AFRIQ UE noire
CHRS STUART MILL
Congo
Angola
Côte d'Ivoire
Cameroun
Sénégal
Erythrée
Mali
soudan
Guinée
Nigéria
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 130 -
NATIONALITE :
ANCIENS VISITEURS
(2 èmegroupe)
Continents
Afrique septentrionale
Europe
ASIE
Océanie
AFRIQUE du sud
Orient
TOTAL
CHRS STUART MILL
2014
Pays
Hommes Femmes Total
Algérie
153
5
158
Maroc
11
1
12
Tunisie
3
2
5
Mauritanie
4
0
4
France
27
10
37
Pakistan
4
0
4
Sri lanka
5
0
5
Bangladesh
3
0
3
Birmanie
1
0
1
Tibet
6
6
12
Inde
6
0
6
Madagascar
0
1
1
Moldavie
5
5
10
arménie
4
2
6
ukraine
7
1
8
Bielorussie
1
0
1
Khirgistan
1
0
1
Géorgie
2
1
3
Pologne
1
0
1
Roumanie
1
0
1
Kosovo
2
0
2
Russie
3
2
5
Congo
10
1
11
Mali
5
1
6
Togo
1
0
1
Gabon
0
1
1
Niger
0
4
4
Ouganda
0
1
1
Cameroun
2
1
3
Somalie
1
0
1
Sénégal
9
0
9
Guinée
5
3
8
Rwanda
0
1
1
Erythrée
1
0
1
Angola
2
0
2
Ghana
2
1
3
Côte d'Ivoire
1
1
2
Commores
1
0
1
Iran
0
1
1
290
52
342
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 131 -
2) Domiciliations
Nombre de domiciliations en 2014 (431)
360
400
350
300
250
200
150
100
50
0
71
Nouvelles domiciliations
Anciennes domiciliations
a) Motifs 1ères domiciliations 2014
6
32
Courrier uniquement
Ame et courrier
33
Accompagnement
sociale et courrier
b) Motifs Renouvellements de domiciliations 2014
155
61
Courrier uniquement
Ame et courrier
Accompagnement
sociale et courrier
144
CHRS STUART MILL
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 132 -
3) Demandeurs d’Asile en 2014
En lřabsence de financement dédié à cette activité le nombre de demandeurs dřasile domiciliés et
suivis par la boutique sera limité à une vingtaine de personnes suivis.
En 2014 le CHRS STUART MILL a reçu 36 nouveaux demandeurs dřasile dont 15 obtiendront le
statut de réfugiés en cours dřannée et ne seront plus domiciliés ni suivis à la boutique sociale
mais réorientés vers dřautres structures. 21 demandeurs d’asile nouveaux sont présents
au 31 décembre 2014.
De même pour les anciens demandeurs dřasile, 12 personnes seront suivies en 2014 dont 10
obtiendront le statut de réfugiés et seront réorientées vers dřautres structures. 2 demandeurs
d’asile anciens sont présents au 31 décembre 2014.
Au total 23 demandeurs dřasile sont présents au 31 décembre 2014
a) Demandeurs d’asile suivis en 2014(Nouveaux)
Hommes
17
Femmes
19
Total
36
Nationalités des nouveaux demandeurs d’asile
Tibet : 33 - Chine : 3
b) Demandeurs d’asile accueillis avant 2014 et toujours suivis(Anciens)
Hommes
10
Femmes
2
Total
12
Nationalités des anciens demandeurs d’asile
Tibet : 3 - Congo : 1 Ŕ Mali : 1- Erythrée : 1- Rwanda : 1-Birmanie : 1 - Bangladesh : 1Pakistan : 1- Guinée : 2
2743 actes ont été réalisés par les deux travailleurs sociaux pour les demandeurs
dřasile et représentent 7% par rapport au nombre total des actes de la boutique
CHRS STUART MILL
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 133 -
Activité internat
1. Appartements relais
Entrées 2014 :
3 familles sont entrées en 2014 (1 couple avec deux enfants + un enfant né en cours
dřannée -1 femme avec 1 enfant Ŕ 1 femme avec 2 enfants) = 9 personnes
Sorties 2014
2 familles sont sorties en 2014
(1 couple avec 3 enfants et 1 femme avec 2 enfants) = 8 personnes
Remarque : une femme dřun couple est décédée à la suite dřune longue maladie.
Familles présentes au 31 décembre 2014 :
o
6 familles étaient présentes au 31 décembre 2014 : = 20 personnes






1
1
1
1
1
1
couple + 2 enfants
couple + 3 enfants
couple + 1 enfant
femme +2 enfant
femme+1 enfant
homme + 2 enfants
Suivies 2014
Familles présentes au 31 décembre 2014 + familles sorties en 2014= 20+8= 28
personnes
Etude détaillée des familles suivies en 2014
8 familles (4 couples +3 femmes seules+1 homme seul) 12 adultes et 16 enfants (5 filles et
11 garçons)
o
Origine géographique des familles
8 familles des Yvelines (78) : Versailles(2)-Elancourt(1)-Trappes(1)-Achères(1)Guyancourt(1)-Carrières sur Seine(78) - Conflans Ste Honorine(1)
o
Nationalité des adultes
Nationalité Française : 3 - Autres Nationalités : 9 Egypte (1) Ŕ Algérie (1) Ŕ
Sénégal (3) ŔSri Lanka(2) ŔKosovo(2)
o
Situation Familiale
 Couples : 4 dont 2 (Mariés) et 2 (Vie maritale)
 Familles monoparentales (1 homme seul et 3 femmes seules) : 4 dont 1
(veuf) Ŕ 1 (veuve) Ŕ 1 (divorcée) Ŕ 1 (séparée)
CHRS STUART MILL
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 134 -
4. Enfants
Age des 16 enfants suivis en 2014
3
2
1
0
0 - 2 ans
3 - 4 ans
5 - 6 ans
5
5
7 - 10 ans
11- 15 ans
16-19ans
5. Domicile précédent (8 familles)
Parents : 5 - Foyer ADOMA/AFTAM : 2 Ŕ Service dřhébergement dřurgence : 1
6. Origine de la demande (8 familles)
SIAO : 7 - Boutique sociale STUART MILL : 1
7. Procédure Judiciaire :
Avocat : 2
8. ETUDE-FOMATION-EMPLOI
a) Niveau dřétudes : Alphabétisation : 2 Ŕ primaire : 3- secondaire : 4 - cap : 2- universitaire : 1
b) Travail : cdi : 5 - cdd : 2 Ŕ formation : 1 - sans emploi : 4
c) Type de ressource : salaire : 7 - RSA : 2
d) Couverture Sociale : cmu : 5 - caf : 6 Ŕ sécurité sociale personnelle : 2 Ŕ RSA : 2
9. L’Après hébergement (2 familles)
Logement autonome : 2
10. Durée moyenne de séjour des familles sorties : 5 mois
CHRS STUART MILL
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 135 -
2. Service d’Accueil d’Urgence
Du 1er Janvier au 31 décembre 2014, le SAU a fait le suivi de 10 femmes et de 13
enfants.
Trois femmes et six enfants étaient déjà présents en 2013 et sortiront en Janvier 2014,
en juin 2014 et novembre 2014.
Quatre femmes et cinq enfants entrés en 2014 sortiront en 2014.
Au 31 décembre 2014 sont présents 3 femmes et 2 enfants.
Il est à noter que le service de restauration qui était en place au SAU prendra fin au mois
dřaoût 2014 et le fonctionnement du SAU deviendra identique au fonctionnement du
service dřappartements dřUrgence vers lřInsertion.
 Origine des demandes
Espaces Territoriaux : 1
- CADA : 1 Ŕ SIAO : 8
 Provenance géographique des familles accueillies
Yvelines : 8
Guyancourt Ŕ Issou Ŕ Sartrouville(2) Ŕ Mantes la jolie Ŕ Les Clayes sous-bois - VersaillesMontigny le Bretonneux
Autres Départements d’île de France : 1
St Maur des fossés (94)
Province : 1
Oiron
 Age des femmes accueillies
18-24 ans : 1 - 25 -35 ans : 7 - 36-44 : 1 - 45-55 : 1
 Temps de séjour(des sortants)
1 à 20 jours : 2 - 21 à 95 jours : 1 - 96 à 160 jours : 3 - 161 à 260 jours : 1
Durée moyenne du temps de séjour des femmes sorties : 136 jours
Séjour le plus court : 3 jours - Séjour le plus long : 280 jours
(5 mois)
 Situation familiale
 Mariée : 5
 Vie maritale : 2
 Séparée : 3
 Nationalité des femmes
4 femmes françaises
6 femmes étrangères : Maroc (1) - Guinée (2)- Algérie (2) - Mexique (1)
 Les enfants accueillis :
13 enfants dont 5 filles et 8 garçons
CHRS STUART MILL
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 136 -
1
1
5
2
0 - 2 ans
3 - 4 ans
5 - 6 ans
1
3
7 - 10 ans
11- 15 ans
16-19ans


Moyenne dřâge des enfants accueillis :
Le plus jeune avait 1 mois
Le plus âgé avait 18 ans
 Etudes/Emploi
Niveau Etudes : supérieur(2) Ŕ secondaire (1) Ŕ CAP (1) Ŕ primaire (3)Emploi/Formation : 3 femmes étaient en situation dřemploi
Ressources/Prestation : RSA(3)- salaire(3)- caf(7)
Couverture Sociale
CMU (6) - sécurité sociale (4)
Démarches juridiques:
Aide juridictionnelle : 2
Avocat : 1
 Destination des femmes à la sortie du S.A.U
7 femmes sont sorties en 2014 :

Vers une structure éclatée orientées par le SIAO :
- Appartement dispositif Soli bail (4)
- Logement Passerelle SNL (1)

Vers un appartement privé
:1

Retour au domicile conjugal
:1
Le service dřAccueil dřurgence ŘřStuart Millř a reçu :
45 appels téléphoniques :
 3
appels concernaient un problème d’hébergement
 38 appels concernaient un problème de violences conjugales
 4
appels concernaient un problème de violences familiales
Provenance des appels
37 appels des Yvelines et 8 appels dřautres départements qui seront redirigés vers le SIAO.
CHRS STUART MILL
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 137 -
3. Le Service d’Accueil d’Urgence Vers l’Insertion (projet PTSH)
Entrées 2014 :
27 familles sont entrées en 2014 (10 femmes seules, 1 homme seul, et 16
femmes avec enfants (23 enfants) = 50 personnes
Sorties 2014 :
16 familles sont sorties en 2014 (5 femmes seules et 11 femmes avec enfants (18 enfants)
= 34 personnes
Remarque : 6 femmes entrées en 2013 sont sorties en 2014
10 femmes entrées en 2014 sont sorties en 2014
Familles présentes au 31 décembre 2014 :
17 familles sont présentes au 31/12/2014 : 7 femmes seules, 1 homme seul et 9
femmes avec enfants (13 enfants)
= 30 personnes
Suivies 2014
Familles présentes au 31 décembre 2014 + familles sorties en 2014= 30+34 =64 personnes
Etude détaillée des familles suivies en 2014
33 adultes et 31 enfants (19 garçons et 12 filles)
1. Origine géographique des familles
- 30 familles des Yvelines :
Versailles(6) Ŕ Trappes(5) Ŕ Rambouillet(2) - le Pecq - Le port Marly Ŕ Houilles(2) Orgerus-Conflans Ste Honorine Ŕ Montigny le Bretonneux Ŕ Les Mureaux(2) Ŕ Chanteloup
les Vignes - Meulan - Ecquevilly-Sartrouville ŔAchères- Les Clayes sous Bois ŔChatouMaurepas
-3 familles dřautres départements :
Bobigny(93) ŔSarcelles (95) Ŕ Juvisy - sur Orge(91)
2. Nationalité des adultes
Française : 12
Autres Nationalités : 21
Algérie(5) Ŕ Côte dřIvoire (3) Ŕ Mali (1) Ŕ Sénégal(3)- Sri Lanka (1)Mexique(1) - Maroc(1) Ŕ Bulgarie(1) Ŕ Guinée(3) Ŕ Portugal(1)-Burkinabé(1)
CHRS STUART MILL
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 138 -
3. Situation Familiale et âge des femmes
Age des adultes
1
8
18-24 ans
15
25-35 ans
36-45ans
46-55 ans
9
32 femmes séparées
1 homme séparé
4. Enfants
Age des enfants
3
0 - 2ans
9
5
3- 4 ans
5 -6 ans
7- 10ans
4
6
4
11-15 ans
16-18 ans
5. Domicile précédent (33 familles)
Tous viennent directement du domicile conjugal.
6. Origine de la demande (33 familles)
SIAO : 33
8. ETUDE-FOMATION-EMPLOI
En situation dřemploi : 25
Formation
:4
Chômage
:4
9. L’Après hébergement (16)
CHRS Yvelines : 5 -Lien Yvelinois : 1 Ŕ Coalia/Soli bail : 2 Ŕ Autres Soli bail : 3
Maison dřaccueil lřîlot(94) : 1 Ŕ Logement autonome : 4
CHRS STUART MILL
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 139 -
Durée moyenne du temps de séjour des femmes sorties :
142j = 5 mois
Beaucoup dřappels de femmes victimes de violences conjugales continuent à arriver
directement au service sans passer par le SIAO.
Toutes les personnes accueillies dans les trois services dřhébergement sont inscrites dans
le logiciel SI SIAO ainsi les entrées et les sorties restent visibles par tous les partenaires
de lřhébergement.
CHRS STUART MILL
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 140 -
Pièces Jointes citées sur l’écrit de Monsieur MADEJ à propos
de l’Evaluation Interne.
Service Appartements Relais.
Plan Action Qualité - Année 2013
Objectifs :
Jan
Fév.
Mars
Avril
Mai
Juin
Juil.
Août
Sep
Oct.
Nov.
Déc.
Formaliser les règles dřaccès aux
dossiers.
Trier les risques inhérents aux
caractéristiques du public
Identifier les compétences à acquérir
Mettre en place une réunion de réflexion
sur la pratique éducative avec la
psychologue
Nouveaux appartements relais proche
transport en commun
CHRS STUART MILL
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 141 -
Plan Action Qualité - Année 2014
Objectifs :
Jan
Fév.
Mars
Avril
Mai
Juin
Juil.
Août
Sep
Oct.
Nov.
Déc.
Faire une fiche type de signalement à
intégrer dans le livret dřaccueil
Mettre en place une réunion de réflexion
sur la pratique éducative avec la
psychologue
Nouveaux appartements relais proche
transport commun
Service « Boutique Sociale »
CHRS STUART MILL
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 142 -
Service D’Accueil d’Urgence.
CHRS STUART MILL
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 143 -
CHRS STUART MILL
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 144 -
SERVICE D’ACCUEIL D’URGENCE
ESPACE ADOLESCENTS 91
CONTACT :
ACCES :
3 impasse Christophe Colomb
91000 EVRY
Téléphone : 01 60 87 17 00
Télécopie : 01 60 77 39 52
e-mail : [email protected]
MÉTRO: RER D4
Gare Le BRAS de FER Ŕ Evry Genopole
AUTOBUS: 401 Ŕ 402 Ŕ 404 (dřEvry centre)
ACCUEIL :
24 / 24 H - 365 jours / an
30 adolescents et jeunes majeurs des deux sexes.
Hébergement dans un réseau dřAssistants Familiaux ou en appartement.
MISSION :
Espace Adolescents a pour mission dřaccueillir en urgence des mineurs à partir de 12 ans et
des jeunes majeurs en danger, tout au long de lřannée.
Il est donné priorité aux adolescents et jeunes majeurs du département de lřEssonne.
Le travail sřarticule autour de trois axes :
o
o
o
o
accueillir en urgence,
observer et évaluer les difficultés du jeune et de sa famille,
construire un projet dřavenir le plus adapté possible, le concrétiser avec le jeune,
sa famille dans la mesure du possible, et les partenaires.
Le service est doté dřun service pédagogique qui accueille en journée les jeunes non scolarisés.
Toute la difficulté de lřaccueil dřurgence consiste à engager une prise en charge
Pluri-professionnelle intensive lors dřune période de crise, à en faire une évaluation afin dřaboutir
rapidement à une orientation réfléchie et concertée entre les différents intervenants.
AGREMENTS - HABILITATION :
Agrément Aide Sociale à lřEnfance 12 à 21 ans Ŕ Arrêté du 11/10/1996 n° 96 02 685
Extension (hébergement en appartement) 16 à 21 ans - Arrêté du 10/02/2005 n° 2005 007 49
ASSOCIATION VERS LA VIE ET L’EDUCATION DES JEUNES l RECONNUE D’UTILITE PUBLIQUE
1, place Charles de Gaulle Ŕ 78067 St Quentin en Yvelines Cedex
Téléphone : 01.30.43.26.00 Ŕ Télécopie : 01.30.43.98.25
Courrier électronique Direction générale : [email protected]
- 145 -
STRUCTURE :
Direction :
Chef de service :
Fabienne BROUSSE BRUNEL
Jean-Pierre PERON
Effectif : 1 chef de service éducatif et pédagogique, 1 coordinatrice, 9 éducateurs spécialisés,
1 apprenti éducateur spécialisé, 3 éducateurs scolaires, 1 conseillère dřorientation psychologue, 1
économe, 1 comptable (0,942 tps), 2 secrétaires, 1 cuisinier, 1 moniteur
dřatelier/accompagnateur, 15 à 20 assistants familiaux pour lřaccueil.
ASSOCIATION VERS LA VIE ET L’EDUCATION DES JEUNES l RECONNUE D’UTILITE PUBLIQUE
1, place Charles de Gaulle Ŕ 78067 St Quentin en Yvelines Cedex
Téléphone : 01.30.43.26.00 Ŕ Télécopie : 01.30.43.98.25
Courrier électronique Direction générale : [email protected]
- 146 -
Introduction
Fabienne BROUSSE BRUNEL, Directrice
« Par toute son éducation, par tout ce qu'il voit et entend autour de lui, l'enfant
absorbe une telle somme de sottises, mélangées à des vérités essentielles, que le
premier devoir de l'adolescent qui veut être un homme sain est de tout dégorger. »
DE ROMAIN
EXTRAIT DE
ROLLAND
J EAN -CHRISTOPHE
« Bis repetita placent ? »
Les choses répétées plaisent ?
Pas si sûr… Je vais donc passer rapidement sur les sujets maintes fois évoqués ces dernières
années, en particulier celui spécifiant les missions dřun service dřaccueil dřurgence.
Même si les années passent, nos missions subsistent et cřest bien le seul point qui nřest pas en
mouvement : lřaccueil, lřévaluation et lřorientation.
Je ne peux pourtant pas évoquer lřannée écoulée sans tenir compte de la réalité vécue en 2014.
Lřannée 2014 fut mouvementée, tant par des échéances de travail que par le public
dřadolescents que nous avons accueillis, ces deux points furent parfois difficiles à assumer de
front.
Le projet de service a enfin été finalisé en avril 2014 après presque deux ans de travail.
Lřévaluation externe sřest déroulée en mai dernier, un comité de pilotage représentant lřensemble
des professionnels du service a été constitué et a travaillé avant, pendant et après lřévaluation.
Et des adolescents !!!! Et quel travail.
De par leur histoire et leur statut, le quotidien est plus compliqué pour les adolescents placés et
ils savent nous le faire savoir !!!
Adolescents qui interrogent sans cesse nos limites, leurs limites. Tous confrontés à la « norme »
de leur environnement, tous convaincus de leur invulnérabilité, attirés par des conduites à risque,
ou ayant besoin de vivre leurs propres expériences, nos paroles concernant les conséquences
possibles de leurs actes ne suffisent pas toujours !!!!
Il nous faut souvent « comprendre et décoder » leurs souffrances pour pouvoir les accompagner
durant leur passage dans le service.
Avec ce besoin permanent de déjouer nos règles de vie, dřêtre reconnus par leurs pairs, dřêtre
intégrés dans le groupe dřadolescents du service et acceptés.
Il nous faut aussi (personnel éducatif et assistants familiaux) gérer « les nouveaux doudous »
des ados : « le téléphone portable et les réseaux sociaux ».
1. Année difficile
Avec le manque dřassistants familiaux, des difficultés de recrutement qui retardent la
stabilisation des équipes et pèsent sur les épaules de ceux qui restent… qui sřépuisent à
leur tour, cette année 2014 ne nous aura pas épargnés.
Au-delà de ce constat, alarmant pour lřavenir, sur la difficulté à trouver du personnel
motivé (assistants familiaux) pour travailler avec des adolescents, lřimage négative de
« lřadolescent à problèmes » jaillit dans chaque entretien dřembauche et fait peur à bon
nombre de candidats au poste dřassistant familial qui ne donnent pas suite à leur
candidature malgré nos propos rassurants.
ESPACE ADOLESCENTS 91
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 147 -
Pourtant, la plupart des adolescents sont rassurés dřêtre accueillis au domicile dřun
assistant familial.
Le service a réussi tout de même à mener à bien sa mission, oserais-je dire, contre vents
et marées.
Une pression accrue sur le service, à la limite de lřinjonction parfois, pour accueillir des
jeunes qui ne souhaitent pas être accueillis au domicile dřun assistant familial, pour
lesquels une place « est réservée » sur UGO* ( le service en ligne de lřaide Sociale à
lřenfance de lřEssonne des places disponibles en établissements) et qui fuguent avant
dřarriver dans le service ; cela représente 14 places réservées pour lesquelles nous
nřavons jamais vu les jeunes ; cela se traduit par quatorze journées non payées sur
lesquelles nous aurions pu accueillir dřautres jeunes, demandeurs de ce type de
placement.
Même sřils nous ont donné « du fil à retordre », nous apprécions de les voir revenir,
après avoir quitté le service, pour nous donner de leurs nouvelles et constater parfois
que nos propos qui semblaient ne pas faire écho lors de leur présence dans le service
ont des répercussions maintenant sur leur quotidien.
Espace Adolescents se trouve à la jonction entre les problèmes liés à lřadolescence et
ceux liés au placement dans un service dřaccueil dřurgence, deux situations qui,
séparément, sont déjà génératrices de passage à lřacte et qui, cumulées, les
démultiplient.
Parce que nous, avec nos inquiétudes dřadultes, leur semblons ridicules, il nřest pas
toujours facile pour les professionnels du service dřêtre persévérants et fermes sur nos
convictions et nos exigences et être en même temps à lřécoute et prêts à accepter les
divergences qui feront que chacun dřentre eux deviendra un adulte respectable et
respecté. Il y en a eu en 2014 des conflits, des fugues et des retours mais nous avons
tenu afin de rester le havre protecteur et rassurant malgré tout, au sein duquel chaque
jeune a pu se ressourcer, se rassurer, se consoler, se forger et grandir.
Lřéquipe de professionnels exerce un travail dřécoute, dřévaluation et de médiation.
Espace Adolescents 91 est un tremplin vers une prise en charge la plus adaptée possible
au devenir de chaque jeune accueilli.
Espace Adolescents se veut un lieu privilégié dřéchange, de dialogue et de débat pour
que les adolescents qui nous sont confiés puissent se structurer en se confrontant à des
limites qui, sans verser dans lřautoritarisme, sont portées par notre souci pour chacun
dřentre eux, dřhonnêteté, de congruence avec nous et dřempathie pour eux.
Quoi quřil en soit, le travail en réseau et la concertation restent indispensables pour
éviter de travailler les uns à côté des autres et parfois même en contradiction quant à
lřapproche dřun même problème chez un jeune. Notre vœu le plus cher pour cette
nouvelle année va dans ce sens.
*UGO : Urgence Guide Orientation
ESPACE ADOLESCENTS 91
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 148 -
L’ACTIVITE
Fabienne BROUSSE BRUNEL, Directrice
1. L’activité
Rappel : Espace Adolescents 91 qui se situe sur la ville dřEvry, à proximité de la gare du
Bras de Fer, est un dispositif qui décline sa mission dřaccueil, dřévaluation et dřorientation
pour un public mixte de 30 jeunes âgés de 12 à 21 ans. La structure fonctionne toute
lřannée sur un mode continu.
Lřactivité réalisée a été de 9411 journées, soit un déficit de 810 journées au regard du
prévisionnel, ce qui se traduit par un taux dřoccupation pour lřétablissement de 92,08%.
102 adolescents ont été pris en charge durant lřannée.
Lřaccueil familial a été réalisé à 90,24% (7687 journées). La difficulté de recrutement des
assistants familiaux est de plus en plus prégnante, nous ne parvenons pas à remplacer
les départs, malgré plus de 150 annonces, la distribution de plaquettes, et une annonce
permanente sur le site de pôle emploi.
Lřaccueil en semi autonomie a réalisé une activité à 101,23% (1724 journées). Nous
avons été sollicités toute lřannée pour ce type dřaccueil sauf au mois de décembre 2014.
Ce dispositif permet à des jeunes dřexpérimenter une vie plus autonome en appartement
tout en conservant « un filet de sécurité ». Depuis début novembre 2014, 6 jeunes
peuvent être pris en charge en appartement en semi autonomie (5 jeunes auparavant).
Mais lřaccès à une place en semi autonomie nřest pas une fin en soi et cette année 3
jeunes, après avoir passé quelques semaines en appartement, ont dû réintégrer lřaccueil
familial par mesure de protection. Il nřest pas toujours facile dřévaluer la capacité du
jeune à faire face aux responsabilités de la vie quotidienne.
ESPACE ADOLESCENTS 91
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 149 -
Pour ces trois jeunes, cřest lřéquipe qui a opté pour ce retour : mise en danger,
absentéisme scolaire, plainte des voisins, nous ont conduits à devoir reposer un cadre
plus structurant. Revenir au domicile dřun assistant familial peut être parfois vécu
comme une sanction (retour au contrôle permanent), mais vient aussi rassurer le jeune
en repositionnant les limites à ne pas franchir !
Lřactivité globale du service est donc de 92,08% ce qui représente 9411 journées.
En 2014, nous avons reçu 251 demandes dřadmission et réalisé 78 accueils ; 31% des
demandes se sont transformées en un accueil. On constate une baisse importante des
demandes dřaccueil en 2014 : 135 demandes dřadmission en moins.
2. La durée des séjours
La moyenne du séjour est de 3,1 mois, quasiment identique à celle de lřan passé (2,9
mois). Les accueils de moins de trois mois sont en augmentation (39,22% contre
37,16% en 2013) par contre, on constate une baisse des séjours de 3 mois à moins de 6
mois : 12,75% en 2014 contre 16,81% en 2013.
Jeunes accueillis Nombre de journées
au cours de l'année
de présence
MOYENNE
2012
83
10246
123,4 jours
4,1 mois
2013
113
9796
86,7 jours
2,9 mois
2014
102
9411
92,3 jours
3,1 mois
La durée moyenne des séjours représente 92,3 jours.
ESPACE ADOLESCENTS 91
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 150 -
Depuis 2 ans, les moyennes de séjour sont courtes, ce qui nřest pas sans incidence sur
le travail de chacun. 51,97 % des accueils ont duré moins de 6 mois.
3. L’origine et le type de mesures
Espace Adolescents aura été le premier lieu de placement à lřAide Sociale à lřEnfance
pour 87% des jeunes accueillis (83,2% en 2013).
4. Les caractéristiques du public accueilli
5.
Répartition filles / garçons
2009
2010
2011
2012
2013
2014
Filles
55
60
57
42
59
67
Garçons
39
33
47
41
54
35
TOTAL
94
93
104
83
113
102
Depuis 2011, le nombre de filles et garçons accueillis était quasiment identique, or cette
année nous avons reçu 65,7% de jeunes filles et cela sřest ressenti au quotidien et en
particulier dans la gestion des conflits entre les jeunes et des fugues.
En effet, nous avons été confrontés à de nombreuses fugues ; 70,55% des journées de
fugue sont à attribuer aux jeunes filles, soit seulement 29,45% pour les jeunes garçons.
Lřobjectif des jeunes filles est souvent de rejoindre leur ami pour une ou plusieurs nuits.
ESPACE ADOLESCENTS 91
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 151 -
Un phénomène important cette année : les hospitalisations en psychiatrie. Les conduites
à risque (scarification, état dépressif) nous amènent à conduire les jeunes vers ce
type de service. 7 jeunes filles ont été hospitalisées en 2014, cela représente 10,4% du
public féminin accueilli et 128 jours dřhospitalisation pour lřensemble des jeunes filles.
Il est à noter que les jeunes filles concernées par ce type de prise en charge sont restées
longtemps accueillies à Espace Adolescents, de 1,5 mois à 10 mois (une jeune est
toujours présente dans le service). La durée de séjour moyenne est de 5,9 mois pour les
7 jeunes filles concernées, durée donc très supérieure à la durée moyenne de présence
pour lřannée qui est de 3,1 mois.
Age des jeunes présents en 2014
Tranches d'âges
FILLES
GARCONS
TOTAL
moins de 11 ans
0
0
0
11 ans
2
0
2
12 à 14 ans
24
12
36
15 à 16 ans
28
17
45
17ans
11
5
16
majeur
2
1
3
TOTAL
67
35
102
Un seul jeune a été accueilli après sa majorité, les deux jeunes filles majeures ont fêté
leur majorité dans le service.
79,41% des jeunes ont entre 12 et 16 ans (78,76% en 2013).
6. Le pôle pédagogique
Espace Adolescents est doté dřun dispositif particulier par rapport à un service dřaccueil
dřurgence classique.
Un dispositif de scolarisation, grâce à lřexistence du pôle pédagogique, lřéquipe est
constituée de 3 éducateurs scolaires. Lřobjectif de ce pôle est de réconcilier les jeunes
avec la scolarité, de construire une cohérence dans des savoirs très hétérogènes, de
donner du sens à la connaissance en mettant en place différentes activités : scolaires,
sportives, manuelles, culturelles et professionnelles (atelier cuisine entre autres). Le but
ESPACE ADOLESCENTS 91
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 152 -
de cet espace est de remobiliser les jeunes à réinvestir une scolarité ou une formation
professionnelle dans un établissement de droit commun.
Lřensemble des missions ci-dessus doit permettre aux jeunes de bénéficier dřun
accompagnement et dřune aide personnalisée. Chaque jeune construit avec lřéquipe
éducative et pédagogique, un projet personnel, social et scolaire ou professionnel. Ce
travail leur permet dřaccroître leur autonomie ainsi que leurs capacités dřinsertion sociale
et professionnelle.
100 jeunes sur 102 ont bénéficié dřun accueil sur le pôle pédagogique.
38,2% des adolescents nřétaient pas/plus inscrits dans un dispositif scolaire à leur entrée
au SAU. Au terme de leur séjour à Espace adolescents, 4,9 % restent sans solution de
scolarité. Les mineurs étrangers isolés ont tous été affectés dans les classes dřaccueil
spécifiques de lřEducation Nationale. Lřactivité du pôle pédagogique représente 2211
journées sur lřannée soit 22,1 journées en moyenne par jeune pour une durée dřaccueil
moyenne de 92,3 jours.
Nous constatons que les jeunes sortis du système scolaire, en décrochage, souvent
fragilisés, ne peuvent trouver seuls les ressources et les outils pour réussir leur retour
vers un nouveau lieu de scolarité ou de formation. Apprendre cřest bien, mais cela ne
suffit souvent pas à leur insertion. Il leur faut acquérir un certain savoir-être et
apprendre à gérer leur vie au quotidien. Un accompagnement sur mesure est
indispensable et est réalisé par le service. Seul ce type dřaccompagnement individuel
aboutit, avec un fort taux de réussite, à une remobilisation ; la réponse et
lřaccompagnement du service sont donc individualisés.
Les activités socioculturelles proposées au service par les éducateurs scolaires ont pour
finalité dřenrichir et soutenir lřaccompagnement éducatif. Au-delà des ateliers et sorties
quotidiens, des projets spécifiques ont vu le jour en 2014.
Pour la première fois, les œuvres réalisées par les jeunes dans le cadre de leur prise en
charge sur le pôle pédagogique sont sorties de nos murs et ont été exposées, du mois de
juin au mois dřoctobre 2014, dans les locaux du foyer maternel Clairefontaine
(établissement de lřAVVEJ). Le thème de lřexposition choisi par le directeur du foyer
maternel : « le monde vu de ma fenêtre -ouverte ou fermée- du dedans, du dehors ». La
soirée consacrée au vernissage dans lřenceinte du foyer maternel fut très gratifiante pour
les jeunes, avec un accueil, un buffet et des échanges extrêmement valorisants et
reconnaissants.
Lřexposition a pris ensuite son envol dans le hall dřaccueil du Conseil Général de
lřEssonne en Novembre 2014.
Les travaux artistiques réalisés dans le cadre du fonctionnement du pôle pédagogique
sont le prolongement et lřexpression artistique du travail quotidien de lřéquipe et du
groupe. Cřest aussi de cette façon que lřon aborde le travail scolaire sur le pôle
pédagogique en passant par dřautres biais, et en particulier par la création artistique, car
cela permet dřétudier lřexpression picturale et la perspective, la géométrie, la peinture,
de travailler le carton et la photographie mais encore le français grâce aux textes qui
accompagnent les œuvres.
Lřaboutissement de ce projet a permis aux jeunes de prendre conscience de leurs
capacités personnelles à mener à bien un projet et le vernissage fut perçu comme un
temps où, enfin, des adultes étaient reconnaissants de leur travail.
ESPACE ADOLESCENTS 91
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 153 -
7. Les orientations et départs du service
ORIENTATIONS en 2014
NBRE
%
Structure éducative (MECS)
Famille
Lieu de vie
Structure éducative en semi autonomie
Fin prise en charge suite à départ en fugue
Placement familial
Foyer maternel
Résidence sociale
Service éducatif en autonomie + suivi psy
Service éducatif avec suivi psy
22
17
4
12
9
8
1
1
3
3
27,5
21,3
5,0
15,0
11,3
10,0
1,3
1,3
3,8
3,8
TOTAL
80
100,0
16,7% des accueils réalisés nřont pas abouti à une orientation satisfaisante dont 9,8%
suite à des fugues récurrentes et 6,9 % des jeunes sont retournés en famille sans
autorisation et y sont restés alors quřaucun travail nřa pu être élaboré entre le jeune et
sa famille.
Les orientations réalisées sont en lien avec le constat fait cette année.
En effet, 7,6 % des jeunes ont été orientés vers des structures proposant un suivi
psychologique et 11,3 % des jeunes ont vu leur prise en charge prendre fin suite à des
fugues longues.
Néanmoins, 10 % des jeunes sont partis vers un placement familial ; nombreux sont les
jeunes désireux de voir leur accueil au domicile dřune assistante familiale perdurer suite
à leur passage à Espace Adolescents. En 2013, seuls 3,4 % des jeunes pris en charge
avaient pu bénéficier dřune orientation en placement familial.
Les orientations en structures de semi-autonomie ont été nombreuses cette année :
18,8 % (contre 9 % en 2013). Il faut noter que 22 jeunes ont été accueillis en
appartement partagé dans le service. Le travail accompli avec ces jeunes a permis de les
orienter plus facilement vers ce type de structure.
8. L’accompagnement psychologique des mineurs
13 adolescents ont adhéré à un suivi psychologique au terme de leur parcours au SAU
auprès de Médiavipp, Pause, LřEntretemps et les CMP de secteur.
15 adolescents ont vécu des états de crises (angoisses, troubles anxieux, signes
dépressifs, passages à lřacte, symptômes de stress post-traumatique) qui ont parfois
nécessité lřintervention des urgences psychiatriques ou lřhôpital général pour les plus
jeunes.
7 hospitalisations ont été réalisées.
89 jeunes ont rencontré au moins une fois la psychologue du service et 46 dřentre eux
ont bénéficié de plusieurs entretiens au cours desquels soit un suivi psychologique a été
engagé, soit les projets professionnels ont été travaillés, soit des tests et bilans cognitifs
ont été réalisés.
Sur lřannée 2014 : 9 groupes de parole ont été mis en place, 8 réunions dřassistantes
familiales, 26 entretiens individuels avec les assistantes familiales, 11 visites à domicile, 9
entretiens de recrutement.
ESPACE ADOLESCENTS 91
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 154 -
9. Le personnel du SAU
Quelques mouvements de personnel au cours de cette année.
Service éducatif
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Trois démissions et donc trois embauches en CDI et une embauche en CDD en
remplacement d'éducateurs en maladie ou en congés,
Un licenciement dřun éducateur spécialisé pour inaptitude à son poste,
Un remplacement dřun salarié en contrat dřapprentissage dont le terme est
arrivé à échéance suite à lřobtention de son diplôme dřéducateur spécialisé.
Assistants familiaux
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Trois embauches en CDI (dont une en CDD à lřorigine, transformée en
CDI), deux embauches en CDD (dont un CDD utilisé à quatre reprises),
Trois assistantes familiales licenciées (inaptitude, perte dřagrément, faute grave),
Une période dřessai rompue à lřinitiative de lřemployeur.
Administratif
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Une embauche dřune secrétaire en CDD le 25/11/2013 en remplacement de la
titulaire du poste en maladie. Le CDD a été reconduit en 2014 au fur et à
mesure des arrêts maladie. La secrétaire en poste est revenue le 17 janvier
2015.
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10. Les formations en 2014
11. Les formations suivies dans le cadre du plan de formation
Par les éducateurs scolaires du service pédagogique
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Une éducatrice scolaire a suivi une formation sur le thème "apprendre à animer
des ateliers à lřécoute des matériaux : des travaux manuels à discrétion ».
Par le personnel du service administratif
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Lřassistante de direction a suivi une formation sur le thème du secret
professionnel.
La comptable a suivi une formation sur la pratique de la paie.
Lřéconome a suivi une formation sur la Convention Collective du 15/03/1966 et
la législation du travail.
Par les éducateurs spécialisés du service éducatif
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4 éducateurs spécialisés ont suivi respectivement une formation sur les thèmes
suivants:
Lřactualité et modalité de prise en charge des mineurs isolés étrangers.
Lřagressivité, la violence, travailler à partir du passage à lřacte (2 éducateurs).
Les mineurs et jeunes majeurs isolés.
Une formation collective sur le thème « Ecrire en situation professionnelle dans
le champ social » a été suivie par les équipes éducative et pédagogique.
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RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 155 -
12. En dehors du plan de formation
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Une assistante familiale a suivi la formation obligatoire d'une durée de 240
heures.
Une assistante familiale a démarré cette même formation.
Les assistantes familiales ont suivi, collectivement, une formation sur le thème
« la responsabilité des assistants familiaux et les liens de lřéquipe autour de la
prise en charge ».
La comptable et lřéconome ont suivi une formation consécutivement à la mise en
place du nouveau logiciel de comptabilité.
Les éducateurs spécialisés et scolaires ont bénéficié dřune séance mensuelle
dřanalyse des pratiques (10 fois durant lřannée).
Les assistantes familiales ont bénéficié dřune séance mensuelle dřanalyse des
pratiques (10 fois dans lřannée).
Neuf salariés ont suivi la formation « secourisme, santé au travail ».
Treize salariés ont suivi une formation de sensibilisation aux risques dřincendie.
CONCLUSION
Fabienne BROUSSE BRUNEL, Directrice
Des aspects positifs pour cet exercice :

Lřexposition des tableaux des jeunes au sein de deux lieux différents, un déjeuner
barbecue organisé par le Comité dřEntreprise et un déjeuner spectacle pour la fête de
Noël auront été des moments conviviaux et partagés avec quasiment lřensemble des
professionnels et des jeunes.

Des échanges constructifs avec les financeurs qui ont permis au SAU de réaffirmer la
spécificité de son projet et dřobtenir ainsi la transformation dřune place au domicile dřun
assistant familial en place supplémentaire en appartement partagé. Espace Adolescents
loue donc aujourdřhui 3 appartements de type F3.
Des éléments moins probants :

Une temporalité divergente entre le rythme de travail du SAU et la disponibilité des
acteurs de lřASE qui parfois alourdissent les prises en charge.

Un déficit financier de 19676 € qui sřexplique par un déficit dřactivité lié à un nombre
dřassistants familiaux trop faible.

Une année qui se termine avec 4 mois de facturation de prix de journées non payés par
les services du Conseil Général au 15 janvier 2015, soit un mois de plus dřimpayé par
rapport aux années précédentes alors que les dépenses courantes sont à gérer mais
avec 1/3 de ressources non versées !!!!
Le questionnement pour finir, concernant les assistants familiaux qui deviennent difficiles à
recruter et à remplacer.
Néanmoins, la création dřune plaquette dřinformation sur le travail dřassistant familial à Espace
Adolescents et nos multiples démarchages auprès des différentes PMI dřIle-de-France, semblent
porter leurs fruits et nous apporte lřespoir de recrutements en début dřannée prochaine.
ESPACE ADOLESCENTS 91
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 156 -
Les jeunes nous prouvent au quotidien quřils sont « des artistes » mais le travail éducatif quant
à lui est « un art » qui consiste dans la capacité de lřadulte à prendre du recul vis-à-vis de
ces manifestations, parfois bruyantes, dřéviter le piège de répondre à lřagitation avec lřagir et
à continuer d e rester dans le dialogue avec l e s j e u n e s . Il est nécessaire de garder un
cadre sécurisant pour ces futurs adultes, de ne pas interrompre la relation établie jusquelà et justement dřaffirmer nos valeurs. Ce nřest pas en abandonnant les idéaux qui ont guidé
notre façon dřêtre que nous arriverons à faire acte dřéducation à lřégard des jeunes.
Les adolescents qui arrivent à Espace Adolescents ont souvent une valise peu garnie (au sens
propre comme au sens figuré) mais souvent lourde de désillusion (rupture familiale, placements
multiples, maltraitance…), de rancœur, dřincompréhension, de mal-être, souvent en échec
scolaire. Tout cela passe par des comportements destructeurs pour eux et difficiles à
appréhender pour nous tous qui les entourons au quotidien. Lřhorizon de leur avenir leur semble
proche et loin à la fois.
Nous sommes néanmoins là pour tenter de leur constituer un début de bagage pour leur vie
dřadulte.
« L’éducation est l’arme la plus puissante pour changer le monde » Nelson Mandela
Aperçu des tableaux de lřexposition
ESPACE ADOLESCENTS 91
RAPPORT DřACTIVITE 2014
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ESPACE ADOLESCENTS 91
RAPPORT DřACTIVITE 2014
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FOYER ÉDUCATIF
"LA PASSERELLE"
CONTACT :
ACCÈS :
4 rue du Puits Sucré
91630 MAROLLES EN HUREPOIX
Téléphone : 01.64.56.17.94
Télécopie : 01.64.56.07.12
Courriel : [email protected]
Par la route : R.N. 20 - Après Arpajon, sortie
Direction Évry.
RER C : Direction Saint-Martin dřÉtampes Gare "Marolles en Hurepoix".
ACCUEIL :
"La Passerelle" reçoit des mineurs (10/21 ans) des deux sexes originaires, en priorité, du
département de l'Essonne.
Les groupes sont verticaux et de petits effectifs (10 à 11 jeunes).
Effectif : 45
MISSION :
Le Foyer Éducatif "La Passerelle" propose un accompagnement éducatif individualisé
s'articulant autour de :
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L'accueil
L'action éducative accompagnée d'un travail avec les familles
L'éventualité d'une orientation
L'insertion scolaire et professionnelle
La prise d'autonomie
FONCTIONNEMENT :
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Durée de prise en charge variable en fonction de chaque jeune.
3 collectifs 10 à 11 jeunes.
1 Service Appartements Partagés (S.A.P.) accueillant 13 jeunes.
Équipe pluri professionnelle travaillant en interdisciplinarité.
Inter partenariat étroit avec les référents sociaux, les acteurs locaux de
lřéducation spécialisée et lřinsertion des jeunes.
ADMISSION :
La demande d'admission se fait par courrier avec une présentation du jeune et les raisons du
placement. Le chef de service éducatif avec le psychologue évalue la faisabilité de
lřadmission au travers de rendez-vous. La décision d'admission du directeur intervient dans
les délais les plus brefs.
ASSOCIATION VERS LA VIE ET L’EDUCATION DES JEUNES l RECONNUE D’UTILITE PUBLIQUE
1, place Charles de Gaulle Ŕ 78067 St Quentin en Yvelines Cedex
Téléphone : 01.30.43.26.00 Ŕ Télécopie : 01.30.43.98.25
Courrier électronique Direction générale : [email protected]
- 159 AGRÉMENT :
L'établissement est agréé Aide Sociale à l'Enfance par le Conseil Général de l'Essonne.
STRUCTURE :
Directeur : Emmanuel BRETON
Équipe :
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Chefs de service éducatif,
Psychologues,
Éducateurs spécialisés, Moniteurs Educateurs,
Faisant fonction dřéducateurs en internat
Comptables, Économe, Secrétaire de direction,
Agents Techniques (Maîtresses de maison, Ouvrier dřentretien).
ASSOCIATION VERS LA VIE ET L’EDUCATION DES JEUNES l RECONNUE D’UTILITE PUBLIQUE
1, place Charles de Gaulle Ŕ 78067 St Quentin en Yvelines Cedex
Téléphone : 01.30.43.26.00 Ŕ Télécopie : 01.30.43.98.25
Courrier électronique Direction générale : [email protected]
- 160 -
Foyer Educatif LA PASSERELLE
Emmanuel BRETON, Directeur
Je souhaitais, concernant cette année 2014, laisser la place aux éducateurs, à leurs écrits, à leurs
propos. Je souhaitais mettre en avant leur implication, leur engagement et leurs réalisations. Je
souhaitais valoriser ce travail du quotidien quřils réalisent tout au long de lřannée auprès des
jeunes que nous accueillons.
Jřaurais voulu également faire le point sur lřannée écoulée, la fin des travaux dans le bâtiment
administratif et sur notre nouvelle organisation qui en a découlée. Jřaurais voulu écrire sur le
départ et lřimplication exemplaire dřune éducatrice et dřune chef de service éducatif. Jřaurais
voulu parler de lřévaluation externe. Jřaurais surtout voulu parler des dix-sept jeunes qui ont
quitté lřinstitution cette année, soit dans le cadre dřun retour en famille préparé et travaillé, soit
dans le cadre dřun processus dřautonomie ou dřune orientation en service de chambre en ville.
Jřaurais également voulu expliquer ce que le terme institution veut dire et le temps quřil faut pour
y parvenir.
Jřaurais voulu…Mais je ne peux pas.
Ce qui me tourmente depuis début janvier et qui mřa contraint de refaire de fond en comble mon
écrit, ce sont les deux moments de sidération successive dans lesquels jřai été pris en ce début
de mois de janvier 2015…
Sidération devant mon poste de télévision, car comme dřautres, je ne peux occulter lřeffroi
survenu lors des évènements tragiques de ce début dřannée, car les mots me manquent pour
décrire lřhorreur.
Cela doit nous inciter encore et toujours à travailler au quotidien lřidée constamment actuelle du
« vivre ensemble », et nous devrons toujours soutenir que dans lřaccueil de jeunes en difficultés,
il nous faudra inlassablement privilégier la parole pour leur apprendre, à leur tour à parler.
Sidération devant une feuille de papier, car nous avons reçu un courrier simple émanant du
conseil général de lřESSONNE nous invitant très convenablement après un calcul de ratio moyen
départemental dřencadrement à geler six postes éducatifs au Foyer Educatif LA PASSERELLE.
« I would prefer not to…answer » en reprenant la maxime de BARTLEBY car les mots pourraient
bien dépasser ma pensée devant une telle consternation, devant une telle aberration.
Je ne peux ainsi laisser passer sous silence ces moments particuliers dans lesquels jřai été pris.
Je ne vais pas utiliser ce lieu pour commenter lřeffroi du 7 janvier 2015 car ce nřest pas
forcément le bon lieu mais je peux par contre commenter lřécrit daté du 8 janvier 2015.
Lors de la réunion avec les directeurs dřétablissements sur la tarification différenciée datant du
20 janvier 2014 (et dont nous nřavons eu le compte rendu que le 28 août 2014, cela permettant
par ailleurs de soutenir les réponses budgétaires 2014 incluant la tarification diversifiée…), un
certain nombre de points ont été abordés. Ce compte-rendu daté du 28 août 2014 stipule les
explications du nouveau calcul de tarification pour lřhébergement diversifié. Il retransmet
également les échanges entre les participants. A la question de savoir sřil y aura, à lřavenir, une
convergence tarifaire concernant les hébergements collectifs, le directeur de la DPPE, a répondu
par la négative. Il est surprenant de sřapercevoir que la parole donnée dans le cadre dřune
réunion publique disparaisse moins dřun an après.
Nous continuons à apprendre aux adolescents que nous accueillons que la parole engage et quřà
ce titre elle est précieuse et importante. Devons-nous changer cette façon de faire ? Devonsnous apprendre aux adolescents que nous accueillons que lřon peut dire et faire ensuite
autrement ? Devons-nous leur transmettre quřil nřy a pas de conséquences à nos paroles et à
nos actes ? Sans vouloir rassurer quiconque, nous ne pourrons adopter une telle conduite. Nous
pensons que la parole engage, quřelle acte. Dans le moment de leur vie dřadolescent où ils
apprennent à faire des choix, nous avons à leur transmettre le choix de la parole et ce quřelle
implique comme engagement.
Foyer Educatif La Passerelle
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 161 De plus, les services du département ont réceptionné un courriel de notre part en décembre
2010 visant à procéder à un redéploiement de poste au sein du Foyer Educatif LA PASSERELLE
pour permettre de passer de 6,5 ETP en encadrement éducatif des collectifs à 7,0 ETP. Cela a
été acté par ces services qui entendaient la justesse des propos et la nécessité, au regard du
respect du code du travail, de procéder à cet ajustement. Le budget du Foyer Educatif LA
PASSERELLE a donc été pourvu de 7,0 ETP dřéducateurs par collectif à compter du mois de
septembre 2011. Le compte administratif 2012 indique clairement que le redéploiement est
accordé en septembre 2011. Nous avons donc procédé aux embauches de personnel
correspondant à cela. Que comprendre trois ans et demi plus tard lorsquřil nous est mentionné
quřune réduction dřeffectif éducatif doit avoir lieu sous prétexte dřun ratio départemental? A quel
jeu joue-t-on ? Que souhaite-t-on ? Quelle est la cohérence, la ligne directrice ?
Par ailleurs, et il est important de le stipuler, les éducateurs au Foyer Educatif LA PASSERELLE
assurent la continuité du service éducatif 24h/24h et 7 jours sur 7 et ce 365 jours par an. Or il
est manifeste que le calcul dřencadrement éducatif ne tient pas compte, à dřautres endroits de la
présence de surveillant de nuit. Il est donc ainsi difficile de compter et de comparer. Ou alors à
vouloir clairement influer sur les choix associatifs en matière dřencadrement éducatif. Mais alors
peut-être eut il été plus facile de le verbaliser clairement plutôt que par un procédé peu direct.
Je ne peux que conclure que la stratégie mise en œuvre de tarification diversifiée ne visait, in
fine, quřà masquer la volonté de convergence tarifaire. Il eut été plus simple et plus franc de
nous lřannoncer directement et sans détour.
Par ailleurs, je réagis fortement face à lřaffirmation sur les disparités constatées en matière de
prix de journée ne proviennent que des ratios dřencadrement. La topologie des différents
établissements nřest pas prise en considération, ni même le fonctionnement. Cette affirmation
que je considère comme gratuite et sans fondement permet donc une conclusion sans appel
puisquřelle se justifie par elle-même. Cřest même la pierre angulaire du propos qui permet
dřaffirmer que le taux dřencadrement est trop élevé au sein de lřinstitution.
Je ne suis pas sans savoir quřune maitrise absolue de lřévolution des dépenses est à lřordre du
jour. Ainsi, certaines dépenses de nos budgets de fonctionnement sont identiques depuis
maintenant plus de cinq ans. Je suis garant des dépenses budgétaires octroyées par le
département. La gestion des établissements est régulièrement contrôlée par les services du
département et aucune malversation nřy a jamais été détectée, ni même soupçonnée.
Des éducateurs ont accepté de parler de leur quotidien, de leur pratique, de leur engagement et
parce que leurs propos ne sont que rarement entendus aujourdřhui, parce que la logique
budgétaire emporte tout sur son passage, parce que la rationalisation des moyens est à lřœuvre
en oubliant quřil y a des personnes à prendre en charge par des personnes, je souhaite leur
laisser la conclusion de cet écrit.
Je souhaite néanmoins rappeler les propos de J.M.G. LE CLEZIO tirés du cahier du journal LE
MONDE daté du vendredi 16 janvier 2015 : « Il faut cesser de laisser se construire une
étrangeté à l’intérieur de la nation. Il faut remédier à la misère des esprits pour
guérir la maladie qui ronge les bases de notre société démocratique. ».
Foyer Educatif La Passerelle
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 162 -
LA PASSERELLE au Sénégal
Romain DUBARD, Educateur
Depuis le printemps 2012, un projet humanitaire avec la volonté de travailler une certaine idée
de la transmission a vu le jour au foyer éducatif LA PASSERELLE.
Une équipe dřéducateurs, accompagnée de deux chefs de service et dřune comptable de
lřinstitution, a longuement réfléchi sur la forme et le fond à donner à ce projet. Une réflexion
commune basée sur la volonté dřinculquer aux jeunes accueillis des valeurs essentielles, telles
que le don de soi, a émergé.
Lřobjectif, donc, désiré par ce groupe de travail est « dřapprendre à donner » de son temps et de
son énergie, à ces adolescents placés au sein de notre institution. En favorisant lřassociation
« lřEmpire des Enfants » basée à Dakar au Sénégal, nous avons fait le choix dřaider une
structure qui accueille des enfants de la rue. Ce projet a ainsi été nommé : LA PASSERELLE au
Sénégal.
Nous nous sommes aperçus que les adolescents accueillis au sein de notre institution deviennent
très vite, à force de recevoir, de réels consommateurs et oublieraient même des choses
essentielles, pensant que tout pourrait leur être dû. En réalisant et en participant à des actions
précises telles que des brocantes, des tournois sportifs, des marchés ou des évènements de
danse, nous mobilisons ces jeunes autour du don, du remerciement, du partage.
A ce jour de nombreuses actions ont été reconduites chaque année. En 2015, une troisième
soirée dansante va être organisée le 3 avril prochain à BALLANCOURT. Un tournoi de football à 7
honorera sa troisième édition à Marolles en Hurepoix en fin dřannée scolaire sans oublier les
nombreuses actions précitées et qui sont reconduites au fil des mois.
Bien entendu, toutes ces mobilisations sont produites et réalisées avec et par les jeunes de LA
PASSERELLE. Nous avons aujourdřhui de nombreux partenaires qui interviennent soit de façon
ponctuelle soit sur la durée : la Mairie de MAROLLES EN HUREPOIX, la FCPE de BALLANCOURT,
lřassociation « Peuples Solidaires » … tous soutiennent ce projet ambitieux.
Il est important de souligner lřimplication de M. BRETON, le directeur de lřinstitution, ainsi que le
soutien de lřassociation « Les 3A ».
Grâce à cette importante mobilisation et au travail conséquent de chacun, un départ à « lřEmpire
des Enfants » a eu lieu en mai 2014. Deux jeunes de 15 et 16 ans et moi-même sommes allés
sur place, les valises pleines. Nous avons pu apporter du matériel scolaire, du matériel éducatif,
des maillots de sport et de quoi partager un gouter. Nous nous étions, au préalable, renseignés
sur leurs besoins exacts afin de cibler au mieux nos dépenses. Une cérémonie officielle a été
faite par lřensemble des adultes intervenants et des 33 enfants accueillis à lřempire des enfants.
Cřétait chaleureux, festif et musical.
Ce voyage a permis aux deux jeunes de découvrir et dřapprendre à partager. Cřest avec cette
conviction quřelles sont rentrées et ont eu envie de véhiculer cette valeur auprès de leurs
camarades respectifs. Lřune dřentre elle verbalise que cette aventure lui a permis dřaider dřautres
jeunes et que cet accompagnement lui procure de la confiance en elle.
Pour lřéducateur que je suis, ce voyage a ouvert ma réflexion sur lřengagement de chacun et sur
la notion du collectif.
De part ce voyage, de vrais échanges humains ont été noués, entre les jeunes, les professionnels
et à ce jour Madame MBOW ANTA directrice de « lřEmpire des enfants » qui nous a transmis son
envie de partenariat entre les deux institutions.
Le jeudi 6 novembre 2014, lřéquipe de ce projet a invité lřensemble de LA PASSERELLE pour leur
faire découvrir cette expérience et fédérer, ainsi, de nouveaux participants.
Foyer Educatif La Passerelle
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 163 Lors de cette soirée, une vidéo du voyage leur a été présentée ainsi que le témoignage des trois
protagonistes qui se sont prêtés au jeu des questions des plus curieux. Une atmosphère dřécoute
et dřattention impressionnante a été observée. Aucune moquerie, aucun rire gêné, aucun
bavardage, juste une incroyable concentration. Cela a permis lřenvie de sřimpliquer et dřagir chez
de nombreux jeunes. Lřeffet attendu a été plus que réalisé. Les questions, les interventions, la
parole … tout était intelligent et riche.
Il est prévu pour cette année 2015 que deux départs soient réalisés dans la même configuration
que le premier. Quatre jeunes et deux éducateurs seraient ainsi porteurs de la continué de ce
projet et de ces valeurs que nous désirons toujours véhiculer.
Je terminerai cet écrit en nommant madame MBOW ANTA : « Cřest à travers sa jeunesse que
lřon construit sa vieillesse ».
Le projet « LA PASSERELLE au Sénégal » est jeune et il lui reste à continuer de grandir…
Tranche de vie
Rodolphe VINCENT, Educateur
1. Le temps de l’accueil
Notre service attache une importance particulière à lřaccueil dřun jeune. Lřaccueil marque
une amorce de changement, le jeune faisant le choix de grandir, de se prendre en main,
dřavancer pas à pas vers le monde adulte... Les jeunes admis au service sont le plus
souvent attirés par un vent de liberté, ils sont aussi las de la collectivité. Nous tentons de
leur proposer autre chose que cela.
Chaque accueil est singulier et la transition dřun lieu vers notre service ne va pas de soi,
elle nřest pas une formalité. En arrivant, le jeune quitte un lieu, des personnes, un
environnement. Des émotions jaillissent et notamment de lřangoisse dans ces moments.
Chaque jeune arrive avec sa propre histoire, le plus souvent traumatique ; le processus
de lřaccueil vient raviver différents traumatismes, les séparations passées, le deuil,
lřabandon…
Lřadmission de Louise a été particulièrement délicate. Elle nřest pas prête à quitter son
ancien lieu. La séparation qui lui est proposée, du fait de son orientation, la met dans un
état dřangoisse prononcé. En sortant de lřentretien dřadmission, elle parvient à mettre
des mots sur ce quřelle vit, « jřai lřimpression de revivre le jour où jřai dû quitter la
maison pour aller dans un foyer. » Consciente de ce quřelle vit, rien ne vient la rassurer,
malgré notre compréhension de sa situation et notre écoute.
Louise est lřainée dřune fratrie de quatre enfants. Dans les débuts, elle vit avec sa mère,
ses deux frères et sa sœur. Son père est décédé des suites dřune maladie, alors que le
couple était déjà séparé depuis quelques années. Lřorigine dřune mesure de protection
est liée au départ de sa mère dans son pays dřorigine pour des vacances. Louise avait
13 ans. Sa mère ne reviendra jamais en France. Louise donne lřalerte, deux mois plus
tard, à lřassistante sociale scolaire. Les enfants sont alors confiés en urgence dans un
foyer. Cřest de ce jour dont parle Louise après lřentretien dřadmission.
Rien ne se déroule comme prévu pour procéder à son accueil. En effet, elle nřa pas
préparé ses affaires : « Je nřai pas été préparée, on ne mřa rien dit, je ne savais pas que
jřarrivais aujourdřhui, je me suis dit quřil y avait comme une période dřessai… que je
pourrais choisir après». Louise est retraversée par son histoire et jette la faute sur
lřautre. Elle se positionne en victime de ce qui lui arrive.
Lřaccueil se poursuit dans son précédent lieu dřaccueil. La jeune va « faire trainer » son
départ comme pour faire reculer lřinéluctable : lřorientation a été validée et organisée, il
nřy a pas de marche arrière envisageable. Sur le moment, je ne la sens pas, compte tenu
de la situation, partie prenante de son orientation. Il y a un tel décalage entre son
attitude du jour et sa participation aux entretiens de pré admission, au cours desquels
elle a pu exprimer son envie de venir au S.A.P. Elle sřétait en effet engagée.
Son installation au service sřachève le soir mais elle est complètement déstabilisée. De
toute évidence, Louise a vécu cette séparation comme violente.
Foyer Educatif La Passerelle
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 164 2. Une porte ouverte pour faire des choix
Lřaccueil dřun jeune au sein de notre service requiert son adhésion, il sřengage dans une
prise en charge différente. Même mineur et sous mesure de protection, arriver dans
notre service nřest pas une obligation, le jeune accepte une modalité de prise en charge
particulière.
Durant cette phase de rejet de Louise à lřégard du service, elle nřen nřest cependant pas
restée là. De manière concomitante, elle a commencé à se questionner sur elle-même et
sur ce quřelle souhaitait : Partir, rester ?
Les jours se suivent et se ressemblent, Louise est agressive dans sa manière dřêtre. Tout
est source de conflit. Elle nřest jamais clairement apaisée, toujours plus ou moins en
colère. Il nřest pas si simple dřaller à sa rencontre tant elle met des barrières ou refuse le
lien. Louise met à lřépreuve ce nouveau lien que nous lui proposons.
Nous la découvrons différemment aujourdřhui. Cřest une jeune sensible, attachante,
agréable, mais elle arbore une posture inverse : elle peut se présenter de manière froide,
désagréable, voire irrespectueuse. Louise est en réalité une jeune timide et réservée et
plutôt craintive dans son lien à lřautre. Elle a besoin dřapprendre à faire confiance.
Louise fait ensuite rapidement lřexpérience quřelle peut compter sur notre écoute et
notre attention. Elle vient exprimer sa souffrance par rapport à sa situation familiale. Elle
vient en effet dřapprendre que lřorientation de sa sœur en famille dřaccueil est finalisée.
Son frère doit être orienté dans un foyer, loin de la région parisienne. La situation est
insupportable et Louise est confrontée à différentes difficultés : sřinstaller dans un
nouveau service, penser à elle et à la construction de son avenir, supporter les difficultés
familiales,… Elle craque littéralement auprès de nous, elle est en crise. Elle appelle sa
mère quelques jours plus tard pour lui demander de revenir pour faire blocage face aux
décisions des services sociaux. Tour à tour, chacun devient le responsable de la
situation, lřA.S.E puis sa mère. Louise commence à faire confiance mais elle continue son
questionnement car le service ne la satisfait pas.
Louise nous dit à quel point son quotidien est difficile et pesant. Elle est dans un état
dřépuisement moral, nous lřobservons et elle en parle. A son âge, nous lui demandons
dřassumer et dřorganiser son quotidien, sa scolarité, les transports, les courses, la
confection des repas, lřentretien de lřappartement…Louise souffre de ne pas avoir la vie
des autres jeunes de son âge, elle doit « apprendre à se débrouiller seule », ne pouvant
compter sur aucun soutien familial.
Louise a maintenant choisi de sřinstaller au service. Elle a passé le stade de lřhésitation et
du regret dřavoir accepté cette orientation. Auparavant, elle était comme partagée entre
son envie de grandir et donc de prendre des responsabilités, et son besoin dřêtre
encadrée par des adultes au sein dřun lieu « plus maternant ».
3. L’approche de la majorité et la demande de contrat jeune majeur
Louise oscille encore entre deux attitudes. Lřune est plus « enfantine », elle a besoin de
nous, de notre sollicitude, elle apprécie notre présence, notre écoute et nos initiatives.
Lřautre est plus orientée vers la prise de responsabilité que nous essayons dřinsuffler
chez elle.
Notre service permet ces allers retours fréquents et nécessaires entre le monde de
lřenfance et lřâge adulte. Louise fait également lřexpérience de notre présence et de
notre absence, expérience essentielle pour mieux appréhender la solitude et prendre des
initiatives.
Louise parvient au fur et à mesure à se prendre davantage en main, à se rendre seule à
certains rendez-vous. Il a fallu tenir bon pour lřaider à accepter quřelle devait commencer
à faire seule.
Louise accepte le lien que nous lui proposons. Elle a choisi de sřinstaller au service. Elle
se met moins en colère, est moins exigeante et insistante dans ses demandes, par
exemple en termes dřaccompagnement. Les premiers mois de lřaccueil, elle tentait en
effet de nous faire reproduire un mode de prise en charge de « type foyer ». Nous lui
avons offert dřautres possibilités, oser lřexpérience de lřautonomie.
Louise est davantage en demande dřaide et elle est plus actrice de sa vie. Elle ne vient
plus au service pour « déposer des demandes » et repartir derrière, attendant que nous
gérions à sa place.
A lřheure de sa demande de contrat jeune majeur, Louise se projette. Elle se fixe des
objectifs et prend conscience de lřimportante de ce quřelle met en acte au quotidien.
Foyer Educatif La Passerelle
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 165 Cřest très visible sur le plan scolaire. Ses paroles sont en effet suivies dřactes au
quotidien : « Avant je disais que jřallais faire…mais cřest comme si je ne le pensais pas.
Maintenant je comprends que mes notes et ma ponctualité sont importantes pour ma
future formation… ». Elle est consciente que son comportement présent aura un impact
sur son futur. Louise sřest remobilisée.
Malgré « les épreuves de la vie », comme elle lřécrit dans sa lettre de demande de
contrat jeune majeur, Louise veut se donner les moyens de réussir. Elle semble avoir
trouvé son moteur et nřabdique pas face aux difficultés. Louise a de lřambition, elle
choisit de combattre lřadversité plutôt que de subir. Elle veut « devenir quelquřun » ditelle, et montrer « aux autres » quřelle peut réussir, malgré son vécu.
Notre service travaille à mettre en place les conditions nécessaires pour permettre à un
jeune de se questionner, dans un premier temps, sur les raisons qui lřamènent à adhérer,
ou non, à cette modalité de prise en charge différente. Cřest souvent la première fois
quřun jeune, dans son parcours de vie, est amené à faire des choix et quřil peut faire une
expérience progressive vers la responsabilisation.
Louise semble être sur cette voie et nous lřaccompagnons à faire ses premiers pas vers le
monde adulte. Cette jeune nous montre quřelle a des ressources, et en hypothèse des
capacités de résilience.
Etre éducateur…
Steve FIDOL, Educateur
Avant dřarriver au sein de LA PASSERELLE, jřavais une vague idée de ce que pouvait être le
métier dřéducateur. Grace à un très bon accueil de la part de lřensemble de lřéquipe éducative
lors dřune de leur réunion, jřai pu découvrir sereinement les bases de ce métier auprès des
jeunes.
Les réunions dřéquipes mettent à plat les différentes situations des jeunes, afin que toute
lřéquipe éducative puisse avoir le même niveau de connaissance, pour élaborer les différents
axes de travail.
Le fait dřavoir été accueilli lors de ce moment privilégié mřa été dřune aide très précieuse une fois
sur le terrain.
En effet, jřai pu remarquer que ce métier demande énormément dřobservation, dřattention,
dřorganisation dřéquipe, de persévérance et de polyvalence, le positionnement dřun éducateur
peut être assez délicat dans certains cas, car nous devons avoir une certaine proximité auprès
des adolescents tout en gardant la bonne distance. Ce qui nřest pas forcément évident, à
première vue. Surtout que les jeunes accueillis au foyer présentent principalement des problèmes
dřordres familiaux et sociaux et sont perturbés par leur situation et en manque de repères.
Jřai travaillé en doublure avec mes collègues pendant les premières semaines, afin de pouvoir
observer les jeunes sur leur lieu de vie et prendre la bonne distance, pour les accompagner au
mieux vers leur autonomie.
Là où jřai pu remarquer que mon positionnement pouvait être difficile, fut lors de ma première
rencontre avec un jeune, cette rencontre fut si sympathique quřil aurait été facile de tomber dans
du copinage. Sachant, par ailleurs, que lřambiance sereine quřil peut y avoir sur ce groupe peut
tendre vers cette voie avec lřensemble des jeunes. Celle-ci est due notamment à lřorganisation de
plusieurs transferts, voyages, sorties, fêtes ou ateliers permettant de sortir du quotidien en
favorisant la cohésion sociale du groupe et la bonne ambiance existante dans lřinstitution. En
insistant sur des notions telles que le partage et le savoir vivre ensemble, ainsi à travers des
échanges et confidences nous pouvons leur apprendre ou réapprendre à faire ou refaire
confiance.
Jřai pu apprendre aussi énormément au niveau de la clinique éducative grâce à la présence dřun
psychologue dans notre équipe, mais également lors de réunions de supervision avec un
psychologue extérieur qui nous aide à réfléchir et prendre la bonne distance nécessaire sur
certaines situations qui nous déroutent. Ces situations dramatiques et complexes sont la cause
Foyer Educatif La Passerelle
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 166 même des placements, comment aider et accompagner un jeune afin quřil puisse vivre et se
construire avec son histoire et ces différents traumatismes. Il nous faut rester à son écoute et
faire preuve de persévérance, par les discussions, les conseils et avec notre organisation tout en
restant souple mais aussi ferme dans nos décisions, pour lřaider à trouver sa place dans la
société.
Pour se faire, un projet éducatif personnalisé est élaboré pour chaque jeune en fonction de ses
capacités et de ses besoins afin de pouvoir définir des objectifs réalisables liés à sa
problématique, ses envies et ses potentialités. Cet outil indispensable est accompagné de
rapports de situation retraçant lřensemble de son parcours dans notre institution. Ces écrits
faisaient partis de ce que je redoutais le plus lorsque lřon mřa attribué ma première référence
après quelques mois dřobservation. Là encore jřai pu trouver lřaide de mes collègues pour mřaider
dans la méthodologie des synthèses facilitant lřécriture des rapports de situation.
Je retiendrai tout de même que ce métier à également un côté parfois très particulier, car nous
travaillons, dès leurs arrivées à leurs départs.
Ainsi, nous accueillons des jeunes en demande dřaide et de protection, leur offrant bienveillance,
soin et la chaleur dřun toit, afin de les aider à repartir dans de meilleures conditions, vers leur vie
de futurs adultes.
Et chaque départ dřun jeune à lřissue de sa prise en charge est un moment particulièrement
émouvant et ce pour lřensemble du foyer. Ayant passé de nombreux temps ensemble, les jeunes
qui nous quittent laissent une trace dans nos esprits. Ce qui rend les retrouvailles lors de simples
passages sur le pavillon ou lors de fêtes institutionnelles toujours très riches en émotions.
Que transmettre aux Educateurs à venir...?
Marie-Dominique ACCARIE, Educatrice spécialisée
Etant une éducatrice spécialisée, diplômée de longue date (1976) et très proche de la retraite,
j'ai vu passer de nombreux jeunes hommes ou jeunes femmes qui souhaitaient devenir
Educateur: stagiaires d'Ecole en stage court, en stage long, contrat d'apprentissage, contrat de
professionnalisation…
Ce que j'ai pu leur transmettre, au fond, je n'en sais rien, c'est à eux qu'il faudrait poser la
question!
Ce que je peux en dire aujourd'hui, ce sont, au cours de ce parcours professionnel, les axes qui
ont été les miens dans ce travail.
Des débuts bénévoles m'ont appris que le travail ne pouvait pas se faire seul.
On travaille avec ce que l'on est, sa personnalité, mais encore faut-il se connaître soi-même
(travail de toute une vie, qui se charge de vous faire évoluer...) et maîtriser les différents aspects
de cette personnalité, certains pouvant servir ou desservir la relation que l'on a ou que l'on veut
établir avec l'autre.
L'autre, celui que l'on accompagne. Il est différent et semblable. Différent puisque placé dans ce
"dispositif" spécial qu'est le service, l'établissement, l'association. Semblable car, j'en suis
persuadée, on ne devient pas éducateur par hasard, on retrouve des similitudes d'histoire, de
vie, de personnalité ou... ?
Cet autre que l'on veut, que l'on doit aider, accompagner, il nous faut " l'apprivoiser" (au sens
donné par SAINT-EXUPERY). On l'observe, on a envie d'établir une relation avec lui mais ça n'est
pas toujours simple et il nous faut parfois un "décodeur", en tout cas, de l'aide.
La bonne volonté ne suffit pas.
On a très vite recours à un travail d'équipe, pluridisciplinaire.
Pourquoi ce jeune ou cet adulte est-il là?
Qu'est-on censé, que peut-on faire avec lui, pour lui?
Des éléments de réponses nous sont donnés par le projet de lřassociation, le directeur, le projet
de l'établissement ou du service, le chef de service, les collègues, le psychologue ou le
psychiatre.
Foyer Educatif La Passerelle
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 167 On travaille donc avec ce que l'on est mais aussi avec une équipe et pourtant pas en vase clos.
Un établissement n'est pas une entité hors du monde, il s'inscrit dans une société, une politique
sociale, avec laquelle on est d'accord ou pas, mais dont il faut tenir compte.
Tout un "partenariat" et un réseau, termes actuellement très utilisés au cours des formations
d'éducateurs.
De mémoire, mon premier "partenariat" a dû être avec le commissariat de police local que j'ai
appelé, démunie, face à un adulte de deux fois mon âge, "handicapé mental", comme on disait à
l'époque, alcoolisé et violent qui tenait absolument à ce que je lui ouvre la porte du foyer au
milieu de la nuit: "Pourriez-vous le placer en cellule de dégrisement et le raccompagner
demain?"...
La nécessité d'une formation s'est vite faite sentir, pour mieux comprendre ce que d'autres
avaient étudié et compris auparavant, compléter et réfléchir une action quotidienne prenante et
manquant parfois de recul.
C'est le "A" qui m'a fait choisir mon lieu de formation: lřIPPA (Institut de Psycho-Pédagogie
Appliquée). La formation, LACAN, FREUD, PIAGET, les cours de pédagogie, psychologie,
sociologie ou droit ne présentent d'intérêt que s'ils permettent des allers-retours, des liens avec
la pratique quotidienne.
Car au milieu de tout cela l'intérêt et la priorité dans notre travail c'est l'enfant, le jeune ou
l'adulte "à problème", ou appellation plus récente et que je n'aime pas: l'usager (qui vient
consommer une prestation de service, comme l'usager de la RATP).
La cause du mal-être de cette personne, on peut la supposer, la connaître, mais pas la modifier.
Notre travail c'est de l'aider à la repérer, l'accepter ou plutôt à faire avec.
A partir de notre rencontre, faire passer le message que, quel que soit le passé, l'avenir est à
construire, avec notre aide puis seul avec des outils, à charge pour nous de les fournir, d'indiquer
les possibilités.
L'accompagnement oui mais vers quoi? Ce que je veux, moi ou ce qu'il veut, lui?
J'ai fait mienne l'image qu'employait un Chef de Service: l'éducateur est "un ensemble de
poteaux indicateurs".
Le choix d'une population adolescente n'est pas un hasard. Si elle est réputée pour être une
période difficile, l'adolescence est aussi la période de tous les choix, par opposition ou
reproduction ou par le hasard d'une rencontre.
Le choix d'un internat n'est pas anodin (ni même masochiste).
L'essentiel de notre travail se passe au cours des moments du quotidien.
Le réveil qui se passe bien, tranquillement et facilite la manière d'appréhender la journée. Il faut
quelquefois intervenir, tout en respectant l'intimité. Le respect de l'autre qui ne se lève pas tout
de suite. La difficulté de sortir du lit pour affronter une journée qui s'avère difficile ou affronter
l'extérieur, l'école, le travail, l'extérieur, les autres.
Le partage d'un repas qui peut-être l'apprentissage du partage, de la convivialité, de l'échange,
savoir écouter l'autre, le respect (non, on ne répond pas au téléphone portable à ce moment-là!
Non, on nřaime pas tous la même chose! Oui, certains ne mangent pas de porc...).
Le partage des tâches, l'entretien de son coin de chambre mais aussi des lieux collectifs. On
respecte le matériel, on se respecte soi et les autres.
Un moment d'échange privilégié que peut-être un accompagnement en voiture, la préparation
d'un gâteau, d'un repas qui, (comme par hasard!), entraîne la conversation sur la mère ou la
grand-mère ou...
Le coucher, avec pour certains le retour des inquiétudes et des angoisses à l'arrivée de la nuit. Et
même si ce sont des adolescents, on peut s'entendre réclamer un "bizou" ou "une histoire"... ou
se retrouver avec un jeune qui a décidé que c'était à ce moment qu'il voulait venir discuter, se
confier ou proposer une tisane à celui qui "n'arrive pas à dormir".
Mais bien sûr, tous nos "messages" ne passent pas du premier coup... cent fois sur le métier... et
quelquefois ne passent même pas du tout! Une colère, un conflit sont vite arrivés. Là l'éducateur
n'est plus entendu ni écouté, alors il faut mettre un arrêt. L'affrontement n'est pas toujours
possible, ni conseillé! Alors il faut faire un pas de côté, attendre l'accalmie, attendre la possibilité
de rediscuter, de revenir sur ce moment et le pourquoi de cette réaction.
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RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 168 L'importance des "petits" moments, qui n'en sont donc pas et même des tout petits moments:
une cigarette partagée sur la terrasse, le temps de se calmer ou de se rasséréner.
Une des difficultés de ce métier est que les résultats de notre action ne sont ni immédiats, ni
mesurables ni quantifiables, ce ne sont pas des actes comptabilisables.
Il faut que ce travail reste un accompagnement au quotidien du jeune et non pas la réponse à
une commande sociale ou politique, une prestation de service (à qui rendrait-on service? A qui
doit-on rendre service?).
La refonte en cours des diplômes du travail social suscite polémique, inquiétudes et mobilisation.
Nous sommes confrontés, comme le souligne le rapport du groupe de travail « métiers et
complémentarités, architecture des diplômes de travail social », à la fragilisation de lřidentité des
travailleurs sociaux qui « forgée dans lřEtat providence, est, aujourdřhui confrontée à des
facteurs économiques, sociaux et politiques brouillant le champ de leur intervention ». Comme le
souligne Jean-Marc BRUN, membre du collectif Avenir éducs, dans un article paru dans les ASH
du 19 décembre 2014: « on veut détruire des métiers pour créer des techniciens qui entreront
dans des procédures. »
Jacques FRAISSE prédisait en 2010 l'émergence d'éducateurs libéraux dans son article paru dans
les ASH du 14 novembre 2014: "Le fruit est mûr pour l'apparition des libéraux". Cela donne à
réfléchir...et me questionne vraiment.
Des groupes de travail, des collectifs se créent, les syndicats se mobilisent mais c'est à chacun de
nous d'être vigilant pour maintenir la qualité de notre travail dans l'intérêt des jeunes que nous
accompagnons au quotidien.
Foyer Educatif La Passerelle
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 169 -
Foyer Educatif La Passerelle
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 170 -
FOYER EDUCATIF LE VIEUX LOGIS
CONTACT :
ACCES :
115 Avenue de la République
91230 - MONTGERON
Téléphone : 01.69.40.84.84
Télécopie : 01.69.03.94.95
e-mail : [email protected]
SNCF : Châtelet ou Gare de Lyon : RER D,
direction Melun, descendre « gare de
Montgeron-Crosne »
AUTOBUS : A la gare de Villeneuve St
Georges, autobus ligne A, descendre « station
Pavillon Flore »
VOITURE : N6, Sortie « Montgeron-centre »
ACCUEIL :
Maison dřenfants à caractère social, le Vieux Logis accueille 90 jeunes adolescents et jeunes
majeurs dans 6 services mixtes.
MISSION :
4 pavillons, destinés à lřaccueil de 11 à 12 jeunes, âgés de 12 à 18 ans.
1 service dřappartements partagés, pour 12 jeunes à partir de 16 ans.
1 service dřaccompagnement éducatif, pour 32 jeunes majeurs, logés en studios.
AGREMENTS - HABILITATION :
o
Aide Sociale à lřEnfance
STRUCTURE :
Direction :
Directrice : Marie-Laure MANUEL
Directrice Adjointe : Véronique GUEGAN
Chef de service :
M. Jean-Marie BERNARD, Service des Appartements Partagés, en remplacement de
Mme CREMET jusquřau 30 juin 2014 (congés maternité),
M. Frédéric BISCARAS, Pavillon Crosne (Crosne),
M. Ridha BOUZIDI, Pavillon Draveil (Draveil),
Mme Sylvie THOMASSIN, Pavillon lřAbbaye (Yerres), jusquřau 30 juin puis Mr BERNARD,
Mme Patricia BECKER, Service dřAccompagnement Educatif,
Mme Florence CREMET, Service des Appartements Partagés,
Effectif :
70 salariés
ASSOCIATION VERS LA VIE ET L’EDUCATION DES JEUNES l RECONNUE D’UTILITE PUBLIQUE
1, place Charles de Gaulle Ŕ 78067 St Quentin en Yvelines Cedex
Téléphone : 01.30.43.26.00 Ŕ Télécopie : 01.30.43.98.25
Courrier électronique Direction générale : [email protected]
- 171 -
ASSOCIATION VERS LA VIE ET L’EDUCATION DES JEUNES l RECONNUE D’UTILITE PUBLIQUE
1, place Charles de Gaulle Ŕ 78067 St Quentin en Yvelines Cedex
Téléphone : 01.30.43.26.00 Ŕ Télécopie : 01.30.43.98.25
Courrier électronique Direction générale : [email protected]
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Introduction
Marie-Laure MANUEL, Directrice
Le 9 janvier 2014, nous recevions au Vieux Logis pour une conférence, Monsieur Ghaleb
Bencheikh, Théologien musulman. Le titre de son intervention : les religions dans la république.
Lřérudition de Monsieur Bencheikh avait enthousiasmé les salariés présents au dernier séminaire
de lřAVVEJ. Nous avions souhaité alors lřinviter pour que lřensemble des personnels du Vieux
Logis profite de son message, sur la nécessaire laïcité, la citoyenneté pour tous.
Un an plus tard, le 15 janvier 2015, voici comment il conclut un de ses articles dans « laïcité
aujourdřhui » : « lřéducation, lřinstruction, lřacquisition du savoir, la science et la connaissance
sont les maîtres-mots combinés à la culture et lřouverture sur le monde avec lřamour du beau et
lřinclination pour les valeurs esthétiques afin de libérer les esprits de leurs prisons, élever les
âmes, flatter les sens, polir les cœurs et les assainir de tous les germes du ressentiment et de la
haine… »
Vaste programme, chargé de convictions, auxquelles nous adhérons.
Lřévaluation externe, a été menée entre mars et mai. Les équipes ont été sollicitées, accueillant
sans difficulté les retours de lřévaluatrice ; se mettant au travail dès le mois de septembre pour
construire le nouveau projet dřétablissement.
Equipes confortées sur certains axes de ses missions : en particulier le travail avec les familles.
Si nous pouvons, certains jours, comparer lřinstitution à un vaste navire, celui-ci a fait cette
année, feu de tout bois.
Souquez camarades, au charbon ! La fermeture dřun pavillon en début dřannée, a secoué les
âmes, pour autant afin dřassurer lřactivité, les équipes ont accueilli plus de jeunes, se serrant
autour de la table, se serrant les coudes ; moments dřincertitudes face aux nouvelles directives
budgétaires : prix de journée diversifiés ; moments dřinquiétudes encore vifs pour le service des
jeunes majeurs.
Fatigués ? Oui bien sûr, certains jours de tempête, quand il est demandé de réduire la voilure.
Agacés ? Certainement, quand la reconnaissance pour le travail accompli semble bien maigre.
Fragilisés ? Forcément quand le monde autour ne tourne plus comme avant.
Et pourtant, comme avant, les équipes continuent à créer, et mener des projets à leurs termes.
Comme avant, des séjours dřété sřorganisent autour de la solidarité, du collectif, du partage, du
mieux vivre ensemble. Comme avant, les missions dřéducation sont tenues.
Depuis ce 7 janvier 2015, nos convictions sont encore davantage accrochées aux racines de
lřéducation ; et plus que jamais notre responsabilité individuelle et collective est engagée.
Foyer Educatif Le Vieux Logis
RAPPORT DřACTIVITE 2014
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Le service
adaptable
des
appartements
partagés :
un
dispositif
Véronique GUEGAN, Directrice Adjointe et Florence CREMET, Chef de service éducatif
Depuis 2006, Le Vieux Logis intègre dans son dispositif, un service dřappartements partagés,
alternative à lřinternat classique pour garçons et filles de 16 à 18 ans. Avec une activité constante
et des demandes qui ne faiblissent jamais, cet accompagnement est devenu essentiel dans la
prise en charge des adolescents au Vieux Logis. A lřheure où les prix de journée sont en baisse
pour les accueils diversifiés comme celui-ci, comment ne pas rappeler les atouts et les intérêts
éducatifs de ce service.
1. Eviter les ruptures pour les jeunes qui ne supportent pas la vie en collectivité
Déjà en 2000, le rapport dřactivité du Vieux Logis relatait les difficultés de certains jeunes
à sřinscrire dans une vie collective, « pour certains de rentrer dans la structure et dřen
accepter un tant soit peu les règles » et pour dřautres ce sont « les phénomènes de
groupe qui ne permettent pas dřaborder un projet personnel mais favorisent plutôt leur
inscription dans un processus de fuite de la réalité ». La collectivité dessert certains
jeunes qui ne supportent pas le cadre et rendent la vie infernale aux autres jeunes qui y
vivent.
Les adolescents confiés à lřAide Sociale à lřEnfance depuis le plus jeune âge ont vécu une
succession de placements : familles dřaccueil, lieux de vie, plusieurs foyers, parfois des
séjours de rupture. A lřadolescence, ils sont réticents, voire opposés à un passage en
foyer, leur accueil sur le service des appartements partagés permet une nouvelle étape
valorisante. Ainsi, quand un jeune accueilli sur une structure dřinternat présente des
difficultés à sřintégrer ou lorsque par ses comportements met la collectivité à mal, nous
pouvons proposer une orientation sur le service des appartements partagés. A plusieurs
reprises cette année, nous avons opté pour ce mouvement interne. Le passage dřun
service à un autre avec un travail en commun des deux équipes permet dřassurer la
continuité du projet du jeune.
Depuis plusieurs mois, Amin, 16 ans, est accueilli sur un pavillon dřinternat. Son
placement fait suite à la position particulière quřil occupe entre son père et sa mère. Le
couple est séparé et Amin est au cœur dřun conflit où il sřoppose de façon violente à sa
mère chez qui il vit. Son père, quřil rencontre fréquemment autour dřactivités de loisirs,
attise ce conflit en lui racontant les détails de sa vie de couple. Dès son arrivée au foyer,
Amin, comme à la maison, se mêle de toutes les histoires et remet en cause les positions
éducatives, même celles pour lesquelles il nřest pas concerné. Les tensions dans le
groupe de jeunes sont vives et les limites avec les adultes sont dépassées. La référente
ASE contactée nřa pas de solution à proposer et Amin ne peut être dans sa famille. En
équipe de cadres et avec les psychologues, nous formulons lřhypothèse quřà lřabri dřune
vie collective et de ses affects multiples, Amin peut se saisir dřun accompagnement
éducatif. Son admission est actée sur le service des appartements partagés. Amin reste
un jeune compliqué mais la poursuite dřun travail plus individualisé reste possible car elle
nřest plus embolisée par un quotidien ingérable.
2. Répondre à l’exigence d’une autonomie rapide
Aujourdřhui, du fait de la diminution des contrats jeunes majeurs et de la mise en place
du nouveau dispositif PACS91, il est demandé aux jeunes dřêtre autonomes plus tôt. La
préparation à lřautonomie ne peut réellement se faire sur lřinternat où le jeune est pris en
charge dans tous les actes de sa vie quotidienne.
Sur le service des appartements partagés, les jeunes sont accompagnés dans la gestion
de leur budget, dans la réalisation de leurs courses alimentaires, la constitution de leurs
repas. Ils font lřexpérimentation de se réveiller seul pour aller à lřécole ou en stage, de
gérer leur relation avec les voisins. Ils doivent être capables dřinterpeller les éducateurs.
Cette démarche pose un cadre bien différent de celui des internats où les jeunes vivent
en permanence sous le regard des éducateurs attentionnés. Parfois ils sřen plaignent ou
Foyer Educatif Le Vieux Logis
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 174 -
sřy opposent. La semi autonomie permet au jeune dřêtre mis dans une situation où cřest
à lui dřaller vers lřadulte en qui il place sa confiance.
Mégane âgée de 16 ans est adressée sur le service à son retour de séjour de rupture.
Elle a vécu de nombreux abandons depuis sa naissance. Lřorientation en séjour de
rupture fait suite à un comportement en opposition permanente de Mégane au cadre et
au refus de toute contrainte. Outre la question de lřapprentissage à lřautonomie, nous
devons travailler avec Mégane pour quřelle puisse maitriser sa colère contre les adultes.
Nous savons que le temps est compté et que si Mégane demeure une adolescente en
rébellion, rien ne sera possible à 18 ans : elle ne sera pas dans une position de
demander de lřaide par lřintermédiaire dřun contrat jeune majeur, aide dont elle aura
vraisemblablement besoin. Pendant deux années, nous avons accompagné Mégane de
façon extrêmement soutenue dans la gestion du quotidien : apprentissage au niveau de
lřentretien du logement, de la constitution des repas, gestion du budget, des courses, de
lřorganisation de son temps (levers, couchers, sorties, RDV, stages…). Cette proximité
journalière a permis de construire une vraie relation entre Mégane et lřéquipe éducative.
Mégane grâce à lřautonomie apprise pas à pas est sortie du service avec un emploi et un
accueil sur un service jeune majeur.
Une autre composante de lřaccès à lřautonomie est lřintégration des règles. « Lřenjeu
éducatif, nous dit Eirick Prairat, consiste à ouvrir lřenfant à lřintelligence juridique de la
loi,… que la loi peut-être autre chose quřune simple limite »20. Lřautonomie nécessite
lřassimilation de la loi, donc sans rappel dřun tiers en permanence, sans que lřéducateur
ne soit là pour la rappeler sans cesse. La vie en appartements partagés nécessite
lřacceptation des règles de vie : heures de sortie, levers, couchers, repas pris en commun
avec les éducateurs, respects des rendez-vous…
Par ailleurs, le développement des formations en apprentissage a un impact sur le
service des appartements partagés, particulièrement bien adapté pour ces jeunes
salariés. Alors quřen internat, les contraintes et les réalités dřune vie autonome sont
difficiles à comprendre pour ces adolescents à moitié inscrits dans une vie dřadultes et à
moitié dans une relation de dépendance institutionnelle. Lřéquipe des appartements
partagés propose un accompagnement en lien avec la réalité pour ces jeunes qui doivent
apprendre à gérer des responsabilités liées à leur vie professionnelle (levers, transports,
préparation de la gamelle, relation avec les employeurs…). Leur petit salaire est inclus
dans leur budget et lřapprentissage dřune gestion rigoureuse entre dépenses et épargnes
est assurée par les conseillères en économie sociale et familiale.
3. Individualiser l’accompagnement
Les projets personnalisés élaborés conjointement, donnent la direction et les actions à
mettre en place avec et pour chaque jeune accueilli au Vieux Logis. Sur les internats, les
particularités ont cependant du mal à être prises en compte. Même expliquées,
soutenues par les équipes éducatives, des règles différentes accordées pour un jeune,
sont vécues comme des privilèges par les autres. Au service des appartements partagés,
le mode dřaccompagnement peut être affiné à chaque situation puisque les jeunes ne
vivent pas sur le même site. De plus, les adolescents présentant des difficultés
importantes peuvent bénéficier dřun accompagnement individuel.
Ainsi, Agnès, devenue aveugle suite à de graves maltraitances, a pu être accueillie au
Vieux Logis avec son chien. Son lieu dřhébergement a dû être adapté à son handicap,
nous avons dérogé à certaines règles, notamment la présence dřanimaux sur le service.
Les éducateurs ont su trouver des moyens de communication efficaces afin de mettre en
place un suivi efficient et pertinent. Tous les réseaux ont été actionnés pour
lřaccompagner dans un accès à lřautonomie et elle est sortie du service avec une
formation rémunérée et un logement en milieu ordinaire.
20
Eirick Prairat, « la sanction, petite méditation à lřusage des éducateurs », Edition lřHarmattan, Paris, 1997
Foyer Educatif Le Vieux Logis
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 175 -
Outre la question de lřindividu et malgré les différences, cet accompagnement spécifique
en appartements partagés, apprend à décliner la palette des relations humaines et du
bien vivre ensemble : partage des lieux communs, des tâches, des règles de vie. Les
missions du service des appartements partagés sont en totale adéquation avec la loi
2002-2 dont lřobjectif principal est de garantir la qualité de la prise en charge par un
accompagnement individualisé favorisant lřautonomie. Aussi, à la suite de nombreux
textes21, cette loi vient réaffirmer dans son article 7 « lřexercice des droits et libertés est
garanti à toute personne prise en charge dans les établissements sociaux et médicaux
sociaux. Dans le respect des dispositions législatives et règlementaires en vigueur lui
sont assurés le respect de la dignité, de son intégrité, de sa vie privée, de son intimité et
de sa sécurité ». Lřintimité est une question particulièrement sensible pour les
adolescents qui sont en demandes dřespaces « privés ». Lors des admissions, souvent le
jeune demande une chambre individuelle. Sur les collectifs, nous ne pouvons que
rarement les satisfaire mais la configuration des appartements partagés propose à
chacun une chambre individuelle. Le travail avec les familles se trouve également facilité
par la configuration des locaux : quatre appartements de trois jeunes et un pôle éducatif
composé de bureaux et dřune cuisine. Lřaccueil des parents peut se faire en dehors du
groupe et dans un autre cadre.
Mireille est placée dans le cadre dřune Ordonnance Provisoire de Placement car sa mère
vit une situation dřerrance et ne peut sřoccuper de sa fille. Les droits de visites sřexercent
dans la rue, dans un centre commercial, sur le quai dřune gare… Nous avons proposé à
Mireille et sa mère de se rencontrer au service. La semaine précédant la première
rencontre, une éducatrice a appris à Mireille une recette de gâteau quřelle a confectionné
avec sa mère lors de leur échange. Ce moment de vie est mis en place de façon
régulière, le dimanche après-midi toutes les deux semaines et participe pleinement à
lřépanouissement et à la sérénité de la jeune.
Entrant dans la catégorie des « accueils diversifiés », ce service se voit attribuer un prix
de journée différent des internats. Comme sur les structures collectives, les jeunes pris
en charge sont des mineurs, ils font lřobjet du même cadre juridique, ils ont un besoin
dřaccompagnement éducatif soutenu et le service doit couvrir tous leurs frais
(alimentation, vêture, scolarité, transport…). Les équipes pluridisciplinaires sont
pareillement constituées et les éducateurs travaillent 24 heures sur 24, comme en
internat. Pourquoi cette distinction ?
Le travail avec les familles
Jean-Marie BERNARD, Chef de Service éducatif
Sur le plan juridique, la loi du 2 janvier 2002 et la loi de 2007 consacrent la place et le rôle des
parents dans le processus dřéducation des enfants. En conséquence, aujourdřhui, le travail avec
lřenfant, en internat, ne peut se faire sans le concours de ses parents. Ecouter leur point de vue
sur la situation est primordial. Comment vivent-ils le placement ? Quřen attendent-ils pour leur
enfant, et pour eux ? Cřest le point de départ du travail avec les familles.
Le Vieux Logis a décidé dřinscrire au cœur de la prise en charge le travail avec les familles. Outre
la question de la loi, il sřagit de sřemparer dřune véritable richesse pour construire le projet
éducatif de chaque jeune accueilli. Richesse pour le jeune, sa famille et bien sûr les équipes dans
leur ensemble qui y voient là un regain dřintérêt pour leur fonction elle-même soutenue par des
formations.
21
Lřarticle 12 de la déclaration universelle des droits de lřhomme (1848), lřarticle 8 de les conventions européennes de
sauvegarde des droits de lřhomme et des libertés fondamentales (1950), lřarticle 9 du code civil, loi relative à la
protection de la vie privée (1970)….
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Le travail se décline en plusieurs étapes :
o
Les rencontres instituées autour du Document Individuel de Prise en Charge
(DIPC) et du parcours individualisé. Pendant ces entretiens, le chef de service
accueille le jeune et ses parents en compagnie de lřéducateur référent de la
structure. Ils présentent dans un premier temps le cadre dřaccueil et précisent le
fonctionnement du foyer. Dans un second temps, ils écoutent pour veiller et
aider les parents à maintenir et à prendre soin des liens qui les unissent à leur
enfant.
Je pense à cette maman avec qui nous rédigeons le DIPC pour lřaccueil de son
fils de 15 ans. Cřest son premier placement. Le rapport de lřASE fait état de
violence du jeune envers sa mère. Elle élève seule ses trois enfants et il est le
plus âgé. Lorsque lřentretien se termine, elle pleure. Elle reconnait à la fois que
la situation ne peut perdurer mais il lui est aussi très douloureux de nous confier
son fils. Elle a du mal à accepter un retour en famille tous les 15 jours, même si
elle entend des professionnels convaincus, que quelquefois on sřentend mieux
quand on est séparé et que le plaisir de se retrouver nřest que plus grand.
o
La mise en place du référent éducatif a été actée dans un texte annexe du projet
dřétablissement. Il rappelle lřimportance que nous attachons à ce que chacun
tienne sa place dans la prise en charge. Ainsi, nommer un éducateur référent,
cřest offrir à des jeunes, qui nřont pas eu la chance de nouer des liens
suffisamment sécurisés, de faire lřexpérience dřun lien à la fois contenant et
bienveillant et leur permettre de se confronter à un adulte, à une autorité, qui le
soutiendra dans sa construction identitaire.
Sur certaines équipes, le chef de service et la psychologue reçoivent au moins une fois au siège
de lřinstitution, les parents. Les jeunes sont informés de ce rendez-vous. Cřest une autre façon de
les reconnaître, mais aussi, dřécouter leur souffrance et leur culpabilité de ne pas être des
parents « parfaits ».
Une fois, une maman se présente au rendez-vous avec son fils. Ce dernier est allé chercher sa
mère à la gare et est prêt à attendre la fin du rendez-vous pour la ramener à la gare. Lorsque
nous lui expliquons que nous prendrons soin de raccompagner Mme, il est rassuré et ils
acceptent de se séparer. Il tenait visiblement beaucoup à ce que sa mère vienne à ce rendezvous.
Une autre fois, une maman a visiblement fait beaucoup dřeffort pour venir. Elle est accompagnée
par une amie. Elle parle peu : oui, non, peut-être, je ne sais pas… Maintenant cřest un peu mieux
le week-end… Elle est comme figée sur sa chaise. Lřentretien est court. Cette maman a un suivi
psychologique assez lourd et il lui est très difficile dřaller plus loin aujourdřhui. Cřest trop difficile
pour elle de parler de sa fille. Elle lřaccueille tous les 15 jours à la maison. Nous pouvons
imaginer, comme pour le premier exemple, que les week-ends à la maison représentent un
véritable effort. Ici ce sont les enfants qui sont amenés à sřoccuper de leur parent.
Nous faisons le pari que ce type de rencontre aide le jeune à « faire avec » son père et sa mère
tels quřils sont, avec leurs possibilités et leurs limites.
Il peut être mis en place des rencontres à domicile. Lorsque les parents rencontrent de grandes
difficultés à se déplacer. Ce type de rencontre est discuté en équipe éducative et les participants
seront différents suivant lřobjectif poursuivi. Il peut sřagir de présenter le service et de présenter
lřéducateur référent. Dans dřautres situations la présence du chef de service ou/et du
psychologue peut être pertinente.
Lorsque nous arrivons au domicile de Mme D qui nous reçoit dans la cuisine, la table est
encombrée de vaisselle et il nřy a pas une chaise de libre. Mme avoue quřelle avait oublié le
rendez-vous. Lors de cet entretien nous serons sans cesse dérangés, par la voisine, par des
enfants de Mme ou des voisins qui viennent demander à manger. « Vous savez ici cřest la maison
du bon dieu ». Mme est débordée et parle surtout beaucoup dřelle, de sa difficulté à joindre les 2
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bouts. Son fils que nous accueillons semble être une satisfaction pour elle. Les repères que le
jeune réussit à construire à lřextérieur du réseau famille lui permet de sřen sortir. Cependant,
cette visite peut expliquer la tristesse dont il est parfois envahi lorsquřil rentre le dimanche soir
au foyer. Avec le temps il réussira à parler de son malaise aux éducateurs.
Toutes ces informations et observations des uns et des autres recueillies dans un contexte
différent de lřinternat vont permettre à tous les éducateurs de mieux comprendre les réactions,
peut-être de mieux déceler les centres dřintérêt, de les développer pour que le jeune gagne peu
à peu confiance en lui et envers les autres.
Au fur et à mesure de la prise en charge, lřéquipe éducative peut, en fonction de lřévolution de la
situation, proposer dřautres rendez-vous avec les parents ou les proches de la famille.
Dans tous les cas il semble que les jeunes soient très sensibles à la prise en compte de leurs
parents par lřinstitution. Ce travail modifie sensiblement notre regard sur lřenfant et sa famille
mais il valorise aussi le travail dřaccompagnement en internat qui est souvent présenté comme le
moins gratifiant de lřéducation spécialisée.
Ainsi, pour les jeunes, ces différents entretiens leur donnent, dřune part, la possibilité de mieux
vivre le placement et, dřautre part, de mieux appréhender leur place dans la famille. Cřest aussi
les aider à sřautoriser à penser à eux et leur permettre de progresser vers toujours plus
dřautonomie. Ce qui intéresse les jeunes cřest : « De trouver une validation à leurs perceptions,
de ne pas se trouver seuls à penser, et de se construire des repères pour comprendre leur
situation.22»
Pour les parents, ils offrent la possibilité dřun dialogue avec différents professionnels qui peuvent
les aider à verbaliser leurs difficultés et leurs interrogations. Leur place de parents est préservée
et permet aussi à chacun de sřappuyer sur leurs compétences. Ils continuent de transmettre à
leur façon le passé familial pour « maintenir et renforcer les liens et le sens de la vie, pour
permettre aux plus jeunes de devenir des êtres de culture, créatifs et féconds, pour lutter contre
les dérives individuelles et les ruptures extrêmes, pour faire du lien social un lien vivant »23
Enfin pour les professionnels, cřest une manière dřélargir et dřenrichir leur savoir professionnel,
de développer le réseau de proximité avec lřASE, de tisser des liens plus ténus avec des
partenaires en capacité de soutenir le projet du jeune dans toutes ses dimensions (écoles,
missions locales, entreprises…).
Il faut reconnaître que ce travail de reconstruction du lien familial qui sřinscrit de façon durable
dans un internat, fait évoluer les pratiques et nécessite de la part des professionnels adaptation
et souplesse pour que les rendez-vous soient assurés.
Chacun sait que lorsque les jeunes peuvent sřappuyer sur des adultes fiables, sensibilisés à leur
histoire et capables dřy faire face, il se crée des liens de confiance et cřest ce qui leur permet de
se construire sereinement.
22
23
Frédérique VAN LEUVEN « Accompagner les enfants quand les parents vont mal Les ASH N° 2889 page 29
Maryse VAILLANT « Pardonner à ses parents » Edition POCKET Paris juin 2013
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Choisir l’itinérance et le camping pour un séjour
Isabelle, Marie, Djibril, Issame, Educateurs
Nous sommes allés jusquřà nous dire qu'il fallait arrêter de dire transfert et parler de séjour. Et
c'est vrai. Pourquoi les familles, les centres sociaux, les organismes de centre de vacances, les
établissements scolaires, organisent-ils des séjours, et nous...les éducateurs, quels que soient
nos publics, organisons des Transferts ?
Lorsque le projet de partir avec l'ensemble des adolescents du pavillon quelques jours au début
du mois de juillet s'est confirmé, la question est évidemment restée très secondaire et
anecdotique. Néanmoins, il est parfois bon de réinterroger l'habitude et l'usage, pour s'en défaire
ou s'en réapproprier le sens. Aussi, comme un clin dřœil à cette réflexion restée en suspens, nous
ne parlerons pas, à l'occasion de cet article, de transfert mais simplement d'un séjour.
Organiser un séjour pour des mineurs est un acte éducatif. Outre les capacités dřorganisation
indispensables, lřéquipe éducative doit construire sa démarche pour donner envie ! Pour mener à
bien notre projet, nous avons analysé au préalable les critères pédagogiques, réglementaires et
logistiques qui vont, soit contraindre, soit au contraire, motiver le projet. Lorsque cela est
possible, il est pertinent dřimpliquer les jeunes dès le montage du projet. Les objectifs éducatifs
poursuivis sont définis en lien avec les caractéristiques du public et de lřactivité.
Lors de notre première réunion de travail nous nous sommes arrêtés sur la forme du séjour, la
durée et la destination. Il s'agira d'un séjour en itinérance, en camping et pendant dix jours.
Nous résumons le tout dans un titre : « Les Pyrénées, de l'Atlantique à la Méditerranée ».
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Nous choisissons les lieux de séjours afin que soit reflétée la variété des activités et paysages
que permet un tel écart. Saint-Jean-de-Luz (Pyrénées Atlantiques-64) pour l'océan et la voile,
Prades (Pyrénées Orientales-66) pour les activités d'eaux vives de type canyoning et rafting, et
Saint Cyprien (Pyrénées Orientales-66) pour la plage.
Alors pourquoi ce choix de l'itinérance et de la formule camping ?
Nos objectifs étaient de différents ordres :
D'un point de vue pratique :
1. Satisfaire les différentes envies s'exprimant au sein du groupe (plage, sports,
visites...)
Le but étant que tous soient motivés, un séjour avec une thématique unique aurait pu
rebuter ou dissuader ceux se sentant éloignés ou n'appréciant pas l'activité ou
l'environnement proposé.
2. Conserver un budget maximum pour les activités
Le budget hébergement occupe une part importante des coûts d'un séjour. La solution
camping permet de dégager du budget que l'on peut réaffecter aux activités et aux
sorties par exemple.
3. Expérimenter des lieux et des paysages différents sur un temps relativement
court
C'est proposer de la richesse et de lřintensité. Cela offre une dimension aventurière qui
peut être une source de motivation supplémentaire pour le groupe.
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D'un point de vue éducatif et pédagogique :
1. Permettre une prise de recul avec la mise en place d'une rupture avec le
quotidien et les habitudes de chacun
Aller ailleurs et vivre différemment. Penser à autre chose. C'est tout cela qui permet de
construire la fraîcheur et lřénergie du retour de vacances. L'itinérance et le camping
apportent aussi par ce contraste.
2. Favoriser l'apprentissage de l'autonomie
Donner envie aux jeunes de se passer de l'adulte et réciproquement, la volonté de
l'éducateur dřaider le jeune à se passer de lui, en lui offrant un espace de liberté
attrayant et rassurant.
3. Développer l’engagement et la responsabilité de chacun dans le quotidien et
la vie du groupe d'une manière générale
L'itinérance et le camping, c'est se prendre en charge entièrement dans le quotidien et
faire preuve d'anticipation, de prévoyance, d'organisation et de patience. Surtout lorsque
la météo n'est pas au beau fixe. Il faut faire avec sérieux ce qui est à faire. On apprend
que rien ne se fait seul. On s'éloigne de la consommation pure. Monter et démonter sa
tente, les courses, la vaisselle et le rangement. Le maintien de ses affaires propres.
Préparer un trajet, une sortie. Les tâches sont nombreuses et les occasions d'implications
également.
Enfin, La gestion des ressources : (eau, énergie, déchets), les soirées à la belle étoile
sont autant de supports pour développer l'éducation à l'environnement et
lřécocitoyenneté.
4. Améliorer, renforcer la qualité des relations au sein du groupe. Educateursjeunes et jeunes entre eux.
Se constituer des souvenirs communs, disposer de l'espace et du temps qui peut parfois
nous manquer dans les structures pour échanger et construire la confiance nécessaire à
toute relation éducative. Ce sont également des moments d'observation privilégiés.
Lřitinérance souligne lřinterdépendance entre les membres du groupe : on avance, on
sřattend, on se redécouvre, on joue, on fait des rencontres. Cette vie en groupe
nécessite lřapprentissage de la coopération, du compromis et du respect. Éléments
indispensables pour que naisse un groupe plus fort et complice.
Il s'agissait d'une première expérience pour quasiment l'ensemble des dix jeunes…
L'équipe de quatre éducateurs fonctionnait ensemble depuis environ un an au moment du
départ.
Les conditions de vie en camping ont été très vite surmontées. Le groupe a vécu ce relatif
inconfort et même la météo pluvieuse des premiers jours comme un tout à positiver, bien décidés
à profiter du moment, sans se focaliser sur cet aspect-là du séjour.
En revanche, nous avons eu plusieurs remarques sur lřitinérance de la part des jeunes : « On a
trop bougé », « On aurait dû rester plus longtemps dans chaque endroit ».
La problématique adolescente se retrouve dans la participation au quotidien où les éducateurs
doivent rappeler la nécessaire solidarité.
En conclusion voilà les quelques éléments qui ont alimenté le choix de cette forme de séjour.
Cela n'en fait pas un absolu, juste une option parmi d'autres. Le bilan fut positif et les intuitions
ou hypothèses sont confirmées. Les collègues ayant participé à d'autres séjours parlent de
l'intensité particulière qu'apportent l'itinérance et le camping, de l'implication et l'autonomie que
cela nécessite, et de l'effet positif sur les relations au sein du groupe.
A vos choix !
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Le Vieux Logis en Chiffres :
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Services AEMO-AED
Sceaux et Rueil
A Sceaux :
Effectif : 94 prises en charge familiales pour des enfants de 0 à 6 ans à lřadmission.
Une seule prise en charge par famille, quel que soit le nombre dřenfants.
A Rueil :
Effectif : 150 mineurs âgés de 0 à 18 ans et leur famille domiciliés dans les Hauts de
Seine.
Directrice
Isabelle BERMOND
Service AEMO-AED Sceaux
Service AEMO-AED Rueil
Directrice adjointe
Christine GENEST
Chef de service éducatif
Martine PETITPAIN
ASSOCIATION VERS LA VIE ET L’EDUCATION DES JEUNES l RECONNUE D’UTILITE PUBLIQUE
1, place Charles de Gaulle Ŕ 78067 St Quentin en Yvelines Cedex
Téléphone : 01.30.43.26.00 Ŕ Télécopie : 01.30.43.98.25
Courrier électronique Direction générale : [email protected]
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ASSOCIATION VERS LA VIE ET L’EDUCATION DES JEUNES l RECONNUE D’UTILITE PUBLIQUE
1, place Charles de Gaulle Ŕ 78067 St Quentin en Yvelines Cedex
Téléphone : 01.30.43.26.00 Ŕ Télécopie : 01.30.43.98.25
Courrier électronique Direction générale : [email protected]
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Pour Sceaux et Rueil
Si partager son temps de directeur entre deux services relativement éloignés géographiquement
lřun de lřautre peut, être vécu comme une contrainte, nous faisons le constat, après 18 mois
dřune organisation parfois complexe, de la richesse de ces deux services et de lřintérêt pour
chaque institution de partager et dřéchanger sur ses pratiques.
1. Formation
Les formations collectives financées grâce au plan de formation du service de Rueil
bénéficient également aux éducateurs de Sceaux et vice versa. Outre lřintérêt de faire
profiter de la formation professionnelle au plus grand nombre, ces moments permettent
également aux salariés de se rencontrer, de mettre en commun des réflexions et des
axes de travail.
2 formations collectives ont eu lieu en 2014 :
o
o
o
o
Lřune autour du thème « La dynamique des familles africaines »
Un intervenant dř« Afrique Conseil », docteur en psychologie nous a permis
dřapprofondir nos connaissances à propos de lřanthropologie de la violence dans
le projet socioéducatif africain, de réfléchir aux relations intrafamiliales, aux
stratégies matrimoniales, et aux divers aspects de maltraitance.
Lřautre autour du thème « Accompagner des parents et leur jeune enfant »
Une psychologue clinicienne a apporté son expérience et échangé avec les
équipes sur les carences affectives précoces, les problématiques narcissiques,
dépressives et adolescentes.
2. Evaluation externe
Le cabinet ENEIS a réalisé lřévaluation externe des deux services au quatrième trimestre
de lřannée.
Cette évaluation a été lřoccasion de poursuivre la sensibilisation et lřimplication du
personnel dans la démarche dřamélioration continue de la qualité de lřaccompagnement
mise en œuvre.
Les professionnels ont été associés et reçus individuellement ou par groupe exerçant les
mêmes fonctions.
Lřavis des familles a été recueilli par le biais de questionnaires.
Lřévaluation externe sřest attachée à préciser et apprécier les logiques de fonctionnement
sur lřensemble des facettes de lřaccompagnement, des services généraux jusquřau travail
« de terrain » des professionnels.
Plusieurs points ont fait lřobjet de lřévaluation :
o
o
o
o
o
La question de lřévaluation et de lřanalyse des besoins.
Il sřagit dřanalyser la pertinence de lřaccompagnement et de lřorganisation de la
prise en charge de la famille par rapport aux besoins identifiés.
Les actions visant à garantir lřeffectivité du droit à lřinformation et à lřexpression
de la personne. Il sřagit de prendre en compte la capacité du service à faciliter et
valoriser lřexpression et la participation des familles accompagnées.
La gestion des ressources humaines
Lřinscription dans le territoire
AEMO / AED Rueil & Sceaux
RAPPORT DřACTIVITE 2014
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En conclusion
1. A Rueil
Le rapport dřévaluation externe insiste sur la nécessité de davantage formaliser les
différentes étapes nécessaires pour atteindre les objectifs de la prise en charge
éducative.
Nous tenons à faire remarquer que, dans la trame de lřévaluation externe, peu ou pas de
place est faite à « lřinnovation éducative », à la créativité développée régulièrement par
les éducateurs pour faciliter la rencontre et permettre lřaccompagnement éducatif dřune
population très hétérogène.
2. A Sceaux
Lřévaluation a permis de mettre en lumière les spécificités et les atouts de la prise en
charge (AEMO et AED pour enfants de 0 à 6 ans avec moyen dřintervention renforcés).
Les pistes dřamélioration seront prises en compte dans la finalisation du projet de
service.
AEMO / AED Rueil & Sceaux
RAPPORT DřACTIVITE 2014
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SERVICE D’ACTION EDUCATIVE EN MILIEU OUVERT ET A DOMICILE
« AEMO-AED DE SCEAUX»
CONTACT :
11, rue Michel CHARAIRE
92330 SCEAUX
Tel : 01.47.02.66.33
Fax : 01.47.02.36.28
e-mail : [email protected]
ACCES :
RER (B2) Station « Sceaux »
AUTOBUS : au départ de la porte dřOrléans
128 : arrêt Fontenay-Houdan
ACCUEIL :
Notre Service dřAction Éducative intervient dans le milieu naturel de vie et sřadresse à des
parents de très jeunes enfants dans toute la complexité de leur tissu relationnel, de leurs
interactions affectives et émotionnelles, différents, selon lřhistoire familiale et personnelle de
chacun.
MISSION :
Lřaction éducative nécessite à tout moment de prendre en compte le parent et son enfant, mais
aussi son entourage : ami, famille… Lřaide proposée aux parents et à leurs enfants se situe à
plusieurs niveaux :
- aide psychologique
- aide concrète pour lřaménagement de leur cadre de vie (recherche de travail,
de logement, de placement nourricier…)
- aide financière.
Toutes ces formes dřaide sont étroitement liées et la prévalence donnée à lřun ou lřautre aspect
est fonction des besoins, à tel ou tel moment du déroulement de lřAEMO ou de lřAED.
Le service nřest pas sectorisé. Cette optique de travail permet aux parents, dont lřinstabilité
géographique est très fréquente, et à leurs enfants, de garder le même service de référence à
travers leurs pérégrinations.
AGREMENTS - HABILITATION :
- Aide Sociale à lřEnfance
- Justice (Tribunal pour Enfants)
94 prises en charge familiales. Une seule prise en charge par famille, quel que soit le nombre de
personnes suivies.
STRUCTURE :
AEMO / AED Sceaux
RAPPORT DřACTIVITE 2014
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Direction : Madame Isabelle BERMOND
Chef de service : Madame Martine PETITPAIN
Effectif : 11 éducateurs(trices), 2 psychologues, 1 pédopsychiatre, 1 secrétaire de direction,
2 secrétaires, 1 comptable, 2 agents de service.
AEMO / AED Sceaux
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 201 -
RAPPORT D’ACTIVITE Ŕ SERVICE AEMO/AED Sceaux
Isabelle BERMOND, Directrice
Lřannée 2014 sřest déroulée sans problème particulier en termes de ressources humaines.
Cřest dans ce contexte favorable que nous avons réalisé un excédent de journées.
Compte tenu de la nouvelle législation en vigueur relative à la durée hebdomadaire du temps de
travail pour les salariés à temps partiel, nous avons fait le choix de ne pas salarier la nouvelle
psychologue (en remplacement du psychologue qui a fait valoir ses droits à la retraite en toute
fin 2013) mais dřacter, avec elle, une convention et de la rémunérer sous forme de vacations.
Concernant le poste de pédopsychiatre, nous nřavons recruté aucune personne. Nous avons reçu
deux postulants mais nřavons retenu aucun des deux. Dans ce contexte, où les pédopsychiatres
se font rares dans les institutions comme les nôtres, nous avons renforcé les séances dřanalyse
des pratiques fondées sur les expériences professionnelles, à partir de situations vécues posant
problème. (1 séance par mois).
Ce dispositif convoque les notions de
pratique professionnelle.
transfert et contre transfert, enjeux majeurs dans la
En fin dřannée, Madame Annick Bonnet, éducatrice dans ce service depuis septembre 1996 a fait
valoir ses droits à la retraite. Elle a pu pendant quelques jours établir un relais dans
lřaccompagnement des familles avec Madame Béatrice Pacaud nouvellement embauchée.
Cette transition «en douceur» est particulièrement appréciée par les familles et les autres
membres de lřéquipe.
Madame Bonnet était reconnue de tous pour ses qualités professionnelles mais aussi pour sa
culture, sa sagesse et sa maîtrise de la grammaire !
1. Commentaire général sur l’activité
19 enfants bénéficiant dřune mesure dřAEMO ou dřAED au service ont été placés en
2014.
Ces 19 enfants sont répartis en 12 familles.
12 enfants (sur 19) ont été placés en urgence aux motifs suivants :
o
o
o
o
Hospitalisation de la mère en service de psychiatrie : 4
Grande fragilité maternelle : 2
Incarcération de la mère : 1
Graves carences éducatives : 5
Sur ces 12 placements en urgence, 5 sont intervenus moins de 6 mois après le début de
notre intervention.
Sur ces 12 placements en urgence, 7 ont été mis en place avec lřaccord du ou des
parents.
7 enfants nřont pas été placés en urgence :
o
o
o
2 placements ont réellement été préparés avec les parents
3 ont été préparés mais ont été finalisés en urgence
2 ont été ordonnés en audience avec placements la semaine suivante
Sur ces 7 placements, seulement 2 ont été finalisés avec lřaccord des parents.
AEMO / AED Sceaux
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 202 -
Quels commentaires apporter à ces statistiques ?
En premier lieu, nous constatons que cette année il nřy a pas eu plus de placements que
précédemment, contrairement à notre impression.
Par contre, ce qui est nouveau cřest le nombre de placements (5) intervenu dans les tout
premiers mois de la mesure ; il sřagit souvent de situations où la proposition de
placement avait déjà été sollicitée mais pas ordonnée pour des raisons qui vont de «
lřabsence caractérisée de danger» à «donner une dernière chance aux parents».
En premier lieu, nous constatons que cette année il nřy a pas eu plus de placements que
précédemment contrairement à notre impression. Par contre, ce qui est nouveau cřest le
nombre de placements (5) qui est intervenu dans les touts- premiers mois de la mesure,
ce qui interroge sur les attendus de la mesure éducative.
Sřagit-il de mesures (ordonnées ou contractualisées) alors que le placement était
demandé par le service précédent ou dans lřinformation préoccupante ?
Ou bien, lřintervention dřun service de protection de lřenfance permet-elle aux parents de
lâcher prise ?
«On se donne des souvenirs quand on se quitte » (Marcel Achard)
«Je suis venue te dire que je mřen vais»
(Pour la circonstance, Gainsbourg me prête lřune de ses plus belles chansons) «Comme
dit Verlaine au Vent Mauvais»
Je pars ; je quitte le service de lřAEMO de Sceaux ; je cesse mon activité
professionnelle ; bref, je pars à la retraite. En jubilacion comme disent les espagnols plus
poètes. Moi, je reprends une expression de jeunes, je mřarrache. Car il sřagit bien de
cela.
Annick BONNET
Je me suis installée dans la maison ; jřai pris racine, au long de mes presque 20 ans de service à
Sceaux. Et partir est difficile, même si je lřai voulu, attendu, préparé, fait des projets.
Je vide mon placard. Je retrouve des photos oubliées, dřenfants, de familles, qui font remonter
les souvenirs des nombreuses années de partage dřhistoires de vie qui ont donné tellement de
richesse à mon travail.
Je broie des feuilles de notes accumulées, des vieux dossiers. Je broie du noir.
Et décline chaque jour une nouvelle dernière fois.
Dernier rapport au juge (ouf !)
Deux autres derniers rapports ont suivi
Dernière fois au tribunal (enfin jřespère !)
Dernière synthèse, réunion
Dernière visite à domicile
Pot de départ.
La liste est longue des dernières fois.
Et puis il y a lřannonce aux familles, aux enfants.
Je viens vous dire que je mřen vais.
Certains expriment une émotion, disent un regret, marquent une surprise. Pour dřautres, cřest un
blanc, sans parole. Ou, encore, une absence de réaction. On parle aussitôt dřautre chose ; on
reprend là où nous nous étions arrêtés la fois précédente.
Cřest dans lřaprès coup que les réactions émergent, autour dřun goûter ou dřune visite à domicile.
Au moment où lřon se dit au revoir, parce que lřon part à la retraite ; parce que la mesure
éducative arrive à son terme, des choses essentielles se disent, dans le formel ou lřinformel.
Laissons parler ces dernières fois de la rencontre éducative, à travers les mots des enfants ou de
leurs parents, des mots toujours signifiants.
AEMO / AED Sceaux
RAPPORT DřACTIVITE 2014
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Du haut de ses 5 ans, Helena me demande : «Est-ce que tu vas nous manquer ?»
Sans le savoir, Helena pose une question à double sens :
Tu vas nous manquer ? Question à elle-même qui renvoie à son ressenti.
«tu vas me manquer» mais aussi interrogation envers mon ressenti :
Quand elle formule : tu vas nous manquer ? Helena pose la question : «tu vas manquer de
nous ?»
Lřapproximation du langage dřHelena est porteuse de sens, dřun double sens inconscient.
Lorsquřon se sépare, le manque est réciproque. Il est contenu dans ce «nous» de la question.
Oui vous allez me manquer et je vais vous manquer.
Eric vient avec son frère Tom et leur mère prendre un goûter au service, notre dernier goûter
ensemble.
Ils ont confectionné des gâteaux, des bracelets comme des liens symboliques entre eux et moi.
Quelque chose dřeux que je vais garder, quelque chose que nous mangeons ensemble. Au bout
dřun moment, Eric dit : «Mon père, il vous aime pas trop bien» «Moi, je viendrai vous voir, même
quand vous serez très vieille ».
Eric exprime sans doute lřambivalence de lřaffect quřil éprouve. Comment me témoigner de
lřaffection, tout en restant loyal à lřégard de son père ? Cřest malheureusement la répétition
dřune situation de clivage familial dans laquelle il est enfermé depuis toujours.
Je lui demande sřil connaît quelquřun de très vieux.
Les enfants ensemble racontent leurs vacances dřété chez Mimi, avec leur mamie. Mimi est leur
arrière-grand-mère maternelle. Leur mère raconte à son tour ses souvenirs de vacances chez
Mimi qui a laissé sa grande maison à la campagne, lorsquřelle est partie à la retraite. Les enfants
étonnés écoutent le récit des vacances de leur mère, pour la première fois semble-t-il.
Dans cette histoire familiale où les ruptures de lien brutales se répètent, ou les alliances se font
et se défont, Eric, Tom et leur mère parviennent à partager des souvenirs dřune personne quřils
aiment et que leur mère aime également. Mimi, bienveillante avec les enfants quřils sont et avec
lřenfant quřelle a été. Mimi qui aide à rassembler des morceaux dřhistoire.
Quand lřémotion du moment présent est difficile à vivre ou à mettre en mots, les liens avec le
passé permettent de dire sans dire, de dire autrement ; un trait dřunion, au sens littéral du terme
qui aide à évoquer lřabsence.
Dřautres dernières fois me reviennent en mémoire, à lřoccasion dřune fin de mesure éducative.
Christian choisit la crêperie pour aller goûter, lui sa mère et moi pour nous dire au revoir.
«Tu te rappelles une fois, on devait aller à la crêperie, maman avait oublié, on nřa pas pu y aller»
Sa mère ajoute : «Je me rappelle exactement ce que vous mřaviez dit … Quřil mřavait excusée.
Ce nřétait pas de ma faute. Quřil avait pris sur lui pour ne pas montrer sa déception, ou sa colère,
comme sřil devait me ménager. Jřy repense souvent.»
Personne nřa oublié le goûter à la crêperie cette dernière fois.
Quand des paroles prennent sens, on peut se séparer plus facilement, lřautre continue dřexister.
De lřun à lřautre
Dřun lien à lřautre
Dans la continuité de la pensée.
Alexis est un enfant peu bavard. Je le raccompagne chez lui, pour la dernière fois. Je lui tends
la clé de la voiture pour quřil fasse clignoter les feux à distance, comme les enfants aiment le
faire - «Non, jřai peur de faire une bêtise» Je mřétonne.
Il raconte alors quřun jour il a fait une grosse bêtise. Il a sauté sur le lit qui sřest cassé et il sřest
cogné dans un meuble.
«Regarde, jřai une cicatrice. Il montre son menton. Je nřy avais jamais prêté attention.
«Cřétait quand ?» «Dans lřautre maison avec papa et maman»
Les parents dřAlexis se sont séparés. Il vit chez sa tante et nřa plus revu sa mère depuis des
années. Elle ne lui donne pas de nouvelles dřelle non plus. Il refuse dřen parler. Quand se
séparer réveille des cicatrices douloureuses, le corps a des choses à dire.
AEMO / AED Sceaux
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 204 -
Alice a appris mon départ lors dřun rendez-vous au service, en présence de son père et ses
sœurs : Kate et Marion.
Les parents dřAlice sont séparés. Lřannonce sřest faite en deux temps.
M. M tente de masquer son émotion en se projetant à ma place dans le bon temps que je vais
pouvoir prendre. Il remplit lřentretien avec des mots, pour expliquer à ses filles le sens du mot
«retraite».
«Mme Bonnet va sřoccuper dřelle après sřêtre beaucoup occupée des autres …»
Alice, la seconde fillette toujours perméable à lřémotion de lřautre, interrompt son père.
«Třes triste papa ?» Celui-ci renvoie la question à sa fille, sans répondre.
La fois suivante, je vais au domicile de la mère des enfants.
Mme L me raconte quřelle a trouvé Alice en larmes le soir au retour du service.
«Mme Bonnet part à la retraite»
Sa mère la réconforte sur le même mode que son père lřavait fait. «Cřest super. Elle va faire plein
de choses, voyager.» «Je pleure parce quřelle nřaura plus de maison»
Pour certains enfants, le service est notre maison où nous mangeons, dormons.
La peur dřAlice ainsi formulée est sans doute une projection de sa propre peur de se séparer, de
perdre sa maison, qui a contenu ses joies, ses secrets, ses jeux. Kate et Alice aimaient
particulièrement écrire des histoires quřelles inventaient.
Alice est une enfant angoissée, agitée, peu retenue. Elle préserve mal son intimité. Elle est
lřenfant symptôme de la famille, née en plein conflit parental.
Dřelle, ses parents disent quřelle a tout absorbé, comme une éponge, de leurs disputes, de leurs
excès en tous genres.
Elle occupe encore cette place de prendre en elle les émotions de lřautre : père, mère, sœurs ;
éducatrice…
Elle est lřautre dans ce quřil éprouve.
Par exemple, Alice sřinquiète souvent pour son père qui nřa plus de maison, dit-elle. (M. M est
hébergé dans un foyer, depuis la séparation du couple)
Alice demande à sa mère de le reprendre à la maison.
Pour Alice, se séparer nřest-ce pas réactiver chaque fois lřexpérience de lřabandon, de la
disparition ? Ne plus pouvoir se représenter lřautre ?
Se retrouver seule dans une maison vide ou bien disparaître avec la maison ?
Comme le dit René Diatkine : «ne pas pouvoir imaginer que si elle (la mère ou la
personne absente) n’est pas là c’est qu’elle est ailleurs»
M. M est le père dřAlice, de Kate, sa sœur ainée et de Marion, la dernière.
La seconde fois où il vient au service, seul, après lřannonce de mon départ, son attitude a
changé. Monsieur M. cherche ses mots pour exprimer au plus près ce quřil ressent.
Il dit sa tristesse, il déroule son cheminement dans la mesure éducative. Il se souvient
dřanecdotes lors des goûters partagés avec ses filles au service.
Il se souvient… quand soudainement dit quřil a décidé dřaller en Guadeloupe cet été. Son dernier
séjour remonte à plusieurs années. M. M a toujours parlé de son père en termes agressifs, sans
ambivalence aucune.
Je lui fais remarquer quřil semble en avoir lřidée à lřinstant. «Oui, cřest vrai»
Son père est vieux (une bonne soixantaine). En le disant, il sřaperçoit que cřest à peu près mon
âge. Nous rions.
«Lui est très malade et seul.» «jřai peur quřil meure avant de lřavoir revu. Jřai des choses à lui
dire» ajoute-t-il.
Il dépose, lors de notre dernière rencontre, lřhistoire de son père, handicapé après avoir fait une
chute du toit de sa maison, quřil construisait suite au divorce parental. Dans lřinstant où se dit et
sřéprouve lřémotion de la séparation, M. M est traversé par un besoin impérieux de retrouver son
père, de lui parler.
Renouer le fil dřune relation chaotique, convoquer dřautres souvenirs peut-être.
Dans lřaprès coup de la rencontre, je repense à ces histoires de maison qui, de la fille au père,
du père à son père, émergent comme signifiants de la perte, du vide,( de la mort ?)
Que sait Alice de lřhistoire de son grand-père paternel, de cette chute du toit ?
Me reviennent alors des bouts de lřhistoire de la mère dřAlice et ses sœurs distillées au comptegouttes car pour Mme L. «le passé, cřest le passé, on nřy revient pas»
Un récit qui se résume à trois moments :
AEMO / AED Sceaux
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 205 -
À 9 ans quand ses parents se sont séparés, que leur père a quitté la maison pour aller vivre en
Guadeloupe «Je nřai aucun souvenirs de 0 à 9 ans» dit-elle.
à 18 ans quand sa mère est décédée brutalement, et quřavec ses sœurs elles ont dû retourner
vivre chez leur père aux Antilles.
Et enfin le retour en métropole, enceinte de Kate pour rejoindre M.M.
Mme. L. fait un récit linéaire de sa vie, sans émotion, dit à ses filles quřil faut laisser lřâme des
morts en paix, afin quřils se reposent et clôt ainsi les questions sur les absents.
Des séparations, des deuils, de la douleur, elle ne dit rien.
Comment sont contenus les affects, où se logent les souvenirs ?
En sa présence, je me demande si elle est une «maison mère» vide ou trop pleine.
Et je repense à Alice qui lutte de toute son énergie pour ne pas perdre la maison, sa protection,
son toit, lřabri de son existence.
Comme le dit la chanson : Toi, toi, mon toit…
La maison est tantôt le coffre de nos souvenirs, tantôt un état dřâme. La maison abrite et rend
possible le processus de la mémoire…elle révèle une intimité… renferme un univers personnel
et familier…avec ses murs, ses fenêtres et ses portes, la maison permet le dialogue…la maison
traduit la notion de vie, puisquřelle déroule le mémoire….enfin elle comporte le seuil… corridor
que lřon traverse aussi bien pour entrer que pour sortir. Toujours, début et fin.
(La poétique de lřespace de Gaston Bachelard)
Ulysse
Je laisse le dernier mot à Ulysse comme je lui en ai fait la promesse, il y a longtemps.
Il a 5 ans, il est sérieux, un peu grave.
«tu vas te rappeler de moi ?»
«Oui, bien sûr»
«Comment tu vas te rappeler de moi ?»
«Je vais te garder dans mes pensées, dans ma tête»
«Tu vas les ranger ?»« Oui »
«Les casiers ils sont ronds ou carrés ?»
Je lřai laissé choisir la forme des rangements.
Quant à moi, je pense que les souvenirs se logent facilement, parfois cřest un peu en vrac, mais
ils surgissent à lřimproviste, nostalgiques ou enchanteurs.
Avec le temps ils prendront une couleur pastel, quand je serai très vieille.
AEMO / AED Sceaux
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 206 -
RAPPORT ACTIVITE AEMO - AEAD
ANNEE 2014
Association gestionnaire
Nom et adresse
: AVVEJ
: AEMO Ŕ AED
11, rue Michel Charaire Ŕ 92330 Sceaux
Décision Justice AEMO
Garçons Filles
Jeunes en
charge
Au 1er Janvier
2014
Jeunes confiés
Dans l'année
Jeunes sortis
Décision
Total
Administrative AEAD
Total Garçons Filles Total Garçons Filles
Total
72
23
95
18
14
32
26
11
37
64
26
90
Dans l'année
Jeunes en
charge
Au 31
décembre 2014
Total jeunes
Suivis dans
l'année
Nombre de
familles
Suivies dans
l’année
Nombre de
familles
Admises dans
l’année
90
92
75
91
93
94
95
77
78
Autres
Total
127
14
32
18
Département d’origine
Département
37
:
Présents au 31 décembre 2014
AEMO
AEAD
40
25
1
AEMO / AED Sceaux
Admissions dans l'année 2014
AEMO
AEAD
8
14
1
22
1
1
9
64
26
18
14
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 207 -
Origine géographique au sein du 92
:
Présents au 31 décembre 2014
AEMO
AEAD
Total
S.T.
1
2
1
3
1
4
1
1
5
2
1
6
5
2
7
20
12
8
10
9
Total
40
25
65
Nombre de journées facturées - répartition par organismes payeurs :
ASE 92
ASE Autres Départs
Admi
Judic
/
8205
2012
Admi
10897
Judic
15451
2013
9681
15248
/
9401
2014
8933
16367
361
9424
PJJ
TOTAL
/
34553
/
34330
/
35085
Origine du «signalement» des enfants admis dans l’année 2014
Origine
AS secteur
PMI
ASE
Scolaire
CMP - CMPP
Centre maternel
Autres :
Retour de placement
Famille
Hôpital
Nombre
1
8
4
2
1
1
7
3
5
Lorsque le signalement émane de plusieurs services ne comptabiliser lřenfant quřune seule fois
dans la rubrique du service le plus impliqué.
Age des jeunes
:
- 3 ans
Au moment
De la prise en
charge
Au 31 décembre
2014
AEMO / AED Sceaux
3-6 ans 7-10 ans
22
10
34
28
22
11-13
ans
14-16
ans
17-18
ans
18-21
ans
6
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 208 -
Age des mères des enfants suivis au 31.12.2014 :
13-16
ans
17-18
ans
19-21
ans
22-25
ans
26-30
ans
31-35
ans
36-39
ans
+ 40
ans
A l'admission
1
2
3
4
7
8
1
6
Au 31
Décembre
2014
1
1
4
13
20
20
6
25
Lieu de résidence des jeunes suivis :
Lieu d'hébergement des
Jeunes au 31 décembre
2014
AEMO
AEAD
Total
59
26
85
Famille
Placés en établissement
Placement familial
Tiers digne de confiance
2
2
Internats scolaires
2
2
Autres IME- IMPRO
Hôpitaux jour.
Total
1
64
1
90
Situation préalable à l’admission
Absence de suivi
Retour de placement
IOE - Enquête sociale
Autre mesure à domicile
Autres : suivi ASE ou
AEMO
26
:
AEMO
2
3
1
AEAD
10
12
4
Ancienneté de prise en charge des présents au 31 décembre 2014 :
0-3
mois
3-6
mois
6-9
mois
9-12
mois
1-2
ans
2-3
ans
3-5
ans
5-10
ans
AEMO
8
3
1
1
19
4
9
18
AEAD
7
1
4
6
4
3
1
Total
15
4
5
25
8
12
19
AEMO / AED Sceaux
1
10-15 +15 TOT
ans
ans AL
1
64
26
1
90
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 209 -
Durée des prises en charge terminées au cours de l’année 2014 :
0-3
mois
3-6
mois
AEMO
6-9
mois
9-12
mois
1-2
ans
2-3
ans
3-5
ans
5-10
ans
3
9
7
4
1
2
26
2
11
4
37
AEAD
1
1
4
2
1
Total
1
4
13
9
5
1
10-15 +15 TOTAL
ans ans
Moyenne : (total du nombre de mois de présence divisé par le nombre des sortants de
l’année) :
Composition familiale des familles suivies (au 31 décembre 2014) :
1 Enfant
2 Enfants
3 Enfants
4 Enfants
5 et +
Mère seule
Père seul
Couple
34
15
3
6
1
13
9
3
1
Tiers digne de
confiance
5
Situation scolaire ou professionnelle des jeunes en charge au 31 décembre 2014 :
- de 3 ans
Nourrice
- Crèche -
AEMO
18
AEAD
13
-à Domicile
8
2
- Scolarisés
19
7
19
3
- de 6 ans
- non Scolarisés
Primaire
- scolarisés
- Scolarisé
1
Collège
- non scolarisés régulièrement
+ de 15 ans - 18 ans
- Enseignement général
- Enseignement professionnel
- Apprentissage Stage
- Activité professionnelle
- Sans
18 - 21 ans
- Enseignement général
- Enseignement professionnel
- Apprentissage stage
- Activité professionnelle
- Sans
AEMO / AED Sceaux
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 210 -
Situation sociale des familles suivies au 31 décembre 2014 :
Situation
Commerçant - Artisan - Prof. libérale
Salarié
Retraité
Chômeurs indemnisés
Invalidité ou indemnités SS
Prestations AAH - RSA - API
Allocation mensuelle ASE
Sans ressource stable
Autres (à préciser)
Fin de mesure : point et analyse
Nombre
40
3
4
1
36
6
:
Conditions de sortie
Absence de suivi
Aboutissement
Autre suivi à domicile (à préciser)
Déménagement
Placement
Autre (à préciser)
- IOE - MJIE
Analyse fin de mesure
AEAD
4
3
3
10
2
6
2
: motif de fin de prise en charge
Motif
Majorité
Evolution positive
Déménagement
Arrêt à la demande
de la famille
Non coopération
Impossibilité de travailler
Signalement au
Procureur
Placement
Mesure d'AEMO
(justice)
Mesure d'AEAD
(administrative)
Autre (à préciser) MJIE
IOE
Autre service
AEMO / AED Sceaux
AEMO
2
5
AEAD
AEMO
3
5
3
3
1
2
2
10
1
1
1
4
1
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 211 -
ACTIVITE 2014
NOM DE LřETABLISSEMENT : AVVEJ AEMO de Sceaux
REPARTITION PAR ORGANISMES PAYEURS
DES JOURNEES REALISEES EN 2014
(PRIX DE JOURNEE 2014 : 31.77 €)
Aide
Sociale
à
lřEnfance
des Hauts de Seine
- décision administrative
Mineur
Majeur
- décision judiciaire
Confié à lřASE
Placement direct
TOTAL ASE Hauts de
Nombre
8933
%
25.46
16367
46.65
25 300
72.11
Seine
Aide
Sociale
lřEnfance
à
autres départements
- décision administrative
Mineur
361
1.03
- décision judiciaire
Majeur
Confié à lřASE
Placement direct
9424
26.86
9 785
27.89
35 085
100%
TOTAL Autres A.S.E
Protection Judiciaire
Jeunes majeurs (décret Hauts de Seine
1975)
de la jeunesse des
Hauts de Seine
Ordonnance 1945
Total PJJ Hauts de Seine
TOTAL
Autres
Hauts de Seine
Autres
Pour les jeunes placés au titre de lřordonnance de 45 m du décret de 75, répartition entre le 92
et les autres départements en fonction du département de domicile dřorigine du jeune.
AEMO / AED Sceaux
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 212 -
AEMO / AED Sceaux
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 213 -
SERVICE D’ACTION EDUCATIVE EN MILIEU OUVERT ET A DOMICILE
« AEMO-AEAD » Clairefontaine RUEIL-MALMAISON
CONTACT :
19, rue du gué
92500 RUEIL-MALMAISON
Téléphone : 01.41.96.23.30
Télécopie : 01.47.51.03.91
E-Mail : [email protected]
ACCES :
RER A : Ligne de Saint Germain en Laye,
gare de Rueil-Malmaison
BUS : N° 241 et 244 (arrêt Le gué)
ACCUEIL :
Issu de la refondation du foyer maternel CLAIREFONTAINE, le service dřAction Educative
en Milieu Ouvert, créé en septembre 2001, intervient à la demande des Juges des
Enfants du Tribunal de Grande Instance de Nanterre auprès de 150 mineurs âgés de 0 à
18 ans et leur famille, et jeunes majeurs, domiciliés dans les Hauts de Seine.
Depuis le 1er juin 2009, ce service est associé institutionnellement au service AEMOAEAD « petite enfance » de Sceaux sous une même direction, sans modification de ses
missions.
Depuis 2011, nous exerçons également des mesures dřaction éducative à domicile qui
nous sont adressées par les services territoriaux de lřAide Sociale à lřEnfance de Levallois
et de Nanterre. Ces mesures sont contractualisées préalablement entre lřun ou lřautre de
ces deux services et les parents qui le demandent, afin dřêtre aidés dans lřéducation de
leur(s) enfant(s), âgé(s) de 0 à 18 ans, ou jeunes majeurs.
MISSION :
La mission confiée au service par le magistrat ou les deux services dřAide Sociale à
lřEnfance vise à apporter une aide à une famille qui rencontre des difficultés dans
lřéducation dřun enfant ou dřun adolescent en devenir adulte.
Cřest une mesure éducative, mais également une mesure de protection qui vise à
restaurer ou construire, avec les parents, un cadre de vie suffisamment sécurisant pour
lřévolution de lřenfant.
Lřactivité se répartit sur lřensemble du département des Hauts de Seine en fonction des
besoins.
Les principales modalités dřintervention auprès des enfants et leur famille :
o
o
o
o
Visites à domicile et / ou dans lřenvironnement de vie du jeune.
Rencontres au service.
Contacts directs avec le jeune.
Activités éducatives collectives.
ASSOCIATION VERS LA VIE ET L’EDUCATION DES JEUNES l RECONNUE D’UTILITE PUBLIQUE
1, place Charles de Gaulle Ŕ 78067 St Quentin en Yvelines Cedex
Téléphone : 01.30.43.26.00 Ŕ Télécopie : 01.30.43.98.25
Courrier électronique Direction générale : [email protected]
- 214 -
AGRÉMENTS Ŕ HABILITATIONS
Le service est habilité par le Ministère de la Justice, financé par le Conseil Général des
Hauts de Seine.
STRUCTURE :
Directrice : Isabelle BERMOND
Directrice adjointe : Christine GENEST
7 éducateurs spécialisés, 1 psychiatre-psychanalyste, 2 psychologues, 2 secrétaires, 1
comptable, 1 homme dřentretien.
ASSOCIATION VERS LA VIE ET L’EDUCATION DES JEUNES l RECONNUE D’UTILITE PUBLIQUE
1, place Charles de Gaulle Ŕ 78067 St Quentin en Yvelines Cedex
Téléphone : 01.30.43.26.00 Ŕ Télécopie : 01.30.43.98.25
Courrier électronique Direction générale : [email protected]
- 215 -
RAPPORT D’ACTIVITE DE RUEIL
Le service de Rueil a traversé cette année une zone de turbulence en matière de ressources
humaines.
Un congé maternité, une reconduction de congé parental (pour la troisième fois), le terme dřun
CDD, une démission pour suivi de conjoint, un arrêt longue maladie.
Au total, sur lřannée, les 6,5 ETP éducatifs se sont réduits à 5,85.
Nous avons connu des mois difficiles, notamment à la période estivale où les « forces vives »
avaient besoin de repos.
Je voudrai ici saluer lřesprit dřéquipe, les capacités dřadaptation et lřattitude positive de chacun,
ce qui a rendu possible la continuité de lřaccompagnement éducatif auprès des enfants
bénéficiaires dřAEMO ou dřAED.
Deux nouvelles éducatrices ont été embauchées en CDI, une secrétaire en CDD (remplacement
congé maternité), une psychologue (vacataire) pour assurer une « posture décalée » et ainsi
suppléer au psychiatre/ psychanalyste parti à la retraite fin 2013
Fin 2014, un mi-temps éducatif était vacant mais en passe dřêtre pourvu.
L’activité
Dans ce contexte il est évident que nous nřavons pu réaliser lřactivité attendue ; toutefois le
déficit de journée a été très limité au regard des vacances de poste.
Déménagement
Pour nous permettre de nous mettre en conformité avec la loi du 11 janvier 2005 relative à
lřaccessibilité des personnes en situation de handicap et en accord avec notre financeur, nous
avons commencé dès le printemps à prospecter pour trouver de nouveaux locaux.
Rapidement notre choix sřest porté sur un local situé à Rueil à proximité du RER.
Nous avons fait intervenir deux cabinets dřarchitectes pour élaborer et budgéter les travaux.
Après différentes négociations, nous avons eu lřaccord de la ??????????
pour le financement
des charges annuelles et des travaux.
En octobre, le propriétaire a changé dřavis.
Nous avons repris nos recherches qui, nous lřespérons, donneront lieu à un déménagement en
2015.
En quoi la qualité de l’accueil et de l’accompagnement du service favorise la prise de
poste d’un éducateur en AEMO et AED, sa réflexion et sa pratique éducative auprès
des familles ?
1. Le travail avec l’équipe
o
Nous sommes arrivées le jour de la réunion dřélaboration ce qui a permis une
rencontre avec tous les professionnels et un accueil par lřensemble de lřéquipe.
Ce contexte a été lřoccasion dřobserver immédiatement le travail de réflexion mis
en place autour des situations. Le fait dřêtre attendues par toute lřéquipe a
facilité notre prise de fonction et a légitimé notre place au sein du service.
o
Lřéquipe sřest rendue disponible à travers des temps formels et informels, des
échanges permanents, pour répondre aux interrogations et pour présenter le
service, son fonctionnement (mesures, organisations internes, partenariats,
positionnement professionnel, projet de service…) et les missions de chacun
AEMO / AED Rueil
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 216 -
dans leur globalité. Cette compréhension nous a permis dřobjectiver notre travail
et de mieux appréhender lřentrée en fonction. Les qualités pré-requises aux
fonctions dřéducateur (lřadaptabilité aux personnes, la ponctualité, lřorganisation,
la prise dřinformations…) sont apparues comme étant celles que lřon recherche
dans lřaccompagnement de la part des familles. Force est de constater que nous
étions prêtes pour la prise de ce poste et de ses missions !)
o
Nous avons rapidement participé à la dynamique dřéquipe et notre intégration
sřest faite grâce à lřimportance donnée à la circulation de la parole et de la
pensée, quřelles soient professionnelles ou personnelles, notamment lors des
échanges informels. Nous avons aussi bénéficié de lřécoute attentive et de la
bienveillance de chacun, dřune communication et dřun travail de réflexion de
qualité.
Cette attention particulière portée aux nouveaux professionnels permet de sřautoriser à
exprimer ses appréhensions en équipe afin de sřen dégager. Par exemple, lorsque lřune
des nouvelles éducatrices a dû se rendre au domicile du jeune Maxime qui bénéficie
dřune mesure judiciaire à laquelle aucun membre de sa famille nřadhère, qui plus est,
suite à la lecture du dossier au tribunal : mère poly toxicomane, violences conjugales,
rejet des institutions, agressivité envers les professionnels, violences verbales et
physiques des jeunes , et face aux résistances de la famille à honorer un premier rendezvous au service avec la Direction, la professionnelle en question appréhendait cette
rencontre quant à sa sécurité.
Il a été possible pour cette dernière dřaborder sa crainte à « forcer » la rencontre. Elle a
alors bénéficié de lřécoute et des conseils de chacun. Le sens de cette démarche
professionnelle a alors été mieux compris par lřéducatrice. Il sřagissait en effet de tenter
une rencontre qui pourrait permettre dřamorcer un travail éducatif avec la famille tout en
prenant en compte le rythme de cette dernière. Nous observons que la dynamique de
déplacement demandée aux familles, lorsquřelles sont invitées à se rendre au service, est
en parallèle, exercée par les professionnels de la structure lors des visites à domicile.
La bienveillance de cette équipe offre des instances de travail dans lesquelles nous
pouvons nous permettre de soulever des inquiétudes professionnelles et de sřen dégager
afin dřeffectuer le plus sereinement possible nos missions de terrain. Nous constatons
que la tolérance accordée par lřéquipe facilite la prise de contact avec les familles, qui
rapidement nous reconnaissent une légitimité associée au service.
o
Lřorganisation interne du service favorise lřaccompagnement des professionnels
dans lřobservation, la compréhension et lřanalyse des situations de chacun.
Différentes instances sont au service des professionnels telles que la supervision
dřéquipe, les réunions dřélaboration et de fonctionnement, les temps de travail
avec les psychologues et les membres de lřéquipe dans des temps informels. Ce
fonctionnement permet dřévoquer les situations difficiles, qui nous interrogent,
de trouver des réponses à apporter aux familles, de faire face à lřimprévu, de
préparer les échéances en énonçant des objectifs de travail.
2. Le travail avec les familles
o
o
Nous avons pu bénéficier dřun réel soutien et dřune facilité de travail dans la
prise de contact puis dans la mise en place du lien éducatif auprès des familles.
En effet, un premier pas vers les familles est introduit systématiquement par la
Direction dans le cadre dřentretiens de présentation au sein du service. Dans le
début de la prise de poste ce premier rendez-vous nous permet une rencontre
plus aisée avec les familles, dřêtre soutenues dans nos positions professionnelles
et nous apporte une légitimité à exercer la mesure. Enfin, ces premiers
entretiens conduits par la Direction nous ont permis dřappréhender les
différentes dynamiques dřéchanges en fonction du public.
Dřautre part, cette partie du travail orchestrée par la Direction nous a facilité la
confrontation aux éventuelles résistances des familles face à lřacceptation de la
mesure éducative ou du changement dřéducateur référent. Nous avons constaté
AEMO / AED Rueil
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 217 -
o
quřautoriser les familles à exprimer leurs ressentis à travers un espace de parole
et pouvoir entendre leurs résistances à nous laisser une place leur traduisaient
une reconnaissance individuelle. Les reconnaître et les soutenir dans leurs
émotions personnelles donnent du sens à la mesure éducative et légitiment
notre position professionnelle, tel que le fait dřinviter les personnes à élaborer
leurs émotions.
Nous avons observé une meilleure prise en compte de cette notion de rupture à
travers lřéchange au cours du premier entretien. Le changement dřéducateur est
parfois mal vécu par les parents ou les enfants, ce qui peut mettre à mal le
travail éducatif à venir. Il nous semble important de pointer que cette séparation
est travaillée en amont afin de favoriser la construction du lien suite au
changement dřéducateur référent.
Conclusion
Ce que nous retenons après 5 mois passés au service éducatif de Rueil-Malmaison, est la qualité
de lřaccueil accordé aux nouveaux professionnels ainsi que la disponibilité dont lřéquipe fait
preuve pour transmettre ses compétences et ses positionnements professionnels en lien avec les
valeurs du service. Une nouvelle dynamique professionnelle dont nous faisons partie aujourdřhui
sřest créée grâce à notre intégration facilitée par lřéquipe. Avec du recul, nous notons quřune
équipe accueillante et sécurisante permet de se sentir bien au sein du service. Nous remercions
pour cet accueil, les éducateurs, les psychologues, les secrétaires, et la Direction, tous attentifs
au bien-être des professionnels. Cet environnement qui favorise la confiance en soi et
lřacquisition dřune légitimité en tant que professionnel favorise la mise à la pensée, et permet
ainsi un travail de qualité auprès des familles et des partenaires.
Marion COQUARD, Educatrice Spécialisée
Morgane OSMONT, Assistante Sociale
Médiations et pratiques éducatives
Christine GENEST, Directrice Adjointe
Comment permettre de libérer la parole et les compétences de chaque enfant et parent ?
Les mesures dřaction éducative en milieu ouvert, quřelles soient contractualisées entre les
parents et les services de lřASE ou imposées par un juge des enfants, sont souvent ressenties par
les parents comme le signe de leur incompétence éducative. Cette culpabilité entraine souvent
une résistance à toute réflexion et à toute évolution dans leurs attitudes éducatives.
Cela peut conduire le service éducatif à considérer quřaucun espace de travail éducatif nřest
possible.
De la même manière, les mesures éducatives émanant de comportements dřenfants qui posent
problèmes aux parents, aux établissements scolaires peuvent fixer ces enfants comme étant des
problèmes et non ayant un problème avec un parent, lřinstitution scolaire et autre. Ces enfants
rechignent à être désignés seuls responsables, voire coupables et évitent nos rencontres quřils
pensent de nouvelles occasions de reproches.
Là encore, est-il possible de créer un espace de travail éducatif ?
Notre pratique nous a montré que des nuances étaient à apporter sur des constats brutaux et
rapides dřimpossibilité de mettre en place un travail éducatif.
Mais alors comment ouvrir un contexte favorable à la réflexion réciproque, à la construction de
relations et aux attitudes éducatives nuancées ? Quelles modalités dřaccompagnement penser ?
AEMO / AED Rueil
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 218 -
Au service AEMO et AED de Rueil, si nous fondons notre pratique éducative sur la prise de
parole, lřexpression et la reconnaissance des pensées et sentiments dans le cadre dřentretiens
individuels et/ou familiaux, nous développons davantage de supports permettant aux parents et
enfants de retrouver et mettre en valeur leurs talents et compétences.
Les éducateurs et psychologues se sont mobilisés dans ce sens.
o
o
o
un groupe de parole de parents a été pensé et mis en expérimentation.
Remarquons que les premiers à se déplacer sont les parents dřenfants
bénéficiant dřune AEMO, donc une mesure imposée. A chaque séance qui se
termine, se définit avec les participants le thème de la rencontre suivante. Dřune
séance à lřautre, les secrétaires adressent un courrier de rappel de la réunion
suivante avec son thème à tous les participants potentiels. Cřest ainsi quřune
mère a adressé à la directrice adjointe un courrier signifiant son regret de ne
pouvoir se libérer, mais a fait savoir quřelle appréciait cette initiative. Elle a
rédigé en plusieurs pages son point de vue sur le thème prévu : propos précis,
sensible et mettant en évidence cette blessure dřêtre sous le coup dřune décision
judiciaire.
un accueil ponctuel de jeunes adolescents très accrochés à des jeux vidéo. Ils y
ont mis en exergue leurs connaissances et habiletés, se sont mesurés les uns
aux autres ; et les éducatrices ont pu remarquer que ces jeunes étaient capables
de jouer ensemble, de faire connaissance et de discuter de leurs jeux etc…
Quoiquřen disaient leurs parents et quoique nous en craignions, car ils étaient
fermés à discuter avec les éducatrices de leurs éventuelles et dites addictions,
ces jeunes nřétaient objectivement pas enfermés par ces jeux, même si une
vigilance à la dérive demeure souhaitable.
une éducatrice a accompagné une mère qui élève seule ses enfants, très
concentrée sur la prise en charge de ses enfants, à une visite de musée sur un
thème qui la passionne. Cette mère a mis en valeur ses larges connaissances et
a pu trouver un espace de satisfaction pour elle-même, dégagé de celui de ses
enfants.
Ces quelques exemples de supports personnalisés, individuels ou collectifs, viennent soutenir la
reconnaissance personnelle et réciproque de talents, de la créativité des parents et de leurs
enfants, mettre du discours, ouvrir des espaces de réflexion et de compromis.
Les parcours douloureux de vie familiale, les environnements socio-économiques précaires, les
pressions sociales peuvent être autant de paramètres écrasants qui atterrent, tétanisent ou font
exploser les populations diverses rencontrées au cours de missions dřaide éducative en milieu
ouvert.
Il nous appartient (toutes fonctions confondues) dřêtre respectueux de ces personnes, de trouver
les moyens de repérer avec eux leurs talents pour quřils abordent et construisent plus solidement
les questions dřéducation et de protection qui se posent.
AEMO / AED Rueil
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 219 -
RAPPORT ACTIVITE AEMO-AEAD
ANNEE 2014
Association gestionnaire :
Nom et adresse :
A.V.V.E.J.
AEMO - AEAD Clairefontaine Ŕ
19 rue du Gué Ŕ 92500 RUEIL MALMAISON
Décision Justice AEMO
Mesures AEAD
TOTAL
Total AEADGENERAL
Garçons
Filles
Total AEMO
Garçons
Filles
Au 1er Janvier 2014
65
54
119
17
15
32
151
Jeunes
nouvellement
confiés
Dans l'année
29
26
55
17
14
31
86
32
29
61
11
12
23
83
Au 31 décembre
2014
Total jeunes
63
50
113
23
17
40
153
Suivis dans l'année
95
79
174
34
29
63
237
Jeunes en charge
Jeunes sortis
Dans l'année
Jeunes en charge
Nombre de familles
(ou nombre de
fratries
Suivies dans
l’année
Nombre de familles
nouvellement
Admises dans
l’année
103
39
142
35
18
53
Dřannée en année, nous augmentons notre prise en charge dřAED, même si parallèlement nous
avons eu davantage de fins dřAED. En 2014, nous avons démarré davantage dřAED sur le
territoire ASE N°3, car au moment où nous avions le plus de disponibilité, le ST ASE N°4 venait
de confier des mesures à dřautres associations, mais lřécart entre les 2 territoires sřest joué à 5
enfants. En 2013, nous étions dans la situation inverse.
Toutes les contractualisations se sont quasiment signées au 1 er rendez-vous dans les deux
services dřAide sociale à lřEnfance. En revanche, les AED sont difficiles à mettre en place quand
les parents sont dans une pseudo adhésion à la mesure éducative pour éviter une intervention
dans un cadre judiciaire.
En AEMO, notre activité reste à peu près stable, plus précisément nous avons accueilli 3 fratries
en moins.
AEMO / AED Rueil
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 220 -
Département d’origine :
Département
Présents au
31 décembre
2014
AEMO
Présents au
31 décembre
2014
AEAD
Admissions
Dans l’année 2014
AEMO
Admissions
dans l’année
2014
AEAD
92
113
40
54
31
75
94
10
Sous Total
TOTAL
1
113
55
40
31
153
86
Notre activité sřest réalisée presquřexclusivement auprès dřenfants alto séquanais. Pour 1 seul
enfant sur 4 auprès desquels nous intervenions en 2013, notre accompagnement sřest poursuivi
sachant quřil est désormais résidant sur le 92. LřAEMO concernant une adolescente de lřAube
sřest vite terminée, cette dernière étant repartie auprès de son autre parent dans son
département dřorigine.
Les moyens alloués à notre service sont donc bien au bénéfice des jeunes résidant dans les
Hauts de Seine.
Origine géographique au sein du 92 :
S.T.
Présents
Le jour du 31
décembre 2014
AEMO
Présents
Le jour du31 Décembre
2014
AEAD
1
13
2
33
3
15
24
4
25
16
5
16
6
10
7
1
8
Total
113
40
Lřessentiel de notre activité en AEMO se situe entre les ST ASE N° 2-3-4-5, et avec une forte
concentration sur les ST ASE 2 et 4. Pour lřinstant, nous maintenons notre activité en AED sur les
ST ASE 3 et 4. Favoriser la proximité géographique avec le service permet dřenvisager des
activités collectives au service, en fonction des problématiques en présence.
AEMO / AED Rueil
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 221 -
Nombre de journées facturées - répartition par organismes payeurs :
AEMO
ASE 92
ASE Autres Départs
Admi
Judic
1082
PJJ
TOTAL
2012
Admi
8275
Judic
45912
2013
12639
42187
1082
55908
2014
11327
41742
938
54007
55269
Origine du « signalement » des enfants admis dans l’année :
Origine
Nombre
AEMO
AS secteur
Nombre
AEAD
1
TOTAL
1
PMI
1
1
2
ASE
17
10
27
Scolaire
19
9
28
3
5
5
13
1
2
2
3
2
86
CMP - CMPP
Centre maternel
Autres dont
AS Hôpital
Demande famille
Saisine du juge
Police
Procureur
Service
Autre à préciser
TOTAL
2
8
1
2
2
3
55
2
31
Lorsque le signalement émane de plusieurs services ne comptabiliser l’enfant qu’une
seule fois dans la rubrique du service le plus impliqué.
Comme en 2013, nous avons pris en charge autant de situations dřAEMO dont les signalements
émanaient des services du Conseil général (ASE, PMI et EDAS) que des services de lřEducation
nationale.
Remarquons quand même une augmentation depuis 2 ans des démarches directes des parents
auprès de lřinstitution judiciaire : 2 enfants étaient concernés en 2012, 6 en 2013 et 8 en 2014. Il
sřagit de situations dřadolescents en déroute ou de parents en grand contentieux conjugal.
Comme le plus souvent, lřattente est alors davantage du côté de lřautorité judiciaire que de celui
dřune aide éducative qui invite à revisiter les positionnements de chacun et les modes
relationnels.
AEMO / AED Rueil
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 222 -
Age des jeunes AEMO :
- 3 ans 3-6 ans
Au moment
De la prise
charge
en
Au 31 décembre
2014
6-10
ans
10-13
ans
13-16
ans
16-18
ans
11
22
55
36
26
24
4
9
23
36
23
19
6-10
ans
10-13
ans
13-16
ans
16-18
ans
18-21 TOTAL
ans
174
113
Age des jeunes AEAD :
- 3 ans 3-6 ans
Au moment
De la prise
charge
en
Au 31 décembre
2014
6
5
19
16
15
2
2
4
9
16
5
4
Notre prise en charge en AED sřaccentue légèrement pour
augmente franchement pour les jeunes à partir de 6 ans et
dřâge de 10 à 13 ans. On peut comprendre que les passages à
des périodes particulièrement sensibles qui mettent en
comportements et dřapprentissage.
18-21 TOTAL
ans
63
40
les petits enfants tandis quřelle
plus lourdement pour la tranche
lřécole primaire et au collège sont
évidence des perturbations de
En AEMO, nous observons une progression des admissions des jeunes de 10 à 13 ans avec les
mêmes signes que ceux énoncés pour lřAED et de 16 à 18 ans. Le contexte des jeunes de 16 à
18 ans qui sont concernés nouvellement par lřAEMO est celui de fin de long placement auquel
ces derniers nřadhèrent plus ou dřadolescents en rupture avec la scolarité, en conflit majeur avec
leurs parents et en situation à hauts risques.
AEMO / AED Rueil
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 223 -
Lieu de résidence des jeunes suivis :
Lieu d'hébergement des
Jeunes au 31 décembre
2014
Famille
Studio
AEMO
AEAD
99
1
39
Placés en établissement
dont
- Mesure judiciaire
- Accueil temporaire
2
Placement familial dont
- Mesure judicaire
- Accueil temporaire
Tiers digne de confiance
10
Internats scolaires
Autres IME- IMPRO (en
internat seulement)
(Les hôpitaux de jour sont
exclus, l’enfant dort chez
lui)...
TOTAL
1
1
113
40
Nous remarquons en AEMO une augmentation de jeunes qui ne vivent pas avec leurs parents au
quotidien, et qui sont confiés à des tiers dignes de confiance, ou sont accueillis en relais parental
ou en internat scolaire.
Situation préalable à l’admission :
AEMO
66
AEAD
54
Placement
31
2
MJIE-
23
Autres
mesures
à
domicile dont :
- Evaluation ASE
- AEP
- AED
- MAESF (aide à la
gestion par EDAS sans
transfert des PF)
- AGBF
- Aide sociale liée au
logement
43
2
6
4
Absence de suivi
Autres (à préciser)
AEMO
TOTAL
AEMO / AED Rueil
5
174
1
63
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 224 -
Ancienneté de prise en charge des présents au 31 décembre 2014 :
(Afin dřobtenir la moyenne de chaque période dřâge, suivre le calcul suivant :
Exemple la tranche des 1-2 ans, donc 12 mois-24 mois : 12+24=36 mois : 2 = 18 mois)
AEMO
1,5
0-3
mois
4,5
3-6
mois
7,5
6-9
mois
10,5
9-12
mois
18
1-2
ans
30
2-3
ans
48
3-5
ans
90
5-10
ans
7
13
31
7
34
8
10
3
150
10-15 +15 TOT
ans
ans AL
113
Moyenne : (total du nombre de mois de présence divisé par le nombre de présents au
31 décembre) : 17,38 mois
AEAD
1,5
0-3
mois
4,5
3-6
mois
19
4
7,5
6-9
mois
10,5
9-12
mois
18
1-2
ans
30
2-3
ans
6
9
2
48
3-5
ans
90
5-10
ans
150
10-15 +15 TOT
ans
ans AL
40
Moyenne : (total du nombre de mois de présence divisé par le nombre de présents au
31 décembre) : 8,28 mois
Durée des prises en charge terminées au cours de l’année 2014 :
(Mêmes formules de calcul que pour lřancienneté de prise en charge)
AEMO
1,5
0-3
mois
4,5
3-6
mois
4
4
7,5
6-9
mois
10,5
9-12
mois
18
1-2
ans
30
2-3
ans
48
3-5
ans
90
5-10
ans
10
18
5
17
3
150
10-15 +15 TOT
ans
ans AL
61
Moyenne : 28,075 mois
(total du nombre de mois de présence divisé par le nombre des sortants de lřannée)
1,5
0-3
mois
AEAD
4,5
3-6
mois
2
7,5
6-9
mois
10,5
9-12
mois
18
1-2
ans
30
2-3
ans
1
12
8
48
3-5
ans
90
5-10
ans
150
10-15 +15 TOT
ans
ans AL
23
Moyenne : 20,67 mois
(total du nombre de mois de présence divisé par le nombre des sortants de lřannée)
AEMO / AED Rueil
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 225 -
Composition familiale des familles suivies le jour du 31 décembre 2014 :
(Prendre en considération tous les enfants de la fratrie, y compris ceux qui ne sont pas
concernés par AEMO).
Mère seule
Père seul
Couple
Tiers digne
de confiance
TOTAL
1 Enfant
11
2
5
5
23
2 Enfants
11
2
8
2
23
3 Enfants
22
7
3
3
35
4 Enfants
16
4
20
5 et +
7
5
12
TOTAL
67
AEMO
11
25
10
113
Notons que les enfants confiés à des tiers dignes de confiance le sont au sein de leur famille. 8
enfants sur 10 vivent avec leur grand-mère, un avec ses oncle et tante, et le dernier avec sa
sœur aînée.
Si les enfants apprécient de rester dans leur famille, les conflits de loyauté entre leurs propres
parents et les personnes qui les accueillent, sont parfois tellement insupportables que se pose la
question dřun accueil en lieu plus neutre.
En AEMO, un peu plus de 73 % des enfants vivent au quotidien avec un seul de leurs parents, en
comprenant aussi les accueillants tiers dignes de confiance.
Composition familiale des familles suivies au 31 décembre 2014 :
(Prendre en considération tous les enfants de la fratrie, y compris ceux qui ne sont pas
concernés par AED).
AEAD
Mère seule
Père seul
Couple
1 Enfant
5
1
2 Enfants
9
5
3 Enfants
6
7
4 Enfants
7
Tiers digne
de confiance
TOTAL
5 et +
TOTAL
27
1
12
40
En AED, 70% des enfants vivent au quotidien avec un seul parent. Pour un seul enfant, cřest son
père qui lřélève au quotidien.
Au total des enfants suivis par le service, 7,79 % vivent avec leur père seul.
AEMO / AED Rueil
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 226 -
Situation scolaire ou professionnelle des jeunes en charge au 31 décembre 2014:
AEMO
- de 3 ans
- En accueil externe
(crèche,
halte
jeux,
assistante
maternelle…)
-Au foyer familial
AEAD
1
2
3
- Scolarisés
8
3
- non Scolarisés
1
- de 6 ans
Primaire
36
CLIS
15
2
- Scolarisé
Collège ou IMPro
- non scolarisés régulièrement
+ de 15 ans - 18 ans
- Enseignement général
- Enseignement professionnel
- Apprentissage Stage
- Activité professionnelle
- IMPro
- Sans
36
14
1
5
10
2
3
2
1
8
18 - 21 ans
- Enseignement général
- Enseignement professionnel
- Apprentissage stage
- Activité professionnelle
- Sans
TOTAL
AEMO / AED Rueil
113
40
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 227 -
Situation sociale des familles suivies au 31 décembre 2014 :
Situation
AEMO
AEAD
Père Mère
vivant vivant Couple TDC
seul seule
Commerçant - Artisan - Prof.
Libérale
Salarié
Chômeurs indemnisés
Invalidité ou indemnités Sécu. Soc.
Prestations : AAH - RSA
Prestations enfants CAF / ASE
Sans ressource stable (emploi
précaire, intérimaire, très partiel
Divers (à préciser) dont :
Formation
Retraite
Demandeur d’asile avec indemnités
Prestation compensatoire ou seule
pension alimentaire
Autres :
SOUS TOTAL
TOTAL
10
1
11
27
6
17
3
12
17
2
3
1
5
2
2
4
1
25
10
67
113
Père
isolé
Mère
couple
isolée
1
15
4
3
3
2
11
1
1
27
40
12
Afin de mieux repérer les situations familiales, nous avons voulu faire émerger les parents vivant
seuls (séparés, divorcés ou isolés) et en couple.
Nous remarquons par rapport à lřannée dernière une augmentation des situations où les parents
vivent de prestations sociales (15 parents en plus) ou dřindemnisations par lřASSEDIC (7 parents
en plus). Il en est de même pour les parents disposant de ressources instables. Nous faisons le
lien avec lřarticle de Florence Tamerlo dans les ASH du 30 janvier 2015, qui fait remonter le
constat dřune augmentation de lřintensité de la pauvreté réalisé par les inspecteurs généraux des
Affaires sociales.
AEMO / AED Rueil
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 228 -
Fin de mesure : point et analyse :
Conditions de sortie
Absence de suivi (aucune suite)
Retour au Pays
AEMO
AEAD
31
16
2
Autre suivi à domicile (à préciser)
dont :
(IOE) MJIE
- Mesure pénale
- AEMO (même après AED
exercée par notre service)
- AED (même après AEMO
exercée par notre service)
1
1
Déménagement (même si l’AEMO ou
l’AED se poursuit ailleurs)
5
Placement
Logement hôtel
9
1
2
2
Accueil temporaire
Autre condition de sortie dont
majorité
AEMO renforcé
Demande famille
TOTAL
8
1
2
61
1
2
23
Analyse fin de mesure : motif de fin de prise en charge
Motif
Majorité
Evolution positive
Déménagement
(même
si
lřAEMO ou lřAED se poursuit
ailleurs)
Retour au pays
Arrêt à la demande de la famille
Non coopération
Impossibilité de travailler
Signalement au
Procureur
Placement dont :
Judiciaire
Accueil temporaire
Mesure d'AEMO
(justice)
Mesure d'AEAD
(administrative)
Autres dont :
AEMO Renforcée
Mesure pénale
(IOE) MJIE
TOTAL
AEMO / AED Rueil
AEMO
8
24
2
AEAD
1
6
2
10
5
6
1
10
2
4
2
1
61
23
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 229 -
Si nous avons eu moins dřenfants sortants cette année par rapport à lřannée dernière, nous
pouvons repérer plus dřenfants pour lesquels notre accompagnement sřest achevé pour des
raisons positives.
Nous avons mis en œuvre beaucoup moins de placement en 2014, et davantage pour des
carences éducatives, de soins sřaggravant. En 2013, nous avions été confrontés à plusieurs
situations de préadolescents ou adolescents abîmés, épuisés après avoir fait un parcours auprès
de parents ayant des problématiques psychiques importants.
Les liens réguliers que nous avons avec nos collègues des ST ASE nous permettent dřavoir des
nouvelles de certains jeunes pour lesquels notre accompagnement sřest interrompu.
Cela nous amène à développer des points de vue pondérés sur lřappréciation à court et plus long
sur ce qui peut être une fin de mesure positive ou négative de milieu ouvert.
AEMO / AED Rueil
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 230 -
AEMO / AED Rueil
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 231 -
Maisons d’Accompagnement Parents Enfants (MAPE)
Fusion des Foyers maternels
Le Bief / Clairefontaine
Accueil de 55 jeunes femmes enceintes, ou avec un ou deux enfants de moins de 3
ans.
Dans le département des Hauts-de-Seine :
-
Accueil collectif :
17 familles - mères mineures ou jeunes adultes avec enfants - accueillies en mode
collectif dans deux foyers : Le Bief à Antony, Clairefontaine à Fontenay-aux-Roses.
-
Accueil en appartements :
38 familles - mères majeures avec enfants - accueillies en appartements autonomes
dans trois sites : 15 à Antony, 12 à Colombes, 11 à Fontenay-aux-Roses.
AVVEJ Foyers maternels Le Bief / Clairefontaine
Directeur
Thierry SIMON
Foyer Maternel Le Bief
Foyer Maternel Clairefontaine
Antony
Fontenay-aux-Roses / Colombes
Directrice adjointe
Hamida BENKHELFALLAH
Dominique BOUFFLERD (Mme)
Béatrice MINGOTAUD
Chef de service éducatif
Chef de service éducatif
Service éducatif des mères mineures
(S.E.M.M.)
Service dřAccompagnement Individualisé
(S.A.I.)
Espace Petite Enfance (E.P.E.)
Stéphanie ORINEL
Chef de service éducatif
Foyer Maternel Éducatif (F.M.E.)
Franck ROCHETTE
Valérie BERTRAND
(À partir dřoctobre 2013)
Responsable
Coordonnateur
Espace Multi-Accueil (E.MA.)
Service éducatif des jeunes mères majeures
(S.E.J.M.M.)
ASSOCIATION VERS LA VIE ET L’EDUCATION DES JEUNES l RECONNUE D’UTILITE PUBLIQUE
1, place Charles de Gaulle Ŕ 78067 St Quentin en Yvelines Cedex
Téléphone : 01.30.43.26.00 Ŕ Télécopie : 01.30.43.98.25
Courrier électronique Direction générale : [email protected]
- 232 -
ASSOCIATION VERS LA VIE ET L’EDUCATION DES JEUNES l RECONNUE D’UTILITE PUBLIQUE
1, place Charles de Gaulle Ŕ 78067 St Quentin en Yvelines Cedex
Téléphone : 01.30.43.26.00 Ŕ Télécopie : 01.30.43.98.25
Courrier électronique Direction générale : [email protected]
- 233 -
FOYER MATERNEL LE BIEF
4 rue du Moulin
92160 ANTONY
Téléphone : 01.46.68.81.48
Fax : 01.46.66.83.40
Mail : [email protected]
Autobus : ligne 197 - Paris : Porte dřOrléans Arrêt
« Mounié »
R.E.R. B4 -Direction St-Rémy-lès-Chevreuse Ŕ Gare
dřAntony
ACCUEIL :
1.
2.
3.
4.
23 mères de 12 à 25 ans et leur enfant de moins de 3 ans. Accueil de femmes enceintes
majeures.
Service éducatif de mères mineures (S.E.M.M.) : accueil collectif de 8 mères
mineures ou jeunes majeures avec un enfant de 0 à 3 ans
Service éducatif de jeunes mères majeures (S.E.J.M.M.) : accueil de 15 jeunes
femmes majeures (18 à 25 ans), enceintes ou mères avec un ou deux enfants de 0 à 3
ans, en appartement.
Espace petite enfance : Accueil collectif de jour de 12 places, pour les enfants des
mères mineures ou majeures.
Accueil Familial de jour pour 11 enfants, par des assistantes maternelles agréées de
jour (et, pour certaines, jour/nuit : agrément utilisé uniquement dans des situations
particulières).
MISSION :
Lřinstitution reçoit des mères adolescentes ou jeunes adultes et leur enfant de 0 à 3 ans, dont
le lien qui les unit peut produire un risque pour le développement de lřenfant. Nous y menons
une action éducative auprès de lřenfant, garantissons le maternage nécessaire au tout-petit,
privilégions son éveil psychomoteur, son rapport à lřautre, développons son aptitude à
communiquer.
Nous lui assurons la présence fréquente et régulière de sa mère, ce qui lui permet dřétablir un
lien affectif constant et suivi avec elle dans le cadre dřune vie commune. Nous intégrons un
« dire » entre lřenfant et sa jeune mère.
Nous essayons de rompre lřisolement des jeunes femmes, favorisons leur projet de vie en leur
apportant une aide matérielle et éducative : nous encourageons les apprentissages, la prise
de parole, et les accompagnons à assumer la responsabilité de leurs dires, leurs actes, leurs
engagements. Nous les autorisons aussi à penser, à poser la façon dont elles souhaitent mais
aussi peuvent être mère.
Les fondements de notre projet éducatif sont élaborés sur lřidée maîtresse que tout lien
maternel nřest pas par essence forcément « bon », mais quřun petit enfant peut susciter chez
sa mère un réel désir de vie. Nous travaillons ainsi à :
1. Assurer au nouveau-né une sécurité affective minimale, lui permettre dřétablir au
quotidien un lien avec sa mère, mais aussi son père quand ce dernier lřa reconnu ou
souhaite le faire, être éduqué, socialisé, et de ne pas souffrir précocement de graves
carences affectives. Évaluer lřexistence ou non dřun lien familial possible dans la
continuité.
ASSOCIATION VERS LA VIE ET L’EDUCATION DES JEUNES l RECONNUE D’UTILITE PUBLIQUE
1, place Charles de Gaulle Ŕ 78067 St Quentin en Yvelines Cedex
Téléphone : 01.30.43.26.00 Ŕ Télécopie : 01.30.43.98.25
Courrier électronique Direction générale : [email protected]
- 234 -
2. Rompre lřisolement de lřadolescente en rupture familiale qui a connu abandons, rejets,
placements. Contribuer à sa construction identitaire, à son individuation et à sa
socialisation : à lřinscrire dans « ici et maintenant » ; à lui donner les repères éducatifs et
une perspective curative pour penser sa vie et grandir, à sřinsérer socialement et
professionnellement et à appréhender sa fonction parentale à plein temps, ou
partiellement sans culpabilité.
3. Permettre le développement dřune relation entre une adolescente devenue mère et son
tout petit enfant en accompagnant le maternage, et en les initiant lřun et lřautre au
langage.
4. Permettre si possible à cet enfant de rompre avec le cercle vicieux de lřignorance des
origines en intégrant son tissu générationnel (quand cřest réalisable). Autoriser le père qui
lřa reconnu à sřapproprier sa fonction parentale et à appréhender ses responsabilités.
Inviter ses grands-parents à investir leur rôle.
AGRÉMENT :
Aide Sociale à lřEnfance
STRUCTURE :
Directeur : Thierry SIMON
Directrice adjointe : Hamida BENKHELFALLAH
Chef de service éducatif : Dominique BOUFFLERD (Mme)
Coordonnateur (A partir dřoctobre 2013) : Franck ROCHETTE
Service administratif :
- secrétaire de direction, économe, adjointe dřéconomat.
Services généraux :
- maîtresse de maison, surveillants de nuit, agent de service intérieur, homme dřentretien.
Services éducatifs :
- éducateurs spécialisés, éducatrices de jeunes enfants, auxiliaires de puériculture, agent
dřaccompagnement petite enfance, assistantes maternelles.
Service médical et psychologie :
- médecin, infirmière, psychologues.
ASSOCIATION VERS LA VIE ET L’EDUCATION DES JEUNES l RECONNUE D’UTILITE PUBLIQUE
1, place Charles de Gaulle Ŕ 78067 St Quentin en Yvelines Cedex
Téléphone : 01.30.43.26.00 Ŕ Télécopie : 01.30.43.98.25
Courrier électronique Direction générale : [email protected]
- 235 -
FOYER MATERNEL CLAIREFONTAINE
23 rue Boris Vildé
92260 Fontenay-aux-Roses
Tél : 01 46 01 54 70
Fax : 01 46 01 54 81
Mail : [email protected]
RER B - Direction Robinson. Arrêt Fontenay-auxRoses.
Bus : 194. Direction Chatenay-Malabry. Arrêt Jean
Jaurès-Carnot
ACCUEIL :
32 mères et leurs enfants de moins de 3 ans. Accueil de femmes mineures enceintes.
1. Foyer Maternel Educatif (F.M.E.) : collectif de 9 mères mineures ou jeunes adultes
avec un ou deux enfants de 0 à 3 ans. Accueil de femmes enceintes.
Accueil des enfants à lřEspace Multi-Accueil.
2. Espace Multi-Accueil (E.M.A.) : accueil de 20 enfants en journée. 15 enfants des
mères accueillies au foyer maternel et 5 enfants « extérieurs » (en projet).
Accueil en crèche. Pause-maman. Espace rencontre parent/enfant.
3. Service d’Accompagnement Individualisé (S.A.I.) : accueil en appartements
autonomes de 23 mères de 18 à 25 ans avec leurs enfants de moins de 3 ans.
Deux antennes :
o Colombes : 12 appartements, accueil des enfants par des assistantes maternelles
o Fontenay-aux-Roses : 10 appartements dont un appartement partagé, accueil des
enfants à lřE.M.A. ou par des assistantes maternelles.
MISSION :
Aider la jeune mère à construire une relation viable avec son enfant et à préparer son avenir
et celui de son enfant. Favoriser des temps de séparation sans que cela soit un drame, se
soucier de la place du père.
Favoriser lřinsertion scolaire, professionnelle et sociale en apportant à la jeune mère l'aide
psychologique, affective et éducative qui lui permettra de prendre en charge, elle-même, ses
problèmes de manière autonome.
HABILITATION :
Aide Sociale à lřEnfance
ASSOCIATION VERS LA VIE ET L’EDUCATION DES JEUNES l RECONNUE D’UTILITE PUBLIQUE
1, place Charles de Gaulle Ŕ 78067 St Quentin en Yvelines Cedex
Téléphone : 01.30.43.26.00 Ŕ Télécopie : 01.30.43.98.25
Courrier électronique Direction générale : [email protected]
- 236 -
STRUCTURE :
Directeur : Thierry SIMON
Chefs de Service éducatif :
- Service dřaccompagnement Individualisé : Béatrice MINGOTAUD
- Foyer Maternel Educatif : Stéphanie ORINEL
Responsable de lřEspace Multi-Accueil : Valérie BERTRAND
Service administratif :
- secrétaires (Fontenay, Colombes), économe, adjointe dřéconomat.
Services généraux :
- maîtresse de maison, surveillants de nuit, agent de service intérieur, homme dřentretien.
Services éducatifs :
- éducateurs spécialisés, éducatrices de jeunes enfants, auxiliaires de puériculture, agent
dřaccompagnement petite enfance, assistantes maternelles.
Service médical et psychologie :
- médecin, infirmière, psychologues.
ASSOCIATION VERS LA VIE ET L’EDUCATION DES JEUNES l RECONNUE D’UTILITE PUBLIQUE
1, place Charles de Gaulle Ŕ 78067 St Quentin en Yvelines Cedex
Téléphone : 01.30.43.26.00 Ŕ Télécopie : 01.30.43.98.25
Courrier électronique Direction générale : [email protected]
- 237 -
Fusion des foyers maternels Le Bief et Clairefontaine.
Création des Maisons d’Accompagnement Parents Enfants
(M.A.P.E.)
Thierry SIMON, directeur
Engagé depuis plusieurs années, le rapprochement des deux foyers maternels gérés par lřAVVEJ
dans le département des Hauts-de-Seine, Le Bief à Antony et Clairefontaine à Fontenay-auxRoses et Colombes sřest finalisé par la création dřune nouvelle entité nommée par décision du
conseil dřadministration, Maisons dřAccompagnement Parents Enfants (MAPE).
2014 a été lřannée de lřaboutissement dřun processus long et dřune mise en perspective par
plusieurs réalisations concomitantes : le projet dřétablissement 2015-2020, lřévaluation externe
des deux établissements, la structuration du service administratif dans une configuration
nouvelle, le premier budget prévisionnel des MAPE et lřobtention le 24 décembre dřune
habilitation à lřAide Sociale à lřEnfance.
Pendant les travaux, lřaccueil des familles continuait et lřactivité du dispositif était réalisée à
hauteur de 100,52 % (18 899 journées mère/enfant). Si les deux établissements ont une
capacité dřaccueil de 55 familles, leur action en a concerné 88, quřelles aient été accueillies en
2012 ou 2013 et sorties en 2014, ou accueillies et sorties entre janvier et décembre 2014, ou
bien encore, arrivées en cours dřannées. La durée moyenne de présence est légèrement
supérieure à 14 mois.
La fusion devait répondre à plusieurs objectifs :
o
o
o
o
Proposer des réponses diversifiées en fonction des caractéristiques dřun public
hétérogène.
Assurer une cohérence dřensemble et la complémentarité des propositions
éducatives.
Mettre en œuvre des synergies en matière de gestion, formation, ressources
humaines et documentaires.
Anticiper lřadaptation nécessaire du modèle Foyer maternel aux politiques
familiales, qui découlent des évolutions de la famille et de lřexercice des
fonctions parentales.
En référence aux Options Fondamentales de lřassociation, les écueils étaient repérés : ne pas
distendre la relation entre le public dřenfants, dřadolescentes et de jeunes adultes et les
professionnels de lřaccompagnement éducatif, ne pas éloigner ces professionnels dřun
encadrement de proximité, ne pas déterritorialiser les fonctions administratives, dřéconomat et
dřentretien.
Dès lors, la fusion nřest ni délocalisation ni désinstitutionalisation et les unités dřhébergement et
du travail éducatif restent des lieux habités par les résidents sécurisés et des adultes disponibles.
Réunir sans réduire, additionner sans soustraire, et rechercher toutes formes de mutualisation et
de rationalisation pour réaliser les tâches qui sřimposent, dans un contexte dřinflation des
contrôles, des évaluations, des procédures écrites, des obligations de traçabilité y compris des
actes éducatifs.
Répondre aux besoins de formations indispensables à la qualification des équipes, améliorer la
gestion des ressources humaines et les conditions de travail, dont la qualité détermine lřaccueil
bientraitant des familles, répondre aux obligations liées au droit du travail, à la prévention des
risques psycho-sociaux, etc.
Des gains de temps et la rationalisation des tâches permettront dřassumer des charges de travail
qui ne pouvaient lřêtre, ou ne pouvaient lřêtre complètement, ou de façon rigoureuse et
exhaustive : documentation, communication externe et interne avec le développement de
lřintranet, statistiques sur la population accueillie, amélioration de la mise en œuvre de travaux,
Foyers maternels Le Bief / Clairefontaine
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 238 -
de réfection, dřentretien de 1700 m2 de locaux dans 4 sites (auxquels il convient dřajouter
lřentretien des espaces verts) et du parc de 38 appartements localisés dans 5 villes des Hauts-deSeine, etc.
La recherche dřéconomies est un objectif qui sera poursuivi notamment en mettant à plat les
différents contrats établis avec nos prestataires.
Mais cřest la qualité de lřaccompagnement éducatif que cette fusion doit principalement
améliorer : la signature de la convention entre les MAPE et lřhôpital Erasme pour PPUMMA, unité
mobile dřurgence de psychiatrie périnatale en maternité (cf. infra. 3) est exemplaire dřune
mutualisation permettant de répondre à des besoins identifiés (en lřoccurrence, réaliser le suivi
pédopsychiatrique dans les meilleures conditions). Dřautres problématiques, éducatives,
dřinsertion, de culture, etc. bénéficieront de la circulation des idées et des initiatives, et de
lřutilisation transversale de compétences spécifiques.
Sur le plan de lřencadrement éducatif, les deux espaces collectifs accueillent 17 familles dont la
mère est mineure à lřentrée, adolescentes parfois très jeunes (14, 15 ans).
Ce ratio dřencadrement est comparable à celui en vigueur dans une MECS, alors que ces
adolescentes ont les besoins éducatifs des personnes de leur âge, en même temps quřelles sont
confrontées à leur maternité précoce, et alors que lřenfant, personne à part entière et présente,
réclame lřattention constante des professionnels.
En ce qui concerne lřaccompagnement individualisé pour femmes majeures avec enfant, les
services de lřAide Sociale à lřEnfance tendent à délaisser leur suivi quand les familles sont
accueillies dans un foyer maternel, qui se trouve de fait, responsable quasi exclusif du travail
dřorientation à la sortie. Lřamélioration de ces conditions de sortie est un objectif poursuivi avec
toujours plus de volontarisme.
Depuis 2009, la direction des deux foyers est commune. Réunir ces établissements, cřest à partir
de deux ne plus faire quřun ou une : un projet dřétablissement, une équipe de professionnels, un
service administratif, un budget, un comité dřétablissement, un CHSCT,… en même temps que
doubler lřimportance, le rôle et lřeffectif de ces instances. Cřest aussi mutualiser les ressources
humaines, la formation, unifier les procédures. Cřest réunir la pensée et la réflexion, les outils de
communication et dřéducation, les règles, le conseil de la vie sociale, etc.
La démarche choisie a été celle dřun processus lent pour éviter les ruptures radicales dans
lřorganisation dřétablissements qui ne fonctionnaient pas si mal (cf. infra. 4- Lřévaluation
externe), et dont on sait quřelles se répercutent sur la qualité de lřaccueil du public.
Pour le mener à bien, il fallait que lřacteur associatif agisse en cohérence avec lřacteur
institutionnel, et que les deux maintiennent le cap et les choix initiaux sans redéfinition en cours
de route.
Le Département des Hauts-de-Seine lřa soutenu ainsi que ses modalités, habilitant la nouvelle
entité sur la base dřun projet dřétablissement 2015-2020 clair dans ses objectifs comme dans la
description des moyens nécessaires pour le mettre en œuvre, jusquřà la création le 1 er janvier
2015, des Maisons dřAccompagnement Parents Enfants.
Le projet d’établissement
Le Projet dřétablissement est lřoutil de référence pour les professionnels intervenant auprès des
enfants et de leurs parents dans le dispositif MAPE.
Elaboré entre le début du second semestre 2013 et septembre 2014 pour la période 2015/2020,
il a été conçu comme une construction intégrant son potentiel dřévolution dans sa conception
même. Il a été élaboré à partir du projet dřétablissement du Foyer Maternel Le Bief et de celui du
Foyer Maternel Clairefontaine.
Pendant son élaboration, les échanges avec le Conseil dřadministration, le Président de
lřassociation et le Directeur général ainsi que le Conseil de direction de lřAVVEJ ont été constants.
Le nom de lřétablissement, Maisons dřAccompagnement Parents Enfants, a été entériné par un
vote de lřassemblée générale de lřassociation AVVEJ le 27 juin 2014.
Foyers maternels Le Bief / Clairefontaine
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 239 -
La démarche dřélaboration a été collective : lřorganisme Pluriel-Formation a guidé lřéquipe
dřencadrement dans la mise en œuvre dřune démarche participative avec lřensemble des
professionnels ; la structuration du service administratif a été accompagnée par lřassociation
Passerelle et Compétences ; les équipes éducatives des crèches collectives ont contribué à
lřélaboration des projets pédagogiques de ces espaces dřaccueil.
La participation du public a été recherchée : lors des réunions du Conseil de la Vie Sociale réuni
trois fois par an dans chacun des foyers maternels, les représentantes élues des familles, en
interrogeant le fonctionnement et le sens de leur accompagnement ont participé de cette
élaboration. Les réunions mensuelles dans chacun des services avec lřensemble des femmes
adolescentes ou adultes accueillies, les équipes éducatives et les cadres alimentent un dialogue
permanent qui a permis lřexpression dřobservations, interrogations, critiques et propositions. En
cela, ces réunions constituent une source dřinspiration pour le projet dřétablissement des MAPE.
Version imprimée et version numérique.
Le projet dřétablissement existe par la capacité quřont les acteurs professionnels à sřen
approprier le sens, à évaluer les actions telles quřelles sont mises en pratique et telles quřelles
devraient lřêtre, à le corriger, à le faire évoluer.
La version imprimée a été conçue comme un outil de travail, remis à chaque nouveau salarié ou
stagiaire à son arrivée dans lřétablissement.
Une version numérique, accessible à partir de lřintranet sur tous les postes informatiques des
MAPE est constituée du texte de la version imprimée, des documents préparatoires et des
documents source (projets dřétablissement antérieurs).
Des analyses précisant tel ou tel point du projet sont déjà accessibles par liens hypertextes, les
évolutions seront indexées au fur et à mesure quřelles seront validées.
Suivi pédopsychiatrique : Signature d’une convention avec
l’Etablissement Public de Santé, EPS Erasme / PPUMMA,
unité mobile d’urgence de psychiatrie périnatale en
maternité
En gestation depuis deux ans, la convention PPUMMA/Le Bief-Clairefontaine a été signée le 17
mai 2014 pour une période de trois ans par Mme Nathalie SANCHEZ, directrice de lřEPS Erasme
et le directeur des MAPE. Elle est le fruit dřune double détermination, celle de lřéquipe de
PPUMMA déjà en lien de travail avec lřétablissement et la détermination des équipes des MAPE,
conscientes de la nécessité de développer un partenariat dans un domaine de compétence que
lřétablissement ne pourrait couvrir seul.
Il sřagit dřun évènement important à plus dřun titre : parce que cette convention va permettre
aux femmes enceintes, aux mères et aux enfants accueillis de bénéficier dřinterventions pour
répondre à lřurgence dans la période périnatale, parce quřelle est pour les équipes éducatives et
les professionnels en charge du suivi psychologique un soutien et un étayage essentiels, et aussi,
parce que cette alternative au recrutement de professionnels permet une ouverture de
lřétablissement sur lřenvironnement médico-social et des accès facilités à des dispositifs saturés.
Il convient de noter que cette démarche a reçu le soutien de la Direction Enfance Famille
Jeunesse du département des Hauts-de-Seine.
Foyers maternels Le Bief / Clairefontaine
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 240 -
La convention permet aux personnes accueillies par les MAPE à Antony et à Fontenay-aux-Roses
de bénéficier dřinterventions diverses et continues, principalement :
o
o
o
o
o
Intervention dřun pédopsychiatre ou dřune puéricultrice.
Observation complémentaire à celle du psychologue de lřétablissement au
moment de certaines admissions, notamment des admissions de mères
mineures.
Prises en charges individuelles des mères et de leur bébé qui rencontrent des
difficultés psycho/psychiatriques.
Aide à lřorientation avec possible accompagnement de lřéquipe.
PPUMMA sera considéré comme lieux ressources et de formation sur lřensemble
des problématiques « psy » grossesse et périnatalité.
Une recherche de partenariat sera entreprise pour permettre aux 12 familles accueillies à
Colombes de bénéficier dřun soutien comparable.
Evaluations externes des foyers maternels
Lřévaluation externe du foyer maternel Le Bief et lřévaluation externe du foyer maternel
Clairefontaine ont été effectuées simultanément au dernier trimestre de lřannée.
Elles survenaient deux mois après que le projet dřétablissement de la nouvelle entité MAPE ait
été finalisé et alors que son élaboration avait nécessité un travail dřévaluation préalable, qui avait
permis de définir des pistes dřamélioration intégrées au projet.
Les deux établissements AVVEJ Foyers maternels Le Bief / Clairefontaine, engagés dans un
processus de rapprochement depuis plusieurs années ne pouvaient être évalués distinctement
sans que soit perdue une grande partie de ce quřils sont maintenant.
Effectuées par des évaluatrices différentes, elles étaient décalées alors que lřactualité
institutionnelle projetait les deux établissements dans une phase nouvelle de leur histoire.
Ceci noté, dans les années récentes, ils nřont pas eu un parcours identique, quand lřun évoluait
en continuité (Le Bief) et que lřautre (Clairefontaine) sřinscrivait dans une succession de
ruptures : fermeture de lřaccueil collectif, P.S.E., déménagement provisoire, reconstruction des
locaux, nouveau déménagement, réouverture avec plus de la moitié de nouveaux personnels
dans des locaux neufs.
En définitive, les deux rapports sont satisfaisants et il faut se réjouir que des observateurs
extérieurs aient constaté que lřaccueil proposé aux familles dans les foyers maternels Le Bief et
Clairefontaine est un accueil conforme aux missions qui sont les leurs, même si des pistes
dřamélioration sont proposées et quřelles sont pour certaines dřentre elles justifiées.
Cependant, ces évaluations externes ont une limite qui en relativise la portée : le coût des
services que rend lřétablissement nřest pas mis en rapport avec les items observés, ce qui fait de
lřévaluation externe un exercice déconnecté des réalités budgétaires et donc assez formel.
En revanche, si on sřautorise à les évaluer, on peut constater quřelles sont onéreuses, parce quřil
faut rémunérer le prestataire et quřelles sont chronophages pour les institutions. Elles supposent
une mobilisation de professionnels réunis en comité de pilotage ou sollicités pour des réunions et
des entretiens, des lectures et corrections de rapports provisoires puis définitifs. Ce temps a été
estimé à 130 heures de travail dont une partie importante de travail de cadres.
Si leur méthodologie et leurs références idéologiques étaient identiques, les deux évaluatrices qui
sont intervenues séparément dans lřun et lřautre site ont apprécié très différemment des actions
comparables. Cřest à la fois questionnant (lřarbitraire nřest pas loin) et rassurant (les mesureurs
de normes ne parviennent pas à faire abstraction de leur subjectivité).
Foyers maternels Le Bief / Clairefontaine
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 241 -
Projet culturel : ouvrir l’établissement
La culture est un axe majeur du projet dřétablissement des MAPE. Il sřagit dřimpulser une
dynamique collective pour quřelle irrigue lřétablissement, pour offrir des médiations culturelles, de
création et dřaccompagnement vers les dispositifs culturels de droit commun.
Nous avons invité lřéquipe pédagogique dřun autre établissement de lřAVVEJ, Espace-Ado 91,
service dřaccueil dřurgence à Evry, à exposer des œuvres créées par les adolescent(e)s à partir
dřune proposition : « Le monde vu de ma fenêtre Ŕ ouverte ou fermée - du dedans, du dehors ».
L'équipe pédagogique d'Espace-Ado 91 a mobilisé les jeunes autour de cette thématique pendant
plusieurs semaines. Lorsque lřexposition a été prête, le hall et les couloirs du foyer maternel
Clairefontaine ont été transformés en petite galerie et les jeunes femmes, les enfants, les
visiteurs et les personnels ont évolué entre des œuvres originales, présentant ces visions du
monde singulières dont les créateurs étaient légitimement fiers. La thématique de la fenêtre
ouverte sur le monde nřétait pas une proposition de hasard faite aux jeunes d'Espace-Ado.
Leur vision nous importait mais loin dřêtre une compilation dřéléments disparates, la diversité des
regards créait une cohérence d'ensemble et une couleur dominante plutôt lumineuse.
Un vernissage était organisé par les hôtes, familles du foyer maternel et personnels qui avaient
préparé cocktails et toasts de circonstances. Les artistes étaient honorés. La démonstration était
faite quřun lieu dédié à la protection et à la prévention pouvait être aussi ouvert à la création et
curieux du regard des autres, un lieu où lřon pouvait recevoir et donner.
Le dispositif MAPE participera avec dřautres établissements de lřAVVEJ à la construction du
réseau culturel associatif.
Foyers maternels Le Bief / Clairefontaine
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 242 -
Droit au loisir. Inventaire 2014 des activités éducatives
Hamida BENKHELFALLAH, Directrice-Adjointe
Les foyers maternels le Bief/Clairefontaine accueillent des femmes ayant grandi souvent dans un
environnement insécurisant et peu structurant, avec des situations de ruptures familiales et
sociales. La fragilité personnelle qui en découle se traduit par des difficultés relationnelles et une
image de soi dégradée.
Ces adolescentes ou jeunes femmes rencontrent de manière plus ou moins importante des
difficultés sur le plan de lřautonomie, des apprentissages et de lřinstauration du lien avec leur
enfant dont la charge restreint les possibilités de loisirs.
Par lřaccompagnement, lřéquilibre est à rechercher pour que ni lřun ni lřautre ne soit frustré par la
compatibilité des besoins de chacun.
Le droit aux loisirs sřinscrit dans une gestion du temps plus large que le seul temps libre, et
lřapprentissage de lřorganisation personnelle est la gestion des contradictions entre les
aspirations des adolescentes, des jeunes femmes et de leur responsabilité familiale.
Le tableau ci-dessous est un inventaire des activités promues par les différentes équipes
éducatives, permettant de rythmer la vie de ces adolescentes, ces jeunes femmes et aussi celle
des enfants.
Lřactivité est le support aux échanges, permet la construction dřun vécu partagé, dřune relation
et dřun processus éducatifs.
Les actions collectives prennent en compte la jeune femme ou/et lřadolescente dans son
individualité et dans sa relation aux autres à travers le groupe. La dynamique de groupe
structure la jeune femme ou/et lřadolescente dans son identité, ses potentialités, sa citoyenneté
et son autonomie.
Ces temps favorisent aussi la conjugaison de lřaccompagnement éducatif de la mère et celui de
lřenfant. Des ateliers permettent aux mères ou futures mères de confectionner des objets pour
elles et leur enfant et aux professionnels de détecter les besoins des jeunes, de leur donner des
repères, d'utiliser ce support relationnel pour faire passer divers messages.
Les professionnels repèrent les besoins, des mères ou futures mères, leurs acquis, leurs
« soucis » face à leur futur rôle de parent. Ils prennent en compte leurs différents problèmes au
quotidien (repas, sommeil) et mettent en place des animations pour répondre aux besoins des
deux générations.
Ces expériences éducatives partagées entre la mère et lřenfant contiennent une dimension de
transmission avec cet objectif commun à toutes les activités mises en œuvre, de travailler la
fonction parentale des mères accompagnant leur enfant dans son apprentissage de la vie.
Foyers maternels Le Bief / Clairefontaine
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 243 -
Accueil collectif en internats
Adolescentes ou jeunes
majeures /
Enfants de moins de 3 ans
Activités internes
Accueil individualisé en
appartements
Jeunes femmes majeures /
Enfants de moins de 3 ans
Activités internes
Crèches
Accueil collectif des enfants en
journée
SEMM, internat Le Bief
Cuisine,
couture,
tricot,
peinture et perles.
Cours de danse hebdo. (6
mois). Piscine hebdo (6
mois)
SEJMM, appartements Le Bief
Petit déjeuner dans les locaux
du service pour les mères une
fois par mois
Accueils
jeux (Enfants,
Assistantes maternelles, EJE) :
29 séances
EPE, Le Bief
Avec les enfants : Jeux dans le
jardin,
Jeux
dřeau,
Ateliers
dessins, peinture et gommettes
Avec les mères : temps de jeux
(eau, peinture), repas avec
lřenfant, Temps individuel autour
des soins, (en lien avec lřInternat)
temps dans la chambre de la
mère autour de questions sur le
bébé
FME, internat Clairefontaine
Atelier comptines une fois
par semaine
Repas du mercredi soir fait
par les jeunes femmes
Brunch des vacances (jeunes
femmes et maitresse de
maison)
Broderie,
Couture,
Décoration de noël, pâte à
sel,
peinture
avec
les
enfants, pâtisserie.
Infirmières/
éducatives
SAI,
appartement
Clairefontaine
Bibliothèque, Médiathèque
Accueils
jeux (Enfants,
Assistantes maternelles, EJE) :
30 séances à Colombes, 17 à
Fontenay
équpes
Séances dřéducation à la
santé :
Activités internes
E.M.A., Clairefontaine
Tous les matins : activité dirigée
pour les plus grands : peinture,
collage, transvasements (sable,
eau),
parcours
moteur,
pâtisserie… (avec parfois la
participation dřune mère à sa
demande ou à la demande des
éducateurs FME et/ou EMA)
Sortie au CRIPS : IST,
drogue, alcool et conduites
addictives
« Lřalimentation
adolescente » 2 séances
« Les méfaits du soleil » 2
séances
« Les
médicaments » :
usage,
posologie,
conservation, générique et
recyclage. 1 séance
Foyers maternels Le Bief / Clairefontaine
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 244 -
Accueil collectif en internats
Adolescentes ou jeunes
majeures /
Enfants de moins de 3 ans
Sorties encadrées par les
équipes éducatives
Accueil individualisé en
appartements
Jeunes femmes majeures /
Enfants de moins de 3 ans
Sorties encadrées par les
équipes éducatives
Crèches
Accueil collectif des enfants en
journée
Sorties encadrées par les équipes
éducatives
SEMM, internat Le Bief
Ludothèque, Médiathèque,
Salon du bébé,
Vernissage dřexposition
SEJMM, appartements Le Bief
EPE, Le Bief
Une fois par mois mère/enfant Marchés, Parc, Piscine
avec lřEJE sur le temps du
weekend
E.M.A., Clairefontaine
Piscine,
théâtre,
Château
FME, internat Clairefontaine
SAI,
appartement sauvage, Ferme de Gally, piscine
Théâtre Cinéma
Clairefontaine
des Ulis, activité potager, piqueBowling
Base de loisirs, pique-nique, nique à lřArborétum, au château
Sortie à lřaquarium
parcs, Piscine, cinéma
Sainte Barbe, Aquarium du
Visite
du
musée
de
Trocadéro, Fun Park Play Mobil,
lřimmigration
Cité des sciences et de lřindustrie.
Exposition au Louvre
Déguisements pour adultes et
Sorties patinoire et cinéma
enfants à lřoccasion dřHalloween.
Confection de cadeaux de noël
par les parents pour les enfants,
Petit déjeuner de Noël, parc Heller
(animaux de la ferme)
Promenades, Achat de pain à la
boulangerie, jeux au square,
balade sur la coulée verte.
Médiathèque, magasin Animalis…
Foyers maternels Le Bief / Clairefontaine
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 245 -
Accueil collectif en internats
Adolescentes ou jeunes
majeures /
Enfants de moins de 3 ans
Fêtes, évènements
Accueil individualisé en
appartements
Jeunes femmes majeures /
Enfants de moins de 3 ans
Fêtes, évènements
SEMM, internat Le Bief
SEJMM, appartements Le Bief
Fête de Noël
Fête de lřété thématique
Fête de lřété thématique « concours master chef ».
(concours master chef)
Fête de Noël.
FME, internat Clairefontaine
Fête de lřinstitution en
janvier
Fête du 18 juin (Barbecue
SAI,
appartement
Clairefontaine
Fête des enfants, repas de fin
dřannée avec les jeunes
préparation des cocktails et femmes et les enfants.
gâteaux)
Fête du 4 juin pour
exposition « Le monde vu de
ma fenêtre, ouverte ou
fermée,… » Préparation des
gâteaux et cocktails
Foyers maternels Le Bief / Clairefontaine
Crèches
Accueil collectif des enfants en
journée
Fêtes, évènements
EPE, Le Bief
Anniversaires, départs signifiés
avec gâteau et album photos
Activité piscine, avec ou sans les
mères
E.M.A., Clairefontaine
Goûter dřanniversaire de chaque
enfant avec les mères invitées par
la mère de lřenfant (préparation
du gâteau avec lřenfant et ses
parents si possible)
Goûter dřau revoir de chaque
enfant avec les mères invitées par
la mère de lřenfant. Remise dřun
album des photos de lřenfant à
lřEMA)
- Fête des enfants (avec FME et
SAI)
-« Fête des stores » à lřoccasion
de leur installation sur la façade
de la crèche
-BBQ du printemps (avec FME)
-Petit déjeuner de noël (avec
parents
et
personnel
de
Clairefontaine présent le 24/12)
-2 ateliers confection de cadeaux
pour la fête des mères, pour la
fête des pères (chaque enfant)
-2 ateliers confection dřun cadeau
de noël pour lřenfant (2 et 5
mères présentes à chaque fois)
-Goûters des parents : chaque
dernier
vendredi
du
mois
(jusquřen juin
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 246 -
Foyers maternels Le Bief / Clairefontaine
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 247 -
SERVICE D'ACCUEIL D'URGENCE AVVEJ "SAU 92"
45 Rue Labouret
92700 COLOMBES
Tél. permanence éducative : 01 47 81 94 83 - 01 47 81 60 45
Tél. secrétariat : 01 47 81 60 15
Télécopie : 01 47 86 33 73
[email protected]
ACCÈS
SNCF
RATP
- Paris Gare St LAZARE - direction Ermont Eaubonne - station Colombes ;
- Bus 304 Nanterre-Asnières-Gennevilliers Les Courtilles (M13) ;
Bus 166 Pte Clignancourt (M4)-Gare Gennevilliers (RER C), Les Courtilles (M13) Gare de Colombes ;
Bus 167 Nanterre-ville (RER A)-Pont de Levallois (M3)
Descendre à « Vieille Eglise »,
ACCUEIL
Pré-adolescents et adolescents de 12 à 17 ans révolus des deux sexes 24H/24H,
·365J/365J
Accueil collectif dit « Service intérieur » : 9 places, (5 filles, 4 garçons)
Accueil individualisé en familles agrées (RP et province) dit « Service extérieur » : 17
places
MISSIONS
Ce service accueille un effectif de 26 adolescent(e)s (et enfants) étant en rupture, tout au
long de lřannée, de jour comme de nuit, sur une durée très brève - de : une nuit à
quelques jours - à une durée de 4 mois, -quand il sřagit dřeffectuer une observation et une
investigation approfondie de la situation du jeune, en tant quřaide à la décision dřune
orientation, prononcée par le juge ou le responsable ASELe S.A.U 92 répond en priorité à toutes les demandes à caractère d'urgence, présentées
par l'Aide Sociale à l'Enfance, les Juges et le Parquet du département des Hauts-de-Seine,
et ce dans la mesure des places disponibles. Le SAU 92 nřest pas sectorisé.
Le SAU 92 s'adresse à lřenfant et à lřadolescent qui souffre dřune carence de sens à
donner à sa vie et à ses actes et est en rupture de liens avec lui-même, sa famille, la
société. Le placement a été décidé de son fait, soit du fait de ses parents, soit suite à un
signalement. Outre de lřaccueillir soit en petite unité de vie, soit en accueil familial, soit
en alternance sur lřun et lřautre, et de lui apporter un réconfort, une protection et une
sécurité, nous tentons une rencontre et de restaurer une relation de confiance brisée
entre lui et le monde adulte. Nous recueillons les propos qui se tiennent sur lui et son
histoire : les siens propres, ceux de ses parents, ceux des services sociaux, de son école,
des unités de soins… Nous recueillons et assemblons les observations du quotidien sur
son lieu de vie, à lřécole, en formation, en famille qui seront la source dřun récit que nous
élaborerons collectivement. Récit dans lequel nous formaliserons notre volonté et notre
goût de comprendre pourquoi il en est arrivé à ce point de rupture, ainsi que notre
confiance en ses capacités de grandir et ce, en lien avec les autres. Nous tracerons un
chemin qui lui permette de poursuivre son histoire, avec les possibles, les perspectives à
venir, les relais sur lesquels il pourra sřappuyer,… Cřest ce récit qui lui sera énoncé, ainsi
quřà ses parents.
ASSOCIATION VERS LA VIE ET L’EDUCATION DES JEUNES l RECONNUE D’UTILITE PUBLIQUE
1, place Charles de Gaulle Ŕ 78067 St Quentin en Yvelines Cedex
Téléphone : 01.30.43.26.00 Ŕ Télécopie : 01.30.43.98.25
Courrier électronique Direction générale : [email protected]
- 248 -
Nous faisons nos propositions dřorientation aux services de lřASE et au juge, tissons les
partenariats nécessaires et le maillage relationnel ainsi que lřétayage dont il aura besoin à
sa sortie. Quand nos partenaires suivent nos indications dřorientation, nous participons
activement avec eux à la recherche du lieu.
AGRÉMENTS Ŕ HABILITATIONS
Aide Sociale à l'Enfance :
Habilitation Justice :
12 -17 ans révolus
12-21 ans
STRUCTURE
Directrice : L.ROUBINET Ŕ Chefs de service (2 ETP) : P.BASSE, P.DORANLO Pédopsychiatre (0,57 ETP) :
Dr. C.PERROT-GALLIEN - Psychologue (0,5 ETP)Econome (1 ETP) - Assistante de direction (1 ETP) Ŕ Comptable (1 ETP) - Educateurs
Spécialisés (12 ETP) - ASFAMS agréés (15 ETP) Ŕ Educateur Scolaire (1 ETP) Cuisinière (1 ETP) - 2 Agents d'entretien : ménage (0,5 ETP), chauffeur (0,75 ETP).
ASSOCIATION VERS LA VIE ET L’EDUCATION DES JEUNES l RECONNUE D’UTILITE PUBLIQUE
1, place Charles de Gaulle Ŕ 78067 St Quentin en Yvelines Cedex
Téléphone : 01.30.43.26.00 Ŕ Télécopie : 01.30.43.98.25
Courrier électronique Direction générale : [email protected]
- 249 -
« Lřexpérience moderne comme la lecture des choses anciennes
tendent également à me persuader que lřavenir, comme le présent et le passé,
sera en tant quřhumain, politique, et, en tant que politique, humain. »
Pierre Manent, De la causalité historique24
CROIRE DANS CE MONDE-CI25
Laurence ROUBINET, Directrice
2014 : Serait-ce le calme avant la tempête ? En effet, nous avons bon an mal an maintenu lřéquilibre
budgétaire et fait cette année encore un léger excédent dřactivité et comptable, mais il ne faut pas se
méprendre. Notre budget ne passera pas le cap de 2016 26 quelles que soient les compétences
nouvelles, pointues27 et dorénavant indispensables dont le service administratif du SAU sřest doté
cette année, et auxquelles on doit en priorité ce résultat comptable positif, au-delà bien sûr du travail
sans relâche des équipes éducatives, à qui il est demandé de maintenir le taux dřoccupation exigé de
99%.
Nous nous retrouvons donc en face à face avec lřimplacable et imparable argumentaire gestionnaire
qui sřabat, aveugle et désormais sans discussion 28, sur nos institutions. Il abrase nos fondements et
notre histoire, rend nos actions incertaines et interroge bien sûr les conditions de lřexistence future du
service. Alors que valent et/ou peuvent les mots, nos simples mots, nos interrogations face à ce
langage hégémonique du chiffre, à cette rhétorique de persuasion des statuts administratifs et de la
bureaucratie qui en découlent ? Que pouvons-nous et que devons-nous poser face à tant dřassurance
et de sentiment de maîtrise que donne la position aujourdřhui dominante des formulations et modèles
dřéconomistes dits "mathématiciens"29, ultralibéraux, qui préconisent les mesures drastiques
dřaustérité inspirant la "nouvelle gouverne néolibérale" où sřinscrit "la nouvelle gestion publique du
travail social (NGP)"30 ? Ce diktat qui impacte dorénavant lřensemble de nos actions, ne sřembarrasse
pas des nécessités de notre vie sociale et pervertit nos contenus moraux.
Nos mots, nos interrogations sont pourtant le reflet dřune réalité humaine et parfois de son
inquiétante vérité. Que vaut la vie quotidienne des "petites gens" des individus réels estimés facteurs
humain face à la représentation mathématisée dřun agent économique, lřhomo œconomicus, ce
24
Pierre MANENT, De la causalité historique, Revue Commentaire, 1994/3 (Numéro 67), p.707 in « Pierre Manent et la question
de lřhomme » de Daniel Tanguay, Politique et Sociétés, vol. 22, n° 3, 2003, p. 71-98
25
Titre emprunté à Michel FOESSEL et Olivier MONGIN, Croire en ce monde-ci, Revue Esprit, mars-avril 2014
26
Nous avons réussi à maintenir la maîtrise des coûts et à juste équilibrer les groupes I et III, et si le groupe II a eu cette
année une embellie et nous avons réduit le déficit chronique, mais surtout structurel, de ce groupe [ŔŔ nous rappelons que ce
groupe souffre cruellement de lřamputation de 18 000€ que la mise en place stricto sensu de lřavenant 305 de la CC66 a opéré
en 2011, sans tenir compte du coût de la nécessaire réactivité et flexibilité de fonctionnement de ce service ŔŔ], si donc, ce
déficit a pu être réduit, cřest notamment grâce au travail approfondi et rigoureux, méthodique et précis et des différentes
requêtes du service administratif qui nous ont entre autre permis de réactiver certains dossiers oubliés des administrations et
ainsi de récupérer les Indemnités Journalières des années antérieures restées en souffrance; grâce au gel que jřai
momentanément opéré (mais qui ne pourrait se pérenniser) du poste de psychologue, du fait de la mutation en début dřannée
de Mme Jeanjean, psychologue en poste sur un autre établissement de lřAVVEJ ; du contrat CUI (Mme Ammari) qui a amoindri
nos charges et dont le salaire a été à 60% remboursé sur toute lřannée.
27
Mme Gomis a demandé sa mutation au dernier trimestre, et a été remplacée par une comptable ayant une longue expérience
dřune comptabilité unique dans le privé. Mme Jelic, chargée des salaires, en longue maladie depuis la fin de lřannée 2013, a été
remplacée par une gestionnaire de paie et de la gestion des ressources humaines, très spécialisée et expérimentée dans ces
domaines.
28
Le département du 92 se faisait jusque-là un point dřhonneur à maintenir les discussions budgétaires avec les établissements,
ce qui permettait aux deux parties de mieux se connaître, de comprendre les enjeux en cours, et dřessayer dřharmoniser au
mieux les attentes dans lřintérêt bien compris de chacune dřelle. Cette année, pour la première fois, cette discussion nřa pas eu
lieu. Ce qui fait que lřapplication des mesures politico-administratives sřest faite de façon mécanique, et donc, semble-t-il, sans
aucun état dřâme.
29
Jean-Claude Barbier, La longue marche vers lřEurope sociale, PUF, Paris, 2008.
30
Céline BELLOT, Maryse BRESSON, Christian JETTÉ (dir.), Le travail social et la nouvelle gestion publique, Presses de
lřUniversité du Québec, Québec, 2013
SAU 92
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 250 -
"fantôme mythique de lřhomme économique 31" ? Que peuvent nos tâtonnements, nos pratiques
auprès des plus fragilisés dřentre eux pour (re)tisser, avec et autour dřeux, un lien social, et les
conditions de réalisation de ces actions ? Ce lien social, aussi ténu soit-il, est pourtant seul garant
dřune humanité possible. Que pourront donc nos associations, dont ce lien social est le projet
fondateur et lřessence de leurs actions ? Cřest ce projet fondateur qui donne légitimité, voix, histoire,
dignité, qui fait que lřhomme est homme et peut tendre vers sa propre humanité. Nos associations,
nourries de nos mots et interrogations, seraient-elles des bribes dřune conscience morale face au
marché, ce "système des prix qui résume le monde comme une somme dřinformations motivantes,
utilisables par chaque être humain32", froid, implacable, mais qui dorénavant les asservit à ses règles
et à ses dogmes ? Peut-être, tel le roseau, plieront-elles mais ne rompront pas ?
Alors, nous risquons bien sûr dřapparaître angéliques et naïfs, insignifiants avec nos mots, nos
incertitudes, nos doutes et interrogations. Pourtant ce sont nos convictions, nos petits pas faits côte à
côte ensemble dans nos établissements de protection et dřéducation dřenfants et dřadolescents ! Dans
nos établissements nous nous confrontons chaque jour aux paradoxes de la vie sociale et à la fragilité
de notre humanité, nous y expérimentons le "vivre-ensemble" et ses complexités. Au SAU notamment,
surgissent les "anomalies" dřun système, dont nous devons tenir compte pour justement : "tenir
ensemble".
Nous y expérimentons dřautant plus que ce vivre-ensemble suppose bien autre chose quřune simple
"mise en conformité" et notre soumission à un "référentiel" de "bonnes pratiques". Ce référentiel
normatif, dřailleurs inapplicable dans son intégralité, sřest pourtant subrepticement mué en dogme.
Devenu règle intangible, autorité absolue, il ne peut cependant dans nos établissements jouer le rôle
"ordonnateur" quřon semble lui attribuer, et que lui confère le nouvel "empire" qui nous gouverne,
"lřempire des règles qui vaudrait par lui-même sans quřil ait besoin de recourir au commandement
politique"33. Le vivre-ensemble ne suppose-il pas une volonté, et une volonté que je nommerai
effectivement "politique" ?
En effet, ne contribuons-nous pas au quotidien à lřapprentissage des choses politiques et morales ? Il
me semble quřà notre échelle nous vivons peut-être, et expérimentons peut-être, ce que P. Manent
appelle "lřexercice prudent et hésitant de lřart politique démocratique 34" : nous sommes aussi amenés
à édicter des règles et à exercer, à délier ce difficile fil du commandement, de lřobéissance, de
lřécoute, du compromis, de la tolérance, et de la mesure. Et ce dřautant plus dans une institution
dřenfants et dřadolescents, où nous sommes (peut-être plus quřailleurs) tenus de nous poser la
question, éminemment politique, de "ce qui est juste". Cela exige de "développer une éthique du
discours", car le vivre ensemble suppose aussi la confiance dans les mots de la tribu"35.
Nous sommes peut-être tâtonnants, mais convaincus que plus dřéducation, dřunion et de solidarité
sont souhaitables du point de vue des "intérêts" humains, politiques et moraux. Même si, et dřautant
plus si le coût de la "Solidarité" est fortement questionné, chacun de notre place, dans le petit
établissement quřest le SAU, nous entendons poursuivre notre mission dřurgence sur le territoire du 92
(ce "petit" établissement a reçu cette année encore 120 enfants). Nous entendons toujours accueillir
de façon inconditionnelle et dans lřimmédiateté ŔŔ mais selon, les possibilités et ressources du
moment, et nos habilitations ŔŔ "le tout venant" dřune adolescence en péril et souvent méprisée.
Ainsi, tout en appliquant nos obligations légales et malgré lřinflation de normes, nous continuons à
construire. Nous aiguisons inlassablement nos propres outils, notre pratique et nos connaissances, au
service de notre mission fondatrice, et donc de notre action première, en dépit des difficultés et des
échecs. Nous continuons à cultiver et à croire encore et toujours à la "puissance de la parole 36", la
puissance de notre parole propre qui est notre principal instrument de travail, et avec laquelle nous
31
32
33
34
35
36
Ludwig VAN MISES, LřAction humaine, 1949, éd. Belles Lettres, Paris, 2004
Pierre MANENT : Définition du marché, Loi et Action I, Séminaire de recherche en philosophie politique, EHESS, 2012-13
Pierre MANENT, Loi et Action I, Séminaire de recherche en philosophie politique, EHESS, 2012-13
Formule que jřemprunte à Pierre MANENT dans Tocqueville et la nature de la démocratie, Gallimard, Coll. Tel, Paris, 2006
François GAUDIN, Préface, Alain REY, LřEsprit des Mots, PURH, 2009
Référence aux séminaires de Pierre MANENT, La puissance de la parole, EHESS, années universitaires 2008, 2009,2010.
SAU 92
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 251 -
nous donnons les règles du vivre-ensemble dřun collectif en perpétuel mouvement et mutation 37. Nous
continuons donc toujours à faire confiance en nos propres forces et en nos actions, actions qui
cependant doivent nécessairement, aujourdřhui plus que jamais, être menées en articulation avec
dřautres institutions.
Nous sommes engorgés par de multiples contraintes administratives, prescriptions, consignes et
procédures chronophages, asservissantes et paralysantes. Et cet excès de contrainte a le pouvoir bien
réel dřenrayer toute dynamique institutionnelle. Mais lřorientation que nous avons choisie, lřouverture
sur lřautre et lřinconnu quřil entraîne avec lui, nos échanges, réflexions, convictions, questionnements
croisés, débats contradictoires parfois houleux, douloureux, disputes voire conflits, ont fait émerger
une synergie sans cesse renouvelée (notre force, je crois) et une confiance en lřautre. Cřest ce qui fait
sens pour un collectif, ce sens si précieux à la cohérence de ce dernier, à son unité, à la solidarité
entre ses membres, et au final à la confiance quřil a en lui-même et en ses actions.
Cette construction de tous les jours nous permet de pouvoir toujours et ensemble être présents à nos
postes et mobilisés, de pouvoir toujours et ensemble travailler et nous renforcer les uns et les autres :
tel est notre simple ressort pour ensemble et solidairement résister et accueillir ce qui advient. Car
lřurgence est avant tout, dans un service dřurgence, me semble-t-il, "ce qui advient tout de suite".
Cette construction nous permet aussi de pouvoir nous emparer de ce qui heurte nos sensibilités,
parfois nos principes, ce qui nous déconcerte, nous bouleverse, nous inquiète, nous déstabilise ou
agresse ; in fine de ne pas "subir" et de trouver le courage de tenir une position, dřexister face à
lřhostilité. Cřest ainsi que nous nous voyons appliquer et confirmer au quotidien le vieil adage de
Boileau "Hâtez-vous lentement, et sans perdre courage, Vingt fois sur le métier remettez votre
ouvrage. Polissez-le sans cesse, et le repolissez…"38
Ainsi, nous œuvrons inlassablement à articuler les rôles et les fonctions sur la scène institutionnelle, à
définir et consolider les places de chacun, modifier, étendre et reconstruire un cadre suffisamment
sécurisant, à élaborer en permanence un langage commun qui permette dřaccueillir ces adolescents.
Adolescents qui sont bien souvent les éclaireurs des dites "nouvelles pathologies sociales"39,
pathologies qui obligatoirement et irrémédiablement émergent en ce lieu de "lřurgence", et par
définition nous confrontent à notre ignorance, quand ce nřest pas à nos limites psychologiques et
physiques propres. Ce face à face avec "lřinconnu", qui peut nous apparaître hostile, mais qui peut
lřêtre effectivement, au premier abord et à certains moments, est dans un SAU plus quřailleurs notre
moteur. Mais, comme le dit le poète : "Comment vivre sans inconnu devant soi ?"40
En cette année 2014, des jeunes socialement atomisés, et que lřon pourrait presque dire
"désinstitutionnalisés" tant ils errent hors les "institutions" et demeurent hors la sphère dřinfluence de
ces dernières, nous ont considérablement mobilisés et contraints à nous "réinventer". Dřautant plus
que ces adolescents ou préadolescents ont pour toute entité collective et normative des réseaux plus
ou moins mafieux qui les modèlent. Ces nombreux réseaux, leurs codes divers, leurs nouveaux
"modèles" sont de totales inconnues pour nous.
Parallèlement, nous sommes aussi confrontés (toujours en vue de réduire à court terme les coûts) à la
désertification des services et établissements de la PJJ notamment sur le département du 92, et à la
raréfaction des lits hospitaliers en pédopsychiatrie. Cette année pour la première fois, des jeunes nřont
pu être orientés dans des établissements spécialisés du fait dřun prix de journée excédant la
fourchette nouvellement "normée"41 en vigueur sur le 92. Par ailleurs, il faut le rappeler, les lieux de
vie et lieux dits "de rupture" ont également "fondu comme graisse dřoie au feu"42 face aux exigences
37
Un jeune accueilli reste environ 4 mois dans lřinstitution, temps estimé pour effectuer une observation, évaluation et
orientation théorique puis pratique.
38
Nicolas BOILEAU, LřArt Poétique, 1674
39
Marc-Henry SOULET, « Nouvelles pathologies sociales et transformations de l'action sociale », Destins politiques de la
souffrance, Toulouse, ERES, «Sociologie clinique», 2009
40
René CHAR, Le Poème pulvérisé, (1945-1947), éd. Gallimard, coll. Poésie, 1962
41
Le prix de journée des lieux de placement ne devait pas excéder 160€.
42
Métaphore dřAlain REY dans LřEsprit des mots, PURH, 2009
SAU 92
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 252 -
des décisions politiques et/ou administratives de standardisation des normes et dřuniformisation de
toutes les structures dřaccueil sans distinction, comme dřailleurs dřouverture à la concurrence.
Ainsi, nombre de lieux de vie ont dû renoncer à leur projet fondateur dřaccueillir les enfants
momentanément (ou pas) "hors norme" du fait que ces enfants et adolescents ne peuvent sřinscrire ni
dans une institution, disons "classique", ni dans une relation sociale, disons "habituelle". Dorénavant,
au nom de lřégalité pour tous (assimilée à la non-discrimination), devant se plier à la norme du
"semblable", ces lieux manquent. Ils ne pouvaient être raisonnablement assujettis aux normes et aux
mêmes règles que celles énoncées "pour tous", car ouverts à un fonctionnement différent (ce qui était
leur projet fondateur). Ils avaient bien sûr à leur tête des personnalités fortes qui pouvaient assurer
leur fonctionnement, assurément et obligatoirement différents, et donc "hors normes". Ces lieux
manquent désormais cruellement au paysage de lřÉducation Spécialisée et de la Protection de
lřEnfance. Ils faisaient aussi partie du maillage institutionnel indispensable à la protection des enfants.
Nous avons pour notre part, cette année, étendu notre propre maillage à deux nouveaux partenaires,
sorte dřexpérimentation dřune part avec la toute nouvelle Unité mobile de pédopsychiatrie du 92, qui
fait ses premiers pas, balbutiants mais courageux et déterminés face à lřampleur de la tâche qui
lřattend. Dřautre part, après une recherche méthodique et assidue, nous avons découvert sur Paris
lřAssociation Charonne dont Muriel Dupire, éducatrice au SAU et principale initiatrice de ce projet,
vous parlera plus loin.
Des rencontres régulières ont ainsi permis aux équipes de se présenter, de conjuguer et de mutualiser
leurs énergies et ressources, de monter une stratégie spécifique qui tente de permettre une tentative
de régulation du processus dřautodestruction dřun jeune dont nous avions toujours (ou plus du tout)
la prise en charge. Nous tentions, et demeurons toujours en veille aujourdřhui, dřenvisager ensemble,
au moment venu et avec une réactivité immédiate, une possible mise à lřabri. Soit le jeune en
question lřacceptait, soit il devenait contraint dřaccepter dřaller dans un lieu sécurisé, avant dřenvisager
un éventuel possible ancrage. Chacun dans cet intervalle de lřabsence (qui peut durer des semaines,
voire des mois) se tient ainsi prêt, à son niveau, de sa fonction et de sa place, pour intervenir le jour
J, dans lřinstant et de la façon la plus judicieuse et sereine auprès de lřadolescent qui resurgit,
réapparaît soudainement au grand jour. Avec chacun de nos partenaires nous avons harmonisé les
rôles et compétences respectives, à partir de nos observations et questionnements mis en commun
sur la situation spécifique de cet adolescent précis. Le temps et le travail considérables à constituer
ces maillages pour "lřabsent", donc lřinvisible voire le rien, nřapparaissent nulle part dans les grilles de
lecture et dřévaluation standards à partir desquelles les autorités contrôlent, et les politiques
dorénavant décident.
Et pourtant cette nécessité sřimpose désormais à nous plus que jamais. En effet, quand nous
pénétrons quelque peu dans le récit que les parents et adolescents peuvent faire de leur histoire
familiale, nous sommes confrontés à leurs attitudes et comportements qui peuvent nous plonger dans
un état de sidération et déstabiliser chacun dřentre nous, individuellement et dans sa fonction. Nous
ne pouvons quřévaluer la puissance du "processus implacable de dévalorisation de lřimage de soi", des
"mécanismes dévastateurs de lřidentité personnelle43" actuellement à lřœuvre. Nous sommes frappés
par le raz-de-marée des processus abandonniques, des discontinuités diverses ou des angoisses de
séparation. Ces mécanismes dévastateurs ébranlent et attaquent toute forme dřindividualité, y compris
la nôtre. Désormais censés, de par la loi, se prendre en charge par eux-mêmes, incités voire sommés
dřagir selon leur libre arbitre (compris "librement"), ces adolescents sont rendus à leur seule
individualité et à leurs prétendues "autonomie" et pleine responsabilité dřeux-mêmes. Ils sont donc
renvoyés, en tant que "usagers", à la "contractualisation" de leur parcours, au "choix" des "modalités
des prestations" et des "prestataires" du "service". Service qui se doit cependant de lui être rendu.
43
Giacomo TODESCHINI, Au pays des sans-nom, Essai traduit de lřitalien par Nathalie Gailius. Préface de Patrick Boucheron, éd.
Verdier, mars 2015
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Ils ont 12, 13, 14, 15 ans, ils ne restent nulle part, sřévanouissent dans la nature et nřapparaissent au
grand jour que par petites touches, comme les pointillés dřune histoire. Ils nous déconcertent de par
le sentiment dřétrangeté qui nous envahit à leur premier contact, au détour de cette histoire, nous
inquiètent et nous mettent à lřépreuve de nous-mêmes. Aussitôt, ils nous jettent en pleine face leur
isolement et le rien de leur existence. Ils nous signifient "être nulle part", "aller nulle part". Ils se
vivent sans appartenance, sans sentiment dřexistence, mais se disant pourtant "ivres de liberté",
"ivres de tribus de copains". Ces ados errants, carencés, corrodant tous les liens, sont effectivement
insaisissables. Ils sřévanouissent dans la nature pendant plusieurs jours, plusieurs semaines, certains
plusieurs mois voire une année. Quand ils réapparaissent et que lřon arrive à les retenir (quelques
instants), ils sont comme "suspendus", enveloppés dans le vide comme au-dessus dřun précipice, et
"désancrés" dřune société. Désancrés dřun père et dřune mère qui nřont de cesse de mettre en scène
leur détestation, et sřignorent ; désancrés des institutions dans lesquelles ils sont censés être mais ne
sont ni ne peuvent être, car ne pouvant y rester, au vu de leurs arrachements violents et pseudoindifférence à tout lieu institutionnel ; désancrés dřun article 375 et dřune ordonnance 45… Désancrés
et suspendus entre lřanonymat et la marginalité, entre la vie et la mort 44.
Enfants errants, "dévitalisés", épuisés psychiquement et étrangers à leur corps, comme fatigués,
épuisés de la contrainte qui leur est imposée de "devoir être soi", et cela maintenant, tout de suite. Ils
se sont détournés dřun monde qui leur est brouillé et ne les intéresse pas ou plus, dans lequel
dřailleurs on ne leur fait guère plus de place, mais dans lequel non plus ils ne peuvent prendre place
en lřétat. Par éclats, tels des projectiles vivants, ils sřen arrachent.
Ces adolescents ont la profonde conviction de leur insignifiance, se vivent de trop, et parfois comme
un "déchet" vivant. Et le Docteur Perrot-Gallien de dire : "Ils ressemblent à des troupeaux de
dauphins qui sřéchouent sur la plage, intoxiqués et déboussolés par la pollution des océans". Pour ces
jeunes comme abandonnés à lřinexorable, la vie semble avoir cessé de valoir, ou, en tout cas comme
il est attendu quřelle soit pour quřelle "vaille" quelque chose. La vie a cessé de valoir, la leur, comme
celle des autres.
Mais peut-il y avoir valeur sans mise en valeur ? Alors, si insidieusement une forme de nihilisme
traverse en silence le quotidien de nos établissements, hante le psychisme de chacun, nous nous
devons de trouver la force de vouloir autre chose que ce qui est.
Cřest par la vigilance, par ce lent et patient travail de construction toujours à lřœuvre dřun collectif en
lien et solidaire, par ce lent travail de maillage avec dřautres, dřautres qui nous soient
complémentaires (ce qui est essentiel et incontournable), quřà notre niveau nous faisons lřeffort de
relativiser la violence de cette réalité qui envahit et imprègne nos murs et nos esprits au quotidien,
afin dřouvrir des perspectives, dřouvrir ces adolescents à des alternatives et au possible.
Donc Croire dans ce monde-ci45 sřimpose effectivement à nous, et nous devons faire avec ce mondeci. Cřest un impératif. Cřest notre mission. Car comme nous le disent si bien Foessel et Mongin dans
leur article : "il y a pourtant des expériences qui de lřamour à lřengagement, de lřart aux luttes pour un
peu moins de douleurs, sont susceptibles de nous faire croire en ce monde". Et de nous rappeler que
Camus avait déjà mis en avant cet impératif de faire monde :
"Chaque génération, sans doute, se croit vouée à refaire le monde.
La mienne sait pourtant quřelle ne le refera pas.
Mais sa tâche est peut-être plus grande.
Elle consiste à empêcher que le monde ne se défasse 46."
44
45
46
Nous avons évité de justesse le suicide par défenestration de lřun dřentre eux.
Michel FOESSEL et Olivier MONGIN, Croire en ce monde-ci, Revue Esprit, mars-avril 2014
Albert CAMUS, Discours du 10 Novembre 1953, Œuvres Complètes, T.4, Paris Gallimard, coll. "Bibl.de la Pléiade", 2009
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Nous qui nřavons pas renoncé à croire, plutôt que de nous arrêter aux imaginaires dominants,
continuons à croire que nous pouvons "œuvrer pour un peu moins de douleurs" et un peu plus de
justice. Et si nous continuons à croire, nous savons aussi que ce sont ces petites communautés que
forment les associations ŕ si elles ne se détournent pas de leur fondement premier, ne se réfugient
pas dans le faux-semblant ŕ qui peuvent permettre à nos mots de surgir, et à nos actions, aussi
modestes soient-elles, dřémerger, de régénérer les énergies et de les transmettre. Elles favorisent,
encouragent et accordent leur valeur et leur légitimité au désir, aux "faits" et aux expériences
sensibles du réel ; elles restituent à lřhumain la dignité qui lui est indispensable pour être, pour se
sentir légitimé à exister et à prendre la parole. Cřest leur force face à la domination dřune information
chiffrée entièrement détachée, abstraite du fait originel. Cřest cette mobilisation autour de
lřindividualité de chacun de ces adolescents meurtris, "de trop" (trop dans une famille, trop dans une
classe, trop dans un groupe, trop dans une institution), et lřintelligence collective que de fait ils
sollicitent et mobilisent, qui seules pourront empêcher que le monde ne se défasse totalement pour
eux, puis éventuellement pour les autres.
Donc, par bribes, nous tentons chacun dřentre nous, au fil des ans, de décrire dans ce support
matériel quřest justement notre rapport dřactivité associatif le mode dřaccroche avec le monde adulte
de ces adolescents qui viennent dans nos établissements et dont nous nous occupons, et que nous
tentons de rencontrer. Ces adolescents dont lřaccueil, lřapproche, la connaissance et la compréhension
sont la substantifique moelle de notre activité au SAU. Et si "les chiffres du marché", auxquels nous
sommes dorénavant assimilés, "sont les informations qui résument lřétat du monde pour les hommes
agissant47" ("les décideurs"), notre action à nous présuppose avant tout une sorte de confiance en la
nature première de lřhomme et donc exige "une sorte de confiance dans le langage et de foi dans sa
propre parole comme dans la parole dřautrui". Cette confiance inquiète et cette foi, qui semblent se
transmettre au travers dřun "compagnonnage institutionnel", permettent de dire et de débattre de nos
"convictions sans certitudes". Elles forment le socle de notre action. Sans elles nos établissements ne
peuvent pas tenir. Cřest un peu ce fil de lřexpérience et dřune pensée qui sřélabore, ponctuées ici par
une brève articulation de C. Perrot Gallien, pédopsychiatre, lřartisan infatigable de ces liens et
articulations, que Mme Henry, assistante familiale chevronnée, et Muriel et Jalal, éducateurs de talent,
tentent de délier dans les quelques pages qui vont suivre.
***
UN ACCUEIL COMPLIQUÉ… MAIS, UNE RICHESSE POUR TOUS
Solange HENRY, Assistante familiale
Je vais tenter dřévoquer lřexpérience de mon accueil de SABRI au sein de ma famille, en tant
quřassistante familiale au SAU.
Je lřai accueilli de mi-janvier à début juin 2014, après plusieurs dérogations demandées par le service
territorial de lřASE du 92. Sabri est un enfant de 12 ans et demi, grand, beau visage qui masque
cependant un jeune Ŗtorturé psychiquementŖ par une mère seule, aimante mais possessive et
violente. Cřest suite à une hospitalisation pour coups et blessure que lřautorité judiciaire a ordonné son
placement.
Elle exige de son enfant quřil soit à la hauteur de ses propres ambitions quelque peu démesurées,
sans borne, justement celles quřelle nřa pu réaliser. Etant dřune exigence extrême pour les acquisitions
scolaires, son fils se montre être effectivement cultivé et intéressé par toutes sortes de sujets.
Intelligent, il peut donner son avis, débattre des émissions ou informations quřil voit ou entend. Mais
au collège, il fait des colères monstres, dont une pour un regard et une réflexion dřun autre élève sur
sa mère qui pourtant nřest pas tendre avec lui. Il sřest mis dans une telle violence quřil a fallu plusieurs
47
Pierre MANENT, Séminaire de recherche en philosophie politique, Loi et Action I, EHESS, 2012-13
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personnes pour le maîtriser et lřintervention des gendarmes au sein du collège. Cette colère lui a coûté
un conseil de discipline (qui sřest déroulé de façon fort animée du fait de la présence de sa mère qui a
déployé une violence démesurée), qui sřest finalement soldé par la décision dřune exclusion définitive
de lřécole.
Pendant deux mois Sabri est resté à la maison pratiquement déscolarisé, refusant toutes les activités
que lřon pouvait lui proposer, se renfermant avec sa console de jeu PSP donnée par sa mère, jouant
avec des jeux de rôles très violents. Il a pu rester des jours sans se laver et changer ses vêtements
sans que lřon puisse véritablement interférer et agir efficacement au début, et rester dans son lit, soit
pour dormir ou jouer à ses jeux. A la maison aussi, ne supportant aucune frustration, il faisait
régulièrement de très grosses colères, surtout au début, et chaque fois, il menaçait de partir. Il faisait
ses bagages sans finalement partir. Après lřapaisement, il pouvait reconnaître sřêtre emporté
rapidement, mais ne reconnaissait jamais ses torts, arguant toujours dřun prétexte. Pourtant, si le non
et la frustration étaient toujours intolérables pour lui, il pouvait aussi me remercier de tenir envers et
contre tout le cap. Un jour avant de partir au collège, il fait une colère pour ne pas mettre son
manteau. Malgré tout jřinsiste, il tempête, ne veut rien entendre, mais au final il part avec. Au cours
de la journée au collège, il part en catimini, et ne voulant pas revenir tout de suite, il se prend une
bonne averse. De retour chez moi, il mřa remerciée dřavoir insisté pour quřil prenne son manteau.
Mais quand sa mère lřappelle pour le réprimander essentiellement lors de mauvais résultats ou
comportements au collège, il est un tout petit garçon, pleurant, jetant le téléphone, rempli de
désespoir. Le consoler peut alors prendre une heure voire plus. Si sa mère pouvait mettre son fils
dans des états dřinfini désarroi, elle ne manquait cependant pas dřaccuser toujours avec beaucoup
dřagressivité tous ceux qui gravitaient autour de lui, et dřêtre la cause des colères de son fils, et de ne
pas faire ce quřil fallait pour lui.
Mon travail, étayé par mes observations a été un exemple dřarticulation entre les membres de ma
famille, les éducateurs, le chef de service, la pédopsychiatre, afin de le contenir, de lřapaiser, de lřaider
à mieux se sentir en parlant beaucoup avec lui. Par moments, il pouvait reconnaître son mal être. Il
mřa fallu apprendre à repérer les prémisses à ses colères, les comportements qui les annonçaient, les
moments où elles allaient se déclencher afin de me décaler, de les désamorcer en le détournant de sa
rage, en lui expliquant les choses, en le rassurant, et en lui montrant que non, malgré tous ses
comportements, je ne baissais pas les bras, jřétais bien là, et il ne serait pas rejeté. Nous avions
même sensibilisé lřécole, mais qui ne pouvait pas faire un suivi autant personnalisé.
Avec ce type de jeunes et de comportements, cřest toute ma famille qui a dû mřaider à tenir le cap,
pour ne pas déborder et rester calme, et je les en remercie vivement, ainsi que lřautre jeune garçon
accueilli à ce moment-là ; cřest aussi lřéquipe du SAU dans son ensemble qui mřa accompagnée pour
trouver la bonne distance et la bonne conduite à avoir pour éviter ses passages à lřacte à la maison
que ce soit, par les entretiens téléphoniques et les rencontres au SAU avec les éducateurs, mais aussi
avec le psychiatre, par les synthèses "bis", les visites à domicile et à lřécole des éducateurs…
La mère, sans entendre quiconque (y compris lřEducation Nationale) sřest rendue à lřinspection
académique afin de faire re-scolariser son fils dans un nouveau collège du département, alors que son
orientation dans un service sur un autre département se précisait et que son départ du SAU était donc
imminent. Il fut effectivement re-scolarisé rapidement à sa grande satisfaction. Mais les violences
envers les autres (élèves comme professeurs) ont tout aussi rapidement repris. Au bout dřun mois à
peine, Sabri a été de nouveau exclu, et définitivement. Pourtant, nous nous étions donnés quřil parte
Ŗbien" de la maison ; bien, c'est-à-dire pas sur un clash (comme à lřécole), par sur un rejet. Mais cette
nouvelle exclusion du collège a aussi anticipé de quelques jours son départ du SAU. Cette limite (une
nouvelle exclusion définitive de lřécole) avait été énoncée comme règle par la direction du SAU. En
effet, dřune part des dérogations avaient sans cesse été sollicitées par lřASE au vu des difficultés de lui
trouver une orientation adaptée par lřun et lřautre service et donc son accueil était déjà prolongé de 2
mois, dřautre part, ma famille et moi-même ne pouvions plus envisager de garder ce jeune 24h sur 24
à la maison, sans quřil ne soit plus scolarisé. Nous arrivions au bout de ce que nous pouvions
apporter. La règle était claire. Sabri la connaissait.
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Pourtant ses conditions de départ de notre service et notamment de chez moi, ne furent pas
entachées et lui ont certainement permis de garder une image positive de son accueil mais aussi de
lui-même sur ce parcours tortueux et tourmenté. Ce départ en effet, se fit encore dans ce dialogue
que jřavais patiemment tissé, et la reconnaissance mutuelle de ce les uns comme les autres nous nous
étions apportés. Parce quřensemble, nous avions tous avancé, lui, bien sûr, à tout petit pas, mais
aussi nous. Ensemble, nous avions progressé dans la connaissance et la compréhension de lřautre, y
compris de nous-mêmes.
***
RAMIFIER L’INSTITUTION À L’EXTÉRIREUR pour établir un
contact avec une jeune "disparue".
Muriel DUPIRE, Éducatrice
Josiane vient juste dřavoir ses 14 ans quand nous lřaccueillons pour la première fois au SAU de
Colombes. Elle nous est confiée par lřaide sociale à lřenfance qui la suit depuis 2 ans. Josiane est fille
unique de parents qui nřont jamais vécu ensemble après sa naissance. La maman de Josiane dit avoir
élevé leur fille "seule" mais avoir toujours été en contact avec le père et que celui-ci lřa reconnue "vers
ses 8 ans" ; que déjà adolescente, elle entendait vivre en personne "libre" et laïque, ce qui heurta ses
parents de confession musulmane, et aviva de vives tensions entre elle et eux. Cřest donc en rupture
avec ses parents quřelle regagna, à peine majeure, et à peine le connaissant, lřhomme qui deviendra
le père de son enfant. Elle sera très vite enceinte et, de ce fait, "seule" car ce dernier estima que cette
grossesse "était une façon de lřobliger à rester avec elle". Mais cette toute jeune mère sera néanmoins
épaulée par ses parents durant la toute petite enfance de Josiane, puis vivra une nouvelle rupture
avec ces derniers de plusieurs années. Josiane par contre, malgré la séparation de ses parents et les
incompréhensions et lřanimosité de chacun dřentre eux, verra régulièrement son père et partira même
en vacances avec lui. Elle est de fait très attachée à chacun de ses parents, et réciproquement. Ses
grands-parents et sa mère, quant à eux ont rétabli le contact depuis "un an environ", et Josiane a
ainsi pu revoir ses grands-parents depuis.
"Elle est intelligente, et était respectueuse durant lřécole primaire avec de bons résultats" dira sa
mère. Ses difficultés de comportement ont commencé, poursuit-elle, "en fin de classe de 6ème"". Sa
présence en classe en 5ème est quasiment inexistante. Lors de sa 1ère fugue à lřâge de 12 ans, la
jeune laisse un mot à sa mère : "je pars, jřen ai assez que tu me considères comme une gamine",
considérant sa mère (qui lřadmettra devant nous) comme "ayant trop dřemprise sur elle", et
"lřétouffant". Dès lors, sa mère ne cesse de se rendre au commissariat pour la déclarer en fugue, ou
lřy récupérer. "Elle a été prise dans un réseau de prostitution mais a fini [dit-elle encore] par venir se
réfugier à la maison. La juge pour enfants va fixer trois audiences qui auront lieu chaque fois… sans la
présence de Josiane.
En octobre, le SAU est le nième établissement sollicité depuis un an et demi. Aucune structure ne
parvient à la stabiliser. Les séjours sont plus ou moins brefs ; lřaccueil en région parisienne ou en
province ne change rien ; Josiane est dans lřerrance. Elle a supplié son père de lřaccueillir, ce quřil a
fait, mais elle a fugué. De même chez sa grand-mère. Josiane a quelques affaires au pénal mais qui
nřaboutissent pas sur un dispositif "loi 45" qui pourrait pourtant (peut-être) la protéger dřelle-même.
Elle continue à envoyer des messages incendiaires sur le portable de sa mère, agressifs et insultants.
Autant père et mère, meurtris et dévastés, disent lřun et lřautre ne plus pouvoir héberger, ni même
entrouvrir leur porte à leur fille, mais quřils se rendront disponibles quand nous les solliciterons pour la
voir et participer, à leur mesure, à tout ce qui sera fait pour arrêter ce quřils vivent lřun et lřautre
comme une "descente aux enfers".
Josiane nřest pas décrite comme violente ni franchement opposante, mais elle sřévapore dans la
nature. Elle fugue mais revient à lřASE quand vraiment ça ne va pas. Il sřagit alors dřune mise à lřabri.
Elle fait une halte plus ou moins longue puis repart. Sa mère nřen peut plus et ne lřaccueille plus. Son
père vit en Suisse et ne peut plus la recevoir dorénavant car il y a non seulement "incompatibilité"
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avec sa compagne, mais cette dernière étant enceinte ne pourrait plus vivre les vives tensions que
déclenche la vie quotidienne avec Josiane. Josiane est éparpillée dans lřespace et dans le temps, et
éparpille toutes ses affaires partout, propres, sales. Elle a dřailleurs très peu dřaffaires car elle les
laisse de tous côtés ; de même nřa-t-elle pas de portable, car elle les perd ou les casse.
A son entrée au SAU la jeune fille se laisse facilement approcher et accompagner dans une de nos
familles dřaccueil avec qui le contact se passe bien, et est même chaleureux. Dès le lendemain
pourtant, nous sommes sollicités par lřassistante familiale car Josiane veut des cigarettes et sřhabille
de façon fort indécente. Son attitude et sa tenue vestimentaire incommodent son mari et également
un jeune homme (lui aussi accueilli). Malgré les demandes réitérées de sřhabiller avec les vêtements
qui lui sont tendus, malgré ce qui peut lui être dit de lřembarras dans lequel elle mettait les uns et les
autres, elle refuse catégoriquement de se changer ou même de se couvrir. La famille nous informe
alors quřelle ne pourra poursuivre son accueil.
Nous la confierons alors à une autre de nos familles, monoparentale, dans laquelle elle acceptera de
porter un tee-shirt et une tenue correcte. Le contact est bon. Elle semble se plaire, par contre elle est
toujours en demande de cigarettes. Notre famille nous signale quřelle laisse toujours un fouillis
indescriptible derrière elle et traîner ses sous-vêtements souillés, quřelle se met en danger en posant
la radio ou le séchoir sur le sol mouillé de la douche. Josiane nřentend pas les remarques qui lui sont
faites, elle banalise. Durant quelques jours, elle va sortir, et revenir, pour disparaître sans prévenir et
sans évènement repérable. Nous suspendons alors la prise en charge, mais maintenons les liens avec
sa famille, le STASE, le commissariat. Josiane pourra réintégrer la famille du SAU si elle refait une
apparition.
Fin Novembre, lřASE va la chercher au commissariat. Elle a été interpellée dans lřappartement dřun
adulte qui a été arrêté pour suspicion de proxénétisme. Les faits sont finalement avérés et cette
personne est incarcérée. Elle réintègre la famille dřaccueil. Elle commence à sřopposer à lřassistante
familiale qui, malgré tout, continue de poser des horaires et des règles de vie et dřhygiène. Durant un
petit mois, elle va et vient à toutes heures du jour et de la nuit sans quřil ne soit possible à lřassistante
familiale de la retenir et sans que lřon puisse réussir, de notre côté, à interrompre ce mouvement,
mais avec des passages par les commissariats qui nous alertent. Quoi que fasse à manger lřassistante
familiale, elle veut toujours se faire une omelette. Cřest comme un rituel de plaisir… Josiane se
néglige. Sa tenue est toujours estivale, quel que soit le temps, et souvent, voire quasi toujours,
provocante. Elle alerte dřautant plus quand elle sort sans culotte et refuse quřon lui en donne en
disant "ça ne se voit pas, jřai un collant" (même quand elle nřen a pas). Elle sonne un matin à 6h. Le
temps que lřassistante familiale se réveille et ouvre la porte, elle est déjà repartie. Lřassistante
familiale la verra repartir avec un homme en voiture.
Lřaccueil de Josiane devient très compliqué au vu de ses multiples absences. De fait on ne sait jamais
où elle est, de jour comme de nuit. Les rendez vous prévus à lřavance nřont pas lieu. De plus, notre
assistante familiale sřépuise. Sa vie, celle de ses enfants, devient infernale. Elle est réveillée à toute
heure de la nuit, peut se trouver bloquée parfois durant une journée entière car Josiane dort. Le
manque dřhygiène, de propreté, dřautonomie, de considération pour elle-même et pour les autres
devient douloureux à vivre pour toute la famille. De fait, elle reproduit à lřidentique ce quřelle faisait
vivre à sa mère (qui nous disait connaître les problèmes dřhygiène de sa fille, et sa façon indécente de
sřhabiller, ce qui faisait dřailleurs lřobjet de disputes conséquentes entre elles), qui nous disait
également "rester cloîtrée" chez elle tous les soirs, à attendre sa fille qui pouvait arriver à toute heure
de la nuit, puis regagner "hagarde" son travail le lendemain ; qui nous disait encore être consciente
que Josiane sřétait probablement engagée sur la voie de la prostitution... quřelle reviendra dormir au
service tant quřelle nřaura pas de lieu fixe, cřest-à-dire un nouveau souteneur chez lequel elle pourra
sřinstaller, et ensuite "elle disparaîtra".
Les sentiers éducatifs classiques aboutissent à des impasses à répétition depuis 2 ans. Lřimpuissance
des parents fait écho à celle des travailleurs sociaux. Notre service se sent clairement dans une
situation dřimpuissance à laquelle sřajoute un sentiment dřurgence lié à une conscience aigüe dřun
danger imminent dřautant plus aiguisée que Josiane se détruit et se dilue toujours davantage. Nous ne
pouvons rester seuls avec lřASE dans une telle situation. Nous avons eu contact avec la jeune quand
on a réagi sur le champ, à lřimproviste mais avons conscience de ne pas savoir faire avec ces jeunes
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"en pointillé", et embrigadés dans un réseau. Nous envisageons de nous ouvrir, de mailler notre
propre réseau pour pouvoir avoir un dispositif approprié dès que la jeune réapparaitrait à lřASE ou au
SAU. Cřest alors que la quête, longue et patiente quête commence, en plus des multiples tâches
quotidiennes dřun service dřurgence, et des urgences pour lesquelles nous sommes financés, qui sont
matérialisées, elles, par la présence du jeune dans nos locaux et sur nos effectifs !
Nous cherchons, patiemment donc, un partenariat possible, un collectif qui soit déjà engagé sur la
problématique de la prostitution. On constate alors que les dits-lieux sřoccupent majoritairement de
femmes majeures, bien que la réalité du terrain éducatif montre quřil y ait de plus en plus de jeunes,
même préadolescent(e)s, concerné(e)s par ce risque majeur. Après de multiples appels, recherches
chronophages, mais cependant animés par un sentiment "dřurgence", c'est-à-dire là, "vital", une sorte
de devoir moral (je rappelle que la prise en charge financière était suspendue), nous avons finalement
pu être en relation avec lřAssociation Charonne qui propose des consultations pour adolescents
concernés par toutes les addictions. Nous avons patiemment tissé des liens et pu ainsi établir ce que
jřappellerai "un travail en réseau", un vrai. Nous avons longuement échangé à plusieurs reprises au
téléphone, toujours en informant lřéducatrice-référent de lřASE. Nous nous sommes rencontrés, pas
uniquement entre éducateurs, mais également avec nos chefs de service, nos thérapeutes et
directions mutuels. Nous nous sommes présentés et avons également présenté la situation de Josiane.
Nous avions bien conscience que, si nous voulions être dřune quelconque utilité et efficacité pour
Josiane, les uns comme les autres, nous devions, à partir de sa situation, nous "décaler" de nos
pratiques habituelles, nous aventurer sur un chemin quřensemble nous tracerions. Josiane (de plus,
absente), sorte de fantôme, nous obligeait à nous questionner et nous mettait au travail avec
dřautres. Ensemble donc, nous avons échangé, longuement, et cherché à "inventer" le moyen de
pouvoir dans lřimmédiateté, non seulement "accueillir Josiane", mais avoir à disposition les moyens de
lřaider vraiment, cřest à dire dřamorcer ce qui pourrait lui permettre de sortir de la spirale destructrice
et dřautodestruction qui lřaspire. Nous avons imaginé ce qui serait une sorte dř"ouverture de dossier"
pour permettre un accueil, dit "en connaissance", le jour où Josiane réapparaîtrait. Le SAU a
recontacté les parents que nous avions déjà rencontrés longuement et qui nous avaient donné leur
aval et les autorisations nécessaires à la mise en place de soins ; qui se sont montrés partants pour
rencontrer ensemble, malgré leurs dissensions et rancœurs toujours actives, lřéquipe de Charonne et
amorcer un "travail thérapeutique". En ce sens, nous avons expérimenté lřefficacité du réseau déjà
solidement constitué et très actif de Charonne, qui a pu obtenir que Josiane pourrait être
immédiatement reçue à la "consultation pour jeunes à conduites à risques" de lřhôpital Robert Debré,
et ce sur un simple appel téléphonique déclinant son identité. Il est quasiment impossible dřobtenir
par voie normale, fortement normée, une telle entrée dans un quelconque service hospitalier. Nous
avions le sentiment dřobtenir un privilège inestimable, et commencions enfin à entrevoir un "possible".
Lorsque Josiane sřest de nouveau présentée à lřASE, le mécanisme sřest mis en route. La référente de
lřASE, le SAU et lřéquipe de Charonne ont répondu dřune seule voix et instantanément "Présent !" Un
rendez-vous a été organisé pour les heures qui suivaient (sur le temps de repas du psychiatre). La
jeune a été accompagnée par les trois éducatrices (SAU, ASE et Charonne). Josiane a adhéré à cette
démarche. Elle a accepté lřentretien avec la psychiatre du service ; elle a refusé lřhospitalisation
complète et immédiate mais accepté lřhôpital de jour qui ferait différents tests (scolaires, cognitifs ou
encore concernant les psycho-traumatismes). Elle a accepté ensuite la prise de sang ; Cela a permis
de sřassurer quřelle nřétait pas enceinte et que les tests VIH et autres maladies sexuellement
transmissibles étaient négatifs ; Josiane est repartie avec lřadresse dřun lieu dřaccueil "La Luciole" très
souple et adapté à sa discontinuité. Josiane nous dira quřelle a apprécié cette consultation et pourrait
y revenir. Lřhôpital lui a donné un 2ème RDV quelques jours après. Mais Josiane, une fois restaurée,
reposée chez "son" assistante familiale du SAU qui lřa de nouveau accueillie, est repartie. Josiane a
fait une dernière apparition à lřASE deux semaines plus tard, pour aussitôt sřéchapper… et disparaître.
Plus personne, parents, ASE, SAU, Charonne, Robert Debré, police ne lřont plus vue de nouveau
apparaître. LřAssociation Charonne a proposé de recevoir les parents avec qui nous avions gardé un
contact téléphoniquement, afin de préparer une consultation ouverte pour leur fille. Mais les parents
nřont pas répondu à leurs appels.
Ce type de problématique nous a amenés à partager notre travail hors institution. Nous avons, certes,
très peu vu Josiane, mais passé beaucoup de temps à investiguer et chercher de nouvelles approches
pour lui permettre un avenir meilleur. Cette quête était devenue incontournable pour nous,
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éducateurs, et donnait quelque espoir aux parents qui se sont sentis, un temps tout au moins, un peu
moins seuls, entendus et soutenus. Ce maillage permet à une institution dřélargir ses approches
quand elle est elle-même "désarçonnée", impuissante. Parler de Josiane, se préoccuper dřelle alors
quřelle nous confronte à son absence, lui rend une consistance, une existence propre ; la maintient
présente, et donc vivante. Nous pensons que toutes les institutions que lřon a pu mobiliser doivent
pouvoir le rester et se tenir prêtes, à tout moment, à répondre "présents" et à réinvestir aussitôt le
champ opérationnel dès que Josiane réapparaîtra. Ce qui nécessite pour nous de continuer à rester en
lien.
***
ARTICULATIONS
Catherine PERROT-GALLIEN, Pédopsychiatre
Après la rencontre, la "mission" du SAU est d'articuler avec une autre équipe, avec la famille et les autres
intervenants, dans un cadre temporel limité à un séjour de 4 mois, évidement dans un objectif
d'orientation vers un contexte plus approprié aux "besoins" de l'adolescent. Il s'agit d'une recherche multi
facettes, qui concerne le domaine familial, le lieu d'accueil (famille ou lieux sociaux), social (école,
apprentissage, institutions spécialisées), et évidemment la prise en charge des soins médicaux physiques
et psychiques.
Les besoins ne correspondent pas toujours (et même pas souvent) aux dispositifs institutionnels, ou aux
"systèmes" en place.
Si je prends l'exemple de la pédopsychiatrie, leur logique de possibilité de prise en charge à la demande de
l'adolescent avec la participation et l'accord familial est prédominante : il se trouve que les demandes
explicites, verbalement formulées, sont rarissimes ; ainsi que la présence ou participation des parents. Les
CMP (Centres médicaux pédagogiques) ont souvent peu de disponibilité, sont dans une situation de
carence de personnel soignant, de possibilités d'hospitalisation. Heureusement, sur le département 92, une
équipe de liaison est en train d'apparaitre dans le Nord du département.
La demande d'un adolescent demande beaucoup, beaucoup, de travail relationnel, de présence éducative,
pour commencer à advenir... Il existe, en sus, un recul vis à vis de la pédopsychiatrie, à la hauteur de la
peur de la folie, et même de la crainte du psychisme. De toute façon, pour donner une raison de plus de
renforcer l'évitement sur une interrogation psychique, il n'y a pas de place avant plusieurs mois ; des listes
d'attente, des impossibilités liées à leur non-inscription dans un secteur, maître mot référentiel, mais "nos
jeunes " sont le plus souvent hors normes, et hors secteur, bien sûr.
Alors, et grâce à une volonté commune, une énergie de lien "hors norme", les éducateurs et certains "psy",
essaient, parfois, d'articuler un pont, au cas par cas. Cřest ce que nous tentons au SAU, inlassablement. A
force de synthèses, dřéchanges, de communications téléphoniques quels que soient le jour et lřheure, de
rencontres, et au-delà des "ratés" inhérents à chaque système institutionnel dont le SAU nřest certes pas
exempt bien sûr, il est parfois possible, en dépassant souvent nos représentations différentes et
projections réciproques, de tendre un pont qui permet un lieu, un "montage", et un début de rencontre qui
pourra devenir "thérapeutique" pour l'adolescent.
L'articulation est donc d'abord une articulation intra institutionnelle, créant un pont sur lequel pourra
avancer, peut être, un adolescent en rupture ou en multi-difficulté ; un début de marche sur son chemin,
fait d'attention multi disciplinaire. Souvent, il n'aura pas conscience de cette attention, la rejettera,
s'opposera, la déniera. Pourtant, comme l'air que nous respirons, comme la terre qui nous porte, c'est
cette présence qui apporte un possible. Peut être que ces articulations recouvrent une permission, une
porte possible dans un blocage, dénommé "urgence".
***
SAU 92
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 260 -
COURAGE DU PREMIER PETIT PAS… Retour aux fondamentaux
Jalal NEBACH, Éducateur de nuit
Pour apprendre le métier de la relation dřaide, jřai fait par le passé un stage à lřAide Sociale à
lřEnfance, mû, jeune que jřétais et bien ancré dans mes convictions, par des idéaux stimulants. Une
vision simpliste, partielle et surtout naïve pour lřapprenti psychologue que jřétais. Une perception qui
persiste toujours un peu, malgré le temps, pour lřapprenti que je reste, et le psycho-éducateur que je
suis devenu. Cřest, certainement, pour calmer mes ardeurs que lřun de mes maîtres de stage,
dřobédience lacanienne, me parla alors, faisant référence à Freud, des « trois métiers impossibles :
éduquer, guérir et gouverner »48. Des mots qui avaient eu un effet mystérieux et magique.
Afin de rendre compte un peu de notre travail au sein du Service dřAccueil dřUrgence (S.A.U), jřai
repensé à ces paroles, à la tâche ardue qui est la nôtre, confrontés de temps à autre à notre
impuissance dans lřexercice dřun métier dit "impossible". Le désir dřévoquer ce qui me paraît possible
ou non, est à entendre dans la répétition des mouvements de crise qui animent toute vie
institutionnelle, pour retrouver un espace de liberté quand on accompagne des jeunes difficiles. Ces
jeunes, parfois dénommés "incasables", qui mettent à nu un service, dévoilent ses fragilités, une
insuffisance à communiquer, à structurer des décisions et actions cohérentes, protectrices pour
lřéquipe ; et de surcroît pour les jeunes accueillis.
Mais qui sont ces jeunes qui nous poussent dans nos retranchements, nos limites et nous demandent
bien souvent plus que lřacceptable ? Bien que nous nřayons jamais fait dřétude précise au S.A.U sur
ces jeunes qui nous rendent la "vie professionnelle" dure, nous pouvons quand même dire que nous
retrouvons des manifestations comportementales bruyantes avec agressivité, violences, destructivité,
transgressivité. Ils ont en commun des assises narcissiques fragiles, des carences affectives liées à
des traumatismes précoces et ou des défaillances de lřenvironnement. Nous retrouvons aussi une
forte intolérance à la frustration, de lřimpulsivité, des passages à lřacte, des tendances à la mise en
danger, et dřautres petites choses encore …
Une fois le tableau symptomatique dressé, que faisons-nous avec tout ça ? Eh bien, au risque de vous
décevoir, je peux dire que je ne sais pas. On fait avec les couleurs que lřon a. Chaque service, équipe,
avec son histoire, ses talents individuels, ses orientations théoriques, son expérience de terrain,
composera une manière de faire unique, singulière, adaptée à sa géographie. Une praxis qui lui sera
propre, pour répondre à ses besoins et peut-être aux demandes et attentes qui lui sont adressées. Il
nřy a donc pas de solution miracle, cřest une évidence quřil peut être bon de rappeler, mais des
possibles à faire émerger. Car notre problème est complexe et attend des réponses à des niveaux
structurels différents, dans une période où à mon sens les démissions sont légion, dans une société
consumériste débridée, pressée, favorisant le "tout, tout de suite et maintenant".
Si jřavais à définir simplement notre fonction auprès de ces jeunes, je dirai quřelle consiste à les
protéger en les poussant à évoluer, changer, se transformer. Oui, il est attendu de nous que nous les
amenions aux changements après, ou plutôt pendant que nous exerçons nos missions dřaccueil,
dřévaluation et dřorientation. Vaste programme, nřest-ce pas ? Le défi est lancé.
Barry L. Duncan et Scott D. Miller, dans Le client, héros de sa thérapie 49, nous disent que parmi les
facteurs expliquant le changement en thérapie, les facteurs liés au "client" comptent pour 40%, les
facteurs relationnels pour 30%, les espoirs et attentes du client pour 15%, le modèle et la technique
de lřintervenant pour 15%. Nous comprenons aisément où se situent les leviers. La plus grande part
des ressources résident chez le sujet, dans ses propres objectifs de changement. La seconde place est
donc pour la relation, le partenariat, la collaboration, lřalliance de travail ou le "joining" comme disent
48
« Il y a très longtemps déjà, jřai fait mien le mot plaisant qui veut quřil y ait trois métiers impossibles : éduquer, guérir,
gouverner ; jřavais déjà largement de quoi faire avec le second des trois. Mais je ne méconnais pas pour autant la valeur sociale
du travail de mes amis éducateurs », cité par Mireille Cifali « Métier « impossible » ? Une boutade inépuisable », Le Portique
[En ligne], 4 | 1999. URL : http://leportique.revues.org/271.
49
DUNCAN Barry L., MILLER Scott D., Le client héros de sa thérapie, Satas Editions, 2003.
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RAPPORT DřACTIVITE 2014
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certains systémiciens. Un point important encore à retenir est que lřorientation théorique représente
une part moindre, mais néanmoins non négligeable.
Si jřinsiste sur la part active que joue le sujet dans une dynamique de changement cřest pour mieux
revenir à la place qui est la nôtre, pour en assumer les contraintes et exigences. Car nous intervenons
sur un temps réduit, avec des adolescents accrochés à lřimmédiateté de leurs plaisirs, pour qui les
projections sont fantasmées sinon laborieuses à exprimer. Le changement prend du temps, nřen
déplaise aux plus optimistes, dřautant plus quand il est refusé, redouté. Nos adolescents résistent et
sřopposent. Concentrons-nous alors sur ce qui dépend de nous, et consentons, malgré tout, à ce qui
nous échappe pour le moment. Nous influons autant que nous sommes influencés, dans un
mouvement circulaire, alors peut-être que…
Autrement dit, "sřil faut être deux pour danser le tango", il est surtout primordial de savoir marcher
seul, maintenir son axe, tenir son équilibre, travailler sa posture au risque de rendre cette "pensée
triste qui se danse"50 pénible, en marchant sur les pieds de notre partenaire. Martine Nannini exprime
parfaitement ce que jřessaie de vous dire, en tournant en rond. "Il sřagit bien de se ménager une
place définie pour pouvoir travailler dans un espace de clarté et de liberté suffisant et de garder à
lřesprit que lřon ne peut aider quelquřun à gagner en liberté si lřon nřa pas soi-même acquis cette
liberté"51.
Car, face à ces jeunes qui nous malmènent, nous ne pouvons attendre sans rien faire, pas plus
quřattendre en laissant faire. Vous lřaurez compris, je pense, jřai décidé de porter lřattention sur le
sujet éducateur, en première ligne, "au chevet du jeune", pour donner à voir un peu de sa clinique
éducative.
Mon propos milite pour un souci salutaire de lřéducateur, par une préoccupation de la posture quřil
incarne avec son équipe. Une équipe se tenant debout, droite "comme un seul homme", riche des
différences qui la composent. Il est question ici, dřune attitude cohérente à tenir quand rien ne tient,
en acceptant la dialectique heureuse dřune conflictualité assumée. Ce qui mřintéresse au plus haut
point et qui, à mon sens, paraît primordial, est la réflexion quant à son confort. De son bien-être
professionnel pour libérer ses potentialités dřaction créatrices. Pour reprendre une métaphore de
Roustang, il sřagit là dřêtre confortablement assis. Il nous dit " sřasseoir, cřest se poser, cřest prendre
un siège pour y trouver son assiette, cřest-à-dire sa base où, comme on ne le dit pas par hasard, son
fondement"52. Dans le Littré, à posture, on lit "manière dont on pose, dont on tient le corps, la tête,
les membres". Pour être dans de bonnes dispositions psychiques afin de rencontrer lřautre, il nous
faut déjà sřassurer de la bonne disposition physique de notre corps. Il sřagit dřabord de se reconnaître
comme sujet sensible, fait de matière. Ne lřoublions pas, dans lřexercice qui est le nôtre, notre corps
est notre principal outil. Nous avons donc des yeux pour voir, des oreilles pour entendre, une bouche
pour dire. Il faut ainsi aller à lřencontre de la sagesse des "trois petits singes"53 pour aller à la
rencontre réelle du "petit dřhomme". Nos sens participent en premier lieu à ce contact qui deviendra
nous lřespérons un premier lien. Dans les incidents graves qui ont bouleversé notre pays récemment,
jřai eu besoin de lire Finkielkraut. Jřy ai trouvé une citation de Péguy 54 riche dřenseignements : "Il faut
toujours dire ce que lřon voit. Surtout il faut toujours, ce qui est plus difficile, voir ce que lřon voit".
Cette attitude, simple en apparence, consistant à ne pas dénier ce que nous voyons, observons, est
difficile à tenir car nous sommes faits de plein de beaux sentiments et dřautres encore, moins joyeux,
mais qui ont tout de même leur place et quelque chose à nous dire sur nous-mêmes. La crainte et la
peur sont de ceux-là. Acceptons donc ce qui advient en nous, ce que nos sens et nos états internes
nous dictent au risque de se sentir étranger dans sa propre demeure et par voie de fait dans sa
propre famille. Ces éléments nřadviennent pas sans raison. Ils peuvent être une mine dřinformations à
qui sait les accueillir, de connaissances à qui veut les entendre, afin dřadapter notre conduite.
50
51
52
53
54
« Le tango est une pensée triste qui se danse », Enrique Santos Discépolo, compositeur.
NANNINI Martine, Une approche centrée solution en thérapie, ESF, 2014, p 92.
ROUSTANG François, Il suffit dřun geste, Paris, Odile Jacob, 2003, p 38.
Les singes de la sagesse, symbole dřorigine asiatique.
Cité par FINKIELKRAUT Alain, Lřidentité malheureuse, Stock, 2013, p 186.
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RAPPORT DřACTIVITE 2014
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On peut choisir où lřon se place et comment interpréter ces messages : ou bien nous les considérons
comme des corps étrangers terrifiants, ce quřils peuvent être, que nous nous efforçons dřéviter. Ou
bien nous les accueillons comme des signaux et tentons dřen tirer leçon pour continuer à avancer,
quitte à se séparer par la suite si nos forces nous lâchent… "A lřimpossible, nul nřest tenu", dit le
proverbe. Lřobligation morale consiste à faire du mieux que nous pouvons, tant que nous pouvons. Je
pense, comme beaucoup, quřune séparation réussie est préférable à un accompagnement obstiné,
stérile, contre-productif pour tous. Notre éthique nous pousse à faire une proposition, à ouvrir la voie
vers du devenir autre, à offrir les conditions effectives dřune métamorphose désirée.
Si "lřurgence cřest prendre son temps"55, cřest aussi, je crois, utiliser lřensemble des informations à
disposition pour agir le plus sciemment possible. En temps de crise, dans des situations à hauts
risques, chaque geste et chaque parole comptent. Rien nřest laissé au hasard, chaque conduite peut
impacter, possédant ses potentialités propres. Toute décision est lourdement pesée. Cela peut suffire
parfois à faire la différence. Tout ce qui peut nous être utile est à exploiter : ce qui nous est rapporté
comme ce que nous expérimentons in situ.
Sur un terrain plus pragmatique, investissons lřici et maintenant de la rencontre comme un moment
crucial où se jouent les conditions dřun accompagnement possible, dřun contrat relationnel qui nous
engage, nous implique mais qui attend aussi de lřautre. Lřexigence comme traduction de notre
préoccupation pour ces jeunes, comme croyance en ce quřil peut advenir de bon en eux, par eux.
Sans attentes, exigences, promesses à tenir, comment se situer, se repérer et tendre vers des
projections concrètes ? Il nřest pas question de se lancer à corps perdu dans la "bataille", mais avec
une distance apaisante, une prudence intelligente. Dans lřidée de soigner ce premier rendez-vous,
développons un art de la préparation anticipatrice. Mesurons nos forces, nos limites aussi. Éprouvons
le jeune en face de nous dans sa singularité, dans ce quřil nous donne à voir dès les premiers instants.
Quřest-ce quřil nous dit, comprend de sa situation, nous montre de sa conception du monde ? De sa
manière dřêtre avec soi-même et les autres ? Comment sřinscrit-il dans la réalité ? Aidons-le à se
situer par un discours clair, précis sur le contexte de son placement. Définissons le problème, le sien
et les missions qui nous sont alléguées. Posons le cadre contextuel, temporel, les échéances, les
contraintes et les objectifs du travail à venir. Nous nommons ainsi "la règle, la norme, la loi" pour
reprendre la thématique de notre prochain séminaire.
Ne nous y méprenons pas, il y a bien quelque chose qui sřapparente à une "petite guerre" que nous
avons à mener. Des forces sřaffrontent, des tensions vives sont inévitables. Cet emprunt, que je fais,
au discours militaire peut déplaire mais ces paroles offensives nřont pour seul intérêt que la défense
dřun cadre de travail qui nous est précieux. Cette défense est une des garanties pour une
hypothétique expérience relationnelle prometteuse. Gardons cependant à lřesprit quřil y a toujours un
écart entre les principes et leur mise en œuvre, entre la théorie et la pratique. Tenir son cadre passe
aussi et surtout par les expériences du quotidien. Cřest dire, questionner, vérifier, critiquer, signifier
son désaccord, sanctionner. Nos jeunes ont besoin dřêtre contredits, déséquilibrés, stoppés. Mais aussi
sécurisés, gratifiés, valorisés, soutenus, encouragés, reconnus. Parfois, le corps à corps même
sřimpose comme langage élémentaire. Tâchons dřêtre pleinement présents tant que nous sommes
situés. Sans cela, notre silence les enfonce encore davantage. Il ne pourra être perçu que comme
complaisant, à notre corps défendant dřailleurs. Notre absence, notre inaction, en disent alors plus
que nos paroles désincarnées. Marquons notre autorité quand elle sřavère nécessaire. Transmettonsleur le goût de lřeffort maintenant pour une plus grande satisfaction plus tard. Cette attitude éducative
pourrait paraître austère, ce qui nřest pas complètement faux mais entendons plutôt ce que nous dit
Épicure, philosophe du plaisir, dans sa Lettre à Ménécée : "Il y a aussi beaucoup de douleurs que
nous jugeons préférables aux plaisirs, quand un plaisir plus grand vient pour nous se joindre à elles si
nous les endurons longtemps"56. Dont acte.
55
56
Expression utilisée dans un précédent rapport dřactivité.
BROYANCE Pierre, Epicure, Paris, PUF, 1969, p 81.
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RAPPORT DřACTIVITE 2014
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Dans le Dictionnaire historique de la langue française dřAlain Rey, à tenir, on peut y lire : "« avoir
(qqch.) en main » et en emploi absolu « durer, persister, se maintenir », avec des acceptions
spéciales dans la langue militaire (« se maintenir dans une position ») et nautique (« se maintenir
dans une direction »)". Ne disons-nous pas dřailleurs que nous tenons à quelquřun pour signifier notre
attachement, notre préoccupation à son égard ? Nous servons donc dřintermédiaires avec la réalité,
de boussole pour les orienter.
Tenons donc à ce qui nous est cher, nos valeurs, notre profession. Cřest en ce sens que nos conduites
peuvent être alors, à juste titre, comprises comme des actions de micro-résistances. Car ce qui est
attendu de nous dans le fond, cřest que nous les inscrivions dans la société. Que nous les aidions à
trouver leur juste place, en passant par de nombreux apprentissages : celui de la verticalité contre
une relation symétrique constante illusoire, du principe de réalité en équilibre avec le principe de
plaisir, de la raison contre la force, de la satisfaction différée contre la tyrannie des pulsions, du lien
soi-autrui pacifié contre lřégoïsme vampirisant. Cřest jusquřà preuve du contraire, le prix à payer pour
une autonomie méritée, le droit à acquitter pour une liberté éclairée. Il y a toujours une contrepartie.
" À grands pouvoirs, grandes responsabilités"57, comme dirait un estimé collègue, fan de comics.
Au fil des années, nous avons évolué, accumulant les bons et les faux pas. Par essais et erreurs nous
nous déployons, petit à petit, en fonction des départs et des nouveaux venus, toujours poussés
(quand lřargent le permettait) dans nos apprentissages spécifiques. Je pense sincèrement, au risque
de paraître présomptueux, que nous avons gagné en maturité. Notre service se structure, grandit, en
grande partie, grâce à notre directrice. Les conflits et les crises ont souvent engendré de
lřincompréhension, de la colère, parfois même un sentiment dřétrangeté. Mais je nřai jamais eu la
sensation que la relation de confiance, patiemment tissée, se rompait totalement, malgré lřamertume
persistante des épisodes vifs. La parole est libre, réellement, et circule. Continuons donc notre marche
à grands ou petits pas vers une clinique éducative plus fine, modeste dans ses objectifs mais
gourmande en énergie.
Comme nous ne sommes rien sans lřautre et que nous nous nourrissons de nos rencontres, je
souhaitais finir ce papier, par une image qui mřa récemment été offerte en temps de crise par
le" dinosaure"58du service. Elle mřincitait à tendre vers "la lumière, la lueur". Alors tâchons de
maintenir intactes nos fragiles et petites lueurs.
___
57
Devise de Spiderman citée par Grégory, un pilier de lřéquipe éducative. Un de mes professeurs, à la fac, nous disait : « le jour
où lřon vous dit que vous êtes un pilier de lřinstitution, fuyez ». Un compliment à double tranchant donc.
58
Terme utilisé par notre pédopsychiatre, qualifiant ainsi sa profession « en voie dřextinction », pour se présenter à lřéquipe lors
de son arrivée.
SAU 92
RAPPORT DřACTIVITE 2014
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SAU 92
RAPPORT DřACTIVITE 2014
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« CENTRE MERES ENFANTS »
CONTACT :
ACCES :
4, rue de Rome
93000 BOBIGNY
Téléphone : 01.48.48.51.30
e-mail : [email protected]
Métro : ligne 5 jusquřau Terminus
« Bobigny Pablo Picasso - Préfecture »
Tramway : Noisy-le-Sec/Saint Denis,
descendre à « Bobigny Pablo PicassoPréfecture »
Bus : de «Bobigny Pablo Picasso
Préfecture » - Prendre le 134 ou 234 en
direction de Bondy - Descendre à lřarrêt
« Edouard Vaillant Varsovie ».
RER : Ligne B, station ŖLe Bourgetŗ, Prendre
le bus 143, descendre arrêt « Chemin du
Tonneau ».
ACCUEIL :
Toute femme majeure, seule, avec enfant(s) habitant en Seine Saint Denis, ayant effectué une
demande de logement dans le département.
33 femmes seules, majeures avec enfant(s) dont au moins un de moins de trois ans, de la SeineSaint-Denis, en hébergement individuel en appartement.
MISSION :
Partie intégrante du dispositif agréé par lřAide Sociale à lřEnfance de Seine Saint-Denis, le Centre
Mères Enfants a pour missions principales dřaider les mères isolées au maintien ou à la
restauration du lien avec leur enfant et à devenir autonomes et locataires en titre dans les
meilleurs délais et les meilleures conditions après une période de rupture sociale et familiale.
AGREMENTS - HABILITATION :
Aide Sociale à lřEnfance
ASSOCIATION VERS LA VIE ET L’EDUCATION DES JEUNES l RECONNUE D’UTILITE PUBLIQUE
1, place Charles de Gaulle Ŕ 78067 St Quentin en Yvelines Cedex
Téléphone : 01.30.43.26.00 Ŕ Télécopie : 01.30.43.98.25
Courrier électronique Direction générale : [email protected]
- 266 -
STRUCTURE :
Directrice :
Mme BESANÇON-FAUGÈRE
Effectif : 9.86 ETP
1
1
2
1
1
2
1
1
1
1
agent administratif
comptable
éducatrices spécialisées,
monitrice éducatrice,
éducatrice de jeunes enfants,
conseillères en économie sociale et familiale,
psychologue,
chargée dřinsertion professionnelle,
homme dřentretien,
agent de service intérieur
HÉBERGEMENT
33 femmes seules, majeures avec enfant(s) dont au moins un de moins de trois ans, de la SeineSaint-Denis, en hébergement individuel en appartement.
ASSOCIATION VERS LA VIE ET L’EDUCATION DES JEUNES l RECONNUE D’UTILITE PUBLIQUE
1, place Charles de Gaulle Ŕ 78067 St Quentin en Yvelines Cedex
Téléphone : 01.30.43.26.00 Ŕ Télécopie : 01.30.43.98.25
Courrier électronique Direction générale : [email protected]
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2014, AU CŒUR DE LA SEINE-SAINT-DENIS.
Monique BESANÇON-FAUGÈRE, Directrice
Le département de Seine-Saint-Denis se caractérise par sa population jeune et en constante
augmentation ce qui lui permet dřavoir la médaille de bronze du département le plus peuplé de lřIle de
France.
Il se démarque par un taux de familles monoparentales bien supérieur à la moyenne nationale (plus
de 20% contre 13% en moyenne en métropole) et 23% des ménages y vivent sous le seuil de la
pauvreté.
3750 logements sociaux supplémentaires furent financés en 2013 pour plus de 78 000 demandes de
logement social enregistrées, soit plus de 4% des ménages en attente sur le plan national.
217 000 logements sociaux étaient à disposition en 2013 dans le 93.
Selon le 20ème rapport de la Fondation Abbé Pierre, 38 000 personnes ont pour résidence principale
une chambre dřhôtel et 411 000 ont un hébergement contraint chez des tiers…
Tous ces chiffres me direz-vous pour en arriver où ?
Au « petit » Centre Mères Enfants qui nous occupe : et il se trouve parmi tous les dispositifs existants
pour contrecarrer la précarité et la désocialisation, proposant un accompagnement et un lieu pour
vivre, un logement levier et facteur de développement personnel pour quelques familles
monoparentales en situation de grande vulnérabilité (36 familles avec leurs 57 enfants ont séjourné
en 2014 au C.M.E.).
Aux demandes dřadmissions adressées par des travailleurs sociaux de lřIle de France qui ont presque
doublé en 1 an (232 en 2014 contre 123 en 2013) et qui résonnent comme des appels au secours
pour des situations de femmes et dřenfants toutes plus prioritaires les unes que les autres !
Aux seules 9 mères de famille et à leurs 12 enfants que nous avons admis puis hébergés en 2014 et
qui vivaient pour 7 dřentre elles dans des conditions innommables. A tel point, quřune femme et sa
petite fille ont été « hébergées » temporairement par une famille elle-même hébergée par le C.M.E.,
avant de pouvoir sřinstaller dans un logement libéré par le départ de lřAVVEJ dřune autre famille.
Aux seuls 8 nouveaux logements obtenus en 2014 malgré nos multiples rencontres avec des élus et
des bailleurs sociaux du département.
Aux 5 mères de familles et leurs 17 enfants partis du C.M.E. avec un logement et pour 4 dřentre elles
un CDI en poche ! Néanmoins elles font partie de la classe « des travailleurs pauvres » pour qui aucun
accident de la vie ne doit intervenir au risque de déstabiliser dangereusement leur fragile équilibre
budgétaire.
La morosité de cette introduction ne doit cependant pas ternir le travail mis en œuvre tout au long de
lřannée par tous les salariés de lřinstitution et la participation accrue des familles aux différentes
propositions.
Nous avons débuté lřannée 2014 par la réédition du livret dřaccueil, après y avoir introduit quelques
nouveautés, lequel devra très certainement être revu et corrigé en 2015 à la lumière des
changements mis en place en fin dřannée 2014 !
En effet, nous nous sommes penchés sur lřaccueil fait aux familles admises puis entrantes. Nous y
avons introduit une notion collective là où la directrice recevait la mère de famille, avec le travailleur
social référent de la situation, pour lui expliquer le fonctionnement du C.M.E. et pour lui remettre les
différents documents incontournables depuis la loi 2002-2.
Après des temps de réflexion communs, nous avons inauguré en octobre dernier la nouvelle formule.
Les mères de famille et leurs enfants, admises par le C.M.E., ont été reçues ensemble, autour dřune
collation, par les travailleurs sociaux, les administratives, lřhomme dřentretien, la psychologue et la
directrice. Après un temps de présentation mutuelle, la directrice, a exposé le cadre de prise en
charge au C.M.E. de lřAVVEJ, a répondu aux questions, a remis le livret dřaccueil, la charte des droits
CME 93
RAPPORT DřACTIVITE 2014
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des personnes accueillies, le règlement intérieur puis a pris rendez-vous avec chacune dřentre elles et
leurs référents pour signer les premiers contrats dřadmission et dřaccompagnement personnalisé.
Un autre temps collectif dit « de convivialité » a été instauré après leur entrée dans le logement de
lřAVVEJ. Etaient présents les salariés de lřinstitution disponibles.
Notre but étant, au travers de ces moments de partages, de faire institution et de se décaler de ce
que nous appellerons le « tout accompagnement individualisé ».
En parallèle nous avons, à partir des impossibilités repérées par les travailleurs sociaux, mis en place
(après accord du financeur sur une ligne budgétaire différente) des temps dřintervention
supplémentaires de la psychologue, qui, faut-il le rappeler, nřintervient quřà 0.09 ETP où, 3 heures de
présence par semaine, pour une institution accompagnant des femmes et des enfants aux parcours de
vie pour le moins chaotiques voire traumatiques et ce dans le cadre de la protection de lřenfance.
Cette dernière expose ci-après lřintérêt dřeffectuer quelques heures complémentaires auprès des
familles.
Lřévaluation externe, réalisée au cours du premier trimestre, a nourri la réflexion en cours, a conclu à
« un accompagnement de qualité individualisé et respectueux des personnes accueillies » a relevé,
bien sûr, certaines faiblesses au sein de lřinstitution comme par exemple « la primauté de lřoral sur
lřécrit » mais nous avons plusieurs années devant nous pour répondre au mieux aux attentes des
évaluateurs et pour, surtout, rendre encore plus pertinentes nos interventions.
Cřest dans cette perspective que nous avons favorisé des temps de travail partagés, à lřintra entre la
directrice, les administratives et lřhomme dřentretien, entre tous les professionnels du C.M.E. pour une
journée de « rentrée » bilan/réflexion/mises en perspective, journée passée à lřextérieur, dans le
cadre accueillant du foyer éducatif de lřAEF de Montreuil/Bois, entre lřéquipe éducative et dřautres
partenaires : PMI et Femmes Relais de Bobigny, les Centres Mères Enfants du 93 (réflexions croisées
autour de la place des pères), Interlogement 93, C2DI93 etc.
Dřautres temps dřélaboration aussi nous ont permis de transformer pour lřannée à venir notre
procédure dřadmission en tenant compte, notamment, de la paroles des femmes hébergées (sujet
abordé dans le compte rendu, ci-après, du premier groupe dřexpression au C.M.E.).
Accompagner au C.M.E. cřest permettre aux personnes hébergées de sřexprimer, dřexprimer des
besoins, des attentes, dřapprendre à négocier, à différer, à prioriser et retrouver peu à peu une estime
de soi. Le C.M.E. est un espace de réflexion partagé, un « côte à côte », une prise en charge qui
procède, autant que faire se peut, de décisions conjointes. Le bilan de Madame Babou sřagissant de
son travail de chargée dřinsertion et le texte de Madame Régnier en sont les illustrations.
Cela implique du « faire et être avec », dřexpérimenter la diversité, de confronter les us et coutumes,
dřamener lřautre en terre inconnue, de goûter des saveurs nouvelles etc.
Cřest lřexpérience rapportée ci-après autour de lřalimentation, mais cřest aussi différents événements
organisés cette année par lřéquipe et des stagiaires de lřIUT de Bobigny : La fête du troc, une
kermesse, un atelier « fabrications sucrées pour mères et enfants », les sorties « BB nageurs », un
atelier féminité, une sortie collective au Zoo, dans des parcs à la découverte des animaux de la ferme,
une fête de Noël…
Cela signifie être de passage dans la vie dřune famille composée dřenfants, de mères, de pères
inconnus, morts, absents, plus ou moins présents, de sœurs, tantes, frères, oncles, grands-parents,
compagnons de cœur vivant aux alentours, en métropole, en France ou au Pays… Cela signifie donc
des rencontres singulières sur le territoire de lřautre.
Cela veut dire des échanges, entre les femmes hébergées, entre ces dernières et les professionnels du
C.M.E., échanges qui réinterrogent la nature du lien que chacune entretenait ou entretient avec ses
parents, sa famille élargie, le style de communication qui existait ou existe encore entre les membres
de cette famille, de lřimpact de leur vie dřenfant sur leur vie et leurs décisions actuelles.
Depuis 2013, toutes ces questions ont amené lřéquipe du C.M.E., plus particulièrement, une
Conseillère en Économie Sociale et Familiale, à imaginer faire un film avec des mères de famille
CME 93
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 269 -
hébergées par le C.M.E (où y ayant séjourné) sur le thème de la double culture et de la transmission
de sa culture dřorigine à ses enfants.
Depuis, le projet a pris forme, une réalisatrice des « Ateliers du réel » a été contactée. Avec lřappui du
C.M.E., elle a déjà rencontré dix femmes avec lesquelles un documentaire devrait se construire en
2015.
Comme lřécrivait Levinas « rencontrer une personne veut dire être tenu en éveil par une énigme »…
BILAN DE L’ACTION D’INSERTION PROFESSIONNELLE 2014
Medhjouba BABOU, chargée dřinsertion
Les accompagnements individuels : 122 entretiens ont été menés auprès de 23 femmes sur
lřaction qui est assurée une journée par semaine.
La chargée dřinsertion professionnelle reçoit les mères hébergées individuellement sur rendez-vous
pour lřaccès à lřemploi et/ou formation, lřorientation ou la réorientation.
Cet accompagnement se décline à lřaide à lřinsertion professionnelle sur des demandes diverses :
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Faire le point sur ses acquis : connaissances et compétences issues de ses formations
et expériences
Formuler et élaborer son projet de formation et professionnel
Clarifier, construire et suivre son projet professionnel, en tenant compte de ses
intérêts, de ses expériences, de ses compétences et des réalités du monde
professionnel
Construire un nouveau projet dans certains types de formations
Dépasser une période de déstabilisation due à des circonstances liées à son parcours
de formation initiale, à son inexpérience professionnelle ou sa situation personnelle.
Informer sur les possibilités de débouchés professionnels et identifier les potentialités
professionnelles
Suivre les mères dans lřélaboration de leur projet professionnel
Accompagner à la recherche de formation, méthodologie de recherche dřemploi (CV,
lettres), techniques de présentation pour préparer lřentretien de recrutement, élaborer
un plan dřaction
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 270 -
L’accompagnement spécifique au CME et monde du travail
Au sein de lřaction la chargée dřinsertion assure :


Le lien entre les mères de famille et les référents sociaux en interne par le biais dřune fiche
de liaison des nouvelles orientations et par des échanges sur lřavancement des participantes,
Lřinterface avec les services communs (organismes de proximités afin de bénéficier dřoutils
de communication, Maisons de lřEmploi, les chargés dřinsertion du projet ville RSA, Pôle
Emploi, Missions locales, service associatif des communes, structures dřinsertion par lřactivité
économique).
En réponse aux attentes des femmes et de leur projet, nous les orientons et les préparons à aller vers
les forums métiers et/ou de formations.
Devenir et insertion professionnelle en 2014 :
Accès à lřemploi :
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10 femmes ont accédé à un emploi : 5 CDI et 5 en CDD
Postes occupés: vendeuses, agents de propreté, aide à domicile, agent technique,
aide-soignante, employées de restauration, auxiliaire de vie,
Accès à la formation :
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1 femme a intégré une formation diplômante 1% employeur : DEAVS
1 femme a obtenu le CAP petite enfance par le biais de la VAE
1 femme a déposé son dossier de VAE au DEAVS
2 femmes nřont pas finalisé leur projet de formation en alternance en raison de
difficultés à trouver une entreprise qui consente les accueillir. Toutes deux se sont
réorientées vers lřemploi.
Projets professionnels non finalisés:
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1 femme ayant travaillé très peu et, à la suite dřun stage en cuisine, a décidé
dřentreprendre une formation au CAP de cuisine.
Nous avons déposé trois candidatures auprès dřorganismes de formation et suite aux
tests de sélection sa candidature nřa pas été retenue en raison dřun grand nombre de
candidats. Par ailleurs il sřest avéré quřelle avait des difficultés à exprimer
correctement à lřoral son projet. Elle envisage de se représenter aux prochaines
sessions de Mars 2015. Dans lřintermédiaire, nous travaillons avec elle lřexpression
orale et la prise dřassurance.
1 femme sřest retrouvée confrontée à un refus du service public à lřemploi de sa
formation dřagent de service de sécurité incendie et dřassistance aux personnes par
manque de moyens financiers.
Elle sřest orientée vers un autre service de lřemploi et doit démarrer sa formation en
janvier 2015 mais avec moins dřheures de formation.
1 femme occupait un poste dřagent de propreté en contrat dřapprentissage avant
dřêtre admise au CME.
Nous avons dû entreprendre avec elle des démarches auprès du CFA pour mettre fin
à son contrat à lřamiable, suite au refus de lřentreprise de modifier ses horaires, peu
compatibles avec le mode de garde assermenté demandé par le CME. Nous
continuons à lřaccompagner dans une recherche dřemploi
1 femme a été reçue lors dřun premier entretien pour effectuer un bilan de son
parcours scolaire et professionnel.
Nous devons lřaccompagner, en 2015, dans lřélaboration de son projet professionnel.
2 jeunes mères ont bénéficié de deux entretiens leur permettant dřamorcer leur projet
professionnel.
Mais celles-ci nřétaient pas prêtes à sřy projeter. Elles nřont pas donné suite aux
autres rencontres proposées.
1 mère est actuellement accompagnée dans le cadre dřune recherche dřemploi après
un congé parental.
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 271 -
Auparavant, celle-ci avait bénéficié de lřaction dřinsertion professionnelle. Elle avait suivi une formation
dřagent hospitalier et avait par la suite accédé à un emploi en CDD de longue durée.
Conclusion
Ce bilan souligne lřallongement des parcours de formations, la sélection de plus en plus drastique en
raison des enveloppes budgétaires moindres, du niveau dřétude attendu quel que soit le diplôme visé
(CAP compris) et de la logique des dispositifs : RSA, demandeur dřemploi ayant déjà travaillé.
Pour celles qui ne disposent pas dřexpériences professionnelles, il semble important dřassurer
lřacquisition dřun minimum de compétences professionnelles. Cela influence grandement les
cheminements futurs des mères de famille, car il sřagit dřune exigence minimale pour accéder au
marché du travail.
Lřaccompagnement à lřinsertion professionnelle pour une majorité des participantes a été ponctué de
périodes dřemploi en CDD et de retour sur lřaction qui témoignent de lřallongement de la période de
stabilisation sur le marché du travail.
Deux jeunes femmes ont bénéficié de lřaction à lřinsertion professionnelle et de lřaccompagnement par
lřassociation CD2DI93.
Une dřentre elles a accédé, par cette intermédiaire, à un CDD qui nřa pu se prolonger par un CDI en
raison des horaires peu compatibles avec ses enfants en bas âge et du refus de lřemployeur de les
réaménager. Elle a, par la suite, accédé à un emploi en CDI à temps partiel par leur intermédiaire.
Cette dernière expérience souligne cruellement que le mode de garde des enfants (mais aussi son
coût) sont des éléments déterminants et restrictifs pour les femmes seules dans leur décision
dřaccéder à certains types dřemploi : les horaires de travail doivent être en adéquation avec ceux des
crèches et des assistantes maternelles.
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RAPPORT DřACTIVITE 2014
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PAR AMOUR DU GOÛT
Valérie CLAIR, Educatrice Spécialisée
Ce fut le fruit dřune première expérience commune en 2012…
A cette époque, le Centre Mères Enfants de lřAVVEJ et le Centre maternel de lřassociation
EMPREINTES avaient mis en place une formation centrée sur le renforcement des compétences de
lřestime de soi en situation dřentretien dřembauche.
Cette formation nous avait semblé pertinente notamment au niveau de la mixité du public venant
dřinstitutions différentes : un hébergement semi collectif à Pantin (EMPREINTES) et un hébergement
en appartements diffus à Bobigny et diverses communes de Seine Saint Denis (AVVEJ).
En 2014 nous avons eu envie de retravailler ensemble.
La thématique choisie est la résultante de constats simples concernant lřalimentation des publics
accompagnés par nos institutions :
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Des ménages issus dřun parcours dřhébergements précaires (115, accueil ponctuels
par des connaissances) et donc contraints à des habitudes alimentaires
déséquilibrées.
Des familles monoparentales aux minimas sociaux
Des jeunes femmes où la transmission intergénérationnelle ne sřest pas faite : recours
à la nourriture « fast-food ».
Un département, la Seine Saint Denis, qui cumule les handicaps et notamment au
niveau de la santé (prévalence de lřobésité et diabète).
Une formation organisée par le CODES 93 a servi de base concrète, nécessaire pour organiser une
première session.
La diversité des formations et des expériences des intervenants (maîtresse de maison, éducatrices
spécialisées et stagiaire) a légitimé cette démarche tant au niveau de nos directions que des femmes
participantes à cette action collective.
Soucieuses des besoins primaires de leurs enfants, les mères ont exprimé lřenvie dřapprendre « les
bons gestes » pour nourrir et préserver leur capital santé.
Leurs motivations touchaient aussi à lřesthétique, cřest-à-dire «comment perdre du poids quand le
moral nřy est pas ». Ainsi les jeunes femmes étaient intéressées pour jouer le jeu de la formation.
Cette formation a demandé la mise en place dřune pédagogie adaptée sous forme de trois ateliers de
3 heures chacun réalisés en juin 2014.
Lřutilisation de méthodes adaptées le code couleurs (pour définir les lipides, glucides, etc.) le photolangage, la dégustation à lřaveugle, ont participé à faciliter les échanges.
Par le biais de ces méthodes pédagogiques actives, chaque participante a pu exprimer ses attentes,
repérer son profil « sucré » ou « salé » et repérer les « petites choses » à faire pour tendre vers des
repas plus équilibrés.
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RAPPORT DřACTIVITE 2014
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Quelques Focus sur ces ateliers-formation:
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Ce module a été lřoccasion pour une stagiaire éducatrice (de lřIUT de Bobigny) de
conduire une action conjointe avec des partenaires de lřintervention sociale.
Les femmes ont participé aux trois séances dřune manière régulière et ponctuelle
marquant leur intérêt dřêtre là et ensemble.
La qualité et la justesse des échanges ont mis en lumière leur besoin de mettre en
mots (voire en maux) leur relation complexe à lřalimentation. Elles ont fait part, avec
confiance, du lien étroit entre la nourriture et leur état émotionnel.
Les femmes ont utilisé des Post-It pour écrire ce que représentait la nourriture pour
elles, par exemple :
« Pourquoi je mange quand je stresse ? »
« Différencier se nourrir et manger »
« Manger=Plaisir »
Nous avons été prises de court par le versant psychologique dans leurs propos, ce que nous
nřavions pas prévu de développer. Aussi nous avons interpellé nos collègues psychologues sur
leurs préoccupations pour réfléchir à la manière de les reprendre à lřatelier suivant avec des
mots justes.
Lřenjeu, à ce moment-là de la formation, a été de ne pas éluder ce versant de leurs
questionnements mais dřy répondre et de les orienter vers dřautres personnes (référents,
psychothérapeutes …).
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Nos observations ont été utiles pour les équipes éducatives des deux institutions
lesquelles ont eu la matière pour travailler le thème de la santé au sein des familles.
Cette action collective nřaurait pu voir le jour sans lřimplication de tous les collègues
qui ont géré, en parallèle, un espace ludique pour accueillir les enfants. Cet accueil a
permis de partager avec eux des instants particuliers, riches en observations et de
permettre à leurs mères de participer, en toute sérénité, à ces trois ateliers.
La mobilisation importante des deux équipes a été gage de réussite. Néanmoins, force
est de constater que la mobilisation et le temps consacré par chacun doivent être
revus dans le cadre dřune organisation moins chronophage.
Ces ateliers ont permis à lřensemble des participantes des deux associations de sortir
du vase clos institutionnel créant ainsi une dynamique au service dřun objet commun.
Cette diversité et cette ouverture inter-associative se sont avérées riches dřéchanges
tant au niveau des femmes hébergées que des professionnelles.
Il pourrait être intéressant dřouvrir ces ateliers et/ou dřen créer dřautres bâtis sur des besoins repérés
par le public et les équipes dřautres structures (CME CHRS….), de mutualiser les modules, formations
ou ateliers qui sont fabriqués « sur mesure » dans les associations, en fonction des personnes
accueillies.
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RAPPORT DřACTIVITE 2014
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Lřintérêt porté par les participantes à cette formation a mis en exergue lřimportance du sujet et le
besoin en parler ensemble.
Lřévaluation sřest faite avec les participantes …autour dřun repas équilibré !
Lřenvie de continuer à développer le thème de la nourriture au travers dřateliers cuisine ont été les
souhaits les plus exprimés dans ce groupe. Celui aussi de décliner cette expérience sur dřautres
thèmes comme la recherche dřemploi, les entretiens dřembauche, la construction des CV etc.
Enfin, la notion dřêtre ensemble semble très importante.
Cela permet de dédramatiser des situations ; les personnes prennent conscience quřelles ne sont pas
seules à les vivre et trouvent ensemble des solutions adaptées.
Pour finir, laissons la parole aux participantes :
« On a à peine commencé que cřest déjà fini !»
« Le plus important cřest dřavoir vécu quelque chose ensemble, en commun »
« Lřenvie de poursuivre ».
Alors rendez-vous en 2015 pour de nouvelles aventures.
HISTOIRE D’UNE ÂME VOYAGEUSE
Anne RÉGNIER, Educatrice de Jeunes Enfants
Retrouver ou plutôt découvrir son pays dřorigine, quel agréable projet de vacances. Encore faut-il que
les racines ne sřenroulent pas trop fort autour de nous et nous emprisonnent bien malgré nous.
Sama, mère de 3 enfants, a pensé ce projet « voyage ». Elle avait humé la Côte dřIvoire à plusieurs
reprises dans sa tendre enfance faisant des allers et retours de plus ou moins longues durées ;
ensuite cřest à travers des récits de sa mère quřelle a pu apprendre son pays, ses coutumes, sa
langue. Aussi, quand lřoccasion de sřy ressourcer, lui a été proposé par le biais de cette « Mama »,
cřest sans hésiter, quřelle nous a évoqué cette intention.
Face à cette demande, le Centre Mères Enfants, mesurant lřimportance pour cette jeune femme de
renouer avec ses racines, de baigner à nouveau dans cette atmosphère de lřenfance en compagnie,
qui plus est, de sa mère et dřune de ses sœurs, lřaccompagne durant la préparation au séjour.
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RAPPORT DřACTIVITE 2014
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Les préparatifs sont bien sûr dřordre administratif et budgétaire mais surtout dans lřaccompagnement
du « dire » aux enfants restant en France. Pouvoir mettre des mots sur cette absence maternelle et
fraternelle dřun mois.
Au travers des livres, au travers des souvenirs enfouis dans un coin de la mémoire, pouvoir
transmettre ce pays lointain cřest pouvoir se projeter soi-même et permettre aux enfants de se situer
dans leur histoire, de mieux comprendre le pourquoi de ce départ, pour mieux accepter lřabsence.
En effet, il est prévu que Madame A. laisse ses deux garçons, âgés respectivement de 5 et 3 ans à
ses proches et emmène avec elle sa fille âgée dř1 an. Financièrement parlant Madame ne peut pas se
permettre de payer le billet pour les deux plus grands, son propre billet lui étant offert par sa famille.
Le Centre Mères Enfants rencontre régulièrement les garçons ainsi quřune tante et une sœur de Sama
« réquisitionnées » pour lřoccasion sur la base du pur volontariat. Un relais avec lřassistante
maternelle repérée et connue de tous les membres de cette famille et du Centre Mères Enfants est
même possible au cas où. Celle-ci est sur les starting-blocks et prête à jouer le rôle de « roue de
secours ».
La veille de son départ, Sama nous remet les numéros de téléphone, le nom des personnes hébergées
antes en Afrique.
Les papiers sont revus et réétudiés maintes et maintes fois. Bref, tout est en RÈGLE, bien CALÉ.
Sama et sa dernière-née sřenvolent le 1O août pour un retour prévu début septembre 2014.
Mais, mais, nous nřavons surtout pas voulu envisager le vol, la perte du Sésame, la Carte de Séjour,
sans laquelle toute arrivée dans le pays dřorigine est toujours possible mais où la lourde porte du
retour reste fermée à quadruple tours.
A partir de ce moment, Sama, prisonnière du pays quřelle a longtemps rêvé, imaginé, idéalisé, se
retrouve vite à vivre un cauchemar à ciel ouvert.
Son titre de séjour devant être renouvelé fin septembre 2014, le rendez-vous à la sous-préfecture est
reporté en décembre 2014. Malgré lřinvestissement, les « dépenses dřénergie » de la famille,
lřassociation des « Femmes Relais de Bobigny », de toute lřéquipe du Centre Mères Enfants, les droits
aux prestations de la CAF de cette gente dame sřen viennent à être purement et simplement coupés,
en oubliant toute délicatesse et douceur. La carte de séjour expirant en septembre, lřadministration
déclare Sama « hors les lois ». Il y a rupture avec sa résidence en France et cela ne pardonne pas…
Un peu de réserve, de sous de côté permettent de limiter, au démarrage une trop « grosse casse » et
lřaccumulation de factures non réglées.
Quelques innombrables coups de fil, vers le chaud pays africain sřavèrent indispensables pour
rassurer, apaiser, encourager, soutenir celle qui émet, chaque jour un peu plus, des frissons de
craintes et de découragement quant à sa date de retour.
La petite dernière fait tout son possible pour supporter cette situation : elle pleure, elle, en vient à
faire un copier-coller avec sa mère. Elle fusionne, pour arriver à ne faire plus quřune seule et même
personne. Semblable à une bernicle sur son rocher, elle sřy accroche contre vents et marées dans le
haut ou dans le creux de la vague.
Les enfants restés en France sont pris en charge par une chaîne humaine : grand-mère maternelle,
sœurs, tante, assistante maternelle, A.V.V.E.J., activée par une solidarité, une complémentarité sans
faille.
Faire en sorte que les habitudes des garçons soient préservées, en les laissant dans leur cadre
familial, en les maintenant dans lřappartement où ils peuvent retrouver leurs jouets, leurs affaires
personnelles, leur donnant la possibilité de poursuivre sa scolarité pour lřun et de commencer cet
apprentissage pour le plus jeune, tel devient lřIndispensable dans ce deuxième temps de séparation,
non choisi par leur mère.
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RAPPORT DřACTIVITE 2014
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Pour ce « faire en sorte », il est nécessaire de permettre lřhébergement dřune sœur de Madame, dans
le logement du Centre Mères Enfants, dřassurer le relais par la présence bienveillante de lřassistante
maternelle, connue des enfants et par des rencontres régulières avec lřéducatrice de jeunes enfants
du C.M.E.
Sorties, rencontres ludiques sont mises en place par le C.M.E. permettant aux enfants de verbaliser la
lourdeur de lřabsence et la nécessité de poursuivre le quotidien sans plus de ruptures que le manque
de « maman ».
La complexité de la situation, lřincertitude du retour, les rebondissements, nous les devons en majeure
partie aux institutions administratives.
Combien de mails, de coups de fils ont été envoyés par le C.M.E et par la famille aux Ambassade,
consulat, préfecture pour tenter, supplier, espérer débloquer la situation dans les plus brefs délais.
Mais faire se bouger la bureaucratie est tout un art face auquel bien des personnes se cassent le nez.
Pourrions-nous suggérer une formation pour apprendre à traverser un tel dédale où nřy a-t-il pas
dřespoir !
Les textes officiels sont bien ficelés et difficiles à dénouer. Par contre ils sont clairs quand ils disent
que ce nřest pas à lřambassade de demander si la résidence de Sama est bien régulière en France,
mais à la préfecture dřen apporter la preuve. Laquelle administration nřayant point reçu de note
indiquant quřelle doit renvoyer le rapport XXL sur la situation régulière de séjour de cette dame partie
« se faire bronzer sous les cocotiers »……
Or, faut-il le rappeler, Madame A. vit en France depuis lřâge de 5 ans et a une carte de séjour en
règle avec elle avant et pendant ce voyage…Les codes de leur langage ne sont pas dans nos
dictionnaires… Un jour peut-être. Il ne faut pas désespérer.
La preuve en est que : le 29 novembre 2014, Sama et sa fille Alice ont ENFIN la joie, lřimmense
plaisir de refouler, sans faux pas, le sol français quitté 4 mois plus tôt.
Les garçons sont aux anges, le Père-Noël, un peu avant la date officielle leur ramènent leur maman et
leur petite sœur. Inutile de décrire les retrouvailles.
Un repas convivial, accompagné de « OUFS » de soulagement, est proposé par le Centre MèresEnfants à Sama, à ses 3 enfants, aux membres de sa famille et à lřassistante maternelle.
Une occasion de se réunir, de partager un moment avec tous les participants à ce retour. Un instant
pour se dire les peurs, les angoisses et notre satisfaction à, de nouveau, partager.
Aujourdřhui, nous avons presque retrouvé notre « train-train » dřavant le départ. Madame a grandi,
voit sa vie sous un tout autre angle, avec des objectifs flambant neufs qui sentent bon le Renouveau.
Mais le véritable envol de Sama se manifestera dans quelques mois.
Voilà un super virage dřopérer, fort dřune expérience… avec le recul… constructive.
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RAPPORT DřACTIVITE 2014
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Compte rendu de la première réunion du Groupe d’Expression des Mères de famille
admises au C.M.E.
Thèmes abordés :
1.
2.
3.
4.
Relation gardiens dřimmeuble/familles
Localisation des logements
Procédure dřadmission au C.M.E.
Accompagnement éducatif et budgétaire
1. Relation gardiens d’immeuble/familles
Des mères de familles racontent leurs déboires avec le/la gardienne de lřimmeuble où elles
vivent. Chacune exprime lřidée quřelles sont mal considérées parce quřelles font partie du
C.M.E. : « Jřai lřimpression quřils savent tout de notre vie, que je ne mérite pas, pour eux,
dřêtre là… Avec lřancien gardien il nřy avait pas de problème. Mais sa remplaçante a toujours
un reproche à me faire. Elle me parle comme à une petite fille…Cřest pas normal, on doit être
respectée de surcroît quand on est seule…Au début je me suis présentée à la gardienne,
maintenant elle ne me parle plus, elle ne me répond pas quand je lui dit bonjour ».
A contrario, dřautres ne rencontrent pas de difficulté.
Des propositions émergent : « Trouver un arrangement à lřamiable… LřAvvej pourrait refaire le
tour des gardiens dřimmeubles où il y a des soucis et leur redire que la mère de famille doit
venir les voir en premier, quřelle paie son loyer comme tout le monde, quřelle est
normale…Organiser une nouvelle rencontre AVVEJ/gardien/femme hébergée car la première
présentation ne suffit pas, surtout quand cřest un nouveau logement, lřAVVEJ ils ne
connaissent pas ».
2. Localisation des logements
Une mère de famille propose que « lřAVVEJ se renseigne sur les politiques de la ville avant
dřaccepter un logement ». En effet, cette dernière vient de sřinstaller dans une commune où il
nřest pas tenu compte des quotients familiaux pour la cantine et les temps dřaccueils
périscolaires, ce qui déstabilise son budget « quand je sors de la maison, jřai peur des factures
qui vont arriver ».Dans certaines communes de Seine Saint Denis les cantines sont gratuites.
Par ailleurs, les trajets entre les écoles, les crèches et le logement sont parfois importants ce
qui ne facilite pas la vie des mères de familles quand elles sont en formation ou en emploi.
La directrice rappelle le peu dřoffre de logement des bailleurs sociaux pour le C.M.E. Il est
donc impossible pour le C.M.E. de pouvoir prendre en compte ces données supplémentaires.
3. Procédure d’admission au C.M.E.
Certaines participantes évoquent leur incompréhension quant à la procédure dřadmission au
C.M.E.
Sur 5 temps de rencontre collective ou individuelle, seule une se passe en présence des
enfants, ce qui pose des problèmes de conscience, dřorganisation ou financiers à ces mères de
famille :
« Je nřavais personne pour garder mon enfant, jřai dû payer 20 € une nounou au noir à
chaque fois, jřai déposé mon enfant chez une personne que je ne connaissais pas… Je nřétais
pas concentrée pendant les rencontres, jřavais peur, je pensais tout le temps à mon enfant
que jřavais laissé à lřautre bout de Paris… Pour un Centre Mères Enfants ne pas accepter les
enfants cřest bizarre…Choisir entre avoir le toit et laisser son enfant en danger, on nřa pas le
choix ».
Dřautres participantes, au contraire, ont apprécié cette procédure car « les enfants mřauraient
déconcentrée, il faut faire des trucs avec eux ».
Certaines proposent quřil y est un endroit au C.M.E. pour garder les enfants et leur proposer
des jeux laissant ainsi leurs mères disponibles et attentives aux rencontres proposées.
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RAPPORT DřACTIVITE 2014
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4. Accompagnement éducatif et budgétaire
Une participante exprime « son ras le bol » du travail proposé par la professionnelle du C.M.E.
sur le budget depuis un séjour au pays qui sřest prolongé malgré elle « à lřAVVEJ, il faut avoir
de lřargent, je paye mon départ en Afrique, le découvert prend ce quřil a à prendre, je suis
toujours dans la même situation…Ça me fatigue de devoir à chaque fois travailler sur le
budget, les relevés de comptes, les tickets de caisse etc. Je ne peux pas aller au cinéma, jřai
peur du regard de ma référente».
Une idée lui est proposée pour lřaider à se sortir un peu de ses difficultés: Aller à la
« Marmite » lieu dřaccueil de jour à Bondy, où, après inscription, lřaccès est ouvert à une salle
de jeux, une laverie etc. et où sont servis des repas.
Dřautres expriment lřinverse, cřest-à-dire « lřaccompagnement est très bien. On est écouté
sans jugement, merci…On peut se taquiner, je viens ici on se sent bien…Monsieur Antoine est
toujours là, il a toujours un petit mot pour réconforter ».
La réunion se termine. Les participants apprécient cette réunion. Des mères de famille disent avoir pu
« tout lâcher, ça va mieux ». Lřune dřentre elles propose dřen faire le compte-rendu qui devra
parvenir, avec la prochaine date de réunion, à toutes les cheffes de famille accueillies au C.M.E.
Lřidée dřune boîte à expression est suggérée permettant à toutes de sřexprimer sans être forcément
présentes aux réunions dont les dates et heures ne conviennent pas toujours. De plus elle aurait
lřavantage de nourrir les débats.
PRISE EN COMPTE DE LA DIMENSION PSYCHIQUE DES MÈRES
DE FAMILLE ACCOMPAGNÉES AU C.M.E.
Susana MAHROUR
La vulnérabilité psychique propre à la période de périnatalité peut sřaccentuer considérablement
quand la mère se trouve dans une situation de précarité sociale marquée par la pauvreté, lřisolement,
lřerrance et la migration.
Tel est le contexte social dans lequel se trouvent les personnes accueillies dans notre établissement.
En tant que psychologue clinicienne, je participe, avec lřensemble de lřéquipe, aux réunions de
synthèse hebdomadaires.
Pendant ce temps de parole, nous travaillons sur les diverses situations des mères et des enfants
accueillis.
CME 93
RAPPORT DřACTIVITE 2014
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Nous organisons ainsi un planning de présentations de suivis socio-éducatifs dřenviron 2 ou 3
situations par semaine.
A partir de chaque exposé, réalisé par le professionnel qui en a la prise en charge, la réflexion est
orientée par notre double mission de prévention et de protection de lřenfance.
Lřanalyse est centrée sur la qualité de la relation mère/enfant, ainsi que sur lřaide et le soutien
apportés aux mères dans le maintien ou la restauration du lien avec leur enfant.
Sur un autre versant, nous travaillons autour de lřinsertion socioprofessionnelle de la mère visant
lřautonomie familiale.
A partir du récit des professionnels, nombreuses sont les situations dans lesquelles les mères se
trouvent dans des impasses rendant difficile lřévolution de lřaccompagnement.
Pendant le séjour au C.M.E., les mères peuvent traverser des phases complexes les empêchant
dřavancer tant dans le registre propre à leur position maternelle que dans le cadre de lřemploi.
La fragilité psychique chez certaines mères peut être le résultat du contexte de précarité et dřexclusion
sociale dans lequel elles se trouvaient avant lřadmission au C.M.E.
A cela sřajoute aussi, pour certaines, des histoires de vie signées par des ruptures familiales, et par
des expériences infantiles traumatiques non élaborées ni accompagnées.
Des remaniements psychiques peuvent sřopérer à travers des mouvements dépressifs ou régressifs,
entre autres, conduisant la mère à traverser des impasses dans lřaccompagnement.
Ainsi, tout le passé peut refaire surface dans cette période de périnatalité.
Nombreuses sont les situations dans lesquelles un accompagnement psychologique extérieur a été
proposé aux mères.
Dans la plupart des cas, elles ne le souhaitent pas et, si certaines lřacceptent timidement, dans la
pratique après un ou deux entretiens il nřy a pas de suite.
La question sřest posée pour nous de comment pouvoir apporter une aide psychologique là, où il nřy a
pas de demande.
Nous avons pensé à une intervention de ma part, de manière ponctuelle, avec certaines mères, non
dans le cadre dřun travail thérapeutique type, mais comme un espace de parole, dans « lřici et le
maintenant ».
Mon travail sřinscrit dans lřaccompagnement global, en tant que dispositif facilitateur dans le cadre du
projet propre à chaque mère de famille.
Nous avons organisé une rencontre au C.M.E. pour présenter à lřensemble des mères ce nouvel
espace de parole et de soutien.
A cette occasion, elles ont été informées que, suite aux réunions de synthèse, je pouvais être amenée
à les contacter pour les rencontrer et quřelles pouvaient elle-même faire appel à moi quand elles le
souhaitaient. Cette proposition a été bien acceptée.
Cette rencontre mřa permis de faire la connaissance dřune dizaine dřentre elles.
Cette nouvelle modalité de travail a été pensée dans le cadre de la prise en charge de la mère et de
lřenfant au sein du C.M.E.
Le travailleur social continue à être lřinterlocuteur privilégié dans lřaccompagnement avec chaque
famille.
Mais, face à une situation où il considère nécessaire mon intervention, il peut proposer à la mère,
voire à la mère et lřenfant, de me rencontrer.
Cela ouvre la possibilité dřétablir un cadre relationnel triangulaire et facilite la mise en place de la
bonne distance avec la mère.
CME 93
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 280 -
Il sřagit donc pour nous de mettre en place un outil visant la prise en compte de la vulnérabilité
psychique des mères accueillies alors même que la santé psychique joue un rôle majeur dans la
qualité du lien mère/enfant.
CME 93
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 281 -
PARC LOCATIF ENTRE LE 1ER JANVIER ET LE 31 DECEMBRE 2014
LOCALITE
TYPE
Bagnolet
Bagnolet*
Bobigny
Bobigny
Bobigny
Bobigny
Bobigny
Bobigny
Bobigny
Bobigny*
Bobigny
Drancy
Drancy
Épinay sur Seine
Gagny
Le Blanc Mesnil*
Le Bourget
Montreuil
Montreuil
Montreuil
Neuilly sur marne
Neuilly sur marne*
Neuilly sur marne
Neuilly sur marne
Noisy le Sec*
Rosny-sous-Bois
Rosny-sous-Bois
Rosny-Sous-Bois*
Sevran*
Sevran*
Villemomble
Villemomble
Villemomble
Villemomble
Villepinte
14 Communes
F2
F2
F1
F3
F2
F2
F3
F2
F3
F3
F3
F3
F2
F3
F1
F3
F2
F3
F3
F3
F2
F3
F2
F3
F2
F3
F3
F3
F3
F3
F1
F1
F2
F3
F3
4 F1
20 F3
11 F2
NATURE
DU
BAIL
BA
BD
BA
BA
BA
BA
BG
BA
BG
BG
BG
BA
BG
BG
BA
BD
BA
BA
BA
BA
BA
BA
BG
BG
BA
BG
BG
BG
BA
BG
BA
BA
BA
BA
BG
20 BA 13 BG
2 BD
BAILLEURS
OPHLM
OPHLM
SABLIERE
OFFICE HABITAT
SABLIERE
OFFICE HABITAT
OFFICE HABITAT
OFFICE HABITAT
OFFICE HABITAT
OFFICE HABITAT
OFFICE HABITAT
OFFICE HABITAT
SABLIERE
SABLIERE
SABLIERE
OSICA
DOMAXIS
3F
3F
3F
SABLIERE
SABLIERE
SABLIERE
SABLIERE
SABLIERE
OPHLM
SABLIERE
LOGIREP
SABLIERE
OSICA
SABLIERE
SABLIERE
SABLIERE
SABLIERE
3F
7 Bailleurs
*Nombre de logements obtenus dans lřannée : 8 (dont 2 en bail direct) ce qui représente une hausse de 50%
par rapport à lřexercice précédent.
Nombre de logements dont le bail a glissé dans lřannée : 1
Comme en 2013, nous avons géré 36 logements au cours de l’année. Au 31 décembre
2014, nous avons à notre disposition 32 logements.
CME 93
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 282 -
NOMBRE DE DEMANDES : 232
Ce chiffre représente ¼ de demandes supplémentaires par rapport à 2012 et presque le double des
demandes en 2013.
A noter cette année un fort pourcentage des demandes hors critères pour plus de 58% contre 34%
en 2013.

Nombre de demandes hors critères : 135
Origine géographique
Age de la mère (mineure ou
autre)
Couple
Non éligibles au PF dont APL
Annulée par le demandeur
Demande dřhébergement « sec »
19
1
Indication de soutien à la parentalité insuffisante
Dossier incomplet
0
27
11
8
5
1
1
4
19
1
Demande de prise en charge
thérapeutique
1
Composition de la famille
Absence dřenfant de moins de 3 ans
Orientation pour une structure collective
Orientation pour une structure spécialisée violences
conjugales
autres



Nombre de demandes annulées par les usagers : 5
Nombre de demandes correspondant aux critères : 97
Nombre de demandes acceptables non satisfaites : 88

Répartition du total des demandes dřadmission par prescripteur :
Service Social
Départemental
ASE
211





Nombre
Nombre
Nombre
Nombre
Nombre
3
de
de
de
de
de
Hôpital
6
Autres (préciser)
prescripteur
Direction intégration
Réfugiés
ASSFAM
J.COTXET
ALJT
LE BIEF
METABOLE
COALLIA
Cité MYRIAM
nombre
135
TOTAL
1
3
1
1
2
2
1
1
232
familles convoquées à la 1ière réunion collective : 33
femmes ne donnant pas suite à leur demande :
5
familles participantes à la procédure dřadmission : 28
dossiers présentés en commission dřadmission : 14
dossiers retenus : 9
Comme les années précédentes nous constatons une déperdition des participations au fil de la
procédure dřadmission.
Cette année, comme en 2012, 50% des candidates ne mènent pas jusquřà son terme la procédure. En
2013, 65% avaient interrompu ce processus.
CME 93
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 283 -
ADMISSIONS
♦ Nombre total : 9
Parents : 9
Enfants : 12
♦ Origine par commune :
 Aulnay-Sous-Bois
 Bondy
 Drancy
 Le Bourget
 Le Pré Saint Gervais
 Livry Gargan
 Neuilly-sur-Marne
 Noisy le Sec
 Sevran
♦ Motif principal dřadmission :
Problème de logement : rupture dřhébergement,
hôtel, hébergement précaire
Aide éducative
Protection de(s) enfant(s)
7
1
1
La raison principale des entrées au CME est toujours, depuis de nombreuses années, la situation
dřhébergement très précaire de ces mères et de leurs enfants.
Elles stoppent ainsi le chemin chaotique sur lequel ils se trouvent dès leurs premières années de vie
commune.
♦ Dispositif dřaccueil dřurgence du 93 ou hors 93 mais financé par le département : 5
PUBLIC ACCUEILLI
♦ Nombre de familles accompagnées dans lřannée : 36
- 27 étaient déjà dans la structure
- 9 ont été admises dans lřannée
♦ Nombre de journées réalisées dans lřannée : 28 747
Nombre de journées mères :
11 557
Nombre de journées enfants : 17 190
Nous constatons 425 journées supplémentaires par rapport à lřexercice 2013.
Pour autant, le nombre des journées enfants est cette année encore en diminution venant confirmer
lřaugmentation des familles avec un enfant unique : plus de 58% en 2013 et 2014.
CME 93
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 284 -
♦ Origine par commune de toutes les familles accueillies : 36
Aulnay/Bois 5
Noisy-le-Sec 5
Montreuil/Bois
Drancy
3
Bondy
2
Le Blanc-Mesnil 2
4
Le Bourget
Pré St-Gervais
Sevran
Bagnolet
Bobigny
Gagny
2
2
2
1
1
1
Livry-Gargan
1
Neuilly-sur-Marne 1
Pantin
1
Pavillons/Bois
1
Rosny/Bois
1
Tremblay-en-France 1
♦ Motif principal dřadmission de toutes les familles accueillies : 36
Gestion budgétaire
Violence
Problème de logement : rupture dřhébergement,
hôtel, hébergement précaire
Aide éducative
Relation mère enfant,
Santé
Emploi
1
1
29
2
1
1
1
♦ Nombre de femmes en provenance de :
 Dispositif dřaccueil dřurgence du 93 ou hors département (mais financé par la Seine Saint
Denis), Hôtel 115 : 28
 Structures d’hébergement : 8
FJT Rosny-sous-Bois (1) ; Essor 93 (1) ; Escale saint martin(1) ; Foyer dřurgence Georges
Sand (1) ; ANEF Montreuil (1) ; C.M.E. Toit Accueil et Vie (1) ; Foyer Maternel le Bief (2)
SITUATION FAMILIALE
Célibataire
35
Mariée
0
Divorcée
0
Séparée
0
Veuve
1
ÂGE DES MÈRES
- 18 ans
18 ans
19 -21 ans 22-25 ans
26-30 ans
À lřentrée
0
1
3
19
4
En 2014
0
0
0
20
5
Depuis 2012 nous constatons le rajeunissement des mères de famille.
Cette année, 63% des femmes nřont pas 25 ans contre 56% en 2012.
+30 ans
9
11
NOMBRE DřENFANTS PAR FAMILLE
Nombre dřenfants
Nombre de familles
1
21
2
6
3
6
+ de 3
3
Nombre dřenfants dans la structure ………
Nombre dřenfants hors de la structure
Nombre d’enfants total
21
12
18
12
63
6
Les enfants hors structure ont été inclus dans ce total.
Localisation des enfants hors de la structure : 2 Guinée, 3 Comores, 1 Mali
CME 93
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 285 -
ÂGE DES ENFANTS
Âge
À lřentrée
Au 31/12/14
- 1 an
16
5
1 à 3 ans
24
28
4 à 5 ans
2
18
6 à 10 ans
2
5
+ de 11 ans
0
1
Total
44
57
Naissances durant le séjour au C.M.E. : 13 dont 1 en 2014
MODE DE GARDE DES ENFANTS NON SCOLARISÉS
Famille
(dont
mère)
Assistante
Maternelle
agréée
Assistante
maternelle non
agréée
Crèche
collective
Crèche
parentale
10
9
0
6
1
Le pourcentage des enfants gardés par un membre de la famille élargie est cette année identique à
2012 mais nettement supérieur à 2013 (+34%).
RÉSEAU RELATIONNEL DE LřENFANT (par fratrie)
Avec leur père
Régulier
Aucun
Avec la famille
35
21
32
24
Avec le compagnon
15
41
Autre
41
15
Depuis trois ans, la relation des enfants à leur père est en constante augmentation. Cette année plus
de 61% des enfants ont un lien régulier à leur autre parent soit 35% de plus quřen 2012.
Précisons que ce contact régulier peut être uniquement téléphonique car un certain nombre de pères
réside à lřétranger ou hors de lřIle de France.
STATUT DES ENFANTS
♦ Reconnus par le père :
♦ Non reconnus par le père :
40
17
Paradoxalement, le pourcentage des enfants reconnus par leur père est en diminution de plus de 20%
cette année par rapport aux deux années précédentes.
PARTICIPATION FINANCIERE DES PERES
Pension
alimentaire
Participation
régulière
Participation
ponctuelle
Aucune
11
2
2
21
Une partie des pères nřont pas des revenus suffisamment conséquents pour verser des pensions
alimentaires. Certains peuvent, par contre, apporter un soutien financier épisodique : achats
alimentaires, de vêtements, de jouets.
INTERLOCUTEURS IDENTIFIE PAR LřEQUIPE COMME TIERS AUTOUR DE LA PARENTALITE
Père
Compagnon
Autre
Aucun
12
4
16
4
CME 93
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 286 -
NIVEAU SCOLAIRE DES MÈRES
Analphabète
Illettrée
Cm2
1
1
1
6ème ème
4
5ème
3
1
CAP
niv.
CAP
CAP
BEP
1
10
4
3ème
1ère
Bac
+
3
0
2
8
DIPLOMES OBTENUS PAR LES MERES
CAP
BEP
9
6
Bac
4
Bac+2
Bac+3 +
5
0
1
EXPÉRIENCES PROFESSIONNELLES
Expérience
Jamais travaillé
Travaillé 1 à 6 mois
Travaillé 6 mois à 1 an
Travaillé + dř1 an
A lřentrée
13
5
5
13
Fin 2014
6
2
3
25
FORMATION QUALIFIANTE
2 mois
En 2014
3 mois
0
6 mois
0
9 mois
3
Entre 1 et 2
ans
3
12 mois
1
1
2 ans
+ 2 ans
1
1
HÉBERGEMENT ANTÉRIEUR
Structure
dřhébergement
Amis
Famille
Logement
Personnel
S.D.F
(Errance)
Hôtel
8
10
7
0
0
11
RÉSEAU RELATIONNEL DE LA MERE
Avec le père des
enfants
25
Régulier
Avec la famille
Avec des amis
25
29
Avec un compagnon
15
RESSOURCES AUTRES QUE PRESTATIONS FAMILIALES
À lřentrée
Fin 2014
ou sortie
CME 93
R.S.A
Indemnité
de stage
Salaire
ASSEDIC
A.A.H.
Aucune
31
0
3
0
0
2
18
0
15
2
0
1
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 287 -
PROBLEMATIQUE SANTE DES FEMMES ACCUEILLIES
Problèmes psychologiques
Repérés :
nombre de femmes
Non
nombre de femmes
Autres problèmes graves de santé
3
repérés :
2
INTERVENTIONS DE LřAIDE SOCIALE A LřENFANCE (Nombre de familles concernées) :
Placement dřenfant
Secours
besoin
premier
Ordonnance
placement
provisoire
0
Allocation mensuelle Accueil provisoire
1
1
0
FAMILLES SORTIES DANS LřANNÉE :
de
5
♦ Durée de séjour :
0 à 6 mois
+ 6 mois
à 1 an
+ 1 an à
18 mois
+18 mois
à 2 ans
2 ans à 3
ans
3ans à
4 ans
+ 4 ans
0
0
0
1
2
1
1
♦ Situation professionnelle à la sortie :
Stage/formation
rémunéré€
Sans activité
professionnelle
C.D.D.
C.D.I.
À leur entrée
0
3
1
1
À leur sortie
0
1
0
4
♦ Logement à la sortie ou à la fin de prise en charge :
Foyer
Famille
0
Sans droit ni titre
Appartement
1
4
0
♦ Commune dřimplantation :




Bagnolet
Bobigny
Le Blanc Mesnil 1
Noisy le sec
1
2
1
♦ Ressources à la sortie avec prestations familiales :
0€
0
CME 93
0 à 300 €
0
300 à 450 €
0
450 à 600 €
0
600 à 750 €
0
750 à 900 €
0
+900 €
5
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 288 -
♦ Ressources à la sortie hors prestations familiales :
0€
0 à 300 €
300 à 450 € 450 à 600 € 600 à 750 € 750 à 900 €
+900 €
1
0
0
0
1
1
2
Si 4 femmes sur 5 ont « décroché » un CDI avant de quitter lřAVVEJ, il nřen reste pas moins que la
moitié dřentre elles est considérée comme « travailleur pauvre » pour qui aucun accident de la vie ne
doit intervenir au risque de déstabiliser dangereusement leur fragile équilibre budgétaire.
♦ Type de logement pour les familles qui étaient en bail glissant :
Restées dans le logement
1
Public
Autre logement
0
♦ Type de logement pour les familles qui étaient en bail associatif :
Public
3
Privé
1
♦ Aides financières sollicitées :
LOCAPASS
0
♦ Mesures de suivi A.S.E :
A.E.M.O
0
CME 93
FSL
1
PRET CAF
2
A.E.D
0
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 289 -
RENCONTRE 93
CONTACT :
ACCES :
49 rue Marcel Sembat
93200 SAINT DENIS
 : 01 48 13 12 20
 : 01 49 22 06 99
Courriels : [email protected]
Bus :
RER D :
Métro :
Métro :
154, 168, 170, 177, 255
Saint Denis Gare
Porte de Paris
Saint Denis Basilique
ACCUEIL :




40 jeunes, garçons et filles de 12 à 18 ans, présentant des difficultés sociales et familiales, originaires
prioritairement du département de la Seine-Saint ŔDenis
15 enfants de 0 à 3 ans révolus confiés directement par le parent rencontrant des difficultés momentanées
pour la garde de leur enfant de jour et de nuit. Accueil chez des assistantes familiales
8 places en halte jeux
15 adultes. Parents dont les enfants bénéficient dřune mesure éducative dans le cadre de la protection de
lřenfance
MISSION :
RENCONTRE 93 propose :
-
HEBERGEMENT :
M.E.C.S. (Maison dřenfants à caractère social) pour 12 jeunes : Internat mixte à moyen (observation) et long
terme pour adolescents de 13 à 17 ans révolus, scolarisés ou en formation. Orientation AED et AEMO. Accueil
modulable, OPP ou AP ou Ordonnance 45. Ouvert toute lřannée.
 S.A.A. (service dřaccompagnement vers lřautonomie) pour 10 jeunes : Internat mixte à moyen (observation) et
long terme pour adolescents de 16 à 18 ans, scolarisés ou en formation. Orientation AED et AEMO. Accueil
modulable, OPP ou AP ou Ordonnance 45. Ouvert toute lřannée.
-
ACCUEIL DE JOUR :
 ATELIER SCOLAIRE : pour 18 adolescents déscolarisés âgés de 12 à 17ans révolus. Orientation AEMO et AED
- OPP et Accueil Administratif. Prise en charge globale. Suivi en AEMO. Hébergement ponctuel éventuel.
 CLUB PARENTS : 15 places, ouvert aux parents des jeunes confiés à Rencontre 93 ainsi quřaux parents isolés,
dont lřenfant est suivi en AED et en AEMO.
-
ESPACE PETITE ENFANCE :
 Un service d'accueil familial de jour et jour/nuit : pour enfants 0 à 3 ans révolus. Orientation PMI.
Accueil 24h sur 24. Accueil et/ou hébergement chez des Assistantes familiales. Accueil séquentiel dřenfants sur
place. Contrat dřaccueil Parents/Rencontre 93.
 Un accueil physique sur la halte-jeux intégrée à l’établissement :
Un accueil des enfants dřune à plusieurs demi-journées par semaine,
Un relais parents Ŕ enfants.
SELF : Préparation des repas sur place. Lieu dřéchange où se retrouve pour déjeuner et dîner toute personne
fréquentant la structure.
ASSOCIATION VERS LA VIE ET L’EDUCATION DES JEUNES l RECONNUE D’UTILITE PUBLIQUE
1, place Charles de Gaulle Ŕ 78067 St Quentin en Yvelines Cedex
Téléphone : 01.30.43.26.00 Ŕ Télécopie : 01.30.43.98.25
Courrier électronique Direction générale : [email protected]
- 290 -
ADMISSION :
Ouvert toute lřannée.
Toutes les demandes sont à adresser au directeur
Celles de la Seine-Saint-Denis sont examinées en priorité
AGRÉMENTS Ŕ HABILITATIONS
 Convention Aide Sociale à lřEnfance
 Habilitation Justice
STRUCTURE :
Direction : Laurent DUPOND
Equipe éducative : 3 chefs de service Ŕ 1 médecin pédiatre Ŕ 5 psychologues Ŕ 12 éducateurs Ŕ 6
éducateurs scolaires Ŕ 4 éducatrices jeunes enfants Ŕ 2 animateurs sociaux éducatifs - 1
enseignant technique - 6 assistantes familiales
Equipe administrative et technique : 1 attachée de direction - 1 économe Ŕ 1 adjoint économat Ŕ
3 secrétaires Ŕ 2 maîtresses de maison Ŕ 3 personnels dřentretien Ŕ 1 cuisinier Ŕ 3 aides cuisine Ŕ
4 veilleurs de nuit.
ASSOCIATION VERS LA VIE ET L’EDUCATION DES JEUNES l RECONNUE D’UTILITE PUBLIQUE
1, place Charles de Gaulle Ŕ 78067 St Quentin en Yvelines Cedex
Téléphone : 01.30.43.26.00 Ŕ Télécopie : 01.30.43.98.25
Courrier électronique Direction générale : [email protected]
- 291 -
RAPPORT D'ACTIVITÉ 2014 - RENCONTRE 93
Par Laurent DUPOND - Directeur
Chaque année le rapport dřactivité est lřoccasion de se poser la question du travail entrepris au sein de
lřinstitution et de la direction à prendre afin de maintenir vivant ce bel ensemble quřest Rencontre 93.
En 1996, lorsque Mado CHARBONNIER, Directrice du SIOAE 93 de lřassociation déposait le projet dřun
établissement multi accueil qui conduira 11 années plus tard à lřouverture de lřinstitution, elle
nřimaginait probablement pas quřen 2014 ce projet apparaîtrait comme une réponse « dřhier » aux
questions dřaujourdřhui.
Rencontre 93 sřest construit autour dřun projet généreux aux idées simples, témoignant de la volonté
de sa créatrice de proposer une autre alternative aux accueils institutionnels tels que proposés en
protection de lřenfance. Rencontre 93 sřorganise autour de valeurs humanistes exprimées en
intentions fortes à destinations des publics accueillis - En premier lieu, il sřagit de partager lřespace
institutionnel en réunissant des bébés, des adolescents et des adultes afin de limiter les phénomènes
de groupe et miser sur les interactions qui découlent de cette hétérogénéité - Miser sur
lřinconditionnalité de lřaccueil, dřune place offerte qui nřest pas à gagner - Garantir la sécurité de
lřaccueil en renonçant à tout recours à la menace dřexclusion et à lřexclusion elle-même - Ouvrir à tous
un cadre sécurisé où peuvent sřexprimer les émotions, conditions de la rencontre éducative - Enfin
avoir pour chacun, accueillis et accueillants, des projets et lřambition de la réussite.
Rencontre 93 nřest pas une institution hors du temps et hors des réalités inhérentes aux institutions
dřaction sociale quřil conviendrait de regarder avec une certaine sympathie comme un écho du passé ;
Rencontre 93 est à lřinverse à considérer comme un modèle de modernité, comme le souligne notre
introduction. Chaque question posée aujourdřhui pour mieux accompagner les publics fragiles trouvent
au sein de Rencontre 93 des réponses crédibles. Après sept ans de fonctionnement, cette institution
peut assumer être une référence, avec ses difficultés de fonctionnement mais forte dřun dispositif qui
reste innovant.
Sans faire le procès de quiconque ; tous nous pouvons constater, et ce, malgré la multiplication des
lois depuis 2002, que peu de choses ont évolué du côté des institutions œuvrant dans le cadre de la
protection de lřenfance : les lieux restent peu ouverts sur le territoire ; les parents nřont guère plus de
place dans les projets dřétablissement quřavant ; les ruptures de placement pour les jeunes en
difficulté sont toujours aussi nombreuses, voire en augmentation ; les placements restent une réponse
majoritaire au détriment dřautres approches comme le placement de jour ; enfin pour terminer une
liste qui pourrait sřallonger davantage, on ne peut que constater lřaffaiblissement de la démarche de
prévention au bénéfice dřune pratique de lřurgence de plus en plus prégnante (65% des placements
mis en œuvre sur la Seine Saint Denis le sont en urgence).
Fort de ces constats, le département de Seine Saint Denis a lancé en 2014 une réflexion quant aux
modalités dřaccueil des adolescents et des petits dans le cadre de la protection de lřenfance. La
réponse trop souvent unique du placement est remise en cause au bénéfice dřautres approches. Des
propositions de travail seront faites aux associations en 2015 pour quřelles puissent se situer et
présenter des projets innovants.
Sur chacune des pistes évoquées, Rencontre 93 peut apparaître porteur dřune expérience significative.
Comme pour la petite enfance où la question du placement y est plus encore que pour les autres
enfants un sujet extrêmement complexe, traversé dřidéologies faites de pour ou de contre et de
risques à assumer pour les professionnels, la prévention de la maltraitance par lřouverture de lieux
ressources à lřimage des relais parentaux est préconisée. LřEspace Petite Enfance de Rencontre 93
propose déjà un accueil proche de ce modèle et est la seule structure du département à offrir un
accueil hors mandat de jour et de nuit aux enfants de moins de 4 ans confiés par leurs parents. Seul
lřaccueil des fratries est en partie absent de notre projet et devrait être pris en compte pour
revendiquer lřappellation relais parental.
Rencontre 93
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 292 -
Pour les adolescents, une dynamique sřengage sur le département afin dřoffrir une alternative au
placement complet qui sřavère aujourdřhui trop souvent peu efficace eu égard à lřinvestissement
nécessaire, et lourde à mettre en place. Depuis 2007, il est possible pour le juge de décider dřun
placement de jour et ce pour des jeunes pour qui un placement à temps complet est impossible. Pour
ces jeunes, la situation familiale et personnelle est source de danger, la scolarité est souvent le
symptôme le plus visible de la désorganisation et déstabilisation familiales. Rencontre 93 propose déjà
18 places aux Ateliers scolaires et sera sollicité pour 12 places supplémentaires dans le cadre dřune
implantation à lřEst du département. Redonner à ces adolescents une confiance en leurs capacités et
retrouver le plaisir dřapprendre a un effet de changement toujours impressionnant. Le jeune nřest plus
un jeune « qui ne fait rien » et cela suffit souvent à offrir lřapaisement familial dont a besoin tout
éducateur pour réinscrire le jeune dans un projet reconnu par ceux qui ont la charge de le faire
grandir.
Rencontre 93 est présent également sur la question des trop nombreuses ruptures dřhébergements
(sur 350 jeunes placés sur le département, cette année on compte plus de 80 ruptures de placement
allant de 1 à 9 !) parce quřelle propose depuis sa création une approche ouverte et souple de lřaccueil.
Ouverte parce que lřengagement pris auprès de ces jeunes nous conduit à innover en permanence
pour leur permettre de sřinscrire dans la durée sur le lieu dřaccueil. Rencontre 93 a, depuis près de
cinq ans, renoncé à la sanction et à lřexclusion pour se consacrer au « vivre ensemble ». Cet
engagement nous amène donc à penser en questionnant notre capacité dřadaptation plus quřà celle
de lřadolescent. Ainsi, cette année nous avons, pour permettre le maintien de lřaccueil eu recours à
des montages incluant la mise à lřhôtel (hôtels connus de lřASE). Certains grands adolescents ne
peuvent en effet se maintenir sur la structure collective ; il leur est difficile de respecter les règles de
vie pas toujours compatibles avec leurs « symptômes ». Nous sommes fiers de dire que cette année
encore chaque départ sřest inscrit dans un projet qui a vu le chemin des adolescents se poursuivre
sans rupture. Nous proposerons au cours de lřannée 2015 un projet dřexternalisation du SAA vers des
appartements partagés et des studios afin de poursuivre ce travail de façon pérenne.
Le projet dřaccueil familial spécialisé ne se sera pas ouvert cette année comme envisagé ; un délai dû
à lřachat de la maison qui a pris plusieurs mois de retard. Nous sommes impatients dřoffrir un accueil
pour deux jeunes reconnus comme en très grandes difficultés dans un cadre pensé et adapté pour
eux.
Un dernier mot pour introduire quelques écrits de présentation ou de témoignage sur le Club des
parents qui cette année encore a su tenir la place des parents au sein de lřinstitution. Spectacle
préparé dans le cadre dřun séjour organisé par le Club et joué à quatre reprises, rencontres et
échanges toute lřannée pour plusieurs dizaines de femmes et dřhommes, ouverture à la culture, cours
dřalphabétisation et tant dřautres choses qui nřont dřautre objectif que celui de renforcer le sentiment
dřappartenance à notre société.
Si Rencontre 93 est un lieu de grande richesse pour les nombreux projets qui y voient le jour, il lřest
également pour ses professionnels qui chaque jour sřengagent pour le faire vivre. Quřils soient tous
fiers de leur travail.
Rencontre 93
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 293 -
Quelques textes et témoignages…
La vie dřune institution, cřest la somme de ces moments pris avec les jeunes et tous ceux qui nous
accueillent dřune manière ou dřune autre. Partager, échanger et agir donnent corps à un engagement
humaniste. Paul TCHOBE, coordonnateur projet porte haut cet idéal au travers de divers événements
dont celui présenté dans ce rapport.
Le samedi 22 novembre de 9h à 17h au Gymnase Elisabeth, Paris 14ème, a eu lieu le Grand Tournoi
de la Solidarité organisé par les associations « Lřun est lřautre » et « Un ballon pour lřinsertion ».
Il a réuni de nombreuses équipes, des personnes en situation précaire, des jeunes en insertion
accompagnés par les associations qui les soutiennent et aussi des citoyens heureux de jouer et de
témoigner ainsi leur solidarité auprès des plus vulnérables. Les jeunes de Rencontre 93 y participaient
pour la 3ème fois (édition 2012 à la Halle Carpentier, 2013 au Stade Charlety). Cet évènement est
soutenu par Sandrine ROUX ancienne capitaine de lřéquipe de France de Football Féminin et
Emmanuel PETIT champion du Monde de Football 1998.
Un évènement convivial et festif au cours duquel
les valeurs du sport sont réaffirmées et participent
à notre volonté commune dřassoir la relation à
lřautre sur la dignité, lřéchange et la solidarité.
A Rencontre 93, nous sommes fiers de ce que
nous réalisons et avons le désir de le faire savoir.
Ainsi cřest un bilan qualitatif et une évaluation de
lřAtelier Scolaire que nous présentons pour ce
rapport 2014. Un bilan très positif qui nous a
conduits à déposer il y a quelques années un
projet dřextension de lřAtelier Scolaire vers lřEst du
département tant les demandes apparaissent
nombreuses. Nombreuses par le nombre dřenfants
déscolarisés dont lřabsence de projet et
dřinscription accentue les difficultés familiales et
conduit à une mise en danger. Nous avons au
moment où sřécrivent ces lignes bon espoir de voir
aboutir ce projet en 2015.
5. Document rédigé par Isabelle BERMOND - Responsable pédagogique.
La réussite des jeunes de lřAtelier Scolaire pour lřannée 2013-14 vient nous conforter dans nos
choix pédagogiques et éducatifs. La construction dřune relation avec des adolescents,
fragilisés et en grandes difficultés, autour de lřouverture de perspectives et la construction de
projets, aussi bien culturels, sportifs que scolaires, nous permet dřarticuler le travail éducatif
tout au long de la durée de lřaccompagnement dans un cadre plus serein et moins
contraignant. Un cadre qui permet dřaborder les parents autrement.
Au niveau des orientations et des résultats scolaires :
o
o
Rencontre 93
1 CAP Petite Enfance réussi
5 rescolarisations dont 2 en 3ème collège, 1 Sports-Etudes
(Foot américain et CAP menuiserie aluminium), 1 en 3ème SEGPA et 1 en CAP Cuisine
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 294 -
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3 inscrits au CNED ont obtenu leur passage en classe supérieure dont 1 entrée en
seconde, 1 en terminale Bac Pro et 1 en première BAC Pro
 1 inscrit au lycée en Seconde a obtenu son passage en première STG option
Gestion
 1 entrée en CAP Métiers de la mode, vêtement flou par correspondance
 1 formation BAPAAT équitation (Brevet dřAptitude Professionnelle dřAssistant
Animateur Technicien)
2 BAFA ont été obtenus
2 entrées dans le monde du travail dont une dans le cadre « emploi dřavenir » avec le
Conseil Général du 93. Grâce à ce dispositif, cette jeune poursuit sa formation en
alternance de professionnel de la petite enfance vers le métier dřAuxiliaire
Puéricultrice après lřobtention du CAP. Une autre a obtenu diverses embauches pour
concilier en alternance travail et formation dřAssistante vétérinaire
Plusieurs stages de découverte des métiers ou de préprofessionnalisation ont été
effectués afin de parfaire leur orientation.
Or, la rescolarisation nřest pas une fin en soi. Ce nřest que la première étape vers la réussite.
Le travail de mise en confiance, de revalorisation doit bien souvent perdurer si lřon veut que la
réussite totale se concrétise. A la moindre difficulté ou au moindre échec, nos jeunes se
découragent et lâchent prise. Cřest pourquoi, pour les plus fragiles, lřAtelier Scolaire poursuit
la prise en charge le temps quřils acquièrent lřassurance indispensable au succès. Ainsi, 3
jeunes rescolarisés sont suivis encore actuellement par lřAtelier Scolaire et obtiennent de bons
résultats grâce au soutien constant qui leur est apporté.
Lřoriginalité et la réussite de ces orientations sont le résultat dřune démarche de prise en
charge à long terme. Après 7 ans de fonctionnement, on peut, enfin, en évaluer la pertinence.
En effet, il sřavère quřil est rarement possible dřélaborer un projet à court terme avec la
population accueillie au sein de lřAtelier scolaire. En moyenne, deux ans sont nécessaires. Ce
nřest quřexceptionnellement que six mois suffisent. La première année est généralement
consacrée à la remise à niveau, lřapprivoisement mutuel, la reconstruction et la revalorisation
à travers les multiples médiations que nous proposons. Puis, vient la période de la découverte
des perspectives de lřélaboration et de la mise en place du projet choisi par le jeune et qui
prend entre un et deux ans pour sa mise en place.
Il est clair que cette prise en charge du jeune ne se limite pas à sa scolarité. Cette prise de
position constitue à la fois une reconnaissance de son droit à lřinstruction en tant quřenfant
âgé de moins de seize ans et aussi une approche éducative et psychologique qui prend en
charge les difficultés sociales et familiales de jeunes en grandes difficulté et fragilisés.
Certains diront que lřenfant est roi à lřAtelier Scolaire. Nous répondons que "oui", "non" parce
quřil a tous les droits mais parce que tout désir justifié lui est reconnu. Il est libre de
sřaccomplir à travers ses rêves, ses actions, ses choix pour sřinscrire dans le chemin de la
réussite et de la confiance en soi. Tout comme il est libre dřexprimer son désir de partir,
dřarrêter sa collaboration avec lřéquipe éducative sans passer par le passage à lřacte, la
violence physique ou verbale. Notre travail à ce moment devient une recherche dřorientation
vers un lieu plus adapté au jeune car nous sommes persuadés que notre pédagogie ne peut
pas remédier à tous les maux.
Un grand nombre dřadolescents que nous avons reçu depuis 2007 et pour lesquels il nřexistait
comme perspectives quřun puit sans fond ont pu se réaliser pleinement et construire,
aujourdřhui, leur vie dřadulte avec sérénité et réussite. Nous en avons régulièrement la
confirmation par les visites quřils nous rendent.
Rencontre 93
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 295 -
La plus belle des évaluations vient des témoignages de ceux qui ont reçu et qui à
présent ont la possibilité de donner. C’est le cas pour cette mère qui a su profiter
de l’offre du Club des parents de Rencontre 93 et qui nous laisse cette lettre que
nous avons retranscrit telle quelle sans en revoir la forme. On ne dira peut-être
jamais assez combien une chose, finalement, aussi anodine qu’un remerciement
peut nous soutenir si puissamment dans notre travail. LD
6. Lettre d’une maman du Club des Parents, témoignage.
Objet : Remerciement et lřespoir pour solidarité femme
Madame, Monsieur,
Jřai lřhonneur dřêtre un part de Point Rencontre 93 (Club des Parents).Jřai voudrais
vous présenter le sentiment de remerciment pour AVVEJ. Parce que grace à cette
association lřarrive de remplir toutes les bonne couleurs dans ma personnalité. La
théâtre forum, différente sortie, visite en Paris, découvrir un nouveau monde, atelier
cuisine et en plus partage de bonheur.
Michelle Matthis, Véronique, Clara, mon prof de français, Marie Sophie, vous avez me
donner un vrais sens de vie. « Etre heureux, rendre heureux voila le rythme de
lřamour.
Ce moment je suis engagé dans une formation lřauxiliaire de vie sociale ». Jřaimerai
bien de rendre visite à Club des Parents, mais cřest un peu difficile. Si il y a des
programme après 19h je peux venir.
Merci pour tous, Je ne suis rien sans vous
A très a bientôt.
s.s.
Comment mieux parler du Club des parents que de présenter le programme du
mois de décembre 2014 ? La place manque pour y faire figurer les onze autres
mois tout aussi riches en propositions auxquelles plus de trente parents réguliers
ont pu bénéficier. Mais le Club n’est pas un seul lieu de culture, il est aussi un lieu
citoyen, en témoigne la participation de huit parents au Conseil de la Vie sociale de
Rencontre. LD
Rencontre 93
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 296 -
Le dynamisme de Rencontre passe par sa capacité à monter des projets dans
lesquels peuvent s’engager les publics et les professionnels. Durant l’année 2014,
l’ensemble de la maison a pu bénéficier d’actions diverses tant à l’adresse des
parents que des jeunes accueillis. Mettre en œuvre ces actions éducatives dont les
bénéfices ne sont plus à démontrer a été rendu possible dès l’ouverture de
Rencontre 93 par la création du poste de Coordinateur de projet présenté par
Véronique LEDOS-PINSON. LD
7. Texte de Véronique LEDOS-PINSON, Coordinatrice de projets
Monter et financer des projets, le rôle de la Coordinatrice de projets à Rencontre 93.
Dans une période de forte contrainte budgétaire, qui voit le financement des établissements
et services de lřaction sociale et médico-sociale se réduire, tout pousserait au renoncement et
à un fatalisme budgétaire. Sřil ne sřagit pas de nier les réalités, il convient pour autant de
réfléchir à dřautres financements pour maintenir la part créative des institutions. Et comme
lřargent ne suffit pas, il faut aussi des professionnels capables de porter des projets au sein
des établissements. Cřest ainsi quřapparaissent aujourdřhui de nouvelles fonctions dont celle
de la coordination de projet à même dřêtre ce professionnel capable de monter un projet du
contenu à son financement.
Cependant, il nřy a pas de formation pour être coordinateur, ni de définition réelle de ce poste
même si le DESJEPS animation socio-éducative ou culturelle ou le DUT Carrières Sociales,
permettent dřy accéder. Cřest pourquoi, je préfèrerai parler de la fonction de coordinateur et
non de profession. Ainsi, chaque établissement et service de lřaction sociale et médico-sociale
peut créer un poste en fonction de ses caractéristiques et de ses besoins spécifiques comme
ici à Rencontre 93.
Une fonction que jřaborde plus dans la finalité du projet (de lřétablissement et des services
concernés directement Atelier Scolaire, Club des Parents et indirectement EPE, S.A.A et
M.E.C.S.) et dans les changements impactés que dans son rôle et son action. Une fonction qui
existait bien avant mon arrivée à Rencontre 93 et qui a été menée avec panache pendant
plusieurs années par Monsieur Robert COMELAS, parti début 2014 à la retraite (et à qui je
dis : « Chapeau bas lřartiste »).
La coordination de projet me semble être une position qui répond à trois grands axes : les
partenariats de territoires, la recherche de fonds et la gestion de projets. Cřest un espace de
dialogue entre le projet de lřassociation et les projets des institutions partenaires, quřelles
soient publiques ou privées. Et s'il y a lieu de sřadapter au cahier des charges des différents
partenaires, cřest toujours sans perdre de vue le projet associatif et ses objectifs pour quřils
puissent pleinement exister.
En interface directe avec les équipes de terrain et dřencadrement, la fonction consiste à
analyser la nature unique de chaque projet et à la prendre en considération. Cřest une
fonction transversale et non hiérarchique qui suggère des approches flexibles et une capacité
à maintenir les projets dans le temps. Elle ouvre des passages à dřautres propositions,
dřautres maillages pour co-construire le faire ensemble.
À Rencontre 93, les projets réalisés [médiations éducatives, culturelles, artistiques et sportives
(en exemple : le théâtre, lřéquitation)] sřintitulent : « Autrement », « Song § Dance », « Toute
une Histoire », « ça conte » ….et les projets à venir : « Voyager Autrement » et « Histoires de
fils en aiguille ». Ils sont à chaque fois une nouvelle aventure et offrent comme proposition
aux personnes accueillies dans lřétablissement un formidable espace de revalorisation et de
réparation de lřestime de soi. Ils sont aussi des expériences particulières proposant de vivre et
de partager lřespace de manière responsable.
Rencontre 93
RAPPORT DřACTIVITE 2014
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Vous avez dit Groupe d'Expression ?
Par Ashley AHMED - Psychologue clinicienne
Un groupe dřexpression a été animé 1 fois par semaine durant 1h pendant 3 mois par Sylvain DIAZPsychosociologue-, et moi-même, Ashley AHMED -Psychologue Clinicienne-sur la MECS de Rencontre
93. Il a été présenté en réunion dřéquipe, lors dřune réunion dřinformation pour les jeunes, et un écrit
a été remis à ces derniers pour leur expliquer ce qui était mis en place. Les éducateurs ont pris le
relais de notre parole pour soutenir auprès dřeux le projet du groupe et jřai eu lřoccasion plusieurs fois
dřéchanger avec les jeunes à ce sujet sur des temps informels.
Il a été choisi de ne pas inclure les éducateurs sur le temps de groupe afin de proposer un extérieur
au quotidien, limitant par ailleurs la régression que leur présence pourrait amener, le dispositif
lřinduisant déjà par lui-même. Le choix de deux co-animateurs (masculin/féminin) a permis de
proposer deux supports identificatoires au groupe et dřapporter du tiers dans une relation duelle
(animateur/groupe) qui nřest pas toujours évidente à gérer chez les jeunes.
Ce groupe leur a été présenté comme un temps « quřon construit pour vous, avec vous, où lřon peut
parler de vous, des autres, de questionnements sur la vie, de lřactualité, de thèmes ou de tout ce que
vous voulez, dans la limite du respect de chacun, à condition que les autres aient aussi envie de le
partager avec vous. On parle, de ce quřon veut, on le décide ensemble. Ou on ne parle pas, parce
quřon nřest pas obligé. On est libre dřécouter ou dřintervenir ». Il a été préparé sur papier des thèmes
à tirer au sort sřils le désiraient, qui avaient pour vocation dřamener un contenant, limitant ainsi
lřexpression brute de la vie fantasmatique des participants.
Ce groupe prenait ainsi un sens particulier en offrant une autre liberté de parole à ces jeunes qui
avouent fréquemment se censurer à la fois auprès des professionnels du quotidien, et auprès de leurs
contacts extérieurs.
Mais ce groupe dřexpression a aussi émergé comme offrant une possibilité de se décentrer et de se
distancier par rapport à la représentation que les sujets ont dřeux-mêmes, dřintégrer les similitudes et
différences, ce quřils veulent être ou ne pas être, amenant à se (re)positionner en groupe mais aussi
dans leur singularité.
La prise de parole personnelle y perdant son caractère obligatoire puisque déléguée à lřensemble,
était offerte la possibilité de pouvoir négocier autrement le type de transfert mis en place à
lřadolescence, les protégeant ainsi dřune confrontation directe à lřadulte avec une mise à distance de
ses potentialités surmoïques ou séductrices.
De par la pratique de lřassociation libre (les participants étant invités à dire ici ce qui leur vient à
lřesprit, ce qui se présente à eux, comme cela leur arrive, sans critique ni restriction), le groupe de
parole trouvait aussi son intérêt dans la possibilité de remaniements psychiques quřil offrait et qui
seraient bénéfiques à des situations singulières paraissant figées.
En dřautres termes pour nous, professionnels, un tel groupe permettait lřouverture dřun espace de
parole dans lequel chaque adolescent, pris un par un, pouvait se soustraire dřune appartenance trop
fixe au collectif et apporter ses propres enjeux inscrits dans lřhistoire qui est la sienne. Lřadolescence
étant une période de remaniements psychiques et identitaires, de bouleversement de soi, réveillant
des angoisses primaires et une vulnérabilité narcissique, la prise en charge groupale pouvait alors
aider les participants à identifier leurs mouvements internes, leurs émotions, leur apprendre à les
gérer, à les exprimer, à les partager, les confronter aux autres. Cela prenait dřautant plus de sens
pour ces jeunes ayant pour point commun des traces traumatiques, une rupture de lien et un vécu
dans des environnements carencés, défaillants ou disloqués, les amenant à développer leurs capacités
de symbolisation : limitant ainsi le recours aux passages à lřacte.
Si notre intention de départ était dřouvrir le groupe conjointement à la MECS et au SAA, il nřa
finalement été retenu que la MECS car le SAA connaissait une période mouvementée tant sur le plan
des départs et des arrivées (menaçant ainsi la stabilité contenante du groupe), que sur le plan
conflictuel avec la MECS (nous ne souhaitions pas que cet espace soit un lieu où se rejouent ceux-ci).
Il nřa pas été proposé sur lřAtelier Scolaire car un groupe de parole existait déjà et nous ne
souhaitions pas amener de confusion.
Rencontre 93
RAPPORT DřACTIVITE 2014
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Le bilan ? Cřest un groupe qui nřa pas été physiquement investi par les jeunes. En effet, bien que
Sylvain et moi ayons maintenu le groupe tous les mercredis de 18h30 à 19h30, aucun jeune ne sřy est
présenté. Pour autant, on ne peut pas dire quřil nřa pas vécu. Ne pas avoir de participants était une
possibilité que nous avions évoqué dès le début du projet, et nous avions pour objectif de lui donner
ne serait-ce quřun possible, peut-être plus tard, peut-être différemment, en essayant de le faire vivre
dans lřinconscient collectif de ces jeunes et des équipes.
Passé le temps de la découverte, nous avons pu observer des comportements en constante mutation
vis-à-vis de ce groupe. Le premier mouvement a été la fuite. Nous avons ainsi pu voir lřétage de la
MECS se vider complètement à lřhoraire du groupe (qui avait lieu sur un autre espace soit celui de
lřAtelier Scolaire) puis réapparaitre subitement ce temps-là terminé. Le deuxième mouvement a été
celui de la curiosité. Nous avons ainsi pu croiser des jeunes qui essayaient (bien quřen vain) de se
motiver les uns les autres pour venir participer au groupe. Le troisième mouvement a été « lřamnésie
collective ». En effet, lors de lřune de mes venues sur leur espace où jřévoquais le groupe, des jeunes
mřont demandé de quel groupe je parlais, quřils ne voyaient pas ce quřétait ce groupe dřexpression
que nous animions. Le dernier mouvement est apparu alors que je discutais avec un éducateur,
plusieurs jeunes se sont joints à nous autour dřun thème et ont commencé à débattre sur ce sujet. A
lřissue de cette discussion, une jeune a dřailleurs subtilement fait remarquer : « Alors cřest ça le
groupe de parole, cřest ce quřon a fait là, cřest ça ? » : le groupe a donc pu vivre, sur un temps
informel.
Reste la question du pourquoi ne sřy sont-ils finalement pas déplacés ?
La première difficulté était la contrainte de notre planning de professionnels qui nous a amenés à
proposer ce groupe sur un temps où certains jeunes avaient des activités sportives, réduisant ainsi les
possibilités de participation pour certains dřentre eux.
Leur aurait-il fallu plus de temps pour lřappréhender ? Cřest en effet la première fois que nous faisions
jouer la transversalité entre les professionnels de lřinstitution, ce qui, ajouté à la double étrangeté que
nous représentions Sylvain et moi (nouveaux professionnels pour eux), nécessitait peut-être un temps
dřadaptation un peu plus important pour créer la rencontre.
Aussi, la réalité de la durée courte de mon C.D.D. (4 mois) a pu également amener une difficulté à se
projeter, ou du moins à sřinvestir, sachant dès le début quřil y aurait une fin.
Enfin, par lřinstauration dřun temps de groupe à horaire fixe mais non obligatoire, nous avons cherché
à faire naitre une demande chez des adolescents qui ont des difficultés non seulement à exprimer
leurs désirs, mais également à en prendre conscience. Alors dans une temporalité où faire une
démarche pour soi semble toujours un sujet sensible pour ces jeunes, est posée la question de se
servir dřun ailleurs qui est familier -comme par exemple un temps de self-, qui aurait permis de
ramener du connu à lřinconnu en sřappuyant sur le « comme si » -cřest comme si on avait une simple
discussion autour dřun repas- qui aurait servi comme support réassurant de médiation.
Ce groupe aura ainsi permis dřexpérimenter un autre espace-temps, en laissant une porte ouverte à
de nouvelles possibilités, offrant un axe de travail auprès de ces jeunes mais également quant à la
transversalité à Rencontre 93.
Vous avez dit Transversalité ?
Par DIAZ Sylvain, Psychologue de lřAtelier Scolaire et Psychosociologue
Le groupe dřexpression a présenté dřautres bénéfices qui, de prime abord, ne constituaient pas un «
attendu » prépondérant. Tout au long de la mise en place du projet et jusquřà sa concrétisation, nous
avons tenté de faire jouer le principe de «transversalité» à des niveaux différents. Soit en interservices
et/ou en inter-compétences. La transversalité est un principe que nous évoquions comme une
nouvelle manière du « savoir travailler ensemble », faisant lřobjet, depuis plusieurs années, de
diverses réunions institutionnelles, en tant quřaxe de travail, au sein de Rencontre 93.
Rencontre 93
RAPPORT DřACTIVITE 2014
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Jusquřà présent, et si lřon y regarde de plus près, la transversalité dans lřinstitution, que lřon pourrait
percevoir comme « la mise en commun, dans une certaine temporalité, des capacités dřactions, des
compétences ou de la somme des élaborations se jouant, soit entre services ou soit entre acteurs des
systèmes », ne se concrétisait réellement que par lřintermédiaire dřintervenants extérieurs, véritables
agents de cohésion des groupes, des services, des professionnels ou encore des institutions dans le
cadre de projets dřanimation notamment (à titre dřexemple, je citerais le théâtre forum ou les
représentations de spectacles divers, incluant les publics des différents services de Rencontre 93, pour
une même représentation, sur des temps évènementiels identifiés).
Ou bien, ce principe de transversalité pouvait être agi par les jeunes bénéficiaires des dispositifs de
lřassociation, lorsque les problématiques, le plus souvent manifestées de manière inconsciente, se
mettaient en scène dans lřinstitution, mobilisant souvent les professionnels disponibles à ce moment
précis, quels que soient leurs positionnements hiérarchiques ou la place occupée dans lřinstitution.
Cette plasticité est certainement génératrice de quelque chose. Elle prouve en réalité une certaine
capacité des professionnels de Rencontre 93 à accompagner ou rencontrer (symboliquement ou autre)
une personne en difficulté quel que soit lřespace fréquenté ordinairement (le médecin pédiatre peut,
par exemple, recueillir des informations, qui étayé de son cadre déontologique, peut en effet
recommander à lřéquipe dřentamer un accompagnement de soins somatiques dřune jeune personne).
Mais quid dřun projet faisant jouer ce principe dans le cadre dřune préparation en amont, intégrant la
transversalité comme une forme de variable ou de facteur organisationnel du projet même ?
Le groupe dřexpression a donc fait lřobjet dřune réflexion collective et dřune mise en commun des
compétences et des expériences professionnelles de manière transversale. Cet espace-temps, du fait
de sa conception particulière, a su faire jouer ce principe dřarticulation de manière plus ou moins
inédite.
Il fut, en effet, le fruit dřune préparation qui a su mobiliser à la fois lřéquipe des éducateurs, celle des
psychologues de lřhébergement (Ashley AHMED, animatrice du groupe et Nathalie JEANJEAN soutien
professionnel), mais aussi le Chef de service Monsieur Zied BOUSSETTA. Mais également le concours
du psychologue de lřAtelier Scolaire (en ma propre personne, et en tant que co-animateur du groupe)
et lřappui du Chef de ce même service, Monsieur Abdel AJENOUI, mettant à disposition un espace
pour la concrétisation matérielle du projet. Enfin, lřappui du Directeur de la structure Rencontre 93,
Monsieur Laurent DUPOND qui a soutenu et porté ce projet. Cette expérience de groupe, la première
du genre, nřaurait pas pu voir le jour sans cette forme de synergie.
Elle pose les jalons dřune nouvelle manière de travailler ensemble, non sans difficulté compte tenu des
impondérables temporels de chacun, de lřexigence professionnelle que requiert la mise en place dřun
tel espace-temps, et des mécanismes de défenses déployés contre une forme dřorganisation qui,
lorsquřelle ne nous est pas familière, peut quelque fois nous effrayer. Ce qui est donc novateur en la
matière, est le fait dřêtre en amont de cette démarche transversale, plutôt que dřêtre agi par elle.
En effet, parfois pris dans un élan incluant transversalement les professionnels, ce principe, sřil est «
non pensé », ne nous laisse parfois quřune marge de manœuvre et de réflexion guidée par lřurgence
ou la représentation urgente que nous pouvons nous faire dřune situation.
Cette expérience de groupe aura donc duré un trimestre. Il est encore question de la prolonger audelà de cette durée. Dřautres projets, reposant sur la même logique dřorganisation des groupes et des
acteurs, suivront certainement courant 2015-2016, concernant cette fois-ci un groupe de parole «
parents », co-animé par Sabine JACQUES, Psychologue de lřEspace Petite Enfance.
De la même manière, des temps dřéchanges auront lieu entre services, afin de tester des outils de
médiation familiale, de concert avec « lřEspace Petite Enfance » et le soutien de la Chef de service,
Madame Djamila REZGUI.
Nous remercions donc lřensemble de ces acteurs qui ont garanti le principe de transversalité, sans qui
ce projet expérimental nřaurait pas pu voir le jour, de même que ceux qui, par leurs réflexions, nous
permettent, après coup, de nous questionner sur ce principe de transversalité et son articulation dans
les réalités institutionnelles et intersubjectives.
Rencontre 93
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 300 -
Espace Petite Enfance
A la création de l’Espace Petite Enfance, nous avions les intentions, il nous manquait les
modalités. Aujourd’hui nous pouvons dire après toutes ces années de travail que le projet
de l’EPE est bien installé dans la démarche de prévention qui est la sienne. LD
Dans la continuité de lřannée 2013, lřEspace Petite Enfance a poursuivi lřaccueil de familles très
fragilisées, nécessitant un temps dřaccompagnement conséquent. Ces familles accordent une grande
confiance au service et à lřinstitution, avec une demande « de ne pas les lâcher », demande que nous
avons entendue et à laquelle nous avons répondu… mais au prix dřun fort investissement des
professionnelles, en effectif réduites durant cette période. Cela étant, pour toutes ces familles, une
nette amélioration de leur situation et de leur relation a permis dřenvisager une fin
dřaccompagnement, « le pire » semblant avoir été évité.
A la lumière de ces expériences, des réajustements ont été pensés afin de mieux préserver lřéquipe et
de poursuivre ce travail de Prévention précoce, sur le fil de la Protection.
L'année 2014 a été l'occasion de réactualiser le projet de service et notamment de mieux préciser nos
protocoles d'accompagnement.
Enfin, la fête des "anciens" en juin 2014 a permis de vérifier que les familles ayant pris appui sur le
dispositif vont bien, dans une relation harmonieuse à leurs enfants.
o
Les familles accueillies :
Depuis lřouverture du service en mai 2010, ce sont toujours majoritairement des
mères isolées qui sřappuient sur notre dispositif. Nul doute que pour nřimporte quel
parent assumant seul sa fonction dans notre société, le chemin peut être difficile. Il
lřest dřautant plus pour ces « femmes isolées dans un contexte de migration voire de
clandestinité Ŕ au vécu souvent émaillé de ruptures et de multiples traumatismes »
comme le décrit Sabine Jacques, psychologue du service, dans son texte ci-dessous.
Aussi, lřarrivée en janvier 2014 dřune deuxième psychologue à mi-temps a permis
progressivement de mieux accompagner tant les parents que les enfants dans leur
souffrance psychique, voire somatique. De nombreux enfants ont montré des retards
ou troubles dans leurs acquisitions avec pour certains des signes autistiques.
Ces moyens ont donc contribué à mieux répondre aux besoins déjà identifié :
accompagnement en interne et/ou orientation vers des structures de soin dès lors que
la famille est en mesure de franchir le pas. Il sřest agi également de soutenir leur
adhésion au gré des délais pour une orientation extérieure. Il sřagit toujours pour le
service de veiller à ne pas être confondu avec un service thérapeutique mais de
garder sa dimension dřaide éducative.
Par ailleurs, la grande précarité sociale des familles nřest pas toujours soutenue par
des partenaires extérieurs, faute de moyens. Le service a pallié de plus en plus aux
besoins administratifs des familles, ce qui nous conduit à envisager de nouveau qu'un
professionnel, de formation CESF (Conseiller/e en Economie Sociale et Familiale), au
sein de l'établissement, pourrait répondre tant à ce suivi administratif qu'à organiser
des ateliers collectifs pour la vie quotidienne (fonctionnement et rôles des institutions,
gestion d'un budget réduit, orientation vers des associations caritatives...).
Cette préconisation avait déjà été exprimée lors de précédents bilans d'activité.
Rencontre 93
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 301 -
EPE
Par Sabine JACQUES, Psychologue
LřEspace Petite Enfance est un espace intermédiaire où chaque professionnel de la place quřil occupe
(Chef de service, éducatrice de Jeunes Enfants, Pédiatre, psychologue, Assistantes familiales),
accompagne, soutient, porte dans sa tête, la relation Parent/ enfant qui nous est donnée à voir au
travers des accordages comme des désaccordages.
Beaucoup de ces parents que nous sommes amenés à rencontrer sont sur ce territoire du 93 ; des
familles exilées, qui luttent pour vivre leur vie, pourrait-on même dire pour leur survie, en ayant le
profond sentiment de devoir se taire, se cacher, être invisible. Cřest Christine DAVOUDIAN, médecin
PMI sur Saint-Denis qui en parle très bien, avec des mots justes et forts dřhumanité.
Effectivement, il faut savoir que lřabsence dřun lieu pour être, vivre et aimer, a de fortes répercussions
sur lřétablissement des premiers liens de ces mères avec leur bébé et sur le développement même de
cet enfant, aussi bien au niveau somatique que psycho-affectif.
Il nous semble que lřensemble des partenaires liés par le projet de ces femmes de mettre au monde
un bébé sur le chemin de lřexil, nous conduit tous (PMI, hébergements dřurgence, Unité dřAccueil
Parents Enfants, CMP, maternités, Unités psychiatriques périnatales, SAJ …) à constituer une
enveloppe partenariale primaire telle une grande bulle contenante, bienveillante et attentive afin que
ces mères aient un lieu psychique pour accueillir leur enfant.
LřEspace Petite Enfance est donc lřun de ces maillons de cette grande chaîne, un maillon préventif qui
se veut soutenant pour le parent dans lřaccueil de son bébé et dans son devenir, ceci afin dřéviter la
déshumanisation, la désaffiliation, lesquelles peuvent contribuer largement à des conduites qualifiées
de maltraitantes.
Ces femmes, pour la plupart isolées, doivent pouvoir trouver une place au cœur dřun réseau de
solidarité et dřaffiliation, qui les inscrive de façon pérenne dans la vie. Elles nřont rien ou trois fois rien,
à part la « richesse » de leur bébé, qui les fait alors naître et exister en tant que parent, même sřil
sřagit dřun parent souvent meurtri, démuni et parfois très déprimé ou effondré, ce qui constitue un
risque majeur pour ces enfants qui peuvent alors être en danger dans leur développement.
Face à ces familles sans rien, voire sans inscription, ni reconnaissance, tout est à faire, penser,
construire, récolter, argumenter, ceci très souvent en se résignant face aux injonctions paradoxales
du système administratif et politique. Elles sont en quête de repères sociaux, lesquels leur permettent
une existence dans la cité, qui les rendent visibles et actrices de leur vie.
Ces familles ont besoin dřêtre soutenues dans chaque démarche au cheminement sinueux et kafkaïen.
Malgré notre centration sur la relation parents/enfants, nous sommes très souvent fortement sollicités
par les familles au sujet de leur incompréhension, de leur immense préoccupation pour leur survie
sociale, laquelle vient occuper toute la place dans notre travail : où dormir ? Que manger ? Comment
travailler ? Comment obtenir ses papiers, une aide ?
Face à cette détresse manifeste et prioritaire sur le reste puisquřil sřagit dřune demande souvent vitale,
il est difficile en tant que professionnel de faire face, aiguiller, expliquer, sans se sentir impuissant. Il
faut donc inventer des modalités dřaccueil qui résisteront aux ruptures, quand tout tend à réduire ces
femmes à des êtres de besoin, et à nous y fixer nous-mêmes, avec elles.
Nous avons alors tenté de « bricoler » en collant les multiples débris mais la tâche est rude lorsquřelle
se fait en plus du travail éducatif, pour lequel nous sommes missionnés. La tâche est dřautant plus
rude lorsque nous nřavons pas forcément la formation, les outils et tous les tenants et aboutissants
pour accompagner cette détresse sociale.
Par le passé, nous avons embauché une TISF sur une période de quelques mois afin dřexpérimenter
pour quelques mères vulnérables, un accompagnement à domicile, afin de les soutenir dans des
tâches quotidiennes. Cependant, à lřusage, ce type dřintervention ne nous a pas paru être la plus
pertinente.
Rencontre 93
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 302 -
Nous pensons que lřintervention dřun/e Conseiller/e en Economie Sociale et familiale est plus adaptée
pour proposer un soutien social, un soutien au niveau du budget et permettre aussi des actions
collectives, en proposant des ateliers aux parents.
De cette façon, si un/e Conseiller/e en Economie Sociale et Familiale intégrait le projet, nous pourrions
articuler différemment le travail éducatif-cœur de notre métier- avec ces interventions sociales qui
sont par ailleurs prédominantes.
Loin de nous lřidée de répondre « à tout » en interne, il sřagirait dřun professionnel aguerri à la
question sociale qui pourrait aussi aiguiller les familles vers les bons interlocuteurs, afin de faire
exister lřailleurs et lřextérieur.
o
La réécriture du projet
L'année 2014 a permis la réécriture du projet, avec le soutien de Norbert GIULIANI,
d'abord Directeur-stagiaire puis Chargé de mission au sein de Rencontre 93.
Ainsi, nous avons précisé nos modalités d'accueil et d'accompagnement, forts d'un
savoir-faire acquis au fil de ces quatre années.
Parallèlement, l'établissement a fait l'objet d'une évaluation interne. Le service a ainsi
pu s'appuyer sur les conclusions de cette évaluation pour parfaire une démarche
qualité et garantir une conformité aux recommandations de l'ANESM (Agence
Nationale de l''Evaluation et de la qualité des Etablissements et services Sociaux et
Médico-Sociaux). Les années à venir nous permettront de développer des outils que
nous n'avons encore pu créer et notamment un livret d'accueil imagé, accessible aux
parents que nous accueillons.
Nous avons également formalisé notre démarche d'accompagnement des pratiques
professionnelles des assistantes familiales :
o
Place des assistantes familiales dans lřaccompagnement des enfants et liens avec la
famille :
Dans le dispositif de La Protection de lřEnfance, les contacts entre la famille de lřenfant
et lřassistante familiale sont souvent évités, afin de protéger le lieu de placement de
lřenfant.
A lřEspace Petite Enfance, il y a un contact direct entre la famille de lřenfant et la
famille dřaccueil, les parents rencontrant lřassistante familiale lors de lřadaptation, lors
des accompagnements ou encore lors de manifestations collectives.
Ces accueils chez des Assistantes Familiales peuvent être de plus ou moins longue
durée, sřagissant soit dřune hospitalisation parentale, soit du besoin dřun parent de
confier son enfant pour « souffler » ; ceci sřapparentant parfois à lřaccueil séquentiel
proposé par lřASE.
Le processus de parentalité est fort complexe, certaines rencontres avec des familles rendent
nécessaires une inscription à long terme de lřenfant chez lřune de nos assistantes familiales,
temps dřadaptation qui peut passer par différentes phases (temps de lřidylle, temps de la
désillusion et temps de la « gestion thérapeutique des crises »), phases qui ont été décrites
par Myriam David.
Par conséquent, des processus sont à lřœuvre dans cette rencontre famille/famille dřaccueil,
qui peuvent favoriser des mécanismes (de type fusion, emprise, séduction, maltraitance…).
Ces processus peuvent constituer les « risques » du métier de la famille dřaccueil : à savoir
être entraînés dans une relation dřobjet pathologique, sous la pression de la projection de
lřenfant, où lřassistante familiale répète avec lřenfant des comportements nés ailleurs, et à
lřorigine de cette séparation temporaire.
Il y a aussi dřautres mouvements très actifs qui sřinscrivent dans une certaine rivalité avec la
famille de lřenfant (bonne/mauvaise mère), des fantasmes forts de réparation, de transmission
directe dřun modèle familial vécu comme un bon modèle à introjecter dans le « mauvais »
parent.
Rencontre 93
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 303 -
En effet, du côté des professionnels, le risque est grand de juger lřassistante familiale et de
penser quřelle adopterait une « bonne » ou une « mauvaise » attitude à un certain moment,
ou encore quřil faudrait la corriger, la rendre droite. Ses paroles, ses propos, sa réaction sont
toujours à prendre et à entendre dans un jeu transférentiel complexe avec lřenfant et le/les
parents, jeu qui nécessite un accompagnement spécifique, qui permet de clarifier les
mécanismes en jeu qui pourraient entraver lřaccueil de cet enfant.
Dřoù la nécessité de réfléchir en équipe à des outils institutionnels qui encadrent lřaccueil des
enfants chez les assistantes familiales ainsi que le travail spécifique de ces dernières. Chaque
fonction a alors son rôle à tenir (EJE, Psychologue, Pédiatre, Chef de service).
En effet, les seules qualités intrinsèques de la famille dřaccueil ne suffisent pas pour lřaccueil.
Il y a nécessité dřaccompagner leur travail par un tiers (lřéquipe), leur permettant de se
déprendre dřinévitables tensions qui se font jour.
Nous avons donc réfléchi au dispositif qui est le suivant :
o
o
o
o
entretien dřaccueil au domicile de lřassistante familiale, en présence du/des parents,
de lřenfant et de lřEJE.
adaptation de lřenfant au sein du domicile (EJE).
transmissions téléphoniques :
 entre EJE et assistantes familiales au sujet de leur accueil, à partir desquelles
des questions peuvent se faire jour.
 entre Psychologues et assistantes familiales une fois par semaine (par
expérience, nous avons abandonné ces appels téléphoniques car nous avions
des difficultés à y mettre du sens, nous avons plutôt privilégié les rencontres
de visu qui permettent vraiment de se poser).
- Entretiens à domicile chez lřassistante familiale :
 Tout au long de lřaccueil, des visites à domicile centrées sur lřévolution de
lřenfant, à la demande des assistantes familiales ou suite aux échanges en
équipe, avec la Psychologue seule ou soit en co-intervention Psy-EJE ou
encore EJE seules.
 Entretien à domicile tous les deux mois avec chaque assistante familiale
durant une à deux heures, aussi bien centré sur leur fonction spécifique, sur
les enfants accueillis que sur les aspects plus institutionnels.
Certains mouvements décrits précédemment et vécus par la famille dřaccueil peuvent être
appréhendés dans le cadre du travail de lřéquipe psycho-éducative, mais dřautres relèvent de
ce qui se trouve à la frontière entre pratique professionnelle et résonnance intime. En effet,
lřassistante familiale peut se sentir en danger pour les aborder directement avec ceux qui sont
à la fois référents de lřenfant mais qui agissent aussi en qualité dřemployeur.
En ce sens, une supervision et/ou un groupe dřanalyse de pratique des assistantes familiales
paraît un dispositif pertinent qui les réunirait par rapport aux spécificités propres à leur
pratique.
Comme ce dispositif nřexiste pas à ce jour, nous avons réfléchi à un autre dispositif de
soutien.
Nous sommes ainsi deux psychologues à mi-temps sur le service. Chaque mois, les assistantes
familiales nous rejoignent en réunion dřéquipe plénière pour aborder le travail éducatif auprès
de chaque famille. Une fois par mois, elles participent également à un groupe de parole où
elles se retrouvent à cinq, alternativement animé par lřune ou lřautre des psychologues, ceci
durant une heure et demie. Nous avons un cahier de bord -confidentiel- qui permet un fil
rouge et nous permet des transmissions.
Ce groupe de parole est un groupe de parole dřexpression libre, centré sur la fonction
dřassistante familiale. Il peut être le lieu de réflexion et de partage des difficultés, des
Rencontre 93
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 304 -
questionnements autour dřajustements au sujet de cette fonction. Il est aussi le lieu de
partage et dřélaboration autour des situations cliniques. Il peut être aussi le lieu pour aborder
des points plus théoriques. Dans tous les cas, cřest un lieu qui se veut respectueux de la
parole et confidentiel.
Zoom sur Rencontre 93
Le 14 juin dernier, lřétablissement a organisé une journée dřaccueil « des anciens » : adolescents et
familles ayant été accueillis sur les différents services de Rencontre 93. Jusquřalors, la fête de fin
dřannée scolaire en juillet permettait de les inviter mais au vu du nombre croissant du public accueilli
depuis lřouverture, un temps spécifique a été envisagé.
Parmi le public ayant fréquenté lřEspace Petite Enfance, une quinzaine de familles ont pu être
présentes, témoignant de leur reconnaissance à lřinstitution et de leur mieux-être sur la durée. Les
familles contactées qui nřont pu être présentes ce jour-là ont toutes donné des nouvelles rassurantes.
Perspectives :
Du fait de l'éloignement géographique tant des familles que des assistantes familiales, réparties sur
l'ensemble du Département, il nous semble qu'une extension du service à l'Est du Département
permettrait une meilleure réponse aux besoins. A titre d'exemple, une famille domiciliée à Clichy-sousBois est rarement en mesure de venir régulièrement au service à Saint-Denis, avec son tout-petit (les
mères que nous accueillons ne sont pas véhiculées). Bien que nous puissions proposer de venir à
domicile, lorsque cela est possible (certains hôtels ou hébergements refusent la venue d'un tiers
extérieur), nous peinons à organiser un accompagnement éducatif adapté, dans la continuité. En
effet, le cœur du projet se situe bien dans ce travail de soutien et d'étayage du lien parent-enfant bien
que l'accueil chez les assistantes familiales soit un outil indiscutablement essentiel.
Rencontre 93
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 305 -
DURÉE DE LA PRISE EN CHARGE DES JEUNES PRÉSENTS AU 31/12/2014
14 et 15
16 et 17
18 et 19
20 et 21
Totaux
-1 mois
1
1
0
0
2
1 à 3 mois 3 à 6 mois 6 à 9 mois 1 à 2 ans
1
1
1
2
1
4
1
7
0
1
0
5
0
0
1
0
2
6
3
14
+2 ans
0
3
5
2
10
Totaux
6
17
11
3
37
TRANCHE D'AGE DES JEUNES AU 31/12/2014
Âge
14 et 15
16 et 17
18 et 19
20 et 21
Totaux
Rencontre 93
HÉBERGEMENT
G
F
1
1
5
5
5
1
0
0
11
7
ATELIER
G
5
5
2
1
13
F
0
2
3
1
6
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 306 -
SCOLARITÉ AU 31/12/2014
Scolarité ou formation
Formation CAP 1 ET 2
Formation BP
Formation CPA
Collège 3ème
Segpa 3ème
Collège 4ème
Lycée Général Seconde
Lycée Général Première
Lycée Général Terminal
Lycée Pro 1 ET 2 Bpro
Lycée Pro Tbpro
Lycée Pro CAP 1 ET 2
Remise à niveau
Fac/Grande École
Recherche formation
Totaux
Rencontre 93
G
3
0
1
1
1
1
2
0
1
4
1
1
7
1
0
24
F
2
1
1
1
0
0
1
1
1
1
1
0
2
0
1
13
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 307 -
ENTRÉES 2014
Âge
14 et 15
16 et 17
18 et 19
Totaux
HÉBERGEMENT
G
F
1
3
1
5
0
0
2
8
ATELIER
G
4
2
1
7
F
0
1
0
1
ENTRÉES 2014
AP
ASE
OPP
Totaux
HÉBERGEMENT
G
F
0
0
2
8
0
0
2
8
ATELIER
G
1
3
4
7
F
0
0
1
1
Jeunes issus du 93 - pas d'autres départements
Rencontre 93
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 308 -
SORTIES 2014
14 et 15
16 et 17
18 et 19
Totaux
Rencontre 93
HÉBERGEMENT
G
F
0
3
0
3
4
4
4
10
ATELIER
G
2
3
1
6
F
0
0
1
1
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 309 -
MOUVEMENTS 2014 (âge au 31/12/14)
Âge
14
15
16
17
18
19
20
Totaux
Rencontre 93
HÉBERGEMENT
G
F
1
2
0
2
3
4
2
4
8
3
1
2
0
0
15
17
ATELIER
G
3
4
5
3
3
0
1
19
F
0
0
1
1
1
3
1
7
Garçons :
Filles :
Total :
34
24
58
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 310 -
RÉPARTITION DES JEUNES PAR COMMUNE
Origine
Aubervilliers
Aulnay Sous Bois
Bagnolet
Bobigny
Drancy
Epinay Sur Seine
La Courneuve
Le Blanc Mesnil
Le Pré Saint Gervais
Montreuil
Neuilly Sur Marne
Noisy Le Grand
Noisy Le Sec
Pierrefitte
Saint Denis
Saint Ouen
Sevran
Stains
Tremblay En France
Villepinte
Argenteuil
Antony
Coulommiers
Paris
Jeunes
7
3
2
4
3
1
4
1
1
2
2
3
5
1
4
1
4
3
1
1
1
1
1
2
58
Totaux
Répartition par circonscription
Nombre de Service
1
2
3
4
5
6
7
8
75
77
92
95
Totaux
Rencontre 93
G
2
5
5
6
4
1
3
4
1
1
1
1
34
F
3
8
2
4
2
2
1
1
1
0
0
0
24
RÉPARTITION PAR
CIRCONSCRIPTION
20
10
0
1 2 3 4 5 6 7 8 75 77 92 95
F 3 8 2 4 2 2 1 1 1 0 0 0
G 2 5 5 6 4 1 3 4 1 1 1 1
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 311 -
Durée de la prise en charge des Jeunes Sortis en 2014
Durée de la mesure sorties
-2 mois
1 à 3 mois
6 à 12 mois
1 à 2 ans
2 à 3 ans
+3 ans
Totaux
G
0
0
3
5
2
0
10
F
4
1
0
2
2
2
11
ACTIVITE 2014 DE
L'ATELIER SCOLAIRE
Médiations
Durée
Nombre de
participants
Thèmes
Théâtre
Année scolaire
16
Prévention - impros
travail émotions / confiance
Equitation
Année scolaire
8
Apprentissage :
Pratique et théorie du sport
Graphs
Année scolaire
16
Expression artistique
Atelier Ecriture Poésie - Slam
Année scolaire
10
Expression écrite
Poterie
Année scolaire
16
Arts manuels
Couture
Année scolaire
16
Arts manuels
couture / broderie
Sécurité Routière
ASR
Secourisme
oct-14
Classe de Neige
Mars 2014
24/3 au 29/03/14
Rencontre 93
16
Validation - Certificat
Nombre
ou Diplôme
d'obtention
Galops : 1G4
3G3
1G1
4
Passage de l'ASR
Entraînement
Initiation à la conduite
Cycle et Auto
ASR
4
Crash test
Test alcoolémie
PSC1
5
Initiation aux sports de neige
Découverte de la montagne
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 312 -
Nombre de Refus d'admission
de la part de l'Atelier Scolaire
Pas de place
Nombre de situations ne
correspondant pas au projet
Si oui pourquoi ?
Nombre de désistements :
en cours d'admission :
après admission prononcée :
Rencontre 93
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 313 -
Scolarité - Remise à niveau
Nombre d'heures sur 2015
Nombre de jeunes
Aide aux Mathématiques
Aide à la grammaire/conjugaison
Aide aux Langues étrangères :
Anglais
Allemand
Aide à l'Informatique
CNED
BAFA
Rencontre 93
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 314 -
ESPACE PETITE ENFANCE - EPE - 2014
Les origines des demandes par villes
Villes
PMI
Aubervilliers
Aulnay Sous Bois
Bagnolet
Bobigny
1
UPP/CMP/UAPE
Centre
Maternel
Amicale du
Nid
2
Autres
1 CCAS
1
1
1 hôpital
2 SAJ
1 ASE
1 SOS femmes
Bondy
Clichy sous Bois
Epinay sur seine
1
La Courneuve
3
1 SAJ
1 ASE
1 SAUVEGARDE
Le Blanc Mesnil
1 ASE
Montreuil
1
1
2 Hôpital
1 CHRS
Emmaüs
1
6 CHRS
11
1
5
3 hôpital
3 CCAS
3 Crèches
1 Médecin
3 CEDEF
1 AS scolaire
1 CADA
1
15
2
6
5
36
Pantin
Rosny sous Bois
Saint Ouen
1
1
1 CCAS
Saint Denis
9
Villemomble
Hors département
Total : 83
1
Rencontre 93
Famille
direct
18
2
1
3
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 315 -
Rencontre 93
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 316 -
Les accueils réalisés
Villes
PMI
Clichy sous Bois
1
La Courneuve
1
Montreuil
1
UPP/CMP/UAPE
1 CHRS
Emma üs
1 Hôpi ta l
Pantin
Rosny sous Bois
Autres
4 CHRS
1
Saint Ouen
1 CCAS
Saint Denis
2
7
4
Total : 24
6
7
11
Rencontre 93
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 317 -
Tableau récapitulatif des actions de l'EPE - 2014
Mois
Principales actions
Janvier
* Formation en équipe sur le droit d'asile
* Démission d'une Educatrice de Jeunes Enfants
* Arrivée d'une deuxième psychologue à mi-temps sur le service
Février
* Formation évacuation et sécurité incendie
* Démarrage de la réécriture du projet de service
Mars
* Participation à la pré-commission d'attribution
des places en crèches à Saint Denis
* Recrutement et formation d'une 3ème assistante familiale
Avril
*Arrivée d'une Educatrice de Jeunes Enfants
*Démarrage de la supervision en équipe élargie
Mai
*Intervention de 2 EJE et d'une assistante familiale en
centre de formation auprès d'étudiants EJE
Juin
*Préparation d'une brocante avec les familles
*Fête des "anciens"
Juillet
*Fête d'été de Rencontre 93
*Recrutement d'une EJE
Août
*Partenariat avec l' Oasis dans la ville
Septembre
*Départ d'une EJE
*Visite PMI pour le renouvellement de l'agrément de la Halte-jeux
Octobre
*Recrutement et formation d'une 4ème et 5ème assistante familiale
*Participation de la Chef de service à une journée parentalité
ville de Saint Denis (animation table ronde)
Novembre
*Finalisation de la réécriture du projet
Décembre
*Fête d'hiver de Rencontre 93
Rencontre 93
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 318 -
Rencontre 93
RAPPORT DřACTIVITE 2014
- 319 -
SERVICE D’INVESTIGATION ET D’ORIENTATION
ET D’ACTION EDUCATIVE EN MILIEU OUVERT
« S.I.O.A.E 93 »
CONTACT :
ACCES :
S.I.O.A.E 93

154, Avenue Jean Jaurès
93000 BOBIGNY
Téléphone : 01.48.32.80.00
Télécopie : 01.48.95.86.21
E-Mail : SIOAE [email protected]

1, avenue Antoine Bourdelle
ZA de Chanteloup
93600 AULNAY SOUS BOIS
Téléphone : 01.48.19.98.90
Télécopie : 01.48.68.38.76
Métro : Station « Bobigny Préfecture »
Autobus : Nombreuses lignes jusquřà la
Préfecture.
Tramway : Bobigny/Saint Denis, arrêt :
Libération
RER B : Gare dřAulnay sous Bois et Bus 613,
arrêt : Chanteloup
T4 : Gare Rougemont Chanteloup
ACCUEIL :
Filles et garçons de 0 à 18 ans et jeunes majeurs (18-21 ans).
▪ M.J.I.E
200 pour 280 jeunes
▪ A.E.M.O. ou A.E.D.
350
MISSION :
Le Service comprend trois types de prises en charge :
o
La M.J.I.E (Mesure Judiciaire dřInvestigation Éducative) : dřune durée de 6 mois
maximum.
Elle doit éclairer le Magistrat sur une situation difficile et permettre, éventuellement,
dřentreprendre une action éducative.
o
▪ LřA.E.M.O. (Action Éducative en Milieu Ouvert) consiste en une action de longue
durée (de 1 à 2 ans environ).
o
▪ LřA.E.D. (Aide Éducative à Domicile) : Accompagnement éducatif dans le cadre
dřune mesure contractuelle administrative.
ASSOCIATION VERS LA VIE ET L’EDUCATION DES JEUNES l RECONNUE D’UTILITE PUBLIQUE
1, place Charles de Gaulle Ŕ 78067 St Quentin en Yvelines Cedex
Téléphone : 01.30.43.26.00 Ŕ Télécopie : 01.30.43.98.25
Courrier électronique Direction générale : [email protected]
- 320 -
Lřactivité se répartit sur lřensemble de la Seine-Saint-Denis selon les besoins, en liaison avec les
Magistrats ou avec les Inspectrices de lřAide Sociale à lřEnfance du département.
On peut distinguer plusieurs modalités dřintervention :
o
o
o
o
o
o
Des rencontres régulières dans un des 2 sites du service : entretiens individuels et/ou
familiaux.
Des sorties éducatives.
Des actions collectives.
Des contacts avec les différents partenaires.
Des visites et entretiens à domicile.
Des accompagnements divers.
Tous ces modes dřapproche amènent les différents membres des équipes à se retrouver dans des
réunions pluri professionnelles pour évaluer leurs interventions : réunions de présentation, bilans,
supervision, ou pour faire le point de leurs actions : synthèses ou rencontres avec les partenaires,
réunions avec des Juges des Enfants, etc.
AGRÉMENTS Ŕ HABILITATIONS :
▪ Aide Sociale à lřEnfance
▪ Justice
STRUCTURE :
Directeur : Monsieur Frédéric MICHEL
3 Chefs de service éducatif, 6 psychologues, 17 éducateurs spécialisés, 3 assistantes sociales, 1
monitrice éducatrice, 2 comptables, 3 secrétaires, 3 agents de service.
ASSOCIATION VERS LA VIE ET L’EDUCATION DES JEUNES l RECONNUE D’UTILITE PUBLIQUE
1, place Charles de Gaulle Ŕ 78067 St Quentin en Yvelines Cedex
Téléphone : 01.30.43.26.00 Ŕ Télécopie : 01.30.43.98.25
Courrier électronique Direction générale : [email protected]
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Le SIOAE 93 en 2014
Frédéric MICHEL - Directeur
1. Le SIOAE 93, un service en évolution :
Après plusieurs mois dřintérim de direction, un nouveau directeur est en poste en janvier
2014. Ce changement, amenant son lot dřinquiétudes et dřattentes, sřest déroulé dans la
sérénité avec une équipe rodée et solidaire menée par des cheffes de services très
expérimentées. La qualité du travail clinique menée auprès des 763 jeunes accompagnés par
le service a ainsi été maintenue et reste reconnue par les juges des enfants.
Cependant, la situation du service reste comme les années précédentes des plus tendues. La
priorité a été de recruter pour combler les postes vacants et dřanticiper autant que possible
les départs de salariés. 7 éducatrices ou assistantes sociales ont ainsi intégré lřéquipe
éducative, 1 comptable et une nouvelle chef de service. En effet, la sur-sollicitation du service
a empiré sur lřannée avec, au 31 décembre, 56 jeunes en attente dřune AEMO (soit 6 mois
dřattente en moyenne) et 98 jeunes en attente dřune MJIE (soit près du double
comparativement à lřannée dernière et amenant 6 mois dřattente en moyenne). Pour
lřinvestigation, le nombre de saisines est passé de 154 en 2013 à 288 en 2014 (+ 87%). La
même tendance est observée sur les autres services associatifs habilités du département.
Malgré les efforts entrepris pour maintenir lřéquipe au complet et tenir a minima les objectifs
annuels prévus avec les financeurs, il reste impossible de les honorer. Les périodes de
vacance de poste, l'impossibilité de remplacement sur des périodes courtes, les temps
dřintégration des nouveaux salariés pour être complètement opérationnels, empêchent de fait
dřaccompagner le nombre total prévu de jeunes sur lřannée. De plus, lřexercice de la MJIE en
particulier requiert des compétences dřanalyse, de synthèse et dřorganisation que seuls des
salariés expérimentés peuvent avoir acquis, rendant dřautant plus difficile leur recrutement.
Nous avons en effet pu constater que nous nřavons pas les moyens de pouvoir accompagner
des débutants sur ce type de mesure.
Lřopportunité offerte aux salariés dřeffectuer des mesures supplémentaires nřa pas été une
réponse efficace, la contrepartie financière étant jugée trop faible par rapport au travail à
fournir.
Lřexercice 2014 se termine donc sur un déficit dřactivité qui génère un déficit budgétaire sur
les deux activités même si la situation de lřAEMO et de la MJIE est à différencier.
Lřexercice de lřAEMO permet de maintenir certains accompagnements en veille ou en relais
temporairement par les salariés, sans donc pénaliser lřactivité et finalement lřéquilibre
budgétaire peut être atteint malgré un certain taux de vacance de poste. Au contraire,
lřexercice de la MJIE, qui sřeffectue théoriquement en 6 mois maximum, ne permet pas cette
souplesse. Depuis la mise œuvre de cette mesure, au cours de lřannée 2012, en lieu et place
de lřIOE, le service cumule effectivement un déficit dřactivité qui finalement fragilise sa
situation financière vis-à-vis de la PJJ qui considère lřexercice exclusivement sous le prisme
quantitatif.
Jusquřà présent, le service a tenté de maintenir un niveau de qualité comparable à celui de
lřIOE alors que les moyens octroyés pour la MJIE ont été réduits. La méthodologie de notre
investigation nřa effectivement pratiquement pas évolué et nous nous sommes retrouvés à
faire autant avec moins. En conséquence, lřintensité du travail en MJIE a augmenté et a
engendré comparativement aux moyens alloués une embolisation du service par cette activité
au dépend de lřAEMO et en particulier pour lřéquipe administrative et de direction.
De ce constat, le maintien de lřexercice de la MJIE tel quřaujourdřhui se fait au dépend de
lřAEMO tout en fragilisant le service sur le plan financier.
Les multiples rencontres avec la DTPJJ, la DIRPJJ, les démarches collectives avec les autres
services dřinvestigation sur le département et sur la région nřont jusquřà présent pas obtenus
de réponses concrètes quant à lřassouplissement des conditions dřexercice de la MJIE. Le
rapport final de lřaudit de la PJJ effectué au 2ème semestre 2013 nřa finalement jamais été
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reçu à ce jour alors quřil soulignait la qualité du travail d'investigation de lřéquipe. Sur ce point
nous devrons donc nous en tenir au propos du représentant de la DIRPJJ : « exiger des
investigations de qualité pour le bénéfice des jeunes est tout à votre honneur ! ».
Cette activité, complémentaire à lřAEMO, reste cependant essentielle pour que le SIOAE 93
poursuive son projet éducatif sur ces deux approches permettant un enrichissement
réciproque du travail clinique.
Afin de rétablir une juste adéquation des moyens alloués selon les activités, une nouvelle
cheffe de service a pu être recrutée à 80% (en lieu et place du poste de pédopsychiatre à
25% non pourvu depuis plusieurs années). Le premier principe établi par cette évolution, est
que la nouvelle chef de service de service est la référente des MJIE, libérant ainsi les autres
cheffes de service pour le développement de lřAEMO par la diversification des prises en charge
des jeunes, mieux adaptées à leurs besoins. Le deuxième principe est que les équipes AEMO
et MJIE continuent de vivre ensemble en participant de concert aux réunions de synthèse et
d'amener leurs différents regards, afin de conserver notre atout qualitatif sur le travail
clinique.
Bénéficiant du travail dřune salariée en stage CAFERUIS qui a piloté un comité représentant
les différents corps de métiers (éducateur, assistante sociale, psychologue, secrétaire), les
modalités de mise en œuvre des MJIE ont été revisitées. Celles-ci devraient permettre une
meilleure préparation pour débuter les mesures plus rapidement (délai des premiers rendezvous avec les membres de la famille en particulier) et planifier dřemblée les étapes de la
mesure (présentation, bilan, rapport) pour contenir sa mise en œuvre dans les échéances
règlementaires. Il est acté que selon le niveau dřactivité réalisé au fil des mois, le quota de
mesures par travailleur social sera ajusté pour respecter lřobjectif quantitatif prévu avec la
condition de respecter lřéquilibre budgétaire.
2. L’activité en quelques chiffres :
Lřactivité de lřannée 2014 reflète les exercices précédents, exceptée lřexplosion du nombre de
jeunes en attente de MJIE qui a presque doublé : dřune part parce que notre service est
considéré comme fiable sur lřinvestigation et dřautre part parce globalement le nombre de
saisines a aussi fortement augmenté sur lřensemble du département.
 Le Service dřinvestigation Educative (MJIE) :
Comme en 2013, le SIE a terminé 227 MJIE, pour un objectif prévu de 260 (le service
étant habilité pour 280 jeunes). Cependant, il est à noter que sur lřannée ce sont 245
jeunes qui ont pu être pris en charge (115 mesures restant en cours au 31/12/2014),
ce qui amène en fait un déficit de 15 mesures par rapport à lřobjectif prévu. Ce déficit
sřexplique par une vacance de poste dřun mois, le non remplacement dřun congé
parental à 20% sur 9 mois et le non remplacement dřun demi-poste sur 5 mois pour
congé maternité. Pour assurer l'objectif annuel, la solution proposée à la DIRPJJ est
dřobtenir lřautorisation de recruter un demi-poste supplémentaire dřéducateur pour
pallier ces absences. Et si toutefois il nřy avait aucune absence, ce demi-poste
permettrait de contribuer à la réduction de la liste dřattente sur le département.
Sur les suites des MJIE, comme lřan passé, plus de 75% donnent lieu à une suite
judiciaire dont 13% de placements contre 17% en 2013. Un indicateur persistant qui
montre lřenjeu et la complexité des investigations auxquels lřéquipe doit faire face. Les
proportions des origines des signalements, des problématiques parentales, des
symptômes constatés chez les jeunes ainsi que les origines de leur mal être ne varient
guère comparativement à lřannée précédente.
 Le Service dřAction Educative en Milieu Ouvert (AEMO) :
Le SAEMO a effectué 124 153 journées, soit 97% de lřobjectif prévu. Ce déficit
dřactivité sřexplique par la vacance dřun temps durant les 3 premiers mois de lřannée,
le non remplacement dřun demi-poste durant 5 mois de congé maternité. Pourtant,
sur lřensemble des 14 éducateurs ou assistantes sociales, nous avons dû remplacer 5
départs. Par une meilleure anticipation, tous ces postes ont pu être pourvus dans les
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temps permettant la continuité des accompagnements. Sur ces 2 dernières années ce
sont les 2/3 de lřéquipe éducative (hors psychologue) qui ont ainsi été renouvelés. Si
lřintégration des nouveaux salariés se fait naturellement par lřaccueil bienveillant de
chacun, il nřen reste pas moins un besoin de reprendre ensemble les modalités des
interventions et le sens de notre accompagnement éducatif. Des réunions de travail
seront ainsi à organiser, une manière aussi de revisiter notre projet de service.
3. Le développement de l’AEMO :
En 2014, l'équipe a continué de travailler sur les projets collectifs. Une dynamique amorcée
depuis lřannée dernière qui se poursuit. Cřest pourquoi ce rapport dřactivité est lřopportunité
de mettre en lumière en présentant ci-après lřatelier dřexpression théâtrale (par Magali
LUTRAND Ŕ Psychologue), lřatelier photo (par Dalila BENALI Ŕ Educatrice spécialisée) et le
tout nouveau atelier contes (par Lucie LESEIGNEUR éducatrice spécialisée). Comme chaque
année, lřatelier socio-esthétique a aussi été mis en œuvre pour contribuer à lřamélioration de
lřestime de soi avec un groupe de jeunes adolescentes sur une semaine. Cet axe de
développement sera donc poursuivi en cohérence avec notre démarche éducative comme le
démontrent ces présentations, car loin dřêtre anecdotiques, ces actions offrent une
diversification des outils éducatifs qui peuvent être plus adaptés aux besoins décelés chez
certains jeunes et leur permettent de sortir de leur isolement par lřaccès à dřautre modes
dřexpression, stimulant leur imaginaire, leur créativité, leur estime de soi.
Lřévolution de notre organisation avec deux cheffes de service à temps plein sur les AEMO
devrait encore faciliter ces initiatives. Par ailleurs et de manière complémentaire, ce
renforcement de lřencadrement a pour objectif dřexplorer et dřélaborer de nouvelles modalités
de prise en charge dans le cadre de lřAEMO tel que le placement exceptionnel et périodique.
Cette expérience reste à construire et devrait contribuer à offrir une alternative sur les
placements mis en échec ou lřinsuffisance dřun accompagnement éducatif sans possibilité de
renforcer lřétayage autour du jeune.
Lřévaluation externe, effectuée cette année sur lřAEMO a dřailleurs confirmé lřintérêt de ces
axes de développement tout en rappelant, comme nous lřavions déjà constaté dans le rapport
dřactivité de lřannée dernière, le besoin de renforcer les relations partenariales. C'est
effectivement dans cette voie que nous souhaitons avancer pour offrir des accompagnements
sur mesure autant que possible.
Lřannée à venir est donc pavée dřattentes, de projets. Un déménagement du site de Bobigny
plus adapté devient prioritaire notamment pour des raisons de conformité. Il contribuera à
apporter le minimum de confort nécessaire pour mettre lřéquipe dans les meilleures
dispositions pour continuer à œuvrer pour le bénéfice des jeunes.
Présentation du projet d’atelier photo
Dalila BENALI - Educatrice spécialisée
Lřadolescence est une période singulière dans la vie dřune personne. Plus tout à fait un enfant
et pas encore un adulte, un adolescent se cherche, teste les limites, se confronte au regard
des autres et surtout de ses pairs...
Au service du SIOAE 93 à Bobigny, nous accompagnons un certain nombre dřadolescents dans
le cadre de mesures dřAEMO. Les problématiques adolescentes de ces jeunes sont dřautant
plus exacerbées quřelles se surajoutent à des difficultés familiales, scolaires, relationnelles ou
environnementales. Ce sont des jeunes fragilisés qui ont peu dřestime dřeux-mêmes, et qui
souvent nřont pas conscience de leur potentiel.
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Par ailleurs, ils répondent parfois à lřimage que la société peut leur renvoyer, celle des jeunes
dits « des quartiers », cřest à dire des jeunes a minima considérés comme difficiles. Pour ces
adolescents, mettre des mots sur ce quřils vivent, ressentent, nřest pas aisé, dřautant quřils ont
souvent le sentiment que leur parole nřest pas prise en compte par les adultes qui les
entourent ou quřils ne sont tout simplement pas autorisés à sřexprimer. Face à ce constat, il
nous a semblé intéressant dřutiliser le support de la photographie afin de leur donner la
possibilité de sřexprimer au-delà des mots, de partager leur regard sur le monde, de
développer leur créativité. Lřobjectif étant de leur permettre de restaurer un tant soit peu
lřimage quřils ont dřeux-mêmes, et de leur redonner confiance.
Nous avons souhaité quřun artiste photographe participe à la création et à la réalisation de ce
projet. En effet, la présence de ce professionnel est essentielle sur le plan technique et
artistique. De plus le regard extérieur quřil peut porter sur ces jeunes et leurs photos peut
être intéressant car il nřest pas focalisé sur leur histoire ni sur leur problématique.
Nous avons choisi de travailler avec eux autour de la notion de temps : le temps de lřenfance,
de lřadolescence et de lřâge adulte. Pour cela nous leur avons fait découvrir trois appareils
photos différents : lřargentique pour le passé, le polaroïd pour le présent et le numérique pour
le futur.
Nous avons pensé ce projet en plusieurs étapes. La première a été de les emmener à une
exposition photographique avant de débuter les séances de prise de vue. Par la suite les
séances de prise de vue se sont toutes déroulées à Paris dans des endroits différents : le Parc
Monceau pour le passé et lřenfance, Montmartre pour le présent et lřadolescence, et
Beaubourg pour le futur et lřâge adulte.
Puis nous avons travaillé autour du développement photo en créant une chambre noire et en
les initiant à la retouche photo.
Dans le cadre de ce projet, nous avons également intégré un mini séjour de 4 jours à
Bordeaux avec lřensemble des adolescents participants. Ce séjour comme une parenthèse,
sera lřoccasion, à travers entre autre le partage du quotidien, de resserrer les liens entre
tous les membres du groupe. Il nous permettra de préparer ensemble lřexposition qui
clôturera ce projet.
Ce projet se nomme « à ta rencontre » car cřest avant tout une rencontre avec eux-mêmes
que nous souhaitons favoriser et soutenir.
Présentation du projet d'atelier d'expression théâtrale
Magali LUTRAND - Psychologue
Cet atelier est proposé à destination dřenfants entre 8/9 ans et 12/13 ans, ce que lřon peut
appeler des « grands enfants ». Nous évitons ici le terme de « préadolescent » qui nřa pas
véritablement de base théorique. Lřatelier sřadresse à des enfants pour qui la verbalisation ne
va pas de soi, et donc pour qui le travail au travers dřentretiens montre ses limites. Il peut
sřagir dřenfants inhibés (quelle que soit lřorigine psychopathologique de cette inhibition) ou
encore, à lřinverse, dřenfants nřayant pas de difficulté avec la prise de parole et pour qui, du
fait des évènements et du climat familial, la parole a été en quelque sorte pervertie par les
enjeux adultes, coupée de son socle subjectif et exploitée à des fins utilitaires (logique de la
preuve)…
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Lřatelier dřexpression théâtrale, comme son nom lřindique, repose sur les techniques du
théâtre. Nous ne parlons pas dřatelier théâtre car il ne sřagit pas de « faire du théâtre » au
sens où cette pratique est proposée par presque toutes les communes et clubs culturels. Les
jeunes ayant le désir de faire du théâtre, doivent être inscrits dans ce genre de clubs dits de
droits communs. En revanche, cette perspective peut être un débouché intéressant à la fin de
la participation dřun jeune à lřatelier ici proposé.
Lřatelier dřexpression théâtrale a pour support les ressorts du théâtre, les techniques de
relaxation et autres techniques du corps, ainsi que la pratique psychodramatique.
Ces différents apports permettraient de travailler lřexpression corporelle, lřactivité sensorielle
(voix, regard…), la mise en relation à lřautre, la capacité dřêtre seul en présence de lřautre, la
mise en scène des conflits intrapsychiques au travers de la médiation du jeu, la verbalisation...
Ceci nřest quřune liste à titre dřexemples, des nombreuses pistes de travail possible.
Chaque jeu, chaque séquence fait lřobjet de commentaires des intervenants et des jeunes sur
les difficultés rencontrées, les impressions ressenties, le décalage entre lřintention et la mise
en scène, les personnages joués (les identifications), les caractères mis en scène… Ces
commentaires, ponctuations et interprétations se font dans le respect de ce que le jeune et le
groupe peuvent entendre, dans lřactuel de ce qui est joué, dit ou des associations faites par
les jeunes eux-mêmes. Cřest notamment par cette verbalisation que la mise en jeu inhérente
à cet atelier pourra être vectrice de remaniements externes et internes
Nous nřapprenons pas ici à interpréter un rôle le mieux possible, à mimer mais au contraire à
sřexprimer et à projeter les problématiques et conflits internes sur la scène du jeu, dans la
médiation avec les pairs.
Cet atelier se veut en articulation étroite avec la mesure dřAEMO, tout dřabord du fait de
lřindication. Lřéducateur pensant à une situation vient en parler à la psychologue dans le cadre
dřun rendez-vous. En fonction de la réalité du groupe (nombre et problématique des
participants), lřaccueil est envisagé à plus ou moins brèves échéances sřil correspond aux
critères évoqués au préalable (critères qui restent cependant ouverts à la spécificité de
chaque situation).
Ici le dispositif propose un premier entretien entre le jeune, la psychologue et un éducateur
participant à lřatelier. Il sřagit dřexpliciter le fonctionnement de lřatelier à lřenfant, mais aussi
de lui signifier la mise au travail attendue, celle de sa participation active au jeu. Enfin, il sřagit
de verbaliser auprès du jeune lřintérêt clinique de cet atelier à savoir le soutenir dans ses
modes relationnels, de partir de ce qui a été déjà repéré et verbalisé dans le cadre de la
mesure dřAEMO le concernant (éléments de danger, motifs ayant conduit à lřAEMO), et
dřévoquer avec lui lřintérêt pour lui dřune telle participation…
La sortie de lřatelier peut se faire selon deux critères :
- La levée des points de difficulté ayant amené le jeune dans un tel atelier. La perspective
dřune sortie est alors évoquée et préparée de façon progressive.
- La main levée de la mesure dřAEMO, dans ce cas cette fin a été soit préparée (point
précédent), soit sera préparée malgré la fin de la mesure (par la présence du jeune à
maximum trois séances après lřaudience) afin de ne pas reproduire les ruptures brutales (que
la plupart de ces jeunes ont déjà eu à rencontrer) et afin de préparer le groupe à ce départ en
veillant à en maintenir lřhoméostase, à le protéger des évènements externes.
Un entretien avec le jeune, la psychologue, l'éducateur participant à lřatelier et lřéducateur
référent de la mesure est proposé afin de faire le bilan sur cette participation, sur les
avancées et les difficultés persistantes repérées.
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Les écrits élaborés dans le cadre du travail inhérent à lřatelier ne sont pas communicables. Ce
qui se passe en atelier appartient au groupe. En revanche, dans le cadre des entretiens
mentionnés au préalable, un retour est fait au jeune et à son éducateur référent, notamment
relatif à lřadhésion du jeune dans le groupe, à son investissement, à son degré dřaisance, et
aux principales questions quřil aura pu mettre au travail. Ce retour peut également se faire
lors de la fin de mesure éducative. Cřest alors lřéducateur référent qui pourra évoquer ce
travail dans son écrit au magistrat.
Lřatelier est animé par un éducateur et un psychologue. Cela permet de conférer plus de
souplesse aux jeux des enfants, et dřélargir les possibles quant aux perspectives de travail.
Les éducateurs souhaitant participer doivent se sentir à lřaise avec le jeu, la mise en scène et
le fait de se mettre en représentation. Ils jouent avec et parmi les jeunes, acteurs,
spectateurs, mais aussi intervenants faisant part de leurs impressions de jeu, de leur analyse.
Ainsi chaque mois, lřaventure se renouvelle pour chacun de ces enfants, une aventure vers
lřinconnu mais conduite par les membres de lřéquipe avec la conviction quřelle offre une
réponse complémentaire pour réaliser leur action éducative.
Présentation du projet d'atelier conte
Lucie LESEIGNEUR - Educatrice Spécialisée
« Raconte-moi une histoire ! », dit lřenfant aux yeux pétillants à lřadulte.
« Ne me raconte pas dřhistoires », dit lřadulte qui ne veut pas être berné.
Des histoires nous en avons tous à raconter, des plus merveilleuses aux plus tragiques, des plus
loufoques aux plus sérieuses, notre vie même est une sacrée histoire …
Cřest ainsi que bien avant de savoir lire, les enfants savent que lřécrit a un sens. Les enfants ont en
général un intérêt spécifique pour le conte merveilleux et les albums, voire pour lřobjet lui-même : le
livre.
Dans la vie de tous les jours, nous parlons deux langues, la langue des faits et la langue du récit. Celle
des faits cřest la langue utilisée lorsque les interlocuteurs sont en présence de lřun et lřautre.
Lřéchange est alors rapide, souvent injonctif. Tout nřest pas formulé car les gestes, les mimiques et
lřenvironnement donnent autant dřinformations que les mots dits.
La langue du récit est celle de la narration, celle qui situe un événement dans le temps et lřespace.
Cřest la langue qui sert à raconter, cřest aussi celle que lřon peut écrire. Elle a des fonctions
particulières. Elle permet notamment lřaccès à lřimaginaire et à la pensée.
A lřâge privilégié de la vie où sřélabore le langage (entre un et trois ans), tous les enfants ne sont pas
de la même façon en relation avec la langue du récit ; en ce sens lřinsertion sociale et culturelle
compte également.
Actuellement, nous sommes confrontés à la révolution numérique, laquelle conduit de nombreux
enfants à être en premier lieu en communication avec le virtuel, à un âge où ils nřy sont pas prêts
psychiquement, aussi bien affectivement que cognitivement parlant.
Cřest Serge TISSERON qui attire en effet notre attention sur les effets délétères dřune rencontre
précoce avec les nouvelles technologies telles les écrans pour les jeunes enfants. Pour se construire,
le jeune enfant a besoin, avant même de rencontrer les écrans et leur virtualité, de temporalité, de
construire un « avant, pendant et après ». Lřenfant a besoin de construire une histoire avec des
conjonctions de coordination, ce qui lřamènera à pouvoir débattre, argumenter.
Avec les livres, lřenfant est invité dans un temps de partage et dřattention commune et dans un
espace de jeu et de poésie, à rencontrer lřexpression de la pensée dřun autre absent. Ces livres et ces
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contes offrent aux enfants le regard dřun artiste sur le monde, leur transmettent des regards multiples
sur la vie.
Adultes et enfants sont ainsi amenés à partager leurs capacités, à rêver, à imaginer, à penser, ceci
sans visée « utilitaire ». Ainsi, il ne sřagit pas « de vérifier que lřenfant a compris ce que lřadulte veut
quřil comprenne, ni dřen tirer une leçon de langue et de morale », disait René DIATKINE.
Les conteurs et les livres véhiculent ainsi les histoires dans lesquelles sont posées les questions que
les enfants se posent, que lřhumanité entière se pose. Qui suis- je ? Dřoù je viens ? Quřest-ce-que le
monde ? La mort, quřest-ce que cřest ? Et lřamour, et la haine ? Et les ombres, et la souffrance et les
étoiles et le soleil, et la tristesse, et la peur et la solitude et le plaisir et le bonheur et la joie et
lřhumour et que sais-je encore ?
Les contes et les histoires lues à haute voix offrent ainsi un champ de mots, dřémotions, de rythmes
où chacun puise ce qui le concerne, ce qui lřintéresse, ce qui fait écho en lui.
Cřest aussi une rencontre avec une double temporalité : le temps pendant lequel nous racontons
croise le temps du récit. Nous pouvons lire en cinq minutes une histoire de toute une vie ! Lřenfant
accède de cette façon à une conscience du temps. La narration lui permet de lřorganiser.
Le conte est un récit qui pose un regard sur la réalité à travers le merveilleux, un récit où il nřy a ni
unité de temps, ni unité dřaction, ni unité de lieu pour laisser toute place à lřimaginaire.
Le conte est là pour proposer du matériau à des enfants qui auraient du mal à exprimer d'eux- mêmes
leurs souffrances et en même temps leur suggérer une dynamique de sortie de crise que ne manque
jamais de faire un conte traditionnel. Le conte parle de difficultés, de la notion de mal représentée par
exemple, par des sorcières, des loups, … mais est également porteur dřespoir avec un héros qui se
sort de toutes les situations difficiles quřil rencontre.
Lřenfant peut y adapter sa propre histoire et sřidentifier alors aux différents personnages.
Le conte fait écho à la vie chargée de situations difficiles et conflictuelles, dřépreuves qui testent les
compétences du héros. Le message du conte est la valorisation de celui qui rencontre les problèmes
et finit par les résoudre pour une vie meilleure.
Cřest une mise en mots et une mise en bouche dont nous pouvons nous délecter petits et grands…des
récits qui se mangent avec les yeux et la bouche et se digèrent une vie durant…..
Ainsi, le conte soutient la capacité à structurer la pensée. Il est tout autant source de travail pour
l'expression, la compréhension, la représentation d'un récit. Le conte nous construit et nous nourrit. Il
nous aide à mieux nous connaître en ouvrant la porte de notre imaginaire et de notre subconscient.
De plus, il nous fait aussi découvrir les autres dans toutes leurs différences.
Cřest une fenêtre ouverte sur le monde, une source de partage et de communication.
L'atelier est à destination des enfants en âge dřécole maternelle ou début de CP, entre 3 et 6 ans, en
amont de lřacquisition de la lecture courante. Cet atelier se propose dřaccueillir de manière ouverte les
enfants tant des mesures dřAEMO que des mesures de MJIE dans une volonté dřéveil à la parole
contée, dřun accès à lřimaginaire.
Les enfants ont la possibilité dřassister à plusieurs séances sans nombre limite et à minimum deux
séances pour un minimum dř« entrée » dans le conte. Nous faisons le choix de ne pas faire un groupe
fixe pour permettre aux enfants suivis en MJIE dřy participer et ne pas avoir à prendre en ligne de
compte les échéances des mesures.
Il se déroule toutes les trois semaines, le mercredi, durant 45 minutes avec les enfants et un temps
de restitution entre les intervenants à la suite de chaque séance.
Une salle de l'atelier est aménagée de manière chaleureuse, enveloppante et dédiée à la médiation et
au travail en groupe. Cet espace permet ainsi d'être à distance et différencié des entretiens familiaux.
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L'atelier s'organise sur le temps dřaccueil des enfants comme suit :
o
o
Lecture du conte choisi en amont par les intervenants
Echanges et dessins autour de lřhistoire contée : Quřest-ce qui nous a plu ? Quřest-ce
que lřon a retenu dans cette histoire ? dessin libre sans interprétation de la part des
intervenantes.
On peut souligner la richesse des contes dans laquelle les enfants puisent ce qu'ils veulent, et pas
toujours ce que nous adultes y voyons. Le temps du dessin nous permet de sentir leurs
préoccupations mais jamais nous n'intervenons au niveau de la réalité en interprétant.
Mise du dessin dans la boite qui reste dans lřatelier conte en fil rouge de cet atelier.
Au revoir.
Le temps du "contage " est délimité par une petite mise en scène (ritournelle, rituel) qui permet de
signifier lřentrée et la sortie de lřespace/temps de lřatelier. De plus, les parents qui restent accueillis
dans le service ne doivent pas entrer dans lřatelier des enfants.
Nous utilisons des contes traditionnels issus de cultures variées comme des livres de la littérature
enfantine, cela peut-être « les trois petits cochons » dans différentes versions, « les sept biquets »,
« le petit chaperon rouge », la petite poule rousse », ou les albums de jeunesse tel le loufoque et
riche univers par exemple de Claude PONTI, ou encore Anaïs VAUGELADE, Maurice SENDAK, Michel
GAY, Philippe CORENTIN, Helen OXENBURY et tant dřautres.
Après la séance, lřidéal est de faire un compte rendu dans un cahier de bord afin de garder lřhistorique
du groupe, mettre en commun nos observations et écrire pour chaque enfant quelques phrases.
Aussi, pourrons-nous rapporter à lřéducateur/trice référant de lřenfant un ensemble dřéléments
cliniques, étant lřexpression de lřévolution et de la position de cet enfant au sein de ce groupe ; ces
observations peuvent venir soutenir lřintervenant dans son travail éducatif. En aucun cas, le travail en
atelier ne fera l'objet de notes mais peut servir de support pour l'éducateur référent dans l'élaboration
de son analyse et l'écriture de ses rapports.
Puis, il y aura un deuxième temps de restitution à lřensemble de lřéquipe de manière régulière lors des
réunions de fonctionnement afin de faire vivre lřatelier de façon institutionnelle.
Cřest aussi transmettre aux autres collègues le désir de continuer à faire vivre lřatelier sous cette
forme ou une autre, avec la possibilité de changer les intervenants.
Lřidée a émergé de proposer un temps dřaccueil au groupe de parents qui peuvent se réunir dans une
salle permettant l'échange convivial autour d'une table avec thé et café permettant aussi de parler de
façon informelle avec un éducateur/trice bienveillant, pendant que leurs enfants sřouvrent à la
nourriture métaphorique des contes !!
Les parents entendant des rires, des pleurs, des bruits divers venant de lřatelier, peuvent eux-mêmes
sřinterroger sur le contenu des contes ou encore demander des contes pour eux-mêmes ! Il sřagira
sans interprétation, de donner du sens et de faciliter les échanges.
Dans le cas où un enfant serait en difficulté (symbiose, angoisse), il pourrait alors sortir du groupe et
rejoindre le groupe parental.
Cřest une nécessité pour lřhumanité de construire, dřélaborer, dřimaginer, de créer des valeurs
communes tout en reconnaissant les différences de chacun, de donner du sens. Rencontrer les livres,
rencontrer les contes et de ce fait la langue du récit, cřest rencontrer une partie de soi-même que lřon
soit enfant ou éducateur au sens large du terme.
Cřest dřailleurs notre rôle dřéducateur qui nous conduit à inventer dans nos accompagnements
respectifs des modalités de rencontre qui se veulent variées et porteuses de sens. Notre visée est bien
de prendre soin afin que lřenfant trouve des solutions avec son/ses parents pour quřil soit à lřavenir
dans un moindre danger dřévolution.
A ce titre-là, lřatelier contes est lřun des multiples chemins imaginés afin que chaque enfant ait une
histoire à construire, ceci au-delà de ses difficultés de comportement, de relation aux autres et
dřexpression. Le conte et les histoires sont un support parmi dřautres, par lequel, cette histoire
singulière peut se construire, se révéler à lřenfant lui-même.
SIOAE 93
RAPPORT D'ACTIVITE 2014
- 329 -
SERVICE D’A.E.M.O.
En 2014, l’activité a été réalisée à 124 153 journées soit 97.12 % de l’objectif prévu. Cet écart s’explique par environ 0,45 ETP
de vacance de poste éducatif sur l’année.
MOUVEMENTS DES EFFECTIFS AEMO
GARCONS/FILLES
ANNEE 2014
GARCONS
FILLES
TOTAL
170
150
320
Plus 14 AED
102
96
198
Plus 8 AED
Jeunes sortis
dans l'année
98
82
180
Plus 11 AED
Jeunes en charge au 31
décembre 2014
174
164
338
Plus 14 AED
Jeunes suivis sur l'année
2014
272
246
518
Plus 22 AED
Jeunes pris en charge au
1er janvier 2014
Jeunes confiés dans l'année
Au 31 décembre 2014, le nombre total de jeunes suivis sur l’année est en hausse de 4.9% comparativement à 2013 alors
que le nombre de journées est en baisse. Cela s’explique par un plus grand nombre d’entrées sur l’année signifiant un
nombre de fins d’AEMO plus important en 2014.
85.6 % des nouvelles mesures d’A.E.M.O. en 2014 font suite à des mesures de M.J.I.E, une tendance en légère hausse
comparativement aux années précédentes qui s’explique en partie par la montée en charge de la mise en œuvre des
M.J.I.E.
La répartition par genre reste stable à l’année précédente 52.5% de garçons et 47,5 % de filles.
15 jeunes majeurs ont bénéficié d’un contrat d’Aide Educative à Domicile (mesure administrative) assuré par notre service
après l’arrêt de la mesure d’A.E.M.O. contre 10 l’an passé.
Sur les 494 mineurs pris en charge par le S.I.O.A.E 93 dans le cadre de mesure judiciaire (A.E.M.O.) dans l’année, 74
d’entre eux ont bénéficié d’une double prise en charge (Placement ASE/A.E.M.O. S.I.O.A.E 93 ou placement direct/A.E.M.O.
S.I.O.A.E 93) contre 87 en 2013, 70 en 2012 et 62 en 2011.
59 jeunes ont été placés en cours d’AEMO, 7 avec une main levée immédiate de l’AEMO, 25 avec le maintien d’une AEMO
de moins de 3 mois et 27 avec le maintien d’une AEMO de plus de 3 mois. Sur ces placements 10 ont été effectués en
urgence.
SIOAE 93
RAPPORT D'ACTIVITE 2014
- 330 -
LES SECTEURS JUDICIAIRES D’ORIGINE
120
100
113
80
109
60
40
105
20
0
101
102
103
104
105
101
106
107
108
109
110
111
112
113
114
Sur les 14 Juges des Enfants du Tribunal de Bobigny, 3 Magistrats (secteurs 102,103 et 113) ont confié 51.7% des mesures
d’A.E.M.O. au S.I.O.A.E 93.
ORIGINE GEOGRAPHIQUE DES JEUNES SUIVIS DANS L’ANNEE 2013
Les principales Villes
Drancy
7%
Saint ouen
8%
Aulnay sous Bois
7%
Bobigny
9%
Saint Denis
38%
Bagnolet
6%
Livry Gargan
3%
Epinay/Seine
10%
Aubervilliers
12%
50% des enfants rencontrés demeurent à Saint Denis ou Aubervillers.
SIOAE 93
RAPPORT D'ACTIVITE 2014
- 331 -
LES JEUNES CONFIES DANS L'ANNEE
Les délais de prise en charge
Immédiat
2% 5%
25%
Moins d'un mois
14%
Un mois ou plus
Deux mois ou plus
5%
Trois mois ou plus
Quatre mois ou plus
24%
12%
Cinq mois ou plus
13%
Six mois ou plus
En 2014, 55% des nouvelles mesures ont été prises en charge après un délai d’attente de 3 ou plus et en particulier 25%
avec un délai d’attente à plus de 6 mois, soit un allongement de la durée moyenne du délai d’attente comparativement à l’an
passé.
AGE des JEUNES en début d’A.E.M.O.
Age des Jeunes
De 16 à 18 ans
28
De 14 à 16 ans
41
De 12 à 14 ans
24
De 10 à 12 ans
21
De 6 à 10 ans
41
Moins de 6 ans
33
0
5
10
15
20
25
30
35
40
45
Par rapport à l’année précédente, nous constatons une augmentation du nombre des enfants de 14 à 18 ans (-25%).
SIOAE 93
RAPPORT D'ACTIVITE 2014
- 332 -
SITUATION DES JEUNES AVANT LA PRISE
EN CHARGE PAR NOTRE SERVICE
2010
2011
2012
2013
2014
18
14
32
8
7
15
10
9
19
14
8
22
14
11
25
I.O.E./M.J.I.E.
101
110
92
94
116
A.E.M.O. exercée par
un autre service
22
4
13
13
9
6
129
29
5
1
196
0
114
23
7
5
164
4
109
54
5
4
111
25
5
0
125
45
3
187
163
198
En établissement
En placement familial
TOTAL DES JEUNES CONFIES
Jeunes confiés
Jeunes suivis
en milieu ouvert
A.E.D. ASE
TOTAL DES JEUNES SUIVIS EN MILIEU OUVERT
Chez les parents, en famille, sans mesure éducative
Autres situations
Situation antérieure inconnue du SIOAE
TOTAL GENERAL
En 2014, la tendance reste stable en proportion pour les mineurs suivis en milieu ouvert en amont de notre intervention, et
nous constatons une hausse pour ce qui est du nombre de mineurs sans mesures en amont.
LES JEUNES SORTIS DANS L'ANNEE
Durée des Mesures sorties
42
45
40
35
30
25
20
15
10
5
0
36
24
26
24
19
5
Moins
d'un
mois
4
De 1 à 3 De 3 à 6 De 6 à 9 De 9 à 12 De 1 à 2 De 2 à 3 De plus
mois
mois
mois
mois
ans
ans
de 3
Nous constatons une baisse de la durée moyenne des mesures : cette année 2/3 des mesures n’ont pas excédé 2 ans
(contre 56% en 2013).
SIOAE 93
RAPPORT D'ACTIVITE 2014
- 333 -
PLACEMENT
Jeunes déjà placés au début de l’AEMO et restant placés mais sans AEMO 22
TOTAL 22
Jeunes placés au cours de l’AEMO avec main levée immédiate de l’AEMO
 En établissement :
 En Tiers digne de confiance :
 En placement familial :
TOTAL
4
0
3
7
Parmi eux, nombre de placements en urgence : 1
Jeunes placés au cours de l’AEMO avec maintien de l’AEMO
De - de 3 mois
 En établissement :
 En Tiers digne de confiance :
 En placement familial :
De + de 3 mois
 En établissement :
 En Tiers digne de confiance :
 En placement familial :
15
0
10
25
1
1
TOTAL 52
Parmi eux, nombre de placements en urgence : 9
TOTAL DES CHANGEMENTS
81
Les situations de placements représentent 15,6% des jeunes que nous avons accompagnés..
LES JEUNES EN CHARGE AU 31 DECEMBRE 2014
Scolarité des enfants de 6 à 16 ans
9 11
Scolarisé
Non scolarisé
210
Internat scolaire ou
professionnel
Sur les 338 jeunes toujours suivis par notre service au 31 décembre 2014 :
- 52 ont moins de 6 ans et 84% sont à l’école maternelle ou pris en charge par des professionnels de la petite enfance
(Crèche ou assistante familiale) soit 5% de plus qu’en 2013.
- 228 sont âgés de 6 à 16 ans et le pourcentage est stable comparativement à 2011 et 2012. 4% d’entre eux sont
déscolarisés.
- 58 ont plus de 16 ans dont 43 d’entre eux sont scolarisés ou en formation professionnelle, soit une proportion stable
comparativement à 2013.
SIOAE 93
RAPPORT D'ACTIVITE 2014
- 334 -
SERVICE DE M.J.I.E
Au cours de l’année 2014, le S.I.O.A.E 93 a mis en œuvre 139 nouvelles ordonnances de M.J.I.E concernant 245 mineurs.
Au 1er janvier 2014, 97 mesures étaient en cours.
Au 31 décembre 2014, 115 mesures sont en cours.
PARTIE I.
CONCERNANT LES 245 MINEURS ENTRANTS
SECTEURS JUDICIAIRES D’ORIGINE
P
o
u
r
c
e
n
t
a
g
e
s
35
30
25
2010
20
2011
15
2012
10
2013
5
2014
0
TE TE TE TE TE TE TE TE TE TE TE TE TE
103 102 110 104 111 114 101 108 107 113 106 109 112
En 2014, la répartition est plus équilibrée étant donné que l’ensemble des postes de Juges des Enfants est pourvu. Plus de
60% des ordonnances sont cependant émises par 4 des Juges des Enfants, soit les secteurs : 103 (Saint Denis), 104
(Bobigny/Villepinte) et 114 (Saint Denis / Sevran / Tremblay en France) et 111 (Montfermeil / Clichy / Blanc Mesnil / Le
Bourget / Dugny).
SIOAE 93
RAPPORT D'ACTIVITE 2014
- 335 -
Les principales villes
39
40
31
30
25
20
10
0
21
16
15
Ce tableau représente 52% du nombre total des enfants reçus dans le cadre d’une M.J.I.E. Ils demeurent principalement
dans les 6 villes ci-dessus.
DELAIS DE PRISE EN CHARGE
Moins
de 1 mois
Plus
Plus
de 1 mois de 2 mois
Plus
de 3 mois
Plus
Plus
de 4 mois de 5 mois
TOTAL
2011
26
57
46
31
1
0
161
2012
32
26
14
36
15
36
159
2013
12
50
72
34
48
16
232
2014
16
36
43
52
48
50
245
En 2009 et 2010, la majeure partie des I.O.E a été prise en charge par le S.I.O.A.E 93 dans un délai de 2 mois et plus, après
la prise de décision judiciaire.
En 2011, c’est plus de 51% des mesures d’I.O.E qui ont pu être prises en charge moins de 2 mois après la décision des
Magistrats.
En 2012 :
- Seulement 36.48% des mesures de M.J.I.E ont pu être prises en charge moins de deux mois après la décision du
Magistrat.
En 2013, la tendance se confirme avec 27% des mesures qui ont pu être prises en charge moins de deux mois après la
décision des magistrats avec cependant une baisse de la proportion des enfants ayant dû attendre plus de trois mois : 42%
en 2013 contre 55% en 2012.
En 2014, seules 21% des mesures ont pu être prises avant 2 mois et surtout une augmentation des mesures prises après
plus de 5 mois d’attente, soit 20% ce qui confirme la dégradation de la situation avec un délai d’attente en moyenne qui
continue d’augmenter.
SIOAE 93
RAPPORT D'ACTIVITE 2014
- 336 -
MESURES DE M.J.I.E SUIVIES EN 2013
I.O.E.
M.J.I.E.
M.J.I.E.
M.J.I.E.
2011
2012
2013
2014
Filles
Garçons
Total
71
78
116
117
90
81
116
128
161
159
232
245
Les garçons sont majoritaires (52%) parmi les jeunes pris en charge cette année.
PARTIE II.
CONCERNANT LES 227 MINEURS SORTANTS
LES PRINCIPALES ORIGINES DES SIGNALEMENTS
80
70
60
50
40
30
20
10
0
Nbre enfants
Pourcentage
En amont des décisions de M.J.I.E prises par les Juges des Enfants, le secteur judiciare (JE, JAF, TGI, SEAT, PJJ, Police)
représente près du tiers des signalements, puis l’éducation nationale (incluant les crèches) près du quart et l’ASE pour 17%.
LES PROBLEMATIQUES PARENTALES
44,50%
22,90%
18,90%
13,70%
43
101
52
31
Pathologies
psychiques
Négligences
Carences
Conflits
conjugaux
Non déterminé
En 2014, les problématiques de négligences/carences restent prépondérantes.
SIOAE 93
RAPPORT D'ACTIVITE 2014
- 337 -
LES PROBLEMATIQUES DES ENFANTS
Négligences
Maltraitance
psychologique
16,70%
Abus sexuel
Maltraitance physique
non déterminé
31,70%
4,90%
15,00%
31,72%
72
38
11
34
72
Symptômes
64
35
107
30
41
Aucun
Problème de
comportement
Absentéïsme
Décrochage
scolaire
Troubles
psychologiques
Fugues
Acte de délinquance
Concernant les symptômes repérés, plus de 30% des enfants sont concernés par des parents négligents, et plus de 34%
par la maltraitance psychologique ou physique. Cette année, nous constatons une hausse significative des cas d’abus
sexuels (11 situations en 2014 contre 3 en 2013).
Rappelons que notre tentative de classification n’est pas scientifique et ne donne qu’une tendance qui peut refléter la
complexité des situations.
LES MINEURS EN DEBUT DE MESURE
L’âge
120
100
80
60
40
20
0
103
64
47
45
22 25
63
37 30
13 9 18
Garçons
Moins de 3
ans
22
Moins de
11 ans
45
Moins de
15 ans
37
Moins de
18 ans
13
Garçons
25
64
30
9
Total
47
103
63
18
Filles
SIOAE 93
Filles
Total
RAPPORT D'ACTIVITE 2014
- 338 -
Comme en 2013, le nombre d’enfants de plus de 3 ans et de moins de 11 ans est prédominant.
En 2014, nous constatons la même proportion des enfants de plus de 11 ans (35%).
La scolarité
123
66
21
1
4
11
2
Nb enfants
Le taux de scolarisation (maternelle, primaire, collège, filières d’apprentissage et spécialisée) est en hausse sur 2014 avec
94.7% contre 84% en 2013.
HEBERGEMENT DES JEUNES
DEBUT DE MESURE
Chez les parents
Chez la mère
Chez le père
Autre famille (sauf TDC)
En garde alternée
Lieu de placement
Non renseigné
68
98
20
27
2
8
1
30% de ces enfants partagent le quotidien avec le couple parental initial au début de la M.J.I.E, qui confirme la tendance
constatée l’an dernier à savoir que 70% des enfants ont vécu une séparation avec un de leur parent.
En amont de la M.J.I.E, 3.5% des mineurs sont placés hors de leur milieu familial, contre 8% en 2013.
SIOAE 93
RAPPORT D'ACTIVITE 2014
- 339 -
FIN DE MESURE
AEMO SIOAE 93
AEMO AUTRE SERVICE / DEPARTEMENT
AEMO SIOAE 93 + PLACEMENT
PLACEMENTS / MAINTIEN
AED ASE
EMO PROPOSEES, NON SUIVI PAR JE
MAIN LEVEES
NON LIEU A ACTION EDUCATIVE
EN ATTENTE D'AUDIENCE/PAS
D'ORDONNANCES RECUES
PROROGATIONS
ORDONNANCE NON RECUES (2013)
TOTAL
Nombre
92
16
2
21
1
6
1
38
%
40,53
7,05
0,88
9,25
0,44
2,64
0,44
16,74
45
19,82
3
2
227
1,32
0,88
100
En 2014, à l’issue des 227 M.J.I.E (moins 45 en attente de décision), les Juges des Enfants maintiennent une intervention
judiciaire en A.E.M.O. dans 60% des cas, et le placement dans 12.6% des cas.
Cela confirme la tendance constatée en 2013 quant à la prépondérance des suites judiciaires données aux MJIE. 72.6% en
2014, 76.21% en 2013, 53.45% en 2012, 55.9% en 2011 et 52.9% en 2010.
SIOAE 93
RAPPORT D'ACTIVITE 2014
- 340 -
SIOAE 93
RAPPORT D'ACTIVITE 2014