LE TOURISME EN ESPAGNE
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LE TOURISME EN ESPAGNE
LE TOURISME EN ESPAGNE ( Cours et annexes ) Par Philippe KEROURIO LE TOURISME EN ESPAGNE COURS "J'aime l'espagnol parce qu'il est type. Il n'est copie de personne. Ce sera le dernier type existant en Europe" (Stendhal, Mémoires d'un touriste, 1837) "Avant les années 1980, en général, l'Espagne c'était les corridas, le flamenco et l'Inquisition. Aujourd'hui ce sont les corridas, le flamenco et les films d'Almodovar" (Antonio Munoz Molina) L'Espagne occupe le troisième rang mondial pour le nombre de touristes derrière la France, les Etats-Unis et devant la Chine avec 60,6 millions de touristes en 2013. L’année 2013 aura été la meilleure année de l'histoire pour le tourisme en Espagne. Miné par la crise économique, le secteur touristique, qui représentait 11,2% du PIB du pays en 2012, avait connu trois années de baisse avant de se reprendre en 2010, avec une progression des arrivées de touristes étrangers de 1%. L'association patronale du secteur, Exceltur a affirmé que le tourisme devrait être encore en 2014 "la locomotive de la croissance de l'économie espagnole. Exceltur a pronostiqué pour 2014 une hausse du PIB touristique de 1,8%, bien supérieure à la prévision du gouvernement pour l'ensemble de l'économie (+0,7%). SITUATION, RELIEF ET CLIMAT Situation Baignée par l’océan Atlantique à l’ouest, par la Méditerranée à l’est , la péninsule ibérique est située à l’extrémité de l’Europe et rattachée à cette dernière par un isthme de 415 kilomètres ( Les Pyrénées ) . La situation de cet ensemble géographique est à la fois très méridionale et très occidentale par rapport au reste du continent ce qui lui confère une forte originalité . Le pays s’étend sur 750 kilomètres entre 43°7 ( Galicie ) et 36° de latitude nord .La position est plus méridionale que celle de l’Italie : Madrid se trouve sur le même parallèle que Naples , Malaga sur le même que celui d’Alger et tarifa est situé plus au sud que Constantine . Une telle situation a des conséquences importantes sur le climat car une bonne partie de la péninsule a un climat qui évoque celui des rivages les plus méridionaux de la méditerranée et caractérisée surtout par la chaleur et l’aridité des étés. L’originalité de la situation du pays a aussi des incidences historiques.Le détroit de Gibraltar, large de 14 kilomètres , n’a jamais été un obstacle géographique et la péninsule a surtout joué le rôle d’un pont entre l’Afrique et l’Europe .L’invasion arabe du VIIIe siècle a marqué le début d’une présence musulmane qui se maintient jusqu’à l’expulsion du XVIIe siècle. La situation de la péninsule ibérique est aussi très occidentale.Fermant la Méditerranée, elle est projetée vers le cœur de l’Atlantique. Valladolid en Castille est situé plus à l’ouest que Brest et le cap Finisterre s’avance aussi loin que l’extrémité occidentale de l’Irlande. Le Mulhacén (3482 mètres) dans la cordillère Bétique, point culminant de l’Espagne continentale Les grands ensembles de relief La péninsule ibérique se caractérise avant tout par sa massivité.L’altitude moyenne y est de 600 mètres, soit deux fois plus élevée qu’en France (342 mètres) , mais les hautes montagnes y sont absentes ( Le point culminant de l’Espagne est le Mulhacén dans la Cordillère bétique (3482 mètres). Mais sur de grandes étendues se développent des plateaux et des plaines surélevées, ce sont les hautes terres de la Meseta qui occupent toute la partie centrale de la péninsule. Les chaînes les plus élevés sont rejetées vers la périphérie (Pyrénées, Chaîne cantabrique au nord et Cordillère bétique au sud ) . Les grandes plaines sont rares .Elles n’occupent que 11% de la superficie totale du pays . Un paysage de Castille La Meseta et ses bordures La Meseta est divisée en deux parties par une cordillère centrale : la Sierra de Gredos ( point culminant : 2592 mètres ) qui se prolonge Au Portugal par la sierra de Estrela. A l’ouest (province de Salamanque et de Zamora) la Meseta comprend des hauts plateaux formés de roches siliceuses (granite ) que le Duero et ses affluents traversent en gorges profondes et encaissées (200 à 300 mètres de profondeur). Au ventre le socle est recouvert de sédiments. Les plaines au sous-sol formé d’argile tendre ( les campos) y alternent avec de grands talus (cuestas) . Picos de Europa (2648 mètres), point culminant des Monts asturiens A l’est et au nord-est la Meseta, la Meseta est bordée par un grand ensemble montagneux la Cordillère Ibérique (ou monts celtibériques). Au nord la meseta est séparée de la côte atlantique par la cordillère cantabrique et les monts asturiens qui forment une barrière quasicontinue culminant à 2648 mètres ( Picos de Europa ), mais qui s’abaisse à l’est vers le Pays basque. Les montagnes jeunes de la périphérie trouvent leur origine dans les mouvements tectoniques qui affectent cette partie du bassin méditerranéen au début du Tertiaire : Les Pyrénées ( point culminant: Pic d’Aneto: 3404 mètres )) flanqués au sud par une série de sierras calcaires – les pré-Pyrénées) et la Cordillère bétique ( point culminant 3482 mètres dans la Sierra Nevada ) Des plaines basses Le bassin de l’Ebre est une vaste dépression encastré entre les Pyrénées , les Monts Celtibériques et la cordillère catalane. Elle est remplie de sédiments lacustres et son altitude avoisine 200-500 mètres.La dépression du Guadalquivir ( ou plaine Bétique ) , entre la Sierra Morena et les sierras subétiques ) s’ouvre largement vers la mer par une zone marécageuse : les Marismas. Les plaines littorales méditerranéennes sont plus discontinues : plaine de Valence, de Murcie et d’Andalousie .Au nord la montagne borde le littoral donnant naissance à une côte rocheuse échancrée par de profondes rias . Les îles Canaries ont un relief original .Elles sont formées de 7 îles volcaniques dont certaines comptant des volcans actifs ( La Palma, Lanzarote ) .Le point culminant de l’archipel est le Teide à Ténériffe ( 3710 mètres ) . Le climat Il est déterminé par la situation en latitude du pays et par sa position à l’entrée de la Méditerranée. La péninsule se trouve soumise à des masses d’air d’origines très diverses .Il en résulte une grande variété de climats et une relative brutalité des phénomènes climatiques. La massivité de l’Espagne détermine l’apparition de traits continentaux dans les régions centrales du pays . On distingue cinq grandes régions climatiques : Paysage de Galice Le nord-ouest atlantique C’est l’Ibérie humide qui possède un climat plus océanique que méditerranéen.On observe 1000 mm de pluies sur la côte des Asturies et au nord de la Galice .Les précipitations sont deux fois plus importantes que dans les montagnes. Le maximum de pluies survient à la fin de l(automne et durant l’hiver tandis que l’été se caractérise par une tendance marquée à la sécheresse.Le caractère maritime du climat est souligné par une amplitude thermique faible (+ 10°c) .Les étés sont modérément chauds (18°C à la Corogne) , des hivers doux (9°C ) et des gelées rares .La montagne est fort enneigée durant la période hivernale. Le sud-ouest Paysages de l’Andalousie La plaine bétique s’y caractérise par un climat méditerranéen marqué en dépit de sa situation en bordure de l’Atlantique.La sécheresse estivale y est absolue ( Séville reçoit seulement 2 mm de pluies en juillet - août ). Les pluies sont surtout abondantes en novembre ainsi qu’en février-mars et liées au passage de perturbations à trajectoire méridionale.La plaine du Guadalquivir reçoit alors plus de 600 mm d’eau.Les températures hivernales sont très douces (10,1°C à Séville).Durant l’été les plaines d’Andalousie doivent affronter des chaleurs exceptionnelles (+ 45°C sous abri ) .La moyenne des températures de juillet à Séville est de 28,4°C.Vers l’intérieur la Meseta s’élève et la continentalité devient plus marquée.les hivers y sot plus frais (6,8°C à Caceres en janvier) et les étés très chauds ( 25,9°C en août ) . Plaine du Guadalquivir Le désert de Tabernas Le désert de Tabernas est un désert situé en Espagne dans la province d'Almería environ 30 kilomètres au nord de la capitale Almería, dans la municipalité de Tabernas. Il est protégé comme une région sauvage (Parc naturel du désert de Tabernas) depuis 1989, et s'étend sur 280 kilomètres carrés, 11.625 hectares.Le désert de Tabernas est situé entre la Sierra de los Filabres au nord, la Sierra Alhamilla au sud-sud-est, et de la Sierra Nevada (ouest). Le Centre L’encadrement montagneux y accentue les tendances continentales.Les caractères climatiques y sont encore très méditerranéens mis modifiés par l’éloignement de la mer et la présence de reliefs. La continentalité s’y caractérise par des très fortes amplitudes thermiques ( 17,9°C à Madrid ) .Les hivers sont nettement froids ( la moyenne de janvier est de 2°C à Léon et de 3,4°C à Valladolid. les températures hivernales sont un peu plus élevées au sud de la Meseta ( 4,8°C à Madrid ) ;l’installation de l’ anticyclone peut entraîner des gelées redoutables ( - 5°C / -10°C sur les hauts plateaux du nord de la Meseta .Le pôle du froid pour la péninsule ibérique se trouve à Teruel, capitale de province la plus froide du pays où les températures hivernales peuvent descendre jusqu’à -20°C. Les étés sont chauds (18°C à Léon , 23,5°C à Madrid , 23,7°C à Saragosse ) .Les températures maximales relevées dans ce secteur peuvent avoisiner 40°C . Un autre trait climatique spécifique de la zone centrale réside dans la médiocrité des précipitations, sauf dans les montagnes.La tendance à l’aridité est particulièrement marquée dans les bassins (400 mm à Valladolid, 300 mm à Zamora ) La façade orientale Le climat y est typiquement méditerranéen et caractérisé par des étés chauds et secs,des pluies d’automne abondantes , des hivers alternant averses et beau temps et des printemps changeants .Les températures hivernales y sont douces ( la moyenne de janvier est de 9,4 °C à Barcelone , 10°C à Valence et 12,6°C à Almeria ), mais les étés sont chauds avec des moyennes estivales de 24,2°C à Barcelone , 25,8°C à Almeria ) .Les précipitations diminuent du nord vers le sud : Barcelone, 587mm de pluies, Valence 400 mm et Almeria 219 mm .Dans la région de Aguilas / Cap Gata les précipitations n’excèdent pas 150 mm et le climat devient sub-désertique. L’archipel des Baléares possède aussi un climat méditerranéen typique caractérisé par des précipitations faibles avec maxima d’automne (418 mm à Palma), des températures douces (10°C en janvier ) et des étés chauds ( 25,1°C ). Les îles canaries, proches du tropique du Cancer, n’ont pas d’hiver. A Santa Cruz de tenerife la moyenne du mois le plus frais est de 17,1°C .Les étés sont excessivement chauds ( 23,7°C à Las Palmas au mois d’août ) .Les précipitations sont abondantes sur les côtes exposés aux vents du nord-ouest ( 600-800 mm ) .Sur les côtes abritées (sud et est) et dans les îles orientales (proches de l’Afrique ) les précipitations n’excèdent pas 150mm et le climat y est de type sub-désertique . LE POIDS DU PASSE Bison peint sur une paroi de la grotte d’Altamira (Paléolithique supérieur, 15000 avant notre ère) La grotte espagnole d’Altamira, située à Santillana del Mar, près de Santander (Cantabrie), renferme l'un des ensembles picturaux les plus importants de la Préhistoire. Il date de la fin du Paléolithique supérieur, du Magdalénien. Son style artistique relève de ce que l’on appelle l'art préhistorique franco-cantabrique, caractérisé notamment par le réalisme des représentations et par ses thèmes animaliers. Les peintures d'Altamira ont été découvertes en 1879, lors de fouilles conduites par Marcelino Sanz de Sautuola. La grotte était connue depuis 1868 et Sanz de Sautuola y effectuait des visites depuis 1876. Il avait observé la présence de dessins géométriques sur les parois sans y accorder d'importance. Sanz de Sautuola publia dès 1880 « Brèves notes sur quelques objets préhistoriques de la province de Santander ».Historiquement, Altamira est donc le premier ensemble pictural préhistorique important qui ait été découvert et publié. La Préhistoire et l’Antiquité La Préhistoire ibérique est riche comme l’attestent les fresques d’Altamira ( - 15000 avant notre ère). Aux environs de -1000 les phéniciens fondent un comptoir à Cadiz pour commercer avec les tartessiens .Ils sont relayés par les carthaginois qui fondent Ibiza en 645 av.J.C, puis la Nouvelle-Carthage (Carthagène ) en 288 av J.C . Les grecs fondèrent des colonies à Ampurias ( côte de Gérone ) et Dénia (Alicante). Ils introduisent dans la péninsule ibérique la culture de la vigne et de l’olivier . La Dame d’Elche (Dama d’Elx en valencien ; Dama de Elche en espagnol) est une sculpture de buste en pierre calcaire de femme, datée du Ve siècle ou du IVe siècle avant Jésus-Christ, découverte le 4 août 1897 sur un site romain antique, l'Alcudia, à 2 km au sud d'Elche, près d'Alicante, en Espagne. Cette sculpture mesure 56 cm de haut et a dans son dos une cavité presque sphérique de 18 cm de diamètre et 16 cm de profondeur, qui servait peut-être à y introduire des reliques, des objets sacrés ou des cendres comme offrandes au défunt. Aqueduc romain de Ségovie L’aqueduc de Ségovie a été édifié dans la deuxième moitié du Ier siècle ou au début du IIe siècle, du règne de Claude à celui de Trajan, selon les avis. Long de 1200 mètres, l’aqueduc de Ségovie a une hauteur maximale de 35,10 mètres. L'eau qu'il transportait, sur une pente de 1 %, prenait sa source dans la rivière Acebeda à 18 km de Ségovie. Il compte en tout 300 arcs. Les 20 400 blocs de granite ne sont liés que par leur propre poids, sans aucun mortier, grâce au parfait équilibre des forces. L’amphithéâtre de Tarragone Tarragone est une ville et une municipalité du sud de la Catalogne, en Espagne, capitale de la province de Tarragone et de la région du Tarragonès. On pense qu'elle fut fondée à la fin du IIe millénaire av. J.-C. par un peuple égéen. Elle fut conquise par les Ibères, puis par Publius Cornelius Scipio en –218.Les Romains la nommaient Tarraco et en firent la Capitale de la province de Tarraconaise (recouvrant la péninsule ibérique). Elle fut la résidence d'AugusteCésar, de Galba et d'Hadrien. L'ensemble archéologique de Tarragone est classé au patrimoine mondial de l'UNESCO : murailles romaines, amphithéâtre antique, cirque antique, aqueduc, arc de triomphe, etc. Les romains entreprirent une conquête systématique de la péninsule ibérique entre 133 av. J.C (conquête de Numance près de Soria ) et 19 ap. J.C (défaite des Cantabres) . La romanisation de la péninsule est à l’origine de la création de nombreuses cités (Tarragone, Mérida, Saragosse, Léon, Ségovie, etc…) et d’une exploitation intensive des mines ( plomb de Carthagène, argent et cuivre de la Sierra Morena, or du nord-ouest, … ) et le développement d’une agriculture intensive (culture de la vigne, du blé et de l’olivier ). La domination romaine prend fin au IIIe siècle de notre ère avec le déferlement des grandes vagues d’invasions venues de l’Europe centrale et orientale: germains ( sac de Tarragone en 262), Suèves, Vandales et Wisigoths (ces derniers établissent leur capitale à Tolède ) . Salle de prière de la mosquée de Cordoue La cathédrale de Cordoue (en espagnol : Santa Iglesia Catedral de Córdoba), également connue sous son ancien nom de grande mosquée de Cordoue (Mezquita de Córdoba), est un ancien temple romain qui devint église puis mosquée, avant de devenir cathédrale. C'est un des monuments majeurs de l'architecture islamique, témoin de la présence musulmane en Espagne du VIIIe au XVe siècle.Lorsque les musulmans s'établirent à Cordoue, ils exproprièrent les chrétiens du terrain de l'église Saint-Vincent, non loin du Guadalquivir, construit en 5841 par les Wisigoths sur le site d'un temple romain dédié à Janus. L'émir AbdAl-Rahman Ier ordonna d'y faire construire à la place une mosquée. Elle fut agrandie trois fois de suite par ses successeurs, pour finir par couvrir 23 000 m2 et devenir ainsi la plus grande mosquée du monde après celle de La Mecque. Cette mosquée n'est pas orientée par rapport à la Mecque. Elle se présente aujourd'hui sous la forme d'un vaste quadrilatère d'environ 180 m de long sur 130 m de large, comptant dix-neuf nefs et plus de 850 colonnes surmontées par des chapiteaux de style différents. Moyen-Age La période médiévale est caractérisée par deux évènements majeurs : la conquête musulmane et la reconquête par les chrétiens . Après la mort de Mahomet (632) les arabes conquiert l’Afrique du nord .En 711 les armées arabes franchissent le détroit de Gibraltar et provoquent l’effondrement du royaume wisigoth (732) .L’expansion arabe est arrêtée à Poitiers en 732. Les Arabes organisent dès le VIIIe siècle un état hispano-musulman.Les arabes en constituent l’aristocratie dirigeante, les berbères les éleveurs et les cultivateurs et beaucoup d’hispano- romains et de wisigothes se convertissent à l’islam. Une civilisation hispano-arabe très brillante se développa dans la moitié sud (al-Andalus) .Cordoue était la capitale du califat.La ville comptait plus de 200 000 habitants au Xe siècle.Les conquérants arabes furent aussi à l’origine de la création de villes entièrement nouvelles comme Badajoz et Murcie . Le califat se disloqua au XIe siècle sous l’effet de l’intervention des africains ( almoravides au XIe siècle et almohades au XIIe siècle) . Avila Ávila est une ville espagnole, en Castille-et-León, capitale de la province d'Ávila. Située à 1 182 mètres d'altitude, dans une enclave rocheuse sur la rive droite de l'Adaja, affluent du Douro (en espagnol Duero). La ville est considérée "monument historique et artistique national" depuis 1884; elle est aussi inscrite sur la Liste du patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1985. Son principal monument est la grandiose Muraille d'Ávila (XIe-XIVe siècle), de plus de 2 500 m de long, 9 portes d'entrée et 88 tours. Les étapes de la Reconquista La Reconquête s’effectua à partir de la Navarre, de l’Aragon et de la Catalogne .Au centre de la péninsule , la reconquête fut l’oeuvre des asturiens et des castillans et se traduisit par l’établissement d’une ligne de châteaux sur le Duero et la reprise de Léon ainsi que la fondation de Burgos . Les rois de castille et de Léon progressèrent rapidement vers le sud et Tolède fut reprise dès 1085. La reconquête des plaines du Guadalquivir s’achève au XIIIe siècle. La Reconquista est placée pour l’essentiel sous l’autorité des rois de Castille. A la fin du XIIIe siècle ce royaume contrôle la plus grande partie de la population de la péninsule .A l’ouest la Reconquista débouche sur la création du comté du Portugal ( Pays de Porto ) en 1095. Le comte Alphonse Henri en deviendra le roi en 1143.A l’est la reconquête s’effectue à partir des Pyrénées , plus précisément à partir des marches franques de Catalogne et de Barcelone .Barcelone est englobé dans le royaume d’Aragon en 1197 et les souverains sont catalans jusqu’en 1412.La Reconquista s’achève en 1492 par la prise de Grenade. Philippe II d'Espagne, né le 21 mai 1527 à Valladolid et mort le 13 septembre 1598 au palais de l'Escurial, est roi d’Espagne de 1556 à sa mort, et roi du Portugal à partir de 1580 ; c’est un prince espagnol de la maison de Habsbourg. Son règne représente alors le sommet de la puissance de l'Espagne, pour laquelle il est le Siècle d’or. Les richesses affluent d'Amérique. En 1571, la flotte espagnole, avec ses alliés vénitiens, écrase la flotte turque à Lépante mettant fin à la domination turque en Méditerranée. En Espagne, Philippe défend très fermement le catholicisme, empêchant l'apparition de protestants, forçant la conversion des maures (celle des juifs avait déjà été imposée en 1492). L'Inquisition reste puissante dans la société espagnole et le fut encore après lui. Le Site royal de Saint-Laurent-de-l'Escurial (en castillan : Real Sitio de San Lorenzo de El Escorial) est un grand complexe (monastère, musée, collège bibliothèque, et palais, ) qui se trouve sur le territoire de la commune de San Lorenzo de El Escorial, située à 45 kilomètres au nord-ouest de Madrid, dans la Communauté autonome de Madrid (Espagne). Le Site royal de Saint-Laurent-de-l'Escurial a été inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco en 1984. LE SIECLE D’OR DE L’ESPAGNE Il est contemporain des règnes de Charles Quint ( 1516-1556 ) et de Philippe II ( 1556-1598 ).Charles Quint est aussi empereur d’Allemagne , quant à Philippe II il devient roi du Portugal en 1580 , unifiant ainsi sous son autorité toute la péninsule . Cette époque est celle du commerce avec l’Amérique par les ports d’Andalousie .Séville obtient le monopole du commerce transocéanique en 1594 et devient la première ville de la péninsule avec 94000 habitants . L’effondrement de la puissance espagnole survient aux XVIe/XVIIe siècles. L’Espagne perd les Pays-Bas en 1597, le Portugal en 1640. L’Artois, la Franche-Comté, la Flandre , le Roussillon et la Cerdagne sont pris par Louis XIV. Cette période est marquée par une chute de la population qui passe de 8 à 6 millions d’habitants sous les effets conjugués des famines, des épidémies, des guerres et de l’expulsion des morisques en 1610. Francisco Paulino Hermenegildo Teódulo Franco y Bahamonde était un militaire et chef de l'État espagnol, né le 4 décembre 1892 à El Ferrol (Galice) et mort le 20 novembre 1975 à Madrid. De 1939 à 1975 il présida un gouvernement autoritaire et dictatorial avec le titre de Caudillo (guide) : « Generalísimo Francisco Franco, Caudillo de España por la Gracia de Dios ». Il voulait un État et un gouvernement en accord avec les anciens principes de l'Église catholique. L'anticommunisme constitue l'autre grand pilier de sa politique. Franco considère insensée la guerre mondiale qui oppose les peuples de l'Europe au seul profit de l'Union soviétique. Il lui paraît qu'il y a deux guerres: une, légitime, celle de l'Europe contre le communisme (ce qui explique l'envoi de la Division bleue en réponse aux Brigades internationales), l'autre, illégitime, entre les Alliés et l'Axe. Selon l'historien américain Robert Paxton, Franco était « d'une hostilité maladive à la démocratie, au libéralisme, au sécularisme, au marxisme et tout spécialement à la franc-maçonnerie » Guernica, est une municipalité et une ville de la province de Biscaye, située dans la Communauté autonome du Pays basque, en Espagne. Capitale historique et spirituelle du Pays basque, elle est particulièrement célèbre pour sa destruction, le 26 avril 1937, par les aviateurs de la légion Condor, envoyée par Hitler afin de soutenir le général Franco. Ce bombardement a choqué et inspiré de nombreux artistes .Guernica est également le nom d'un des plus célèbres tableaux de Pablo Picasso. Le roi Juan Carlos Ier (de son nom complet en espagnol : Juan Carlos Alfonso Víctor Maria de Borbón y Borbón), né le 5 janvier 1938 à Rome (Italie), est l'actuel roi d'Espagne. Il est le fils de Juan de Borbón, comte de Barcelone, et de son épouse, María de las Mercedes de Borbón-Dos Sicilias. Descendant direct de Louis XIV de France, il a accédé au trône le 22 novembre 1975. Durant les périodes de maladie de Franco en 1974 et 1975, Juan Carlos est nommé chef de l'État par intérim. Proche de la mort, Franco avoua le 30 octobre 1975 qu'il était trop malade pour gouverner, mais ce ne sera que deux jours après la mort du dictateur, survenue le 20 novembre 1975, que Juan Carlos sera proclamé roi d'Espagne. Or, Juan Carlos promulgue rapidement des réformes démocratiques, au grand dam des éléments conservateurs, notamment les forces armées, qui s'attendaient à ce qu'il maintînt l'État franquiste. Juan Carlos nomme Adolfo Suárez, ancien chef du Mouvement national au poste du président du gouvernement. La pièce maîtresse des réformes démocratiques est la Loi pour la réforme politique (Ley para la Reforma Política) présentée par le gouvernement Suárez, adoptée par le Parlement le 18 novembre 1976 et par le peuple espagnol lors du référendum du 15 décembre 1976 (94,2% de oui). Cette loi, de rang constitutionnel (« loi fondamentale », selon la terminologie franquiste), crée les bases juridiques nécessaires à la réforme des institutions franquistes depuis l'intérieur et permet que se déroulent le 15 juin 1977 les premières élections démocratiques depuis l'instauration de la dictature. Felipe VI, en français Philippe VI3, né le 30 janvier 1968 à Madrid, est le roi d’Espagne depuis le 19 juin 20144. Il est le troisième enfant et seul fils du roi Juan Carlos Ier d'Espagne (1938) et de la reine Sophie de Grèce (1938). Il est le descendant direct en ligne agnatique du roi de France Louis XIV. Le 18 juin 2014, son père abdique en sa faveur. L'Espagne est divisée en 17 communautés autonomes (Comunidades Autónomas en castillan), qui disposent toutes d'un régime plus ou moins large d'autonomie par rapport à l'État central. La plupart de ces communautés sont elles-mêmes divisées en plusieurs provinces. La principale différence entre la notion de communautés autonomes (à l'espagnole) et l'État fédéré, réside dans le fait que les communautés autonomes espagnoles ne disposent pas de l'indépendance judiciaire. En effet, alors qu'aux États-Unis, par exemple, les États disposent d'un ordre judiciaire chapeauté par leur propre cour suprême, l'Espagne possède une organisation judiciaire commune pour les communautés et l'État central, ainsi les tribunaux de justice sont compétents aussi bien pour les délits relevant d'une loi autonome que pour les lois dites "d'agencement général" (c'est-à-dire les bases juridiques communes que toutes les communautés doivent respecter et qui sont imposées par l'État central). L’EPOQUE CONTEMPORAINE Le XIXe siècle est une période de troubles et de désastres .L’Espagne est occupée par Napoléon en 1808 .il s’ensuite une longue guerre d’indépendance qui prend fin en 1814. Par ailleurs l’Espagne perd peu à peu son empire et en 1830 il ne lui reste que Cuba, Porto Rico et les Philippines (qui seront abandonnés sous la pression américaine). Mais, paradoxalement, le pays connaît une grande vitalité démographique et sa population passe de 15,5 millions d’habitants en 1857 à 18,6 millions d’habitants en 1900. Au XXe siècle l’Espagne connaît successivement quatre régimes politiques: - du début du siècle à 1923: le règne d’Alphonse XIII , de 1923 à 1930 : la dictature du général Primo de Rivera, - de 1931 à 1936 (déclenchement de la Guerre civile ): la République, - de 1939 ( victoire de Franco ) à 1975 : la dictature. L’Espagne ne sort de son isolement que dans les années 1950.En septembre 1953 le pays signe un accord d’assistance mutuelle avec les Etats-Unis qui lui permet d’obtenir des prêts importants.L’Espagne entre à l’O.N.U en 1955 , ainsi qu’au F.M.I et à l’O.C.D.E. Le gouvernement franquiste rompt alors l’autarcie et le pays connaît un afflux de capitaux , d’investissements étrangers tandis que croissent les dépenses des touristes sans cesse plus nombreux .L’Espagne comble alors une partie de son retard et le niveau de vie s’élève de manière notable .En 1975 à la mort de Franco, Juan Carlos ( désigné par Franco en 1969 ) est proclamé roi d’Espagne .En 1975 une nouvelle constitution est élaborée . LE TOURISME Le tourisme joue un rôle considérable dans le développement économique de l’Espagne .Il a donné une forte impulsion à de nombreuses activités ( transport, bâtiments, …) ;les rentrées de devises ont permis au pays d’acheter des biens d’équipements , mais le Tourisme a aussi accentué les déséquilibres régionaux et entraîné une notable dégradation de paysages littoraux . L’essor spectaculaire du Tourisme international L’Espagne a attiré des visiteurs dès le XIXe siècle parmi lesquels Georges Sand, Théophile Gautier, Gustave Doré, …Un tourisme de villégiature de caractère aristocratique s’est développé précocement en diverses régions du littoral. Dès le XIXe siècle un établissement de bais est attesté à Cadiz.En Catalogne quelques familles fortunées séjournent à Sitges .A la fin du XIXe siècle de nombreuses colonies de touristes étrangers existent en différents points du pays: anglais à Malaga, français à San Sébastian, étrangers de diverses origines à Alicante, … Le Tourisme international connaît une nouvelle et brève impulsion avant la Guerre Civile lié au développement du transport ferroviaire et l’utilisation des premières automobiles. Des touristes gagnent les ports de la Costa Brava en Catalogne.Un Tourisme intérieur se développe à la même époque vers les côtes de Cadiz et San Lucar . En 1931- 1937 L’Espagne recevait 2,7 millions de touristes étrangers/an . La reprise de l’activité touristique au lendemain de la Guerre civile et de la seconde guerre mondiale fut particulièrement lente .En 1948 l’Espagne n’enregistrait que 409000 entrées .la grande impulsion survint dans les années 1950-1960.En 1963 le gouvernement créa le Plan national de Tourisme et en 1964 une Commission inter - ministérielle de Tourisme et encouragea l’installation d’un réseau hôtelier confortable (paradores). Un ministère fut institué en charge de gérer le développement touristique du pays (Ministerio de Informacion y de Turismo ).Des plans d’aménagement des secteurs littoraux furent lancés ( ainsi le Plan Costa Brava en 1960 ) . La demande touristique forte se traduisit par un développement anarchique des constructions particulièrement flagrant sur les zones littorales.Le nombre de visiteurs s’accrut dans des proportions notables passant de 1 million en 1950 à 7 millions en 1960 , 21 millions en 1970 , 34,5 millions en 1973.Un décret en date du 9 août 1974 tenta , pour la première fois , de mettre de l’ordre dans le développement du Tourisme. En 1981 les effectifs de visiteurs s’élevaient à 40 millions, 54,1 millions en 1988 .Un arrêt de la croissance survint à la fin des années 1980 ( 1989: 54 millions de visiteurs, 1990: 52 millions), puis la croissance reprit: 57 millions de visiteurs en 1996, 67 millions en 1998, 74 millions en 2000. Durant l'année 2001 l'Espagne avait reçu 75,7 millions de visiteurs, soit une croissance sur l'année précédente de 1,7%. Parmi eux 65% étaient des touristes et 35% des excursionnistes, pratiquement la même distribution que durant les 5 dernières années. Le nombre total de touristes reçu durant l'année 2001 atteint le chiffre record de 49, 5 millions, soit 3,4% de plus que durant l'année 2000 (soit 1,7 millions de touristes en plus). En 2006 l'Espagne avait reçu 96,1 millions de visiteurs dont 60,8% (58,4 millions) étaient des touristes. Les excursionnistes étaient 37,6 millions. Les arrivées de touristes en Espagne ont augmenté de 4,5% en 2006, soit 2,5 millions de touristes de plus qu'en 2005. En 2007 L'Espagne avait reçu 59,2 millions de touristes, soit 1 million de touristes de plus qu'en 2006, soit une croissance interannuelle de 1,7%. La même année l'Espagne avait reçu 40 millions d'excursionnistes, soit une croissance de 5,6% par rapport à 2006 (2 millions d'excursionnistes en plus ). Secoué d'abord par l'explosion de sa bulle immobilière puis par la crise financière et économique mondiale, l'Espagne est entrée brutalement en récession au deuxième semestre 2008. Le FMI qui a abaissé récemment ses prévisions pour l'économie mondiale, estime désormais que l'Espagne connaîtra deux années de récession, avec une baisse de 3% de son PIB en 2009, puis de 0,6% en 2010 et un taux de chômage à 19,3% en 2010, record parmi les pays développés où la moyenne est estimée à 9,2%. En 2008 l'Espagne a enregistré sur l'ensemble de l'année une chute de 2,6 % sur un an du nombre de visiteurs étrangers, avec un total de 57,41 millions de touristes. Une chute de 8% a été enregistrée en juillet 2008 (à 7,13 millions) par rapport au même mois de 2007. Cette baisse, la plus marquée jamais enregistrée pour ce mois clef de la saison touristique espagnole, a été accentuée par le très net recul du nombre de touristes français (-21,6 % à 1,2 million), au 3e rang des visiteurs après les Anglais et les Allemands. Selon les estimations du ministère de l'Industrie, l'Espagne a reçu en 2009 52,2 millions de touristes étrangers, en baisse de 8,7% par rapport à 2008. Ce recul est toutefois inférieur à celui qui était attendu (10%) par les pouvoirs publics. De plus la tendance négative s’est progressivement tassée au cours de l’année : en décembre 2009, la baisse du tourisme n’a atteint que 3,6%. Les nuitées dans les hôtels ont atteint le nombre de 251,9 millions en 2009, soit une baisse de 6,6% par rapport à l'année précédente. Les nuitées de résidents ont baissé de 3,2%, à environ 109,8 millions, tandis que celles des non résidents ont baissé de 9,1%, à environ 142 millions. «Les difficultés rencontrées par les économies françaises, allemandes et anglaises expliquent directement cette baisse du tourisme, l’Espagne étant la première destination de vacances au monde »( Joan Mesquida, secrétaire d’Etat espagnol au tourisme). Les dépenses des touristes se sont élevées à 48248 millions d’euros ( soit un recul de 6,7% ), soit un niveau proche de celui atteint en 2006. Durant la même période l’Espagne a reçu 39,8 millions d’excursionnistes ( -1,6% par rapport à l’année 2008).Ces derniers étaient à 60% originaires de France et à 28% originaires du Portugal. Les destinations les plus visitées par les excursionnistes ont été la Catalogne ( 26,3%) et le Pays basque (17,4%). Les problèmes rencontrés par le tourisme espagnol dépasse largement le cadre de la crise financière et économique. En 2009 la baisse du PIB touristique a excédé, pour la neuvième année consécutive, celle du PIB global espagnol. « l’Espagne doit trouver un nouveau modèle de tourisme, remettre en question ses littoraux trop construits et essayer de redynamiser le tourisme national »( José Luis Zoreda ). Le gouvernement espagnol a décidé vendredi d’accorder 1,03 milliard d’euros au secteur du tourisme pour lui permettre de relancer ses activités en difficulté actuellement. Parmi les principales mesures décidées par le gouvernement figure l’ouverture d’une ligne de crédit de 500 millions d’euros destinés aux entreprises pour financer des investissements en vue d’améliorer l’efficacité énergétique des infrastructures touristiques et économiser l’énergie et l’eau, entre autres. Sur cette enveloppe budgétaire de plus d’un milliard d’euros, le gouvernement a alloué 170 millions d’euros à la modernisation et la construction de Paradores de tourisme, infrastructures hôtelières de luxe qui existent partout en Espagne. Le gouvernement espagnol a aussi décidé d'étendre le programme pilote « Tourisme Senior », lancé aux Baléares et en Andalousie et doté de 11 millions d'euros, qui visait à attirer les touristes retraités en basse saison. Ce plan avait déjà permis de générer 50 000 réservations. Le reste du fonds est destiné à plusieurs opérations de promotion du tourisme gastronomique (9 millions d’euros), des campagnes publicitaires (7,4 millions d’euros) et l’amélioration des parcs nationaux (10 millions d’euros). Par ailleurs un accord a été signé entre le gouvernement et les régions d'Andalousie, les îles Canaries, les îles Baléares et la Communauté de Valence qui engage ces acteurs à investir 72 millions d’euros pour la promotion à l'étranger de ces différentes destinations jusqu'en 2012. En juillet 2010 Conseil des ministres espagnol a approuvé une nouvelle série de mesures destinées à développer le tourisme. Une enveloppe de 250 millions d’euros a été débloquée pour améliorer les infrastructures d’accueil et de loisirs, et mieux promouvoir la destination espagnole en s’appuyant notamment sur son récent titre de championne du monde de football. La majeure partie de cette enveloppe sera allouée au Fonds de modernisation des infrastructures touristiques (FOMIT). Un fonds visant à fournir aux régions des aides remboursables et à faible taux d’intérêt pour l’élaboration de projets touristiques. Ces aides sont plafonnées à six millions d’euros par an ou 25 millions d’euros dans le cas de consortiums. 40,5 millions d’euros seront enfin consacrés à un plan de communication international à promouvoir l’Espagne en tant que destination touristique. En 2010, l'Espagne a comptabilisé 52,6 millions de touristes, soit 1 % de plus qu'en 2009. Si le secteur a été pénalisé en début d'année par des événements ponctuels, comme la fermeture d'espaces aériens au printemps à cause des cendres du volcan islandais Eyjafjöll, l'activité s'est ensuite reprise, avec des arrivées en hausse pendant sept mois, de mai à novembre. Sur l'ensemble de l'année 2010, plusieurs pays européens ont joué un rôle important dans cette reprise, dont la France (+2,3% par rapport à 2009), les pays nordiques (+7,2%) et l'Italie (+9,4%). Mais le principal marché émetteur est resté la Grande-Bretagne, avec 12,5 millions de touristes, malgré une baisse de 6,5% par rapport à 2009. Le montant dépensé par ces touristes a lui aussi progressé de 8,1%, à 52,9 milliards d'euros. Les arrivées de touristes étrangers en Espagne ont augmenté en 2011, de 8,1%, soit 56,9 millions de visiteurs. Le montant dépensé par ces touristes a lui aussi progressé de 8,1%, à 52,9 milliards d'euros. Miné par la crise économique, le secteur touristique, qui représente 10,2% du PIB du pays, avait connu trois années de baisse avant de se reprendre en 2010, avec une progression des arrivées de touristes étrangers de 1%. Les révoltes dans le monde arabe ont contribué à maintenir à flot le tourisme espagnol. Une aubaine pour l'Espagne, passée en 2010 de la troisième à la quatrième place des destinations touristiques dans le monde et devancée par la Chine. Les régions traditionnellement les plus visitées en Espagne restent la Catalogne (nord-est) et l'archipel méditerranéen des Baléares, mais en 2010 les îles Canaries ont profité des projets de vacances contrariés par les soulèvements populaires en Egypte et en Tunisie. En 2011, les Britanniques et les Allemands ont été les plus nombreux à visiter l'Espagne, avec une hausse de touristes de ces pays de 9,3% et 3%, respectivement. Mais les autres nationalités ont aussi été bien représentées, que ce soit les Italiens (+8,5%), les Scandinaves (+8,4%) ou les Français (+4,6%). En 2012 l'Espagne prévoit de recevoir davantage de touristes internationaux, mais les dépenses moyennes risquent d'être à la baisse. Une étude de l'Université Autonome de Barcelone (UAB ) estime que le nombre de touristes étrangers en Espagne frôlera les 60 millions en 2012 (soit + 2,8% par rapport à l'an dernier), mais que leurs dépenses diminueront globalement de 0,2%. En 2012 il semble que la crise économique et financière se répercute sur le secteur touristique qui représente 11% du PIB de l'Espagne. Avec un chômage toujours record de 24,4% de la population active, il n'est pas étonnant de constater la baisse de la demande intérieure, qui représente 50% de l'activité touristique espagnole. A la fin du mois de juin 2012 un Espagnol sur deux n'avait toujours pas réservé de séjour ni de prestation pour cet été. Plus que jamais, les professionnels du tourisme en Espagne comptent sur l’afflux de clientèle étrangère, dont le volume a augmenté de 2,4% depuis le début de l'année 2012. En partie grâce à la compétitivité tarifaire de l'offre espagnole. La crise économique incitent les hôteliers espagnols à tirer les prix vers le bas. Dans une ville comme Bilbao, le RevPar (revenu par chambre) a baissé cette année jusqu'à 46,80 € ; il chute même jusqu’à 46,30 € à Séville et 42,80 € à Valencia . Dans ces trois villes, le prix moyen d'une chambre d'hôtel s'établit respectivement à 72,10 €, 76,50 € et 72 €, alors même que l'offre est majoritairement composée d'hôtels de trois à cinq étoiles . En moyenne, les prix de l'hôtellerie en Espagne ont diminué de 2,2% en un an, selon l'Institut National de la Statistique (INE ). De fait si l'Espagne prévoit de recevoir encore davantage de touristes internationaux, les dépenses moyennes risquent d'être à la baisse. Une étude de l'Université Autonome de Barcelone (UAB ) estime que le nombre de touristes étrangers en Espagne frôlera les 60 millions en 2012 (soit + 2,8% par rapport à l'an dernier), mais que leurs dépenses diminueront globalement de 0,2%. Pour prévenir les difficultés, le gouvernement de Mariano Rajoy a adopté un plan d'aide à l’industrie touristique espagnole, pouvant atteindre 1,8 mrd € de subventions en quatre ans. Mais l’État pourrait bien reprendre d'une main ce qu'il donne de l'autre, avec une hausse annoncée de la TVA par l'exécutif espagnol. Actuellement, les professionnels espagnols du tourisme profitent d'une TVA réduite de 8%, qui pourrait augmenter de quatre points, ou plus dans les mois à venir. Le secteur représentait 10,3 % du produit intérieur brut (PIB) en 2009, il est remonté à 10,8 % en 2011 et 11,1 % en 2012. Le tourisme pourvoit 11,4 % de l'emploi national et la baisse du chômage observée en 2013 est essentiellement due à ce secteur gourmand en main-d'oeuvre, mais pourvoyeur d'emplois saisonniers et de plus en plus à temps partiel. Avec près de 45 milliards d'euros de revenus dégagés en 2012, le tourisme est le premier secteur d'exportation et la meilleure garantie, pour les investisseurs. Le nombre de touristes entrés en Espagne en 2013 a atteint un nouveau record à 60,6 millions, replaçant ce pays, prisé pour ses plages, au troisième rang mondial devant la Chine, a annoncé mardi. Ce sont "les meilleurs chiffres touristiques de l'histoire" du pays, a affirmé le chef du gouvernement Mariano Rajoy à la veille de l'ouverture du salon international du tourisme de Madrid (Fitur). "Nous avons pour la première fois dépassé la barrière des 60 millions de touristes. Concrètement, il s'agit de 60,6 millions de personnes qui ont choisi l'Espagne, soit 5,6% de visiteurs de plus qu'en 2012".Ce record permet à l'Espagne de récupérer la troisième place mondiale en matière d'arrivées de touristes devant la Chine et derrière la France qui compte 83 millions de touristes en 2013 et les Etats-Unis, 67 millions. L'association patronale Exceltur avait affirmé que le tourisme devrait être encore en 2014 "la locomotive de la croissance de l'économie espagnole", qui sort d’une grave récession . Exceltur a pronostiqué pour 2014 une hausse du PIB touristique de 1,8%, bien supérieure à la prévision du gouvernement pour l'ensemble de l'économie (+0,7%). Le tourisme a confirmé en 2014 son statut de moteur de la croissance espagnole. C'est « sans doute un des secteurs clefs pour la reprise de l'économie », a d'ailleurs reconnu le ministre espagnol de l'Industrie, de l'Energie et du Tourisme, José Manuel Soria.Pour la deuxième année d'affilée, l'Espagne a ainsi battu son record, avec 65 millions de touristes internationaux (+7,1 %), consolidant ainsi sa place de troisième destination touristique mondiale. 2014 a été «la meilleure année de l'histoire touristique de notre pays", proclamait le ministre espagnol de l'Industrie et du tourisme Jose Manuel Soria. Le secteur, qui apporte directement et indirectement plus de 15 % du PIB espagnol, d'après le Conseil mondial du voyage et du tourisme (WTTC), a crû de 2,9 % en 2014, selon Exceltur. L'organisation patronale précise que le tourisme a généré 49 milliards d'euros en devises. Les Français ont été parmi les plus nombreux à venir dans le pays, avec environ 10 millions de touristes qui ont fait le déplacement. Seuls devant les Français, ce sont les Britanniques qui sont les plus nombreux à visiter l’Espagne, avec 14,39 millions de visiteurs. Le nombre de touristes russes qui avait fortement progressé en Espagne ces dernières années a diminué de 10,3% en un an, suite à l'effondrement du rouble. Les régions les plus attrayantes restent la Catalogne, avec la Costa Brava et Barcelone, qui ont enregistré 25 millions de voyageurs en 2014. Le mois d'août a par ailleurs été le mois de tous les records : 9,1 millions de touristes sont venus visiter le territoire, c’est 8,8% de plus qu’en 2013 à la même période, et cela marque une tendance historique. 2014 a été aussi marqué la reprise du tourisme national. Alors qu'en 2013, le nombre de visiteurs nationaux était redescendu au niveau de 2004, le taux de départ des espagnols s'est sensiblement accru, favorisant ainsi des secteurs très pénalisés par la crise, comme les agences de voyages ou encore les centres de loisirs. Cette reprise a été aussi visible dans les transports et notamment dans l'Ave, le train à grande vitesse espagnol, dont le nombre de passagers a augmenté de plus de 14 %. La politique de prix agressive de la Renfe, l'opérateur ferroviaire public, n'y est néanmoins pas étrangère. Alors que la croissance espagnole a dépassé les 2 % en 2014, le secteur du tourisme s'attend à un bon millésime 2015, favorisé notamment par la dépréciation de l'euro, qui rend l'Espagne plus compétitive. Il bénéficiera aussi de la baisse des impôts sur le revenu en vigueur cette année, et de celle du cours du pétrole, qui vont stimuler la demande interne. Néanmoins, certains risques demeurent. Le marché russe pourrait continuer à chuter (-10 % en 2014) compte tenu des difficultés économiques dans ce pays et de la dépréciation du rouble. Surtout, une stabilisation de la situation au Maghreb pénaliserait les destinations côtières espagnoles. De fait, le retour des flux touristiques vers l'Egypte depuis le mois de juillet 2014 s'est ressenti en Espagne, d'après Exceltur. Le secteur est conscient que s'il veut fidéliser les flux déviés à cause de l'instabilité politique dans le Nord de l'Afrique, il devra renforcer le mouvement déjà engagé d'amélioration de la qualité des prestations de soleil et plage, puisqu'il ne peut rivaliser en termes de prix, et promouvoir le tourisme culturel. Dès 2010 l’Espagne avait dévoilé une nouvelle campagne à l’étranger pour dynamiser son secteur touristique, avec un nouveau slogan («I need Spain») et le célèbre chef Ferran Adria en chef de file. Le slogan «I need Spain» (J’ai besoin de l’Espagne), qui remplace le «Smile, you’re in Spain» (Souriez, vous êtes en Espagne), est destiné à être vu par 400 millions de personnes dans 40 pays selon un communiqué le ministère espagnol de l’Industrie, du Tourisme et du Commerce, contre 100 millions lors de la précédente campagne “Smile, You’re in Spain” présente depuis 2005. L’objectif est de conforter la position de l’Espagne dans le monde, une des principales destinations touristiques, en mettant en avant son patrimoine culturel et la diversité de son offre. L’Espagne veut ainsi convaincre que les touristes qu’on peut s’y rendre tout au long de l’année, chacune de ses régions offrant des activités intéressantes quelque soit la saison et pour toutes les tranches d’âges. Plage de Torremolinos Torremolinos est une commune d’Espagne, dans la province de Málaga, communauté autonome d’Andalousie, à 12 kilomètres à l'est de Málaga. Marbella Marbella est une commune d’Espagne, dans la province de Málaga, communauté autonome d’Andalousie. C'est une station balnéaire située sur la côte méditerranéenne de l'Andalousie, à 57 kilomètres à l'ouest de la ville de Málaga.Marbella est connue pour son Port de Plaisance, Puerto Banus, souvent comparé à Saint Tropez. Les causes du développement touristique Les facteurs externes et internes Ils sont d’abord d’ordre général :L’élévation du niveau de vie et l’allongement de la durée des congés payés, la relative proximité de l’Espagne renforcée par la multiplication des voitures individuelles et l’accessibilité croissante des transports aériens.Il faut y ajouter des avantages spécifiques en Espagne : le climat (été chaud et ensoleillé), les milliers de kilomètres de littoral expliquent la fréquentation estivale dominante sauf aux Canaries où les mois les plus chargés sont décembre , janvier et février. Plus de 45 % des touristes viennent en Espagne en juin/ juillet /août (contre 22% seulement durant le second trimestre, 18 % durant le quatrième trimestre et 15% durant le premier trimestre.Plus de 10 millions de touristes séjournent ne Espagne durant le seul mois d’août .Le pittoresque du pas, la beauté des paysages et la vivacité des traditions, constituent un autre spécifique. Enfin l’Espagne reste une destination relativement bon marché.le décollage touristique des années 1950-1970 s’explique aussi par les salaires moins élevés que dans le reste de la Communauté européenne. Les hôtels étaient alors 2 à 3 fois moins chers qu’en France ou en Allemagne. Cette différence s’est depuis sensiblement réduite mais elle perdure.A confort égal l’hôtellerie reste avantageuse. En 1995 23% des nuitées des touristes étrangers avaient pour cadre des hôtels de luxe (quatre ou cinq étoiles).Un autre avantage spécifique à l’Espagne réside dans la liberté complète consentie aux touristes pour se déplacer avec un maximum de sécurité, une législation souple permettant l’acquisition d’appartement ou de villas par des étrangers et la création par le gouvernement de la deuxième période franquiste de nombreux équipements (hôtels, résidences secondaires ).Seul le jeu demeura interdit jusqu’en 1977. Benidorm est une ville touristique de la communauté valencienne, située dans la province d'Alicante. Réputée pour ses plages et pour sa vie nocturne animée, la ville est une des destinations les plus prisées en Méditerranée. Symbole d'un certain type de tourisme de masse, caractérisée par un urbanisme échevelé (le tout béton). Origines, destinations et comportements des touristes Les touristes sont essentiellement européens. Les français étaient en tête en 1989 avec 11, 9 millions de visiteurs (16 millions en 2000) .Les statistiques sont gonflées par les entrées massives d’excursionnistes venues des départements français limitrophes de l’Espagne .La situation est analogue concernant les portugais (10 millions de visiteurs en 1990) .En fait le premier marché émetteur est constitué par les anglais (7,3 millions en 1989, 14millions en 2000 et 14,8 millions en 2001, soit 28 % du total des touristes étrangers ).Ils se caractérisent par leur préférence pour l’hébergement en hôtels (72%) avec une durée moyenne de séjour de 8,5 jours .La deuxième place est occupée par les allemands ( 6,7 millions en 1989, 10,5 millions en 2000 et 10,5 millions en 2001, soit 21,3% des entrées de visiteurs étrangers ).Les flux en provenance d’Allemagne ont enregistré un léger tassement en 2000 (-5% par rapport à 1999). Le séjour moyen de cette catégorie est de 10,1 jours et 72% des séjours se déroulent en hôtels .Les français forment la troisième clientèle du tourisme espagnol avec 11,9 millions de visiteurs en 1989, 16 millions en 2000, 22,7 millions en 2001, dont 16 millions d’excursionnistes.70% des flux de visiteurs français en moyenne sont représentés par des visiteurs d’un jour.Les visiteurs en provenance des Pays-Bas étaient 2,2 millions en 2000, soit 4,4 % du total, parvenus à égalité avec les italiens (2,2 millions en 2000).Les visiteurs en provenance d’autres continents sont faiblement représentés. Les flux de visiteurs en provenance du continent américain (tous pays confondus ) s’élevaient à 2,8 millions en 1998. En 2009 un total de 13,2 millions de Britanniques ont visité l'Espagne, en baisse de 15,5%, sur un nombre total de touristes de 52,2 millions accueillis (en baisse de 8,7%), soit 25,5%. Comme en 2008, les Allemands et les Français ont complété le podium 2009, avec respectivement 8,9 millions (-11,3%) et 7,9 millions (-2,9%). Concernant la France la baisse du nombre de touristes par rapport à 2008 est demeurée relativement minime (-2,8%). Les touristes français accèdent à l’Espagne majoritairement par la route (67,2%). A la différence des autres contingents de touristes l’avion reste un mode de déplacement secondaire (27,5%). La destination favorite des touristes français est la Catalogne ( 3,8 millions de touristes ). Les touristes étrangers ont dépensé au total 48 milliards d'euros en 2009 en Espagne, soit 6,8% de moins que l'année précédente. La dépense moyenne d'un touriste a été de 920 euros au cours de l'année Durant l'année 2001 96% des touristes étaient localisés dans 6 Communautés autonomes qui étaient, par ordre d'importance: Canaries, Baléares et Catalogne, avec plus de 10 millions de touristes chacune ( soit 63 % des arrivées ), l'Andalousie (plus de 7 millions de touristes, 14,4 % des arrivées), la Communauté de Valence (9, 3% des arrivées ) et Madrid (6%) . En 2009 le classement des Communautés autonomes s’est sensiblement modifié. En 2009 la Catalogne a reçu 12,8 millions de touristes (24% du total des arrivées dans le pays), soit une baisse de 11% par rapport à 2008. La seconde destination, par ordre d’importance, est l’archipel des Baléares qui a reçu 9 millions de touristes ( 17,3% des flux et une baisse de 9,8% par rapport à 2008). Les Canaries constituent la troisième destination avec 8,2 millions de touristes (15,7% des flux et un recul de 12,3%).L’Andalousie est la quatrième destination avec 7,4 millions de touristes en 2009 (-7,7% par rapport à 2008). Viennent ensuite la Communauté valencienne ( 5,1 millions de touristes (-10,6%) ) et la communauté madrilène ( 4,9 millions de touristes ( 6,1% de plus qu’en 2008)). En 2006 la majorité des arrivées de touristes internationaux se concentrait dans les six mêmes régions autonomes: 90,1% des touristes étrangers s’étaient rendus en Catalogne, aux Baléares, aux Canaries, en Andalousie, dans la Communauté valencienne et à Madrid. La Catalogne était la première destination touristique en 2007 avec 15,2 millions de touristes (25,7% du total) et une croissance de 1,6% par rapport à 2006 (soit 240000 touristes en plus). Les Baléares arrivaient en seconde position avec 10,2 millions de touristes (soit une croissance interannuelle de 0,7%). Elles étaient suivies par les Canaries 9,5 millions de touristes (soit une décroissance de 1,6%). L’Andalousie occupait la quatrième place avec 8,6 millions de touristes (14, 6% du total et une croissance de 3,3%). La communauté valencienne et Madrid occupaient les cinquième et sixième positions avec 5,6 et 4,4 millions de touristes respectivement avec des taux de croissance de 2,7 et 11,9%. En 2007 les autres communautés autonomes avaient reçu 9,5% des flux touristiques internationaux, soit une légère décroissance de 0,9% par rapport à l'année précédente. En 2009 parmi les destinations privilégiées par les visiteurs internationaux, la Catalogne continue d’occuper la première place en attirant 25% du total, soit 12,8 millions de touristes étrangers mais enregistre un recul de 11% sur l’année 2009. Les îles Baléares avec plus de 9 millions de visiteurs, soit -9,8%, occupent la deuxième place. L’Andalousie, malgré une évolution positive en novembre-décembre 2009, a enregistré un recul total de -7,8% en 2009. En 1989 61% des visiteurs entraient par la route (la frontière française jouait alors un rôle essentiel). Depuis les entrées par ail ont progressé ( 183000 en 1951, 1,9 million en 1972, 2,5 millions en 1989.Une régression des déplacement car ce mode de transport s’est amorcé à partir de 1995 (411000 en 1995, 422000 en 1998).Corrélativement les transports aériens ont connu une progression spectaculaire assurant le transport de 17 millions de visiteurs en 1989, 23 millions en 1994 , 34 millions en 1998 (les ¾ des scandinaves, les 2/3 des anglais, 50 % des allemands ).Un phénomène essentiellement lié à l’essor du trafic charter. En 2000 71% des visiteurs arrivaient en Espagne par avion, 22% par la route, 1% par le train et 5% par la mer . Les mois d'été concentrent un pourcentage important des flux touristiques internationaux. En 2007 36,2% des touristes internationaux ayant visité l'Espagne sont venus durant la période estivale, soit 21,5 millions de touristes, soit une croissance de 1,4% par rapport à l'année 2006. En 2007 la majorité des touristes internationaux ( 75%) sont arrivés par avion. La route a été choisie par 22% des touristes, soit un recul de 5,3% par rapport à 2006. Quant à l'accès maritime il a concerné 2,6% des touristes. La clientèle touristique internationale est fidèle.85% des touristes accueillis en Espagne en 2007 avaient déjà visité le pays antérieurement.71,9% d'entre eux avaient déjà effectué trois voyages ou plus dans les années précédentes. La communauté autonome des Baléares est la destination où la fidélité des touristes est la plus évidente. En 2007 92% des touristes reçus aux Baléares étaient déjà venus dans l'archipel une ou plusieurs fois antérieurement. En 2007 87,4% des touristes européens étaient déjà venus en Espagne. L’équipement touristique Le nombre des hôtels et des pensions s’est accru dans des proportions notables passant de 1318 en 1951 à 9 883 en 1990. En 1998 L’Espagne comptait 918 649 places dont 707 964 en hôtels et 210 675 en pensions, 585 606 chambres et 1 121 217 lits. Une grande partie des touristes étrangers séjourne dans des logements touristiques ( appartements et villas achetés ou loués) et il est difficile de connaître la capacité réelle de ces logements.Mis à part les grandes métropoles, les villes d’art et les capitales de province, l’équipement touristique se concentre surtout sur le littoral. GEOGRAPHIE TOURISTIQUE REGIONALE LES ILES Elles se caractérisent par de nombreux points communs : - des cadres naturels exceptionnels, des archipels complexes, parfois volcaniques (Canaries), - des superficies réduites et une population autochtone souvent limitée, - un éloignement parfois important, - des climats assez diversifiés selon leur position . Leur spécialisation touristique a été assez tardive . Elle joue aujourd’hui un rôle majeur. Les flux touristiques, souvent considérables ont suscité une stimulation économique et une hausse substantielle du niveau de vie . Dans la desserte des îles l’avion est de loi le moyen de transport prédominant (aux Baléares le transport aérien draine 97,3% des flux ) avec des aéroports sans cesse modernisés (un gros porteur /minute atterrit sur l’aéroport de La Palma durant la saison touristique). Les pouvoirs locaux et régionaux bénéficient d’une autonomie considérable en termes de budget , de fiscalité , de législation, de stratégies et d’octroi d’aides nationales et européennes. Ils peuvent aussi conclure des accords partenariat avec de puissants T.O allemands et anglosaxons ( ( Baléares ): Thomson, Neckermann, TUI, ITS, FRAM qui investissent dans les unités hôtelières et affrètent des charters. Mais les îles espagnoles ont en matière de tourisme des stratégies différenciées. Les Baléares Elles constituent un des plus puissants foyers touristiques du Monde dont le développement est étroitement lié à celui de l’aviation civile. Le Tourisme est cependant précocement attesté aux Baléares. Quelques voyageurs fréquentent l’archipel dès le XIXe siècle. Le premier hôtel ouvre ses portes en 1903.Des croisières maritimes y font escale dès 1925-1930 . En 1935 l’archipel est fréquenté annuellement par 40 000 touristes, en 1950 98 000 touristes y séjournent annuellement dont 6600 espagnols. L’impulsion décisive vient de l’aménagement de l’aéroport de San Juan près de La Palma dont la construction intensifie les flux (850 000 touristes en 1964 ).D’autres aéroports internationaux sont construits à Ibiza et à Minorque suscitant une augmentation considérable des flux: 3,5 millions de touristes en 1986 (10,2 millions en 2001). Le développement touristique des îles a été considérable : en 1964 on dénombrait 1 habitant pour 8 lits touristiques .Cette proportion est passée à 1 habitant pour 2 lits touristiques aujourd’hui. Ce développement rapide de l’activité touristique a surtout intéressé le littoral, mais les dernières années ont vu le début d’une progression des implantations touristiques vers les zones intérieures de l’île. Les arrivées de touristes aux Baléares (en milliers), 1959-2003 Le Tourisme a profondément transformé le territoire majorquin sur le plan démographique notamment . La population a enregistré une forte croissance passant de 270 000 personnes en 1920 à plus de 600 000 en 1995. A cette date 34% de la population insulaire était née en dehors de l’archipel et comprenait un contingent notable d’européens incluant d’anciens touristes (7 500 européens en 1964, 225 000 en 1995 , soit 4% de la population totale ). La croissance du Tourisme aux Baléares a connu une croissance régulière entre 1959 et 1988 passant de 298 628 touristes en 1959 à 2,7 millions en 1970 , 4,1 millions en 1975 et 7,1 millions en 1988. A partir de cette date une tendance à la baisse de la fréquentation de l’archipel s’est dessinée : 6,4 millions de touristes en 1990, obligeant le gouvernement des îles à instituer une législation spécifique au Tourisme afin de freiner la croissance sauvage des implantations touristiques et les dégradations concomitantes affectant l’environnement insulaire. Plusieurs mesures législatives furent adoptées.La plus connue est le décret Cladera (1987 ) imposant une superficie minimum au sol pour pouvoir construire, imposant l’existence d’une ou plusieurs piscines (0,75 m2 par lit pour les établissements jusqu’à 400 lits), n’accordant de nouvelles autorisations de construire que pour les hôtels 4-5 étoiles, les villages de vacances 3 étoiles et les appartements 3-4 étoiles et encourageant à la réhabilitation des anciens hôtels. Cette politique vit ses effets renforcés par la convention de 1992 signée entre la région autonome et le ministère du Tourisme espagnol relatives à aides des administrations pour la rénovation de l’offre hôtelière. L’adoption de la loi littoral (29 juillet 1988) paracheva l’entreprise. Toutes les constructions situées à moins de 200 mètres de la mer étaient concernées.La provenance de l’eau utilisée pour les arrosages devait être justifiée, interdiction était faite de construire dans les zones protégées. La loi du 30 mai 1990 relative à l’amélioration et à la modernisation des logements touristiques imposait une inspection de tous les logements touristiques antérieurs à 1984 et récompensait par un label ceux qui satisfaisaient au normes préalablement édictées.Un délai de trois ans était accordé aux propriétaires des établissements vétustes ou non-conformes à la réglementation au terme duquel la fermeture survenait dans l’année qui suivait .Par ailleurs un volume annuel était précisé tous les ans de travaux d’infrastructures et d’embellissement des zones touristiques par le biais de conventions signées avec les communes; La loi du 30 janvier 1991 concernant les espaces naturels et le régime urbanistique pour les zones de protection spéciales des îles Baléares servi aussi à renouveler l’image de l’île de Majorque .34,8% de la superficie totale des îles étaient protégés : 47% à Minorque, 44% à Ibiza, 44% à Formentera, 30% à Majorque soit 55% du littoral à Majorque, 70% à Minorque, 61% à Ibiza et 83% à Formentera. Les espaces protégés étaient classés en trois catégories : les zones naturelles d’intérêt spécial, les zones rurales d’intérêt paysager et les zones d’intérêt paysager .Les îles furent dotées de l’unique parc national espagnol maritimo-terrestre : l’archipel de Cabrera et Minorque fut classé réserve de la biosphère. Les conséquences de ces diverses mesures législatives sur le Tourisme furent décisives: les Baléares bénéficièrent d’une image rénovée et les premiers résultats tangibles se manifestèrent dès 1992 par une remontée sensible de la fréquentation touristique des îles . Développement de formules alternatives au Tourisme balnéaire Le Tourisme de congrès Depuis 1979 le Mallorca Convention Bureau regroupant des hôteliers, des agences de voyages, des entreprises de services s’est fixé comme objectif de promouvoir Majorque comme destination de congrès . Le Tourisme de nature (ou écologique (écotourisme)) C’est celui qui connaît à l’heure actuelle le plus grand essor. Il présente un double avantage : il se développe à la basse saison (d’octobre à mai), - il contraste avec l’image traditionnelle de l’ île .L’archipel présente deux points d’attraits : - la Serra de Tramuntana , une chaîne montagneuse traversant l’île d’est en ouest et caractérisée par ses vastes pinèdes et ses paysages karstiques . Elle comprend une dizaine de massifs avoisinant les 1000 mètres (le point culminant en est le Puig Major : 1445 mètres ) , - les parcs naturels : parc national de la Cabrera (1er parc maritimo-terrestre ( 1991 ) . Le Tourisme culturel L’offre est surtout fondée sur le vieux quartier de Palma et la chartreuse de Villahermosa ainsi que sur quelques festivals de musique (le plus important est le festival de Pollenca ( lancé en 1961 ) .Il faut aussi y rajouter les vestiges phéniciens d’Es-Puig à Ibiza, la ville de Ciutadella à Minorque . Le Tourisme sportif Il est représenté par trois activités: le golf (en 1995 l’archipel était fréquenté par 250000 pratiquants ) .Mais la pratique de cette activité pose le problème de l’eau, le nautisme et le V.T.T . Le Teide de Tenerife ( 3710 mètres ) Le Teide ou pic du Teide, en espagnol Pico del Teide, est un volcan d'Espagne situé dans les îles Canaries, sur l'île de Ténérife. Avec 3 715 ou 3 718 mètres d'altitude, il constitue le point culminant de cet archipel mais aussi de l'Espagne, dépassant d'environ 300 mètres l'Aneto, plus haut sommet des Pyrénées espagnoles. Les îles Canaries Elles ont connu un essor touristique très spectaculaire à partir de 1963, leur fréquentation passant de 100 000 à plus de 3 millions de visiteurs ;c’est actuellement la première destination touristique espagnole avec 21,7% des arrivées de touristes étrangers , soit 10,7 millions de touristes étrangers en 201 ( 1,1% de plus qu’en 2000 (soit plus de 113000 touristes) totalisant 87 millions de nuitées . Les principales clientèles sont anglaises et allemandes . Les Canaries forment un archipel atlantique d’une superficie de 75000 km2 ( soit une superficie équivalente à celle du département français de l’Isère ou aux 9/10 de la Corse ) .Les îles s’inscrivent dans un rectangle de 500 kilomètres d’est en ouest et de 200 kilomètres du nord au sud. Les îles orientales sont très proches de l’Afrique . Furteventura est à une centaine de kilomètres de côtes africaines et à plus de 1400 kilomètres de l’Espagne continentale. Toutes les îles de l’archipel sont montagneuses à l’exception de Lanzarote et de Furteventura. Le point culminant est le Teide de Tenerrife (3710 mètres) qui est, de ce fait, le point culminant de l’Espagne. Les Canaries comprennent 7 îles: La Palma (708 km2), la Gomera, Tenerife, Lanzarote, Furteventura; Grande canarie et Hierro. Les versants sont largement prépondérants sur les zones planes et l’aménagement des pentes a donné lieu à une multiplication des cultures en terrasses. Ces îles se caractérisent par de multiples contrastes bioclimatiques. La position en latitude et la proximité de l’Océan sont à l’origine des températures très douces.La moyenne hivernale n’est jamais inférieure à 17°C et la moyenne estivale généralement comprise entre 23 et 25°C. Les îles orientales sont soumises à l’influence saharienne. De manière globale les précipitations sot faibles dans l’archipel sauf sur les versants orientés au nord. L’archipel est balayé par l’alizé du nord/nord-est qui souffle toute l’année et apporte un air humide et frais . Le Tourisme se développe aux Canaries dès la fin du XIXe siècle à Puerto de la Cruz (Tenerife ) et à la Palma ( Grande Canarie) sous la forme de grands hôtels destinés à l’accueil des hivernants anglais .La notoriété des îles est surtout basée sur les récits de nombreux voyageurs , dont le plus célèbre est Humboldt . Au début du XXe siècle s’y développe aussi un tourisme médical ( traitement des maladies pulmonaires ) venu de Scandinavie .Ce premier tourisme est interrompu par les deux guerres mondiales et la guerre civile espagnole. L’activité touristique redémarre en 1956 mais le nombre de touristes est limité à 25 000/40 000 personnes .Un essor durable ne se dessine qu’à partir de 1960. Entre 1960 et 1996 le nombre de touristes est multiplié par 36.En 1960-1963 1,5% des touristes étaient espagnols , ils représentent aujourd’hui 11% des effectifs. La saison d’hiver (octobre à mars) est toujours prépondérante et draine 55% des visiteurs. Les hivers sont peu marqués et durant le mois le plus froid (février) la température moyenne avoisine 17°C .De plus les pluies sont rares durant la saison hivernale (150/300 mm) . Les séjours sur la plage et les bains de mer sont rendus possibles à Noël car la température de l’eau avoisine les 22°C .Cette particularité climatique explique largement l’essor des plages de las Palmas et des Canteras . La clientèle est quasi exclusivement européenne.Dans les années 1960 elle était essentiellement composée d’espagnols ( 24 % des flux ) et de scandinaves ( 24 % ) .Ces derniers ont amorcé la transformation du tourisme canarien en tourisme de masse .En 2001 les principales clientèles sont anglaises et allemandes.Ces deux contingents représentent 1 touriste sur 2.Ce sont souvent des vacanciers peu fortunés et des retraités .Les français sont relativement peu nombreux car ils portent souvent leurs choix sur les destinations antillaises . La quasi-totalité des touristes vient en avion ( 1% seulement vient par voie maritime ) .Par contre le Tourisme de croisière est important drainant 300 000 à 400 000 personnes/an . L’archipel dispose d’une capacité d’hébergement de 330 000 places (1998) (76000 en 1967) partagés entre des hôtels (1/3), des appartements en immeubles et des bungalows .L’hôtellerie est de qualité (l’archipel regroupe 18 % des hôtels «4 étoiles» d’Espagne . Lanzarote Les types d’implantation touristique Les implantations touristiques en milieu urbain Elles sont surtout concentrées à Las Palmas et Puerto de la Cruz. Mais ce tourisme ne fait plus recette .En 1981 ces deux villes disposaient de 36% du potentiel canarien d’hébergement, aujourd’hui elles n’en disposent plus que de 10% . Les stations balnéaires « ex nihilo» ou accrochées à un hameau existant Elles sont localisées dans les îles orientales ainsi que sur la côte sud de Ténérife et de Grande Canarie. Elles regroupent des dizaines de milliers de places surtout dans les principales stations: Playa de Ingles, Maspalomas, Las Americas, Los Cristianos, … Les « urbanizaciones » Ce sont des complexes résidentiels touristique isolés les uns des autres et répartis le long du rivage. Chacun constitue une station touristique en miniature capable d’évoluer en semiautarcie .Les plus connues sont : Los Gigantes, Patalavaca et Chayofa à Ténérife . Les deux grandes îles rassemblent l’essentiel des hébergements ( les ¾ ) .La grande Canarie l’emporte avec 40% des places. Tenerife venue plus tardivement au Tourisme et ne dispose pas de plage à Puerto de la Cruz a multiplié les piscines et les plages artificielles ( dont celle de Santa Cruz à Ténérife ) . Au total les sud des deux grandes îles regroupent plus de 60% des places touristiques . Ensuite seules Lanzarote et Fuerteventura sont vraiment ouvertes au Tourisme depuis 1980.Elles connaissent depuis cette date un essor rapide. Les paysages sahariens (précipitations avoisinant 140mm/an, massifs dunaires, oasis et vastes plages de sable) constituent l’attrait principal de ces îles mais l’établissement d’infrastructures touristiques s’y révèle particulièrement coûteux en particulièrement concernant le dessalement de l’eau de mer et la production d’électricité .La clientèle y reste essentiellement aisée. LA CATALOGNE Cette région couvre 30 000 km2 et regroupe plus de 6 millions d’habitants .Elle est située au nord-est de la péninsule et s’inscrit dans un triangle limité au nord par les Pyrénées, à l’est par la mer et à l’ouest par l’Aragon .Une petite partie de la Catalogne se prolonge en France : le Roussillon . Le meilleur atout touristique de cette région est le voisinage mer/montagne .Au nord se trouvent les sommets les plus élevés (6 sommets culminant à plus de 3000 mètres) . Les contreforts méridionaux des massifs (Cadi, San Gervasi , … ) descendent vers la Mer .La densité de population y est deux fois supérieure à celle de l’Espagne et plus de 50% de la population est concentrée dans la « Comarca » de Barcelone ( ville+ agglomération) . Depuis 1980 la Catalogne, devenue une «Generalitat » a bénéficié d’importants transferts de compétences dans les domaines de l’éducation , de la culture , des affaires sociales et du Tourisme .La catalogne est une des 10 régions les plus industrialisées d’Europe . La Catalogne est la destination la plus dynamique du territoire national . Elle avait reçu en 2001 10 millions de visiteurs , soit une croissance de 10 % sur 2000 ( 1 million de touristes en plus et une augmentation de 2,7 millions de touristes depuis 1997. Elle totalisait 20,4% des arrivées en Espagne et 85 millions de nuitées (20% du total national) ; le séjour moyen des touristes en catalogne était de 8 jours. 58% des touristes logeaient en hôtel .Le premier marché émetteur est la France suivi par l’Allemagne . En 2009 la Catalogne continue d’occuper la première place en attirant 25% du total, soit 12,8 millions de touristes étrangers mais enregistre un recul de 11% sur l’année 2009. Le Tourisme est surtout concentré sur la Costa Brava au nord, la Costa Dorada au sud et Barcelone . La Costa Brava correspond à la province de Gérone . Elle s’étend de Port Bou à Blanes ( 70 kilomètres au nord de Barcelone). C’est une côte rocheuse formée d’une succession de caps et de criques (calas ou cales) avec des stations isolées nées autour d’un petit qu’elles ont submergé . Son développement touristique s’est amorcé durant les années 1930 et a repris dans les années 1950 par suite de sa proximité avec le marché français. Hôtels et lotissement sont souvent défigurés un littoral jadis réputé pour le pittoresque de ses paysages .La zone littorale (moins Barcelone) regroupe les 2/3 des chambres (71,3%). 40% des visiteurs étrangers sont français , 18% allemands . Les contingents venus des autres pays ne dépassent le seuil des 10% . Barcelone joue souvent le rôle de base pour le visiteur étranger par ses nombreuses activités incluant des excursions vers les zones côtières.La partie nord du littoral reste encore ase sauvage.La ville de Cadaquès (1500 habitants) fut le lieu de séjour d’artistes et d’intellectuels ( Picasso, Derain, Duchamp, Man Ray, Bunuel , … ) .Non loin Rosas est réputé pour ses vastes plages de sable. De nombreuses marinas ont été aménagées dans ce secteur du littoral dont Ampuriabrava créé en 1973 et parcouru par 25 kilomètres de canaux de navigation. Parmi les stations touristiques de la Costa Brava S’Agaro est un modèle du genre .La localité possède deux des plus belles plages de la côte . En 1923 un industriel catalan Joseph Ensesa, enrichi dans la fabrication de la farine, y acheta un grand terrain .Il y fit construire un petit hôtel de style néogothique (architecte : Rafael Maso) .Les environs s’urbanisèrent rapidement et Ensesa baptisa la station S’Agaro , du nom de l’agaro, un courant marin passant au large du littoral catalan. La réputation de S’Agaro grandit dans les années 1930 et la station de vint le lieu de villégiature des acteurs et des artistes en vogue : Madeleine Caroll (actrice du film de Hitchcock « Les trente neuf marches » et son mari Bob Heiskell, directeur du magazine « Life » y achetèrent une maison .Durant la Guerre civile Ensesa fut contraint de s’exiler en France .A son retour il agrandit son hôtel, l’hôtel Gavrini («mouette»). Ce dernier reçut dans les années 1950 Ava Gardner et le matador Luis Miguel Dominguin, Frank Sinatra, Orson Welles en 1954 , Elizabeth Taylor , etc…A la même époque un médecin connu , le Dr. Joseph Trueta séjourna à S’Agaro et il y amena Churchill, le duc de Windsor, Aristote Onasis .La « Gavina » appartient toujours à la famille Ensesa. Barcelone est une ville très ancienne (origine phocéenne) dont la prospérité se développe surtout à partir du XIIIe siècle par le commerce méditerranéen . Elle devient dès cette époque une des premières places bancaires d’Europe .La découverte de l’Amérique, en favorisant les ports atlantiques et andalous entraîna son déclin. La Familia Sagrada à Barcelone, œuvre de Antonio Gaudi (1883-1926) L’un des édifices les plus connus de la ville est la Sagrada Familia en construction depuis 1882.Les travaux en furent d’abord confiés à Francisco de Vilar puis , à partit du 3 novembre 1883 à Antonio Gaudi qui dirigea le chantier jusqu’à sa mort survenu en 1926. L’édifice se caractérise par des formes inspirées de la nature où la courbe prédomine Barcelone est une métropole majeure (plus de 2 millions d’habitants) qui abrite un patrimoine culturel important ainsi qu’un système de transports publics moderne et efficace. L’image de la métropole catalane a été largement amplifiée par les J.O de 1992 qui y ont attiré plus de 600 000 visiteurs dont 380 000 venus de pays étrangers. Le coût de préparation des Jeux s’est élevé pour la ville à près de 6 milliards de dollars. Cette manifestation a profondément parqué le paysage urbain: Palais des sports d’Arana Isozaki (17000 places), le Palais San Jordi, la Tour olympique de Frank Gehry’s, la tour de communications de Norman Foster sur les collines de Collserola … Les autorités ont aussi manifesté très tôt le désir de transformer Barcelone en une ville de congrès. La métropole occupe aujourd’hui, dans ce domaine , le 18e rang mondial . Casa Batlo ( Barcelone) La Casa Batlló (« Maison Batlló » en catalan) est l'une des réalisations de l'architecte Antoni Gaudí à Barcelone. Sa réalisation (plus précisément transformation d'un immeuble existant) s'est étalée de 1904 à 1906. Elle est située au 43, Passeig de Gràcia (« avenue de Gràcia » en catalan), au cœur du quartier de l'Eixample. A 42 kilomètres de Barcelone se trouve le monastère de Montserrat .Refuge d’anachorètes au VIIIe siècle , il devint une abbaye bénédictine aux environs de 1030 ainsi qu’un centre théologique très actif et un lieu de pèlerinage et de dévotion marial. De Barcelone à Tarragone s’étend la Costa Dorada. Le littoral, parfois rocheux, est essentiellement sablonneux. Il comprend de nombreux anciens villages de pêcheurs devenus des stations balnéaires. Tarragone est, avec Mérida, la ville la plus intéressante de la péninsule pour son patrimoine archéologique. La ville fut fondée par les Ibères et conquise par les romains en 218 avant notre ère .Elle devint alors la capitale de la Tarraconaise (Espagne Citérieure).Elle possède une majestueuse cathédrale fondée en 1450 sur l’emplacement d’une mosquée.Mais la ville est surtout réputée pour son musée archéologique (inauguré en 1960) ainsi que par ses nombreux vestiges d’époque romaine: le prétoire («Palais d’Auguste»), le cirque (350 mètres sur 110 ), le forum partiellement dégagé, … ). Le littoral de la catalogne méridional est un milieu différent de la côte septentrionale.La barrière montagneuse disparaît et cède la place à une plaine largement ouverte sur la mer. Le Tourisme s’y est implanté plus tardivement et les constructions se sont développées sur les cordons sableux et des marais remblayés.D’anciens villages médiévaux situés à quelque distance du littoral avaient projeté un petit port de pêche sur la côte, aujourd’hui souvent transformé en marina et qui fut le point de départ de proliférations touristiques largement étalées de part et d’autre sur la bande côtière, puis en profondeur.Le tissu touristique y est de ce fait souvent plus lâche: Cambrils, Ametlla, l’Hospitalet, Salou, … L’ANDALOUSIE En 2001 L’Andalousie a reçu 7,1 millions de visiteurs (soit 61,1 millions de nuitées) soit 14,4% du total national et une croissance de 4,9% par rapport à 2000 (plus de 330 000 touristes).Le séjour moyen des touristes en Andalousie est de 9 jours et s’effectue dans une proportion de 66 % en hôtel. En 2007 l’Andalousie occupait la quatrième place avec 8,6 millions de touristes (14, 6% du total et une croissance de 3,3%). En 2009, malgré une évolution positive en novembre-décembre, l’Andalousie a enregistré un recul total de -7,8%. La Costa del Sol Cette région fut fréquentée par des voyageurs dès la fin du XVIIIe siècle ( Gibraltar, Malaga). Au XIXe siècle Malaga était aussi une station de santé pour une clientèle venue essentiellement d’Europe du nord tandis que les villages littoraux de l’ouest (Torremolinos ) devenaient des lieux de courts séjours . L’ouverture du chemin de fer Algésiras/Ronda entraîna le décollage de l’activité touristique. De luxueux hôtels ouvrirent leurs portes à Algésiras dès 1873. En 1928 une publication évoquait la «Costa Bella» ou «Riviera espagnole » entre Malaga et Algésiras, et en particulier Marbella. Une nouvelle phase de croissance s’amorça dans les années 1940-1950 quand Torremolinos fut « découvert » par des peintres, des écrivains et des artistes anglais et américains: Anthony Quinn, Ava Gardner, Rita Hayworth, Ernest Hemingway , etc…Mais Torremolinos et Marbella restaient encore de petites stations dont les économies n’étaient pas encore totalement dominées par le tourisme. Aujourd’hui la Costa del Sol, entre Malaga au nord et Estepona au sud , est devenu un foyer touristique majeur qui a donné lieu à un phénomène d’ «urbanizacion» à partir de Malaga, Torremolinos, Estepona avec une prédominance des résidences non hôtelières . C’est une région touristique à structure linéaire (comme sur la Côte d’Azur) et la «marbellisation» y est devenu un phénomène quasi-généralisé. La typologie d’espaces y est cependant moins diversifié que sur la Côte d’Azur: les marinas y sont rares, l’arrière-pays est quasi-désert et jour le rôle de réservoir de main d’œuvre . Marbella a un passé touristique ancien. Un tourisme élitiste y fut lancé par le marquis de Ivanrey Ricardo Soriano qui, passionné de pêche, délaissa Biarritz pour Marbella .Son neveu le prince Alfonso Hohenlo ouvrit le «Marbella Club » en 1954. Ce tourisme élitiste a survécu au Tourisme de masse et la station reçut de nombreux hôtes illustres comme le duc et la duchesse de Windsor ou les filles de Franco. A partir des années 1980 les investissements étrangers dans la propriété ont connu une croissance raide (50% des investissements étrangers de la province de Malaga en 1986 et pas moins de 43% des investissements étrangers dans la propriété immobilière de l’ Espagne à la même date) .L’ère du tourisme de masse débuta avec la construction des grands hôtels ( hôtel «Los nidos » de Torremolinos (1955), hôtel « ez-Espada »(1959), … ).En 1959 on dénombrait 51000 touristes étrangers dans les hôtels de la province de Malaga , ils étaient 924732 en 1968 et 2,5 millions en 1975. L’aristocratie européenne a été remplacée par la nouvelle aristocratie du « show-biz » , sportifs et riches arabes du Golfe .L’image de la Costa del Sol fut terni dans les années 1980 par de nombreuses affaires criminelles qui valurent à la région le surnom de « Costa del Crime » ; Une campagne de réhabilitation lancée dès 1991 parle maire de Marbella Jesus Gil ( ex-président de l’ «Athletico de Madrid» ). Mais fléchissement récession marquèrent les années 1980-1990 (10 millions de nuitées en 1989, 8,1 millions en 1990 , 804 en 1991) . Un phénomène qui s’explique surtout par la compétition amorcée dès cette époque avec d’autres destinations plus attractives ou moins couteuses . La Costa de la Luz La Costa de la Luz correspond à la côte atlantique de l’Andalousie .Le développement touristique a été pendant longtemps limité à la seule plage de Cadiz et à quelques petites stations pour les habitants des villes intérieures (Séville surtout ).Peu de routes longent immédiatement la mer ce qui est la garantie d’une fréquentation touristique maîtrisée .Le séjour y est agréable l’été .L’ Atlantique limite les chaleurs , l’eau avoisine 22°C, seule la violence des vents d’est (région de Cadiz ) constitue un handicap. Le littoral compte deux stations importantes: Punta Umbria et Matalascana (cette dernière est ce qui reste d’un projet d’aménagement du littoral envisagée dans les années 1970 à l’ouest de Huelva et qui ne vit jamais le jour ). Les parcs naturels de l’Andalousie L’intérieur de l’Andalousie compte de nombreuses réserves et parcs naturels .17% du territoire de l’Andalousie (soit une superficie de près de 17 000 km2 ) a fait l’objet d’une politique volontariste de protection de la nature. L’Andalousie compte un parc national , 29 parcs naturels régionaux et de nombreuses réserves . Le parc national de Donana occupe la plaine alluvial (ou «marisma») du bas-Guadalquivir qui s’étend sur plus de 2 000 km2.Son altitude n’est jamais supérieure à 4 mètres .Le territoire du parc comporte de nombreux bras morts du Guadalquivir («brazos») , des affluents du fleuve (« canos») aboutissant fréquemment dans des étangs. A partir du XVIIIe siècle l’agriculture se développa dans les zones peuplées des «marismas » entraînant une réduction de la superficie de cet écosystème original (en 100 ans la superficie des «marismas » passa de 300 000 ha à 30 000 ha ).Le parc est un ancien territoire de chasses royales en usage dès 1262 (Alphonse X) et utilisé par Philippe IV, Philippe V, Alphonse XIII.Il devint ensuite la propriété du baron William Garvey (1897). En 1962 le «World Wildlife Fund » (W.W.F ) acheta 679 hectares et une station biologique y fut créée en 1964. Dès 1996 la zone accueillait plus de 80 000 oiseaux appartenant à plus de 50 espèces. 80% des oiseaux migrateurs européens hivernent à Donana. Un parc national institué en 1964 sur une superficie de 39 000 ha englobant le site acquis par W.W.F .Ce dernier ne fut doté d’un statut définitif qu’en 1981 tandis que sa superficie était portée annulaire («pré-parc ») d’une superficie de 54 250hectares qui fait office de « zone- tampon».Le territoire du parc régional est articulé autour de «villes-portes » ( El Rocio, Matalascanas, …), de centres d’accueil ( las Rocinas, El Acebuche, … ) offrant des points d’information, des bibliothèques et des librairies ainsi que des circuits de randonnée pédestre (parcours restreint permettant d’observer les écosystèmes typiques).Les touristes sont toujours à distance de la limite de dérangement des animaux . En 1994 le parc national de Donana a été inscrit sur la liste du patrimoine Mondial établie par l’UNESCO .Le parc naturel régional de Entorno Donana (54 250 hectares) bénéficie de règles de fonctionnement moins strictes.Il englobe plusieurs écosystèmes : la zone des marais ( «marismas» ) qui couvre 27 000 ha, mais aussi des zones dunaires ( avec une végétation de conifères se développant dans les creux (« corales »)), les «cotos », zones de dunes naturellement fixées par des pins ou des maquis. Un centre d’accueil a été établi à Alcebuche. L’Andalousie compte d’autres parcs naturels : le parc de la Sierra Nevada ( 46 kilomètres de Grenade) qui couvre 136880 ha situés essentiellement en zone de haute montagne, le parc naturel régional de la sierra de Grazulema ( 51 600 ha ) dans la partie occidentale du massif de la Serrania de Ronda, classé réserve de la biosphère par l’UNESCO, le parc naturel régional de las Sierras de Gazorla , Segura y las Villas qui est le plus vaste des parcs naturels régionaux espagnols avec une superficie de 214 000ha et qui est situé à l’extrémité nord-est de l’Andalousie . Les villes de l’Andalousie Cordoue (310 000habitants) fut fondé par les carthaginois et conquise par les romains en 152 avant J.C (Claudius Marcellus ).La ville devint la capitale de l’Espagne ultérieure. Elle fut prise par les arabes en 711, mais elle ne devint une capitale qu’en 756 quand , chassé de Syrie , l’émir Abd El Rahman vint s’y installer et se fit proclamer émir d’Andalousie .Cette date ouvre pour Cordoue une ère de grandeur qui atteint son apogée sous les règnes de Abd El Rahman III (912-961) , Al Hakam II (961-976) et Hisham II et son vizir Al Mansour ( 9761009 ) .La cité comptait alors près de 300 mosquées, 600 écoles et 70 bibliothèques. L’émir Abd El Rahman III fit commencer la grande mosquée Le déclin de Cordoue s’amorça avec l’abolition du califat et le déferlement des berbères Almoravides et almohades.La ville fut reconquise en 1236 par les chrétiens sous le règne du roi de castille Ferdinand le Saint.Elle connut une nouvelle phase d’essor avec les grandes découvertes. La mosquée de Cordoue Le monument le plus connu de Cordoue est la mosquée- cathédrale construite sur un site occupé successivement par un ancien temple romain dédié à Janus , une basilique wisigothe .Sa construction remonte à 785-788 sous le règne de Abd El Rahman Ier et Hisham Ier .Elle fut ensuite agrandie par Abd El Rahman II , Abd El Rahman III et Al Hakkam II. Elle fut consacrée au culte chrétien sous le règne de Alphonse X le sage («capilla mayor »).A la fin du XVe siècle une cathédrale y fut construite (1523 ).La salle de prières est immense et ne compte pas moins de 19 vaisseaux, 36 travées et 850 colonnes. Le flamenco (cante flamenco) est un genre musical et une danse créé par le peuple gitan et andalou , sur la base d'un folklore populaire issu des diverses cultures qui s'épanouirent au long des siècles en Espagne.À l'origine, le flamenco consistait en un simple chant (cante) a cappella dont le premier genre fut la toná, établie dans le triangle formé par Triana, Jerez et Cadix. Puis, sont apparus les claquements des mains (palmas), la danse (el baile) et la guitare flamenca (toque). La danse et la guitare s'expriment désormais souvent seules, bien que le chant soit toujours considéré comme le cœur de la tradition. Plus récemment, des instruments comme le cajón (un instrument de percussion provenant du Pérou), les palillos (castagnettes), et la guitare basse, ont été introduits dans le milieu. Grenade La cité fut fondé en 1010 par Zawi Ben Ziri , chef berbère ,émigré en Espagne et qui reçu la « vega » du haut-Genil. Il choisit un lieu de résidence à Gharnata ( Grenade ).Un émirat indépendant y subsista après la prise de Cordoue en 1236. La dynastie nasride y résida jusqu’en 1492. L’émirat couvrait alors un territoire de 30 000 km2 et englobait une population de près de 350000 habitants , dont 200 000 à Grenade. L’Alhambra est le monument le plus connu de la cité. Le terme « Alhambra » apparaît à la fin du Xe siècle et il désigne une forteresse où les partisans de l’émir Abdallah se réfugièrent pour échapper aux paysans révoltés de la «vega» de Grenade. La forteresse fut détruite et reconstruite en 1052-1056 par le vizir Samuel Ben Nigrello sous le règne de l’émir ziride Bahis ( 1038-1073 ).L’Alhambra comprend aujourd’hui plusieurs édifices: - l’Alcazaba – partie la plus ancienne) qui correspond à la forteresse du XIIIe siècle, - le palais de Charles Quint inachevé et construit vers 1526 par Pedro Machoca, - Les palais nasrides (XIIIe–XVIe siècles) construits sous les règnes de Muhammad II (1273-1302) et Yusuf Ier (1333-1354), - le « géneralife »(«Djennan al Ahrif » ) ( jardin de l’architecte )) résidence de campagne des émirs de Grenade et construit sous le règne de Ismail Ier (1319-1325 ). L’Alhambra de Grenade Les deux joyaux de l'Alhambra de Grenade sont : La Cour des Myrtes (Patio de los Arrayanes), au pied de la Tour de Comares et du Salon des Ambassadeurs et La Cour des Lions (Patio de los Leones) ( ci-dessus) La Giralda Séville ( 700 000 habitants, situé à 550 kilomètres de Madrid) .L’ancienne Hispalis romaine devint en 332 la capitale de la province de Bétique, puis au Ve –VIe siècles capitale wisigothe , avant d’être prise par les arabes en 712.La ville devint, à partir de cette époque, un foyer artistique intense surtout sous la domination des almohades à partir de 1147.Elle fut reconquise 1243 par les chrétiens en 1243 par les chrétiens sous e règne du roi de castille Fernando III. La cité devint la tête de pont des Amériques et reçut le monopole du commerce avec les Indes ( qu’elle partagea avec Cadiz) .Ce monopole était exercé par la « Casa de Contratacion ». Par le fleuve Séville ( situé à 90 kilomètres de la mer) est orienté vers le commerce atlantique. Depuis 1982 Séville est la capitale de la communauté autonome d’Andalousie. Elle fut en 1992 le siège de l’exposition Universelle. Le monument emblématique de la ville est la Giralda, minaret de la grande mosquée aujourd’hui disparue. Le minaret fut édifié à la fin du XIIe siècle par l’émir almohade Abou Youssef Yacoub Al Mansour. Sa hauteur est de 97 mètres .Au sommet se trouve une statue figurant le triomphe de la Foi de Bartolomé Maurel ( 1564 ) . La cathédrale et les Archives des Indes La cathédrale occupe l’emplacement de l’ancienne mosquée transformée en cathédrale au XIIe siècle et détruite ensuite par un séisme .La cathédrale actuelle date de 1420.Son style est gothique et Renaissance. Au XVIe siècle elle était une des plus grandes cathédrales du Monde avec 130 mètres de longueur et plus de 40 mètres de hauteur. A côté se trouve le « patio de los naranjos » appartenant à l’ancienne mosquée et la Bibliothèque colombine fondée en 1551 sur le legs de Fernand Colomb, fils de Christophe Colomb. La construction de l’Alcazar débuta en 844 sous le règne d’Abd El Rahman II. Après le démembrement du califat des bâtiments succédèrent aux édifices musulmans.La partie la plus spectaculaire est le palais du roi Pierre Le Cruel (XVe siècle) d’architecture « mudejar » .Le terme désigne des musulmans devenus sujets des chrétiens après la reconquête. C’est le contraire de l’art mozarabe dont les auteurs sont des chrétiens vivant dans l’Espagne musulmane. La spécialité de l’architecture « mudejar » consiste en l’aménagement de plafonds en marqueterie de bois précieux ou de plâtre ciselé. Séville abrite aussi le Musée des Beaux Arts ( fondé en 1839 ), rénové en 1992 qui est le deuxième musée d’Espagne par la richesse de ses collections après le Prado .La notoriété de la ville a été considérablement renforcé par la tenue de l’exposition universelle de 1992 qui a attiré près de 17 millions de visiteurs .Par contre la candidature de Séville aux J.O de 2004 a été rejetée . LE LEVANT Cette région couvre 2300 km2 et regroupe plus de 4 millions d’habitants essentiellement concentrés dans la « Communidad valenciana » .En 001 le Levant a accueilli 4,6 millions de visiteurs (9% du total des flux entrant), soit 52,3 millions de nuitées; La durée moyenne de séjour dans cette région est de 12 jours. Les principales clientèles ont originaires du Royaume-Uni, d’Allemagne et de France. La Cité des arts et des sciences (Ciutat de les Arts i les Ciències en valencien, Ciudad de las Artes y las Ciencias en castillan) est un complexe culturel basé à Valence (Espagne).Le complexe, dessiné par l'architecte et ingénieur Santiago Calatrava, ainsi que Félix Candela, fut inauguré le 16 avril 1998 avec l'ouverture de L'Hemisfèric. Valence (351 kilomètres de Madrid) est une ancienne cité grecque, carthaginoise puis romaine. De 413 à 714 la ville fut occupée par les wisigothes avant de passer aux mains des arabes et de devenir la capitale d’un des émirats des taifas. Elle connut son apogée sous le règne de Abd el Aziz (1021-1061 ) .Le Cid s’en empara en 1094.La ville redevient par la suite un émirat indépendant jusqu’à sa conquête par Jacques Ier d’Aragon. Valence fut le siège du gouvernement républicain en 1936-1937.La ville abrite deux édifices importants: la cathédrale construite en 1095 et rebâtie postérieurement dans le style gothique. Elle fut terminée au XIVe siècle;- le Palais de la Generalitat, vaste édifice gothique (1481-1510 ) qui devient en 1983 le siège de la communauté autonome Valencienne. Valence comporte des espaces naturels comme le Parc Naturel de la Albufera et la Dehesa del Saler (pâturage des salines), ainsi que de nombreux parcs, parmi lesquels le Jardín Botánico (qui a plus de 200 ans d'ancienneté), les Jardins de Viveros (que incluent les Jardins de Montroy) ou les Jardins du Turia, ancien lit du fleuve Turia que l'on appelle "El Río", qui fut dévié du centre-ville dans les années 60 après la dernière crue de 1957, et dans lequel on trouve aujourd'hui de nombreuses infrastructures, comme la Cité des arts et des sciences réalisée par Santiago Calatrava (Ciutat de les Arts i les Ciències en valencien), l'IVAM (Institut de Valence d'art moderne), des installations sportives ou zones de jeux comme le parc Gulliver Les Falles (nom original, en valencien; Fallas en castillan), du latin fáculas (torches) est une fête populaire dont l'apogée se situe entre le 16 et le 19 mars, jour de la saint Joseph, patron des charpentiers. Les festivités se déroulent dans les rues et places de Valence (Espagne) et dans plus de soixante autres villes de la province de Valence. À chaque coin de rue est implantée une Falla. Elles sont érigées par les 380 "Casal falleros" de chaque quartier. Chaque Casal expose une Falla Mayor (pour les adultes) et une Falla Infantil (pour les enfants), soit en tout plus de 700 Fallas dispersées dans Valencia. Elles sont fabriquées dans de grands ateliers appelés ateliers "Falleros" et doivent être montées le 15 mars (jour appelé "la Plantà"). Un jury passe voir toutes les Fallas de Valence le lendemain et choisit les meilleures. Elles seront toutes brulées le 19 mars là où elles étaient plantées. Seuls se sauveront les "ninots indultats": figurines que chaque Fallera Major décide de conserver de sa Falla, comme souvenir.Les Casals sont des associations de quartiers rassemblant des bénévoles qui tout au long de l'année organisent et récoltent les fonds pour cette fête. Les Casals ont chacun leur Fallera Mayor (Reine de la falla). L'une d'elle sera élue, à l'année suivante, Fallera Mayor pour toute la ville de Valencia. La Costa Blanca La Costa Blanca est le nom donné à plus de 200 km de côte dans la province d'Alicante, en Espagne. L'industrie touristique y est fortement développée. La côte s'étend de la commune de Denia au nord, à l'arrière de laquelle se trouve la Costa de Valencia, jusqu'à Torrevieja au sud, avec la Costa Cálida. La principale station de ce littoral est Bénidorm (300 hab.) .D’autres stations se sont développées sur le littoral: Campoamor, San Antonio Cabo de la Nao, Denia, … Ce sont pour la plupart des «urbanizaciones » comptant une population importante de retraités allemands et anglais .Alicante est la principale ville de la Costa Blanca .Située au centre d’une grande baie entre les caps d’ Huerta et de Santaz Pola, elle bénéficie d’un climat privilégié (hivers doux et étés chauds ) et reçoit une clientèle composée pour l’essentiel d’allemands, de scandinaves et de hollandais. Les constructions y sont nombreuses, la région a connu un taux d'urbanisation important avec plus de 20 000 bâtiments. En 2005, elle compte 13 parcours de golf et 52 autres projets de ce type sont prévus. Plus de 70 000 constructions sont encore planifiées mais le boom immobilier a rendu les terrains et les bâtiments plutôt onéreux. Les acheteurs prêts à investir dans une villa se font ainsi plus rares. La Costa Blanca est la section de côte la plus urbanisée d'Espagne avec près de 96 % de son linéaire bétonné. La Costa del Azahar La Costa del Azahar est le nom touristique donné à la côte espagnole sur la Méditerranée, située dans la Province de Castellón; elle est constituée par quelques 120 km de plages et criques. Le nom vient de Azahar : la fleur d'oranger. Ce littoral abrite des stations de taille moyenne: Peniscola, Benicassim, … LE NORD-OUEST ATLANTIQUE Cette région est moins favorisée par les conditions climatiques, mais le tourisme y est ancien. Il est attesté dès la fin du XIXe siècle par la construction de grands hôtels: le « Sardinero » à Santander et la «Concha» à San Sebastian . Grâce à sa proximité avec la frontière française San Sebastian est devenue précocement une grande station internationale. C'est une importante station balnéaire au bord de la mer Cantabrique (nom d'une partie de l'océan Atlantique), surnommée « la perle du Cantabrique » en raison de sa beauté, en particulier celle de sa baie, la fameuse Concha. C'est une des plages urbaines des plus célèbres d'Espagne. Elle a une longueur de 1 350 m et une largeur moyenne de 40 m. De même que les autres deux plages, son sable est fin. Plus récemment, dans les années 1950-1970, de petits ports de la côte basque et cantabriques ont acquis le statut de stations balnéaires (Laredo ou en Galice la presque île de la Toja ) . Vue aérienne de Saint-Sébastien. On observe la ligne de cote de près de 10 km, et la baie de la Concha et la plage de Zurriola La Galicie possède un littoral déchiqueté (rias) bénéficiant d’un climat doux et humide - la température moyenne hivernale avoisine 8°C. En été les moyennes s’établissent aux environs de 28°C .La région a été profondément marquée par les grands pèlerinages du XIIe–XIIIe siècles. Le pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle sur le tombeau supposé de saint Jacques est, avec Jérusalem et Rome, un des plus importants pèlerinages de la Chrétienté au Moyen Âge. Pratiquement disparu au XIXe siècle, il connaît un regain de ferveur depuis la dernière décennie du XXe siècle. Saint-Jacques-de-Compostelle (Santiago de Compostela en galicien et castillan) est une ville d'Espagne située dans la province de La Corogne. C'est la capitale de la communauté autonome de Galice, et à ce titre siège de la Xunta de Galicia (gouvernement régional autonome) et du Parlement de la communauté. Près de 100 000 pèlerins ont demandé à recevoir la compostela pour l'année 1999 et près de 200 000 en 2004. Ils se rendent à Saint-Jacques-de-Compostelle à pied ou à vélo, parfois à cheval. Par ailleurs, s'il est parcouru depuis le IXe siècle par des chrétiens faisant étape dans des monastères, le pèlerinage de Saint-Jacques est également devenu une randonnée célèbre, où les marcheurs croisent les amateurs d'art roman. Un chemin de Compostelle est bien identifié en Espagne, le Camino francés qui a été la voie de communication du Nord de l'Espagne très fréquentée après la Reconquista pour favoriser le repeuplement des royaumes du Nord. Cette voie conduisait à Compostelle mais tous ceux qui l'ont empruntée ne sont sans doute pas allés jusqu'en Galice. Des chemins de SaintJacques ont été tracés par la Fédération française de randonnée pédestre à partir du début des années 1970. Le premier exemplaire ronéoté du topo-guide du GR 65 pour le tronçon Le Puy - Aubrac date de 1972. Ce chemin de Saint-Jacques est devenu le GR 65 sentiers de grande randonnée. En 1998, la France a demandé à l'UNESCO l'inscription sur la liste du Patrimoine mondial de 71 monuments jugés représentatifs des chemins de Compostelle. Ces monuments et 7 tronçons de GR ont été retenus par l'UNESCO et inscrits comme "Un Bien unique" dénommé « Chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle en France ». Le pèlerinage est né de la découverte miraculeuse d'un tombeau faite en Galice vers l'an 800. Ce tombeau a été retrouvé par l'ermite Pelagius qui avait eu une révélation dans son sommeil. Il aurait été guidé par une étoile dans le ciel, d'où une des étymologies avancées pour Compostelle : Campus Stellae ou champ de l'étoile. Suite à cette révélation mystérieuse et après concertation, l'Église locale déclara qu'il s'agissait du tombeau de l'apôtre Jacques, frère de Jean l'Évangéliste et premier apôtre martyr de la chrétienté. Les premiers écrits mentionnant la prédication de Jacques en Espagne remontent au VIIe siècle. Ils ont été repris au XIIe siècle et incorporés au Codex Calixtinus. Après la victoire de Clavijo, saint Jacques de Compostelle devint le protecteur des chrétiens et de la Reconquista .En 1175 l’ordre militaire de Santiago fut officiellement reconnu par le pape Alexandre III. Il faudra toutefois attendre l'année 1884 pour que le pape Léon XIII confirme de son autorité, dans la lettre apostolique Deus Omnipotens, la reconnaissance des reliques de saint Jacques faite par l'archevêque de Compostelle. La cathédrale de Compostelle est une des plus anciennes d’Espagne. Commencée en 1074, elle fut achevée en 1211. De cette époque subsiste le « portique de Gloire» sculpté en 1188 par maître Matthieu. Cantabres et Asturies bordent le golfe de Gasgogne (Mar Cantabrico). Les monts cantabriques séparent le littoral des vallées de la Meseta .C’est une des plus régions d’Espagne.La Cantabria compte 72 plages et les Asturies bénéficient de plus de 290 kilomètres de côtes. Altamira se trouve à 35 kilomètres de Santander. Découverte en 1869, la grotte ne fut explorée qu’en 1875 par Sanz de Santuola et les gravures ne furent révélées qu’en 1879. La réalisation de ces dernières remonte à une période comprise entre 14000 et 9500 avant notre ère. Le pays basque espagnol (Euzkadi) regroupent trois provinces qui forment la communauté basque autonome: Guipuzcoa, Biscayet et Alava. L’euskara, encore largement pratiqué, est la seule langue non indo-européenne encore attestée en Europe. Le musée Guggenheim de Bilbao constitue un des poles touristiques majeurs du pays basque espagnol. C’est un musée d'art moderne et contemporain situé à Bilbao qui a ouvert au public en 1997. C'est l'un des quatre musées de la fondation Solomon R. Guggenheim. La construction du musée a été décidée par le gouvernement nationaliste basque pour redynamiser la région et la ville, alors plongées dans un marasme économique dû à la reconversion de l'industrie lourde. Le coût du musée, financé entièrement par la province de Biscaye, a été de 150 millions d'euros, les collections et leur gestion étant de la responsabilité de la fondation Guggenheim. L'ouverture du musée s'est faite le 17 octobre 1997. Le précédent maire et membre du parti libéral-catholique espagnol Juan Alphonso Caussar a suscité de nombreuses critiques lors de l'ouverture du musée en le décrivant comme « ressemblant encore plus à une boite de mouchoirs que l'opéra de Sydney ». Cette phrase a lancé une vive polémique sur les inspirations de l'architecture post-moderne, souvent stigmatisée pour son utilisation de références à des objets du quotidien jugés vulgaires par ses opposants. Cependant le succès public a été immédiat. Le musée par lui-même crée un très important afflux de touristes parfois plus intéressés par le bâtiment que par les collections. Douze ans après son ouverture, il est admis que le musée, qui accueille un million de visiteurs par an, contribue à la hauteur de 1,57 milliards d'euros à l'économie du Pays basque espagnol et a généré 45 000 emplois directs ou indirects sur la période. Parmi les œuvres importantes du Guggenheim Bilbao, on peut citer les sculptures gigantesques de Richard Serra, les installations de Jenny Holzer, une Araignée de Louise Bourgeois, ou bien encore le chien géant habillé de fleurs de Jeff Koons situé à l'entrée, que les Basques nomment affectivement « Puppy ». Les peintures et les sculptures traditionnelles sont en minorité par rapport aux arts plus académiques. Philippe KEROURIO, Aix-en-Provence, le 2 juillet 2015 ANNEXES Le tourisme international en Espagne, 2004-2007 (Source : OMT, 2010) Les parcs naturels en Andalousie L’aménagement touristique du littoral catalan L’Espagne musulmane au Moyen-âge DOSSIER DE PRESSE L'Express du 03/07/2003 La movida du tourisme par Cécile Thibaud Après avoir tout misé sur les vacances populaires, l'Espagne réalise que le modèle sol y playa l'a défigurée et rendue dépendante des tour-opérateurs. Mais comment passer à autre chose quand on ne sait bâtir que des HLM sur mer? Ils avancent en bande, fraîchement douchés. Affichant encore les coups de soleil du jour dans un flux d'aftershave et de crème solaire. Il est 20 heures sur le front de mer d'El Arenal, la grande plage de Palma de Majorque. L'heure de la bière du soir pour les touristes venus à prix imbattables en séjour tout compris. Ils sont allemands pour la plupart. Ainsi en ont décidé tour-opérateurs et chaînes hôtelières à l'heure de la répartition des arrivages de charters quotidiens. Mieux vaut ne pas mélanger trop les nationalités: El Arenal, c'est Düsseldorf-les-bains et Francfort-sur-méditerranée réunis. Au pied des complexes hôteliers collés les uns contre les autres, il n'y a que l'embarras du choix. Les Biergarten succèdent aux friteries et aux discothèques en plein air. Les rabatteurs sont à l'œuvre. Ils se jettent sur l'indécis. Ici le Megapark, ses go go girls, ses cascades. Là, Dino et son minigolf. Ailleurs le Coco's, où la bière se boit à la paille, à même le seau. Les sonos crachent un détonant mélange de Daddy cool, Asereje et de folklore bavarois. Les premiers attablés frappent des pieds, tapent des mains et dodelinent en cadence. La nuit commence. Un choc au paradis A quelques mètres de là, Andreu sourit dans son taxi: tout ne va pas si mal. «On les aime bien, nous, les Allemands. Ils boivent toute la journée, mais ils ne cassent rien. Pas comme les Anglais, qui veulent se battre tout le temps... Des hooligans, dit-il en marquant le «h» aspiré. Les allemands, eux, paient rubis sur l'ongle et en plus ils passent leur temps à s'excuser.» On les aime d'autant plus, les Allemands, à Majorque, qu'on a bien peur qu'ils ne disparaissent. Un vrai drame pour les îles Baléares en général et pour Majorque en particulier, qui vit au jour le jour la récession allemande et se shoote aux prévisions des tour-opérateurs: - 25% en avril, - 16% en mai... Les réservations de dernière minute sauveront-elles la saison? Pas le moment de faire la fine bouche en taxant le visiteur Après l'euphorie des années 1990, 2002 a été une année noire pour le tourisme espagnol: les Baléares, qui étaient la locomotive du secteur, ont particulièrement accusé le coup: - 7% de visiteurs l'an dernier, soit «seulement» 9,5 millions, quand ils étaient 11,3 en 2000. Un choc au paradis. «Ici nous vivons tous du tourisme. Sans exception. L'hôtelier comme le boulanger, le garagiste ou le menuisier, rumine Andreu. Avant, on était pauvres.» Coupables: l'après-11 septembre, avec la peur de l'avion qui a particulièrement pénalisé les îles, les revers de l'économie allemande et, surtout, désignée d'office, l'écotaxe, nouvel impôt payé par les visiteurs, de 1 € par nuitée en hôtel, location ou camping, destiné à la protection de l'environnement des îles, menacé par la surcharge touristique. Mal tombé et impopulaire, cet impôt, lancé en mai 2002, a servi de bouc émissaire: il vient de faire chuter le gouvernement régional, conduit par les socialistes, qui l'avaient instauré. Pas le moment de faire la fine bouche en taxant le visiteur. Il n'empêche, c'est toute l'Espagne qui s'interroge: la machine est-elle enrayée? Le tourisme est la première industrie du pays, et il emploie directement 1,5 million de personnes. Quelque 52 millions de visiteurs étrangers se rendent sur la péninsule chaque année, générant 12% du PIB d'un pays qui compte 41 millions d'habitants. Que va-t-il se passer cette année? Après un hiver morose, les hôteliers semblent relever la tête: les attentats de Bali, Djerba et de Casablanca, la crainte de la pneumonie asiatique indiquent l'Espagne comme destination refuge. Chaos urbain à même la plage En 2002, le nombre de visiteurs s'est maintenu, mais la facturation a chuté de 5,5% par rapport à l'année précédente: l'été avait été sauvé par... les Français, plus nombreux que d'habitude, même s'ils sont venus en voiture et s'ils ont dépensé moins que les Allemands. Cette année, le début de saison a été correct grâce au tourisme national, en belle croissance... Bref, on a limité les dégâts. Oui mais... et ensuite? Au-delà des raisons conjoncturelles, c'est tout l'avenir du secteur qui semble remis en question: après quarante ans de bonheur sans nuage et de croissance constante, le modèle sol y playa, soleil et plage, sur lequel s'appuie le tourisme espagnol, est-il à bout de souffle? L'arrivée sur le marché des voyagistes de destinations moins chères en Méditerranée a semé la panique. Comment concurrencer la Bulgarie ou la Croatie, qui cassent les prix? Et combien de temps les Canaries pourront-elles lutter pour le soleil en hiver face aux tarifs de SaintDomingue? «La question est de savoir si nous devons réellement essayer de les concurrencer», avance José Luis Zoreda, vice-président d'Exceltur, association pour l'excellence touristique, un lobby constitué par quelque 25 grands du secteur, «pour se faire entendre, dans un domaine traditionnellement peu influent et très individualiste», explique-t-il en pointant les problèmes: «Nous faisons 70% de nos ventes en sol y playa, un terme peu différencié qui nous fait du tort. Nous devons au contraire renforcer les particularités de la «marque Espagne» et arrêter de nous positionner comme un bout de plage lambda pour poser sa serviette... parce qu'à ce jeu-là on peut perdre.» A l'attrait des hôtels clubs aux bungalows tapis au milieu des cocotiers des Caraïbes ou bien nichés en pleine nature dans les îles croates répondent l'entassement et le vieillissement des infrastructures sur la côte espagnole, qui frôle la saturation. Au hasard, Torrevieja, près d'Alicante. Un chaos urbain à même la plage, comme tant d'autres qui désespèrent les écologistes. Un embouteillage permanent l'été, dans des rues étouffantes qui ne mènent nulle part. Rien n'a été planifié ni contrôlé. De l'aveu général, chacun s'est débrouillé pour exploiter au maximum le terrain disponible, sans limitation de hauteur ni contrainte urbanistique ou stylistique d'aucun genre. Les HLM sur mer du tourisme dit «vertical» ont poussé comme des herbes folles sur toute la côte méditerranéenne, de Cadaquès à Malaga. Vestiges des années 1970, déphasés face aux nouvelles aspirations du vacancier. «On ne demande plus ''où tu vas?'', mais ''qu'est-ce que tu fais cet été?'', explique Bruno Hallé, associé chez Mazars Consulting à Barcelone, spécialisé en économie touristique. Le profil du consommateur a changé. Il cherche des expériences et des sensations, pas une routine. Il veut faire du cheval, de la voile, du vélo, de la randonnée ou du thermalisme. Il sait naviguer sur Internet, chercher les offres, attendre la dernière minute. Cette année, le début de saison n'a pas été la catastrophe annoncée. Officiellement, les taux d'occupation ont été bons depuis Pâques, mais il y a une raison simple: plus de 20% des hôtels ont préféré retarder leur ouverture plutôt que de tourner à vide.» Face à ce constat, Ramon Estalella, secrétaire général de Zontur, représentant les hôteliers des régions touristiques, affiche son optimisme et refuse de parler de crise: «Evidemment, reconnaît-il, on est loin du temps où les Britanniques faisaient leurs réservations d'une année sur l'autre.» Et il martèle: «Nous offrons soleil, plage et sécurité», avant d'afficher les chiffres du bonheur: la rénovation de 75% de l'infrastructure hôtelière, les 6 000 kilomètres de route nouvellement construits et les aéroports optimisés... A l'idée d'un changement de cap du secteur, il répond avec prudence «travailler la «valeur ajoutée'', d'accord», mais, aussi, il avertit: «Soyons réalistes, nous manœuvrons un paquebot. Les changements ne se font pas en claquant des doigts: sur la seule île de Majorque, on compte plus de lits que dans toute la Caraïbe. Nous ne pouvons pas nous permettre de tabler uniquement sur un tourisme haut de gamme. Ne nous leurrons pas, notre parc hôtelier compte 1,5 million de lits. Il est constitué à 60% d'établissements de trois étoiles et moins. Ces hôtels, il faut les remplir. C'est le tourisme populaire qui a fait notre richesse! C'est à celui-ci qu'il faut offrir un nouveau produit. En Europe, il y a 22 têtes couronnées et 7 millions de chauffeurs de taxi. Nous, nous voulons satisfaire tout le monde.» Argument massue: «Se convertir en destination chère, c'est fermer des hôtels, licencier et fragiliser l'économie espagnole.» Car, rappelle-t-il, n'en déplaise aux snobs, l'Espagne est une destination populaire et il n'y a pas de mal à cela. «Il ne faut pas confondre qualité et luxe. La qualité, c'est répondre aux attentes de celui qui paie. Connaître les besoins de celui qui fait le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle à pied comme ceux d'une famille avec enfants en bas âge.» 10 janvier 2002. Zahara de los Atunes, un petit village de pêcheurs de thon à la madrague, près de Tarifa, face à Tanger et aux côtes africaines. Jaume Matas, ministre espagnol de l'environnement, actionne le détonateur: le grand hôtel Atlanterra, avec ses gros hublots ronds, s'effondre comme un château de cartes. L'immense édifice jamais terminé, édifié à même la dune sans aucun permis d'aucune sorte, était tout un symbole de l'urbanisme sauvage des années 1970. L'opération, spectaculaire, marque la volonté du gouvernement de préserver et de réaménager les côtes. «La croissance du secteur touristique a subi les critères de l'époque. A nous d'essayer de réparer les erreurs du passé», explique German Porras, secrétaire d'Etat au tourisme, qui multiplie les plans d'aide à la rénovation des hôtels et au réaménagement des stations balnéaires, affirmant la volonté du gouvernement de travailler en faveur d'un tourisme respectueux de l'environnement, où chacun puisse trouver son rythme: celui qui aime la foule des discothèques de Benidorm comme celui qui savoure la tranquillité des paradors. Une exclusivité de fait Les paradors, c'est la grande fierté espagnole: une chaîne de 90 hôtels de financement étatique, installés le plus souvent dans des monuments du patrimoine national, qui permettent par exemple de passer une nuit au cœur de l'Alhambra de Grenade, dans un ancien monastère des Asturies ou dans un château médiéval en Navarre... La belle exception qui confirme la règle de ces quarante années de dévotion massive, enthousiaste et désordonnée au tourisme qui ont laissé leurs traces indélébiles sur la côte. Pas toutes aussi effaçables que l'hôtel de Zahara. Après avoir été un grand atout, l'énorme capacité hôtelière espagnole se transforme en handicap. Car, pour s'assurer un bon taux d'occupation, les hôteliers se sont livrés pieds et poings liés aux tour-opérateurs, qui, aujourd'hui, imposent leur politique de prix. «Ils ont joué l'autruche, raconte Bruno Hallé. Ils se sont mis entre les mains des voyagistes pour garantir un taux d'occupation maximal sans aucun effort. Progressivement, ceux-ci finissent par obtenir une exclusivité de fait. Tout le monde est content jusqu'au jour où le touropérateur prévient: ou l'hôtelier accepte de baisser ses prix ou il tourne à vide l'année suivante.» La menace s'est encore précisée avec les opérations de fusion et de concentration verticale qui ont traversé le secteur: tout le réseau de distribution est dans les mêmes mains, depuis les agences de voyages et les catalogues jusqu'aux lignes aériennes et aux minibus de transfert à l'arrivée. On imagine aisément le pouvoir des voyagistes quand on sait que 50% des vacanciers passent par eux et que 90% d'entre eux ont fait affaire avec les quelques géants du secteur, comme TUI ou Thomas Cook... Les îles Canaries ou Baléares, qui dépendent du transfert aérien, sont particulièrement vulnérables. Aussi, quand une responsable du voyagiste allemand TUI affirme en public que «Majorque n'est plus la reine de la Méditerranée», c'est l'affolement: jusqu'ici, toute la croissance de l'île a été dopée par ses relations privilégiées avec le marché allemand, qui constitue d'habitude plus de 50% de ses visiteurs l'été. Et voici que le principal touropérateur germanique distille les critiques: les Baléares manquent d'espace, elles sont passées de mode, trop chères... A quoi bon brader les «paquets» touristiques si, sur place, la bière se vend à prix d'or? «Qui veut payer 10 € la location d'un transat sur la plage quand l'hôtel revient à 20 € par jour en demi-pension? souligne un professionnel du secteur. Cela ne peut pas continuer ainsi longtemps.» De fait, à Palma, les patrons de bars et de discothèques de la zone d'El Arenal sont aux aguets en ce début d'été: les chiffres d'affaires jusqu'au 15 juin ont chuté de 40% par rapport à l'an dernier, affirment-ils. Les Allemands sont là, oui, mais les poches vides. «L'euro fort et nos 4% d'inflation annuelle nous handicapent, souligne Luis Huete, professeur de marketing à l'école de commerce Iese, à Barcelone. Nous ne pouvons pas jouer sur une dévaluation pour améliorer notre compétitivité. Mais le plus dangereux, c'est que le voyagiste ne vend pas les Baléares ou la Costa del Sol, il vend sa marque, un produit à lui. Interchangeable si le prix ou les dates ne conviennent pas au client.» D'ailleurs, chez TUI encore, on n'a pas hésité à faire savoir que d'autres nouveautés du catalogue pourraient avoir la priorité. Alors, que faire? «Miser sur les réservations directes par internet et les lignes aériennes à bas prix, préconise Luis Huete. Même si personne ne veut ouvertement déclarer la guerre aux tour-opérateurs par peur de représailles, c'est ce que tout le monde espère. Et puis, à terme, il faudra lâcher le marché deux étoiles ou plutôt accepter le fait qu'il soit en train de nous lâcher. Et soigner nos points faibles: en nettoyant les paysages, en gagnant en organisation urbaine. Le mouvement est en marche, mais il n'est peut-être pas assez rapide.» «Il y a un effet Floride» Opter pour la décongestion, parler protection de l'écosystème et gestion rationnelle des ressources naturelles, c'était l'ambition du gouvernement régional des îles Baléares - une coalition socialiste. Il vient d'être balayé aux récentes élections de mai. La première mesure annoncée par les nouveaux élus a été la suppression immédiate de l'écotaxe, à la grande joie des hôteliers: «Le nouveau gouvernement mise clairement sur le tourisme comme élément structurant de l'économie locale», affirme Ferran Porto, ex-président de la fédération des hôteliers de Majorque, particulièrement opposé à l'écotaxe, qui aime rappeler que le visiteur est la source de richesse de l'île, et non pas un intrus malodorant: «Que le pollueur paie selon son degré de pollution! dit-il. Pourquoi taxer celui qui vient passer cinq jours à l'hôtel, et non pas celui qui jouit d'une piscine privée dans sa villa?» De l'avis des observateurs, l'écotaxe avait été une mesure maladroite et précipitée. L'interminable polémique, largement suivie par la presse allemande, avait suscité le malaise outre-Rhin: les vacanciers ne sont-ils donc plus les bienvenus? Mais elle a fait partie de la première tentative réelle, en Espagne, de faire face au problème de la surcharge touristique de façon globale et concertée. Son échec semble maintenant barrer la voie aux initiatives de changement de cap de politique touristique: «C'est la solution à court terme qui est choisie, déplore Rosa Maria Yagüe, professeur d'économie appliquée à l'université de Valence. Il est plus facile de construire toujours plus, sans imposer le contrepoids des pouvoirs publics sur la puissance du secteur hôtelier.» Valence. La nouvelle star de la côte espagnole, dont le dynamisme donne des sueurs froides à Barcelone. Ici, le gouvernement régional a fait du développement touristique son arme de guerre et mise sur un tourisme de congrès, combiné avec la visite du spectaculaire nouveau musée des sciences, du parc océanographique ou du parc thématique Terra Mitica. Une frénésie de grues a saisi la ville. Autour du musée des sciences se multiplient les chantiers d'hôtels. Des projets pharaoniques, disent les sceptiques. Ici, pas d'états d'âme, pas de débat. «Le tourisme, c'est sacré, explique Rosa Maria Yagüe. L'idée que cette croissance lancée il y a quarante ans a des limites naturelles n'effleure pas les esprits.» La région de valence, comme toute la côte sud-méditerranéenne jusqu'à Malaga, a découvert son nouveau joker: le tourisme résidentiel, en plein boom. La spéculation immobilière fait flamber les prix. Les orangeraies voient leurs jours comptés. 3 000 promoteurs sont déjà à l'œuvre et quelque 140 000 résidences secondaires se sont vendues au cours de la seule année 2002, dont 90 000 à des étrangers. «Il y a un effet Floride, explique Bruno Hallé. Ils ont 65 ans et ils sont en pleine forme. Ils vendent tout chez eux dans le nord de l'Europe et, pour 500 000 €, achètent près de la côte, à proximité d'un golf, de thermes ou d'un centre hippique. Ou, mieux, dans une résidence adaptée aux nécessités médicales qui pourront survenir par la suite. Et ils ont devant eux vingt ou vingt-cinq ans à vivre au soleil. Comme il reste peu de zones à exploiter sur le littoral, les nouveaux projets sont à 10 kilomètres dans l'intérieur. Où se développe un urbanisme horizontal, plus adapté à la demande actuelle que les immeubles de la côte.» Assise sur un banc de pierre devant sa maison, Titina Sanchez-Ocaña savoure sa cigarette du soir. Urbanisme vertical ou horizontal, elle ne connaît pas. Elle, elle s'est lancée dans le tourisme rural pour «faire quelque chose» de Los Torrejones, la finca, la propriété familiale, en Estrémadure, aux portes de Trujillo, la ville natale du conquistador Pizarro. Loin des côtes, en plein cœur de la péninsule, elle a monté son projet, présenté son dossier, décroché 40% de subventions de l'union européenne. Sept chambres avec vue sur les moutons, des chevaux pour qui veut les monter, une piscine pour se rafraîchir le soir en rentrant de la visite du splendide centre historique de Caceres, à une demi-heure de là. Le tourisme rural est en pleine explosion, même s'il ne constitue qu'une miette de l'économie du secteur. «Et vous savez qui sont mes clients, au mois d'août? Des gens qui vivent toute l'année sur la côte méditerranéenne et préfèrent abandonner la foule!» Modestement, le tourisme rural et de l'intérieur de l'Espagne avance sur un terrain vierge, ou presque: «L'Espagne représente 32% du tourisme soleil et plage d'Europe et seulement 8% du tourisme culturel. C'est là que nous devons donner l'impulsion, affirme German Porras. Nous avons de l'espace et un climat favorable presque toute l'année, ce dont rêvent les Européens du Nord. Alors, pourquoi notre tourisme serait-il cantonné sur la bande côtière pendant les trois mois d'été?» C'est l'un des axes de réflexion de José Luis Zoreda, qui tente de rassembler le secteur autour d'un «développement viable du point de vue à la fois de l'environnement et de l'entreprise», dit-il. Il parle coordination, responsabilité sociale et croissance rationalisée dans une profession où l'individualisme et la débrouille sont la norme. Et puis il avertit: «Le nouveau boom de la construction fait illusion pour l'instant. Mais, à terme, une résidence secondaire est bien moins rentable qu'une résidence hôtelière. Il est grand temps de faire le point: que pouvons-nous apporter de nouveau? Notre force, c'est que nous sommes bons en gestion de produits standards, mais le temps ne joue pas en notre faveur. Nous nous sommes crus les rois du mambo, mais qu'avons-nous inventé? Rien depuis les paradors.» C'était en 1928. Depuis, quelques bétonnières sont passées par là. CARNET DE ROUTE Teruel, patrimoine de l'humanité, attend désespérément le TGV Le Monde 6 septembre 2002, page 32 DECAMPS MARIE CLAUDE TERUEL (Aragon) de notre envoyée spéciale Teruel se mérite. Tout au bout de la chaotique route poussiéreuse qui mène vers le bas Aragon, après des heures de doutes exacerbés par un soleil féroce, lorsque la ville apparaît enfin, retranchée derrière ses tours mudéjares éclatantes de céramique, c'est soudain comme une vision céleste, en plein désespoir esthétique. L'histoire, il est vrai, n'a pas lésiné avec Teruel : sur quelques kilomètres s'alignent pêle- mêle fossiles de dinosaures, châteaux templiers, remparts arabes, collégiales gothiques ou sierras d'une rare sauvagerie. Quant à la petite ville, elle a été le théâtre de passions qui la dépassent. A commencer par celle, romantique, des amants Juan Diego et Isabel, morts d'un amour contrarié au XIIIe siècle et qui reposent enfin côte à côte dans leur mausolée de marbre. Et que dire de la bataille de Teruel, une des plus terribles de la guerre civile, à laquelle participèrent Allemands, Italiens et Brigades internationales ? Entre 1937 et 1938, la ville fut prise et reprise dans des combats acharnés avant de rester aux mains des franquistes. Et le froid polaire de l'hiver aragonais acheva nombre de ceux que la mitraille avait épargnés. Et ensuite ? Ensuite rien. Comme si un excès d'histoire avait rendu invisible la petite cité. Aujourd'hui, place del Torico, coeur névralgique d'une Teruel qui a mis très longtemps à panser ses plaies, règne une ambiance au charme suranné : au mieux, l'Espagne des années 1970. A l'évidence, Teruel rendue à ses 37 000 habitants et à ses monuments consacrés " patrimoine de l'humanité " est devenue son propre musée. On l'a totalement oubliée. Du moins jusqu'à il y a trois ans. Le 1er décembre 1999, l'Espagne découvrait avec stupeur 20 000 manifestants, rassemblés en silence dans leur ville, pour montrer que " Teruel existe ! ". Et ce cri silencieux, donnera son nom à une plate-forme citoyenne à laquelle participent 200 groupes d'appui qui se réunissent chaque semaine, pour améliorer la situation. Il y a de quoi faire. Devant une assiette de jambon du cru - preuve la plus goûteuse de l'existence de Teruel -, Miguel Angel Fortea, le jeune professeur porte-parole de " Teruel existe ! " et ses amis, Pepe le gastronome et Paco l'immigré catalan, nous ont dressé, en quelques chiffres, le lourd bilan. Avec une superficie égale à la moitié de la Belgique, la province de Teruel qui n'a que 9,3 habitants au kilomètre carré, a perdu 40 % de sa population en un siècle. De ceux qui restent, 30 % ont dépassé 60 ans. Des natalités, des populations, pas de grosses industries : la " touche " finale a été l'oubli et l'enclavement permanent. Teruel, qui ne dispose actuellement que de 37 kilomètres d'autoroute, à peine inaugurée, est la seule province sans liaison ferroviaire directe avec Madrid. Il faut, comme le dit Pepe, " prendre un train de Far-West qui se traîne à 60 kilomètres à l'heure, pour revenir en arrière jusqu'à Saragosse et, de là, rejoindre la grande ligne de Madrid : on perd trois heures ". Le reste des infrastructures est au diapason : offre universitaire réduite et gros problèmes pour la santé. Il n'y a que deux grands hôpitaux distants de 150 kilomètres, et, jusqu'à très récemment, l'accouchement sans douleur n'était pas pratiqué et la province n'avait pas d'unité mobile du SAMU. " Si nous continuons ainsi, conclut Miguel Angel, Teruel va mourir. " Et de parier sur un hypothétique arrêt du futur TGV Madrid-Valence et d'autres tronçons d'autoroute qui permettraient aux touristes d'arriver, aux habitants de ne plus être isolés. Aussi, en trois ans, " Teruel existe ! " s'est démené : grève générale ; soirée où chacun tenait une bougie à sa fenêtre " pour qu'on nous voie du reste de l'Europe ", et, enfin, voyage à Bruxelles. Car même là Teruel est victime de sa situation : " Plus elle se dépeuple, explique Paco, plus son revenu per capita augmente, et les aides européennes vont ailleurs. Nous naviguons dans l'absurde. " Les résultats de pareilles mobilisations ? Trente-sept kilomètres d'autoroute acquis et trois unités de SAMU toutes neuves. Sans compter le principal : " faire savoir, même au-delà des frontières, que Teruel veut encore exister ". Message reçu : Madrid s'est vaguement ému, le roi et la reine sont venus. Promesses, fonds spéciaux, et puis rien à nouveau. A la mairie, tenue par le Parti populaire, qui gouverne à Madrid, on est forcément plus discret. Loyauté politique oblige. " Dommage que l'activisme de "Teruel existe !" se déclenche si tard lorsque des projets sont déjà en chantier ", lance même un adjoint au maire, qui affecte de croire aux promesses madrilènes sur papier, discute polygone industriel et palais des congrès, mais rêve comme tout le monde du mirifique TGV, la nouvelle bataille de Teruel. Pour l'aéroport et l'épidurale, on verra après. MARIE-CLAUDE DECAMPS AUJOURD'HUI - VOYAGES Barcelone via Gaudi Entre l'architecte et la capitale catalane, ce fut affaire de visions et de promenades. DECAMPS MARIE CLAUDE Le Monde 11 avril 2002, page 30 BARCELONE de notre envoyée spéciale Est-ce l'effet des écailles vernissées du toit de la Casa Batllo qui ont l'air de frissonner de plaisir sous le soleil d'avril ? Ou bien celui des volutes compliquées des cheminées de la Casa Mila, toute proche, qui émergent au-dessus de la façade déferlante du bâtiment ? Avec Antonio Gaudi, le surréalisme n'est jamais loin et, par un étrange mimétisme, les longues files de visiteurs semblent onduler à leur tour sur le dallage irisé du paseo de Gracia, cette artère vitale de la Barcelone moderniste, entre deux chefs-d'oeuvre de l'architecte catalan. Et ces vagues successives et colorées de touristes qui se recomposent sans fin dans Barcelone, depuis le parc Güell et son invraisemblable banc de mosaïque serpentine, jusqu'aux tours mystiques du temple expiatoire inachevé de la Sagrada Familia, en passant par l'élégance organique du mobilier de la Casa Calvet, sont un hommage involontaire au génie de ce visionnaire qui sut trouver aux sources de la nature de mouvantes harmonies entre l'art et la matière. Aussi, pourquoi ne pas profiter, en cette Année Gaudi, de ce guide d'exception pour redécouvrir la Barcelone bourgeoise et curieuse de la Renaixença urbaine et intellectuelle de la fin du XIXe, si friande de ce modernisme dont Dali disait qu'il était " un mauvais goût suprêmement créateur " ? Une ville qui, après s'être délestée de son corset de murailles médiévales en 1859, n'a eu de cesse de s'aérer, gagnant sur les collines, pour créer ce nouveau quartier de l'Eixample (l'extension), né du plan original d'Ildefons Cerda, entre le paseo de Gracia, la Diagonale et cette Gran Via où justement Gaudi trouvera la mort. Au total " 1 200 blocs carrés, percés chacun d'un patio jardin ", prévoyait le plan, qui allaient devenir la vitrine du nouvel art naissant. Comme cette " Pomme de la discorde ", qu'est le paseo de Gracia, cet étonnant pâté de maisons où se poursuit un duel esthétique jamais tranché entre les édifices modernistes les plus emblématiques : la Casa Batllo de Gaudi, la Casa Lleo Morera de Domenech i Montaner et la Casa Amatller de Puig i Cadafalch. Une visite qui s'étend aussi, dans cette Barcelone matrice infatigable d'elle-même, aux nouveaux quartiers à la mode : paradoxalement, ces vieux quartiers près du port qui furent un havre de paix et de couvents avant de céder à la fièvre constructrice des fortunes venues de Cuba et d'outre-mer, clientes de Gaudi, et de devenir les lieux de plaisir puis les bas-fonds d'une capitale catalane tournée dos à la mer. Passé la plaza de Catalunya, il n'y a pas à s'y tromper. Une première mouette, encore timide, viendra en éclaireur parmi les marchands de fleurs, les oiseleurs et les joueurs de bonneteau de la promenade de la Rambla : le port est tout proche. Et puis à droite, après la Boqueria, le vieux marché dont les fumets appétissants font une concurrence déloyale aux effluves de chocolat et de brioche anisée d'Escriba, la plus fameuse pâtisserie de la ville, installée dans une ancienne pharmacie moderniste, il n'y aura plus qu'à piquer sur la carrer Sant Pau et s'immerger dans le labyrinthe du quartier du Raval. De ce passé si dense qui drainait les élégants venus s'encanailler au sortir du spectacle du Liceu, le grand théâtre aujourd'hui restauré sur la Rambla, dans des fumées de havane et des crissement de pneus sur les mauvais pavés devant la Criolla ou l'Eden Concert, les cabarets à la mode, il reste peu de choses, en vérité. Et pourtant. Pour qui veut se donner la peine de chercher, les longs comptoirs de bois intacts depuis 1860 du marchand de tissu El Indio, calle Carmen, avec ses cuivres et ses dallages sont les témoins surannés de la richesse textile d'un port, où les gamins démunis chipaient du coton dans les ballots à peine débarqués pour subsister. Une richesse qu'incarne à merveille, calle Nou de la Rambla, le Palacio Güell, avec ses coupoles célestes et son gothique splendidement revisité par Gaudi pour son ami et mécène Eusebi Güell. Opération de nettoyage Dans le Raval, l'ex-Barrio Chino, décor de nombreux romans, avec ses cours sans lumière, ses hôtels sordides pleins de salpêtre et son romantisme de la misère et des mauvais garçons, les pelleteuses ont troué des places, inventé des squares. La mode et la spéculation n'ont pas tardé. Aujourd'hui il n'y a plus de marins qui tanguent dans les ruelles étroites, mais des oenothèques et des épiciers pakistanais. Et si l'on voit encore des prostituées à l'ancienne, en pantoufles ou talons hauts, grignoter une portion de lapin à 2 euros au Pollo Rico, temple de la restauration interlope de la rue Sant Pau, le bordel distingué de Madame Petit dont la fortune se fit avec l'exposition universelle de 1898, avec ses modernes bidets et ses affiches indiquant aux clients : " Soyez brefs, s'il vous plaît ! " n'est plus qu'une légende. Les tatoueurs remplacent les cliniques hygiéniques et là où El Nelo et El Chiquillo, souteneurs célèbres, se battaient au couteau, fleurissent librairies et galeries branchées autour du futuriste Musée d'art contemporain ouvert en 1995. Enfin, si le bar Le Pastis et ses chansons d'Edith Piaf survit depuis les années 1940, à l'absinthe autrefois dispensée par Le Marseille, une faune " tendance " préfère les tapas minimalistes de Salsitas, la boîte-restaurant culte de la rue Nou de la Rambla ou le capuccino de chez d'Annunzio, plaza Martorell. Une mode à laquelle le Born, l'autre quartier en devenir, de l'autre côté de la Rambla, n'a pas échappé, dans l'opération de nettoyage contre la drogue qui a précédé les JO de 1992. Parmi les maisons moyenâgeuses, les murets pleins d'herbes folles et les anciens palais, Barcelone s'est tissé un Soho new-yorkais. Pour s'en convaincre il suffit de prendre un verre (de vin dûment sélectionné) à la terrasse étudiée du Vinya del Senyor face à la basilique gothique de Santa Maria del Mar, ou encore de traîner dans les innombrables boutiques de vêtements postalternatifs. L'antique café Xampanyet, à côté du Musée Picasso, n'est plus ce qu'il était, avec ses touristes appliqués venus siroter le mythique mousseux de rigueur parmi les vieux azulejos ? Qu'importe. Pour guérir la nostalgie, carrera de la Merce il y a toujours Emilio, avec sa serviette au côté. Chez lui, au minuscule bar Pescaitos on déguste encore, les pieds dans la sciure, d'incomparables sardines grillées, et des clients réfractaires à la fièvre hightech galopante boivent le vin à la régalade au " porron " de verre, comme il se doit. Et puis Emilio est à deux pas des arcades de la plaza Reial. Et lorsque les lampadaires dessinés par Gaudi s'allument, c'est comme un clin d'oeil canaille à l'aristocratique Casa Mila, là-bas dans l'Eixample : les deux Barcelone n'ont plus qu'à se réconcilier pour écouter une fois encore Gaudi : " Les angles disparaîtront, prophétisait-il, et la matière se manifestera dans son abondance et dans ses rondeurs astrales : le soleil pénétrera par quatre côtés et ce sera comme l'image du paradis. " MARIE-CLAUDE DECAMPS Les professionnels du tourisme tentent de rassurer leurs clients LE MONDE | 16.03.04 Malheureusement désormais bien rodés aux attentats et à leurs conséquences, les acteurs des métiers du tourisme et du transport tentent, une fois de plus, de faire le "dos rond" en attendant des jours meilleurs. Les attentats de Madrid sont un nouvel élément qui vient s'ajouter à une conjoncture déjà médiocre, dont la tendance générale s'est esquissée après les événements du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis. Depuis les attentats de jeudi 11 mars, les différents responsables du tourisme s'efforcent de paraître sereins. Samedi 13 mars, au Salon international du tourisme de Berlin, Francesco Frangialli, secrétaire général de l'Organisation mondiale du tourisme (OMT), s'est déclaré "raisonnablement optimiste en dépit de ce qui s'est passé à Madrid". Selon lui, "il y a maintenant une atmosphère d'insécurité en Amérique du Nord et en Europe. Il semble que ce qui s'est passé à Madrid fasse partie de ce climat général, que les voyageurs ont appris à prendre en compte". Interrogé par Le Monde, Salvador Pernas, directeur de l'office du tourisme espagnol à Paris, préfère ne pas faire de pronostic sur l'évolution de la fréquentation touristique. Tout juste admet-il que "le tourisme espagnol est suffisamment fort pour traverser cette crise et-quel'office a reçu énormément de témoignages de sympathie". L'enjeu est d'importance : deuxième destination touristique mondiale, derrière la France, l'Espagne a accueilli, en 2003, 52,4 millions de visiteurs. L'activité touristique représente environ 12 % du produit intérieur brut du pays et emploie 1,5 million de personnes (10 % de la population active). Ces sont les Britanniques et les Allemands qui sont les plus friands de la destination, avec respectivement 14 millions et 12 millions de visiteurs. Les Français arrivent en troisième position, avec 7,7 millions de touristes. S'il est un peu tôt pour tirer des conclusions sur les conséquences des attentats madrilènes, les voyagistes français estiment que les vacances de Pâques seront un bon indicateur sur la future fréquentation de l'Espagne. René-Marc Chikli, président du Ceto, organisation qui regroupe 80 % des voyagistes français, veut également rassurer : "Ce n'est pas le tourisme qui a été visé dans cet attentat. En Egypte, par exemple, les attentats visaient clairement les sites touristiques et les cars de touristes", déclare-t-il. En outre, tout dépendra de la façon dont communiqueront les autorités espagnoles, estime M. Chikli, faisant référence aux attentats qui ont touché le Maroc en mai 2003 et la Tunisie en avril 2002. "Malgré l'attentat de Casablanca, le Maroc a vu le nombre de ses visiteurs augmenter de 12 % en 2003, alors qu'après l'attentat de Djerba et la communication floue et contradictoire des autorités de Tunis la Tunisie a vu sa fréquentation chuter de 16 %", rappelle-t-il. Si les voyagistes, déjà échaudés par les précédentes crises, ne devraient pas trop avoir à subir les conséquences des attentats, les agences de voyages, en revanche, dont la santé est déjà mise à mal par la baisse des commissions versées et les ventes par Internet, devraient plus souffrir. Le transport aérien devrait également subir les conséquences des attaques terroristes de Madrid, augmentant un peu plus la défiance des voyageurs vis-à-vis de l'avion. Si les acteurs reconnaissent ne pas avoir constaté de vague d'annulations, les opérateurs boursiers ont préventivement sanctionné à la fois les actions du tourisme et du transport : Euro Disney, la société d'exploitation de Disneyland Resort Paris, a abandonné lundi 10 %, à 0,45 euro, la société de services aéroportuaires Penauille Polyservices 6,98 %, à 10,40 euros, et le groupe de village vacances Club Méditerranée 6,25 %, à 33,74 euros. Enfin Air France, à une semaine du lancement de son offre publique d'échange sur KLM, a reculé de 3,96 %, à 14,07 euros. François Bostnavaron Marbella, la Costa del béton Par Julie Joly L'Express du 17/08/200 Découverte dans les années 30 par un aristocrate allemand, la station espagnole est devenue la résidence secondaire de l'Europe. Premiers bénéficiaires, les promoteurs. Et cela se voit Plage dite idyllique. Cette année, Marbella verra passer 8 millions de touristes... Le comte Rudolf von Schönburg reçoit chez lui, en longue chemise blanche et pantalon de toile. Portraits de famille accrochés aux murs du salon de réception du Marbella Club. Le prince Alfonso von Hohenlohe, un cousin germain, pose fièrement devant les paysages andalous. C'est lui, le «découvreur» de Marbella, celui que tous considèrent ici comme le père du tourisme sur la Costa del Sol. Le comte reçoit chez lui... Ou presque, car le Marbella Club est un hôtel de famille, le tout premier à avoir ouvert ses portes sur la côte andalouse, en 1954, et le comte «Rudi» - comme il aime à se faire appeler par ses invités - ne l'a jamais vraiment quitté. «Marbella, c'est toute ma vie! s'enflamme-t-il. J'y suis arrivé à 23 ans, et je n'en suis jamais reparti...» A l'époque, les allées de l'hôtel embaumaient le jasmin. Aujourd'hui, ses effluves se vendent au rayon parfumerie des magasins de souvenirs. Ainsi va la Marbella des temps modernes. Il y a à peine un demi-siècle, le tourisme n'en était pourtant qu'à ses balbutiements. Séduite par Franco, la noblesse conservatrice d'Europe avait choisi l'Espagne comme terre d'exil dès son arrivée au pouvoir, en 1939. Parmi ces aristocrates, le jeune prince Alfonso von Hohenlohe, mi-allemand, mi-autrichien, se passionne pour l'Andalousie. Marbella n'est alors qu'un village, peuplé d'une poignée de pêcheurs et d'agriculteurs. Surpris, dit-on, par la beauté des paysages et la douceur du climat, Alfonso décide de s'y installer en villégiature, convaincu d'avoir découvert le «paradis sur terre». Il ne viendra pas seul. Paysage typique. L'un des 11 terrains de golf de la ville, bordé d'immeubles en construction. C'est tout Marbella. «La princesse Bismarck est une voisine», confie dans un souffle le comte Rudi, pas malheureux de son effet. Comme elle, beaucoup d'aristocrates pur jus, tous amis d'amis évidemment, ont suivi la famille Hohenlohe dans leurs parties champêtres. «Il faut imaginer l'ambiance, s'émeut le septuagénaire. Tout le monde se connaissait, partageait les mêmes valeurs.» Depuis, la ville est passée aux mains d'autres fortunes. Celles de la jet-set européenne, en partie. Celles des investisseurs, surtout. Cannes et Saint-Tropez ont trouvé un concurrent de taille. C'est que le petit cercle des débuts s'est nettement élargi. Pour ne pas dire totalement dissous dans le flot des vacanciers. Reprise économique aidant, ils étaient 7 millions, en 1999, à avoir goûté au sable de ses plages, dont 700 000 pour le seul mois d'août. Cette année, Marbella en attend 8 millions au total. Une véritable explosion! Bien loin de s'en plaindre, la ville fait tout pour entretenir le phénomène. Depuis dix ans, elle inaugure chaque année de nouvelles infrastructures: promenade maritime, ronds-points flambant neufs, trottoirs élargis, parkings en sous-sol et même une autoroute. Voté en mai dernier, avec deux ans de retard, le budget municipal de 1999 a atteint un record de 911 millions de francs. Dont, et c'est révélateur, 50 millions réservés aux seules infrastructures urbaines (aménagement et construction), 16 millions à l'éclairage et 62... à la propreté. Jour et nuit, 500 balayeurs remettent la ville à neuf. Côté sécurité, Marbella n'y va pas, là non plus, de main morte. En plus des 197 agents de la police nationale et des 87 gendarmes, 368 policiers municipaux veillent sans relâche sur les vacanciers. Excès de zèle? Sans doute, mais les touristes en redemandent: le nombre de sociétés de sécurité privées est en plein essor. Ancien para et grand admirateur du général Franco, José Perna Calderon dirige l'une d'elles, Franjus Security. Lancée il y a douze ans avec 7 agents, elle en compte aujourd'hui 374. Ici, on ne plaisante pas avec l'argent du tourisme. Deux agents de l'une des nombreuses sociétés de sécurité privées, qui s'ajoutent à la police nationale, à la gendarmerie et à la police municipale... Apparemment sensibles à toutes ces précautions, les visiteurs se bousculent. Marbella affiche complet sept mois sur douze. D'avril à octobre, son taux d'occupation est supérieur à 75%, avec un pic à plus de 90% en août, 100% même en 1998. Le reste de l'année, les établissements tournent encore à plus de 50%. Et tout cela avec une offre pléthorique: 9 700 chambres d'hôtel, 4 000 places de camping et plus de 5 000 appartements en location. Sans compter le time-sharing, ces appartements vendus en multipropriété. D'après l'Observatoire du tourisme de la Costa del Sol, ils ont rapporté, en 1999, plus de 1 milliard de francs aux investisseurs de la côte. Dont plus de la moitié pour la seule ville de Marbella. Autre estimation de l'observatoire, les retombées de l'activité des golfs pour l'ensemble de la Costa del Sol: 2,1 milliards. Championne dans sa catégorie, la commune de Marbella recense 11 terrains, dont un praticable jour et nuit. Trois autres sont déjà en construction. «Le pic touristique de 1989 a été dépassé l'année dernière», se félicite Ricardo Arranz de Miguel, président de l'Association nationale des promoteurs immobiliers et du tourisme résidentiel. Marbella profite évidemment de la bonne santé économique du continent: 90% de ses touristes sont européens. Toutes classes sociales confondues. Reine de la nuit. Olivia Valère. Son club, le Babylonia, attire chaque soir la jet-set de Marbella. Dernier vestige du «paradis» - très élitiste - d'antan, le Marbella Club est, finalement, un hôtel comme les autres. Princes et princesses ont beau peupler la légende de Marbella, la ville ne leur appartient plus. Le parfum du jasmin a fait place à d'autres odeurs, moins subtiles, mêlées d'huile solaire, d'essence et d'argent sale. Ses nouveaux princes roulent en coupé Mercedes. «La ville est toujours un paradis, mais d'abord celui des investisseurs!» ironise José A. Nieto, président de l'association des professionnels du tourisme de Marbella. A quelques mètres de son bureau, en plein centre, grues et pelleteuses remuent la poussière. C'est bien simple, en deux ans, 30 000 nouveaux logements ont été construits. L'équivalent du programme immobilier de toute l'Ile-deFrance. A l'échelle du nombre d'habitants permanents de la ville, entre 100 000 et 120 000 selon les statistiques, le chantier est pharaonique. Impossible d'y échapper, d'ailleurs: chaque rue, chaque carrefour, le bord de mer et la colline environnante sont en travaux. Vieille aristocratie. Le comte Rudolf von Schönburg, cousin du "découvreur" de Marbella. La ville garde cependant un atout incontestable, et inégalé en Europe: son climat. «Méditerranéen sec», selon les experts, «unique», «parfait», «idéal», résument les touristes, unanimes. Et, parmi eux, beaucoup rêvent de pouvoir en profiter toute l'année. Alors, ils achètent. Au prix fort. Les promoteurs immobiliers étrangers se bousculent. En 1999, ils ont investi plus de 20 milliards de francs sur la Costa del Sol, essentiellement à Marbella. Un chiffre en progression de 35% par rapport à l'année précédente! Dernière-née de cette fièvre spéculatrice, Nueva Andalucia s'étend sur 4 millions de mètres carrés à l'ouest du centre-ville et ses infrastructures sont à la mesure du gigantisme ambiant: 12 000 villas particulières, cinq hôtels de luxe, deux centres commerciaux, quatre terrains de golf. Port de plaisance. Puerto Banus est réputé l'un des plus luxueux d'Europe. Les badauds y guettent le milliardaire en goguette. Kristina Szekely est la star de ce monde de l'immobilier. Hongroise d'origine, elle a conquis la ville dès le début des années 60, quand Marbella ne comptait encore dans ses habitués que quelques rares privilégiés. De cocktails en soirées mondaines, la jeune femme d'alors n'a qu'un objectif, s'imposer sur le marché - en explosion - des villas de luxe. Pari gagné: elle gère aujourd'hui cinq agences à Marbella, une à Madrid, et possède quatre bureaux de représentation, en Suède, en Norvège, en Allemagne et en Grande-Bretagne. «Avec la reprise, nous avons dépassé cette année les records de 1988», s'enthousiasme-t-elle. En quinze ans, les prix de l'immobilier ont ainsi été multipliés par 12. Ceux des terrains, par 30! Autant dire que l'avenir ne l'inquiète guère. La valeur de ses ventes progresse chaque année de 15 à 20%. Et la demande ne faiblit pas. Reine de l'immobilier. Kristina Szekely a fait fortune ici en vendant des villas de luxe. Ses concurrents peuvent en témoigner. Michael Müller, arrivé sur le marché il y a à peine six ans, a en stock plus de 2 000 produits, essentiellement haut et très haut de gamme. Et au moins autant d'acheteurs potentiels. La visite de l'une de ses résidences standards donne rapidement une idée de l'état du marché. Cachée au cœur de la Sierra Blanca, une colline truffée de villas de luxe, la bâtisse s'étale sur 3 000 mètres carrés de marbre blanc et 3 500 de jardin. Piscine comprise, le tout s'affiche à 8 millions de francs. L'agence ne doute pas de trouver un acquéreur. «Les grandes propriétés de luxe se vendent très facilement», assure Kristina Szekely. A 8 millions, on est encore loin de ses records personnels. Pour elle, une villa classique peut se vendre jusqu'à 120 millions de francs. Histoire de savoir-faire, sans doute. «Très souvent, raconte-t-elle, les futurs propriétaires ne prennent même pas la peine de se déplacer. Les trois quarts des résidences en construction se vendent sur plan.» Les dépenses ne font, alors, que commencer. Viennent ensuite, et dans l'ordre, le prix de la décoration intérieure - facturée au minimum 1 million de francs pour une décoration complète - le coût d'un ou plusieurs jardiniers à temps plein - entre 90 000 et 3 millions de francs l'année - les frais de garage, d'entretien de la piscine, de ménage, de garde des enfants... «Les étrangers ne se rendent pas compte des prix locaux, avoue Yasmine Riyad Garceran, directeur marketing d'Ibermaison, une entreprise de décoration d'intérieur. Leurs factures sont de deux à trois fois plus élevées que celles des Espagnols.» De quoi faire vivre dignement les professionnels du tourisme de la ville. A commencer par son maire. Or au mètre. Ce stand, sur le port, vend des chaînes en or au mètre. Pas une attraction, mais une affaire qui marche. Car ce paradis des investisseurs a un dieu, tout-puissant, adoré: Jesus Gil. Elu à la tête de Marbella en 1991, réélu trois fois à la majorité absolue depuis, il s'est taillé une réputation à la mesure de sa mégalomanie. Son parti, déjà, baptisé de son propre nom, GIL (Grupo independente liberal), ne cache pas ses préférences pour la droite extrême. Mais il ne s'agit pas du seul signe distinctif du personnage, plus connu dans le pays pour ses frasques judiciaires que pour ses vues politiques. Propriétaire de l'Atletico de Madrid, l'une des équipes de foot mythiques d'Espagne, Gil est ainsi accusé d'avoir offert à son club plus de 18 millions de francs, puisés dans les caisses de la municipalité. L'affaire est en cours d'instruction, mais d'autres pourraient bien émerger avant la fin de l'année. Parmi elles, le cas des permis de construire distribués, apparemment sans aucune retenue, par sa municipalité. Nouveaux venus. Cette famille de Néerlandais goûte toute l'année au soleil de Marbella. Une conseillère municipale dénonce ces pratiques: «Les abus de la spéculation immobilière sont estimés à plusieurs milliards de pesetas!» affirme-t-elle. Depuis plus de vingt ans, Maria Caracuel Garcia est membre du Parti populaire (PP), le parti au pouvoir en Espagne aujourd'hui. Autant dire qu'elle ne porte pas Gil dans son cœur. Ses violentes critiques à l'égard du maire sont pourtant un fait rare dans la ville. Personne, ici, n'ose en faire autant. Pis encore, Gil, lui-même ancien promoteur immobilier, a le soutien de toutes les fortunes de la ville. Et pour cause, leurs intérêts sont absolument identiques: rentabiliser leurs investissements. Habitués. La Costa del Sol n'est pas réservée aux riches. 4 000 places de camping en témoignent. «Gil est un homme extraordinaire!» lance Olivia Valère. Reine incontestée des nuits parisiennes, cette Française ne pouvait rêver maire plus compréhensif. Elle s'est fait bâtir à Marbella, avec la bénédiction de la ville, un temple à son image: le Babylonia. Construit en soixante-dix jours, pour un budget total de 50 millions de francs, le night-club brasse chaque soir entre 1 500 et 2 000 membres de la jet-set. Ambiance psychédélique, déluge d'arabesques et de fontaines façon palais des Mille et Une Nuits, tout ce que Marbella rassemble de VIP et de starlettes en puissance se presse sur la piste de danse. Depuis quinze ans qu'elle sévit dans la région, Olivia Valère a accueilli l'arrivée de Gil comme une libération. «Avant lui, Marbella était une ville sympathique, bien sûr, mais elle a été très touchée par la crise économique, explique-t-elle. Gil l'a sortie du trou noir. La sécurité rassure les riches et la propreté est indispensable pour les faire rester.» Elle sait de quoi elle parle: séduire les riches, c'est le cœur de son business. Les promoteurs immobiliers ne la contredisent pas. «Pour nous, l'arrivée de Gil a été fantastique, confirme, sans détour, Kristina Szekely. Grâce à lui, tous les grands noms de la mode et des affaires s'installent ici.» Ils ne sont pas les seuls. La réputation de monsieur le Maire a aussi séduit d'autres types de fortunes. Moins recommandables. Commandant en chef du service d'investigation fiscale et antidrogue de la Guardia Civil à Malaga, Vicente Perez Perez en sait quelque chose. «Marbella est très attractive pour la Mafia, avoue-t-il. Nous savons que beaucoup de ses chefs y habitent, l'endroit est idéal pour blanchir leur argent.» En particulier dans l'immobilier. D'après Vicente Perez Perez, plus de la moitié de l'économie de la ville est souterraine. Villa à vendre. 3000 mètres carrés de marbre blanc, 3 500 de jardin: 8 millions de francs. A Marbella, une bagatelle. Cet urbanisme exubérant a aussi un autre prix. Celui de la laideur. La plupart des vacanciers s'en accommodent, certes, trop occupés à peaufiner leur bronzage. Mais, déjà, certains s'impatientent de voir durer le temps des aménagements de voiries et autres constructions titanesques. Surtout quand ils réalisent la dégradation de leur environnement. Olivia Valère elle-même n'échappe pas à la règle. Cernée d'immeubles en construction, sa luxueuse villa semble bien isolée. Mais, pour elle, le calcul est vite fait: elle a d'ores et déjà prévu de déménager et de vendre ses 10 000 mètres carrés de terrain pour y faire construire un immeuble de 120 appartements! Sans plan d'occupation des sols avalisé par le conseil régional, la municipalité aurait délivré des permis de construire sur des zones protégées. D'après Isabel Garcia Marcos, porte-parole des socialistes à Marbella (citée dans El Pais du 30 mai 2000), elle aurait ainsi engrangé au total, en 1998, plus de 150 millions de francs grâce à la seule vente du patrimoine municipal. Soit cinq fois plus que ce que prévoyait son budget annuel. Ce développement anarchique a d'autres conséquences qu'esthétiques. Il favorise l'afflux des touristes, certes, mais cadre mal avec les exigences des plus fortunés. Déjà, certains éminents représentants de la jet-set commencent à quitter les lieux. Pour n'en citer qu'un, l'acteur Sean Connery vient de vendre sa villa au profit d'un endroit plus tranquille. Heureusement qu'il y a le roi Fahd d'Arabie Saoudite, sa maison construite sur le modèle de la Maison-Blanche, ses 9 avions et ses 42 camions d'effets personnels. Seul petit inconvénient: pendant le temps de sa visite annuelle, le réseau des téléphones portables est saturé. Qu'importe! Le spectacle de la richesse fascine toujours. A Puerto Banus, décrit comme l'un des ports de plaisance les plus luxueux d'Europe, les badauds vissés à leur caméra chassent les émirs. Mais les premiers font plus d'ombre que les seconds. Et l'on voit plus de Ferrari en location que de yacht de quatre étages. D'ailleurs, les commerçants ne sont pas dupes et s'adaptent aux exigences du plus grand nombre. Sur le port, le stand de chaîne en or au mètre n'est pas une attraction, mais une activité qui fonctionne bien. «Cela va faire dix ans, enfin je crois, non, douze... Enfin, en tout cas, on peut dire qu'on la connaît, la Costa del Sol!» Gerhard Schmieger est allemand. Lui aussi adepte de Marbella, mais sans rapport aucun avec la dynastie Hohenlohe, cette fois. Le Marbella Club, il connaît, mais de nom seulement. Lui, son hôtel, c'est sa tente, qu'il plante, avec sa femme, depuis six ans sur le terrain du même camping, le Marbella Playa. L'emplacement leur coûte 2 000 F pour le mois. Le prix d'une nuit au Marbella Club! Quant aux bateaux de luxe - à plus de 100 millions de francs pièce - il ne fait que les admirer. Et c'est déjà pas mal. Un peu plus loin, sur le même terrain de camping, la famille Villena s'est installée une télévision grand écran en plein air. «On profite du beau temps, du calme», explique la mère, Maria Carmen. Demain, toute la famille débarque de Malaga: cousins, parents, oncles et tantes, une vingtaine de personnes au total. Comme chaque année depuis maintenant huit ans, les Villena s'offrent deux jours de farniente sous le soleil de la Costa del Sol. Sans quitter leur poste de télé. A quoi bon? Retour au Marbella Club pour une dernière photo souvenir. Ses premiers visiteurs auraient sans doute du mal à le reconnaître. Depuis son ouverture, en 1954, l'hôtel est passé de 18 à 80 chambres et il est toujours en travaux. Marbella tout entière est devenue méconnaissable: même le comte Rudi, qui en est encore à pleurer la mort de Franco, le reconnaît! Et ses amis avec lui. En fait, les amateurs de soirées privées entre gens du beau monde s'accommodent mal de la démocratisation de leur lieu de villégiature. Principaux bénéficiaires de l'explosion de la ville, les professionnels du tourisme commencent, eux-mêmes, à s'en plaindre. «Avec tous ces mélanges, soupire Olivia Valère, on ne sait vraiment pas de quoi l'avenir sera fait...» Même sous le soleil de Marbella, la vie n'est décidément pas toujours facile! Saint-Sébastien, la ville aux cinq festivals LE MONDE | 27.08.04 Musique classique et lyrique, jazz, cinéma : les trois grandes manifestations qui ont lieu dans le Kursaal complètent les fêtes de rue traditionnelles, la Grande semaine et l'Euskal Jaiak. Saint-Sébastien (Espagne) de notre envoyée spéciale Saint-Sébastien a cherché dès la fin du XIXe siècle à se démarquer d'autres stations balnéaires, d'abord par des initiatives privées des commerçants, restaurateurs et hôteliers, puis de façon plus institutionnelle. Elle pouvait parier sur une offre culturelle destinée à sa clientèle aisée, disposant de trois mois de vacances et qu'il fallait occuper afin de prolonger l'été le plus longtemps possible. On organise des régates sur la plage de la Concha dès 1879, plus tard on construit un golf, un circuit automobile, des courts de tennis, un casino, mais on fait venir aussi les Ballets russes et des artistes lyriques. Au fil du temps, les propositions se sont multipliées pour faire face à une concurrence de plus en plus dure et pour s'adresser à une clientèle de plus en plus vaste. La semaine du 15 août est traditionnellement le point culminant de l'été, la "Grande Semaine" qui s'appelait déjà ainsi en 1876. C'est la fête sous toutes ses formes - musique, folklore, courses cyclistes et de chevaux, pelote basque, fêtes taurines, bals, concours international de feux d'artifice, toro de fuego... Elle coïncide en partie avec la Quinzaine musicale, créée en 1939, le festival de musique classique le plus ancien d'Espagne. Restée longtemps le seul festival espagnol, elle subit dans les années 1960 la concurrence du Festival de Grenade, qui amène la ville à prendre une orientation touristique plus sol y playa et plus populaire, ce qui entraîne le déclin. Mais la Quinzaine revient en force pour son 50e anniversaire et, en 1991, s'intègre à l'assemblée européenne des festivals de musique. Son prestige s'étend avec la construction du Palais des congrès du Kursaal, qui dispose d'un auditorium de 1 800 places, d'une salle de musique de chambre, de terrasses qui cumulent 5 000 m2. En 2003, le festival, qui, en dépit de son nom, s'étale sur un mois, a connu 97 % d'occupation. "Notre obligation est que toute la société puisse participer, or ce sont souvent les espaces qui créent l'élitisme, affirme son directeur, José Antonio Echenique. Nous voulons qu'il y ait des concerts, des ballets, de l'opéra... Nous avons la chance de pouvoir donner de la musique contemporaine au Chilida Leku, le musée à l'air libre du grand sculpteur, mais aussi d'allier musique et gastronomie. Nous sortons de la ville pour une route du vin et de la musique ou pour accompagner le chemin côtier de Saint-Jacques-de-Compostelle. Nous avons cette année 79 concerts dans 20 lieux différents." "ALLER OÙ SONT LES GENS" Musique encore, le Festival de jazz, qui se tient à la fin juillet, fêtera en 2005 sa quarantième édition. C'est l'un des seuls festivals européens, avec Antibes, Berlin et Pori (Finlande), à n'avoir connu aucune interruption depuis sa création. Il est né en 1966 d'un concours d'amateurs, en pleine dictature franquiste, quand il était difficile d'écouter de la musique d'inspiration anglo-saxonne. Parti de la place de la Trinidad, il se déplace vers le vélodrome, le seul endroit alors capable d'accueillir 15 000 personnes et qui fait le plein pendant plusieurs années. Mais l'audience baisse avec la liberté retrouvée ; chacun peut dorénavant écouter ce qu'il veut, et ne restent que les fans. A la fin des années 1980, le festival est en crise. En 1992, les organisateurs décident de repartir de zéro et de retourner à la place de la Trinidad. "Il fallait aller là où sont les gens, trouver un contenu ludique pour qu'ils passent un bon moment, de faire la fête, déclare Miguel Martin, le directeur du festival. A présent, nous disposons de huit endroits différents, la place de la Trinidad bien sûr, mais aussi les salles du Kursaal, dont on utilise les terrasses pour des concerts gratuits en plein air qui démontrent qu'il y a un chemin vers le jazz à partir d'acoustique jazz, de chill out ou de musique latino." Le 31 août, une manifestation plus solennelle et plus grave a lieu dans la rue qui porte ce nom, en mémoire du pillage et des massacres commis le 31 août 1813 par les troupes angloportugaises venues "libérer" la ville de l'occupation française ; un incendie avait rasé la ville, ne laissant que quelques maisons, à cet endroit. Le 4 septembre commencent les fêtes basques traditionnelles, Euskal Jaiak, avec dégustation de cidre, concerts, dégustation de produits locaux et régates de chalutiers. Puis, entre le 10 et le 12 septembre, le Nixon Surf Challenge, compétition internationale de surf libre ! Tout cela permet d'attendre le très emblématique Festival de cinéma, qui fête cette année sa 52e édition. Conçu lui aussi en pleine dictature comme un moyen de prolonger la saison touristique, il démarre en 1953 et connaît une époque dorée dans les années 1960-1970, quand les stars et les plus grands réalisateurs y viennent. Là encore la concurrence est féroce. "Dans les années 1980, le festival cherche non seulement à montrer des films commerciaux ou à faire la promotion des vedettes, explique son directeur, Mikel Olacigueri, mais aussi à devenir une plate-forme pour des films qui sont absents des écrans le reste de l'année ; ce qui a créé l'envie de voir un cinéma différent et d'horizons différents. Notre objectif, c'est que le festival ne soit pas réservé aux professionnels ; tout le monde peut se procurer des places sur Internet." 190 films de 36 pays seront projetés sur 20 écrans, dont un hommage à Anthony Mann, l'avant-première de Melinda et Melinda, de Woody Allen (en sa présence), ainsi qu'un cycle de "cinéma incorrect", des frères Marx à Michael Moore et, pour célébrer l'année Dali (né en 1904), la projection des courts métrages que Salvador Dali avait réalisés pour Walt Disney. Martine Silber L'Express du 11/05/2006 Espagne Les beautés oubliées de Majorque par Nathalie Chahine De criques désertes en sommets peuplés d'oiseaux, la grande île des Baléares est un bonheur pour les amoureux de nature. A savourer hors saison ubliez ce que vous savez de Majorque. Son tourisme bas de gamme. Ses côtes bétonnées. La plus vaste des Baléares a su miraculeusement préserver des coins de nature enchanteurs, des sites sauvages et presque déserts. «Je me trouve à Palma, sous des palmes, des cèdres, des aloès, des orangers, des citronniers, des figuiers et des grenadiers. Le ciel est turquoise, la mer lapis-lazuli, les montagnes émeraude. Je suis près de ce qu'il y a de plus beau au monde.» Ce bonheur que décrivait Frédéric Chopin en arrivant à Majorque existe, nous l'avons rencontré. Il suffit pour cela de rendre visite à l'île au moment où le tourisme l'oublie - c'est-à-dire à peu près toute l'année sauf les mois de juillet et d'août. On déjeune adossé au verger, dont les orangers embaument En quelques kilomètres, vous voilà hors des faubourgs de Palma, la capitale. La route prend vite des allures de chemin de campagne: sur l'herbe vert tendre, les moutons paissent entre les amandiers. Plus loin, ce sont des oliviers noueux, plantés devant de belles fermes de pierres sèches; bon nombre d'entre elles se reconvertissent en fincas, des auberges accueillant des voyageurs épris de calme, de luxe et de nature. Partout, on aperçoit les crêtes de la serra de Tramuntana, ses pentes grises et austères. Qu'elle est belle, la petite route qui serpente de Soller à Biniaraix! Derrière les murets ensoleillés, les orangers et les citronniers croulent sous les fruits. Mais c'est surtout leur parfum, frais et tiède à la fois, qui envoûte aussi. On pense aussi, inévitablement, à Chopin. Majorque invite à la nostalgie. A Biniaraix, on continue le chemin à pied vers la montagne. Prenez celui qui mène au col de l'Ofre, l'un des plus élevés de la serra - 1 091 mètres que l'on grimpe presque sans souffrir. Le sentier muletier traverse les oliveraies, puis un hameau hors du temps où des vergers en terrasses défient la pesanteur. Un vieil homme en descend, son bâton à la main - aujourd'hui, c'est jour de marché à Biniaraix. Plus haut, derrière les pins qui s'accrochent au canyon, une incroyable vallée. Là, une prairie toute verte et son pommier en fleur, deux moutons qui courent en faisant tinter leur clochette. Une ferme. On s'assied, avec l'envie de ne pas repartir. Un oiseau se pose à côté, trottine, chapeauté d'une jolie crête bleue. Comme ce pinson, ils sont des milliers à connaître le doux hiver majorquin. L'île est d'ailleurs un haut lieu d'observation de la gent ailée, qui y fait halte sur les routes migratoires au printemps et à l'automne. Les oiseaux sont partout, et surtout dans le parc de S'Albufera: sur 1 600 hectares de marais hérissés de joncs à balais - leurs touffes blanches font deux fois la taille d'un homme - plus de 230 espèces ont été répertoriées, soit 80% de l'avifaune des Baléares. Les allées du parc sont un lieu prisé des familles espagnoles, qui y déambulent bruyamment, mais au fin fond du domaine vous trouverez un sentier silencieux qui conduit à un étang. Un affût, cabane de bois fendue d'une longue fenêtre, accueille les observateurs. On s'assied sur le banc, jumelles en main, pour découvrir tout un tapage de canards, d'échasses et de poules d'eau. Un cormoran perché sur un vieux tronc observe, de loin. Ils ont presque tous traversé des milliers de kilomètres d'océan pour venir là. Direction Arta, vers l'est. La route qui mène à la mer bascule dans un paysage lunaire de garrigue déserte. Personne. Soudain, une piste défoncée. Et c'est aussi bien de continuer à pied; il est juste de dire que les secrets de Majorque se méritent un peu. Tout au bout, la plage de sable blond de Cala Torta, sa buvette (fermée), quelques enfants qui se baignent. Deux tentes se sont posées dans la pinède alentour. Poussant plus loin vers le sud, le même miracle, en mieux: là aussi, il faut marcher (vous êtes dans le parc naturel de Mondrago) pour rejoindre trois criques très lagon bleu de carte postale. Personne. Sur la plus grande plage, Cala Mondrago, quelques tables vous attendent. Dans la guitoune, Julio Iglesias susurre My Way en espagnol aux quelques promeneurs alanguis. Une halte, ensuite, à Cala Figuera - le genre de port réputé où il faudrait craindre la foule. En été, dit-on, les vacanciers s'y pressent autant qu'à Saint-Tropez. Là, quelques terrasses accueillantes ne gâchent pas le tableau d'une crique taillée comme un mille-feuille. On déjeune adossé au verger de la toute petite église, la senteur des orangers plein les papilles. Plus loin, dans la rue piétonne, des résidences de vacances fermées, leurs parasols bien rangés avant l'été. Deux amoureux partagent une glace en écoutant le ressac. Majorque paresse, incognito. Aux Baléares, une éco-taxe pour touristes, selon les moyens de chacun DECAMPS MARIE CLAUDE Le Monde 13 avril 2001, page 1 Pas de panique. D'abord, les enfants de moins de douze ans, les retraités et les handicapés n'auront rien à payer. Ensuite, la somme, calculée dans un louable intérêt de justice sociale, ne sera pas la même selon que l'on descend dans un établissement cinq étoiles ou un logement rural. Enfin, les voyages organisés à caractère social en seront exemptés. En revanche, tout touriste moyen normalement constitué, dans la force de l'âge et en pleine possession de ses facultés financières, devra obligatoirement s'acquitter de l' " éco-taxe " en visitant les Baléares. De quoi s'agit-il ? D'un impôt spécial que vient de décider le gouvernement autonome socialiste de l'archipel et qui frappera les touristes pour chaque nuit passée dans les îles. La somme, 1 euro en moyenne, avec des pointes à 2,5 euros pour les hôtels de luxe et un minimum de 0,25 euro pour un simple gîte ou un camping, sera affectée à des projets destinés à protéger l'environnement. L'idée sous-jacente étant, à l'évidence, la vieille formule " les pollueurs seront les payeurs ", même si le ministre régional du tourisme, Celesti Alomar, explique plus élégamment qu'il s'agit plutôt, en exerçant " notre souveraineté, devant la nécessité de trouver de nouvelles ressources pour maintenir l'état du pays ", d'établir une " véritable solidarité entre touristes et résidants ". Et il ajoute, pour faire bonne mesure, que cela permettra même " une redistribution de la richesse, grâce aux emplois que ces nouveaux projets environnementaux permettront de mettre sur pied ". Etant donné que les Baléares reçoivent chaque année dix millions de visiteurs, ce qui fait tourner à plus de 80 % l'économie locale, le nouvel impôt devrait rapporter, estiment ses promoteurs, environ 60 millions d'euros. Une " solidarité " non négligeable. Pourtant, le gouvernement autonome a beau expliquer l'urgence et le bien-fondé de cette mesure, utilisée, dit-il, sous d'autres formes, sans problème, dans d'autres pays, les réactions sont loin d'avoir été unanimes. La plus rapide a été celle du Parti populaire, la formation de centre droit de José Maria Aznar, qui a perdu le pouvoir aux Baléares il y a deux ans. Pour le Parti populaire, peu tendre envers les initiatives socialistes, cet impôt est " mal venu, mal pensé et discriminatoire envers le secteur touristique, que l'on satanise pour obtenir un profit électoral en maniant démagogie et populisme ". Quant aux hôteliers eux-mêmes, qui, il y a quelques jours, ont déjà très modérément apprécié les annonces " touristiques " de l'ETA - l'organisation séparatiste basque armée conseillait vivement aux voyageurs européens de ne pas aller passer leurs vacances en territoire espagnol -, ils ont poussé des hauts cris devant ce nouvel impôt dissuasif, à leurs yeux, pour le client. Au point d'être réduits à en appeler au gouvernement central de Madrid, pour que celui-ci dépose un recours devant le Tribunal constitutionnel. Car, s'il ne se passe rien dans les six mois qui viennent, l'éco-taxe entrera bien en vigueur. MARIE-CLAUDE DECAMPS Une cité qui mise sur la culture scientifique LE MONDE | 27.08.04 Valence (Espagne) de notre envoyée spéciale Troisième grande ville d'Espagne, Valence n'a pas la réputation de Madrid ou de Barcelone. Néanmoins, depuis les années 1980, ses transformations successives l'on transformée en un centre d'attraction important tant au plan économique ainsi que du point de vue du tourisme culturel et scientifique, et même sportif puisqu'elle devrait accueillir l'America Cup, en 2007. Le Palais des congrès conçu par l'architecte américain Norman Foster et la Cité des arts et des sciences dessinée par l'architecte valençais Santiago Calatrava sur 350 000 m2 - à qui l'on doit aussi la coupole des JO d'Athènes, la gare de Satolas à Lyon et qui signera la nouvelle gare de "Ground Zero" à Manhattan - complètent la vision moderne d'une ville qui garde aussi les vestiges d'un passé millénaire. Et l'offre ne fait que grandir, les travaux de construction d'un zoo et d'un parc d'attractions de 10 hectares viennent de commencer. Tout cela ne va pas sans anicroches et la politique se mêle parfois à l'économie. En effet, ces projets, souvent qualifiés de pharaoniques, reviennent très cher. La Cité des arts et des sciences (Cacsa), entreprise publique, a vu pratiquement quintupler les investissements initialement prévus, l'Oceanografic a coûté 108 millions d'euros et le Palais des arts, qui n'est pas encore terminé, est passé d'un budget initial de 83 millions d'euros à quelque 170 millions d'euros. Bâtiment de 100 m de long en forme d'immense œil de la sagesse, l'Hemispheric comporte un planétarium, un auditorium et un cinéma Imax, comme posé au milieu d'un lac de 24 000 m2. A côté, on découvre le grand jardin suspendu de l'Umbracle au-dessus du parking, le Musée des sciences Prince-Felipe et ses 30 000 m2 d'expositions, et enfin l'immense Oceanografic, l'un des plus grands parcs maritimes d'Europe qui s'étend sur 110 000 m2. TOUT TOUCHER "Notre objectif, explique José Manuel Aguilar, le directeur de la Cité, est de faire de la divulgation dans trois domaines, les sciences, les arts et la nature. Et pour procéder à cette vulgarisation permanente, nous devons nous adapter à l'environnement social. L'année dernière, nous avons consacré un étage entier du Musée des sciences à la génétique et à la biologie car c'est un thème très présent dans les interrogations de la société, avec, par exemple, la recherche sur les cellules mères." Il est fondamental pour la Cacsa d'être très présente auprès du public scolaire, mais ses dirigeants cherchent aussi à "attirer un public universel", les Valençais viennent fréquemment en famille et cet ensemble culturel reçoit plus de visiteurs que bien des lieux destinés uniquement aux loisirs. Le Musée des sciences applique la philosophie du "tout toucher" pour que chaque visiteur puisse faire ses expérimentations. "Nous ne formons pas des biologistes ou des physiciens, ajoute José Manuel Aguilar; pour intéresser une personne qui n'a pas de connaissances particulières, il faut qu'elle puisse non seulement voir, mais toucher, manipuler, ressentir quelque chose. Nous avons fait un atelier en direct sur le cœur, en pratiquant des dissections et chacun pouvait le toucher. Personne ne va devenir cardiologue pour autant, mais c'est plus important qu'un panneau explicatif avec des photos." Pas de parcours indiqué, chacun va où il veut. Rien que sur le génome, il existe 250 modules interactifs, mais on peut aussi effectuer un (petit) voyage en ballon, participer à un atelier d'équilibre en montant sur d'étranges bicyclettes, observer le pendule de Foucault ou admirer une sculpture de 15 mètres de haut qui représente une molécule d'ADN. Mais le musée doit savoir constamment se renouveler pour convaincre ses visiteurs de revenir. José Manuel Aguilar en est bien conscient. "Nous sommes amenés, déclare-t-il, à changer chaque année, et même en cours d'année, certains aspects des expositions permanentes aussi bien que les activités, les conférences ou les ateliers, avec l'offre la plus abondante possible." Martine Silber • ARTICLE PARU DANS L'EDITION DU 28.08.04 L'Express du 08/05/2003 Cadaquès La douceur du cubisme par Marie-Laure Colson avec les Guides Gallimard coordination Françoise de Maulde Dans ce pittoresque petit port de pêche catalan blanchi à la chaux, des architectes, inspirés par la géométrie naturelle du paysage, ont bâti des maisons qui jouent subtilement avec l'ombre, la lumière et la transparence uand on lui demandait ce qu'il faisait de ses journées à Cadaquès, Marcel Duchamp répondait: «Rien». Effectivement, lorsqu'il ne disputait pas une partie d'échecs avec Man Ray à une table du café Meliton, le peintre qui dessina des moustaches à la Joconde s'adonnait avec délice à l'oisiveté sur la terrasse de sa maison. Elle lui avait inspiré une œuvre: «J'ai fabriqué un store. Je l'ai fait en bois parce qu'il y a du vent là-bas (1).» Duchamp, qui eut ses habitudes à Cadaquès jusqu'à sa mort, en 1968, savait qu'un store en toile n'aurait pas résisté à la tramontane. Les lamelles en bois avaient de surcroît l'avantage de laisser passer le regard en protégeant de celui des autres. Aujourd'hui encore, Rosa, la sociologue barcelonaise, ou Guillermo, l'architecte argentin de Paris, ne disent pas autre chose. Ici, l'activité principale est la contemplation. De la mer, des oliviers et de la garrigue. Des terrasses de café et de leurs rites. Des corps allongés sur les roches noires qui protègent la baie. Un exercice qui exige confort et intimité, et auquel répond parfaitement l'architecture des années 1960 qui a modelé l'une des dernières oasis d'une Costa Brava fébrile et bétonnée. Repérer aujourd'hui les maisons d'architectes relève d'un véritable jeu de piste à travers le Cadaquès touristique et ses boutiques de souvenirs, où règne jusqu'à l'écœurement l'art sérigraphié de Salvador Dali, qui rendit célèbre le village catalan en le qualifiant de «plus beau du monde». Il faut tourner le dos à ce qui saute aux yeux, le fort Baluard, l'église du XVIe siècle et son retable baroque, les barques colorées échouées sur la plage, et s'enfoncer dans le village. Il n'y a pas de parcours à proprement parler: les architectes qui ont donné à Cadaquès ce style cubiste ont dessiné une dizaine de maisons qui ont été largement copiées, et certaines de ces copies sont tout aussi intéressantes. On ira donc au hasard des lacis de ruelles, à la recherche d'une loggia au carré inhabituellement rigoureux ou des fameux stores à lamelles. On marchera de la place Marcel-Duchamp, à l'est du café Meliton, à la platja de les Oliveres pour admirer la casa Apeztegu'ia, édifiée en 1971, prolongation géométrique de la côte rocheuse. Puis retour au passeig, la place principale, d'où l'on explorera l'autre bout du village, de la carrer Dr Callis pour voir la casa Staempfli, jusqu'à la carrer Solitari où se trouve la casa Bombelli. Juste au-dessous, du côté de la Punta d'en Pampa, apparaît la maison dessinée par Jose Antonio Coderch, austère et élégante bâtisse de pierre sombre qui tranche sur le blanc des autres façades et le bleu de la mer. © JSI Situé à l'extrémité nord de la Catalogne, entre Pyrénées et Méditerranée, Cadaquès, ancien village de pêcheurs, compte un peu plus de 1 500 habitants. Il a connu la consécration dans les années 1960 grâce à Salvador Dali. Lorsque Coderch construit sa villa, dans les années 1960, d'autres architectes catalans ont déjà rénové quelques maisons du village pour leur propre compte ou pour le compte de particuliers. Depuis les années 1920, en effet, une dizaine de familles aisées, dont celle de Dali, originaire de Figueras, prennent leurs quartiers d'été à Cadaquès, dans le luxe du dépouillement. On y accédait alors par la mer - la route goudronnée date du milieu des années 1950 - et les maisons basses et sombres des pêcheurs étaient en partie abandonnées. La ruine de la culture de la vigne et de l'olivier, qui faisait autrefois sa prospérité, avait condamné une partie de la population à l'émigration. Ceux qui revinrent plus riches des colonies, Cuba, Porto Rico ou les Philippines, bâtirent quelques demeures kitsch. Les maisons des «Indianos», reconnaissables à leurs couleurs pastel et à leur haute silhouette, sont au bord de la mer, rénovées à l'identique. Salvador Dali et son ami le poète Federico Garcia Lorca étaient des habitués de Cadaquès, et ils aimaient la compagnie. Attirés par l'aura «transcendantale» du maître et la transparence de la lumière, des artistes et des mécènes investissent progressivement cette enclave de la pointe orientale de l'Espagne. Ils appartiennent à une communauté de bons vivants, fuyant le matérialisme de l'après-guerre et l'ordre réactionnaire de l'Espagne franquiste. Ils n'ont aucune envie de vivre comme des pêcheurs, encore moins sous leurs yeux. Ils veulent le soleil et l'ombre en sus, pour la fraîcheur et pour abriter des fêtes assez peu catalanes. C'est ainsi qu'avec la complicité d'architectes inspirés par la géométrie naturelle du paysage ils conçoivent et font construire des maisons qui correspondent à leur mode de vie et aux contraintes du lieu. Coderch fait connaître Cadaquès à deux de ses confrères: l'Américain Peter Harnden, arrivé en Europe dans les valises du plan Marshall, et l'Italien Lanfranco Bombelli, amateur de peinture abstraite (2). «La lumière pénètre dans les pièces par de larges baies vitrées, protégées par des claustras blancs» Harnden et Bombelli ont en commun le goût de l'économie du trait. En 1959, ils achètent leur première maison, la villa Gloria, au 5/7 carrer Sant Pere, et la transforment en utilisant des matériaux trouvés sur place, ardoise, tuiles, chaux, bois et cannisses. L'idée, à la fois simple et peu onéreuse, a été largement reprise. L'intelligence des habitants de Cadaquès, qui surent s'inspirer de leur style dépouillé, donne au village une séduisante cohérence, que quelques excès architecturaux liés à la pression immobilière ne déparent pas. Mieux vaudrait d'ailleurs parler d'attitude plutôt que de style. Harnden et Bombelli privilégient l'usage et l'hédonisme. Pour avoir la vue, ils creusent géométriquement les façades aveugles des maisons de village: tout le monde n'a pas la chance, comme Marcel Duchamp, de posséder une terrasse... La lumière pénètre dans les pièces par de larges baies vitrées, protégées par des claustras blancs. Exemplaires, les appartements Pianc, sur la route de la corniche, ne sont qu'une façade aux lignes abstraites qui escamotent totalement fenêtres et terrasses. Les maisons et les immeubles dessinés par Harnden et Bombelli, ainsi que les bâtiments qu'ils ont inspirés, ont en commun la recherche d'une transparence entre l'extérieur et l'intérieur qui leur donne quelque chose de californien, sans nuire à l'image de village méditerranéen typique qui a fait la fortune de Cadaquès. Dans le monde en réduction qu'est ce petit port catalan, les «étrangers», volontiers acceptés, se devaient de respecter les règles locales. Harnden, Bombelli et leurs émules ont pratiqué une architecture qui se vit, sans s'exhiber. Les maisons de Cadaquès ne sont pas ouvertes au public mais ponctuent une promenade ou participent de la contemplation. Toutefois, les portes s'ouvrent assez facilement à qui sait prendre le temps de se mêler à une population hétéroclite de Catalans et d'étrangers, d'héritiers et d'exilés, d'artistes et de dilettantes. Voir ce Cadaquès-là, c'est souvent y rester. Harnden y a habité jusqu'à la fin de sa vie. Bombelli y vit toujours, discrètement. (1)Entretien avec le critique d'art Pierre Cabanne, publié en 1967 par Belfond, réédité en 1995 par Somogy. (2) Leur travail a été salué par une exposition dont il a été tiré un beau catalogue, malheureusement difficile à trouver: El Cadaqués, de Peter Harnden et Lanfranco Bombelli, dirigé par Manuel Martin et Anna Noguerra. Edita Collegi d'arquitectes de Catalunya. Girona. 2002. Archives — Décembre 2007 La Catalogne en mouvement Les mutations de l’industrie du tourisme Mer et montagne, nature et culture, soleil et neige, grandes villes et tourisme rural, gastronomie et hôtellerie de qualité, tout cela concentré dans un périmètre doté de réseaux de services et de communications que l’on parcourt aisément en deux heures de voiture... Ces critères ont fait de la Catalogne l’une des régions les plus touristiques d’Europe. L’enjeu, aujourd’hui, est d’amorcer le tournant qui lui permettra de conserver sa position en continuant à répondre aux attentes des touristes et des voyagistes. Avec 15,7 millions d’arrivées internationales, pour reprendre la terminologie de l’Organisation mondiale du tourisme (OMT), la Catalogne était en 2006 la première destination espagnole (l’Espagne étant la deuxième puissance touristique du monde tant en nombre de visiteurs qu’en termes de revenus). Pour mesurer l’ampleur du phénomène, il suffit d’une simple transposition : si la Catalogne entrait dans ce classement en tant que pays indépendant, elle arriverait au onzième rang des destinations touristiques européennes, directement derrière la Grèce (16 millions) et juste devant la Pologne (15,6 millions). Ajoutons à cela le tourisme intérieur espagnol, et l’on avoisine les 24 millions de visiteurs. Les résultats de 2007 suivent la même courbe ascendante, avec une légère augmentation de 1,5 % relevée au mois de septembre. Cela étant posé, il n’échappera à personne que le tourisme est l’une des principales ressources du pays. La Généralité (le gouvernement autonome catalan) évalue à 11 % la part du tourisme dans le produit intérieur brut de la Catalogne. La restauration et l’agroalimentaire, qui représentent à eux seuls 35 %, se placent largement en tête, devant les activités traditionnellement considérées comme touristiques que sont l’hôtellerie et les agences de voyages. Celles-ci, associées à la restauration directement liée au tourisme, fournissent à la région 180 000 emplois directs. La nouvelle donne internationale, la diversification de l’offre et de la demande sur le marché des « destinations soleil », l’évolution des mentalités sont autant d’éléments qui ont conduit le secteur à s’engager dans un processus de changement. Une mutation que certains facteurs viennent accélérer. Campagnes de promotion internationales Si, dans les années 1970, la majeure partie des touristes étrangers venait en Catalogne par le biais de tour-opérateurs, la tendance actuelle est au voyage à la carte que l’on choisit et organise soi-même en contactant directement les hôtels via Internet. Les séjours de longue durée, les réservations prises des mois à l’avance, tout cela a fait long feu. Aujourd’hui, pour attirer et fidéliser une nouvelle clientèle, il est plus que jamais nécessaire d’innover et de multiplier les formules. C’est dans cet esprit que les autorités locales catalanes, le gouvernement autonome et le secteur privé ont entrepris de travailler de manière concertée. Ils ont ainsi lancé plusieurs campagnes promotionnelles internationales dans le cadre d’une coopération mixte. En la matière, l’exemple à suivre est sans nul doute celui de la capitale catalane. Avant les Jeux olympiques de 1992, Barcelone était principalement connue comme une ville industrielle et commerciale, ou encore pour son club de football. Au début des années 1990, les mois de juillet et d’août, ainsi que la plupart des week-ends, étaient pour les hôteliers synonymes de saison creuse. Les jeux ont donné à Barcelone un formidable coup de projecteur, et Turisme de Barcelona a fait le reste. Grâce à la promotion internationale orchestrée par ce partenariat public-privé, Barcelone est entrée dans les circuits touristiques pour devenir l’une des villes les plus à la mode du monde. Cette tendance ne s’est pas démentie depuis. Au lieu de 10 000 chambres d’hôtel dans les années 1990, la ville en compte aujourd’hui près de 27 000 avec une capacité d’hébergement de 48 000 places, et le secteur ne donne aucun signe de repli. Ce succès est même devenu un réel problème pour une partie de la population locale et donne lieu à de vifs débats d’opinion sur les limites de l’expansion et les orientations futures. Quoi qu’il en soit, Barcelone, urbaine et culturelle, draine à elle seule plus d’un tiers des visiteurs et est bel et bien devenue la première destination touristique de Catalogne. Elle est suivie de près par la Costa Brava (qui dispose de 12 000 chambres d’hôtel de plus que la capitale) ; vient ensuite la Costa Dorada (au sud), avec 15 % de visiteurs, tandis que les côtes de Maresme et de Garraf, l’arrière-pays et les Pyrénées se partagent les 18 % restants. Ces chiffres mettent en perspective certains des autres défis à relever. Si la région souhaite à l’avenir être moins dépendante du tourisme balnéaire, qui demeure saisonnier, une diversification territoriale est nécessaire. Elle doit par ailleurs s’attacher à offrir des services de qualité internationale à des prix concurrentiels. L’université autonome de Catalogne, qui a élaboré un indice de l’activité touristique, a publié une étude s’appuyant sur l’observation de situations analogues dans d’autres hauts lieux touristiques qui met en garde contre la concentration et les pertes économiques engendrées par les effets de la congestion. A l’heure actuelle, les principaux concurrents sur le marché des « destinations soleil » sont les pays émergents d’Afrique du Nord, comme le Maroc et la Tunisie, la Croatie, qui connaît une ascension fulgurante, la Turquie et enfin les Caraïbes ; autant de marchés qu’exploitent de nombreuses entreprises espagnoles et pour lesquels elles proposent des séjours, vols compris, à des prix très compétitifs. Jusqu’à présent, la progression constante des arrivées internationales est parvenue à compenser la réduction du temps de séjour. Plus nombreux, les touristes dépensent moins mais génèrent de plus grosses recettes. Les analystes, l’industrie hôtelière et l’administration s’accordent à penser que ce mode de fonctionnement n’est pas viable sur le long terme, entre autres raisons parce que les capacités d’accueil durant la haute saison (juillet-août) ont atteint leur plafond. Des visiteurs plus nombreux pendant moins longtemps En faisant de la Catalogne l’une de leurs destinations phares, les compagnies aériennes à bas prix ont largement contribué à ce développement. Ces nouvelles compagnies, qui représentaient dans un premier temps une alternative aux vols charters affrétés par les touropérateurs, ont très vite constitué leur propre clientèle (en majorité des nouveaux passagers aux revenus modestes) et offrent aujourd’hui une option supplémentaire à tous les publics désireux de visiter le pays. De fait, si l’on additionne le nombre d’usagers qui transitent par les aéroports d’El Prat (Barcelone), Gérone ou Reus, la Catalogne aura comptabilisé la moitié de tous les déplacements sur les vols à bas prix enregistrés en Espagne entre janvier et septembre de cette année, soit 4,5 millions de passagers. Là encore, le phénomène ne fait pas l’unanimité. Au départ, le boom des vols à bas prix a même soulevé des critiques virulentes. Une partie du secteur considérait en effet que cela n’amènerait qu’un tourisme bas de gamme, seulement attiré par le prix des alcools et du tabac. Amplifiés par les médias, les problèmes ponctuels qui ont affecté certaines zones de la Costa Brava – liés à ce que l’on a appelé turismo de borrachera (« tourisme de beuveries ») – ont apporté de l’eau au moulin des critiques. Force est pourtant de constater que les changements d’habitudes des touristes, plus enclins désormais à voyager plusieurs fois par an et à séjourner moins longtemps dans le même lieu, ont clairement retourné l’opinion en faveur des compagnies à bas prix. Tant et si bien qu’Iberia, la principale compagnie aérienne espagnole, a créé à Barcelone sa propre filiale à bas prix. Baptisée Clickair, cette société a récupéré la majorité des vols court-courriers et moyen-courriers d’Iberia et, pour l’heure, l’opération semble des plus fructueuses. Les croisières maritimes participent également du développement touristique catalan. Là encore, Barcelone est apparue comme le fer de lance d’une nouvelle tendance. Son port fut en effet l’un des premiers à se moderniser pour accueillir les bateaux de croisière qui sillonnent la Méditerranée. A noter également une forte croissance du tourisme rural. Fin 2006, on recensait 1 723 établissements consacrés à ce secteur (avec une capacité d’hébergement de 11 000 places). Les associations locales évaluent à 270 000 les personnes ayant opté pour ce type de séjour durant la même période. Ce qui avait débuté il y a une vingtaine d’années comme une activité secondaire, et représentait une source de revenus d’appoint pour les agriculteurs, s’est mué en un réel secteur d’activité. A telle enseigne que le gouvernement autonome a dû renforcer la législation afin d’éviter toute concurrence déloyale et veiller à ne pas léser l’industrie hôtelière et les locations saisonnières traditionnelles soumises à des charges fiscales plus lourdes, ainsi qu’à des règles de fonctionnement plus strictes. Un mot enfin sur la principale fréquentation touristique de la Catalogne, qui n’est autre que la clientèle française. En 2006, 15,6 millions de Français sont passés par la Catalogne et, parmi ceux-ci, 4 millions y ont séjourné au moins une nuit (1 touriste étranger sur 4 était en 2006 un Français). Se déplaçant habituellement en voiture, ils concentrent leurs visites entre les mois de mai et d’août (pour près de 50 %), et leurs séjours ne dépassent habituellement pas trois jours. Si les prix de l’hôtellerie sont équivalents à ceux pratiqués en France, en particulier dans les villes moyennes, ceux de la restauration et des services ont en revanche flambé au point de provoquer la colère des hôteliers, qui craignent de voir « tuer la poule aux œufs d’or ». « Vendre l’image d’un pays intégral » D’évidence, la situation de l’emploi en Catalogne est intimement liée à l’industrie du tourisme. L’été dernier, les hôtels et les restaurants ont à nouveau souffert d’une pénurie de main-d’œuvre ou du manque de qualification du personnel qu’ils parvenaient à recruter. Les syndicats imputent ce problème à des conditions de travail qu’ils qualifient de quasi esclavagistes. Mis à part quelques rares exceptions, les salaires sont très faibles et les horaires plus contraignants que dans n’importe quel autre secteur d’activité. Les responsables de la politique touristique, compétence exclusive du gouvernement autonome, ont dessiné un plan stratégique qui prévoit, à l’horizon de 2010, de mettre l’accent sur la nécessité de préserver l’identité du pays catalan. M. Josep Huguet, le conseiller au tourisme, est l’un des dirigeants du parti indépendantiste Esquerra Republicana de Catalunya (ERC). Il pense que, dans un monde globalisé, les particularismes deviennent plus attractifs et que pour promouvoir la Catalogne à l’étranger il faut « vendre l’image d’un pays intégral ». SALVADOR SABRIA. A Malaga, le musée de famille de Picasso LE MONDE | 06.11.03 • MIS A JOUR LE 06.11.03 | 15h03 Un nouveau lieu consacré au peintre ouvre ses portes dans sa ville natale. Un ancien palais du XVIe siècle, aménagé, expose les tableaux cédés par Christine Ruiz Picasso et par son fils. Malaga (Espagne) de notre envoyée spéciale C'est à Malaga, le 25 octobre 1881, que Picasso est né. L'aurait-on oublié ? Des étendards accrochés aux lampadaires de la vieille ville rappelaient en tout cas l'événement lors des festivités flamboyantes qui ont accompagné fin octobre l'inauguration, en présence du roi et de la reine d'Espagne, du dernier-né des musées consacrés à l'artiste. Le quatrième. Après celui d'Antibes (1947), né du vivant de l'artiste, à la suite d'un séjour idyllique du peintre au château Grimaldi où il avait été invité à venir travailler par le conservateur du musée, Romuald Dor de la Souchère. Après celui de Barcelone (1963), ouvert grâce à la donation de Jaime Sabartes, ami et secrétaire de l'artiste. Après le musée de l'hôtel Salé à Paris (1985), qui renferme la considérable dation reçue par l'Etat français en paiement des droits de successions. Picasso, au fond, a fait aussi bien, sinon mieux, que Rodin, dont les trois ou quatre musées dans le monde s'expliquent par la multiplication des bronzes post mortem autant que par l'abondance de la production du sculpteur. Avec Picasso, c'est une autre histoire : celle d'une œuvre pléthorique dont on ne sait sûrement pas tout, malgré la quantité des expositions qui lui sont consacrées, malgré la circulation des œuvres partagées entre les héritiers après la mort de l'artiste, en 1973. A preuve, ce nouveau musée de Malaga, né de la générosité de Christine Ruiz Picasso, veuve de Paul, dit Paulo, (fils de Pablo et d'Olga Kokhlova), et de Bernard Ruiz Picasso, son fils. De Christine, le musée andalou a reçu en donation 133 œuvres. Bernard, petit-fils du peintre, en a donné 22 et prêté 49 pour une longue durée. Le projet du Musée Picasso de Malaga remonte à une dizaine d'années. A beaucoup plus loin en réalité si on se réfère au vœu d'intellectuels et de notables de la ville formulé dans une lettre à Picasso en 1953, signée Juan Tamburi. L'idée d'un musée dans sa ville natale, où il vécut dix ans avant de partir pour La Corogne, puis Barcelone et Paris, ne devait pas déplaire à l'artiste, puisqu'il envoya Paulo à Malaga pour tâter le terrain. Mais les choses en restèrent là : dans l'Espagne franquiste, le peintre de Guernica, qui plus est communiste, était indésirable. Christine Ruiz Picasso s'est souvenue de cet épisode après sa visite en 1992 de l'exposition "Picasso Clasico" au palais épiscopal de Malaga. A cette occasion, toute la famille Picasso avait bien voulu prêter des œuvres, à la demande de son commissaire, Carmen Gimenez. Sans cette spécialiste de la sculpture au XXe siècle et des musées d'art moderne - elle est à l'origine du Musée Reina Sofia de Madrid et du Musée Guggenheim de Bilbao -, le nouvel établissement de Malaga ne serait sans doute pas ce qu'il est : une réussite. Le succès de l'exposition de 1992 et son accueil chaleureux ont incité Christine Ruiz Picasso à proposer au gouvernement autonome d'Andalousie la création d'une fondation à partir de la donation de la plus grande partie de sa collection. Celle-ci était alors présentée (par Carmen Gimenez, toujours elle) à Malaga et à Séville, puis à Nîmes (en 1995), sous le titre "Picasso, premier regard". Cette collection, accrochée comme il faut sur les cimaises parfaites du musée de Malaga, ne manque ni de charme ni d'intérêt particulier. Elle donne en effet de l'artiste une image sensiblement différente de celle qu'on a l'habitude de croiser : un Picasso au quotidien, intime et familial, qui s'attendrit sur son premier rejeton joufflu, croque son monde gentiment, multiplie les pochades, bricole des petites sculptures à ne pas manquer, s'adonne à la céramique. On y trouve beaucoup de dessins. Parmi les tableaux figurent le très traditionnel portrait d'Olga à la mantille de 1919, un Buste de femme, les bras croisés derrière la tête, et nez au vent, de la période de Royan (1939), l'insolent Nu couché et chat de 1964, ou encore la Baigneuse dans les vagues de 1971 et ce terrible Homme, femme et enfant dégoulinant de noir de 1972. De bonnes choses, certes, mais un peu minces pour bâtir un musée. C'est là que le petit-fils de Picasso, Bernard Ruiz Picasso, vient en renfort par des dons et des prêts à long terme (dix ans renouvelables) ou à court terme (un an) d'œuvres de sa propre collection, dont on ne sait sûrement pas tout. Elle est en tout cas forte en dessins cubistes, en figures géométriques et organiques des années 1920 et 1930 ; elle comprend un étonnant tableau de 1962, Coq sur une chaise sous la lampe, et de grandes toiles fascinantes de la dernière période, portraits en pied ou cul par terre de figures héroïques ou légendaires, dramatiquement brossées à l'emporte-pièce. Ainsi, toutes les époques de l'œuvre sont représentées dans le nouveau musée, dont la conception et l'adaptation à une architecture ancienne sont très réussies. Il faut le verser à l'actif de Carmen Gimenez, nommée directrice du projet, et maintenant du musée, et à celui de Richard Gluckman, l'architecte qui dessina la Dia Foundation à New York. L'intervention de ce dernier est sobre et efficace, respectueuse de l'ancien palais du XVIe siècle, de ses vieux murs, de son patio, de ses salles aux plafonds de bois ouvragé. Elle a doté le musée d'équipements modernes : grandes salles d'expositions temporaires avec lumière zénithale, réserves, auditorium, librairie, cafétéria donnant sur une cour intérieure, avec une ligne d'eau et des arbres. L'ensemble est pris dans un tissu serré de maisons dont trois ont été annexées et reliées au palais. Cette extension n'était pas prévue initialement. En creusant le sous-sol pour y installer les locaux techniques et les réserves, des vestiges phéniciens et romains ont été découverts : le chantier du musée a dû être arrêté presque deux ans, le temps d'effectuer les fouilles et de trouver d'autres solutions pour les réserves. C'est ainsi que le musée a pris de l'ampleur, en faisant plus que doubler sa surface, qui est aujourd'hui de 8 300 m2. La partie ancienne du musée accueille la collection permanente, la partie neuve est vouée aux expositions temporaires. Personne, ni les donateurs ni Carmen Gimenez, ne veut d'un musée mausolée. Ils entendent le faire vivre en y amenant des expositions consacrées à Picasso, mais aussi à des artistes qui étaient proches de lui et à l'art contemporain. La région suit. Le Musée Picasso de Malaga est en effet le seul d'Andalousie consacré à l'art du XXe siècle. Mais pour ce faire, il faudra de l'argent. Pour l'instant, c'est le gouvernement autonome, la Junta, qui paye, pas la municipalité de Malaga, qui peut se réjouir : elle vient de trouver une raison de retenir les millions de touristes qui passent par la ville. Le gouvernement autonome a acheté le palais et les maisons voisines, financé les travaux d'aménagements pour 66 millions d'euros. Il assure aussi le fonctionnement de l'institution pour cinq ans. Mais après ? Les arguments de qualité présentés aujourd'hui suffiront-ils à convaincre qu'un musée qui se respecte ne peut être uniquement un dépôt d'œuvres, même s'il s'agit de celles du plus considérable des peintres du XXe siècle ? Le fonds, qui est fragile, ne risque pas de se développer par des achats. Son avenir dépend beaucoup de la générosité de Bernard Ruiz Picasso, qui est marié à la galeriste Almine Rech - c'est d'ailleurs au nom de la Fondation Almine et Bernard Ruiz Picasso que les prêts de courte durée ont été consentis - et qui a des enfants. L'avenir de la collection est peut-être également lié aux autres héritiers : tous, à l'exception de Marina, ont prêté des œuvres pour l'exposition temporaire inaugurale : "Le Picasso des Picasso". Celle-ci a été conçue à partir de ce qui restait dans les ateliers à la mort de l'artiste, et qui est passé dans les partages entre les héritiers, lesquels ne se sont pas forcément privés de vendre. Judicieusement fédératrice, elle donne une belle idée du potentiel du musée, qui pourrait devenir celui de la famille, et gagner ainsi une identité. Geneviève Breerette Museo Picasso Malaga ; Palacio de Buonavista, San Augustin 8, Malaga. Tél. : + 34-902-4433-77. • ARTICLE PARU DANS L'EDITION DU 07.11.03 Comment le Guggenheim a transformé Bilbao De notre correspondante DIANE CAMBON 22/10/2007. IL Y A tout juste dix ans, un vaisseau de titane atterrissait sur les berges de la métropole basque Bilbao. Le Musée Guggenheim, dessiné par l'Américain Frank Gehry, venait de voir le jour. Majestueux, cet édifice aux formes ondulées trônait à l'époque au milieu d'une immense friche industrielle. Une décennie plus tard, il brille au coeur d'un paysage urbain d'avantgarde et soigné, devenu le lieu de promenade favori des Bilbotarrak, les habitants de Bilbao. Avec l'inauguration du Guggenheim le 17 octobre 1997, Bilbao sonnait le glas de son passé industriel pour devenir une ville attrayante et dynamique. Cette mutation porte désormais un nom dans les écoles d'architecture : l'effet Guggenheim. Ancienne cité industrielle, marquée par la sidérurgie et la chimie, la capitale de la région Biscaye était plongée dans une grisaille sinistre avant l'arrivée de ce nouveau temple de l'architecture. Encastrée entre sept collines et parcourue par le fleuve Nervion, aux eaux polluées et nauséabondes, Bilbao faisait fuir les visiteurs. Les touristes se cantonnaient à la chic et romantique cité balnéaire de Saint-Sébastien et délaissaient la « déprimante Bilbao ». Sur les berges, où l'architecte américain décide de poser la première pierre du futur Musée d'art contemporain, s'étendait une zone délaissée. Une sorte de terrain vague, où cohabitaient des entrepôts en ruine, des hauts fourneaux en panne et des usines vétustes. Dans cette immense friche industrielle vivaient des squatters et des drogués. Cette image d'une ville, transformée en pôle industriel à l'abandon, illustrait les états d'âme de l'économie du Pays basque. La région était plongée dans une profonde crise sociale, touchée de plein fouet par la reconversion de l'industrie lourde. Un million de visiteurs par an Pour faire face à ce marasme, le gouvernement nationaliste basque (PNV) au pouvoir voulut parier sur un projet phare afin de relancer la région. Même si l'idée de contacter la Fondation Guggenheim ne faisait pas l'unanimité, celle d'utiliser la culture comme moteur économique a en revanche séduit toutes les autorités. Passées les critiques du monde de la culture espagnole contre « l'invasion du modèle culturel américain », le projet fut accepté et financé à 100 % par les caisses publiques basques. Le gouvernement régional et la province de Biscaye déboursèrent au total 150 millions d'euros, les oeuvres d'art restant à la charge de la fondation américaine. En six ans, l'investissement de départ a été remboursé. Mieux encore, selon la région basque, le musée contribue à hauteur de 1,57 milliard d'euros au PIB régional. En outre, 45 000 emplois ont vu le jour grâce cette construction futuriste. Le musée connaît, en effet, un succès croissant. Depuis trois saisons, le cap du million de visiteurs annuel est franchi. Rien d'étonnant à ce que l'apport du Guggenheim à l'économie locale fasse l'objet d'étude dans les universités. À l'école de design de Harvard, on parle même désormais de l'« effet Guggenheim ». Car le Guggenheim a servi de locomotive urbaine pour remodeler le paysage industriel de la ville. Dès l'inauguration du musée, les autorités lancent l'« opération Bilbao ». Il s'agit de reconstruire 345 000 m² de terrain autour du musée. L'effort financier est une nouvelle fois à la hauteur des ambitions : 735 millions d'euros. La note supplémentaire sera de contacter des architectes prestigieux : Norman Foster se chargera du métro, le Valencien Santiago Calatrava du pont qui unira les rives du Nervion, les tours bureaux seront dessinées par le Japonais Arata Isozaki... Certains parleront d'architecture-marketing pour évoquer les projets. Or, depuis dix ans, Bilbao accumule les prix d'urbanisme. En 2004, la ville a ainsi été désignée, lors de la Biennale de Venise, meilleur projet urbain au monde. Depuis, d'autres villes espagnoles et européennes cherchent à reproduire l'effet Guggenheim. La ville de Léon en Castille a inauguré son Musée d'art contemporain (Musac) en septembre 2005. Construit par le cabinet d'architecture madrilène Mansilla et Tuñon, cet édifice étonne par sa dimension et surtout sa façade polychrome, composée de vitraux de 42 teintes différentes. L'objectif non caché est de redynamiser cette ville endormie de la plaine castillane. On retrouve les mêmes intentions à Lens, portée par le projet d'un futur Louvre. L'an dernier, une équipe de 120 élus de la région Nord-Pas-de-Calais s'est rendue dans la métropole basque pour y découvrir les clefs du « miracle Bilbao ». En attendant l'ouverture du Louvre de Lens prévue en 2010. SÉCHERESSE - L'Espagne et le Portugal victimes des touristes d'Europe du Nord Courrier international 5 juillet 2005 Les réserves d'eau de la péninsule Ibérique sont dans une situation critique. En Espagne comme au Portugal, la sécheresse a atteint un niveau record depuis un demi-siècle, note The Independent. Mais "le réchauffement de la planète n'en est que partiellement responsable", selon le quotidien londonien, qui attire l'attention sur un facteur spécifique et aggravant : la pression touristique exercée par les pays d'Europe du Nord. A cet égard, les Britanniques forment le gros du contingent des touristes qui "accroissent la demande en terrains de golf, piscines et maisons de luxe". En effet, "près de 2 millions d'étrangers, essentiellement des Anglais, possèdent des maisons de vacances sur la côte espagnole, et près de 350 000 nouvelles maisons étaient en construction l'an dernier sur la côte méridionale". Autre indice : "L'Espagne a construit 160 parcours de golf depuis 2000, très majoritairement dans le Sud, et 150 autres sont en projet", souligne The Independent. "Le business du golf a rapporté en 1997 plus de 2 milliards d'euros, un chiffre qui a quasiment triplé depuis." Les scientifiques craignent qu'un tiers de l'Espagne ne devienne "un désert d'ici cinquante ans". La région de Murcie est l'une des plus touchées. En outre, "la situation est pire au Portugal, où une grave sécheresse affecte 70 % du pays, notamment la région méridionale de l'Alentejo, également devenue une destination prisée par les touristes à haut standing". L'Express du 10/04/2003 Vallée de Tabernas Pour quelques westerns de plus par Arnaud Malherbe Il était une fois, dans l'Ouest andalou, la vallée de Tabernas, assoupie en plein désert. Jusqu'à ce que les tournages et le tourisme réveillent ce haut lieu du «western-paella» Extrême sud de l'Espagne. Il n'y a pas de raison de quitter l'autoroute à la hauteur du petit village perché de Tabernas, près d'Almeria, en Andalousie. Entre les échangeurs, une stationservice et une décharge, l'horizon découpé par les sierras ne fait pas dans l'hyperbole. Il y a bien ces failles, ces rios à sec, cette étendue rêche au parfum d'Arizona. Mais de vide absolu, de monde perdu, point. On cherche l'immensité d'un désert, et c'est un mirage qui apparaît. Au loin, balayées par un vent à décorner le bétail, les herbes folles du canyon galopent dans une rue déserte, jusqu'aux portes d'un saloon. Une ville en bois, avec son general store, son bureau du shérif, son fort de tuniques bleues, son village mexicain aux murs blancs et sales. Texas Hollywood, l'un des trois poblados (villages) de western encore debout. Le mythe de l'Ouest américain en un regard, un pincement au cœur. © T. Dudoit/L'Express Les studios de cinéma de Mini Hollywood ont désormais des allures de parc d'attractions à la Disney. Ces poblados sont des reliques. Le vernis d'une époque glorieuse et mystificatrice, d'un magnifique mensonge orchestré par et pour le cinéma. Au début des années 1940, on y tournait déjà des aventures de cow-boys et d'Indiens, en espagnol. Repéré dès le milieu des années 1950 par les firmes hollywoodiennes, Tabernas servit de décor à quelques superproductions - Cléopâtre, Lawrence d'Arabie - avant de se vouer au western européen. Un beau matin de 1965 vint l'ami Leone. Sergio l'Italien. Le jeune réalisateur, pote avec un producteur espagnol, écrit en trois semaines et tourne en sept un western ultrastylisé révolutionnaire, Pour une poignée de dollars. Un inconnu, Clint Eastwood, énigmatique et hiératique poncho ambulant, ne dit rien, tire sur son cigarillo et flingue des méchants grimaçants. Un genre est né: le «western-spaghetti». Ou plutôt «paella». Car, dans la vallée de Tabernas, c'est la révolution. On tourne plusieurs centaines de films en quelques années. Le désert se couvre de décors. A la fin des années 1960, on ne compte pas moins de 14 poblados en dur. Les équipes de tournage débarquent du monde entier. D'Italie, bien sûr, mais aussi d'Allemagne, de France, des Etats-Unis. Outre les opus de Leone (Et pour quelques dollars de plus, Le Bon, la brute et le truand… et, ultime clin d'œil, Il était une fois dans l'Ouest), le gratin des cow-boys vient ici jouer du colt - Les Sept Mercenaires, Django, Shalako (Sean Connery). Même Winnetou, l'Indien «allemand» de l'écrivain Karl May. La région entière se met à l'heure de l'Ouest: «Tout le monde avait un figurant, un cascadeur ou un technicien dans sa famille. Le balai des camions et des stars était incessant», note l'historien local José Enrique Martinez Moya dans son livre, Almeria, un monde de cinéma. C'était une ruche, une folie au quotidien, sur quelques kilomètres carrés.» Jusqu'au milieu des années 1970. Car, après, c'est la crise. Les shérifs pointent au chômage. Le Far West n'intéresse plus personne. Et un décret de Franco complique les accords de coproduction. La vallée s'enfonce dans la déprime. Les fortins, les missions et les relais de Pony Express sont abandonnés aux instincts vandales des gamins du coin. L'histoire aurait pu se terminer ainsi. Comme s'il ne s'était rien passé ici, dans le Grand Ouest de l'Espagne. Mais, contre toute attente, depuis trois ou quatre ans, le désert semble renaître. Le tourisme, les tournages de pubs, de clips... De vrais films, parfois. Une communauté étrange et rêveuse semble n'avoir jamais quitté les lieux. Texas Hollywood, le plus actif des poblados, le seul qui accueille encore d'authentiques tournages, n'est plus une ville fantôme. Ses cow-boys, qui cachetonnent en se bastonnant devant des touristes moqueurs ou dans les (rares) cavalcades cinématographiques, vivent ici toute l'année. A l'entrée (payante), derrière sa guérite de bois, de bric et de broc, l'homme à la bouille ovale, cuite par le soleil, fronce les sourcils. Il toise l'étranger, avec ces yeux en fente, ce long nez, une moue incertaine à la Dustin Hoffman, dans Little Big Man (Arthur Penn). Lui se nomme Diego. Il est «cow-boy» depuis vingt ans. Comme Jésus, qui s'approche d'un pas chaloupé, imper sale, chapeau bas, clope au bec et colt fiché entre le ventre et la ceinture. C'est «El Rubio» (le Blond). On les connaît en ville, lui et son Stetson. Il habite une petite pension à Tabernas, paie ses repas et sa gnôle en se cassant le corps - une fois la clavicule, trois fois le poignet, deux clous dans le genou… - pour les touristes, sur la table du saloon. L'Ouest, c'est sa vie. «Je suis comme les toreros, assure El Rubio. Ce costume est ma vraie peau, mon cœur, ma raison d'être.» Il a vu tous les films. Comme ses compadres, il rêve de western nuit et jour. Autrefois, il a galopé au côté de Kris Kristofferson, dans Le Chemin de la vengeance. Récemment, il a joué aux cartes dans Blueberry, du Français Jan Kounen (sortie française prévue à l'automne 2003), dont certaines séquences ont été tournées là. De quoi s'accrocher. «Les gars y croient un peu fort, note Rafael Molina, chef cascadeur, patron et sauveur des lieux. D'une certaine manière, ils sont les héritiers des années de gloire. Certains - très peu ont connu les derniers grands tournages. Ils fantasment sur tout ça. Alors, quand les réalisateurs débarquent, qu'ils voient le décor et ses habitants, plus vrais que nature, ils sont sous le charme. Ils prennent le tout.» Alex de la Iglesia, jeune cinéaste espagnol dans le vent (Le Jour de la bête), a fait mieux. Venu en touriste avec un vague projet de western, il a décidé de raconter l'histoire des cascadeurs de Tabernas. Dans 800 Ballas (bientôt sur les écrans français), des cow-boys oubliés du monde doivent se défendre, armes à la main, contre des promoteurs véreux. Juan, la soixantaine, une bosse sur le dos et presque plus de dents, se souvient, tout fier, de l'arrivée du réalisateur: «"Je suis Alex de la Iglesia", il a dit. "Je suis Juan, le guichetier, c'est 4 €! ", j'ai répondu.» Dans le film, Juan joue son propre rôle. Quand, en 1975, Molina rachète cette ville fantôme, hérissée de quatre ou cinq bâtiments délabrés, pour une bouchée de pain, il fait le pari de la survie du western comme genre cinématographique. Il ne l'a pas perdu. Chaque tournage apporte un nouveau bâtiment, restaure l'hôtel, l'échoppe du croque-mort, la prison. «C'est la seule ville de l'Ouest en Europe, et peut-être dans le monde», assure Molina. Mais on n'a pas tourné que des westerns à Texas Hollywood. Derrière les façades de la Grand-Rue, des trésors inattendus en témoignent. A côté des fiacres des Pétroleuses, Cardinale et Bardot, reposent quelques véhicules dingos de Mad Max III, un squelette de cheval, des totems de dragons, vus dans Conan le Barbare, dernière grande superproduction avec Indiana Jones et la dernière croisade - filmée dans le coin. Rafael a combattu Arnold Schwarzenegger à cheval, «le guerrier en noir, qui se prend un coup de hache vers la fin du film». Mieux: «Le chameau blanc assommé par Conan, vous vous souvenez? glisse-t-il. Son petit-fils est là-bas.» Dans l'enclos, avec les chevaux et les bisons. «Personne ne nous aide, déplore néanmoins Molina. Les politiques se pointent dans la région uniquement quand les stars sont là. L'équilibre financier reste précaire.» Le barman au petit bouc, qui astique sa pétoire à longueur de journée, joue dans les spectacles. Les cowboys tiennent le guichet de l'entrée. Avec une moyenne de trois ou quatre tournages par an, la ville de Molina tient le coup, vaille que vaille. Elle attend Les Daltons, une production française emmenée par les humoristes Eric & Ramzy, qui débarque dans quelques semaines. Chacun sa façon de tordre le cou à la fatalité. Peu de gens, en dehors de Molina, continuent de croire au cinéma pur et dur. Le poblado Mini Hollywood a viré en parc d'attractions genre Disney. Une grande chaîne d'hôtels a opté pour une ville toc et chic, aux couleurs criardes, avec un vivarium et des perroquets qui font du vélo. Plus de 200 000 visiteurs s'y pressent, contre moins de 15 000 en 1984. Ils passent devant la First City Bank, transformée en musée, sans savoir que Gian Maria Volonte la dévalisa un jour (Et pour quelques dollars de plus). «Le patrimoine est sauvé, nous faisons travailler 140 personnes en haute saison», se défend Placido Martinez, le directeur, ancien chef décorateur de plateau, qui a trouvé les lieux à l'abandon, il y a vingt-six ans. Les décors fantaisistes, artificiels? «Le sont-ils moins que les films?» Mieux vaut cela, sans doute, que le sort réservé à cet autre poblado, Rancho Leone, construit lui aussi, à l'origine, par le célèbre réalisateur italien. Glauque. Repris par des Madrilènes, l'endroit est géré par une famille du coin mal embouchée. Le papa, un petit gros, poissonnier dans le civil, fait glisser son index sur son pouce. Il demande 1 200 € pour autoriser les photos de presse. «Y'a que les clips et les pubs qui gagnent. Dix jours par an, ça suffit.» Pas de photo, donc. Derrière une fenêtre, un rideau en plastique bouge: l'abuela (grand-mère) en noir surveille son monde. Le petit-fils, pas bien dégourdi, avec ses deux chemises enfilées par-dessus son pull, agite ses clefs pour demander s'il doit ouvrir la boutique de souvenirs. Le saloon abrite un flipper et des posters jaunis. Dans cette maison, aujourd'hui posée sur du béton, collée à des bâtiments récents, fut tournée la légendaire séquence d'ouverture d'Il était une fois dans l'Ouest, le massacre de la famille de Claudia Cardinale, par Henry Fonda et ses longs manteaux. Ce n'est certes pas une église classée par l'Unesco, mais si la famille de poissonniers décide de la raser, personne ne l'en empêchera. Et c'est triste. A 300 mètres de là, accroché à la colline, le superbe fort du Condor (avec Charles Bronson) part en miettes. «La mémoire de Tabernas s'enfonce dans le sable du désert, écrit encore l'historien Martinez Moya. Les gens se trompent, même dans les dépliants publicitaires, quand ils assurent que tel film fut tourné là, alors que l'endroit n'existait pas encore. Un peu partout dans la sierra, des pans de murs, des pans d'histoire s'écroulent, pour toujours.» Il restera les films. Il restera les rêveurs, aussi. Comme El Rubio, qui avoue un petit secret en caressant timidement sa moustache: le soir, dans sa chambre de célibataire, quand l'alcool veut bien le laisser tranquille, il écrit. Des scénarios. «Des histoires de coups de feu, de courage et d'amour.» Des westerns. Son préféré, Une balle pour un mendiant, raconte l'histoire d'un brave homme qui parcourt le désert en mendiant une balle de colt, une seule, pour venger son honneur, et repartir avec la jeune fille qu'il aime dans le soleil couchant. A Tabernas, extrême sud de l'Espagne. L'Ouest, le vrai. L'Express du 14/06/2004 Espagne Pueblos blancs d'Andalousie par Pierre Veilletet avec les Guides Gallimard Entre Jerez la cavalière et Ronda la montagnarde, brillent Arcos, Gaucin, Zahara ou Grazalema... les derniers villages confettis du royaume araboandalou rudence! Pareil à l'oeil noir de Carmen, le stéréotype nous toise. En Andalousie, l'Espagne de Hollywood et celle des opérettes est portée à son point d'incandescence. Médailles de la Macarena, castagnettes, mantilles, peignes d'écaille, éventails «peints à la main»: vous n'avez que l'embarras du choix. Avec, toutefois, d'intéressantes gradations de la couleur locale. L'authentique pacotille qui encombre la calle de Las Sierpes, à Séville (les Champs-Elysées locaux), ou ses pareilles à Grenade et à Cordoue tend à se raréfier à mesure que l'on s'éloigne des métropoles touristiques comme des plages de la Costa del Sol. Dans la sierra, l'air se fait plus vif et le pittoresque, tout à l'heure accablant, retrouve sa fraîcheur et ses grâces d'origine. Alors, cap sur la montagne odorante et ces fameux «villages blancs» ourlés de chênes-lièges et d'oliviers - encore que cette appellation de «blancs», imagée mais univoque, ne rende guère justice à leur variété non plus qu'à leur dispersion. En ces terres, pas besoin de s'armer de moult guides détaillés ni de planifier un programme de visites stakhanoviste: on n'ira pas dans un pueblo en particulier pour visiter tel palacio ou telle cathédrale. On manquerait l'essentiel. Ici, il faut s'immerger dans la grâce, errer de plazas en calles, où chaque pierre murmure mille et une histoires d'une époque où l'Eden - du moins politique et esthétique existait sur cette terre. © JSI Car il s'agit non seulement de partir à l'assaut de quelques pittoresques bourgades piquées au nord et, surtout, au sud d'un axe Jerez de la Frontera-Malaga, mais aussi de rencontrer les vestiges émouvants, parce que vivants, d'une civilisation triplement mythique. N'est-ce point la seule où les trois grandes religions coexistèrent, jetant les fondements de ce qu'allaient être la philosophie, les mathématiques, la médecine et la musique des siècles à venir; la seule où les maîtres de la culture méditerranéenne (Maimonide, Averroès, Ibn Arabi, etc.) furent musulmans, juifs et chrétiens? Al-Andalus (du VIIIe au XVe siècle): empire évanoui sur lequel flottait l'étendard vert du Prophète, puis agrégat de fières principautés, plus ou moins rivales, arc-boutées aux confins des territoires «reconquis» par les «Rois Catho-liques» (voilà pourquoi on les dit souvent «de la frontera»). Au sud-ouest de la sierra Nevada, les confettis du califat sont essaimées entre deux cordillères, deux continents (l'Europe et l'Afrique), deux mers (l'Atlantique et la Méditerranée). A Gaucin, du château maure de l'Aigle, on distingue Gibraltar, toujours britannique, la Méditerranée, Ceuta et les montagnes embrumées du Maroc. Une autre frontière, invisible, partage la lumière. Sous celle du levant, certaines villes, telle Ronda, semblent grecques. Sous celle du couchant, mousseuse, l'ambiance est plus celte, comme à Arcos de la Frontera. Vous avez deviné que le meilleur de la découverte tient à leur approche et aux éclairages. Il convient donc de ne pas se ruer aveuglément au centre-ville, mais de varier les points de vue. On comprend alors que les «villages blancs», en dépit de leur toilette annuelle à la chaux, ne sont pas blancs-blancs. A contre-jour, ils peuvent même se confondre avec les escarpements, dont ils figurent alors une excroissance naturelle. Dans la lumière sépia du crépuscule, on dirait des lavis de Goya ou des châteaux forts rhénans. Au contraire, quand le soleil les frappe frontalement, une clarté corrosive les rend semblables à des concrétions de sel. Quant aux plus hauts, perchés sur leurs pitons, on pourrait croire des névés. Là réside d'ailleurs l'inusable enchantement: vous ne reverrez jamais Zahara la berbère au bord de son lac turquoise, ni Vejer la bavarde, déjà tangerine, ni Medina Sidonia, aristocratique et taurine, ni Grazalema, où l'air est si mordant qu'on s'est fait une spécialité d'y tisser de chaudes couvertures de laine, vous ne reverrez donc jamais aucun de ces pueblos du même oeil. Il suffit d'une soudaine accélération des nuages, prenant de vitesse les aigles royaux et les faucons, pour que les ombres métamorphosent ce qui semblait pétrifié. En même temps, vous voyez ce qu'ont vu les Romains et les Maures, les troupes de Napoléon, les voyageurs romantiques, Doré, Dumas et toute leur joyeuse bande qu'on régalait d'histoires de contrebandiers et d'oeillades assassines. La permanence aussi gît là, sans âge, sous ces mêmes cieux nocturnes où l'on dénombre plus d'étoiles que nulle part ailleurs. Sur les premières fondations tartessiennes, grecques et phéniciennes se sont empilées les constructions romaines, wisigothiques et arabes, jusqu'au préfabriqué postmoderne, tels des mille-feuilles saupoudrés de sucre glace. Les Andalous raffolent de gâteaux. La permanence est dans le dédale des anciennes medinas, percées de patios ombreux où murmure le filet d'eau d'une fontaine. Elle est dans le parfum entêtant des orangers qui monte vers les terrasses jusqu'à embaumer les minarets où nichent les cigognes. Elle est dans le rythme de chaque journée, coupée en deux par l'inamovible sieste. Elle est dans les détails, dont on prétend ici que Dieu les aime au point d'y habiter. A toute solution simple on préférera donc celle qui prête à discussion. Et aux routes droites les voies multiples et emberlificotées. Tenons-nous en à l'alternative élémentaire: d'ouest en est ou l'inverse, selon que vous partez de Jerez de la Frontera ou de Malaga. Dans les deux cas, les chemins de traverse (ceux-là mêmes qu'empruntent les bus de la compagnie Los Amarillos) sont vivement conseillés, à condition de ne pas manquer les deux joyaux du répertoire: Arcos de la Frontera et Ronda. Moins villages, au demeurant, que petites capitales déjà bien approvisionnées en touristes. Là encore, Dieu merci, on peut ergoter. Certains ne jurent que par Arcos, juchée de façon si acrobatique sur sa falaise et dont le caractère farouche est contrebalancé intra-muros par une atmosphère charmante. D'autres préfèrent Ronda, au site tout aussi renversant. Imaginez une cité deux fois millénaire, agrippée en haut d'un ravin au fond duquel court un torrent. La gigantesque entaille du Tajo sépare la ciudad mauresque, ruelles solitaires et nobles palais, de la ville nouvelle bâtie par les chrétiens. Entre elles, deux ponts enjambent le précipice aux parois luisantes, où, pareils à des nids de rapaces, pendent encore 14 moulins. Un escalier de 365 marches descend au centre de la terre. C'est aussi une ville monumentale, certes un peu «mont-saint-michélisée». Qu'importe, voyez le Puente Nuevo, peut-être le monument le plus photographié d'Espagne (achevé en 1793), visitez les bains arabes et ses ombres silencieuses, ainsi que, de préférence en fin d'après-midi, la plus belle plaza de toros de la planète. Pedro Romero y codifia la tauromachie. Dans le palace anglais proche des arènes séjournèrent Rilke, avant la boucherie non codifiée de 14-18, puis Hemingway et Orson Welles, qui en vidèrent la cave. Ultime et délicieux dilemme: les puristes, autrement dit les Andalous, prétendent qu'en commençant par Jerez et Arcos on risque à la fin de tomber de Ronda en Marbella. D'autres, moins sourcilleux, insinuent qu'élire Jerez comme point de départ expose à n'en point décoller, car la ville sainte de l'art équestre, du chant profond et du fino ne se quitte pas de gaieté de cœur. Les derniers experts, plutôt gitans, concluent pour leur part que de toute façon on ne choisit jamais. Bienheureux quand on est choisi. Reportage Espagne : 17 milliards de dollars pour un projet de Las Vegas en Aragon LE MONDE | 14.12.07 | 15h33 • MADRID CORRESPONDANTE Une image de synthèse de l'un des projets de casinos prévus dans le désert de Los Monegros près de Saragosse (Aragon), le 27 novembre 2007 Le désert de Los Monegros, non loin de Saragosse, en Espagne, pourrait bientôt devenir à la fois le Las Vegas et le Orlando de l'Europe. Un complexe de 32 casinos, 5 parcs à thème, 70 hôtels, 232 restaurants, un terrain de golf, un hippodrome, des arènes, un centre de conférence : c'est le projet démesuré - pas moins de 17 milliards de dollars d'investissement auquel le gouvernement régional d'Aragon vient de donner son accord, mercredi 12 décembre. Baptisé Gran Scala, il est proposé par un consortium d'une douzaine d'entreprises spécialisées dans les jeux et les loisirs. International Leisure Development (ILD) recherchait pour son projet 2 000 hectares à la fois bon marché, biens desservis et situés de façon à pouvoir drainer un flux suffisant de clients - 25 millions de personnes par an sont attendus à l'horizon 2015. "PYRAMIDES ÉGYPTIENNES" Le gouvernement aragonais cherchait, lui, des investisseurs capables de dynamiser une région en voie de dépeuplement. Les étendues sauvages de Los Monegros présentent l'avantage d'être proches de la ligne de train à grande vitesse qui met Saragosse à 1 h 30 de Madrid et, bientôt, de Barcelone, et donc des touristes de la Costa Brava et de la Costa Daurada. Ne manqueront à cette "ville de loisirs intégrée" ni la reproduction de "pyramides égyptiennes", ni celle d'un cirque romain. Elle sera articulée autour de seize périodes historiques - de Cro-Magnon au futur en passant par le Moyen Age et les Mayas - chacune d'entre elles étant illustrée par un hôtel, un casino et... un "musée". Une première tranche du projet devrait être ouverte au public au deuxième trimestre 2010, la seconde en 2015 et la dernière en 2023. Le financement de l'ensemble est assuré par le consortium. Mais le gouvernement régional devra pourvoir aux infrastructures, acheminer l'électricité et surtout l'eau. Bien que l'Aragon soit traversé par l'Ebre, l'eau y a toujours été rare et problématique. La région s'est battue, ces dernières années, contre un projet visant à acheminer une partie de l'eau de l'Ebre à d'autres régions arides, dont la Murcie. Cécile Chambraud Article paru dans l'édition du 15.12.07. ETA s'en prend au tourisme estival A Madrid, Diane Cambon 21/07/2008 Bien qu'affaiblie par la pression des polices française et espagnole, l'organisation indépendantiste basque a lancé, comme chaque été depuis 1979, sa «campagne» d'actions terroristes. Avec l'explosion, dimanche, de quatre bombes de faible intensité sur le littoral de Cantabrique (nord), l'organisation séparatiste basque ETA a donné le coup d'envoi de sa «campagne estivale». Comme presque chaque été depuis 1979, les terroristes sèment l'épouvante sur les plages de la péninsule ibérique avec des voitures piégées ou des bombes placées dans les hôtels ou lieux de restauration. L'objectif des indépendantistes radicaux est de s'attaquer aux intérêts touristiques espagnols, important moteur de l'économie du pays, le deuxième le plus visité au monde après la France. Les autorités, qui redoutent de nouvelles frappes, notamment sur les zones hautement fréquentées du pourtour méditerranéen comme la Costa del Sol ou la Costa Brava, ont renforcé les mesures de surveillance. Par ces attaques, ETA cherche à faire parler d'elle et essaie toujours d'accentuer son impact sur la société espagnole. Depuis la rupture de la trêve en juin 2007, l'organisation a tué quatre personnes. Mais sa capacité d'action a été considérablement réduite par la pression policière hispano-française. Les forces de sécurité ont affaibli ses bases, en démantelant plusieurs caches d'armes, en arrêtant des commandos logistiques et en faisant pression sur les représentants politiques proches de l'organisation. Surtout, la police française a frappé à sa tête en mettant la main, en mai dernier, sur le supposé numéro un, Javier Lopez Peña, dit «Thierry». Ce vétéran pro-indépendantiste basque serait à l'origine de la rupture du processus de paix, engagé en 2006 entre ETA et l'exécutif socialiste. «Nouvelles vocations» Toutefois, bien qu'affaiblie, sa force de frappe peut encore sévir. La police espagnole compare régulièrement ETA à un phénix, qui dispose d'une forte capacité à se renouveler. En outre, le mouvement s'appuie sur le tissu social basque, dont une partie soutient la lutte pour l'indépendance. Environ 10 % de la population défend encore la violence comme mode d'action pour obtenir l'autonomie totale du Pays Basque. «Les manifestations d'appui aux membres d'ETA emprisonnés ou la violence des rues orchestrée par des jeunes activistes, encouragent les nouvelles vocations pour entrer dans ETA», assure Florencio Dominguez, auteur de nombreux ouvrages sur la question basque. Cependant, la pression judiciaire rend plus difficile l'émergence de nouveaux partis ou d'associations qui refusent de condamner l'activité terroriste. Plusieurs dirigeants politiques appartenant à l'Action nationaliste basque (ANV), un parti considéré comme la vitrine politique d'ETA, sont actuellement dans la ligne de mire de la justice espagnole. L'interdiction d'exercer leur mandat électoral dans les mairies pourrait être effective dès le mois d'août. Cette mesure risque d'entraîner de nouvelles représailles de l'organisation indépendantiste. L'ETA frappe le nord de l'Espagne La plage de Laredo, en Cantabrie, dans le nord de l'Espagne (REUTERS) Quatre bombes attribuées à l'organisation indépendantiste basque ont explosé dimanche à la mi-journée près de plages de Cantabrie. Pour l'instant, on ne dénombre aucun blessé. AFP LIBERATION.FR : dimanche 20 juillet 2008 L'ETA semble avoir lancé dimanche une nouvelle offensive contre des intérêts touristiques espagnols avec l'explosion de plusieurs bombes de faible intensité près de plages de Cantabrie (nord). Quatre petites bombes attribuées à l'organisation indépendantiste basque armée ETA ont explosé dimanche à la mi-journée et en début d'après-midi près des plages de Laredo et Noja. Elle n'ont pas fait de blessé, a indiqué à l'AFP un porte-parole de la préfecture de Cantabrie. La première bombe a explosé vers 12 heures sur la promenade de la plage de Laredo, abîmant légèrement la rambarde, puis la deuxième, dans une dune de la plage de Noja. La troisième a également explosé sur la promenade longeant la plage de Laredo, à environ 300 mètres de la première, endommageant cette-fois la cabane des secouristes. La quatrième a explosé en début d'après-midi sur le terrain de golf de Noja, causant de "très légers dégâts", selon la préfecture. Ces deux plages, situées presque à mi-chemin entre Santander et Bilbao (Pays Basque), sont très fréquentées en été par beau temps, principalement par des vacanciers espagnols, mais étaient presque désertes dimanche matin à cause d'un temps gris et pluvieux, a précisé la préfecture. Les zones avaient de toutes façons été évacuées à temps. Un appel passé dans la matinée au nom de l'ETA avait prévenu les pompiers de la prochaine explosion de ces bombes et d'une quatrième, près d'un terrain de golf de Laredo. Le Parti socialiste (PSOE), au pouvoir en Espagne, a immédiatement condamné dimanche dans un communiqué cette "série d'attentats commis sur la côte de Cantabrie"."Nous souhaitons faire part de notre solidarité aux habitants et aux visiteurs de cette région. Une fois de plus, l'ETA attaque tous les citoyens", a affirmé le PSOE. L'ETA, tenue pour responsable de la mort de 823 personnes en 40 ans de violence pour l'indépendance du Pays Basque, a habitué l'Espagne depuis 30 ans à des "campagnes d'été" visant le tourisme, important moteur de l'économie du pays, le deuxième le plus visité au monde après la France En Espagne, les excès d'urbanisation repoussent les touristes Les grandes régions touristiques espagnoles ne répondent plus à la demande, estime l'association Exceltur, qui regroupe les grands groupes espagnols du secteur. Ces derniers accusent les autorités locales de certaines destinations de privilégier la spéculation immobilière à court terme. Le tourisme espagnol est actuellement "en perte de compétitivité" et il doit évoluer en garantissant notamment "un minimum de 10 à 20 et 30 m2 de plage par personne", estime un rapport d'Exceltur, a-t-on appris mercredi auprès de cette entité. "Selon des données de 2003, seulement 31% des villes du littoral méditerranéen dépassent le niveau minimum recommandé par l'Union Européenne de 6 m2 d'espace de plage par personne", indique Exceltur, qui regroupe plusieurs groupes touristiques, dont la compagnie aérienne Iberia et les chaînes hôtelières NH Hoteles et Sol Melia. Ces professionnels accusent les autorités locales de certaines destinations de privilégier la spéculation immobilière à court terme. "La promotion du sol et le développement immobilier sont (dans certains cas) perçus comme la principale source de revenus de la municipalité, (qui) oublie d'assurer la continuité des revenus issus des activités touristiques", affirme ce rapport. "La situation ne devrait pas changer à court terme" car la surface de terrain encore constructible permettrait "de multiplier au moins par trois le nombre de places de logement actuellement disponibles", prédit le rapport sur l'"Impact sur l'environnement, l'économie et l'emploi des différents modèles de développement touristique du littoral méditerranéen espagnol, des Baléares et des Canaries". L'association espagnole Exceltur demande "un changement dans le modèle de développement" pour que le tourisme, première industrie espagnole, cesse de "perdre sa capacité à générer des richesses et à créer des emplois". "Après 40 ans de développement touristique, la croissance urbanistique a des limites", imposées notamment par la capacité territoriale et la "détérioration de l'expérience du touriste à cause de la massification", juge ce rapport. L'Espagne "a perdu des parts de marchés sur ses produits de Soleil et Plage face à ces principaux concurrents de la Méditerranée orientale" ce que "la France et l'Italie ont déjà vécu dans les années 60 et 70 par rapport à l'Espagne", note Exceltur. (Le Moniteur , 05/01/2006) L'Espagne veut protéger ses 10 000 km de côtes De notre envoyée spéciale à Valence, Diane Cambon 09/05/2008 | Mise à jour : 20:54 | Le gouvernement ressort une loi de protection du littoral de 1988 qui provoque l'ire des propriétaires. La plage du Saler, à une dizaine de kilomètres au sud de Valence, est quasiment vierge. Déclarée parc naturel en 1980, cette zone de l'Albufera est l'un des rares tronçons de la côte espagnole à avoir échappé à l'urbanisation sauvage. Et pourtant, entre les dunes et les marais salants, quatre tours d'immeuble, une résidence avec des villas et un hôtel cinq étoiles s'imposent dans le paysage. Ces édifices, construits dans le pur style architectural des années 1970, ont été érigés avec la bénédiction de la mairie de Valence, qui voulait faire de cette côte une station balnéaire du tourisme de masse. Mais, près de trois décennies plus tard, ces édifices aux couleurs pastel dérangent le coup l'œil. Ils font tache avec le projet de récupération du littoral lancé par le gouvernement de José Luis Rodriguez Zapatero, lequel veut procéder à un grand nettoyage de ses côtes abîmées par le béton. Construits et achetés légalement par de nombreux étrangers désirant se faire une place au doux soleil ibérique, ces logements ont aujourd'hui leurs jours comptés. En vertu d'une loi du littoral datant de 1988 et jusqu'alors oubliée dans les cartons du ministère de l'Environnement, l'exécutif socialiste veut redéfinir l'ensemble des zones côtières appartenant au domaine public. Si le gouvernement souhaite éviter de nouveaux massacres à la bétonneuse le long de ses dix mille kilomètres de côtes, il veut aussi faire le ménage avec les constructions anarchiques déjà existantes. Pour y parvenir, l'État entend récupérer tous les terrains urbanisés de la zone protégée. À savoir : tous les édifices construits à moins de 100 mètres de la zone sableuse (dune) ou rocheuse (falaise). Selon José Ortega, porte-parole du collectif de défense des résidents du littoral, près de 500 000 personnes, de la Galice (Nord) aux îles Canaries en passant par la Costa del Sol ou du Levant, seraient propriétaires d'une maison, d'un commerce ou d'un hôtel édifiés dans la dite zone des 100 mètres protégés. Pour ces propriétaires, l'initiative du gouvernement est un véritable coup de massue. «La plus grande offensive contre la propriété privée de l'histoire démocratique espagnole, s'insurge Martine Lavergne, professeur de français à Valence et propriétaire d'une villa sur la plage El Saler depuis près de 30 ans. «Après trois décennies d'investissements, on vous assure que votre patrimoine ne vaut rien et qu'il appartient au final à l'État.» Dédommagement symbolique Les pouvoirs publics offrent aux propriétaires dont les villas sont du mauvais côté de la ligne de protection du littoral un dédommagement symbolique. L'État propose de racheter leur bien au prix du sol de l'époque où ils l'ont acheté. Une proposition jugée scandaleuse par la majorité des propriétaires alors que les prix du logement ont augmenté de 150 % en une décennie. L'autre option envisagée est d'offrir une concession de trente ans. Pendant cette période, les particuliers pourront profiter de leurs biens jusqu'à ce que l'État en devienne le propriétaire et décide de sa démolition. «Cette solution est injuste car, durant cette période, je ne peux ni revendre mon bien ni demander des crédits pour faire des travaux et encore moins le céder à mes enfants», s'indigne Roger Zimmermann, directeur général de l'hôtel 5 étoiles Sidi. Mais, pour ce Suisse allemand, le pire de cette loi est son effet rétroactif. «Mon hôtel a été construit en 1974 et aujourd'hui il est victime d'une lo, qui date de 1988 et qui entre en vigueur 20 ans après !», fulmine-t-il. Au sein du ministère de l'Environnement et de l'Agriculture, on tente de rassurer les résidents affectés en promettant qu'il n'y aura aucune destruction massive ni d'expropriations immédiates. Toutefois, José Fernandez, directeur du Département du littoral, assure que le nettoyage des côtes est l'une des priorités du nouveau gouvernement. L'État disposerait d'un budget de cinq milliards d'euros pour rendre vierge quelque 220 millions de mètres carrés de côte. Pour l'instant, seule une centaine d'édifices ont été démolis par les pelleteuses publiques. La plupart de ces logements avaient été bâtis sans permis de construire. De leurs côtés, les résidents affectés par la loi ont pris les devants pour ne pas voir «spolier» leurs biens. Le collectif a déposé une plainte au Parlement européen pour atteinte à la propriété privée et dénoncer l'effet rétroactif de la loi. Leur requête est pour l'instant restée lettre morte. Le miraculeux succès de Saint-Jacques SOPHIE DE RAVINEL 22/10/2007 | CES CHEMINS ont été creusés par des milliers et des milliers de pas. Dans la foulée de l'évêque Gothescalc, premier pèlerin français venu du Puy-en-Velay autour de 950, ils se sont dirigés grâce aux étoiles vers la mer et le soleil couchant. Depuis les confins de l'Europe et durant des siècles, les pèlerins ont marché en procession vers le tombeau de l'apôtre Jacques, fils de Zébédée, mort martyr à Jérusalem en 44, et dont le corps aurait été porté sur la côte galicienne puis enterré dans un lieu appelé Campus stellae, le champ de l'étoile, avant d'être présenté à la dévotion des fidèles à partir du IXe siècle. On raconte qu'au Xe siècle, selon l'envoyé du calife de Cordoue, « il y avait tant de monde sur ce chemin que l'on voyait noir jusqu'à l'horizon ». Exit aujourd'hui, et depuis des siècles, l'esprit de Reconquista qui animait les pèlerins, comme pouvait les inspirer aussi l'idée d'expier leurs fautes sur la route du sanctuaire. Pourtant, les « Jacquets », ceux qui empruntent ces chemins, sont toujours au rendez-vous, surtout depuis le renouveau, qui date en France du début des années 1970. Leur nombre ne cesse de croître. Depuis 2007, l'accueil Saint-Jacques de Saint-Jean-Pied-de-Port a enregistré 24 860 pèlerins, soit 23 % de plus que pour la même période de 2006. Le père Emmanuel Gobilliard, recteur de la cathédrale du Puy-en-Velay (Haute-Loire), note aussi une augmentation sensible de ceux qui viennent assister à la messe des pèlerins de 7 heures, instaurée depuis 1998. Mais comme les topo-guides de la Fédération française de la randonnée pédestre (FFRP) ont remplacé le Codex calixtinus, premier guide des quatre voies historiques françaises - au départ de Paris, Vézelay, Le Puy et Arles -, rédigé au XIIe siècle, les motivations ont elles aussi évolué. Brassage des cultures et des origines « La dimension spirituelle et religieuse reste la nature première de ces chemins », affirme José Maria Ballester, ancien directeur de la culture et du patrimoine culturel et naturel au Conseil de l'Europe et responsable en 1987 du premier des Itinéraires culturels, celui de Compostelle. « Mais ils sont aussi devenus des chemins de civilisation, des espaces de rencontre et de partage, de brassage des cultures et des origines. » Et, selon lui, le succès s'explique justement par les différentes « lectures » possibles qui souvent s'entrecroisent : « Une lecture spirituelle, pas forcément confessionnelle ; une autre d'ordre culturel porté par la littérature, l'art roman... Une lecture sportive aussi, le tout lié à la beauté de l'environnement. » Le cadre du GR65, qui allait du Puy aux Pyrénées jusqu'à ce qu'une nouvelle section soit ouverte au départ de Genève en 2004, est en effet exceptionnel sur bien des tronçons, puis laisse la place, en Espagne, à un camino francès non moins intéressant. « Malgré le succès, ces chemins n'ont rien d'un boulevard pour touristes ! », précise cependant le président du comité de randonnée pédestre pour la Haute-Loire. « La fréquentation est échelonnée, et puis tout le monde marche dans la même direction... » Quant aux profils, Christian Bertholet note que les premiers départs « autour de Pâques » concernent surtout « les pèlerins qui ont un ou deux mois devant eux pour effectuer tout ou moitié de la route et dont l'âge tourne souvent autour de celui de la retraite. » L'été, ils sont relayés « par des randonneurs plus jeunes, qui viennent effectuer de petits parcours ». Septembre voit le retour des « grands » marcheurs, jusqu'aux premières neiges... La planification touristique: l’exemple de l’Espagne et du Maroc Analyse rédigée par Michèle Laliberté (…) Espagne - Plan Horizon 2020 Le tourisme espagnol en chiffres: 2e pays récepteur de visiteurs internationaux après la France (58,4 millions en 2006); 2e pays pour les recettes internationales derrière les États-Unis (51 milliards USD en 2006); industrie touristique représentant 11% du produit national brut (en stagnation); 2,3 millions d’emplois directs; balance de paiements positive de 26 milliards d’euros en 2005 (tendance à la baisse). Les autorités espagnoles se sont engagées dans un exercice innovateur de planification et de prospective fondé sur la démocratie participative (donner la parole aux intervenants afin de susciter l’adhésion), le tout sur fond de Web 2.0. Phase 1 présentée au printemps 2007 Processus visant à obtenir une analyse de la situation actuelle et un diagnostic sans a priori. Étalé sur une période de plus de six mois. Participation de sept groupes d’experts présidés par un économiste de renom. Avec, pour toile de fond, deux enjeux cruciaux pour l’Europe: les changements climatiques et démographiques (arrivée massive d’immigrants). Malgré son statut de destination vedette, la croissance de ses visiteurs et les grands progrès réalisés au cours des dernières années, l’Espagne voit sa valeur ajoutée s’amenuiser. La vive compétition et les nuages qui s’accumulent sur les destinations traditionnelles méditerranéennes lui imposent la nécessité d’agir. L’industrie touristique, à maturité, souhaite se démarquer de la concurrence, améliorer sa compétitivité et relever les défis technologiques, environnementaux et sociaux qui prévalent, le tout dans une perspective de développement durable. Phase 2 en cours pour se terminer à la fin de 2007 Processus servant à susciter la réflexion, à bénéficier de l’intelligence collective et à définir des objectifs partagés par le plus grand nombre. Tribune d’expression pour la communauté touristique de même que pour les organisations, les institutions et les collectivités non touristiques (organismes à but non lucratif, universités, syndicats, citoyens, etc.). Sous le signe de l’interactivité, plate-forme Internet www.turismo2020.es comportant enquêtes auprès des professionnels et des administrations locales, provinciales et régionales; forum de débats avec blogues; possibilité d’ajouter des cas et des bonnes pratiques; fonctionnalité de clavardage (chat). Visite des grandes villes et tenue d’une conférence sectorielle du tourisme à la fin de 2007. Phase 3 Présentation du Plan du tourisme espagnol Horizon 2020. Plan opérationnel pour la période 2008-2012. Ce plan de prospective stratégique reprend cinq tendances lourdes observées depuis une dizaine d’années: les technologies de l’information et de la communication; les transports de moins en moins coûteux; le déplacement de la demande vers des besoins d’apprentissage, de culture, de santé et de bien-être; le développement durable; la sécurité et la réduction des risques de tous ordres (terroristes, climatiques, sanitaires, etc.). (…) Autonomias Ces régions qui font bouger l'Espagne Par de notre correspondante Cécile Thibaud, publié le 19/12/2002 Les 17 autonomias du pays sont devenues de véritables laboratoires d'expérimentation sociale. Mais les progrès des unes pointent souvent le retard des autres Pendant deux jours, les habitants des bords de la ria de Arosa, tout au bout de la Galice, ont lutté à mains nues contre la marée noire. Les bateaux de pêche ont formé une barrière de fortune à l'embouchure. Chacun, à bord, a ratissé les flots pour repêcher les plaques de fioul à la dérive et empêcher la mélasse noire du Prestige d'entrer dans la ria. Sans attendre les consignes des autorités de la région ou du gouvernement central. Et ils ont eu raison. Ils ont gagné tout seuls leur première bataille contre cette marée noire qui a englué le système politique espagnol. Le naufrage du pétrolier Prestige, le 19 novembre dernier, a pris les autorités de court: impossible, pendant des jours, de savoir qui, de la région, des provinces ou du gouvernement central, était aux commandes. Sur les bords de la ria de Arosa comme dans toute la Galice, les habitants se sont sentis abandonnés à leur désastre, sans consigne, ni moyens, ni information. Les couacs de la crise du Prestige donnent une piètre image de la décentralisation espagnole. Au moment même où, pourtant, l'extraordinaire dynamisme des régions est en train de transformer l'Espagne. Grâce à leur droit à l'expérimentation, les 17 autonomias du pays sont en effet devenues un véritable laboratoire social. «Les régions sont plus proches du citoyen, plus réceptives à ses demandes», explique Enrique Gil Calvo, professeur de sociologie à l'université Complutense de Madrid. Plusieurs régions ont pris des initiatives pour améliorer la condition féminine. Ainsi, la Castille-La Manche vient de décider, dans un texte contre la violence conjugale, de rendre publiques les listes d'agresseurs condamnés, tandis que La Rioja met en place un système de détection par GPS pour protéger les femmes battues et que le Pays basque veut soumettre les maris violents à un traitement psychologique. Les droits des homosexuels progressent aussi plus vite dans certaines régions. Plusieurs d'entre elles ont instauré des formes légales d'union. La Navarre et bientôt le Pays basque autorisent les couples homosexuels à adopter des enfants. Dans les Asturies, qui n'ont pas le pouvoir de légiférer sur l'adoption, ils bénéficient d'un droit d'accueil. Dans un autre domaine, la Catalogne a été la première des autonomias à créer le testament de vie, qui permet d'exprimer par avance ses souhaits en cas de maladie mortelle. Pendant que les Baléares installent une écotaxe sur le tourisme pour protéger le littoral et instaurent la parité sur les listes électorales. Tout comme la Castille-La Manche, qui a, par ailleurs, mis en place un système de couverture maladie des travailleurs indépendants sans équivalent dans le pays. Même si la Catalogne est assurément la région pionnière en de nombreux domaines, nul ne doute que la Navarre soit celle qui propose la politique d'aide à la famille la plus complète... Inscrit dans la Constitution de 1978, le processus de décentralisation a découpé l'Espagne en 17 régions qui ont bénéficié, progressivement, et chacune à son rythme, de transferts de compétences dans toute une série de domaines: éducation, santé, formation, aide sociale, justice, équipement, etc. Aujourd'hui, 45% des dépenses publiques sont assurées par les régions, et 15% par les communes. Ce qui ne laisse à l'Etat central que 40% du total, essentiellement pour la défense, la politique étrangère, la sécurité sociale et les retraites. «La Constitution donne une réelle autonomie politique, et non pas seulement administrative, aux régions, explique Marc Carrillo, professeur de droit constitutionnel à l'université Pompeu Fabra de Barcelone. Chacune peut établir ses lois, votées par son propre Parlement. C'est un jeu complexe où entrent en ligne de compte à la fois les nécessités directes de la population et les options politiques de ceux qui sont aux commandes.» Les régions aux mains des socialistes ou des nationalistes ont pris le contre-pied de la politique gouvernementale, caractérisée depuis l'arrivée au pouvoir de la droite par un immobilisme social. Elles multiplient donc depuis cinq ans les actions en faveur de l'éducation, des femmes, des chômeurs ou des personnes âgées. Leurs initiatives, parfois, font des émules. Après avoir essaimé dans plusieurs régions, le système de tutorat du revenu actif d'insertion instauré en Catalogne a été adopté à l'échelle nationale. Tout comme le testament de vie, voté il y a quelques mois à Madrid. Dans d'autres domaines, les progrès des unes mettraient plutôt en évidence les retards des autres et de l'Etat central. C'est le cas en ce qui concerne les droits des homosexuels. «Si vous vivez à Madrid, vous n'avez droit à rien, à Pampelune vous pouvez adopter des enfants, à Barcelone vous pouvez hériter, en Andalousie, la sécurité sociale prend en charge les opérations de changement de sexe, explique Beatriz Gimeno, secrétaire générale de la Fédération espagnole des gays et lesbiennes. Je ne sais pas si c'est un bien ou un mal. Mais c'est la seule manière de faire avancer les choses. Pour nous, cela a au moins l'avantage de maintenir ouvert le débat social: chaque fois qu'une région modifie sa loi, on en parle à nouveau dans la presse.» L'association de juristes féministes Themis, qui défend la cause des femmes battues, est plus critique: «Les actions exemplaires de certaines régions ne dispensent pas l'Etat de ses devoirs, explique Angela Alemany, sa présidente. C'est à lui que revient de modifier la loi, de débloquer un minimum de fonds pour l'accueil et la réinsertion.» Elle n'est pas la seule à s'inquiéter. «On ne peut pas avoir 17 politiques de la famille dans le même pays, alerte José Ramon Losano, président de la Fédération des familles nombreuses. Ne nous cachons pas derrière notre petit doigt: dire que l'Espagne consacre 2,1% de son PIB à l'aide aux familles contre 8,5%, en moyenne, dans l'Union européenne est déjà trop dire. Toute cette politique est menée dans deux régions seulement. Le reste du pays n'a rien ou presque.» Débroussailler les détails d'une politique familiale en perpétuelle évolution sur 17 fronts relève de l'exploit: la Catalogne, qui joue depuis longtemps les poissons pilotes en matière d'aides et de subventions, est de plus en plus concurrencée par la Navarre. Mais alors que, dans ces deux régions, la plupart des mesures concernent les enfants jusqu'à 3 ans, la Castille-La Manche vient de mettre en place une allocation mensuelle qui sera octroyée jusqu'à 18 ans... «Comment peut-on accepter qu'une famille reçoive 156 euros de l'Etat par enfant à Madrid et 2 100 à Barcelone?» s'indigne Losano. Les régions sont-elles coupables d'avoir transformé l'Espagne en un gruyère législatif? «Sûrement pas. Ce qui manque, ce sont des organismes de coordination par secteur, estime le sociologue Enrique Gil Calvo, qui mise sur l'effet d'émulation: «L'égalité ne signifie pas l'homogénéité. Ce processus réactive la capacité d'initiative des administrations locales face à un gouvernement qui a clairement abandonné le terrain social. Elles répondent à la diversité territoriale, empruntent les bonnes idées des voisines et rivalisent entre elles, à la manière des entreprises privées, pour être attrayantes grâce à la qualité de leurs services.» En attendant, à chacun de «faire son marché». Et de savoir où il fait bon vivre, en Espagne, quand on est une famille nombreuse, un chômeur longue durée, un homosexuel désirant adopter un enfant, une femme battue ou une personne âgée dépendante. La crise touche le secteur touristique espagnol, mais crée aussi des opportunités d’investissement Alors que le tourisme en Espagne est durement frappé par la crise économique, l'hôtellerie continue d’attirer certains grands investisseurs internationaux qui misent sur une reprise du secteur à long terme. La société de gestion Axa REIM a racheté l'hôtel Pullman Barcelona Skipper (photo Pullman Barcelona Skipper) 12 points, c’est la chute enregistrée par les flux touristiques vers l'Espagne au premier semestre 2009, selon les chiffres dévoilés la semaine dernière par l’Organisation Mondiale du Tourisme (OMT). En cause notamment, le tarissement des flux provenant de l’étranger. Le nombre total de touristes internationaux est ainsi en recul de 8% de janvier à début avril, selon le rapport publié par la Confédération espagnole des hôtels et logements touristiques (CEHAT) et PricewaterhouseCoopers le 19 juin 2009. Et cette situation devrait perdurer dans les prochains mois. Les hôtels de la péninsule s’attendent à 82% à un recul de réservations de la part de touristes étrangers, d’après l’enquête menée par la CEHAT. Si le manque à gagner devrait être compensé en partie cet été par la recrudescence du tourisme national, la CEHAT ne cache pas sa préoccupation pour la fin de l’année 2009. Des investisseurs partagés La plupart des groupes hôteliers ont donc revu à la baisse leurs ambitions. C’est le cas du groupe Barcelo, qui table désormais sur une baisse de 75% de la demande en 2009 et prévoit de limiter ses investissements à 100 M€ cette même année. A l’inverse, d’autres grands investisseurs affichent, eux, un regain d’intérêt pour ce secteur dont la valeur a été mécaniquement revue à la baisse ces derniers mois. Tout récemment, la société de gestion Axa REIM a, par exemple, acquis l’hôtel AB Skipper à Barcelone, dont la gestion a été confiée au groupe Accor. Un investissement qui est justifié non seulement par le dynamisme de la ville, mais également par d’autres éléments tel que l’effet de la conversion de l’hôtel sous une enseigne d’un groupe hôtelier international, dans ce cas la marque Pullman développée par Accor. « Ces différents atouts doivent permettre à notre actif de moins souffrir de la crise actuelle et de fortement bénéficier d’un retour à la croissance », indique Gael Le Lay, responsable des investissements hôteliers chez Axa REIM. L'Espagne reste une destination touristique de premier choix Certes touchée par la crise, l’Espagne est la troisième destination touristique du monde en 2009 et « s’accroche solidement à la deuxième place mondiale et au premier rang en Europe » en termes de recettes touristiques, selon le dernier rapport de l’OMT. En ce sens, le secteur touristique dans la péninsule devrait être l'un des premiers bénéficiaires d'un retour à la croissance à long terme, au-delà de 2009. De quoi éveiller l'appétit des investisseurs. Vendredi 10 Juillet 2009 Espagne : la crise a vidé les hotels de la Costa del Sol Diane Cambon 28/08/2008 Deuxième destination touristique d'Europe, l'Espagne a subi une chute de fréquentation de 8 % en juillet. Les Espagnols ont réduit leurs dépenses. Tout l'été, les plages espagnoles ont offert le même visage de désolation : chaises longues et parasols en grande partie inutilisés, bars à tapas désertés. La grave crise qui sévit en Espagne depuis l'éclatement de la bulle immobilière n'a pas épargné le concept sol y playa. Pilier de l'économie espagnole il représente 10 % du produit intérieur brut , le tourisme semblait l'un des rares secteurs ménagés par le marasme économique. Le bilan de la saison touristique qui s'achève ces jours-ci prouve le contraire. Selon Domenec Biosca, président de l'Association des experts du tourisme, le vacancier espagnol a dépensé 30 % de moins dans les commerces et restaurants, cet été. D'après les premières estimations du ministère de l'Industrie, du Commerce et du Tourisme, les étrangers ont boudé la Péninsule. La fréquentation serait en baisse de 8 % en juillet sur un an. Français, Suisses et Italiens ont délaissé l'Espagne au profit des États-Unis. La Catalogne, une des régions favorites des touristes, a enregistré la plus forte baisse de visiteurs ( 12,1 %) suivie par l'Andalousie ( 11 %). Mais ce sont les vacanciers ibériques qui ont été les plus regardants sur la dépense. «La majorité d'entre eux ont opté pour la location d'appartements au lieu du séjour à l'hôtel, explique Domenec Biosca. Les séjours ont été plus courts, et lorsqu'ils le pouvaient, les Espagnols se sont réfugiés dans leur famille ou chez des amis.» Fini le temps des trois semaines de vacances passées à siroter de la sangria les doigts de pied en éventail ! Frappés au portefeuille par la hausse des prix, la flambée des crédits immobiliers, et inquiets pour leurs emplois, les Espagnols ont réduit leur temps de congé à une dizaine de jours en moyenne. Réductions de prix à Ibiza Dans les zones réputées pour le tourisme de masse comme Malaga, Tarragone ou la côte du Levant, l'occupation des hôtels n'a jamais dépassé les 70 %, selon Exceltur, la centrale qui regroupe les 24 plus importants groupes touristiques du pays. Ce n'est pourtant pas faute d'avoir proposé des offres alléchantes pour attirer les clients. Les hôtels ont rivalisé de propositions sur le thème «gratuit pour les enfants, boissons à volonté au bar de l'hôtel ou encore sixième nuit gratuite pour une semaine de réservation». L'une des offres les plus courantes des tables de la Costa del Sol était «Un menu offert pour deux achetés». Même les célèbres boîtes de nuit d'Ibiza ont revu à la baisse leurs prétentions : l'île branchée propose aux clients une entrée pour trois discothèques au prix de 60 euros, le verre inclus. Seul le tourisme des «hôtels croisières» est parvenu à s'en sortir plus ou moins, selon Exceltur. Ce sont ces hôtels qui proposent des packs de vacances prépayés, avec pension complète, discothèque, piscine et bar à discrétion. «Cette formule présente des inconvénients pour l'économie des régions, car ces vacanciers ne sortent jamais de leur hôtel et ne dépensent donc rien dans les commerces des alentours» , assure Domenec Biosca. Et de conclure : «Outre le problème de la crise économique, c'est aussi notre modèle de tourisme de masse qu'il faut changer pour attirer un autre type de vacanciers de plus haut de gamme.» L’Espagne jette une bouée de 400 M€ à son tourisme Le plan "Renove" doit permettre au tourisme ibérique de moins souffrir de la décrue des séjours qui affecte l'économie espagnole. 400 M€ vont être injectés dans le secteur touristique, pour soutenir d'abord les PME. ESPAGNE. Le Ministre de l’industrie, du tourisme et du commerce , Miguel Sebastian, et l’Institut de Crédit Officiel (ICO) ont signé un chèque de 400 M€ en faveur du tourisme espagnol en sérieuse chute. Cette aide entre dans le cadre du plan « Renove » généré par la crise financière pour appuyer une profession représentant 11% du PIB en Espagne. Annoncée depuis deux mois, cette enveloppe de 400 M€ sera principalement destinée aux Pme du secteur touristique. Avec 57,41 millions de touristes étrangers accueillis en Espagne en 2008, le pays connaît une baisse de 2,6% par rapport à 2007. Si les Britanniques conservent leur premier rang avec 15,7 millions de visiteurs, ils accusent un recul de 3% sur 2008 et de 14,9% sur le seul mois de décembre 2008. La clientèle française se trouve également en repli de 8,5 % sur l’année avec 8,15 millions de personnes. Cette chute impacte directement la Catalogne frontalière. La région de Barcelone conserve sa première place (14,19 millions de touristes étrangers accueillis), devant les Baléares (10,2 millions), mais voit sa fréquentation reculer de 6,7%, la plus forte baisse de toutes les régions espagnoles. Le tourisme peut-il sortir l'Espagne de la crise ? Par Gaël Nevoux Une étude de Mondial Assistance portant sur le nombre de contrats d'assurance souscrits jusqu'au 5 décembre 2008 pour des vols achetés sur internet allant du 15 décembre 2008 au 15 mars 2009 montre que l'Espagne occupe, avec l'Angleterre, la première destination touristique des Européens. Aussi, parmi les 7 pays européens passés au crible, l'Espagne apparaît comme la première destination en nombre de vols prévus pour les Hollandais avec 24% et les Allemands avec 18%. 19% des Britanniques et 16% des Italiens ont aussi choisi le soleil espagnol pour leurs vacances d'hiver, même si la Péninsule ibérique ne représente pas la première destination. Autre phénomène intéressant, celui des Espagnols dont la crise qui affecte fortement le pays et sa population oblige à des destinations moins lointaines. Ainsi, 43% des vols sont prévus pour l'intérieur du pays. Ces chiffres semblent encourageants pour une éventuelle reprise de l'économie espagnole fortement touchée par la crise qui affecte principalement le secteur bancaire, de la construction et de l'immobilier. L'arrivée de touristes étrangers va ainsi peut-être permettre, par le système de la location, d'amortir la crise de l'immobilier et de relancer l'économie en Espagne. D'ailleurs, si on en juge par les résultats de VacancesEspagne.fr, site internet qui propose des locations de vacances en villas, maisons et appartements à louer directement auprès du propriétaire dans toute l'Espagne, il y a des raisons d'être optimiste. En effet, la fréquentation du site du 01 janvier au 05 mars 2009 a augmenté de 89,04% par rapport à la même période de l'année précédente et le nombre de demandes de renseignements envoyées par les potentiels locataires aux propriétaires a lui augmenté de 48 points Quant au nombre de maisons proposées à la location, il a connu une hausse de 28% entre 2008 et 2009, passant à plus de 3200 locations en Espagne au choix des futurs vacanciers. Reste à savoir si les Européens choisiront aussi l'Espagne pour leurs vacances d'été. L'ETA défie le gouvernement espagnol avec de nouveaux attentats à Majorque LE MONDE | 10.08.09 AFP/RAFA RIVAS L'ETA, inscrite sur la liste des organisations terroristes de l'Union européenne et des EtatsUnis, est tenue pour responsable de la mort de 824 personnes en quarante ans de violences pour l'indépendance du Pays basque. Madrid Correspondance Le procureur du tribunal de justice des îles Baléares, Bartomeu Barcelo, a tiré la conclusion de la journée du dimanche 9 août, après l'explosion de trois bombes de faible puissance dans deux restaurants et un parking sous-terrain, tout près de Palma de Majorque : "Tout indique qu'il existe un commando de l'ETA à Majorque." L'ETA avait averti, en fin de matinée, par un appel téléphonique à une société de taxis du pays basque, de l'existence d'une ou de plusieurs bombes sur l'île de Majorque. La première, placée dans le faux plafond des toilettes des femmes d'un restaurant de plage, a explosé vers 14 h 20, près de la ville, alors que le commerce était plein. Personne n'a été blessé. Selon quelques témoins, une petite explosion sèche a été entendue, comme celle d'un gros pétard. Immédiatement, le restaurant et ses environs ont été évacués. Les démineurs ont ensuite contrôlé l'explosion de la seconde bombe, elle aussi de faible puissance, peu après 16 heures, dans un restaurant proche. Les forces de l'ordre ont recherché enfin une troisième bombe dans un hôtel, mais celle-ci était placée dans une galerie commerciale souterraine. Elle n'a fait que peu de dégâts matériels. L'ETA a choisi de se manifester le jour même où elle revendiquait, dans un communiqué, les attentats contre la caserne de la Garde civile de Burgos, le 29 juillet (64 blessés), et contre deux gardes civils tués dans l'explosion de leur voiture piégée le 30 juillet, à Palma de Majorque. Ce double assassinat avait provoqué un déploiement important de policiers ces derniers jours dans l'île. L'organisation revendique aussi l'assassinat d'un policier au moins de juin à Bilbao. L'ETA affirme, dans le texte transmis au quotidien indépendantiste basque Gara, "ne chercher à imposer aucun projet, contrairement à ce que répètent les dirigeants espagnols. Ce que l'ETA cherche depuis de longues décennies est une solution politique et un dialogue". ISOLEMENT POLITIQUE L'ETA, à l'origine de la mort de 828 personnes en cinquante ans d'existence, défie ainsi à nouveau le gouvernement au moment où sa vitrine politique, Batasuna, a été privée de toute perspective politique par la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) qui, le 30 juin, a reconnu le bien-fondé de son interdiction par le gouvernement espagnol, en 2003. Isolée politiquement comme jamais, harcelée avec succès par les polices espagnole et française (une dizaine de ses dirigeants ont été arrêtés ces derniers mois), l'ETA est affaiblie. Mais elle a voulu démontrer ces derniers jours qu'elle conserve sa capacité de tuer, comme souvent lorsqu'elle a l'intention de proposer une négociation. Pour l'instant, le gouvernement espagnol semble bien décidé à ne pas laisser une once d'espoir à l'ETA. Depuis la fin de la trêve, à la mi-2007, après quinze mois de cessez-le-feu, Madrid s'est concentré sur l'arrestation des activités de l'organisation. Le gouvernement socialiste de José Luis Rodriguez Zapatero a déclaré à plusieurs reprises qu'il n'y aurait pas de négociations avec l'ETA, et que l'organisation serait défaite par l'action de la police et de la justice. Le ministre de l'intérieur, Alfredo Perez Rubalcaba, a répété ces dernières semaines que l'ETA n'aura aucune porte de sortie. Probablement dans l'attente d'une initiative politique de Batasuna, il a déjà annoncé qu'il rejetterait comme une "nouvelle farce" tout ce qui ne serait pas le renoncement à l'action violente. M. Rubalcaba a même été plus loin que ce qui était jusqu'à présent la position du gouvernement espagnol, et qui consistait à dire que Batasuna pourrait à nouveau exercer ses activités si elle condamnait les attentats de l'ETA. Anticipant une déclaration de Batasuna "qui condamne la violence" assortie d'une demande de levée de son interdiction, le ministre de l'intérieur a assuré : "La réponse de notre part sera radicalement non." "Les tribunaux ont déjà montré qu'ETA et Batasuna sont la même chose. Il faut leur dire avec fermeté que jamais ils ne reviendront dans les institutions tant que l'ETA existera", a ajouté le ministre. (Intérim.) Article paru dans l'édition du 11.08.09 L'Espagne était déjà le pays européen le plus touché par la crise... Au lendemain des deux attentats, probablement d'ETA, perpétrés en Espagne, les professionnels du tourisme s'inquiètent des conséquences économiques. Déjà très touchée par la crise, l'Espagne craint une baisse de l'activité dans le secteur. Pourtant le pays est une destination très appréciée des vacanciers étrangers. Depuis les quatre plages et les nombreux hôtels de Palmanova (30.000 chambres), les vacanciers, principalement britanniques, ont assisté stupéfaits à la mise en place d'un grand périmètre de sécurité. Nombre d'entre eux ont été confinés pendant plusieurs heures dans leur chambre d'hôtel. Les Baléares: la destination espagnole préférée des touristes étrangers Au moment de l'attentat, quelque 400.000 vacanciers se trouvaient sur l'île qui a été provisoirement bouclée, aéroport et ports inclus. L'ensemble des îles Baléares (Majorque, Minorque, Ibiza, Formentera) dégagent 80% de leur Produit intérieur brut de l'activité touristique, directement ou indirectement. L'archipel a été en juin la destination espagnole préférée des touristes étrangers, selon les dernières données officielles disponibles. En 2008, ils ont été 10 millions à y séjourner, dont 4 millions d'Allemands et 3,4 millions de Britanniques qui plébiscitent l'archipel depuis des années. La presse espagnole parlait vendredi de «coup porté à l'épicentre touristique des Baléares», d'autant que le secteur est déjà touché par la crise économique. Depuis le début de l'année, le nombre de touristes a reculé de 12,5% par rapport à 2008, selon les données du ministère de l'Industrie et du Tourisme. Espagne : mer, soleil et béton par Clotilde de Gastines - 16 Juillet 2009 ¡Sol y playa! Ce modèle de vacances a fait de l'Espagne la seconde destination touristique au monde. Des provinces se mobilisent pour restreindre l'avancée du béton sur le littoral et en milieu rural. A Torremolinos, où le béton tutoie la plage et à Ibiza, où s'agglutinent les touristes, le modèle héliotrope espagnol a atteint ses limites. Première source de richesse du pays, le tourisme représente 12% du PIB et 10% de l'emploi national espagnol. Mais cette industrie touristique s'est développée dans un cadre juridique flou. Les infrastructures espagnoles sont adaptées au tourisme de masse. Cinquante millions de vacanciers s'y pressent tous les ans. En 50 ans, le taux de croissance urbaine a explosé. Les formes d'occupation du sol sont toujours plus denses suite à la demande croissante, nationale et d'Europe occidentale, sur les espaces littoraux. Dans les années 70, des édifices en hauteur sont venus border les grandes plages de sable. Puis la construction « horizontale » est devenue générale, occupant des espaces sans cesse plus vastes et grignotant sur les communes rurales d'une large frange pré-littorale et intérieure. En Andalousie, destination d'un touriste sur deux, la population locale a doublé, mais la surface bâtie a sextuplé. L'impact écologique du tourisme sur les 6000 km de côtes espagnoles (îles comprises) fait l'objet d'une condamnation sans appel dans le dernier rapport de Greenpeace « Costas » : 90% du littoral souffre de problème de regénération estime l'expertise. Depuis mai 2002, le gouvernement prélève un impôt d'1€ par nuitée dans un logement touristique. Un prélèvement bien faible au regard des dégâts écologiques. Un touriste consomme 7 fois plus d'eau qu'un usager local. Un golf épuise l'équivalent de la consommation de 9000 habitants ! Sans foi ni loi ? La Loi de protection des Côtes de 1988 (Loi 22/1988, BOE 29-6-1988) est restée lettre morte. Selon une étude parue dans la revue Rives. Cette loi annonçait « les garanties nécessaires pour la défense du littoral par la protection et la conservation de ses valeurs naturelles et culturelles, l'utilisation rationnelle de ses ressources, l'adoption de mesures appropriées pour leur restauration, l'usage public, et l'élargissement et la consolidation du domaine public maritime et terrestre ». Mais la démarcation du domaine maritime et terrestre n'a pas été aussi efficace que prévu ; aujourd'hui encore, « il existe des zones qui ne sont pas bornées, la délimitation des aires de services et de protection est en retard, et ce qui empêche l'Etat d'accroître son patrimoine avec des terrains qui relèvent actuellement de la propriété privée ». En Andalousie, un tiers du littoral seulement est protégé. L'urbanisation touristique occupe certes une bonne partie des 200 km de littoral de la province d'Alicante, ce qui a permis depuis les années 1960 de diversifier l'économie, conviennent les auteurs de l'article. Elle a cependant provoqué un déséquilibre dans l'usage des sols et une dégradation des paysages naturels. « La détérioration des zones humides, le modèle touristique de Benidorm (constructions en hauteur au centre, pavillonnaire dans les alentours, énorme parc thématique de loisirs Terra Mitica) et les politiques d'urbanisme de Santa Pola et de Elche sont autant d'exemples négatifs alimentés par la pression spéculative sur le foncier et la permissivité des autorités locales face à la demande nationale et étrangère. » Les zones humides ont été associées à des zones insalubres et improductives ce qui a largement bénéficié à certains intérêts spéculatifs actuels. D'autant plus que ni l'Administration ni l'Université n'ont défendu ni les valeurs ni les fonctions intrinsèques de ces écosystèmes, et ont opté au contraire pour la solution de facilité consistant à s'aligner sur les critères économiques et à encourager la réalisation de projets urbanistiques « pharaoniques » ou encore la transformation de zones humides en parcs et jardins. Les terrains bon marché sont un objectif très intéressant pour les spéculateurs fonciers, et la loi ne les protége pas suffisamment (Loi du Sol de 1956, BOE 15-5-1956 ; Loi pour la protection des côtes 1969, BOE 28-4-1969) ou autorise à leur transformation (Loi sur les Centres et Zones d'Intérêt Touristique National, BOE 31-12-1963). La loi du littoral autorise la construction d'hôtel en zone protégée, à condition qu'elle ait lieu à 100 m du littoral. Le béton menace donc directement les réserves naturelles. Les sanctions sont rares. Dans la province d'Almería un promoteur a réussi à faire construire à 14m de la plage sur le parc naturel Cabo de Gata-Níjar ! Il n'a pas obtenu sa licence d'ouverture. Cet été commence aussi le plus grand procès anti-corruption à Málaga avec 103 inculpations et 86 procès en perspective. Sauver le rural ! Afin d'épargner le milieu rural, l'Espagne bénéficie de l'impulsion de l'Union européenne. Les programmes PRODER, FEDER et LEADER misent sur le développement durable et la protection de l'environnement. Exemple probant, la Catalogne s'est adaptée aux exigences européennes en développant un Droit du Tourisme restrictif. La loi sur le Tourisme 13/2002 définit des zones « saturées », menacées de surpopulation. Elle interdit la construction de complexes touristiques, restreint les hôtels à une capacité de 60 lits. La construction de « maisons rurales » est également limitée à 20 couchages et à 3 étages. L'architecture des bâtiments doit être conforme à la tradition de la région et leur propriétaire avoir des revenus agricoles. Un strict moyen pour préserver les équilibres naturels et sociaux. L’Espagne change d’image pour doper son tourisme L’Espagne a dévoilé vendredi une nouvelle campagne à l’étranger pour dynamiser son secteur touristique, avec un nouveau slogan («I need Spain») et le célèbre chef Ferran Adria en chef de file. Le slogan «I need Spain» (J’ai besoin de l’Espagne), qui remplace le «Smile, you’re in Spain» (Souriez, vous êtes en Espagne), est destiné à être vu par 400 millions de personnes dans 40 pays, a indiqué dans un communiqué le ministère espagnol de l’Industrie, du Tourisme et du Commerce. «L’esprit de la campagne se base sur le style de vie espagnol, qui attire chaque année plus de 50 millions de touristes», a ajouté le ministère. Son objectif est de faire de l’Espagne «une destination culturelle de premier ordre», selon le communiqué. Le «pape» de la cuisine d’avant-garde, le chef catalan Ferran Adria, se retrouve propulsé «ambassadeur de la marque Espagne», au côté notamment de l’équipe nationale de basketball, championne du monde en 2006 et vice-championne olympique en 2008. Adria a récemment annoncé que son restaurant elBulli, situé au nord de Barcelone et classé à plusieurs reprises «meilleur restaurant du monde» par la revue britannique «Restaurant», deviendrait une fondation privée gastronomique à partir de 2014, après deux ans de fermeture. Le tourisme représente environ 10% du PIB de l’Espagne, troisième destination touristique mondiale après la France et les Etats-Unis, selon l’Organisation mondiale du tourisme (OMT). Le nombre de touristes étrangers arrivés en Espagne a légèrement augmenté en janvier sur un an, pour la première fois après 18 mois de baisses consécutives. En 2009, 52,2 millions de touristes étrangers sont venus en Espagne, soit 8,7% de moins qu’en 2008. L’Espagne est en récession depuis fin 2008, frappée par la crise financière et l’éclatement de sa bulle immobilière. Publié le Lundi, 15 mars 2010 Espagne : les Britanniques restent les visiteurs étrangers les plus nombreux 22/01/10 - AFP Les touristes britanniques ont été une fois de plus, en 2009 les visiteurs étrangers les plus nombreux en Espagne, selon des chiffres sur le tourisme publiés vendredi par le ministère de l'Industrie. Un total de 13,2 millions de Britanniques ont visité l'Espagne en 2009, en baisse de 15,5%, sur un nombre total de touristes de 52,2 millions accueillis (en baisse de 8,7%), soit 25,5%. Comme en 2008, les Allemands et les Français ont complété le podium 2009, avec respectivement 8,9 millions (-11,3%) et 7,9 millions (-2,9%). 2009 fut une mauvaise année pour l'activité touristique espagnole, qui représente environ 10% du PIB et de l'emploi. Mais le repli enregistré de 8,7% est inférieur à celui qui avait été anticipé par le gouvernement (-10%). L'Espagne est la troisième destination touristique mondiale, selon l'Organisation mondiale du tourisme (OMT). Elle s'est fait ravir la deuxième place par les Etats-Unis, a annoncé en 2009 l'OMT, tandis que la France occupe la première place. Les touristes étrangers ont dépensé au total 48 milliards d'euros en 2009 en Espagne, soit 6,8% de moins que l'année précédente. La dépense moyenne d'un touriste a été de 920 euros au cours de l'année, selon le ministère. ESPAGNE : nouvelle ligne de crédits dédiés au secteur touristique 26/01/2010 Dans le cadre du nouveau plan FuturE, le Gouvernement espagnol a approuvé en dernier Conseil des ministres de nouvelles mesures destinées à dynamiser le secteur touristique. Ce plan s'inscrit dans la continuité du Plan Renove de 2009 et fait l'objet d'une dotation de 400 millions d'euros qui financera jusqu'à 100% des projets d'investissements de la part des opérateurs touristiques entreprenant des travaux de rénovation dans leurs établissements. Plusieurs accords sont aussi intervenus entre le Gouvernement et 4 communautés autonomes (Andalousie, Baléares, Canaries et Valence) pour la promotion de la marque « Espagne » à l'étranger avec un investissement de 72 millions d'euros sur une période de 3 ans. L’Espagne a accueilli presque 13 millions de touristes au premier quadrimestre 2010 ESPAGNE | 22 mai 2010 Madrid - La fermeture de l’espace aérien durant une semaine, en avril, s’est traduite par une baisse de 13,3 % des arrivées de touristes internationaux en Espagne durant le mois, et entrainé une baisse globale de 4,3 % sur les quatre premiers mois de 2010. Particulièrement affectées, les arrivées depuis l’Allemagne et le Royaume-Uni, pays les plus exposés aux vicissitudes du nuage volcanique islandais. En revanche, les touristes en provenance des Etats-Unis, non affectés par les cendres volcaniques, ont crû de 4,8% en avril. Au total, 3,9 millions de touristes internationaux sont arrivés en Espagne en avril, en retrait de 13,3% par rapport à avril 2009, selon les estimations de la FRONTUR (Movimientos Turísticos en Fronteras ) qui élabore les statistiques du Ministère espagnol de l’Industrie, du Tourisme et du Commerce. Sur l’ensemble du premier quadrimestre 2010, le nombre de touristes internationaux arrivés en Espagne a baissé de 4,3 % par rapport à 2009, pour un total de 12,7 millions. Marchés émetteurs et principales destinations Le Royaume-Uni, premier marché émetteur à destination de l’Espagne, a enregistré la plus forte chute en avril, avec - 27,7 % et l’Irlande - 42%. La France, second marché, a enregistré une moindre baisse, car moins dépendante de la voie aérienne mais l’Allemagne a enregistré un recul de 20 %, soit 172 000 touristes en moins qu’en avril 2009. La Catalogne, principale destination des touristes internationaux, est la région qui a connu la moindre récession. En revanche, l’archipel des Baléares et celui de Canaries, plus dépendantes du transport aérien, ont perdu respectivement 122 000 et 89 000 visiteurs. L’Andalousie et la Communauté de Valencia, destinations prIsées par les Britanniques, ont pour leur part régressé de 12,3 % et 19,2 %. Au total, les aéroports internationaux espagnols ont enregistré l’arrivée de quelque 586 000 touristes de moins qu’en avril 2009. Source : La Moncloa, 21 mai 2010 Tourisme : l'Espagne investit 250 M€ Avec AFP 23/07/2010 Le Conseil des ministres espagnol a approuvé vendredi une série de mesures en faveur du tourisme, dont une enveloppe de 250 millions d'euros pour améliorer les infrastructures et mieux promouvoir l'Espagne, en misant notamment sur sa récente victoire à la Coupe du monde de football. Une grande partie de cette enveloppe - 200 millions - sera allouée au Fonds de modernisation des infrastructures touristiques (Fomit). Ce fonds vise à fournir des aides remboursables et à faible taux d'intérêt aux régions pour des projets touristiques, dans la limite de six millions d'euros par an ou 25 millions dans le cas de consortiums. Avec ce nouvel apport de l'Etat espagnol, ce dernier aura mis à disposition des collectivités locales 620 millions d'euros depuis 2005 pour moderniser leurs infrastructures touristiques. Le gouvernement a également accordé 40,5 millions d'euros pour un plan de communication international destiné à promouvoir l'Espagne en tant que destination touristique. Barcelone envisage de taxer les séjours touristiques 6 juillet 2010 Barcelone envisage de taxer les touristes, à hauteur de un euro par personne et par séjour, pour compenser la baisse de subventions publiques destinées à la promotion de la ville. La ville s'inspirerait ainsi d'autres grandes villes touristiques, comme Paris, qui applique une «taxe de séjour forfaitaire», versée par les touristes aux établissements d'hébergement. Quelque 6,5millions de touristes ont visité Barcelone en 2009. Benoit XVI en pèlerin de Compostelle 6 Novembre 2010 Préoccupé par la sécularisation accélérée de l'Espagne, le pape est attendu samedi devant 200.000 personnes à Saint-Jacques-deCompostelle. La cohue promet d’être historique. Car un pape à Saint-Jacques-de-Compostelle n’est pas chose courante. Avant Benoît XVI, qui s’y rend samedi pour la première fois, seul Jean-Paul II avait visité ce haut lieu du pèlerinage, en 1982 et 1989. Ce sont 200.000 personnes qui se pressent samedi matin sur les places et dans les ruelles de la vieille ville. A moins de payer (jusqu’à 4.000 euros) la location d’un balcon avec vue sur la cathédrale, elles patienteront debout plusieurs heures, le pape visitant l’édifice à 13 heures avant de célébrer la messe, trois heures plus tard. Avant cela, Benoît XVI aura débuté son voyage de deux jours en Espagne (Saint-Jacques samedi, Barcelone dimanche) par un rendez-vous avec le prince Felipe, héritier de la Couronne d’Espagne, et son épouse Letizia Ortiz. La cité de Galice, deuxième lieu de pèlerinage en Europe L’Espagne intéresse et préoccupe à la fois le souverain pontife. Après s’être rendu à Valence en 2006, il s’envolera en août prochain pour Madrid, où se tiendront les JMJ 2011. Le pape veut y tenir un discours de fermeté alors que le royaume vit une sécularisation accélérée. Si 73% des Espagnols se disent toujours catholiques, ils ne sont plus que 13% à pratiquer. Et l’Espagne de José Luis Rodriguez Zapatero, en permettant aux femmes d’avorter plus facilement, en autorisant le mariage homosexuel ainsi que l’adoption d’enfants par les couples gays, s’est attirée les foudres de l’Eglise. En cette année sainte compostellane (la Saint-Jacques, le 25 juillet, est tombée un dimanche), Benoît XVI se devait donc de visiter le "champ d’étoiles" (Campus stellae, qui a donné Compostelle) où, dit-on, une barque partie de Jérusalem s’échoua vers l’an 44 avec à son bord le corps de saint Jacques, gardé par ses compagnons. "Visiter Saint-Jacques? Jean-Paul II a lancé l’idée et Benoît XVI la reprend à son compte", analyse Denise Péricard-Méa, professeur d’histoire médiévale à la Sorbonne (Paris-I), spécialiste des pèlerinages à Compostelle (*). "Il a raison, vu l’ampleur que prend le phénomène des pèlerinages ici. Rome aurait tort de ne pas s’y intéresser, d’autant que depuis le XIIe siècle Compostelle a toujours voulu montrer son indépendance vis-à-vis d’elle." Après Lourdes (et ses 6 millions de visiteurs annuels), la cité de Galice est devenue le deuxième lieu de pèlerinage en Europe. Les autorités locales parlent de 4 millions de personnes dont, selon Denise Péricard-Méa, 260.000 personnes venues à pied ou à vélo (dont 11% de Français) depuis janvier 2010, contre 180.000 il y a six ans. "Les églises se vident tandis que les chemins de Compostelle se remplissent", résume l’historienne. Les vrais pèlerins se reconnaissent à leurs souliers, chaussures de marche ou sandales pour soulager les ampoules. Ils progressent avec difficulté dans les rues qui débouchent sur la cathédrale. Ionut Becheru a marché "seulement 200 km" à travers la Galice, dont 45 aujourd’hui. Ce Roumain orthodoxe de 22 ans, à bout de forces et de nerfs, tourne en rond sans réussir à localiser le bureau des pèlerins où il pourra faire valider la "Compostella", le document attestant que le pèlerin a parcouru au moins 100 km à pied ou 200 à vélo. "J’ai quitté mon travail, j’avais besoin de réfléchir" Felix Krull, fringant Allemand de 68 ans, a pédalé 450 km en compagnie de son fils Frank. Le père montre ses cuisses endolories: "Mon fils et moi ne nous étions jamais autant parlé que durant cette semaine de pèlerinage." Il raconte avoir échangé avec des dizaines de personnes sur le chemin. "On en a croisé deux ou trois un peu fous, sourit-il. Notamment une compatriote partie de Berlin à pied et qui s’est donné une année pour arriver!" Qu’ils soient croyants ou pas, Denise Péricard-Méa, venue une fois à cheval depuis Bourges, une autre à pied depuis Lectoure (Gers), considère ces pèlerins d’un œil attendri. "Ils ne font pas ça comme s’ils parcouraient le GR20 en Corse ou le tour du Mont-Blanc. Il y a quelque chose de magique sur ces chemins." Une magie qu’a ressentie Seung Ik Lee, un Coréen de 30 ans qui a marché depuis la frontière française, à 800 km de là. "J’ai quitté mon travail il y a quelques mois et j’avais besoin de réfléchir. Au bout de ce chemin, j’ai beaucoup appris sur moi." Un seul regret à l’arrivée: "J’ai adoré ces rencontres, cette communion entre nous, au point que je pensais qu’une fois ici, cette chaleur allait rester, que nous allions passer du temps ensemble. En fait, non." La vie moderne l’a rattrapé à Saint-Jacques. Des milliers de pèlerins acclament le pape à SaintJacques de Compostelle Publié le 06/11/2010 AFP Aux cris de "Vive le pape", épuisés par une longue nuit de veille, jetant des poignées de confettis jaunes et blancs, des dizaines de milliers de pèlerins ont acclamé Benoît XVI samedi dans la ville médiévale espagnole de Saint-Jacques de Compostelle. Sitôt descendu sur le tarmac de l'aéroport, Benoît XVI a fait fi du protocole qui interdit à quiconque de s'approcher de la "papamobile", en prenant dans ses bras, tour à tour, trois bébés enveloppés de couvertures rose, bleue et blanche. Sur les 11 kilomètres qui séparent l'aéroport de la cathédrale, le pape, vêtu d'une soutane blanche, recouverte d'une pèlerine rouge, n'a eu de cesse de saluer les centaines de fidèles rassemblés le long de la route. Parmi eux, Lucia déplorait la vitesse avec laquelle le véhicule est passé devant elle. "Il n'allait pas à 15 kilomètres heure", a-t-elle regretté. "Je suis postée depuis 9 heures du matin", a-t-elle assuré à l'AFP, en compagnie de son amie Lola avec qui elle a décidé de ne pas se rendre sur l'immense place Obradoiro, au coeur de la ville médiévale, où le pape devait célébrer une messe dans l'après-midi devant 7.000 personnes. "Il y a trop de monde là-bas, nous suivrons la messe depuis les écrans" qui ont été installés par la mairie en divers endroits de la ville. Maria José Escobar, 37 ans, a elle aussi vu Benoît XVI passer, mais admet avoir été "plus émue par Jean Paul II", qui a visité l'Espagne en 1982 et 1989. "Il nous attirait plus, était plus proche de nous, plus affectueux". Un peu plus loin, un couple d'hommes s'embrassait sur le passage du pape. Comme peut-être dimanche à Barcelone, où des militants homosexuels ont appelé à s'embrasser, pour une manifestation éclair de deux minutes, lorsque Benoît XVI prendra le chemin de la Sagrada Familia. De gigantesques ballons bleus et jaunes flottant dans le ciel brumeux de Saint-Jacques de Compostelle et d'innombrables petits drapeaux de Galice et du Vatican, ont accompagné Benoît XVI jusqu'à la cathédrale, dont le parvis était orné d'un tapis de fleurs. Le pape a alors revêtu pendant quelques instants un second camail de couleur marron, portant la croix et la coquille de Saint-Jacques, symboles du célèbre chemin de pèlerinage. Benoît XVI, qui avait souhaité faire ce voyage à Compostelle "en tant que pèlerin", s'est rendu dans la crypte de l'apôtre Saint-Jacques. Il s'est ensuite agenouillé pour prier quelques minutes devant le reliquaire argenté de l'apôtre, avant d'embrasser sa statue comme le veut la tradition. Sur la place d'Obradoiro, à l'extérieur de la cathédrale du 12ème siècle, les pèlerins qui avaient veillé toute la nuit pour avoir une bonne place l'ont acclamé aux cris de "Vive le Pape". Parmi eux José Antonio, un moine du monastère bénédictin de Samos, en Galice, a été le premier à pouvoir pénétrer dès 8 heures du matin sur la place. "Nous sommes ici depuis vendredi après-midi", a-t-il raconté. "Je ne suis pas du tout fatigué. C'est l'émotion". La présence de Benoît XVI à Compostelle marque le point fort de l'année sainte jacquaire, qui est célébrée chaque fois que la fête de Saint-Jacques, le 25 juillet, tombe un dimanche. Un évènement qui ne se reproduira pas avant onze ans. AFP - 05/11/2010 La "Sagrada Familia", l'interminable chantier de Barcelone La "Sagrada Familia" de Barcelone, le faramineux projet de Gaudi que le pape transformera dimanche en basilique, est en chantier depuis 128 ans. Un ouvrage colossal au financement aléatoire, qui pourrait néanmoins prendre fin dans une quinzaine d'années. "Au rythme actuel des entrées et des dons, nous pensons qu'il est possible qu'à une date emblématique, 2026, 100 ans après la mort de Gaudi, toute la structure d'ensemble soit terminée", explique Jordi Fauli, l'un des architectes actuels de la "Sainte Famille". Le programme des années à venir s'annonce chargé: sitôt achevée la visite du pape commencera la construction de la sacristie et d'une salle qui servira de base au clocher central, puis le clocher lui-même, dédié à Jésus-Christ et surmonté d'une croix, qui culminera à près de 180 mètres. Il sera alors temps de s'attaquer à la façade principale, la "façade de la Gloire", dernière pièce du puzzle. La cathédrale sera à terme surmontée de 18 clochers, dont huit, ornés à leur sommet de mosaïques vénitiennes, s'élèvent déjà au-dessus de Barcelone. A l'intérieur, la nef centrale de 60 mètres de haut, achevée cette année, est bordée d'étonnants alignements de colonnes divisées à leur sommet en ramifications qui figurent des branches d'arbre. La lumière, l'une des obsessions de Gaudi, envahit l'église à travers des vitres transparentes et des ouvertures en forme de sablier qui ont fait la renommée de l'architecte dans le monde entier. Dimanche, l'orgue de 1.492 tuyaux, trois choeurs et 800 voix accompagneront la messe célébrée devant 6.500 invités. La future basilique, où pourra être célébrée l'Eucharistie après sa consécration par Benoît XVI, n'a pas toujours été l'objet de la même attention qu'aujourd'hui. Pas moins de 200 personnes s'activent sur les plans et sur les pierres, à l'intérieur comme à l'extérieur. "Pendant la première guerre mondiale, Gaudi a dû passer des après-midi à aller voir les gens fortunés de Barcelone pour leur demander de l'argent pour pouvoir payer les ouvriers", raconte Jordi Fauli en souriant. Les travaux seront ensuite freinés par la mort brutale de l'architecte, renversé par un tramway en 1926, puis par la guerre civile, entre 1936 et 1939. Des plans, des dessins et des maquettes seront alors perdus dans un incendie. Le rythme irrégulier du chantier s'explique aussi par son financement, basé uniquement sur les dons et les billets d'entrée (12 euros aujourd'hui). Comme l'ensemble des monuments de Barcelone, la Sagrada Familia, visitée chaque année par 2,5 millions de personnes, a profité de l'afflux massif de touristes avant, pendant et après les jeux Olympiques de 1992. Depuis environ 20 ans, les travaux avancent à bon rythme. Les architectes travaillent à partir des plans laissés par Antoni Gaudi, mais aussi à partir de modèles en plâtre dont se servait le génie catalan. Gaudi "nous a dit d'être fidèles à ses pensées mais d'avoir la liberté d'interpréter", souligne l'architecte Jordi Bonet, cerné de plans et de maquettes dans son petit bureau. Mais pour certains, l'extension des travaux n'a que peu à voir avec le projet lancé en 1882. "Je crois que ce qui attire les touristes du monde entier, et ce qui retient l'attention, c'est l'oeuvre de Gaudi. Et ce qui se fait actuellement, ce n'est pas l'oeuvre de Gaudi. C'est une oeuvre de disciples et d'architectes qui interprètent l'oeuvre de Gaudi", assure Ramon GarciaBragado, adjoint au maire de Barcelone chargé des Infrastructures. "Il y a un débat intense pour savoir si l'extension de la Sagrada Familia doit se poursuivre ou non", ajoute M. Garcia-Bragado. "S'il y a des gens qui sont critiques, eh bien, ce sera à l'histoire de juger", répond humblement Jordi Bonet. Catalogne : Un nouvel aéroport pour rebooster la destination À Lleida, au cœur de la province espagnole La Catalogne a accusé un très fort ralentissement de sa fréquentation en 2009. Pour la rebooster, un nouvel aéroport a été inauguré à Lleida, au cœur de la province, desservi par Vueling au départ de Paris. La Catalogne est la destination préférée des Français qui séjournent en Espagne. 52% d’entre eux y passent leurs vacances ou leurs week-ends. Dans les années fastes, la province accueille 5 millions de visiteurs français, un chiffre qui s’est effondré en 2009, à 3,5 millions. Le manque à gagner est considérable pour l’économie régionale dont le tourisme est un puissant moteur. La Costa Brava, Port Aventura, Barcelone n’auraient-elles plus la cote ? N’allons pas jusque-là. Mais la Catalogne doit adapter son offre touristique aux nouvelles aspirations de la clientèle en faveur du tourisme vert, sportif, culturel et gastronomique. Vueling : Deux vols hebdomadaires au départ de Paris La province mise sur un nouvel aéroport implanté à l’intérieur des terres, à proximité de la ville de Lleida, pour rebooster la destination au départ de Paris. « La construction de cet aéroport est un pari économique », confirme Monsieur CarodRovira, représentant en France du gouvernement de la Catalogne. Située à 130 kilomètres à l’ouest de Barcelone, Lleida est donc depuis janvier 2010 une nouvelle porte d’entrée qui permet d’accéder à une région encore épargnée par le tourisme de masse, au pied des Pyrénées, de ses parcs naturels, de ses stations de ski, de ses terroirs et ambiances typiques. La compagnie Vueling y croit. Deux vols hebdomadaires relient Paris CDG à Lleida, les vendredis et dimanches : Départ à 12h05 pour une arrivée à 13h35. Retour à 9h50 pour une arrivée à Paris à 11h25. Yves BARRAUD Mardi 4 Mai 2010 L’Espagne mise sur la culture pour sa promotion Dans le cadre de son Plan de Promotion Internationale 2010-2012, l'Espagne investira 27 millions d’euros dans la promotion de son image culturelle. L’Espagne investira 27 millions d’euros dans la promotion de son image culturelle, ont annoncé à Madrid les ministères du Tourisme et de la Culture. Cette opération sera lancée dans le cadre du Plan de Promotion Internationale 2010-2012. Le patrimoine culturel est l’un des "principaux atouts touristiques" de la destination, "deuxième pays au monde par nombre de monuments classés Patrimoine de l’Humanité par l’UNESCO." "En 2009, 59 millions de touristes ont visité l’Espagne, dont 31,5 millions ont déclaré avoir eu des motivations culturelles, et 7,5 millions ont affirmé avoir voyagé pour des raisons culturelles exclusivement", indique un communiqué de presse. Le nouveau Plan inclut aussi la gastronomie. Les actions de promotion se dérouleront notamment autour du théâtre, de la dance, de la musique espagnoles, ainsi que de ses musées. Le Plan donnera aussi élan aux tournages de films dans le territoire espagnol. La Rédaction Vendredi 4 Juin 2010 2011, l’année de la reprise du tourisme en Espagne le 11/5/11 Le Printemps arabe a largement expliqué la hausse du nombre d’arrivées de touristes étrangers au premier trimestre tandis que le tourisme intérieur souffre de l’essoufflement économique des familles espagnoles. Neuf millions de visiteurs étrangers se sont rendus en Espagne au premier Trimestre 2011, soit 3% de plus qu’il y a un an : l’Espagne n’en attendait pas tant ! En mars, les nuits à l’hôtel ont augmenté de 4,9% par rapport à l’an dernier. Après deux ans de crise, il semble que le secteur du tourisme ait repris des couleurs en ce début d’année. Un signe positif dans un pays dont 10% du Produit Intérieur Brut (PIB) dépend du tourisme. Toutefois, la forte reprise du tourisme en Espagne n’a pas été harmonieuse. Exceltur, l’organisation patronale du secteur touristique, constate ainsi que « les destinations de vacances de la péninsule et des Baléares ont à peine noté l’amélioration de la demande étrangère ». On note là l’effet dudit « Printemps arabe ». En effet, cette demande « s’est concentrée vers les îles Canaries », les touristes étrangers à l’origine intéressés par des séjours dans le Maghreb ayant été redirigés vers l’archipel compte tenu de la situation géopolitique du Nord de l’Afrique. On constate d’ailleurs que certaines des principales augmentations de touristes étrangers, procèdent de pays d’habitude grands émetteurs de touristes vers les pays du Nord de l’Afrique, comme la France et l’Italie, dans une moindre mesure. Le choix des Canaries est logique, ses conditions climatiques étant similaires à celles du Maroc. Les Anglais demeurent toutefois le premier contingent (20,2%) de touristes étrangers. Le Secrétaire général du Tourisme et du Commerce Intérieur, et président de l’Institut du Tourisme d’Espagne, Turespaña (Tourspain), Joan Mesquida, estime néanmoins que « dire que toute la récupération touristique se nourrit de ces incidents n’a pas de raison d’être. La réalité est que nos prévisions avant les révoltes dans les pays arabes étaient déjà très positives ». Il n’en demeure pas moins que l’effet de la crise dans cette région est indéniable. La récupération du secteur est donc fortement liée à la conjoncture sociopolitique troublée des concurrents de l’Espagne en matière de tourisme de « sol y playa ». Quoi qu’il en soit, les perspectives pour 2011 sont bonnes. Exceltur prévoit ainsi une hausse du PIB du secteur de 2,4% sur l’année, boostée, entre autres, par la crise dans les pays arabes et par la reprise économique dans les autres pays d’Europe. De plus, l’Espagne jouit d’atouts qui continuent d’attirer les visiteurs, comme les nombreux terrains de golf, parcs de loisirs, entre autres. Ces services et infrastructures touristiques font d’ailleurs partie des principaux bénéficiaires de la conjoncture favorable du premier trimestre, avec les hôtels du littoral (en particulier aux Canaries), les musées et autres monuments, ainsi que les principales agences de voyages, selon Exceltur. Le bilan du tourisme rural ou de montagne est moins positif, mais reste plein de promesses, en tant que flambeaux d’une offre touristique renouvelée en Espagne : « On a continué à travailler sur de nouveaux produits (nouveaux parcours à l’intérieur, gastronomiques, culturels, lingüistiques, sportifs, de nature, d’expériences…), de nombreux progrès ont été réalisés dans les produits et destinations déjà existants, et la promotion extérieure a été améliorée avec des campagnes plus segmentées et mieux ciblées… Et la réponse du touriste étranger est très positive. Ceci ne veut pas dire que l’on abandonne les produits touristiques traditionnels, comme le « sol y playa », au niveau desquels nous sommes leaders mondiaux », estime Antonio López de Avila, directeur de l’Executive Master in Tourism Management à l’IE Business School. Au-delà des infrastructures et des services, l’Espagne dispose en outre de capitaux inaltérables comme le soleil et les plages… Toutefois, la pluie justement a une nouvelle fois fait des siennes pendant la Semaine Sainte, pourtant plus tardive cette année que l’an passé. Certes, mais touristes ne semblent pas avoir précipité leur retour chez eux pour autant. Joan Mesquida Ferrando affirme que l’occupation hôtelière a été de plus de 85% pendant la Semaine Sainte, dans la lignée des attentes du Gouvernement. Il en déduit que « les conditions climatologiques n’ont pas été déterminantes ». Le tourisme de la semaine sainte se nourrit majoritairement de visiteurs espagnols. Et c’est là que le bât blesse. Le rapport d’Exceltur note une baisse du nombre de touristes nationaux au premier trimestre. Ces derniers restent en outre regardants sur les dépenses, compte tenu de l’état de leur porte-monnaie et de leur faible confiance quant à une récupération économique du pays. Rien de grave toutefois selon M. Mesquida, qui affirme que « le tourisme national est en phase de lente récupération ». Quoi qu’il en soit, il est permis de s’interroger : une récupération durable du tourisme est-elle envisageable sans une reprise de l’économie espagnole et sans un gain substantiel du pouvoir d’achat des habitants de ce pays ? D’autant que, comme le rappelle Antonio López de Ávila, « le marché interne en Espagne est très important et a réussi à être le sauveteur du secteur touristique en de nombreuses occasions ». Dans ce contexte, le salut viendra des touristes étrangers. Là-dessus, pas d’inquiétude : ces derniers « recherchent une destination d’excellent rapport qualité-prix, avcec de bonnes infrastructures et dans lequel ils se sentent bien traités. Le touriste exige de plus en plus à sa destination et l’Espagne est parée pour le lui donner », conclut-il. Gaëlle Lucas Espagne: le tourisme repart à la hausse AFP 24/01/2011 Les arrivées de touristes étrangers en Espagne ont augmenté en 2010 pour la première fois depuis trois ans, avec une hausse de 1% par rapport à 2009, ce qui confirme la reprise d'un secteur représentant 10% du PIB du pays, a annoncé lundi le ministère du Tourisme. L'Espagne a reçu en 2010 52,6 millions de touristes étrangers, selon un communiqué de ce ministère. Le tourisme mondial a lui-même connu une forte reprise en 2010, avec une hausse de 6,7% des arrivées de touristes internationaux, avait annoncé la semaine dernière l'Organisation mondiale du tourisme (OMT). Avec cette première hausse depuis 2007, le tourisme espagnol "a démontré sa force, malgré un contexte de crise" économique, a souligné le ministère. Si le secteur a été pénalisé en début d'année par des événements ponctuels, comme la fermeture d'espaces aériens au printemps à cause des cendres du volcan islandais Eyjafjöll, l'activité s'est ensuite reprise, avec des arrivées en hausse pendant sept mois, de mai à novembre. Sur l'ensemble de l'année 2010, plusieurs pays européens ont joué un "rôle important" dans cette reprise, dont la France (+2,3% par rapport à 2009), les pays nordiques (+7,2%) et l'Italie (+9,4%). Mais le principal marché émetteur est resté la Grande-Bretagne, avec 12,5 millions de touristes, malgré une baisse de 6,5% par rapport à 2009. Selon Madrid, pour la première fois depuis dix ans, le tourisme "a gagné du poids dans le PIB" espagnol, dont la croissance a été nulle au troisième trimestre. Mais le pays, qui avait déjà perdu sa 2e place en 2008, pourrait perdre en 2010 sa 3e place mondiale comme destination touristique, talonné par la Chine, 4e en 2009, a prévenu récemment l'OMT. En 2010, les régions espagnoles les plus visitées ont été la Catalogne (nord-est) et l'archipel méditerranéen des Baléares. Destinations de l’été 2011 : Espagne, Italie et Grèce Selon une enquête de CCM-Benchmark, les français choisiront de passer leurs vacances d’été en Espagne, en Italie et en Grèce, délaissant l’Afrique du nord. Mais ces destinations ne concernent qu’un tiers des français puisque les deux autres tiers ont l’intention de passer leurs vacances en France, une grande majorité (64%) à la plage. L’Espagne arrive en tête des destinations étrangères avec 19,6% de ceux qui passeront leurs vacances hors de France. L’Espagne continue de séduire les français avec ses nombreuses plages sur la Costa Brava, la Costa Dorada, la Costa Blanca ou la Costa del Sol, toutes facilement accessibles que ce soit par l’autoroute, le train ou en avion grâce aux compagnies low cost qui desservent de nombreuses villes espagnoles. Si l’Espagne était déjà en tête des destinations préférées des français en 2010, elle gagne cependant 5 points en recueillant les visites de ceux qui renoncent à se rendre au Maghreb. L’Espagne est suivie par l’Italie dans les intentions de voyages des français qui sont 13,2% a envisager d’y passer leurs vacances cet été. Si la Riviera, les plages de Sardaigne et de Sicile ont la cote, les touristes qui choisiront l’Italie n’excluent pas d’y passer des vacances culturelles en visitant Rome, Florence ou Venise. La Grèce occupe la troisième place des destinations préférées des français avec 7% de touristes qui pensent y passer leurs vacances en été 2011. Le chiffre pourrait être plus élevé grâce aux prix assez bas proposés en Grèce, mais certains voyageurs craignent encore que les grèves à répétitions qu’a connu la Grève viennent gâcher leurs vacances. Les États-Unis se classent en quatrième position de ce top 10 des destinations préférées en 2011, avec un point de mieux qu’en 2010. La solidité de l’Euro permet en effet aux français d’envisager des vacances à un prix correct aux USA. Le Maroc reste à la sixième place du classement mais perd un point par rapport à 2010. Les français sont devenus méfiants vis-à-vis des destinations nord-africaine, craignant que ce qui est arrivé en Tunisie et en Egypte se produise au Maroc. La Tunisie, 10ème cette année alors qu’elle était en troisième position en 2010, est la destination qui perd le plus de visiteurs avec seulement 2,1% des intentions contre 6,2% l’année antérieure. Toujours d’après cette enquête, 24% auraient déjà réservés leurs vacances d’été 2011 tandis que 16% des français comptent le faire deux mois à l’avance et 6% à la dernière minute. Vu l’engouement des Français pour l’Espagne, l’Italie et la Grèce, nous conseillons aux 76% des français qui n’auraient pas encore réservé leurs vacances de ne pas tarder car les places risquent d’être de plus en plus chère en laissant le temps passer. Tourisme : l'Espagne a de nouveau la cote 53 millions de visiteurs ont fait escale en Espagne l'an dernier. Ce regain de vitalité tombe à pic au moment où le taux de chômage du pays dépasse les 20 %. Après trois mauvaises années (2007, 2008, 2009), l'industrie du tourisme espagnol retrouve un brin de santé. Le dernier Fitur de Madrid, extraordinaire vitrine colorée du tourisme mondial, a tenu ses promesses dans un contexte plus favorable que la plupart des professionnels eux-mêmes ne l'avaient espéré. 150 000 m2, 11 000 exposants et 166 pays et régions - dont quelques nouveaux comme la Zambie, le Congo Brazzaville et le Pakistan - représentés dans un décor où la démesure des années fastes n'était plus de mise. Les dépenses somptuaires (buffets ouverts non-stop, cadeaux-gadgets à gogo et soirées VIP à tout-va) ont cédé le pas au « juste ce qu'il faut » pour séduire et convaincre, quitte à reproduire (à l'instar de nombreuses régions espagnoles) un stand identique à celui de l'année précédente. Au final, en quatre jours, 210 000 visiteurs ont afflué au salon du tourisme. Selon sa directrice, Ana Larrañaga, « sauf événement imprévu, 2011 sera une année de croissance ». Elle pourrait atteindre les 3 % dans un contexte mondial porteur. Bonne nouvelle dans un pays où le taux de chômage a dépassé les 20 %. Le retour des Français En 2010, l'Espagne a comptabilisé 53 millions de touristes, soit 1 % de plus qu'en 2009. Parmi les étrangers, Anglais et Allemands restent majoritaires, bien que leur nombre ait notablement régressé. Moins 6 % d'Anglais, moins 2 % d'Allemands en 2010. Un manque compensé par un gain de clientèle française (plus 10 % en novembre dernier par exemple) et de visiteurs provenant de l'Europe du Nord. L'occupation hôtelière affiche un mieux de 6 %, grâce à l'afflux des étrangers et au regain du tourisme intérieur espagnol. Selon le ministre Miguel Sebastian, c'est la première fois en dix ans que la part du tourisme augmente dans le PIB espagnol. « L'Espagne, a-t-il assuré, s'est un peu dégagée de sa dépendance à l'égard du Royaume-Uni et de l'Allemagne, preuve qu'elle a des possibilités d'évolution. » Le « sol y playa » qui a hissé la Péninsule parmi les trois premiers pays touristiques de la planète n'en reste pas moins en difficulté. Mais l'Andalousie et Valence, dont les côtes ont atteint un degré d'urbanisation insoutenable, ajoutées à la Catalogne, aux Baléares et aux Canaries, se taillent toujours la part du lion, tout en continuant d'afficher d'énormes taux de chômage. Le dernier cri Sur la Costa Blanca (Valence), la station de Denia a tenu le choc. L'adjointe au maire chargée du tourisme explique : « Nous avons mieux fonctionné que prévu. Bien sûr, nous avons perdu beaucoup d'Anglais et d'Allemands, mais les Français sont revenus. Beaucoup d'appartements et de villas sont en vente dans la commune - la plupart appartiennent à des gens qui avaient investi dans la pierre -, mais contrairement à d'autres, nous n'abritons pas de programmes immobiliers inachevés, restés en plan lorsque la bulle immobilière a éclaté. » Loin des côtes méditerranéennes, la situation est moins complexe, même si certaines régions comme Madrid, Castilla-la Mancha ou la Cantabrie ne pavoisent pas. À l'opposé, Euskadi a battu son record d'affluence avec plus de 2,2 millions de visiteurs, soit 12 % de croissance. Les régions jouent désormais la carte du patrimoine culturel et historique. Toutes celles qui peuvent tabler sur l'œnotourisme et la gastronomie le font. C'est le dernier cri. Espagne : Plus de 7 millions de croisiéristes en 2010 20/04/2011 Le nombre de touristes de croisière, en augmentation de 17,6% en 2010, a atteint 7,1 millions de visiteurs dans les ports espagnols. La Méditerranée reste la destination préférée avec 70% du nombre total de croisiéristes, soit 5 millions de passagers. Barcelone et les Baléares concentrent 77% du tourisme de croisière des ports espagnols du pourtour méditerranéen et 54% de la totalité des côtes espagnoles. Avec le port de Barcelone en leader européen, l’Espagne se positionne à la troisième place de ce type de tourisme, derrière l’Italie (7,6 millions de passagers) et la Grèce (plus de 6 millions). Chemins de foi [ 08/10/10] En 2010, le voyage serait spirituel ou ne serait pas ? De Saint-Jacques-de-Compostelle à l'Assekrem, nombre de touristes empruntent désormais les voies divines. Sans forcément y croire. Prière de ne pas déranger. Croix de bois, croix de fer... Un vrai retour en grâce. Fini le temps où l'on partait en pèlerinage, sac à dos chargé d'idées reçues et foi chevillée aux Pataugas, pour découvrir nos destinations de catéchèse préférées. Le voyage spirituel, déringardisé, est dans le vent. En Inde, le Ardh Kumbh Mela, célébré au printemps dernier, reste la plus nombreuse masse humaine jamais rassemblée. Longue marche de quarante-cinq jours entreprise une fois tous les douze ans par des millions de fidèles dans le silence de l'effort vers les eaux sacrées du Gange. Du voyage grand format. Plus proche, direction Saint-Jacques-de-Compostelle où l'on célèbre une année jubilaire, la saint Jacques tombant un dimanche. Occasion rare d'obtenir l'indulgence plénière, absolution de tous ses péchés. Et de décrocher une Compostela (le diplôme du pèlerin) de luxe. Mieux que la multiplication des pains, un déluge de pèlerins ont ainsi convergé en août vers Saint-Jacques par différents chemins, certains passant par le monastère San Marcos de León en Espagne. Un miracle qui ne doit rien à l'au-delà. La journaliste Alix de Saint André, une repeater, le dit si bien dans En avant, Route !, jubilatoire récit d'expériences vécues : « Nous ne voyageons pas avec Dieu ; Dieu habite dans le coin ; on va le voir ou pas, si l'on veut, si l'on y croit et mieux encore : si l'on n'y croit pas. » Donner du sens à nos vagabondages, avoir soif de paysages voués au cheminement intérieur, c'est l'époque qui veut ça. Suivez le guide. Dans cette quête intérieure d'un supplément de je-ne-sais-quoi, le voyage est bon allié. À pratiquer dans les règles de l'art, comme chez Terre Entière (ex-La Procure), l'agence du pèlerinage qui quadrille toute la géographie chrétienne, du col de Roncevaux au Kurdistan irakien. « Si le spirituel est intangible, le voyage est par excellence le moment du voir et du toucher. Le voyageur recherche ce qui est vrai », résume Hubert Desbbach, son président. Dans ses groupes guidés par des prêtres, l'agence mélange des croyants et de simples touristes qui n'ont pas forcément les yeux de la foi. Sans acte de prosélytisme, ni signature préalable d'engagement, mais avec une bonne dose de respect envers l'autre. Vivement recommandée tout de même dans la besace : la Bible de poche en complément du guide touristique, Dieu étant dans le détail. Un classique du genre est de partir de Tamanrasset vers l'ermitage de l'Assekrem où vécut en ermite, entre les deux immensités que sont le ciel et le Hoggar, le Frère Charles de Foucauld béatifié en 2005. Quatre heures de piste dans un 4x4 qui avale littéralement les étendues minérales, cinq jours si l'on préfère voyager by fair means, c'est-à-dire à pied, question d'élégance. L'expérience du néant désertique oblige à parcourir les rayonnages de nos bibliothèques intérieures. Réfléchir au monde et rêver peut-être. Quand l'heure des souvenirs est passée, l'ennui mortel nous gagnerait s'il n'y avait cette richesse minérale tout autour. On avance, de plateaux basaltiques en massifs de granit rose, sur un horizon crénelé de doigts de lave. À chaque halte et bivouac, le rituel répété du thé servi par des mains expertes dans des verres étroits rassemble les solitudes de la marche. Le premier thé est dit « amer comme la vie », le second « doux comme l'amour » et le « troisième suave comme la mort ». Les Touareg ne redoutent pas la mort et respectent leur environnement. Charles de Foucauld, aristocrate, fêtard agnostique, ascète qui retrouva la foi à l'âge de 28 ans, fut le grand spécialiste de leur langue et de leur culture. Plus que trente minutes d'ascension, l'ermitage mythique, petite maison bâtie en pierres sèches, aussi minuscule qu'inusable, se montre enfin au sommet d'un piton rocheux balayé par les vents. À presque 3 000 mètres d'altitude, le spectacle grandiose sur le Tassili du Hoggar et ses aiguilles se grave à jamais. Deux Petits Frères de Jésus continuent d'assurer là, depuis plus de trente ans, en plein pays touareg, la présence liturgique. Occupant leur temps à relire les manuscrits laissés par Charles. Regard posé sur l'horizon, frère Alain raconte sa vie, ses nuits de prières, l'Algérie du Nord, la venue de l'abbé Pierre à l'Assekrem, la pluie trop rare, le tourisme qui s'en est allé dans les années 90. Puis, quand la discussion se fait trop précise sur l'actualité algérienne, il s'efface et disparaît, laissant les djins, « les esprits », faire la suite... Et lui-même s'en est allé. Au-delà du grand voyage « sur les traces de », le spirituel peut vite devenir comme une résidence secondaire. De monastères en ermitages, de « camino » en itinéraires sacrés, certains voyageurs prennent goût au « pélé », s'accommodant de gîtes monacaux et de couverts modestes. Pour se retirer du tourbillon quotidien, l'abbaye cistercienne de la Trappe plonge le visiteur dans un monde de silence. Ecarts... tolérés dans le grand parc qui borde le monastère en pleine forêt du Perche. « Un tel calme ne nous pèse pas parce que nous n'arrêtons pas de parler entre nous », avouent deux jeunes filles croisées là-bas. L'une d'elle ajoutant : « Et vous, votre portable passe ? » Autres idées d'évasion : le mont Athos en Grèce (for men only), le Koyasan au Japon non loin de Kyoto, l'ashram d'Amma dans les backwaters du Kerala. Découvrir des endroits confidentiels fait aussi partie du trip : la retraite de trois jours sur l'île vénitienne de San Francesco del Deserto donne accès à l'un des plus beaux sites de la lagune, la Sérénissime en toile de fond. Et Dieu dans tout ça ? LILY GREGGORY Les révoltes dans le monde arabe dopent le tourisme espagnol Publié le 27 février 2011 2,66 millions de touristes ont visité l'Espagne en janvier, soit une augmentation de 4,7% par rapport à janvier 2010... Alors que certains déplorent la fuite des touristes, d'autres les accueillent les bras ouverts. Réputées pour leur douceur en plein hiver, les plages espagnoles des Canaries ou des Baléares ont vu affluer des foules inattendues de touristes aux projets de vacances contrariés par les soulèvements populaires en Egypte et en Tunisie. Une aubaine pour l'Espagne, passée en 2010 de la troisième à la quatrième place des destinations touristiques dans le monde et devancée par la Chine. L'Espagne subit en particulier la rude concurrence des stations balnéaires égyptiennes de la Mer rouge et des plages méditerranéennes de Tunisie, moins chères et situées à une distance en avion comparable depuis l'Allemagne ou la Grande-Bretagne. Une augmentation de 4,7% par rapport à janvier 2010 Mais la révolte qui a éclaté en Tunisie début janvier, puis celle qui a secoué l'Egypte, ont bouleversé les projets de nombreux touristes qui ont pris le chemin de l'Espagne, en particulier de l'archipel des Canaries au large du Maroc. 2,66 millions de touristes étrangers ont visité l'Espagne en janvier, soit une augmentation de 4,7% par rapport à janvier 2010 et la première depuis 18 mois, selon le ministère du Tourisme. Les Canaries ont été la première destination avec 866.476 touristes, 8,8% de plus qu'en janvier 2010. Et la région de Valence, sur la Méditerranée, a connu un bond de 20%. «Nous avons bénéficié d'une certaine manière de la crise en Egypte et en Tunisie parce qu'elle a détourné les touristes de ces pays», a commenté le ministre du Tourisme Miguel Sebastian. «Mais cela ne doit pas être notre but. Notre politique est de renforcer notre compétitivité, en particulier sur les marchés touristiques d'avenir que constituent la Russie, la Chine et l'Inde», a-t-il ajouté. Les agents de voyage attendent 300.000 touristes supplémentaires aux Canaries durant la saison d'hiver qui s'achève fin avril, selon le gouvernement régional. La Grèce aussi Les Baléares, en Méditerranée, profitent elles aussi de la situation, avec des stations balnéaires offrant des prestations équivalentes à celles des côtes égyptiennes ou tunisiennes. «Les pays à avoir le plus bénéficié de la situation en Egypte sont l'Espagne, avec des réservations aux Baléares en hausse de 30% par rapport à l'an dernier, et la Grèce, avec une augmentation de 20%», souligne le directeur de Thomas Cook, le deuxième tour opérateur européen, Manny Fontenla-Novoa. Le moteur de recherches WhichBudget.com signale une «augmentation significative» des recherches de vols vers l'Espagne tandis que les demandes pour la Tunisie ont plongé de 50% et pour l'Egypte de 30%. La plus forte augmentation, 22%, a concerné en janvier les vols vers Barcelone, devant l'île de Tenerife aux Canaries avec une hausse de 12%. Des touristes «prêtés» par l'Egypte et la Tunisie Le directeur général de Turespana, l'organisme chargé de la promotion du tourisme espagnol à l'étranger, Alvaro Blanco, souligne néanmoins que ces touristes ont été «prêtés» par l'Egypte et la Tunisie à l'Espagne, mais qu'il reste encore à les fidéliser. «Ce sont des touristes qui n'auraient pas choisi l'Espagne» dans d'autres circonstances. «Nous devons leur montrer que l'Espagne est une destination proche et sûre», remarque-t-il. Et en dépit de ces bons résultats, certains hôteliers s'inquiètent de l'instabilité et des violences dans plusieurs pays arabes et redoutent une hausse des prix des billets d'avions liée à la flambée des cours du pétrole. «Dans une économie mondiale interconnectée, l'instabilité dans le bassin méditerranéen risque d'avoir des conséquences économiques négatives avec des répercussions sur le tourisme en Espagne», souligne Juan Antonio Fuster, le porte-parole de la Fédération hôtelière de Majorque aux Baléares. © 2011 AFP L'Espagne dépensera moins pour son tourisme en 2012 Bien que l’Espagne soit venue en force au salon ITB de Berlin la semaine dernière, la destination n’en restera pas moins près de ses sous cette année. Forcé de mettre en place un plan d’austérité, le gouvernement a invité les différents ministères à revoir leurs dépenses et le tourisme n’y échappe pas. D’après José Manuel Soria, ministre espagnol du tourisme le budget consacré à la promotion du tourisme va être réduit de 150M d’euros environ. D’après notre confrère allemand FVW, "l’Etat ne disposerait plus que de 450 millions d’euros, soit 25% de moins que l’année dernière". Les autorités compétentes ont prévu de se concentrer sur des dossiers prioritaires comme, la rénovation du parc hôtelier sur la Costa del Sol. L’industrie du tourisme représente 11% du PIB espagnol. Sarah Douag, mardi 13 mars 2012 Espagne : la crise pèse sur le tourisme Par Mathieu de Taillac Publié le 04/06/2012 Le chômage baisse en mai en raison du début de la saison touristique. Mais le nombre d'emplois créés, 30.000, est deux fois moins élevé qu'en mai 2011. En avril, le nombre de touristes a baissé de 1,7 % sur un an. En mai 2012, l'Espagne comptait 30.000 chômeurs de moins qu'en avril, selon les services publics de l'emploi. Soit, tout de même, un total de 4.714.000 sans emploi. Le chômage baisse, mais gare au mirage. Cette deuxième diminution mensuelle successive obéit à un effet saisonnier: au mois de mai, l'industrie du tourisme prépare la saison et sort de son hibernation. La baisse est quasi systématique. En mai 2011, le nombre de sans-emploi avait baissé de 80.000 personnes. La diminution est cette année 2,7 fois inférieure à celle de l'an passé. Les effets collatéraux du printemps arabe Les chiffres du tourisme sont d'une importance cruciale pour l'Espagne. Le secteur représente 10,2 % du PIB. Avec l'explosion de la bulle immobilière et l'effondrement de la construction, il constitue le dernier grand moteur d'activité encore en état de marche. L'Espagne demeure la troisième destination mondiale, derrière la France et les États-Unis. Mieux, le pays est numéro deux mondial, devant la France, lorsque l'on observe les dépenses des vacanciers. 996 dollars en moyenne par touriste en 2010, contre 606 dollars en France. Car la péninsule ibérique est principalement un lieu de séjour. En France, en revanche, les voyageurs qui se contentent de traverser l'Hexagone pour rejoindre le sud de l'Europe gonflent les chiffres des arrivées… mais dépensent peu sur le territoire. En 2011, l'Espagne avait bénéficié des effets collatéraux du printemps arabe: l'instabilité politique au Maghreb avait conduit des milliers de touristes à se replier sur les Canaries, les Baléares ou la Costa del Sol. À l'époque, le nombre de vacanciers étrangers avait augmenté de 7,6 %. «Aux Canaries, nous avons enregistré des chiffres records l'hiver dernier: 12 millions de touristes et des taux d'occupation de l'ordre de 90 ou 95 %», rappelle Juan Manuel Benitez del Rosario, doyen de la faculté d'économie, d'entreprise et de tourisme de l'université de Las Palmas de Gran Canaria. Moins de Britanniques Cette année, au contraire, la crise européenne pourrait porter préjudice au secteur. Au cours des quatre premiers mois, la croissance interannuelle du nombre de touristes est tombée à 1,1 % ; elle a même été négative, - 1,7 %, au mois d'avril. «Dans une situation difficile, les premières économies se font sur les vacances. Les gens restent chez eux ou partent en congés dans leur pays», explique Benitez. Les Européens sont les premiers à apprécier les paysages espagnols. En avril, les principaux visiteurs ont été les Britanniques (1 million de personnes, 12,9 % de moins qu'en 2011), suivis des Français (773.000, + 2,2 %) et des Allemands (760.000, + 5,6 %). Même s'il résiste, le tourisme ne suffira pas à prendre le relais du BTP. «On ne peut pas transformer tous les maçons en garçons de café», résume le professeur. L'Espagne s'enfonce dans la récession début 2012 Par Mathieu de Taillac Mis à jour le 27/03/2012 Seul le tourisme apporte un ballon d'oxygène à l'économie, indique la Banque d'Espagne. La situation empire. Dans son rapport trimestriel, la Banque d'Espagne a confirmé ce mardi «la prolongation de la dynamique de contraction de la production au cours du premier trimestre 2012». Autrement dit, le produit intérieur brut (PIB) a diminué pour la deuxième fois consécutive -après une baisse de 0,3% au dernier trimestre 2011- et l'Espagne entre officiellement en récession. Pis, la destruction d'emploi s'accélère, note l'institution: le chômage a augmenté de 9,6% en un an, un pourcentage supérieur de 0,9 point à celui observé lors du trimestre antérieur. La quasi-totalité des indicateurs relevés par la Banque d'Espagne -immatriculation de véhicules, ventes au détail, croissance des exportations- sont également dans le rouge. Ces données semblent en outre avoir été pleinement intégrées par les consommateurs, dont l'indice de confiance, qui s'améliorait encore fin 2011, est brusquement retombé en ce début d'année aux niveaux de 2010. Seule exception au tableau: le tourisme. Le secteur «maintient sa vitalité» grâce à des arrivées plus nombreuses de vacanciers et à une dépense moyenne supérieure. Les marchés, pour leur part, n'ont pas attendu la Banque d'Espagne. Dès lundi, alors que Paris, Francfort, Milan et Londres clôturaient en hausse, l'Ibex 35 enchaînait sa cinquième journée de baisse consécutive, à - 0,69%. Mardi, le Trésor a dû augmenter la rémunération de sa dette à six mois et n'a placé que 2,5 milliards pour un objectif maximum de 3 milliards. La faute, dit-on à Madrid, à la Commission européenne qui promet d'envoyer une mission en Espagne, et à Mario Monti qui a affirmé que l'Espagne était «une source d'inquiétude pour toute l'Europe». Le signe, également, de l'impatience qui prévaut sur les places financières. Le gouvernement doit présenter vendredi son budget en Conseil des ministres. Jusque-là, le chef de l'exécutif, Mariano Rajoy, avait retardé l'échéance pour préserver les chances de la droite aux élections régionales d'Andalousie. Pour redresser ses comptes, le gouvernement exclut déjà une hausse de la TVA. «Nous n'augmenterons aucun impôt qui porte atteinte à la consommation», a déclaré le premier ministre. Rajoy a annoncé que chaque ministère verrait son budget amputé de 15% en moyenne, au lieu des 12% annoncés jusqu'alors. Après avoir échoué à respecter son objectif de déficit en 2011 (8,5% au lieu des 6% prévus), l'Espagne a renégocié le chiffre de 2012; elle devra désormais faire passer son déficit sous la barre des 5,3%. Logroño, Capitale Espagnole de la Gastronomie 2012 L’Espagne mise fortement sur la gastronomie pour attirer un plus grand nombre de touristes. Madrid-Fusion, sommet mondial de la gastronomie, vient de célébrer son dixième anniversaire en présence des Troisgros et de Robuchon, entre autres, avec la Corée comme invitée d'honneur. Simultanément se tenaient pour la seconde fois EnoFusion ainsi que la troisième édition de GastroFestival, avec la participation de 300 établissements de Madrid. Les attentes du nouveau consommateur touristique connu sous le nom de "gastronomenomade" passe par la connaissance de la culture, de l'histoire d'un pays par l'intermédiaire du travail de ses cuisiniers, de ses produits gastronomiques, de ses vins et de ses traditions. Allant dans cette ligne, le Comité technique de la Capitale espagnole de Gastronomie, composé de professionnels prestigieux du monde de l’Hôtellerie et du journalisme, vient de choisir (parmi onze villes candidates) Logroño-La Rioja comme Capitale Espagnole de la Gastronomie 2012. L'excellence de ses vins de renommée internationale, l'extraordinaire qualité de ses produits agroalimentaires, sa tradition culinaire centenaire, la créativité, l'imagination et le talent de ses chefs ont remporté un grand succès. Les 510 restaurants de la province, depuis les établissements hauts de gammes jusqu'aux établissements familiaux et les 2.180 bars témoignent de son engagement dans ce projet ambitieux. Monique AUXENFANS (www.lepetitjournal.com - Espagne) Jeudi 9 février 2012 L’Espagne, destination préférée des européens en 2012 L’Espagne fut la destination préférée des touristes européens en 2011 et le sera également en 2012 selon l’Eurobaromètre publié par la commission européenne. L’enquête a été réalisée par téléphone par la Commission Européenne entre le 10 et la 14 janvier 2012 auprès des ressortissants des 27 membres de l’Union Européenne et de 7 pays comme la Croatie, la Turquie, la Macédoine, la Norvège, l’Islande, la Serbie et Israël. Cette enquête a été réalisée pour connaître l’impact de la crise économique sur le tourisme dans les pays de l’Union Européenne. Les européens n’ont pas renoncé à leurs vacances malgré la crise économique en 2011 et la majorité, 72%, a fait au moins un voyage choisissant principalement son propre pays comme destination comme ce fut le cas en Grèce pour 80% des vacanciers, Italie (74%) ou la Croatie (73%). En ce qui concerne le choix du pays pour passer leurs vacances, les Européens ont choisi principalement l’Espagne (11%), leur destination préférée devant l’Italie (9%), la France (8%), l’Allemagne (5%), l’Autriche (5%) et la Grèce (4%). En excluant les réponses de ceux qui restent dans leur propre pays pour les vacances, l’Espagne et l’Italie arrivent en tête avec 17% des visites pour chacun des deux pays, suivis de près par la France avec 16%, l’Allemagne (13%) et le Royaume-Uni (10%). 78% des vacanciers Européens ont utilisé au moins une fois leur propre véhicule pour aller en vacances en 2011, 46% ont pris au moins une fois l’avion, 29% le train, 20% le bus, 14% le bateau. Avec ces résultats, Bruxelles fait remarquer que malgré la crise économique le secteur touristique s’est maintenu et à même progressé dans certains endroits. La bonne nouvelle c’est que le tourisme en Europe devrait encore progresser en 2012. Pour Bruxelles, le tourisme est un puissant moteur pour la récupération économique de l’Union Européenne. Selon l’Eurobaromètre qui a également interrogé les personnes des 37 pays mentionnés sur leurs intentions de voyage en 2012, l’Espagne reste la première destination de vacances avec 10%, suivie de l’Italie (7%), la France (6%) et la Grèce (4%). En 2012, 73% des Européens affirment qu’ils ne renonceront pas à leurs vacances malgré la crise, mais 33% admettent qu’ils devront certainement modifier leurs projets. L’État espagnol prépare la privatisation des «Paradores » 25 janvier 2012 Le gouvernement espagnol de Mariano Rajoy étudie la possibilité de privatiser les 93 « Paradores » du pays. Ou pour le moins une grande partie de ces établissements si caractéristiques du paysage hôtelier espagnol, aménagée dans des bâtiments historiques. Ce sont d'abord les « Paradores » les moins rentables qui seront proposés aux investisseurs privés. L'opération devrait rapporter 2 mrds€ à l’État. La société publique qui gère ces établissements, Paradores del Estado, a enregistré 17 M€ de pertes en 2010 (24 M€ en 2009). En 2011, les Français ont cassé leur tirelire en Espagne En 2011, les touristes français ont dépensé en Espagne 5,397 millions d’euros, ce qui représente 10,1% d’augmentation par rapport à l’année dernière, selon les chiffres publiés par le Ministère de l’Industrie, de l’Energie et du Tourisme. La France confirme ainsi sa troisième place parmi les marchés émetteurs internationaux vers l’Espagne en termes de recettes, ainsi que par le nombre de touristes (8,4 millions et une hausse de 4,6% par rapport à 2010). La dépense moyenne par touriste français a augmenté de 4,9% (638 euros), de même que la dépense moyenne par jour (+8,1% pour 83 euros). Ces hausses du marché français sont en phase avec l’augmentation de recettes touristiques de l’Espagne en 2011, qui ont atteint les 52.800 millions d’euros (+7,9% par rapport à 2010). La dépense moyenne par touriste a été de 934 euros (+0,2% par rapport à 2010) et la dépense moyenne par jour a atteint les 102 euros (+4,6% par rapport à l’année dernière). La Catalogne a été la région "leader", avec 11.273 millions d’euros et une hausse de 7,4% par rapport à 2010. En ce qui concerne l’hébergement hôtelier, 33.551 millions d’euros ont été enregistrés, pour une augmentation de 8,7% par rapport à 2010. mardi 31 janvier 2012 L’Espagne en tête du tourisme européen L’Espagne est la première destination touristique européenne avec 268 millions de nuitées en 2010, soit une hausse de 6,4% par rapport à 2009. Cette conclusion pourra surprendre beaucoup de monde, surtout après avoir entendu les médias répéter sans cesse que la France était la première destination touristique du monde. Mais le rapport d’Eurostat qui se base sur le nombre total de nuits d’hôtels et non le nombre de visiteurs étrangers nous présente une toute autre hiérarchie avec ce classement où la France n’arrive qu’en quatrième position de l’Union Européenne. Dans ce rapport d’Eurostat on apprend que l’occupation hôtelière en 2010 s’est légèrement améliorée par rapport à 2009 avec 1,558 600 milliard de nuitées dans tous les pays de l’Union Européenne, soit 2,8% de mieux que l’année antérieure. Le nombre de nuitées passées par les visiteurs étrangers est en hausse significative avec 5,1% de plus qu’en 2009, ce qui prouve que c’est l’ensemble du tourisme qui redécolle, pas seulement le tourisme interne. L’Italie est la deuxième destination touristique Européenne avec 244,7 millions de nuitées mais le pays enregistre une baisse de 0,8% par rapport à 2009. Cette baisse s’explique par une diminution de 3,2% du nombre de nuitées des italiens dans leur propre pays, alors que ce chiffre est en hausse de 2,4% pour les visiteurs étrangers. L’Allemagne occupe la troisième place du classement avec 228,8 millions de nuitées, soit une hausse de 5,8%. Si ce sont les allemands qui occupent surtout les hôtels de ce pays avec 180,1 millions de nuitées, le nombre de visiteurs étrangers en Allemagne est en forte progression avec une hausse de 11,9% par rapport à 2009. Au pied du podium, la France a enregistré en 2010 196,4 millions de nuitées dont 130,4 millions par ses résidents, soit une hausse globale de 2,4% par rapport à 2009. En cinquième position, le Royaume-Uni enregistre 166,2 millions de nuitées dont 107 millions réservées par les britanniques, soit une baisse globale de 2,1% par rapport à 2009, une baisse qui se fait ressentir surtout au sein de la population britannique puisque les réservations de nuitées des résidents sont en baisse de 3,4%. Si l’augmentation du nombre de nuitées a augmenté dans la plupart des pays de l’Union Européenne certains comme la Roumanie (-8,7%), la Grèce (-2,3%), le Royaume-Uni (-2,1%), la Slovénie (-1,0%) et l’Italie (-0,8%) sont en baisse. A l’opposé l’Estonie est le pays qui enregistre la hausse la plus importante avec +14,1%, suivie de la Lettonie (+11,6%) et la Lituanie (+11,1%), démontrant que les pays baltes sont devenus des destinations touristiques à la mode. Malte est également en forte progression avec 11% de nuitées supplémentaires, une destination de plus en plus proposée dans les catalogues des agences de voyages. Grâce à cette étude on peut se rendre compte de l’apport des visiteurs étrangers dans le pays en fonction de la part qu’ils représentent pour le nombre de nuitées. Malte (95%) et Chypre (90%) dominent ce classement en raison de leur insularité, suivies par l’Estonie et la Lettonie avec 75% de visiteurs étrangers, la Grèce (74%), l’Autriche (72%) et la Bulgarie (70%). Dans le sens opposé, la Roumanie n’enregistre que 18% de nuitées réservées par les étrangers, l’Allemagne 21% et la Suède 23%. Classement des pays de l’UE par millions de nuitées Pays Nuitées Visiteurs Résidents Evolution Visiteurs Résidents 1558,6 705,7 853,1 2,8% 5,1% 1,1% 268 244,7 228,8 196,4 154,8 109,4 48,6 66 113,3 135,3 180,1 130,4 6,4% -0,8% 5,8% 2,4% 8,9% 2,4% 11,9% 3% 3,1% -3,2% 4,3% 2,1% 166,2 59,2 107 -2,1% 0,1% -3,4% 81,8 58,7 23,1 2,2% 1,5% 3,9% Grèce Portugal 62,7 38,3 46,3 24,3 16,4 14 -2,3% 4,8% 0,8% 3,8% -10,8% 6,7% Pays-bas Suède 34,2 27,3 16,4 6,4 17,8 20,8 8,7% 5,1% 13,4% 6% 4,6% 4,8% UE 27 Espagne Italie Allemagne France RoyaumeUni Autriche Pologne 27,1 8 19 10,4% 7,5% 11,8% R. Tchèque Belgique 26,4 17 16,9 10,9 9,5 6,2 4,3% 6,9% 5,7% 5% 2,1% 10,4% Finlande Hongrie 15,7 15,5 4,3 8,2 11,4 7,3 3,9% 3,3% 2,1% 5,7% 4,6% 0,7% Roumanie Bulgarie 15,1 14,9 2,7 10,4 12,4 4,5 -8,7% 6,6% 3,2% 10,9% -10,9% -3,6% Chypre Danemark 13,2 10,9 11,9 4,9 1,3 6,1 3,1% 9,7% 3,9% 14,9% -3,7% 5,8% Malte Slovaquie 7,5 6,6 7,1 3,1 0,3 3,6 11% 4,8% 11,6% 5,1% -0,5% 4,6% Slovénie Estonie 5,8 4 3,7 3 2,1 1 -1% 14,1% 1,3% 16,9% -4,9% 6,3% Lettonie Lituanie 2,4 2,3 1,8 1,5 0,7 0,8 11,6% 11,1% 11,5% 11,4% 11,7% 10,5% 20,5 17 4,8 0,1 15,7 2,3 13,6 0 1,9% 4% 4,2% -5,8% 1,9% 5,8% 8,8% -5,7% 1,9% -7,6% 2,6% -9,3% Irlande NC Luxembourg NC Suisse Croatie Norvège Liechtenstein 36,3 19,3 18,4 0,1 El turismo consolida su recuperación en 2011 de la mano de los extranjeros Casi 57 millones de turistas visitaron España, lo que supone un aumento del 7,6%, aunque la cifra quedó algo por debajo del récord registrado en 2007 (59,2 millones) Vida| 23/01/2012 Madrid. (EFECOM).- El sector turístico consolidó en 2011 su recuperación de la mano del los visitantes extranjeros, que, por segundo año consecutivo, aumentaron sus visitas a España, hasta rozar los 57 millones, el 7,6% más, aunque se mantuvieron por debajo del récord registrado en 2007 (59,2 millones). Las pernoctaciones en establecimientos hoteleros aumentaron el 6,4%, hasta los 286,6 millones, gracias a que el aumento de las efectuadas por los turistas internacionales (12,7 %) compensaron la caída de las de residentes en España (2,2 %), según datos del Instituto Nacional del Estadística (INE). En 2011, según la encuesta de movimientos turísticos en fronteras, Frontur, España recibió un total de 56,7 millones de turistas, el 7,6% más que en el ejercicio anterior, cuando este indicador repuntó el 1% después de caer en 2009 (8,7%) y en 2008 (2,6%). Estos datos se sitúan ligeramente por debajo de los avanzados a principios de mes por el ministro de Industria, Energía y Comercio, José Manuel Soria, quien dijo que el año pasado llegaron a España 56,9 millones de visitantes y cifró el crecimiento en el 8,1%. El año pasado destacó el buen comportamiento de los principales mercados emisores, especialmente Reino Unido, que aportó 13,61 millones de viajeros (el 9,4 % más) y se mantuvo como el principal país de origen de turistas hacia España. Por detrás se situaron Alemania, con más de 9 millones de turistas y un crecimiento interanual del 2,5%; y Francia, con 8,5 millones de viajeros y un repunte del 4,6%. En 2011, Catalunya, con 13,7 millones de turistas y un crecimiento del 4,7%, fue el destino preferido por los turistas que visitaron España. Las islas Canarias, con 10,18 millones de turistas (el 18,3% más); y Baleares, con 10,09 millones (el 9,8% más), ocuparon el segundo y tercer puesto, respectivamente, beneficiadas por los conflictos en el norte de África. En Madrid, la llegada de turistas cayó un 0,6%, hasta los 4,6 millones, a pesar de la gran afluencia de peregrinos durante la visita del Papa Benedicto XVI en agosto, mes en el que la comunidad madrileña recibió 550.000 turistas, el 42,6% más. En el conjunto del año, también registraron descensos interanuales en la llegada de turistas internacionales: La Rioja (13,4%), Aragón (5,9%), Murcia (4,6% ) y Galicia (0,5%). La mayor parte de los visitantes, 44,6 millones, entró al país en avión, cuyo uso aumentó un 10,1% respecto a 2010. El acceso por carretera bajó un 0,2%, hasta los 10,48 millones. Según Frontur, 36,17 millones de personas, el 9,5% más que en 2010, optaron por establecimientos hoteleros, mientras que 20,4 millones de visitantes, el 5,4% más, eligieron alojamientos no hoteleros. De estos últimos, 11,6 millones de personas se alojaron en viviendas propias, de familiares o amigos, con un crecimiento del 1,4%, mientras que 5,4 millones optaron por viviendas de alquiler, cuyo uso creció un 15,9%. El Índice de Precios Hoteleros (IPH) repuntó en 2011 el 0,2% y la facturación por habitación ocupada se situó en 70,3 euros, mientras que el ingreso por habitación disponible fue de 40,3 euros de media, según el INE. Del total de pernoctaciones, los viajeros nacionales concentraron el 38,8% y el 49,7% se efectuó en los meses comprendidos entre los meses de junio y septiembre. Los viajeros procedentes de Alemania alojados en hoteles aumentaron un 10,4% y sumaron el 26,9% del total de pernoctaciones de extranjeros, seguidos de los británicos, que acapararon el 24,1% del total tras subir un 7,8%. Por detrás se situaron Francia, Italia y Países Bajos, con aumentos interanuales de las pernoctaciones del 14,2, 14,3 y 15,8%, respectivamente. Los destinos más visitados por el conjunto de viajeros fueron Canarias (+12,3 %), Islas Baleares (+11,7 %), Catalunya (+5,9 %) y Andalucía (3,1 %), autonomías que acumularon el 70,7 % del total de pernoctaciones. Espagne: le tourisme en hausse en 2011 AFP Mis à jour le 10/01/2012 Les arrivées de touristes étrangers en Espagne ont encore augmenté en 2011, de 8,1%, soit 56,9 millions de visiteurs, une bonne nouvelle pour ce pays au bord de la récession, selon les chiffres provisoires dévoilés mardi par le ministère de l'Industrie. Le montant dépensé par ces touristes a lui aussi progressé de 8,1%, à 52,9 milliards d'euros, selon ces mêmes données. Si ces chiffres se confirment, 2011 aura été la quatrième meilleure année de l'histoire pour le tourisme en Espagne, a indiqué le ministère. Miné par la crise économique, le secteur touristique, qui représente 10,2% du PIB du pays, avait connu trois années de baisse avant de se reprendre en 2010, avec une progression des arrivées de touristes étrangers de 1%. En 2011, les Britanniques et les Allemands ont encore une fois été les plus nombreux à visiter l'Espagne, avec une hausse de touristes de ces pays de 9,3% et 3%, respectivement. Mais les autres nationalités ont elles aussi été bien représentées, que ce soit les Italiens (+8,5%), les Scandinaves (+8,4%) ou les Français (+4,6%). "De manière générale, les principales régions de destination des touristes étrangers ont reçu plus de touristes qu'en 2010", a indiqué le ministère dans un communiqué. Les régions traditionnellement les plus visitées en Espagne sont la Catalogne (nord-est) et l'archipel méditerranéen des Baléares, mais cette année les îles Canaries ont profité des projets de vacances contrariés par les soulèvements populaires en Egypte et en Tunisie. L'Espagne, quatrième destination touristique au monde, avait déjà indiqué en octobre avoir vécu "un de ses meilleurs étés de l'histoire en matière de tourisme". Une bonne nouvelle alors que le pays est menacé de récession: selon la Banque d'Espagne, face à une consommation des ménages en berne et un chômage record (21,52%), seules les exportations et l'activité touristique permettent à l'économie espagnole de se maintenir à flot. La tendance se double d'une reprise du tourisme mondial, qui devrait, selon l'Organisation mondiale du tourisme (OMT), progresser de 4 à 5% en 2011. L'OMT publiera lundi son bilan annuel. La crise contamine l'activité touristique en Espagne Econostrum, 5 juillet 2012 La crise financière en Espagne se répercute sur le marché touristique au niveau de l'hôtellerie (avec une tendance à la baisse des prix), comme au niveau de l'aérien, très perturbé ces dernières semaines. D'autant que le secteur s'attend à une hausse de la TVA qui pourrait concerner les services touristiques. Sur les plages de Barcelone (DR) Les grandes vacances sont arrivées en avance sur les plages d'Espagne, à la faveur de la chaleur caniculaire qui a inondé la pays. Mais l'afflux des baigneurs ne masque pas les inquiétudes des professionnels du tourisme espagnols, qui attendent de leur côté avec une certaine appréhension le démarrage de la saison estivale. Car, il semble que la crise économique et financière se répercute aujourd'hui sur un secteur qui représente 11% du PIB de l'Espagne. Avec un chômage toujours record de 24,4% de la population active, il n'est pas étonnant de constater la baisse de la demande intérieure, qui représente 50% de l'activité touristique espagnole. À ce jour, un Espagnol sur deux n'a toujours pas réservé de séjour ni de prestation pour cet été. Quelle sera la proportion de ceux qui sacrifieront purement et simplement leur traditionnel déplacement estival? Pour toute réponse, la Confédération Espagnole des Hôtels et logements Touristiques (Cehat ) ne peut que constater la baisse de fréquentation de 40 % de la clientèle nationale. Baisse des prix dans l'hôtellerie Plus que jamais, les professionnels du tourisme en Espagne comptent sur l’afflux de clientèle étrangère, dont le volume a augmenté de 2,4% depuis le début de l'année 2012. En partie grâce à la compétitivité tarifaire de l'offre espagnole. Puisque la crise économique, et dans certaines villes la surcapacité, incitent les hôteliers espagnols à tirer les prix vers le bas. Jusqu'à rogner parfois leurs marges de manière sensible. Dans une ville comme Bilbao, le RevPar (revenu par chambre) a baissé cette année jusqu'à 46,80 € ; il chute même jusqu’à 46,30 € à Séville et 42,80 € à Valencia ! Dans ces trois villes, le prix moyen d'une chambre d'hôtel s'établit respectivement à 72,10 €, 76,50 € et 72 €, alors même que l'offre est majoritairement composée d'hôtels de trois à cinq étoiles ! En moyenne, les prix de l'hôtellerie en Espagne ont diminué de 2,2% en un an, selon l'Institut National de la Statistique (INE ). De fait, même si l'Espagne prévoit de recevoir encore davantage de touristes internationaux, les dépenses moyennes risquent d'être à la baisse. Une étude de l'Université Autonome de Barcelone (UAB ) estime que le nombre de touristes étrangers en Espagne frôlera les 60 millions en 2012 (soit + 2,8% par rapport à l'an dernier), mais que leurs dépenses diminueront globalement de 0,2%. Hausse annoncée de la TVA La hausse de la TVA pourrait avoir des conséquences sensibles (DR) Pour prévenir les difficultés, le gouvernement de Mariano Rajoy a adopté un plan d'aide à l’industrie touristique espagnole, pouvant atteindre 1,8 mrd € de subventions en quatre ans. Mais l’État pourrait bien reprendre d'une main ce qu'il donne de l'autre, avec une hausse annoncée à demi-mot par l'exécutif espagnol, conformément aux « recommandations » de l'Union européenne et du Fonds Monétaire international. Les pressions de ces organismes sont encore plus fortes depuis que l'Espagne a obtenu le soutien financier de l'Eurogroupe pour recapitaliser ses banques. Actuellement, les professionnels espagnols du tourisme profitent d'une TVA réduite de 8%, qui pourrait augmenter de quatre points, ou plus... Un coup dur pour le secteur, à qui le nouveau président du gouvernement avait pourtant promis un taux de TVA « superréduit » de 4%, quand il n'était encore que le candidat du Partido Popular aux élections générales ! Autre temps, autre discours. Désormais, il s'agit surtout de savoir quelle sera l'augmentation de cette taxe, et quand elle sera effective (probablement en 2013). Ce qui rend par ailleurs particulièrement délicates les négociations entre les hôteliers et les tours opérateurs dans les négociations concernant les allotements. Autre inconnue en cas d'augmentation de la TVA : comment les hôteliers pourront-ils répercuter la hausse dans la logique de baisse des prix généralisée ? Tensions dans l'aérien Les compagnies aériennes réduisent la voilure (photo : FM) Dans ce tableau en totale opposition avec le ciel azur et dégagé de la péninsule ibérique en ce début d'été, les perturbations des compagnies aériennes rajoutent encore davantage d'incertitude. Le conflit larvé entre direction et syndicats de pilotes d'Iberia (au sujet de la création de la filiale low cost Iberia Express) pourrait dégénérer à nouveau au cours des prochaines semaines. Entre les mois de janvier et avril, les pilotes s'étaient mobilisés pendant dix huit jours de grève, et pourraient mettre à exécution leur menace d'arrêter le travail tous les lundis et vendredis jusqu'au 20 juillet 2012. Plus généralement, l'ensemble des compagnes aériennes présentes en Espagne s’inquiète surtout de la baisse du nombre de passagers. Paradoxalement, la faillite de Spanair en janvier 2012 avait donné un peu de souffle à l'ensemble des opérateurs, qui s'étaient partagé les « slots » laissés vacants par la compagnie catalane. Vueling, Ryanair et Easyjet ont notamment récupéré une grande part des passagers de Spanair, qui opérait depuis l'aéroport de Barcelone El Prat. Les compagnies low cost se sont ainsi jetées sur ces parts de marché... avant de réduire sensiblement la voilure sous le coup de la conjoncture économique : Easyjet a ainsi annoncé qu'elle abandonnait son unique base espagnole, à Madrid. La politique de réduction de lignes des compagnies low cost en Espagne n'est pas étrangère non plus à l'augmentation des taxes aéroportuaires à partir de mi-juillet, en hausse de 18,9% en moyenne. Un facteur qui pourrait également avoir des conséquences délétères sur l'activité touristique en Espagne. Espagne : l’austérité handicape le développement du tourisme Le 13 juillet 2012 Le gouvernement espagnol a annoncé une hausse de la TVA de deux points. La hausse prévue de la TVA inquiète les organisations réprésentatives du secteur qui craignent une chute des arrivées touristiques en Espagne. La rigueur qui s’installe en Espagne -et dans le reste de l’Europe- n’épargne pas le tourisme. Dans le cadre d’un plan d’économie de 65 milliards d’euros, le gouvernement espagnol a annoncé une augmentation de la TVA, qui passera de 18% à 21%. Le taux réduit, qui s’applique au tourisme, progresserait lui de 8% à 10%. Cette mesure préconisée par Bruxelles, inquiète. Elle entrainerait une perte de revenus pour le secteur estimée à 4 milliards d'euros par la Confédération espagnole des hôtels et logements touristiques (CEHAT) et une baisse du pouvoir d'achat de plus de 500 euros pour les familles. Une perte de compétitivité Dans un communiqué commun, plusieurs organisations représentatives du secteur ont fait part de leur refus absolu de toute hausse de la TVA réduite, qui entrainerait une perte de compétitivité de l’Espagne en tant que destination touristique, rapporte notre confrère Nexotur. Cette hausse de deux points provoqueraie une augmentation "importante des prix" et une chute des arrivées touristiques en Espagne. Augmentation des taxes aéroportuaires jusqu'à 100% Depuis le 1er juillet, le gouvernement espagnol a également décidé d’augmenter les taxes aéroportuaires, de façon rétroactive, c’est-à-dire quelle que soit la date d’achat ou d’émission du billet. L’augmentation moyenne est de 18,9% mais de 100% sur Madrid ou Barcelone. Alex Cruz, le PDG de Vueling, a jugé cette initiative "de courte vue, funeste et presque suicidaire" alors que des organisations comme l’Ectaa ont fait part de leur opposition, expliquant que l’application de la mesure ne permettait pas de respecter la réglementation européenne. Celle-ci exige un délai de deux mois afin d'informer publiquement les passagers de toute révision éventuelle des tarifs. Certaines compagnies ont décidé de prendre en charge ces nouveaux frais, mais d’autres répercutent déjà cette hausse. Vueling a ainsi annoncé qu’elle allait récupérer auprès des clients le supplément, même si les billets sont déjà émis. Les tour-opérateurs doivent respecter un délai minimum de 20 jours pour appliquer une modification de leurs tarifs sur les forfaits. Certains ont conseillé à leurs agences de ne pas appliquer les consignes des compagnies aériennes, qui demandent de récupérer cette taxe pour les billets déjà émis et réglés. Creusement de la récession de l'Espagne Le gouvernement espagnol a annoncé d’autres mesures comme la réduction des prestations chômage, dans un pays qui compte près de 25% de chômeurs. "L'impact, c'est un creusement de la récession de l'Espagne cette année" a expliqué Edward Hugh, économiste basé à Barcelone, et probablement un nouveau recul du PIB en 2013. Le trafic dans les aéroports espagnols a baissé de 4,6% lors des six premiers mois de l’année, en particulier à cause de la baisse des liaisons internes, qui a atteint près de 10% sur certains mois. La semaine dernière, la CEHAT a annoncé que les réservations de touristes espagnols pour la saison estivale étaient en chute de 30% par rapport à l'an dernier. Espagne : près de 8 millions de touristes étrangers en juillet 2012 Tourmag, le Mercredi 22 Août 2012 fréquentation record selon les autorités Selon des statistiques publiées mercredi 21 août 2012, l'Espagne a connu un record de fréquentation touristique en juillet 2012. 7,7 millions de visiteurs étrangers sont venus dans la destination au cours du mois. Un indicateur qui enregistre une progression de 4,4%. En juillet 2012, l’Espagne a accueilli 7,7 millions de visiteurs étrangers, selon des statistiques publiées ce mercredi 22 août 2012. Une fréquentation record en hausse de 4,4% par rapport à juillet 2011, précise le ministère espagnol de l'Industrie, de l’Énergie et du Tourisme. Parmi les touristes venus se ressourcer ou se cultiver dans le pays, 80% proviennent de l'Union Européenne, principalement des Français (16,5%), des Britanniques (22,9%) et des Allemands (15,2%). L'Espagne a fait le plein de touristes étrangers en juillet 23 août 2012 7,7 millions de touristes étrangers ont passé un séjour en Espagne en juillet, soit une fréquentation en hausse de 4,4% par rapport à l'année dernière, selon les chiffres publiés mercredi par le ministère de l'Industrie. Comme un rayon de soleil dans la crise. Les arrivées de touristes étrangers en Espagne ont battu en juillet un record depuis 1995, avec 7,7 millions de visiteurs, selon les chiffres publiés mercredi par le ministère de l'Industrie. Un soulagement alors que la confédération de professionnels du secteur avait averti, début juillet, que les réservations des Espagnols dans leur pays étaient en chute pour la saison estivale de 30% sur un an. Le tourisme est en effet un secteur-clé de l'économie espagnole et représente plus de 10% du PIB et environ 2,5 millions d'emplois. Les Britanniques représentent 22,9% des touristes étrangers En juillet, le nombre de visiteurs étrangers a donc enregistré une hausse de 4,4% sur un an, avec un bond des touristes américains (+27%) mais aussi une progression des Allemands (+9,7%) et des Français (+7,7%). "Cette augmentation consolide la tendance positive suivie tout au long de l'année, sauf en avril", se réjouit le ministère dans un communiqué. Les Britanniques ont été encore une fois les plus nombreux à se rendre en Espagne en juillet, représentant 22,9% du total, mais leur nombre a stagné (+0,5%). Célèbre pour ses plages mais aussi sa capitale, Barcelone, la Catalogne a été la région la plus visitée, suivie de près par les îles Baléares puis l'Andalousie et les Canaries. Entre janvier et juillet, le nombre de visiteurs étrangers a également augmenté, de 3,3%, jusqu'à 33 millions. Le pays, dont la croissance a longtemps été portée par la bulle immobilière, est plongé dans sa deuxième récession en trois ans, tandis que son taux de chômage est le plus élevé du monde industrialisé (24,63%). Quatrième destination touristique au monde, l'Espagne espère profiter de cette activité pour soutenir son économie chancelante. En juin, les premiers effets de la saison touristique s'étaient déjà fait ressentir avec une baisse record du nombre de chômeurs. Toutefois, les postes créés sont de faible productivité et souvent temporaires et la légère accalmie sur le front de l'emploi devrait donc s'achever avec la fin de l'été. En Espagne, le dynamisme du tourisme limite un peu la récession LE MONDE | 30.07.2013 ,Sandrine Morel A Marbella, la jet-set internationale se presse sur la plage du Nikki Beach. Sur l'île d'Ibiza, les nuits folles des clubs, animés par les meilleurs DJ's, attirent la jeunesse dorée européenne. A Benidorm, les retraités britanniques et scandinaves se déchaînent dans les bars de cette ville entièrement destinés aux touristes à bas coût, où les gratte-ciel bordent la Méditerranée. Aux Canaries, les offres "todo incluido" (tout inclus) attirent la classe moyenne. A Barcelone, les croisiéristes font une escale culturelle… Le "sol y playa" (soleil et plage) est le pétrole de l'Espagne, un cocktail gagnant qui a permis au tourisme de retrouver des couleurs grâce à un afflux massif de touristes étrangers cette année. Par la même occasion, il aide le pays à sortir du marasme. 11,4 % DE L'EMPLOI Grâce à la manne économique que le secteur représente, la chute de l'économie espagnole s'est modérée entre avril et juin 2013. Après sept trimestres de récession sévère, le PIB n'a reculé que de 0,1 % au deuxième trimestre, selon les chiffres publiés mardi 30 juillet par l'Institut national de statistiques (INE). Au premier trimestre, la croissance avait été de – 0,5 %. Signe que la récupération ou au moins la stabilisation de l'économie est peut-être proche. Moteur de l'économie espagnole, les exportations sont au beau fixe. Et le tourisme, alors que les autres secteurs de l'économie font grise mine, tire son épingle du jeu. Le secteur représentait 10,3 % du produit intérieur brut (PIB) en 2009, il est remonté à 10,8 % en 2011 et 11,1 % en 2012, assure l'économiste Manuel Figuerola, directeur du centre de recherche sur le tourisme de l'université de Nebrija, même si la raison est que "le reste de l'économie a reculé davantage que le tourisme". Le tourisme pourvoit 11,4 % de l'emploi national et la baisse du chômage observée récemment est essentiellement due à ce secteur gourmand en main-d'oeuvre, mais pourvoyeur d'emplois saisonniers et de plus en plus à temps partiel. "Avec près de 45 milliards d'euros de revenus dégagés en 2012, le tourisme est le premier secteur d'exportation et la meilleure garantie, pour les investisseurs, que l'Espagne paiera ses dettes", assure le vice-président de l'association patronale Exceltur, José Luis Zoreda. A défaut des chiffres de cet été, qui devraient être excellents selon le secteur, avec un total de 58 millions de touristes attendus sur l'année 2013, les données fournies par l'INE pour le mois de juin sont d'ores et déjà très positives. L'Espagne a reçu 6,3 millions de visiteurs étrangers, principalement britanniques, russes et scandinaves, soit 5,3 % de plus qu'en 2012. Le nombre de nuitées dans des établissements hôteliers a augmenté de 1,7 %, grâce à celles des étrangers, qui ont bondi de 4,2 %, alors que celles des Espagnols ont baissé de 3,5 %. Sur les six premiers mois de l'année cependant, l'augmentation du tourisme international n'a pas été capable de compenser la baisse du tourisme national : le nombre de nuitées enregistrées a baissé de 0,4 %. CONQUÊTE DE NOUVEAUX MARCHÉS Mais pour la première fois depuis 2008, la Confédération espagnole des hôtels et logements touristiques (Cehat) est convaincue que le PIB touristique est sur le point de sortir de la récession et qu'à la fin de l'année, les dépenses des visiteurs non résidents compenseront entièrement la chute de la demande interne. Pour se remettre en selle, le secteur a dû conquérir de nouveaux marchés, en particulier celui des Russes, dont les visites ont augmenté de 31 % durant les cinq premiers mois de l'année. Le gouvernement le soutient, en menant en Russie des campagnes de promotion, tout comme en Chine ou dans les Emirats arabes. Les hôteliers ont aussi modéré leurs prix, afin de modérer la baisse de la demande interne, paralysée par un taux de chômage de 26 %. Des facteurs externes expliquent aussi pourquoi l'Espagne espère s'approcher cette année du record de 2007, quand le pays avait accueilli 58,6 millions de visiteurs étrangers. "Nous tirons profit des tensions en Egypte et dans une moindre mesure en Turquie", reconnaît M. Zoreda. Mais il nous fait encore récupérer de la rentabilité : nous avons contenu nos prix alors que nos coûts ont bondi, du fait de la hausse de la TVA ou de l'électricité." De fait, tout n'est pas rose dans le secteur. Plusieurs grandes compagnies ont fait faillite ces dernières années, comme Viajes Marsans ou plus récemment Orizonia, et d'autres sont engagées dans des plans sociaux pour éviter la faillite, comme NH Hoteles, qui entend licencier 410 personnes. Les économistes spécialisés avertissent que le modèle "sol y playa" doit évoluer car sa croissance est limitée. "Nous devons miser sur la qualité, assure M. Figuerola. Avec 30 % de nuitées en moins, la France engrange presque autant de revenus que l'Espagne…" Certaines chaînes hôtelières cherchent à innover, comme Room Mate qui offre à ses clients une connexion à Internet gratuite non seulement dans l'hôtel mais dans toute la ville, grâce au prêt d'une clé Wi-Fi. Une façon d'attirer la clientèle internationale. Car les Espagnols, de leur côté, retournent au "pueblo", le "village", sous-entendus celui des grands-parents, là où ils passaient majoritairement leurs vacances dans les années 1980, pour économiser… Espagne: chiffres record pour le tourisme en 2013, au 3ème rang mondial Publié le 21.01.2014 Le nombre de touristes entrés en Espagne en 2013 a atteint un nouveau record à 60,6 millions, replaçant ce pays, prisé pour ses plages, au troisième rang mondial devant la Chine, a annoncé mardi le chef du gouvernement Mariano Rajoy. Ce sont "les meilleurs chiffres touristiques de l'histoire" du pays, a-t-il affirmé à la veille de l'ouverture du salon international du tourisme de Madrid (Fitur). "Nous avons pour la première fois dépassé la barrière des 60 millions de touristes. Concrètement, il s'agit de 60,6 millions de personnes qui ont choisi l'Espagne, soit 5,6% de visiteurs de plus qu'en 2012", s'est félicité Mariano Rajoy.Ce chiffre "nous porte bien audessus du précédent record de 58,7 millions établi en 2007", a-t-il précisé.Ce record permet à l'Espagne de récupérer la troisième place mondiale en matière d'arrivées de touristes devant la Chine et derrière "la France qui compte 83 millions de touristes en 2013 et les Etats-Unis, 67 millions", a souligné le chef du gouvernement.Les plus prisées sont les régions balnéaires de Catalogne (15,5 millions d'entrées de touristes), des Baléares (11,1 millions), des Canaries (10,6 millions), a précisé le ministère du Tourisme dans un communiqué. Si les touristes en Espagne proviennent toujours principalement du Royaume-Uni (23,6% du total), d'Allemagne (16,2%) et de France (15,7%), les touristes russes sont ceux qui ont le plus augmenté avec une progression de 31,6% en 2013.Les dépenses liées aux entrées de touristes en 2013 sont également record. Sur les 11 premiers mois, 55,896 milliards d'euros ont été dépensés, soit 8,7% de plus que sur la même période de 2012, selon le ministère. Mariano Rajoy a souligné "les répercussions de ces chiffres" sur l'économie espagnole, rappelant que, "déjà en 2012, l'apport du tourisme a atteint 10,9% du PIB et le secteur a représenté 11,9% du total des emplois" du pays. L'association patronale du secteur, Exceltur, qui avait publié des chiffres similaires le 15 janvier, avait affirmé que le tourisme devrait être encore en 2014 "la locomotive de la croissance de l'économie espagnole", qui sort de deux ans de récession.Exceltur a pronostiqué pour 2014 une hausse du PIB touristique de 1,8%, bien supérieure à la prévision du gouvernement pour l'ensemble de l'économie (+0,7%). En Espagne, le retour des touristes s’accompagne d’une baisse du chômage LE MONDE | 25.07.2014| Par Sandrine Morel (Madrid, correspondance) Majorque. AFP/JAIME REINA C'est une tradition, le début des vacances est, pour beaucoup d'Espagnols, le retour de l'emploi… Cette réalité se confirme plus que jamais en 2014. Entre avril et juin, l'Espagne a enregistré 310 400 chômeurs de moins et 402 400 emplois de plus, selon les chiffres publiés par l'Institut national de statistiques espagnol, jeudi 24 juillet. Un record qui s'ajoute à une autre bonne nouvelle : jeudi, le FMI a revu à la hausse ses prévisions pour 2014. L'institution prévoit désormais une croissance de 1,2 % cette année, contre 0,9 % jusque-là. Le deuxième trimestre a l'habitude d'être bon en termes d'emplois, grâce au démarrage de la saison touristique. Mais il l'est encore davantage cette année, marquée par le retour de la croissance. En un an, le pays a créé 192 400 emplois et réduit de 424 500 le nombre de chômeurs (– 7 %). Le taux de chômage reste dramatiquement élevé, à 24,5 % de la population active, et une part de plus en plus grande de l'emploi est à temps partiel et durée déterminée. Mais, pour la première fois en six ans, on observe une création nette d'emplois en variation annuelle. « Depuis que je suis arrivé au gouvernement, j'attendais le moment de pouvoir donner une nouvelle comme celle-ci », a déclaré le chef de l'exécutif conservateur, Mariano Rajoy. LE TOURISME REPRÉSENTE 11 % DU PIB NATIONAL Les bons chiffres trimestriels du chômage correspondent largement au boom du secteur touristique. Des 402 400 emplois créés entre avril et juin, 378 700 proviennent des services, dont plus de 150 000 de l'hôtellerie et de la restauration. Le tourisme, qui représente directement 11 % du PIB national et 12 % de l'emploi, s'affirme comme le principal moteur économique de l'Espagne, troisième puissance mondiale en nombre d'entrées derrière les Etats-Unis et la France et seconde en revenus derrière les Etats-Unis, selon l'Organisation mondiale du tourisme (OMT). En 2013, alors que le PIB du pays reculait de 1,2 %, le secteur touristique renouait avec la croissance (0,9 %). Et, selon l'association Exceltur, qui regroupe les professionnels du secteur, les revenus du tourisme devraient augmenter de 2,4 % cette année, « du fait de la hausse de la consommation des familles espagnoles et de la consolidation de la reprise » en Europe. RETOUR DES VACANCIERS ESPAGNOLS Face à l'instabilité politique dans les pays du sud de la Méditerranée, en particulier l'Egypte, les touristes se sont reportés ces dernières années sur l'Espagne. Au premier semestre 2014, le pays a ainsi reçu 28 millions de touristes étrangers, soit 7,3 % de plus que sur la même période en 2013. Un autre record. Anglais, Allemands et Français arrivent en tête des visiteurs étrangers, qui privilégient la Catalogne, les Canaries et les Baléares. Mais la nouveauté, c'est le retour des vacanciers espagnols. Les réservations touristiques des résidents ont augmenté de 11 % au premier semestre en glissement annuel, selon la Confédération espagnole des hôtels et logements touristiques. Pour les hôteliers, cette reprise est essentielle. Les visiteurs espagnols représentaient, avant la crise, près de la moitié des recettes du secteur… Sandrine Morel (Madrid, correspondance) L'Espagne a enregistré un nombre record de touristes étrangers en 2014 Correspondante à Madrid Gaëlle Lucas - Les Echos | Le 26/01/2015 Le nombre de visiteurs étrangers a atteint l'an dernier son plus haut historique, à 65 millions . L'Espagne consolide sa place de troisième destination mondiale, derrière la France et les Etats-Unis. Le tourisme a confirmé en 2014 son statut de moteur de la croissance espagnole. C'est « sans doute un des secteurs clefs pour la reprise de l'économie », a d'ailleurs reconnu la semaine dernière le ministre espagnol de l'Industrie, de l'Energie et du Tourisme, José Manuel Soria. Le secteur, qui apporte directement et indirectement plus de 15 % du PIB espagnol, d'après le Conseil mondial du voyage et du tourisme (WTTC), a crû de 2,9 % l'an dernier, selon Exceltur. L'organisation patronale Le tourisme a confirmé en 2014 son statut de moteur de la croissance espagnole. C'est « sans doute un des secteurs clefs pour la reprise de l'économie », a d'ailleurs reconnu la semaine dernière le ministre espagnol de l'Industrie, de l'Energie et du Tourisme, José Manuel Soria. Le secteur, qui apporte directement et indirectement plus de 15 % du PIB espagnol, d'après le Conseil mondial du voyage et du tourisme (WTTC), a crû de 2,9 % l'an dernier, selon Exceltur. L'organisation patronale précise que le tourisme a généré 49 milliards d'euros en devises. Les visiteurs étrangers ont du reste afflué. Pour la deuxième année d'affilée, l'Espagne a ainsi battu son record, avec 65 millions de touristes internationaux (+7,1 %), consolidant ainsi sa place de troisième destination touristique mondiale, après la France et les Etats-Unis, et devant la Chine, d'après le gouvernement de Mariano Rajoy. La France qui est devenue l'an dernier le deuxième pourvoyeur de touristes en Espagne, à 10,6 millions de visiteurs. Au vu de l'instabilité politique en Tunisie et en Egypte, les touristes se sont encore rabattus sur l'Espagne, elle aussi généreuse en soleil et en plages. Les destinations préférées des étrangers dans la péninsule sont de fait clairement situées sur les côtes méditerranéennes, de la Catalogne à l'Andalousie, et dans les îles, les Canaries et les Baléares. Le secteur hôtelier en profite Mais la « meilleure nouvelle en matière de demande touristique en 2014 est la reprise du tourisme national », s'est réjoui Exceltur dans un communiqué. Alors qu'en 2013, le nombre de visiteurs locaux était redescendu au niveau de 2004, les Espagnols ont repris l'an dernier leur valise, favorisant ainsi des secteurs très pénalisés par la crise, comme les agences de voyages ou encore les centres de loisirs. Cette reprise a été visible dans les transports et notamment dans l'Ave, le train à grande vitesse espagnol, dont le nombre de passagers a augmenté de plus de 14 %. La politique de prix agressive de la Renfe, l'opérateur ferroviaire public, n'y est néanmoins pas étrangère. Le secteur hôtelier a lui aussi bénéficié du dynamisme de la demande nationale et étrangère. Il a augmenté le nombre de nuits d'hôtel vendues (+2,9 %) et le taux d'occupation (+3,3 %), d'après l'institut national de statistique. Vers un bon millésime 2015 Alors que la croissance espagnole devrait dépasser les 2 % cette année, le secteur s'attend à un bon millésime 2015, favorisé notamment par la dépréciation de l'euro, qui rend l'Espagne plus compétitive. Il bénéficiera aussi de la baisse des impôts sur le revenu en vigueur cette année, et de celle du cours du pétrole, qui vont stimuler la demande interne. Néanmoins, certains risques demeurent. Le marché russe pourrait continuer à chuter (-10 % en 2014) compte tenu des difficultés économiques dans ce pays et de la dépréciation du rouble. Surtout, une stabilisation de la situation au Maghreb pénaliserait les destinations côtières espagnoles. De fait, le retour des flux touristiques vers l'Egypte depuis le mois de juillet s'est ressenti en Espagne, d'après Exceltur. Le secteur est conscient que s'il veut fidéliser les flux déviés à cause de l'instabilité politique dans le Nord de l'Afrique, il devra renforcer le mouvement déjà engagé d'amélioration de la qualité des prestations de soleil et plage, puisqu'il ne peut rivaliser en termes de prix, et promouvoir le tourisme culturel. Correspondante à Madrid Gaëlle Lucas Le tourisme espagnol rebondit... en partie grâce aux Français Tiphaine Honoré | 23/06/2014 L'Espagne s'accroche à sa quatrième place mondiale des destinations touristiques, derrière la France, les Etats-Unis et la Chine. Avec 21,4 millions de visiteurs entre janvier et mai 2014, le pays bat des records de fréquentation. Le nombre de touristes français y a augmenté de 11,5% sur cette période. visiteurs étrangers participent au redressement de l'Espagne. Dans ce pays durement touché par la crise, le tourisme est un des (seuls) moteurs qui tirent encore l'économie vers le haut. Après avoir connu des soubresauts depuis 2008, le pays enregistre 8,2% d'augmentation entre mai 2013 et 2014 avec 6,1 millions d'étrangers accueillis rien que pour le mois de mai. Une étude de l'agence espagnole Frontur sur les mouvements touristiques le confirme, les Français sont non seulement parmi les trois nationalités les plus présentes, mais sont aussi de plus en plus nombreux à passer leurs vacances dans le royaume. Les Français préfèrent les Îles Canaries Parmi les 21,4 millions de personnes à avoir foulé le sol ibérique en cinq mois, les Français occupent une bonne part (3,4 millions), avec les Allemands (3,5 millions) et les Anglais en tête (4,8 millions). Pour le mois de mai 2014 par exemple 27,6% des 6,1 millions de touristes étaient Britanniques, 16,6% Germaniques et 15% Français. Ces derniers étaient 11,5% de plus que l'an passé, avec pour destination favorite les Canaries. Mais les petites îles ne raflent pas la couronne à la communauté catalane. La Catalogne a concentré 25% des touristes en mai, soit une augmentation de 2,3% par rapport à 2013. Sa Costa Brava, Barcelone et ses autres richesses ont attiré en particulier des Hollandais, des Allemands, des Italiens et des Asiatiques. Les Canaries arrivent en deuxième position avec 12,7% de visiteurs, puis vient l'Andalousie et ses 2,9 millions de visiteurs, soit presque moitié moins. Les Baléares récoltent 2,5 millions de touristes, devant Madrid (1,8 millions). Un secteur économique clé pour l'Espagne Ces bonnes statistiques ne sont pas anodines lorsqu'on sait que le tourisme représentait 10,8% du PIB en 2011 et 11,1% en 2012 selon l'économiste Manuel Figuerola, directeur d'un centre de recherche sur le secteur à l'université de Nebrija. Cette activité pourvoirait même jusqu'à 11,4% de l'emploi national, soit un remède non négligeable contre le chômage. Interrogé par Le Monde, le vice-président de l'association patronale Exceltur, José Luis Zoreda expliquait fin 2013: "Avec près de 45 milliards d'euros de revenus dégagés en 2012, le tourisme est le premier secteur d'exportation et la meilleure garantie, pour les investisseurs, que l'Espagne paiera ses dettes". Reste à faire une bonne saison estivale 2014. Record en 2014, avec 65 millions de visiteurs en Espagne Mardi dernier Exceltur, l'alliance pour l'Excellence Touristique, a publié les chiffres clés du tourisme espagnol pour l’année 2014. Le bilan est positif puisqu’on constate une augmentation de 7,1% de touristes par rapport à l’année précédente. Attirant pas moins de 65 millions de voyageurs en 2014, l’Espagne fait preuve d’une attractivité croissante. Les Français sont parmi les plus nombreux à venir dans le pays, avec environ 10 millions de touristes qui ont fait le déplacement. Seuls devant les Français, ce sont les Britanniques qui sont les plus nombreux à visiter l’Espagne, avec 14,39 millions de visiteurs. Basés sur des données de l’INE, du Ministère de l’Industrie, du Commerce et du Tourisme, ainsi que sur un questionnaire auquel environ 1.800 entreprises du secteur touristique ont répondu, les chiffres parlent d’eux-mêmes et témoignent d’une augmentation de 3,9% de recettes liées à cette activité. 2015 sera une année clé À noter également que les régions les plus attrayantes restent la Catalogne, avec sa Costa Brava et Barcelone, enregistrant 25 millions de voyageurs sur l’ensemble de l’année. Août a par ailleurs été le mois de tous les records : 9,1 millions de touristes sont venus visiter le territoire, c’est 8,8% de plus qu’en 2013 à la même période, et cela marque une tendance historique. Le vice-président exécutif d’Exceltur, José Luis Zoreda, affirme de son côté que “2015 sera une année clé” concernant ce domaine, les expectatives étant “prometteuses, bien que complexes”. Juliette BRIAND (www.lepetitjournal.com - Espagne) Jeudi 22 janvier 2015 Record explosif : 7,5 millions de touristes en 2013 à Barcelone Vendredi 7.3.2014 L'image de Barcelone dans le monde est en pleine évolution, avec pour conséquence un afflux touristique inédit en 2013. Les chiffres communiqués le 7 mars par l'agence Barcelona Activa signalent un record absolu de fréquentation, à hauteur de 7,5 millions de personnes, accompagné de 16,5 millions de nuitées. Nouveau monstre touristique, la capitale catalane a accueilli 80% d'étrangers, proportion en hausse, et 20% d'Espagnols, proportion en baisse. Le tourisme a explosé en 2013 à Barcelone, où tous les records de fréquentations ont été dépassés. A la faveur d'une hausse de 3,47% par rapport à 2012, un total de 16,5 millions de nuitées a été commercialisé par les hôtels de la capitale catalane, par laquelle sont passés 7,5 millions de visiteurs, du jamais vu. Première destination ibérique, la ville de Gaudí, de mieux en mieux connectée au monde par son aéroport, a profité d'une hausse générale de 1,77%. Parmi ces visiteurs, 80% étaient étrangers, catégorie en progression de 4,1%, tandis que la présence espagnole, à 20%, était en repli de 6,4%. Ces chiffres ont été livrés le 7 mars par le consortium public-privé "Tourisme de Barcelone", selon lequel l'offre de congrès et la mise en valeur des atouts culturels ont transformé la ville, simple destination à la mode auparavant, devenue grande destination internationale. Les étrangers sont français, britanniques et américains Le principal pays émetteur de touristes à Barcelone est la France, à hauteur de 636.900 personnes, pour une progression de 11,3%. Le Royaume-Uni est le second, avec 630.000 visiteurs, suivi de 627.000 nord-Américains, souvent arrivés dans la ville par navires de croisière. Parmi les pays à remarquer, la Russie, dont à peine 50.000 ressortissants ont visité Barcelone en 2007, s'affiche désormais à concurrence de 233.800 touristes. + 5,8% à l'aéroport de Barcelone depuis le 1er janvier 2014 Parmi les premiers indicateurs concernant 2014, l'aéroport barcelonais a communiqué ce même jour son résultat cumulé depuis le 1er janvier. Selon une dynamique de croissance ininterrompue depuis 2012, une hausse générale de 5,8% est observée par rapport à la période janvier-février 2012. Cette hausse est due aux vols intercontinentaux à hauteur de 16,5%, tandis que le nombre global de passagers atteint 4,2 millions. Le port de Barcelone investit pour les croisières 3 mars 2015 On pourrait appeler cela : « L'effet Allure of the Seas ». Car, l'arrivée au port de Barcelone du navire amiral de la compagnie de croisières Royal Caribbean a donné un coup de fouet à l'activité du port catalan. Ce bateau pouvant transporter d'un coup jusqu'à 8 700 personnes amènera cette année quelques 158 000 passagers jusqu'à Barcelone, son nouveau port d'attache en Méditerranée. Vingt cinq départs de croisières sont prévus depuis la Catalogne à bord de ce géant des mers, ce qui devrait générer environ 17 M€ de retombées économiques à Barcelone, selon les calculs de la compagnie maritime américaine. Une activité qui justifie à elle seule les 4 M€ d'investissements consentis en 2015 pour améliorer l'accueil des passagers. À commencer par les aménagements prévus sur les terminaux B et C du quai Adossat, dédiés notamment à l'embarquement et débarquement des passagers de l'Allure of the Seas. Une enveloppe de 1,1 M€ a déjà été prévue en 2014 pour la réalisation, au cours des prochaines semaines, d'une passerelle qui reliera les deux terminaux. Des travaux d'amélioration des systèmes d'amarrage sont également prévus pour faciliter l'accostage des très grands navires, ce qui suppose notamment l'installation d'ici l'été 2015 de nouveaux bollards sur ce même quai Adossat. 3,5 M€ seront consacrés à ces aménagements par l'autorité portuaire de Barcelone. Autant d'efforts financiers qui doivent permettre à la capitale catalane de conforter sa position dominante dans le secteur des croisières. Avec 2,6 millions de passagers en transit enregistrés en 2014, Barcelone reste en effet le premier port d'escales de croisières en Méditerranée, et le quatrième au rang mondial derrière les trois grands ports américains de Floride (Everglades, Miami et Port Canaveral). Aux Baléares, le tourisme a de la cuite dans les idées François MUSSEAU 28 août 2014 Adolescents allongés sur l’asphalte des rues en coma éthylique, jeunes filles à demiconscientes sous l’effet de drogues hallucinogènes, sexe effréné pratiqué au beau milieu des pistes de discothèque, concours pour uriner ou vomir sur les murs de la ville, plages couvertes de capotes usagées et de matières organiques… A Magaluf, bourgade côtière de Majorque à l’ouest de Palma, ce spectacle est monnaie courante lors des mois d’été. Et notamment sur la plage Punta Ballena, où se concentrent bars, restaurants, centres de loisirs et discothèques. Le plus souvent, c’est le fait de jeunes Britanniques qui, rompant avec tout type d’interdits et de tabous, s’en donnent à cœur joie, épris d’une ivresse dionysiaque aux conséquences calamiteuses. Les week-ends en particulier, les services sanitaires sont saturés, beaucoup de touristes souffrant de malaises, de vertiges, voire de pertes de conscience. Ce genre de scènes inonde les télé-réalités britanniques et les réseaux sociaux, ce qui donne à Magaluf une publicité supplémentaire. Depuis début juillet, on parle d’environ 10 000 à 12 000 jeunes se livrant à ces excès chaque fin de semaine. La presse espagnole se fait, elle, l’écho de pratiques sans limite ni contrôle : par exemple l’usage massif de MDPV, une drogue aux effets hallucinogènes connue en anglais comme le ivory wave, en espagnol comme la droga canibal, car elle augmenterait l’appétit ; ou le mamading, une pratique via laquelle une fille accepte de faire des fellations en échange d’un cocktail offert par un groupe de jeunes ; ou encore le balconing, cet exercice à hauts risques consistant, dans les hôtels, à sauter de balcon en balcon ou bien de sauter directement dans la piscine du haut des étages. «Les limites de la décence ont été dépassées. Il nous faut agir et mettre un terme à cette folie», a déclaré le gouvernement régional des Baléares, alors que la municipalité ne pipe mot. Vœu pieux ? Peut-être : depuis des années, ce qui scandalise toute l’Espagne n’a toujours pas été freiné. Ni à Magaluf, ni à San Antonio (Ibiza), ni le long des Ramblas barcelonaises, où la colère des habitants va crescendo. A Magaluf, les autorités font le dos rond. «Ici, c’est une machine à faire de l’argent, il y a beaucoup d’intérêts en jeu, et on se tait», témoigne Michel, un photographe local qui s’est fait tabasser, mi-juillet dans une discothèque, par un groupe de jeunes Britanniques ultra-agressifs. A en croire la presse anglaise, 1 million de Britanniques passent par cette bourgade chaque année et y laissent 800 millions d’euros. Même si la grogne contre le «tourisme de cuites» augmente, les pouvoirs publics n’osent se prononcer contre un secteur en pleine hausse (8,2 millions de touristes en juillet, un record), jusqu’ici le meilleur antidote à la crise économique. François MUSSEAU Barcelone : les habitants ulcérés par les excès des jeunes touristes Home ACTUALITE International , Par Thomas Eustache le 26/08/2014 Les déambulations de trois vacanciers italiens nus dans les rues du quartier de La Barceloneta ont été la goutte d'eau qui a fait déborder le vase : les habitants ont manifesté pour que les autorités municipales ferment les locations touristiques illégales. Débordés par les excès des touristes, les habitants de La Barceloneta, au centre de Barcelone, ont décidé de faire entendre leur mécontentement en manifestant à plusieurs reprises la semaine dernière. Les déambulations de trois jeunes italiens nus dans les rues de ce quartier de la ville catalane, vendredi 15 août, a été l'élément déclencheur du mouvement de protestation. Le trio de touristes, rapporte le quotidien national El Pais , s'est promené dans le plus simple appareil durant trois heures au bord de la mer et a même pénétré dans un magasin, sans être inquiété par la police. Dimanche 17 et lundi 18 août, les habitants du quartier sont descendus spontanément dans la rue, espérant attirer l'attention de la municipalité sur les attitudes déplacées de certains touristes, qui se renouvellent chaque été depuis quelques années. Le nœud du problème, selon les Barcelonais, réside dans la multiplication des locations estivales sans autorisation. En effet, alors que le nombre des locations légales à La Barceloneta s'élève à 72, un site de locations comme Airbnb propose aux touristes plus de 800 logements à louer dans les environs… «Ici, les touristes font ce qu'ils veulent» Devant l'un des appartements loués à des vacanciers, des manifestants n'ont pas hésité à scander: «dehors les touristes ivres!», affirme le Times britannique. Face aux exubérances de fêtards étrangers toujours plus nombreux, la population locale se sent délaissée par les autorités. «Ici, les touristes font ce qu'ils veulent» explique au Pais Vicens Forner, un habitant ayant pris en photo les trois Italiens. Un autre résident du quartier témoigne: « Imaginez-vous dans un quart de la maison, avec trois enfants, sans emploi, pas d'argent pour les vacances et d'avoir à supporter les cris et le groupe de touristes». Porte-parole de cette exaspération, le président de l'Association des résidents de Barceloneta, Oriol Casabella, a demandé au conseil municipal de Barcelone de se mettre «immédiatement au travail» afin d'empêcher les touristes de « marcher nu, d'uriner et de vomir dans la rue», selon des informations rapportées par Huelva Información . Mercredi, la conseillère municipale du quartier, Mercè Homs, a expliqué à la presse que la localité allait adopter une politique de «tolérance zéro» à l'égard de ces comportements délétères. Elle a également promis une réunion avec les résidents de La Barceloneta en septembre et a assuré que la présence policière sur place avait déjà été renforcée au cours des derniers jours. Une destination prisée des consommateurs de cannabis En l'espace de seulement deux décennies, Barcelone est devenu une destination touristique de premier plan. De 1990 à 2012, la capitale de la Catalogne a vu son nombre de touristes annuels passer de 1,7 millions à 7,4 millions, sous l'impulsion notamment des Jeux olympiques d'été de 1992. Avec cet accroissement considérable des flux touristiques, impliquant notamment des populations jeunes, des débordements de toute sorte se sont développés. Le 14 août, la mairie de Barcelone a ordonné la fermeture de près de 50 clubs de cannabis, dont le succès est en partie imputable à la venue des vacanciers. D'après le Telegraph, la cité espagnole est déjà classée, selon certains sites de conseils de voyages pour amateurs de stupéfiants, comme la ville idéale pour la consommation de cannabis - devant Amsterdam. Les indicateurs du tourisme espagnol Evolution de la fréquentation touristique des principales régions autonomes espagnoles ( 2009-2013 ) Philippe KEROURIO , Aix-en-Provence , le 2 juillet 2015