KIDS DOSSIER MAEL BOCQUART2
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KIDS DOSSIER MAEL BOCQUART2
MAËL BOCQUART FICHE D’ANALYSE NARRATOLOGIQUE KIDS KIDS est le premier film de Larry Clark, réalisé en 1995.Le scénario est de Harmony Korine (qui n’a alors que 19 ans).Les interprètes sont Leo Fitzpatrick (Telly), Justin Pierce (Casper), Chloe Sevigny (Jenny). Ici, Larry Clark met en scène un groupe d’adolescents dont la vie tourne autour de la drogue et du sexe. Il y a Telly, dont le plus grand plaisir est de dépuceler des jeunes filles (voire des enfants), puis de les laisser évidemment tomber. Une de ses anciennes conquêtes, déclarée séropositive, tente de le prévenir avant qu’il ne contamine d’autres filles. Ce sont les vingt-quatre heures frénétiques de la vie d'un groupe d'adolescents affrontant les années 90 dans une ville inconnue. D'un point de vue esthétique, ce sont les images époustouflantes de l'un des photographes les plus renommés au monde, mises en mouvement pour capturer la beauté et la tragédie adolescente. Reflet de notre temps, ce tableau sans retenue de mots et d'images dépeint avec une honnêteté à l'état brut les expériences, les attitudes, et les incertitudes de ces jeunes dans la société d'aujourd'hui. Les personnages qui sont au cœur de cette histoire sont comme cela : des jeunes vivant dans la mêlée urbaine de l'Amérique moderne. Une journée de ces adolescents, confrontés aux obstacles d'un monde de désordre : une seule journée dans laquelle tout et rien ne vont changer. L’ordre Le film n’est pas entièrement linéaire.Il contient deux flash-back.Le premier se produit au Time Code 00 :21 :47.C’est un flash-back externe explicatif continu non-raccordant.Il nous montre le questionnement de Jenny et de sa copine par les infirmières avant le test du VIH.Il intervient après que la copine de Jenny parle de ce test à ses copines dans la chambre.Apres le flash-back nous changeons de scène, et nous nous retrouvons avec Casper et Telly marchant dans la rue.Ce flash-back nous annonce implicitement une scène future du film où les filles vont chercher les résultats du test.Il n’est pas absolument nécessaire pour le récit puisque implicitement nous aurions compris qu’elles auraient fait un test dans le passé. Le deuxième intervient au TC 00 :53 :40 et dure 1 seconde.Nous pouvons y voir 1 seconde de l’acte sexuel de Telly avec la jeune vierge, qui s’est passé le matin même.Il intervient alors que Telly disait à Darcy (sa future conquête ) qu’il l’avait cherché toute la journée et qu’il avait pensé à elle quand il s’est levé.Ce qui est faux puisque nous l’avons vu au début du film avec la jeune fille de 12 ans .Ce flash-back est un flash-back associatif interne raccordant .il est un rappel pour le spectateur et une ironie sur la situation.Mais cela pourrait être également l’audiovisualition du souvenir de Telly au moment où il dit la phrase précédent le flash-back , sorte d’apogée dans sa manipulation et ses mensonges.Le flash-back est brutal car il intervient dans un moment calme avec une seconde de sexe brusque, il a pour but de surprendre le spectateur pour le faire réagir sur les propos de Telly.Il existe un moment du film au time code 01 :26 :14 que nous pourrions associer à un flashforward :ces hommes pauvres et miséreux que l’on voit ne pourraient-ils pas être une vision de l’auteur sur ces personnages dans le futur ? La vitesse Le film se déroule sur 24 heures à peu près .Il commence avec Telly le matin chez la jeune vierge et finit avec Casper le lendemain matin dans l’appartement.La durée globale de l’histoire est presque celle du récit.La vitesse du film est pratiquement du temps réel,presque isochronique.Il y a très peu d’ellipses dans l’histoire ,c’est plutôt une succession de scène de leur journée.Les ellipses interviennent non pas pour censurer les actes sexuels mais pour occulter une partie de ceux-ci ,que ce soit le début de l’acte (Telly avec la jeune vierge 00 :03 :47) ou alors sa finition (Casper avec Jenny 01 :26 :09).Kids utilise la vitesse narratologique primaire.Il y a simultanéité entre l’action A (celle de Telly) et l’action B (celle de Jenny).L’alternance des deux actions permet d’avancer dans le temps pour les deux personnages.A la fin du film au TC 01 :26 :14 , nous pouvons voir des plans qui n’ont aucun rapport avec l’histoire et nous les associerons à la métaphore non degietique car ils entraînent le spectateur dans une réflexion ,une comparaison entre le monde de Telly et de Jenny et le monde qui est dépeint dans ces plans. La fréquence Il n’y aucune répétition dans Kids, excepté le flash-back sur Telly et la vierge (et encore ce n’est pas sur que les plans du début du film soit les mêmes que dans le flash-back), puisque la journée se déroule linéairement.le singulatif est alors employé. La transmission du discours Il y’ a au TC 00 :03 :54 et au TC 01 :27 :56, la voix-off de Telly.C’est une sorte de monologue personnel qui au début du film traite de l’action (l’acte sexuel avec les vierges) et à la fin du film est une sorte de conclusion sur sa propre sexualité.Ces deux monologues intérieurs servent de référence pour savoir les motivations de Telly.Autrement, tout le film repose sur le discours actoriel visualisé. La régulation de l’information Dans Kids il y’ a deux personnages principaux,Jenny et Telly.Le spectateur s’identifie autant au deux et il est dur de définir le type de narration puisqu’il ne se rencontre jamais (en fait une seule fois mais il n’y a pas d’échange ).Nous pourrions dire que la narration est omnisciente car nous avons les informations en même temps qu’eux pour eux-mêmes mais nous avons des infos sur un personnage que l’autre aimerait découvrir.Il y a au TC 01 :14 :22 une occularisation interne primaire de Jenny.Quand elle entre dans l’appartement nous avons sa vision subjective et nous découvrons l’état des lieux avec ses yeux.Cependant l’information nous avait été déjà transmise alors le mode de narration ne change pas. Kids est un film qui joue sur la proximité entre le spectateur et les personnages.Des liens directs et des informations donnés immédiatement donne beaucoup de véracité à l’histoire.Le point de vue du spectateur oscille entre les personnages mais reste très attaché à un sentiment de complicité puisqu’il vit comme eux cette journée. C’est pourquoi ce film est très proche du documentaire, de la réalité.Il ne triche pas. De manière significative, le cinéaste ne nous montre pas l'évolution de la maladie chez une fille qui vient d'apprendre qu'elle est séropositive. Ce qui intéresse Larry Clark, c'est précisément le caractère fuyant et apparemment éternel de la jeunesse, ainsi que son pénible apprentissage de la vie. Souvent il «colle» à son sujet. La caméra suit sans cesse les mouvements secs, violents ou éteints (par la drogue et l'alcool) de ces ados secrètement tourmentés. Elle sait capter des moments de pure beauté (un gamin qui bâille et se frotte les yeux), époustouflants de justesse…