Version française - Initiative Saint

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Version française - Initiative Saint
La newsletter d’Inititative Saint-Martin #5 - octobre 2013
Chef d’entreprise, un métier
Pour qu’un projet entrepreneurial fonctionne, il doit réunir des ingrédients
incontournables. Une bonne dose
d’anticipation et de clairvoyance du
«chef», qui doit connaître son marché
et avoir une idée de sa stratégie : qui
paiera, quoi, combien et à qui. Il doit
être persuadé de son modèle de développement, car il lui faudra être très
persuasif. Vient le stade de la création
de son entreprise. À cette étape, ténacité et abnégation sont les clés. C’est
la phase des rencontres, des conseils,
des recalages du projet à la faveur
d’une recommandation d’un ami ou
d’un institutionnel de la création. C’est
aussi le temps de l’écoute. Le moment clé de l’adaptation des moyens
aux besoins de l’entreprise. Celui où
l’on s’en remet aux banquiers ou aux
associations de prêt d’honneur, qui
savent combien le calage des fonds
propres et de la dette est essentiel
pour démarrer son activité. Ce moment clé passé, la patte du chef reste
fondamentale. Il doit savoir s’imposer,
gérer son entreprise et son équipe,
la piloter, fixer des objectifs, animer
son réseau de partenaires, innover,
fédérer... Et se former aux gestes les
plus précis, apprendre et se remettre
régulièrement en question, pour qu’un
jour, comme tous les membres de
son réseau l’espèrent, il décroche sa
première étoile.
Antoine Rousseau
Directeur territorial Guadeloupe,
Caisse des dépôts & membre du CA
d’Initiative Saint-Martin
Les porteurs de projets sélectionnés par Initiative Saint-Martin ont la chance depuis
quelques mois de bénéficier d’une formation
destinée à leur apprendre les bases de leur futur métier de chef d’entreprise, quel que soit
le secteur dans lequel ils l’exerceront. À l’issue
de ces deux jours, leur projet commence de se
structurer : leur clientèle est identifiée, l’emplacement souhaitable pour leur activité est
défini et ils ont une idée claire de ce qu’est une
entreprise, ses obligations sociales et fiscales...
Ils ont élaboré leur business plan, savent calculer un chiffre d’affaires ou une marge et ont
compris l’importance de réaliser une étude
de marché avant de se lancer. Plus tard, une
fois «dans le bain», Initiative sera toujours là
pour les accompagner au travers de son suivi
personnalisé, qui leur permettra de développer en réelles compétences les notions de base
abordées pendant cette formation.
Mireille Cochrane (à gauche) a animé cette session de formation pour 10 porteurs de projet
Un partenaire sur le long terme
Outre l’accompagnement, la formation et le
suivi personnalisé, Initiative Saint-Martin
aide l’entreprise non seulement à démarrer,
mais aussi à croître, à embaucher, à se dynamiser lorsque les temps sont durs ou à
concrétiser des projets exceptionnels, grâce
à plusieurs dispositifs financiers.
important – ignorent qu’elles peuvent faire
appel à Initiative pour les aider à traverser
cette période difficile.
n Prêt d’honneur première embauche
Ce prêt vise à soutenir l’emploi durable et la
croissance des entreprises de moins de 5 ans,
qui peuvent ainsi obtenir la trésorerie nécesn Prêt d’honneur création et reprise
saire pour embaucher, sur une durée miniCe prêt personnel accordé à l’entrepreneur, mum d’un an, un demandeur d’emploi depuis
sans intérêts et sans garantie, a vocation à plus de 12 mois ou éligible à un contrat aidé.
financer les besoins d’investissements maté- n Prêt d’honneur entreprise remarquable
riels et immatériels liés à la création ou à la Ce prêt d’honneur vise à aider sans limite
reprise d’une entreprise.
d’âge les entreprises dont le projet (création,
n Prêt d’honneur croissance
reprise ou développement) présente des caCe prêt s’adresse aux entreprises âgées de ractéristiques remarquables dans les domaimoins de 5 ans et connaissant un dévelop- nes environnementaux, sociétaux, territopement d’activité. Ce prêt permet d’accroître riaux et de l’innovation.
leur capacité de production et d’effectuer des
Le montant de ces prêts à taux 0% varie
investissements.
de 2 000 à 25 000 €, en fonction du projet
n Prêt d’honneur dynamisation
et de la situation personnelle du candiNombre d’entreprises confrontées à des diffidat. Dans certaines conditions, l’obtencultés économiques ponctuelles – démarrage
tion d’un prêt bancaire complémentaire
de la saison touristique tardif, clients tardant
est obligatoire.
à payer, aléas climatiques, défaut d’un client
Le chiffre
28
C’est le nombre de prêts et de subventions octroyés à des porteurs de projet depuis le début de l’année 2013, pour un montant de 251 000€. 22 de ces projets
ont bénéficié d’un prêt bancaire complémentaire, pour un total de 275 000€. Ainsi,
526 000€ au total ont été injectés dans l’économie locale.
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> Croître et innover à Saint-Martin
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Des crises naissent les grandes opportunités
Est-il possible pour une entreprise en 2013
à Saint-Martin de croître et d’innover? La
réponse est oui. Contrairement au courant
de pensée morose qui décourage de nombreux porteurs de projets, il existe des entreprises qui tirent aujourd’hui leur épingle du jeu et croissent très sainement. Cette
croissance est attestée par l’augmentation
de leurs effectifs, de leurs outils de produc-
tion, de leur chiffre d’affaires, de leurs bénéfices et / ou de leurs parts de marché. Pour
que son entreprise croisse, un dirigeant
devra posséder et maintenir son avantage
concurrentiel. Il peut s’agir de concevoir
de nouvelles affaires, un nouveau service
délaissé par les entreprises du secteur, une
nouvelle façon de s’adresser et de traiter le
client, l’adaptation d’un produit ou d’un
service à un nouveau segment de clientèle...
Dans tous les cas, se distinguer en innovant
constitue un avantage concurrentiel qui favorise la croissance. Malgré une situation
économique en berne, la croissance et l’innovation restent d’actualité, dès lors que le
chef d’entreprise reste attentif à l’évolution
du marché et qu’il n’hésite pas à se remettre
en question.
Des entreprises en pleine croissance
Sebelec
Domotique Antilles
Innovation de produits
Innovation dans le savoir-faire technologique
«Débouya pa péché» (être débrouillard n’est pas un péché) est la
devise de Sébastien Morvant, qui vend, installe et entretient des
climatiseurs. Faute d’expérience personnelle, sa banque n’a pas
cru en son projet et il s’est «remué», comme il dit, pour rapidement
trouver des clients en frappant aux bonnes portes. Il a fait le choix
de diversifier son offre et de s’intéresser au secteur de l’énergie renouvelable, en proposant des climatiseurs solaires, mais aussi des
panneaux solaires. «On ne peut pas attendre que la banane arrive
dans la bouche tout épluchée,» constate-t-il avec le sourire.
Florent Conties
Sébastien Morvant
Expert en hifi et en vidéo, Florent Conties et son associé informaticien-électromécanicien, Renaud Bencarel, vendent leur savoirfaire technologique et des produits de qualité. Ils ont fait le choix
des technologies de pointe et envisagent la domotique dans son
sens large : maison intelligente, confort de vie, vidéo surveillance,
mais aussi dessalinisateurs, stations d’épuration, automatismes...
Ils travaillent – beaucoup – et répondent aux demandes de leurs
clients à toute heure, même le week-end. Être les meilleurs est
leur motto, et apparemment ça marche!
Yög’Art
Un concept unique, grâce à un modèle d’affaires bien pensé
Pour Gabriela et Alejandro, créateurs d’un concept unique, le succès
de la glacerie au yaourt Yög’Art est dû à de bons produits, une qualité
parfaite, un service irréprochable, des horaires adaptés et un bon emplacement. Située en face de la marina Fort Louis, la petite boutique
aux couleurs acidulées et au design pointu fidélise une clientèle friande
de glace au yaourt, moins caloriques que la glace traditionnelle, et qui
s’amuse avec le distributeur en self-service avant d’hésiter sur la diversité des «toppings» et de finalement goûter à tout! On paye au poids, le
concept plaît, l’équipe de vente aussi, qui écoute le client pour mieux lui
faire plaisir. «On nous demande des cônes en biscuit et on se renseigne
pour en faire venir,» précise ainsi Gabriela.
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Gabriela et Alejandro
> Croître et innover à Saint-Martin
Les ingrédients de la croissance
Pour Charles Apanon, le directeur de
l’IEDOM, le préalable à la croissance réside avant tout dans l’envie du dirigeant
de voir son entreprise se développer. «Ce
n’est pas une question de secteur d’activité, mais d’opportunités et de compétences
entrepreneuriales,» ajoute-t-il. Une opinion retrouvée dans le magazine «Chef
d’entreprise», où l’on apprend qu’un tel
dirigeant devra être bon commercial,
bon technicien, bon gestionnaire, bon
manager, courageux et même doté d’un
brin de folie. Une fois ces qualités réunies, la croissance peut passer par plusieurs chemins : l’exportation, en allant là
où la croissance existe; l’innovation, afin
de se différencier des concurrents; un
bon potentiel de clients, obligatoirement;
sans oublier une bonne gestion du fonds
de roulement et des délais de paiement.
Charles Apanon, directeur de l’IEDOM
Des entreprises en pleine croissance
SARL Garnier Électricité
Atelier CCB
Rebondir en s’exportant
Samuel Garnier (à droite) et son équipe
Après une croissance très saine entre 2007, année de sa création, et 2010, l’entreprise d’électricité de Samuel Garnier a subi
la politique du gouvernement moins favorable envers le photovoltaïque et a dû licencier 3 salariés. Il a fallu alors retravailler et démarcher le secteur de l’électricité traditionnelle et se montrer très
réactif. Bien connecté avec la Guadeloupe, où il a suivi plusieurs
formations qualifiantes, Samuel a eu l’opportunité de mettre ses
capacités d’encadrant à profit sur plusieurs chantiers et a ainsi pu
regonfler le chiffre d’affaires de sa société. Le bouche à oreille
a été sa meilleure pub et il continue de développer son réseau
guadeloupéen. Et comme les énergies renouvelables sont notre
avenir, il est dans le vent et s’intéresse à l’éolien.
Optimisation de la production
Corinne Lesage et son compagnon (et associé) - «David et Coco»
- ne se sont pas cantonnés à leur activité initiale de marquage publicitaire et de broderie, mais ont choisi de répondre à la demande
de leurs clients. «Un hôtel qui veut des polos brodés a aussi besoin
de vêtements de cuisine», nous dit Coco, qui fournit ainsi plusieurs
établissements, mais a aussi créé CocoArt, ligne d’objets décoratifs en textile. Grâce à l’extension de la gamme de produits, les
machines à broder sont parfaitement rentabilisées. L’entreprise se
développe si bien qu’elle a dû quitter son local d’origine pour un
local commercial plus grand.
Auto-école Hope Estate
Coco et David
Graziella et Patrice
Compétence et service
Travail, réussite et innovation sont les 3 axes sur lesquels travaillent Graziella et Patrice, et qui ont permis à leur auto-école de voir affluer les inscriptions. «Notre volonté
est de faire réussir nos élèves, même les cas les plus difficiles, et notre taux de
réussite aux examens nous a apporté une excellente réputation,» nous dit Graziella.
Les deux associés personnalisent leur soutien, ne laissent pas les candidats devant
un écran sans explication et n’hésitent pas à investir dans du matériel de dernière
génération, qu’il s’agisse d’informatique ou de véhicules. L’auto-école vient d’ouvrir
un deuxième point d’enseignement à Concordia, a élargi sa gamme de permis et de
formations et son prochain objectif est d’obtenir les agréments PTH (transport de
matières dangereuses) et CACES (engins de travaux). Ce qui manque à Graziella et
Patrice : du personnel qualifié pour les seconder et des places d’examens.
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> Croître et innover à Saint-Martin
Forum
Emploi
Vous cherchez un emploi
ou vous voulez créer
votre propre emploi ?
Le Forum Emploi se
tiendra le jeudi 10
octobre, à la Maison des
entreprises, de 9h à 18h.
Une entreprise remarquable
à Quartier d’Orléans
Muriel Royer
Le cabinet d’orthophonie de Muriel Royer fait partie des 100 entreprises
remarquables désignées parmi les 150 000 entreprises des 230 plateformes du réseau Initiative. Félicitations à Muriel !
Ingénieure en pharmacologie, profession sans débouché à Saint-Martin, cette mère de deux enfants a
obtenu en 2009 son diplôme d’orthophoniste après
4 années d’études à Paris. Avec l’assistance d’Initiative Saint-Martin, elle a ouvert son cabinet dans
la foulée, près de la pharmacie de Quartier d’Orléans, à la demande des médecins environnants.
Au contact de sa clientèle cosmopolite et multilingue, Muriel a vite compris que les caractéristiques
linguistiques métropolitaines ne correspondaient
pas à ses patients et qu’il fallait adapter ses outils
et méthodes, ce qu’elle a fait au travers de recherches sur internet et d’échanges notamment avec des
collègues canadiens. «J’ai découvert une problématique qui n’était pas seulement langagière et scolaire, mais plutôt un défi global d’intégration d’une
population majoritairement non francophone,»
dit-elle. Exemple : l’enfant ne comprend pas l’enseignant ni les usages scolaires et traduit son malaise
par des particularités comportementales telles que
colères, frustrations, comportements agressifs ou a
contrario de repli, alors qu’il dispose de capacités
souvent parfaitement normales. D’autres facteurs
(éducatifs, sociaux..) interagissent et amènent Muriel à créer un espace d’accueil et de communication pour ces enfants et leurs familles. Elle accepte
l’échange dans la langue maternelle de chacun, en
français et en anglais le plus souvent, et, à travers
le jeu, teste le vocabulaire de l’enfant. Par l’écoute,
le conseil et grâce à des activités structurantes, les
frustrations ou l’agressivité cèdent la place à des
sentiments positifs. L’enfant, plus à l’aise, s’épanouit
en classe et s’ouvre aux apprentissages scolaires. En
matière de handicap, la carence en structures spécialisées (une des caractéristiques de l’île) invite à la
polyvalence et à l’adaptation, constate-t-elle.
Son activité place Muriel au cœur des enjeux du
21ème siècle, du fait de l’intensification des mouvements migratoires et de l’internationalisation des
échanges. Aujourd’hui, elle exporte son savoir et
échange avec ses pairs, notamment à l’occasion du
congrès de l’Unadreo (Union nationale pour le développement de la recherche et de l’évaluation en
orthophonie), qui s’est déroulé à Paris en décembre 2012 sur le thème «Bilinguisme et biculture :
nouveaux défis».
Lancement du concours «Entreprise remarquable» avec la CCISM
DirectEUR DE PUBLICATION
Marc Chakhtoura
Textes Brigitte Delaître
MISE EN PAGE Artecom
130 Howell Center
Marigot - 97150 Saint-Martin
Tél. 0590 52 83 62
www.initiative-saint-martin.fr
PARTENAIRES FINANCIERS
Vous estimez que votre entreprise est novatrice? Que son impact sur l’environnement est positif? Qu’elle possède une dimension territoriale? Qu’elle est engagée dans une démarche sociale ou le sociétale? La CCISM
et Initiative Saint-Martin s’apprêtent à lancer un concours qui permettra de récompenser l’entreprise la plus
remarquable de Saint-Martin. Le gagnant bénéficiera d’un coaching individuel avec un consultant «expert
croissance et innovation», ainsi que d’un prêt à taux zéro ! Plus de détails prochainement dans la presse locale.
Co-financé par l’Union Européenne
L’Europe s’engage avec le FSE
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Au programme
n Job dating
n Ateliers permettant
aux demandeurs d’emploi de mieux préparer
leurs entretiens d’embauche et obtenir des
informations sur la création d’entreprise comme
moyen de se créer son
emploi
n Stands d’information
où le public pourra recueillir des informations
et de la documentation
sur l’embauche, l’aide
à l’emploi et la création
d’entreprise