7 février - Réseau de veille en tourisme

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7 février - Réseau de veille en tourisme
Le bulletin électronique du Réseau de veille en tourisme
Une initiative de la Chaire de tourisme Transat, École des sciences de la gestion, UQAM
Partenaires principaux
ÉDITION DU 7 FÉVRIER 2007
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Les pratiques de voyages d'affaires des entreprises canadiennes
Croisières urbaines: les exemples de Toronto et de Chicago
La restauration en mutation: soyez proactif !
Traveler ID, le nouveau code barre universel des voyageurs sur le
Web
Le tourisme spatial pourrait «décoller» plus rapidement que l'on pense
Clin d'oeil - Les courts séjours gagnent en popularité auprès des Américains
Les pratiques de voyages d'affaires des entreprises canadiennes
[1er février 2007] Les voyages d'affaires des entreprises canadiennes représentent un marché de 24
milliards de dollars annuellement. Amex Canada a récemment réalisé une étude afin de mieux
comprendre les pratiques des entreprises canadiennes en matière de gestion des voyages
corporatifs. On y constate que la vitalité économique est plus propice à un accroissement des
voyages que la disponibilité budgétaire ou les tarifs attrayants et que le contrôle accru des coûts de
voyages a une plus grande incidence négative sur les voyages d'affaires que le développement de
technologies telles que la téléconférence.
Une importante consultation pancanadienne
En 2006, Amex Canada publiait le rapport d'un sondage sur la gestion des voyages d'affaires des entreprises
canadiennes. Réalisée de janvier à avril 2006 par la firme Ipsos Reid, cette étude a été menée auprès de 500
moyennes et grandes entreprises de toutes les provinces. Les entreprises sondées avaient un minimum de 50
employés et un chiffre d'affaires supérieur à 25 M$. Les répondants du sondage occupaient tous un poste de
niveau supérieur tel que contrôleur, chef des finances, directeur financier, directeur général ou président.
Croissance des frais liés aux voyages d'affaires
Une forte majorité des entreprises interrogées (87%) indiquent que leur volume de voyages d'affaires a
augmenté ou est resté stable au cours de la dernière année.
La croissance semble plus fortement ressentie au sein des entreprises dotées d'un important budget de
voyages corporatifs. En effet, plus de 60% des entreprises ayant déclaré des dépenses annuelles de voyages de
plus de 500 000$ ont vu leurs dépenses grimper au cours de la dernière année, tandis que les frais de voyages
ont été majoritairement stables pour les entreprises dont le budget annuel est inférieur à 500 000$ (Graphique
1).
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Pourtant les mesures de contrôle se sont accrues!
Au cours des dernières années, un nombre grandissant d'entreprises canadiennes se sont dotées de lignes
directrices concernant les voyages d'affaires. En effet, lors de la consultation, 73% des firmes sondées ont
indiqué qu'elles ont des normes écrites relativement aux déplacements d'affaires, ce qui représente une hausse
de 11% par rapport à 1997.
Par ailleurs, cette réalité varie énormément selon le volume de dépenses. Seulement 46% des entreprises
ayant des frais de voyages annuels inférieurs à 500 000$ ont des lignes directrices, alors que cette proportion
s'élève à 98% chez celles qui ont des dépenses annuelles de plus de 5 M$.
Destination des voyages d'affaires
L'industrie touristique canadienne est celle qui profite le plus de cette manne, car 69% des dépenses de
voyages d'affaires des entreprises canadiennes sont réalisées au pays (Tableau 1).
Cette répartition semble relativement stable puisqu'elle est similaire à celle enregistrée lors de la précédente
étude d'Amex Canada en 1997.
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Merci à l'économie canadienne!
L'augmentation des dépenses de voyages est intimement liée à la santé de l'économie canadienne, car
l'expansion des activités commerciales et le bon environnement commercial sont les deux facteurs les plus
souvent cités par les entreprises qui ont enregistré une croissance de leurs frais de voyages d'affaires au cours
de la dernière année (Tableau 2).
Pour leur part, les compagnies qui ont déclaré une diminution de leurs frais de voyages d'affaires évoquent
fréquemment un plus important contrôle des coûts (31%) et une baisse des besoins commerciaux (26%) afin
d'expliquer ce repli. Seulement 8% des répondants justifient la diminution en mentionnant que les technologies
rendent les déplacements moins nécessaires (Tableau 3).
Méthodes de planification et de réservation des voyages
Le sondage permet également d'apprendre que les agences de voyages occupent toujours une place importante
dans le processus de réservation des voyages d'affaires. En effet, plus de la moitié des entreprises canadiennes
sondées ont eu recours à une agence de voyages locale au cours de la dernière année. On constate toutefois
que plus le volume de dépenses d'affaires s'accroît et plus les entreprises ont tendance à recourir aux services
d'une société spécialisée en gestion des voyages (Tableau 4).
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Compte tenu de cette utilisation massive des agences de voyages, il est peu surprenant d'apprendre que
seulement 28% des entreprises déclarent utiliser des sites de réservation en ligne. Cependant, cette proportion
augmente à 35% pour les entreprises qui ont des frais annuels inférieurs à 500 000$. (Lire aussi: La gestion
des comptes corporatifs, un art tarifaire qui se précise.)
Les entreprises qui ont d'importants frais de voyages d'affaires ont plus fortement recours à des systèmes de
réservation en ligne offerts par leur société de gestion des voyages. Pour les autres, la réservation en ligne
s'effectue majoritairement sur le site Internet des transporteurs et sur celui des agences en ligne grand public
telles qu'Expedia ou Travelocity (Graphique 2).
Certaines entreprises ne veulent pas réserver en ligne
Les réservations en ligne ont considérablement augmenté au cours des dernières années. Toutefois, plus du
tiers des entreprises (37%) disent ne pas vouloir faire le saut vers les solutions en ligne pour l'instant.
Il semble donc que les fournisseurs touristiques qui s'intéressent au marché des moyennes et des grandes
entreprises canadiennes devront encore porter une attention particulière au réseau d'agences de voyages afin
de rejoindre efficacement ces voyageurs d'affaires.
François-G. Chevrier
Source:
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Amex Canada Inc. «Rapport du sondage 2006 sur la gestion des voyages et les dépenses d'affaires au
Canada», 2006.
Croisières urbaines: les exemples de Toronto et de Chicago
[6 décembre 2006] Dans le passé, l'utilisation à des fins ludiques des plans d'eau en bordure des
villes n'a pas toujours été à la mode. Plusieurs métropoles tentent de renverser la tendance de
manière à mieux tirer profit des richesses naturelles que sont les berges, les lacs, les rivières et la
mer. Voici deux cas concrets, ceux des villes de Toronto et de Chicago, qui présentent ce que l'on y
trouve en matière de nautisme, particulièrement en ce qui concerne les croisières urbaines.
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Toronto se réapproprie ses berges
La Ville-Reine déploie d'importants efforts d'aménagement et de développement autour des voies navigables et
des marinas dans le but de reconquérir les espaces de littoral qui bordent le lac Ontario. La Toronto Waterfront
Revitalization Corporation entend s'inspirer de la réussite de projets d'aménagement portuaires tels que ceux
de Barcelone, de Londres et de New York.
L'un des aspects essentiels de l'approche
qu'elle a adoptée est de permettre le
développement de communautés urbaines
sises au bord de l'eau. Leur leitmotiv:
réconcilier les activités nautiques (qu'elles se
fassent sur ou au bord de l'eau) avec des
projets de développement résidentiel et ainsi
réunir résidants et visiteurs dans un espace
commun.
Quand la croisière devient le prétexte
La métropole ontarienne peut compter sur
une offre d'activités nautiques très
développée. Sur le plan des croisières
urbaines, il est possible d'y participer à
plusieurs excursions thématiques, telles que:
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La croisière Captain Hook, offerte par la compagnie Toronto
Harbour Cruises & Events, qui invite sa clientèle corporative à
s'habiller en pirate et à participer à diverses activités, dont une
chasse au trésor.
La croisière Mardi Gras, organisée par Harlequin Cruises, qui
regroupe une série d'activités qui évoquent l'atmosphère festive
entourant le carnaval de la Nouvelle-Orléans (bateau à roue,
gastronomie cajun, groupe de jazz, mascarade, etc.).
La croisière Murder Mystery («jeu de rôle»,) de Harlequin Cruises,
durant laquelle les passagers sont invités à participer à un jeu de
société grandeur nature.
Les croisières dansantes ou festives qui, dans une atmosphère de
luxe, proposent une gamme de produits variés et des soirées
thématiques autour des fêtes de l'Halloween, de l'Oktoberfest, de même que la fête des mères et celle
des pères. Les compagnies Jubilee Queen Cruises et Harlequin Cruises exploitent ce créneau.
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Bien plus que des croisières
Aux diverses croisières urbaines vient se greffer une panoplie d'activités non motorisées pour compléter l'offre
nautique de la ville de Toronto. Il y a une dizaine de plages dans les environs immédiats de la ville, dont quatre
dans le Toronto Island Park, parc urbain situé dans un archipel faisant face au port de Toronto. Ce parc
comporte de nombreuses installations sportives (terrains de softball, de volley-ball et de tennis, piscines,
terrain de golf, pistes cyclables et sentiers pédestres), des espaces verts, des plages, des centres de location de
vélos et d'embarcations, des parcs de loisir, une base de canoë/kayak, etc.
Grâce à des entreprises comme Harbourfront Canoe
and Kayak Centre et Toronto Kayak & Canoe
Adventures, les résidants et les visiteurs peuvent
s'adonner au kayak et au canot à Toronto. Ils
peuvent y louer des embarcations, participer à des
tours guidés, suivre des cours, etc. Des activités
nautiques sont également organisées aux abords du
lac Ontario, sur les rivières Humber et Credit. Ceux
qui louent des embarcations peuvent naviguer sur le
lac, dans un corridor protégé par un mur les
séparant des voies navigables. Ils peuvent ainsi
suivre ce corridor jusqu'à la place de l'Ontario, parc
d'attractions situé sur trois îles artificielles le long du
secteur riverain du lac Ontario. Ce parc, qui propose
un grand nombre d'attractions et d'activités aux
abords directs du lac, offre notamment la possibilité
de louer des pédalos sur les plans d'eau adjacents à
son site.
Chicago mise aussi sur la diversité
Bordée par le lac Michigan et traversée par la rivière Chicago, la ville des vents se démarque avec une offre de
croisières urbaines particulièrement riche. Il y a par exemple les très populaires croisières architecturales dans
la métropole de l'Illinois au cours desquelles les passagers sont informés sur l'histoire et les caractéristiques
architecturales des gratte-ciel et des autres édifices situés aux abords du cours d'eau. La Chicago Line Cruises,
de même que la Chicago Architecture Foundation, offrent notamment ce type de croisière d'une durée d'environ
90 minutes. D'autres croisières mettent en vedette l'histoire maritime de la ville et de la région des Grands
Lacs, alors que d'autres encore se déroulent sur des goélettes, plongeant les voyageurs dans une époque
révolue.
On y trouve également des croisières à caractère éducatif,
adressées aussi bien aux écoles qu'à la clientèle corporative. L'un
de ces programmes, le Tall Ship Sea Camp de la compagnie
Skyline Cruises, est ouvert aux 15-25 ans et accueille des groupes
de 15 à 20 personnes pour des croisières d'une durée de 6 à 25
jours, au cours desquelles des cours relatifs à la marine et à la
navigation sont dispensés et les passagers participent activement
à la vie du bateau (tours de garde, entretien du navire, etc.). Les
programmes destinés à la clientèle corporative ont notamment
trait au team building.
Tout comme Toronto, la métropole de l'Illinois mise sur des croisières dansantes. La compagnie Spirit Cruises
offre la Midnight Moonlight Cruise (croisière au clair de lune) où les passagers peuvent passer une partie de la
nuit à danser et à boire des cocktails sur le lac Michigan.
Voici quelques autres thématiques de croisières de la ville de Chicago:
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Soirées casino (concept qui pourrait s'avérer intéressant pour
Montréal ou Québec, dans l'optique où le produit serait
susceptible d'attirer une clientèle majoritairement touristique,
contrairement aux casinos terrestres).
Jazz and Wine Cruises.
Soirées de chant gospel.
Excursions en bateau de course (speedboat).
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Croisières hantées qui ciblent plus spécifiquement la clientèle familiale. La compagnie Seadog a lancé,
en octobre 2005, ce nouveau concept de croisière qui présente différents sites de la ville en évoquant
les histoires de fantômes et autres phénomènes étranges qui s'y sont déroulés.
Joindre l'utile à l'agréable avec les taxis nautiques
En complément de l'offre de croisières-excursions, on trouve à Chicago un service de «taxis nautiques» (water
taxi) qui permet aux visiteurs de se déplacer à travers la métropole de façon originale et distrayante. Le service
de navette transporte notamment les passagers à partir de deux stations de train jusqu'au centre-ville, en
utilisant la rivière Chicago et le lac Michigan. Les compagnies Shoreline Sightseeing et Wendella Boats
proposent ce mode de transport d'inspiration vénitienne au coût de 6 USD par adulte.
Matthieu Saillant et Claude Péloquin
Source:
- Chaire de Tourisme ESG UQAM. «Étude de l'offre récréotouristique nautique et portuaire dans les centres
urbains», mars 2006.
La restauration en mutation: soyez proactif !
[29 janvier 2007] De nouvelles mesures de contrôle s'implantent dans l'industrie de la restauration.
Non seulement les gens souhaitent manger mieux et connaître l'origine et la composition des
aliments, mais voici que certaines instances décisionnelles prennent les devants. Tout porte à croire
que le Canada n'est pas en reste et que certains règlements nouveaux pourraient être en vigueur
sous peu. L'industrie de l'hôtellerie et de la restauration peut attendre et subir les conséquences ou
encore, à l'exemple de certaines chaînes, être proactive et tirer avantage de cette tendance pour se
différencier.
New York part le bal
En effet, le département de la santé de la Ville de New York a voté unanimement le retrait, d'ici juillet 2008,
des gras trans artificiels* dans les 24 000 restaurants de la ville. Autre première, le département de la santé a
adopté une mesure obligeant les restaurants qui ont un menu standardisé (soit environ 10% des restaurants) à
indiquer le nombre de calories des mets sur leur carte.
Il s'agit de la première ville à adopter de tels règlements, mais, si l'on en juge par le nombre important
d'États et de municipalités qui analysent actuellement des mesures semblables, on peut croire qu'il s'agit d'une
tendance dans l'industrie de la restauration.
Les réactions sont diverses, mais le département de la santé de la Ville de New York indique que 95% des
commentaires reçus lors d'une consultation publique supportaient la proposition. Afin de respecter
ces nouvelles lois, les actions à prendre peuvent être importantes et coûteuses pour un grand nombre
d'établissements. La modification des recettes pour les grandes chaînes de restaurants demande une
importante logistique. De plus, l'affichage des indices caloriques sur les menus signifie non seulement
d'importants coûts de recherche et de réimpression, mais peut surcharger la présentation visuelle.
Trois jours après la Ville de New York, les hôtels Loews annonçaient l'élimination, d'ici juin 2007, de tous les
gras trans artificiels des restaurants, des boutiques et des minibars dans ses 18 établissements des États-Unis
et du Canada. Il s'agit de la première chaîne hôtelière à annoncer une telle stratégie. Des chaînes de
restaurants se préparent, notamment Taco Bell et PFK, alors que Wendy's International a déjà supprimé les
gras trans de ses 6300 restaurants. Marriott International sera la seconde chaîne hôtlière à emboîter le pas en
éliminant tous les gras trans de ses 2 300 établissements des États-Unis et du Canada.
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La vente et la production de foie gras
Outre les gras trans et le labelling des menus, les mesures de contrôle des produits alimentaires s'étendent.
Mentionnons que la production de foie gras est maintenant interdite dans plusieurs pays (Allemagne,
Danemark, Finlande, Irlande, Israël, Italie, Norvège, Pays-Bas, Pologne - 5e producteur mondial avant
l'interdiction en 1999 -, Royaume-Uni, Suède et Suisse entre autres) et la vente l'est également à Chicago.
L'objectif est de ne pas encourager la «cruauté envers les animaux». La Californie interdira aussi la vente de
foie gras à partir de 2012 et la Ville de York en Grande-Bretagne réfléchit à l'adoption de semblables
mesures. L'industrie de la restauration est donc soumise à de nouvelles normes qui peuvent, selon le cas, être
contraignantes.
Où se situent le Québec et le Canada dans ces nouvelles tendances?
En ce qui concerne le foie gras, le Canada demeure un pays ouvert à sa production et à sa vente. Par exemple,
l'entreprise montérégienne Élevages Périgord (1993) inc., le plus important producteur de foie gras du Québec,
a reçu l'aide de la Société générale de financement du Québec (SGF) en décembre dernier.
Il en va autrement de l'élimination des gras trans. Depuis novembre 2004, Santé Canada travaille de concert
avec la Fondation des maladies du coeur du Canada pour élaborer des recommandations et des stratégies afin
de réduire les graisses trans au plus bas niveau possible dans les aliments canadiens. Le Canada fut d'ailleurs le
premier pays au monde à adopter l'étiquetage obligatoire des gras trans (décembre 2005). Un projet
d'élimination des gras trans a été déposé, mais, à l'automne 2005, les représentants de l'industrie
agroalimentaire ont pu obtenir auprès du gouvernement fédéral un sursis leur permettant de développer des
solutions de rechange.
Retenons que les instances décisionnelles canadiennes sont fortement sensibilisées et qu'il est fort probable de
voir l'interdiction (ou la très importante réduction) des gras trans bientôt au Canada.
Certains établissements ont déjà adapté leur menu en conséquence. C'est le cas de la chaîne de restaurants
Pacini qui était encore, en décembre 2006, la seule chaîne canadienne à avoir complètement éliminé de son
menu les gras trans issus de la transformation alimentaire. Cette adaptation s'est réalisée avec l'aide de
spécialistes en cardiologie et en nutrition clinique du Centre hospitalier de l'Université de Montréal (CHUM). Il
s'agit donc d'un exemple concret de la faisabilité d'un tel ajustement. La chaîne A&W soutient avoir grandement
réduit l'utilisation des gras trans, alors que Starbucks s'est engagé à les éliminer d'ici la fin de l'année 2007, au
Canada et aux États-Unis.
À l'heure actuelle, il ne semble pas y avoir de projets visant à indiquer les calories contenues dans les plats
des restaurants qui offrent un menu standardisé. Il sera néanmoins intéressant de suivre la progression de
cette nouvelle mesure de sensibilisation de la population dans d'autres villes ou États; nous sortirons peut-être
nos calculatrices au restaurant plus tôt que nous le pensons!
Un atout touristique?
Quoique les mesures de contrôle présentées ici soient prises pour d'autres raisons, leur impact sur le plan
touristique est à considérer.
La nourriture est un élément crucial de l'expérience touristique, parfois même la motivation principale. En
même temps, les populations sont de plus en plus sensibles à la santé, particulièrement depuis qu'elles sont
mieux informées sur les risques liés aux gras trans, aux OGM (organismes génétiquement modifiés), à la vache
folle et à la grippe aviaire, ou encore par éthique et conscience environnementale. On peut s'attendre à voir
croître les mesures incitatives ou de contrôle pour répondre à ce besoin.
L'élimination des gras trans s'inscrit dans cette tendance. Tant à l'échelle d'une ville que d'une chaîne hôtelière
ou de restauration, il pourrait s'agir d'un élément de différenciation à analyser. À l'instar de l'interdiction de
fumer dans les restaurants et les bars, il s'agit d'un avantage touristique pour une grande part des clientèles.
Les coûts liés à ces changements peuvent être importants, mais, sachant que l'adaptation devra se faire tôt ou
tard, soyez proactif et tentez d'en tirer avantage!
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* Les gras trans sont des acides gras utilisés dans la fabrication de plusieurs aliments afin de prolonger leur
durée de vie. Or, ces gras trans présentent de sérieux risques pour les artères et augmentent les risques de
maladies cardiovasculaires. Au Canada, un adulte consomme en moyenne 10 grammes de gras trans par jour,
tandis que les jeunes adultes de 15 à 25 ans en consomment 38 grammes. La consommation d'un seul gramme
de gras trans par jour augmenterait de 20% le risque de maladies cardiovasculaires. Selon une enquête sur les
habitudes alimentaires des Canadiens, 22% d'entre eux consommeraient des gras trans lors de leur passage au
restaurant. (Source: Association des restaurateurs du Québec)
Maïthé Levasseur
Sources:
- The New York City Department of Health and Mental Hygiene. Communiqués de presse du 26 septembre et du
5 décembre 2006, [www.nyc.gov].
- Association des restaurateurs du Québec. Communiqués de presse du 4 octobre 2006 et du 8 septembre
2005, [www.restaurateurs.ca].
- Boyd, Christopher. «Loews Hotels Set To Ban Trans Fat», Orlando Sentinel, 9 décembre 2006.
- Rosolen, Deanna. «Marketing to Quebecers», Food in Canada, June 2004, vol. 64, no 5.
- Quan, Shuai et Ning Wang. «Towards a Structural Model of the Tourist Experience: An Illustration from Food
Experiences in Tourism», Tourism Management, June 2004.
- Santé Canada. [www.hc-sc.gc.ca].
Traveler ID, le nouveau code barre universel des voyageurs sur le Web
[8 décembre 2006] Ne serait-il pas plus simple de transmettre une seule fois toute l'information
relative à nos préférences de voyage pour ensuite se faire reconnaître en vertu de notre profil à
chaque fois que nous interrogeons un transporteur aérien, une chaîne hôtelière, une compagnie de
location de voiture, une agence en ligne ou même un métamoteur de recherche? C'est ce que tente
d'implanter l'entreprise Interactive Travel Group avec son nouveau concept, le Traveler ID.
Pour faciliter et accélérer la démarche
Combien de fois le voyageur se fait-il demander les mêmes renseignements lorsqu'il fait une recherche pour
planifier ses prochaines vacances ou qu'il réserve en ligne ses prestations de voyage? Les questions sont
toujours les mêmes:
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Quel est votre aéroport de départ?
Quelle classe de vol, économie ou affaires?
Afficher les vols directs seulement?
Nombre de passagers?
Un siège près de la fenêtre?
Un lit king ou deux lits doubles?
Quelles sont vos coordonnées afin de procéder à la transaction?
Quel est le numéro de votre programme de fidélisation?
Etc.
L'innovation technologique Traveler ID vise à regrouper dans une base de données l'ensemble des préférences
liées au profil de voyage des individus. Chaque fois qu'un consommateur consulte le site Internet d'une
entreprise touristique associée au programme Traveler ID ou y effectue une réservation, il est aussitôt reconnu,
de même que l'ensemble de son profil de voyageur.
Préalablement, les voyageurs sont invités à se rendre sur le site www.travelerid.com pour compléter un profil le
plus complet possible afin de personnaliser leur identité de voyage. À la fin de la démarche, chaque personne
reçoit un numéro d'identification unique correspondant à ce profil.
Pour le moment, Interactive Travel Group est encore à l'étape du recrutement actif des partenaires d'affaires
qui s'inscriront dans le réseau Traveler ID. Si l'initiative fonctionne, le voyageur n'aura qu'à fournir son numéro
d'identification personnel sur le site Internet où il entend effectuer une réservation (sur la page d'accueil d'Air
Canada par exemple), ce qui aura pour effet d'accélérer le processus parfois fastidieux de la transaction.
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L'intérêt pour les entreprises
Pour les entreprises touristiques, le concept semble très intéressant. Les intervenants ont ainsi la possibilité de
communiquer d'une nouvelle façon avec leur clientèle en plus d'obtenir un accès direct à leur profil personnel
de voyageur.
Le modèle d'affaires proposé par Interactive Travel Group s'inspire de celui mis en place par Google avec les
achats de termes publicitaires ou encore des réseaux où ceux qui s'y annoncent paient pour chaque lien cliqué
(pay per click). Le tarif actuel exigé aux entreprises qui désirent figurer dans le réseau de Traveler ID est fixé à
0,20 USD pour chaque clic effectué par les usagers. Le service est toutefois gratuit pour le consommateur qui
désire compléter son profil.
Les utilisateurs de Traveler ID pourront consulter le site pour identifier les fournisseurs qui participent à cette
nouvelle initiative. Jusqu'à maintenant, des ententes ont été signées avec American Express, Enterprise RentA-Car, Kayak.com et Radisson Hotels and Resorts. Interactive Travel Group travaille activement à allonger la
liste. Le service de Traveler ID est ouvert au grand public depuis décembre 2006; les voyageurs y sont invités à
s'enregistrer et à compléter leur profil personnel.
Il est encore trop tôt pour savoir si cette avancée technologique réussira à s'étendre et à devenir un nouveau
standard à l'échelle de l'industrie touristique. On peut toutefois se questionner sur la volonté des
consommateurs de participer massivement à cette démarche. Les sensibilités liées à la protection des
renseignements personnels sont bien réelles, ce qui pourrait freiner une adoption généralisée. Reste que, du
point de vue technologique et sur le plan de l'efficacité à centraliser les banques de données relatives à la
clientèle, il s'agit certes d'une percée qui mérite d'être surveillée.
Claude Péloquin
Sources:
- Hospitality Net. «Traveler ID To Launch New Travel Advertising Platform», [www.hospitalitynet.org], 31
octobre 2006.
- m-Travel.com. «Lending Personal Touch to Travel Booking Process», [www.m-travel.com], 29 août 2006.
Le tourisme spatial pourrait «décoller» plus rapidement que l'on pense
[11 décembre 2006] Le tourisme spatial se révèle être bien loin de nos préoccupations
quotidiennes. Mais... curieux de savoir ce qui est fiction et réalité? Voici un topo rapide de la mise
en orbite de cette industrie.
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Tout commence en 1969 par les premiers pas sur la lune.
Fondée en 1996, la Space Tourism Society s'active à développer le tourisme spatial en dirigeant la
recherche, en effectuant des démarches tant sur le plan politique que financier et en suscitant l'intérêt
auprès du public.
Plus d'une vingtaine de compagnies lorgnent le tourisme spatial, mais seulement quatre acteurs ont
élaboré un plan d'affaires concret, dont deux ont déjà vendu des billets pour l'espace.
Malgré les 20 millions USD exigés, Space Adventures Ltd. se prépare à envoyer son 5e visiteur dans
l'espace dans le cadre du programme spatial russe. Les places sont vendues jusqu'en 2009. Les quatre
premiers «touristes» à s'être envolés (de 9 à 11 jours) à bord du vaisseau spatial Soyuz vers la
International Space Station sont: Dennis Tito (Américain, avril 2001), Mark Shuttleworth (Sud-Africain,
avril 2002), Gregoy Olse (Américain, octobre 2005) et Anousheh Ansari (Américaine/Iranienne,
septembre 2006). Cette compagnie a dans sa ligne de mire plusieurs autres produits, dont deux sièges
disponibles pour une mission autour de la lune et déjà 200 réservations pour un produit suborbital
offert à 3 millions USD le billet.
Le premier vol suborbital à 100 km d'altitude a été annoncé pour la fin de 2008 par Virgin Galactic et
son célèbre fondateur Richard Branson (empire Virgin). Ils affichent à ce jour une liste d'attente de 200
noms (avec dépôt) pour ce type de vol. Le prix des billets a été fixé à 200 000 USD. Le vol nécessite 3
jours d'entraînement. Deux pilotes et six passagers prendront place à bord de l'appareil SpaceShipTwo
pour un vol d'une durée de 2 ½ heures. Les «astronautes» pourront vivre l'état d'apesanteur. La
navette atteindra la vitesse de 2500 milles à l'heure, soit 3 fois la vitesse du son. Un vol par semaine
est prévu et l'on espère passer par la suite à 1 ou 2 vols par jour. Les visées de Richard Branson ne
s'arrêtent pas là et il songe déjà à plusieurs autres projets.
Le prototype SpaceShipOne a effectué le premier vol privé dans l'espace en juin 2004. Virgin Galactic
fait développer la deuxième génération de cet appareil, le SpaceShipTwo, afin de l'utiliser comme
véhicule commercial de l'espace.
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La course aux spaceports (base de lancement d'un vaisseau spatial) commerciaux est engagée. Blue
Origin construit un spaceport au Texas et AERA Corp. négocie avec le Pentagone pour se servir de la
base de lancement de Cape Canaveral en Floride. Après avoir effectué ses premiers vols à Mojave en
Californie, Virgin Galactic déménagera sa base au Southwest Regional Spaceport de New Mexico
(actuellement en construction). L'ancienne base militaire d'Oklahoma devient le 6e spaceport à être
approuvé par la Federal Aviation Administration (FAA) pour effectuer des vols commerciaux. Singapour
et les Émirats arabes unis veulent aussi se lancer dans la course.
Source: Federal Aviation Administration
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Virtuoso travaille de concert avec Virgin Galactic afin d'accréditer les agences de voyages en Amérique
du Nord qui pourront vendre les places pour les vols dans l'espace.
Plusieurs entreprises jonglent avec l'idée de construire un hôtel spatial, mais aucun projet n'a dépassé
l'étude de faisabilité. Richard Branson souhaite voir ce projet se concrétiser de son vivant.
Certaines compagnies s'engagent sur le marché des produits «dérivés». Orbital Outfitters fait la
promesse d'habiller les premiers astronautes voyageurs et les pilotes avec style et chic.
Malgré le prix exorbitant, les entrepreneurs prennent le pari que le tourisme spatial correspond à un rêve que
les gens voudront vivre et réaliser. Et, avec le temps... les prix deviendront plus abordables.
Michèle Laliberté
Sources:
- Boyle, Alan. «Regulators OK Oklahoma Spaceport», MSNBC.com, 13 juin 2006.
- Cogswell, David. «Space Tourism: The Right Stuff for the Right Travel Pros», Travel Weekly,
[www.travelweekly.com], 21 novembre 2006.
- Reuters. «Space Tourism To Be Fashion's Final Frontier», 7 décembre 2006.
- Space Tourism Society. www.spacetourismsociety.org/.
- Space Adventures Ltd. www.spaceadventures.com/media.
- Virgin Galactic. www.virgingalactic.com/.
- Virtuoso. www.virtuoso.com.
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Le Globe-Veilleur, le bulletin électronique du Réseau de veille en tourisme
Édition du 7 février 2007
Clin d'oeil - Les courts séjours gagnent en popularité auprès des Américains
[7 décembre 2006] Souvent identifiées comme des «getaway week-ends», les excursions de fin de
semaine des Américains à l'intérieur des États-Unis ont connu une croissance de plus de 10% au
cours des cinq dernières années, selon la Travel Industry Association (TIA). Après un creux de 199
millions de déplacements de ce type en 2001, on a recensé quelque 225 millions de voyages en
2005. Les sorties se font lors des saisons intermédiaires (32%) et ensuite durant l'été (31%).
L'hébergement de type «bed & breakfast» et les repas au restaurant sont particulièrement
recherchés. Cette clientèle, d'abord constituée de couples (43%) et de familles avec des enfants
(28%), dépense en moyenne 416 USD par sortie. Environ 42% d'entre eux disposent d'un revenu de
ménage supérieur à 75 000 USD.
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