L`UNIVERSITÉ POPULAIRE

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L`UNIVERSITÉ POPULAIRE
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lundi 1er octobre 2012
FORUM, LE MAURICIEN, 8 RUE ST GEORGES, PORT-LOUIS TÉL : 207 82 00
forum
L’UNIVERSITÉ
POPULAIRE
JOSEPH
CARDELLA,
Philosophe et
responsable de
l’UPIM
L’Université Populaire de l’Île Maurice
(UPIM) va débuter sa
6e année jeudi 4 octobre
2012 (voir www.upim.
info). Le thème que
nous avons choisi cette
année est : « Knowledge hub : pôle du savoir ou pilier
économique ? ». Mais au fait, quelle
est cette « organisation » étrange et
bâtarde qu’on appelle Université
Populaire (UP), qui n’est ni un lieu
académique, ni un lieu réellement
populaire ?
Savoir pour tous
Nous partons d’une idée simple :
mettre en place des conférences-débats où les intervenants sont tous
bénévoles et animent des conférences-débats sur des thèmes ou
des sujets divers, en passant par des
disciplines universitaires (la plupart des intervenants sont des universitaires ou des enseignants). Ces
conférences-débats sont ouvertes à
tout le monde, peu importe le niveau
d’études, les diplômes ou les certificats de chacun. Les interventions
sont totalement gratuites, et ce qui
motive le public est l’envie de s’instruire, de partager et d’échanger.
En contrepartie, l’UPIM ne fournit
aucun diplôme, ni certificat. Durant
les cinq années écoulées, l’UPIM a organisé des interventions
dans les domaines
comme le cinéma, la
physique, la science
politique, la biologie,
l’économie, la sociologie, la littérature, l’art,
l’histoire, le social,
l’éducation, la psychologie, la culture,
le journalisme, la
philosophie, et bien
d’autres disciplines
encore. Les intervenants font l’effort d’être compréhensibles par
la majorité des auditeurs. Pour ce
faire, la séance dure deux heures :
la première heure est consacrée à
l’exposé rigoureux et instructif, et
la deuxième heure est totalement
vouée à l’interaction avec le public.
Partager, échanger, débattre, discuter de la manière la plus agréable et
la plus respectueuse possible, même
(et surtout) s’il y a des désaccords,
c’est ce qui se fait à chaque séance.
Le gai savoir
Le savoir n’appartient à aucune
classe, ni aucune caste, c’est ce qui
explique l’existence des Universités
Populaires mises en place dans le
sillage de celle fondée par Michel
Onfray en 2002.Elles veulent rendre
les savoirs accessibles au plus grand
nombre. Néanmoins, l’échange de
connaissances avec le public peut se
faire d’une manière agréable, voire
amicale. Pourquoi parler d’échanger les connaissances ? Ce qui se
passe, c’est que dans de nombreuses
L’inauguration de l’Université Populaire
de l’Île Maurice en octobre 2007
FAX
: 208 70 59 E-MAIL : [email protected]
À L’UNIVERSITÉ POPULAIRE DE NARBONNE
L’ATELIER DE PHILOSOPHIE
POUR ADULTES
MICHEL TOZZI *
conférences, l’intervenant apprend
aussi des choses, car l’échange avec
le public est privilégié. Faire passer
et échanger les connaissances est
quelque chose d’important, et le
meilleur moyen d’y arriver est de
rendre le savoir gai, comme le soulignait Nietzsche.
L’esprit critique
En plus d’être un lieu où connaissance rime avec plaisir et amitié, les
UP proposent des interventions qui
sont parfois critiques et amènent,
donc, à développer l’esprit critique.
Critiquer n’est pas dire du mal, mais
plutôt démonter un « mécanisme » et
en montrer ses aspects pervers ou
destructeurs. Que le « mécanisme »
soit, d’ailleurs, politique, économique, ethnique, religieux, médiatique, philosophique, etc. L’esprit
critique doit être cultivé, et il l’est en
collaboration avec le public. Les UP
retiennent de l’ « université » les disciplines universitaires, la rigueur et
la teneur scientifiques des discours.
Et le mot « populaire » ne signifie
pas, ici, donner des connaissances
dans les milieux populaires - car l’on
connaît, ici comme ailleurs, les difficultés pour que les classes sociales
modestes fassent l’effort pour venir
assister aux conférences - mais cela
signifie plutôt « populariser » le savoir, c’est-à-dire le rendre accessible
au plus grand nombre.
Des dizaines d’universités populaires ont vu le jour en Europe
(France, Belgique, Espagne) depuis
2002. On en trouve aussi une à
Niamey (Niger), une à Boston
(USA), une à Montréal (Canada) et
une à Melbourne (Australie) : elles
défendent les idées de partage des
connaissances, le principe d’accès
totalement gratuit pour le public
à la culture et à la connaissance, le
bénévolat des intervenants, l’amitié
à cultiver au sein des bancs, et
au-delà ; les UP favorisent aussi
l’esprit critique et proposent aussi
des savoirs critiques. D’après le mot
d’un des « penseurs » des UP, Michel
Tozzi : « Une Université Populaire
qui ne dérange pas le système l’arrange... ».
Nous vous proposons quelques
interventions d’Universités Populaires : celles de Michel Tozzi de
l’UP de Narbonne, celle d’Aurélien
Mondon de la Melbourne Free University et celle de Myriam Suchet
de l’Université Populaire de Lyon.
Atelier, non
conférence
Il s’agit bien d’un atelier, et non d’une conférence-débat, pratique
sociale stabilisée où un
expert, dans la discipline
ou sur une question, vient
proposer en une heure et
demie ses connaissances
ou recherches, avec deux
ou trois questions des
auditeurs dans le dernier quart
d’heure au conférencier, qui répond
longuement. Ni de la formule de Michel Onfray à l’Université de Caen,
où le temps est partagé en une heure
d’exposé et une heure de questions ou
réactions. Nous avons eu par ailleurs
ce type d’apport dans notre université
par des conférences sur la bioéthique
coordonnées par un professeur de
philosophie.
Atelier signifie étymologiquement
« éclat de bois ». C’est l’image de l’ébéniste chez lequel on va s’exercer à travailler le bois, comme ici on va s’exercer à travailler sa pensée. Dans notre
atelier, l’animateur, professeur de philosophie pendant plus de vingt ans,
ne se présente pas essentiellement
comme un expert de la discipline, détenteur d’un savoir qu’il chercherait
à transmettre : doctrines à expliquer,
commentaires de textes. Il n’a pas
non plus la figure du professeur qui
vulgarise, interroge et évalue. Il n’y
a dans l’atelier ni prérequis exigés, ni
programme à appliquer, ni objectifs
à atteindre, ni cursus à parcourir, ni
fiche de présence, ni examen à noter :
pas d’obligation de résultats ni même
de moyens. Les participants sont des
adultes volontaires rejoignant l’atelier quand ils veulent et venant à des
séances pour eux facultatives.
L’animateur
L’animateur se veut plutôt un
accompagnateur du « groupe philosophant » et de chaque individu qui
s’essaye à penser, en veillant, par sa
conduite de la séance, à ce que soient
mis en œuvre des processus de pensée philosophiquement formateurs
(problématisation, conceptualisation,
argumentation). Il fait ainsi fonction
de vigie des démarches réflexives.
Il doit détenir selon nous, pour
qu’un travail se fasse, des compétences d’animation de groupe (gestion
psychosociologique de la dynamique
des échanges), et être au clair, pour
que ce travail ait une
visée philosophique,
sur les dispositifs et
exigences d’une discussion qui a cette visée, sur les consignes
d’écriture permettant
d’exprimer une pensée personnelle, mais
cherchant une validité
dépassant son expérience personnelle, sur
le choix de textes philosophiques accessibles
aux participants et la
connaissance de leur
contenu. Mais il n’est en aucun cas
dans la logique d’une exposition magistrale. Tout au plus peut-il ponctuellement apporter si c’est nécessaire un
éclairage particulier sur des points
précis (son expertise est ciblée).
Le groupe
Compte tenu du type d’activité et
d’interactivité demandés aux participants (le temps d’expression souhaitable pour chacun, le tour de table de
lecture des productions écrites, etc.),
le groupe ne saurait dépasser une
certaine taille. Sur vingt-cinq participants dans l’année, les séances ont oscillé entre douze et vingt personnes, ce
qui semble satisfaisant. Étant donné
le principe du volontariat et le nombre
fluctuant de participants à chaque
séance, pour assurer à la fois la cohérence de chacune et la progression
de la réflexion sur l’année : chaque
séance forme un tout par elle-même
(l’atelier peut donc être pris en cours
d’année, et une séance peut être sautée sans perdre pied), car elle explore
un aspect du thème (ex. : le rapport de
l’homme au temps), par les questions
suivantes : « De mon rapport personnel au temps au rapport de l’homme
au temps », « Qu’aurait fait Cro-Magnon d’une horloge ? », « Qu’est-ce que
le temps ? », ou « Gérer son temps »,
avec un texte par séance ; mais il y a
une progression de l’exploration sur
l’ensemble des séances : d’abord les
questions liées à notre rapport au
temps, et l’émergence des concepts qui
sont liés à la notion de temps (sa carte
conceptuelle), puis l’exploration de
ses différentes dimensions : le passé,
l’avenir, le présent, puis une reprise
qui va problématiser sur « qu’est-ce
que le temps ? ».
* Michel Tozzi, didacticien de la
philosophie,
Intervenant à l’Université Populaire de Narbonne
MELBOURNE FREE UNIVERSITY
The satisfaction of knowledge for its own sake
AURELIEN MONDON *
We do not need anyone to
grant us free emancipatory
education. It has often been
said, in various emancipatory
struggles, that the oppressed
should not wait to have their
freedom granted, as it is their
responsibility to take and
uphold it. Similarly, as French
philosopher Jacques Rancière
noted, one is not given education, one takes it. Only when
one is aware of one’s power
of emancipation do possibilities become limitless and
oppression and inequality
intolerable.
The Melbourne Free University was inaugurated in
May 2010 under such a principle: one can learn if one
wants to. The role of the
teacher is therefore merely to
facilitate this realisation, not
to impose their own knowledge on a student. The MFU
was the result of the belief that
many elements in the contemporary education system prevent this equality from being
acknowledged, which in turn
limits the universal potential
for emancipation.
For many, education and
by a perverse extension
knowledge in general, are
little more than commodities,
little more than tools for a
simpler, more practical life.
Universities have become increasingly outcome-oriented
and it seems only the diploma
and the possibility of a job on
its completion are rewarding.
The potential for personal emancipation is left unexplored
and the thirst for understanding often limited to the basics
necessary to pass exams. In
this context, the Melbourne
Free University aims to offer
space for personal, self-motivated engagement in areas as
diverse as philosophy, politics,
history, sustainable development, geography and many
others. The only limitations
to the curricula are dictated
by the motivation of those who
decide to participate.
The Melbourne Free University does not offer diplomas. It does not offer anything but the satisfaction of
knowledge for its own sake
and the realisation that one
can learn if one decides to. No
qualifications are required
to participate. The project is
open to anyone and everyone
who chooses to participate.
Additionally, the Melbourne
Free University does not ask
for any form of commitment.
It is not necessary to register
interest, nor to participate in
courses in their entirety. Most
lectures are recorded and
available to all on the website.
Another obvious consequence of the commodification of knowledge has been
the price put on its acquisition. University degrees
have become increasingly
expensive, and other forms
of education are rarely free.
Central to the Melbourne
Free University project is its
complete gratuity. The MFU
upholds the principle of ‘no
money in, no money out’. The
cost of running the project
has been covered by in-kind,
anonymous donations. This
point is directly linked to
the absolute autonomy of
the MFU. The MFU has
remained autonomous from
any political party or organisation, government, private
body, university or NGO. Yet
the Melbourne Free University does not claim to be unbiased. The Free University
stands for radical equality:
the a priori belief in universal
equality and the possibility of
emancipation.
The Melbourne Free University has been running
for over two years, and it
has been a great success.
Lectures and courses on a
wide variety of topics (from
philosophy to sustainability,
linguistics to cinema) have
brought together people from
many walks of life to engage
and discuss in an open and
equal space. In December
2011 and January 2012, the
MFU also organised weekly
public lectures in association
with the Occupy movement
in Melbourne.
For its second anniversary,
the MFU released a booklet on
how to start a free university.
This booklet was written and
made available freely on the
website to allow people in
other cities to benefit from our
experience and our mistakes,
and to show that the creation of a free university only
necessitates motivation and
dedication.
* Aurelien Mondon is a
lecturer in French studies at
the University of Bath, UK.
The Melbourne Free University was co-founded in
2010 by Gerhard Hoffstaedter, Aurelien Mondon and
Jasmine-Kim Westendorf.
actualité | forum
« La langue »
française n’existe pas
lundi 1er octobre 2012
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When the British Prime Minister
failed the British History test
MYRIAM SUCHET *
Avant de mettre « les
doigts dans la crise »
pour son cycle 2012-2013,
l’Université populaire
de Lyon s’était donné
pour thème « Pouvoirs et
contestations » (toutes les
archives et les actualités
sont en ligne à l’adresse
http : //unipoplyon.fr/).
Une occasion rêvée de se
demander comment la
langue peut servir d’instrument de domination,
et la littérature constituer
une force de subversion.
Dans sa leçon inaugurale au Collège de France
prononcée en 1977, Roland Barthes affirmait que la langue est « fasciste » parce qu’elle
oblige à dire et à organiser son dire d’une manière prédéfinie.
À nos yeux, aucune langue n’est structurellement oppressive : le
pouvoir d’une langue ne tient pas tant aux contraintes qu’exerce
la rection des verbes ou l’expression du genre des mots qu’à
l’imaginaire qui y est associé. Pour le dire autrement : la langue
comme système n’existe pas - on pourrait même dire qu’elle
n’existe pas du tout, à condition d’ajouter : sans le discours. Une
telle affirmation peut sembler paradoxale quand on sait combien
sont nombreux celles et ceux qui se heurtent chaque jour à des
affirmations du type « c’est pas du français, ça ! » ou à des tests de
connaissances linguistiques. Démontrer que la langue n’existe
pas est particulièrement difficile dans le cas du français, précisément parce qu’il a une longue tradition d’imaginaire normatif
et prescriptif. Rivarol soutenait en 1783 que « qui n’est pas clair
n’est pas français ; ce qui n’est pas clair est encore anglais, italien,
grec ou latin » … De telles affirmations sont dangereuses, parce
qu’elles programment l’exclusion de locuteurs considérés comme
déviants - les « jeunes de banlieue » mais aussi les créolisants,
les joualisants (le joual est un parler populaire des Canadiens
francophones), etc. (cf. Jo Arditty et Philippe Blanchet, « La mauvaise langue des ghettos linguistiques : la glottophobie française,
une xénophobie qui s’ignore », in Asylon (s) 4, mai 2008, http : //
www.reseau-terra. eu/article748. html). Pourtant, ces affirmations ne sont pas des descriptions qui constateraient un état de
fait : il s’agit bien plutôt de représentations qui ont une force
instituante. Ce sont elles qui produisent « la langue », que nous
noterons désormais entre guillemets pour indiquer qu’elle n’est
rien d’autre qu’une idée régulatrice, un équilibre instable entre
des myriades de parlures toujours changeantes.
Alors qu’on pourrait croire que les écrivain (e) s établissent
l’usage légitime d’une langue, nous pensons que la littérature
aide à se débarrasser du soi-disant « génie » linguistique. Le texte
littéraire apprend à se défamiliariser de sa langue maternelle
suffisamment pour comprendre qu’une langue n’est jamais vraiment familière. D’après Proust, « les beaux livres sont écrits dans
une sorte de langue étrangère » (Contre-Sainte Beuve). Édouard
Glissant mentionne explicitement l’importance de « l’imaginaire
des langues » dans un entretien avec Lise Gauvin. Les écrivains,
en effet, ne cessent de bousculer les habitudes des locuteurs
et d’ouvrir l’horizon d’attente du standard. Ainsi, le style ne
désigne pas tant un écart par rapport à la norme que la trace
d’un ébranlement qui déstabilise la norme même. Un extrait de
L’Homme rapaillé de Gaston Miron donne à lire cet ébranlement
de « la langue » :
je marche sur des étendues de pays voilés
m’écrit Olivier Marchand
alors que moi d’une brunante à l’autre
je farouche de bord en bord
je barouette et fardoche et barouche
[…]
laissez-moi donner la main à l’homme de peine
et amironner
Les verbes forgés par Miron en réponse au vers d’Olivier
Marchand ne sont pas de simples synonymes satellites de « marcher » : ils dessinent une constellation qui peut s’étoiler à l’infini.
Le néologisme « amironner » dit bien la radicale nouveauté d’une
langue qui n’est plus une manière de parler français ni joual ni
québécois mais de parler Miron…
En 1992, la France ajoutait un alinéa à sa Constitution pour
préciser que « la langue de la République est le français ». Les
écrivain (e) s, eux, nous rappellent que « la langue » française
n’est jamais identique à elle-même et que c’est pourtant la plus
belle des ententes quand « Les Céfrans parlent aux Français »
(Boris Seguin et Frédéric Teillard, Calmann-Lévy, Paris, 1996) !
* Myriam Suchet est actuellement Maître de conférences à l’Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3, où elle
dirige le Centre d’études québécoises. Elle est intervenue
à l’Unipop de Lyon en 2011-2012 en tant que chercheuse
en littérature comparée. Ses recherches portent sur des
textes littéraires « hétérolingues », c’est-à-dire écrits
simultanément en plusieurs langues différentes, et sur
la théorie de la traduction. Elle s’intéresse à la manière
de brancher la recherche universitaire sur la vie de la
cité. Elle est l’auteure d’un manuel intitulé Outils pour
une traduction postcoloniale (Archives contemporaines,
2009) et fera bientôt paraître un ouvrage : L’Imaginaire
hétérolingue (Classiques Garnier).
DR SEEOOKUMAR CHUMUN
David Cameron’s decision to
brave one of America’s most-watched chat shows left the Prime
Minister red-faced as he struggled
to answer David Letterman’s questions about British history. The
interview was recorded before Mr
Cameron flew to Brazil on a trade
mission.
Mr Cameron had planned to use
his subsequent appearance on the
Letterman show to ‘bang the drum’
for British business and encourage
Americans to visit the UK.
The Prime Minister was hoping
there will be questions on the
economic crisis, London Olympics
and his working relationship with
the coalition partner. Instead, the
Prime Minister was caught out on
the Late Show when Mr Letterman
tested him on questions normally
set to immigrants applying to become British Citizens. Most of the
answers he gave were wrong.
After his errors, Mr Cameron,
educated at Eton College and
Oxford University, joked to Letterman: ‘That is bad, I have ended my
career on your show tonight.’
According to No 10 Downing
Street sources, facing Mr Letterman’s mockery was a risk, but
one which was well worth taking.
Afterall, Barack Obama, Bill Clinton and a number of prominent
politicians have had to face the
sharp intelligence of the famous
chat host.
Mr Letterman opened the appearance by asking Mr Cameron
some ‘dumb American questions’
to which Cameron agreed. With
hindsight, perhaps, he should have
known better and declined.
The first question was who
wrote Rule Britannia, the song to
which Mr Cameron had arrived
on the set. That was just the beginning of the ambush. Cameron
looked blank. It was very clear he
did not have a clue. ‘You are testing
me now’, the Prime Minister said.
At least he got that right.
It was awkward, but the Prime
Minister had a stab. ‘Elgar?’ Letterman looked dubious and warned that his researchers would be
checking his response.
After a commercial break, Mr
Letterman eventually informed
the Prime Minister that the song
was actually based on a poem
written by James Thomson and set
to music by Thomas Arne in 1740.
He asked Mr Cameron: ‘Are you
familiar with James Thomson?’ to
which David Cameron sheepishly
replied: ‘I am now.’
Mr Cameron was also flummoxed by questions about the Magna Carta. When Letterman asked
where the Magna Carta now was,
Cameron was stumped. ‘It does
exist,’ he ventured. He had seen a
copy in the Houses of Parliament.
But then came the final humiliation: What does Magna Carta
mean? No clue, blank, empty,
without hope. ‘Oh it would be good
if you knew this - we’ll find it,’ Letterman jabbed.
What the three million Americans watching made of it is not
known but it looks like audience
members were impressed with the
British Prime Minister’s overall
performance. If Cameron was a
US politician and had failed a test
on the basics of American history,
he would have been the talk of the
town.
When David Cameron returned
home from attending the United
Nations and Brazil missions, let’s
hope he was not required to complete a citizenship test all applicants for British citizens have to
undertake these days.
But if he were to take this
citizenship test, would he score
enough marks to enable him to
obtain a British passport? If the
UK version was as strict as its
US equivalent and basing on his
recent performance, many would
argue he wouldn’t stand the
slightest chance.
An important question: if the
current British Prime Minister
can’t provide correct answers to
simple questions on History and
Culture which is the very kind of
questions used to assess the suitability and eligibility of prospective
British citizen, what hope is there
for immigrants who are new to
the country and why should they
be subjected to such types of questioning. In short, is the citizen test
discriminating against foreigners
who want to become British citizens? Should the test be scrapped?
In defense of David Cameron,
British citizens don’t have to take
this test.
What would be an interesting
exercise in the Mauritian context is
how well versed our politicians and
presidents (past and present) are
when it comes to Mauritian History and Culture. They always give
the impression they know all. More
importantly, would they be willing
to be grilled live and unprepared
on national television? Hands up
all those politicians who are brave
enough to face the music!
AirAsia spreads its wings
FILTERED BY DR ZOOM
While older airlines struggle, AirAsia, just ten
years old, continues to conquer the skies. Last year
it carried 30m passengers, yet their numbers are still
growing at around 10% a year, and profits are healthy.
AirAsia’s fares are lower than those of the region’s older “legacy” carriers. But they are not rockbottom cheap like those of the European no-frills
airlines. Asian customers are prepared to pay a bit
more for the privilege of not being treated like cattle.
Cabin crews are well-trained and smartly turned
out in red uniforms. Check-in is easy and flights
are usually punctual. The main impediment to AirAsia’s continued expansion, as with other low-cost
carriers, is the region’s highly regulated and expensive operating environment. Politicians are fond of
building extravagant showpiece airports that end
up adding about 15% to the cost of a ticket. What is
needed are more cheap-and-cheerful terminals and
fewer “Taj Mahals”.
http://zoomdr.blogspot.com/2012/09/airasiaspreads-its-wings.html