Étude du signal de démarrage de la traduction du message du gène

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Étude du signal de démarrage de la traduction du message du gène
Étude du signal de démarrage de la traduction du message du
gène rpsA d’Escherichia coli
Patricia Skorski, Sylvie Hermann et Marc Dreyfus.
Laboratoire de Génétique Moléculaire, UMR8541, Ecole Normale Supérieure, Paris.
La région de démarrage de la traduction (TIR) de l’ARNm rpsA est l’une des plus efficace
chez E. coli bien que ce message ne contienne qu’un élément Shine-Dalgarno (SD) dit pauvre
(GAAG). Cette efficacité requiert une longue séquence TIR (91 nucléotides en amont du
codon de démarrage AUG) structurée en trois tiges boucles (Boni et al., 2001). Cette
structure, phylogénétiquement conservée, expose au sommet de deux des boucles des triplets
GGA, la troisième boucle contient le codon AUG. Nous avons voulu tester l’hypothèse selon
laquelle un rapprochement spatial des triplets GGA des boucles pourrait constituer un élément
SD discontinu GGA+GGA accessible à la séquence anti-SD (3’-ACCUCCUUA-5’) de
l’ARNr 16S de la petite sous-unité du ribosome. Pour cela, nous avons exprimé dans la cellule
des ribosomes spécialisés (c’est-à-dire, un ARNr 16S contenant une séquence anti-SD
complémentaire aux mutations introduites au niveau des triplets GGA). Une compensation
partielle du défaut d’activité traductionnelle associé aux mutations introduites dans les
boucles GGA a ainsi pu être observée. Cependant, cette compensation ne peut s’établir que
dans un contexte où le codon de démarrage AUG a été changé en codon UUG et est de plus
perdue quand un élément de séquence proche du SD ‘réel’ GAAG est délété. Ces résultats
vont à l’encontre de l’existence d’un SD spatial même si les triplets GGA participent
effectivement à l’efficacité de la traduction de l’ARNm rpsA. L’étude de ce signal atypique de
la traduction est actuellement poursuivie par des approches biochimiques visant à décrypter
comment le ribosome reconnaît ce TIR particulier.