Discours de Patrick Devedjian Président du Conseil général des

Transcription

Discours de Patrick Devedjian Président du Conseil général des
Discours
de
Patrick Devedjian
Président du Conseil général
des Hauts-de-Seine
Lancement du 3eme Forum départemental
de l’Economie Sociale et Solidaire
21 novembre 2013
Nanterre
Monsieur le Président (Jean-François Balaudé),
Mesdames et Messieurs,
Je voudrais d’abord vous remercier, Monsieur le Président de l’Université-Paris-OuestNanterre La Défense, de nous accueillir – gracieusement – dans ces locaux.
Je suis très heureux d’ouvrir ce troisième forum en votre présence et dans ce lieu. J’y vois
comme un symbole puisque cette matière nouvelle, ce territoire économique intermédiaire,
fait son entrée à l’université cette année. J’aurai en effet le plaisir d’inaugurer ce soir même,
à Bourg-la-Reine, la première Faculté Libre d’Etudes Politiques et en Economie Solidaire
(FLEPES), dont la première rentrée dans des cycles qualifiants a eu lieu au mois de
septembre (Académie de Versailles).
On ne peut plus ignorer l’économie sociale et solidaire.
Cela dit, ne nous y trompons pas. L’économie sociale et solidaire, ce n’est pas la troisième
voie dont on a rêvé. C’est un espace intermédiaire. Il ne s’agit pas d’une nouvelle économie
qui serait appelée à remplacer les anciens modèles en cours d’essoufflement, voire
d’obsolescence, mais plutôt à combler les vides. De répondre à des besoins peu ou mal
couverts sur un territoire donné, sans pour autant se substituer au secteur marchand
traditionnel, ni à se positionner en concurrent. L’une de ses valeurs ajoutées, c’est de
proposer une offre de service socialement innovante et plus durable, notamment en termes
de respect de l’environnement.
Cette vocation particulière, qui conjugue offre de service et responsabilité sociale, en fait un
contributeur important au projet de société de demain. Et pour nous, au Conseil général, une
matière à réflexion complémentaire à celles que nous menons à Boulogne dans le cadre des
Entretiens Albert-Kahn, avec l’ambition d’être un laboratoire d’innovation publique (les
prochains entretiens, le 13 décembre, auront pour thème « Les villes de demain »).
Je voudrais rappeler qu’au Conseil général des Hauts-de-Seine, nous avons été des
pionniers dans l’exploration de ce tiers secteur. Nous avons été notamment le premier
département français à se doter d’un Conseil départemental de l’Economie Sociale et
Solidaire, avec une vice-présidence dédiée (je salue Jean Sarkozy qui prendra la parole tout
à l’heure pour évoquer la traduction opérationnelle de notre politique), et à travers certains
dispositifs, notamment en introduisant des clauses sociales dans nos marchés publics.
Seul le prononcé fait foi
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Une attitude pleinement responsable. Notre territoire n’est pas seulement un îlot de grands
sièges côtés au CAC 40. Notre tissu économique est constitué, rappelons-le, à 99% de très
petites et moyennes entreprises.
Nous avons depuis longtemps démontré que notre démarche était tout sauf superficielle ou
cosmétique. Nous considérons au contraire que la crédibilité de l’Economie Sociale et
Solidaire a sa part dans le développement économique, et surtout qu’elle repose sur un
modèle économique précis.
L’économie Sociale et Solidaire, c’est une économie. Il faut la dissocier de l’action sociale
pure. C’est la réponse à une nouvelle donne budgétaire. C’est même l’occasion de mettre un
frein à certaines pratiques que certains dénoncent comme de l’assistanat, un bémol au
principe de la subvention à renouvellement automatique. C’est l’exigence d’un retour sur
investissement.
Les collectivités doivent progressivement délaisser le mode «convention » au bénéfice du
mode « marché ».
Partant du principe qu’une excellente idée ne débouche pas nécessairement sur un bon
projet et que chaque denier public doit être dépensé utilement.
L’argent public se fait rare : il faut donc l’utiliser avec efficience. La bonne intention ne suffit
plus.
Cela demande des ressources humaines adéquates. D’où la nécessité d’une
professionnalisation de ce secteur. Tant en ce qui concerne les salariés que l’encadrement.
C’est pour répondre à ce besoin que nous avons compté parmi nos lauréats en 2011
l’association Initiative qui a mis en place ce premier Mastère de Dirigeant en Economie
Sociale et Solidaire que nous inaugurons ce soir à Bourg-la-Reine.
Par ailleurs, la loi cadre que le Sénat a approuvé au début du mois (projet déjà ébauché par
le gouvernement précédent) va contribuer à asseoir la matière. Il faut simplement souhaiter
que cet encadrement ne soit pas un carcan juridico-administratif étouffant, la matière
impliquant, par essence, souplesse et réactivité.
Créer son entreprise sociale, c’est savoir créer des partenariats stratégiques pour pouvoir
proposer une offre de service adaptée qui contribuera à l’attractivité du territoire. C’est un
métier. Il en sera largement question au cours de cette matinée.
Je voudrais, pour finir, remercier encore Jean-François Balaudé, qui, en nous accueillant ici,
élargit la palette d’un public étudiant qu’il est utile de sensibiliser. Ils sont (vous êtes) les
entrepreneurs de demain. Des vocations vont naître de cette nouvelle matière. La synthèse
de l’étude relative à l’emploi des jeunes dans l’Economie Sociale et solidaire qui vous sera
présentée ce matin par l’ATELIER est de ce point de vue tout à fait éloquente.
Je laisse maintenant la parole à Jean-François Balaudé.
Seul le prononcé fait foi
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