Weight loss and wasting syndrome french

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Weight loss and wasting syndrome french
FEUILLET d’information
AMAIGRISSEMENT
ET SYNDROME DE
DÉPÉRISSEMENT
En bref
La perte de poids est susceptible de menacer la vie des personnes vivant avec le VIH.
Une perte de plus de 10 % (ou davantage) du poids corporel porte le nom de syndrome
de dépérissement. La perte de poids peut être causée par plusieurs facteurs, et divers
traitements peuvent être indiqués.
Qu’est-ce que le syndrome
de dépérissement?
Le syndrome de dépérissement lié au sida est
défini comme étant :
largement inconnues. Outre les facteurs
physiques, des éléments d’ordre social,
économique, mental et émotionnel peuvent
intervenir dans les cas de dépérissement. Une
perte de poids esst souvent attribuable à :
• une perte inexpliquée de 10 % ou plus du
poids corporel normal accompagnée en plus
• d’une diarrhée chronique (pendant 30 jours
ou plus) ou
• de faiblesse chronique et de fièvre (pendant
30 jours ou plus).
a) la malnutrition — ne pas manger en
quantité suffisante ou ne pas manger les bons
types d’aliments. Ce phénomène peut être
causé par :
La perte de poids, qu’elle corresponde ou non
à la définition du syndrome de dépérissement,
est un problème courant chez les personnes
vivant avec le VIH. Certains chercheurs
estiment que 20 % des personnes
séropositives sont affectées par le syndrome
de dépérissement. Les causes de tout
dépérissement lié à une maladie quelconque
sont complexes et demeurent encore
• des problèmes au niveau des dents ou des
gencives (gingivite ou périodontite);
• le fait d’avoir des ressources financières
limitées;
• la candidose (muguet) ou des ulcères dans
la bouche ou l’œsophage peuvent rendre
difficile l’ingestion des aliments;
• des nausées ou vomissements dus à la
maladie ou à des effets secondaires
médicamenteux;
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Amaigrissement et syndrome de dépérissement, page 1 sur 5
• la fatigue — ne pas avoir l’énergie de faire
les emplettes et de préparer et faire cuire
les aliments;
• la sensation d’être rassasié après avoir
mangé juste un peu parce que son estomac
ne se vide pas normalement (gastroparésie
liée au VIH); ou
• la perte de l’appétit due à une dépression,
à une maladie ou à un effet secondaire
médicamenteux.
b) la malabsorption — incapacité de
l’organisme à absorber adéquatement les
éléments nutritifs dont il a besoin à cause :
• d’infections au niveau des voies digestives
(comme la cryptosporidiose);
• de lésions de la muqueuse des voies
digestives dont le VIH est à l’origine et qui
entrave l’absorption.
Gain de poids et charge
virale
Le VIH pourrait tout seul être responsable d’une
perte de poids qu’on ne saurait attribuer à
d’autres infections ou à des effets secondaires,
et il pourrait occasionner une perte de l’appétit.
Des chercheurs ont récemment mis en évidence
le fait que la perte de poids est associée à une
charge virale plus élevée. Rivera et ses collègues
ont évalué 33 patients séropositifs dont la
charge virale était de 46 887 copies/mL (écart
de <200 à 510 070 copies/mL) lorsqu’on les
a dirigés vers une clinique de traitement du
syndrome de dépérissement. Au cours des 12
à 18 mois ayant précédé leur prise en charge
dans cette clinique, les patients avaient tous
perdu en moyenne 10,5 kg. Tous les patients
sauf un étaient atteints d’un syndrome de
dépérissement, et 15 d’entre eux ne
présentaient aucun signe d’une autre maladie.
Toutefois, les chercheurs ont constaté que la
charge virale était en corrélation aussi bien avec
la perte de poids corporelle qu’avec les autres
variations de l’indice de masse corporelle.é
Diagnostic
Il est important d’établir quel facteur est à
l’origine de la perte de poids. Dans bien des
cas, il se peut que plus d’un facteur explique
une perte de poids. Une fois qu’on a déterminé
la ou les causes les plus probables, on peut
alors choisir le traitement le plus approprié
au cas. Pour diagnostiquer la ou les causes
d’une perte de poids, on a recours à plusieurs
tests dont les suivants :
• Lors de chaque visite médicale, le patient est
pesé et son poids est inscrit au dossier. On
passe le dossier en revue afin de connaître le
nombre de kilos perdus récemment ou sur
une période d’un an. Une perte de poids
minimale mais constante (moins de 4 kilos
en 4 mois) pourrait être un symptôme d’une
infection à évolution lente comme le MAC.
Une perte rapide de poids (plus de 4 kilos en
4 mois) pourrait dénoter d’autres infections.
• Le régime alimentaire devrait faire l’objet
d’une discussion avec le médecin et(ou)
un(e) diététicien(ne) afin de veiller à ce qu’il
comporte suffisamment des bons types
d’aliments à consommer régulièrement.
• La présence de tout autre symptôme tel que
fatigue, fièvre ou essoufflement devrait être
signalé au médecin. Ces symptômes
pourraient donner certains indices
permettant d’expliquer la perte de poids.
• Certaines analyses du sang pourraient aider
à trouver la cause de la perte de poids.
• En présence de diarrhée, le prélèvement et
l’examen d’une série d’échantillons de selles
pourraient permettre d’y déceler des
bactéries ou des parasites et leurs œufs.
• On peut aussi opter d’effectuer une
endoscopie. L’endoscope est un tube flexible,
très mince, muni d’un dispositif d’observation
qui permet au médecin d’examiner l’intérieur
du tube digestif (oesophage, estomac,
côlon).êçé L’endoscope permet aussi le
prélèvement d’infimes fragments de tissu aux
fins de biopsie.
Prévention
Vu les nombreuses causes de la perte de poids,
il existe différentes approches pour veiller à
les prévenir, notamment les suivantes :
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• Une bonne nutrition : la consommation en
bonnes quantités des bons aliments qui
répondent aux besoins de l’organisme. Dans
la plupart des hôpitaux, on retrouve des
diététiciens et diététiciennes. Ces
professionnels peuvent aider les personnes
aux ressources financières limitées à planifier
une alimentation saine et nutritive.
• La prise de vitamines et de minéraux
supplémentaires pour compléter l’apport
alimentaire. Ainsi, la prise quotidienne de
deux comprimés d’une préparation de
vitamines et minéraux multiples comble les
besoins essentiels de l’organisme. À cela
peut s’ajouter la prise d’autres suppléments.
• La pratique d’exercices visant à développer
et renforcer les muscles peut également
contribuer à prévenir la perte de la masse
maigre.
• La consultation d’un médecin ou d’un
dentiste, selon le cas, dès l’apparition des
symptômes (saignement des gencives ou
diarrhée qui persiste pendant plus de trois
jours). Le traitement précoce des problèmes
de ce genre peut contribuer à les enrayer
plus facilement.
• Le suivi de la charge virale en VIH.
Traitement
Puisque la perte de poids peut être le résultat
de plusieurs causes, il existe tout un éventail
de traitements à notre disposition. Quelquefois,
il est même préférable de recourir à une
association de quelques traitements.
Stimulants de l’appétit
L’acétate de mégestrol (que l’on retrouve sur
le marché sous la marque Megace) est une
version synthétique de l’hormone féminine
progestérone. La solution orale Megace peut
stimuler l’appétit et ainsi la prise de poids.
Cependant, la plus grande partie du poids
gagné avec Megace consiste en graisse et non
pas en masse de tissus maigres (muscle) si
indispensable au maintien de la santé.
Le dronabinol, vendu sous la marque de
commerce Marinol, est une version synthétique
du THC, l’ingrédient actif de la marijuana. À
l’instar de l’inhalation de la fumée de marijuana,
le dronabinol stimule l’appétit en donnant
l’envie de grignoter. Il est également utile pour
réduire nausées et vomissements.
Stéroïdes anabolisants
Les stéroïdes anabolisants sont des variations
synthétiques de l’hormone masculine
testostérone qui peuvent contribuer à
l’accroissement de la masse corporelle maigre.
Ces agents exercent également des effets dits
“masculinisants”. La prudence est donc de
rigueur chez les femmes qui utiliseraient ces
médicaments car les effets masculinisants
risquent d’être permanents.
Hormone de croissance
L’hormone de croissance recombinante
humaine (rHGH) est une version synthétique
de l’hormone responsable de la régulation de
la croissance et du développement normal
chez les enfants. La rHGH peut être utile pour
accroître la masse corporelle maigre, et elle
ne comporte que quelques effets secondaires
dangereux. Son prix est toutefois tellement
élevé que les gens préfèrent recourir aux
stéroïdes anabolisants.
Immunomodulateurs
Le réseau des cytokines est une partie du
système immunitaire que l’on ne comprend pas
encore complètement. Les cytokines sont des
médiateurs ou messagers chimiques qui
commandent aux cellules du système
immunitaire d’entrer en action. Lorsque
l’organisme est en voie de lutter contre une
maladie, il y a augmentation du taux de
cytokines. Toutefois, les bienfaits de l’activation
des cellules immunitaires peuvent aussi
occasionner des effets néfastes. L’une des
cytokines, appelée facteur alpha de nécrose des
tumeurs (ou TNF-alpha), a été associée à des
épisodes de fièvre bénigne (température
subfébrile), de malaise, de douleur et de perte
de poids. Or les médicaments aptes à abaisser
les taux de TNF-alpha ont été mis à l’essai dans
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le traitement de la perte de poids. La grande
majorité de ces agents n’ont pas procuré de
bienfaits, sauf la thalidomide. On ignore en quoi
consiste le mode d’action exact de cette dernière,
mais la prise de 100 à 400 mg tous les soirs
s’est révélée utile pour la prise de poids.
Pour obtenir de plus amples renseignements
sur les traitements spécifiques contre la perte
de poids, veuillez consulter les feuillets
d’information sur Megace, l’hormone de
croissance, les stéroïdes anabolisants, et le
dronabinol (Marinol).
Crédits
Auteur : Deirdre Maclean
Traducteur : André Côté
Création : décembre 1998
Design : Renata Lipovitch
Références
Association des pharmaciens du Canada, Compendium des
produits et spécialités pharmaceutiques, 33e édition, Ottawa,
1998.
Cohen PT, Sande MA, Volberding PA. The AIDS Knowledge
Base. 2nd edition. Toronto: Little, Brown, and Company. 1994.
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Kasper DL. Harrison’s Principles of Internal Medicine. 13th
edition. Toronto: McGraw-Hill, 1994.
Kotler DP, Grunfeld C. Pathophysiology and treatment of the
AIDS wasting syndrome. AIDS Clinical Review 1995-6;22975.
Macallan DC, Noble C, Baldwin C, et al. Energy expenditure
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Mulligan K, Tai VW, Schambelan M. Energy expenditure in
human immunodeficiency virus infection. New England Journal
of Medicine 1996;336(1):70-1.
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devrait toujours se prendre en consultation avec un professionnel
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Rivera S, BriggsW, Qian DJ, Sattler FR. Levels of HIV RNA
are quantitatively related to prior weight loss in HIV-associated
wasting. Journal of Acquired Immune Deficiency Syndromes
and Human Retrovirology 1998;17(5):411-418.
Tobin MA, Chow FJ, Bowmer MI, Bally GA. A Comprehensive
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edition. Mississauga: The College of Family Physicians of
Canada, 1996.
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