pistes pedagogiques 1e degre - Musée national de la Marine
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pistes pedagogiques 1e degre - Musée national de la Marine
PISTES PEDAGOGIQUES 1er DEGRE u OBJECTIFS Découvrir l'univers maritime de Jules Verne, aux frontières de l'imaginaire de l'auteur, de ses pratiques de plaisancier et des connaissances d'une époque en plein essor industriel. LIENS AVEC LES PROGRAMMES u FRANÇAIS - Reconnaître la structure des différents types d'écrits : le récit, le journal, la correspondance, la bande -dessinée - Explication et compréhension de textes - Mémorisation et récitation de prose u DÉCOUVERTE DU MONDE - Savoir lire une carte - Les océans : Atlantique, Antarctique, Arctique, Indien, Pacifique - Les principales mers : mer de Chine, mer Méditerranée, mer Noire, mer du Nord - Les grands pays du monde - Comparer les représentations de la Terre (globe, planisphère…) et du monde (cartes…) - Les grandes périodes de l'Histoire de France u EDUCATION ARTISTIQUE - Visites de musées - Découverte de différents types d’illustrations (gravures, photographies, lithographies…) u SCIENCES ET TECHNOLOGIE - Le monde vivant, animal et végétal : reproduction, chaîne alimentaire… - Le corps humain et la santé (nutrition, hygiène…) - Le ciel et la Terre (les points cardinaux, la lumière et l'ombre, la mesure du temps, mouvements de rotation de la Terre, système solaire, éruptions volcaniques…) - Quelques notions de mécanique : le levier, les vases communicants, réalisation de montages électriques simples, de maquettes… AUTRES VISITES CONSEILLÉES u NANTES - Le musée Jules Verne - Le spectacle de rue de la Compagnie Royal de Luxe, du 19 au 22 mai 2005 1 u AMIENS - L'exposition "Les enfants du capitaine Verne" à l’Imaginaire Jules Verne, du 24 mars au 29 octobre 2005 - Le spectacle de rue de la Compagnie Royal de Luxe, du 16 au 19 juin 2005 u PARIS - La Tour Eiffel pour évoquer les Expositions Universelles - Le musée des Arts et Métiers et le Palais de la Découverte pour les inventions - Le Muséum national d'Histoire naturelle pour la Galerie de l'évolution - Le musée d'Orsay pour les Beaux-Arts, l’architecture et les Arts appliqués au XIXe siècle - La Cité des Sciences et de l’Industrie PARCOURS DANS L’EXPOSITION « JULES VERNE, LE ROMAN DE LA MER » u PROLOGUE 1. Observation : la caricature de Jules Verne, tirée de la Revue L’Algérie Comique (1883) Questions : - Décrire ce portrait de Jules Verne. - A quelle date a-t-il été publié ? - Quels types d'animaux entourent l’écrivain ? - Qu'est-il en train de faire ? - Que voit-on à la surface des flots ? - Quel est l'intérêt de cette caricature ? 2. Observation : la gravure représentant l'Aquarium d'eau de mer du Champ-de-Mars (1867) Questions : - Où se trouvent les personnes représentées sur cette gravure ? - Les poissons sont-ils dans de l'eau de mer ou de l'eau douce ? - Quelle impression devaient avoir les visiteurs en se promenant ? u L'ÉNIGME DU MONSTRE 3. Observation : le modèle de baleinière et le diaporama représentant une chasse à la baleine Questions : - Comparer le diorama et le modèle (maquette) de baleinière. - A quoi servent chacun des objets représentés sur la baleinière ? - Sur cette maquette, observer le harpon relié à une ligne et enroulé dans un baquet. Comment était-il utilisé ? 2 - Décrire le déroulement d’une chasse à la baleine. A l'appui : Extrait de Vingt Mille Lieues sous les mers (Edition Le Livre de Poche p. 83) "En ce moment, je crus que notre expédition était terminée, et que nous ne reverrions plus jamais le fantastique animal. Je me trompais. A dix heures cinquante minutes du soir, la clarté électrique réapparut, à trois milles au vent de la frégate, aussi pure, aussi intense que pendant la nuit dernière. Le narval semblait immobile. Peut-être fatigué de sa journée, dormait-il, se laissant aller à l'ondulation des lames ? Il y avait là une chance dont le commandant Farragut résolut de profiter. Il donna ses ordres. L'Abraham Lincoln fut tenu sous petite vapeur, et s'avança prudemment pour ne pas éveiller son adversaire. Il n'est pas rare de rencontrer en plein océan des baleines profondément endormies que l'on attaque alors avec succès, et Ned Land en avait harponné plus d'une pendant son sommeil. Le Canadien alla reprendre son poste dans les sous-barbes du beaupré. La frégate s'approcha sans bruit, stoppa à deux encablures de l'animal, et courut sur son erre. On ne respirait plus à bord. Un silence profond régnait sur le pont. Nous n'étions pas à cent pieds du foyer ardent, dont l'éclat grandissait et éblouissait nos yeux. En ce moment, penché sur la lisse du gaillard d'avant, je voyais au-dessous de moi Ned Land, accroché d'une main à la martingale, de l'autre brandissant son terrible harpon. Vingt pieds à peine le séparaient de l'animal immobile. Tout à coup, son bras se détendit violemment, et le harpon fut lancé. J'entendis le choc sonore de l'arme, qui semblait avoir heurté un corps dur. La clarté électrique s'éteignit soudain, et deux énormes trombes d'eau s'abattirent sur le pont de la frégate, courant comme un torrent de l'avant à l'arrière, renversant les hommes, brisant les saisines des dromes. Un choc effroyable se produisit, et, lancé par-dessus la lisse, sans avoir le temps de me retenir, je fus précipité à la mer." u UN SOUS-MARIN POUR EXPLORER LE MONDE 4. Observation : un sextant, un loch à hélice, un compas de route, un thermomètre marin et un storm-glass Questions : Le capitaine Nemo est un savant extraordinaire et un vrai ingénieur. - A quoi lui servaient tous ces instruments ? - Comment le capitaine Nemo se repère-t-il à bord du sous-marin ? A l'appui : Extrait de Vingt Mille Lieues sous les mers (Edition Le Livre de Poche p. 156) "Le capitaine pressa trois fois un timbre électrique. Les pompes commencèrent à chasser l'eau des réservoirs; l'aiguille du manomètre marqua par les différentes pressions le mouvement ascensionnel du Nautilus, puis elle s'arrêta. […] Le capitaine Nemo, muni de son sextant, prit la hauteur du soleil, qui devait lui donner sa latitude. Il attendit pendant quelques minutes que l'astre vint affleurer le bord de l'horizon. Tandis qu'il observait, pas un de ses muscles ne tressaillait, et l'instrument n'eût pas été plus immobile dans une main de marbre." Extrait de Vingt Mille Lieues sous les mers (Edition Le Livre de Poche p. 136) "Monsieur, dit le capitaine Nemo, me montrant les instruments suspendus aux parois de sa chambre, voici les appareils exigés par la navigation du Nautilus. Ici comme dans le salon, je les ai toujours sous les yeux, et ils m’indiquent ma situation et ma direction exacte au milieu de l'océan. Les uns vous sont connus, tels que le thermomètre qui donne la température intérieure du Nautilus ; le baromètre, qui pèse le poids de l'air et prédit les changements de temps ; l'hygromètre, qui marque le degré de sécheresse de l'atmosphère ; le storm-glass, dont le mélange, en se décomposant, annonce l'arrivée des tempêtes ; la boussole, qui dirige ma route ; le sextant, qui par la hauteur du soleil m'apprend ma latitude ; les chronomètres, qui me permettent de calculer ma longitude ; et enfin des lunettes de jour et de nuit, qui me servent à scruter tous les points de l'horizon, quand le Nautilus est remonté à la surface des flots." 3 5. Observation : la maquette du Nautilus, le modèle du sous-marin le Plongeur (1863), le projecteur électrique Sautter, la pile Bunsen Questions : Le Nautilus, lancé en 1865 par la plume de Jules Verne, se nomme ainsi en hommage au sous-marin de Fulton construit au XVIIIe siècle et qui fonctionnait à la force des bras de son équipage. Le projecteur électrique Sautter était présenté à l'Exposition Universelle de 1867. - A quoi pouvait servir un projecteur à bord du Nautilus ? - Comment fonctionne le Nautilus ? - A quoi sert la salle des machines ? - Quel sous-marin date de l’époque de Jules Verne ? - Etait-il déjà électrique ? A l'appui : Extrait de Vingt Mille Lieues sous les mers (Edition Le Livre de Poche p. 138) "Un agent puissant, obéissant, rapide, facile, qui se plie à tous les usages et qui règne en maître à mon bord. Tout se fait par lui. Il m’éclaire, il me chauffe, il est l’âme de mes appareils mécaniques. Cet agent, c’est l’électricité." Extrait de Vingt Mille Lieues sous les mers (Edition Le Livre de Poche p. 268) "Le jour suivant, 10 janvier, le Nautilus reprit sa marche entre deux eaux, mais avec une vitesse remarquable que je ne puis estimer à moins de trente cinq milles à l’heure. La rapidité de son hélice était telle que je ne pouvais ni suivre ses tours ni les compter. Quand je songeais que ce merveilleux agent électrique, après avoir donné le mouvement, la chaleur, la lumière au Nautilus, le protégeait encore contre les attaques extérieures, et le transformait en arche sainte à laquelle nul profanateur ne touchait sans être foudroyé, mon admiration n’avait plus de bornes, et de l’appareil, elle remontait aussitôt à l’ingénieur qui l’avait créé." Extrait de Vingt Mille Lieues sous les mers (Edition Le Livre de Poche p. 363) "[…] et cependant je n’éprouvais nul désir de quitter le capitaine Nemo. Grâce à lui, grâce à son appareil, je complétais chaque jour mes études sous-marines, et je refaisais mon livre des fonds sous-marins au milieu même de son élément. Retrouverai-je jamais une telle occasion d’observer les merveilles de l’Océan ? Non, certes ! Je ne pouvais donc me faire à cette idée d’abandonner le Nautilus avant notre cycle d’investigations accompli." u LE MILIEU OCÉANIQUE 6. Observation : les modèles du village sous-marin et de l'Aqualab de Jacques Rougerie, le modèle du Ben-Franklin de Jacques Piccard Questions : - Comparer la gravure de Neuville et le modèle de l'Aqualab. Que remarque-t-on ? - Pourquoi le Ben-Franklin, sous-marin créé par Jacques Piccard en 1969, se laissait-il dériver au fil du courant du Golf Stream ? A l'appui : Gravure de Vingt Mille Lieues sous les mers par A. de Neuville (Edition Le Livre de Poche p. 165) "Une fenêtre ouverte sur ces abîmes inexplorés" Extrait de Vingt Mille Lieues sous les mers (Edition Le Livre de Poche p. 160) 4 "La mer a ses fleuves, comme les continents. Ce sont des courants spéciaux, reconnaissables à leur température, à leur couleur, et dont le plus remarquable est connu sous le nom de Gulf Stream. La science a déterminé, sur le globe, la direction de cinq courants principaux : un dans l’Atlantique nord, un second dans l’Atlantique sud, un troisième dans le Pacifique nord, un quatrième dans le Pacifique sud et un cinquième dans l’océan Indien sud." Extrait de Vingt Mille Lieues sous les mers (Edition Le Livre de Poche p. 206) "Aussi, ajouta-t-il, là est la vraie existence ! Et je concevrais la fondation de villes nautiques, d’agglomérations de maisons sous-marines, qui comme le Nautilus, reviendraient respirer chaque matin à la surface des mers, villes libres, s’il en fut, cités indépendantes !" u LES EXPLORATEURS 7. Observation : le plan des îles Vanikoro et la cloche du navire de Lapérouse (1785) Questions : Jules Verne avait pour habitude de mêler la réalité et la fiction dans ses romans. - Un seul des trois extraits cités ci-dessous raconte un fait inventé par Jules Verne. Lequel ? A l'appui : Extrait de Vingt Mille Lieues sous les mers (Edition Le Livre de Poche p. 219) "Lapérouse et son second, le capitaine de Langle, furent envoyés par Louis XVI, en 1785, pour accomplir un voyage de circumnavigation. Ils montaient les corvettes la Boussole et l'Astrolabe, qui ne reparurent plus." Extrait de Vingt Mille Lieues sous les mers (Edition Le Livre de Poche p. 221) "Ce fut un vieux routier du Pacifique, le capitaine Dillon, qui, le premier, retrouva des traces indiscutables des naufragés[…] La Recherche, après avoir relâché sur plusieurs points du Pacifique, mouilla devant Vanikoro, le 7 juillet 1827, dans ce même havre de Vanou, où le Nautilus flottait en ce moment. Là, il recueillit de nombreux restes du naufrage, des ustensiles de fer, des ancres, des estropes de poulies, des pierriers, un boulet de dixhuit, des débris d'instruments d'astronomie, un morceau de couronnement et une cloche en bronze portant cette inscription Bazin m'a fait, marque de la fonderie de l'Arsenal de Brest vers 1785." Extrait de Vingt Mille Lieues sous les mers (Edition Le Livre de Poche p. 225) "Voici ce que j’ai trouvé sur le lieu même de ce dernier naufrage ! Le capitaine Nemo me montra une boîte de fer blanc estampillée aux armes de France, et toute corrodée par les eaux salines. Il l’ouvrit, et je vis une liasse de papiers jaunis, mais encore lisibles. C’étaient les instructions même du ministre de la Marine au commandant Lapérouse, annotées en marge de la main de Louis XVI !" u LES ROUTES MARITIMES 8. Observation : le buste de Lesseps, le plan en relief du canal de Suez présenté à l'Exposition Universelle, les photographies de Désiré Ermé (1869) Questions : Ferdinand de Lesseps présente ses travaux du percement du canal de Suez en 1867, dans un pavillon de l'Exposition Universelle. Les travaux ont commencé en 1859 et se sont achevés dix ans plus tard. Ce canal permet aux navires de passer de la mer Rouge à la Méditerranée. - Repérer sur une carte la mer Rouge et la Méditerranée. 5 - Les navires empruntaient-ils le canal de Suez à l'époque où Jules Verne écrit Vingt Mille Lieues sous les mers ? Pourquoi ? - Comment le Nautilus est-il passé de la mer Rouge à la Méditerranée ? A l'appui : Extrait de Vingt Mille Lieues sous les mers (Edition Le Livre de Poche p. 345) "Cet endroit est situé un peu au-dessus de Suez, dans ce bras qui formait autrefois un profond estuaire, alors que la mer Rouge s’étendait jusqu’aux lacs Amers. Maintenant, que ce passage soit miraculeux ou non, les Israélites n’en ont pas moins passé là pour gagner la Terre promise, et l’armée de Pharaon a précisément péri en cet endroit. Je pense donc que des fouilles pratiquées au milieu de ces sables mettraient à découvert une grande quantité d’armes et d’instruments d’origine égyptienne. C’est évident, répondis-je, et il faut espérer pour les archéologues que ces fouilles se feront tôt ou tard, lorsque des villes nouvelles s’établiront sur cet isthme, après le percement du canal de Suez. Un canal bien inutile pour un navire tel que le Nautilus ! Sans doute, mais utile au monde entier, dit le capitaine Nemo. Les Anciens avaient bien compris cette utilité pour leurs affaires commerciales d’établir une communication entre la mer Rouge et la Méditerranée ; mais ils ne songèrent point à creuser un canal direct, et ils prirent le Nil pour intermédiaire." Extrait de Vingt Mille Lieues sous les mers (Edition Le Livre de Poche p. 348) "Monsieur le professeur, me dit-il, c’est un simple raisonnement de naturaliste qui m’a conduit à découvrir ce passage que je suis le seul à connaître. J’avais remarqué que dans la mer Rouge et dans la Méditerranée, il existait un certain nombre de poissons d’espèces absolument identiques […] S’il existait, le courant souterrain devait forcément aller de la mer Rouge à la Méditerranée par le seul effet de la différence des niveaux. Je pêchai donc un grand nombre de poissons aux environs de Suez. Je leur passai à la queue un anneau de cuivre, et je les rejetai à la mer. Quelques mois plus tard, sur les côtes de Syrie, je reprenai quelques échantillons de mes poissons ornés de leur anneau indicateur. La communication entre les deux m’était donc démontrée. Je la cherchai avec mon Nautilus, je la découvris, je m’y aventurai, et avant peu, monsieur le professeur, vous aussi vous aurez franchi mon tunnel arabique !" u LA PLONGÉE ET LES FOUILLES SOUS-MARINES 9. Observation : la statuette de Nemo équipé du matériel Rouqueyrol-Denayrouze, l'appareil plongeur RouqueyrolDenayrouze, la gravure du combat naval dans la baie de Vigo par Neuville Questions : Nemo est revêtu du scaphandre et de l'appareil plongeur Rouquayrol-Denayrouze : un simple réservoir en cuivre porté comme un sac à dos. - Décrire les principales parties qui composent l'équipement du plongeur. A quoi servent-elles ? A l'appui : Extrait de Vingt Mille Lieues sous les mers (Edition Le Livre de Poche p. 180) "Et le moyen d’être libre ? demandai-je. C’est d’employer l’appareil Rouquayrol-Denayrouze, imaginé par deux de vos compatriotes, mais que j’ai perfectionné pour mon usage, et qui vous permettra de vous risquer dans ces nouvelles conditions physiologiques, sans que vos organes en souffrent aucunement. Il se compose d’un réservoir en tôle épaisse, dans lequel j’emmagasine l’air sous une pression de cinquante atmosphères. Ce réservoir se fixe sur le dos au moyen de bretelles, comme le sac d’un soldat. Sa partie supérieure forme une boîte où l’air, maintenu par un mécanisme à soufflet, ne peut s’échapper qu’à sa tension normale. Dans l’appareil Rouquayrol, tel qu’il est employé, deux tuyaux en caoutchouc, partant de cette boîte, viennent aboutir à une sorte de pavillon qui emprisonne le nez et la bouche de l’opérateur ; l’un sert à l’introduction de l’air inspiré, l’autre à l’issue de l’air expiré, et la langue ferme celui-ci ou celui-là, suivant les besoins de la respiration. Mais moi qui affronte des pressions considérables au fond des mers, j’ai dû enfermer ma tête, comme celle des scaphandres, dans une sphère de cuivre, et c’est à cette sphère qu’aboutissent les deux tuyaux inspirateurs et expirateurs." 6 Extrait de Vingt Mille Lieues sous les mers (Edition Le Livre de Poche p. 400) "Autour du Nautilus, dans un rayon d'un demi-mille, les eaux apparaissaient imprégnées de lumière électrique. Le fond sableux était net et clair. Des hommes de l'équipage, revêtus de scaphandres, s'occupaient à déblayer des tonneaux à demi pourris, des caisses éventrées, au milieu d'épaves encore noircies. De ces caisses, de ces barils, s'échappaient des lingots d'or et d'argent, des cascades de piastres et de bijoux. Le sable en était jonché. Puis, chargés de ce précieux butin, ces hommes revenaient au Nautilus, y déposaient leur fardeau et allaient reprendre cette inépuisable pêche d'argent et d'or. Je comprenais. C'était ici le théâtre de la bataille du 22 octobre 1702. Ici même avaient coulé les galions chargés pour le compte du gouvernement espagnol." u LES ABYSSES 10. Observation : la maquette du FNRS 3, une sphère légèrement écrasée pour un test de pression, la photographie d’un poisson des grandes profondeurs Questions : - Observer la maquette de ce sous-marin conçu pour atteindre les grandes profondeurs. - Désigner les deux parties qui le composent et les décrire. - Expliquer l'importance de leurs formes. A l'appui : Extrait de Vingt Mille Lieues sous les mers (Edition Le Livre de Poche p. 443) "Le Nautilus descendit plus bas encore, malgré les puissantes pressions qu’il subissait. Je sentais ses tôles trembler sous la jointure de leurs boulons ; ses barreaux s’arquaient ; ses cloisons gémissaient ; les vitres du salon semblaient se gondoler sous la pression des eaux. Et ce solide appareil eût cédé sans doute, si, ainsi que l’avait dit son capitaine, il n’eût été capable de résister comme un bloc plein. En rasant les pentes de ces roches perdues sous les eaux, j’apercevais encore quelques coquilles, des sepula, des spinorbis vivantes, et certains échantillons d’astéries. Mais bientôt ces derniers représentants de la vie animale disparurent, et, au dessous de trois lieues, le Nautilus dépassa les limites de l’existence sous-marine, comme fait le ballon qui s’élève dans les airs au-dessus des zones respirables. Nous avions atteint une profondeur de seize mille mètres - quatre lieues - , et les flancs du Nautilus supportaient alors une pression de seize cent atmosphères, c’est-à-dire seize cent kilogrammes pour chaque centimètre carré de sa surface ! Quelle situation ! m’écriai-je. Parcourir dans ces régions profondes où l’homme n’est jamais parvenu ! Voyez, capitaine, voyez ces rocs magnifiques, ces grottes inhabitées, ces derniers réceptacles du globe, où la vie n’est plus possible !" u LES PÔLES 11. Observation : le globe pliant (1840), le tableau de Lebreton représentant Dumont d'Urville (1838), la carte du Pôle imaginée par Jules Verne, les photographies du globe prises par satellite Questions : - Repérer le pôle Sud sur le globe pliant. - Que constatez-vous ? - Comparer ce globe du XIXe siècle aux photographies prises par satellite. A l'appui : Extrait de Vingt Mille Lieues sous les mers (Edition Le Livre de Poche p. 263) 7 "Ce fut un de vos grands marins, me dit le capitaine, un de vos plus intelligents navigateurs que ce d’Urville ! C’est votre capitaine Cook à vous autres, Français. Infortuné savant ! Avoir bravé la banquise du pôle Sud, les coraux de l’Océanie, les cannibales du Pacifique, pour périr misérablement dans un train de chemin de fer ! Si cet homme énergique a pu réfléchir pendant les dernières secondes de son existence, vous figurez vous quelles ont dû être ses suprêmes pensées ! En parlant ainsi le capitaine Nemo semblait ému, et je porte cette émotion à son actif. Puis, la carte à la main, nous revîmes les travaux du navigateur Français, ses voyages de circumnavigation, sa double tentative au pôle Sud qui amena la découverte des terres Adélie et Louis-Philippe, enfin ses levées hydrographiques des principales îles de l’Océanie. Ce que votre d’Urville a fait à la surface des mers, me dit le capitaine Nemo, je l’ai fait à l’intérieur de l’Océan, et plus facilement, plus complètement que lui. L’Astrolabe et la Zélée, incessamment ballottées par les ouragans, ne pouvaient valoir le Nautilus, tranquille cabinet de travail, et véritablement sédentaire au milieu des eaux !" u LES LIMITES DE L’HOMME 12. Observation : une tentacule de calamar géant (1850) Questions : - Les calamars décrits par Jules Verne existent-ils vraiment ? - La tentacule d'un calamar géant mesure environ 4 mètres ; ce morceau mesure environ 40 centimètres de long. Calculer le nombre de morceaux de tentacule qu'il faudrait pour reconstituer une tentacule entière. A l'appui : Extrait de Vingt Mille Lieues sous les mers (Edition Le Livre de Poche p. 539) "C'était un calamar de dimensions colossales, ayant huit mètres de longueur. Il marchait à reculons avec une extrême vélocité dans la direction du Nautilus. Il regardait de ses énormes yeux fixes à teintes glauques. Ses huit bras, ou plutôt ses huit pieds, implantés sur la tête, qui ont valu à ces animaux le nom de céphalopodes, avaient un développement double de son corps et se tordaient comme la chevelure des Furies. On voyait distinctement les deux cent cinquante ventouses disposées sur la face interne des tentacules sous forme de capsules semisphériques. Parfois ces ventouses s'appliquaient sur la vitre du salon en y faisant le vide. La bouche de ce monstre, un bec de corne fait comme un bec de perroquet, s'ouvrait et se refermait verticalement. Sa langue, substance cornée, armée elle-même de plusieurs rangées de dents aiguës, sortait en frémissant de cette véritable cisaille. Quelle fantaisie de la nature ! Un bec d'oiseau à un mollusque ! Son corps, fusiforme et renflé dans sa partie moyenne, formait une masse charnue qui devait peser vingt à vingt-cinq mille kilogrammes. Sa couleur inconstante, changeant avec une extrême rapidité suivant l'irritation de l'animal, passait successivement du gris livide au brun rougeâtre." u UN ÉCRIVAIN AU PIED MARIN 13. Observation : la maquette du paquebot Great-Eastern, un morceau du câble sous-marin, l’écritoire de voyage de Jules Verne (milieu XIXe siècle) Questions : - Quelle preuve apporte la remontée du câble sous-marin ? - En quoi cela était-il important pour l’époque ? - Quelle était la fonction initiale de ces câbles ? 8 A l'appui : Extrait d’Une ville flottante (Edition Librio p. 10) "Après une vingtaine de traversées entre l’Angleterre et l’Amérique, et dont l’une fut marquée par des incidents très graves, l’exploitation du Great-Eastern avait été momentanément abandonnée. Cet immense bateau, disposé pour le transport des voyageurs, ne semblait plus bon à rien et se voyait mis au rebut par la race défiante des passagers d’outre-mer. Lorsque les premières tentatives pour poser le câble sur son plateau télégraphique eurent échoué – insuccès dû en partie à l’insuffisance des navires qui le transportaient – des ingénieurs songèrent au Great-Eastern. Lui seul pouvait emmagasiner à son bord ces trois mille quatre cents kilomètres de fil métallique, pesant quatre mille cinq cent tonnes. Lui seul pouvait, grâce à sa parfaite indifférence à la mer, dérouler et immerger cet immense grelin. Mais, pour arrimer ce câble dans les flancs du navire, il fallut des aménagements particuliers. On fit sauter deux chaudières sur six et une cheminée sur trois, appartenant à la machine de l’hélice. A leur place, de vastes récipients furent disposés pour y lover le câble qu’une nappe d’eau préservait des altérations de l’air. Le fil passait ainsi de ces lacs flottants à la mer sans subir le contact des couches atmosphériques. L’opération de la pose du câble s’accomplit avec succès, et, le résultat obtenu, le Great-Eastern fut relégué de nouveau dans son coûteux abandon. Survint alors l’Exposition Universelle de 1867. Une compagnie française, dite Société des Affréteurs du Great-Eastern, à responsabilité limitée, se fonda au capital de deux millions de francs, dans l’intention d’employer le vaste navire au transport des visiteurs transocéaniens." Extrait de Vingt Mille Lieues sous les mers (Edition Le Livre de Poche p. 566) "Je ne m’attendais pas à trouver le câble électrique dans son état primitif, tel qu’il était en sortant des ateliers de fabrication. Le long serpent, recouvert de débris de coquilles, hérissé de foraminifères, était encroûté dans un empâtement pierreux qui le protégeait contre les mollusques perforants. Il reposait tranquillement, à l’abri des mouvements de la mer, et sous une pression favorable à la transmission de l’étincelle électrique qui passe de l’Amérique à l’Europe en trente deux centièmes de seconde. La durée de ce câble sera infinie sans doute, car on a observé que l’enveloppe de gutta-percha s’améliore par son séjour dans l’eau de mer." 9