L`écriture au tableau dans le travail enseignant
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L`écriture au tableau dans le travail enseignant
L’écriture au tableau dans le travail enseignant : approche didactique Rouba HASSAN Université Lille 3 - Théodile-CIREL EA 4354 Résumé Dans le cadre d’une recherche sur les écrits professionnels des enseignants dans une perspective didactique, cet article s’attache à un type d’écrits particuliers rarement étudiés : ceux du tableau. L’écriture au tableau, comme l’ont souligné Nonnon (1991, 2000) pour le français et Robert et Vanderbroucke (2003) pour les mathématiques est une pratique importante dans le métier d’enseignant. Importante par sa fréquence et par le rôle qu’elle joue dans la gestion du cours. Plus précisément, l’article interroge le statut du tableau et son rôle en tant qu’outil didactique (Nonnon, 2000), les spécificités de l’écriture au tableau (modalités, contenus, formes) et les différences observées selon les niveaux et les disciplines scolaires. Ce faisant, il espère contribuer à éclairer certains aspects du travail enseignant. Mots clés : didactique, écriture, tableau, travail enseignant Abstract This article addresses the issue of teachers professional writing. It focuses on a particular form of writing rarely studied : writing on the (black) board. Writing on the board is an important practice as shown by Nonnon (1991, 2000) as far as French is concerned and Robert and Vanderbtoucke (2003) concerning mathematics. Our aim is to describe the role of the black board as a ‘didactic tool’ and both its characteristics and specificities in different disciplines. By doing so, we contribute to a better understanding of teaching and teachers activity. Keywords : didactic, black board, teaching, writing practice 1. Introduction :Une recherche sur les écrits professionnels des enseignants dans une perspective didactique 1.1. Contexte général de la recherche Le travail enseignant suscite depuis peu un intérêt théorique en didactique (Jorro, 2002; Bucheton, 2009), pour mieux le définir et cerner ses spécificités, les recherches ont rarement porté sur la production écrite des enseignants (en dehors de la formation), pourtant, pléthorique. De plus, des travaux en didactique du français (Nonnon, 2000) et en didactique des mathématiques (Robert & Vanderbrouck, 2003) ont montré que certains des ces écrits, sont d’une importance capitale dans les pratiques enseignantes, notamment l’écriture au tableau, pratique fréquente, fondamentale, comme l’affirment certains enseignants, mais paradoxalement peu connue, peu décrite et formalisée. C’est pour combler ce déficit qu’une recherche exploratoire : « les écrits professionnels des enseignants : approche didactique » a été conduite par quatre membres de l’équipe Théodile au titre du Bonus Qualité Recherche (B.Q.R) de l’université Lille 3, entre 2003 et 2005 (Daunay, Hassan, Lepez & Morisse, 2005). Cette recherche s’est poursuivie entre 2006 et 2008 grâce au concours de l’IUFM du Nord-Pas-de-Calais, avec une équipe élargie. Son postulat de base étant précisément que l’étude des écrits professionnels des enseignants et de leurs fonctions didactiques, entre autres, contribue à mieux connaître leur travail. Ainsi, cette recherche s’intéresse à la diversité des écrits produits par les enseignants dans et hors la classe (cahiers de textes, bulletins, documents de cours, rapports d’incidents,…). Ses visées et sa nature exploratoire ont conduit les chercheurs à se focaliser sur les écrits des enseignants sans se préoccuper directement et dans un premier temps de leurs retombés sur l’activité des élèves. Nous souhaitons à l’avenir intégrer cette dimension à nos travaux. In D. Alamargot, J. Bouchand, E. Lambert, V. Millogo, & C. Beaudet (Eds.), Proceedings of the International Conference « de la France au Québec : l’Ecriture dans tous ses états », Poitiers, France, 12-15 November 2008 - [http://www.ecritfrancequebec2008.org/] 1.2. Un écrit spécifique : les écrits du tableau Dans le cadre général de cette recherche, cet article s’attache à une pratique d’écriture particulière : l’écriture au tableau en ce qu’elle a d’emblématique 1 et de particulier. Très peu de travaux dans le champ des didactiques (à l’exception de la didactique des mathématiques et dans une moindre mesure du français) et de l’éducation en général se sont, comme l’a déjà souligné Nonnon (2000), intéressés à cette pratique à la fois fréquente et spontanée que beaucoup d’enseignants qualifient de « fondamentale ». Pourtant l’écriture au tableau est bien appréhendée comme faisant partie des gestes et de la culture du métier d’enseignant et relève bien de représentations partagées par les acteurs impliqués (élèves et enseignants). Les enseignants aussi bien que les élèves accordent à ce geste une signification. Si les enseignants écrivent au tableau, les élèves de leur côté s’y attendent et accordent à ce geste un sens précis qui engendre en retour une série de comportements (cesser de parler et faire attention, garder en mémoire les éléments écrits au tableau, recopier sur son classeur, corriger sur sa feuille, etc.). En effet, les propos des enseignants que nous avons interrogés laissent apparaître la place centrale du tableau comme outil de gestion didactique, place sur laquelle ont insisté les auteurs qui se sont intéressés au tableau noir (Nonnon, 1991, 2000, 2004; Mercier, Rouchier & Lemoyne, 2001; Robert & Vanderbroucke, 2003). Les travaux de ces auteurs ont ouvert de nombreuses pistes que nos propres réflexions exploitent. Dans la continuité des ces travaux, notre étude s’attache à cerner d’abord la place du tableau en tant que support d’écrits parmi les écrits professionnels des enseignants. Dans une perspective didactique, elle explore les formes et les fonctions de l’écriture au tableau par rapport à l’organisation de l’étude (exposer les hypothèse, fixer les conclusions,…) pour dégager d’éventuelles spécificités disciplinaires et des points de convergences transdisciplinaires. L’article présente quelques uns des résultats de cette étude. 2. Un point méthodologique Les réflexions et analyses que je présenterai se basent sur deux types de données : deux séries d’entretiens avec 24 enseignants (neuf de collège, neuf de lycées dont 6 de lycée professionnel, et 6 de primaire) : une entretien exploratoire avant les observations et un entretien d’approfondissement à la suite des observations ; un corpus constitué des relevés manuels du tableau de 12 enseignants observés pendant au moins trois séances dans des classes différentes. Il s’agit de sept enseignants de collège (trois professeurs de français, deux de mathématiques, une enseignante d’anglais, et un enseignant de sciences physiques) deux enseignants de lycée professionnels (vente et français/histoire-géographie) et trois professeurs des écoles (deux enseignants de CE2 et un enseignant de CM2). Ces relevés manuels nous ont permis, dans la perspective didactique que nous avons adoptée, de rendre compte de la dynamique de l’écriture au tableau et des écrits. En effet, ce mode de relevé permet de rassembler dans un même document les écrits copiés du tableau et les observations relatives à la séance afin de restaurer la place de ses écrits dans le déroulement du cours et la progression de l’étude. Bien que les différents niveaux et les différentes disciplines ne soient pas également représentés, et c’est là la limite de cette étude, certaines tendances peuvent être dégagées selon les niveaux et les disciplines et il nous semble intéressant de les pointer et les formuler pour donner consistance à des observations qui sont autant d’hypothèses pour des investigations futures. 1 Peut-on imaginer une classe sans tableau ? En suivant Jorro (2002), si l’ébéniste est celui qui est représenté penché sur un meuble, l’enseignant dans notre imaginaire actuel est celui qui écrit au tableau, même si l’introduction de cet outil est relativement récente (Chervel, 2006). L’analyse des relevés du tableau, dans une perspective comparative, tient compte aussi bien du contenu (exercices, règles, …) que de la nature du langage employé -verbal ou figuratif-, de l’organisation textuelle des énoncés (s’agit-il de textes pleins ou de bribes d’énoncés ?), que de leur disposition dans l’espace du tableau. La totalité de ces aspects ne pourra cependant être exposés dans les limites de cette contribution. Une étude plus complète paraîtra courant 2010 (Hassan, manuscrit en préparation). 3. Statut du tableau Quelle place occupe le tableau dans le discours des enseignants interrogés sur les écrits qu’ils produisent dans le cadre de leur métier ? 3.1. Place du tableau parmi les écrits professionnels des enseignants Lors du premier entretien exploratoire mené avec les enseignants, 15 sur 222 citent spontanément le tableau en réponse à la première question concernant les écrits professionnels produits dans le cadre de leur métier. Cette première question visait à obtenir une énumération des différents écrits qu’ils sont amenés à produire sans leur imposer une quelconque limitation a priori. Si on regarde le moment où le tableau est mentionné dans l’entretien en regardant le premier tour de parole où il en est fait mention, on constate que l’on parle du tableau dans la première moitié de l’entretien3 (chez 13 enseignants), voire dans le premier quart pour 7 d’entre eux. Trois enseignants en parlent très tôt (deux de lycée, arabe et sciences économiques et sociales et un d’élémentaire), dès leur première ou deuxième prise de parole. Le tableau occupe donc une place non négligeable dans les propos des enseignants. Parmi les 20 enseignants qui ont répondu à la question concernant les écrits qu’ils considèrent comme les plus importants, deux enseignants citent le tableau, ce qui constitue une exception assez notable quand les autres citent systématiquement leurs écrits de cours sous des dénominations très diverses (cours, programmations, plannings, agendas, projets de classe, projets pédagogiques, fiches pédagogiques, supports de cours, synthèses, préparations, documents de travail, documents activités…). Il s’agit d’un enseignant de collège (sciences physiques) et d’un enseignant de lycée (sciences économiques et sociales). En outre, les enseignants interrogés parlent du tableau avec des verbes d’action tel que « se servir du tableau », « faire telle chose au tableau », « utiliser le tableau ». Dans cette perspective, le tableau apparaît comme un outil au sens propre. Il sert à accomplir des actions importantes du point de vue de la gestion de l’activité des élèves. Ainsi le tableau apparaît comme le lieu d’une activité spécifique relevant de la gestion du cours et contribuant ainsi à la chrono et à la topogenèse des savoirs (Chevallard, 1991). 3.2. Le tableau, un outil didactique Nous avons vu précédemment que sur les 22 enseignants interviewés 15 citent le tableau lors du premier entretien parmi les écrits professionnels qu’ils produisent. Sur ces 15, 9 disent écrire beaucoup au tableau. Il s’agit de trois enseignants de français, deux enseignants de langue (anglais et arabe), une enseignante de mathématiques, un enseignant de sciences physiques, un enseignant de vente et un professeur des écoles. Cinq insistent sur l’importance de cet outil (c’est le terme qu’ils emploient). Trois de ces cinq font partie des neuf qui disent écrire beaucoup au tableau : deux enseignants de français et l’enseignant de sciences physiques. Il est intéressant de noter ici qu’il n’y a pas, dans notre échantillon, d’opposition 2 Pour deux enseignants les premiers entretiens sont inexploitables. Il s’agit de voir le rapport entre le tour de parole où est mentionné le tableau et le nombre total des tours de paroles. 3 entre matières scientifiques d’un côté, matières littéraires de l’autre mais des différences. Les deux autres sont une professeure des écoles et un enseignant de sciences économiques et sociales. Si on additionne les deux catégories, on peut dire que 11 enseignants sur les 15 considèrent que « ce qui se passe au tableau » a une grande importance dans l’activité de la classe. Questionnés au sujet de leur utilisation du tableau et de leurs productions, les enseignants (19) abondent en explications notamment dans le secondaire. Nonnon (1991, 2000) a en effet montré, en analysant les fonctions des inscriptions au tableau, que ce dernier fonctionne comme un puissant outil didactique. Il est dans ce sens un instrument de travail qui contribue à l’accomplissement des objectifs de l’enseignant. Il renvoie à une activité spécifique liée à la gestion du cours du point de vue à la fois ergonomique et didactique. Il est intéressant à ce titre de citer Chervel (2006) qui décrit ainsi le « grand virage » pédagogique qui s’est opéré au milieu du 19e et le rôle que prend le tableau à ce moment là : « au maître silencieux va succéder un instituteur qui expose4, qui lit à haute voix, qui explique parfois et même qui raconte », en conséquence, « une autre pédagogie commence à se mettre en place. Elle utilise le tableau noir sur lequel le maître montre les chiffres, les lettres, les mots » (p. 399-400). Ainsi le tableau noir devient un outil permettant à l’enseignant d’organiser l’étude et d’exposer aux yeux de tous non seulement des contenus de savoirs mais aussi des démarches intellectuelles. Cette écriture qui s’expose et expose au yeux de tous tire ainsi sa puissance de sa dimension ostensive. 3.3 De l’ostension « Outil essentiel » le tableau tire ainsi sa force de ce qu’il support d’écriture publique et qui relève d’un procédé didactique de l’ostension (Mercier, Rouchier & Lemoyne, 2001) qui produit des effets sur les apprentissages au delà de la simple imitation. « Cette technique didactique élémentaire consiste à donner la direction de l’étude en dirigeant le regard de l’élève » (p. 237). Contrairement à la majorité des écrits professionnels des enseignants les écrits du tableau sont produits en classe, ils sont inscrits dans la situation effective de transmission. L’écriture au tableau est une écriture située, qui donne à voir et se donne à voir. Elle montre le geste à imiter tout en fixant les contenus à apprendre. Elle acquiert ainsi une valeur (dé)monstrative. En traçant au tableau des figures, le maître fournit aux élèves le modèle à imiter et les gestes à reproduire, comme peuvent en témoigner les propos de cet enseignant de mathématiques. 107 C3 (…) et puis il y a aussi des exercices qu'il faut construire en même temps, je préfère qu'ils voient que ça prend deux secondes à construire une figure, de rajouter au dessus. 108 BD D'accord, ok. 109 C3 Quand je donne un exercice de géométrie normalement la figure je la donne pas avant. Je préfère la faire en même temps qu'eux et qu'ils voient que je l'a fait en deux secondes. 110 BD Ouais. 111 C3 Parce que en début, surtout en début de quatrième c'est un problème de voir qu'on fait une figure fausse qu'ils travaillent xxxxx donc moi je l'ai fait très bien au tableau. Ici, si l’écriture a une valeur (dé)monstrative, ce n’est pas seulement parce qu’elle donne à voir aux élèves les gestes à reproduire mais également pour signifier que ces gestes doivent être acquis. Le rythme de l’écriture est ici décisif dans la mesure où il est porteur de sens. On laisse de côté la question de l’interprétation des élèves du geste de l’enseignant. Ainsi, le tableau apparaît comme un support d’écriture qui joue un rôle important dans l’activité commune des élèves et du maître. Non seulement ce qui s’écrit au tableau joue un 4 C’est moi qui souligne à chaque fois. rôle important dans cette activité, ce qui va de soi, mais le fait même de l’écrire est tout aussi déterminant. Ce geste signifie : « faites attention à ce qui s’écrit ». Tous les enseignants interrogés qu’ils exercent dans le primaire ou dans le secondaire sont sensibles à ce rôle démonstratif de l’écriture au tableau. Ils ont à la fois un souci de lisibilité (de l’écriture elle-même) et de clarté (la place des différents éléments sur le tableau). On peut citer l’exemple de l’enseignant de sciences physiques de notre échantillon qui insiste sur le fait d’avoir des « schémas propres », et « carrés ». Signalons au passage que pour plus de clarté et de confort, mais aussi dans un but d’animation, on peut avoir recours au rétroprojecteur. Ce sont, dans notre population, les enseignants de lycée professionnels qui utilisent le plus abondamment cet outil. Futur concurrent du tableau ? Comme je l’ai posé plus haut, le tableau en tant que support particulier d’écriture confère à ce qui s’y écrit un certain nombre de traits spécifiques. Nous allons exposer à présent les pratiques d’écriture liées au tableau, la nature des inscriptions et leurs fonctions en tenant compte des variations disciplinaires et de niveaux lorsqu’elles existent et dans les limites de notre échantillon, soit entendu. 4. Les écrits du tableau : quelques caractéristiques et spécificités 4. 1. A propos des modes d’écriture Un des critères classiques de l’analyse des écrits et des discours est celui de l’analyse de l’énonciation. Ce critère nous paraît pertinent dans la perspective qui est la nôtre parce qu’il apporte un éclairage intéressant sur la dimension didactique de l’écriture de l’enseignant. Comme l’avaient montré les travaux de Nonnon les écrits du tableau sont en interaction avec les échanges oraux dans la classe. Cette jonction entre l’oral d’un côté et l’écrit de l’autre nous a conduit à considérer les écrits du tableau comme des écrits qui sont à la fois préconstruits par l’enseignant et co-construits avec les élèves. Interrogés sur la préparation de leurs écrits au tableau, les enseignant répondaient invariablement et quelque soit le niveau ou la discipline qu’ils planifiaient leurs écrits tout en s’empressant de préciser l’aménagement que subit cette préparation en fonction de l’activité en cours. En réalité, ce que les enseignants prévoient ou planifient ce sont certains types de contenus correspondant à des moments didactiques considérés comme centraux. Les contenus planifiés correspondent à ce que les enseignants résument par les expressions : « ce que les élèvent recopient sur leurs classeurs » ou « ce qui est essentiel à retenir ». Ce sont ce qu’ils appellent selon les spécificités disciplinaires et les niveaux, les « synthèses » ou « conclusions », « les bilans de manipulations » (chez l’enseignant de sciences physiques), « le cours » ou « la leçon », « le texte de lecture » et les « modèles » qui sont une spécificité du CP, « les consignes », « les résumés ». Ces contenus correspondent le plus souvent à l’institutionnalisation des savoirs ou la définition de l’activité ou l’exercice (consignes). Ces écrits planifiés peuvent alors présenter de plus ou moins grandes variations une fois mis au tableau par rapport au texte prévu par l’enseignant en fonction des apports des élèves, et de la discipline. Tous les enseignants, que ce soit à l’école, à l’exception du CP, au collège ou au lycée à l’exception notable des deux enseignants de mathématiques observés (on verra pourquoi), font état de cette possibilité, voire même la souhaitent. Il y aurait ainsi deux axes de variation, un axe qui concerne ce qui est objet de planification parmi les écrits du tableau, et un axe qui concerne le degré de conformité du contenu mis au tableau par rapport au contenu préparé. Si le premier axe ne montre pas de différences entre les différents enseignants de disciplines différentes et de niveaux différents, le second tend à les différencier. Il y aurait ainsi à une extrémité du continuum les enseignants de mathématiques et de CP, à l’autre extrémité les enseignants de langue (anglais) qui insistent beaucoup sur les apports des élèves. On pourrait émettre l’hypothèse que chaque discipline délimite le champ et l’étendu de l’apport des élèves. Cette hypothèse est conforme aux observations de Nonnon (2000) qui note que la tension générée par la prise en compte des apports des élèves est lisible davantage dans des discipline comme le français où noter les propos des élèves fait partie de l’organisation de l’activité. Nous avons ainsi distingué trois modes d’écriture au tableau que nous nommons : la copie, le prélèvement et l’insertion. Dans les séances d’anglais observées par exemple, qui consistaient en des corrections d’exercices, l’oral occupait une grande place et ce sont exclusivement les apports des élèves qui ont été notés au tableau sur le mode du prélèvement. En mathématiques, noter les propos des élèves n’est pas une pratique disciplinaire. En mathématiques, on s’en dispense dans la mesure où cette parole se traduit en actes mathématiques ou dans un langage mathématique à travers des activités et des exercices proposés par l’enseignant et que les élèves encadrés par ce dernier traitent directement au tableau. Ainsi « L’usage de la trace est en effet un révélateur d’orientations et de choix concernant l’importance respective des objets et des objectifs, l’activité des élèves, la valeur accordée à leur parole ». (Nonnon, 2004, p. 19) et on pourrait ajouter que ces choix et orientations sont en lien avec la manière dont chaque discipline se conçoit et conçoit sa « transmission », avec sans doute, des variations individuelles liées aux enseignants. Ces modes ne s’excluent pas et sont dans un rapport dialectique plutôt que dichotomique. Si certains s’observent peu dans certaines disciplines, le mode prélèvement en mathématiques par exemple, ils ne permettent pas d’opérer une opposition franche entre disciplines littéraires d’un côté, scientifique de l’autre. En effet, si l’enseignante d’anglais observée n’opérait que par prélèvement, l’enseignante de français alternait ces trois modes. Il est aussi probable que l’on ne puisse pas mettre tous les enseignants de langues dans le même sac sans nuancer le propos. La nature de la langue peut jouer. Ainsi le seul enseignant d’arabe de notre échantillon semblait privilégier le mode copie. Le contraste entre lui et l’enseignante d’anglais peut s’expliquer par le choix des supports. Dans le cours d’anglais les élèves ont un livre sur lequel ils suivent et qui constitue la base des activités, le tout se passe avec une alternance activités d’écriture ou de lecture des élèves et correction, interrogation orale du professeur. Le professeur d’arabe déclarait lui ne pas avoir trouvé sur le marché une méthode satisfaisante et élaborer lui même ses contenus à partir d’un travail d’hybridation. D’autres considérations liées à la nature de la langue, sa nouveauté pour les élèves, son éloignement par rapport aux structures latines justifiaient le recours fréquent à l’écrit préparé au tableau. Cela est liée également à des choix pédagogiques différents qu’on peut reconstruire à travers les entretiens et les observations : privilégier l’oral ou, au contraire, se centrer sur l’écrit. Choix qui peuvent aussi se justifier par le niveau : collège (professeure d’anglais) vs lycée (professeur d’arabe) 4.2. A propos des contenus et des formes syntaxiques Au niveau des contenus, on peut distinguer ce qui relève du cours (définitions, règles, bilans et synthèses), ce qui renvoie au travail à effectuer par les élèves, consignes et exercices et ce qui renvoie, sur le plan méta, à la structuration du contenu du cours : explicitation des objectifs de la séance, plan de la séance, notamment en français. Ces différents contenus peuvent mobiliser des langages et des formes syntaxiques différentes : des énoncés nominaux très courts, voire de simples syntagmes pour le plan, des énoncés longs pour les règles et les définitions. Chaque type d’écrits assure également une fonction différente dans le déroulement du cours et intervient à des moments différents. Si on prend l’exemple des mathématiques, les activités qui se situent en début de cours mobilisent plutôt un langage mathématique, les conclusions et définitions qui interviennent dans un deuxième temps mêlent langage naturel et langage symbolique. C’est la seule discipline où on trouve ces deux langages aussi intimement mêlés. En français, les contenus sont souvent organisés sous forme de liste verticalement. Nos relevés montrent, en dehors d’un cours de grammaire en 5 e et un cours sur la formation de la langue en 6e, que les écrits au tableau se résument à des écrits en listes qui traduisent les consignes de travail, les questions (sur des textes par exemples), les objectifs et le plan avec éventuellement des éléments de réponses. On peut en voir des exemples dans les annexes. Cette organisation est typique du français et nous ne l’avons pas observée ailleurs si l’on excepte un cours de vente en lycée professionnel où une organisation similaire pouvait être décelée. Dans ce cas, les énoncés sont courts et sont reliés entre eux par des numéros ou des tirets -plutôt que par des connecteurs logiques- qui assurent leur homogénéité et les hiérarchisent. Ainsi la numérotation permet d’indiquer quels énoncés relèvent du même type ou du même niveau textuel et quels autres renvoient à un autre : la règle par rapport à l’exemple. Il s’agit ici de l’écriture schématique décrite par Nonnon (1991, p. 96)5 qui a une valeur rétrospective et programmative (Nonnon, 2000, p. 98). Dans ce type d’écriture les signes de ponctuation privilégiés sont les deux points. 4.3. A propos des fonctions Nonnon (1991) distingue deux dimensions principales des « inscriptions » au tableau. Une dimension mémorielle (se souvenir et stocker) et une dimension heuristique (clarifier, dégager l’essentiel, soutenir la pensée en quelque sorte). Ces deux dimensions relèvent, d’une manière générale, pourrait-on dire, du pouvoir de l’écriture et des transformations qu’elle a permis dans le rapport au savoir et à la parole (Goody, 1979; Olson, 1998). En lien avec ces deux dimensions, elle développe trois fonctions. La fonction de finalisation (ou de programmation dans l’article de 2000). Cette fonction renvoie aux écrits qui ont pour but d’orienter l’activité des élèves et de définir les tâches (objectifs, consignes). La fonction de focalisation (complétée par la fonction réflexive développée en 2000) qui consiste à mettre en relief un élément, l’isoler pour en faire un objet de réflexion ou de questionnement ou pour faire prendre conscience d’une démarche. On voit bien que ces fonctions ne renvoient pas à des types d’écrits particuliers mais plutôt à des techniques d’écriture. On focalise l’attention en soulignant un élément ou alors en le prélevant dans le discours oral et le matérialisant par écrit. Enfin la fonction de ponctuation ou de marquage qui scande la progression du cours, donne des points de repères chrono et topogénétiques. Ces fonctions rendent bien compte de ce qui se produit dans certaines disciplines et durant certains épisodes didactiques 6 au niveau de la structuration des échanges en classe notamment et du rapport entre l’écriture au tableau d’un côté et la construction des contenus de savoir de l’autre dans l’interaction. On peut, en adoptant une entrée disciplinaire différente dégager d’autres fonctions, comme celles que proposent Robert et Vanderbrouke (2003) à partir de l’observation des pratiques d’écriture au tableau en mathématiques. Le tableau est alors un « lieu de savoir », « un brouillon public » et le lieu d’une « écriture intermédiaire » entre le brouillon et l’écrit définitif. On voit bien comment cette tripartition peut croiser les fonctions de Nonnon mais l’éclairage n’est pas le même. En effet, l’organisation de l’activité en mathématiques et le lien entre écriture au tableau et échanges oraux ne présentent pas les mêmes caractéristiques qu’en français. Nos observations montrent qu’en mathématiques les élèves écrivent très souvent au tableau, plus souvent qu’en français et que, donc, leur est dévolue une partie de ce que l’enseignant de français fait. Alors qu’en français « brouillon » et « écriture intermédiaire » correspondraient 5 C’est une écriture par laquelle « on vise à figurer, de façon spatiale, l’organisation interne d’un développement explicatif ou argumentatif ». 6 L’épisode est défini comme une période du milieu didactique. « Nous définissons comme milieu didactique la « présentification » sous une forme quelconque (texte, fiche, enregistrement, formule, schéma, notation au tableau) de l’objet enseigné ou de l’une de ses dimensions et la définition d’une activité à propos de cet objet ». (Schneuwly, 2000 : 25). aux échanges que le professeur tend à restructurer dans un texte au tableau, en mathématiques ce brouillon est pris en charge directement par les élèves qui produisent des textes au tableau. Il s’agit des activités et exercices qu’ils sont amenés à faire au tableau sur invitation de l’enseignant et avant que celui-ci ne procède à l’institutionnalisation des savoirs. Il est intéressant de voir, dans ce cas, comment l’écriture au tableau éclaire le travail didactique de l’enseignant. Pour notre part, nous nous risquons à proposer et soumettre à la discussion, une autre catégorisation qui ne tient pas compte de la spécificité des disciplines mais qui renvoie à des types de contenus (cf. supra) et des pratiques qu’on retrouve dans toutes les disciplines. D’abord la fonction de fixation des contenus en vue de leur stockage. En effet, comme nous l’avons déjà évoqués certains écrits au tableau constituent la « trace » que les élèves doivent recopier dans leurs cahiers. Ensuite une fonction de repérage, qui reprend celle de Nonnon sans forcément renvoyer aux même types d’écrits. Il s’agit des plans notamment, des énoncés des objectifs qui permettent d’orienter l’activité des élèves et de définir la ou les tâches. Une fonction de soutien, d’aide à la pensée (cela peut renvoyer au « brouillon public » de Robert & Vanderboucke, 2003), il s’agit par exemple de schémas que l’on peut tracer pour aider à conceptualiser une notion en français ou résoudre un problème en maths. Enfin, nous proposons une fonction de correction. Nous avons remarqué en effet que cette activité était commune à plusieurs des disciplines observées (français, mathématiques, anglais) et qu’elle était récurrente. Les écrits de corrections sont souvent pris en charge par les élèves sous le contrôle de l’enseignant mais il nous semble que ces moments offrent à l’enseignant la possibilité de visualiser l’erreur et de permettre un travail de révision qui nous a semblé important du point de vue du topos de l’enseignant. 4.4. L’organisation spatiale des énoncés La variété des registres de contenus, des formes syntaxiques, des fonctions et des signes qui constituent les écrits du tableaux imposent aux enseignants une « mise en espace » spécifique que nous avons retrouvée à quelques variantes près chez tous les enseignants enquêtés. Cette organisation est plus visible dans le secondaire (collège et lycée) que dans l’élémentaire car elle est étroitement liée à la construction interactive du cours et à l’organisation de l’activité. Les entretiens et les observations menés nous ont permis de décrire cette organisation précise. L’espace du tableau est divisé en deux ou trois dimensions symboliques. Tous les enseignants du secondaire décrivent cette organisation « typique » même si certains (deux d’entre eux) en prennent conscience une fois confrontés aux relevés de leur tableau opérés par le chercheur. Voici des propos emblématique d’une enseignante de français en lycée professionnel : - Euh, le tableau, (…) est séparé au moins en trois zones : à gauche on fait le plan de ce qu’on, de ce qu’on fait, quoi, on écrit le plan, et puis ensuite, on développe sue la partie centrale et, puis après on, on peut faire des exercices. Après ça dépend de la taille du tableau. Vient se greffer quelquefois à cette répartition des énoncés selon leur statut épistémologique une répartition en termes d’importance mise en évidence par un code de couleurs, comme on l’a vu. Ces deux ou trois dimensions symboliques peuvent ou non correspondre à la structure matérielle du tableau divisé en deux ou trois panneaux. Cette organisation se joue donc à deux niveaux. Elle permet de distinguer des contenus appartenant à des registres différents : les éléments de cours des devoirs par exemple mais elle permet aussi de hiérarchiser les contenus distinguer les éléments essentiels des éléments de structuration. On peut décrire cette organisation typique de la manière suivante : à gauche des éléments de structuration, par exemple les objectifs ou des définitions à mobiliser comme nous l’avons observé dans une séance sur l’autobiographie en français. Au centre des éléments de marquage parfois minimaux. A droite des éléments problématiques : des questions soulevés par des élèves (cf. exemple 3 dans les annexes). Cette organisation n’est pas spécifique à une discipline car nous l’avons observée chez des enseignants de français, de vente (à gauche les titres et le plan de l’étude, au centre des commentaires de l’enseignant, à droite des questions pour guider le travail), de génie construction, de mathématiques et de physiques. Même si les contenus ne sont pas les mêmes ils remplissent des fonctions identiques. En mathématiques le cours ne se structure pas en termes d’objectifs et de plan de séquence mais on trouve des contenus mathématiques remplissant ces fonctions. Au centre les conclusions et définitions, à droite (mais cela peut être à gauche selon les besoins de l’enseignant) les calculs (différents exercices de simplification de fractions), à gauche (ou à droite) des éléments de réflexion, de découverte, d’aide à la conceptualisation (une droite graduée en l’occurrence). Ces espaces se spécialisent donc en fonction des besoins de l’enseignant. Ils ne sont pas intrinsèquement dévolus à telle ou tels contenus à l’exception peut-être de la partie centrale. Par exemple on peut indiquer les exercices à faire dans une zone du tableau non encore occupée : droite ou gauche pour éviter de mettre dans un même espace des contenus renvoyant à des temps didactiques différents. Ceci est d’autant plus important que la mise en espace ne reflète pas toujours l’ordre chronologique dans lequel les différents éléments ont pris leur place sur le tableau. On ne commence pas à gauche pour finir à droite, et on n’écrit pas de haut en bas. L’écriture ne suit pas un ordre linéaire. L’enseignante de mathématiques écrira d’emblée les données d’un problème à droite du tableau. Une fois les calculs opérés elle ira à gauche pour écrire sa conclusion. Les textes en eux même ne sont pas non plus construits dans un déroulement linéaire. On peut prendre l’exemple de cette enseignante de français qui écrit une définition avant d’écrire le terme qu’elle définit ou qui laisse des blancs dans son texte écrit au tableau afin de les combler suite aux échanges avec les élèves. Cette organisation qui semble renvoyer à une « tradition » comme le note l’enseignant de sciences physiques de notre échantillon semble ainsi faire partie des schèmes d’action du professeur du secondaire. Elle dessine par le mouvement entre les différents espaces empiriques (gauche, centre, droite) des espaces symboliques assignant à chaque moment une fonction dans la progression de la séance et à chaque écrit une place par rapport au savoir. 5. Quelques éléments de conclusion et d’ouverture A l’issue des analyses présentées ici, je souhaite pointer quelques phénomènes intéressants à approfondir d’un point de vue didactique concernant quelques aspects du tableau et de son usage. Comme je le rappelai dans le point 2, la limite de cette étude est le faible nombre d’enseignants par rapport au niveau et à la discipline. Mais cette limite ne réduit pas pour autant la portée des analyses présentées et des conclusions fondées sur de solides éléments d’observation. Nous envisageons ces conclusions comme des pistes qui demandent à être explorées et confirmées par des travaux futurs. 5.1. La quantité d’écrits Paradoxalement et malgré une variabilité entre les enseignants, on écrit plus au tableau dans le secondaire, si on excepte le CP, que dans le primaire, plus au CM2 qu’au CE2 et peut-être plus au lycée qu’au collège. Et, on écrit plus au tableau dans les matières scientifiques (ou nécessitant des recours à des opérations de calculs comme la vente) que dans les matières littéraires. Cela apparaît assez clairement dans nos relevés par la quantité de feuillets d’abord et par l’occupation de l’espace du tableau ensuite. En français les tableaux se sont souvent limités aux titres et consignes, quelques corrections d’exercices. En mathématiques, la fréquence d’effacement et de remplissage du tableau est bien plus importante. Cela s’explique t-il par la nature de l’écriture plus ou moins consommatrice d’espace ? Ou par la nature de l’activité et des supports ? En effet, nous avons remarqué qu’en français beaucoup de documents destinés aux élèves circulaient dans la classe alors qu’en classe de mathématiques le seul support de travail est le livre et le tableau justement. Ainsi, comme nous avons eu l’occasion de le dire et comme le fait remarquer D. Lahanier-Reuter (manuscrit en préparation) « les écrits professionnels contribuent étroitement à construire l’espace disciplinaire ». Dans cette perspective, il nous semble important de pointer cette différence pour pouvoir orienter les recherches à venir dans une direction qui nous permettrait d’affirmer avec plus de certitude que ces différences sont davantage liées à la discipline qu’aux enseignants observés. 5.2. La citation une pratique marginale mais révélatrice Un des enseignants de français observés cite les propos des élèves en les mettant entre guillemets au tableau ou en les signant du nom de l’élève. Cette pratique révèle des choix éducatifs fondamentaux liés à des valeurs que l’enseignant souhaite communiquer à ses élèves. Dans l’entretien post-observation, il parlera de « honnêteté intellectuelle » et on peut se demander si cette « honnêteté » n’est pas liée à la pratique de la citation comme procédé discursif faisant partie des compétences à maîtriser en classe de lettres. Et donc, si elle ne découle pas de choix didactiques liés à une culture disciplinaire. 5.3. L’écriture au tableau en tant qu’analyseur du travail enseignant L’écriture au tableau apparaît comme un bon analyseur du travail enseignant sur le plan didactique et sociologique. Didactique d’abord car elle montre comment cette écriture structure le milieu pour apprendre. Sociologique ensuite parce qu’elle révèle des aspects du rapport des enseignants à leur métier. Elle rend compte des tensions du travail entre scène et coulisses, visible et invisible. Bon analyseur enfin parce qu’elle rend compte de la complexité des médiations symboliques dans une classe et de l’interaction des différents systèmes sémiotiques en présence. Bibliographie Bucheton, D. (dir.) (2009). L'agir enseignant : des gestes professionnels ajustés. Toulouse: Octarès Editions. Chervel, A. (2006). Histoire de l’enseignement du français du xviie au xxe siècle. Paris: Retz Chevallard Y. (1991). La transposition didactique. Grenoble: La pensée sauvage. Daunay, B., Hassan, R., Lepez, B. & Morisse, M. (2005). Les écrits professionnels des enseignants : approche didactique. Rapport de recherche, Université Lille 3, Equipe Théodile. Goody J. (1979). La raison graphique. Paris: Minuit. Jorro, A. (2002). Professionnaliser le métier d’enseignant. Paris : ESF. Mercier A, Rouchier A., Lemoyne G. (2001). Des outils et techniques d’enseignement aux théories didactiques. In A. Mercier, G. Lemoyne & A. Rouchier (Ed.), Le génie didactique (pp. 233-249). Bruxelles: de Boeck Université. Nonnon E. (2004). Travail visible et invisible : la trace écrite au tableau. Recherches, 41, 1730. Nonnon E. (2000). Le tableau noir de l’enseignant, entre écrit et oral. Repères, Les outils d’enseignement du français, 22, 83-119. Nonnon E. (1991). Mettre au tableau, mettre en tableaux, ou comment structurer les discussions d’enfants ?. ELA, 81, 95-118. Olson D. (1998). L’univers de l’écrit. Paris: Retz. Robert, A. & Vandebrouck, F. (2003). Des utilisations du tableau par des professeurs de mathématiques en seconde, Recherches en didactique des mathématiques, vol. 23/3, 389-424. [email protected] ANNEXES : Relevés de tableaux. Quelques exemples en français - Exemple 1 9h10 - après avoir rendu des devoirs faits à la maison l’enseignant écrit sur la partie centrale le n° de la séquence (SEQUENCE n° 7) et le titre de l’œuvre (Les fourberies de Scapin) 9h15 - il rajoute le numéro de séance et l’objet de l’étude : séance n°1 : Etude de I, 1 et 2 scènes d’expositions On note ici les titres, les soulignements et le jeu des majuscules/minuscules dans la « mise en page » du texte. - Exemple 2 séance n°13 - 1 fausse victoire - 1 profonde admiration pour l’ocelote qui symbolise la beauté de l’Amazonie en danger livre engagé, militant - le Vieux se réfugie dans la lecture des romans d’amour - structure du livre : un récit se déroulant sur peu de temps avec quelques retours en arrière La flèche renvoie à une conclusion, le soulignement à un changement de point de vue dans le discours porté sur l’oeuvre. On bascule du plan du contenu à celui de la forme de l’oeuvre. - Exemple 3 (C1) Objectifs -Définir l’autobiographie -Qu’est ce qu’un pacte autobiographique ? -« Ecrire » son autobiographie -Découvrir quelques grandes autobiographies et quelques autobiographes SEQUENCE 4 : DIRE ET ECRIRE SAVIE LE PACTE AUTOBIOGRAPHIQUE Est ce qu’une autobiographie et un journal intime sont une même chose ? Djamel