Faits marquants L`environnement domestique

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Faits marquants L`environnement domestique
TABLEAU DE BORD REGIONAL SANTE-ENVIRONNEMENT
Fiche 8
L'environnement domestique les accidents de la vie courante
Faits marquants
Chaque année, les accidents de la vie courante sont à l'origine de près de 20 000 décès en France,
soit 2,5 fois plus que les accidents de la circulation. La situation française concernant les accidents de
la vie courante est particulièrement mauvaise par rapport à la plupart des autres pays européens.
Chaque année, en PACA, on peut estimer à plus de 800 000 le nombre d'accidents de la vie courante nécessitant un recours aux soins alors que 1 500 conduisent à un décès.
Sur la période 1995-1999, la région PACA affichait une sous-mortalité significative par accidents
de la vie courante par rapport au niveau national, malgré une légère surmortalité par noyades chez
les femmes. Au sein de la région, le département des Hautes Alpes est en surmortalité par rapport au
niveau national, contrairement aux Alpes Maritimes et au Var qui sont en sous-mortalité.
Il existe néanmoins une surmortalité par accidents de la vie courante chez les jeunes (15-34 ans)
de la région PACA par rapport à la France, notamment chez les jeunes hommes. Cette surmortalité est
très marquée dans les Alpes de Haute Provence (+140 % par rapport à la France).
Les très jeunes enfants sont principalement victimes de suffocations et de noyades, les jeunes et les
25-64 ans d'accidents divers alors que les personnes âgées de 65 ans et plus sont principalement victimes de chutes.
Entre le début des années 80 et la fin des années 90, la mortalité par accidents de la vie courante
a fortement diminué en PACA comme en France. Seule la mortalité par suffocation a augmenté sur
cette période, comme au niveau national.
Compte tenu de sa situation géographique et de son attraction touristique, la région PACA enregistre un des plus grands nombres de noyades accidentelles en France : 162 en 2003 dont 66 ayant
conduit à un décès. La moitié des noyades concernait des touristes. Plus de la moitié des noyades est
survenue en mer et près d'un quart en piscines. Les risques de noyade en piscine sont particulièrement
élevés chez les jeunes enfants âgés de 0 à 5 ans.
Contexte
Les accidents de la vie courante : quelques
définitions préalables
Un accident de la vie courante est un traumatisme " non
intentionnel " qui n'est ni un accident de la circulation
ni un accident du travail [Thélot, 2004a].
Les accidents de la vie courante sont couramment classés selon le lieu ou l'activité : les accidents domestiques
se produisant à la maison ou dans ses abords immédiats
(jardin, cour, garage et autres dépendances) ; les accidents survenant à l'extérieur (dans un magasin, sur un
trottoir, à proximité du domicile, etc.) ; les accidents scolaires incluant ceux survenant lors du trajet, durant les
heures d'éducation physique et dans les locaux scolaires ;
les accidents de sport ; les accidents de vacances et de
loisirs [Thélot, 2004a].
Les différentes pièces de la maison (cuisine, salle de bain,
salle à manger, chambres, etc.), les escaliers, le garage, le
jardin, etc. sont en effet susceptibles d'être le lieu d'ac-
cidents divers : ingestion d'aliments inadaptés pouvant
entraîner une asphyxie (cacahouètes chez les très jeunes
enfants par exemple), noyades, blessures à la main (compression dans les charnières de porte), morsures par des
animaux domestiques, piqûres d'insectes, brûlures (par
des flammes, des produits caustiques, des liquides
chauds, etc.), hyperthermie (chaleur excessive dans une
voiture par exemple), électrisation, intoxications (par des
produits ménagers, des médicaments, certaines plantes,
etc.), chutes, etc [IPAD, 2004].
Les accidents de la vie courante : quelques
chiffres
En population générale
L'enquête Santé et protection sociale menée en 2000
auprès de 20 045 personnes, fournit des informations sur
les accidents de la vie courante survenus dans les trois
mois précédant l'enquête et ayant nécessité le recours à
un professionnel de santé. Le taux d'incidence annuel de
Traumatisme (selon l'Organisation mondiale de la santé) : dommage physique causé à une personne lorsque son corps a été soumis, de façon soudaine ou brève, à un niveau d'énergie intolérable. Il peut s'agir d'une
lésion corporelle provenant d'une exposition à une quantité d'énergie excédant le seuil de tolérance physiologique, ou d'une déficience fonctionnelle conséquence d'une privation d'un ou de plusieurs éléments vitaux
(par exemple air, eau, chaleur), comme dans la noyade, la strangulation ou le gel. Le temps passé entre l'exposition à l'énergie et l'apparition du dommage est court.
Traumatismes intentionnels : suicides et tentatives de suicide, agressions et violences, faits de guerre.
Taux d'incidence annuel : rapport du nombre de nouveaux cas déclarés sur une année sur l’effectif de la population.
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survenue des accidents de la vie courante en 2000 a ainsi
été estimée à 18 accidents pour 100 personnes. Le tiers
de ces accidents a lieu au domicile, 22 % sont des accidents de sport et 24 % surviennent dans des endroits
divers (dans la rue, dans des lieux publics, etc.). Il semble
que, depuis une quinzaine d'années, la part des accidents
domestiques ait décru (48 % en 1991), au profit des
accidents de sport. Les accidents de la vie courante sont
particulièrement fréquents chez les adolescents dont
1 sur 4 a été victime d'un tel accident en 2000 [Garry,
2004].
Dans les services d'urgence de 7 hôpitaux français
L'Enquête permanente sur les accidents de la vie courante (EPAC), extension française du recueil européen
EHLASS (European home and leisure accident surveillance system), fournit des informations sur les accidents
de la vie courante qui ont été enregistrés dans les services d'urgence de 7 hôpitaux français (Annecy, Besançon,
Béthune, Bordeaux, Limoges, Reims et Vannes) de 1999 à
2001 [Thélot, 2004b].
Les résultats de cette enquête montrent un pic chez les
10-14 ans puis une décroissance de la fréquence des
accidents avec l'âge jusqu'à 70 ans environ, puis une
augmentation au-delà : près de la moitié des accidents
survient chez les enfants de moins de 15 ans et 8 % chez
les personnes âgées de 65 ans et plus [InVS, 2003b].
L'intérieur de la maison est le principal lieu de survenue
des accidents de la vie courante (39 %), suivi des aires de
sport et de jeux (21 %), de la voie publique (12 %) et des
abords extérieurs de la maison (12 %). Chez les femmes,
les accidents survenant à l'intérieur de la maison sont
plus fréquents que chez les hommes (48 % contre 33 %),
contrairement aux accidents survenant sur des aires de
sport et de jeux (15 % contre 25 %) [InVS, 2003b].
Plus de la moitié des accidents de la vie courante survient lors d'activités de jeux et de loisirs, 19 % lors de la
pratique sportive, 10 % lors des " besoins personnels "
(repas, toilette, etc.), 5 % en cas de bricolage, 5 % en
milieu scolaire et 3 % lors d'activités ménagères. A partir de 25 ans, les accidents de la vie courante sont souvent liés, après les jeux et loisirs, aux activités ménagères chez les femmes et au bricolage chez les hommes. Par
ailleurs, la proportion d'accidents liés aux " besoins personnels " augmente avec l'âge [InVS, 2003b].
Les chutes sont à l'origine de 53 % des accidents de la
vie courante et en représentent le mécanisme le plus fréquent. Viennent ensuite les coups-collisions (16 %), les
contacts-corps étrangers (16 %), les déformations-effort
(11 %). Les chutes concernent principalement les enfants
(60 % des accidents avant 10 ans) et les personnes âgées
(89 % des accidents chez les 75 ans et plus) [InVS,
2003b].
Les noyades
Entre le 1er juin et le 30 septembre 2003, 1 154 noyades
accidentelles (suivies d'une hospitalisation ou d'un
décès) ont été recensées en France dans le cadre de l'enquête NOYADES 2003, soit un taux d'incidence de 1,9
pour 100 000 habitants. Ce chiffre a connu une forte
augmentation entre 2002 et 2003 (+45 %), probablement liée à la canicule (augmentation du nombre de baignades, peut-être dans des zones non autorisées ou non
surveillées), à l'augmentation continue du nombre de
piscines privées et à l'absence de campagne de prévention d'envergure sur cette thématique en 2003 [Ermanel,
2004a].
Les enfants de moins de 6 ans et les personnes âgées de
45 ans et plus sont les principales victimes des noyades
accidentelles : elles représentaient respectivement
15,7 % et 42,3 % des victimes en 2003. Les principaux
lieux de noyades accidentelles sont la mer (48,5 %), les
piscines privées familiales ou à usage collectif (15 %), les
plans d'eau (13,5 %) et les cours d'eau (13,3 %). Chez les
très jeunes enfants (moins de 6 ans), 17 % des noyades
accidentelles sont survenues dans d'autres lieux comme
les baignoires ou les bassins. Chez ces enfants, ne pas
savoir nager, le manque de surveillance et une chute ont
été les principales circonstances de noyade, alors que
chez les personnes âgées de plus de 65 ans, les problèmes de santé prédominent (malaise ou autre) [Ermanel,
2004a ; InVS, 2004d]. Les enfants de moins de 6 ans
représentaient près de la moitié des victimes de noyades
accidentelles en piscines privées, qui, dans un tiers des
cas, étaient pourtant équipées d'un dispositif de sécurité
[Ermanel, 2004a].
La région Provence Alpes Côte d'Azur, région méditerranéenne et côtière, est particulièrement touchée par les
noyades accidentelles. Du 1er juin au 30 septembre
2003, 162 noyades accidentelles ont été enregistrées
dans cette région, la plaçant au 2ème rang des régions
les plus concernées, après le Languedoc Roussillon (197
noyades) [Ermanel, 2004a].
Les accidents liés aux sports d'hiver
La pratique des sports d'hiver expose à divers risques
sanitaires et chaque année, en France, près de 150 000
blessés sont pris en charge par les médecins de montagne. L'association " Médecins de montagne " réalise une
étude épidémiologique annuelle dans le but d'étudier les
causes les plus fréquentes d'accidents. En 2003, le taux
d'incidence était de 2,76 blessés pour 1 000 journées
skieurs (forfaits vendus). Depuis 1992, le risque global
sur les pistes augmente, ceci étant sans doute lié à l'apparition de nouvelles pratiques. Les analyses de ces
enquêtes ont notamment montré que le nombre d'utilisateurs de snowboard ne cesse de croître et que ce sport
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TABLEAU DE BORD REGIONAL SANTE-ENVIRONNEMENT
engendre 1,5 fois plus de risque que le ski alpin. En
revanche, le miniski, nouvellement pratiqué, présente
moins de risque que les autres types de glisse [Laporte,
2004].
La région Provence Alpes Côte d'Azur est caractérisée par
une large façade maritime, mais également par un
important relief montagneux où est installée une quinzaine de stations de sports d'hiver (de plus de 25 pistes)
[INSEE, 2004b].
Les accidents de la vie courante regroupent de nombreux
types d'accidents, illustrant la multitude de risques auxquels l'homme, quel que soit son âge, est exposé dans
son environnement domestique et ses loisirs. Ces accidents ont différents impacts sur la santé humaine, pouvant aller d'une simple contusion au décès.
Impacts sanitaires
Morbidité liée aux accidents de la vie courante
Mortalité par accidents de la vie courante
En population générale
Les résultats de l'enquête Santé et protection sociale
montrent que, globalement, les accidents de la vie courante se soldent le plus souvent par des entorses (23,7 %
des lésions), des plaies (17,5 %) ou des atteintes musculo-articulaires ou vertébrales (15,8 %). Les accidents
domestiques se caractérisent par des plaies et des atteintes musculo-articulaires ou vertébrales ainsi que par une
assez forte proportion de brûlures (11,7 %). Les accidents
de sport sont quant à eux caractérisés par les entorses et
les atteintes musculo-articulaires ou vertébrales.
En 2000, près de 70 % des accidents de la vie courante
ont entraîné le recours à un médecin et 36 % le recours
aux services d'urgence. Le taux d'hospitalisation était de
8 % [Garry, 2004].
Après les maladies de l'appareil circulatoire et les cancers, les traumatismes et empoisonnements représentent
la 3ème cause de décès en France, avec, en 1999, 8,2 %
de la mortalité totale. Dans cette catégorie, les accidents
de la vie courante représentent la principale cause de
mortalité, ayant entraîné, en 1999, 19 569 décès (3,6 %
de la mortalité totale). En comparaison, la même année,
les accidents de la circulation ont causé 7 918 décès, soit
2,5 fois moins que les accidents de la vie courante. Chez
les enfants de moins de 15 ans, ces accidents ont
entraîné 341 décès, soit 7 % de l'ensemble des décès de
cette classe d'âge [Ermanel, 2004b].
Dans les services d'urgence de 7 hôpitaux français
Sur les 140 000 accidents de la vie courante enregistrés
de 1999 à 2001 dans les 7 services d'urgence participant
à l'enquête permanente sur les accidents de la vie courante, les contusions représentent les principales lésions
(39 % des accidents), suivies des plaies ouvertes (23 %),
des fractures (15 %) et des entorses (11 %). Les fractures
sont rares chez les très jeunes enfants et leur fréquence
augmente avec l'âge : elles font suite à 40 % des accidents chez les 75 ans et plus. Les lésions concernent
principalement le membre supérieur (34 % des accidents), puis le membre inférieur (27 %), la tête (27 %) et
le tronc (10 %). Chez les enfants, la partie du corps la
plus souvent touchée est la tête puis le membre supérieur. Chez les personnes âgées de 75 ans et plus, il s'agit
du tronc et de la tête [InVS, 2003b].
Près de la moitié des accidents de la vie courante (44 %)
enregistrés dans cette enquête peuvent être qualifiés de
bénins, car ils n'entraînent aucun traitement ou sont suivis d'un retour à domicile après traitement. Par ailleurs,
45 % des accidents font l'objet d'un traitement avec
suivi ultérieur et 11 % donnent lieu à une hospitalisation
après passage aux urgences. Le taux d'hospitalisation est
de 8 % chez les enfants de moins de 10 ans ; il décroît
ensuite avec l'âge jusqu'à 20-24 ans (5 %) puis augmente et atteint 42 % chez les 75 ans et plus [InVS,
2003b].
Plus de la moitié des décès par accidents de la vie courante survenus en 1999 étaient dus à des chutes (54 %),
18 % à des suffocations, 3,9 % à des intoxications (principalement médicamenteuses), 2,8 % à des noyades et
2,3 % au feu. Chez les moins de 15 ans, les suffocations
et les noyades représentent les principales causes, avec,
respectivement, 28 et 19 % des décès par accidents de la
vie courante de cette classe d'âge. Chez les adultes et les
personnes âgées de 65 ans et plus, il s'agit des chutes (26
et 63 % respectivement) et des suffocations (17 et 18 %
respectivement). Les troubles de la vision et de l'équilibre, l'isolement, un habitat peu adapté augmentent les
risques de chute chez les personnes âgées [Ermanel,
2004b].
Depuis 1982, les taux de mortalité par accidents de la vie
courante ne cessent de diminuer : 41,1 pour 100 000 en
1982, 35,8 en 1990 et 33,5 en 1999. Cette diminution a
été particulièrement forte chez les enfants de moins de
15 ans (-69 %) et a été différente selon les causes : 55 % par noyade accidentelle, -39 % par le feu, -17 %
par chute accidentelle. Entre 1982 et 1999, la mortalité
par suffocation et intoxication accidentelle a par ailleurs
augmenté de 80 % et 18 % respectivement, principalement chez les personnes âgées de 65 ans et plus. Les
maladies du système nerveux, les troubles mentaux et les
maladies vasculaires cérébrales sont des facteurs de risque de suffocation accidentelle chez les personnes
âgées, tandis qu'une consommation médicamenteuse
élevée favorise les risques de surdosage et les erreurs
d'administration à l'origine d'intoxications dans cette
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TABLEAU DE BORD REGIONAL SANTE-ENVIRONNEMENT
population[Ermanel, 2004b].
Malgré cette diminution globale de la mortalité par accidents de la vie courante, en 1999, la France se situait
parmi les pays européens présentant les plus forts taux
de mortalité par accidents de la vie courante (chute,
intoxication, noyade, feu) [Ermanel, 2004b], du fait,
peut-être, d'une faible sensibilisation de la population et
des professionnels de santé vis-à-vis de ces risques.
Les noyades
Parmi les 1 154 noyades accidentelles enregistrées entre
le 1er juin et le 30 septembre 2003, 435 (37,7 %) ont
conduit à un décès, soit un taux de mortalité de 0,7 pour
100 000 habitants. Ce taux est particulièrement élevé
chez les enfants de moins de 5 ans et les personnes âgées
de plus de 65 ans : respectivement 1,3 et 1,1 pour
100 000 habitants. La proportion de noyades accidentelles mortelles est particulièrement élevée dans les cours
d'eau et les plans d'eau : respectivement 69 et 60 %.
Parmi les personnes hospitalisées non décédées, 22 (5 %)
ont gardé des séquelles de la noyade [Ermanel, 2004a].
En région Provence Alpes Côte d'Azur, sur 162 noyades
accidentelles recensées, 66 ont conduit à un décès
(40,7 %) [Ermanel, 2004a].
Les accidents liés aux sports d'hiver
Chaque type de glisse est caractérisé par des lésions différentes. Le ski alpin est par exemple caractérisé par une
forte fréquence des entorses graves du genou, avec rupture du ligament croisé, alors que le snowboard se caractérise par la fréquence des fractures du poignet, notamment chez les débutants ayant moins de 7 jours de pratique. Le miniski, apparu plus récemment, expose quand
à lui à un risque plus important de fracture de la jambe
mais à un moindre risque d'entorses du genou, par rapport au ski alpin [Laporte, 2004].
Gestion des risques, aspects réglementaires
Accidents de la vie courante
1992 et applicable depuis le 29 juin 1994.
Loi du 21 juillet 1983, inscrite dans le Code la consommation : en France, cette loi est le support de base des
actions en matière de sécurité des consommateurs. Elle
établit l'obligation générale de sécurité des produits et
des services qui incombe en premier lieu aux professionnels.
- Instaure la Commission de la sécurité des consommateurs qui fournit des avis relatifs à des produits ou des
services dangereux, informe les consommateurs et peut
être saisie par toute personne morale ou physique, par
les administrations compétentes et les autorités judiciaires.
- Prévoit de pouvoir retirer d'urgence, interdire et suspendre du marché des produits dangereux et l'exercice
d'une prestation de service dangereuse, par arrêté.
- Prévoit de réglementer de façon permanente les produits et les services, par décret. Ces décrets posent pour
principe l'interdiction de fabrication, d'importation et de
commercialisation des produits ne répondant pas aux
exigences de sécurité définies dans les textes.
- La Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) vérifie
d'une manière générale que les produits mis sur le marché ne présentent pas de risques pour la santé ou la
sécurité des consommateurs. Des enquêtes sont réalisées
aux différents stades de la production, de la fabrication,
de l'importation et de la distribution et ce dans divers
secteurs. En cas d'infraction aux arrêtés ou aux décrets,
des sanctions (amendes) sont appliquées.
Les campagnes nationales de prévention
Dès 1983, le Comité français d'éducation pour la santé
(CFES, devenu l'Institut national de prévention et d'éducation pour la santé [INPES] en 2002) a mis en place une
campagne nationale de prévention des accidents de la
vie courante, intitulée " Avec l'enfant, vivons la sécurité ”. Depuis, de nombreuses campagnes se sont succédées et ont élargi le champ de la prévention aux personnes âgées. Aujourd'hui, l'INPES met à la disposition du
grand public et des professionnels de nombreux documents de prévention vis-à-vis des accidents de la vie
courante (documents disponibles sur le site Internet
www.inpes.sante.fr).
Prévention des noyades en piscines privées
Loi n°2003-9 du 3 janvier 2003 relative à la sécurité des
piscines : à compter du 1er janvier 2004, toute nouvelle
piscine enterrée non close privative à usage individuel
ou collectif doit être pourvue d'un dispositif de sécurité
normalisé visant à prévenir le risque de noyade. Les propriétaires de telles piscines installées avant le 1er janvier
2004 devront avoir équipé au 1er janvier 2006 leur piscine d'un dispositif de sécurité normalisé, sous réserve
qu'existe à cette date un tel dispositif adaptable à leur
équipement. Le non-respect de ces dispositions expose à
des peines (amende notamment).
Ces principes ont largement inspiré la directive européenne sur la sécurité générale des produits, adoptée en
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TABLEAU DE BORD REGIONAL SANTE-ENVIRONNEMENT
Indicateurs
1. ESTIMATION
DU NOMBRE D'ACCIDENTS DE LA VIE COURANTE EN
PROVENCE ALPES CÔTE D'AZUR
L'enquête Santé et protection sociale menée en 2000 en France a estimé l'incidence annuelle des accidents de la vie
courante (ayant nécessité un recours aux soins) à 18 pour 100 personnes.
Sous l'hypothèse que la situation en région PACA est comparable, on peut estimer à plus de 800 000* le nombre
d'accidents de la vie courante nécessitant un recours aux soins qui surviendraient chaque année dans la région.
* Population utilisée : moyenne des populations révisées au 1er janvier 2000 et au 1er janvier 2001.
Sources : Enquête Santé et protection sociale du CREDES, INSEE - exploitation ORS paca
2. NOMBRE
DE DÉCÈS ET TAUX COMPARATIFS DE MORTALITÉ PAR ACCIDENTS DE LA VIE
COURANTE EN
PROVENCE ALPES CÔTE D'AZUR
EN
Nombre de décès
annuel moyen
Alpes de Haute Provence
Hautes Alpes
Alpes Maritimes
Bouches du Rhône
Var
Vaucluse
PACA
France
54
56
373
563
299
163
1 508
18 497
1995-1999,
DEUX SEXES CONFONDUS
Taux comparatifs
de mortalité pour
100 000 hab.
29,9
36,4
22,6
27,2
25,0
28,1
26,1
27,4
Sources : INSERM CépiDC, INSEE - exploitation ORS paca, INSERM U379
En moyenne, chaque année, les accidents de la vie courante provoquent plus de 1 500 décès dans la région PACA.
Méthodologie
Dans le cadre de l'analyse de la mortalité, les décès par accidents de la vie courante sont définis à partir des codes CIM 9 (classification internationale
des maladies, 9ème édition) retenus par la Direction générale de la santé et l'Institut de veille sanitaire. Les causes initiales prises en compte sont : les
chutes accidentelles (codes E880 à E888), les intoxications accidentelles (E850 à E869), les accidents provoqués par le feu (E890 à E899), les noyades
accidentelles (E910), les accidents par suffocation (aliment, sac plastique, dans le berceau…) et corps étrangers (E911 à E915), les autres accidents (E916
à E928 : chocs accidentels, accidents causés par projectiles d'arme à feu, par le courant électrique…) et les séquelles d'accidents (E929). Le lieu de survenue de l'accident n'étant pas précisé sur le certificat de décès, ces données comprennent les décès par accidents du travail.
Le taux comparatif de mortalité ou taux standardisé direct est défini comme le taux que l'on observerait dans la zone si elle avait la même structure
par âge que la population de référence (ici la population française métropolitaine au recensement de 1990, deux sexes confondus, groupe d’âge décennal jusqu’à 95 ans et plus). Les taux comparatifs éliminent les effets de structure par âge et autorisent les comparaisons entre deux périodes, entre les
deux sexes et entre zones géographiques françaises.
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TABLEAU DE BORD REGIONAL SANTE-ENVIRONNEMENT
3. LA MORTALITÉ PAR ACCIDENTS DE LA VIE COURANTE
EN PACA EN 1995-1999, DEUX SEXES CONFONDUS
EN
FRANCE
ET
Mortalité par accidents de la vie courante en 1995-1999
Indice comparatif de mortalité 1995-1999
(base 100 = France métropolitaine)
[ 75 ; 99 [
[ 99 ; 107 [
[ 107 ; 131 ]
Sources : INSERM CépiDC, INSEE - exploitation ORS paca, INSERM U379
Concernant la mortalité par accidents de la vie courante, la région PACA affiche une sous-mortalité significative par rapport à la France, chez les hommes comme
chez les femmes : respectivement -9 et -4 % en 1995-1999. Au sein de la région, le département des Hautes Alpes présente une surmortalité significative par
rapport à la France (environ 20 % chez les hommes et 40 % chez les femmes) contrairement aux Alpes Maritimes et au Var qui sont en sous-mortalité. Le département des Hautes Alpes est en surmortalité par rapport à la France pour toutes les causes de décès par accidents de la vie courante, à l'exception des accidents
par le feu (2 sexes confondus). Dans ce département, la surmortalité par rapport à la France est légèrement plus marquée chez les femmes que chez les hommes.
En région PACA, la situation ne diffère pas significativement entre les hommes et les femmes. Il existe néanmoins des différences selon l'âge : le département
des Hautes Alpes affiche des taux comparatifs de mortalité plus élevés que les autres départements pour les 15-24 ans et les 65 ans et plus, alors que celui
des Alpes de Haute Provence présente les taux les plus forts pour les 0-4 ans et les 25-64 ans et le Vaucluse pour les 5-14 ans.
L'indice comparatif de mortalité (ICM), appelé aussi standardized mortality ratio (SMR), est le rapport en base 100 du nombre de décès observés dans
une zone au nombre de décès qui serait obtenu si les taux de mortalité pour chaque tranche d'âge étaient identiques aux taux nationaux (ICM France
métropolitaine = 100). Un test du χ2 au seuil de 5 % est calculé pour déterminer si la différence avec la moyenne nationale est significative.
4. MORTALITÉ
FRANCE
1995-1999
RÉGIONALE PAR RAPPORT À LA
PAR ACCIDENTS DE LA VIE COURANTE EN
Accidents
Intoxications
Chutes
par le feu
SELON LES CAUSES DE MORTALITÉ
Autres
Noyades
Suffocations accidents
Sequelles
Total
Indice de surmortalité
1,3
1,2
1,1
1,0
0,9
0,8
0,7
0,6
*
*
*
* *
*
0,5
0,4
Hommes Femmes
* différence significative par rapport à la France au seuil de 5 %
Sources : INSERM CépiDC, INSEE - exploitation ORS paca, INSERM U379
En 1995-1999, la région PACA présentait une surmortalité non significative par noyade chez les femmes par rapport à la France. En revanche, la mortalité par
chute (chez les hommes), suffocation et accident par le feu (chez les femmes) était significativement plus faible qu'en France.
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TABLEAU DE BORD REGIONAL SANTE-ENVIRONNEMENT
5. EVOLUTION DE LA MORTALITÉ PAR ACCIDENTS DE LA VIE COURANTE
EN PROVENCE ALPES CÔTE D'AZUR, DEUX SEXES CONFONDUS
Taux comparatif
pour 100 000 habitants
70
-53 %
-49 %
60
-33 %
-55 %
-49 %
50
-46 %
-49 %
-45 %
40
30
20
10
0
04
05
06
1980-1984
13
83
1988-1992
84
PACA
France
1995-1999
Sources : INSERM CépiDC, INSEE - exploitation ORS paca, INSERM U379
Entre 1980-1984 et 1995-1999, la mortalité par accidents de la vie courante a diminué de façon similaire en PACA et en France. Au sein de la région, les départements du Var et du Vaucluse ont enregistré des baisses particulièrement importantes, contrairement aux Hautes Alpes où la diminution a été plus faible qu'au
niveau régional.
Evolution par cause : entre 1980-1984 et 1995-1999, la mortalité a diminué pour toutes les causes de décès par accidents de la vie courante à l'exception
des suffocations : la mortalité par suffocation a doublé entre 1980-1984 et 1988-1992 puis est restée stable jusqu'en 1995-1999.
Evolution par âge : entre 1980-1984 et 1995-1999, la mortalité par accidents de la vie courante a diminué dans toutes les classes d'âge. La diminution a été
cependant moins marquée chez les 25-44 ans et les 55-74 ans que dans les autres classes d'âge.
Evolution selon le sexe : entre 1980-1984 et 1995-1999, la diminution de la mortalité par accidents de la vie courante a été légèrement plus importante chez
les femmes que chez les hommes (-51 % contre -46 %), comme en France.
6. LA
MORTALITÉ PAR ACCIDENTS DE LA VIE COURANTE SELON L'ÂGE EN
1995-1999
Taux comparatif pour 100 000 habitants
Echelle logarithmique
10000
1000
100
10
1
0-4
5-14 15-24 25-34 35-44 45-54 55-64 65-74 75-84 85-94 95&+
PACA
France
Sources : INSERM CépiDC, INSEE - exploitation ORS paca, INSERM U379
Comme en France, la mortalité par accidents de la vie courante en PACA, importante chez les 0-4 ans, est relativement faible chez les 5-14 ans puis augmente
avec l'âge pour atteindre un maximum chez les personnes très âgées (95 ans et plus), chez les hommes comme chez les femmes.
En PACA, il existe une surmortalité par accidents de la vie courante par rapport à la France chez les 15-24 ans et les 25-34 ans, plus marquée chez les hommes que chez les femmes. Deux sexes confondus, cette surmortalité se vérifie pour toutes les causes d'accidents de la vie courante et est particulièrement importante pour les suffocations, chez les garçons. Au sein de la région PACA, le département des Alpes de Haute Provence affiche la plus forte surmortalité par accidents de la vie courante chez les moins de 35 ans (140 % par rapport à la France en 1995-1999).
Fiche 8 - ORS paca - 2004
7
TABLEAU DE BORD REGIONAL SANTE-ENVIRONNEMENT
7. LES
CAUSES DE MORTALITÉ PAR ACCIDENTS DE LA VIE COURANTE SELON L'ÂGE
Répartition des décès par accidents de la vie courante selon la cause en PACA en 1995-1999, deux sexes confondus (pour 100 décès de la tranche d'âge considérée)
Causes
0-4 ans
5-14 ans
15-24 ans
25-64 ans
65 ans et+
Total
Intoxications
2,4
8,3
3,7
5,4
2,6
3,2
Chutes
9,5
14,6
11,5
23,0
65,5
54,8
Accidents par le feu
11,9
14,6
4,6
4,5
1,2
2,1
Noyades
27,4
16,7
9,7
7,4
1,3
3,1
Suffocations
40,5
12,5
6,0
17,7
16,2
16,4
Autres accidents
8,3
33,3
64,1
41,2
12,5
19,6
Séquelles
0,0
0,0
0,5
0,8
0,7
0,7
Total
100,0
100,0
100,0
100,0
100,0
100,0
Sources : INSERM CépiDC, INSEE - exploitation ORS paca, INSERM U379
Les premières causes de décès varient en fonction de l'âge : les tous petits sont principalement victimes de suffocations et de noyades, les 5-64 ans d'accidents
divers (chocs, accidents causés par des machines, des projectiles d'armes à feu, le courant électrique, etc.) alors que les personnes âgées de 65 ans et plus sont
principalement victimes de chutes.
8. NOYADES ACCIDENTELLES EN RÉGION PROVENCE ALPES CÔTE D'AZUR
DU 1ER JUIN AU 30 SEPTEMBRE 2003 PAR DÉPARTEMENT
80
Sur les 162 victimes de noyades accidentelles
en PACA, la moitié (49 %) résidait dans le
département où a eu lieu la noyade, 45 %
étaient des touristes français et 6 % des touristes étrangers.
Nombre de noyades
70
60
25
50
40
6
30
24
20
10
0
44
29
2
4
6
13
1
Alpes de
Haute
Provence
Hautes
Alpes
Alpes
Maritimes
Noyades non suivies de décès
5
3
Bouches du
Rhône
Var
Vaucluse
Noyades suivies de décès
Source : enquête NOYADES 2003 - exploitation ORS paca
9. NOYADES ACCIDENTELLES (DONT CELLES SUIVIES DE DÉCÈS) EN RÉGION PROVENCE ALPES CÔTE
D'AZUR DU 1ER JUIN AU 30 SEPTEMBRE 2003 SELON L'ÂGE ET LE LIEU DE SURVENUE
Piscines dont :
- privées familiales
- privées à usage
collectif
- publiques ou privées
d'accès payant
Cours d'eau
Plans d'eau
Mer dont :
- <300 m
- >300 m
Autres
Total
0-5 ans
21 (5)
20 (5)
1
6-19 ans
4 (1)
3 (1)
-
20-64 ans
4 (3)
1 (1)
3 (2)
65 ans et +
7 (4)
6 (4)
1
Inconnu
-
Total
36 (13)
30 (11)
5 (2)
% PACA
22,2
18,5
3,1
% France
20,6
11,5
3,4
-
1
-
-
-
1
0,6
5,7
1 (1)
1 (1)
5
5
28 (7)
1
7 (2)
6 (2)
1
12 (3)
1 (1)
5 (3)
57 (21)
42 (16)
15 (5)
2 (1)
69 (29)
39 (20)
38 (19)
1 (1)
2 (1)
48 (25)
4 (2)
1
5 (2)
6 (4)
8 (4)
108 (43)
91 (37)
17 (6)
4 (2)
162 (66)
3,7
4,9
66,7
56,2
10,5
2,5
100,0
13,2
13,5
48,5
45,0
3,5
4,1
100,0
Source : enquête NOYADES 2003 - exploitation ORS paca
En 2003, la majorité des noyades accidentelles survenues en PACA a eu lieu en mer et près d'un quart en piscine (principalement privées). Les noyades en cours
d'eau ou plans d'eau sont moins fréquentes qu'en France. Parmi les 82 noyades en mer renseignées, 40 (49 %) sont survenues sur une plage surveillée et 42 (51 %)
sur une plage non surveillée. En revanche, la plupart des noyades suivies de décès survenues en mer ont eu lieu sur des plages non surveillées (64 %).
Près d'un tiers des victimes était âgé de plus de 65 ans (23 % en France) et 18 % de moins de 5 ans (15 % en France). Les 0-5 ans sont les principales victimes
des noyades en piscines privées (60 % des noyades en ce lieu) alors que les personnes âgées de 45 ans et plus sont plus victimes de noyades en mer (61 % des
noyades en ce lieu).
Fiche 8 - ORS paca - 2004
8
TABLEAU DE BORD REGIONAL SANTE-ENVIRONNEMENT
Noyades accidentelles suivies ou non de décès en piscine publique
(1er juin-30 septembre 2003)
Noyades accidentelles suivies ou non de décès en piscine privée
(1er juin-30 septembre 2003)
Aucune noyade
Aucune noyade
1-2
1-2
3-7
3-4
8 et plus
5 et +
Source : enquête NOYADES 2003 - exploitation ORS paca
Source : enquête NOYADES 2003 - exploitation ORS paca
Noyades accidentelles suivies ou non de décès en plan d'eau
(1er juin-30 septembre 2003)
Noyades accidentelles suivies ou non de décès en cours d'eau
(1er juin-30 septembre 2003)
Aucune noyade
Aucune noyade
1-2
1-2
3-7
3-7
8 et +
8 et +
Source : enquête NOYADES 2003 - exploitation ORS paca
Source : enquête NOYADES 2003 - exploitation ORS paca
Noyades accidentelles suivies ou non de décès en mer
(1er juin-30 septembre 2003)
Aucune noyade
1-9
10-24
25 et plus
Source : enquête NOYADES 2003 - exploitation ORS paca
Fiche 8 - ORS paca - 2004
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