PARIS - BRAQUENIE

PARIS - BRAQUENIE
UNE HISTOIRE DU DECOR FRANÇAIS
VENTE LE 27 OCTOBRE 2005
Ensemble de projets gouachés et aquarellés pour panneau de tapisserie, XIX-XXe siècles Estimation : 1.000/1.500
€
Lit à la Polonaise orné du tissu CHEVERNY. Murs tendus du panneau CHEVERNY. Réédition d'un palempore
indien du XVIIIème siècle
Ensemble de projets gouachés et aquarellés et crayon de décors intérieurs, XIX-XXe siècles
Estimation : 600/800 €
Allégorie des douze mois de l'année d'après Claude II Audran, Antoine Watteau et Alexandre-François Desportes
Suite de douze cartons de tapisserie, huile sur toile
Estimation : 15.000/20.000 €
Tapisserie, Univers marin d'après Alain Hieronimus, 1958
Estimation : 800/1.200 €
Garniture de siège en tapisserie au point plat, Beauvais, XVIIIe siècle
Estimation : 500/800 €
Paravent à 3 feuilles en moquette dite de la Savonnerie de style Louis XV, XIXe-XXe siècle
Estimation : 6.000/8.000 €
Sotheby's mettra en vente à la galerie Charpentier un ensemble de tapisseries, projets gouachés et aquarellés,
cartons de tapisseries, garnitures de sièges, tapis et mobilier provenant de la maison Braquenié. Environ 300 lots,
vendus sans prix de réserve, illustreront une histoire du décor français et témoigneront avec richesse du goût et du
confort de la fin du XIXe siècle, adoptés par les châteaux et les grandes demeures à travers le monde.
LA MAISON BRAQUENIE
Fondée au début du XIXe siècle, époque où la France s'impose dans le domaine des arts décoratifs, Braquenié a
su créer un univers propre harmonisant tapis et étoffes dans les décors les plus prestigieux.
En 1821, Pierre-Antoine Demy et son épouse reprennent le commerce familial et s'installent rue Vivienne à Paris où
ils rassemblent les plus belles collections de tapis et tapisseries de la capitale. La maison rencontre rapidement le
succès et, dès 1830, elle est nommée par le roi Louis-Philippe 'marchand d'étoffes de soie du roi'. Dix ans plus tard,
elle acquiert 'l'atelier de Paris' à Aubusson et commence alors une politique de création de modèles exclusifs qui
feront la gloire de la maison.
Au milieu du XIXe siècle, associée à Alexandre Braquenié entre-temps, la maison offre toutes les qualités
auxquelles la société florissante succombe : l'impératrice Eugénie et Napoléon III, le duc Pozzo di Borgo, la
marquise de la Païva ou la famille Rothschild deviennent des fidèles clients. Les commandes officielles affluent : un
tapis est tissé pour le palais du Luxembourg, un autre pour Notre-Dame de Paris ou le Vatican. La notoriété
dépasse les frontières de France et les cours d'Espagne, d'Italie, de Russie et le sultan Said pacha d'Egypte se
fournissent chez Braquenié. Les commandes prestigieuses resteront au cœur de l'activité au cours du XXe siècle
comme celle du Paquebot Normandie ou les répliques de décors historiques notamment pour le grand Trianon.
Dès sa création, Braquenié a toujours mêlé tradition et innovation, associant rééditions de modèles oubliés et
commandes à de nouveaux créateurs. Elle associe régulièrement sa production aux artistes contemporains dont les
plus célèbres furent Picart-Le-Doux, Saint-Saëns ou Lurçat.
En 1991, la société Pierre Frey rachète ce patrimoine culturel vivant. Respectueuse du passé glorieux de cette
vieille maison, elle lui conserve son âme tout en l'adaptant au XXIe siècle.
Patrick Frey crée en 2003 un département chargé de regrouper et réorganiser toutes les archives relatives à
l'histoire de la maison. Sa mission est de préserver ce patrimoine riche de création et d'acquisitions variées à
travers le temps, de proposer de nouvelles sources d'inspiration aux bureaux de style du groupe et d'offrir aux clients
et aux décorateurs un service sur mesure. Aujourd'hui, Braquenié concentre son activité sur les métiers du textile
(soieries, imprimés et tissages) et tapis sur mesure ; elle confie à Sotheby's la dispersion d'une partie de sa
documentation relative à la tapisserie. Braquenié choisit de conserver précieusement ses archives liées au textile et
désire continuer à les enrichir.
LA COLLECTION BRAQUENIE
Cet ensemble réunit les exemples de tapisseries produites ou acquises par la maison Braquenié (petit point, gros
point, point plat, canevas et tapisserie) depuis le XVIIe siècle. Certaines, accompagnées des projets initiaux,
illustreront les différentes étapes de la création d'un modèle, depuis le carton à la version textile en passant par la
mise en perspective du modèle dans un décor. Allégorie des douze mois de l'année d'après Claude II Audran,
Antoine Watteau et Alexandre-François Desportes en est un merveilleux exemple. Ces douze tableaux, estimés
15.000 à 20.000 €*, sont suivis d'une gouache et aquarelle sur papier représentant le décor pour lequel ces
panneaux étaient destinés (estimation : 100/150 €).
Parmi les cartons de tapisserie, une paire de toiles peintes de l'école française du XXe siècle offre une composition
élégante de trophées d'armes et guirlandes de fleurs (estimation : 600/800 €).
La vente proposera une large sélection de tapisseries datant du XVIIe au XXe siècle. La pièce la plus ancienne,
tissée en Flandres au milieu du XVIIe siècle, représente Cléopâtre assise dans un intérieur et accompagnée de
deux serviteurs, laissant s'enrouler un serpent autour de son bras gauche (estimation : 8.000 /12.000 €). La Pêche,
une tapisserie réalisée d'après un carton de Huet, montre une scène galante dans le style du XVIIIe siècle
(estimation : 1.000/1.500 €). Illustrant la partie consacrée à la création contemporaine, une troisième intitulée
Univers marin fut produite à Aubusson en 1958 d'après le carton d'Alain Hieronimus, illustrateur français
contemporain de Jean Lurçat (estimation : 800/1.200 €).
Une suite de quatre panneaux en tapisserie au point plat dans le goût du XVIIIe siècle est ornée de trophées
musicaux suspendus à des guirlandes au-dessus de volumineux bouquets fleuris sur fond crème et rouge
(estimation : 5.000/8.000 €).
Parmi les tapis, plusieurs modèles d'Aubusson susciteront l'intérêt des amateurs dont un grand tapis au point plat de
style Louis XVI à décor d'athéniennes ornée de fleurs sur fond crème (estimation : 7.000/10.000 €). Un modèle au
point de Savonnerie montre une composition dans le goût du XVIIIe siècle : un médaillon central à motifs floraux
dans un entourage de guirlandes de fleurs sur fond noir est encadré d'une frise à motifs géométriques (285x390 cm,
estimation : 7.000/10.000 €)
La vente proposera de nombreuses garnitures de sièges dont un canevas au gros point dans le style de la seconde
moitié du XVIIe siècle, à décor de grenades, larges feuilles, fleurs et fruits stylisés (estimation du lot incluant
plusieurs pièces : 1.200/1.800 €). Une tapisserie au point plat de Beauvais à décor de cassolette d'où émergent un
bouquet de fleurs est un bel exemple des garnitures en vogue au XVIIIe siècle (estimation : 500/800 €).
La vente comprendra quelques pièces de mobilier dont un paravent à trois feuilles en moquette dite de la
Savonnerie de style Louis XV. Chaque feuille est ornée d'oiseaux posés sur des buissons fleuris (estimation :
6.000/8.000 €). Une banquette rectangulaire en bois doré de style Louis XVI sculpté de croisillons et rosaces,
recouverte d'une tapisserie au point plat à décor d'un chien dans un médaillon (estimation : 1.000/1.500 €)
* les estimations sont hors commission d'achat
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Agrément N° 2001 - 002 du 25 octobre 2001
Vente dirigée par Philipp Duc de Württemberg, Alain Renner, Stéphanie Denizet