de Koffi Kwahulé - Les Films d`un Jour
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de Koffi Kwahulé - Les Films d`un Jour
Les Films dʼun Jour Présentent de Koffi Kwahulé Adaptation audiovisuelle PHILIPPE LACOTE - Mise en jeu MICHELE GUIGON Interpretation DENIS LAVANT REPRESENTATIONS AU THEATRE VIDY DE LAUSANNE Du 28 Avril au 19 Mai 2009 Contact: Laurent Bocahut - tel : 0685046943 - email : [email protected] Présentation « Big Shoot », de Koffi Kwahulé est en passe de devenir une pièce culte. Montée plusieurs fois ces dernières années par des metteurs en scéne de style différents, les mots de Koffi Kwahulé résonnent comme les coups dʼun boxeur. Percutants et féroces, frappant là où ça fait mal, ses mots prennent le spectateur au corps et leur musique ne nous lâche plus. Quʼest-ce que ce « Big Shoot » ? Le face à face cruel et pervers de lʼexecuteur et de sa victime, de lʼartiste et de sa muse, du flic et de son suspect… À moins quʼil ne sʼagisse dʼun clown défiant Monsieur Loyal ? De toutes les interprétations de « Big Shoot », celle de lʼacteur Denis Lavant, à qui le texte était destiné dès le départ, reste lʼune des plus étonnantes. Suite à plusieurs lectures publiques, Denis prend le parti de jouer les deux rôles, celui de Stan et celui de Monsieur, déplaçant ce duo burlesque aux confins de la schizophrénie. Lʼinterprétation de Denis Lavant force lʼadmiration par son extrême dépouillement et sa maîtrise, par lʼénergie quʼil déploye sur scène aussi. Crée en Juillet 2008 au Lavoir Moderne Parisien et salué par la critique, Denis Lavant reprend « Big Shoot » au Théâtre Vidy de Lausanne en Mai 2009, sous un chapiteau. Nul doute que dans ce lieu, devant nos caméras, cette pièce parfois qualifiée de « cirque médiatique », gagnera encore en raisonnance. Contact producteur: Laurent Bocahut - tel : 0685046943 - email : [email protected] 2 MON THEATRE EST DʼABORD UNE AFFAIRE DʼACTEUR… Koffi Kwahulé - Auteur Lʼespace du théâtre cʼest la langue, et la plupart de mes pièces sont écrites pour être jouées sans décor. Seul importe lʼunivers quʼimpose la respiration de la langue. Et lʼeffigie de lʼacteur. Car mon théâtre est avant tout un désir dʼacteur; ce sont eux qui, généralement, font découvrir mes pièces aux metteurs en scène. Et au commencement de «Big Shoot» est Denis. Le premier lecteur. Le passeur. On se dit, si Denis Lavant trouve quelque intérêt à ça, cʼest que... Par conséquent on prend le temps de sʼy arrêter, de lire, de trouver son propre désir. On prend le temps. Très vite la chose se barre ailleurs, est créée ici et là. Puisquʼon vous dit que Denis Lavant lui-même soutient que… Donc «Big Shoot». Ce spectacle nous met au cœur dʼune humanité malade dʼanonymat, dʼautant plus malade que jamais nous nʼavons disposé dʼautant de moyens dʼêtre connu. Plus nous multiplions les moyens de communication, plus lʼanonymat et lʼisolement sont confusément vécus comme une injustice cruelle. Nos moyens de communication ne parviennent pas à relier, à faire religion, au sens étymologique. Désormais, sur lʼagora de « là-dʼoù-lʼon-estvu-de-partout », on vient donner sa mort en hostie. Au moins, selon le mot de Warhol, guérira-t-on de lʼanonymat, ne serait-ce que pendant une poignée de minutes. «Big Shoot» dit la fiction de lʼhomme happé par la quête fascisante dʼune émotion fulgurante et absolue, la mort comme expérience consumériste, la tentation exterminationniste dʼune humanité à bout de désir, et qui élève la construction du crime parfait au statut dʼœuvre dʼart absolu. À la fin de «Big Shoot» est Denis. Le passeur attendant au bout du périple la chose quʼil a mise au creux du désir des autres afin quʼils lʼéprouvent. Un parcours initiatique. «Big Shoot» est revenu à Denis Lavant, à sa source. La relation que Denis semble entretenir avec cette pièce est de lʼordre du «A Love Supreme» de Coltrane (premier titre de la pièce). Il est par conséquent heureux que les choses se soient passées ainsi. Que finalement lʼacteur reprenne les choses en main. Mon théâtre est dʼabord une affaire dʼacteur. Il est heureux quʼà la fin se tienne face à «Big Shoot» la puissante humilité de Denis Lavant. Contact producteur: Laurent Bocahut - tel : 0685046943 - email : [email protected] 3 INTENTIONS DE REALISATION Philippe Lacôte - Réalisateur Quand Denis Lavant mʼa donné le texte de Koffi Kwahulé à lire, il y a 5 ans, je nʼai pas très bien saisi cette écriture. Je nʼai pas très bien compris où lʼauteur voulait en venir. Cʼest en voyant Denis sur scène incarner les deux personnages de la pièce, que le texte sʼest révélé. Nous avons alors reparlé de filmer la pièce, dʼen faire une adaptation audiovisuelle pour la télévision. Garder la trace de la rencontre entre ce texte, écrit sur mesure par Koffi Kwahulé, et lʼinterprétation unique quʼen fait Denis Lavant, peut apparaître comme une nécessité, une évidence. Mais « Big Shoot » est surtout, comme son nom lʼindique, une piéce qui invite à lʼadaptation audiovisuelle. Koffi Kwahulé a, pour ainsi dire, attribué un rôle aux caméras dans sa piéce. Dés le début de Big Shoot puis tout au long de la piéce, le personnage de Monsieur implique le public, « ces gens qui ont payé et qui viennent de loin pour voir lʼexécution », ces spectateurs avides dʼune émotion fulgurante et absolue. Car le Big Shoot nʼa pas lieu en privé, cʼest un show, un événement médiatique. Pas de « Véritable chef dʼœuvre» pour Monsieur, sans la présence dʼun public exigeant et attentif… Le langage du corps Cʼest en quelque sorte lʼinterprétation, et le parti pris de Denis Lavant dʼêtre seul en scène, qui mʼy invite. Mon intention est de filmer les corps de Stan et de Monsieur. Ma caméra va se promener sur ces deux personnages, va dévisager lʼun et accompagner lʼautre dans sa gestuelle pour les caractériser au plus près. Lʼaffrontement entre Stan et Monsieur est dʼabord celui de deux corps. Celui de Monsieur, solide, ancré, mobile dans lʼespace et volubile; Celui de Stan, frêle et lent, mesuré dans ses gestes, souple. Pas si faible que ça. Il se trouve quʼici, le corps de Stan et celui de Monsieur sont celui dʼun seul et même acteur. Et cʼest de cette identité et de cette différence quʼil nous est ici permis de jouer: deux personnages, un tortionnaire et sa victime, qui nʼen font quʼun. Contact producteur: Laurent Bocahut - tel : 0685046943 - email : [email protected] 4 Chacune de nos caméras va adopter un flux différent, va se déplacer et suivre son personnage avec un rythme qui lui est propre. Le face à face entre Stan et Monsieur sera aussi la confrontation de ces deux mouvements, de ces deux points de vue, de ces deux gestuelles. Stan et Monsieur se construisent dans deux temporalités différentes et complémentaires qui sʼamplifient lʼune lʼautre. Notre première caméra et le personnage de Monsieur entretiennent un rapport privilégié, de connivence. Cette caméra confirme Monsieur dans son rôle dʼanimateur. Cʼest pour elle quʼil se fait chanteur de charme: « Then the Lord said to Caïn… » ; cʼest elle quʼil prend à parti : « Ils attendent que je les caresse dans le bon sens du poil ; que je dorlote leurs basses pulsions… ». Cette caméra inscrit Monsieur dans un cadre large, celui du maître de cérémonie (Monsieur Loyal), libre de circuler et de faire circuler les émotions, grand prêtre de cette messe macabre. Jusqu'à ce que Stan, pourtant absent de ces plans larges, lui subtilise discrètement le premier rôle, quʼil se prenne, lui aussi, au jeu de la représentation, assumant son rôle dʼanimal de foire, poussant jusquʼau cabotinage : I am a dog (il fait le chien ; il aboie) ; I am a pitbull (Il montre les dents). Notre seconde caméra, à lʼinverse, traque les émotions dʼun Stan qui vit pour nous sa dernière heure. Elle lʼenferme dans ses plans serrés, scrute ses moindres émotions, braquant sur lui son objectif inquisiteur, complice du jeu de Monsieur, allant aux devant des attentes du publique, indiscrète. Lors des interrogatoires, Stan est le plus souvent en plan serré, seul. Seul, jusquʼà ce que Monsieur le rejoigne pour lui confesser son crime. Une troisième caméra scrutera les spectateurs. Des spectateurs qui ont un rôle à jouer dans le « Big Shoot » de Koffi Kwahulé. Et je veux rendre compte de cette intension de lʼauteur, de son évolution au cours de la pièce : le public est la raison dʼêtre de ce show « Ils lʼattendent, ils ont dʼabord payé pour ça ». Il est pour ainsi dire le commanditaire de ces exécutions « Et quand le public sʼen mêle (…) Plus le temps pour basculer… The show must go on ! ». Un public qui recèle des potentiels futurs candidats au « Big Shoot », «Et la cité a basculé dans les ténèbres, tout le monde voulait sʼoffrir en spectacle… ». Le tournage Contact producteur: Laurent Bocahut - tel : 0685046943 - email : [email protected] 5 Le jour de la captation, je commencerai par filmer lʼextérieur du chapiteau, l ʻambiance festive de la foule. Posant dès les premières images la question du spectacle et du spectaculaire. Je filmerai aussi dans la salle les réactions du public, des visages et des gestes en plan serré, des regards fascinés, se délectant du spectacle et de ses rebondissements, heureux de prendre part à lʼévénement, impatient dʼassister au « Big Shoot » de Denis Lavant. Sans ses spectateurs, qui se prennent au jeu, ou quʼon prend à partie, ce « cirque médiatique » ne serait pas complet. Notre dispositif à plusieurs caméras, sera complété dʼun tournage sans public, hors représentation. Sur le même plateau, dans les mêmes conditions techniques que les représentations, nous reprendrons certains passages de la pièce, donnant lʼoccasion à Denis Lavant de jouer un seul de ses personnages à la fois. Ainsi, au montage, nous pourrons construire des champs contre-champs, avoir la voix-off de Monsieur sur un gros plan de Stan muet, à lʼécoute ; nous pourrons surprendre Monsieur par lʼintervention intempestive en off dʼun Stan «foutrement malin» qui fait « porter le bonnet dʼâne [à Monsieur] devant tous ces gens ». Par moment, naturellement, sans en faire un principe, notre dispositif et nos moyens de tournage apparaîtront à lʼimage. Monsieur jouera avec ce dispositif, suscitant des déplacements de caméra ; pointant lʼobjectif quand il désigne le public… Mon intention, pour cette adaptation audivisuelle du « Big Shoot », est de travailler avec le cadre réel de la captation, ne pas le gommer, bien au contraire, mʼ en servir, mais pas dans un souci naturaliste. Ce « Big Shoot » nʼest pas plus une pièce « coupée du monde réel » quʼune « pièce du réel ». Elle sʼempare de notre quotidien, le réfléchi, le met en résonnance. Cette fantaisie burlesque de Koffi Kwahulè est une chambre dʼécho qui croque notre monde, le dévore, le déforme, lʼamplifie, le digère et le régurgite lentement comme une coulée de lave brûlante. Contact producteur: Laurent Bocahut - tel : 0685046943 - email : [email protected] 6 UNE SEULE VOIX DONNE A MIEUX ENTENDRE TOUTE LA FORCE DU TEXTE… Michèle Guigon – Mise en jeu Un duo pour une voix C'est le pari que fait Denis. Et on prend tout en sens inverse. Une seule voix donne à mieux entendre toute la force du texte. Texte fort parce que brut, fort comme une brute. De la brutalité des émotions dont les hommes se nourrissent, n'arrivant plus à les transformer en énergies fines comme le barrage stoppe l'eau pour en faire de l'électricité, transmuter en vision sensée, trouver l'esprit, dans les deux sens du terme. Dans cette parodie de justice, ce grand cirque du pouvoir, des rapports de force, ressemblant à notre monde qui confond communication et relation, émotion et tremblement, parade et échange, nous allons parader. Nous chercherons aussi le rire. Le côté cirque. Denis a une énergie cirque. Au physique, un corps nerveux, une gestuelle ample, une dynamique explosive. Dans le jeu, une capacité d'exagération, un appétit goûteux des mots. Et Denis joue du concertina. Des concertinas, un grave et un aigü, deux voix. Un cirque moderne car le texte a parfois du rythme de rap en lui. L'idée du costume se rapproche des vêtements –souvent très amples- des "sapeurs", qui se "sapent" avec goût et classe pour sortir danser. Selon le maintien de Denis, le costume sera classe ou cloche. La matérialisation en sens inverse. Ce qui est le plus tangible, visible, habituellement le sera le moins et inversement. Le plus "matière" sera le texte, au premier plan. Puis la lumière, assez matérialisée car utilisée pour définir l'espace et comme seul décor. Les moins matériels seront le décor, absent en matière, présent en lumière, et les accessoires, réduits au minimum et le plus souvent "mimés", tel le flingue avec les doigts, comme quand on est petit. Telles sont nos pistes actuelles pour révéler la dérision de la violence, trouver la vérité du mal, de la blessure. Avec aussi la présence inquiétante de Denis et de son côté lutin-ludion. Contact producteur: Laurent Bocahut - tel : 0685046943 - email : [email protected] 7 EN SUIVANT LA PARTITION AU PLUS PRES… Denis Lavant – Acteur Jʼai pratiqué cette pièce plusieurs fois, je lʼai testée en lecture et ça se termine par « la bête annonce toujours la femme ». Je ne comprends pas toutes les références quʼil y a là-dessous. Cʼest peut-être biblique, légendaire, mythique… Je ne sais pas du tout à quoi ça fait référence. Moi ça me parle sans aucune référence. Stan et Monsieur, cʼest Abel et Caïn, cʼest le couple originel qui entraine la malédiction de la râce humaine et pourtant, il y a toujours une rédemption possible. A la fin cʼest insupportable pour le bourreau. Il voulait atteindre lʼessence de la sublimation de sa jouissance. En fait, cʼest vain. Pour moi, ça raconte ça aussi, ça résonne sur plusieurs niveaux. Cette pièce est une chambre dʼéchos. Tu ne sais pas sur quel pied danser avec cette pièce. Tu es embarqué dans un truc fait de clichés sur lʼinterrogatoire, le passage à tabac, les garde à vue, les polars psychologiques… Des ringardises, et pourtant ça gravite. Ca parle de tout, de lʼétat du monde, de lʼAfrique, de lʼAmérique ; ça parle profondément de lʼétat humain. Au bout du compte, cʼest presque accidentel que jʼen viens à le jouer seul. Ce qui mʼa amené à prendre cette option cʼest la proposition de carte blanche au Lavoir Moderne Parisien. Je nʼavais ni le temps de répéter, ni le temps dʼélaborer quelque chose avec un partenaire, le plus simple était de faire les deux rôles. Dès le premier jour où jʼai lu la pièce, il me semblait la comprendre de façon organique. Je ne suis pas metteur en scène. Me mettre en scène tout seul, cʼest possible, avec dʼautres personnes, cʼest beaucoup plus compliqué. Avec moi, jʼai juste la patience quʼil suffit à me supporter. Mon idée, cʼétait de faire entendre le texte et ce qui mʼa encouragé à aller plus loin là-dedans, cʼest que déjà cʼétait une pure jubilation de faire ça. Je me suis risqué là-dedans et me suis rendu compte que cʼétait possible. Sans beaucoup dʼeffets, juste en suivant la partition au plus près, en prenant le rythme de chacun des personnages. Je vois ça très épuré, comme le cirque, comme un couple de clown sur une piste de cirque. Avec le même rapport des corps dans lʼespace, sans décor, juste avec des accessoires. La première vision quʼon a dʼune pièce, à mon avis, cʼest toujours la bonne. Et la première image que jʼai eue de « Big Shoot », cʼétait deux corps, deux énergies et un espace vide. Et le minimum de meubles, une chaise ou un tabouret. Avec ça, on peut raconter lʼhumanité. A la suite de ma lecture au Lavoir Moderne Parisien, Hervé Breuil mʼa proposé dʼaller plus loin et de réaliser le spectacle. Je nʼavais pas vraiment Contact producteur: Laurent Bocahut - tel : 0685046943 - email : [email protected] 8 envie dʼun metteur en scène parce que je ne veux pas quʼon mʼimpose une esthétique, une manière de jouer ce texte que je comprends très bien. Jʼavais envie dʼun accompagnement, dʼune mise en jeu. Et jʼai pensé à Michèle Guigon car cʼest une femme-clown, qui a travaillé avec Deschamp. Sa manière de travailler mʼintéresse dans son rapport à la musique et au jeu de clown, qui mʼinterpelle depuis très longtemps mais vers lequel je ne me suis pas complètement laissé allé. Pourtant, il fait partie de mon remuement de comédien. Cʼest quoi ce « Big Shoot » ? Cʼest très vague et ce nʼest pas défini dans la pièce. Monsieur sʼest élu bourreau lui-même car il a un pouvoir de persuasion; il a amené toute une cité à venir se faire flinguer par lui. Et lui veut créer quelque chose de plus en plus artistique. Il cherche une essence. Il me fait penser au Belmonte de la corrida. Il a sorti la corrida de la boucherie pour en faire du tragique. Il toréait la nuit avec un groupe dʼanarchistes; cʼétait interdit et il était obligé dʼaller chercher le taureau au plus près pour ne pas le perdre. Ils toréaient dans un geste romantique, pas pour devenir des grands toréos, juste dans une attitude avec le sentiment flamenco, duende. Le « Big Shoot » tient de ça, de cette sublimation. Tout au long de la pièce, il est suggéré que Monsieur est en train dʼaccomplir un geste artistique en public. Monsieur répète sans cesse à Stan quʼil est un artiste et quʼil lʼempêche de faire bien son boulot. Il voudrait pour une fois que ce soit vraiment réussi. Et ce « Big Shoot » cʼest le geste parfait ; ce serait le geste parfait dʼun peintre qui aurait trouvé le geste idéal pour poser la peinture, qui condenserait lʼunivers, qui sublimerait lʼêtre humain. Lʼironie, cʼest que cʼest une exécution. Cʼest là que cʼest absurde. Il y a quand même lʼidée dʼune suspension du temps, où tout serait accompli. On arriverait à ce moment de lʼexistence absolument raffiné, intense qui est presque ce que recherche le comédien sur scène ou le torrero dans lʼarêne. Ce moment de risque particulier, dʼéternisation du temps. Je veux emmener le public là ou mʼemmène la pièce mais je ne connais pas encore la destination. Je veux retrouver le chemin de ma première lecture ; la naïveté avec laquelle je suis entré dans la pièce… Dans la succession de ces clichés qui tombent, de ces panneaux que lʼécriture casse et détourne après y avoir promené son lecteur. Ce nʼest pas non plus une pièce à message, cʼest beaucoup plus loin poétiquement ; au-delà du politique et du philosophique. Il sʼagit à la fois dʼêtre dupe et pas dupe, dʼavoir cette double conscience. Contact producteur: Laurent Bocahut - tel : 0685046943 - email : [email protected] 9 DENIS LAVANT Acteur Un esprit curieux, une pensée toujours en mouvement, des mots qui se bousculent et surtout un rire tronituant qui déboule à tout moment, Denis Lavant est un drôle de personnage. Formé à lʼécole du mouvement et du geste, élève de la Rue Blanche (ou il rencontre Koffi Kwahulè) puis du Conservatoire, révélé au cinéma par Léos Carax, dirigé au théâtre par, entreautre, Antoine Vitez, Jacques Nichet, Lluís Pascal, Bernard Sobel, le comédien déclare son amour des mots, des textes et des auteurs. Cʼest par le geste et le mouvement, à travers mime et acrobatie, que Denis Lavant a abordé son métier. Une école exigeante qui lui a permis très tôt dʼapprivoiser son corps et de lʼutiliser pour prolonger une parole parfois insuffisante à tout exprimer. Filmographie sélective : 1983 : Boy meets girl (Léos Carax) - 1983 : Lʼhomme blessé (Patrice Chéreau) 1986 : Mauvais sang (Léos Carax) - 1989 : Mona et moi (Patrick Grandperet) 1991 : Les amants du pont neuf (Léos Carax) - 1995 : Visiblement, je vous aime (JM Carré) 1999 : Beau travail (Claire Denis) - 2001 : Affaire Libinski (Delphine Jaquet et Philippe Lacôte) 2004 : Un long dimanche de fiançailles (JP Jeunet) - 2004 : Le Passeur (Philippe Lacôte) 2008 : Tokyo (Leos Carax) - 2008 : Mr Lonely (Harmony Korine) MICHELE GUIGON Mise en jeu On rencontre dʼabord Michéle Guigon au côté de Jérôme Deschamps, pour qui elle sera comédienne, compositrice et accordéoniste de 1978 à 1985. En 1984 elle crée la Cie du Pʼtit Matin, avec Anne Artigau. Ensemble, elles créent leur premier «court-spectacle» «Strapontin», puis «Marguerite Paradis» ou «Lʼhistoire de tout le monde». Suivent les créations dʼ«Etats dʼamour» (Festival dʼAvignon 1986, Théâtre Paris-Villette), «En face» ou la «Chanson perdue» (1988, Théâtre de la Bastille), les «Chantefables» de Desnos / Wiener (TGP 1989, tournée AFFA). Alain Crombecque, pour sa dernière année en Avignon, lui demande un «cabaret» pour animer les soirées du Festival; cʼest ainsi que naît « le Cabaret du Pʼtit Matin » (1992). Toute sa famille dʼartistes variés est réunie et les disciplines qui font le spectacle peuvent se croiser, se marier. Sʼensuivent «Duo histoire dʼamourire» (Théâtre de la Potinière, 1994), «Il y a…» (Ferme du Buisson de Marne-la-Vallée, 1995), «Le Pʼtit matin aux étoiles» (1996, la seconde vie du Cabaret), «Quel cirque la vie» (TJS de Montreuil, 1997-98, reprise à LʼEspace 1789 de SaintOuen, 2006), «La vie va vite» (son 1er solo, 1999 - 2000), «GuiGon & Cie», «Un cabaret à double-fond» (Cabaret Sauvage La Villette, 2001), «Une seconde» (le 2e solo, au Jemmapes Théâtre, 2004), «Trois trios» (Espace 1789 Saint-Ouen, 2007), «La vie va où ?... 3e solo» (Espace 1789 Saint-Ouen, 2008). Elle met aussi en scène de nombreux spectacles hors de sa compagnie : le duo suisse Cuche & Barbezat, le conteur Pépito Mattéo, le jongleur de mots Vincent Roca, la chanteuse Michèle Bernard… Et aujourdʼhui, elle met en jeu Denis Lavant dans le « Big Shoot » de Koffi Kwahulè. Contact producteur: Laurent Bocahut - tel : 0685046943 - email : [email protected] 10 KOFFI KWAHULE Auteur Koffi Kwahulé est né en 1956 à Abengourou (Côte dʼIvoire). Acteur, metteur en scène et dramaturge, il sʼest formé à lʼInstitut national des arts dʼAbidjan, à lʼEcole de la Rue Blanche (ou il rencontre Denis Lavant) et à Paris III où il a obtenu un doctorat dʼEtudes théâtrales. En 1992, il remporte le Grand Prix international des dramaturgies du Monde (RFI / ACCT) avec «Cette vieille magie noire» (mise en scène en novembre 2007 par Claude Bobkhoza à LʼAtelier du plateau de Paris, reprise prévue en juillet 2008 à La Chapelle du Verbe Incarné dʼAvignon). Ses pièces ont fait lʼobjet de plusieurs créations dont les plus récentes sont: «Jaz» par Daniela Giordano en 2007 au Teatro Palladium de Rome, traduction italienne de Gianni Poli. «Bintou» par Rosa Gasquet en 2003 au Théâtre Océan Nord de Bruxelles. «Pʼtite-Souillure» (Lauréat des Journées dʼAuteurs du Théâtre des Célestins de Lyon) par Eva Salzmannovà en 2003 au DISK de Prague, traduction tchèque de Michal Laznovsky. «La dame du café dʼen face» (Prix SACD-RFI 94, Théâtrales, 1998) par Johan Heldenberg en 2004 au Zuidpool Theater dʼAnvers, traduction flamande dʼEva Schram. «Big Shoot» par Michael Johnson-Chase au Lark Theater de New York en mai 2004, traduction anglo-americaine de Chantal Bilodeau, puis en septembre 2005 par Kristian Frédric au Théâtre Denise-Pelletier de Montréal. «Blue – S – cat» en juillet 2006 (mise en scène de lʼauteur) à la Chapelle du Verbe incarné dʼAvignon. «Misterioso – 119» par Alex Lorette en avril – mai 2007 au Théâtre Marni de Bruxelles. Koffi Kwahulé est également nouvelliste et romancier, auteur de «Babyface», Ed. Gallimard, 2006, Grand Prix Ahmadou Kourouma 2006 et Grand Prix Ivoirien des Lettres 2006. Contact producteur: Laurent Bocahut - tel : 0685046943 - email : [email protected] 11 PHILIPPE LACOTE Auteur – réalisateur – producteur. PARCOURS Philippe Lacôte débute comme reporter radio et couvre, pour Radio FMR à Bruxelles, la chute du mur de Berlin. Par la suite, il devient assistant réalisateur de dramatiques radiophoniques à Radio France. C'est là qu'il découvre le travail avec les acteurs et le texte. En 1993, Philippe Lacôte se dirige vers le cinéma. Il sera d'abord projectionniste, avant de réaliser ses premiers films. Son travail mêle fictions, documentaires et aussi objets multimédias. REALISATIONS - Somnambule, court métrage, 14ʼ, 16 mm, SADEPAN, 1994. - Affaire Libinski, co-réalisé avec Delphine Jaquet,13ʼ, 35 mm, n&b. Production : G.R.E.C. - 2001. Diffusion TV : Télévision Suisse Romande Diffusion en salles : Avant programme dans le réseau du RADI - Safary Hotel, vidéopostale co-réalisée avec Delphine Jaquet, 4ʼ. Production : Centre de culture ABC, 2002. - Cairo Hours, co-réalisé avec Delphine Jaquet, 52ʼ. Production : La Huit Productions, 2003. Avec le soutien du CNC, du FIACRE et de la Fondation Culturelle de la Loterie Romande - Le Journal dʼAndreï Tarkovski, lecture-performance avec Denis Lavant. Production : Prêt A Diffuser et Centre de culture ABC, 2003 Diffusion : Cinémathèque de Paris et France Culture – Décembre 2006. - Le Passeur, court métrage avec Denis Lavant, 35 mm, 17 min, Banshee Films, 2004. - Chroniques de guerre en Côte d'Ivoire, documentaire vidéo, 52 min. Wassakara Productions et le Grec, 2007. - No more Story, installation multimédia, Galerie Pascal Vanhoecke, 2008. - Banshee, fiction en développement avec le soutien du CNC. LANGUES Anglais Contact producteur: Laurent Bocahut - tel : 0685046943 - email : [email protected] 12 LUBOMIR BAKCHEV Directeur de la photographie FORMATIONS RECENTES HDCAM - Sony 2004 / STEADICAM Planning Caméra 2002 Tête manivelle & Remote Trucages à la prise de vue CINEMA – LONG-METRAGES «Deux jours à Paris» de Julie DELPY Polaris Film Production - 96' - 2007 «La graine et le mulet» de Abdellatif KECHICHE Pathé Films - 120' – 2006 «Nos retrouvailles» de David OELHOFFEN Kaléo Films - 90' - 2006 «L'esquive» de Abdellatif KECHICHE Noé Productions - 120ʼ - 2004 4 César 2005 : César du meilleur film français, du meilleur réalisateur, du meilleur scénario, du meilleur espoir féminin Festival International du film de Belfort 2004 - Grand Prix du Long Métrage Français & Prix du Public CINEMA - MOYEN METRAGE «Le mammouth Pobalski» de Jacques MITSCH K Production - 39ʼ - 35 mm - 2006 Nominé aux Césars 2007 CINEMA – COURT-METRAGES «Sous le Bleu» de David OELHOFFEN Kaléo Films - 20' - 35 mm - 61ème Mostra de Venise 2004 «Ras» de Emmanuel SALINGER - Talents Cannes 2004 «Affaire Libinski» de Delphine JAQUET et Philippe LACOTE G.R.E.C – 13' – 35 mm – 2001 Télévision Suisse Romande, Festival International de Belfort 2002 TELEVISION - DOCUMENTAIRES «J'appellerai le feu» de Gerard RAYNAL – ARTE «Retour vers le néolithique» de Jacques MITSCH - FR3 & FR5 «De Barran à Tartagnan» - de Jacques MITSCH CINE 32 «Les pionniers de Gaïa» de Thierry GENTET «Petit Jean» & «Hilltop Hospital» de Pascal LE NOTRE - Production Folimage AUTRES EXPERIENCES PROFESSIONNELLES CADREUR SECONDE EQUIPE : «Les autres filles» de Caroline VIGNAL - T.S. Production - Semaine de la Critique - Cannes 2000 RENFORT LUMIERE : «The Dreamers» de Bernardo BERTOLUCCI (USA) - Peninsula Film DIVERS Russe, Bulgare, Anglais Intervenant - Section image - École Supérieure d'Audiovisuel de 2002 à 2004 Contact producteur: Laurent Bocahut - tel : 0685046943 - email : [email protected] 13 DELPHINE JAQUET Auteur-réalisateur - Cadreuse Concepteur visuel FORMATION 2000 : Diplôme de lʼécole des Beaux-Arts de Paris, avec les félicitations du jury 1998 : Maîtrise dʼesthétique - Université de Paris I 1996 : Licence dʼArts Plastiques - Université de Paris I REALISATIONS Films : - Affaire Libinski, co-réalisé avec Philippe Lacôte,13ʼ, 35 mm, n&b. Production : G.R.E.C. - 2001. Diffusion TV : Télévision Suisse Romande Diffusion festivals : Festivals de Belfort, Grenoble, Soleure, Courmayeur… Diffusion en salles : Avant programme dans le réseau du RADI (Agence du courtmétrage) - Enfance, 5ʼ20”, Super 8 couleur, 1997 - Narcisse, 7ʼ10”, Super 8 couleur, 1996 Vidéos : - Cairo Hours, co-réalisé avec Philippe Lacôte, 52ʼ. Production : La Huit Productions, 2003. Avec le soutien du CNC, du FIACRE et de la Fondation culturelle de la Loterie romande - Safary Hotel, vidéopostale co-réalisée avec Philippe Lacôte, 4ʼ. Production : Centre de culture ABC, 2002 - Une histoire, dʼaprès un texte de Friedrich Dürrenmatt, 5ʼ30ʼʼ,1998 - Remix, 9ʼ25”, 1997 Théâtre : -Le Journal dʼAndreï Tarkovski, lecture-performance avec Denis Lavant. Production : Prêt A Diffuser et Centre de culture ABC, 2003 Diffusion : Cinémathèque de Paris et France Culture – Décembre 2006 Installation : A Marvellous Convenient Place, projection sonore de diapositives en fondu enchaîné, 5ʼ15”, 1999 EXPERIENCE PEDAGOGIQUE Depuis 2001 : Chargée du cours de story-board et dʼécriture vidéo à lʼENSB-A (Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris) LANGUES Anglais, Allemand. Contact producteur: Laurent Bocahut - tel : 0685046943 - email : [email protected] 14 JOSEFINA RODRIGUEZ Ingénieur du son, Monteuse son, Mixeur EXTRAIT DE SON CURRICULUM VITAE 2008 Chroniques de guerre en Côte d'Ivoire, de Philippe Lacôte. Nulle part terre promise, de Emmanuel Finkiel Bruxelles ma nuit, de Marjolaine Grandjean L' Exil et le royaume, de Jonathan Le Fourn, Andreï Schtakleff 2007 La Main sur la gueule, de Arthur Harari Violaine et Frédérique font trois (2007), de Guillaume Bureau La Vie de château , de Frédérique Devillez Légende, de Paula Perrier 2006 Foutu Georges , de Stéphanie Noël L' Entrave, de Olivier Volcovici La maladie silencieuse, de Martine Lancelot 2005 Soyons attentifs, de Thierry Sebban EMMANUEL CROSET Chef opérateur mixage EXTRAIT DE SON CURRICULUM VITAE 2007 Jʼattends quelquʼun de Jérôme Bonnell 2006 Flandres de Bruno Dumont Avril de Gérald Hustache-Mathieu Pardonnez-moi de Maïwenn Le Besco 2005 Combien tu m'aimes? de Bertrand Blier Qui m'aime me suive de Benoit Cohen Non de Laurence Ferreira Barbosa Ma vie en l'air de Rémi Besançon Une saison Sibélius de Mario Fanfani La Moustache de Emmanuel Carrère Les Invisibles de Thierry Jousse Lʼoeil de l'autre de John Lvoff Contact producteur: Laurent Bocahut - tel : 0685046943 - email : [email protected] 15 LAURENT BOCAHUT Producteur BIOGRAPHIE Architecte de formation, Laurent Bocahut a été l'un des fondateurs et organisateur du Festival de Films Gays et Lesbiens de Paris de 1994 à 1997. En 1996, il fonde Dominant 7 avec ses associés, Philip Brooks et Dominique Welinski. De 1997 à 2007 il coproduit une trentaine de documentaires avec des diffuseurs français et internationaux. (Voir sa filmographie résumée à Dominant7) En 2000, il est diplômé d'Eurodoc, Programme de formation pour producteurs européens. En 2002, produit « Madame Satã », fiction de Karim Aïnouz développée par Dominant7 et coproduite avec Walter Salles au Brésil. Sélectionnée à Cannes «Un certain regard» et à Toronto, Sundance… Film primé aux festivals de Sao Paulo, de La Havane et de Chicago. De 2003 à 2007, suite au décès de Philip Brooks, il poursuit son activité de producteur et devient gérant de Dominant7. Il produit des magazines, des documentaires et « Déjà Vu », fiction télé écrite par Jean Pol Fargeau, réalisée en HD par François Vautier en coproduction avec Arte France. En Août 2007, il ferme Dominant 7. En 2008, il poursuit son activité de producteur en indépendant, sʼoccupe des productions audiovisuelles de Capitaine Flint (Titouan Lamazou), et développe ses projets documentaires. Coproduit « Waliden, enfant dʼautrui » avec Karoninka (Sénégal) pour les Films dʼun jour (France), documentaire de 52ʼ de Awa Traoré. SELECTION DE DOCUMENTAIRES PRODUITS A DOMINANT 7 SOUNOU SENEGAL Documentaire de 52ʼ de Jean-Pierre Lenoire, coproduit avec Telessonne, diffusé par France5. PAGNOL ET COMPAGNIE Documentaire de 60ʼ dʼAlain Ferrari, coproduit avec Temps Noir et ARTE France. UN MONDE À L Documentaire de 60ʼ de Evelyne Ragot, coproduit avec CANAL +, BE TV et PINK TV. LÂCHE MOI, JʼAI 51 FRERES ET SŒURS ! Documentaire de 84ʼ de Dumisani Phakathi, coproduit avec ARTE France, BBC et SABC. SAPEURS, LʼIMPORTANCE DʼETRE ELEGANT Documentaire de 70ʼ de C Spender et G Amponsah, coproduit avec France2, France5 et BBC HAÏTI : LA FIN DES CHIMERES ? Documentaire de 70ʼ de Charles Najman, coproduit avec ARTE France. AU RWANDA ON DIT : LA FAMILLE QUI NE PARLE PAS MEURT Documentaire de 54ʼ dʼAnne Aghion, coproduit avec Gacaca Productions, NDR, et ARTE France. LES MAUX DE LA FAIM Documentaire de 55ʼ de Jihan El Tahri, coproduit avec ARTE et BBC. TCHALA, LʼARGENT DES RÊVES Documentaire de 50ʼ de Michèle Lemoine, en collaboration avec France 5 et ARTE France. Collection STEPS FOR THE FUTURE Collection de documentaires sur lʼépidémie de Sida en Afrique Australe, vue par des réalisateurs régionaux, et coproduite en collaboration avec de nombreux diffuseurs internationaux. LANGUES Anglais, Italien. Contact producteur: Laurent Bocahut - tel : 0685046943 - email : [email protected] 16