La prévention de l`étouffement et de la suffocation chez les enfants

Transcription

La prévention de l`étouffement et de la suffocation chez les enfants
Document de principes
La prévention de l’étouffement et
de la suffocation chez les enfants
C Cyr; Société canadienne de pédiatrie
Comité de prévention des blessures
Version abrégée : Paediatr Child Health 2012;17(2):93-4
Affichage : le 1 février 2012
L’étouffement et la suffocation sont responsables de
près de 40 % des blessures non intentionnelles chez
les nourrissons de moins d’un an au Canada [2]. Pour
chaque décès lié à un étouffement, on estime que 110
enfants sont traités au département d’urgence des
hôpitaux [3]. On ne connaît pas le nombre d’enfants qui
reçoivent des premiers soins ou une évaluation en
consultations
externes
en
raison
d’incidents
d’étouffement importants dans la collectivité. La
morbidité associée à ces blessures peut être
importante, y compris une lésion d’anoxie cérébrale et
une perforation de l’œsophage [4]. Pourtant, il est
possible de prévenir virtuellement tous les décès et les
blessures attribuables à un étouffement ou une
suffocation.
Résumé
L’étouffement, la suffocation et la strangulation sont
responsables
de
graves
blessures
non
intentionnelles chez les enfants et constituent des
causes importantes de décès non intentionnels
chez les nourrissons et les tout-petits. Presque la
totalité des décès et des blessures attribuables à
un étouffement, une suffocation ou une
strangulation sont évitables. Le présent document
de
principes
traite
des
définitions,
de
l’épidémiologie et des stratégies de prévention
efficaces de ces blessures. Des recommandations
qui combinent des démarches pour améliorer la
sécurité, incluant des recherches, de la
surveillance, des lois et des normes, la conception
des produits et l’éducation, sont présentées. Les
dispensateurs de soins pédiatriques devraient
encourager les parents et autres personnes qui
s’occupent d’enfants à apprendre la réanimation
cardiorespiratoire (RCR) et les premiers soins en
cas d’étouffement, et leur offrir des conseils
préventifs adaptés à l’âge de leur enfant lors des
bilans de santé réguliers afin de prévenir ces
blessures.
Définitions
[2][5]-[9]
Les décès par étouffement, suffocation, strangulation
ou piégeage découlent d’une asphyxie, c’est-à-dire un
manque d’apport en oxygène dans le cerveau.
L’asphyxie peut également se produire dans des
espaces fermés, tels qu’un coffre à jouets, un vieux
réfrigérateur ou un vieux congélateur, un silo à grains
ou le coffre d’une voiture.
Mots-clés : Anticipatory guidance; Choking; Injury
prevention; Strangulation; Suffocation
L’étouffement désigne l’interruption de la respiration
par l’obstruction interne des voies aériennes,
habituellement par un morceau d’aliment ou un petit
objet.
Introduction
L’aspiration se produit lorsque l’objet est inhalé dans
le système respiratoire.
L’étouffement, la suffocation et la strangulation sont
des causes importantes de blessures non
intentionnelles chez les enfants et constituent une
cause importante de décès non intentionnels par
blessures chez les nourrissons et les tout-petits [1].
La suffocation est une obstruction des voies
aériennes par un objet externe qui bloque le nez et la
bouche, tel qu’un sac de plastique, de la literie ou un
matelas.
COMITÉ DE PRÉVENTION DES BLESSURES, SOCIÉTÉ CANADIENNE DE PÉDIATRIE |
1
La strangulation est une constriction externe du cou
qui bloque la respiration et peut être causée par un
cordon à rideau ou un cordon de vêtement.
Le piégeage désigne une interférence mécanique de
la respiration lorsque la tête et le cou sont coincés
dans un lieu ou une position de constriction, tel qu’un
espace dans une structure de jeu, entre les barres de
protection d’un lit superposé, entre les barreaux d’un
balcon ou une fenêtre de voiture et la carrosserie.
Une asphyxie traumatique (écrasement) se produit
en raison d’une fixation mécanique du thorax, par
exemple par la chute d’un meuble, la fermeture d’une
porte de garage ou un ensevelissement sous un amas
de terre, des grains ou d’autres matières. Le piégeage
peut provoquer une suffocation, une strangulation ou
une asphyxie.
Les enfants de moins de trois ans sont les plus
vulnérables à une obstruction mécanique des voies
aériennes dont le développement n’est pas encore
complet, sans compter qu’il peut être difficile de
manger à cet âge et à cette étape de développement.
Les jeunes enfants n’ont pas la capacité de mastiquer
uniformément et efficacement les aliments en petits
morceaux, leur mécanisme de déglutition est encore
sous-développé et ils n’ont pas assez d’expérience
pour prévenir ou interrompre un épisode d’étouffement
[5]. Les études sur les comportements oraux révèlent
que les enfants de moins de trois ans portent
davantage de choses à la bouche et les y gardent plus
longtemps que ceux de tous les autres groupes d’âge,
les enfants de moins d’un an en mettant la plus grande
variété et le plus grand nombre. À cet âge, les enfants
portent à leur bouche pratiquement tous les objets
avec lesquels ils entrent en contact [9].
L’épidémiologie
L’ingestion et l’aspiration de corps étrangers
représentent la quatrième cause d’hospitalisations et
de décès en importance chez les enfants de moins de
quatre ans. L’incidence atteint un pic entre neuf et 11
mois, puis diminue par la suite [10]. La majorité des
décès par étouffement et suffocation se produisent
pendant la première année de vie, et la majorité des
hospitalisations, pendant les trois premières années,
tandis qu’un risque élevé d’hospitalisation persiste
jusqu’à l’âge de six ans [4][11]. Dans 95 % des cas, les
décès par étouffement se produisent à la maison [2]. La
présence de frères et sœurs plus âgés à la maison
accroît le risque d’étouffement, peut-être parce qu’il
2 | LA PRÉVENTION DE L’ÉTOUFFEMENT ET DE LA SUFFOCATION CHEZ LES ENFANTS
est plus probable de tomber sur des jouets et d’autres
objets comportant de petites pièces et que certains
soins, comme faire manger le bébé, peuvent être
assurés par les frères et sœurs plus âgés [5].
Les modèles précis de suffocation et d’étouffement
varient selon la gravité de la lésion et selon l’âge. Des
études des incidents d’asphyxie chez les enfants
australiens de 0 à 14 ans ont établi que les
événements fatals étaient attribuables à une
strangulation dans 38 % des cas, à un piégeage de la
tête et du cou dans 31 % des cas, à l’aspiration de
corps étrangers dans 19 % des cas et à une occlusion
faciale dans 12 % des cas [11]. Les enfants de plus
d’un an étaient généralement blessés par
strangulation, tandis que les nourrissons étaient les
plus vulnérables aux trois autres types de lésion. Dans
le cas des lésions non fatales, 95 % des
hospitalisations et 87 % des visites au département
d’urgence étaient imputables à une aspiration. Les
aliments et les objets étaient tout autant représentés
lors des hospitalisations, tandis que les aliments (61
%) et les pièces de monnaie étaient les plus
responsables de visites au département d’urgence [4].
L’étouffement
Les aliments et les ballons de latex sont impliqués
dans une forte proportion de cas d’étouffement [2]-[5][11][14] (tableau 1). La plupart des aliments en cause sont
petits, sphériques ou cylindriques et s’adaptent aux
contours des voies aériennes de l’enfant (p. ex.,
morceau de hot-dog, raisin entier, tranches de
carottes, arachides, graines et bonbon dur) (tableau
2). Les ballons de latex sont les principaux articles non
alimentaires responsables de décès par étouffement
chez les enfants, car ils provoquent 29 % des décès
par étouffement non liés à des aliments déclarés par la
Consumer Product Safety Commission (CPSC) des
États-Unis entre 1972 et 1992 [13][15]. Entre 1982 et
1995, au moins six enfants de deux à neuf ans sont
morts pour avoir aspiré un ballon de latex au Canada
[2]. Des décès par étouffement causés par des gants
d’examen donnés aux enfants au cabinet du clinicien
sont également signalés [16]. Les pièces de monnaie
constituent le principal article non alimentaire ingéré à
provoquer des événements non fatals, mais ils ne
provoquent généralement pas de véritable étouffement
chez les enfants [2]-[4]. Ils se logent dans l’œsophage et
peuvent devoir être retirés par voie endoscopique. Une
pièce de monnaie avalée constitue la principale cause
d’hospitalisation attribuable à ce type de lésion.
On a élaboré des normes sur les petites pièces afin de
repérer les jouets et les produits pour enfant qui
représentent un danger d’étouffement, même si les
enfants continuent de s’étouffer avec des objets qui
respectent ces normes [17]-[19]. Ainsi, les normes
déterminent les avertissements indiqués sur les jouets
et d’autres produits pour enfants (p. ex. « Ne convient
pas aux enfants de moins de trois ans »). La loi
fédérale sur les objets dangereux des États-Unis fait
mention d’un test sur la dimension des objets au
moyen d’un appareil de vérification des petites pièces
(dont l’acronyme du mot anglais est SPTF), composé
d’un cylindre d’un diamètre de 3,17 cm et d’une
profondeur de 2,54 cm à 5,71 cm. Un rouleau de
papier de toilette vide avoisine étroitement cette
dimension et peut être utilisé pour évaluer les dangers
d’étouffement à la maison. Si un objet est assez petit
pour être inséré dans le cylindre, il représente un
danger d’étouffement.
Tableau 1
Les dangers d’étouffement et de suffocation à domicile
Les petits objets
Les cordons
Les dangers de suffocation
Les dangers de piégeage
Les objets ronds et lisses d’un diamètre de moins de Les cordons de plus de 20 cm (8
4 cm (1,5 po) sont particulièrement dangereux, ainsi po) ou les cordons pendants ou
que les objets adaptables comme les ballons de
lâches attachés à un objet fixe
latex*.
Objets de la maison qui peuvent Lieux où la circulation d’air laisse à
couvrir le nez et la bouche et
désirer, couvercle lourd, porte à
obstruer la respiration
verrouillage automatique ou espaces de 9
cm à 22,9 cm (3,3 po à 9 po) entre des
barreaux ou des échelons
Boutons
Bouchons, bouchons de plastique des bouteilles de
boisson gazeuse, bouchons de plastique
dévissables
Pièces de monnaie
Piles rondes
Ballons de latex
Lego, autres petits jouets
Billes, petites balles de caoutchouc
Aliments (voir le tableau 2)
Coins de plastique coupés des sacs de lait ou de
congélation
Dans la couchette : jouets
mous, literie, bordures de
protection, animaux
Emballage : sacs de plastique,
film plastique, sacs de
nettoyage à sec, ballons de
latex
Jouets suspendus ou mobiles d’une
couchette ou d’un parc
Cordons de vêtements
Cordons de stores et de rideaux
Cordes, ceintures, laisses (surtout
si elles sont attachées à la barre de
protection d’un lit ou à une structure
de jeu)
Coffres à jouets
Vieux réfrigérateurs, vieux congélateurs,
glacières, laveuses ou sécheuses aux
portes à verrou
Échelons ou barreaux mal espacés ou
espaces des structures de jeu
* Tout objet du domicile qui peut être inséré dans un rouleau de papier de toilette vide, qui avoisine la dimension du cylindre de vérification de la norme sur les petites
pièces, représente un danger d’étouffement.
Tableau 2
La prévention de l’étouffement lorsqu’on nourrit un nourrisson ou un toutpetit
La suffocation et la strangulation
Aliments à éviter avant 4 ans
Aliments nécessitant une
préparation spéciale
Bonbons durs, pastilles pour la toux
Gomme, jujubes et vitamines à croquer
Arachides
Graines de tournesol
Poisson comportant des arêtes
Collations montées sur des cure-dents
ou des brochettes
Raisins – couper dans le sens de la
longueur
Hot-dogs, saucisses – couper dans
le sens la longueur
Carottes crues, pommes – couper en
morceaux, râper
Au Canada, on recense encore des décès d’enfants
causés par la suffocation dans une couchette, un lit
d’eau, un lit superposé ou un coffre à jouets, par la
strangulation à cause d’un cordon de rideau ou de
sucette ou par du matériel de jeu [2]. Les modes
généraux de « suffocation mécanique » diffèrent selon
les âges. En général, les enfants plus âgés se
blessent parce qu’ils se pendent en jouant [2][11][20]. Les
nourrissons sont surtout blessés dans leur
environnement de sommeil, parce qu’ils se coincent
(40 %) ou subissent une occlusion faciale (24 %), une
asphyxie par compression (8 %), un piégeage et une
suspension (7 %) ou une pendaison (5 %) [21]. Des
Source : Référence [50]
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contenants cylindriques ou ovoïdes vides qui peuvent
couvrir et sceller le nez et la bouche de l’enfant sont
particulièrement dangereux pour les enfants pendant
qu’ils jouent ou sont dans leur couchette (p. ex.,
jouets, couvercles, contenants) [22].
L’importance d’un environnement de sommeil
sécuritaire est bien établie dans les publications,
surtout relativement à la couchette, qui doit respecter
les normes de sécurité, disposer d’un matelas ferme,
bien ajusté et ne contenir aucune literie molle [11][21][23]
[24]. Altmann a établi que 40 % des décès non
intentionnels par asphyxie chez les enfants de moins
de 15 ans sont liés au lit de l’enfant ou à ses
accessoires, à un lieu inapproprié pour dormir (p. ex.,
divan, lit d’adulte) ou à la présence de meubles, de
cordons ou d’autres objets dangereux dans
l’environnement de sommeil [11]. Le Canada possède
une réglementation stricte sur la sécurité des
couchettes depuis 1986, mais 12 décès et sept
hospitalisations imputables à une suffocation
mécanique dans un lit, une couchette ou un berceau
ont été signalés au pays entre 1990 et 1992. Environ
les deux tiers de ces décès s’associaient aux
couchettes, soit parce qu’elles ne respectaient pas les
normes à jour, soit parce que le sommier ou les côtés
de la couchette étaient endommagés. D’autres
blessures fatales subies dans un lit impliquent des lits
superposés et des lits pour tout-petits munis d’une
barre de protection [2]. Nakamura a établi divers
dangers au potentiel fatal liés aux lits d’adulte, y
compris se coincer entre le matelas et le mur, le
piégeage entre le matelas et le cadre du lit ou un
meuble adjacent, la strangulation entre les barreaux
du lit et la suffocation sur un lit d’eau [25]. Les parents
de jeunes enfants ou d’un enfant ayant des besoins
particuliers peuvent utiliser un lit pour tout-petit muni
d’une barre de protection ou modifier un lit afin de
prévenir une chute : ces éléments et ces modifications
peuvent se révéler dangereux et ont été responsables
de décès [26].
Chez les enfants plus âgés, la strangulation est la
principale cause d’asphyxie fatale. Les cordons des
stores ou des vêtements sont une cause importante de
ce type de blessure, et ont les conséquences
exposées ci-dessous en matière de réglementation.
Des enfants plus âgés se sont étranglés en jouant
avec des cordes et des cordons, en attachant une
corde à danser sur une structure de jeu ou une
branche d’arbre, par exemple [11]. Une autre cause
d’asphyxie, moins courante mais au potentiel fatal, est
le piégeage dans un divan-lit [27], sous une porte de
4 | LA PRÉVENTION DE L’ÉTOUFFEMENT ET DE LA SUFFOCATION CHEZ LES ENFANTS
garage électrique, entre la fenêtre et la carrosserie de
la voiture ou par le coffre de la voiture [7][28][29].
Entre 1991 et 2000, 160 strangulations fatales par des
cordons de store ont été signalés à la CPSC des
États-Unis, soit 140 incidents associés aux cordons
extérieurs et 20 aux cordons intérieurs situés entre les
barres transversales du store. Les incidents liés aux
cordons extérieurs impliquaient des enfants de huit
mois à six ans, les bébés accédant aux cordons par
leur couchette et les tout-petits ou les enfants plus
âgés en jouant avec des cordons qui pendaient. Les
incidents liés aux cordons intérieurs s’observaient
chez des enfants de neuf à 17 mois qui se trouvaient
dans leur couchette ou un parc à portée des cordons
du store. Grâce à des efforts largement volontaires de
la part de l’industrie des habillages de fenêtre, les
stores vendus depuis 1995 ne comportent plus de
cordons extérieurs qui forment une boucle, et les
stores vendus depuis novembre 2000 ont été reconçus
de manière qu’il soit impossible de tirer sur le cordon
intérieur pour former une boucle [30]-[32]. La
réglementation des produits pour habillages de fenêtre
à cordons ajoute des restrictions sur la formation de
boucles par les cordons et oblige la présence d’une
étiquette d’avertissement. Cependant, elle ne tient
toujours pas compte de certains dangers posés par les
stores romains et les stores ordinaires. Les
modifications à la conception ont éliminé certains
types de dangers posés par les cordons des stores,
mais un important risque de strangulation demeure.
Les parents et les personnes qui s’occupent d’enfants
doivent éliminer les cordons lâches ou pendants en les
coupant et en fixant à un crochet les longueurs qui
restent.
Les cordons des vêtements des enfants peuvent rester
pris dans une structure de jeu, une porte d’autobus, de
la machinerie agricole ou la structure d’une couchette
et provoquer une strangulation [33]. Entre 1985 et 1999,
la CPSC a reçu des rapports de 22 incidents fatals et
de 48 incidents non fatals impliquant de tels cordons
[34]. Les deux tiers des cas étaient causés par le
cordon d’un capuchon ou d’un col de vêtement
d’extérieur pour enfants de deux à huit ans qui restait
généralement coincé dans une glissoire dans un parc.
Les autres incidents étaient imputables à un cordon
autour de la taille d’enfants de sept à 14 ans. Le
cordon restait coincé dans la porte ou la rampe de
l’autobus, puis les enfants étaient traînés ou écrasés
par le véhicule. En 1996, la CPSC a publié des lignes
directrices pour l’industrie à l’égard des cordons et des
fermetures des vêtements d’extérieur pour enfants, qui
ont ensuite été incluses dans les normes volontaires
de l’American Society for Testing and Materials
(ASTM) (1997). Les cordons de vêtements ne sont pas
réglementés au Canada, et le respect volontaire de la
norme de l’ASTM n’est pas uniforme.
Les stratégies de prévention
Pratiquement la totalité des décès et des blessures
graves causés par étouffement, suffocation et
strangulation sont évitables. Étant donné le fardeau
plus élevé chez les enfants plus jeunes, les quatre
premières années de vie représentent la période
ciblée de nombreux efforts de prévention [2]. Les
stratégies de prévention des dangers de suffocation et
d’étouffement devraient inclure des normes de
réglementation pour la conception et la fabrication de
produits pour bébés et pour enfants, des pratiques
d’étiquetage pertinentes et l’éducation publique.
La réglementation de l’industrie
La réglementation des produits et du matériel pour
bébé et pour enfant est généralement axée sur les
pratiques de conception et d’étiquetage. Des dangers
de suffocation et d’étouffement précis sont
réglementés dans certains territoires de compétence,
tels que les cordons de rideaux, les couchettes, les
réfrigérateurs et les congélateurs, les cordons de
vêtements et même les sacs de plastique. La Loi sur
les produits dangereux du Canada contient plusieurs
exigences en vue de protéger les enfants de certains
dangers d’étouffement et de suffocation [35][36]. Pour
emballer les jouets et produits pour enfants, les sacs à
l’ouverture d’au moins 35,6 cm (14 po) doivent
comporter un avertissement précis de danger de
suffocation et ne doivent pas être fabriqué d’un film
plastique flexible (comme les sacs de nettoyage à
sec). Les coffres à jouets ou les structures de jeu
assez grosses pour qu’un enfant y pénètrent et qui
peuvent être fermés par un couvercle ou une porte
doivent être dotés d’ouvertures sur au moins deux
côtés adjacents. Les couchettes, les berceaux, les
parcs et les clôtures pour enfants doivent respecter
des critères de rendement et d’étiquetage afin de
prévenir les dangers de suffocation mécanique.
Les jouets susceptibles d’être utilisés par un enfant de
moins de trois ans doivent satisfaire le test de
vérification des petites pièces. Les petits yeux et les
petits nez durs des poupées et des peluches doivent
résister à une traction de 9 kg (20 livres) pendant cinq
minutes. Les hochets et les sucettes (suces) doivent
respecter des exigences précises pour prévenir
l’étouffement et la suffocation. Il est recommandé
d’apposer des avis aux consommateurs à l’égard des
ballons de latex et des jouets fixés au-dessus des
couchettes et des parcs, mais il est à souligner que
ces avertissements sont volontaires. Les lits
superposés, les vêtements pour enfants comportant
des cordons et les cordons des stores ne sont pas
entièrement réglementés, mais Santé Canada a mis
en œuvre des mesures pour informer les fabricants et
les consommateurs de ces dangers.
Dans une étude menée au milieu des années quatrevingts, Kraus a évalué l’efficacité de trois stratégies de
réglementation pour réduire les décès par suffocation :
la Refrigerator Safety Act (1958), la réglementation
fédérale des États-Unis sur les couchettes et la loi de
l’État de la Californie exigeant des avertissements sur
les sacs de plastique [23]. On a documenté une chute
marquée des décès par suffocation au début des
années 1960, qui a été suivie d’un plateau, puis d’une
baisse graduelle jusqu’au début des années 1980.
Ces diminutions ne pouvaient toutefois pas être
exclusivement attribuées à la législation, car une
diminution de l’exposition aux produits et une plus
grande supervision parentale pourraient aussi
constituer des explications possibles. Au Canada, les
incidents d’asphyxie dans des réfrigérateurs
abandonnés, de suffocation par des sacs de plastique
et de piégeage de la tête d’un enfant entre les barres
de protection d’une couchette ont également diminué
considérablement depuis l’adoption des lois fédérales
à leur égard. De même, les efforts de Santé Canada
en vue d’éduquer les fabricants et les consommateurs
quant aux dangers des cordons de vêtements
s’associent à une diminution des décès qui y sont liés
[2]. Cependant, on trouve toujours sur le marché des
vêtements pour enfants comportant des cordons,
malgré les pressions pour qu’une réglementation en
interdise la vente [37][38]. En Irlande, où les cordons
sont interdits sur les vêtements d’extérieur pour
enfants depuis 1976, peu de vêtements respectent
cette norme de sécurité [33].
Une étude portant sur les termes généralement utilisés
sur les étiquettes indiquant l’âge d’utilisation des jouets
a révélé que les consommateurs sont plus
susceptibles d’éviter un jouet comportant de petites
pièces lorsque l’étiquette indique un danger précis
(étouffement) plutôt qu’un groupe d’âge donné (p. ex.,
« Enfants de trois ans et plus ») [39].
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5
L’éducation
Il est démontré que l’éducation des parents par les
médecins améliore certaines pratiques de sécurité,
telles que l’utilisation de dispositifs de retenue dans les
voitures, l’installation de détecteurs de fumée et
l’abaissement de la température de l’eau chaude des
robinets à la maison [40][41]. Les renseignements
généraux pour rendre la maison sécuritaire ou « à
l’épreuve des enfants », y compris des mesures pour
prévenir l’étouffement et la suffocation, ne semblent
pas aussi uniformément efficaces pour améliorer les
pratique de sécurité ou réduire le taux de blessures,
même si des études uniques ont fait état de
changements importants [40][42]-[45]. On pense que
l’efficacité de l’éducation à la sécurité atteint son
apogée lorsque cette éducation s’associe à des
stratégies pour modifier les comportements [46]. Il faut
favoriser des messages ciblés, simples et axés sur
des mesures, et les renforcer périodiquement.
Les programmes de visites à domicile ont fait l’objet
d’évaluations afin d’établir leur efficacité à prévenir les
blessures. Une analyse de 11 essais aléatoires et
contrôlés a démontré un effet préventif considérable à
l’égard des blessures subies par des enfants [47]. Un
essai aléatoire et contrôlé d’une visite à domicile au
cours de laquelle on remettait une trousse de
prévention des blessures a confirmé l’efficacité de
cette stratégie pour réduire les dangers à domicile, y
compris les dangers d’étouffement et de suffocation
[48]. Un essai aléatoire et contrôlé multicentre canadien
d’une seule visite à domicile comportant de
l’information sur la sécurité, des bons-rabais et des
conseils sur la sécurité à domicile ont favorisé une
diminution marquée du nombre de consultations en
raison de blessures, mais pas l’adoption à long terme
de mesures de sécurité à domicile [49].
Recommandations
La recherche et la surveillance
Il est essentiel de colliger les données relatives aux
circonstances des incidents d’étouffement et de
suffocation fatals et quasi-fatals pour dépister les
nouveaux dangers et surveiller l’efficacité de stratégies
de réglementation et d’éducation en place ou à venir.
Pour obtenir des données détaillées, incluant une
description narrative des événements et des produits
en cause, il faut passer par des programmes de
surveillance spécialisés, tels que le Système canadien
hospitalier d’information et de recherche en prévention
des traumatismes et la base de données nationale du
6 | LA PRÉVENTION DE L’ÉTOUFFEMENT ET DE LA SUFFOCATION CHEZ LES ENFANTS
coroner, dont la mise en oeuvre est projetée. Ces
systèmes sont nécessaires pour effectuer de futures
recherches et de la surveillance en matière de sécurité
des produits.
Les lois et les normes
On ne possède pas assez de données sur le respect
et l’efficacité de certaines lois et de certaines normes.
Par exemple, il existe des normes canadiennes sur les
aires et les structures de jeu pour éviter de nombreux
risques de piégeage, mais on n’en connaît pas le
degré de mise en oeuvre et de mise en vigueur dans
les collectivités ni l’efficacité à prévenir de graves
blessures. Il n’y a pas de normes sur les structures de
jeu des enfants d’âge préscolaire, et il faudrait en
établir.
• Sur la scène nationale, la Société canadienne de
pédiatrie (SCP) recommande de revoir la Loi sur
les produits dangereux afin d’y inclure des dangers
connus qui ne sont pas encore réglementés, mais
qui s’associent à des incidents fatals ou quasifatals, tels que les lits superposés, les barres de
protection des lits des tout-petits, les vêtements
pour enfants comportant des cordons et les
cordons des habillages de fenêtres.
• Sur la scène provinciale, la SCP recommande que
les autorités en matière de réglementation des
services de garde intègrent des directives de
sécurité, y compris des mesures pour prévenir
l’étouffement, la suffocation et la strangulation.
• Sur la scène municipale, la SCP recommande que
les collectivités et les conseils ou commissions
scolaires rendent obligatoire le respect des lignes
directrices de l’Association canadienne de
normalisation relatives aux aires de jeu et aux
structures des terrains de jeu, qui sont
actuellement volontaires.
La conception et la fabrication des produits
Puisque l’amélioration de la conception, de
l’étiquetage et de l’emballage des produits pourrait
avoir des effets très positifs sur la réduction de
l’exposition des enfants aux dangers d’étouffement et
de suffocation, la SCP recommande que les fabricants
et concepteurs de produits pour bébés et pour enfants
et que les établissements pour enfants se fient à des
documents comme le Guide 50 ISO, qui résume les
risques de blessures, y compris le piégeage, la
suffocation et l’étouffement, dans leurs processus de
conception et de production. Dans la mesure du
possible, il faut réduire ou éliminer l’utilisation
d’emballages de plastique, de sacs de plastique et
d’autres dangers d’étouffement dans l’emballage des
produits pour jeunes enfants. L’étiquetage des jouets
et produits pour enfants devrait indiquer clairement un
risque précis plutôt que de se limiter à une simple
recommandation sur l’âge.
L’éducation
Pendant les bilans de santé, les professionnels de la
santé pédiatrique devraient donner de l’information
aux parents et autres personnes qui s’occupent des
enfants (éducateurs en milieu de garde, gardiennes,
grands-parents) au sujet de la prévention de
l’étouffement et de la suffocation, à la fois adaptée à
l’âge et à l’étape de développement de leur enfant. Les
programmes communautaires de santé publique
doivent distribuer de l’information sur la prévention de
l’étouffement aux éducateurs en milieu de garde. Les
cours de gardiennage doivent inclure des directives
pour prévenir l’étouffement et des protocoles de
traitement (voir ci-dessous).
Saint-Jean ou de la Croix-Rouge. Les cours pour
nourrissons et pour enfants visent les éducateurs en
milieu de garde, les enseignants, les gardiennes, les
sauveteurs et les parents. Les dispensateurs de soins
pédiatriques, notamment les dispensateurs de soins
préhospitaliers et ceux qui travaillent dans des
collectivités éloignées, devraient maintenir leurs
connaissances et habiletés en réanimation pédiatrique
avancée. La formation de base des sauveteurs devrait
être complétée par une formation de soins spécialisés
en réanimation pédiatrique comportant des mises à
jour et des revues périodiques, conformément aux
recommandations de l’American Heart Association.
Ressources supplémentaires
Pour obtenir plus d’information sur les risques de
blessures, la prévention des blessures et les
techniques de sauvetage, consultez les sites Web
suivants :
• SécuriJeunes
www.securijeunescanada.ca
Les premiers soins et la respiration
cardiorespiratoire
Les parents et les éducateurs devraient être invités à
prendre les cours de RCR et de premiers soins sur
l’étouffement (RCR pour nourrissons et pour enfants)
offerts aux bureaux locaux de la Fondation des
maladies du coeur (1-888-473-INFO), de l’Ambulance
Canada :
• Santé Canada : www.hc-sc.gc.ca
• Fondation des maladies du cœur du Canada :
www.fmcoeur.com
• American Heart Association : www.heart.org
COMITÉ DE PRÉVENTION DES BLESSURES, SOCIÉTÉ CANADIENNE DE PÉDIATRIE |
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Tableau 3
Stratégies de prévention de base de l’étouffement et de la suffocation
Âge
De la
naissance à 2
mois
Conseils préventifs
• Une couchette qui respecte les normes gouvernementales à jour est le lieu le plus sécuritaire pour faire dormir les nourrissons. Les couchettes
fabriquées avant 1986 ou sur lesquelles ne figure pas une étiquette permanente, indiquant le nom du fabricant, le numéro ou le nom de modèle,
la date de fabrication, les directives d’assemblage et un avertissement au sujet de la dimension du matelas et de la bonne utilisation de la
couchette, ne sont pas sécuritaires.
• Vérifier régulièrement la couchette pour s’assurer qu’elle ne contient pas de pièces et de quincaillerie lâches, particulièrement après l’avoir
déplacée.
• Éviter la literie molle, les bordures de protection ou les peluches. Le matelas de la couchette doit être ferme et bien ajusté.
• Installer les nourrissons pour qu’ils dorment sur le dos.
• Ne pas dormir avec un nourrisson sur un lit d’adulte, un divan, un fauteuil inclinable ou un matelas pneumatique et ne pas faire dormir les
nourrissons sur ces surfaces.
• Éviter les jouets munis de cordes ou de tirettes de plus de 20 cm (8 po), les bavettes à cordons et les colliers pour bébé.
• Éviter les jouets cassants, qui peuvent être insérés dans un rouleau de papier de toilette vide ou qui comporte de petites pièces ou des pièces
détachables.
• Utiliser des sucettes d’une pièce et les remplacer au moins tous les deux mois plutôt que d’attendre des signes de dommages. Ne jamais
attacher une sucette autour du cou d’un bébé, mais privilégier des attache-sucette munis de courts rubans.
• Bien attacher les sangles lorsqu’un nourrisson est dans un siège d’auto, un porte-bébé, un siège sauteur ou une balançoire et toujours utiliser la
sangle de l’entrejambe. Il n’est pas sécuritaire de laisser un bébé dormir dans son siège d’auto ou sa poussette.
De 4 à 6 mois Continuer de prendre toutes les mesures préventives soulignées ci-dessus, PLUS :
• Toujours être à l’affût des dangers d’étouffement dans la maison, passer l’aspirateur ou le balai souvent et être particulièrement attentif en
présence de visiteurs ou d’enfants plus âgés.
• Enlever les jouets suspendus et les mobiles de la couchette dès que le bébé a quatre mois ou qu’il peut se soulever avec les mains ou les pieds.
• S’assurer que la couchette est éloignée des stores ou des cordons des rideaux.
• Couper ou attacher les cordons des stores et des rideaux de manière qu’ils demeurent toujours inaccessibles.
De 6 à 12
mois
Continuer de prendre toutes les mesures préventives soulignées ci-dessus, PLUS :
• Rester à portée de bras du bébé pendant les repas.
• Décourager les frères et sœurs plus âgés à faire manger le bébé.
• Envisager de remplacer la sucette par un anneau de dentition si le bébé commence à la mâcher.
• Vérifier souvent les surfaces des planchers, le dessous des meubles et les espaces entre les coussins des divans ou des fauteuils afin d’y retirer
tout danger d’étouffement, surtout après une soirée ou un rassemblement.
• Ranger les jouets des enfants plus âgés à part, afin que les enfants plus jeunes ne puissent pas y avoir accès.
• Vérifier et respecter les recommandations relatives à l’âge et à la sécurité de toutes les étiquettes de jouets.
• Éviter les vêtements munis de cordons au cou ou à la taille. L’hiver, privilégier un cache-col à un foulard et des attaches-mitaines à des cordons.
• Enlever la nourriture pour animaux du plancher entre les repas.
8 | LA PRÉVENTION DE L’ÉTOUFFEMENT ET DE LA SUFFOCATION CHEZ LES ENFANTS
• Faire un nœud avec les sacs de plastique avant de les entreposer hors de portée et hors de vue.
Période
Continuer de prendre toutes les mesures préventives soulignées ci-dessus, PLUS :
préscolaire
(de 1 à 4 ans) • Éviter les jouets magnétiques.
• S’assurer que les piles des jouets sont bien installées et ne sont pas accessibles à l’enfant.
• Ne pas utiliser de ballons de latex. Privilégier plutôt les ballons de mylar ou d’aluminium.
• N’utiliser que de grosses perles pour faire des colliers (d’une largeur de plus de 4 cm [1,5 po]). Si elles sont plus petites, elles posent un risque
d’étouffement.
• S’assurer que le coffre à jouets est sécuritaire, qu’il contient des trous d’air et un couvercle léger aux charnières solides.
• Utiliser un lit superposé seulement s’il respecte les normes à jour (ASTM et 16 CFR), élaborées pour éviter un piégeage fatal causé par un
mauvais espacement entre les barres de protection et d’autres vices de conception. Les enfants peuvent également être coincés entre le mur et
le matelas ou la structure du lit. Une barre de protection du côté du mur peut prévenir ce problème, aux deux étages du lit. Ne jamais laisser un
enfant de moins de six ans utiliser le lit du haut, car il court un risque plus élevé de piégeage en raison de sa taille. S’assurer que le matelas est
de la bonne dimension et qu’il est bien ajusté, ne laissant pas un espace de plus de 3 cm des quatre côtés du lit. Les enfants ne devraient jamais
attacher de cordes ou de cordon sur un lit superposé ou sur d’autres meubles ou des luminaires.
• Retirer le casque de vélo de l’enfant avant de le laisser jouer dans les structures de jeu.
• Ne pas autoriser les enfants à attacher des cordes à sauter, des laisses et des cordes à des arbres, des terrasses ou des structures de jeu.
• Favoriser les bonnes manières à table : s’asseoir pour manger, être calme et ne pas parler avec des aliments dans la bouche, bien mâcher avant
d’avaler et ne pas courir partout en mangeant.
Remerciements
Les auteurs remercient une ancienne membre du
comité de prévention des blessures, la docteure Bich
Nguyen, pour son travail à des versions précédentes
du présent document de principes.
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COMITÉ DE PRÉVENTION DES BLESSURES
Membres : Claude Cyr MD; Brent E Hagel Ph. D.; I
Barry Pless MD; Jeffrey W Scott MD; Natalie L
Yanchar MD (présidente); Mitchell Zelman MD
(représentant du conseil)
Représentants : Dominic Allain MD, section de la
médecine d’urgence pédiatrique, Société canadienne
de pédiatrie; Pamela Fuselli, SécuriJeunes Canada;
Gail Salminen, Santé Canada, Bureau de la sécurité
des produits de consommation; Robin Skinner, Agence
de la santé publique du Canada; Anne-Marie Ugnat,
Agence de la santé publique du Canada (2008-2010)
Conseillers : Matthew John Bowes MD; Amy Ornstein
MD; Lynne J Warda MD
Auteur principal : Claude Cyr MD
Aussi disponible à www.cps.ca/fr
© Société canadienne de pédiatrie 2017
La Société canadienne de pédiatrie autorise l’impression d’exemplaires uniques de ce document à partir
de son site Web. Pour obtenir la permission d’imprimer ou de photocopier des exemplaires multiples,
COMITÉ
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Avertissement : Les recommandations du présent document de principes ne
Des
variations tenant compte de la situation du patient peuvent se révéler
pertinentes. Les adresses Internet sont à jour au moment de la publication.
constituent
pas CANADIENNE
une démarche ou DE
un PÉDIATRIE
mode de traitement
DE PRÉVENTION DES BLESSURES,
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