Rapport d`activités 2014
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Rapport d`activités 2014
CENTRE VÉTÉRINAIRE DE LA FAUNE SAUVAGE ET DES ECOSYSTÈMES DES PAYS DE LA LOIRE Rapport d’activités 2014 Rapport d’activités 2014 Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire Réalisation : Olivier Lambert Crédits photographiques : CVFSE/Oniris (sauf précisions en légende) Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire 1 Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire SOMMAIRE Le mot du Directeur du Centre 4 Le Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire – Présentation 5 Des activités de soins et de réhabilitation de la faune sauvage 6 Des activités de formation et de sensibilisation 7 Des activités scientifiques, de recherche et de développement 8 Le Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes – Equipe pluridisciplinaire Les permanents 9 9 Les bénévoles 13 Les enseignants-chercheurs d’Oniris 14 Le Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes – Locaux et équipements Zoom – Le Macareux moine Le Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire – Activités de soins et de réhabilitation de la faune sauvage 15 20 21 Recensement et classement des animaux sauvages admis au CVFSE en 2014 22 Causes d’entrée des animaux sauvages admis au CVFSE en 2014 (hors échouages massifs) 28 Résultats de l’activité de réhabilitation des animaux sauvages admis au CVFSE en 2014 (hors échouages massifs) 31 Origine des animaux sauvages admis au CVFSE en 2014 (hors échouages massifs) 33 Accueil d'oiseaux marins suite aux échouages massifs consécutifs aux tempêtes hivernales 2013-2014 34 Perspectives pour les années à venir 40 Zoom – L'Autour des palombes Le Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de 41 42 2 Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire la Loire – Activités pédagogiques, d’enseignement et de formation Intervention pour l’enseignement primaire 43 Intervention pour l’enseignement secondaire 44 Intervention pour l’enseignement supérieur 51 Intervention et sensibilisation à destination du grand public 54 Intervention auprès des professionnels 56 Zoom – L'Ecureuil roux Le Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire – Activités scientifiques, de recherche et de développement 61 62 Activités scientifiques, de recherche et de développement en faune sauvage 63 Activités scientifiques, de recherche et de développement en apidologie 73 Autres prestations 94 Zoom – Andrena cineraria 102 Le Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes – Communications médiatiques 103 Partenaires financiers, techniques et scientifiques – Remerciements 105 3 Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire Le mot du Directeur du Centre 2014, un rythme fou, fou ... fou ! L'année 2014 commence bien mal sur nos côtes atlantiques qui voient s'échouer des milliers d'alcidés épuisés par les tempêtes successives auxquelles s'ajoute une pollution par hydrocarbures. Immédiatement le Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire (CVFSE/Oniris) se mobilise avec la Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO) pour collecter les cadavres et tenter de sauver les quelques rescapés. Rapidement nos deux structures sont rattrapées par le manque de moyen et de soutien mais nous portons cette mission jusqu'au bout sans défaillir, baignés de tristesse pour les oiseaux et d'amertume vis-à-vis du MEDD. Si ce début d'année est difficile et a marqué nos esprits, les liens tissés avec les associations naturalistes se sont renforcés au niveau régional et augurent de belles collaborations, j'en veux pour exemple, les Rencontres Naturalistes Régionales coorganisées avec la Coordination Régionale LPO fin novembre 2014 et qui ont remporté un franc succès. Voilà le point positif de cette année 2014 : le réseau partenarial du CVFSE consolidé et concrétisé par la poursuite et la mise en place de nombreux programmes et échanges. Je retiendrai ainsi les travaux avec le Centre Beautour et le Lycée Nature, l'UMR BioEpAR, AgroCampus Ouest, l'Anses, l'USF de l'ONCFS, ... ou encore les échanges avec la Fédération Départementale des Chasseurs Vendéens. Enfin, dans ces temps financièrement difficiles, je tiens à remercier nos fidèles partenaires : le Groupe Total, le Conseil Régional et la DREAL des Pays de la Loire, le Conseil Général de Loire-Atlantique et Nantes Métropole. J'aimerais aussi remercier les salariés, plus impliqués et passionnés que jamais et les nombreux bénévoles du centre. Un grand merci à eux et bonne lecture à tous. Olivier Lambert Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire 4 Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire Le Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire Présentation Le Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire, CVFSE, créé en 1985 par des étudiants vétérinaires passionnés d’ornithologie, a évolué sous l’impulsion des enseignants-chercheurs de l’Ecole Nationale Vétérinaire de Nantes (actuellement Oniris), de la tutelle, du personnel du CVFSE et de partenaires privés et publics. D’un objectif initial de soins, ses actions sont désormais des actions de soins et de réhabilitation, des actions de formation et de sensibilisation ainsi que des études scientifiques concernant la faune sauvage et les écosystèmes européens. Localisation géographique du Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes 2 3 1 4 Pays de la Loire : 1 – Loire Atlantique (44) 2 – Mayenne (53) 3 – Sarthe (72) 4 – Maine et Loire (49) 5 – Vendée (85) 5 Sous l’influence de l’Océan Atlantique, la Région des Pays de la Loire présente un réseau hydrique important (Loire, zones humides, estuaire) et une grande variété d’écosystèmes favorisant une biodiversité très riche. Au cœur de cette région, le CVFSE est une structure unique, tournée vers la préservation de cette richesse environnementale. Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire 5 DES ACTIVITES DE SOINS ET DE REHABILITATION DE LA FAUNE SAUVAGE Le CVFSE admet et soigne toute l’année des animaux sauvages en détresse en vue de leur réhabilitation dans le milieu naturel. Les animaux, en grande majorité des oiseaux, proviennent principalement des Régions Bretagne et Pays de la Loire. De quelques dizaines d’animaux recueillis les premières années (18 en 1985), le CVFSE en admet actuellement près de 2000 par an. Cette mission est financée par le Conseil Régional des Pays de la Loire et le Groupe Total. Autour des palombes (Accipiter gentilis) en volière de rééducation Le CVFSE accueille au quotidien des animaux victimes de traumatismes physiques (accidents de la voie publique, collision, prédation, électrocution, chasse, …), d’intoxications par des agents chimiques et biologiques (pesticides, hydrocarbures, toxine botulinique, …), d’affections liées à la présence d’agents pathogènes (bactéries, virus, parasites) et de dénichage. marées noires (naufrage de l’Erika en 1999, naufrage du Prestige en 2003, accident à la raffinerie de Donges en 2008), les épisodes de botulisme sur les zones humides locorégionales (Lac de Grand-Lieu, Marais de Goulaine, Littoral de Loire Atlantique et de Vendée, …), ou les phénomènes climatiques (échouage massif d'oiseaux marins suite aux tempêtes hivernales 2013-2014). Le CVFSE intervient également lors de catastrophes écologiques telles que les Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire 6 DES ACTIVITES DE FORMATION ET DE SENSIBILISATION Le CVFSE est une structure unique de formation et de sensibilisation à la faune sauvage, aux abeilles domestique et sauvages. Cette mission est financée par le Conseil Régional des Pays de la Loire, le Groupe Total, le Conseil Général de Loire-Atlantique et Nantes Métropole. Bérengère Maheu (à droite) réalisant des soins sur un Hérisson d'Europe (Erinaceus europaeus) aidée par des ème étudiants vétérinaires (4 année) en rotation clinique obligatoire Le CVFSE propose un enseignement unique dédié aux étudiants vétérinaires (étudiants du club CEFAUNES et bénévoles du Centre, et enseignement obligatoire en 4ème année) et à la formation continue des vétérinaires, autour de la prise en charge médicale de la faune sauvage. Le CVFSE propose par ailleurs des actions pédagogiques et des interventions de sensibilisation à la faune sauvage, aux espèces sentinelles de l’environnement (abeilles, …) et à la biodiversité en général, en faveur des scolaires du primaire et du secondaire, mais également du grand public. Chaque année, le CVFSE reçoit et forme par ailleurs de nombreux stagiaires de deuxième et troisième cycles. Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire 7 DES ACTIVITES SCIENTIFIQUES, DE RECHERCHE ET DE Le Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire fait partie de la Plateforme Environnementale Vétérinaire d’Oniris, qui comprend également le Centre Anti-Poison et Environnemental de l’Ouest (CAPAE) et le Centre Abeille Domestique (CAD). Cette plateforme a pour mission de fédérer et coordonner des activités de services, d’aide à l’appui scientifique et technique, de recherche appliquée et de développement en matière d’évaluation des risques infectieux et DEVELOPPEMENT chimiques pour la santé des écosystèmes. C’est donc dans ce cadre vétérinaire unique dans le Grand Ouest que s’inscrivent les activités scientifiques du CVFSE. Cette mission est financée par le Régional des Pays de la Loire, le Total, la DREAL Pays de la Loire, le Général de Loire-Atlantique et Métropole. Conseil Groupe Conseil Nantes Veille sanitaire, audits et expertises sont les axes scientifiques majeurs du CVFSE : le CVFSE est une structure essentielle d’épidémiosurveillance et d’évaluation de la santé des écosystèmes : des programmes de recherche sont réalisés sur l’étude des agents pathogènes de la faune sauvage pour (i) participer à la surveillance des maladies de la faune sauvage et (ii) améliorer la prise en charge vétérinaire des animaux sauvages en détresse ; des études écotoxicologiques et écopathologiques sont réalisées sur les espèces sentinelles de la qualité de l’environnement ; des travaux sont réalisés pour améliorer les connaissances sur les abeilles sauvages (répartition, biologie, ...) et évaluer l'impact de l'anthropisation (urbanisation, agriculture) sur les communautés d'abeilles sauvages et sur les abeilles domestiques. Emeline Tata (stage M2) échantillonnant les abeilles sauvages dans une prairie ► Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire 8 Le Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire Equipe pluridisciplinaire Le Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire fonctionne grâce à une équipe pluridisciplinaire composée de permanents, de bénévoles étudiants vétérinaires et extérieurs, et d’enseignants-chercheurs d’Oniris. LES PERMANENTS Olivier Lambert. [email protected] Titulaire d’un Doctorat en Ecologie et d'un certificat de capacité autorisant l'élevage d'animaux d'espèces non domestiques de la Faune Sauvage européenne, O. Lambert a été embauché au CVFSE en Mars 2000 et en prend la Direction en 2012. Contrat : CDI, temps plein Philippe Gourlay. [email protected] Docteur vétérinaire et titulaire du CEAV en Médecine Interne des Animaux de compagnie, Ph. Gourlay a rejoint le CVFSE en Septembre 2009. Il en est le Directeur médical. Il prépare actuellement un Doctorat en Epidémiologie. Contrat : CDD, temps plein Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire 9 Caroline Ladan. [email protected] Auxiliaire de Santé Animale et titulaire d’un Capes en Lettres Modernes, C. Ladan a intégré l’équipe du CVFSE en septembre 2011 en tant qu'auxiliaire spécialisée vétérinaire. Contrat : CDD, 70 % temps partiel Elodie Laurent. [email protected] Titulaire d’un Master 1 « Microbiologie-Ecologie » et suite à de nombreuses missions d’écovolontariat auprès d’associations de sauvegarde de la faune sauvage en France ou à l’étranger et des stages en parcs animaliers, E. Laurent a intégré l’équipe du CVFSE en mai 2012 dans le cadre des Services civiques. Sa mission au CVFSE a été reconduite jusque fin avril 2013. A partir de cette date, Elodie a été embauchée en tant que soigneuse animalière. Contrat : CDD, 70 % temps partiel Bérengère Maheu. [email protected] Docteur Vétérinaire, Bérengère a suivi le cycle intégré de la formation CERTIFAUNE 2013 (stage de 6 mois au CVFSE + formation CERTIFAUNE) puis a été embauchée en tant que vétérinaire au CVFSE à partir du 1er juillet 2013 pour seconder Philippe Gourlay. Contrat : CDD, temps plein Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire 10 Doriane Blottière. doriane.blottiè[email protected] Titulaire du Master 2 « Gestion des Ecosystèmes Anthropisés » et après avoir effectué son stage de M2 au CVFSE sur les abeilles sauvages, D. Blottière a été embauchée en mars 2014 en tant que biologiste, dans le cadre du programme URBIO. Contrat : CDD, temps plein Anaëlle Bourigault. [email protected] Titulaire d'un BEP Vente en animalerie, A. Bourigault a été embauchée à Oniris (Service de Parasitologie, Aquaculture Faune Sauvage) en décembre 2008 ; elle a rejoint l'équipe du CVFSE en avril 2014. Contrat : Titulaire, 50 % mi-temps Cynthia Manzoni. Titulaire d'un BTS Gestion et Protection de la Nature (GPN) et suite à de nombreux stages ou missions de bénévolat auprès d'organismes de sauvegarde et de protection de l'environnement et de la faune sauvage, C. Manzoni a intégré l'équipe du CVFSE en septembre 2013 dans le cadre des Services civiques. Contrat : CDD 6 mois, temps plein Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire 11 Marie Diaz. [email protected] Titulaire du Master 2 « Gestion des Habitats et des Bassins Versants » et suite à de nombreux stages dans le domaine de l'écologie, M. Diaz a intégré l’équipe du CVFSE en avril 2014 dans le cadre des Services civiques. Elle a poursuivi à Oniris par un CDD dans le cadre de la formation apicole au sen du CAD. Contrat : CDD 6 mois + 2 mois, temps plein Esther Sabin. [email protected] Titulaire du Master 2 « Biodiversité et Ecosystèmes Tropicaux » et suite à de nombreux stages dans le domaine de l'écologie, E. Sabin a intégré l'équipe du CVFSE en octobre 2014 dans le cadre des Services civiques. Contrat : CDD 6 mois, temps plein Nelly Le Martret. [email protected] Adjoint administratif à Oniris, N. Le Martret a intégré l'équipe du CVFSE en octobre 2004 dans le cadre de ses missions de secrétariat dans le Département Santé des Animaux d'Elevage et Santé Publique. Contrat : Titulaire, temps plein (dont 50 % pour le service de Parasitologie, Aquaculture, Faune Sauvage) Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire 12 LES BENEVOLES Les étudiants vétérinaires. Ils peuvent participer bénévolement aux soins des animaux sauvages reçus au CVFSE et remplacer les salariés lors des gardes du soir et de week-end. Chaque année, une vingtaine d’étudiants aident ainsi au quotidien le personnel du CVFSE. Ces étudiants sont formés par ailleurs aux soins à la faune sauvage sous forme de travaux dirigés et pratiques. Ces étudiants adhèrent au club faune sauvage « CEFAUNES » d’Oniris qui propose, en parallèle des missions au CVFSE, des activités de sensibilisation et de découverte de la faune sauvage. 1 2 Etudiants du club CEFAUNES réalisant (1) un gavage sur un Guillemot de Troïl (Uria aalge) et (2) des soins sur deux jeunes hérissons (Erinaceus europaeus) Les bénévoles extérieurs. En 2014, 48 bénévoles extérieurs (de formations diverses) ont aidé au quotidien le personnel du CVFSE dans leur activité de soins à la faune sauvage. Le nombre de bénévoles extérieurs travaillant au CVFSE dépend du nombre d’animaux présents en soins et par conséquent de la saison (de 2 à 6 par jour). 1 2 Bénévoles du CVFSE réalisant l'entretien d'un bassin de réhabilitation (1) et le gavage d'une Chouette effraie (Tyto alba) (2) Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire 13 LES ENSEIGNANTS-CHERCHEURS D’ONIRIS Monique L’Hostis. [email protected] Docteur vétérinaire et Professeur en Parasitologie-Zoologie Appliquée à Oniris, M. L’Hostis a pris la responsabilité du CVFSE en 1990 en parallèle de ses missions d’enseignantchercheur. Spécialisée en apiculture depuis une trentaine d’années, elle est à l’origine des études sur les abeilles domestique et sauvages au CVFSE et a créé en 2005 un diplôme inter-école « Apiculture et pathologie apicole » à destination des vétérinaires, dont plus d’une centaine ont déjà été formés. Elle est actuellement Directrice Adjointe du CVFSE. Hervé Pouliquen. [email protected] Docteur vétérinaire, Professeur en Pharmacie et Toxicologie, Directeur des Formations Vétérinaires à Oniris, H. Pouliquen est le Directeur de la Plateforme Environnementale Vétérinaire d’Oniris et s’intéresse à la caractérisation du risque pour l’environnement des contaminants (antibiotiques piscicoles, biocides, métaux lourds, hydrocarbures aromatiques polycycliques, produits phytosanitaires). Son implication dans le CVFSE se fait au travers d’études menées sur les animaux sauvages autochtones (oiseaux, hérissons) et les abeilles. Suzanne Bastian. [email protected] Docteur vétérinaire et Maître de conférences en Maladies réglementées et zoonoses à Oniris, S. Bastian exerce ses activités de recherche et développement au sein de l’UMR Oniris-INRA « Biologie Epidémiologie Analyse des Risques en santé animale » sur le rôle des vertébrés sauvages comme réservoir de maladies infectieuses. Elle intervient au CVFSE comme responsable pédagogique de l’enseignement dispensé aux étudiants vétérinaires et collabore avec l’équipe sur des projets de recherche en écologie du paysage et sur les abeilles domestiques. Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire 14 Le Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire Locaux et équipements Le CVFSE a investi les anciennes écuries du Parc de la Chantrerie en janvier 2008 après plusieurs mois de travaux de restauration des bâtiments. Le CVFSE compte près de 1000 m2 de bâtiments répartis en (Figures N°1 à 5) : - au rez de chaussée du bâtiment principale (Figure N°2) : (i) une salle d'accueil du public, (ii) une salle de soins centrale entourée de (iii) deux salles d'hospitalisation, (iv) une salle de chirurgie et (v) une pharmacie, (vi) une salle d'autopsie, (vii) une cuisine avec chambre froide, (viii) des salles de stockage de matériels et de nourriture, (ix) une salle de 8 boxes de convalescence, - à l'étage (Figure N°3) : (i) 4 bureaux, (ii) une salle de réunion et bibliothèque, et (iii) une salle de repos avec coin cuisine et sanitaire - une cour intérieure pouvant accueillir des bassins de réhabilitation et un bâtiment de prise en charge des oiseaux marins (Figure N°4) avec (i) une salle de 4 boxes de convalescence, (ii) une salle de lavage des oiseaux mazoutés, (iii) une salle de séchage et (iv) une salle de "pré-bassins", salle de transition avant le passage des oiseaux en bassins de réhabilitation ; - de chaque côté du bâtiment central, 14 boxes comprenant des locaux techniques (chaufferie, ...) et des locaux de stockage de matériels (Figure N°1) ; - une cour permettant l'installation de structures amovibles de prise en charge d'oiseaux mazoutés en cas de crise écologique. Figure N°1 : plan général des bâtiments du CVFSE/Oniris Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire 15 Figure N°2 : plan de masse du rez-de-chaussée du bâtiment central du CVFSE/Oniris er Figure N°3 : plan de masse de 1 étage du bâtiment central du CVFSE/Oniris Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire 16 Figure N°4 : plan de masse de la cour intérieure et du bâtiment de prise en charge des oiseaux marins du CVFSE/Oniris Pour la deuxième phase d'hospitalisation des animaux reçus, la phase de rééducation/réhabilitation, le CVFSE possède plus de 1000 m2 de volières extérieures répartis en (i) une volière oiseaux marins comprenant deux bassins, a deux volières grandes espèces de 30x10x3,5m et 40x10x4m, un complexe en bois de six volières, et deux volières passereaux et petits mammifères (Figure N°5). b Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire 17 c d e g f h Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire 18 i j Figure N°5 : différentes vues des installations du CVFSE a/ vue générale des bâtiments, b/ cour intérieure du CVFSE, c/ salle d'accueil, d/ salle de soins, e/ salle de chirurgie, f/ salle d'hospitalisation, g/ salle de lavage, h/ boxes de convalescence du bâtiment de prise en charge des oiseaux marins, i/ volière grandes espèces, j/ une des six volières du complexe de volières en bois Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire 19 Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire Zoom Le Macareux moine Fratercula arctica Taille : 28 à 34 cm Envergure : 47 à 63 cm Poids : 320 à 550 g De la famille des Alcidés, cet oiseau pélagique passe la grande majorité de son temps en haute mer et ne gagne la terre ferme que pour la nidification. De silhouette assez ronde, la tête est très caractéristique, avec en plumage nuptial, des joues d'un blanc pur, une calotte noire, des yeux cerclés de rouge soulignés par un fin et long sourcil noir et surtout un bec volumineux triangulaire formé de couches cornées successives, avec la pointe rouge vif et la base bleu foncé entourée de jaune. Cette tête caractéristique lui a valu son surnom de "clown de mer". Son bec est utilisé pour stocker ses proies (surtout des petits poissons) qu'il capture en nageant sous l'eau à l'aide de ses ailes, plus propices à la nage qu'au vol. L'aire de répartition du Macareux moine est strictement nordatlantique. Cette espèce est en danger en France et la population relictuelle se situe en Bretagne et ne compte plus que quelques dizaines de couples. Vulnérable à l'échelle européenne, les macareux paient un lourd tribu des marées noires et dégazages répétitifs. En 2014, le CVFSE a reçu 729 macareux moines, la plupart victimes des tempêtes hivernales successives 2013-2014. Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire 20 Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire Le Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire Activités de soins et de réhabilitation de la Faune Sauvage Depuis sa création en 1985, le Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes a connu une régulière augmentation du nombre d’animaux reçus avec le franchissement du millier d’animaux recueillis en 2003 et la barre des 1500 en 2010 (Figure N°6). Cette évolution du nombre d’entrées a toutefois été marquée par une nette baisse en 2006, avec 672 animaux recueillis, suite aux mesures sanitaires prises pendant la crise de la Peste Aviaire H5N1 et la fermeture du CVFSE pendant 3 mois. Depuis 1985, le Centre a par ailleurs été confronté à cinq grandes crises écologiques majeures régionales, nationales et internationales : l’épizootie de botulisme au Lac de Grand-Lieu en 1995 avec 250 oiseaux recueillis, la marée noire de l’Erika au large de la Bretagne en 1999 avec 11016 oiseaux recueillis, la marée noire du Prestige au large de la Galice avec 346 oiseaux recueillis, l’incident à la Raffinerie de Donges en 2008 et 42 oiseaux recueillis, et les échouages massifs d'oiseaux marins suite aux tempêtes hivernales 2013-2014 et 1054 oiseaux reçus. Poursuivant l'objectif principal de relâcher dans leur milieu naturel le plus grand nombre d'animaux sauvages hospitalisés, et dans les meilleures conditions possibles, l'équipe de vétérinaires s'attache chaque année à perfectionner ses diagnostics cliniques et la prise en charge médicale. Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire 21 Figure N°6 : évolution du nombre d’animaux accueillis au Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire de 1985 à 2014 (sans prise en compte des entrées suite aux crises majeures) RECENSEMENT EN 2014 ET CLASSEMENT DES ANIMAUX SAUVAGES ADMIS AU Entre le 1er janvier et le 31 décembre 2014, le CVFSE a recueilli 2952 animaux de 133 espèces différentes (Tableaux N°1 et 2 ; Figures N°7 et 8) et originaires de 16 départements de France métropolitaine CVFSE (rappel 2013 : 1556 animaux reçus de 131 espèces différentes). Parmi ces 2952 animaux reçus, 1054 entrées sont liées aux échouages massifs d'oiseaux en février 2014 suite aux tempêtes hivernales 2013-2014. Chouettes chevêches (Athene noctua) en volière de réhabilitation (photo Elodie Laurent) Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire 22 Tableau N°1 : nombre d’espèces et d’animaux admis, par classe zoologique, par le CVFSE en 2014 Nombre d’espèces Nombre d’animaux Oiseaux 102 2539 Mammifères 23 402 Reptiles/amphibiens 8 11 133 2952 Total Figure N°7 : proportion d’animaux admis au CVFSE en 2014 par classe zoologique Tableau N°2 : nombre d’espèces et d’animaux admis, par classe zoologique, par le CVFSE en 2014 (hors échouages) Nombre d’espèces Nombre d’animaux Oiseaux 99 1485 Mammifères 23 402 Reptiles/amphibiens 8 11 130 1898 Total Figure N°8 : proportion d’animaux admis au CVFSE en 2014 par classe zoologique (hors échouages) Remarques : dans les chapitres suivants consacrés aux accueils 2014, les chiffres ne comprennent pas les données liées aux échouages massifs d'oiseaux marins, un chapitre spécial leur étant consacré (voir pages 34 à 39). Ecureuil roux (Sciurus vulgaris) au dessus de "sa volière taquet" (photo Elodie Laurent) Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire 23 Les oiseaux (hors échouages massifs) Les oiseaux représentent 78 % des entrées avec 1485 individus reçus et se répartissent parmi 99 espèces (Tableaux N°3 et N°4). (Rappel 2013 : 1308 oiseaux de 102 espèces différentes). Les Rapaces et les Passereaux (et assimilés : martinets par exemple) sont les oiseaux majoritairement admis au CVFSE avec 64 % des entrées (Figure N°9). Sur les 99 espèces d’oiseaux : 19 sont « très fréquentes » avec des effectifs supérieurs à 20 individus : Chouette hulotte (n=124), Pigeon ramier (n=118), Merle noir (n=104), Effraie des clochers (n=89), Tourterelle turque (n=84), Buse variable, Martinet noir et Pigeon biset urbain (n=71), Goéland argenté (n=69), Faucon crécerelle (n=65), Corneille noire (n=39), Chevêche d'Athéna (n=38), Pie bavarde (n=36), Moineau domestique (n=32), Epervier d'Europe (n=26), Mouette rieuse (n=24), Grive musicienne et Mésange bleue (n=23), et Canard colvert (n=21). 13 sont « fréquentes » avec des effectifs de 10 à 19 individus : Rougegorge familier (n=19), Pic vert (n=16), Hirondelle de fenêtre, Fou de Bassan (n=15), … 16 sont « peu fréquentes » avec des effectifs de 4 à 9 individus : Hibou moyenduc (n=9), Faisan de Colchide, Goéland marin et Pinson des arbres (n=8), … 51 sont « exceptionnelles » avec des effectifs de 1 à 3 individus : Engoulevent d'Europe, Faucon pèlerin, Petit Duc scops, Plongeon imbrin, … Tableau N°3 : répartition par groupes zoologiques des oiseaux reçus au CVFSE en 2014 (hors échouages massifs) Nombre d’espèces Nombre d’oiseaux Passereaux & autres 38 519 Rapaces 16 438 Colombins & gallinacés 9 295 Palmipèdes 25 197 Echassiers & limicoles 11 36 Total oiseaux 99 1485 Figure N°9 : proportions d’oiseaux, par groupes zoologiques, reçus au CVFSE en 2014 (hors échouages massifs) Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire 24 Le nombre de passereaux et autres, de rapaces, de colombins et gallinacés, et de palmipèdes a respectivement augmenté de 16, 13, 14 et 10 % en 2014 par rapport à 2013. Le nombre d’échassiers et limicoles est quant à lui resté constant avec 36 entrées en 2014 contre 37 en 2013 : ces espèces fréquentent des milieux peu fréquentés des promeneurs, et ont par conséquent peu de probabilité d'être découvertes en cas de blessure. Tableau N°4 : liste exhaustive des oiseaux reçus au CVFSE en 2014 (hors échouages massifs) ; en grisé, les espèces domestiques confiées au CVFSE en 2014 Accenteur mouchet Aigrette garzette Autour des palombes Bécasse des bois Bécasseau variable Bergeronnette grise Bernache cravant Bernache du Canada Bondrée apivore Busard cendré Buse variable Canard carolin Canard colvert Chardonneret élégant Chevêche d'Athéna Choucas des tours Chouette hulotte Cigogne blanche Corbeau freux Corneille noire Coucou gris Courlis cendré Cygne tuberculé Effraie des clochers Engoulevent d'Europe Epervier d'Europe Etourneau sansonnet Faisan de Colchide Faucon crécerelle Faucon émerillon Faucon hobereau Faucon pèlerin Fauvette à tête noire Fou de bassan Foulque macroule Fulmar boréal Gallinule poule d'eau Geai des chênes Goéland argenté Goéland brun Goéland sp. Goéland leucophée Goéland marin Grand cormoran Grèbe huppé Grive draine Grive musicienne Guêpier d'Europe Guillemot de Troïl Héron cendré Héron gardebœufs Hibou des marais Hibou moyen-duc Hirondelle des fenêtres Hirondelle rustique Huppe fasciée Macareux moine Macreuse noire Martin-pêcheur d'Europe Martinet noir Merle noir Mésange bleue Mésange charbonnière Mésange huppée Mésange sp. Milan noir Moineau domestique Mouette rieuse Mouette tridactyle Passereau sp Perdrix grise Petit-duc scops Pic épeiche Pic vert Pie bavarde Pigeon biset urbain Pigeon ramier Pingouin torda Pinson des arbres Plongeon catmarin Plongeon imbrin Pouillot véloce Râle d'eau Rougegorge familier Rougequeue à front blanc Rougequeue noir Serin cini Sterne pierregarin Tadorne de Belon Tourterelle turque Troglodyte mignon Vanneau huppé Verdier d'Europe Canard domestique Canari Chardonneret élégant Colombe blanche Dendrocygne fauve Perruche sp. Pigeon paon Pigeon voyageur Tourterelle rieuse Chardonneret élégant (Carduelis carduelis) en volière passereaux de réhabilitation (photo Elodie Laurent) Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire 25 Le nombre d’oiseaux accueillis augmente exponentiellement à partir de janvier pour atteindre un pic d’entrée en juin-juillet (période de naissances de la majorité des oisillons) puis décroît jusqu’en décembre (Figure N°10). Cette répartition est directement liée aux causes d'accueil des oiseaux au CVFSE (voir page 28). Figure N°10 : répartition mensuelle des entrées d’oiseaux au CVFSE en 2014 (hors échouages massifs) Les mammifères Les mammifères représentent 21 % des entrées (contre 15 % en 2013) avec 402 individus reçus et se répartissent parmi 23 espèces (Tableau N° 5) (Rappel 2013 : 236 mammifères de 20 espèces différentes). Les hérissons sont les mammifères majoritairement recueillis au CVFSE avec 68 % des entrées (n=274) soit presque 2 fois plus qu'en 2013 ! Cette espèce est d’ailleurs l'espèce de loin la plus représentée au CVFSE en 2014 toutes espèces confondues. Parmi les 20 espèces de mammifères reçues en 2013 : 3 sont « très fréquentes » avec des effectifs supérieurs à 20 individus : Hérisson d’Europe (n=274), Ecureuil roux (n=35) et Pipistrelle commune (n=24) ; 2 sont « fréquentes » avec des effectifs de 10 à 19 individus : Lapin de garenne (n=13) et Lérot (n=10) ; 5 sont "peu fréquentes" avec des effectifs de 4 à 9 individus : Renard roux et Lièvre brun (n=7), Fouine (n=5), Campagnol terrestre et Chevreuil (n=4) ; 13 sont exceptionnelles avec des effectifs de 1 à 3 individus : Oreillard gris, Pipistrelle de Nathusius, Sérotine commune, … Tableau N°5 : liste exhaustive des mammifères reçus au CVFSE en 2014; en grisé, les espèces domestiques confiées au CVFSE en 2014 Belette Blaireau européen Campagnol terrestre Chevreuil Crocidure des jardins Ecureuil roux Fouine Hérisson d'Europe Lapin de garenne Lérot Lièvre brun Mulot sylvestre Musaraigne pygmée Oreillard gris Pipistrelle commune Pipistrelle de Nathusius Ragondin Rat brun Renard roux Rongeur sp. Sanglier Sérotine commune Furet domestique Rat domestique Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire 26 La répartition du nombre de mammifères accueillis (Figure N°11) est dépendante de la répartition du nombre de hérissons reçus. Deux pics d’accueil sont ainsi observés : un pic au printemps correspondant aux naissances de hérissons et un pic lié à l’accueil de jeunes hérissons issus de secondes portées. Figure N°11 : répartition mensuelle des entrées de mammifères au CVFSE en 2014 Jeunes lièvres bruns (Lepus europaeus) d'âge différents reçus au CVFSE en 2014 (photos Elodie Laurent) Les reptiles & amphibiens Les reptiles/amphibiens sont toujours très rares et représentent 1 % des entrées avec 11 individus reçus se répartissant parmi 8 espèces : Crapaud commun (n=1), Couleuvre à collier (n=1), Emyde lépreuse (n=1), Orvet (n=1), Pogona (n=1), Tortue de Floride (n=2), Tortue grecque (n=2), et Tortue d'Hermann (n=2). Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire 27 CAUSES D’ENTREE DES ANIMAUX CVFSE EN 2014 (HORS ECHOUAGES MASSIFS) SAUVAGES ADMIS AU Les oiseaux Les oiseaux admis au CVFSE en 2014 ont principalement été victimes de collisions (accidents de la vie publique, vitres, autres obstacles fixes, ...) et de sorties de nid prématurées (sous la dénomination « désairage »), avec respectivement 35 % et 30 % des entrées (Figure N°12) : Figure N°12 : répartition par cause d’entrée des 1485 oiseaux admis au CVFSE en 2014 (hors échouages massifs) Les causes d’entrée en 2014 varient en proportion entre les différentes catégories d’oiseaux recueillis (Tableau N°6). Alors que le désairage (jeunes tombés du nid, ramassage inopportun, ...) a été la cause principale d’entrée des passereaux & assimilés (46,2 %), les collisions (accidents de la voie publique, vitres, filets, ...) sont les principales causes d'entrée pour toutes les autres catégories d'oiseaux et représentent plus de la moitié des causes d'entrée pour les rapaces (53,2 %). Grâce à l'effort de la prise de commémoratifs et à l'amélioration du diagnostic clinique, les causes indéterminées sont de moins en moins fréquentes et représentent en moyenne moins de 15 % des entrées. Les tempêtes hivernales ne sont pas comptabilisées dans les causes présentées ici mais elles représentent près de 85 % des entrées de palmipèdes (1054 oiseaux sur 1251 reçus). Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire 28 Tableau N°6 : répartition, par catégorie et par cause d’entrée des oiseaux admis au CVFSE en 2014 (hors échouages massifs) Cause d’entrée Passereaux & autres Rapaces Colombins & gallinacés Palmipèdes Echassiers & limicoles (n=519) (n=438) (n=295) (n=197) (n=36) désairage 46,2 % 23,5 % 21,8 % 19,8 % 11,1 % collision 24,1 % 53,2 % 31,5 % 26,9 % 47,2 % indéterminée 9,5 % 11,8 % 12,2 % 11,2 % 22,2 % prédation 11,4 % 2,0 % 26,1 % 2,0 % 0,0 % circonstances naturelles 3,7 % 2,3 % 2,7 % 19,8 % 8,3 % maladie 0,9 % 2,2 % 2,4 % 14,2 % 2,8 % captivité-saisie 2,0 % 2,2 % 3,0 % 1,0 % 2,8 % chasse-piège 1,1 % 2,4 % 0,3 % 4,6 % 5,6 % hydrocarbures 1,1 % 0,4 % 0,0 % 0,5 % 0,0 % Nichée de Pic Vert (Picus viridis) apportée dans leur nid suite à l'abattage d'un arbre (photo Elodie Laurent) Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire 29 Les mammifères Les mammifères admis au CVFSE en 2014 ont principalement été victimes de sorties de gîtes prématurées (sous la dénomination « désairage ») et de maladies avec respectivement 52 et 13 % des entrées (Figure N°13). Ces chiffres sont en lien direct avec les principales causes d'entrée des hérissons qui représentent 68 % des mammifères reçus ! Figure N°13 : répartition par cause d’entrée des 402 mammifères recueillis au CVFSE en 2014 Les reptiles/amphibiens Les accidents de la route et les causes indéterminées d'une part, les origines captives (exclusivement les tortues) d'autre part, représentent les principales causes d'entrées des reptiles/amphibiens au centre. Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire 30 RESULTATS DE L’ACTIVITE DE REHABILITATION DES ANIMAUX ADMIS AU CVFSE EN 2014 (HORS ECHOUAGES MASSIFS) Parmi les 1898 animaux admis par le CVFSE en 2014 (hors oiseaux arrivés dans le cadre des échouages massifs), 512 ont été relâchés soit 27 % (Figure N°14, a). Il faut toutefois noter qu’une grande partie des animaux reçus (36 %) ne reçoit aucun soin : mort à l’arrivée ou euthanasie à l’issue de l’examen clinique (blessure trop importante rendant un futur relâcher impossible). De plus, 11,4 % des animaux reçus en 2014 a/ SAUVAGES sont décédés moins de 12 heures après leur admission au CVFSE : la mort de ces animaux est généralement liée aux blessures directes ou au stress de la capture, du transport et/ou de la captivité. Ainsi si l’on excepte les animaux arrivés morts, euthanasiés à l’arrivée ou morts dans les 12 heures, 997 animaux (soit 53 %) ont reçu en 2014 des soins effectifs, dont 512 ont pu être relâchés soit 51 % (Figure N°14, b). b/ euthanasie arrivée mort -12h arrivée mort mort en soins euthanasie en soins relâché transfert encore en soins Figure N°14 : proportion par devenir des animaux admis (a) et soignés (b) au CVFSE en 2014 Les proportions des devenirs des animaux soignés (Figure N°15, a et b) entre les classes « oiseaux » et « mammifères » sont légèrement différentes avec 54 % d’oiseaux relâchés et 40 % d’oiseaux morts en hospitalisation (morts « naturellement » ou euthanasiés) contre respectivement 43 % et 40 % pour les mammifères. En 2013, ces proportions étaient nettement différentes pour les mammifères avec 65 % de mammifères relâchés (55 % pour les oiseaux). Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire 31 a/ b/ relâché mort en soins encore en soins transfert euthanasie en soins Figure N°15 : proportion par devenir des oiseaux soignés (a) et des mammifères soignés (b) au CVFSE en 2014 Les taux de relâcher sont variables selon les causes d’entrée aussi bien pour les oiseaux reçus que pour les mammifères reçus au CVFSE en 2014. A titre d'exemple, 67 % des jeunes oiseaux élevés au centre ont été relâchés contre 39 % pour les jeunes mammifères élevés. Couleuvre à collier (Natrix natrix) dans terrarium de convalescence avant le relâcher (photo Elodie Laurent) Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire 32 ORIGINE DES ANIMAUX SAUVAGES ADMIS AU CVFSE EN 2014 (HORS ECHOUAGES MASSIFS) En 2014, le CVFSE a reçu des animaux en provenance de 16 départements (Tableau N°7). Pour 115 animaux, l'origine départementale n'était pas connue : il s'agit d'animaux transférés (transporteur, dépôt au Service des Urgences d'Oniris, ...) au centre sans commémoratifs. Pour les autres animaux, 91 % proviennent de la Région des Pays de la Loire, 8,5 % de la Région Bretagne et 0,5 % d’autres régions françaises (Figure N°16). Au sein de la Région des Pays de la Loire, 83,2 % des animaux proviennent de Loire Atlantique, 13,9 % de Vendée, 2,0 % du Maine et Loire et 0,7 % de la Mayenne et 0,2 % de la Sarthe. Le réseau de relai transport (CVFSE, Centre LPO de l’Ile Grande, vétérinaires et France Express) créé en 2010 et les partenariats (CVFSE-LPO85-France Express ; CVFSELPO49 et CVFSE-Centre de Soins Bretagne Sud « Volée de piafs ») ont montré à nouveau leur efficacité en 2014 avec 604 animaux ayant transité de cette façon. Tableau N° 7 : nombre d’animaux reçus au CVFSE en 2014 en fonction de leur département d’origine (hors échouages massifs) Département Nombre d’animaux reçus Département Nombre d’animaux reçus Département Nombre d’animaux reçus 22 20 46 2 79 1 28 1 49 33 85 226 29 10 53 11 86 1 35 86 56 34 91 1 41 1 61 1 44 1351 72 4 inconnu 115 Figure N°16 : proportion des animaux reçus au CVFSE en 2014 par origine géographique pour les régions Bretagne et Pays de la Loire (n = 1547/1556 animaux) Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire 33 ACCUEIL D'OISEAUX MARINS SUITE AUX ECHOUAGES MASSIFS CONSECUTIFS AUX TEMPETES HIVERNALES 2013-2014 Les conditions météorologiques exceptionnelles de fin octobre 2013 à mifévrier 2014, se sont traduites par des tempêtes hivernales récurrentes sur les côtes atlantiques. Ces évènements climatiques ont entraîné l'échouage de plus de 43 000 oiseaux marins sur nos côtes en février, principalement des alcidés et plus particulièrement le Macareux moine (Fratercula arctica), espèce rare sur les côtes des Pays de la Loire (Figure N°17). Compte tenu de l'ampleur que ces échouages semblaient prendre, dès début février les équipes de la Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO 44 et 85) et le CVFSE, se sont mobilisés pour comptabiliser les oiseaux morts échoués, et pour collecter, transporter et tenter de sauver les oiseaux vivants (Figure N°18). En parallèle, une pollution par hydrocarbures a touché les côtes, souillant bon nombre d'oiseaux déjà très affaiblis. Dans l'urgence et pour des raisons de santé publique, les services de la DREAL ont rapidement demandé à la LPO d'assurer le ramassage et le transport des cadavres et des oiseaux vivants vers le CVFSE. Alors que la priorité a été donnée aux oiseaux vivants, le CVFSE et la LPO44 ont décidé en parallèle de mettre à profit le matériel biologique rare que représentaient les cadavres récoltés et de les utiliser en vue d'expertises vétérinaires (analyses bactériologiques, virologiques et histologiques) et d'études biométriques : ces cadavres ont été stockés en attente des analyses. Ainsi, au cours du mois de février, 1054 oiseaux marins ont été acheminés au centre dont 163 oiseaux vivants (Tableau N°8). Parmi la totalité des cadavres 75,9 % étaient des macareux et 19,9 % des guillemots ; au contraire, parmi les oiseaux vivants reçus, 62,6 % étaient des guillemots et 30,1 % étaient des macareux. Tableau N° 8 : effectifs des oiseaux marins (vivant, mort et/ou mazoutés) rapatriés au CVFSE/Oniris en février 2014 suite aux tempêtes hivernales. Autres = Macreuse noire, Fulmar boréal, Mouette mélanocéphale, Harle huppé, Grand Cormoran, Fou de Bassan, et espèce indéterminée (cadavres en décomposition) Macareux moine Guillemot de Troïl Pingouin torda Mouette tridactryle Autres TOTAL 725 279 16 14 20 1054 Vivant 49 102 1 7 4 163 Mort 676 177 15 7 16 891 Mazouté 259 84 6 10 6 365 Total reçu Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire 34 Figure N°17 : cadavre de Macareux moine (Fratercula arctica) échoué sur une plage de Loire-Atlantique (photo O. Lambert) Dès les premiers jours, des autopsies ont été réalisées sur des macareux moines et des guillemots ; si certains oiseaux présentaient des traces d'hydrocarbures, les examens post-mortem ont montré que la cause de mortalité était principalement liée à la dénutrition prolongé des oiseaux (fonte musculaire sévère, anémie, ...). Les oiseaux reçus vivants présentaient un état de faiblesse important entraînant pour la plupart d'entre eux, soit une euthanasie à leur réception soit un décès rapide malgré les soins prodigués. Ainsi sur les 163 oiseaux vivants reçus, à peine 2/3 ont été hospitalisés et seulement 9,2 % ont pu être relâchés (Tableau N°9, Figures N°18,19). Tableau N° 9 : devenir des oiseaux marins accueillis vivants au CVFSE/Oniris en février 2014 suite aux tempêtes hivernales. Autres = Macreuse noire, Fulmar boréal, Mouette mélanocéphale, Harle huppé, Grand Cormoran, Fou de Bassan, et espèce indéterminée (cadavres en décomposition) Macareux moine Guillemot de Troïl Pingouin torda Mouette tridactryle Autres TOTAL Euthanasié arrivée 10 31 0 4 1 46 Décédé en soins 34 63 1 2 2 102 5 8 0 1 1 15 Relâché Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire 35 Figure N°18 : article du 23 novembre 2014 paru dans Ouest France, réalisé lors des Rencontres Naturalistes Régionales à la Roche-sur-Yon (85) et relatif aux échouages massifs d'oiseaux marins suite aux tempêtes hivernales 2013-2014 Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire 36 a c b d e Figure N°19 : a/ rinçage d'un Guillemot de Troïl ; b et c/ Macareux moines en bassin de réhabilitation (photo b, Matthieu Nony et photo c, Erwan Balança) ; d/ Baguage d'un Macareux moine par Franck Latraube, LPO44 ; e/ Relâcher de Macareux moines par les étudiants vétérinaires bénévoles au CVFSE Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire 37 Durant les mois de Mai et Juin 2014, plus de 500 cadavres en bon état de conservation ont été mesurés, sexés et âgés par Franck Latraube (Chargé d'étude à la LPO44). Ces analyses ont permis de mettre en évidence que (1) toutes les classes d'âge de macareux ont été touchées avec cependant une majorité d'adultes (données d'âge-ratio basées sur les rainures présentes sur le bec), (2) plus de la moitié des oiseaux touchés étaient des mâles (53,4 % ; données de sexe-ratio basées sur le sexage par autopsie) et (3) les macareux touchés appartenaient majoritairement à la sousespèce Grabae des îles britanniques et dans une moindre mesure Arctica (données de biométries récoltées par mesure de la taille des ailes, Figure N°20). Deux cents soixante alcidés ont été autopsiés et des analyses en laboratoire ont été réalisées pour 60 macareux et 55 guillemots : des analyses bactériologiques pour rechercher les agents responsables de Salmonellose et de Chlamydiose, des analyses virologiques pour rechercher l'agent responsable d'Influenza aviaire, et des analyses histologiques pour mettre en évidence d'éventuels dommages tissulaires. Ces recherches ont été menées dans le cadre de l'étude de l'émission par les oiseaux marins d'agents biologiques pathogènes, ces données devant être prise en compte lors de la gestion de ces oiseaux en centres de réhabilitation et notamment lors d'arrivages massifs en cas de marées noires et d'échouages importants. Les analyses bactériologiques ont mis en évidence que les oiseaux étaient non porteurs des agents responsables de Salmonellose et de Chlamydiose (1 seul individu positif pour Chlamydia sp.). Les analyses virologiques ont montré que plusieurs individus étaient porteurs du virus de l'influenza aviaire faiblement pathogène, les Charadriiformes (dont font partie les espèces analysées) étant reconnus comme réservoir de ce virus. Les analyses histologiques sont actuellement en cours. Ces travaux ont fait l'objet communications orales et écrites : de - conférence de B. Maheu (CVFSE) et Franck Latraube (LPO) lors des 6e Rencontres Naturalistes Régionales des Pays de la Loire le 21 novembre 2014 au Lycée Nature à la Roche-sur-Yon "Echouages d'oiseaux marins en Pays de la Loire et sud-Bretagne lors des tempêtes hivernales 2014 : bilan démographique et résultats des investigations vétérinaires" ; - conférence par F. Latraube (coauteurs : Matthieu Fortin, Etienne Ouvrard, O. Lambert et Didier Masci) lors des Rencontres d'Ornithologie Bretonne les 06 et 07 décembre 2014 à l'Ecole Nationale Supérieure d'Ingénieurs de Bretagne Sud à Vannes "Relation d'un épisode d'échouage exceptionnel de Macareux moines au cours de l'hiver 2014 dans le Nord Gascogne" ; - article : F. Latraube, O. Lambert, B. Maheu, 2014. Hiver 2014, un échouage massif d'alcidés en Loire-Atlantique, historique des évènements, premiers éléments d'explication et résultats sur l'étude de sexage et de biométrie du Macareux moine Fratercula arctica (Linnaeus, 1758). Chronique Naturaliste du Groupe Naturaliste Loire-Atlantique, 49-57. Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire 38 Figure N°20 : mesure de l'aile chez un Macareux moine (Fratercula arctica) par Franck Latraube LPO44 (photo Erwan Balança) Suite à cet évènement, M. Jérôme Le Comte, directeur adjoint de cabinet du Préfet de Loire-Atlantique a réuni l'ensemble des services concernés (SDIS, communes, DDPP, DREAL, Conseil Général, gendarmeries, LPO, CVFSE (O. Lambert), ...) par la pollution par hydrocarbures survenue en parallèle aux tempêtes hivernales, pour une réunion de retour d’expérience, le 05 Juin 2014 à la Préfecture de Loire-Atlantique (Nantes). Mr Jérôme Lecomte présida ensuite une réunion le 04 Décembre 2014 au CVFSE, à laquelle prirent part Mmes Cécile Blottière et Jocelyne Fadat de la DDPP44, M. Xavier Hindermeyer de la DREAL Pays de la Loire, M. Guy Bourles de la LPO, M. Stéphane Maurel du centre d’équarissage (SIFDDA), M. Jean-Pierre Gaillard de la DREAL UT 44, Mme Christelle Lopez de la préfecture SIRACEDPC et Ph. Gourlay pour le CVFSE. Cette réunion a permis d’initier une réflexion commune sur la mise en place de procédures de prise en charge, y compris financière, d’oiseaux marins dans ces situations de crises écologiques afin d’aboutir à une gestion plus opérationnelle et acceptée par toutes les parties. D’autres réunions devraient avoir lieu dans le futur afin d’avancer sur cette thématique. Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire 39 PERSPECTIVES POUR LES ANNEES A VENIR Les différents taux « cause d’entrée » et « devenir » représentent des indicateurs de performance de l’activité de réhabilitation des animaux sauvages du CVFSE (précision du diagnostic et efficacité des soins entrepris). Ces indicateurs permettent à l’équipe de définir des objectifs d’amélioration de ses compétences pour les années à venir : réduire le taux de « cause indéterminée » en perfectionnant les capacités diagnostiques du CVFSE et augmenter le taux de « relâcher » en améliorant les techniques d’élevage à la main, la qualité des soins vétérinaires entrepris et la qualité de la rééducation/réhabilitation en volières. Ce dernier aspect ne peut se faire également sans un protocole de tri sérieux à la suite de l’examen clinique afin (i) de ne pas compromettre les chances de survie de certains individus en se dispersant et en essayant en vain de tout sauver et (ii) par conséquent de concentrer les efforts et les soins sur les individus pour lesquels la probabilité de relâcher en milieu naturel est bonne. Ainsi, le pourcentage d’animaux relâchés (par rapport au nombre d’animaux soignés) est supérieur à 50 % depuis 2012 (50 % en 2012, 56 % en 2013, 51 % en 2014). Les échouages massifs de l'hiver 2013-2014 ont quant eux montré une nouvelle fois combien il était essentiel (i) de maintenir un état de veille au centre, avec une équipe formée et performante, et du matériel fonctionnel et mobilisable rapidement, et (ii) d'entretenir un réseau de partenariat fort et efficace aussi bien du point de vue réglementaire, financier, logistique que médical. C'est dans ce sens que le centre travaille régulièrement avec les associations naturalistes (LPOs, ...), les collectivités territoriales (DREALs, préfecture, ...) et d'autres centres de sauvegarde de la faune sauvage. Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire 40 Zoom L'Autour des palombes Accipiter gentilis Taille : ♂ 49-56 cm ; ♀ 58-69 cm Envergure : 93-127 cm Poids : 800 à 1509 g De la famille des Accipitridés (éperviers, buses, aigles, milans, vautours et busards), l'Autour des palombes est un rapace diurne plutôt discret des zones boisées (forêts de feuillus notamment) mais peut fréquenter également les espaces cultivés et urbanisés. Nettement plus grand que l'Epervier d'Europe avec de larges ailes et une large et longue queue, c'est un rapace à l'allure puissante. La femelle est beaucoup plus grande que le mâle, le dessus est gris bleuté ou gris ardoise et le dessous est blanc finement strié de gris. L'autour est un redoutable chasseur d'oiseaux (prédilection pour les pigeons et tourterelles, et certains passereaux comme les Turdidés ou certains Corvidés) voire mammifères (lapins). Puissant, rapide et agile, l'autour chasse surtout à l'affut et capture ses proies par surprise. Comme tous les rapaces, l'autour est protégé et si les populations ne sont pas menacées (à l'exception de la Corse), les causes de menace restent la modification des habitats, la chasse illégale et les contaminants chimiques. En 2014, le CVFSE a reçu un Autour des palombes en provenance de la commune du Cellier (44). L'oiseau souffrait de légers traumatismes et a pu être rapidement relâché. Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire 41 Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire Le Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire Activités pédagogiques, d’enseignement et de formation La prise en compte de la biodiversité dans la société actuelle n’est plus une affaire de spécialistes : elle demande la mobilisation de chacun pour fournir un effort collectif et efficace. Il demeure cependant du devoir de ces spécialistes d’informer, de former, de sensibiliser et de fédérer le grand public autour des questions environnementales et plus largement du développement durable, pour le bien de tous, aujourd’hui et pour les générations futures. Le Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire (CVFSE) travaille dans ce sens depuis plusieurs années et touche un public très large. Ainsi, en parallèle des activités pédagogiques et de sensibilisation à destination des scolaires des 1er et 2ème cycles et du grand public, le CVFSE dispense des formations pour les étudiants vétérinaires et certains professionnels (vétérinaires, sapeurs-pompiers, ingénieurs, …). Ces activités pédagogiques, d’enseignement et de formation s’articulent autour des thématiques de la faune sauvage, et des abeilles domestique et sauvages. Comme depuis 2012, l’année 2014 a été marquée par l’accroissement du nombre de sollicitations (tout public confondu) se traduisant notamment par l'élargissement de l'offre de formation, la reconduction de la formation diplômante CERTIFAUNE et la participation à de nombreux évènements régionaux. Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire 42 INTERVENTIONS POUR L’ENSEIGNEMENT PRIMAIRE A l’heure où de nombreux établissements scolaires se lancent dans une démarche d’éco-responsabilité, le CVFSE permet aux enfants des écoles primaires d’aborder le thème de la biodiversité et de la faune sauvage et plus particulièrement d’espèces avec lesquelles ils partagent le même territoire et le même environnement. Ce moment d’échanges et d’apprentissage leur permet donc d’approcher des espèces qu’ils sont et seront amenés à croiser au quotidien et dont ils vont être des acteurs majeurs en terme de protection dans les années à venir. principaux oiseaux de la région et leurs chants. Un court exposé et une animation ludique sur le thème « que faire quand je trouve un animal sauvage blessé ? » permet enfin de faire la transition entre les activités pédagogiques et la visite du CVFSE. L’accueil des classes primaires est partagé entre les étudiants vétérinaires, en demande de ce genre d’encadrement et d’activités en parallèle à leur formation, et les permanents du CVFSE. Les interventions pour les enfants des écoles primaires sont divisées en deux phases : une phase d’activités ludiques et de sensibilisation à la faune sauvage locale et une phase de présentation des structures de soins et de réhabilitation des animaux hospitalisés. Les activités proposées sont fonction des niveaux et des attentes des professeurs des écoles en lien notamment avec les référentiels : différenciation oiseaux/mammifères, différenciation de grands groupes d’oiseaux en fonction de leur régime alimentaire notamment par les caractères morphologiques de leurs pattes et de leur bec, les animaux et leurs habitats, les Quatre classes de maternelle (24 à 28 enfants par classe) de l’Ecole Fougan de Mer de Bouguenais, les 13 et 15 Mai ; En 2014, le centre a accueilli 9 classes primaires de Loire Atlantique (44) : Deux classes d’intégration scolaire pour enfants handicapés de l'Ecole Jean XXIII de Nantes (classe Clis 8 élèves), les 24 Avril et 12 Mai ; Une classe de CE1 (25 élèves) de l’Ecole de la Blanchetière de La Chapelle-surErdre, le 26 Mai ; Une classe de CE2 (25 élèves) de l’Ecole de la Blanchetière de La Chapelle-surErdre, le 26 Mai ; Une classe de CM2 de l'Ecole de Paimpont le 29 Septembre 2014 dans le cadre de la découverte du métier de vétérinaire de la faune sauvage. Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire 43 INTERVENTIONS POUR L’ENSEIGNEMENT SECONDAIRE Collège Saint Exupéry (Savenay, 44) Suite au projet "Graines d'Explorateurs" pour lequel le CVFSE avait été sollicité en 2012-2013 par le Collège Saint Exupéry de Savenay (Professeur référent : Armelle Blanlœil), un nouvel échange a été engagé durant l'année scolaire 2013-2014 pour accompagner les éleves d'une classe de 6ème dans la conception et la réalisation d'un projet autour du thème principal de "la Faune Sauvage Régionale". L'objectif a été de découvrir la faune sauvage régionale, ses milieux de vie, les relations avec les autres espèces et le milieu, ainsi que l'impact de l'Homme et des activités anthropiques sur les espèces. Les élèves de la classe de 6G concernée ont été associés en binôme, chaque binôme devant compléter un "cahier de recherche" sur un animal qui aura été recueilli au CVFSE (classification, milieu de vie, régime alimentaire, cause d'accueil, ...). Pour atteindre l'objectif fixé, différentes activités ont été proposées : poids de certains animaux a été réalisé en parallèle ; - l'identification des espèces rencontrées au CVFSE, à partir de la photothèque du centre, en utilisant les clés de détermination ; la localisation sur une carte du lieu de découverte des animaux recueillis au CVFSE et choisis dans le cadre du projet ; - une intervention réalisée par C. Manzoni sur les espèces reçues (échanges sur les espèces choisies dans la photothèque, leurs particularités anatomiques, ...), suivie d'une visite du centre le 14 Octobre 2013 ; - la description des animaux et de leurs attributs permettant leur classification et la détermination de leur régime alimentaire ; une réflexion a été engagée pour comparer le régime alimentaire dans le milieu naturel et la nourriture de substitution donnée au CVFSE pendant l'hospitalisation ; un suivi des courbes de - la recherche bibliographique pour trouver le lieu et le mode de vie de ces animaux ; - l'identification, parmi les espèces choisies, des migrateurs, de leurs trajets de migration et des causes de ce voyage ; - l'identification, parmi les espèces choisies, des animaux qui hibernent ou qui changent de comportement en fonction de la saison ; - l'identification des relations que l'animal soigné entretient avec l'Homme et réflexion sur les enjeux du maintien de la biodiversité. Ce travail s'est déroulé en classe en concertation permanente avec le CVFSE et deux temps forts ont été proposés : - une intervention en classe de M. Diaz le 04 Juin 2014 sur les oiseaux migrateurs avec création d'un support visuel et d'animations pour comprendre les mécanismes de base de la migration et échanger sur les enjeux de protection de milieux d'intérêt pour ces espèces (Figure N°21). Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire 44 ème Figure N°21 : extraits de la présentation faite par M. Diaz à une classe de 6 du Collège Saint Exupéry (Savenay, 44) sur les migrations des oiseaux, le 04 Juin 2014 dans le cadre du projet "Faune Sauvage Régionale" mené en collaboration avec le CVFSE Lycée David (Angers, 49) Un « passeport recherche »* a été engagé pour l’année scolaire 2013-2014 avec une classe de 1èreS du Lycée David à Angers (24 élèves encadrés par K. LeRiche professeur de SVT et A. Donval professeur de physiquechimie). Le thème des espèces sentinelles de l'environnement a été retenu "Quelles informations sur la pollution environnementale nous apporte l'étude de la faune sauvage" avec un focus sur l'Abeille domestique, Apis mellifera. Ce travail a été suivi pour le CVFSE par M. L'Hostis. Les élèves sont partis du constat que le paysage agricole français avait profondément évolué depuis plusieurs dizaines d'années (remembrement, monocultures, utilisation massive de substances à usages phytosanitaires et vétérinaires, ...) pour se poser la question de l'impact sur la biodiversité : y-a-t-il des répercussions sur les espèces, est-il possible d'évaluer la pollution de l'environnement, connaît-on les causes de la disparition des colonies d'abeilles ? Pour tenter de répondre à ces questions, les élèves ont fait des recherches bibliographiques sur les espèces sentinelles de l'environnement, sur les différents contaminants environnementaux, sur le monde de la ruche (espèces d'abeilles, les productions apicoles, les menaces, ...), et sur les travaux scientifiques menés autour de cette thématique. Pour illustrer et étayer ce travail, trois temps d'échange ont été réalisés avec le CVFSE : - une intervention de M. L'Hostis auprès des élèves sur "l'Abeille sentinelle de la santé des écosystèmes ; causes possibles de la décroissance des populations de pollinisateurs", le 09 Janvier 2014 au lycée ; Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire 45 - une visite du CVFSE par les élèves le 13 Février 2014 ; cette visite a permis à M. L'Hostis de présenter les missions du centre et plus spécifiquement les études scientifiques menées autour des espèces sentinelles et notamment des abeilles ; en parallèle, les élèves ont pu découvrir au centre le matériel utilisé en apiculture (présentation d'une ruche dix cadres, ...) (Figure N°22). Une présentation de la mission de soins à la faune sauvage a enfin été réalisée pour les sensibiliser plus largement à la faune sauvage et leur présenter les causes de blessure des animaux accueillis ; - la suite des interventions de M. L'Hostis au lycée, le 20 Février 2014 avec un temps d'échange important sur le métier de chercheur et son rôle. L'édition n°6 du journal du lycée "David O'Vert" a été consacrée à ce passeport recherche, et publiée en Mai 2014 (Figure N°23). Enfin ce travail a été présenté à la Faculté de Médecine de Nantes le 20 Mai 2014 dans le cadre de la restitution des passeports recherche pour l'année scolaire 2013-2014 en Région des Pays de la Loire. * Soutenue par la Région des Pays de la Loire et le Rectorat de Nantes, l'opération "Passeport Recherche en Pays de la Loire" invite des jeunes lycéens à se lancer dans une démarche d'investigation et de production autour d'une problématique scientifique issue des laboratoires de recherche de la région. A travers la rencontre de chercheurs et des visites de laboratoire, les objectifs sont de permettre aux lycéens une découverte de l'activité de la recherche et de ses métiers, d'éveiller leur esprit critique sur les enjeux scientifiques et techniques et de leur donner l'occasion de transmettre leurs apprentissages avec la création d'un support de communication. Figure N°22 : M. L'Hostis présentant le matériel apicole aux élèves lors de la visite du CVFSE (photo extraite du Journal du Lycée David, édition n°6, Mai 2014, page 7) Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire 46 Figure N°23 : première page du numéro 6 du journal du Lycée David (Angers, 49), numéro consacré au passeport recherche mené avec le CVFSE sur l'année scolaire 2013-2014 Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire 47 Lycée d’Enseignement et de Formation Professionnel Agricole Jules Rieffel (Saint Herblain, 44) Le CVFSE collabore avec le lycée Rieffel depuis plusieurs années pour des programmes scientifiques sur les thématiques abeilles domestique et sauvages, et d’échanges avec les élèves lycéens. Trois volets principaux ont été déclinés en 2014 : Le premier volet concerne l’utilisation de la volière installée dans l’enceinte du lycée pour réhabiliter certains oiseaux du CVFSE. Un groupe d’élèves écoresponsables est chargé du suivi des oiseaux en volière : prise en charge du nourrissage, surveillance, … ; ce groupe est régulièrement relayé dans cette mission par le personnel du lycée. Les élèves de ce groupe ont reçu « une formation spécifique » au travers différents échanges avec l'équipe du CVFSE ; Le deuxième volet correspond à l'étude URBIO (pages 89-93), le lycée Rieffel constituant un des 15 sites d'étude ; Le troisième volet fut l'accueil de 3 stagiaires du lycée en 2014. Lycée Nature (La Roche-sur-Yon, 85) Le CVFSE a signé une convention avec le lycée Nature pour (i) des programmes de recherche inscrits notamment dans le cadre du projet Beautour sur les questions liées à la biodiversité (relations entre activités humaines et biodiversité, relations spécifiques entre agriculture et biodiversité, biodiversité en milieu péri-urbain) et (ii) la contribution du CVFSE à des actions pédagogiques menées par les équipes du lycée Nature. Plusieurs actions ont été menées en 2014 avec l'EPLEFPA du lycée (Etablissement public local d'Enseignement et de Formations Professionnelles) et plus particulièrement avec Rémy Chifflet, Chef de projet de partenariat "Agriculture et Biodiversité" : Dépôt d'un projet commun (Lycée Nature - CVFSE) dans le cadre de l'appel à projets recherche Beautour 2014 "POLLIAGRO : Approche de la richesse spécifique en insectes pollinisateurs dans les agro-écosystèmes du site atelier de Beautour". Les objectifs de ce programme sont de 1/ déterminer les richesses spécifiques en abeilles sauvages et en flore, et définir leurs interactions dans la diversité des habitats terrestres des exploitations agricoles partenaires ; 2/ créer une dynamique partenariale entre recherche, gestionnaires et centre de la culture scientifique en réunissant différents acteurs autour de la thématique commune de la préservation de la biodiversité en zone agricole ; 3/ enrichir les connaissances sur le territoire de Beautour et mieux comprendre les interactions fonctionnelles entre les paysages agricoles et la biodiversité, notamment comme aide à la décision des acteurs de terrain ; 4/ transférer des Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire 48 connaissances scientifiques et techniques dans l'enseignement secondaire à travers des échanges autour de conférences, de suivis de terrain voire de création d'outils pédagogiques ; 5/ transférer des connaissances scientifiques et naturalistes à destination des naturalistes et gestionnaires de la Région des Pays de la Loire à travers l'organisation d'une journée formation. Le projet a été déposé en Mars 2014 et accepté en Juin 2014, la maquette financière ayant été validée en Octobre 2014. Le programme débutera en Janvier 2015 (page 99). Montage d'un projet de collaboration tripartite (Lycée Nature, CVFSE, Fédération Départementale des Chasseurs de Vendée) sur "l'Evaluation de la fréquentation et de la diversité des pollinisateurs sur des bandes fleuries : le cas des abeilles sauvages dans le bocage vendéen" ; l'année 2014 a été consacrée à l'élaboration du protocole, la mise en place des bandes fleuries test et les échantillonnages des abeilles sauvages se dérouleront en 2015 (page 101). Le Lycée Nature et le CVFSE ont été sollicités par la CAVAC (Coopérative agricole vendéenne d'approvisionnement, de vente de céréales et autres produits agricoles) dans le cadre de son programme CASDAR "APAP : Aménagement paysager et modification des pratiques agricoles en faveur des pollinisateurs", et plus particulièrement pour réaliser la partie sur les abeilles sauvages ; en 2014, le lycée Nature et le CVFSE ont participé au comité de pilotage du programme général et ont monté le dossier sur les abeilles sauvages pour validation en janvier 2015. Le programme proposé est comparable au programme POLLIAGRO (page 100). Le Lycée Nature et le CVFSE ont été sollicités par l'Entreprise VITACONSULT pour collaborer sur un programme dans le cadre de l'appel à projets régional 2015 " Programmes agricoles de recherche appliquée et expérimentation de la Région des Pays de la Loire". L'année 2014 a été consacrée au montage du dossier "Conception d'un système de culture alliant apiculture & viticulture, ApiVignes" et a son dépôt en Novembre 2014. Réalisation des échantillonnages d'abeilles sauvages et des relevés botaniques sur le lycée Nature dans le cadre du programme URBIO (pages 8993), ce site constituant un des 15 sites de l'étude. Abeille sauvage (genre Halictus) se réchauffant au soleil (photo O. Lambert) Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire 49 Lycée Professionnel Agricole Briacé (Ancenis, 44) En 2012, un partenariat a été établi avec le lycée agricole professionnel Briacé. Dans le cadre de ce partenariat, deux temps forts ont été programmés en 2014 avec des élèves de 1ère Bac Pro GMNF (Gestion des Milieux Naturels et de la Faune - encadrant Mickaël Audouin, enseignant et coordinateur environnement au lycée) : une intervention au lycée Briacé à Ancenis le 03 Avril (9h30-12h30), réalisée par O. Lambert et décomposée en trois parties : 1/ une première partie relative à la réglementation nationale et internationale concernant les espèces sauvages et les actions engagées en faveur de leur protection, 2/ une deuxième partie relative à l'évaluation de la qualité environnementale par l'utilisation des espèces sentinelles, et 3/ une dernière partie sur les "stratégies de butinage des abeilles domestiques et sauvages en zones agricoles, périurbaines et urbaines" ; une intervention relative aux activités de centres de sauvegarde (cadre réglementaire, objectifs, espèces reçues) de la faune auvage avec un focus sur les missions du CVFSE suivie d'une discussion générale sur les espèces régionales sensibles, les espèces invasives, la gestion des populations de faune sauvage et les menaces anthropiques pour la faune sauvage. Cette présentation orale réalisée par E. Laurent le 03 Avril (14h00-16h00), a été ponctuée par la visite des stuctures d'accueil, de soins et de réhabilitation des animaux sauvages du CVFSE. Sup Santé Animale GroupEtablières (Montaigu, 85) Chaque année, le centre de formation Sup Santé Animale de Montaigu sollicite le CVFSE pour réaliser des interventions entrant dans la formation de leurs étudiants et notamment pour les sensibiliser aux espèces sauvages susceptibles d’être receptionnées en clinique ou cabinet vétérinaire. En 2014, trois interventions ont été réalisées : les deux premières interventions ont été réalisées par C. Ladan les 06 et 13 Février à destination d’élèves (2x20) en formation d'auxiliaires vétérinaires ; la troisième intervention a été réalisée par M. Diaz à destination d'élèves en formation DECP (Diplôme Européen de Compétences Professionnelles : formation en 2 ans aux « métiers de l’animal de compagnie»). Ces interventions permettent d’aborder tous les aspects de la prise en charge médicale d’un animal sauvage blessé avant son transfert vers le centre de soins le plus proche : législation, accueil, contention, premiers soins, stabilisation pour le transport. Dans le cadre de cet échange avec ce centre de formation, le CVFSE a encadré une étudiante en stage DECP et deux étudiantes en formation auxiliaires vétérinaires. Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire 50 INTERVENTIONS POUR L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR Etudiants vétérinaires Les étudiants vétérinaires peuvent être sensibilisés ou formés à l’accueil, aux soins et à la réhabilitation de la faune sauvage de trois manières possibles : Etre adhérents au club d’étudiants CEFAUNES et participer régulièrement aux soins des animaux hospitalisés sous l’encadrement du personnel du CVFSE et des étudiants des années supérieures. En 2014, une trentaine d’étudiants du club ont ainsi été formés et ont aidé le CVFSE dans ses missions quotidiennes en participant activement aux gardes de soir et de week-end. Etudiantes du Club CEFAUNES réalisant des soins sur un animal sauvage► Lors de la rotation clinique obligatoire en 4ème année. Un enseignement « Faune Sauvage » est dispensé au CVFSE pour les étudiants vétérinaires en 4ème année d’étude à Oniris. Cet enseignement encadré par S. Bastian, et les vétérinaires du centre, est composé d’une matinée pratique au centre : technique de contention, examen clinique et examens secondaires, participation aux soins, réalisation d’autopsie sur la faune sauvage. Ainsi chaque étudiant d’Oniris peut acquérir des connaissances théoriques et pratiques de base concernant l’accueil de la faune sauvage autochtone et sera en mesure de gérer cet accueil spécifique lors d’une future activité classique de praticien vétérinaire. En 2014, plus d’une centaine d’étudiants ont suivi cette formation. ◄ Encadrement d'étudiants vétérinaires en 4 année par B. Maheu Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire ème 51 Réaliser un stage conventionné au CVFSE. En 2014, 10 étudiants vétérinaires (nationaux et internationaux) ont effectué un stage conventionné au centre. Ces étudiants ont été encadrés par l’équipe médicale du CVFSE et ont pu approfondir leurs connaissances générales en médecine et chirurgie des animaux sauvages européens. En parallèle à ces formations aux soins à la faune sauvage, certains étudiants vétérinaires réalisent leur thèse d’exercice vétérinaire en lien avec l’activité de recherche du CVFSE. Depuis 2013, Carole Godin réalise sa thèse d’exercice vétérinaire concernant les maladies de l’appareil digestif proximal des rapaces ornithophages reçus au CVFSE (aspects cliniques et épidémiologiques). Cette thèse s’inscrit dans le cadre du projet de recherche soutenu par la DREAL des Pays de la Loire (page 66). Cette thèse est encadrée par Ph. Gourlay et M. L’Hostis. Autres étudiants ■ Stagiaires. En 2014, le CVFSE a accueilli deux étudiantes dans le cadre de leur Master 2 : Emeline Tata, étudiante à l'Université de La Rochelle, a réalisé son stage de Master 2 "Gestion des Ecosystèmes Anthropisés", sous la responsabilité de O. Lambert. Ce stage, d’une durée de 6 mois, s’est inscrit dans la continuité du stage de Master 2 réalisé par Doriane Blottière en 2013 « Communauté d'abeilles sauvages le long d'un gradient d'urbanisation : étude de cas dans l'agglomération nantaise ». Ce stage intitulé "Caractérisation des habitats et des communautés d'abeilles sauvages sur différents sites de Loire-Atlantique" a été financé par les collectivités territoriales Nantes Métropole, le Conseil Général de Loire Atlantique et le Conseil Régional des Pays de la Loire. L'objectif de ce stage a été de réaliser un inventaire des abeilles sauvages et de la flore visitée par celles-ci en fonction des habitats présents dans 12 sites en Loire-Atlantique (pages 82-88). Page de garde du mémoire de Master 2 d'Emeline Tata ► Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire 52 Axelle Le Chêne, étudiante à l'Université de La Rochelle, a réalisé son stage de Master 2 "Gestion des Ecosystèmes Anthropisés", sous la responsabilité de O. Lambert et de D. Blottière. Ce stage, d’une durée de 6 mois a été réalisé dans le cadre du programme URBIO (pages 89-93) et s’est inscrit dans la continuité du stage de Master 2 réalisé par Doriane Blottière en 2013. Ce stage intitulé "Influence de gradients d'urbanisation et des cortèges floristiques associés sur les communautés d'abeilles sauvages" avait pour objectif principal d'étudier la diversité des abeilles sauvages le long de gradients d'urbanisation au sein des villes de Nantes (44), d'Angers (49) et de la Roche-sur-Yon (85), et de discuter des mesures de gestion des espaces verts à mettre en place pour maintenir et/ou favoriser la présence de ces insectes pollinisateurs dans les aires urbaines. ◄ Page de garde du mémoire de Master 2 d'Axelle Le Chêne En parallèle, le centre a accueilli quatre autres stagiaires : 1 stage de L2, 2 stages de L3, 2 stagiaires en formation soigneur animalier et 1 personne dans le cadre de son BTS. ■ Jury. En 2014 comme en 2013, suite à une demande du Responsable du Master Pro GEANT (Gestion des Ecosystèmes Anthropisés) de l'Université de la Rochelle, O. Lambert a été jury pour une soutenance de M2 dont le sujet était "Etude du genre Maculinea (Lepidoptera, Lycaenidae) sur deux sites Nature 2000 aveyronnais : Le Causse Comtal et les Tourbières du Lévézou". Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire 53 INTERVENTIONS ET SENSIBILISATION A DESTINATION DU GRAND PUBLIC Accueil et formation de bénévoles En 2014, 48 bénévoles d’horizons et d’expériences diverses ont aidé les salariés du centre dans leurs activités quotidiennes d’accueil, de soins et de réhabilitation de la faune sauvage en détresse. En contre partie de leur aide précieuse et indispensable, ces bénévoles peuvent acquérir des compétences ou approfondir leurs connaissances sur la biologie, l’écologie, la contention, l’alimentation et la détention en captivité d’espèces sauvages de la Région des Pays de la Loire. Certains de ces bénévoles sont résidents de la région et continuent de venir régulièrement aider les permanents du CVFSE dans leur travail de soins. L’ensemble de ces bénévoles constitue par ailleurs des forces mobilisables pour le CVFSE en cas d’activités intenses et notamment lors de crises écologiques. D. Blottière avec une bénévole préparant l'essai en vol d'une Chevêche d'Athéna (Athene noctua) (photo E. Laurent) Autres interventions ■ Pages Facebook. En 2014, E. Laurent a alimenté régulièrement la page Facebook du centre créée en 2013. Cette page permet de rester en contact avec les anciens salariés, stagiaires et bénévoles du centre qui peuvent ainsi suivre l'actualité du centre (arrivées, relâchers, colloques, ...). La mise en réseau auprès de leurs propres contacts Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire 54 facilite la diffusion de l'actualité du centre et permet ainsi d'informer et de sensibiliser un public plus large, qui peut à son tour poser des questions en lien avec les missions du centre (comment faire un stage, le bénévolat, ...) et l'accueil de la faune sauvage blessée. ■ Parrainages d'animaux. Suite aux nombreuses demandes de particuliers rapatriant un animal sauvage blessé au CVFSE et soucieux du devenir de "leur petit protégé", il a été décidé de poursuivre en 2014 le parrainage des animaux. Les particuliers ont ainsi la possibilité d'avoir des nouvelles régulières de l'animal qu'ils ont apporté et peuvent généralement assister à son relâcher. ■ Accueil de groupes. En lien avec l'originalité de ses missions et la qualité du travail réalisé, le centre est une véritable vitrine de l'implication d'Oniris dans l'étude et la préservation de la biodiversité. A ce titre, le centre est régulièrement sollicité pour présenter ses missions, ses forces humaines et ses structures : le 15 Mai 2014, S. Bastian a encadré une visite commentée du centre pour des étudiants de la Faculté Vétérinaire de Giessen ; cette visite s'est inscrite dans le cadre du jumelage entre Oniris et cette faculté allemande et de la semaine d'échanges annuelle qui existe entre les deux établissements ; le 18 Janvier 2014, C. Manzoni a réalisé plusieurs visites commentées du centre, lors du lancement de la 8ème promotion Brio ; le réseau Brio est un dispositif d'accompagnement de lycéens d'origine modeste : il s'agit de donner envie à ces jeunes de poursuivre des études supérieures, leur montrer leur potentiel, les aider à affirmer leur projet personnel et professionnel et leur offrir une ouverture culturelle ; le 09 Juillet 2014, M. Diaz a réalisé une visite commentée du centre pour un groupe de jeunes en pré-décrochage scolaire encadré par FAE Animation (Fédération des Amis de l'Erdre, pôle Animation). Cette visite s'est inscrite lors d'un chantier "environnement " proposé par cette association de protection et de valorisation de l'Erdre (affluent de la Loire), de sa faune et de sa flore. le 22 Mars 2014, C. Manzoni a réalisé une visite du centre pour le Club Nature Arpège de Rezé (44) ; ■ Les Festifolies d'Automne 2014. Comme en 2011, la commune de SaintAignan-de-Grandlieu (44) a organisé les 27 et 28 Septembre 2014, un week-end festif d'animations et d'attractions. E. Laurent a tenu un stand présentant le centre et sa mission d'accueil, de soins et de réhabilitation de la faune sauvage blessée, lors de ce week-end qui a accueilli près de 20 000 visiteurs. Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire 55 INTERVENTIONS AUPRES DES PROFESSIONNELS Formations et interventions ■ Formation des ITD SAGIR. Comme les années précédentes, deux interventions « Evaluation de la santé de la faune sauvage en France : acteurs actuels et perspectives » et « Notion d’espèce sentinelle en épidémiologie animale » ont été réalisées par Ph. Gourlay le 09 Octobre 2014 à la Maison Familiale Rurale de Mondy à Bourg de Péage (Drôme, 26) dans le cadre de la formation continue des interlocuteurs techniques départementaux (ITD) du réseau SAGIR (Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage – Fédération des Chasseurs). Ces interventions devraient être renouvelées en 2015. ■ Formation SDIS 44. En 2014 et pour clore les sessions de formation de sapeurs pompiers du Service Départemental d’Incendie et de Secours de Loire-Atlantique (SDIS 44) initiées en 2012 (2 sessions en 2012 et en 2013), le CVFSE a réalisé une dernière session le 26 Juin. E. Laurent a ainsi abordé la reconnaissance, la capture et la contention d’oiseaux sauvages admis en centres de réhabilitation et B. Maheu, le conditionnement, le transport et les premiers gestes de secourisme à apporter à l’avifaune sauvage en détresse. Les interventions ont consisté en des présentations théoriques et des applications pratiques utilisant des animaux sauvages pilotes du centre (rapaces et oiseaux marins). ■ Formation AGO. Le centre a été contacté par le "Service Sécurité Incendie Assistance à Personnes & Service de Prévention du Péril Animal" de l'Aéroport du Grand Ouest pour réaliser une formation destinée au personnel de la société amené à capturer, manipuler et transporter des oiseaux sauvages récupérés sur les terrains d'AGO. Trois demi-journées de formation ont ainsi été réalisées en 2014, les 04 Avril, 11 Avril et 23 Mai (plus de 50 personnes formées). E. Laurent a ainsi abordé la reconnaissance, la capture et la contention d’oiseaux sauvages admis en centres de réhabilitation et B. Maheu, le conditionnement, le transport de l’avifaune sauvage. Les interventions ont consisté en des présentations théoriques et des applications pratiques utilisant des animaux sauvages pilotes du centre (rapaces et oiseaux marins). Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire 56 ■ CERTIFAUNE - Formation de vétérinaires intervenant en centres de réhabilitation. Suite au succès de la formation CERTIFAUNE "Certification de formation supérieure vétérinaire à la Réhabilitation de la Faune Sauvage Européenne Autochtone (Oiseaux, petits mammifères)" en 2013, le CVFSE associé au Service de la Formation continue d’Oniris a organisé une nouvelle session en 2014. Cette formation à destination des vétérinaires diplômés ou d’étudiants en fin de scolaraité titulaires du DEFV a été suivie par 10 vétérinaires formés pour la plupart formés en France ou en Belgique. Ces confrères ont ainsi suivi 6 modules différents de 2 jours (84 heures) de Janvier à Juin 2014 : module 1 "Prise en charge des animaux sauvages en centres de réhabilitation en France Métropolitaine : tri, stabilisation médicale, réalimentation, soins infirmiers", module 2 "Dominantes pathologiques en centres de réhabilitation en France métropolitaine", module 3 "Imagerie médicale en médecine de la faune sauvage européenne autochtone", module 4 "Anesthésie et chirurgie de la faune sauvage européenne autochtone", module 5 "Examens de laboratoire en médecine de la faune sauvage européenne autochtone (hématologie, biochimie, coprologie)", et module 6 "Prise en charge des oiseaux sauvages victimes de pollution par hydrocarbures" (Figure N°24). Les enseignements ont été réalisés par le personnel permanent du CVFSE (O. Lambert et Ph. Gourlay), par des enseignants chercheurs d’Oniris et des praticiens vétérinaires extérieurs à l’établissement. Leur formation théorique a ensuite été complétée par la réalisation d’un stage de mise en situation pratique en centre de réhabilitation ou en clinique vétérinaire recevant des animaux de la faune sauvage autochtone (6 centres de soins affiliés à l'Union Française des Centres de Sauvegarde ont accueilli des vétérinaires formés). Trois stagiaires inscrits en 2014 suivent la formation sur deux années, les 7 autres vétérinaires ont tous validé leur formation théorique et leur stage pratique présenté sous forme de rapport : "Etude préliminiare à la détection d'Echinococcus multilocularis chez les renards accueillis au centre de soin du C.H.E.N.E. et mise en place de mesures préventives", "Méthodologie de prise en charge des chauves-souris en centre de soins et étude d'un cas clinique", "Quatre cas de traumatologie au Centre Régional de Sauvegarde de la Faune Sauvage de la LPO Hérault", "Contribution à la prise en charge d'Alcidés échoués au centre de soins Hegalaldia, Pyrénées Atlantiques", "Contribution à l'étude des ostéodystrophies chez les oiseaux accueillis au Centre d'accueil de la faune sauvage de l'école vétérinaire d'Alfort : soins et devenir", "Affection virale de l'oropharynx, sinusite et aérosacculite dans un groupe de goélands juvéniles (Larus argentatus, Larus fuscus et Larus marinus) au Centre de sauvegarde Volée de Piafs", "Recueil de quelques cas cliniques". Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire 57 Figure N°24 : participants à la formation Certifaune 2014 lors du module 6 « Prise en charge des oiseaux sauvages victimes de pollution par hydrocarbures ». De gauche à droite 1er plan : Marie Cadoz (2013 à 2015), Natalia Luises-Santana (2014-2015), Sandrine Japaud, Linda Ferraché (2014-2015), Benoît Moreau, Estelle Maiti, Marc Nodet, et de gauche à droite 2ème rang : Ph. Gourlay (formateur CVFSE/Oniris), Julie MalheuBravard, Michelle Rémond, Jonathan Boumans, Nathalie Lacour (2014-2015) Devant le nouveau succès de la formation, celle-ci est reconduite et renforcée en 2015 avec 3 modules passant à 3 jours de formation (temps de travaux pratiques rallongés, nouvelles présentations et nouveaux intervenants, ...). Plus d’informations sur le site d’Oniris : http://formation-continue.onirisnantes.fr/mod/resource/view.php?id=3193 ■ Intervention pour les vétérinaires sanitaires de Loire-Atlantique. A la demande de la Direction Départementale de la Protection des Populations de Loire Atlantique (DDPP44), Ph. Gourlay a réalisé le 23 Janvier 2014 une présentation des activités du CVFSE devant des confrères exerçant en clientèle libérale en Loire- Atlantique. Cette présentation a été également l’occasion de leur préciser la marche à suivre en cas de réception à leur cabinet/clinique d’animaux vivants ou morts de la faune sauvage autochtone ainsi que la procédure à suivre en cas de morsure par un mammifère sauvage (gestion du risque « rage »). Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire 58 ■ Formation Api’O. Depuis 2005, Oniris filière vétérinaire, en partenariat avec l'École Nationale Vétérinaire de MaisonsAlfort a mis en place une formation continue diplômante pour les vétérinaires "Diplôme inter-école d'Apiculture-Pathologie apicole". L'objectif est de former un maillage géographique de compétences spécifiques dans tous les départements français. Ce maillage permet aux vétérinaires praticiens d'intervenir au quotidien dans les problématiques sanitaires apicoles sur le terrain, mais aussi de pouvoir fournir des vétérinaires compétents en pathologie apicole dans des structures administratives (DDPP, DRAAF...), de recherche (enseignants-chercheurs, chercheurs) et de développement (organismes de défense sanitaires : GDSA et OSAD). Depuis 2005, 11 sessions ont pu être ouvertes, et à ce jour, 114 vétérinaires sont diplômés et 30 en formation. Cette formation vétérinaire est dirigée par M. L’Hostis et a été élargie en 2013 à des formations pour les conseillers techniques apicoles (Diplôme d'Ecole de Conseiller Technique Sanitaire Apicole) et les ingénieurs agronomes (Diplôme d'Ecole en Production Apicole). Ce maillage de vétérinaires permet au Ministère chargé de l’Agriculture de s’appuyer sur les compétences reconnus de cadres sanitaires afin de remplir un objectif de la Loi d’Avenir Agricole d'Octobre 2014. Visites officielles Le 17 Février 2014, dans le cadre d’une tournée européenne, Laurie Marker, fondatrice et directrice du Cheetah Conservation Fund (CCF) (www.cheetah.org) situé en Namibie, est venue présenter à Oniris son organisation et ses actions pour la préservation du Guépard (Acinonyx jubatus). Elle a profité de sa présence sur le site de la Chantrerie pour venir visiter le CVFSE et échanger avec M. L’Hostis et Ph. Gourlay sur la thématique commune de préservation de la biodiversité dans le contexte actuel d’urbanisation et d’intensification de l’élevage (Figure N°25). Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire 59 Figure N°25 : de gauche à droite, Laurie Marker (CCF), Monique L’Hostis (CVFSE/Oniris), Philippe Gourlay (CVFSE/Oniris), collaboratrice de L. Marker (CCF), Edouard Gouin (Oniris), Catherine Ebbs-Perin (Amifelins, correspondante en France du CCF) Dans le cadre de l’audit de la filière vétérinaire d’Oniris, des experts de l’European Association of Establishments for Veterinarian Education (EAEVE) puis de l’American Veterinary Medical Association (AVMA) sont venus visiter le CVFSE respectivement le 07 Octobre 2014 et le 17 Novembre 2014. L’enseignement réalisé à Oniris en relation avec les activités du CVFSE et de la Plateforme Environnementale Vétérinaire dans le cursus de base des étudiants est, en effet, une particularité nantaise par rapport aux enseignements pratiqués dans les 3 autres écoles vétérinaires françaises. Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire 60 Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire Zoom L'Ecureuil roux Sciurus vulgaris Longueur du corps : 20 à 25 cm Longueur de la queue : 15 à 20 cm Poids : 300 à 400 g De la famille des Sciuridés, l'Ecureuil roux est le plus gros rongeur forestier français. Il est bien reconnaissable à son pelage roux (pouvant aller du roux-gris au marron foncé, voire au gris-noir), son ventre blanc et sa queue en panache qui lui sert de balancier lors de ses déplacements dans les arbres mais également d'organe de communication visuelle. Il possède des membres postérieurs très développés lui permettant de faire des bonds importants de branche en branche. Ses doigts sont munis de griffes acérées qui lui permettent de grimper mais aussi de descendre facilement et rapidement dans les arbres. L'écureuil est un animal diurne et ne réduit pas son activité en période hivernale. Il fréquente les zones boisées, qu'il s'agisse de grandes forêts de conifères et de feuillus, ou de parcs urbains et jardins où les ressources alimentaires peuvent être abondantes (nourrissage par les particuliers !). Les prédateurs naturels sont la Martre des pins, le Chat sauvage, l'Autour des Palombes, ... sans que cette prédation ait un impact sur les populations, au contraire, de la prédation par le Chat domestique qui peut entraîner des diminutions locales des effectifs. Les collisions sur les routes entrainent également une forte mortalité. Les principales menaces restent la déforestation et surtout la compétition avec les écureuils exotiques (Ecureuil gris notamment). En 2014, le centre a accueilli 35 écureuils roux dont 10 ont pu être relâchés. Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire 61 Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire Le Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire Activités scientifiques, de recherche et de développement Le Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire développe depuis plusieurs années sa valence scientifique grâce à une équipe pluridisciplinaire et composée d’enseignants chercheurs d’Oniris, d'un docteur en écologie, d'une biologiste et d'un vétérinaire en fin de thèse d'université en 2015. Les nombreuses collaborations engagées avec des organismes de recherche nationaux et internationaux viennent conforter les activités de recherche du centre. Les objectifs scientifiques du centre s’articulent autour de trois axes majeurs : l’amélioration de la prise en charge médicale et chirurgicale des animaux recueillis par l’acquisition de connaissances anatomiques, biologiques et pathologiques ; la surveillance épidémiologique des maladies de la faune sauvage européenne ; l’étude des communautés d'abeilles sauvages et de l'abeille domestique en Région des Pays de la Loire, l'évaluation de leurs stratégies de butinage et l'impact de l'anthropisation sur ces pollinisateurs (urbanisation, agriculture). Le centre est devenu en quelques années un pôle scientifique "faune sauvage" incontournable et reconnu grâce à des travaux de qualité ponctués de publications scientifiques à comité de lecture et est à ce titre de plus en plus sollicité aux niveaux régional, national et international. O. Lambert Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire 62 ACTIVITES SCIENTIFIQUES DE RECHERCHE ET DE DEVELOPPEMENT EN FAUNE SAUVAGE Participation à la surveillance des maladies de la faune sauvage en France métropolitaine et en Europe ■ Thèse universitaire de Philippe Gourlay. Depuis 2013, Ph. Gourlay consacre sa thèse universitaire à la surveillance épidémiologique des maladies des oiseaux sauvages en Europe et plus particulièrement en France. Cette thèse (Titre : « Agents biologiques portés par l’avifaune sauvage : estimation et catégorisation des risques en Europe, surveillance épidémiologique en France métropolitaine » ; structure d’accueil : UMR1300 Oniris Inra BioEpAR ; encadrants : François Beaudeau et Sébastien Assié) a pour objectif l’amélioration de la surveillance épidémiologique des maladies de l’avifaune sauvage en France métropolitaine. Des axes de développement futur pour le CVFSE pourront ainsi être identifiés. La première partie a pour objectif de déterminer quels agents biologiques portés par les oiseaux sauvages doivent être surveillés en priorité en Europe (« riskbased surveillance ») pour maîtriser les risques pour les animaux domestiques, l’Homme ou les animaux sauvages et chez quels oiseaux. Le 06 Mai 2014, lors d’un atelier dédié aux techniques de hiérarchisation de dangers en santé animale « Prioritisation: principles and applications in health settings » précédant la 2nd International Conference on Animal Health Surveillance (ICAHS) ayant lieu à la Havane (Cuba), Ph. Gourlay a pu présenter et échanger sur la méthode choisie pour ses propres travaux. Cette partie fera l’objet de publications en 2015. UMR BioEpAR French wild bird pathogen prioritisation and assessment of their surveillance schemes Philippe Gourlay, 4th year PhD candidate (2011-2014) Equipe EPID Supervisor: F. Beaudeau, HDR Co-supervisor: S. Assié Doctoral school: Lunam Biologie Santé Funding: Total group 1 La seconde partie a pour objectif d’identifier les sources de données et/ou de matériel biologique actuelles ou potentielles disponibles en France métropolitaine pour participer à la surveillance épidémiologique des agents biologiques identifiés prioritaires en Europe. Dans le cadre de cette partie, un article exploitant des données de morbidité et/ou de mortalité de Fringillidés et de Passeridés admis, entre autre, au CVFSE entre 2004 et 2013, a été publié en Août 2014 dans la revue European Journal of Wildlife Research. Cet article a été rédigé en collaboration avec A. Decors (ONCFS) et M. Moinet (Anses) du réseau SAGIR (Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage ; Fédérations Départementales des Chasseurs) et B. Lawson (Institut of Zoology, Zoological Society of London) (Figure N°26). Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire 63 Figure N°26 : première page de l'article publié dans la revue European Journal of Wildlife Research dans le cadre de la thèse d'université de Philippe Gourlay Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire 64 Ce travail a également fait l’objet de communications sous forme de présentation orale et/ou de poster (Figure N°27) respectivement le 08 Mai 2014 lors de la 2nd ICAHS et le 26 Août 2014 lors de la 11th European Wildlife Disease Association (EWDA) Conference à Edimbourg (Ecosse). th Figure N°27 : poster présenté par Philippe Gourlay le 26 Août 2014 lors de la 11 European Wildlife Disease Association Conference à Edimbourg (Ecosse) dans le cadre de sa thèse d'université Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire 65 Enfin, des données d’excrétion de Chlamydiaceae, agents potentiellement zoonotiques, chez des oiseaux marins appartenant aux familles des Alcidés, Anatidés, Laridés, Procellaridés et Sulidés admis au CVFSE depuis 2011 ont fait l’objet d’une exploitation et de la rédaction d’un article qui sera soumis à une revue scientifique en début d’année 2015. Cet article a été principalement rédigé en collaboration avec R. Aaziz et K. Laroucau (Unité Zoonoses bactériennes - Laboratoire National de Référence pour les Chlamydiaceae - Anses Maisons-Alfort) qui ont réalisé les analyses de laboratoire. Ce travail montrant l’intérêt d’adapter les priorités de surveillance des maladies des oiseaux sauvages aux particularités des interfaces à risque et notamment aux espèces/familles d’oiseau sauvages concernés sera intégré à la thèse de Ph. Gourlay. La soutenance de thèse de Ph. Gourlay est prévue en Février 2015 à Oniris à Nantes. ■ Programmes de surveillance épidémiologique de maladies d'oiseaux et de mammifères sauvages en Pays de la Loire. En 2014, le CVFSE a reçu près de 3 000 animaux appartenant à plus d’une centaine d’espèces. Disposant de ce matériel biologique considérable permettant une évaluation de la santé de la faune sauvage des Pays de la Loire, le CVFSE a pu poursuivre les programmes de surveillance épidémiologique de diverses maladies initiés les années précédentes. 1/ Dans le cadre de la surveillance de la trichomonose chez les oiseaux sauvages de la région Pays de la Loire (maladie parasitaire due au protozoaire Trichomonas gallinae), le CVFSE avait initié en Septembre 2011 une étude de prévalence de portage du parasite (surveillance programmée) et de prévalence clinique (surveillance évènementielle) de la maladie chez les Rapaces ornithophages reçus au CVFSE. Pour cette étude, financée par la DREAL des Pays de la Loire et sujet de thèse d’exercice vétérinaire de Carole Godin (étudiante à Oniris), 396 oiseaux de 10 espèces différentes ont été prélevés jusqu’à présent. La collecte des données va se poursuivre en 2015 et pour la dernière année. 2/ Comme les années précédentes, plusieurs centaines de prélèvements réalisés sur les oiseaux admis au CVFSE sont venus approvisionner la sérothèque du CVFSE, débutée en 2011 (Figure N°28). Ces échantillons de sang servent à la réalisation d’études sérologiques. Ainsi, une collaboration avec le Laboratoire National de Référence des Flavivirus de MaisonsAlfort a ainsi été conclue en 2012, développant les compétences du CVFSE à participer à l’évaluation des risques pour la Santé publique (Flavivirus = agents zoonotiques). Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire 66 de la faune métropolitaine. Figure N°28 CVFSE/Oniris : sérothèque constituée au 3/ Le CVFSE a participé en 2014, comme depuis 2011, à la surveillance des Lyssavirus des Chiroptères en conservant les cadavres de chauves-souris décédées au CVFSE et en les confiant au Laboratoire National de Référence des Lyssavirus de l’Anses Nancy pour recherche de virus rabique. Cette démarche a ainsi permis la détection d'une Sérotine commune (Eptesicus serotinus), positive à l’European Bat Lyssavirus 1 de sous-type a, admise au CVFSE le 12 Août 2014 en provenance de Clisson (LoireAtlantique). Parmi l’ensemble des chiroptères collectés par le CVFSE et analysés depuis 2011 (51 Pipistrelles communes Pipistrellus pipistrellus, 1 Pipistrelle de Nathusius Pipistrellus nathusii, 2 Sérotines communes, 1 Barbastelle commune Barbastella barbastellus, 1 Oreillard gris Plecotus austriacus), ce fut la première fois qu’un EBLV a été isolé. Cette détection rappelle l’importance des mesures de prévention à respecter (port d’équipements de protection, vaccination anti-rabique du personnel) pour la manipulation de mammifères sauvages en centre de réhabilitation et montre également le rôle potentiel que les centres de réhabilitation peuvent jouer dans la surveillance épidémiologique des maladies sauvage en France 4/ Dans le même axe, le CVFSE avait été contacté en 2012 par l’Institut Pasteur de Lyon pour fournir des prélèvements d’organes de Hérisson d’Europe Erinaceus europaeus (seule espèce de mammifères insectivores terrestres reçue régulièrement au centre) en vue de la recherche d’Hantavirus, agents zoonotiques. Les prélèvements issus de 156 animaux, analysés jusqu’à présent par RT-PCR nichée pan-hantavirus segment L, se sont tous révélés négatifs. De nouveaux prélèvements devraient être analysés en 2015. 5/ En parallèle de ces actions valorisant les animaux admis au centre, le CVFSE s’est impliqué dans la surveillance programmée de maladies touchant des espèces dans leur milieu naturel et notamment la Mésange charbonnière (Parus major) (Figure N°29). En effet, suite à la notification spontanée par le public de mésanges charbonnières Parus major présentant des nodules au niveau de la tête, le CVFSE avait initié en 2012 un recensement national de ces cas, évocateurs de poxvirose. Cette maladie a été identifiée comme émergente chez la Mésange charbonnière en Scandinavie et en Europe de l’Est il y a quelques dizaines d’années et plus récemment en 2006 en Angleterre. La situation de la maladie était jusqu’à présent inconnue en France. Le recensement de cas par le CVFSE a été réalisé suite à un appel national à témoignages lancé par Ph. Gourlay en Novembre 2012 et clôturé en Avril 2013. Plus de 300 témoignages ont été rapportés sur cette période. Afin de suivre l’éventuelle diffusion spatio-temporelle de la poxvirose de la Mésange charbonnière sur le territoire métropolitaine, un nouvel appel à témoignages a été lancé en Novembre 2014 et sera clôturé en Avril Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire 67 2015. L’ensemble des données issues des deux périodes de collecte seront exploitées en 2015 dans le cadre d’un stage du Master 2 « Surveillance épidémiologique des maladies humaines et animales » et feront ultérieurement l’objet d’un article scientifique. 6/ Enfin, de manière à ce que les activités du CVFSE dans le domaine de l’épidémiosurveillance des maladies de la faune sauvage soient développées en cohérence avec les initiatives et le dynamisme européen, Ph. Gourlay a participé à l’atelier « Taking wildlife health on the European continent-scale: A step further ? » le 25 Août 2014 précédant la 11th EWDA conference à Edimbourg. Figure N°29 : Mésange charbonnière présentant un nodule typique de poxvirose Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire 68 Projet scientifique « d’amélioration de la prise en charge vétérinaire des oiseaux d’eau victimes de pollutions » Ce projet, initié il y a plusieurs années, a pour but de développer les compétences du personnel du CVFSE dans la prise en charge des oiseaux d’eau victimes de pollution ainsi que de faire connaître le CVFSE auprès des professionnels de la réhabilitation de la faune sauvage en Europe d’une part, et de la lutte antipollution d’autre part, afin de pouvoir fournir une offre d’appui, scientifique et technique, ou d’expertise, de qualité. Contacts et partenariats Les liens établis les années précédentes ont été renforcés. Tout d’abord, le CVFSE a eu le plaisir de recevoir le 04 Mars 2014 pour une présentation de ses activités et une visite des locaux, Mmes Vacher et Sauvage (Raffinage Chimie - Santé Sécurité Environnement, Groupe Total accompagnées de Mme Wambergue de la Raffinerie de Donges (Figure N°30)). La Raffinerie de Donges et la branche Raffinage Chimie soutiennent toutes deux financièrement le CVFSE depuis 2009, permettant ainsi son développement. Cette visite a été l’occasion de revenir sur ce partenariat et d’envisager l’avenir avec une nouvelle convention. Suite à de nombreux échanges avec M. Dickinson (Total S.A. Département Environnement et Développement Durable) pour définir les termes et conditions d’une convention de 3 ans (2015-2017), celle-ci a été signée à la fin de l’année permettant une nouvelle fois au CVFSE de bénéficier de financements du groupe Total (Raffinage France, Raffinage Chimie, Exploration Production, Total S.A.). Ensuite, dans la lignée des échanges réguliers entretenus avec la Fondation Sea Alarm depuis quelques années, le CVFSE a été intégré au programme European Module for Oiled Wildlife Emergency Response Assistance 2015-2016 (EUROWA : http://www.oiledwildlife.eu/eurowa). Ce programme, financé par la Commission Européenne, a pour principaux objectifs (i) de développer une procédure standard et de constituer une équipe internationale d’intervention mobilisable en cas de pollutions accidentelles des eaux marines européennes impliquant des animaux de la faune sauvage (secours et réhabilitation) et (ii) de développer un programme de formations de professionnels de la faune sauvage (biologistes, soigneurs animaliers, responsables de centre de réhabilitation, vétérinaires) afin qu’ils puissent intégrer de manière efficace l’équipe d’intervention précédemment citée. Le CVFSE a été sollicité pour ses valences « médecine vétérinaire de la faune sauvage européenne » et « formation professionnelle ». D’ici la fin de l’année 2016, Ph. Gourlay participera ainsi, en tant que consultant, à la conception et à la réalisation de formations théoriques et pratiques de prise en charge de la faune sauvage mazoutée à destination de vétérinaires, à l’inspection des stocks de matériels mobilisables à l’heure actuelle en Europe et à des simulations d’accidents avec l’ensemble de l’équipe constituée. Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire 69 Figure N°30 : de gauche à droite, Olivier Lambert (CVFSE/Oniris), Mme Wambergue, Mme Vacher et Mme Sauvage (Groupe Total) et Philippe Gourlay (CVFSE/Oniris) Axes de travail Le projet scientifique « d’amélioration de la prise en charge vétérinaire des oiseaux d’eau victimes de pollutions » est mené depuis 2009 dans le cadre des conventions liant le CVFSE au groupe Total selon deux axes de travail : - un axe de recherche scientifique avec notamment la valorisation de la formation en épidémiologie de Ph. Gourlay. La première partie de sa thèse universitaire (pages 63-66) permettra d’identifier quels agents biologiques sont à surveiller en priorité chez l’avifaune marine admise en centres de réhabilitation en Europe en cas de crise écologique, afin de maîtriser notamment les risques pour le personnel soignant et la faune sauvage hospitalisée et ainsi améliorer les soins prodigués. L’étude d’excrétion de Chlamydiaceae chez certaines familles d’oiseaux marins, faisant partie de la thèse de Ph. Gourlay et présentée précédemment, s’intègre également dans cette maîtrise des risques et donc l’amélioration de la prise en charge vétérinaire des oiseaux d’eau victimes de pollutions. De nouveaux prélèvements seront réalisés en 2015. Dans le même axe, une synthèse bibliographique des techniques d’effarouchage des oiseaux et des mammifères marins a été réalisée cette année par l’équipe du CVFSE (Bérengère Maheu, principale contributrice) afin de permettre au groupe Total de compléter Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire 70 ses équipements d’intervention (Fast Oil Spill Team notamment) avec du matériel d’effarouchage prêt à être déployé (Figure N°31). - un axe de développement technique par l’acquisition par le CVFSE de matériels visant à améliorer ses capacités d’accueil, de prise en charge et de réhabilitation et la qualité des soins apportés aux oiseaux d’eau victimes de pollution. Bien qu’il soit annoncé comme axe de travail, ce développement (acquisition de matériel, de structure de réhabilitation extérieure,…) est resté très limité en 2014. Celui-ci devra cependant être encouragé dans les années à venir afin que le CVFSE soit parfaitement opérationnel en cas de pollution accidentelle (maintien avant relâcher d’oiseaux d’eau réhabilités) et qu’il dispose de structures de détention des espèces aquatiques lui permettant de réaliser ses activités de recherche en accord avec les recommandations éthiques actuelles. Révision du Plan Polmar Terre Suite aux marées noires successives et au vu de l'ampleur des catastrophes (Erika et Prestige), la révision du Plan Polmar Terre a été lancée en janvier 2013. Dans ce cadre, une réflexion est menée entre les DREALs des différentes régions de la Haute Normandie à l'Aquitaine et ce dans une logique de fonctionnalité environnementale, notamment concernant les oiseaux. Un groupe de travail sur la thématique "Traitement de la faune sauvage touchée par la pollution" a été mis en place et le CVFSE est sollicité sur cet aspect : il s'agit notamment d'identifier tous les acteurs potentiels de la prise en charge de la faune mazoutée (mise en place d'un réseau d'experts, définition de leurs rôles, mobilisation, ...) et de définir l'ensemble des protocoles (définition du plan de sauvetage, matériels, moyens techniques, humains et financiers, ...). Ce travail avec les DREALs, et plus particulièrement avec les DREALs Bretagne et Pays de la Loire, a montré toute son importance en 2014 suite à la pollution par hydrocarbures lors des tempêtes hivernales 2014. Il a de nouveau été fait la preuve de l'importance de la prise en compte du traitement de la faune sauvage touchée dans ce plan lors d'épisodes de ce type (collecte, transport, soins, destruction ; identification des acteurs ; remboursement des frais engagés, ...). Une réunion "retour d'expérience de la pollution de février 2014" est notamment prévue le 03 février 2015 à la DREAL Bretagne (Rennes). Pour le CVFSE, ce dossier est suivi par O. Lambert et Ph. Gourlay. Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire 71 Figure N°31 : page de garde de la synthèse bibliographique des techniques d'effarouchage des oiseaux et des mammifères réalisée par le CVFSE (Bérengère Maheu, Philippe Gourlay et Olivier Lambert) Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire 72 ACTIVITES SCIENTIFIQUES APIDOLOGIE DE RECHERCHE ET DE DEVELOPPEMENT EN Etude « L’Abeille mellifère (Apis mellifera) témoin de la pollution de l’environnement : étude sur un transect paysager en Pays de la Loire » Rappel du projet C’est dans un contexte de crise apicole et plus généralement de crise environnementale que le CVFSE a initié en 2007 une étude utilisant l’Abeille mellifère (Apis mellifera) et les matrices apicoles associées (miel et pollen), comme sentinelle pour évaluer la contamination chimique environnementale autour de 18 ruchers en Bretagne et Pays de la Loire. Ainsi les hydrocarbures aromatiques polycycliques, le plomb et les substances à usage phytosanitaire et vétérinaire ont été dosés dans les matrices apicoles. Une enquête sur les pratiques d’utilisation de ces substances a par ailleurs été conduite autour de chacun des ruchers afin d’éprouver le caractère sentinelle des matrices apicoles. En parallèle, l’état sanitaire des colonies de chaque rucher a été établi et une évaluation du portage asymptomatique de 12 agents infectieux a été réalisée à l’échelle de la colonie et à l’échelle du rucher. Cette étude a bénéficié des soutiens financiers de la Direction Générale des Politiques Economique, Européenne et Internationale (Ministère chargé de l’Agriculture), du Conseil Régional des Pays de la Loire, du Conseil Général de Loire Atlantique, de Nantes Métropole, d’Oniris et du Groupe Pullman par l’intermédiaire de l’Association Bee My Friend. Cette étude a pu être menée par ailleurs grâce au soutien technique d’apiculteurs volontaires qui ont accepté d’ouvrir leurs ruchers deux années consécutives (2008-2009) pour la réalisation des prélèvements des matrices apicoles étudiées. Cette étude a conduit à la soutenance d’une thèse universitaire en Ecologie en décembre 2012 par Olivier Lambert "Contamination chimique de matrices apicoles au sein de ruchers appartenant à des structures paysagères différentes" (Université Blaise Pascal - Clermont Ferrand II (05/12/2012), Frédéric Delbac et Hervé Pouliquen (Directeurs) https://tel.archivesouvertes.fr/tel-00833765/document). Sept articles scientifiques ont été publiés : ■ Wiest L, Buleté A, Giroud B, Fratta C, Amic S, Lambert O, Pouliquen H, Arnaudguilhem C, 2011. Multi-residue analysis of 80 environmental contaminants in honeys, honeybees and pollens by one extraction procedure followed by liquid and gas chromatography coupled with mass spectrometric detection. Journal of Chromatography A, 1218, 5743-5746. Abstract : One of the factors that may explain nowadays honeybees’ colonies losses is the increasing presence of chemicals in the environment. The aim of this study is to obtain a global view of the presence of environmental contaminants in beehives and, develop a fast, cheap and sensitive tool to analyze environmental contaminants in apiarian matrices. A multi residue analysis was developed to quantify Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire 73 80 environmental contaminants, pesticides and veterinary drugs, belonging to different chemical classes, in honeys, honeybees and pollens. It consists in a single extraction, based on a modified “QuEChERS method”, followed by gas chromatography coupled with Time of Flight mass spectrometry (GCToF) and liquid chromatography coupled with tandem mass spectrometry (LC– MS/MS). The “QuEChERS method” combines salting-out liquid-liquid extraction with acetonitrile and a dispersive-SPE clean up. It was adjusted to honey and especially to honeybee and pollen, by adding a small fraction of hexane in acetonitrile to eliminate lipids that interfere with mass spectrometry analysis. This method, combined with accurate and sensitive detection, allowed quantification and confirmation at levels as low as 10 ng/g, with recoveries between 60 and 120%. Application to more than 100 samples of each matrix was achieved for a global view of pesticide presence in the honeybee environment. Relatively high percentages of honeys, honeybees and pollens were found to be contaminated by pesticides used to combat varroa but also by fungicides like carbendazim and ubiquitous contaminants. ■ Lambert O, Veyrand B, Durand S, Marchand P, Le Bizec B, Piroux M, Puyo S, Thorin C, Delbac F, Pouliquen H, 2012. Polycyclic aromatic hydrocarbons: bees, honey and pollen as sentinels for environmental chemical contaminants. Chemosphere 86, 98-104. Abstract : Three beehive matrices, sampled in six different apiaries from West France, were analyzed for the presence of four polycyclic aromatic hydrocarbons (PAH4: benzo[a]pyrene, benzo[a]anthracene, benzo[b]fluoranthene and chrysene). Samples were collected during four different periods in both 2008 and 2009. Honey samples showed the lowest levels of PAH4 contamination (min = 0.03 lg kg_1;max = 5.80 lg kg_1; mean = 0.82 lg kg_1; Sd = 1.17). Bee samples exhibited higher levels of PAH4 contamination (min = 0.32 lg kg_1; max = 73.83 lg kg_1; mean = 7.03 lg kg_1; Sd = 17.83) with a great dispersion of the concentrations due to four main events of high concentrations. Pollen samples showed only one major episode with the highest PAH4 concentration found (min = 0.33 lg kg_1; max = 129.41 lg kg_1; mean = 7.10 lg kg_1; Sd = 22.28). The PAH4 concentrations found were significantly influenced by the landscape context for all beehive samples. ■ Lambert O, Piroux M, Puyo S, Thorin C, Larhantec M, Delbac F, Pouliquen H, 2012. Bees, honey and pollen as sentinels for lead environmental contamination. Environmental Pollution 170, 254-259. Abstract : Three beehive matrices, sampled in eighteen apiaries from West France, were analysed for the presence of lead (Pb). Samples were collected during four different periods in both 2008 and 2009. Honey was the matrix the least contaminated by Pb (min ¼ 0.004 mg g_1; max ¼ 0.378 mg g_1; mean ¼ 0.047 mg g_1; sd ¼ 0.057). The contamination of bees (min ¼ 0.001 mg g_1; max ¼ 1.869 mg g_1; mean ¼ 0.223 mg g_1; sd ¼ 0.217) and pollen (min ¼ 0.004 mg g_1; max ¼ 0.798 mg g_1; mean ¼ 0.240 mg g_1; sd ¼ 0.200) showed similar levels and temporal variations but bees seemed to be more sensitive bringing out the peaks of Pb contamination. Apiaries in urban and hedgerow landscapes appeared more contaminated than apiaries in cultivated and island landscapes. Sampling period had a significant effect on Pb contamination with higher Pb concentrations determined in dry seasons. Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire 74 ■ Mouret C, Lambert O, Piroux M, Beaudeau F, Provost B, Bénet P, Colin ME, L'Hostis M, 2013. Prevalence of 12 infectious agents in field colonies of 18 apiaries in western France. Revue de Médecine Vétérinaire 164, 577-582. Abstract : A one-year survey of twelve infectious agents identified in honey bees (Paenibacillus larvae, Melissococcus plutonius, Nosema apis, Nosema ceranae, Acute Bee Paralysis Virus, Black Queen Cell Virus, Chronic Bee Paralysis Virus, Deformed Wing Virus, Israeli Acute Paralysis Virus, Kashmir Bee Virus, Sacbrood Bee Virus and Varroa destructor Virus 1) was performed in western France in 2009. During inspection, adult bee samples were collected four times a year from five colonies, in 18 apiaries. Sample contents were described and quantified by quantitative PCR methods. A high prevalence of the infectious agents studied was found both in terms of colonies and of apiaries, as well as very frequent coinfections within the same colony/ apiary. These findings indicate a frequent infection of the apiaries and the colonies by most of the agents, and support the involvement of other weakening stressors in the disease outbreak. ■ Lambert O, Piroux M, Puyo S, Thorin C, L'Hostis M, Wiest L, Buleté A, Delbac F, Pouliquen H, 2013. Widespread occurrence of chemicals residues in beehive matrices from apiaries located in different landscapes of Western France. PLoS ONe 8, e67007. Abstract : Background - The honey bee, Apis mellifera, is frequently used as a sentinel to monitor environmental pollution. In parallel, general weakening and unprecedented colony losses have been reported in Europe and the USA, and many factors are suspected to play a central role in these problems, including infection by pathogens, nutritional stress and pesticide poisoning. Honey bee, honey and pollen samples collected from eighteen apiaries of western France from four different landscape contexts during four different periods in 2008 and in 2009 were analyzed to evaluate the presence of pesticides and veterinary drug residues. Methodology/Findings - A multi-residue analysis of 80 compounds was performed using a modified QuEChERS method, followed by GC-ToF and LC2MS/MS. The analysis revealed that 95.7%, 72.3% and 58.6% of the honey, honey bee and pollen samples, respectively, were contaminated by at least one compound. The frequency of detection was higher in the honey samples (n = 28) than in the pollen (n = 23) or honey bee (n = 20) samples, but the highest concentrations were found in pollen. Although most compounds were rarely found, some of the contaminants reached high concentrations that might lead to adverse effects on bee health. The three most frequent residues were the widely used fungicide carbendazim and two acaricides, amitraz and coumaphos, that are used by beekeepers to control Varroa destructor. Apiaries in rural-cultivated landscapes were more contaminated than those in other landscape contexts, but the differences were not significant. The contamination of the different matrices was shown to be higher in early spring than in all other periods. Conclusions/Significance - Honey bees, honeys and pollens are appropriate sentinels for monitoring pesticide and veterinary drug environmental pollution. This study revealed the widespread occurrence of multiple residues in beehive matrices and suggests a potential issue with the effects of these residues alone or in combination on honey bee health. Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire 75 ■ Piroux M, Lambert O, Puyo S, Farrera I, Thorin C, L'Hostis M, Viguès B, Bastian S, 2014. Correlating the pollens gathered by Apis mellifera with landscape features in Western France. Applied Ecology and Environmental Research 12, 423-439. Abstract : Honey bee health depends on various factors, including the availability of food resources and chronic exposure to toxins in the foraging area. These parameters can be evaluated using indicators based on either pollen gathered to the hive or landscape features of the foraging area, including the structure, land use, or density of such specific landscape elements as hedgerows. This study examines the correlation between the diversity of pollens gathered and the landscape features in a 3-km radius using Geographic Information System technology. Palynological analyses were performed on pollen pellets collected from sixteen apiaries in western France during one year. Richness, diversity and similarity indices were calculated for land-cover features and palynological data and then compared. The land-cover analyses permitted the identification of three different landscape contexts (hedgerow, cultivated, and urban landscapes). Although the palynological profiles were highly diverse, some taxa were conserved between hives. The flower richness was greater in the apiaries from urban landscapes than in apiaries from rural landscapes, regardless of the dominant land-cover. The statistical analysis did not associate a specific flora with a specific landscape. However, it was possible to distinguish the pollen gathered by bees in urban landscapes and from pollen collected in rural areas. ■ Lambert O, 2014. Contamination chimique de matrices apicoles au sein de ruchers appartenant à des structures paysagères différentes. Bulletin de la Société des Sciences Naturelles de l'Ouest de la France, 173-175. ■ Lambert O, L'Hostis M, 2014. Comment les pesticides attaquent-ils les pollinisateurs ? in Morand S, Moutou F, Richomme C. Faune sauvage, biodiversité et santé, quels défis ? Editions Quæ 2014, Versailles, 189p. Analyse du jeu de données En 2012, l'ANSES a constitué un groupe de travail chargé d'étudier les co-expositions (expositions concomitantes ou successives) des abeilles et des colonies d'abeilles à différents facteurs de stress, les mécanismes d'action de ces facteurs et leurs rôles respectifs dans les phénomènes de mortalité des colonies d'abeilles, l'accent étant mis sur les interactions entre agents infectieux et parasitaires d'une part, et facteurs toxiques à doses subléthales d'autre part. Suite à cette auto-saisine du groupe permanent de travail de l'ANSES "Co-exposition des abeilles aux facteurs de stress", et considérant le jeu de données récolté par le CVFSE lors de l'étude "abeille mellifère témoin de la pollution de l'environnement", il a été décidé d'établir une convention de recherche et développement pour l'analyse multivariée des résultats de l'étude du Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire 76 CVFSE. Cette convention a été signée en octobre 2013 et une personne a été recrutée pour réaliser le traitement statistique des données de co-expositions/co-infections sur l'Abeille mellifère récoltées en 2008 et 2009. Cette personne (Hélène Roul) a été encadrée pour l'exploitation des données par O. Lambert, M. L'Hostis, S. Bastian et Stéphanie Bougeard (Statisticienne Anses). Les résultats de l'analyse multivariée ont été traités en 2014 et le rapport associée à ce travail et à celui similaire effectué sur d'autres études (sur les 6 dernières années) sur les co-expositions sera fourni au groupe de travail en 2015. Abeille mellifère (Apis mellifera) en vol au dessus d'une fleur de pêcher (photo Olivier Lambert) Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire 77 Etude « Ressources pollinifères et mellifères de l’Abeille domestique, Apis mellifera, en paysage rural du Nord Ouest de la France » Rappel du projet Cette étude a fait suite à l’étude « Abeille mellifère (Apis mellifera) témoin de la pollution de l’environnement : étude sur un transect paysager en Pays de la Loire ». L’objectif de cette nouvelle étude initiée en septembre 2010 était de réaliser : 1/ une évaluation de la contamination chimique des abeilles par les substances à usage phytosanitaire et plus particulièrement les molécules dites problématiques, telles que les néonicotinoïdes et les pyréthrinoïdes, 2/ une évaluation de la contamination biologique des abeilles par des agents infectieux et 3/ une évaluation des ressources exploitées par les abeilles et de leurs stratégies de butinage. Dans un premier temps, seul le 3ème axe a été développé et s’est attaché plus particulièrement à comparer les ressources présentes et disponibles sur les sites d’étude, aux ressources pollinifères et mellifères réellement exploitées par les abeilles. Cette comparaison et l’interprétation des résultats devaient permettre (i) d’apporter des réponses quant aux choix de l’implantation de ruchers dans l’optique d’optimiser la survie et le développement de colonies en zone agricole et ce, quelle que soit l’origine de la colonie, et (ii) de définir un « calendrier optimal botanique » pour le développement de la colonie. L’étude a été réalisée sur deux ruchers en zone de grandes cultures et les prélèvements (2011 et 2012) ont été effectués sur 12 colonies pour chaque rucher, 6 colonies étant déjà présentes sur site et 6 autres ayant été installées au début de l’étude. En parallèle, une analyse paysagère fine et des inventaires botaniques ont été effectués dans un rayon de 1,5 km autour du rucher. Cette étude a été réalisée par Mélanie Piroux dans le cadre d’une thèse d'université (année 2014 = 4ème année) et la soutenance de ce travail s'est déroulée le 21 Octobre 2014 à Clermont-Ferrand. http://www.theses.fr/2014CLF22501. L’année 2012 a été financée par le Groupe LVMH Recherche Parfums et Cosmétiques et le Groupe Pullman via l’association Bee My Friend. Abeilles mellifères sur la trappe d'envol et butinant (photos Mélanie Piroux) Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire 78 Résultats Cette étude a mis en évidence que les aires de butinage des ruchers étudiés possèdent une large superficie d'espèces cultivées dont la floraison s'étale de Mars à Novembre avec un pic de floraison pendant les mois d'été (Tournesol et Maïs), qui de plus, ne concerne qu'un nombre réduit de taxons. Ces ressources sont donc peu diversifiées et ponctuellement abondantes durant la saison apicole mais peuvent représenter une manne importante de ressources potentiellement exploitables par l'abeille lors de phases précises du développement de la colonie (Colza, Tournesol, Sarrasin). Ces surfaces cultivées peuvent représenter des ressources importantes mais également des zones à risques élevés pour les abeilles et l'ensemble des pollinisateurs : (i) absence de ressources cultivées lors de la reprise apicole (Février-Mars) donc le développement des colonies ne peut pas reposer sur la seule présence des espèces végétales cultivées ; (ii) certaines espèces cultivées présentent des intérêts moindres pour l'abeille (céréales notamment) donc les surfaces occupées par ces espèces constituent des véritables déserts alimentaires ; (iii) ces zones cultivées sont souvent des aires de monocultures se traduisant par une uniformisation des ressources et des apports nutritionnels avec les risques de carence et de stress alimentaire qui en découlent ; (iv) ces aires cultivées sont généralement des zones largement exposées aux pesticides dont la plupart ont des effets néfastes sur la santé de l'abeille et de la colonie. Ainsi les surfaces cultivées couvrent de larges étendues mais sont ponctuellement en fleurs au cours de la saison apicole. Les essences sauvages sont majoritaires en nombre d'espèces (60 % des espèces inventoriées) au sein des aires de butinage étudiées. La floraison de ces espèces s'étale sur toute l'année et offre ainsi une surface fleurie importante en début et en fin de saison apicole. Ces essences sauvages se distribuent en deux groupes : les espèces sauvages ligneuses présentes dans les bois, les bosquets et les haies, et les espèces sauvages herbacées présentes dans les prairies, les fossés et le bord de route. A cette richesse et cette disponibilité dans le temps s'oppose une faible répartition dans l'espace dans la mesure où ces espèces sont présentes au sein de surfaces non cultivées, minoritaires en zones de grandes cultures. Les indices de diversité et d'équitabilité sont faibles au sein des aires de butinage d'autant que ces surfaces d'espèces sauvages sont fragiles, notamment quand il s'agit de prairies et d'habitats de bordures (haies, fossés, ...). En effet ces zones naturelles peuvent être entretenues et perdre ainsi en richesse floristique et/ou attractivité floristique suite à la fertilisation, au pâturage, au broyage, au fauchage ou même au traitement chimique de cultures avoisinantes. Ainsi les aires naturelles et semi-naturelles représentent de petites surfaces, dispersées dans l'aire de butinage, mais fleurissent toute la saison apicole. Les abeilles butinent préférentiellement des espèces sauvages ligneuses en début de saison apicole (janvier à juin), puis des espèces cultivées et sauvages herbacées en été (juillet et août) puis des espèces cultivées et sauvages en fin de saison apicole (septembre à novembre) et cela en fonction des ressources disponibles dans l’aire de butinage. Il semble que cette stratégie soit commune à l’ensemble les colonies avec une exploitation des ressources sauvages dans un premier temps et des ressources cultivées dans un second temps. La présence de cultures fleuries en début de saison peut apporter une ressource supplémentaire. Il serait Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire 79 intéressant de savoir si un tel apport peut entraîner une augmentation de la richesse pollinique ou si cette ressource est intégrée aux ressources pollinifères au détriment d’espèces sauvages potentiellement intéressantes d’un point de vue nutritionnel, mais vraisemblablement moins abondantes. Au vu des résultats et dans l'optique de contribuer à une agriculture et une apiculture durable, plusieurs mesures élémentaires peuvent être envisagées : 1/ réaliser un audit de territoire avant l’implantation de ruchers sédentaires, 2/ favoriser une diversité culturale avec des espèces qui présentent un intérêt pour l’abeille et ne nécessitent pas ou peu de traitements phytosanitaires comme des cultures fourragères (phacélie, mélange de trèfles et de sainfoin, …), 3/ préserver les ressources sauvages présentes en sauvegardant les surfaces boisées, les haies ou encore les prairies, et en pratiquant une gestion permettant l’apparition de fleurs au sein de ces milieux comme une fauche tardive et/ou un pâturage extensif pour les prairies, un broyage partiel pour les bords de route, 4/ limiter l’usage d’intrants chimiques qui nuisent à la présence d’espèces végétales sauvages notamment en paysage agricole (plantes messicoles, diversité floristique…) ou nuire aux pollinisateurs, 5/ aménager des aires de plantes natives, comme les haies, qui sont profitables aux insectes qui eux-mêmes ont un impact positif sur la production des cultures. Publication scientifique dans le cadre de l’étude ■ Piroux M, Thorin C, Farrera I, L’Hostis M, Viguès B, Lambert O, 2014. A comparison between plant community composition and botanical species gathered by honey bees in Western France cultivated landscape. International Journal of Current Research 6, 6699-6709. Abstract : Botanical inventories were performed in a 1.5 km-radius area around an apiary in a cultivated landscape in NorthWestern France. Palynological analyses were performed on pollen pellets collected from five colonies of the apiary during one year. Species and phenology of field inventoried plants were analyzed and compared against the taxa identified in the pollen pellets. Foraging area was characterized by a large cultivated landscape with little -variability in cultivated species and broadly-diverse wild species in grasslands, ditches, roadsides, woods, copses and hedgerows. Palynological analyses found numerous wild-plant pollens throughout the year, with woody perennials predominant at the start of the beekeeping season. The pollens from cultivated species appeared from April and were abundant in spots but little diversified. Taken together, the data indicates that maintaining a high richness and diversity of flowering species over the beekeeping season ― which means preserving perennial and natural habitats ― may be crucial to provide honeybee colonies with sufficient pollen resources in rural landscapes. Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire 80 Abeilles mellifères butinant (photos Mélanie Piroux) Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire 81 Etude "Caractérisation des habitats et des communautés d'abeilles sauvages sur différents sites de Loire-Atlantique" Le projet Pour faire suite au programme "Communautés d'abeilles sauvages le long d'un gradient d'urbanisation : étude de cas dans l'agglomération nantaise" mené en 2013 et en parallèle au programme de recherche sur les abeilles sauvages en milieux urbain et péri-urbain (Projet URBIO, pages 89-93), le CVFSE a mis en place en 2014 une étude afin de réaliser un inventaire des espèces d’abeilles sauvages et de la flore visitée par celles-ci au sein de différents habitats dans des sites à contextes paysagers spécifiques en Loire-Atlantique. Cela a permis (i) de connaître les populations d'abeilles sauvages et leur répartition en Loire-Atlantique, (ii) de déterminer les espèces végétales d’intérêt pour ces espèces, (iii) de caractériser les liens spécifiques éventuels entre une espèce végétale et une espèce d'abeille et enfin (iv) de savoir si les différents types d’habitats ont une influence sur les structures de communautés d’abeilles sauvages. La finalité de cette étude était d'améliorer les connaissances sur l'écologie des abeilles sauvages et de mettre en évidence les caractéristiques environnementales nécessaires à la présence de ces espèces afin de sensibiliser les utilisateurs du paysage et d’affiner les différents modes de gestion des sites, pour mieux préserver ces communautés d'insectes pollinisateurs. Pour cela, des inventaires d'abeilles sauvages ont été réalisés sur 6 sites de Nantes Métropole (La Chaussée des Moines à Vertou (NM1), la Sablière de Trentemoult à Rezé (NM2), la Prairie de la Mévellières à Bouaye (NM3), la Prairie de Mauves à Nantes (NM4), la Décharge de Tougas à Saint-Herblain (NM5) et le Bois Saint Louis à Orvault (NM6)) et sur 6 Espaces Naturels Sensibles (ENS) du Conseil Général de LoireAtlantique (la Forêt de la Desnerie à la Chapelle-sur-Erdre (CG1), le Marais de Gachet à Nantes (CG2), le Vallon de Gobert à Mauves-sur-Loire (CG3), la Forêt de Touffou à Vertou (CG4), la Dune du Collet et le Marais de Lyarne aux Moutiers-en-Retz (CG5 et CG6)) (Figure N°32). Chacun des sites a fait l'objet d'une analyse paysagère précise avec une description cartographique des différents types d'habitats. Chaque site a été prospecté 6 fois entre Avril et Août 2014 pendant 1h15, toutes les abeilles sauvages rencontrées ont été capturées et les fleurs butinées par ces dernières ont été identifiées et enregistrées. Les abeilles collectées ont ensuite été identifées au genre et à l'espèce sous loupe binoculaire et mises en collection (Figure N°34). Les identifications sont en cours de validation par des spécialistes de l'Observatoire des Abeilles (OA). Cette étude a été réalisée par Emeline Tata (Figures N°33 et 38) dans le cadre de son stage de Master 2 "Gestion des Ecosystèmes ANthropisés (GEANT)", promotion 20132014, Université de la Rochelle, et encadrée par Olivier Lambert et Doriane Blottière. Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire 82 Figure N°32 : localisation des sites de Nantes Métropole nommés NM1 à NM6 (en jaune) et du Conseil Générale de Loire Atlantique nommés CG1 à CG6 (en cyan) Figures N°33 et 34 : identification à la loupe binoculaire des abeilles sauvages capturées et mise en collection Résultats ■ Sites de Nantes Métropole Un total de 1015 abeilles sauvages a été capturé sur les sites de Nantes Métropole réparties en 24 genres et 121 espèces. Les sites présentant une variété importante d'habitats fournissant à la fois des ressources alimentaires abondantes et disponibles sur toute la saison (prairies naturelles, haies, ...) et des sites de nidifications variés (vieilles pierres, sol nu, bois mort, ...) sont les sites les plus riches en nombre et en diversité d'abeilles sauvages (exemple du site de la Chaussée des Moines) Figure N°35 a). Par ailleurs, certains sites présentant des habitats très spécifiques abritent des communautés d'abeilles sauvages caractéristiques, tels que la Sablière de Trentemoult (ancienne sablière) Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire 83 et le Bois Saint Louis (zone humide) (Figure N°35 b et c). La gestion du site ressort également comme un facteur impactant largement la présence des abeilles sauvages et notamment le choix des essences végétales plantées (jachères fleuries et prairies semées Figure N°35 d), la fauche qui peut entraîner la désertion complète du site suite à la suppression subite de toutes les ressources alimentaires, ou l'absence de fauche qui favorise les graminées au détriment des plantes à fleurs et donc des pollinisateurs Figure N°35 e et f). a b c d e f Figure N°35 : la Chaussée des Moines offrant prairie naturelle, haies, arbres fruitiers et vieux murs (a), la Bois Saint Louis zone humide urbaine (b), la Sablière de Trentemoult, ses gravières et sablières (c), une prairie semée peu attractive sur la Décharge de Tougas (d), une prairie fauchée sans fleur et inhospitalière pour les abeilles dans les Prairies de Mauves (e), la Prairie de la Mévellière dominée par les graminées et peu attractive pour les abeilles (f) (photos Olivier Lambert) Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire 84 ■ Espaces naturels Sensibles du Conseil Général de Loire -Atlantique Un total de 929 abeilles sauvages a été capturé sur les sites du Conseil Général réparties en 25 genres et 114 espèces. Tous ces sites sont des sites naturels et présentent des habitats extrêmement diversifiés. Trois sites apparaissent cependant comme plus riches en quantité et en diversité d'abeilles sauvages en lien direct avec une disponibilité floristique plus importante et répartie sur toute la saison : le Vallon de Gobert qui présente de nombreuses prairies, une zone humide et un réseau de haies de bonne qualité (Figure N°36 a et b), la Dune du Collet et le Marais de Lyarne qui présentent un cordon arrière dunaire abrité et offrant un cortège floristique riche, et une zone de marais pour le second (Figure N°36 c et d). Les sites boisés (Forêt de la Desnerie et Forêt de Touffou) sont plus pauvres en abeilles sauvages en lien avec la fermeture rapide du milieu (sous-bois sombre et vite envahi par une ou deux essences végétales) excepté les habitats de bordure où se concentrent les abeilles sauvages (haies, fossés, bords de chemin) (Figure N°36 e et f). a b c d Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire 85 e f Figure N°36 : Le Vallon de Gobert abrite de nombreuses prairies et haies attractives pour les abeilles sauvages (a) et une zone humide (b), la Dune du Collet et son cordon dunaire fleuri (c), le Marais de Lyarne et sa zone de marais (d), la Forêt de Touffou et son sous-bois très dense et peu fleuri (e), seuls les habitat de bordure fournissent des ressources floristiques pour les abeilles sauvages (f) (photos Olivier Lambert) En résumé, 1944 abeilles ont été capturées lors de ce programme, réparties en 27 genres et 143 espèces au minimum (identification en cours de validation) (Figure N°37). Le couvert floristique et sa disponibilité dans le temps et l'espace pour les abeilles sauvages, ainsi que le mode de gestion des sites conditionnent tout particulièrement le cortège d'abeilles sauvages rencontrées au fur et à mesure de la saison. Perspectives Cette étude a permis de disposer de données inédites (inventaires d'abeilles sauvages, distribution, stratégies de butinage) à l'échelle de Nantes Métropole et du Département, et doit être renouvelée en 2015 sur de nouveaux sites avec l'intégration de sorties de sensibilisation à destination du grand public ("Balades en Nature") sur les abeilles sauvages. Ce programme vient par ailleurs enrichir la base de données réalisée sur ces espèces par le CVFSE grâce aux nombreux programmes "abeilles sauvages" en cours ou à venir. Enfin cette étude permet à l’équipe du CVFSE de disposer d'une collection de référence et ainsi de se familiariser et perfectionner dans la détermination, la biologie et l’écologie des apoïdes sauvages afin de devenir une structure de référence dans le domaine. Il s'agit ainsi d'améliorer les connaissances naturalistes d'une part, et scientifiques d'autre part, mais également d'utiliser ces programmes et ces données pour sensibiliser les utilisateurs du paysage (professionnels et particuliers) aux abeilles sauvages et leur fournir des préconisations de gestion respectueuses de ces espèces, des pollinisateurs et de la biodiversité en général. Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire 86 Figure N°37 : abeilles sauvages rencontrées sur les différents sites (photos Olivier Lambert) Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire 87 Intervention et communication dans le cadre de l’étude et sur le thème des abeilles sauvages ■ Emeline Tata. Caractérisation des habitats et des communautés d'abeilles sauvages sur différents sites de Nantes Métropole. Présentation de restitution de l'étude réalisée dans le cadre de la réunion du Réseau Biodiversité Nantes Métropole, 17 Juin 2014, Nantes (France, 44). ■ Emeline Tata. Caractérisation des habitats et des communautés d'abeilles sauvages sur différents sites de Loire-Atlantique. Soutenance de Master 2, 17 Septembre 2014, La Rochelle (France, 17). Figure N°38 : Emeline Tata mettant en pilulier une abeille sauvage capturée sur le site de la Mévellière Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire 88 Projet URBIO Contexte et objectifs du projet L’extension sans précédent que les villes ont connue durant ces 50 dernières années a pour conséquence de concentrer de nombreux enjeux sur les espaces périurbains, et c’est tout particulièrement le cas dans la Région des Pays de la Loire. Audelà des évolutions sociales sur ces espaces, ces mutations posent de nombreuses questions scientifiques portant sur la dynamique de la biodiversité dans ce contexte de forte anthropisation. C’est dans ce cadre que se développe et se structure une approche d’écologie urbaine visant à comprendre les processus écologiques, parfois propres à ce contexte, qui sont impliqués dans les aires urbaines. Il est en effet nécessaire de caractériser la biodiversité de ces paysages périurbains, mais aussi d’en comprendre le fonctionnement et les implications effectives dans les services écosystémiques qui peuvent lui être attribués. urbaines », est de permettre la structuration d’un réseau de recherche interdisciplinaire sur la biodiversité des aires urbaines. Il s’agit (i) de développer des collaborations entre les partenaires au travers d’actions de recherche leur permettant de mettre en place des articulations entre leurs approches (mise en commun des données de terrain, inventaires des espèces, relevés météorologiques…), (ii) d’animer des échanges plus larges entre les partenaires, pouvant faire émerger de nouveaux axes de recherches, impliquant des compétences non encore mobilisées sur cette thématique et (iii) d’impliquer dans ces travaux scientifiques des utilisateurs et des acteurs de ces territoires étudiés : collectivités, locales, lycées agricoles, associations naturalistes, grand public. L’objectif de ce projet URBIO « Biodiversité urbaine : vers une approche intégrée des services écosystémiques dans les aires Organisation du projet Ce projet a débuté en Septembre 2012. Il doit permettre une meilleure compréhension des processus impliqués dans la dynamique de la biodiversité à l’interface ville/campagne, qui puisse permettre une vision plus globale des intérêts de la biodiversité dans les aires urbaines. Ce projet doit donc permettre une caractérisation du gradient ville campagne impliquant les dynamiques urbaines et agricoles, une évaluation des variations climatiques le long de ce gradient, et une Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire 89 mise en relation avec des études écologiques sur les plantes, les oiseaux et les insectes pollinisateurs. Le projet URBIO est ainsi constitué de 2 axes d’animation et de diffusion dont l’objectif est de constituer une dynamique scientifique pérenne et d’assurer la diffusion et la valorisation des connaissances produites par 4 axes de recherche scientifiques : 1/ état de l’art sur la biodiversité des aires urbaines et les services écosystémiques, 2/ travail méthodologique collectif et documentation de terrain, 3/ évaluation des interactions biodiversité et dynamique des aires urbaines à l’échelle du paysage (caractérisation des dynamiques agricoles et urbaines dans ces espaces de transition, analyse des relations entre climat et végétation, place de la biodiversité ordinaire dans les aires urbaines), et 4/ influence du gradient ville/campagne sur des fonctionnements biologiques (analyse de la phénologie, analyse des abeilles et apoïdes sauvages). L’équipe du CVFSE s’implique sur ce dernier axe scientifique et propose d’étudier la diversité des abeilles sauvages en fonction du degré d’urbanisation en lien avec la flore présente et butinée, la présence de barrières imperméables dans les différents sites d’étude et les modes de gestion des espaces verts. Trois autres équipes scientifiques (partenaires principaux) sont impliquées dans le projet : l'Unité de Recherche Paysage et Ecologie (Agrocampus Ouest et Groupe ESA d'Angers), l'Institut de Recherche en Sciences et Techniques de la Ville (IRSTV, Ecole Centrale de Nantes) et Plantes & Cité d'Angers. Le début du programme a permis de préciser les missions de chacun des partenaires avec définition des objectifs, de la méthodologie employée et du calendrier d'actions. Le premier comité de pilotage s'est réuni le 30 juin 2014. Les territoires étudiés sont les agglomérations de Nantes métropole, Angers Loire métropole et La Roche-sur-Yon agglomération. Une portion linéaire de chacun de ces territoires, appelée transect, est étudiée plus précisément : un transect Centre/NordOuest pour Nantes et Angers et un transect Centre/Est pour la Roche-sur-Yon. Volet "Abeilles sauvages dans les espaces verts urbains" Le travail de terrain du volet "Abeilles sauvages dans les espaces verts urbains" (axe 4B du programme de recherche) a commencé en 2014 avec le recrutement de Doriane Blottière en Mars. Axelle Le Chêne a participé à cette première année d'étude en réalisant son stage de Master 2 sur cette problématique (Figure N°39). Sur chaque transect retenu, 5 "espaces verts" (parcs de loisirs, espaces naturels, jardins, ...) ont été choisis à intervalle de distance régulier du centre ville à la périphérie urbaine. Pour chacun de ces sites (n=15), le taux d'urbanisation de la matrice environnante a été calculé dans un rayon d'1 km. Sur chaque site, des captures d'abeilles sauvages ont été réalisées de Mars Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire 90 à Octobre 2014 (n=8 échantillonnages par site). Les abeilles ont été capturées au filet lors de l'activité de butinage et chaque plante butinée a été identifiée. L'ensemble des abeilles capturées a été identifié sous loupe binoculaire au genre et à l'espèce : l'identification étant très délicate, plusieurs spécimens ont été envoyés à des spécialistes de l'Observatoire des Abeilles pour validation, les résultats étant attendus courant du premier semestre 2015. Deux mille deux cents soixante abeilles ont ainsi été capturées sur la saison 2014 ; dans l'attente de confirmation de l'identification, 23 genres et 135 espèces ont été identifiés (Tableau N°10). Les genres les plus représentés sont les genres Bombus, Lasioglossum et Andrena (représentant respectivement 24 %, 22 % et 16 % des individus capturés). Ce sont également les genres qui comptent le plus grand nombre d’espèces (respectivement 11, 19 et 40). Pour certains genres, les effectifs capturés ont été très faibles (Coelioxys, Dufourea, Epeolus, Macropis, Stelis). Certains genres ont été retrouvés plus fréquemment dans les sites les moins urbanisés. Parmi les genres recensés, 11 ne comptent qu’une seule espèce identifiée (Heriades, Panurgus, Tetralonia,…). Les espèces les plus fréquemment capturées sont les bourdons les plus communs (B. pascuorum, B. terrestris, B. lapidarius) et une espèce du genre Lasioglossum. Un grand nombre d’Anthophores à pattes plumeuses (Anthophora plumipes) a été retrouvé et plus particulièrement dans les sites les plus urbanisés. Pour une cinquantaine d’espèces d’abeilles, seuls un à deux individus ont été recensés. Si le nombre de captures totales pour chaque agglomération est proche – autour de 750 individus – c’est sur l’agglomération d’Angers que le plus grand nombre d’espèces a été retrouvé (n=105) et à Nantes que ce nombre est le plus faible (79). Ce sont dans les sites intermédiaires, c'est-à-dire situés au milieu du gradient centre ville - périphérie urbaine, que la richesse spécifique et l'abondance en abeilles sauvages sont les plus importantes. Tableau N° 10 : nombre d'individus capturés et nombre d'espèces déterminées pour chaque genre, tous sites et toutes périodes confondus (en attente de validation par l'Observatoire des Abeilles) Genre Nb individus Nb espèces 356 40 57 4 Anthophora 141 7 Bombus 542 Coelioxys Andrena Genre Nb espèces 494 19 Macropis 2 1 Megachile 57 7 11 Melitta 22 2 1 1 Nomada 76 9 Colletes 8 2 Osmia 53 6 Dufourea 1 1 Panurgus 23 1 Epeolus 1 1 Sphecodes 7 1 Eucera 28 1 Stelis 1 1 Halictus 318 9 Tetralonia 9 1 Heriades 15 1 Xylocopa 13 1 Hylaeus 42 8 TOTAL 2267 135 Anthidium Lasioglossum Nb individus Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire 91 Les analyses statistiques montrent que les genres Eucera, Sphecodes, Heriades, Nomada et Tetralonia ont été trouvées majoritairement dans les zones les moins urbanisées tandis que les genres Osmia, Anthophora, Colletes et Hylaeus semblent corrélés un fort taux d’urbanisation. Un troisième groupe rassemble notamment les genres Bombus, Andrena et Lasioglossum, sur lesquels l'urbanisation ne semble pas avoir d'influence. Les inventaires floristiques ont permis d'inventorier un total de 251 espèces végétales et de 63 familles sur les différents sites. Des abeilles sauvages ont été capturées sur 168 espèces (soit 67 % des plantes disponibles), réparties sur 47 familles. Avec presque 30 % des captures, la famille végétale la plus visitée est celle des Asteraceae, en particulier les fleurs à corolles jaunes : pissenlits (Taraxacum officinale), léontodons (Leontodon hispidus, Leontodon autumnalis), crépides (Crepis sp.), picris (Picris echioides, Picris hieracioides), porcelles (Hypochoeris radicata), ... La deuxième famille la plus représentée est celle des Fabaceae (15,8 % des captures), avec en majorité le Lotier corniculé (Lotus corniculatus) et les différentes espèces de trèfles (Trifolium repens, Trifolium pratense). On retrouve ensuite les Rosaceae (avec la ronce Rubus Fruticosus) et les Ranunculaceae (avec les différentes espèces de boutons d’or (Ranunculus sp.)). Les espèces les plus butinées sont des espèces végétales natives : 15 % des abeilles ont été capturées sur des espèces végétales horticoles et/ou exotiques (représentant 40 % des espèces disponibles sur les sites) contre 85 % sur des espèces natives (60 % de la flore disponible). La majorité des abeilles capturées sur les espèces horticoles et exotiques sont des bourdons, puis des Andrènes et enfin des Mégachiles. Les prairies sont par ailleurs les habitats où l'on trouve majoritairement les abeilles sauvages avec près de 50 % des individus capturés, devant les pelouses (20 %) et les massifs ornementaux (20 %). Figure N°39 : Axelle Le Chêne faisant le récapitulatif des captures sur un site lors d'une session d'échantillonnage Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire 92 Les premiers résultats de l'étude montrent ainsi que les milieux à degrés d’urbanisation intermédiaires peuvent être avantageux pour les abeilles : (i) les sites de nidification y sont plus diversifiés (augmentation des cavités face aux milieux périphériques, augmentation des zones de sol nu face aux milieux très urbains), (ii) les ressources alimentaires y sont plus concentrées et adaptées (plus d’espèces natives qu’en milieux très urbains, plus de diversité par rapport aux milieux périphériques) et (iii) la gestion y semble plus raisonnée (tonte moins fréquente qu’en milieux très urbains, ce qui laisse le temps aux plantes de fleurir, mais plus fréquente qu’en milieux périphériques pour éviter une dominance des graminées). Il apparaît donc nécessaire de reconsidérer la gestion de certains espaces verts urbains, pour adapter les pratiques en faveur de la conservation des abeilles sauvages, tout en tenant compte des contraintes liées aux différentes utilisations des sites. L’installation d’hôtels à insectes peut être envisagée, mais leur efficacité est discutée. En effet, les hôtels sont plutôt adaptés pour les abeilles de cavités, qui semblent les moins défavorisées en milieux urbains (en particulier certaines Osmies (Osmia rufa, Osmia cornuta)). De plus, ils seraient inefficaces en l’absence de ressources alimentaires adaptées à proximité. Ces installations sont à l'heure actuelle plutôt à considérer comme des supports pédagogiques pour sensibiliser le grand public à l’existence et l’importance des abeilles sauvages, mais la conservation d’éléments du paysage tels que du bois mort ou des zones sableuses serait une solution complémentaire pour proposer des sites de nidification disponibles aux espèces défavorisées dans ce type de milieux. Exemple de sites prospectés avec le gradient centre ville - périphérie urbaine de gauche à droite (photos Doriane Blottière) Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire 93 AUTRES PRESTATIONS Les 6ème Rencontres Naturalistes Régionales des Pays de la Loire Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire 94 Contexte Pour la première fois, le CVFSE et la Coordination Régionale LPO Pays de la Loire ont complètement fusionné la Journée Scientifique CVFSE/Oniris (qui avait lieu tous les deux ans à Oniris depuis 2011) et les traditionnelles Rencontres Naturalistes Régionales des Pays de la Loire (portées par la LPO depuis plusieurs années en alternance dans les départements de la région) sous une appellation commune "Rencontres Naturalistes Régionales des Pays de la Loire". Cette édition s'est déroulée les 21, 22 et 23 Novembre 2014 au Lycée Nature et au Centre Beautour (La Roche-sur-Yon) et la fusion des deux manifestations a permis de favoriser les temps d'échanges entre les naturalistes et les scientifiques régionaux autour de thématiques communes. L'objectif de ces journées est de faire un état des lieux précis des travaux engagés sur la faune et la flore pour en améliorer les connaissances, prendre en compte les interactions fonctionnelles entre les espèces et adapter les plans de gestion des espaces. La réalisation de ces journées au Lycée Nature a par ailleurs permis de mobiliser une cinquantaine d'étudiants en BTS GPN notamment la journée du vendredi, les enseignants ayant intégré cette journée d'échanges naturalistes et scientifiques dans leur calendrier pédagogique. Programme Grâce au partenariat mis en place par les coorganisateurs (LPO, Conservatoire Botanique National de Brest (CBNB), Groupe d'Etude des Invertébrés Armoricains (GRETIA), CVFSE), les thématiques de la faune vertébré, la faune invertébrée et la flore ont pu être abordées de façon équilibrée. Vingt trois conférences se sont ainsi déroulées durant ces trois jours : ■ Journée du vendredi - Etat des connaissances sur la biodiversité en Pays de la Loire, par F. Herbrecht (GRETIA), C. Mesnage (CBNB), B. Marchadour (Coordination LPO Pays de la Loire) ; - La Recherche au Centre Beautour, par T. You (Beautour) ; - PERISCOPE : un partenariat face au défi de la protection des oiseaux marins, par E. Ouvrard (LPO85), F. Latraube (LPO44) et M. Fortin (BV) ; - Etude de la diversité fonctionnelle dans les agroécosystèmes du Maine-et-Loire : cas des araignées dans des parcelles de blé d'hiver, par A. Bécot et D. Thébault (Chambre d'Agriculture 49) ; - Etude de la biologie des stades préimaginaux de Lycaena dispar en Sarthe, Implications dans la gestion conservatoire, par D. Foussard (SEPENES), A. Rojo de la Paz (Université du Maine) et O. Vanucci (CENS) ; - Variation des communautés d'abeilles sauvages le long de trois gradients d'urbanisation, par D. Blottière (CVFSE/Oniris) ; - Pourquoi et comment évaluer la valeur fourragère des milieux à forte valeur patrimoniale ? par E. Kernéïs (INRA) ; Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire 95 - Les suivis et la préservation des poissons migrateurs du Marais poitevin au service de la continuité écologique, par S. Der Mikaélian (PNR Marais Poitevin) ; - Intérêt de l'outil bande refuge pour l'avifaune nicheuse et migratrice : premiers retours d'expérience, par S. Hennique et S. Havet (LPO Anjou) ; - Echouages d'oiseaux marins en Pays de Loire et sud-Bretagne lors des tempêtes hivernales 2014 : bilan démographique et résultats des investigations vétérinaires, par F. Latraube (LPO44) et B. Maheu (CVFSE/Oniris). expérimentale en forêt domaniale du Gâvre, par A. Baron (ONF) ; Note : le samedi matin a été consacré à l'Assemblée Générale du Groupe Chiroptères des Pays de la Loire et à la visite du Centre Beautour. L'après midi a été ouvert par les allocutions de Gildas Toublanc (Président de la Coordination LPO Pays de la Loire), Monique L'Hostis (Oniris), Daniel Greiner (Proviseur EPLEFPA Nature), Sophie Bringuy (VicePrésidente de la Région Pays de la Loire) et Xavier Hindermeyer (Directeur SRNP DREAL Pays de la Loire) (Figure N°40). ■ Journée du dimanche ■ Journée du samedi - La RNR des coteaux du Pont-barré, carrefour entre naturalistes et savoir faire paysan, par E. Guillou (LPO Anjou) ; - Les Chilopodes : présentation du groupe, état des connaissances en Pays de la Loire et lancement d'un atlas, par E. Iorio (GRETIA) ; - Variation acoustique de la Pipistrelle commune : ce que nous apprend l'étude des chauves-souris insulaires, par F. Merel et E. Ouvrard (LPO85/Périscope) ; - Le Criquet des grouettes, Omocestus petraeus, un criquet méconnu en Pays de la Loire : avancée de la connaissance en Maineet-Loire et en Vendée, par O. Durand (CPIE Loire Anjou/GRETIA) ; - Intégration des résultats de l'étude des végétations de la RNN de Saint-Denis-duPayré dans l'élaboration du nouveau plan de gestion, par H. des Touches (LPO) et G. Thomassin (CBNB) ; - Importance de l'ouverture des lisières forestières sur les squamates : une approche - Avifaune sauvage de Maine-etLoire : quelques données archéozoologiques médiévales, par A. Borvon (Oniris) ; - e-Calluna : les plantes vasculaires de l'Ouest de la France en 3 clics !, par P. Lacroix (CBNB) ; - Transplantation du Simesthis à feuilles planes : méthode, résultats et intérêt, par B. Jarri (MNE) ; - Résultats de l'enquête 2014 sur le Leste à grands stigmas, Lestes macrostigma, en Vendée, par J. Sudraud, M. Moncomble et F. Varanne (LNV) ; - Exemple d'une collaboration pour la préservation de la flore protégée de la communauté d'agglomération de Cap Atlantique, par A. Lachaux (BV) et P. Della Valle (CAP Atlantique) ; - La reconnaissance individuelle du Pélobate cultripède : une opportunité pour son étude, par R. Arhuro (ADEV/LNV) ; - Guide pour devenir une sentinelle de l'environnement, par X. Metay (FNE PdL). Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire 96 Figure N°40 : allocutions introductives lors des Rencontres Naturalistes Régionales des Pays de la Loire le samedi 22 Novembre 2014 au Lycée Nature (La Roche-sur-Yon) (photo LPO85) Bilan et perspectives Cette première édition des Rencontres Naturalistes Régionales des Pays de la Loire (LPO et CVFSE) a permis de rassembler 277 étudiants, naturalistes, gestionnaires et scientifiques de la Région autour des enjeux d'amélioration des connaissances et de protection de la biodiversité végétale et animale. La qualité des interventions et des échanges, et la convivialité de ce rendezvous ont montré toute l'importance d'un tel rassemblement et l'implication forte de tous les acteurs régionaux. Il permet à l'ensemble des partenaires institutionnels et publics, privés et associatifs d'être confortés dans leur politique générale et leurs orientations stratégiques en terme d'études et de pratiques. La prochaine édition est prévue les 20, 21 et 22 Novembre 2015 en Mayenne. Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire 97 Sollicitations du Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire pour ses compétences scientifiques Prélèvements dans le cadre d'une étude menée sur la Perruche à collier Psittacula krameri par le Muséum National D'Histoire Naturelle de Paris Du fait de ses compétences scientifiques et techniques vétérinaires et de son intérêt pour l'épidémiosurveillance des maladies de la faune sauvage autochtone, le CVFSE a été sollicité par Philippe Clergeau (Département Ecologie et Gestion de la Biodiversité) du Muséum d'Histoire Naturelle de Paris (MNHN) pour réaliser des prélèvements biologiques sur des individus de Perruche à collier Psittacula krameri. En effet, le MNHN a mis en place un programme de recherche en écologie pour une meilleure maîtrise de la faune sauvage du Parc de Sceaux avec un volet spécifique sur l'invasion de l'espèce exotique Perruche à collier et son éventuel impact sur les populations animales autochtones. Le MNHN souhaitait donc connaître le statut sanitaire de cette espèce vis-à-vis de quelques agents biologiques (virus de l'Influenza aviaire et Adénovirus de l'Ecureuil). Dans le cadre de cette prestation de service, B. Maheu a ainsi réalisé des prélèvements sur cadavres (écouvillons cloacaux ou rates) et les a conditonnés pour envoi vers les laboratoires d'analyses (respectivement le Laboratoire Inovalys à Nantes pour la recherche de virus de l'Infuenza aviaire et le Laboratoire de l'AHVLA à Weybridge au Royaume-Uni pour la recherche d'Adénovirus de l'Ecureuil). Beautour, Société Publique Locale Pays de la Loire Environnement & Biodiveristé (La Roche sur Yon, 85) Le CVFSE a accentué en 2014 son implication dans le Centre Régional de découverte de la biodiversité Beautour à la Roche-sur-Yon inauguré le 25 juin 2013. Cette implication se focalise essentiellement autour des projets liés à la recherche et l'innovation. Ce travail collaboratif de recherche auquel participe le CVFSE, est mené en partenariat avec les universitaires, les chercheurs et les autres acteurs de la biodiversité en Pays de la Loire et a pour objectif de développer et d'animer un réseau de compétences et de savoir-faire pour favoriser l'échange de connaissances mais aussi la mise en place d'actions collectives autour d'un terrain d'expérimentation privilégié, le "site atelier Beautour". O. Lambert fait ainsi partie du Conseil Scientifique et du Comité de Recherche et Technique de Beautour (Société Publique Locale Pays de la Loire Environnement & Biodiversité) et a participé aux différentes réunions de travail (19 Février, 10 Avril, 22 Mai, 10 Octobre) avec l'ensemble des partenaires. En 2014, les axes principaux de réflexion ont porté sur les appels à projets de recherche Beautour (validation des dossiers 2014 et mise en place de l'appel à projets 2015) et la préfiguration du site atelier Beautour (caractérisation du site, partage des données, animation du réseau, valorisation Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire 98 des travaux, diffusion scientifique, ...). Le CVFSE et le lycée Nature ont déposé un programme lors de l'appel à projets Recherche Beautour 2014. Ce programme "POLLIAGRO : Approche de la richesse spécifique en insectes pollinisateurs dans les agro-écosystèmes du site atelier de Beautour" a été retenu et débute en 2015. Les objectifs de ce programme sont de : déterminer les richesses spécifiques en pollinisateurs sauvages (abeilles sauvages) et en flore, et définir leurs interactions dans la diversité des habitats terrestres des exploitations agricoles partenaires. Il s’agit donc de (1) faire un inventaire et une description paysagère précise des habitats rencontrés dans les différents sites par la caractérisation de la nature des sols, de la structure des éléments paysagers et de la composition floristique, (2) réaliser des prélèvements et une identification des abeilles capturées, et (3) comparer l’attractivité des différentes essences végétales et donc des éléments paysagers au sein de différentes exploitations agricoles, ces éléments paysagers pouvant être considérés comme des puits de biodiversité aux services écosystémiques majeurs (pollinisation par exemple) ; - créer une dynamique partenariale entre recherche, gestionnaires et centre de la culture scientifique en réunissant différents acteurs (exploitants agricoles, enseignement technique, chercheurs, ...) autour d’une thématique commune : la préservation de la biodiversité en zone agricole ; cet objectif passe par (1) le partage des savoirs, (2) une expertise scientifique de qualité reconnue et (3) une participation active des exploitants sous la forme d’une enquête sur leurs pratiques agricoles (traitements, fauches, travail du sol, …) pour estimer la pression exercée et l’éventuel impact sur les habitats, la présence d’espèces végétales et des pollinisateurs associés ; - enrichir les connaissances sur le territoire (au sens large) de Beautour et mieux comprendre les interactions fonctionnelles entre les paysages agricoles (leurs structures et leurs compositions) et la biodiversité, notamment comme aide à la décision des acteurs de terrain ; - transférer des connaissances scientifiques et techniques dans l'enseignement secondaire, et plus spécifique dans l'enseignement technique et agricole, à travers des échanges autour de conférences, de suivis de terrain voire de création d'outils pédagogiques ; - transférer des connaissances scientifiques et naturalistes à destination des naturalistes de la Région des Pays de la Loire, à travers l'organisation d'une journée de formation : cette journée de formation sera une initiation à l'identification des différents genres d'abeilles sauvages avec une session de terrain sur le site de Beautour. Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire 99 Ce programme vise donc à (i) connaître pour mieux préserver la biodiversité au sein des exploitations agricoles et (ii) à favoriser, à terme, les espèces végétales et d’insectes pollinisateurs pouvant contribuer au maintien ou à l'amélioration rendements agricoles. des La CAVAC (La Roche sur Yon, 85) En parallèle au programme POLLIAGRO, le CVFSE et le Lycée Nature ont été contactés par la CAVAC (Coopérative Agricole Vendéenne Approvisionnement Céréales) via le Centre Beautour, pour participer à un programme sur les pollinisateurs dans le cadre de l'appel à projets CASDAR "mobilisation collective pour l'agroécologie". L’objectif du projet "APAP : Aménagement paysager et modifications de pratiques agricoles en faveur des pollinisateurs" est de favoriser le développement des communautés de pollinisateurs sauvages et domestiques afin d’améliorer le potentiel agro-écologique du territoire, avec pour bénéfice attendu une garantie de rendements et une augmentation prévisible de miel. Il se décline en 6 sous-objectifs : 1/ acquérir des références sur les pollinisateurs présents sur le territoire, 2/ améliorer et optimiser spatialement l’offre alimentaire en nectar et pollen, 3/ améliorer la diversité et/ou la disponibilité des habitats pour les pollinisateurs, 4/ diminuer la pression sur les communautés de pollinisateurs par une modification des pratiques agricoles, 5/ augmenter les rendements des cultures entomophiles grâce à une meilleure pollinisation et 6/ augmenter les rendements en miel et autres produits du rucher. Le CVFSE et le Lycée Nature vont donc participer à ce gros programme et travailler plus spécifiquement sur le volet "abeilles sauvages" en déclinant rigoureusement les mêmes objectifs de travail que pour le programme POLLIAGRO. Ce volet "abeilles sauvages" débutera au premier trimestre 2015. Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire 100 La Fédération Départementale des Chasseurs Véndéens Le CVFSE et la Fédération Départementale des Chasseurs Vendéens se sont rapprochés en 2014 en vue d'une collaboration sur les programmes de recherche abeilles sauvages et/ou d'épidémiosurveillance des maladies de la faune sauvage. Après de nombreuses discussions et réflexions, les deux structures ont choisi de débuter cette collaboration par un programme autofinancé sur les abeilles sauvages pour 2015 avec un partenariat élargi au Lycée Nature. Ce programme "MEFLAS" a pour objectif d'évaluer et comparer l’attractivité de différents mélanges de graines utilisés pour les bandes enherbées ou fleuries (Figure N°41), pour les abeilles sauvages. Trois sites en milieu bocager seront suivis en Vendée. Sur chaque site, trois mélanges fleuris sur des surfaces de tailles équivalentes et significatives seront semés fin Février, début Mars 2015, et prospectés dès les premières floraisons afin de déterminer 1/ les cortèges d'abeilles sauvages présents dans chaque bande et 2/ les espèces végétales butinées. Au terme de ces suivis, des diversités différentes en abeilles sauvages sont pressenties en fonction des mélanges (voire de leur localisation). Cette étude apportera un premier éclairage sur la sélection des mélanges, et ouvrira de nouvelles perspectives pour approfondir ces travaux dès 2016. Figure N°41 : exemple de mélange fleuri utilisé pour attirer les pollinisateurs sauvages (photo Olivier Lambert) Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire 101 Zoom Andrena cineraria Taille : 13-14 mm (femelle) Période de vol : mars à juin Statut : non menacé, bien répandu Cette abeille sauvage appartient au genre Andrena, genre regroupant le plus grand nombre d'espèces chez les abeilles (plus de 150 en France sur les 1 000 espèces présentes). Les Andrènes sont communément appelées "Abeilles des sables" en lien avec leurs habitats de prédilections : les zones sablonneuses, argileuses ou calcaires bien exposées au soleil , ou encore les espaces urbains (jardins, pelouses, lisière de bois...). Andrena cineraria est reconnaissable par sa cuticule noire bleutée et ses poils gris-pâle sur le thorax et la tête. Cette espèce est assez commune et visible surtout en Avril et Mai. Cette espèce est polylectique butinant un spectre assez large d'espèces végétales (Bouton d'Or, Moutarde, Pissenlit, Cerisier, Saule, Potentille, Cerfeuil, ...). Comme la plupart des Andrènes, Andrena cineraria peut nidifier en bourgade, comptant parfois plusieurs dizaines d'individus sur un espace restreint quand les conditions sont favorables. Le nid est un terrier creusé dans le sol de 10 à 20 cm de profondeur et constitué de deux à trois cellules comprenant chacune des réserves et un œuf. La larve se développe rapidement et se transforme en imago à la fin de l'été, qui passera l'hiver dans son cocon pour émerger au printemps suivant. Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire 99 102 Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire Le Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire Communications médiatiques Reportage « Echouages d'oiseaux marins ». Journal Télévisé, France 3 Régionale, 09 Février 2014. Reportage « Echouages d'oiseaux marins ». Journal Télévisé, TF1, 10 Février 2014 (Figure N°42). Figure N°42 : Philippe Gourlay interviewé le 10 février 2014 par un journaliste de TF1 lors de l'échouage massif des oiseaux marins sur les côtes atlantiques Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire 103 Reportage « Echouages d'oiseaux marins ». Journal Télévisé, France 2, 10 Février 2014. Article O. Lambert « Quand la nuit s'ensauvage...". Place Publique, la Revue Urbaine, Nantes/Saint-Nazaire, Mars-Avril 2014, 37-39. Article « Tempête hivernale … l’oiseau touché au cœur ». Franck Latraube. LPO Info LoireAtlantique, n°76, 1er trimestre 2014. Article « Les naufragés du vent ». Guillaume Orieux (8 ans) et son papa. LPO Info LoireAtlantique, n°76, 1er trimestre 2014. Article « Rencontres Régionales Refuges ». François Bourdet. LPO Info Loire-Atlantique, n°76, 1er trimestre 2014. Reportage « Abeilles sauvages en milieu urbain ». Reportage Quentin Olivier, France 3 Régionale, 21 Juillet 2014 (Figure N°43). Reportage "Révélations : Vétérinaires, l'urgence au quotidien". Reportage PierreAlexandre Biasutti, Chaine TNT 23, 20 Octobre 2014. Article « Ces tempêtes qui fragilisent les oiseaux marins ». Ouest France, 23 Novembre 2014. Reportage « Attention Risques Majeurs : le naufrage de l'Erika, la marée était en noire ». La Chaine Parlementaire, 07 Décembre 2014. Figure N°43 : Doriane Blottière interviewée le 21 juillet 2014 par un journaliste de France3 sur la thématique des abeilles sauvages en ville et du programme URBIO (pages 89-93) Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire 104 Partenaires Financiers, techniques et scientifiques Remerciements Le Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes tient à remercier l’ensemble des partenaires institutionnels et publics, privés et associatifs, pour leurs soutiens financiers, scientifiques et/ou techniques, soutiens qui lui permettent de poursuivre ses objectifs de soins et de réhabilitation de la faune sauvage, et ses objectifs scientifiques et pédagogiques. Partenaires institutionnels et publics La Région Pays de la Loire, le Conseil Général de Loire-Atlantique, Nantes Métropole, la Préfecture de Loire Atlantique, la DREAL Pays de la Loire, la DREAL Bretagne, le Conseil Général de Seine-Maritime ; La Direction Départementale de la Protection des Populations (DDPP) Loire-Atlantique, l'Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage (ONCFS), l'Unité Sanitaire de la Faune (USF, Direction des Etudes et de la Recherche de l'ONCFS), l'ANSES Nancy, l'ANSES Maisons Alfort, l'Institut Pasteur de Lyon (Centre National de Référence des Hantavirus) ; Le Lycée Nature, le Lycée Nantes Terre Atlantique (Lycée Rieffel), l'UMR BioEpAR (Oniris), l'INP ENVT, Agrocampus Ouest, l'Université de Rennes, le Muséum d'Histoire Naturelle de Nantes, le Muséum National d'Histoire Naturelle de Paris, l'Institut Zoologique de Londres, School of Animal and Veterinary Science at Charles Sturt University (Australie) ; La Société Publique Locale des Pays de la Loire (Centre Interdépartementale de Démoustication (EID), le CEDRE, le CRBPO. Beautour), l'Entente Partenaires privés Le Groupe TOTAL (TOTAL SA, Total Raffinage Chimie, Total Raffinage France), le groupe CAVAC, le Groupe France Express, le Couvoir du Pin Gauguet SA. Partenaires associatifs L'Union Française des Centres de Sauvegarde, la Ligue pour la Protection des Oiseaux LoireAtlantique, Vendée et Anjou, la Coordination Régionale LPO Pays de la Loire, le GRETIA, la Fondation Sea Alarm. Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire 105