Rapport d`activités 2014

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Rapport d`activités 2014
CENTRE VÉTÉRINAIRE DE LA FAUNE SAUVAGE ET DES ECOSYSTÈMES
DES PAYS DE LA LOIRE
Rapport d’activités
2014
Rapport d’activités 2014
 Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire
Réalisation : Olivier Lambert
Crédits photographiques : CVFSE/Oniris (sauf précisions en légende)
Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire
1
Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire
SOMMAIRE
Le mot du Directeur du Centre
4
Le Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de
la Loire – Présentation
5
Des activités de soins et de réhabilitation de la faune sauvage
6
Des activités de formation et de sensibilisation
7
Des activités scientifiques, de recherche et de développement
8
Le Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes – Equipe
pluridisciplinaire
Les permanents
9
9
Les bénévoles
13
Les enseignants-chercheurs d’Oniris
14
Le Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes – Locaux et
équipements
Zoom – Le Macareux moine
Le Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de
la Loire – Activités de soins et de réhabilitation de la faune sauvage
15
20
21
Recensement et classement des animaux sauvages admis au CVFSE en 2014
22
Causes d’entrée des animaux sauvages admis au CVFSE en 2014 (hors échouages
massifs)
28
Résultats de l’activité de réhabilitation des animaux sauvages admis au CVFSE en
2014 (hors échouages massifs)
31
Origine des animaux sauvages admis au CVFSE en 2014 (hors échouages massifs)
33
Accueil d'oiseaux marins suite aux échouages massifs consécutifs aux tempêtes
hivernales 2013-2014
34
Perspectives pour les années à venir
40
Zoom – L'Autour des palombes
Le Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de
41
42
2
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la Loire – Activités pédagogiques, d’enseignement et de formation
Intervention pour l’enseignement primaire
43
Intervention pour l’enseignement secondaire
44
Intervention pour l’enseignement supérieur
51
Intervention et sensibilisation à destination du grand public
54
Intervention auprès des professionnels
56
Zoom – L'Ecureuil roux
Le Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de
la Loire – Activités scientifiques, de recherche et de développement
61
62
Activités scientifiques, de recherche et de développement en faune sauvage
63
Activités scientifiques, de recherche et de développement en apidologie
73
Autres prestations
94
Zoom – Andrena cineraria
102
Le Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes –
Communications médiatiques
103
Partenaires financiers, techniques et scientifiques – Remerciements
105
3
Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire
Le mot du Directeur du Centre
2014, un rythme fou, fou ... fou !
L'année 2014 commence bien mal sur nos
côtes atlantiques qui voient s'échouer des
milliers d'alcidés épuisés par les tempêtes
successives auxquelles s'ajoute une pollution
par hydrocarbures. Immédiatement le
Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et
des Ecosystèmes des Pays de la Loire
(CVFSE/Oniris) se mobilise avec la Ligue
pour la Protection des Oiseaux (LPO) pour
collecter les cadavres et tenter de sauver les
quelques rescapés. Rapidement nos deux
structures sont rattrapées par le manque de
moyen et de soutien mais nous portons cette
mission jusqu'au bout sans défaillir, baignés
de tristesse pour les oiseaux et d'amertume
vis-à-vis du MEDD.
Si ce début d'année est difficile et a marqué
nos esprits, les liens tissés avec les
associations naturalistes se sont renforcés
au niveau régional et augurent de belles
collaborations, j'en veux pour exemple, les
Rencontres Naturalistes Régionales coorganisées avec la Coordination Régionale
LPO fin novembre 2014 et qui ont remporté
un franc succès. Voilà le point positif de cette
année 2014 : le réseau partenarial du CVFSE
consolidé et concrétisé par la poursuite et la
mise en place de nombreux programmes et
échanges. Je retiendrai ainsi les travaux avec
le Centre Beautour et le Lycée Nature, l'UMR
BioEpAR, AgroCampus Ouest, l'Anses, l'USF
de l'ONCFS, ... ou encore les échanges avec la
Fédération Départementale des Chasseurs
Vendéens.
Enfin, dans ces temps financièrement
difficiles, je tiens à remercier nos fidèles
partenaires : le Groupe Total, le Conseil
Régional et la DREAL des Pays de la Loire, le
Conseil Général de Loire-Atlantique et
Nantes Métropole.
J'aimerais aussi remercier les salariés, plus
impliqués et passionnés que jamais et les
nombreux bénévoles du centre. Un grand
merci à eux et bonne lecture à tous.
Olivier Lambert
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Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire
Le
Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des
Ecosystèmes des Pays de la Loire
Présentation
Le Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et
des Ecosystèmes des Pays de la Loire, CVFSE,
créé en 1985 par des étudiants vétérinaires
passionnés d’ornithologie, a évolué sous
l’impulsion des enseignants-chercheurs de
l’Ecole Nationale Vétérinaire de Nantes
(actuellement Oniris), de la tutelle, du
personnel du CVFSE et de partenaires privés
et publics. D’un objectif initial de soins, ses
actions sont désormais des actions de soins
et de réhabilitation, des actions de formation
et de sensibilisation ainsi que des études
scientifiques concernant la faune sauvage et
les écosystèmes européens.
Localisation géographique du Centre
Vétérinaire de la Faune Sauvage et
des Ecosystèmes
2
3
1
4
Pays de la Loire :
1 – Loire Atlantique (44)
2 – Mayenne (53)
3 – Sarthe (72)
4 – Maine et Loire (49)
5 – Vendée (85)
5
Sous l’influence de l’Océan Atlantique, la
Région des Pays de la Loire présente un
réseau hydrique important (Loire, zones
humides, estuaire) et une grande variété
d’écosystèmes favorisant une biodiversité
très riche. Au cœur de cette région, le CVFSE
est une structure unique, tournée vers la
préservation
de
cette
richesse
environnementale.
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5
DES ACTIVITES DE SOINS ET DE REHABILITATION DE LA FAUNE SAUVAGE
Le CVFSE admet et soigne toute l’année des
animaux sauvages en détresse en vue de leur
réhabilitation dans le milieu naturel. Les
animaux, en grande majorité des oiseaux,
proviennent principalement des Régions
Bretagne et Pays de la Loire. De quelques
dizaines d’animaux recueillis les premières
années (18 en 1985), le CVFSE en admet
actuellement près de 2000 par an.
Cette mission est financée par le Conseil
Régional des Pays de la Loire et le Groupe
Total.
Autour des palombes (Accipiter gentilis) en volière de rééducation
Le CVFSE accueille au quotidien des
animaux
victimes
de
traumatismes
physiques (accidents de la voie publique,
collision, prédation, électrocution, chasse,
…), d’intoxications par des agents chimiques
et biologiques (pesticides, hydrocarbures,
toxine botulinique, …), d’affections liées à la
présence d’agents pathogènes (bactéries,
virus, parasites) et de dénichage.
marées noires (naufrage de l’Erika en 1999,
naufrage du Prestige en 2003, accident à la
raffinerie de Donges en 2008), les épisodes
de botulisme sur les zones humides locorégionales (Lac de Grand-Lieu, Marais de
Goulaine, Littoral de Loire Atlantique et de
Vendée, …), ou les phénomènes climatiques
(échouage massif d'oiseaux marins suite aux
tempêtes hivernales 2013-2014).
Le CVFSE intervient également lors de
catastrophes écologiques telles que les
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DES ACTIVITES DE FORMATION ET DE SENSIBILISATION
Le CVFSE est une structure unique de
formation et de sensibilisation à la faune
sauvage, aux abeilles domestique et
sauvages.
Cette mission est financée par le Conseil
Régional des Pays de la Loire, le Groupe
Total, le Conseil Général de Loire-Atlantique
et Nantes Métropole.
Bérengère Maheu (à droite) réalisant des soins sur un Hérisson d'Europe (Erinaceus europaeus) aidée par des
ème
étudiants vétérinaires (4 année) en rotation clinique obligatoire
Le CVFSE propose un enseignement unique
dédié aux étudiants vétérinaires (étudiants
du club CEFAUNES et bénévoles du Centre,
et enseignement obligatoire en 4ème année)
et à la formation continue des vétérinaires,
autour de la prise en charge médicale de la
faune sauvage. Le CVFSE propose par
ailleurs des actions pédagogiques et des
interventions de sensibilisation à la faune
sauvage, aux espèces sentinelles de
l’environnement (abeilles, …) et à la
biodiversité en général, en faveur des
scolaires du primaire et du secondaire, mais
également du grand public. Chaque année, le
CVFSE reçoit et forme par ailleurs de
nombreux stagiaires de deuxième et
troisième cycles.
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DES ACTIVITES SCIENTIFIQUES, DE RECHERCHE ET DE
Le Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et
des Ecosystèmes des Pays de la Loire fait
partie de la Plateforme Environnementale
Vétérinaire
d’Oniris,
qui
comprend
également le Centre Anti-Poison et
Environnemental de l’Ouest (CAPAE) et le
Centre Abeille Domestique (CAD). Cette
plateforme a pour mission de fédérer et
coordonner des activités de services, d’aide à
l’appui scientifique et technique, de
recherche appliquée et de développement en
matière d’évaluation des risques infectieux et
DEVELOPPEMENT
chimiques pour la santé des écosystèmes.
C’est donc dans ce cadre vétérinaire unique
dans le Grand Ouest que s’inscrivent les
activités scientifiques du CVFSE.
Cette mission est financée par le
Régional des Pays de la Loire, le
Total, la DREAL Pays de la Loire, le
Général de Loire-Atlantique et
Métropole.
Conseil
Groupe
Conseil
Nantes
Veille sanitaire, audits et expertises sont les axes
scientifiques majeurs du CVFSE : le CVFSE est une
structure essentielle d’épidémiosurveillance et
d’évaluation de la santé des écosystèmes :

des programmes de recherche sont réalisés
sur l’étude des agents pathogènes de la
faune sauvage pour (i) participer à la
surveillance des maladies de la faune
sauvage et (ii) améliorer la prise en charge
vétérinaire des animaux sauvages en
détresse ;

des
études
écotoxicologiques
et
écopathologiques sont réalisées sur les
espèces sentinelles de la qualité de
l’environnement ;

des travaux sont réalisés pour améliorer les
connaissances sur les abeilles sauvages
(répartition, biologie, ...) et évaluer l'impact
de
l'anthropisation
(urbanisation,
agriculture)
sur
les
communautés
d'abeilles sauvages et sur les abeilles
domestiques.
Emeline Tata (stage M2) échantillonnant les abeilles
sauvages dans une prairie ►
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Le
Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des
Ecosystèmes des Pays de la Loire
Equipe pluridisciplinaire
Le Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire fonctionne
grâce à une équipe pluridisciplinaire composée de permanents, de bénévoles étudiants
vétérinaires et extérieurs, et d’enseignants-chercheurs d’Oniris.
LES PERMANENTS
Olivier Lambert.
[email protected]
Titulaire d’un Doctorat en Ecologie et d'un
certificat de capacité autorisant l'élevage
d'animaux d'espèces non domestiques de la
Faune Sauvage européenne, O. Lambert a
été embauché au CVFSE en Mars 2000 et en
prend la Direction en 2012.
Contrat : CDI, temps plein
Philippe Gourlay.
[email protected]
Docteur vétérinaire et titulaire du CEAV en
Médecine Interne des Animaux de
compagnie, Ph. Gourlay a rejoint le CVFSE
en Septembre 2009. Il en est le Directeur
médical. Il prépare actuellement un
Doctorat en Epidémiologie.
Contrat : CDD, temps plein
Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire
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Caroline Ladan.
[email protected]
Auxiliaire de Santé Animale et titulaire d’un Capes en Lettres
Modernes, C. Ladan a intégré l’équipe du CVFSE en septembre
2011 en tant qu'auxiliaire spécialisée vétérinaire.
Contrat : CDD, 70 % temps partiel
Elodie Laurent.
[email protected]
Titulaire d’un Master 1 « Microbiologie-Ecologie » et
suite à de nombreuses missions d’écovolontariat
auprès d’associations de sauvegarde de la faune
sauvage en France ou à l’étranger et des stages en
parcs animaliers, E. Laurent a intégré l’équipe du
CVFSE en mai 2012 dans le cadre des Services
civiques. Sa mission au CVFSE a été reconduite
jusque fin avril 2013. A partir de cette date, Elodie a
été embauchée en tant que soigneuse animalière.
Contrat : CDD, 70 % temps partiel
Bérengère Maheu.
[email protected]
Docteur Vétérinaire, Bérengère a suivi le cycle intégré de la
formation CERTIFAUNE 2013 (stage de 6 mois au CVFSE +
formation CERTIFAUNE) puis a été embauchée en tant que
vétérinaire au CVFSE à partir du 1er juillet 2013 pour
seconder Philippe Gourlay.
Contrat : CDD, temps plein
Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire
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Doriane Blottière.
doriane.blottiè[email protected]
Titulaire du Master 2 « Gestion des Ecosystèmes
Anthropisés » et après avoir effectué son stage de M2 au
CVFSE sur les abeilles sauvages, D. Blottière a été
embauchée en mars 2014 en tant que biologiste, dans le
cadre du programme URBIO.
Contrat : CDD, temps plein
Anaëlle Bourigault. [email protected]
Titulaire d'un BEP Vente en animalerie, A. Bourigault a été
embauchée à Oniris (Service de Parasitologie, Aquaculture
Faune Sauvage) en décembre 2008 ; elle a rejoint l'équipe du
CVFSE en avril 2014.
Contrat : Titulaire, 50 % mi-temps
Cynthia Manzoni.
Titulaire d'un BTS Gestion et Protection de la Nature (GPN)
et suite à de nombreux stages ou missions de bénévolat
auprès d'organismes de sauvegarde et de protection de
l'environnement et de la faune sauvage, C. Manzoni a intégré
l'équipe du CVFSE en septembre 2013 dans le cadre des
Services civiques.
Contrat : CDD 6 mois, temps plein
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Marie Diaz.
[email protected]
Titulaire du Master 2 « Gestion des Habitats et des
Bassins Versants » et suite à de nombreux stages
dans le domaine de l'écologie, M. Diaz a intégré
l’équipe du CVFSE en avril 2014 dans le cadre des
Services civiques. Elle a poursuivi à Oniris par un
CDD dans le cadre de la formation apicole au sen du
CAD.
Contrat : CDD 6 mois + 2 mois, temps plein
Esther Sabin.
[email protected]
Titulaire du Master 2 « Biodiversité et Ecosystèmes
Tropicaux » et suite à de nombreux stages dans le domaine
de l'écologie, E. Sabin a intégré l'équipe du CVFSE en
octobre 2014 dans le cadre des Services civiques.
Contrat : CDD 6 mois, temps plein
Nelly Le Martret.
[email protected]
Adjoint administratif à Oniris, N. Le Martret a intégré l'équipe du
CVFSE en octobre 2004 dans le cadre de ses missions de
secrétariat dans le Département Santé des Animaux d'Elevage et
Santé Publique.
Contrat : Titulaire, temps plein (dont 50 % pour le service de
Parasitologie, Aquaculture, Faune Sauvage)
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LES BENEVOLES
Les étudiants vétérinaires. Ils peuvent participer bénévolement aux soins
des animaux sauvages reçus au CVFSE et remplacer les salariés lors des gardes
du soir et de week-end. Chaque année, une vingtaine d’étudiants aident ainsi
au quotidien le personnel du CVFSE. Ces étudiants sont formés par ailleurs aux
soins à la faune sauvage sous forme de travaux dirigés et pratiques.
Ces étudiants adhèrent au club faune sauvage « CEFAUNES » d’Oniris qui propose, en parallèle
des missions au CVFSE, des activités de sensibilisation et de découverte de la faune sauvage.
1
2
Etudiants du club CEFAUNES réalisant (1) un gavage sur un Guillemot de Troïl (Uria aalge) et (2) des soins sur
deux jeunes hérissons (Erinaceus europaeus)
Les bénévoles extérieurs. En 2014, 48 bénévoles extérieurs (de formations diverses) ont aidé
au quotidien le personnel du CVFSE dans leur activité de soins à la faune sauvage. Le nombre de
bénévoles extérieurs travaillant au CVFSE dépend du nombre d’animaux présents en soins et par
conséquent de la saison (de 2 à 6 par jour).
1
2
Bénévoles du CVFSE réalisant l'entretien d'un bassin de réhabilitation (1) et le gavage d'une Chouette effraie
(Tyto alba) (2)
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LES ENSEIGNANTS-CHERCHEURS D’ONIRIS
Monique L’Hostis.
[email protected]
Docteur vétérinaire et Professeur en Parasitologie-Zoologie
Appliquée à Oniris, M. L’Hostis a pris la responsabilité du
CVFSE en 1990 en parallèle de ses missions d’enseignantchercheur. Spécialisée en apiculture depuis une trentaine
d’années, elle est à l’origine des études sur les abeilles
domestique et sauvages au CVFSE et a créé en 2005 un diplôme
inter-école « Apiculture et pathologie apicole » à destination
des vétérinaires, dont plus d’une centaine ont déjà été formés.
Elle est actuellement Directrice Adjointe du CVFSE.
Hervé Pouliquen.
[email protected]
Docteur vétérinaire, Professeur en Pharmacie et Toxicologie,
Directeur des Formations Vétérinaires à Oniris, H. Pouliquen est le
Directeur de la Plateforme Environnementale Vétérinaire d’Oniris
et s’intéresse à la caractérisation du risque pour l’environnement
des contaminants (antibiotiques piscicoles, biocides, métaux
lourds, hydrocarbures aromatiques polycycliques, produits
phytosanitaires). Son implication dans le CVFSE se fait au travers
d’études menées sur les animaux sauvages autochtones (oiseaux,
hérissons) et les abeilles.
Suzanne Bastian.
[email protected]
Docteur vétérinaire et Maître de conférences en Maladies
réglementées et zoonoses à Oniris, S. Bastian exerce ses activités de
recherche et développement au sein de l’UMR Oniris-INRA « Biologie
Epidémiologie Analyse des Risques en santé animale » sur le rôle des
vertébrés sauvages comme réservoir de maladies infectieuses. Elle
intervient au CVFSE comme responsable pédagogique de
l’enseignement dispensé aux étudiants vétérinaires et collabore avec
l’équipe sur des projets de recherche en écologie du paysage et sur
les abeilles domestiques.
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Le
Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des
Ecosystèmes des Pays de la Loire
Locaux et équipements
Le CVFSE a investi les anciennes écuries du
Parc de la Chantrerie en janvier 2008 après
plusieurs mois de travaux de restauration
des bâtiments. Le CVFSE compte près de
1000 m2 de bâtiments répartis en (Figures
N°1 à 5) :
- au rez de chaussée du bâtiment
principale (Figure N°2) : (i) une salle
d'accueil du public, (ii) une salle de soins
centrale entourée de (iii) deux salles
d'hospitalisation, (iv) une salle de chirurgie
et (v) une pharmacie, (vi) une salle
d'autopsie, (vii) une cuisine avec chambre
froide, (viii) des salles de stockage de
matériels et de nourriture, (ix) une salle de
8 boxes de convalescence,
- à l'étage (Figure N°3) : (i) 4
bureaux, (ii) une salle de réunion et
bibliothèque, et (iii) une salle de repos avec
coin cuisine et sanitaire
- une cour intérieure pouvant
accueillir des bassins de réhabilitation et un
bâtiment de prise en charge des oiseaux
marins (Figure N°4) avec (i) une salle de 4
boxes de convalescence, (ii) une salle de
lavage des oiseaux mazoutés, (iii) une salle
de séchage et (iv) une salle de "pré-bassins",
salle de transition avant le passage des
oiseaux en bassins de réhabilitation ;
- de chaque côté du bâtiment central,
14 boxes comprenant des locaux techniques
(chaufferie, ...) et des locaux de stockage de
matériels (Figure N°1) ;
- une cour permettant l'installation
de structures amovibles de prise en charge
d'oiseaux mazoutés en cas de crise
écologique.
Figure N°1 : plan général des bâtiments du CVFSE/Oniris
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15
Figure N°2 : plan de masse du rez-de-chaussée du bâtiment central du CVFSE/Oniris
er
Figure N°3 : plan de masse de 1 étage du bâtiment central du CVFSE/Oniris
Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire
16
Figure N°4 : plan de masse de la cour intérieure et du bâtiment de prise en charge des oiseaux marins du
CVFSE/Oniris
Pour la deuxième phase d'hospitalisation
des animaux reçus, la phase de
rééducation/réhabilitation,
le
CVFSE
possède plus de 1000 m2 de volières
extérieures répartis en (i) une volière
oiseaux marins comprenant deux bassins,
a
deux volières grandes espèces de
30x10x3,5m et 40x10x4m, un complexe en
bois de six volières, et deux volières
passereaux et petits mammifères (Figure
N°5).
b
Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire
17
c
d
e
g
f
h
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18
i
j
Figure N°5 : différentes vues des installations du CVFSE a/ vue générale des bâtiments, b/ cour intérieure du
CVFSE, c/ salle d'accueil, d/ salle de soins, e/ salle de chirurgie, f/ salle d'hospitalisation, g/ salle de lavage, h/
boxes de convalescence du bâtiment de prise en charge des oiseaux marins, i/ volière grandes espèces, j/
une des six volières du complexe de volières en bois
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Zoom
Le Macareux moine
Fratercula arctica
Taille : 28 à 34 cm
Envergure : 47 à 63 cm
Poids : 320 à 550 g
De la famille des Alcidés, cet oiseau
pélagique passe la grande majorité de son
temps en haute mer et ne gagne la terre
ferme que pour la nidification. De silhouette
assez ronde, la tête est très caractéristique,
avec en plumage nuptial, des joues d'un
blanc pur, une calotte noire, des yeux
cerclés de rouge soulignés par un fin et long
sourcil noir et surtout un bec volumineux
triangulaire formé de couches cornées
successives, avec la pointe rouge vif et la
base bleu foncé entourée de jaune. Cette
tête caractéristique lui a valu son surnom
de "clown de mer". Son bec est utilisé pour
stocker ses proies (surtout des petits
poissons) qu'il capture en nageant sous
l'eau à l'aide de ses ailes, plus propices à la
nage qu'au vol. L'aire de répartition du
Macareux moine est strictement nordatlantique. Cette espèce est en danger en
France et la population relictuelle se situe
en Bretagne et ne compte plus que
quelques dizaines de couples. Vulnérable à
l'échelle européenne, les macareux paient
un lourd tribu des marées noires et
dégazages répétitifs.
En 2014, le CVFSE a reçu 729 macareux
moines, la plupart victimes des tempêtes
hivernales successives 2013-2014.
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Le
Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des
Ecosystèmes des Pays de la Loire
Activités de soins et de réhabilitation
de la Faune Sauvage
Depuis sa création en 1985, le Centre Vétérinaire
de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes a connu
une régulière augmentation du nombre d’animaux
reçus avec le franchissement du millier d’animaux
recueillis en 2003 et la barre des 1500 en 2010
(Figure N°6). Cette évolution du nombre d’entrées
a toutefois été marquée par une nette baisse en
2006, avec 672 animaux recueillis, suite aux
mesures sanitaires prises pendant la crise de la
Peste Aviaire H5N1 et la fermeture du CVFSE
pendant 3 mois. Depuis 1985, le Centre a par
ailleurs été confronté à cinq grandes crises
écologiques majeures régionales, nationales et
internationales : l’épizootie de botulisme au Lac de
Grand-Lieu en 1995 avec 250 oiseaux recueillis, la
marée noire de l’Erika au large de la Bretagne en
1999 avec 11016 oiseaux recueillis, la marée noire
du Prestige au large de la Galice avec 346 oiseaux
recueillis, l’incident à la Raffinerie de Donges en
2008 et 42 oiseaux recueillis, et les échouages
massifs d'oiseaux marins suite aux tempêtes
hivernales 2013-2014 et 1054 oiseaux reçus.
Poursuivant l'objectif principal de relâcher dans
leur milieu naturel le plus grand nombre
d'animaux sauvages hospitalisés, et dans les
meilleures conditions possibles, l'équipe de
vétérinaires
s'attache
chaque
année
à
perfectionner ses diagnostics cliniques et la prise
en charge médicale.
Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire
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Figure N°6 : évolution du nombre d’animaux accueillis au Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des
Ecosystèmes des Pays de la Loire de 1985 à 2014 (sans prise en compte des entrées suite aux crises majeures)
RECENSEMENT
EN 2014
ET CLASSEMENT DES ANIMAUX SAUVAGES ADMIS AU
Entre le 1er janvier et le 31 décembre 2014,
le CVFSE a recueilli 2952 animaux de 133
espèces différentes (Tableaux N°1 et 2 ;
Figures N°7 et 8) et originaires de 16
départements de France métropolitaine
CVFSE
(rappel 2013 : 1556 animaux reçus de 131
espèces différentes). Parmi ces 2952
animaux reçus, 1054 entrées sont liées aux
échouages massifs d'oiseaux en février 2014
suite aux tempêtes hivernales 2013-2014.
Chouettes chevêches (Athene noctua) en volière de réhabilitation (photo Elodie Laurent)
Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire
22
Tableau N°1 : nombre d’espèces et d’animaux
admis, par classe zoologique, par le CVFSE en 2014
Nombre
d’espèces
Nombre
d’animaux
Oiseaux
102
2539
Mammifères
23
402
Reptiles/amphibiens
8
11
133
2952
Total
Figure N°7 : proportion d’animaux admis au
CVFSE en 2014 par classe zoologique
Tableau N°2 : nombre d’espèces et d’animaux
admis, par classe zoologique, par le CVFSE en 2014
(hors échouages)
Nombre
d’espèces
Nombre
d’animaux
Oiseaux
99
1485
Mammifères
23
402
Reptiles/amphibiens
8
11
130
1898
Total
Figure N°8 : proportion d’animaux admis au
CVFSE en 2014 par classe zoologique (hors
échouages)
Remarques : dans les chapitres suivants consacrés aux accueils 2014, les chiffres ne comprennent
pas les données liées aux échouages massifs d'oiseaux marins, un chapitre spécial leur étant
consacré (voir pages 34 à 39).
Ecureuil roux (Sciurus vulgaris) au dessus de "sa volière taquet" (photo Elodie Laurent)
Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire
23
Les oiseaux (hors échouages massifs)
Les oiseaux représentent 78 % des entrées
avec 1485 individus reçus et se répartissent
parmi 99 espèces (Tableaux N°3 et N°4).
(Rappel 2013 : 1308 oiseaux de 102 espèces
différentes).
Les Rapaces et les Passereaux (et assimilés :
martinets par exemple) sont les oiseaux
majoritairement admis au CVFSE avec 64 %
des entrées (Figure N°9). Sur les 99
espèces d’oiseaux :
 19 sont « très fréquentes » avec des
effectifs supérieurs à 20 individus :
Chouette hulotte (n=124), Pigeon ramier
(n=118), Merle noir (n=104), Effraie des
clochers (n=89), Tourterelle turque
(n=84), Buse variable, Martinet noir et
Pigeon biset urbain (n=71), Goéland
argenté (n=69), Faucon crécerelle (n=65),
Corneille noire (n=39), Chevêche d'Athéna
(n=38), Pie bavarde (n=36), Moineau
domestique (n=32), Epervier d'Europe
(n=26), Mouette rieuse (n=24), Grive
musicienne et Mésange bleue (n=23), et
Canard colvert (n=21).
 13 sont « fréquentes » avec des effectifs de
10 à 19 individus : Rougegorge familier
(n=19), Pic vert (n=16), Hirondelle de
fenêtre, Fou de Bassan (n=15), …
 16 sont « peu fréquentes » avec des
effectifs de 4 à 9 individus : Hibou moyenduc (n=9), Faisan de Colchide, Goéland
marin et Pinson des arbres (n=8), …
 51 sont « exceptionnelles » avec des
effectifs de 1 à 3 individus : Engoulevent
d'Europe, Faucon pèlerin, Petit Duc scops,
Plongeon imbrin, …
Tableau N°3 : répartition par groupes zoologiques
des oiseaux reçus au CVFSE en 2014 (hors
échouages massifs)
Nombre
d’espèces
Nombre
d’oiseaux
Passereaux & autres
38
519
Rapaces
16
438
Colombins & gallinacés
9
295
Palmipèdes
25
197
Echassiers & limicoles
11
36
Total oiseaux
99
1485
Figure N°9 : proportions d’oiseaux, par groupes
zoologiques, reçus au CVFSE en 2014 (hors échouages
massifs)
Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire
24
Le nombre de passereaux et autres, de
rapaces, de colombins et gallinacés, et de
palmipèdes a respectivement augmenté de
16, 13, 14 et 10 % en 2014 par rapport à
2013. Le nombre d’échassiers et limicoles
est quant à lui resté constant avec 36
entrées en 2014 contre 37 en 2013 : ces
espèces fréquentent des milieux peu
fréquentés des promeneurs, et ont par
conséquent peu de probabilité d'être
découvertes
en
cas
de
blessure.
Tableau N°4 : liste exhaustive des oiseaux reçus au CVFSE en 2014 (hors échouages massifs) ; en grisé, les
espèces domestiques confiées au CVFSE en 2014
Accenteur mouchet
Aigrette garzette
Autour des palombes
Bécasse des bois
Bécasseau variable
Bergeronnette grise
Bernache cravant
Bernache du Canada
Bondrée apivore
Busard cendré
Buse variable
Canard carolin
Canard colvert
Chardonneret élégant
Chevêche d'Athéna
Choucas des tours
Chouette hulotte
Cigogne blanche
Corbeau freux
Corneille noire
Coucou gris
Courlis cendré
Cygne tuberculé
Effraie des clochers
Engoulevent d'Europe
Epervier d'Europe
Etourneau sansonnet
Faisan de Colchide
Faucon crécerelle
Faucon émerillon
Faucon hobereau
Faucon pèlerin
Fauvette à tête noire
Fou de bassan
Foulque macroule
Fulmar boréal
Gallinule poule d'eau
Geai des chênes
Goéland argenté
Goéland brun
Goéland sp.
Goéland leucophée
Goéland marin
Grand cormoran
Grèbe huppé
Grive draine
Grive musicienne
Guêpier d'Europe
Guillemot de Troïl
Héron cendré
Héron gardebœufs
Hibou des marais
Hibou moyen-duc
Hirondelle des fenêtres
Hirondelle rustique
Huppe fasciée
Macareux moine
Macreuse noire
Martin-pêcheur d'Europe
Martinet noir
Merle noir
Mésange bleue
Mésange charbonnière
Mésange huppée
Mésange sp.
Milan noir
Moineau domestique
Mouette rieuse
Mouette tridactyle
Passereau sp
Perdrix grise
Petit-duc scops
Pic épeiche
Pic vert
Pie bavarde
Pigeon biset urbain
Pigeon ramier
Pingouin torda
Pinson des arbres
Plongeon catmarin
Plongeon imbrin
Pouillot véloce
Râle d'eau
Rougegorge familier
Rougequeue à front blanc
Rougequeue noir
Serin cini
Sterne pierregarin
Tadorne de Belon
Tourterelle turque
Troglodyte mignon
Vanneau huppé
Verdier d'Europe
Canard domestique
Canari
Chardonneret élégant
Colombe blanche
Dendrocygne fauve
Perruche sp.
Pigeon paon
Pigeon voyageur
Tourterelle rieuse
Chardonneret élégant (Carduelis carduelis) en volière passereaux de réhabilitation (photo Elodie Laurent)
Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire
25
Le nombre d’oiseaux accueillis augmente
exponentiellement à partir de janvier pour
atteindre un pic d’entrée en juin-juillet
(période de naissances de la majorité des
oisillons) puis décroît jusqu’en décembre
(Figure N°10). Cette répartition est
directement liée aux causes d'accueil des
oiseaux au CVFSE (voir page 28).
Figure N°10 : répartition mensuelle des entrées
d’oiseaux au CVFSE en 2014 (hors échouages
massifs)
Les mammifères
Les mammifères représentent 21 % des
entrées (contre 15 % en 2013) avec 402
individus reçus et se répartissent parmi 23
espèces (Tableau N° 5) (Rappel 2013 : 236
mammifères de 20 espèces différentes). Les
hérissons
sont
les
mammifères
majoritairement recueillis au CVFSE avec 68
% des entrées (n=274) soit presque 2 fois
plus qu'en 2013 ! Cette espèce est d’ailleurs
l'espèce de loin la plus représentée au
CVFSE en 2014 toutes espèces confondues.
Parmi les 20 espèces de mammifères reçues
en 2013 :
 3 sont « très fréquentes » avec des effectifs
supérieurs à 20 individus : Hérisson
d’Europe (n=274), Ecureuil roux (n=35) et
Pipistrelle commune (n=24) ;
 2 sont « fréquentes » avec des effectifs de
10 à 19 individus : Lapin de garenne
(n=13) et Lérot (n=10) ;
 5 sont "peu fréquentes" avec des effectifs
de 4 à 9 individus : Renard roux et Lièvre
brun (n=7), Fouine (n=5), Campagnol
terrestre et Chevreuil (n=4) ;
 13 sont exceptionnelles avec des effectifs
de 1 à 3 individus : Oreillard gris,
Pipistrelle
de
Nathusius,
Sérotine
commune, …
Tableau N°5 : liste exhaustive des mammifères reçus au CVFSE en 2014; en grisé, les espèces domestiques
confiées au CVFSE en 2014
Belette
Blaireau européen
Campagnol terrestre
Chevreuil
Crocidure des jardins
Ecureuil roux
Fouine
Hérisson d'Europe
Lapin de garenne
Lérot
Lièvre brun
Mulot sylvestre
Musaraigne pygmée
Oreillard gris
Pipistrelle commune
Pipistrelle de Nathusius
Ragondin
Rat brun
Renard roux
Rongeur sp.
Sanglier
Sérotine commune
Furet domestique
Rat domestique
Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire
26
La répartition du nombre de mammifères
accueillis (Figure N°11) est dépendante de la
répartition du nombre de hérissons reçus.
Deux pics d’accueil sont ainsi observés : un
pic au printemps correspondant aux
naissances de hérissons et un pic lié à
l’accueil de jeunes hérissons issus de
secondes portées.
Figure N°11 : répartition mensuelle des entrées de
mammifères au CVFSE en 2014
Jeunes lièvres bruns (Lepus europaeus) d'âge différents reçus au CVFSE en 2014 (photos Elodie Laurent)
Les reptiles & amphibiens
Les reptiles/amphibiens sont toujours très
rares et représentent 1 % des entrées avec
11 individus reçus se répartissant parmi 8
espèces :
Crapaud
commun
(n=1),
Couleuvre à collier (n=1), Emyde lépreuse
(n=1), Orvet (n=1), Pogona (n=1), Tortue de
Floride (n=2), Tortue grecque (n=2), et
Tortue d'Hermann (n=2).
Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire
27
CAUSES
D’ENTREE
DES
ANIMAUX
CVFSE EN 2014 (HORS ECHOUAGES MASSIFS)
SAUVAGES
ADMIS
AU
Les oiseaux
Les oiseaux admis au CVFSE en 2014 ont
principalement été victimes de collisions
(accidents de la vie publique, vitres, autres
obstacles fixes, ...) et de sorties de nid
prématurées (sous la dénomination
« désairage »), avec respectivement 35 % et
30 % des entrées (Figure N°12) :
Figure N°12 : répartition par cause d’entrée des 1485 oiseaux admis au CVFSE en 2014 (hors échouages
massifs)
Les causes d’entrée en 2014 varient en
proportion entre les différentes catégories
d’oiseaux recueillis (Tableau N°6). Alors
que le désairage (jeunes tombés du nid,
ramassage inopportun, ...) a été la cause
principale d’entrée des passereaux &
assimilés (46,2 %), les collisions (accidents
de la voie publique, vitres, filets, ...) sont les
principales causes d'entrée pour toutes les
autres catégories d'oiseaux et représentent
plus de la moitié des causes d'entrée pour
les rapaces (53,2 %). Grâce à l'effort de la
prise de commémoratifs et à l'amélioration
du diagnostic clinique, les causes
indéterminées sont de moins en moins
fréquentes et représentent en moyenne
moins de 15 % des entrées. Les tempêtes
hivernales ne sont pas comptabilisées dans
les causes présentées ici mais elles
représentent près de 85 % des entrées de
palmipèdes (1054 oiseaux sur 1251 reçus).
Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire
28
Tableau N°6 : répartition, par catégorie et par cause d’entrée des oiseaux admis au CVFSE en 2014 (hors
échouages massifs)
Cause d’entrée
Passereaux
& autres
Rapaces
Colombins &
gallinacés
Palmipèdes
Echassiers &
limicoles
(n=519)
(n=438)
(n=295)
(n=197)
(n=36)
désairage
46,2 %
23,5 %
21,8 %
19,8 %
11,1 %
collision
24,1 %
53,2 %
31,5 %
26,9 %
47,2 %
indéterminée
9,5 %
11,8 %
12,2 %
11,2 %
22,2 %
prédation
11,4 %
2,0 %
26,1 %
2,0 %
0,0 %
circonstances naturelles
3,7 %
2,3 %
2,7 %
19,8 %
8,3 %
maladie
0,9 %
2,2 %
2,4 %
14,2 %
2,8 %
captivité-saisie
2,0 %
2,2 %
3,0 %
1,0 %
2,8 %
chasse-piège
1,1 %
2,4 %
0,3 %
4,6 %
5,6 %
hydrocarbures
1,1 %
0,4 %
0,0 %
0,5 %
0,0 %
Nichée de Pic Vert (Picus viridis) apportée dans leur nid suite à l'abattage d'un arbre (photo Elodie Laurent)
Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire
29
Les mammifères
Les mammifères admis au CVFSE en 2014
ont principalement été victimes de sorties
de gîtes prématurées (sous la dénomination
« désairage ») et de maladies avec
respectivement 52 et 13 % des entrées
(Figure N°13).
Ces chiffres sont en lien direct avec les
principales causes d'entrée des hérissons
qui représentent 68 % des mammifères
reçus !
Figure N°13 : répartition par cause d’entrée des 402 mammifères recueillis au CVFSE en 2014
Les reptiles/amphibiens
Les accidents de la route et les causes
indéterminées d'une part, les origines
captives (exclusivement les tortues) d'autre
part, représentent les principales causes
d'entrées des reptiles/amphibiens au
centre.
Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire
30
RESULTATS DE L’ACTIVITE DE REHABILITATION DES ANIMAUX
ADMIS AU CVFSE EN 2014 (HORS ECHOUAGES MASSIFS)
Parmi les 1898 animaux admis par le CVFSE
en 2014 (hors oiseaux arrivés dans le cadre
des échouages massifs), 512 ont été
relâchés soit 27 % (Figure N°14, a). Il faut
toutefois noter qu’une grande partie des
animaux reçus (36 %) ne reçoit aucun soin :
mort à l’arrivée ou euthanasie à l’issue de
l’examen clinique (blessure trop importante
rendant un futur relâcher impossible). De
plus, 11,4 % des animaux reçus en 2014
a/
SAUVAGES
sont décédés moins de 12 heures après leur
admission au CVFSE : la mort de ces
animaux est généralement liée aux
blessures directes ou au stress de la capture,
du transport et/ou de la captivité. Ainsi si
l’on excepte les animaux arrivés morts,
euthanasiés à l’arrivée ou morts dans les 12
heures, 997 animaux (soit 53 %) ont reçu en
2014 des soins effectifs, dont 512 ont pu
être relâchés soit 51 % (Figure N°14, b).
b/
euthanasie arrivée
mort -12h
arrivée mort
mort en soins
euthanasie en soins
relâché
transfert
encore en soins
Figure N°14 : proportion par devenir des animaux admis (a) et soignés (b) au CVFSE en 2014
Les proportions des devenirs des animaux
soignés (Figure N°15, a et b) entre les
classes « oiseaux » et « mammifères » sont
légèrement différentes avec 54 % d’oiseaux
relâchés et 40 % d’oiseaux morts en
hospitalisation (morts « naturellement » ou
euthanasiés) contre respectivement 43 % et
40 % pour les mammifères. En 2013, ces
proportions étaient nettement différentes
pour les mammifères avec 65 % de
mammifères relâchés (55 % pour les
oiseaux).
Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire
31
a/
b/
relâché
mort en soins
encore en soins
transfert
euthanasie en soins
Figure N°15 : proportion par devenir des oiseaux soignés (a) et des mammifères soignés (b) au CVFSE en 2014
Les taux de relâcher sont variables selon les
causes d’entrée aussi bien pour les oiseaux
reçus que pour les mammifères reçus au
CVFSE en 2014. A titre d'exemple, 67 % des
jeunes oiseaux élevés au centre ont été
relâchés contre 39 % pour les jeunes
mammifères élevés.
Couleuvre à collier (Natrix natrix) dans terrarium de convalescence avant le relâcher (photo Elodie Laurent)
Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire
32
ORIGINE
DES ANIMAUX SAUVAGES ADMIS AU
CVFSE
EN
2014 (HORS
ECHOUAGES MASSIFS)
En 2014, le CVFSE a reçu des animaux en
provenance de 16 départements (Tableau
N°7). Pour 115 animaux, l'origine
départementale n'était pas connue : il s'agit
d'animaux transférés (transporteur, dépôt
au Service des Urgences d'Oniris, ...) au
centre sans commémoratifs. Pour les autres
animaux, 91 % proviennent de la Région des
Pays de la Loire, 8,5 % de la Région
Bretagne et 0,5 % d’autres régions
françaises (Figure N°16). Au sein de la
Région des Pays de la Loire, 83,2 % des
animaux proviennent de Loire Atlantique,
13,9 % de Vendée, 2,0 % du Maine et Loire
et 0,7 % de la Mayenne et 0,2 % de la Sarthe.
Le réseau de relai transport (CVFSE, Centre
LPO de l’Ile Grande, vétérinaires et France
Express) créé en 2010 et les partenariats
(CVFSE-LPO85-France Express ; CVFSELPO49 et CVFSE-Centre de Soins Bretagne
Sud « Volée de piafs ») ont montré à
nouveau leur efficacité en 2014 avec 604
animaux ayant transité de cette façon.
Tableau N° 7 : nombre d’animaux reçus au CVFSE en 2014 en fonction de leur département d’origine (hors
échouages massifs)
Département
Nombre
d’animaux
reçus
Département
Nombre
d’animaux
reçus
Département
Nombre
d’animaux
reçus
22
20
46
2
79
1
28
1
49
33
85
226
29
10
53
11
86
1
35
86
56
34
91
1
41
1
61
1
44
1351
72
4
inconnu
115
Figure N°16 : proportion des animaux reçus au CVFSE en 2014 par origine géographique pour les régions
Bretagne et Pays de la Loire (n = 1547/1556 animaux)
Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire
33
ACCUEIL D'OISEAUX
MARINS SUITE AUX ECHOUAGES MASSIFS CONSECUTIFS
AUX TEMPETES HIVERNALES 2013-2014
Les
conditions
météorologiques
exceptionnelles de fin octobre 2013 à mifévrier 2014, se sont traduites par des
tempêtes hivernales récurrentes sur les
côtes
atlantiques.
Ces
évènements
climatiques ont entraîné l'échouage de plus
de 43 000 oiseaux marins sur nos côtes en
février, principalement des alcidés et plus
particulièrement le Macareux moine
(Fratercula arctica), espèce rare sur les
côtes des Pays de la Loire (Figure N°17).
Compte tenu de l'ampleur que ces
échouages semblaient prendre, dès début
février les équipes de la Ligue pour la
Protection des Oiseaux (LPO 44 et 85) et le
CVFSE, se sont mobilisés pour comptabiliser
les oiseaux morts échoués, et pour collecter,
transporter et tenter de sauver les oiseaux
vivants (Figure N°18). En parallèle, une
pollution par hydrocarbures a touché les
côtes, souillant bon nombre d'oiseaux déjà
très affaiblis.
Dans l'urgence et pour des raisons de santé
publique, les services de la DREAL ont
rapidement demandé à la LPO d'assurer le
ramassage et le transport des cadavres et
des oiseaux vivants vers le CVFSE. Alors que
la priorité a été donnée aux oiseaux vivants,
le CVFSE et la LPO44 ont décidé en parallèle
de mettre à profit le matériel biologique
rare que représentaient les cadavres
récoltés et de les utiliser en vue d'expertises
vétérinaires (analyses bactériologiques,
virologiques et histologiques) et d'études
biométriques : ces cadavres ont été stockés
en attente des analyses. Ainsi, au cours du
mois de février, 1054 oiseaux marins ont été
acheminés au centre dont 163 oiseaux
vivants (Tableau N°8). Parmi la totalité des
cadavres 75,9 % étaient des macareux et
19,9 % des guillemots ; au contraire, parmi
les oiseaux vivants reçus, 62,6 % étaient des
guillemots et 30,1 % étaient des macareux.
Tableau N° 8 : effectifs des oiseaux marins (vivant, mort et/ou mazoutés) rapatriés au CVFSE/Oniris en
février 2014 suite aux tempêtes hivernales. Autres = Macreuse noire, Fulmar boréal, Mouette
mélanocéphale, Harle huppé, Grand Cormoran, Fou de Bassan, et espèce indéterminée (cadavres en
décomposition)
Macareux
moine
Guillemot de
Troïl
Pingouin
torda
Mouette
tridactryle
Autres
TOTAL
725
279
16
14
20
1054
Vivant
49
102
1
7
4
163
Mort
676
177
15
7
16
891
Mazouté
259
84
6
10
6
365
Total reçu
Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire
34
Figure N°17 : cadavre de Macareux moine (Fratercula arctica) échoué sur une plage de Loire-Atlantique
(photo O. Lambert)
Dès les premiers jours, des autopsies ont été
réalisées sur des macareux moines et des
guillemots ; si certains oiseaux présentaient
des traces d'hydrocarbures, les examens
post-mortem ont montré que la cause de
mortalité était principalement liée à la
dénutrition prolongé des oiseaux (fonte
musculaire sévère, anémie, ...). Les oiseaux
reçus vivants présentaient un état de
faiblesse important entraînant pour la
plupart d'entre eux, soit une euthanasie à
leur réception soit un décès rapide malgré
les soins prodigués. Ainsi sur les 163
oiseaux vivants reçus, à peine 2/3 ont été
hospitalisés et seulement 9,2 % ont pu être
relâchés (Tableau N°9, Figures N°18,19).
Tableau N° 9 : devenir des oiseaux marins accueillis vivants au CVFSE/Oniris en février 2014 suite aux
tempêtes hivernales. Autres = Macreuse noire, Fulmar boréal, Mouette mélanocéphale, Harle huppé,
Grand Cormoran, Fou de Bassan, et espèce indéterminée (cadavres en décomposition)
Macareux
moine
Guillemot de
Troïl
Pingouin
torda
Mouette
tridactryle
Autres
TOTAL
Euthanasié
arrivée
10
31
0
4
1
46
Décédé en
soins
34
63
1
2
2
102
5
8
0
1
1
15
Relâché
Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire
35
Figure N°18 : article du 23 novembre 2014 paru dans Ouest France, réalisé lors des Rencontres Naturalistes
Régionales à la Roche-sur-Yon (85) et relatif aux échouages massifs d'oiseaux marins suite aux tempêtes
hivernales 2013-2014
Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire
36
a
c
b
d
e
Figure N°19 : a/ rinçage d'un Guillemot de Troïl ; b et c/ Macareux moines en bassin de réhabilitation (photo
b, Matthieu Nony et photo c, Erwan Balança) ; d/ Baguage d'un Macareux moine par Franck Latraube, LPO44
; e/ Relâcher de Macareux moines par les étudiants vétérinaires bénévoles au CVFSE
Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire
37
Durant les mois de Mai et Juin 2014, plus de
500 cadavres en bon état de conservation
ont été mesurés, sexés et âgés par Franck
Latraube (Chargé d'étude à la LPO44). Ces
analyses ont permis de mettre en évidence
que (1) toutes les classes d'âge de macareux
ont été touchées avec cependant une
majorité d'adultes (données d'âge-ratio
basées sur les rainures présentes sur le
bec), (2) plus de la moitié des oiseaux
touchés étaient des mâles (53,4 % ; données
de sexe-ratio basées sur le sexage par
autopsie) et (3) les macareux touchés
appartenaient majoritairement à la sousespèce Grabae des îles britanniques et dans
une moindre mesure Arctica (données de
biométries récoltées par mesure de la taille
des ailes, Figure N°20).
Deux cents soixante alcidés ont été
autopsiés et des analyses en laboratoire ont
été réalisées pour 60 macareux et 55
guillemots : des analyses bactériologiques
pour rechercher les agents responsables de
Salmonellose et de Chlamydiose, des
analyses virologiques pour rechercher
l'agent responsable d'Influenza aviaire, et
des analyses histologiques pour mettre en
évidence d'éventuels dommages tissulaires.
Ces recherches ont été menées dans le cadre
de l'étude de l'émission par les oiseaux
marins d'agents biologiques pathogènes, ces
données devant être prise en compte lors de
la gestion de ces oiseaux en centres de
réhabilitation et notamment lors d'arrivages
massifs en cas de marées noires et
d'échouages importants. Les analyses
bactériologiques ont mis en évidence que
les oiseaux étaient non porteurs des agents
responsables de Salmonellose et de
Chlamydiose (1 seul individu positif pour
Chlamydia sp.). Les analyses virologiques
ont montré que plusieurs individus étaient
porteurs du virus de l'influenza aviaire
faiblement pathogène, les Charadriiformes
(dont font partie les espèces analysées)
étant reconnus comme réservoir de ce virus.
Les
analyses
histologiques
sont
actuellement en cours.
Ces
travaux
ont
fait
l'objet
communications orales et écrites :
de
- conférence de B. Maheu (CVFSE) et
Franck Latraube (LPO) lors des 6e
Rencontres Naturalistes Régionales des
Pays de la Loire le 21 novembre 2014 au
Lycée Nature à la Roche-sur-Yon
"Echouages d'oiseaux marins en Pays de la
Loire et sud-Bretagne lors des tempêtes
hivernales 2014 : bilan démographique et
résultats des investigations vétérinaires" ;
- conférence par F. Latraube (coauteurs : Matthieu Fortin, Etienne Ouvrard,
O. Lambert et Didier Masci) lors des
Rencontres d'Ornithologie Bretonne les 06
et 07 décembre 2014 à l'Ecole Nationale
Supérieure d'Ingénieurs de Bretagne Sud à
Vannes "Relation d'un épisode d'échouage
exceptionnel de Macareux moines au cours
de l'hiver 2014 dans le Nord Gascogne" ;
- article : F. Latraube, O. Lambert, B.
Maheu, 2014. Hiver 2014, un échouage
massif d'alcidés en Loire-Atlantique,
historique des évènements, premiers
éléments d'explication et résultats sur
l'étude de sexage et de biométrie du
Macareux
moine
Fratercula
arctica
(Linnaeus, 1758). Chronique Naturaliste du
Groupe Naturaliste Loire-Atlantique, 49-57.
Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire
38
Figure N°20 : mesure de l'aile chez un Macareux moine (Fratercula arctica) par Franck Latraube LPO44
(photo Erwan Balança)
Suite à cet évènement, M. Jérôme Le Comte,
directeur adjoint de cabinet du Préfet de
Loire-Atlantique a réuni l'ensemble des
services concernés (SDIS, communes, DDPP,
DREAL, Conseil Général, gendarmeries, LPO,
CVFSE (O. Lambert), ...) par la pollution par
hydrocarbures survenue en parallèle aux
tempêtes hivernales, pour une réunion de
retour d’expérience, le 05 Juin 2014 à la
Préfecture de Loire-Atlantique (Nantes). Mr
Jérôme Lecomte présida ensuite une
réunion le 04 Décembre 2014 au CVFSE, à
laquelle prirent part Mmes Cécile Blottière
et Jocelyne Fadat de la DDPP44, M. Xavier
Hindermeyer de la DREAL Pays de la Loire,
M. Guy Bourles de la LPO, M. Stéphane
Maurel du centre d’équarissage (SIFDDA),
M. Jean-Pierre Gaillard de la DREAL UT 44,
Mme Christelle Lopez de la préfecture
SIRACEDPC et Ph. Gourlay pour le CVFSE.
Cette réunion a permis d’initier une
réflexion commune sur la mise en place de
procédures de prise en charge, y compris
financière, d’oiseaux marins dans ces
situations de crises écologiques afin
d’aboutir à une gestion plus opérationnelle
et acceptée par toutes les parties. D’autres
réunions devraient avoir lieu dans le futur
afin d’avancer sur cette thématique.
Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire
39
PERSPECTIVES POUR LES ANNEES A VENIR
Les différents taux « cause d’entrée » et
« devenir » représentent des indicateurs de
performance de l’activité de réhabilitation
des animaux sauvages du CVFSE (précision
du diagnostic et efficacité des soins
entrepris). Ces indicateurs permettent à
l’équipe
de
définir
des
objectifs
d’amélioration de ses compétences pour les
années à venir : réduire le taux de « cause
indéterminée » en perfectionnant les
capacités diagnostiques du CVFSE et
augmenter le taux de « relâcher » en
améliorant les techniques d’élevage à la
main, la qualité des soins vétérinaires
entrepris
et
la
qualité
de
la
rééducation/réhabilitation en volières. Ce
dernier aspect ne peut se faire également
sans un protocole de tri sérieux à la suite de
l’examen clinique afin (i) de ne pas
compromettre les chances de survie de
certains individus en se dispersant et en
essayant en vain de tout sauver et (ii) par
conséquent de concentrer les efforts et les
soins sur les individus pour lesquels la
probabilité de relâcher en milieu naturel est
bonne. Ainsi, le pourcentage d’animaux
relâchés (par rapport au nombre d’animaux
soignés) est supérieur à 50 % depuis 2012
(50 % en 2012, 56 % en 2013, 51 % en
2014).
Les échouages massifs de l'hiver 2013-2014
ont quant eux montré une nouvelle fois
combien il était essentiel (i) de maintenir un
état de veille au centre, avec une équipe
formée et performante, et du matériel
fonctionnel et mobilisable rapidement, et
(ii) d'entretenir un réseau de partenariat
fort et efficace aussi bien du point de vue
réglementaire, financier, logistique que
médical. C'est dans ce sens que le centre
travaille régulièrement avec les associations
naturalistes (LPOs, ...), les collectivités
territoriales (DREALs, préfecture, ...) et
d'autres centres de sauvegarde de la faune
sauvage.
Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire
40
Zoom
L'Autour des palombes
Accipiter gentilis
Taille : ♂ 49-56 cm ; ♀ 58-69 cm
Envergure : 93-127 cm
Poids : 800 à 1509 g
De la famille des Accipitridés (éperviers, buses,
aigles, milans, vautours et busards), l'Autour
des palombes est un rapace diurne plutôt
discret des zones boisées (forêts de feuillus
notamment) mais peut fréquenter également
les espaces cultivés et urbanisés. Nettement
plus grand que l'Epervier d'Europe avec de
larges ailes et une large et longue queue, c'est
un rapace à l'allure puissante. La femelle est
beaucoup plus grande que le mâle, le dessus
est gris bleuté ou gris ardoise et le dessous est
blanc finement strié de gris. L'autour est un
redoutable chasseur d'oiseaux (prédilection
pour les pigeons et tourterelles, et certains
passereaux comme les Turdidés ou certains
Corvidés) voire mammifères (lapins). Puissant,
rapide et agile, l'autour chasse surtout à l'affut
et capture ses proies par surprise. Comme tous
les rapaces, l'autour est protégé et si les
populations ne sont pas menacées (à
l'exception de la Corse), les causes de menace
restent la modification des habitats, la chasse
illégale et les contaminants chimiques.
En 2014, le CVFSE a reçu un Autour des
palombes en provenance de la commune du
Cellier (44). L'oiseau souffrait de légers
traumatismes et a pu être rapidement relâché.
Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire
41
Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire
Le
Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des
Ecosystèmes des Pays de la Loire
Activités pédagogiques, d’enseignement et de
formation
La prise en compte de la biodiversité dans la
société actuelle n’est plus une affaire de
spécialistes : elle demande la mobilisation de
chacun pour fournir un effort collectif et efficace. Il
demeure cependant du devoir de ces spécialistes
d’informer, de former, de sensibiliser et de fédérer
le grand public autour des questions
environnementales et plus largement du
développement durable, pour le bien de tous,
aujourd’hui et pour les générations futures.
Le Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des
Ecosystèmes des Pays de la Loire (CVFSE) travaille
dans ce sens depuis plusieurs années et touche un
public très large. Ainsi, en parallèle des activités
pédagogiques et de sensibilisation à destination
des scolaires des 1er et 2ème cycles et du grand
public, le CVFSE dispense des formations pour les
étudiants vétérinaires et certains professionnels
(vétérinaires, sapeurs-pompiers, ingénieurs, …).
Ces activités pédagogiques, d’enseignement et de
formation s’articulent autour des thématiques de
la faune sauvage, et des abeilles domestique et
sauvages. Comme depuis 2012, l’année 2014 a été
marquée par l’accroissement du nombre de
sollicitations (tout public confondu) se traduisant
notamment par l'élargissement de l'offre de
formation, la reconduction de la formation
diplômante CERTIFAUNE et la participation à de
nombreux évènements régionaux.
Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire
42
INTERVENTIONS POUR L’ENSEIGNEMENT PRIMAIRE
A l’heure où de nombreux établissements
scolaires se lancent dans une démarche
d’éco-responsabilité, le CVFSE permet aux
enfants des écoles primaires d’aborder le
thème de la biodiversité et de la faune
sauvage et plus particulièrement d’espèces
avec lesquelles ils partagent le même
territoire et le même environnement. Ce
moment d’échanges et d’apprentissage leur
permet donc d’approcher des espèces qu’ils
sont et seront amenés à croiser au quotidien
et dont ils vont être des acteurs majeurs en
terme de protection dans les années à venir.
principaux oiseaux de la région et leurs
chants. Un court exposé et une animation
ludique sur le thème « que faire quand je
trouve un animal sauvage blessé ? » permet
enfin de faire la transition entre les activités
pédagogiques et la visite du CVFSE.
L’accueil des classes primaires est partagé
entre les étudiants vétérinaires, en demande
de ce genre d’encadrement et d’activités en
parallèle à leur formation, et les permanents
du CVFSE. Les interventions pour les
enfants des écoles primaires sont divisées
en deux phases : une phase d’activités
ludiques et de sensibilisation à la faune
sauvage locale et une phase de présentation
des structures de soins et de réhabilitation
des animaux hospitalisés. Les activités
proposées sont fonction des niveaux et des
attentes des professeurs des écoles en lien
notamment
avec
les
référentiels :
différenciation
oiseaux/mammifères,
différenciation de grands groupes d’oiseaux
en fonction de leur régime alimentaire
notamment
par
les
caractères
morphologiques de leurs pattes et de leur
bec, les animaux et leurs habitats, les
 Quatre classes de maternelle (24 à 28
enfants par classe) de l’Ecole Fougan de
Mer de Bouguenais, les 13 et 15 Mai ;
En 2014, le centre a accueilli 9 classes
primaires de Loire Atlantique (44) :
 Deux classes d’intégration scolaire pour
enfants handicapés de l'Ecole Jean XXIII
de Nantes (classe Clis 8 élèves), les 24
Avril et 12 Mai ;
 Une classe de CE1 (25 élèves) de l’Ecole
de la Blanchetière de La Chapelle-surErdre, le 26 Mai ;
 Une classe de CE2 (25 élèves) de l’Ecole
de la Blanchetière de La Chapelle-surErdre, le 26 Mai ;
 Une classe de CM2 de l'Ecole de
Paimpont le 29 Septembre 2014 dans le
cadre de la découverte du métier de
vétérinaire de la faune sauvage.
Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire
43
INTERVENTIONS POUR L’ENSEIGNEMENT SECONDAIRE
Collège Saint Exupéry (Savenay, 44)
Suite au projet "Graines d'Explorateurs"
pour lequel le CVFSE avait été sollicité en
2012-2013 par le Collège Saint Exupéry de
Savenay (Professeur référent : Armelle
Blanlœil), un nouvel échange a été engagé
durant l'année scolaire 2013-2014 pour
accompagner les éleves d'une classe de 6ème
dans la conception et la réalisation d'un
projet autour du thème principal de "la
Faune Sauvage Régionale". L'objectif a été
de découvrir la faune sauvage régionale, ses
milieux de vie, les relations avec les autres
espèces et le milieu, ainsi que l'impact de
l'Homme et des activités anthropiques sur
les espèces. Les élèves de la classe de 6G
concernée ont été associés en binôme,
chaque binôme devant compléter un "cahier
de recherche" sur un animal qui aura été
recueilli au CVFSE (classification, milieu de
vie, régime alimentaire, cause d'accueil, ...).
Pour atteindre l'objectif fixé, différentes
activités ont été proposées :
poids de certains animaux a été réalisé en
parallèle ;
- l'identification des espèces
rencontrées au CVFSE, à partir de la
photothèque du centre, en utilisant les clés
de détermination ; la localisation sur une
carte du lieu de découverte des animaux
recueillis au CVFSE et choisis dans le cadre
du projet ;
- une intervention réalisée par C.
Manzoni sur les espèces reçues (échanges
sur les espèces choisies dans la
photothèque,
leurs
particularités
anatomiques, ...), suivie d'une visite du
centre le 14 Octobre 2013 ;
- la description des animaux et de
leurs attributs permettant leur classification
et la détermination de leur régime
alimentaire ; une réflexion a été engagée
pour comparer le régime alimentaire dans le
milieu naturel et la nourriture de
substitution donnée au CVFSE pendant
l'hospitalisation ; un suivi des courbes de
- la recherche bibliographique pour
trouver le lieu et le mode de vie de ces
animaux ;
- l'identification, parmi les espèces
choisies, des migrateurs, de leurs trajets de
migration et des causes de ce voyage ;
- l'identification, parmi les espèces
choisies, des animaux qui hibernent ou qui
changent de comportement en fonction de
la saison ;
- l'identification des relations que
l'animal soigné entretient avec l'Homme et
réflexion sur les enjeux du maintien de la
biodiversité.
Ce travail s'est déroulé en classe en
concertation permanente avec le CVFSE et
deux temps forts ont été proposés :
- une intervention en classe de M.
Diaz le 04 Juin 2014 sur les oiseaux
migrateurs avec création d'un support
visuel et d'animations pour comprendre les
mécanismes de base de la migration et
échanger sur les enjeux de protection de
milieux d'intérêt pour ces espèces (Figure
N°21).
Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire
44
ème
Figure N°21 : extraits de la présentation faite par M. Diaz à une classe de 6
du Collège Saint Exupéry
(Savenay, 44) sur les migrations des oiseaux, le 04 Juin 2014 dans le cadre du projet "Faune Sauvage
Régionale" mené en collaboration avec le CVFSE
Lycée David (Angers, 49)
Un « passeport recherche »* a été engagé
pour l’année scolaire 2013-2014 avec une
classe de 1èreS du Lycée David à Angers (24
élèves encadrés par K. LeRiche professeur
de SVT et A. Donval professeur de physiquechimie). Le thème des espèces sentinelles de
l'environnement a été retenu "Quelles
informations
sur
la
pollution
environnementale nous apporte l'étude de
la faune sauvage" avec un focus sur l'Abeille
domestique, Apis mellifera. Ce travail a été
suivi pour le CVFSE par M. L'Hostis.
Les élèves sont partis du constat que le
paysage
agricole
français
avait
profondément évolué depuis plusieurs
dizaines
d'années
(remembrement,
monocultures, utilisation massive de
substances à usages phytosanitaires et
vétérinaires, ...) pour se poser la question de
l'impact sur la biodiversité : y-a-t-il des
répercussions sur les espèces, est-il possible
d'évaluer la pollution de l'environnement,
connaît-on les causes de la disparition des
colonies d'abeilles ?
Pour tenter de
répondre à ces questions, les élèves ont fait
des recherches bibliographiques sur les
espèces sentinelles de l'environnement, sur
les
différents
contaminants
environnementaux, sur le monde de la
ruche (espèces d'abeilles, les productions
apicoles, les menaces, ...), et sur les travaux
scientifiques menés autour de cette
thématique. Pour illustrer et étayer ce
travail, trois temps d'échange ont été
réalisés avec le CVFSE :
- une intervention de M. L'Hostis
auprès des élèves sur "l'Abeille sentinelle de
la santé des écosystèmes ; causes possibles
de la décroissance des populations de
pollinisateurs", le 09 Janvier 2014 au lycée ;
Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire
45
- une visite du CVFSE par les élèves
le 13 Février 2014 ; cette visite a permis à
M. L'Hostis de présenter les missions du
centre et plus spécifiquement les études
scientifiques menées autour des espèces
sentinelles et notamment des abeilles ; en
parallèle, les élèves ont pu découvrir au
centre le matériel utilisé en apiculture
(présentation d'une ruche dix cadres, ...)
(Figure N°22). Une présentation de la
mission de soins à la faune sauvage a enfin
été réalisée pour les sensibiliser plus
largement à la faune sauvage et leur
présenter les causes de blessure des
animaux accueillis ;
- la suite des interventions de M.
L'Hostis au lycée, le 20 Février 2014 avec un
temps d'échange important sur le métier de
chercheur et son rôle.
L'édition n°6 du journal du lycée "David
O'Vert" a été consacrée à ce passeport
recherche, et publiée en Mai 2014 (Figure
N°23).
Enfin ce travail a été présenté à la Faculté de
Médecine de Nantes le 20 Mai 2014 dans le
cadre de la restitution des passeports
recherche pour l'année scolaire 2013-2014
en Région des Pays de la Loire.
* Soutenue par la Région des Pays de la
Loire et le Rectorat de Nantes, l'opération
"Passeport Recherche en Pays de la Loire"
invite des jeunes lycéens à se lancer dans
une démarche d'investigation et de
production autour d'une problématique
scientifique issue des laboratoires de
recherche de la région. A travers la
rencontre de chercheurs et des visites de
laboratoire, les objectifs sont de permettre
aux lycéens une découverte de l'activité de
la recherche et de ses métiers, d'éveiller leur
esprit critique sur les enjeux scientifiques et
techniques et de leur donner l'occasion de
transmettre leurs apprentissages avec la
création d'un support de communication.
Figure N°22 : M. L'Hostis présentant le matériel apicole aux élèves lors de la visite du CVFSE (photo extraite
du Journal du Lycée David, édition n°6, Mai 2014, page 7)
Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire
46
Figure N°23 : première page du numéro 6 du journal du Lycée David (Angers, 49), numéro consacré au
passeport recherche mené avec le CVFSE sur l'année scolaire 2013-2014
Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire
47
Lycée d’Enseignement et de Formation Professionnel Agricole Jules Rieffel
(Saint Herblain, 44)
Le CVFSE collabore avec le lycée Rieffel
depuis plusieurs années pour des
programmes
scientifiques
sur
les
thématiques
abeilles
domestique
et
sauvages, et d’échanges avec les élèves
lycéens. Trois volets principaux ont été
déclinés en 2014 :
 Le premier volet concerne l’utilisation de
la volière installée dans l’enceinte du
lycée pour réhabiliter certains oiseaux du
CVFSE. Un groupe d’élèves écoresponsables est chargé du suivi des
oiseaux en volière : prise en charge du
nourrissage, surveillance, … ; ce groupe
est régulièrement relayé dans cette
mission par le personnel du lycée. Les
élèves de ce groupe ont reçu « une
formation spécifique » au travers
différents échanges avec l'équipe du
CVFSE ;

Le deuxième volet correspond à
l'étude URBIO (pages 89-93), le lycée
Rieffel constituant un des 15 sites
d'étude ;

Le troisième volet fut l'accueil de 3
stagiaires du lycée en 2014.
Lycée Nature (La Roche-sur-Yon, 85)
Le CVFSE a signé une convention avec le
lycée Nature pour (i) des programmes de
recherche inscrits notamment dans le cadre
du projet Beautour sur les questions liées à
la biodiversité (relations entre activités
humaines
et
biodiversité,
relations
spécifiques entre agriculture et biodiversité,
biodiversité en milieu péri-urbain) et (ii) la
contribution du CVFSE à des actions
pédagogiques menées par les équipes du
lycée Nature.
Plusieurs actions ont été menées en 2014
avec l'EPLEFPA du lycée (Etablissement
public local d'Enseignement et de
Formations Professionnelles) et plus
particulièrement avec Rémy Chifflet, Chef de
projet de partenariat "Agriculture et
Biodiversité" :
 Dépôt d'un projet commun (Lycée
Nature - CVFSE) dans le cadre de l'appel
à projets recherche Beautour 2014
"POLLIAGRO : Approche de la richesse
spécifique en insectes pollinisateurs dans
les agro-écosystèmes du site atelier de
Beautour".
Les
objectifs
de
ce
programme sont de 1/ déterminer les
richesses
spécifiques
en
abeilles
sauvages et en flore, et définir leurs
interactions dans la diversité des
habitats terrestres des exploitations
agricoles partenaires ; 2/ créer une
dynamique partenariale entre recherche,
gestionnaires et centre de la culture
scientifique en réunissant différents
acteurs autour de la thématique
commune de la préservation de la
biodiversité en zone agricole ; 3/ enrichir
les connaissances sur le territoire de
Beautour et mieux comprendre les
interactions fonctionnelles entre les
paysages agricoles et la biodiversité,
notamment comme aide à la décision des
acteurs de terrain ; 4/ transférer des
Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire
48
connaissances scientifiques et techniques
dans l'enseignement secondaire à travers
des échanges autour de conférences, de
suivis de terrain voire de création
d'outils pédagogiques ; 5/ transférer des
connaissances
scientifiques
et
naturalistes
à
destination
des
naturalistes et gestionnaires de la Région
des Pays de la Loire à travers
l'organisation d'une journée formation.
Le projet a été déposé en Mars 2014 et
accepté en Juin 2014, la maquette
financière ayant été validée en Octobre
2014. Le programme débutera en Janvier
2015 (page 99).
 Montage d'un projet de collaboration
tripartite
(Lycée
Nature,
CVFSE,
Fédération
Départementale
des
Chasseurs de Vendée) sur "l'Evaluation
de la fréquentation et de la diversité des
pollinisateurs sur des bandes fleuries : le
cas des abeilles sauvages dans le bocage
vendéen" ; l'année 2014 a été consacrée à
l'élaboration du protocole, la mise en
place des bandes fleuries test et les
échantillonnages des abeilles sauvages se
dérouleront en 2015 (page 101).

Le Lycée Nature et le CVFSE ont été
sollicités par la CAVAC (Coopérative
agricole
vendéenne
d'approvisionnement, de vente de
céréales et autres produits agricoles)
dans le cadre de son programme CASDAR
"APAP : Aménagement paysager et
modification des pratiques agricoles en
faveur des pollinisateurs", et plus
particulièrement pour réaliser la partie
sur les abeilles sauvages ; en 2014, le
lycée Nature et le CVFSE ont participé au
comité de pilotage du programme
général et ont monté le dossier sur les
abeilles sauvages pour validation en
janvier 2015. Le programme proposé est
comparable au programme POLLIAGRO
(page 100).

Le Lycée Nature et le CVFSE ont été
sollicités par l'Entreprise VITACONSULT
pour collaborer sur un programme dans
le cadre de l'appel à projets régional
2015 " Programmes agricoles de
recherche appliquée et expérimentation
de la Région des Pays de la Loire".
L'année 2014 a été consacrée au
montage du dossier "Conception d'un
système de culture alliant apiculture &
viticulture, ApiVignes" et a son dépôt en
Novembre 2014.

Réalisation des échantillonnages
d'abeilles sauvages et des relevés
botaniques sur le lycée Nature dans le
cadre du programme URBIO (pages 8993), ce site constituant un des 15 sites de
l'étude.
Abeille sauvage (genre Halictus) se réchauffant au soleil (photo O. Lambert)
Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire
49
Lycée Professionnel Agricole Briacé (Ancenis, 44)
En 2012, un partenariat a été établi avec le
lycée agricole professionnel Briacé. Dans le
cadre de ce partenariat, deux temps forts
ont été programmés en 2014 avec des
élèves de 1ère Bac Pro GMNF (Gestion des
Milieux Naturels et de la Faune - encadrant
Mickaël
Audouin,
enseignant
et
coordinateur environnement au lycée) :
 une intervention au lycée Briacé à
Ancenis le 03 Avril (9h30-12h30),
réalisée par O. Lambert et décomposée
en trois parties : 1/ une première partie
relative à la réglementation nationale et
internationale concernant les espèces
sauvages et les actions engagées en
faveur de leur protection, 2/ une
deuxième partie relative à l'évaluation de
la
qualité
environnementale
par
l'utilisation des espèces sentinelles, et 3/
une dernière partie sur les "stratégies de
butinage des abeilles domestiques et
sauvages en zones agricoles, périurbaines et urbaines" ;
 une intervention relative aux activités de
centres
de
sauvegarde
(cadre
réglementaire, objectifs, espèces reçues)
de la faune auvage avec un focus sur les
missions du CVFSE suivie d'une
discussion générale sur les espèces
régionales
sensibles,
les
espèces
invasives, la gestion des populations de
faune
sauvage
et
les
menaces
anthropiques pour la faune sauvage.
Cette présentation orale réalisée par E.
Laurent le 03 Avril (14h00-16h00), a été
ponctuée par la visite des stuctures
d'accueil, de soins et de réhabilitation
des animaux sauvages du CVFSE.
Sup Santé Animale GroupEtablières (Montaigu, 85)
Chaque année, le centre de formation Sup
Santé Animale de Montaigu sollicite le
CVFSE pour réaliser des interventions
entrant dans la formation de leurs étudiants
et notamment pour les sensibiliser aux
espèces sauvages susceptibles d’être
receptionnées en clinique ou cabinet
vétérinaire. En 2014, trois interventions ont
été réalisées :
 les deux premières interventions ont été
réalisées par C. Ladan les 06 et 13
Février à destination d’élèves (2x20) en
formation d'auxiliaires vétérinaires ;
 la troisième intervention a été réalisée
par M. Diaz à destination d'élèves en
formation DECP (Diplôme Européen de
Compétences
Professionnelles :
formation en 2 ans aux « métiers de
l’animal de compagnie»).
Ces interventions permettent d’aborder
tous les aspects de la prise en charge
médicale d’un animal sauvage blessé avant
son transfert vers le centre de soins le plus
proche : législation, accueil, contention,
premiers soins, stabilisation pour le
transport.
Dans le cadre de cet échange avec ce centre
de formation, le CVFSE a encadré une
étudiante en stage DECP et deux étudiantes
en formation auxiliaires vétérinaires.
Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire
50
INTERVENTIONS POUR L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR
Etudiants vétérinaires
Les étudiants vétérinaires peuvent être sensibilisés ou formés à l’accueil, aux soins et à la
réhabilitation de la faune sauvage de trois manières possibles :
 Etre adhérents au club d’étudiants
CEFAUNES et participer régulièrement
aux soins des animaux hospitalisés sous
l’encadrement du personnel du CVFSE et
des étudiants des années supérieures. En
2014, une trentaine d’étudiants du club
ont ainsi été formés et ont aidé le CVFSE
dans ses missions quotidiennes en
participant activement aux gardes de soir
et de week-end.
Etudiantes du Club CEFAUNES réalisant des soins
sur un animal sauvage►
 Lors de la rotation clinique obligatoire en
4ème année. Un enseignement « Faune
Sauvage » est dispensé au CVFSE pour les
étudiants vétérinaires en 4ème année d’étude
à Oniris. Cet enseignement encadré par S.
Bastian, et les vétérinaires du centre, est
composé d’une matinée pratique au centre :
technique de contention, examen clinique et
examens secondaires, participation aux
soins, réalisation d’autopsie sur la faune
sauvage. Ainsi chaque étudiant d’Oniris peut
acquérir des connaissances théoriques et
pratiques de base concernant l’accueil de la
faune sauvage autochtone et sera en mesure
de gérer cet accueil spécifique lors d’une
future activité classique de praticien
vétérinaire. En 2014, plus d’une centaine
d’étudiants ont suivi cette formation.
◄ Encadrement d'étudiants vétérinaires en 4
année par B. Maheu
Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire
ème
51
 Réaliser un stage conventionné au
CVFSE.
En 2014, 10
étudiants
vétérinaires
(nationaux
et
internationaux) ont effectué un stage
conventionné au centre. Ces étudiants
ont été encadrés par l’équipe médicale
du CVFSE et ont pu approfondir leurs
connaissances générales en médecine et
chirurgie
des
animaux
sauvages
européens.
En parallèle à ces formations aux soins à la
faune
sauvage,
certains
étudiants
vétérinaires réalisent leur thèse d’exercice
vétérinaire en lien avec l’activité de
recherche du CVFSE. Depuis 2013, Carole
Godin réalise sa thèse d’exercice vétérinaire
concernant les maladies de l’appareil
digestif proximal des rapaces ornithophages
reçus au CVFSE (aspects cliniques et
épidémiologiques). Cette thèse s’inscrit dans
le cadre du projet de recherche soutenu par
la DREAL des Pays de la Loire (page 66).
Cette thèse est encadrée par Ph. Gourlay et
M. L’Hostis.
Autres étudiants
■ Stagiaires. En 2014, le CVFSE a accueilli deux étudiantes dans le cadre de leur Master 2 :
 Emeline Tata, étudiante à l'Université de La
Rochelle, a réalisé son stage de Master 2
"Gestion des Ecosystèmes Anthropisés", sous
la responsabilité de O. Lambert. Ce stage,
d’une durée de 6 mois, s’est inscrit dans la
continuité du stage de Master 2 réalisé par
Doriane Blottière en 2013 « Communauté
d'abeilles sauvages le long d'un gradient
d'urbanisation : étude de cas dans
l'agglomération nantaise ». Ce stage intitulé
"Caractérisation des habitats et des
communautés d'abeilles sauvages sur
différents sites de Loire-Atlantique" a été
financé par les collectivités territoriales
Nantes Métropole, le Conseil Général de
Loire Atlantique et le Conseil Régional des
Pays de la Loire. L'objectif de ce stage a été
de réaliser un inventaire des abeilles
sauvages et de la flore visitée par celles-ci en
fonction des habitats présents dans 12 sites
en Loire-Atlantique (pages 82-88).
Page de garde du mémoire de Master 2 d'Emeline
Tata ►
Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire
52
 Axelle Le Chêne, étudiante à l'Université de
La Rochelle, a réalisé son stage de Master 2
"Gestion des Ecosystèmes Anthropisés",
sous la responsabilité de O. Lambert et de
D. Blottière. Ce stage, d’une durée de 6 mois
a été réalisé dans le cadre du programme
URBIO (pages 89-93) et s’est inscrit dans
la continuité du stage de Master 2 réalisé
par Doriane Blottière en 2013. Ce stage
intitulé
"Influence
de
gradients
d'urbanisation et des cortèges floristiques
associés sur les communautés d'abeilles
sauvages" avait pour objectif principal
d'étudier la diversité des abeilles sauvages
le long de gradients d'urbanisation au sein
des villes de Nantes (44), d'Angers (49) et
de la Roche-sur-Yon (85), et de discuter des
mesures de gestion des espaces verts à
mettre en place pour maintenir et/ou
favoriser la présence de ces insectes
pollinisateurs dans les aires urbaines.
◄ Page de garde du mémoire de Master 2 d'Axelle
Le Chêne
En parallèle, le centre a accueilli quatre
autres stagiaires : 1 stage de L2, 2 stages de
L3, 2 stagiaires en formation soigneur
animalier et 1 personne dans le cadre de son
BTS.
■ Jury. En 2014 comme en 2013, suite à
une demande du Responsable du Master Pro
GEANT
(Gestion
des
Ecosystèmes
Anthropisés) de l'Université de la Rochelle,
O. Lambert a été jury pour une soutenance
de M2 dont le sujet était "Etude du genre
Maculinea (Lepidoptera, Lycaenidae) sur
deux sites Nature 2000 aveyronnais : Le
Causse Comtal et les Tourbières du
Lévézou".
Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire
53
INTERVENTIONS ET SENSIBILISATION A DESTINATION DU GRAND PUBLIC
Accueil et formation de bénévoles
En 2014, 48 bénévoles d’horizons et
d’expériences diverses ont aidé les salariés
du centre dans leurs activités quotidiennes
d’accueil, de soins et de réhabilitation de la
faune sauvage en détresse. En contre partie
de leur aide précieuse et indispensable, ces
bénévoles
peuvent
acquérir
des
compétences
ou
approfondir
leurs
connaissances sur la biologie, l’écologie, la
contention, l’alimentation et la détention en
captivité d’espèces sauvages de la Région
des Pays de la Loire. Certains de ces
bénévoles sont résidents de la région et
continuent de venir régulièrement aider les
permanents du CVFSE dans leur travail de
soins. L’ensemble de ces bénévoles
constitue
par
ailleurs
des
forces
mobilisables pour le CVFSE en cas
d’activités intenses et notamment lors de
crises écologiques.
D. Blottière avec une bénévole préparant l'essai en vol d'une Chevêche d'Athéna (Athene noctua) (photo E.
Laurent)
Autres interventions
■ Pages Facebook. En 2014, E. Laurent a
alimenté régulièrement la page Facebook du
centre créée en 2013. Cette page permet de
rester en contact avec les anciens salariés,
stagiaires et bénévoles du centre qui
peuvent ainsi suivre l'actualité du centre
(arrivées, relâchers, colloques, ...). La mise
en réseau auprès de leurs propres contacts
Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire
54
facilite la diffusion de l'actualité du centre et
permet ainsi d'informer et de sensibiliser un
public plus large, qui peut à son tour poser
des questions en lien avec les missions du
centre (comment faire un stage, le
bénévolat, ...) et l'accueil de la faune sauvage
blessée.
■ Parrainages d'animaux. Suite aux
nombreuses demandes de particuliers
rapatriant un animal sauvage blessé au
CVFSE et soucieux du devenir de "leur petit
protégé", il a été décidé de poursuivre en
2014 le parrainage des animaux. Les
particuliers ont ainsi la possibilité d'avoir
des nouvelles régulières de l'animal qu'ils
ont apporté et peuvent généralement
assister à son relâcher.
■ Accueil de groupes. En lien avec
l'originalité de ses missions et la qualité du
travail réalisé, le centre est une véritable
vitrine de l'implication d'Oniris dans l'étude
et la préservation de la biodiversité. A ce
titre, le centre est régulièrement sollicité
pour présenter ses missions, ses forces
humaines et ses structures :
 le 15 Mai 2014, S. Bastian a encadré
une visite commentée du centre pour
des étudiants de la Faculté Vétérinaire
de Giessen ; cette visite s'est inscrite
dans le cadre du jumelage entre Oniris
et cette faculté allemande et de la
semaine d'échanges annuelle qui
existe entre les deux établissements ;
 le 18 Janvier 2014, C. Manzoni a
réalisé plusieurs visites commentées
du centre, lors du lancement de la 8ème
promotion Brio ; le réseau Brio est un
dispositif
d'accompagnement
de
lycéens d'origine modeste : il s'agit de
donner envie à ces jeunes de
poursuivre des études supérieures,
leur montrer leur potentiel, les aider à
affirmer leur projet personnel et
professionnel et leur offrir une
ouverture culturelle ;
 le 09 Juillet 2014, M. Diaz a réalisé une
visite commentée du centre pour un
groupe de jeunes en pré-décrochage
scolaire encadré par FAE Animation
(Fédération des Amis de l'Erdre, pôle
Animation). Cette visite s'est inscrite
lors d'un chantier "environnement "
proposé par cette association de
protection et de valorisation de
l'Erdre (affluent de la Loire), de sa
faune et de sa flore.
 le 22 Mars 2014, C. Manzoni a réalisé
une visite du centre pour le Club
Nature Arpège de Rezé (44) ;
■ Les Festifolies d'Automne 2014.
Comme en 2011, la commune de SaintAignan-de-Grandlieu (44) a organisé les 27
et 28 Septembre 2014, un week-end festif
d'animations et d'attractions. E. Laurent a
tenu un stand présentant le centre et sa
mission d'accueil, de soins et de
réhabilitation de la faune sauvage blessée,
lors de ce week-end qui a accueilli près de
20 000 visiteurs.
Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire
55
INTERVENTIONS AUPRES DES PROFESSIONNELS
Formations et interventions
■ Formation des ITD SAGIR. Comme les
années précédentes, deux interventions
« Evaluation de la santé de la faune sauvage
en France : acteurs actuels et perspectives »
et « Notion d’espèce sentinelle en
épidémiologie animale » ont été réalisées
par Ph. Gourlay le 09 Octobre 2014 à la
Maison Familiale Rurale de Mondy à Bourg
de Péage (Drôme, 26) dans le cadre de la
formation continue des interlocuteurs
techniques départementaux (ITD) du réseau
SAGIR (Office National de la Chasse et de la
Faune Sauvage – Fédération des Chasseurs).
Ces
interventions
devraient
être
renouvelées en 2015.
■ Formation SDIS 44. En 2014 et pour
clore les sessions de formation de sapeurs
pompiers du Service Départemental
d’Incendie et de Secours de Loire-Atlantique
(SDIS 44) initiées en 2012 (2 sessions en
2012 et en 2013), le CVFSE a réalisé une
dernière session le 26 Juin. E. Laurent a
ainsi abordé la reconnaissance, la capture et
la contention d’oiseaux sauvages admis en
centres de réhabilitation et B. Maheu, le
conditionnement, le transport et les
premiers gestes de secourisme à apporter à
l’avifaune sauvage en détresse. Les
interventions ont consisté en des
présentations théoriques et des applications
pratiques utilisant des animaux sauvages
pilotes du centre (rapaces et oiseaux
marins).
■ Formation AGO. Le centre a été contacté
par le "Service Sécurité Incendie Assistance
à Personnes & Service de Prévention du
Péril Animal" de l'Aéroport du Grand Ouest
pour réaliser une formation destinée au
personnel de la société amené à capturer,
manipuler et transporter des oiseaux
sauvages récupérés sur les terrains d'AGO.
Trois demi-journées de formation ont ainsi
été réalisées en 2014, les 04 Avril, 11 Avril
et 23 Mai (plus de 50 personnes formées).
E. Laurent a ainsi abordé la reconnaissance,
la capture et la contention d’oiseaux
sauvages admis en centres de réhabilitation
et B. Maheu, le conditionnement, le
transport de l’avifaune sauvage. Les
interventions ont consisté en des
présentations théoriques et des applications
pratiques utilisant des animaux sauvages
pilotes du centre (rapaces et oiseaux
marins).
Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire
56
■
CERTIFAUNE - Formation de
vétérinaires intervenant en centres de
réhabilitation. Suite au succès de la
formation CERTIFAUNE "Certification de
formation supérieure vétérinaire à la
Réhabilitation de la Faune Sauvage
Européenne Autochtone (Oiseaux, petits
mammifères)" en 2013, le CVFSE associé au
Service de la Formation continue d’Oniris a
organisé une nouvelle session en 2014.
Cette formation à destination des
vétérinaires diplômés ou d’étudiants en fin
de scolaraité titulaires du DEFV a été suivie
par 10 vétérinaires formés pour la plupart
formés en France ou en Belgique. Ces
confrères ont ainsi suivi 6 modules
différents de 2 jours (84 heures) de Janvier
à Juin 2014 : module 1 "Prise en charge des
animaux
sauvages
en
centres
de
réhabilitation en France Métropolitaine : tri,
stabilisation médicale, réalimentation, soins
infirmiers",
module
2
"Dominantes
pathologiques en centres de réhabilitation
en France métropolitaine", module 3
"Imagerie médicale en médecine de la faune
sauvage européenne autochtone", module 4
"Anesthésie et chirurgie de la faune sauvage
européenne
autochtone",
module
5
"Examens de laboratoire en médecine de la
faune sauvage européenne autochtone
(hématologie, biochimie, coprologie)", et
module 6 "Prise en charge des oiseaux
sauvages victimes de pollution par
hydrocarbures"
(Figure
N°24).
Les
enseignements ont été réalisés par le
personnel permanent du CVFSE (O. Lambert
et Ph. Gourlay), par des enseignants
chercheurs d’Oniris et des praticiens
vétérinaires extérieurs à l’établissement.
Leur formation théorique a ensuite été
complétée par la réalisation d’un stage de
mise en situation pratique en centre de
réhabilitation ou en clinique vétérinaire
recevant des animaux de la faune sauvage
autochtone (6 centres de soins affiliés à
l'Union Française
des
Centres de
Sauvegarde ont accueilli des vétérinaires
formés). Trois stagiaires inscrits en 2014
suivent la formation sur deux années, les 7
autres vétérinaires ont tous validé leur
formation théorique et leur stage pratique
présenté sous forme de rapport : "Etude
préliminiare à la détection d'Echinococcus
multilocularis chez les renards accueillis au
centre de soin du C.H.E.N.E. et mise en place
de mesures préventives", "Méthodologie de
prise en charge des chauves-souris en
centre de soins et étude d'un cas clinique",
"Quatre cas de traumatologie au Centre
Régional de Sauvegarde de la Faune Sauvage
de la LPO Hérault", "Contribution à la prise
en charge d'Alcidés échoués au centre de
soins Hegalaldia, Pyrénées Atlantiques",
"Contribution
à
l'étude
des
ostéodystrophies chez les oiseaux accueillis
au Centre d'accueil de la faune sauvage de
l'école vétérinaire d'Alfort : soins et
devenir", "Affection virale de l'oropharynx,
sinusite et aérosacculite dans un groupe de
goélands juvéniles (Larus argentatus, Larus
fuscus et Larus marinus) au Centre de
sauvegarde Volée de Piafs", "Recueil de
quelques cas cliniques".
Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire
57
Figure N°24 : participants à la formation Certifaune 2014 lors du module 6 « Prise en charge des oiseaux
sauvages victimes de pollution par hydrocarbures ». De gauche à droite 1er plan : Marie Cadoz (2013 à 2015),
Natalia Luises-Santana (2014-2015), Sandrine Japaud, Linda Ferraché (2014-2015), Benoît Moreau, Estelle
Maiti, Marc Nodet, et de gauche à droite 2ème rang : Ph. Gourlay (formateur CVFSE/Oniris), Julie MalheuBravard, Michelle Rémond, Jonathan Boumans, Nathalie Lacour (2014-2015)
Devant le nouveau succès de la formation,
celle-ci est reconduite et renforcée en 2015
avec 3 modules passant à 3 jours de
formation (temps de travaux pratiques
rallongés, nouvelles présentations et
nouveaux intervenants, ...).
Plus d’informations sur le site d’Oniris :
http://formation-continue.onirisnantes.fr/mod/resource/view.php?id=3193
■ Intervention pour les vétérinaires
sanitaires de Loire-Atlantique. A la
demande de la Direction Départementale de
la Protection des Populations de Loire
Atlantique (DDPP44), Ph. Gourlay a réalisé
le 23 Janvier 2014 une présentation des
activités du CVFSE devant des confrères
exerçant en clientèle libérale en Loire-
Atlantique. Cette présentation a été
également l’occasion de leur préciser la
marche à suivre en cas de réception à leur
cabinet/clinique d’animaux vivants ou
morts de la faune sauvage autochtone ainsi
que la procédure à suivre en cas de morsure
par un mammifère sauvage (gestion du
risque « rage »).
Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire
58
■ Formation Api’O. Depuis 2005, Oniris
filière vétérinaire, en partenariat avec
l'École Nationale Vétérinaire de MaisonsAlfort a mis en place une formation continue
diplômante pour les vétérinaires "Diplôme
inter-école d'Apiculture-Pathologie apicole".
L'objectif est de former un maillage
géographique de compétences spécifiques
dans tous les départements français. Ce
maillage permet aux vétérinaires praticiens
d'intervenir au quotidien dans les
problématiques sanitaires apicoles sur le
terrain, mais aussi de pouvoir fournir des
vétérinaires compétents en pathologie
apicole dans des structures administratives
(DDPP,
DRAAF...),
de
recherche
(enseignants-chercheurs, chercheurs) et de
développement (organismes de défense
sanitaires : GDSA et OSAD). Depuis 2005, 11
sessions ont pu être ouvertes, et à ce jour,
114 vétérinaires sont diplômés et 30 en
formation. Cette formation vétérinaire est
dirigée par M. L’Hostis et a été élargie en
2013 à des formations pour les conseillers
techniques apicoles (Diplôme d'Ecole de
Conseiller Technique Sanitaire Apicole) et
les ingénieurs agronomes (Diplôme d'Ecole
en Production Apicole). Ce maillage de
vétérinaires permet au Ministère chargé de
l’Agriculture de s’appuyer sur les
compétences reconnus de cadres sanitaires
afin de remplir un objectif de la Loi d’Avenir
Agricole d'Octobre 2014.
Visites officielles
Le 17 Février 2014, dans le cadre d’une
tournée européenne, Laurie Marker,
fondatrice et directrice du Cheetah
Conservation Fund (CCF) (www.cheetah.org)
situé en Namibie, est venue présenter à
Oniris son organisation et ses actions pour
la préservation du Guépard (Acinonyx
jubatus). Elle a profité de sa présence sur le
site de la Chantrerie pour venir visiter le
CVFSE et échanger avec M. L’Hostis et Ph.
Gourlay sur la thématique commune de
préservation de la biodiversité dans le
contexte
actuel
d’urbanisation
et
d’intensification de l’élevage (Figure N°25).
Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire
59
Figure N°25 : de gauche à droite, Laurie Marker (CCF), Monique L’Hostis (CVFSE/Oniris), Philippe Gourlay
(CVFSE/Oniris), collaboratrice de L. Marker (CCF), Edouard Gouin (Oniris), Catherine Ebbs-Perin (Amifelins,
correspondante en France du CCF)
Dans le cadre de l’audit de la filière
vétérinaire d’Oniris, des experts de
l’European Association of Establishments for
Veterinarian Education (EAEVE) puis de
l’American Veterinary Medical Association
(AVMA) sont venus visiter le CVFSE
respectivement le 07 Octobre 2014 et le 17
Novembre 2014. L’enseignement réalisé à
Oniris en relation avec les activités du
CVFSE
et
de
la
Plateforme
Environnementale Vétérinaire dans le
cursus de base des étudiants est, en effet,
une particularité nantaise par rapport aux
enseignements pratiqués dans les 3 autres
écoles vétérinaires françaises.
Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire
60
Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire
Zoom
L'Ecureuil roux
Sciurus vulgaris
Longueur du corps : 20 à 25 cm
Longueur de la queue : 15 à 20 cm
Poids : 300 à 400 g
De la famille des Sciuridés, l'Ecureuil roux est le
plus gros rongeur forestier français. Il est bien
reconnaissable à son pelage roux (pouvant aller du
roux-gris au marron foncé, voire au gris-noir), son
ventre blanc et sa queue en panache qui lui sert
de balancier lors de ses déplacements dans les
arbres
mais
également
d'organe
de
communication visuelle. Il possède des membres
postérieurs très développés lui permettant de
faire des bonds importants de branche en
branche. Ses doigts sont munis de griffes acérées
qui lui permettent de grimper mais aussi de
descendre facilement et rapidement dans les
arbres. L'écureuil est un animal diurne et ne réduit
pas son activité en période hivernale. Il fréquente
les zones boisées, qu'il s'agisse de grandes forêts
de conifères et de feuillus, ou de parcs urbains et
jardins où les ressources alimentaires peuvent
être abondantes (nourrissage par les particuliers
!). Les prédateurs naturels sont la Martre des pins,
le Chat sauvage, l'Autour des Palombes, ... sans
que cette prédation ait un impact sur les
populations, au contraire, de la prédation par le
Chat domestique qui peut entraîner des
diminutions locales des effectifs. Les collisions sur
les routes entrainent également une forte
mortalité. Les principales menaces restent la
déforestation et surtout la compétition avec les
écureuils exotiques (Ecureuil gris notamment).
En 2014, le centre a accueilli 35 écureuils roux
dont 10 ont pu être relâchés.
Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire
61
Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire
Le
Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des
Ecosystèmes des Pays de la Loire
Activités scientifiques, de recherche et
de développement
Le Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des
Ecosystèmes des Pays de la Loire développe
depuis plusieurs années sa valence scientifique
grâce à une équipe pluridisciplinaire et composée
d’enseignants chercheurs d’Oniris, d'un docteur
en écologie, d'une biologiste et d'un vétérinaire
en fin de thèse d'université en 2015. Les
nombreuses collaborations engagées avec des
organismes de recherche nationaux et
internationaux viennent conforter les activités de
recherche du centre.
Les objectifs scientifiques du centre s’articulent
autour de trois axes majeurs :
 l’amélioration de la prise en charge médicale
et chirurgicale des animaux recueillis par
l’acquisition de connaissances anatomiques,
biologiques et pathologiques ;
 la surveillance épidémiologique des maladies
de la faune sauvage européenne ;
 l’étude des communautés d'abeilles sauvages
et de l'abeille domestique en Région des Pays
de la Loire, l'évaluation de leurs stratégies de
butinage et l'impact de l'anthropisation sur
ces pollinisateurs (urbanisation, agriculture).
Le centre est devenu en quelques années un pôle
scientifique "faune sauvage" incontournable et
reconnu grâce à des travaux de qualité ponctués
de publications scientifiques à comité de lecture
et est à ce titre de plus en plus sollicité aux
niveaux régional, national et international.
O. Lambert
Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire
62
ACTIVITES
SCIENTIFIQUES DE RECHERCHE ET DE DEVELOPPEMENT EN FAUNE
SAUVAGE
Participation à la surveillance des maladies de la faune sauvage en France
métropolitaine et en Europe
■ Thèse universitaire de Philippe Gourlay.
Depuis 2013, Ph. Gourlay consacre sa thèse
universitaire
à
la
surveillance
épidémiologique des maladies des oiseaux
sauvages en Europe et plus particulièrement
en France. Cette thèse (Titre : « Agents
biologiques portés par l’avifaune sauvage :
estimation et catégorisation des risques en
Europe, surveillance épidémiologique en
France
métropolitaine » ;
structure
d’accueil :
UMR1300
Oniris
Inra
BioEpAR ; encadrants : François Beaudeau
et Sébastien Assié) a pour objectif
l’amélioration
de
la
surveillance
épidémiologique des maladies de l’avifaune
sauvage en France métropolitaine. Des axes
de développement futur pour le CVFSE
pourront ainsi être identifiés.
La première partie a pour objectif de
déterminer quels agents biologiques portés
par les oiseaux sauvages doivent être
surveillés en priorité en Europe (« riskbased surveillance ») pour maîtriser les
risques pour les animaux domestiques,
l’Homme ou les animaux sauvages et chez
quels oiseaux. Le 06 Mai 2014, lors d’un
atelier
dédié
aux
techniques
de
hiérarchisation de dangers en santé animale
« Prioritisation: principles and applications
in health settings » précédant la 2nd
International Conference on Animal Health
Surveillance (ICAHS) ayant lieu à la Havane
(Cuba), Ph. Gourlay a pu présenter et
échanger sur la méthode choisie pour ses
propres travaux. Cette partie fera l’objet de
publications en 2015.
UMR BioEpAR
French wild bird pathogen prioritisation
and
assessment of their surveillance schemes
Philippe Gourlay, 4th year PhD candidate (2011-2014)
Equipe EPID
Supervisor: F. Beaudeau, HDR
Co-supervisor: S. Assié
Doctoral school: Lunam Biologie Santé
Funding: Total group
1
La seconde partie a pour objectif d’identifier
les sources de données et/ou de matériel
biologique
actuelles
ou
potentielles
disponibles en France métropolitaine pour
participer à la surveillance épidémiologique
des agents biologiques identifiés prioritaires
en Europe. Dans le cadre de cette partie, un
article exploitant des données de morbidité
et/ou de mortalité de Fringillidés et de
Passeridés admis, entre autre, au CVFSE
entre 2004 et 2013, a été publié en Août
2014 dans la revue European Journal of
Wildlife Research. Cet article a été rédigé en
collaboration avec A. Decors (ONCFS) et M.
Moinet (Anses) du réseau SAGIR (Office
National de la Chasse et de la Faune Sauvage ;
Fédérations Départementales des Chasseurs)
et B. Lawson (Institut of Zoology, Zoological
Society of London) (Figure N°26).
Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire
63
Figure N°26 : première page de l'article publié dans la revue European Journal of Wildlife Research dans le
cadre de la thèse d'université de Philippe Gourlay
Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire
64
Ce travail a également fait l’objet de
communications sous forme de présentation
orale et/ou de poster (Figure N°27)
respectivement le 08 Mai 2014 lors de la 2nd
ICAHS et le 26 Août 2014 lors de la 11th
European Wildlife Disease Association
(EWDA) Conference à Edimbourg (Ecosse).
th
Figure N°27 : poster présenté par Philippe Gourlay le 26 Août 2014 lors de la 11 European Wildlife Disease
Association Conference à Edimbourg (Ecosse) dans le cadre de sa thèse d'université
Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire
65
Enfin, des données d’excrétion de
Chlamydiaceae, agents potentiellement
zoonotiques, chez des oiseaux marins
appartenant aux familles des Alcidés,
Anatidés, Laridés, Procellaridés et Sulidés
admis au CVFSE depuis 2011 ont fait l’objet
d’une exploitation et de la rédaction d’un
article qui sera soumis à une revue
scientifique en début d’année 2015. Cet
article a été principalement rédigé en
collaboration avec R. Aaziz et K. Laroucau
(Unité Zoonoses bactériennes - Laboratoire
National
de
Référence
pour
les
Chlamydiaceae - Anses Maisons-Alfort) qui
ont réalisé les analyses de laboratoire. Ce
travail montrant l’intérêt d’adapter les
priorités de surveillance des maladies des
oiseaux sauvages aux particularités des
interfaces à risque et notamment aux
espèces/familles
d’oiseau
sauvages
concernés sera intégré à la thèse de Ph.
Gourlay.
La soutenance de thèse de Ph. Gourlay est
prévue en Février 2015 à Oniris à Nantes.
■ Programmes de surveillance épidémiologique de maladies d'oiseaux et de mammifères
sauvages en Pays de la Loire.
En 2014, le CVFSE a reçu près de 3 000
animaux appartenant à plus d’une centaine
d’espèces. Disposant de ce matériel
biologique considérable permettant une
évaluation de la santé de la faune sauvage
des Pays de la Loire, le CVFSE a pu
poursuivre les programmes de surveillance
épidémiologique de diverses maladies
initiés les années précédentes.
1/ Dans le cadre de la surveillance de la
trichomonose chez les oiseaux sauvages de
la région Pays de la Loire (maladie
parasitaire due au protozoaire Trichomonas
gallinae), le CVFSE avait initié en Septembre
2011 une étude de prévalence de portage du
parasite (surveillance programmée) et de
prévalence
clinique
(surveillance
évènementielle) de la maladie chez les
Rapaces ornithophages reçus au CVFSE.
Pour cette étude, financée par la DREAL des
Pays de la Loire et sujet de thèse d’exercice
vétérinaire de Carole Godin (étudiante à
Oniris), 396 oiseaux de 10 espèces
différentes ont été prélevés jusqu’à présent.
La collecte des données va se poursuivre en
2015 et pour la dernière année.
2/ Comme les années précédentes,
plusieurs centaines de prélèvements
réalisés sur les oiseaux admis au CVFSE sont
venus approvisionner la sérothèque du
CVFSE, débutée en 2011 (Figure N°28). Ces
échantillons de sang servent à la réalisation
d’études
sérologiques.
Ainsi,
une
collaboration avec le Laboratoire National
de Référence des Flavivirus de MaisonsAlfort a ainsi été conclue en 2012,
développant les compétences du CVFSE à
participer à l’évaluation des risques pour la
Santé publique (Flavivirus = agents
zoonotiques).
Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire
66
de la faune
métropolitaine.
Figure N°28
CVFSE/Oniris
:
sérothèque
constituée
au
3/ Le CVFSE a participé en 2014, comme
depuis 2011, à la surveillance des Lyssavirus
des Chiroptères en conservant les cadavres
de chauves-souris décédées au CVFSE et en
les confiant au Laboratoire National de
Référence des Lyssavirus de l’Anses Nancy
pour recherche de virus rabique. Cette
démarche a ainsi permis la détection d'une
Sérotine commune (Eptesicus serotinus),
positive à l’European Bat Lyssavirus 1 de
sous-type a, admise au CVFSE le 12 Août
2014 en provenance de Clisson (LoireAtlantique).
Parmi
l’ensemble
des
chiroptères collectés par le CVFSE et
analysés depuis 2011 (51 Pipistrelles
communes Pipistrellus pipistrellus, 1
Pipistrelle de Nathusius Pipistrellus nathusii,
2 Sérotines communes, 1 Barbastelle
commune Barbastella barbastellus, 1
Oreillard gris Plecotus austriacus), ce fut la
première fois qu’un EBLV a été isolé. Cette
détection rappelle l’importance des mesures
de
prévention
à
respecter
(port
d’équipements de protection, vaccination
anti-rabique du personnel) pour la
manipulation de mammifères sauvages en
centre de réhabilitation et montre
également le rôle potentiel que les centres
de réhabilitation peuvent jouer dans la
surveillance épidémiologique des maladies
sauvage
en
France
4/ Dans le même axe, le CVFSE avait été
contacté en 2012 par l’Institut Pasteur de
Lyon pour fournir des prélèvements
d’organes de Hérisson d’Europe Erinaceus
europaeus (seule espèce de mammifères
insectivores terrestres reçue régulièrement
au centre) en vue de la recherche
d’Hantavirus, agents zoonotiques. Les
prélèvements issus de 156 animaux,
analysés jusqu’à présent par RT-PCR nichée
pan-hantavirus segment L, se sont tous
révélés négatifs. De nouveaux prélèvements
devraient être analysés en 2015.
5/ En parallèle de ces actions valorisant les
animaux admis au centre, le CVFSE s’est
impliqué dans la surveillance programmée
de maladies touchant des espèces dans leur
milieu naturel et notamment la Mésange
charbonnière (Parus major) (Figure N°29).
En effet, suite à la notification spontanée par
le public de mésanges charbonnières Parus
major présentant des nodules au niveau de
la tête, le CVFSE avait initié en 2012 un
recensement national de ces cas, évocateurs
de poxvirose. Cette maladie a été identifiée
comme émergente chez la Mésange
charbonnière en Scandinavie et en Europe
de l’Est il y a quelques dizaines d’années et
plus récemment en 2006 en Angleterre. La
situation de la maladie était jusqu’à présent
inconnue en France. Le recensement de cas
par le CVFSE a été réalisé suite à un appel
national à témoignages lancé par Ph.
Gourlay en Novembre 2012 et clôturé en
Avril 2013. Plus de 300 témoignages ont été
rapportés sur cette période. Afin de suivre
l’éventuelle diffusion spatio-temporelle de
la poxvirose de la Mésange charbonnière
sur le territoire métropolitaine, un nouvel
appel à témoignages a été lancé en
Novembre 2014 et sera clôturé en Avril
Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire
67
2015. L’ensemble des données issues des
deux périodes de collecte seront exploitées
en 2015 dans le cadre d’un stage du Master
2 « Surveillance épidémiologique des
maladies humaines et animales » et feront
ultérieurement
l’objet
d’un
article
scientifique.
6/ Enfin, de manière à ce que les activités du
CVFSE
dans
le
domaine
de
l’épidémiosurveillance des maladies de la
faune sauvage soient développées en
cohérence avec les initiatives et le
dynamisme européen, Ph. Gourlay a
participé à l’atelier « Taking wildlife health
on the European continent-scale: A step
further ? » le 25 Août 2014 précédant la 11th
EWDA conference à Edimbourg.
Figure N°29 : Mésange charbonnière présentant
un nodule typique de poxvirose
Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire
68
Projet scientifique « d’amélioration de la prise en charge vétérinaire des
oiseaux d’eau victimes de pollutions »
Ce projet, initié il y a plusieurs années, a
pour but de développer les compétences du
personnel du CVFSE dans la prise en charge
des oiseaux d’eau victimes de pollution ainsi
que de faire connaître le CVFSE auprès des
professionnels de la réhabilitation de la
faune sauvage en Europe d’une part, et de la
lutte antipollution d’autre part, afin de
pouvoir fournir une offre d’appui,
scientifique et technique, ou d’expertise, de
qualité.
Contacts et partenariats
Les liens établis les années précédentes ont été renforcés.
Tout d’abord, le CVFSE a eu le plaisir de
recevoir le 04 Mars 2014 pour une
présentation de ses activités et une visite
des locaux, Mmes Vacher et Sauvage
(Raffinage Chimie - Santé Sécurité
Environnement,
Groupe
Total
accompagnées de Mme Wambergue de la
Raffinerie de Donges (Figure N°30)). La
Raffinerie de Donges et la branche Raffinage
Chimie
soutiennent
toutes
deux
financièrement le CVFSE depuis 2009,
permettant ainsi son développement. Cette
visite a été l’occasion de revenir sur ce
partenariat et d’envisager l’avenir avec une
nouvelle convention. Suite à de nombreux
échanges avec M. Dickinson (Total S.A. Département
Environnement
et
Développement Durable) pour définir les
termes et conditions d’une convention de 3
ans (2015-2017), celle-ci a été signée à la fin
de l’année permettant une nouvelle fois au
CVFSE de bénéficier de financements du
groupe Total (Raffinage France, Raffinage
Chimie, Exploration Production, Total S.A.).
Ensuite, dans la lignée des échanges
réguliers entretenus avec la Fondation Sea
Alarm depuis quelques années, le CVFSE a
été intégré au programme European Module
for Oiled Wildlife Emergency Response
Assistance
2015-2016
(EUROWA :
http://www.oiledwildlife.eu/eurowa). Ce
programme, financé par la Commission
Européenne, a pour principaux objectifs (i)
de développer une procédure standard et de
constituer une équipe internationale
d’intervention mobilisable en cas de
pollutions accidentelles des eaux marines
européennes impliquant des animaux de la
faune sauvage (secours et réhabilitation) et
(ii) de développer un programme de
formations de professionnels de la faune
sauvage (biologistes, soigneurs animaliers,
responsables de centre de réhabilitation,
vétérinaires) afin qu’ils puissent intégrer de
manière efficace l’équipe d’intervention
précédemment citée. Le CVFSE a été sollicité
pour ses valences « médecine vétérinaire de
la faune sauvage européenne » et
« formation professionnelle ». D’ici la fin de
l’année 2016, Ph. Gourlay participera ainsi,
en tant que consultant, à la conception et à
la réalisation de formations théoriques et
pratiques de prise en charge de la faune
sauvage mazoutée à destination de
vétérinaires, à l’inspection des stocks de
matériels mobilisables à l’heure actuelle en
Europe et à des simulations d’accidents avec
l’ensemble de l’équipe constituée.
Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire
69
Figure N°30 : de gauche à droite, Olivier Lambert (CVFSE/Oniris), Mme Wambergue, Mme Vacher et Mme
Sauvage (Groupe Total) et Philippe Gourlay (CVFSE/Oniris)
Axes de travail
Le projet scientifique « d’amélioration de la
prise en charge vétérinaire des oiseaux
d’eau victimes de pollutions » est mené
depuis 2009 dans le cadre des conventions
liant le CVFSE au groupe Total selon deux
axes de travail :
- un axe de recherche scientifique avec
notamment la valorisation de la formation
en épidémiologie de Ph. Gourlay. La
première partie de sa thèse universitaire
(pages 63-66) permettra d’identifier
quels agents biologiques sont à surveiller
en priorité chez l’avifaune marine admise
en centres de réhabilitation en Europe en
cas de crise écologique, afin de maîtriser
notamment les risques pour le personnel
soignant et la faune sauvage hospitalisée
et ainsi améliorer les soins prodigués.
L’étude d’excrétion de Chlamydiaceae chez
certaines familles d’oiseaux marins, faisant
partie de la thèse de Ph. Gourlay et
présentée
précédemment,
s’intègre
également dans cette maîtrise des risques
et donc l’amélioration de la prise en charge
vétérinaire des oiseaux d’eau victimes de
pollutions. De nouveaux prélèvements
seront réalisés en 2015.
Dans le même axe, une synthèse
bibliographique
des
techniques
d’effarouchage des oiseaux et des
mammifères marins a été réalisée cette
année par l’équipe du CVFSE (Bérengère
Maheu, principale contributrice) afin de
permettre au groupe Total de compléter
Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire
70
ses équipements d’intervention (Fast Oil
Spill Team notamment) avec du matériel
d’effarouchage prêt à être déployé (Figure
N°31).
- un axe de développement technique par
l’acquisition par le CVFSE de matériels
visant à améliorer ses capacités d’accueil,
de prise en charge et de réhabilitation et la
qualité des soins apportés aux oiseaux
d’eau victimes de pollution. Bien qu’il soit
annoncé comme axe de travail, ce
développement (acquisition de matériel,
de
structure
de
réhabilitation
extérieure,…) est resté très limité en 2014.
Celui-ci devra cependant être encouragé
dans les années à venir afin que le CVFSE
soit parfaitement opérationnel en cas de
pollution accidentelle (maintien avant
relâcher d’oiseaux d’eau réhabilités) et
qu’il dispose de structures de détention
des espèces aquatiques lui permettant de
réaliser ses activités de recherche en
accord avec les recommandations éthiques
actuelles.
Révision du Plan Polmar Terre
Suite aux marées noires successives et au vu
de l'ampleur des catastrophes (Erika et
Prestige), la révision du Plan Polmar Terre a
été lancée en janvier 2013. Dans ce cadre,
une réflexion est menée entre les DREALs
des différentes régions de la Haute
Normandie à l'Aquitaine et ce dans une
logique de fonctionnalité environnementale,
notamment concernant les oiseaux. Un
groupe de travail sur la thématique
"Traitement de la faune sauvage touchée
par la pollution" a été mis en place et le
CVFSE est sollicité sur cet aspect : il s'agit
notamment d'identifier tous les acteurs
potentiels de la prise en charge de la faune
mazoutée (mise en place d'un réseau
d'experts, définition de leurs rôles,
mobilisation, ...) et de définir l'ensemble des
protocoles (définition du plan de sauvetage,
matériels, moyens techniques, humains et
financiers, ...). Ce travail avec les DREALs, et
plus particulièrement avec les DREALs
Bretagne et Pays de la Loire, a montré toute
son importance en 2014 suite à la pollution
par hydrocarbures lors des tempêtes
hivernales 2014. Il a de nouveau été fait la
preuve de l'importance de la prise en
compte du traitement de la faune sauvage
touchée dans ce plan lors d'épisodes de ce
type (collecte, transport, soins, destruction ;
identification des acteurs ; remboursement
des frais engagés, ...). Une réunion "retour
d'expérience de la pollution de février
2014" est notamment prévue le 03 février
2015 à la DREAL Bretagne (Rennes).
Pour le CVFSE, ce dossier est suivi par O.
Lambert et Ph. Gourlay.
Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire
71
Figure N°31 : page de garde de la synthèse bibliographique des techniques d'effarouchage des oiseaux et des
mammifères réalisée par le CVFSE (Bérengère Maheu, Philippe Gourlay et Olivier Lambert)
Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire
72
ACTIVITES SCIENTIFIQUES
APIDOLOGIE
DE RECHERCHE ET DE DEVELOPPEMENT EN
Etude « L’Abeille mellifère (Apis mellifera) témoin de la pollution de
l’environnement : étude sur un transect paysager en Pays de la Loire »
Rappel du projet
C’est dans un contexte de crise apicole et
plus
généralement
de
crise
environnementale que le CVFSE a initié en
2007 une étude utilisant l’Abeille mellifère
(Apis mellifera) et les matrices apicoles
associées (miel et pollen), comme sentinelle
pour évaluer la contamination chimique
environnementale autour de 18 ruchers en
Bretagne et Pays de la Loire. Ainsi les
hydrocarbures aromatiques polycycliques,
le plomb et les substances à usage
phytosanitaire et vétérinaire ont été dosés
dans les matrices apicoles. Une enquête sur
les pratiques d’utilisation de ces substances
a par ailleurs été conduite autour de chacun
des ruchers afin d’éprouver le caractère
sentinelle des matrices apicoles. En
parallèle, l’état sanitaire des colonies de
chaque rucher a été établi et une évaluation
du portage asymptomatique de 12 agents
infectieux a été réalisée à l’échelle de la
colonie et à l’échelle du rucher. Cette étude
a bénéficié des soutiens financiers de la
Direction
Générale
des
Politiques
Economique, Européenne et Internationale
(Ministère chargé de l’Agriculture), du
Conseil Régional des Pays de la Loire, du
Conseil Général de Loire Atlantique, de
Nantes Métropole, d’Oniris et du Groupe
Pullman par l’intermédiaire de l’Association
Bee My Friend. Cette étude a pu être menée
par ailleurs grâce au soutien technique
d’apiculteurs volontaires qui ont accepté
d’ouvrir leurs ruchers deux années
consécutives
(2008-2009)
pour
la
réalisation des prélèvements des matrices
apicoles étudiées.
Cette étude a conduit à la soutenance d’une
thèse universitaire en Ecologie en décembre
2012 par Olivier Lambert "Contamination
chimique de matrices apicoles au sein de
ruchers appartenant à des structures
paysagères différentes" (Université Blaise
Pascal - Clermont Ferrand II (05/12/2012),
Frédéric Delbac et Hervé Pouliquen
(Directeurs)
https://tel.archivesouvertes.fr/tel-00833765/document).
Sept articles scientifiques ont été publiés :
■ Wiest L, Buleté A, Giroud B, Fratta C,
Amic S, Lambert O, Pouliquen H,
Arnaudguilhem C, 2011. Multi-residue
analysis
of
80
environmental
contaminants in honeys, honeybees and
pollens by one extraction procedure
followed
by
liquid
and
gas
chromatography coupled with mass
spectrometric detection. Journal of
Chromatography A, 1218, 5743-5746.
Abstract : One of the factors that may
explain nowadays honeybees’ colonies
losses is the increasing presence of
chemicals in the environment. The aim of
this study is to obtain a global view of the
presence of environmental contaminants in
beehives and, develop a fast, cheap and
sensitive tool to analyze environmental
contaminants in apiarian matrices. A multi
residue analysis was developed to quantify
Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire
73
80 environmental contaminants, pesticides
and veterinary drugs, belonging to different
chemical classes, in honeys, honeybees and
pollens. It consists in a single extraction,
based on a modified “QuEChERS method”,
followed by gas chromatography coupled
with Time of Flight mass spectrometry (GCToF) and liquid chromatography coupled
with tandem mass spectrometry (LC–
MS/MS). The “QuEChERS method” combines
salting-out liquid-liquid extraction with
acetonitrile and a dispersive-SPE clean up. It
was adjusted to honey and especially to
honeybee and pollen, by adding a small
fraction of hexane in acetonitrile to
eliminate lipids that interfere with mass
spectrometry analysis. This method,
combined with accurate and sensitive
detection, allowed quantification and
confirmation at levels as low as 10 ng/g,
with recoveries between 60 and 120%.
Application to more than 100 samples of
each matrix was achieved for a global view
of pesticide presence in the honeybee
environment. Relatively high percentages of
honeys, honeybees and pollens were found
to be contaminated by pesticides used to
combat varroa but also by fungicides like
carbendazim and ubiquitous contaminants.
■ Lambert O, Veyrand B, Durand S,
Marchand P, Le Bizec B, Piroux M, Puyo S,
Thorin C, Delbac F, Pouliquen H, 2012.
Polycyclic aromatic hydrocarbons: bees,
honey and pollen as sentinels for
environmental chemical contaminants.
Chemosphere 86, 98-104.
Abstract : Three beehive matrices, sampled
in six different apiaries from West France,
were analyzed for the presence of four
polycyclic aromatic hydrocarbons (PAH4:
benzo[a]pyrene,
benzo[a]anthracene,
benzo[b]fluoranthene
and
chrysene).
Samples were collected during four
different periods in both 2008 and 2009.
Honey samples showed the lowest levels of
PAH4 contamination (min = 0.03 lg
kg_1;max = 5.80 lg kg_1; mean = 0.82 lg
kg_1; Sd = 1.17). Bee samples exhibited
higher levels of PAH4 contamination (min =
0.32 lg kg_1; max = 73.83 lg kg_1; mean =
7.03 lg kg_1; Sd = 17.83) with a great
dispersion of the concentrations due to four
main events of high concentrations. Pollen
samples showed only one major episode
with the highest PAH4 concentration found
(min = 0.33 lg kg_1; max = 129.41 lg kg_1;
mean = 7.10 lg kg_1; Sd = 22.28). The PAH4
concentrations found were significantly
influenced by the landscape context for all
beehive samples.
■ Lambert O, Piroux M, Puyo S, Thorin C,
Larhantec M, Delbac F, Pouliquen H,
2012. Bees, honey and pollen as sentinels
for lead environmental contamination.
Environmental Pollution 170, 254-259.
Abstract : Three beehive matrices, sampled
in eighteen apiaries from West France, were
analysed for the presence of lead (Pb).
Samples were collected during four
different periods in both 2008 and 2009.
Honey was the matrix the least
contaminated by Pb (min ¼ 0.004 mg g_1;
max ¼ 0.378 mg g_1; mean ¼ 0.047 mg g_1;
sd ¼ 0.057). The contamination of bees
(min ¼ 0.001 mg g_1; max ¼ 1.869 mg g_1;
mean ¼ 0.223 mg g_1; sd ¼ 0.217) and
pollen (min ¼ 0.004 mg g_1; max ¼ 0.798
mg g_1; mean ¼ 0.240 mg g_1; sd ¼ 0.200)
showed similar levels and temporal
variations but bees seemed to be more
sensitive bringing out the peaks of Pb
contamination. Apiaries in urban and
hedgerow landscapes appeared more
contaminated than apiaries in cultivated
and island landscapes. Sampling period had
a significant effect on Pb contamination with
higher Pb concentrations determined in dry
seasons.
Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire
74
■ Mouret C, Lambert O, Piroux M,
Beaudeau F, Provost B, Bénet P, Colin ME, L'Hostis M, 2013. Prevalence of 12
infectious agents in field colonies of 18
apiaries in western France. Revue de
Médecine Vétérinaire 164, 577-582.
Abstract : A one-year survey of twelve
infectious agents identified in honey bees
(Paenibacillus
larvae,
Melissococcus
plutonius, Nosema apis, Nosema ceranae,
Acute Bee Paralysis Virus, Black Queen Cell
Virus, Chronic Bee Paralysis Virus,
Deformed Wing Virus, Israeli Acute
Paralysis Virus, Kashmir Bee Virus,
Sacbrood Bee Virus and Varroa destructor
Virus 1) was performed in western France
in 2009. During inspection, adult bee
samples were collected four times a year
from five colonies, in 18 apiaries. Sample
contents were described and quantified by
quantitative PCR methods. A high
prevalence of the infectious agents studied
was found both in terms of colonies and of
apiaries, as well as very frequent coinfections within the same colony/ apiary.
These findings indicate a frequent infection
of the apiaries and the colonies by most of
the agents, and support the involvement of
other weakening stressors in the disease
outbreak.
■ Lambert O, Piroux M, Puyo S, Thorin C,
L'Hostis M, Wiest L, Buleté A, Delbac F,
Pouliquen H, 2013. Widespread occurrence
of chemicals residues in beehive matrices
from apiaries located in different landscapes
of Western France. PLoS ONe 8, e67007.
Abstract : Background - The honey bee, Apis
mellifera, is frequently used as a sentinel to
monitor environmental pollution. In
parallel,
general
weakening
and
unprecedented colony losses have been
reported in Europe and the USA, and many
factors are suspected to play a central role
in these problems, including infection by
pathogens, nutritional stress and pesticide
poisoning. Honey bee, honey and pollen
samples collected from eighteen apiaries of
western France from four different
landscape contexts during four different
periods in 2008 and in 2009 were analyzed
to evaluate the presence of pesticides and
veterinary drug residues.
Methodology/Findings - A multi-residue
analysis of 80 compounds was performed
using a modified QuEChERS method,
followed by GC-ToF and LC2MS/MS. The
analysis revealed that 95.7%, 72.3% and
58.6% of the honey, honey bee and pollen
samples, respectively, were contaminated
by at least one compound. The frequency of
detection was higher in the honey samples
(n = 28) than in the pollen (n = 23) or honey
bee (n = 20) samples, but the highest
concentrations were found in pollen.
Although most compounds were rarely
found, some of the contaminants reached
high concentrations that might lead to
adverse effects on bee health. The three
most frequent residues were the widely
used fungicide carbendazim and two
acaricides, amitraz and coumaphos, that are
used by beekeepers to control Varroa
destructor. Apiaries in rural-cultivated
landscapes were more contaminated than
those in other landscape contexts, but the
differences were not significant. The
contamination of the different matrices was
shown to be higher in early spring than in
all other periods.
Conclusions/Significance - Honey bees,
honeys and pollens are appropriate
sentinels for monitoring pesticide and
veterinary drug environmental pollution.
This study revealed the widespread
occurrence of multiple residues in beehive
matrices and suggests a potential issue with
the effects of these residues alone or in
combination on honey bee health.
Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire
75
■ Piroux M, Lambert O, Puyo S, Farrera I,
Thorin C, L'Hostis M, Viguès B, Bastian S,
2014. Correlating the pollens gathered
by Apis mellifera with landscape features
in Western France. Applied Ecology and
Environmental Research 12, 423-439.
Abstract : Honey bee health depends on
various factors, including the availability of
food resources and chronic exposure to
toxins in the foraging area. These
parameters can be evaluated using
indicators based on either pollen gathered
to the hive or landscape features of the
foraging area, including the structure, land
use, or density of such specific landscape
elements as hedgerows. This study
examines the correlation between the
diversity of pollens gathered and the
landscape features in a 3-km radius using
Geographic Information System technology.
Palynological analyses were performed on
pollen pellets collected from sixteen
apiaries in western France during one year.
Richness, diversity and similarity indices
were calculated for land-cover features and
palynological data and then compared. The
land-cover
analyses
permitted
the
identification of three different landscape
contexts (hedgerow, cultivated, and urban
landscapes). Although the palynological
profiles were highly diverse, some taxa
were conserved between hives. The flower
richness was greater in the apiaries from
urban landscapes than in apiaries from rural
landscapes, regardless of the dominant
land-cover. The statistical analysis did not
associate a specific flora with a specific
landscape. However, it was possible to
distinguish the pollen gathered by bees in
urban landscapes and from pollen collected
in rural areas.
■ Lambert O, 2014. Contamination
chimique de matrices apicoles au sein de
ruchers appartenant à des structures
paysagères différentes. Bulletin de la
Société des Sciences Naturelles de l'Ouest
de la France, 173-175.
■ Lambert O, L'Hostis M, 2014. Comment
les
pesticides
attaquent-ils
les
pollinisateurs ? in Morand S, Moutou F,
Richomme C. Faune sauvage, biodiversité
et santé, quels défis ? Editions Quæ 2014,
Versailles, 189p.
Analyse du jeu de données
En 2012, l'ANSES a constitué un groupe de
travail chargé d'étudier les co-expositions
(expositions concomitantes ou successives)
des abeilles et des colonies d'abeilles à
différents facteurs de stress, les mécanismes
d'action de ces facteurs et leurs rôles
respectifs dans les phénomènes de mortalité
des colonies d'abeilles, l'accent étant mis sur
les interactions entre agents infectieux et
parasitaires d'une part, et facteurs toxiques
à doses subléthales d'autre part. Suite à
cette auto-saisine du groupe permanent de
travail de l'ANSES "Co-exposition des
abeilles aux facteurs de stress", et
considérant le jeu de données récolté par le
CVFSE lors de l'étude "abeille mellifère
témoin de la pollution de l'environnement",
il a été décidé d'établir une convention de
recherche et développement pour l'analyse
multivariée des résultats de l'étude du
Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire
76
CVFSE. Cette convention a été signée en
octobre 2013 et une personne a été recrutée
pour réaliser le traitement statistique des
données de co-expositions/co-infections sur
l'Abeille mellifère récoltées en 2008 et
2009. Cette personne (Hélène Roul) a été
encadrée pour l'exploitation des données
par O. Lambert, M. L'Hostis, S. Bastian et
Stéphanie Bougeard (Statisticienne Anses).
Les résultats de l'analyse multivariée ont été
traités en 2014 et le rapport associée à ce
travail et à celui similaire effectué sur
d'autres études (sur les 6 dernières années)
sur les co-expositions sera fourni au groupe
de travail en 2015.
Abeille mellifère (Apis mellifera) en vol au dessus d'une fleur de pêcher (photo Olivier Lambert)
Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire
77
Etude « Ressources pollinifères et mellifères de l’Abeille domestique, Apis
mellifera, en paysage rural du Nord Ouest de la France »
Rappel du projet
Cette étude a fait suite à l’étude « Abeille
mellifère (Apis mellifera) témoin de la
pollution de l’environnement : étude sur un
transect paysager en Pays de la Loire ».
L’objectif de cette nouvelle étude initiée en
septembre 2010 était de réaliser : 1/ une
évaluation de la contamination chimique
des abeilles par les substances à usage
phytosanitaire et plus particulièrement les
molécules dites problématiques, telles que
les néonicotinoïdes et les pyréthrinoïdes, 2/
une évaluation de la contamination
biologique des abeilles par des agents
infectieux et 3/ une évaluation des
ressources exploitées par les abeilles et de
leurs stratégies de butinage. Dans un
premier temps, seul le 3ème axe a été
développé
et
s’est
attaché
plus
particulièrement à comparer les ressources
présentes et disponibles sur les sites
d’étude, aux ressources pollinifères et
mellifères réellement exploitées par les
abeilles.
Cette
comparaison
et
l’interprétation des résultats devaient
permettre (i) d’apporter des réponses quant
aux choix de l’implantation de ruchers dans
l’optique d’optimiser la survie et le
développement de colonies
en zone
agricole et ce, quelle que soit l’origine de la
colonie, et (ii) de définir un « calendrier
optimal botanique » pour le développement
de la colonie.
L’étude a été réalisée sur deux ruchers en
zone de grandes cultures et les
prélèvements (2011 et 2012) ont été
effectués sur 12 colonies pour chaque
rucher, 6 colonies étant déjà présentes sur
site et 6 autres ayant été installées au début
de l’étude. En parallèle, une analyse
paysagère fine et des inventaires botaniques
ont été effectués dans un rayon de 1,5 km
autour du rucher.
Cette étude a été réalisée par Mélanie Piroux
dans le cadre d’une thèse d'université
(année 2014 = 4ème année) et la soutenance
de ce travail s'est déroulée le 21 Octobre
2014
à
Clermont-Ferrand.
http://www.theses.fr/2014CLF22501.
L’année 2012 a été financée par le Groupe
LVMH Recherche Parfums et Cosmétiques et
le Groupe Pullman via l’association Bee My
Friend.
Abeilles mellifères sur la trappe d'envol et butinant (photos Mélanie Piroux)
Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire
78
Résultats
Cette étude a mis en évidence que les aires
de butinage des ruchers étudiés possèdent
une large superficie d'espèces cultivées dont
la floraison s'étale de Mars à Novembre avec
un pic de floraison pendant les mois d'été
(Tournesol et Maïs), qui de plus, ne
concerne qu'un nombre réduit de taxons.
Ces ressources sont donc peu diversifiées et
ponctuellement abondantes durant la saison
apicole mais peuvent représenter une
manne
importante
de
ressources
potentiellement exploitables par l'abeille
lors de phases précises du développement
de la colonie (Colza, Tournesol, Sarrasin).
Ces surfaces cultivées peuvent représenter
des ressources importantes mais également
des zones à risques élevés pour les abeilles
et l'ensemble des pollinisateurs : (i) absence
de ressources cultivées lors de la reprise
apicole
(Février-Mars)
donc
le
développement des colonies ne peut pas
reposer sur la seule présence des espèces
végétales cultivées ; (ii) certaines espèces
cultivées présentent des intérêts moindres
pour l'abeille (céréales notamment) donc les
surfaces occupées par ces espèces
constituent
des
véritables
déserts
alimentaires ; (iii) ces zones cultivées sont
souvent des aires de monocultures se
traduisant par une uniformisation des
ressources et des apports nutritionnels avec
les risques de carence et de stress
alimentaire qui en découlent ; (iv) ces aires
cultivées sont généralement des zones
largement exposées aux pesticides dont la
plupart ont des effets néfastes sur la santé
de l'abeille et de la colonie. Ainsi les surfaces
cultivées couvrent de larges étendues mais
sont ponctuellement en fleurs au cours de la
saison apicole.
Les essences sauvages sont majoritaires en
nombre d'espèces (60 % des espèces
inventoriées) au sein des aires de butinage
étudiées. La floraison de ces espèces s'étale
sur toute l'année et offre ainsi une surface
fleurie importante en début et en fin de
saison apicole. Ces essences sauvages se
distribuent en deux groupes : les espèces
sauvages ligneuses présentes dans les bois,
les bosquets et les haies, et les espèces
sauvages herbacées présentes dans les
prairies, les fossés et le bord de route. A
cette richesse et cette disponibilité dans le
temps s'oppose une faible répartition dans
l'espace dans la mesure où ces espèces sont
présentes au sein de surfaces non cultivées,
minoritaires en zones de grandes cultures.
Les indices de diversité et d'équitabilité sont
faibles au sein des aires de butinage
d'autant que ces surfaces d'espèces
sauvages sont fragiles, notamment quand il
s'agit de prairies et d'habitats de bordures
(haies, fossés, ...). En effet ces zones
naturelles peuvent être entretenues et
perdre ainsi en richesse floristique et/ou
attractivité floristique suite à la fertilisation,
au pâturage, au broyage, au fauchage ou
même au traitement chimique de cultures
avoisinantes. Ainsi les aires naturelles et
semi-naturelles représentent de petites
surfaces, dispersées dans l'aire de butinage,
mais fleurissent toute la saison apicole.
Les abeilles butinent préférentiellement des
espèces sauvages ligneuses en début de
saison apicole (janvier à juin), puis des
espèces cultivées et sauvages herbacées en
été (juillet et août) puis des espèces
cultivées et sauvages en fin de saison
apicole (septembre à novembre) et cela en
fonction des ressources disponibles dans
l’aire de butinage. Il semble que cette
stratégie soit commune à l’ensemble les
colonies avec une exploitation des
ressources sauvages dans un premier temps
et des ressources cultivées dans un second
temps. La présence de cultures fleuries en
début de saison peut apporter une
ressource
supplémentaire.
Il
serait
Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire
79
intéressant de savoir si un tel apport peut
entraîner une augmentation de la richesse
pollinique ou si cette ressource est intégrée
aux ressources pollinifères au détriment
d’espèces
sauvages
potentiellement
intéressantes d’un point de vue nutritionnel,
mais vraisemblablement moins abondantes.
Au vu des résultats et dans l'optique de
contribuer à une agriculture et une
apiculture durable, plusieurs mesures
élémentaires peuvent être envisagées : 1/
réaliser un audit de territoire avant
l’implantation de ruchers sédentaires, 2/
favoriser une diversité culturale avec des
espèces qui présentent un intérêt pour
l’abeille et ne nécessitent pas ou peu de
traitements phytosanitaires comme des
cultures fourragères (phacélie, mélange de
trèfles et de sainfoin, …), 3/ préserver les
ressources
sauvages
présentes
en
sauvegardant les surfaces boisées, les haies
ou encore les prairies, et en pratiquant une
gestion permettant l’apparition de fleurs au
sein de ces milieux comme une fauche
tardive et/ou un pâturage extensif pour les
prairies, un broyage partiel pour les bords
de route, 4/ limiter l’usage d’intrants
chimiques qui nuisent à la présence
d’espèces végétales sauvages notamment en
paysage agricole (plantes messicoles,
diversité floristique…) ou nuire aux
pollinisateurs, 5/ aménager des aires de
plantes natives, comme les haies, qui sont
profitables aux insectes qui eux-mêmes ont
un impact positif sur la production des
cultures.
Publication scientifique dans le cadre de l’étude
■ Piroux M, Thorin C, Farrera I, L’Hostis
M, Viguès B, Lambert O, 2014. A
comparison between plant community
composition and botanical species
gathered by honey bees in Western
France
cultivated
landscape.
International Journal of Current Research
6, 6699-6709.
Abstract : Botanical inventories were
performed in a 1.5 km-radius area around
an apiary in a cultivated landscape in NorthWestern France. Palynological analyses
were performed on pollen pellets collected
from five colonies of the apiary during one
year. Species and phenology of field
inventoried plants were analyzed and
compared against the taxa identified in the
pollen pellets. Foraging area was
characterized by a large cultivated
landscape with little -variability in
cultivated species and broadly-diverse wild
species in grasslands, ditches, roadsides,
woods,
copses
and
hedgerows.
Palynological analyses found numerous
wild-plant pollens throughout the year, with
woody perennials predominant at the start
of the beekeeping season. The pollens from
cultivated species appeared from April and
were abundant in spots but little diversified.
Taken together, the data indicates that
maintaining a high richness and diversity of
flowering species over the beekeeping
season ― which means preserving perennial
and natural habitats ― may be crucial to
provide honeybee colonies with sufficient
pollen resources in rural landscapes.
Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire
80
Abeilles mellifères butinant (photos Mélanie Piroux)
Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire
81
Etude "Caractérisation des habitats et des communautés d'abeilles sauvages
sur différents sites de Loire-Atlantique"
Le projet
Pour
faire
suite
au
programme
"Communautés d'abeilles sauvages le long
d'un gradient d'urbanisation : étude de cas
dans l'agglomération nantaise" mené en
2013 et en parallèle au programme de
recherche sur les abeilles sauvages en
milieux urbain et péri-urbain (Projet URBIO,
pages 89-93), le CVFSE a mis en place en
2014 une étude afin de réaliser un
inventaire des espèces d’abeilles sauvages
et de la flore visitée par celles-ci au sein de
différents habitats dans des sites à contextes
paysagers spécifiques en Loire-Atlantique.
Cela a permis (i) de connaître les
populations d'abeilles sauvages et leur
répartition en Loire-Atlantique, (ii) de
déterminer les espèces végétales d’intérêt
pour ces espèces, (iii) de caractériser les
liens spécifiques éventuels entre une espèce
végétale et une espèce d'abeille et enfin (iv)
de savoir si les différents types d’habitats
ont une influence sur les structures de
communautés d’abeilles sauvages. La
finalité de cette étude était d'améliorer les
connaissances sur l'écologie des abeilles
sauvages et de mettre en évidence les
caractéristiques
environnementales
nécessaires à la présence de ces espèces afin
de sensibiliser les utilisateurs du paysage et
d’affiner les différents modes de gestion des
sites,
pour
mieux
préserver
ces
communautés d'insectes pollinisateurs.
Pour cela, des inventaires d'abeilles
sauvages ont été réalisés sur 6 sites de
Nantes Métropole (La Chaussée des Moines
à Vertou (NM1), la Sablière de Trentemoult
à Rezé (NM2), la Prairie de la Mévellières à
Bouaye (NM3), la Prairie de Mauves à
Nantes (NM4), la Décharge de Tougas à
Saint-Herblain (NM5) et le Bois Saint Louis à
Orvault (NM6)) et sur 6 Espaces Naturels
Sensibles (ENS) du Conseil Général de LoireAtlantique (la Forêt de la Desnerie à la
Chapelle-sur-Erdre (CG1), le Marais de
Gachet à Nantes (CG2), le Vallon de Gobert à
Mauves-sur-Loire (CG3), la Forêt de Touffou
à Vertou (CG4), la Dune du Collet et le
Marais de Lyarne aux Moutiers-en-Retz
(CG5 et CG6)) (Figure N°32).
Chacun des sites a fait l'objet d'une analyse
paysagère précise avec une description
cartographique des différents types
d'habitats. Chaque site a été prospecté 6 fois
entre Avril et Août 2014 pendant 1h15,
toutes les abeilles sauvages rencontrées ont
été capturées et les fleurs butinées par ces
dernières ont été identifiées et enregistrées.
Les abeilles collectées ont ensuite été
identifées au genre et à l'espèce sous loupe
binoculaire et mises en collection (Figure
N°34). Les identifications sont en cours de
validation par des spécialistes de
l'Observatoire des Abeilles (OA).
Cette étude a été réalisée par Emeline Tata
(Figures N°33 et 38) dans le cadre de son
stage de Master 2 "Gestion des Ecosystèmes
ANthropisés (GEANT)", promotion 20132014, Université de la Rochelle, et encadrée
par Olivier Lambert et Doriane Blottière.
Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire
82
Figure N°32 : localisation des sites de Nantes Métropole nommés NM1 à NM6 (en jaune) et du Conseil
Générale de Loire Atlantique nommés CG1 à CG6 (en cyan)
Figures N°33 et 34 : identification à la loupe binoculaire des abeilles sauvages capturées et mise en collection
Résultats
■ Sites de Nantes Métropole
Un total de 1015 abeilles sauvages a été
capturé sur les sites de Nantes Métropole
réparties en 24 genres et 121 espèces. Les
sites présentant une variété importante
d'habitats fournissant à la fois des
ressources alimentaires abondantes et
disponibles sur toute la saison (prairies
naturelles, haies, ...) et des sites de
nidifications variés (vieilles pierres, sol nu,
bois mort, ...) sont les sites les plus riches en
nombre et en diversité d'abeilles sauvages
(exemple du site de la Chaussée des Moines)
Figure N°35 a). Par ailleurs, certains sites
présentant des habitats très spécifiques
abritent des communautés d'abeilles
sauvages caractéristiques, tels que la
Sablière de Trentemoult (ancienne sablière)
Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire
83
et le Bois Saint Louis (zone humide) (Figure
N°35 b et c). La gestion du site ressort
également comme un facteur impactant
largement la présence des abeilles sauvages
et notamment le choix des essences
végétales plantées (jachères fleuries et
prairies semées Figure N°35 d), la fauche
qui peut entraîner la désertion complète du
site suite à la suppression subite de toutes
les ressources alimentaires, ou l'absence de
fauche qui favorise les graminées au
détriment des plantes à fleurs et donc des
pollinisateurs Figure N°35 e et f).
a
b
c
d
e
f
Figure N°35 : la Chaussée des Moines offrant prairie naturelle, haies, arbres fruitiers et vieux murs (a), la Bois
Saint Louis zone humide urbaine (b), la Sablière de Trentemoult, ses gravières et sablières (c), une prairie
semée peu attractive sur la Décharge de Tougas (d), une prairie fauchée sans fleur et inhospitalière pour les
abeilles dans les Prairies de Mauves (e), la Prairie de la Mévellière dominée par les graminées et peu
attractive pour les abeilles (f) (photos Olivier Lambert)
Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire
84
■ Espaces naturels Sensibles du Conseil
Général de Loire -Atlantique
Un total de 929 abeilles sauvages a été
capturé sur les sites du Conseil Général
réparties en 25 genres et 114 espèces. Tous
ces sites sont des sites naturels et
présentent des habitats extrêmement
diversifiés.
Trois
sites
apparaissent
cependant comme plus riches en quantité et
en diversité d'abeilles sauvages en lien
direct avec une disponibilité floristique plus
importante et répartie sur toute la saison :
le Vallon de Gobert qui présente de
nombreuses prairies, une zone humide et un
réseau de haies de bonne qualité (Figure
N°36 a et b), la Dune du Collet et le Marais
de Lyarne qui présentent un cordon arrière
dunaire abrité et offrant un cortège
floristique riche, et une zone de marais pour
le second (Figure N°36 c et d). Les sites
boisés (Forêt de la Desnerie et Forêt de
Touffou) sont plus pauvres en abeilles
sauvages en lien avec la fermeture rapide du
milieu (sous-bois sombre et vite envahi par
une ou deux essences végétales) excepté les
habitats de bordure où se concentrent les
abeilles sauvages (haies, fossés, bords de
chemin) (Figure N°36 e et f).
a
b
c
d
Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire
85
e
f
Figure N°36 : Le Vallon de Gobert abrite de nombreuses prairies et haies attractives pour les abeilles
sauvages (a) et une zone humide (b), la Dune du Collet et son cordon dunaire fleuri (c), le Marais de Lyarne
et sa zone de marais (d), la Forêt de Touffou et son sous-bois très dense et peu fleuri (e), seuls les habitat de
bordure fournissent des ressources floristiques pour les abeilles sauvages (f) (photos Olivier Lambert)
En résumé, 1944 abeilles ont été capturées
lors de ce programme, réparties en 27
genres et 143 espèces au minimum
(identification en cours de validation)
(Figure N°37). Le couvert floristique et sa
disponibilité dans le temps et l'espace pour
les abeilles sauvages, ainsi que le mode de
gestion des sites conditionnent tout
particulièrement le cortège d'abeilles
sauvages rencontrées au fur et à mesure de
la saison.
Perspectives
Cette étude a permis de disposer de
données inédites (inventaires d'abeilles
sauvages, distribution, stratégies de
butinage) à l'échelle de Nantes Métropole et
du Département, et doit être renouvelée en
2015 sur de nouveaux sites avec
l'intégration de sorties de sensibilisation à
destination du grand public ("Balades en
Nature") sur les abeilles sauvages. Ce
programme vient par ailleurs enrichir la
base de données réalisée sur ces espèces
par le CVFSE grâce aux nombreux
programmes "abeilles sauvages" en cours ou
à venir. Enfin cette étude permet à l’équipe
du CVFSE de disposer d'une collection de
référence et ainsi de se familiariser et
perfectionner dans la détermination, la
biologie et l’écologie des apoïdes sauvages
afin de devenir une structure de référence
dans le domaine.
Il s'agit ainsi d'améliorer les connaissances
naturalistes d'une part, et scientifiques
d'autre part, mais également d'utiliser ces
programmes et ces données pour
sensibiliser les utilisateurs du paysage
(professionnels et particuliers) aux abeilles
sauvages et leur fournir des préconisations
de gestion respectueuses de ces espèces, des
pollinisateurs et de la biodiversité en
général.
Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire
86
Figure N°37 : abeilles sauvages rencontrées sur les différents sites (photos Olivier Lambert)
Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire
87
Intervention et communication dans le cadre de l’étude et sur le thème des
abeilles sauvages
■ Emeline Tata. Caractérisation des habitats
et des communautés d'abeilles sauvages sur
différents sites de Nantes Métropole.
Présentation de restitution de l'étude
réalisée dans le cadre de la réunion du
Réseau Biodiversité Nantes Métropole, 17
Juin 2014, Nantes (France, 44).
■ Emeline Tata. Caractérisation des habitats
et des communautés d'abeilles sauvages sur
différents
sites
de
Loire-Atlantique.
Soutenance de Master 2, 17 Septembre
2014, La Rochelle (France, 17).
Figure N°38 : Emeline Tata mettant en pilulier une abeille sauvage capturée sur le site de la Mévellière
Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire
88
Projet URBIO
Contexte et objectifs du projet
L’extension sans précédent que les villes ont
connue durant ces 50 dernières années a
pour conséquence de concentrer de
nombreux enjeux sur les espaces
périurbains, et c’est tout particulièrement le
cas dans la Région des Pays de la Loire. Audelà des évolutions sociales sur ces espaces,
ces mutations posent de nombreuses
questions scientifiques portant sur la
dynamique de la biodiversité dans ce
contexte de forte anthropisation. C’est dans
ce cadre que se développe et se structure
une approche d’écologie urbaine visant à
comprendre les processus écologiques,
parfois propres à ce contexte, qui sont
impliqués dans les aires urbaines. Il est en
effet nécessaire de caractériser la
biodiversité de ces paysages périurbains,
mais
aussi
d’en
comprendre
le
fonctionnement
et
les
implications
effectives dans les services écosystémiques
qui peuvent lui être attribués.
urbaines », est de permettre la structuration
d’un réseau de recherche interdisciplinaire
sur la biodiversité des aires urbaines. Il
s’agit (i) de développer des collaborations
entre les partenaires au travers d’actions de
recherche leur permettant de mettre en
place des articulations entre leurs
approches (mise en commun des données
de terrain, inventaires des espèces, relevés
météorologiques…), (ii) d’animer des
échanges plus larges entre les partenaires,
pouvant faire émerger de nouveaux axes de
recherches, impliquant des compétences
non encore mobilisées sur cette thématique
et (iii) d’impliquer dans ces travaux
scientifiques des utilisateurs et des acteurs
de ces territoires étudiés : collectivités,
locales, lycées agricoles, associations
naturalistes, grand public.
L’objectif de ce projet URBIO « Biodiversité
urbaine : vers une approche intégrée des
services écosystémiques dans les aires
Organisation du projet
Ce projet a débuté en Septembre 2012. Il
doit
permettre
une
meilleure
compréhension des processus impliqués
dans la dynamique de la biodiversité à
l’interface ville/campagne, qui puisse
permettre une vision plus globale des
intérêts de la biodiversité dans les aires
urbaines. Ce projet doit donc permettre une
caractérisation du gradient ville campagne
impliquant les dynamiques urbaines et
agricoles, une évaluation des variations
climatiques le long de ce gradient, et une
Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire
89
mise en relation avec des études
écologiques sur les plantes, les oiseaux et les
insectes pollinisateurs.
Le projet URBIO est ainsi constitué de 2 axes
d’animation et de diffusion dont l’objectif
est de constituer une dynamique
scientifique pérenne et d’assurer la diffusion
et la valorisation des connaissances
produites par 4 axes de recherche
scientifiques : 1/ état de l’art sur la
biodiversité des aires urbaines et les
services
écosystémiques,
2/
travail
méthodologique collectif et documentation
de terrain, 3/ évaluation des interactions
biodiversité et dynamique des aires
urbaines
à
l’échelle
du
paysage
(caractérisation des dynamiques agricoles
et urbaines dans ces espaces de transition,
analyse des relations entre climat et
végétation, place de la biodiversité ordinaire
dans les aires urbaines), et 4/ influence du
gradient
ville/campagne
sur
des
fonctionnements biologiques (analyse de la
phénologie, analyse des abeilles et apoïdes
sauvages).
L’équipe du CVFSE s’implique sur ce dernier
axe scientifique et propose d’étudier la
diversité des abeilles sauvages en fonction
du degré d’urbanisation en lien avec la flore
présente et butinée, la présence de barrières
imperméables dans les différents sites
d’étude et les modes de gestion des espaces
verts.
Trois
autres
équipes
scientifiques
(partenaires principaux) sont impliquées
dans le projet : l'Unité de Recherche Paysage
et Ecologie (Agrocampus Ouest et Groupe
ESA d'Angers), l'Institut de Recherche en
Sciences et Techniques de la Ville (IRSTV,
Ecole Centrale de Nantes) et Plantes & Cité
d'Angers.
Le début du programme a permis de
préciser les missions de chacun des
partenaires avec définition des objectifs, de
la méthodologie employée et du calendrier
d'actions. Le premier comité de pilotage
s'est réuni le 30 juin 2014. Les territoires
étudiés sont les agglomérations de Nantes
métropole, Angers Loire métropole et La
Roche-sur-Yon agglomération. Une portion
linéaire de chacun de ces territoires,
appelée transect, est étudiée plus
précisément : un transect Centre/NordOuest pour Nantes et Angers et un transect
Centre/Est pour la Roche-sur-Yon.
Volet "Abeilles sauvages dans les espaces verts urbains"
Le travail de terrain du volet "Abeilles
sauvages dans les espaces verts urbains"
(axe 4B du programme de recherche) a
commencé en 2014 avec le recrutement de
Doriane Blottière en Mars. Axelle Le Chêne a
participé à cette première année d'étude en
réalisant son stage de Master 2 sur cette
problématique (Figure N°39).
Sur chaque transect retenu, 5 "espaces
verts" (parcs de loisirs, espaces naturels,
jardins, ...) ont été choisis à intervalle de
distance régulier du centre ville à la
périphérie urbaine. Pour chacun de ces sites
(n=15), le taux d'urbanisation de la matrice
environnante a été calculé dans un rayon
d'1 km. Sur chaque site, des captures
d'abeilles sauvages ont été réalisées de Mars
Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire
90
à Octobre 2014 (n=8 échantillonnages par
site). Les abeilles ont été capturées au filet
lors de l'activité de butinage et chaque
plante butinée a été identifiée. L'ensemble
des abeilles capturées a été identifié sous
loupe binoculaire au genre et à l'espèce :
l'identification étant très délicate, plusieurs
spécimens ont été envoyés à des spécialistes
de l'Observatoire des Abeilles pour
validation, les résultats étant attendus
courant du premier semestre 2015.
Deux mille deux cents soixante abeilles ont
ainsi été capturées sur la saison 2014 ; dans
l'attente de confirmation de l'identification,
23 genres et 135 espèces ont été identifiés
(Tableau N°10). Les genres les plus
représentés sont les genres Bombus,
Lasioglossum et Andrena (représentant
respectivement 24 %, 22 % et 16 % des
individus capturés). Ce sont également les
genres qui comptent le plus grand nombre
d’espèces (respectivement 11, 19 et 40).
Pour certains genres, les effectifs capturés
ont été très faibles (Coelioxys, Dufourea,
Epeolus, Macropis, Stelis). Certains genres
ont été retrouvés plus fréquemment dans
les sites les moins urbanisés. Parmi les
genres recensés, 11 ne comptent qu’une
seule espèce identifiée (Heriades, Panurgus,
Tetralonia,…).
Les espèces les plus
fréquemment capturées sont les bourdons
les plus communs (B. pascuorum, B.
terrestris, B. lapidarius) et une espèce du
genre Lasioglossum. Un grand nombre
d’Anthophores
à
pattes
plumeuses
(Anthophora plumipes) a été retrouvé et
plus particulièrement dans les sites les plus
urbanisés. Pour une cinquantaine d’espèces
d’abeilles, seuls un à deux individus ont été
recensés. Si le nombre de captures totales
pour chaque agglomération est proche –
autour de 750 individus – c’est sur
l’agglomération d’Angers que le plus grand
nombre d’espèces a été retrouvé (n=105) et
à Nantes que ce nombre est le plus faible
(79). Ce sont dans les sites intermédiaires,
c'est-à-dire situés au milieu du gradient
centre ville - périphérie urbaine, que la
richesse spécifique et l'abondance en
abeilles sauvages sont les plus importantes.
Tableau N° 10 : nombre d'individus capturés et nombre d'espèces déterminées pour chaque genre, tous
sites et toutes périodes confondus (en attente de validation par l'Observatoire des Abeilles)
Genre
Nb individus
Nb espèces
356
40
57
4
Anthophora
141
7
Bombus
542
Coelioxys
Andrena
Genre
Nb espèces
494
19
Macropis
2
1
Megachile
57
7
11
Melitta
22
2
1
1
Nomada
76
9
Colletes
8
2
Osmia
53
6
Dufourea
1
1
Panurgus
23
1
Epeolus
1
1
Sphecodes
7
1
Eucera
28
1
Stelis
1
1
Halictus
318
9
Tetralonia
9
1
Heriades
15
1
Xylocopa
13
1
Hylaeus
42
8
TOTAL
2267
135
Anthidium
Lasioglossum
Nb individus
Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire
91
Les analyses statistiques montrent que les
genres Eucera, Sphecodes, Heriades, Nomada
et
Tetralonia
ont
été
trouvées
majoritairement dans les zones les moins
urbanisées tandis que les genres Osmia,
Anthophora, Colletes et Hylaeus semblent
corrélés un fort taux d’urbanisation. Un
troisième groupe rassemble notamment les
genres Bombus, Andrena et Lasioglossum,
sur lesquels l'urbanisation ne semble pas
avoir d'influence.
Les inventaires floristiques ont permis
d'inventorier un total de 251 espèces
végétales et de 63 familles sur les différents
sites. Des abeilles sauvages ont été
capturées sur 168 espèces (soit 67 % des
plantes disponibles), réparties sur 47
familles. Avec presque 30 % des captures, la
famille végétale la plus visitée est celle des
Asteraceae, en particulier les fleurs à
corolles jaunes : pissenlits (Taraxacum
officinale), léontodons (Leontodon hispidus,
Leontodon autumnalis), crépides (Crepis sp.),
picris (Picris echioides, Picris hieracioides),
porcelles (Hypochoeris radicata), ... La
deuxième famille la plus représentée est
celle des Fabaceae (15,8 % des captures),
avec en majorité le Lotier corniculé (Lotus
corniculatus) et les différentes espèces de
trèfles
(Trifolium
repens,
Trifolium
pratense). On retrouve ensuite les Rosaceae
(avec la ronce Rubus Fruticosus) et les
Ranunculaceae (avec les différentes espèces
de boutons d’or (Ranunculus sp.)). Les
espèces les plus butinées sont des espèces
végétales natives : 15 % des abeilles ont été
capturées sur des espèces végétales
horticoles et/ou exotiques (représentant 40
% des espèces disponibles sur les sites)
contre 85 % sur des espèces natives (60 %
de la flore disponible). La majorité des
abeilles capturées sur les espèces horticoles et
exotiques sont des bourdons, puis des
Andrènes et enfin des Mégachiles. Les prairies
sont par ailleurs les habitats où l'on trouve
majoritairement les abeilles sauvages avec près
de 50 % des individus capturés, devant les
pelouses (20 %) et les massifs ornementaux
(20 %).
Figure N°39 : Axelle Le Chêne faisant le récapitulatif des captures sur un site lors d'une session
d'échantillonnage
Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire
92
Les premiers résultats de l'étude montrent
ainsi que les milieux à degrés d’urbanisation
intermédiaires peuvent être avantageux
pour les abeilles : (i) les sites de nidification
y sont plus diversifiés (augmentation des
cavités face aux milieux périphériques,
augmentation des zones de sol nu face aux
milieux très urbains), (ii) les ressources
alimentaires y sont plus concentrées et
adaptées (plus d’espèces natives qu’en
milieux très urbains, plus de diversité par
rapport aux milieux périphériques) et (iii) la
gestion y semble plus raisonnée (tonte
moins fréquente qu’en milieux très urbains,
ce qui laisse le temps aux plantes de fleurir,
mais plus fréquente qu’en milieux
périphériques pour éviter une dominance
des graminées). Il apparaît donc nécessaire
de reconsidérer la gestion de certains
espaces verts urbains, pour adapter les
pratiques en faveur de la conservation des
abeilles sauvages, tout en tenant compte des
contraintes liées aux différentes utilisations
des sites.
L’installation d’hôtels à insectes peut être
envisagée, mais leur efficacité est discutée.
En effet, les hôtels sont plutôt adaptés pour
les abeilles de cavités, qui semblent les
moins défavorisées en milieux urbains (en
particulier certaines Osmies (Osmia rufa,
Osmia cornuta)). De plus, ils seraient
inefficaces en l’absence de ressources
alimentaires adaptées à proximité. Ces
installations sont à l'heure actuelle plutôt à
considérer
comme
des
supports
pédagogiques pour sensibiliser le grand
public à l’existence et l’importance des
abeilles sauvages, mais la conservation
d’éléments du paysage tels que du bois mort
ou des zones sableuses serait une solution
complémentaire pour proposer des sites de
nidification disponibles aux espèces
défavorisées dans ce type de milieux.
Exemple de sites prospectés avec le gradient centre ville - périphérie urbaine de gauche à droite (photos
Doriane Blottière)
Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire
93
AUTRES PRESTATIONS
Les 6ème Rencontres Naturalistes Régionales des Pays de la Loire
Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire
94
Contexte
Pour la première fois, le CVFSE et la
Coordination Régionale LPO Pays de la Loire
ont complètement fusionné la Journée
Scientifique CVFSE/Oniris (qui avait lieu
tous les deux ans à Oniris depuis 2011) et
les traditionnelles Rencontres Naturalistes
Régionales des Pays de la Loire (portées par
la LPO depuis plusieurs années en
alternance dans les départements de la
région) sous une appellation commune
"Rencontres Naturalistes Régionales des
Pays de la Loire". Cette édition s'est
déroulée les 21, 22 et 23 Novembre 2014 au
Lycée Nature et au Centre Beautour (La
Roche-sur-Yon) et la fusion des deux
manifestations a permis de favoriser les
temps d'échanges entre les naturalistes et
les scientifiques régionaux autour de
thématiques communes. L'objectif de ces
journées est de faire un état des lieux précis
des travaux engagés sur la faune et la flore
pour en améliorer les connaissances,
prendre en compte les interactions
fonctionnelles entre les espèces et adapter
les plans de gestion des espaces.
La réalisation de ces journées au Lycée
Nature a par ailleurs permis de mobiliser
une cinquantaine d'étudiants en BTS GPN
notamment la journée du vendredi, les
enseignants ayant intégré cette journée
d'échanges naturalistes et scientifiques dans
leur calendrier pédagogique.
Programme
Grâce au partenariat mis en place par les coorganisateurs
(LPO,
Conservatoire
Botanique National de Brest (CBNB),
Groupe
d'Etude
des
Invertébrés
Armoricains
(GRETIA),
CVFSE),
les
thématiques de la faune vertébré, la faune
invertébrée et la flore ont pu être abordées
de façon équilibrée.
Vingt trois conférences se sont ainsi
déroulées durant ces trois jours :
■ Journée du vendredi
- Etat des connaissances sur la
biodiversité en Pays de la Loire, par F.
Herbrecht (GRETIA), C. Mesnage (CBNB), B.
Marchadour (Coordination LPO Pays de la
Loire) ;
- La Recherche au Centre Beautour,
par T. You (Beautour) ;
- PERISCOPE : un partenariat face au
défi de la protection des oiseaux marins, par E.
Ouvrard (LPO85), F. Latraube (LPO44) et M.
Fortin (BV) ;
- Etude de la diversité fonctionnelle
dans les agroécosystèmes du Maine-et-Loire :
cas des araignées dans des parcelles de blé
d'hiver, par A. Bécot et D. Thébault
(Chambre d'Agriculture 49) ;
- Etude de la biologie des stades
préimaginaux de Lycaena dispar en Sarthe,
Implications dans la gestion conservatoire,
par D. Foussard (SEPENES), A. Rojo de la
Paz (Université du Maine) et O. Vanucci
(CENS) ;
- Variation des communautés
d'abeilles sauvages le long de trois gradients
d'urbanisation,
par
D.
Blottière
(CVFSE/Oniris) ;
- Pourquoi et comment évaluer la
valeur fourragère des milieux à forte valeur
patrimoniale ? par E. Kernéïs (INRA) ;
Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire
95
- Les suivis et la préservation des
poissons migrateurs du Marais poitevin au
service de la continuité écologique, par S.
Der Mikaélian (PNR Marais Poitevin) ;
- Intérêt de l'outil bande refuge pour
l'avifaune nicheuse et migratrice : premiers
retours d'expérience, par S. Hennique et S.
Havet (LPO Anjou) ;
- Echouages d'oiseaux marins en
Pays de Loire et sud-Bretagne lors des
tempêtes hivernales 2014 : bilan
démographique
et
résultats
des
investigations vétérinaires, par F. Latraube
(LPO44) et B. Maheu (CVFSE/Oniris).
expérimentale en forêt domaniale du Gâvre,
par A. Baron (ONF) ;
Note : le samedi matin a été consacré à
l'Assemblée Générale du Groupe Chiroptères
des Pays de la Loire et à la visite du Centre
Beautour. L'après midi a été ouvert par les
allocutions de Gildas Toublanc (Président de la
Coordination LPO Pays de la Loire), Monique
L'Hostis (Oniris), Daniel Greiner (Proviseur
EPLEFPA Nature), Sophie Bringuy (VicePrésidente de la Région Pays de la Loire) et
Xavier Hindermeyer (Directeur SRNP DREAL
Pays de la Loire) (Figure N°40).
■ Journée du dimanche
■ Journée du samedi
- La RNR des coteaux du Pont-barré,
carrefour entre naturalistes et savoir faire
paysan, par E. Guillou (LPO Anjou) ;
- Les Chilopodes : présentation du
groupe, état des connaissances en Pays de la
Loire et lancement d'un atlas, par E. Iorio
(GRETIA) ;
- Variation acoustique de la Pipistrelle
commune : ce que nous apprend l'étude des
chauves-souris insulaires, par F. Merel et E.
Ouvrard (LPO85/Périscope) ;
- Le Criquet des grouettes, Omocestus
petraeus, un criquet méconnu en Pays de la
Loire : avancée de la connaissance en Maineet-Loire et en Vendée, par O. Durand (CPIE
Loire Anjou/GRETIA) ;
- Intégration des résultats de l'étude
des végétations de la RNN de Saint-Denis-duPayré dans l'élaboration du nouveau plan de
gestion, par H. des Touches (LPO) et G.
Thomassin (CBNB) ;
- Importance de l'ouverture des lisières
forestières sur les squamates : une approche
- Avifaune sauvage de Maine-etLoire : quelques données archéozoologiques
médiévales, par A. Borvon (Oniris) ;
- e-Calluna : les plantes vasculaires
de l'Ouest de la France en 3 clics !, par P.
Lacroix (CBNB) ;
- Transplantation du Simesthis à
feuilles planes : méthode, résultats et
intérêt, par B. Jarri (MNE) ;
- Résultats de l'enquête 2014 sur le
Leste à grands stigmas, Lestes macrostigma,
en Vendée, par J. Sudraud, M. Moncomble et
F. Varanne (LNV) ;
- Exemple d'une collaboration pour
la préservation de la flore protégée de la
communauté d'agglomération de Cap
Atlantique, par A. Lachaux (BV) et P. Della
Valle (CAP Atlantique) ;
- La reconnaissance individuelle du
Pélobate cultripède : une opportunité pour
son étude, par R. Arhuro (ADEV/LNV) ;
- Guide pour devenir une sentinelle
de l'environnement, par X. Metay (FNE PdL).
Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire
96
Figure N°40 : allocutions introductives lors des Rencontres Naturalistes Régionales des Pays de la Loire le
samedi 22 Novembre 2014 au Lycée Nature (La Roche-sur-Yon) (photo LPO85)
Bilan et perspectives
Cette première édition des Rencontres
Naturalistes Régionales des Pays de la Loire
(LPO et CVFSE) a permis de rassembler 277
étudiants, naturalistes, gestionnaires et
scientifiques de la Région autour des enjeux
d'amélioration des connaissances et de
protection de la biodiversité végétale et
animale. La qualité des interventions et des
échanges, et la convivialité de ce rendezvous ont montré toute l'importance d'un tel
rassemblement et l'implication forte de tous
les acteurs régionaux. Il permet à l'ensemble
des partenaires institutionnels et publics,
privés et associatifs d'être confortés dans
leur politique générale et leurs orientations
stratégiques en terme d'études et de
pratiques.
La prochaine édition est prévue les 20, 21 et
22 Novembre 2015 en Mayenne.
Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire
97
Sollicitations du Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes
des Pays de la Loire pour ses compétences scientifiques
Prélèvements dans le cadre d'une étude menée sur la Perruche à collier
Psittacula krameri par le Muséum National D'Histoire Naturelle de Paris
Du fait de ses compétences scientifiques et
techniques vétérinaires et de son intérêt
pour l'épidémiosurveillance des maladies de
la faune sauvage autochtone, le CVFSE a été
sollicité par Philippe Clergeau (Département
Ecologie et Gestion de la Biodiversité) du
Muséum d'Histoire Naturelle de Paris
(MNHN) pour réaliser des prélèvements
biologiques sur des individus de Perruche à
collier Psittacula krameri. En effet, le MNHN
a mis en place un programme de recherche
en écologie pour une meilleure maîtrise de
la faune sauvage du Parc de Sceaux avec un
volet spécifique sur l'invasion de l'espèce
exotique Perruche à collier et son éventuel
impact sur les populations animales
autochtones. Le MNHN souhaitait donc
connaître le statut sanitaire de cette espèce
vis-à-vis de quelques agents biologiques
(virus de l'Influenza aviaire et Adénovirus
de l'Ecureuil). Dans le cadre de cette
prestation de service, B. Maheu a ainsi
réalisé des prélèvements sur cadavres
(écouvillons cloacaux ou rates) et les a
conditonnés
pour
envoi
vers
les
laboratoires d'analyses (respectivement le
Laboratoire Inovalys à Nantes pour la
recherche de virus de l'Infuenza aviaire et le
Laboratoire de l'AHVLA à Weybridge au
Royaume-Uni
pour
la
recherche
d'Adénovirus de l'Ecureuil).
Beautour, Société Publique Locale Pays de la Loire Environnement &
Biodiveristé (La Roche sur Yon, 85)
Le CVFSE a accentué en 2014 son
implication dans le Centre Régional de
découverte de la biodiversité Beautour à la
Roche-sur-Yon inauguré le 25 juin 2013.
Cette implication se focalise essentiellement
autour des projets liés à la recherche et
l'innovation. Ce travail collaboratif de
recherche auquel participe le CVFSE, est
mené en partenariat avec les universitaires,
les chercheurs et les autres acteurs de la
biodiversité en Pays de la Loire et a pour
objectif de développer et d'animer un
réseau de compétences et de savoir-faire
pour favoriser l'échange de connaissances
mais aussi la mise en place d'actions
collectives
autour
d'un
terrain
d'expérimentation privilégié, le "site atelier
Beautour". O. Lambert fait ainsi partie du
Conseil Scientifique et du Comité de
Recherche et Technique de Beautour
(Société Publique Locale Pays de la Loire
Environnement & Biodiversité) et a
participé aux différentes réunions de travail
(19 Février, 10 Avril, 22 Mai, 10 Octobre)
avec l'ensemble des partenaires. En 2014,
les axes principaux de réflexion ont porté
sur les appels à projets de recherche
Beautour (validation des dossiers 2014 et
mise en place de l'appel à projets 2015) et
la préfiguration du site atelier Beautour
(caractérisation du site, partage des
données, animation du réseau, valorisation
Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire
98
des travaux, diffusion scientifique, ...).
Le CVFSE et le lycée Nature ont déposé un
programme lors de l'appel à projets
Recherche Beautour 2014. Ce programme
"POLLIAGRO : Approche de la richesse
spécifique en insectes pollinisateurs dans
les agro-écosystèmes du site atelier de
Beautour" a été retenu et débute en 2015.
Les objectifs de ce programme sont de :
déterminer
les
richesses
spécifiques en pollinisateurs sauvages
(abeilles sauvages) et en flore, et définir
leurs interactions dans la diversité des
habitats terrestres des exploitations
agricoles partenaires. Il s’agit donc de (1)
faire un inventaire et une description
paysagère précise des habitats rencontrés
dans les différents sites par la
caractérisation de la nature des sols, de la
structure des éléments paysagers et de la
composition floristique, (2) réaliser des
prélèvements et une identification des
abeilles capturées, et (3) comparer
l’attractivité des différentes essences
végétales et donc des éléments paysagers au
sein de différentes exploitations agricoles,
ces éléments paysagers pouvant être
considérés comme des puits de biodiversité
aux services écosystémiques majeurs
(pollinisation par exemple) ;
- créer une dynamique partenariale
entre recherche, gestionnaires et centre de
la culture scientifique en réunissant
différents acteurs (exploitants agricoles,
enseignement technique, chercheurs, ...)
autour d’une thématique commune : la
préservation de la biodiversité en zone
agricole ; cet objectif passe par (1) le
partage des savoirs, (2) une expertise
scientifique de qualité reconnue et (3) une
participation active des exploitants sous la
forme d’une enquête sur leurs pratiques
agricoles (traitements, fauches, travail du
sol, …) pour estimer la pression exercée et
l’éventuel impact sur les habitats, la
présence d’espèces végétales et des
pollinisateurs associés ;
- enrichir les connaissances sur le
territoire (au sens large) de Beautour et
mieux comprendre
les
interactions
fonctionnelles entre les paysages agricoles
(leurs structures et leurs compositions) et
la biodiversité, notamment comme aide à la
décision des acteurs de terrain ;
- transférer des connaissances
scientifiques
et
techniques
dans
l'enseignement
secondaire,
et
plus
spécifique dans l'enseignement technique et
agricole, à travers des échanges autour de
conférences, de suivis de terrain voire de
création d'outils pédagogiques ;
- transférer des connaissances
scientifiques et naturalistes à destination
des naturalistes de la Région des Pays de la
Loire, à travers l'organisation d'une journée
de formation : cette journée de formation
sera une initiation à l'identification des
différents genres d'abeilles sauvages avec
une session de terrain sur le site de
Beautour.
Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire
99
Ce programme vise donc à (i) connaître
pour mieux préserver la biodiversité au sein
des exploitations agricoles et (ii) à favoriser,
à terme, les espèces végétales et d’insectes
pollinisateurs pouvant contribuer au
maintien
ou
à
l'amélioration
rendements agricoles.
des
La CAVAC (La Roche sur Yon, 85)
En parallèle au programme POLLIAGRO, le
CVFSE et le Lycée Nature ont été contactés
par la CAVAC (Coopérative Agricole
Vendéenne Approvisionnement Céréales)
via le Centre Beautour, pour participer à un
programme sur les pollinisateurs dans le
cadre de l'appel à projets CASDAR
"mobilisation collective pour l'agroécologie". L’objectif du projet "APAP :
Aménagement paysager et modifications de
pratiques agricoles en faveur des
pollinisateurs" est de favoriser le
développement des communautés de
pollinisateurs sauvages et domestiques afin
d’améliorer le potentiel agro-écologique du
territoire, avec pour bénéfice attendu une
garantie
de
rendements
et
une
augmentation prévisible de miel. Il se
décline en 6 sous-objectifs : 1/ acquérir des
références sur les pollinisateurs présents
sur le territoire, 2/ améliorer et optimiser
spatialement l’offre alimentaire en nectar et
pollen, 3/ améliorer la diversité et/ou la
disponibilité des habitats pour les
pollinisateurs, 4/ diminuer la pression sur
les communautés de pollinisateurs par une
modification des pratiques agricoles, 5/
augmenter les rendements des cultures
entomophiles grâce à une meilleure
pollinisation et 6/ augmenter les
rendements en miel et autres produits du
rucher.
Le CVFSE et le Lycée Nature vont donc
participer à ce gros programme et travailler
plus spécifiquement sur le volet "abeilles
sauvages" en déclinant rigoureusement les
mêmes objectifs de travail que pour le
programme POLLIAGRO. Ce volet "abeilles
sauvages" débutera au premier trimestre
2015.
Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire
100
La Fédération Départementale des Chasseurs Véndéens
Le CVFSE et la Fédération Départementale
des Chasseurs Vendéens se sont rapprochés
en 2014 en vue d'une collaboration sur les
programmes de recherche abeilles sauvages
et/ou d'épidémiosurveillance des maladies
de la faune sauvage. Après de nombreuses
discussions et réflexions, les deux structures
ont choisi de débuter cette collaboration par
un programme autofinancé sur les abeilles
sauvages pour 2015 avec un partenariat
élargi au Lycée Nature. Ce programme
"MEFLAS" a pour objectif d'évaluer et
comparer l’attractivité de différents
mélanges de graines utilisés pour les bandes
enherbées ou fleuries (Figure N°41), pour
les abeilles sauvages. Trois sites en milieu
bocager seront suivis en Vendée. Sur chaque
site, trois mélanges fleuris sur des surfaces
de tailles équivalentes et significatives
seront semés fin Février, début Mars 2015,
et prospectés dès les premières floraisons
afin de déterminer 1/ les cortèges d'abeilles
sauvages présents dans chaque bande et 2/
les espèces végétales butinées. Au terme de
ces suivis, des diversités différentes en
abeilles sauvages sont pressenties en
fonction des mélanges (voire de leur
localisation). Cette étude apportera un
premier éclairage sur la sélection des
mélanges, et ouvrira de nouvelles
perspectives pour approfondir ces travaux
dès 2016.
Figure N°41 : exemple de mélange fleuri utilisé pour attirer les pollinisateurs sauvages (photo Olivier
Lambert)
Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire
101
Zoom
Andrena cineraria
Taille : 13-14 mm (femelle)
Période de vol : mars à juin
Statut : non menacé, bien répandu
Cette abeille sauvage appartient au genre
Andrena, genre regroupant le plus grand
nombre d'espèces chez les abeilles (plus de
150 en France sur les 1 000 espèces présentes).
Les Andrènes sont communément appelées
"Abeilles des sables" en lien avec leurs habitats
de prédilections : les zones sablonneuses,
argileuses ou calcaires bien exposées au soleil ,
ou encore les espaces urbains (jardins,
pelouses, lisière de bois...).
Andrena cineraria est reconnaissable par sa
cuticule noire bleutée et ses poils gris-pâle sur
le thorax et la tête. Cette espèce est assez
commune et visible surtout en Avril et Mai.
Cette espèce est polylectique butinant un
spectre assez large d'espèces végétales
(Bouton d'Or, Moutarde, Pissenlit, Cerisier,
Saule, Potentille, Cerfeuil, ...). Comme la
plupart des Andrènes, Andrena cineraria peut
nidifier en bourgade, comptant parfois
plusieurs dizaines d'individus sur un espace
restreint quand les conditions sont favorables.
Le nid est un terrier creusé dans le sol de 10 à
20 cm de profondeur et constitué de deux à
trois cellules comprenant chacune des réserves
et un œuf. La larve se développe rapidement et
se transforme en imago à la fin de l'été, qui
passera l'hiver dans son cocon pour émerger
au printemps suivant.
Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire
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102
Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire
Le
Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des
Ecosystèmes des Pays de la Loire
Communications médiatiques
 Reportage « Echouages d'oiseaux marins ». Journal Télévisé, France 3 Régionale, 09
Février 2014.
 Reportage « Echouages d'oiseaux marins ». Journal Télévisé, TF1, 10 Février 2014
(Figure N°42).
Figure N°42 : Philippe Gourlay interviewé le 10 février 2014 par un journaliste de TF1 lors de l'échouage
massif des oiseaux marins sur les côtes atlantiques
Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire
103
 Reportage « Echouages d'oiseaux marins ». Journal Télévisé, France 2, 10 Février 2014.
 Article O. Lambert « Quand la nuit s'ensauvage...". Place Publique, la Revue Urbaine,
Nantes/Saint-Nazaire, Mars-Avril 2014, 37-39.
 Article « Tempête hivernale … l’oiseau touché au cœur ». Franck Latraube. LPO Info LoireAtlantique, n°76, 1er trimestre 2014.
 Article « Les naufragés du vent ». Guillaume Orieux (8 ans) et son papa. LPO Info LoireAtlantique, n°76, 1er trimestre 2014.
 Article « Rencontres Régionales Refuges ». François Bourdet. LPO Info Loire-Atlantique,
n°76, 1er trimestre 2014.
 Reportage « Abeilles sauvages en milieu urbain ». Reportage Quentin Olivier, France 3
Régionale, 21 Juillet 2014 (Figure N°43).
 Reportage "Révélations : Vétérinaires, l'urgence au quotidien". Reportage PierreAlexandre Biasutti, Chaine TNT 23, 20 Octobre 2014.
 Article « Ces tempêtes qui fragilisent les oiseaux marins ». Ouest France, 23 Novembre
2014.

Reportage « Attention Risques Majeurs : le naufrage de l'Erika, la marée était en noire ».
La Chaine Parlementaire, 07 Décembre 2014.
Figure N°43 : Doriane Blottière interviewée le 21 juillet 2014 par un journaliste de France3 sur la thématique
des abeilles sauvages en ville et du programme URBIO (pages 89-93)
Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire
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Partenaires
Financiers, techniques et scientifiques
Remerciements
Le Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes tient à remercier l’ensemble des
partenaires institutionnels et publics, privés et associatifs, pour leurs soutiens financiers,
scientifiques et/ou techniques, soutiens qui lui permettent de poursuivre ses objectifs de soins
et de réhabilitation de la faune sauvage, et ses objectifs scientifiques et pédagogiques.
Partenaires institutionnels et publics
La Région Pays de la Loire, le Conseil Général de Loire-Atlantique, Nantes Métropole, la
Préfecture de Loire Atlantique, la DREAL Pays de la Loire, la DREAL Bretagne, le Conseil Général
de Seine-Maritime ;
La Direction Départementale de la Protection des Populations (DDPP) Loire-Atlantique, l'Office
National de la Chasse et de la Faune Sauvage (ONCFS), l'Unité Sanitaire de la Faune (USF,
Direction des Etudes et de la Recherche de l'ONCFS), l'ANSES Nancy, l'ANSES Maisons Alfort,
l'Institut Pasteur de Lyon (Centre National de Référence des Hantavirus) ;
Le Lycée Nature, le Lycée Nantes Terre Atlantique (Lycée Rieffel), l'UMR BioEpAR (Oniris), l'INP
ENVT, Agrocampus Ouest, l'Université de Rennes, le Muséum d'Histoire Naturelle de Nantes, le
Muséum National d'Histoire Naturelle de Paris, l'Institut Zoologique de Londres, School of
Animal and Veterinary Science at Charles Sturt University (Australie) ;
La Société Publique Locale des Pays de la Loire (Centre
Interdépartementale de Démoustication (EID), le CEDRE, le CRBPO.
Beautour),
l'Entente
Partenaires privés
Le Groupe TOTAL (TOTAL SA, Total Raffinage Chimie, Total Raffinage France), le groupe CAVAC,
le Groupe France Express, le Couvoir du Pin Gauguet SA.
Partenaires associatifs
L'Union Française des Centres de Sauvegarde, la Ligue pour la Protection des Oiseaux LoireAtlantique, Vendée et Anjou, la Coordination Régionale LPO Pays de la Loire, le GRETIA, la
Fondation Sea Alarm.
Rapport d’activités 2014 – Centre Vétérinaire de la Faune Sauvage et des Ecosystèmes des Pays de la Loire
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