arts - Histoire des arts académie de Rouen
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Histoire des Arts Classe de 4ème Période historique – 18ème et 19ème siècles Thématique – Arts, ruptures et continuités Domaine artistique - Arts de l’espace Arts du langage Arts du visuel Arts du son. Classe de 4ème Période historique - 18ème et 19ème siècles Thématique - « Arts, ruptures et continuités » Domaine artistique – (Arts de l’espace, Arts du langage, arts du visuel et Arts du son) : le symbolisme. Problématique : Considérer une œuvre comme un « pont » c'est-à-dire capable d’apporter la continuité entre les périodes artistiques (Imitation, tradition) tout en offrant une part non négligeable de modernité et d’audace (Rupture). Domaines artistiques ARTS DE L'ESPACE Ressources (locales / autres) Le sixième pont (Gustave Flaubert) de Rouen et le pont transbordeur : http://www.visite-de-rouen.com/ponts.htm Les différents ponts à Rouen (De la pierre aux tabliers, en passant par le pont flottant de 1630, suspendu de 1836 ou transbordeur de 1899. ARTS DU LANGAGE « L’agneau » (1789) texte de William Blake sur l’enfance et l’innocence = symbolisme…à mettre en liaison avec « Le dormeur du val », le bateau ivre, de Rimbaud, « Jeanne endormie », L’art d’être grand-père, de Victor Hugo (Sujet sur l’enfance et le symbolisme). Le retour à l’antique contraste avec les mouvements nouveaux et l’entrée dans l’âge de la modernité (Romantisme, réalisme, impressionnisme). ARTS DU QUOTIDIEN ET DU VISUEL « Le pont Boieldieu à Rouen, soleil couchant, temps brumeux » par Pissarro au musée des beaux-Arts de la ville = le pont symbole de modernité comme sujet de tableaux d’artistes impressionnistes. http://www.rouen-musees.com/Musee-des-Beaux-Arts/Lescollections/Rouen http://www.acrouen.fr/pedagogie/equipes/eculturel/tpe/mbar_ville_l_es.htm Objectifs généraux et spécifiques : Prendre conscience de la permanence des œuvres emblématiques et du dialogue, de l’influence qu’elles entretiennent à travers les siècles avec d’autres œuvres et d’autres artistes. Picasso / Velasquez : « Les Ménines » ARTS DU SON ET ARTS DU SPECTACLE VIVANT « The lamb » de John Tavener = innocence de l’enfance que symbolise le petit agneau. Univers musical qui mélange tonalité et atonalité tout cela dans la tradition du chant choral A cappella. Arts du SON Œuvre : - « The lamb » de John Tavener Objectif : Présenter cette oeuvre comme une “passerelle”. Elle utilise deux écritures musicales opposées (Sérialisme et tonalité) que le compositeur va unir au service d’un même thème : l’innocence de l’enfance. Pour cela il utilisera un motif mélodique qui traversera l’œuvre et qui servira de « pont » pour unifier et homogénéifier l’ensemble. L’aspect symbolique de l’œuvre sera également à mettre en perspective avec les autres disciplines. Le texte du poète anglais William Blake appartient lui à une autre époque puisqu’il a été écrit en 1789. Il se trouve donc être au centre, si l’on considère les époques, des deux discours musicaux, puisque l’un symbolise la tradition polyphoniste des 16 ème au 18ème siècles et l’autre, le 20ème siècle. I – Rencontrer matériellement l’œuvre ou découverte de l'œuvre • • Ecouter la pièce de John Tavener. Il existe des vidéos sur quelques sites internet. Un concert (Cette pièce très populaire est souvent interprétée). II – Interroger l’œuvre sur différents plans 1. La forme 1. Quel est le genre de cette œuvre ? Une pièce polyphonique vocale. 2. La composition Un thème de 7 notes qui va parcourir l’œuvre. 3. La structure forme strophique avec un refrain 4. Le style œuvre contemporaine 2. La technique Mélange de deux techniques musicales : sérialisme et tonalisme. 3. Le sens Le texte parle d’un « petit agneau » qui symbolise l’innocence de l’enfance. Un thème musical représente l’enfance qui traverse les différentes étapes de la vie (représentées par les deux techniques musicales). 4. Les usages pour un concert Le compositeur : Sir John TAVENER occupe une place éminente et singulière dans le concert des musiciens contemporains. Rompant avec un art qui présente tous les signes d'une fin, il soutient la gageure d'un total retournement, faisant siennes les données de la « Tradition ». Il en trouve une remarquable illustration dans le chant liturgique byzantin dont il s'inspire et qui lui livre, entre autres, la tonique, l'« icône sonore », la « prière du coeur ». La musique sensible n'est que l'écho d'une musique intelligible fondée sur certains principes qu'il s'agit de redécouvrir : la primauté des voix sur les instruments, l'homophonie, la répétition thématique, le dépouillement, la concision, la lenteur méditative, aboutissant à une musique de l'intériorité : une « musique du silence ». Ainsi, la musique (…) en aidant les hommes à retrouver leur essence, mérite d'être considérée comme instrument de réalisation spirituelle. On devine l'importance et la profondeur dont se revêt une telle musique, laquelle ne se peut entendre qu'avec l'« oreille du coeur » ». Extrait du « John Tavener, l'enchanteur : une introduction à la musique du silence » de Jean Biès. Deux océans, Paris Parution : février 2008 Brève biographie : Sir John Tavener, né le 28 janvier 1944 à Wembley (Londres, Angleterre), est un compositeur britannique. En l978, Tavener se convertit à l'Eglise Orthodoxe Russe qui est, pour lui, une source d'inspiration croissante. Beaucoup de ses oeuvres récentes font appel à la voix, mais pratiquement toutes, en dépit de leur inspiration religieuse, sont destinées au concert plutôt qu'à un emploi Iiturgique précis. Il a été anobli en 2000. Analyse de l’œuvre « The lamb » Le texte de «The Lamb» vient d'un poème de William Blake symbolisant l’enfance innocente. Il est extrait d'un recueil intitulé « Songs of Innocence » (1789). Little Lamb, who made thee? Dost thou know who made thee? Gave thee life, and bid thee feed, By the stream and o'er the mead; Gave thee clothing of delight, Softest clothing, woolly, bright; Gave thee such a tender voice, Making all the vales rejoice? Little Lamb, who made thee? Dost thou know who made thee? Petit agneau qui t’a fait ? Sais-tu qui t’a fait T’a donné la vie et t’a nourri Près du ruisseau et dans le pré ? T’a donné ces charmants atours Ces vêtements si doux, cette laine si claire T’a donné une voix si tendre Qui réjouit tous les vallons ? Petit agneau, qui t’a fait ? Sais-tu qui t’a fait ? Little Lamb, I'll tell thee, Little Lamb, I'll tell thee. He is called by thy name, Petit agneau, je vais te le dire Petit agneau, je vais te le dire For He calls Himself a Lamb. He is meek, and He is mild; He became a little child. I a child, and thou a lamb, We are called by His name. Little Lamb, God bless thee! Little Lamb, God bless thee! • Il s’appelle de ton nom Car il s’appelle l’agneau Il est humble et il est doux Il est devenu petit enfant Moi, l’enfant et toi l’agneau On nous appelle de ce nom Petit agneau, que Dieu te bénisse ! Petit agneau, que Dieu te bénisse ! Timbre et espace : Un chœur mixte A Cappella. Des passages sont traités en monodie. L’ensemble est principalement homophonique. • Dynamique : La nuance principale est « Piano », qui symbolise, à la fois, la douceur de l’agneau et l’enfance. On ne s’écarte jamais vraiment de cette intensité. Il faut la comprendre comme un murmure qui interrompt à peine le silence du recueillement. C’est la manière d’être humble de la musique de Tavener : « Musique du silence ». • Temps et rythme : Le motif qui est présenté dès le début de l’oeuvre par les seules voix de soprano sera ensuite réentendu plusieurs fois (A quatre reprises pour les quatre derniers vers avec suspension sur un accord de mi mineur) avec une métrique différente, un ralentissement accompagné d’une entrée dans le silence (Lent et long decrescendo). Bien que presque entièrement syllabique, avec ses passages homophones à la simplicité qui compose une sereine atmosphère, on pourrait comparer cela au mouvement impressionniste. Le tempo doit être flexible et est guidé par les mots. Il indique peut-être l'importance que Tavener leur donne dans sa musique. • Forme : L’alternance des continuités et des ruptures est perceptible en évoquant les notions de consonance et de dissonance. Deux discours musicaux alternent donc : atonal et « tonal ». Alternance aussi de passages monodiques et polyphoniques. Un acousmographe ou tout autre document pourra mettre en valeur ces alternances. • Successif et simultané : Il est temps d’aborder ici la notion de série. Le système a été conçu autour de 1921 par Arnold Schoenberg qui a essayé de trouver une méthode pour organiser la musique atonale. Une technique utilisée également par Anton Webern et Alban Berg, élèves de Schoenberg («deuxième école de Vienne »). La voix de soprano propose une série de notes (Celles entendues au début de l’œuvre). La voix d’alto reprend la même série avec le principe de renversement. Nous pouvons entendre et jouer les deux voix qui se superposent sur le second vers du texte. Pour simplifier la compréhension du principe, la voix de ténor correspond à la série rétrograde c'est-à-dire lue à l’envers. La voix de basse montre la série en renversement rétrograde. La série se compose de 7 notes. On peut étudier l’aspect symbolique de ce chiffre. Il correspond également au nombre de lettres contenues dans le titre : t-h-e-l-a-m-b • Styles : Le dodécaphonisme et la seconde « Ecole de Vienne » seront abordés. L’importance dans l’œuvre de Tavener de la musique liturgique contemplative (Chant orthodoxe). Mise en comparaison avec Arvo Pärt (« Summa »)… ARTS, RUPTURES et CONTINUITES • • VOIX Mise en voix d’un texte chanter une « série » et son renversement et / ou son rétrograde TIMBRE et ESPACE • • chœur mixte a cappella plans sonores (monodie / polyphonie / homophonie) DYNAMIQUE « Musique du silence » PROJET MUSICAL Ecriture d’une pièce dodécaphonique instrumentale et/ou vocale TEMPS et RYTHME modification de la durée d’un motif structurant ŒUVRE DE REFERENCE Tavener (1944) FORME STYLES alternance de continuités et ruptures ruptures mélodiques, rythmiques et harmoniques dodécaphonisme chant liturgique SUCCESSIF et SIMULTANE principe de la série de son renversement et du mouvement rétrograde III – Des mots-clés pour caractériser l’œuvre - symbolisme - consonance / dissonance - sérialisme - monodie / polyphonie - musique vocale A Cappella - homophonie IV – Mise en réseau et exemples d’œuvres correspondant à un critère - V – Pistes de pratiques plastiques simples en lien avec l’œuvre VI – Dispositifs pour situer l’œuvre dans un contexte historique, culturel, artistique - VII - Proposition de contenu pour le cahier personnel d’Histoire des Arts - Art du son Genre : œuvre vocale polyphonique Titre : - «The lamb » Compositeur : John Tavener (1944) Date : -1982 Lieu : -église pour un concert Technique : - Mise en musique d’un texte symboliste en utilisant des techniques différentes : sérialisme et tonalité. Domaine artistique : Arts de l’espace Rouen et ses ponts (Histoire / Technologie) Ressources locales /autres : Plusieurs sites internet sont utilisables sur ce sujet : www.visite-de-rouen.com, avec plusieurs pages sur les ponts de Rouen www.musee-maritimerouen.asso.fr/PontTransbor/transbordeur. html Il présente le dossier de presse et des photos de l’exposition organisée en 2007 sur « Le pont transbordeur de Rouen (1899-1940) » http://fr.structurae.de Ce site consacré aux ouvrages d’art présente une page et des photos sur le pont transbordeur de Rouen http://fr.wikipedia.org/wiki/Pont_transbo rdeur_(Rouen) Intéressant pour l’historique et la description du pont transbordeur de Rouen mais surtout pour les sources et la bibliographie cités A R T S D E L’ E S PA C E Œuvre : LE PONT TRANSBORDEUR DE ROUEN Conçu par Ferdinand Arnodin (1845-1924), acier, Haut. : 70 m – Long. 143 m – Larg. 13 m ; mis en service en 1899 – détruit en 1940 Rouen (Seine-Maritime) I – Découverte de l’œuvre Vidéoprojecteur : présentation d’un ou plusieurs clichés anciens de l’ouvrage Celui-ci ayant été détruit en 1940, c’est le seul moyen de conduire un travail avec les élèves Les sources dont on dispose sont toutefois nombreuses (voir les références citées sur internet) II – Interroger l’œuvre sur différents plans A) la forme a) Quel est le genre de cette œuvre ? Un ouvrage d’art, un pont suspendu b) La structure • Complète la description de l’ouvrage en utilisant le vocabulaire suivant : Pylône Tablier rectiligne haubans ancrés au sol Chariot porteur Nacelle (ou transbordeur) Câbles Rouen, le pont transbordeur (Vue générale) Le pont transbordeur de Rouen (la nacelle) Chaussée centrale Abri couvert (2 classe) e Abri vitré (1ère classe) avec sièges Treuil actionné par un moteur électrique B) La technique • Quels matériaux ont été utilisés pour la construction de cet ouvrage ? L’acier • De quelle manière le déplacement de la nacelle était-il assuré ? Un moteur électrique permettait d’actionner les câbles qui reliaient le chariot fixé au tablier du pont et la nacelle. C) La signification • En quoi cette construction symbolise-t-elle les deux révolutions industrielles ? Construit en acier, le pont transbordeur de Rouen symbolise l’essor de la sidérurgie qui produit ponts et charpentes métalliques lors de la première révolution industrielle Sa nacelle est actionnée par l’électricité : le pont utilise ainsi cette innovation qui symbolise dès 1880 la seconde révolution industrielle. • Le pont transbordeur devint très vite une véritable attraction de Rouen. Les grandes fêtes maritimes se faisaient autour de ce pont. Le pont transbordeur de Rouen, fête maritime de 1905 • Pourquoi cet ouvrage était-il à ce point apprécié des Rouennais ? Il apparaît comme un symbole de modernité grâce à ses innovations techniques : il préfigure pour les Rouennais l’entrée dans la « Belle Epoque » Sa construction facilite le passage d’une rive à l’autre de la Seine : c’est un élément fédérateur dans le paysage urbain ; de même, les grandes fêtes maritimes qui ont lieu près de ce pont sont l’occasion de fédérer les Rouennais au cours de grands rassemblements. Cela explique pourquoi, dynamité en 1940 pour freiner la progression des troupes allemandes, cet ouvrage est resté ancré dans la mémoire de nombreux Rouennais. D) Les usages • Dans quel but cet ouvrage a-t-il été construit ? Pour faire passer les véhicules et les personnes d’une rive à l’autre de la Seine) • Les bacs, nombreux encore sur la Seine au XIXe siècle, remplissaient les mêmes fonctions. Quels avantages offrait le pont transbordeur par rapport au bac ? Il offrait plus de confort ; la traversée était plus rapide, plus sûre, moins tributaire des conditions météorologiques L’accès et la sortie étaient rapides A cela s’ajoutait le coût très modique de la traversée • Par rapport aux ponts traditionnels le pont transbordeur présentait un autre avantage. Lequel ? La hauteur de son tablier (50 m) permettait aux grands voiliers et aux cargos de remonter la Seine pour venir charger et décharger sur les quais du centre-ville de Rouen. • Détruit toutefois en 1940, sa reconstruction apparut inutile comptetour de l’évolution des transports. Pourquoi ? Le pont transbordeur n’était plus adapté à un trafic automobile de plus en plus intense La disparition des grands voiliers et le déclin du port de Rouen rendirent inutile ce type de pont. III – Des mots-clés pour caractériser l’œuvre - Pont transbordeur Ouvrage d’art Architecture métallique - Moteur électrique Circulation Trafic maritime - Révolution industrielle XIXe siècle IV – Mise en réseau et exemples d’œuvres correspondant à un critère Rouen et ses ponts • Différents exemples de ponts (voir le site www.visite-de-rouen.com qui retrace l’histoire des ponts de Rouen depuis le premier pont construit au XIIe siècle jusqu’au Pont Gustave Flaubert) L’architecture métallique issue de la Révolution industrielle • Différents types d’édifices : la tour Eiffel ou le viaduc de Garabit ; le Grand Palais à Paris ; la Grande Roue du Prater à Vienne ; la tour métallique de Blackpool ; d’autres ponts transbordeurs encore en usage (le Pont de Biscaye à Bilbao ; les ponts de Newport, de Middlesbrough et de Warrington au Royaume-Uni ; le pont d’Osten et de Rensburg en Allemagne ; le pont de Rochefort-Martrou en France ; le pont de Buenos-Aires en Argentine) V – Pistes de pratiques plastiques simples en lien avec l’œuvre • A définir en collaboration avec la Technologie VI – Dispositifs pour situer l’œuvre dans un contexte historique, culturel, artistique • Programme d’histoire : Le XIXe siècle : L’âge industriel (Etude d’une ville industrielle au XIXe siècle ; les exemples locaux (Rouen et sa région) seront privilégiés dans la mesure où ils permettent d’évoquer les mutations liées à l’industrialisation dans le paysage urbain (avec des exemples d’œuvres d’architecture et d’urbanisme) VII - Proposition de contenu pour le cahier personnel d’Histoire des Arts • Le questionnaire distribué et complété lors de la séance en classe • Un visuel de l’œuvre • Un cartel d’identification de l’ouvrage Genre : Ouvrage d’art Titre : pont transbordeur Le Date : 1899 (Inauguration) 1940 (Destruction) Auteur : Ferdinand Arnodin Dimensions : m (Haut.) m (Long.) m (Larg.) Lieu : Rouen (Seine-Maritime), Technique : Acier (structure) Electricité (Traction de la nacelle) 70 143 13 • Un court paragraphe élaboré à partir des mots-clés pour caractériser l’œuvre • Un commentaire personnel sur l’œuvre (Pourquoi cette œuvre m’a plu / ne m’a pas plu) Arts du VISUEL Œuvre : - « Les Ménines » Picasso - Velasquez Images, œuvre et réalité. Ancrage dans les programmes : Etudier des œuvres emblématiques et maîtriser des repères historiques ; Elaborer des travaux bidimensionnels en explorant les propriétés plastiques, iconiques et sémantiques. Produire des images numériques et prendre conscience de la dématérialisation de l’image par exemple. Objectifs généraux et spécifiques : Prendre conscience de la permanence des œuvres emblématiques et du dialogue, de l’influence qu’elles entretiennent à travers les siècles avec d’autres œuvres et d’autres artistes. Objectifs de la séquence : Sensibilisation à une culture artistique. Analyser, imaginer, créer du sens et provoquer des postures par une appropriation, un détournement, une référence à une œuvre. Travailler la cohérence plastique, technique et sémantique . Objectifs de la séance : Découvrir de différentes pratiques et styles picturaux. Repérer quelques œuvres emblématiques du Louvre. Elaboration /Création / Détourner/ Paraphraser/ S’approprier. Formulation de la proposition : « Une nuit au musée … du Louvre » Les visiteurs sont partis…Il se passe des choses étranges, les œuvres se transforment, rajeunissent et ne sont plus tout à fait les mêmes. En utilisant les moyens et les techniques appropriés et après avoir choisi une œuvre dans la liste suivante, donner à voir une relecture actuelle et personnelle de l’œuvre. 3 séances ; Techniques graphiques, picturales, collages ou images numériques. Œuvres choisies parmi la collection du musée du Louvre à Paris : Paolo UCELLO La bataille de San Romano, vers 1450/56, Huile / bois, 180 x 316 cm. Léonard de VINCI La Joconde ou Mona Lisa, 1503/1506, huile /bois, 77 x 53 cm. Georges de La Tour Le tricheur, vers 1635( ?), Huile/toile, 107 x 146 cm. Jacques Louis DAVID Le serment des Horaces, 1784, Huile/toile, 330 x 425 cm. Théodore GERICAULT Le radeau de la Méduse, 1819, huile/toile, 491 x 716 cm. Eugène DELACROIX La Liberté guidant le peuple, le 28 juillet 1830, 1830, Huile/toile, 260 x 325 cm. Connaissances/ Compétences et attitudes : Imaginer, créer, reproduire, avoir une intention, une démarche, prélever, faire un croquis, esquisser, détourner agrandir ou réduire, transformer, transposer. Dispositif et déroulement de la séance : Prise en note de la proposition ; Mots de vocabulaire : Appropriation, détournement, citation. Critères d’évaluation : • • • • • Utilisation et reconnaissance du choix Complexité de la production : Transformations, écarts Démarche, point de vue et apport personnel Cohérence technique et plastique Qualités plastiques /4 /4 /3 /3 /6 /20 « Les Ménines » Diego VELASQUEZ Les Ménines, 1656, Pablo PICASSO Les Ménines, Cannes le 17 août Huile /toile, 318 x 276 cm, Musée National 1957, Huile/toile, 194 x260 cm, Musée Picasso, du Prado, Madrid. Barcelone. I – Rencontrer matériellement l’œuvre ou Découverte de l'œuvre • • Projection à l’aide d’un vidéoprojecteur pour « Les Ménines ». Visite au Louvre pour les autres œuvres. II – Interroger l’œuvre sur différents plans 1 La forme 1. Quel est le genre de cette œuvre ? Un portrait et sa paraphrase, sorte de citation explicitement influencée par d’autres œuvres du passé. 2. La composition Comparer les deux tableaux : éléments communs et différences (Perspective, lumière, personnage, couleur…). 3. La structure 4. Le style 2 La technique Huile sur toile pour les deux tableaux 3 Le sens Si les artistes en général s’inspirent ou sont influencés par d’autres œuvres ou d’autres confrères peintres, Picasso est passé maître en la matière et nombreuses sont ses paraphrases, sortes de citations explicitement influencés d’autres œuvres du passé. Entre le 13 décembre 1954 et le 14 février 1955, il référa 15 fois Les femmes d’Alger de Delacroix, entre 1959 et 1962 : Plus de 50 Ménines de Vélasquez et plus de 27 Déjeuner sur l’herbe de Manet, et il ouvrira la voie à une pratique de la citation, d’emprunt ou de référence très répandue chez de nombreux artistes au XX e siècle. Edouard MANET Le déjeuner sur l’herbe, 1863, Huile/toile, 208 x 264.5 cm, Musée d’Orsay, Paris. Pablo PICASSO Le déjeuner sur l’herbe, Vauvenargues, 3 mars- 20 août 1960, Huile/ toile, 129x195 cm, Musée Picasso, Paris. Claude MONET Les nymphéas, 1916-1919, Huile/toile, 200x 180 cm Collection particulière. Diane THATER Still aus Videoinstallation Oo Fifi : Five Days in Claude Monet’s Garden, 1992, Installation vidéo, Courtesy galerie Hauser& Wirth, Zurich. III – Des mots-clés pour caractériser l’œuvre IV – Mise en réseau et exemples d’œuvres correspondant à un critère Voir 3 : le sens (Déjeuner sur l’herbe puis Monet) V – Pistes de pratiques plastiques simples en lien avec l’œuvre VI – Dispositifs pour situer l’œuvre dans un contexte historique, culturel, artistique - VII - Proposition de contenu pour le cahier personnel d’Histoire des Arts -Si les artistes en général s’inspirent ou sont influencés par d’autres œuvres ou d’autres confrères peintres, Picasso est passé maître en la matière et nombreuses sont ses paraphrases, sortes de citations explicitement influencées d’autres œuvres du passé. Genre : - Portrait Titre : - « Les Ménines » de Velasquez et Picasso. Date : - 1656 / 1957 Technique : - paraphrase Arts du Langage Œuvre : -« Le dormeur du val » d’Arthur Rimbaud Objectifs : Appréhender ce genre poétique à travers les siècles et illustrer la thématique rupture et continuité en étudiant l’évolution du lyrisme au XIXème comparativement aux poèmes des siècles précédents : quelles différences et quelles ressemblances peut-on noter ? On étudiera e XIXème avec le romantisme. Liens avec les programmes : on trouve dans les programmes officiels le paragraphe suivant au chapitre Lecture: Poésie : le lyrisme Le professeur fait lire des poèmes d’époques variées empruntés par exemple aux auteurs suivants : - Moyen Age : Rutebeuf, François Villon ; - XVIe°siècle : Louise Labé, Joachim du Bellay, Pierre de Ronsard ; - XIX° siècle : Marceline Desbordes-Valmore, Alphonse de Lamartine, Victor Hugo, Gérard de Nerval, Alfred de Musset, Charles Baudelaire, Paul Verlaine, Arthur Rimbaud, Jules Laforgue ; - XXe et XXIe siècles : Charles Péguy, Anna de Noailles, Guillaume Apollinaire, Marie Noël, Jules Supervielle, Paul Eluard, Louis Aragon, Georges Schéhadé, François Cheng. Et celui-ci au chapitre Histoire des arts : L’histoire des arts Dans une perspective plus largement européenne, les thématiques «Arts, espace et temps » et « Arts, ruptures, continuités » constituent celles qui permettent le mieux d’aborder des mouvements artistiques et culturels des XVIII° et XIX° siècles. Le retour à l’antique contraste avec les mouvements nouveaux et l’entrée dans l’âge de la modernité (romantisme, réalisme, impressionnisme). Le domaine « Arts du spectacle vivant » invite, quant à lui, à mettre l’accent sur les représentations de la société ou l’expression du moi. 1. Partir d’un groupement de textes qui empruntera des poèmes de différentes formes à tous les siècles. - François Villon, « Hé ! Dieu, si j’eusse étudié… », Le testament (1461) - Joachim du Bellay, « Heureux qui comme Ulysse… », « Les Chants de l'innocence et de l'expérience » (1789-1793) furent réunis en un seul volume par William Blake et se répondent par leurs thèmes et leurs figures. Ils sont contemporains de la Révolution Française et l'une des innombrables interprétations de leurs chefs-d'oeuvre poétiques veut classiquement voir dans le Tigre l'incarnation des idées révolutionnaires du poète radical. Il est aisé d'opposer Innocence et Expérience, Agneau christique et Tigre, enfance et maturité etc. Mais est-ce le propos de Blake ? Certes, tel est bien son projet annoncé. Mais l'oeuvre mystérieuse du poète de Jérusalem ne saurait s'ouvrir par une si facile clé... Blake écrit pour un fantôme. Blake est habité par un double. Blake dessine, peint et compose sa foisonnante poésie pour dialoguer avec son frère Robert mort trop tôt. Toute grande poésie a son interlocuteur secret. Toute parole est offertoire. (Quatrième de couverture) : Editeur : Arfuyen Publication : 18/4/2002 Quelques textes sur L'innocence : Le coeur innombrable Si tu veux nous ferons notre maison si belle Que nous y resterons les étés et l'hiver ! Nous verrons alentour fluer l'eau qui dégèle, Et les arbres jaunis y redevenir verts. Les jours harmonieux et les saisons heureuses Passeront sur le bord lumineux du chemin, Comme de beaux enfants dont les bandes rieuses S'enlacent en jouant et se tiennent les mains. Un rosier montera devant notre fenêtre Pour baptiser le jour de rosée et d'odeur ; Les dociles troupeaux, qu'un enfant mène paître, Répandront sur les champs leur paisible candeur. Le frivole soleil et la lune pensive Qui s'enroulent au tronc lisse des peupliers Refléteront en nous leur âme lasse ou vive Selon les clairs midis et les soirs familiers. Nous ferons notre coeur si simple et si crédule Que les esprits charmants des contes d'autrefois Reviendront habiter dans les vieilles pendules Avec des airs secrets, affairés et courtois. Pendant les soirs d'hiver, pour mieux sentir la flamme, Nous tâcherons d'avoir un peu froid tous les deux, Et de grandes clartés nous danseront dans l'âme A la lueur du bois qui semblera joyeux. Émus de la douceur que le printemps apporte, Nous ferons en avril des rêves plus troublants. - Et l'Amour sagement jouera sur notre porte Et comptera les jours avec des cailloux blancs... Anna de Noailles Jeanne endormie Rose, elle est là qui dort sous les branches fleuries, Dans son berceau tremblant comme un nid d’alcyon*, Douce, les yeux fermés, sans faire attention Au glissement de l’ombre et du soleil sur elle. Elle est toute petite, elle est surnaturelle. O suprême beauté de l’enfant innocent ! Moi je pense, elle rêve ; et sur son front descend Un entrelacement de visions sereines ; Des femmes de l’azur qu’on prendrait pour des reines, Des anges, des lions ayant des airs bénins, De pauvres bons géants protégés par des nains, Des triomphes de fleurs dans les bois, des trophées D’arbres célestes, pleins de la lueur des fées, Un nuage où l’éden apparaît à demi, Voilà ce qui s’abat sur l’enfant endormi. Le berceau des enfants est le palais des songes. Victor Hugo, « Jeanne endormie », L’Art d’être grand-père, 1877 *Oiseau marin fabuleux La piste symbolique peut-être également suivie (Elle serait alors un lien précieux avec l’œuvre musicale). Voici une analyse trouvée sur le site suivant : http://www.bacdefrancais.net/dormeur.php. Citée pour exemple, on pourrait insister sur la forme du poème, relativement traditionnelle : le sonnet mais traité ici avec des images « symboliques » très fortes que l’on cherchera à mettre en avant. ANALYSE du Dormeur du val (octobre, 1870), « Le bateau ivre » de Rimbaud I – Rencontrer matériellement l’œuvre ou Découverte de l'œuvre Lecture C'est un trou de verdure où chante une rivière Accrochant follement aux herbes des haillons D'argent; où le soleil de la montagne fière, Luit; C'est un petit val qui mousse de rayons. Un soldat jeune bouche ouverte, tête nue, Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu, Dort; il est étendu dans l'herbe, sous la nue, Pâle dans son lit vert où la lumière pleut. Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme Sourirait un enfant malade, il fait un somme: Nature, berce-le chaudement: il a froid. Les parfums ne font plus frissonner sa narine; Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit. Arthur Rimbaud II – Interroger l’œuvre sur différents plans I - La Nature La nature est omniprésente dans le poème, elle occupe intégralement le premier quatrain, et nous la retrouvons jusque dans le dernier tercet. Elle se caractérise par une impression de vie et de bonheur qui sollicite tous les sens. "Verdure" vers 1 est repris au vers 7 par "l'herbe" et au vers 8 par "vert". Impression de luminosité avec "les haillons d'argent" vers 2 ; renforcée au vers 3 et vers 13 par le soleil et dont la luminosité est reprise au vers 4 "mousse de rayons" et vers 8 " lumière qui pleut" : métaphore qui donne une matérialité à la lumière. Nature très colorée : vers 9 "les glaïeuls", couleurs assez intenses. Personnification de la rivière qui "chante" vers 1, animation. Sur le plan olfactif, "parfums" vers 12, impression de bien-être et bonheur ; sur le plan tactile, impression de fraîcheur, liquidité, vers 6 "et la nuque baignant dans le frais cresson bleu". Le mot "val" du titre est repris au vers 4, rivière dynamique ; impression d'exubérance, par les deux enjambements des vers 1, 2,3. De plus cette nature est présentée comme douée de sentiments, au vers 11 elle est personnifiée et présentée comme très maternelle "berce" : Alma Mater. II - L'homme On remarque que le jeune homme est "dans" la nature. Nous le voyons aux vers 6, 8, 9,13, avec le mot "dans", il est imbriqué dans cette nature. Nous savons à qui nous avons à faire, sociologiquement c'est un soldat. Le jeune homme est jeune comme la nature. Il est présenté dans un état d'abandon total : "bouche ouverte" vers 5, " sa nuque baignant" vers 6, " dort" vers 7, inactivité encore répétée au vers 9 et 13 : insistance avec le titre du sonnet. Au vers 7, il est "étendu", intensifie l'impression de confort ; vers 8 " un lit vert", la nature lui a construit un lit. Si on regarde d'un peu plus près, nous voyons qu'il paraît mort : vers 14 "deux trous rouges sur le côté droit", + allitérations en "r". À partir de ce moment nous basculons dans l'horreur, dénouement très brutal. III - Aspects contradictoires La mort est en fait omniprésente : vers 1 le mot "trou" fait écho avec le vers 14. L'adverbe "follement" vers 2 signifie l'agitation de la rivière. Nous avons un côté glorieux avec l'argent, mais en réalité les "haillons" vers 3, reflètent quelque chose de détruit. La "bouche ouverte" est une caractérisation de la mort du soldat ; sa tête est nue car son casque a roulé par terre ; "la nuque baignant" vers 6 signifie qu'elle baignait dans le sang, c'est à dire le sang sur l'herbe : rouge du sang + vert de l'herbe = cresson bleu. "Etendu" signifie un corps sans vie et le "lit" du vers 8 devient un lit de mort. Les glaïeuls évoquent les fleurs que l'on posent sur une tombe => il a les pieds dans les glaïeuls. Plus rien ne bouge, "la narine" et "la poitrine "ne réagissent plus. Il ne respire plus, il est donc mort. Violence des allitérations dentales pour trancher cette jeune vie. Nous comprenons à ce moment que le sommeil du dormeur était une image de mort. Conclusion Ce poème illustre des thèmes très chers à A. Rimbaud, à savoir le sens du tragique, de l'existence et la mort. Son art s'illustre particulièrement avec les effets rythmiques brisés, symboliques d'une vie brisée. Habileté par laquelle il nous met sur une fausse piste, tout en nous laissant des indices, à la réelle interprétation du poème. (Fin de l’article trouvé sur le site web) Insister sur les aspects symboliques et inviter les élèves à les trouver. L’enfance est un thème présent également dans ce poème de Rimbaud : on pourra ici rappeler la jeunesse de l’auteur au moment de l’écriture de ce texte. Le symbolisme est également mis en avant : « Le bateau ivre », avec lequel l’adolescent se présenta aux cercles parisiens qu’il voulait impressionner, est une merveille d’ample orchestration et de virtuosité rythmique. D’emblée, le poète presque enfant surpasse, dans l’expert maniement de son symbole du bateau démarré parmi l’univers en furie, les symboles platement didactiques et gauchement soulignés dont Vigny et d’autres romantiques avaient usé. Douze fois ou davantage, le pronom « je » revient, souvent au début des strophes, désignant, dans une identification symbolique, l’esquif et l’enfant lui-même, ébloui d’abord par sa vision de « ce que l’homme a cru voir », affirmant la réalité de son expérience plus qu’humaine, et « rêvant la nuit verte » et les couleurs mouvantes prodiguées dans ce tableau « fauviste » : rouge rutilant, roux de pourriture, violet, glauque, brun, noir et vert. Bien peu de poésies symbolistes de 1885-1895 pourraient rivaliser avec le tragique aveu de lassitude des trois strophes finales ». Extrait de « La littérature symboliste », Henri Peyre, édition presses universitaires de France, collection Que sais-je ? page 33. III – Des mots-clés pour caractériser l’œuvre Symbolisme/ symbole Sonnet Allitération IV – Mise en réseau et exemples d’œuvres correspondant à un critère -V – Pistes de pratiques plastiques simples en lien avec l’œuvre VI – Dispositifs pour situer l’œuvre dans un contexte historique, culturel, artistique -VII - Proposition de contenu pour le cahier personnel d’Histoire des Arts -Tout en utilisant une forme ancienne de poésie, le sonnet, Arthur Rimbaud dépasse cette forme notamment en utilisant des images symboliques. Genre : - Poésie Titre : -« Le dormeur du val » extrait du « Bateau ivre » Auteur : Arthur Rimbaud (1854-1891) Date : - 1870 Technique : -sonnet