Séquence 2 EDUCATION PERMANENTE, FORMATION DES
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Séquence 2 EDUCATION PERMANENTE, FORMATION DES
1 Séquence 2 EDUCATION PERMANENTE, FORMATION DES ADULTES ET AUTOFORMATION Condorcet L’autoformation voisine avec d’autres notions relatives au développement en permanence de l’individu, elle est une réalité ancienne active dans l’histoire, qui a souvent étroitement affaire avec ce qu’on nomme maintenant la formation continue, la formation et l’éducation des adultes, autrement dit l’éducation permanente. L’autoformation est un élément déterminant de ces diverses formes d’éducation, différentes mais complémentaires de l’éducation et de l’instruction initiales. Elles entretiennent toutes un rapport fort avec l’idée centrale que l’éducation, l’instruction, l’apprentissage, sont en réalité actifs durant toute l’existence des individus, jusque dans leur âge le plus avancé, et ne restent donc pas uniquement cantonnés à l’enfance, à l’adolescence, à la période de scolarisation courante, rendue obligatoire jusqu’à 16 ans en 1959. Le rapport entre l’autoformation et ces autres formes d’éducation et de formation tout au long de la vie demande pour être bien compris que ces notions elles-mêmes le soient, aussi arrêtons-nous durant cette séquence sur quelques-unes d’entre elles. 1. L’indispensable formation des adultes Chaque femme ou chaque homme est aujourd’hui tôt ou tard confronté à la nécessité de se former à nouveau, de parfaire son éducation, que ce soit pour acquérir des savoirs nouveaux, des techniques nouvelles, que ce soit simplement pour maintenir en l’état ses connaissances ou les approfondir, sous peine d’être rapidement mis à l’écart de l’évolution sociale, politique, intellectuelle et même professionnelle. Il apparaît désormais largement évident à beaucoup que le viatique – cette base de savoirs indispensables - que fournit l’école dans les cycles primaires et secondaires ne saurait assurer à tous la garantie à long terme de ne pas être rapidement dépassé par les changements du monde contemporain, tant dans la sphère de la vie privée que dans celle de la vie professionnelle. Si le monde contemporain renforce cette tendance, l’idée d’une éducation se poursuivant audelà de l’école n’est pas récente, et si on approfondit historiquement le regard, ont perçoit que cette idée a toujours été plus ou moins présente dans les grandes pensées sur l’éducation, avec des variations circonstancielles. 2 Selon des différences tenant aux époques et aux accélérations ou stagnations civilisationnelles, depuis toujours les hommes se forment dans l’école et hors de l’école, et ils sont souvent conduits à le faire sur toute la durée de leur vie. Il s’agirait là d’une régularité anthropologique que l’on pourrait retrouver en toute époque et sous toutes les latitudes, il s’agirait d’une des caractéristiques de l’espèce humaine. Si l’éducation des générations les plus jeunes par les plus anciennes est aussi vieille que les grandes civilisations (Verrier, 2001), la formation et l’éducation des adultes ont elles aussi un long passé, parfois antérieur aux structures éducatives modernes constituées par l’Etat, elles agissent à des degrés divers et d’une manière informelle (Pain, 1990), parallèlement aux systèmes scolaires. L’idée de l’éducation des adultes est ancienne, pensons aux débats et projets sur cette éducation durant la Révolution, au mouvement ouvrier en faveur de l’alphabétisation des travailleurs et des cours d’adultes au XIXe siècle, à « l’éducation du peuple » (http://www.inrp.fr/Acces/Biennale/5biennale/Contrib/Long/L189.htm) durant le même siècle (Terrot, 1997). Depuis longtemps maintenant, bien qu’ils soient sortis de l’école, les adultes peuvent bénéficier de moyens d’instruction ou d’aide à leur auto-instruction : des dispositifs d’éducation populaire (cours pour adultes, bibliothèques publiques, Universités populaires) ont été ouverts à leur intention dès le XIXe siècle, les instituteurs de l’Etat ouvraient fréquemment leur classes le soir pour les instruire, et même les écoles chrétiennes étaient elles-mêmes partiellement ouvertes aux ouvriers. Les cours d’adultes connurent au XIXe siècle en France un essor important (1.800 cours pour adultes pour 37.000 auditeurs en 1837 et 33.638 cours pour 793.136 auditeurs en 1869), résultat d’efforts conjugués pour tenter de combler la déficience de la scolarité durant l’enfance, qui posait problème dans un contexte d’industrialisation et de modernisation de l’outil de travail. Cependant, si Condorcet, (http://www.aidh.org/Biblio/emergence/12.htm) dans le sillage des Lumières, avait soutenu durant la Révolution l’idée d’une instruction qui ne devait pas s’arrêter à la sortie de l’enfance, le chemin a été long et n’est pas encore achevé pour que conscience pleine et entière soit prise de la nécessité pour l’adulte de se former et de s’éduquer en permanence, malgré plusieurs lois censées lui permettre de le faire, dont celle, importante, de 1971 (http://www.admi.net/jo/loi71-575.html). Malgré des progrès, l’éducation permanente demeure encore une idée neuve et partiellement une réalité sociale inaboutie, mais les conditions de vie moderne semblent confirmer son importance, pour plusieurs raisons. 2. Des raisons multiples L’espérance de vie dans nos pays occidentaux s’est considérablement allongée, alors qu’elle était relativement brève dans les siècles passés. Avec cet allongement de l’espérance de vie, les individus restent valides même durant les étapes les plus avancées de leur âge, ils demeurent disponibles pour de nouvelles acquisitions utiles à titre individuel et social. Dans le même ordre d’idée, le temps libéré sur le temps de travail a considérablement augmenté depuis un siècle environ, donnant les moyens à chacun de se former sur des périodes longues de sa vie. Depuis les années 1980, la durée du temps libre est devenue plus longue que celle du travail : 3 Durée comparée des différents temps sociaux de 1975 à 1985 pour la population adulte de plus de 18 ans (moyenne hebdomadaire incluant samedi et dimanche) 1975 1985 - Temps libre 24h16 28h28 -Temps de travail incluant bricolage utilitaire ou désintéressé ou semi-loisir en tous genres 31h02 31h37 - Temps de travail professionnel incluant la formation même 28h07 volontaire sur divers sujets Source INSEE 1985 (Dumazedier, 2002, p. 20) 24h44 Autant d’éléments qui autorisent concrètement la réalisation d’une formation et d’une éducation se développant sur l’ensemble du cycle de vie, d’une manière beaucoup plus ample et souple que jadis. En second lieu, là aussi contrairement au passé ou les métiers et les gestes professionnels ne variaient guère durant une vie active, la mobilité professionnelle est devenue une règle, à la fois en fonction de la volatilité de l’emploi depuis trente ans et en fonction des transformations techniques rapides, que l’on retrouve quasiment dans tous les domaines d’activité. La formation, l’autoformation, la formation permanente sont, ne serait-ce que de ce point de vue, devenues incontournables. La vie privée elle-même change, on ne vit plus au début du XXIe siècle comme il y a cinquante ans. Nos styles de vie se modifient, sur les plans familiaux, affectifs, culturels, spirituels, des vies plurielles ont remplacé l’unité et la régularité. Place est laissée à de nouveaux champs d’expression existentielle, à l’éducation permanente de la personne qui se doit de chercher de nouvelles références, de nouveaux repères dans un univers qui n’en fournit plus véritablement. Si le développement de la scolarisation a marqué le XIXe siècle (dès avant Jules Ferry) et la majeure partie des deux premiers tiers du XXe siècle (jusqu’à la scolarisation obligatoire portée 16 ans), sans doute les quarante dernières années environ ont-elles été marquées par l’essor des formation et éducation permanentes, et de leur corollaire, la formation des adultes. Avec la loi de juillet 1971 sur la formation professionnelle (inscrite dans le cadre de l’éducation permanente), de très nombreuses institutions de formation des adultes se sont créées, offrant des services allant de l’alphabétisation au développement personnel, dans le cadre de l’Etat ou des Régions, dans celui de l’entreprise ou dans le secteur associatif. Chaque année, des millions d’adultes suivent des satges de formation (http://www.centreinffo.fr/maq100901/dispositif/index.htm) dans le but d’acquérir ou de réactualiser leurs connaissances et savoirs. Beaucoup ont compris l’importance de l’autoformation pour les adultes à former, et se sont développés des dispositifs de formation qui y sont attentifs, que ce soit dans l’entreprise ou le secteur associatif, que ce soit sous la forme de l’autoformation sociale ou de l’autoformation éducative (séquence 3) : individualisation de l’apprentissage, organisation apprenante, centres de ressources, formations ouvertes, enseignement assisté par ordinateur, enseignement à distance, cercles d’études, associations, Réseaux réciproques d' échanges de savoirs (http://www.mirers.org/rubrique.php3?id_rubrique=9). 4 3. Différents types de formation Les expressions « formation continue », « formation continuée », « formation permanente », « éducation des adultes », « formation des adultes », « éducation permanente », sont souvent proches dans leur signification, il reste assez difficile parfois de les différencier. En reprenant les travaux de Guy Avanzini (1996), sur la base des expressions « formation des adultes », « formation permanente », « éducation des adultes » et « éducation permanente », pointons quelques spécificités : Tout d’abord, d’une façon générale, la formation est une action menée en vue de conférer au sujet une compétence qui est, d’une part précise et limitée et, d’autre part, prédéterminée. Son usage est prévu avant qu’elle ne commence, elle est généralement acceptée par la personne qui prévoit de s’en servir dans le cadre d’un projet qui est soit intrinsèque soit extrinsèque (le projet intrinsèque naît de la décision de la personne elle-même, il prend sa source dans ses motivations, ses besoins, ses désirs personnels ; le projet extrinsèque est suscité par l’extérieur, par l’environnement et le contexte général). Cette formation peut être professionnelle, c’est le cas le plus fréquent, mais elle peut aussi être destinée aux loisirs. L’éducation, quant à elle, est davantage une pratique s’exerçant sans objectif ou projet tout à fait précis, elle n’est pas limitative comme peut l’être la formation. Plus que la formation elle s’efforce d’accroître la polyvalence de la personne et d’élargir en même temps que sa culture ses possibilités de choix, professionnels ou autres, sur un registre personnel. La formation ou l’éducation des adultes n’envisagent pas a priori l’évolution de la personnalité, elles visent surtout l’élargissement des savoirs professionnels ou culturels. La formation ou l’éducation permanente visent au contraire à susciter ou, au moins, à favoriser l’évolution de l’être lui-même et de sa personnalité. 4. Quatre processus 1. La formation des adultes (F.A) : elle tend à accroître la compétence initiale du sujet dans le domaine propre de son activité, en fonction de son statut : recyclage et reconversion par exemple. 2. La formation permanente (F.P) : elle s’efforce d’améliorer la qualification initiale, en suscitant l’évolution, voire la déstabilisation de la personnalité (déstabilisation n’est pas ici péjorant, il s’agit du passage d’un équilibre à un autre). 3. L’éducation des adultes (E.A) : elle vise à élargir la polyvalence, mais sans modifier le statut, par exemple en vue des loisirs ou d’une culture plus solide. 4. L’éducation permanente (E.P) : son but est plus ambitieux, il est d’augmenter la polyvalence de la personne, en agissant de plus sur sa personnalité, voire en la déstabilisant provisoirement. Autrement dit, il s’agit avec ces quatre modèles de : • soit parvenir à un accroissement des savoirs et savoir-faire pour améliorer la pratique professionnelle (F.A). • soit tenter, grâce à une évolution déstabilisatrice de la personnalité, d’améliorer les relations avec autrui dans une pratique, si celle-ci consiste principalement en rapports interpersonnels ou en comporte (F.P). • soit chercher, grâce à un accroissement des savoirs et savoir-faire, à élargir un champ d’activités et à améliorer, pour en bénéficier, un niveau culturel global, voire à s’initier à la recherche de haut niveau (E.A). • soit s’efforcer, grâce à une évolution générale de la personnalité, de se libérer soimême, ou de soi-même, pour aboutir à changer de manière d’être, éventuellement à s’épanouir personnellement et à aider les autres en ce sens (ne pas confondre cependant avec un processus de psychothérapie) (E.P). 5 Le tableau ci-dessous reprend les quatre modèles (adaptés d’après Guy. Avanzini déjà cité) : Des Adultes Permanente FORMATION EDUCATION Stabiliser les savoirs et savoirfaire à des fins prédéterminées Modèle F.A Stabiliser les savoirs et savoirfaire à des fins indéterminées Déstabiliser le savoir-être, à des fins prédéterminées Modèle F.P Déstabiliser le savoir-être à des fins indéterminées Modèle E.P Modèle E.A 5. Des frontières modélisées aux processus réels L’éducation permanente est donc autre chose qu’une formation de type initial, scolaire, qui se continuerait (formation continuée) à l’âge adulte. Si la formation continuée (formation continue, formation professionnelle) maintient l’adulte dans son statut et contribue éventuellement à renforcer ce statut, l’éducation permanente vise à déstabiliser l’adulte dans son être même, pour le faire advenir à autre chose, à d’autres dimensions de son existence individuelle et sociale. Naturellement, le tableau reproduit ci-dessus prête le flanc à de nombreuses critiques théoriques, mais il présente l’avantage de tenter de modéliser une réalité de terrain en grande partie difficilement modélisable. Guy Avanzini souligne dans son travail que dans la réalité ces types de formation ou d’éducation ne sont pas étanches, cloisonnés dans leur modèle, ils sont perméables les uns par rapport aux autres. Ils tissent des uns aux autres un maillage fait de croisements et d’entrelacements. Par exemple, une formation simplement technique répondant au modèle F.A peut éventuellement induire chez la personne un affermissement de confiance en soi, ce qui transforme partiellement la F.A en une démarche d’éducation permanente (E.P). Ces modèles ont des dynamiques et suivent parfois des processus voisins, les stricts savoirs et savoir-faire pouvant engendrer à la marge du savoir-être, ce savoir-être pouvant à son tour rétroagir sur des éléments des savoirs et des savoir-faire. Le franchissement des frontières entre plusieurs domaines est fréquent, chaque cas particulier dépend de multiples facteurs personnels et collectifs dont on ne peut avoir la totale maîtrise 6. Visées pédagogiques, sociales et humanistes L’idée d’éducation permanente est ancienne, nous l’avons dit, et Joffre Dumazedier (http://membres.lycos.fr/autograf/livres44.htm) la fait remonter à Aristote (Dumazedier, 1994, p. 348), mais c’est surtout dans les années 1960 qu’elle s’affirme, en partie relayée par d’importantes organisations internationales comme l’Unesco et le Conseil de l’Europe. A Cette époque, la notion d’éducation permanente fut tout d’abord pensée pour les adultes en besoin de formation générale et professionnelle, mais rapidement on prit conscience qu’il était nécessaire de l’étendre à de nombreuses autres dimensions, :physiques, intellectuelles, affectives, sociales et politiques. L’éducation permanente - l’autoéducation permanente en serait une finalité première - dont l’autoformation est un élément fondamental, peut se définir (Faure, 1972) comme une 6 volonté de mettre en place des structures et de créer des méthodes pédagogiques qui aideront la personne à apprendre durant toute la durée de sa vie, en instrumentant sa formation par elle-même (avec accompagnement ponctuel le cas échéant), en adoptant une posture autoformative et autoéducative. Cette faculté d’éducation permanente n’étant pas innée et donnée à chacun, le système éducatif traditionnel doit être corrigé. Il demeure un cycle d’études encore trop souvent fermé sur lui-même, et il devrait devenir, avec comme perspective l’éducation tout au long de la vie, le moment d’un processus plus long d’apprentissage et d’évolutions. En 1973, dans son ouvrage L’éducation demain, Bertrand Schwartz voyait dans l’éducation permanente un levier de réformes pour que soit repensé le système éducatif dont une véritable éducation tout au long de la vie fait inévitablement ressortir les manques et les déficiences, et il y voyait également un levier politique qui pourrait à terme rendre la société aussi humaine que possible. A travers le pluralisme de solutions que génère la prise en charge de soi par soi par chaque individu à tout âge, c’est l’organisation même de la Cité qui est concernée, l’éducation - à plus forte raison si elle est permanente - ne devant plus être étrangère à cette organisation. A côté de ses caractéristiques liées au savoir-être, l’éducation permanente veut œuvrer pour une réelle égalité des chances, pour que chacun puisse apporter sa contribution au développement de la société dans une visée humaniste. 7. Les buts de l’éducation permanente Après une analyse serrée de textes relatifs à l’éducation permanente, Viviane de Landsheere (1992, p. 532), citant Dave et Stiemerling (1973) fait ressortir les objectifs suivis par l’éducation permanente : 1. Buts rationnels : ce sont ceux de l’éducation scolaire traditionnelle : apprendre à lire, écrire, calculer, à préserver sa santé ; acquérir une qualification professionnelle. 2. Buts qui demandent une attention nouvelle : ils concernent les idéaux relatifs au développement de la société : lutte pour la paix et la démocratie, pour la liberté et le bonheur des citoyens, pour une société qui conjugue efficacité et refus de toute aliénation. 3. Buts d’importance centrale : ce sont ceux qui correspondent à la recherche de caractéristiques personnelles assurant une meilleure qualité de vie : - acquérir une forte personnalité permettant de tolérer le changement - développer une grande capacité affective se conjuguant avec le développement cognitif - conserver un esprit « neuf », avec ce que cela implique de flexibilité, de curiosité, de créativité - faire des choix responsables, ne pas laisser d’autres décider de son devenir - s’engager socialement - chercher à toujours se dépasser - renouveler continuellement ses connaissances, non pas pour les accumuler, mais pour en dégager l’essentiel, la philosophie 4. Buts instrumentaux : - apprendre à apprendre - apprendre à travers et avec les autres - savoir profiter des expériences éducatives qui s’offrent (qualité à cultiver dès l’enfance) - prendre des initiatives pour apprendre. 7 8. La liaison éducation permanente- systèmes éducatifs- autoformation Selon ses promoteurs, l’éducation permanente doit s’enraciner dès l’école. Sur le plan des savoirs, cette école, en plus de sa mission de transmission d’un capital culturel, devrait se faire lieu d’apprentissage de l’apprendre : comment apprendre à apprendre par soi-même et avec les autres, comment s’autoformer ? L’école devrait au maximum cultiver le goût pour le travail collectif, développer les motivations des élèves pour les connaissances, apprendre à se documenter, à faire naître et développer le goût des recherches centrées sur des problématiques personnelles, mais capables de s’ouvrir sur le collectif, sur le monde. L’école devrait s’ouvrir largement sur le monde, et engendrer la capacité de s’y orienter soimême. Cette école, lieu d’éducation institué, doit se faire lieu d’apprentissage de l’autoformation collective et assistée (Bertrand Schwartz), guidée et accompagnée dans un premier temps, pour permettre par la suite à l’individu adulte de faire fructifier ses savoirs et sa personnalité pour le bénéfice de la collectivité. Cependant, encore aujourd’hui, malgré des avancées, l’intérêt et la nécessité de l’éducation permanente et de l’autoformation (même sous sa forme collective ou assistée) ne semblent pas avoir été perçus à leur juste valeur par l’ensemble de la population, les réalisations demeurent largement en deçà de ce qu’on pouvait en espérer il y a plus de trente ans (plus d’égalité sociale, démocratisation plus large des connaissances, développement d’un humanisme moderne, etc). Il s’agit pourtant d’une innovation d’une importance capitale, sorte de révolution indispensable des esprits pédagogiques, qui devraient être présente dans les visées que place chaque éducateur dans ses actes éducatifs. L’éducation permanente est étroitement liée à l’autoformation. Celle-ci est l’élément moteur de celle-là, à la fois sous la forme de l’autodidaxie, de l’autoformation éducative, de l’autoformation sociale, de l’autoformation existentielle (séquence 7). Sans ces dimensions de l’autoformation, l’éducation permanente, dont les ambitions sont aussi diverses qu’exigeantes - et trop souvent encore étrangères aux systèmes éducatifs tels qu’ils existent aujourd’hui - ne peut réellement exister. Auto-évaluation - Définissez l’éducation permanente - Etablissez les différences entre formation des adultes et éducation des adultes Bibliographie AVANZINI (G), 1996, L’Education des adultes, Paris, Anthropos, 178 p. DAVE (R), STIEMERLING (N), 1973, L’éducation permanente et l’école. Extraits et bibliographie, Hambourg, Institut de l’Unesco pour l’éducation. DUMAZEDIER (J), 2002, Penser l’autoformation, Société d’aujourd’hui et pratiques d’autoformation, Lyon, Chronique sociale, 171 p. DUMAZEDIER (J), 1994, Education permanente, in Champy (P) et Etévé (C), Dictionnaire encyclopédique de l’éducation et de la formation, Paris, Nathan, p. 348 8 FAURE (E) et al, 1972 Apprendre à être. Le monde pédagogique aujourd’hui et demain, Paris, Unesco-Fayard. LANDSHEERE (V. de), 1992, L’Education et la formation, Paris, Puf, 734 p. PAIN (A), 1990 L' éducation informelle; les effets formateurs dans le quotidien, Paris, L' Harmattan, .256 p. SCHWARTZ (B), 1973, L’Education demain, Paris, Aubier-Montaigne, 333 p. TERROT (N), 1997, Histoire de l’éducation des adultes en France, Paris, L’Harmattan, 345 p. VERRIER (C), 2001, Chronologie de l’enseignement et de l’éducation en France, des origines à nos jours, Paris, Anthropos, 191 p.