Les innocentes

Transcription

Les innocentes
a
Ciném
garanti sans 3D
www.cinemas-utopia.org • Toulouse (24 rue Montardy - 05 61 23 66 20) • Tournefeuille (Impasse du Château - Ciné 05 34 57 49 45 - Bistrot 05 34 51 88 10)
Les innocentes
Anne FONTAINE
France 2016 1h55 VOSTF
(français, polonais, anglais…)
avec Lou De Laâge, Agata Buzek,
Vincent Macaigne, Agata Kulesza,
Joana Kulig… Scénario de Sabrina
B. Karine, Alice Vial, Anne Fontaine
et Pascal Bonitzer, sur une idée de
Philippe Maynial
Ce film est un moment de grâce. Et
même davantage tant l'univers dans
lequel il nous plonge nous confronte à
quelque chose qui relève de cette émotion secrète et profonde que tout être
humain éprouve un jour ou l'autre, particulièrement lorsqu'il est confronté à des
situations d'exception : ce sentiment indicible que la vie est un grand mystère,
tout comme la mort, et la question de la
transcendance s'impose intensément à
nous. Il nous a rarement été donné de
voir exprimée au cinéma, avec une telle
subtilité et une telle force, la complexité
de la nature humaine et de ses aspirations les plus intimes, révélée ici par une
histoire qui, pour être douloureuse, ne
parvient pas à détruire la petite lumière
No 223 Du 13 janvier au 16 février 2016 / Entrée: 6,50€ / (séance sur fond gris dans les grilles : 4€) / Abonnement: 48€ les 10 places
FADO VOLTA A TERRA,
deux soirées Ciné Concert
exceptionnelles avec le
duo MINHA LUA vendredi
19 à Tournefeuille et lundi
22 février à Toulouse, à
20h30. Projections en
avant-première du film
VOLTA A TERRA (sortie
prévue en salles le 30 mars)
précédée d'un concert
de fado. Tarif unique : 8€
• achetez vos places à
l'avance dès le 10 février.
Les innocentes
d'espoir et de vie qui illumine une humanité déchirée, violentée, mais portée par
un amour insubmersible qui la dépasse.
C'est plus qu'un beau film, c'est une
expérience à la fois humaine et quasi
spirituelle qui parvient à nous faire oublier qu'on a déjà vu certains des acteurs incarner d'autres personnages
dans d'autres films, tant ils semblent ici
uniques, portés par la cohérence d'un
groupe qui se fond dans la réalité d'un
autre temps, d'un autre pays.
Le film a été tourné en Pologne, la plupart du temps dans un couvent désaffecté, avec des actrices (particulièrement
inspirées) et acteurs polonais et français,
dans des conditions de découverte mutuelle qui renforcent encore l'impression
d'authenticité. Si l'histoire de départ est
bien réelle – celle de Madeleine Pauliac,
jeune et jolie Française, provisoire médecin-chef de l'hôpital de Varsovie en
1945 –, elle sert ici de révélateur à des
relations aussi universelles qu'intemporelles qui prennent une intensité particulière dans le huis-clos de ce couvent austère, magnifié par les images de Caroline
Champetier. La part faite aux chants grégoriens, interprétés essentiellement par
les comédiennes, contribue au sentiment
de sérénité, de plénitude si particulières
à l'ambiance monastique qui contraste
ici avec la violence de la situation.
1944 : la Pologne a été dévastée par
l'occupation allemande. Tandis que les
autochtones tentent de survivre, la Croix
Rouge française s'est installée dans ce
qu'il reste d'un hôpital pour soigner et
rapatrier les Français qui se trouvent encore sur le territoire polonais. L'équipe
médicale n'a pas pour mission de s'occuper des Polonais, et quand une jeune
religieuse vient demander du secours, on
l'éconduit dans un premier temps, mais
Mathilde Beaulieu, interne de vingt-cinq
ans, se laisse toucher par sa détresse
et accepte de la suivre jusque dans son
couvent, malgré l'interdiction qui lui est
faite de s'éloigner du cadre de sa mission. Là, elle découvre une communauté de Bénédictines qui continuent à
vivre leur vie de moniales, rythmée par
les sept offices quotidiens, mais qui
cachent dans la honte et le désarroi un
secret terrible. Les soldats de l'armée
rouge, suivant le reflux de l'armée allemande, ont pénétré dans le couvent à
plusieurs reprises, brutalisé, violé les
jeunes religieuses et certaines sont sur
le point d'accoucher. La mère Abbesse
est d'abord réticente à l'intervention de
Mathilde, tant elle redoute que l'horreur
de leur situation soit connue à l'extérieur
du couvent. Mais peu à peu une relation
se noue entre la médecin athée, engagée corps et âme au service des autres,
et la trentaine de nonnes qu'elle va tenter d'aider autant que possible, s'immergeant dans leur quotidien, à l'écoute de
leurs choix sans pour autant modifier
ses orientations personnelles. Mettant
sa propre vie en péril, elle préservera le
plus longtemps possible leur secret, ne
demandant que tardivement de l'aide
au médecin qui lui est le plus proche et
avec qui d'ailleurs elle a une de ces relations dont on imagine qu'elles sont inévitables dans ce genre de lieu et de situation, entre fraternité et désir, complicité
et réconfort nécessaire…
Les Innocentes est bien plus que le récit prenant d'un moment d'histoire peu
connu, le film rayonne de cette lumière
intérieure qui caractérise ceux qu'une
conviction profonde élève au dessus des
contingences les plus difficiles, jusqu'à
atteindre une sorte d'intensité harmonique rare et positive.
TOULOUSE & TOURNEFEUILLE
Minha Lua est un groupe
de fado fort élégant, d'une
grande qualité musicale
dont la beauté et la saudade
sont reconnues de la critique et saluées du public
pour ses nombreuses performances en France, Espagne,
Portugal, Brésil, Allemagne,
Suisse… minhalua.com
VOLTA A TERRA
Documentaire de
João Pedro Plácido
Portugal 2015 1h18 VOSTF
À Uz, hameau montagnard du
nord du Portugal vidé par l'immigration, subsistent quelques
dizaines de paysans. Alors que
la communauté se rassemble
autour des traditionnelles fêtes
d'août, le jeune berger Daniel
rêve d'amour. Mais l'immuable
cycle des 4 saisons et les travaux
des champs reprennent vite le
dessus… Saudade…
Carol
Todd HAYNES
GB / USA 2015 1h58 VOSTF
avec Cate Blanchett, Rooney
Mara, Sarah Paulson, Kyle Chandler,
Carrie Brownstein…
Scénario de Phyllis Nagy, d’après
le roman de Patricia Highsmith
Festival de Cannes 2015 :
Prix d’interprétation
féminine pour Rooney Mara
C'est le premier film de Todd Haynes depuis I'm not there (2007), son évocation
ébouriffante de la personnalité multiple
de Bod Dylan. Il a travaillé entretemps
pour la télévision, signant entre autres
une très belle Midred Pierce en trois épisodes, avec une Kate Winslet étincelante. Mais rien pour le cinéma pendant
plus de huit ans. Autant dire que nous
attendions ce Carol avec impatience
et nous sommes comblés : c'est d'une
beauté, d'une délicatesse, d'une intelligence hors du commun.
S’il fallait trouver une filiation à Carol
dans la filmographie protéiforme de Todd
Haynes, c’est du côté de Loin du paradis qu'il faudrait chercher : un sublime
portrait de femme(s), une mise en scène
ultra soignée, et les très guindées autant
que glamour années cinquante comme
écrin à une histoire d’amour contrariée.
Mais Todd Haynes n’est pas du genre à
se répéter donc ne vous attendez pas à
un nouveau sublime mélo à la Douglas
Sirk, Carol est d'une autre nature : plus
réservé, plus distancié mais non moins
passionnant, non moins émouvant si
l'on sait percevoir le feu sous la glace.
Carol est un femme en train de s’écrouler. Elle ne tient plus que par l'artifice
de son statut d’épouse et de mère, elle
n’est reliée au monde que par les innombrables fils invisibles que son rang, sa
beauté, sa mondanité ont tissés. Carol
est une femme qui sait qu’elle est en
train de s’écrouler mais elle a conscience
aussi que sa chute est indispensable à
sa renaissance, dont elle ne doute pas.
En attendant de pouvoir se sortir d’une
procédure de divorce ô combien difficile (nous sommes en 1952, le mariage
est d'airain), elle tente tant bien que mal
de faire bonne figure, au prix d’efforts
contraints et de sourires forcés.
Therese est une femme en train d’éclore.
Elle a encore un pied dans cette jeunesse insouciante et légère mais autour d’elle, entourage, société… tout la
pousse à se couler sans réfléchir dans le
moule que l’époque a choisi pour elle :
se marier, être une gentille épouse et
une maman modèle. Sans être rebelle ni
forcément réfractaire à l’idée d’un fiancé, Therese a pourtant l’intime convic-
tion que sa destinée ne peut pas déjà,
si vite, être toute tracée et qu’il doit bien
y avoir une possibilité de simplement
suivre son instinct, ses désirs.
Quand elle croise le regard un peu froid
de cette femme à la silhouette parfaite, à
l’allure distinguée et aux manières classieuses, Therese est subjuguée. Carol
est un continent lointain et inaccessible,
l'incarnation divinement séduisante d’un
monde auquel elle n’appartient pas et
auquel elle n’appartiendra sans doute
jamais, elle la petite vendeuse de jouets
derrière son comptoir. Lorsqu'elle croise
le regard curieux de ce petit bout de nana frêle à l'allure encore juvénile, Carol
est fascinée. Therese est une promesse
de candeur et d'espoirs pas encore
broyés sous le poids des convenances
et des conventions, un appel au rêve
pour elle qui depuis trop longtemps est
prisonnière d’un mariage raté.
Avancer en territoire inconnu. Oser s’aimer, peut-être. Partir. Fuir. Mais tenter
de demeurer fidèles à leur propre vérité en dépit du tourbillon émotionnel et
du climat pesant de ces années d’aprèsguerre où tout demeure figé mais où le
vernis commence à se fissurer…
Magistralement filmées, les deux comédiennes forment un duo troublant
de sensualité et de douceur contenues,
les mouvements des corps et les croisements de regards occupent tout le
cadre… Un film somptueux.
TOURNEFEUILLE
Spectateurs bien aimés, nos semblables, nos frères…
D'abord… en guise de vœux, on vous
recommande le film qui est sur la page
voisine, une façon de commencer l'année avec la ferme résolution de ne tirer
la tronche à personne et de rire de tout
quoi qu'il arrive !
Côté ciné, 2015 ne s'est finalement pas
si mal terminée : stable à Tournefeuille et
une petite baisse de 4% pour Toulouse
alors que pour l'ensemble des salles
art et essai, il semblerait qu'elle ne soit
pas fameuse fameuse cette année qui
s'achève… contrairement aux salles généralistes et multiplexes qui ont vu débouler sur le tard les gros poids lourds
américains, particulièrement Star wars,
son millier de copies, ses produits dérivés… qui permet à Disney de dominer
allègrement le marché mondial avec son
collègue Universal (Les Minions, Jurassic
world, Fast and furious…) qui réalise
aussi une année record.
2015 a été donc été l'année du cinéma américain, d'une poussée sans précédente des recettes « annexes », des
parcs d'attraction liés… et des industries techniques qui vont avec : on n'a
pas fini de nous bassiner avec les avantages du procédé IMAX, ce système
qui permet une immersion encore plus
complète du spectateur dans l'image…
même que les industriels vont profiter
du « réveil de la force » pour pousser les
salles à s'équiper, comme Avatar avait
permis en son temps d'accélérer la transition numérique au prétexte de la nécessité soudaine et brutale d'équiper les
salles en 3D…
Il faut descendre jusqu'à la 43e place
du Box office pour trouver le premier
film programmé par Utopia : Marguerite,
chouette film français, puis à la 48e La
Loi du marché et à la 50e L'hermine…
Rien qui nous permette de vous annoncer
notre conversion à la technologie lourde
des multiplexes. On ne voit pas bien en
effet ce que rajouterait le système IMAX
au charme naturel de Catherine Frot.
Globalement les films américains réalisent 55% des entrées des salles de
cinéma en France, les films français
35% et le reste du monde 10%… sous
réserve d'un creusement de la différence qui devrait s'accentuer après les
derniers chiffres du Centre National du
Cinéma au 31 décembre.
A noter que, pour la première fois de
l'histoire du Box office, 5 films passent
la barre du milliard de dollars sur la
même année : Fast and Furious = 1,51
milliards ; Jurrassic world = 1,668 ;
Avengers = 1,405 ; Les Minions = 1,157
et pour le moment, Star wars = 1,40 milliard et c'est loin d'être fini pour ce dernier. Et les pouvoirs publics continuent à
encourager la création des multiplexes,
porte-avions du cinéma américain
comme disait Anatole Dauman, grand
producteur désormais devant l'éternel…
au point de ne pas hésiter à y aller d'un
petit coup de subventions pour que les
coins les plus reculés de l'hexagone
n'échappent pas à la domination culturelle du grand Satan…
Dans ce contexte, on ne peut que se
réjouir que la municipalité de Toulouse
ait voté au conseil municipal du 11 décembre l'attribution d'un terrain de
1000 m2 au tandem Utopia / Régent pour
la réalisation d'un petit cinoche de trois
salles de la diversité à Borderouge, chaleureux et connecté avec les associations du coin. Le projet, qui a trainé dans
les cartons pendant toute la mandature
Cohen, a été réactivé par l'équipe de
Jean-Luc Moudenc au lendemain de son
élection. Depuis, des concertations régulières, menées rondement par les représentants d'Oppidéa (merci à l'excellente
Rose Marie) ont abouti à un projet accepté par les élus en guise de cadeau
de Noël : trois mignonnes petites salles
(300 places), un petit bistro paysan avec
terrasse bordée d'arbres… La demande
de permis de construire va être déposée en Janvier pour une ouverture en
2017. C'est Charles Mascagni qui sera
maître à bord, accompagné par Utopia,
et ce petit cousin d'Utopia Tournefeuille
(même type de bail, même absence de
subventions publiques) fonctionnera en
harmonie avec les deux autres salles
Utopia (abonnement commun, animations concertées, petite gazette…). Bon
on ne va pas tout dévoiler d'un coup,
vous pourrez suivre dans chaque gazette
les divers épisodes de sa construction…
A propos de feuilleton : celui qui concerne
nos relations avec nos propriétaires toulousains se poursuit. Toujours pas d'accord en vue pour le bail mais notre avocate planche activement sur le dossier
et nous avons bon espoir. Il s'avère en
effet que nous ne sommes pas les premiers petits cinémas d'art et essai à voir
des propriétaires gourmands prétendre
à des augmentations hors normes et
la jurisprudence s'est particulièrement
enrichie ces dernières années : Les 3
Luxembourg et Le Bastille à Paris, Le
Star à Strasbourg, le Melville à Rouen…
et quelques autres ont vu les tribunaux
conclure en leur faveur, s'appuyant sur le
caractère monovalent des baux concernés et sur la réglementation qui régit depuis la loi de 2010 les baux des salles de
cinéma. C'est notre cas : le fait qu'un bail
soit exclusivement destiné à une activité unique de salle de cinéma limite les
possibilités d'augmentation et la lie aux
recettes.
Nos propriétaires avaient déjà introduit une action judiciaire en 2004, qui
avait abouti à un premier rapport d'expertise. Si on devait se conformer aux
conclusions de l'étude réalisée alors
à leur demande, les entrées ayant depuis ces premières conclusions quelque
peu baissé, il nous serait théoriquement
possible de demander une réduction du
loyer. Vont également dans le sens d'une
modération du loyer le fait qu'Utopia a
réalisé plus de 800 000 euros de travaux
de mise aux normes entièrement à la
charge du ciné depuis la dite expertise.
Last but not least, une clause particulièrement contraignante du bail limite encore les possibilité d'augmentation : il est en effet spécifié « l'activité
(théâtre, kermesse, conférence, cinéma…) doit respecter une norme de moralité en référence à la cotation 5 de l'Office Catholique (OCFC) »… ce qui, dans
nos temps de dépravation morale, hypothèque, on s'en doute, les possibilités
d'enrichissement. A suivre…
Vous ne faiblissez pas, et vous êtes toujours aussi nombreux à nous manifester votre soutien. Plusieurs d'entre vous
nous ont proposé des locaux dont certains nous plaisent beaucoup. Mais on a
bien entendu l'attachement général à la
salle telle qu'elle existe et, même si on
étudie les propositions diverses, on vous
avoue qu'on hésite nous-mêmes à nous
lancer dans de nouvelles aventures avec
les risques financiers qui vont avec…
A noter, chose qui nous a beaucoup surpris car leurs prédécesseurs ne nous
avaient pas habitués à tant de sollicitude, que les responsables de la culture
de Toulouse et son maire en personne
s'enquièrent régulièrement de l'évolution du dossier. Nous voyons là une
forme de reconnaissance de notre travail
qui apaise un peu nos inquiétudes de la
fin de l'été. Voyons ce que dira l'avenir.
Que cette année vous soit bienveillante
et… que la force soit avec vous (je rigole !).
NOUS TROIS OU RIEN
Écrit et réalisé par KHEIRON
France 2015 1h42
avec Kheiron, Leila Bekhti, Zabou
Breitman, Gérard Darmon, Alexandre
Astier, Kyan Khojandi, Arsène Mosca,
Jonathan Cohen…
Vous pouvez remercier Jérôme (au bistrot d’Utopia Tournefeuille) d’avoir insisté pour qu’on le programme ! Et dire
qu’on a failli passer à côté de ce film
marrant comme tout, intelligent, plein
de surprises et de chaleur, débordant
d’amour pour l’humanité toute entière
et en particulier pour ceux qui ont inspiré le film : les parents de Kheiron,
drôle d’énergumène qui arrive dans ce
qui est son premier film à faire « rire aux
larmes, bouleverser les âmes, interpeller
les consciences » comme écrit un spectateur. On ajoutera qu’il nous fait traverser trente ans d’histoire de la façon la
plus surprenante, franchir trois ou quatre
frontières pour atterrir dans une cité de
la banlieue parisienne, nous donne une
foultitude d’informations qui trouvent
leur prolongement dans notre histoire
présente… endossant lui-même le rôle
de son propre père, un bonhomme hors
du commun, indécrottable optimiste à
qui il rend ici un hommage affectueux à
travers une histoire qui a toutes les apparences d’un conte alors qu’elle nous
raconte des choses terribles et qui auraient du mal à passer sans cette façon
de les dire, pleine d’humour, d’inventions audacieuses et de vitalité. Ce film
a tout l’air d’une déclaration d’amour
à son père, sa mère, ses frères et ses
sœurs… ses amis et parvient à nous
convaincre que rien n’est jamais perdu
tant qu’on est persuadé du contraire.
Quel tempérament ce Hibat (le nom
du papa) ! Issu d’une famille très nombreuse, très solidaire, très animée.
Jeune avocat, irréductible et turbulent
opposant au Chah d’Iran et à son régime répressif, il sera condamné à la prison, avec plusieurs de ses copains et
frères. Il passera sept années de mauvais traitements dans les prisons iraniennes… Une peine qu’il finira au mitard pour avoir refusé, un beau jour du
printemps 1975, de manger le gâteau offert par le Chah pour son anniversaire à
tous les prisonniers. Comme beaucoup
d’opposants, il se réjouit tout d’abord
de la révolution qui renverse le Chah
(79) et lui permet de retrouver la liberté.
Mais au premier discours de l’ayatollah
Khomeiny, il comprend vite qu’elle ne va
pas amener la démocratie dont il rêve
et se retrouve à nouveau dans l’opposition au nouveau régime. Entre temps il a
rencontré celle qui va devenir sa femme
(ahrr la séquence où il demande sa main
à ses beaux parents…) une drôle de
gonzesse (chouette Leila Bekhti) avec
qui il va faire très vite le bambin qui réalisera le film de sa vie en 2015 après avoir
fait ses classes avec Jamel Debbouze et
Canal…
Leur fuite d’Iran à travers les montagnes
enneigées du Kurdistan (83), leur passage en Turquie, leur atterrissage à
Stains (84)… une épopée miraculeuse
dont on se demande encore comment
ils ont pu en sortir… le tout emballé avec
un humour décapant et des comédiens
qui semblent se marrer comme des petits fous… certains des personnages auront une fin moins heureuse (mais bel
hommage à ceux-là aussi : la drôlerie
n’empêche pas l’émotion).
Trop beau diront certains ! D’autres
s’énerveront : on ne rigole pas avec la
torture. Faire du Chah un personnage
de bande dessinée peut en hérisser
d’autres… Foin des pisse-vinaigre : la
dérision n’est elle pas le meilleur moyen
de conjurer l’horreur ? Se donner de la
force pour parvenir à résister et de rappeler des choses que certains ignorent
et que beaucoup ont déjà oublié ? C’est
un hymne fichtrement positif et bienveillant à la liberté, à la tolérance, à l’intégration et la réalité donne raison à ce
parti pris de prendre les choses du bon
côté quoi qu’il arrive : une bonne façon
de donner le ton pour ce début d’année
qu’on vous souhaite excellente. Et que
l’humour nous préserve tous de devenir
de vieux imbéciles craintifs et amers…
TOURNEFEUILLE
C HO
C O L AT
Roschdy ZEM
France 2015 1h50
avec Omar Sy, Hames Thierrée, Clotilde
Hesme, Olivier Gourmet, Frédéric
Pierrot, Noémie Lvovsky, Alice de
Lencquesaing, Olivier Rabourdin…
Scénario de Cyril Gely, Olivier Gorce,
Roschdy Zem et Gérard Noiriel, librement adapté du livre Chocolat clown
nègre de Gérard Noiriel
L’histoire a parfois la mémoire qui
flanche et sait être douloureusement
sélective quand il s’agit de préférer
le glamour à de plus tragiques destinées… Par exemple c’est bien le nom
de Joséphine Baker qui vient à l’esprit quand on cherche le nom du « premier artiste noir » à avoir fait carrière en
France. Joséphine et ses seins nus, son
délicieux accent, ses déhanchements
ceinturés de bananes. L’histoire a longtemps oublié Rafael Padilla, aussi appelé « le clown Chocolat », qui fut, bien
avant Joséphine Baker, le premier Noir
à se produire dans les plus grands cabarets parisiens et qui créa un numéro
de cirque qui allait lui survivre : celui du
clown (blanc) autoritaire et de l’auguste
(noir) souffre-douleur. Un duo qu’il forma
avec succès pendant près de vingt ans
avec Georges Footit, imposant ainsi le
modèle inoxydable du couple comique
antinomique et complémentaire…
C'est son histoire à la fois magnifique et
terrible que Roschdy Zem, inspiré par
les travaux de l'historien Gérard Noiriel,
a choisi de nous raconter. La destinée
d'un homme né esclave qui accéda au
statut de vedette, qui mena la grande vie
à Paris avant de finir seul, malade et oublié de tous, inhumé dans la partie du
cimetière de Bordeaux réservée aux indigents, carré M, rangée 7, tombe numéro 2…
Tout commence dans la campagne française, dans un tout petit cirque familial.
Un cirque et son dompteur, son géant,
son nain, sa femme obèse ou à barbe
et son nègre dompté. C’est ici que
Rafael commence sa carrière, peau et
cris de bête, regard effrayant… Un sauvage, dangereux et sans doute cannibale : c’est ainsi que l’homme noir est
représenté et perçu par une foule excitée, curieuse et avide de sensations
fortes. Et puis il y a le numéro de clown
de Georges, un numéro un peu usé
qui s’essouffle et ne fait plus rire grand
monde.
Georges, perfectionniste, passionné,
bosseur maladif, sent qu'il doit impérativement se renouveler et c'est alors
que lui vient l'idée de génie : détourner
Rafael de son rôle de méchant sauvage
et l’associer à son numéro de clown.
Le grand homme noir maladroit, simple
d’esprit, souffre-douleur et toujours servile et le petit bonhomme blanc malin,
manipulateur et bien entendu toujours
maître de la situation. Un rire discret,
puis deux, puis trois, puis cent… l’alchimie fonctionne, la foule a besoin de
distraction, de nouveauté et aussi de
clichés rassurants : le duo « Footit et
Chocolat » est né.
Chocolat suit le duo sur près de vingt
années. La gloire, l'argent mais aussi le
difficile travail de la scène, la recherche
permanente de trouvailles comiques
dans un monde du show business où
tout est déjà là : la publicité, la concurrence, le besoin vorace de nouveauté.
La première partie du film, riche de numéros de scène parfaitement huilés où
la magie du duo fonctionne à plein, est
menée tambour battant, avec un sens
parfait du rythme et de la comédie. La
seconde partie est plus grave, plus complexe, plus politique aussi puisqu’elle
marque le réveil de Chocolat à son statut
d’homme noir soumis et inférieur, fairevaloir de la puissance blanche colonialiste et dominatrice. C’est le moment où
la fusion et l’amitié des deux hommes
se fissurent et où Chocolat veut s’affranchir de son maître blanc pour affirmer sa position d’artiste, d’artiste tout
court. En cela, le film de Roschy Zem
résonne, bien au-delà du pur divertissement, comme un formidable appel à la
réflexion sur ces questions fondamentales et encore taboues dans la France
d’aujourd’hui.
Servi par un imparable duo Omar Sy /
James Thierrée, soutenus par des seconds rôles écrits et interprétés amoureusement, Chocolat fait rire et fait
réfléchir, exalte avec une générosité débordante une fraternité dont nous avons
bien besoin.
TOURNEFEUILLE
AU-DELÀ DES
MONTAGNES
Écrit et réalisé par Jia ZHANG-KE
Chine 2015 2h06 VO (chinois surtout et anglais) STF
avec Zhao Tao, Zhang Yi, Liang Jingdong,
Dong Zijiang, Sylvia Chang…
Deux hommes aiment une femme. Elle choisit. Et à travers
l'histoire de ce trio, dans les conséquences de leurs décisions, dans les chemins qu'ils empruntent et ceux qu'ils délaissent, c'est tout le destin de la Chine d'aujourd'hui et de
demain, entre 1999 et 2025, qui nous est raconté. Au-delà
des montagnes allie la beauté poignante d'un grand mélodrame et l'acuité d'un regard politique sur son époque. On
connaît son auteur, Jia Zhang-Ke, quarante-cinq ans et déjà
immense cinéaste, pour son habileté à jauger l'état de son
pays et de ses concitoyens. Ce fut l'objet de tous ses films
jusqu'ici, tous plus remarquables les uns que les autres. Il y
ajoute aujourd'hui une dimension temporelle passionnante
puisque son récit s'étale sur deux générations, celle du trio
puis de sa descendance, et nous conte l'itinéraire d'individus
qui ont vu la Chine passer de la promesse d'une libération à
l'aveuglement capitaliste complet. Avec ce nouvel opus, Jia
Zhang-Ke réalise une fresque familiale entre passé proche et
futur imminent, aussi simple que vertigineuse, aussi maîtrisée
que profondément émouvante.
L'histoire se déroule en trois chapitres. Le premier se situe en
1999 dans la ville de Fenyang, au nord du pays. La jeunesse
chinoise danse alors sur le tube « Go West » des Pet Shop
Boys, scandé comme un hymne à la liberté d'un Occident
fantasmé. Tout oppose les deux amis d'enfance qui courtisent
la jeune et belle Tao : Liangzi, au tempérament réservé, est un
ouvrier modeste ; Zhang, le flambeur, a investi dans une station service lucrative. Tao hésite mais son choix est probablement davantage motivé par l'effervescence de l'époque que
par l'écoute du tréfonds de son cœur. En choisissant Zhang,
elle opte pour l'impératif d'une rupture, pour la promesse du
nouveau millénaire.
Les deuxième et troisième parties se déroulent respectivement en 2014 où s'approfondit l'atomisation du trio d'amis
d'enfance, puis en 2025 pour un déracinement sobrement futuriste situé en Australie…
TOULOUSE & TOURNEFEUILLE
MISTRESS
AMERICA
Noah BAUMBACH USA 2015 1h25 VOSTF
avec Lola Kirke, Greta Gerwig, Matthew Shear, Heather Lind,
Michael Chernus, Kathryn Erbe, Jasmine Cephas Jones…
Scénario de Noah Baumbach et Greta Gerwig
Six mois à peine après l'excellent et très drôle While we were
young, voici le très drôle et excellent Mistress America. Noah
Baumbach va devenir notre fournisseur attitré en comédies
américaines indépendantes, intelligentes et stylées ! (voir
aussi Frances Ha en Vidéo en Poche)
La Mistress America du titre, c'est Brooke, interprétée par
Greta Gerwig (qui impose ici un tempérament comique hors
du commun), également co-scénariste du film. Mais pour entrer dans l'histoire, il faut passer par Tracy : c'est elle le personnage central, ce sont ses yeux et ses mots qui nous serviront de guide.
La réservée, la presque timide Tracy (parfaite et attachante
Lola Kirke) débute sa première année d'études littéraires dans
une université de Manhattan… et on ne peut pas dire que ce
soit la joie. Son entrée dans la vie étudiante new-yorkaise,
qu'elle rêvait enrichissante, surprenante, excitante… est plutôt décevante. Il y a bien Tony, qui partage son goût pour
l'écriture, mais il a un côté mollasson assez désespérant…
et en plus il se fait mettre le grappin dessus par une Nicolette
ultra-possessive et méga-jalouse. Pas grand chose à espérer
donc sur le campus. Alors quand sa candidature au cercle littéraire qu'elle voulait intégrer est rejetée par les abominable
snobinards du comité de rédaction, elle se persuade qu'il faut
peut-être aller voir ailleurs si l'air est plus vivifiant et se résout à contacter – comme le lui demande sa mère, avec insistance, depuis son arrivée à New-York – la fameuse Brooke.
Mais qui donc est cette Brooke ? C'est en fait sa future demisœur : son père va incessamment sous peu épouser la mère
de Tracy… Et la rencontre avec cette tornade blonde exubérante, enthousiaste, va de fait se révéler ébouriffante… Sans
avoir le temps de dire ouf, Tracy est emportée dans le tourbillon de cette fille rigolote, spontanée, grande gueule et toucheà-tout, qui aurait tout pour être exaspérante si on ne sentait pas en elle une vraie générosité et une grande fragilité…
TOULOUSE & TOURNEFEUILLE
Avant-première gourmande et musicale lundi 25 Janvier à 20h à Tournefeuille. Franck Noël (du célèbre dojo
qui nous soutient depuis des années) agrémentera la séance d'un petit concert de Shakuhachi (flûte japonaise traditionnelle apparue au xiiie siècle). Puis Tomoko (géniale cuisinière du restaurant Solaneko) vous fera déguster quelques
gourmandises maison (tarif unique 8€, achetez vos places dès le 9 janvier afin qu'on puisse prévoir les quantités !).
Les délices de Tokyo
Écrit et réalisé par Naomi KAWASE
Japon 2015 1h53 VOSTF
avec Kirin Kiki, Masatoshi Nagase,
Kyara Uchida… D'après le roman
An, de Durian Sukegawa (en librairie
le 3 Février)
Tokyo… Un quartier, excentré, banal
et terne, s'il n'y avait… les cerisiers en
fleurs ! Les voilà qui rivalisent d'exubérance, déployant de subtiles dentelles
de pétales, saupoudrant d'un rose fragile le monde grisonnant des hommes.
Ils donneraient presque des airs de village ancestral aux bâtisses bétonnées
et sans charme. Mais le printemps peine
à pénétrer dans certaines boutiques.
Celle que tient Sentaro reste résolument insipide, à l'image de son gérant
et de la pâte « an » des « dorayakis »
qu'il cuisine… Vous ne connaissez pas
les dorayakis ? Qu'importe, vous aurez tout le film pour les découvrir, vous
pourlécher les babines et entendre votre
ventre gargouiller… Mais ne croyez pas
que vous avez affaire à un film culinaire :
nous sommes dans l'univers de Naomi
Kawase, avec sa douceur, sa subtilité habituelles, sa gourmandise de la
vie. Ces dorayakis se révèlent être plus
que de savoureuses pâtisseries, ils recèlent l'essence des choses, la saveur
de l'enfance, l'attention aux autres, aux
moindres petites choses. Ils sont une invitation à s'ancrer dans le présent, à aimer tout ce qui nous entoure, à jouir de
la vie. Une ode au Carpe Diem…
Mais revenons à Sentaro. Pour lui, les
jours se suivent… Le réveil sonne l'heure
de la clope qu'il fume, solitaire, sur une
terrasse, avant de se mettre au boulot
sans conviction. Des litres de pâte qu'il
transforme en dizaines de petites crêpes
pour les gosiers voraces d'une poignée
de collégiennes qui les ingurgitent en se
moquant de lui, de ses airs bougons.
Seule Wakana semble prendre racine,
une fois la nuée de ses copines passée.
Elle n'a guère d'alternative puisque ses
camarades filent vers des cours particuliers qu'elle n'a pas les moyens de
s'offrir. Elle n'ose tout bonnement plus
espérer accéder à l'université faute de
l'argent nécessaire. C'est une drôle de
complicité qui se tisse en silence entre
le quadragénaire et la collégienne. La
tristesse désabusée de ces deux égratignés de la vie n'a pas besoin de mots
pour s'exprimer.
Les jours pourraient dériver ainsi longtemps encore, lorsqu'une drôle de petite vieille, hésitante et bancale, passe
sa frimousse dans l'embrasure de la petite échoppe. Le patron cherche un commis pour l'aider ? Elle dit être la femme
de la situation ! Sentaro refuse, la voyant
trop âgée, trop abimée, trop tordue de
la tête aux mains… Poliment il tente de
la dissuader en lui parlant du salaire minable… Mais, chose saugrenue, ne voilà-t-il pas que la grand-mère, loin de se
décourager, négocie son salaire encore
à la baisse ! Sentaro ne sait plus comment s'en dépêtrer… D'autant que tous
les jours la dame semble revenir à la
charge jusqu'à l'obliger à goûter la délicieuse pâte « an » qu'elle a réalisée :
un comble pour celui qui déteste le sucré ! Voilà comment Tokue va finir par
imposer sa présence réjouissante dans
le quartier, bouleverser la routine de
Sentaro, à coup de savoir faire, à coup
de savoir être. Elle semble ré-enchanter
le monde partout où elle vient piétiner,
hésitante et gauche. Étonnante Tokue
qui sait écouter aussi bien les murmures
des feuilles qui frissonnent que ceux
du cœur des hommes ou des haricots
rouges qui patientent dans la casserole.
Ceci n'est qu'un début, un prétexte ou
presque, vous le découvrirez lorsque le
film va basculer dans un tout autre registre évoquant un pan honteux de l'histoire nipponne… Et on comprendra que
l'indéracinable capacité d'émerveillement de Tokue a cru dans la fange d'un
terrible passé.
TOURNEFEUILLE
événement
C EC I N’EST PAS UN PORTRAIT
Figures de fantaisie de Murillo,
Fragonard, Tiepolo…
Jusqu’au 6 mars 2016
Une exposition totalement inédite
sur la figure de fantaisie du XVIe au
XVIIIe siècle. Les figures de fantaisie
regroupent des peintures illustrant la
fascination qu’ont pu exercer la figure
et le corps humain sur l’art européen.
Sous nos yeux ces personnages
séduisent, s'adonnent à la musique,
dorment, s’esclaffent, acceptent les
marques du temps ou se déguisent.
Loin de l'art du portrait contraint
LE BOURGEOIS
GENTILHOMME
MOLIÈRE/ S.BATLLE
12  16 JANV.
LE RETIREUR
DES EAUX
AUT OUR DE L’EX POSITION
CATHERINE FROMENT
21  23 JANV.
TOUT DOSTOÏEVSKI
+ L'ART DU BRICOLAGE
BENOÎT LAMBERT
27  29 JANV.
LE CANTIQUE
DES CANTIQUES…
RODOLPHE BURGER
5 FÉV.
B. BRECHT/ G. BOURUT
9  12 FÉV.
MERLIN
T. DORST/ G. BAILLIART
19 ET 20 FÉV.
05 81 917 919
Conception : Delphine Cordier + Boris Igelman
Licences : 1-1078576/ 1-1078577/ 2-1078603/ 3 -1078604
ANTIGONE
www.sorano-julesjulien.toulouse.fr
Dimanche 17 janvier, 16h
Un clown enquête dans l’expo,
tous publics
Jeudi 28 janvier, 18h
Conférence proposée par les Amis
La figure de fantaisie… par Melissa
Percival, commissaire de l’exposition
:: Salle du Sénéchal 17, rue de Rémusat
Jeudi 7 janvier, 12h30
L’œuvre du mois par Axel Hémery,
directeur du musée : Tête d’homme
qui rit d’Annibal Carrache (1560-1609).
Interprété en LSF.
par la commande ou la mode, cette
exposition est un véritable éloge de la
liberté, de l’invention et de la virtuosité.
Jeudi 11 février, 18h
Conférence proposée par les Amis
Le spectacle de rue en Italie aux XVIIe et
XVIIIe s… par Axel Hemery, commissaire
de l’exposition
:: Salle du Sénéchal 17, rue de Rémusat
Vendredi 12 février, à partir de 19h
NOCTURNE EX CEPTIONNELLE
AUTOUR DE L’EX POSITION
Restitution des rêves par Le Rêvoir
et animations pour tous.
RENDEZ-VOUS POUR TOUS
RÉSERVATIONS 05 61 22 39 0 3
Jeudi 4 février à 12h30
Samedi 16 janvier, 10h30
L’œuvre du mois par Axel Hémery,
directeur du musée : Tête de vieillard de Atelier parents-enfants, une activité
créative à partager.
Tiepolo (1696-1770).
Dimanche 24 janvier, 16h
Vendredi 5 février, 19h
Visite de l’expo et cours de modèle
Parcours conté par Jean-Yves Pagès.
vivant par J.P. Escafre.
Vendredi 29 janvier, 18h30
Dimanche 7 février
Visite contée et mimée.
Visite en famille, à 11h et
Dimanche 31 janvier, 16h
Atelier des Familles, à partir de 14h.
Le cirque s’invite au musée,
Jeudi 11 février, 10h
par Culture en mouvement
Les Petites oreilles
Dimanche 14 février, 16h
> 18 mois par Céline Molinari.
Contes de la Saint Valentin,
par J.-Y. Pagès.
Voir notre agenda sur www.augustins.org ou à l’accueil du musée au 05 61 22 21 82
Abonnez-vous à notre e.lettre mensuelle sur augustins.org
21, RUE DE METZ
31000 TOULOUSE
TÉL 05 61 22 21 82
Métro Esquirol
www.augustins.org
45 ANS
Écrit et réalisé par Andrew HAIGH
Angleterre 2015 1h35 VOSTF
avec Charlotte Rampling,
Tom Courtenay, Geraldine James,
Dolly Wells… D'après la nouvelle
de David Constantine
Festival de Berlin 2015 : Ours
d'argent de la Meilleure actrice et du Meilleur acteur
Le décor est posé, maison élégante sans
trop de prétention, un couple d'âge plus
que mûr, un chien fidèle, un univers de
vieux amis et une vie simple et heureuse
au village… L'ambiance du film existe
de manière immédiate, on y croit ! La
campagne anglaise et son spectre chromatique limité infuse tout de suite au
film un rythme qui nous invite à l'introspection, à l'écoute attentive de ce qui,
on imagine, va cheminer doucement. Le
réalisateur Andrew Haigh filme avec un
vrai talent pictural les longues routes de
campagne et les balades automnales de
Kate, la protagoniste principale.
Charlotte Rampling est Kate, mariée à
Geoff (Tom Courtenay). Il vont prochainement célébrer comme il se doit leurs
quarante-cinq ans de mariage, les préparatifs commencent, la fête sera belle.
Mais une ombre surgit : le corps disparu
d'une jeune femme que le mari a aimée
dans sa jeunesse – et qu'il n'a visiblement jamais oubliée – vient d'être retrouvé dans une fissure d'un glacier des
Alpes, cinquante ans après sa disparition. Cette ombre du passé va grandir,
de plus en plus présente, trop présente.
Le doute s'invite à la fête et dans le quotidien de Kate, les mauvaises questions
surgissent. Lui ai-je suffi ? M'a-t-il aimée
autant qu'elle ? Ces questions ne la lâcheront plus. Tout devient alors amer et
se brouille, points de vue subjectifs et
objectifs, réalités et projections cauchemardesques. Est-ce le passé ou le présent qui fait souffrir ? Qui est le plus affecté, elle, lui ? On s'arrange comme on
peut avec ses vulnérabilités, c'est l'effondrement du couple et de sa propre
structure interne.
La montée progressive de l'émotion
tient aussi à la rigueur stylistique du film,
à son décor souvent circonscrit à cette
maison, avec ses coins et ses recoins
privés, analogie dérangeante avec le
couple. Ce lieu à demi clos devient alors
la scène où tout se défait, en silence.
Le récit tire sa force de sa simplicité
même, de son épure. Les silences, les
regards fuyants soulignent la circularité
fatidique de l'amour. Kate cherche des
réponses à des questions impossibles
et la vérité, qu'on ne dévoilera pas, éclatera un soir à la faveur d'un écran de
projection qui va tout révéler.
Le secret trop longtemps gardé de Geoff
amènera chacun des personnages à une
évolution lente mais sûre… dans une direction qu'on ne racontera évidemment
pas…
C'est un film qui questionne la place des
choix, la place de l'amour dans la vie
de chacun. S'aime-t-on, égoïstement,
pour la sensation d'être l'unique dans
les yeux de l'autre ? Ou peut-on aimer
l'autre réellement au delà de soi ? Ai-je
besoin de l'autre pour être moi ? Le film
explore le doute qui creuse, la jalousie
qui mine, et le rejet de tout en bloc.
Charlotte Rampling, actrice à la classe
folle, compose un personnage d'une
puissance et d'une complexité rares,
elle écarte en un regard la mièvrerie qui
pourrait tirer le film vers le mélodrame
pour donner à son jeu une épaisseur
presque glaçante. Elle est vertigineuse.
45 ans… Un titre laconique, sibyllin, qui
résume en un nombre plus qu'une vie…
TOULOUSE & TOURNEFEUILLE
F E S T I VA L
du L I V R E de
JEUNESSE
M i d i - P y r é n é e s
23 ET 24 JANVIER 2015
Lycée Pierre-Paul Riquet - Saint-Orens
Des dizaines d’auteurs et illustrateurs jeunesses invités :
Pauline ALPHEN, Gilles BACHELET, Saïd BENJELLOUN, Cécile BONBON,
Christophe CHAFFARDON, Rachel CORENBLIT, Remi COURGEON, Pierre
DELYE, Raphaële FRIER, Aurelia FRONTY, Claire GARRALON, Michel
LAPORTE, Régis LEJONC, Albert LEMANT, Anne LETUFFE, Edouard
MANCEAU, Frédéric MAUPOME, Henri MEUNIER, Hélène MONTARDRE,
Philippe NESSMAN, Marc N’GUESSAN, PEF, Yves PINGUILLY, Michel
PIQUEMAL, Ghislaine ROMAN, Stéphane SENEGAS et bien d’autres.
http://festival-livre-jeunesse.fr
TOUT EN HAUT
DU MONDE
Film d'animation de Rémi CHAYÉ
France 2015 1h20
avec les voix de Christa Théret,
Féodor Atkine, Thomas Sagols, Rémi
Caillebot… Scénario de Claire Paoletti
Patricia Valeix. Musique originale de
Jonathan Morali (Syd Matters)
POUR LES ENFANTS
À PARTIR DE 7/8 ANS
1882… Plongée dans la majestueuse
Saint Pétersbourg de l'époque, son
palais de marbre, ses dorures, ses calèches et ses canaux romantiques… Un
endroit digne d'un conte de fée !
Sacha a tout juste quatorze ans. Fruit
d'une aristocratie russe cossue, notre
candide blondinette semble avoir un
avenir tout tracé. Sa famille, son père
surtout, imagine lui trouver un beau parti qui renforcera encore sa position sociale. À l'âge où les jeunes filles en fleurs
ne rêvent que de robes couleur de lune
et de pantoufles de vair, Sacha rêve de
coques, de haubans, de drisses, de cordages, de bastingages, de compas…
bref de bateaux ! D'un surtout : le Davaï !
Un magnifique voilier conçu par son
grand-père explorateur Ouloukine. Pour
Sacha, c'est plus qu'une simple embarcation échouée dans la mythologie familiale, c'est le dernier lien qui la relie à
celui qu'elle a tant aimé, le lien ténu de
l'espoir…
Le monde imaginaire de Sacha a basculé
le jour où Ouloukine, parti à la conquête
du pôle nord, a été porté disparu avec
son vaisseau pourtant réputé insubmersible (en général c'est un qualificatif qui
ne porte pas chance, on se souvient du
Titanic…). Dès lors, fidèle à la complicité qui les liait, Sacha s'est plongée dans
les notes de son aïeul, a lu et relu ses
écrits, est devenu sa plus fidèle experte,
malgré son jeune âge… Elle s'est mise
à étudier les cartes marines, à appris à
compter en nœuds, en milles, à se diriger en plein large… En théorie, bien
sûr… Car en pratique, le seul cap que
son rang lui impose de tenir, c'est de devenir une future épouse présentable et
soumise. D'ailleurs ce soir va être celui
de son premier bal qui se doit de devenir
inoubliable. Tous les facteurs sont réunis pour qu'elle puisse faire grande impression sur ses potentiels prétendants.
Parée de ses plus beaux atours, Sacha
esquisse donc docilement ses premiers
pas de danse avec le neveu du Tsar,
le Prince Tomsky… Ce qui doit rendre
vertes de jalousie ses copines la laisse
indifférente. Ce Prince-là n'est pas si
charmant puisqu'il traite Ouloukine de
vieux fou et se moque d'elle. Et c'est là
que l'indomptable Sacha va commettre
l'irréparable… ou plutôt en être injustement accusée… Et injustement punie…
Alors, en plein cœur de la nuit, Sacha
prend une décision qui va changer le
cours de sa vie. En cachette elle enfourche un cheval et met les voiles au
sens figuré tout en espérant pouvoir le
faire bientôt au sens propre. Direction
la mer et ses embruns, le grand large et
peut-être bien la banquise dans le sillage d'Ouloukine et du Davaï… Tout en
haut du monde !
Voilà Sacha embarquée dans une terrible épopée, drôle, poétique, touchante où elle va commencer par se
frotter à ceux qui n'appartiennent pas à
sa classe sociale, à l'univers des vrais
marins, ceux qui disent qu'une femme à
bord, ça porte la poisse !
Vous l'aurez compris, on vous recommande plus que chaleureusement ce
petit bijou d'animation enthousiasmant.
Le choix du dessin tout en à-plats, celui de la musique qui, au lieu de tenter
de coller absolument à l'ambiance de
l'époque, ajoute une touche contemporaine bienvenue… C'est une œuvre limpide, intelligente, dans laquelle petits
ou grands trouveront leur compte, chacun avec un niveau de lecture différent.
Il parle tout autant d'aventure que de
transmission, de passion !
TOULOUSE & TOURNEFEUILLE
3
)
S
D(
R
A
À LA M
G
E
USIQUE
R
,
DE BABAR
HISTOIRE
T
N
A
H
LÉP
LE P ETIT É OULENC
P
IS
C
FRAN
RUNHOFF
B
E
JEAN D
ÉLINAND
AGATHE M VRIER
2 – 13 F É
UN GEN
LES N IBEL CERT
CINÉ-CON
G
FRITZ LAN
L
E
G
Y
Z
ÇOIS
JEAN-FRAN FÉVRIER
8–9
M.M.O.
AVEL
MAURICE R HE
C
O
H
LIONEL
IER
R
V
É
10 – 13 F
NATIONAL
THÉÂTRE
USE
DE TOULO
ÉES
N
É
R
MIDI-PY
-CITE.COM
W W W.TNT 45 05 05
05 34
Design : Studio Apeloig 2016 / Licences spectacle 1-1045623 / 2-1045624 / 3-1045625
LES ESPIÈGLES
TOURNEFEUILLE
Programme de 4 films d’animation de l’excellent Studio AB
Lettonie 2003/2015 45 mn Sans parole
POUR LES ENFANTS À PARTIR DE 3/4 ANS
Tarif unique : 4 euros
Voilà bientôt cinquante ans que le Studio AB met en scène des humains et des
animaux pour faire rire son jeune public. Mais au-delà du savoir-faire et des
situations comiques, c’est toute une poésie et un regard bienveillant qui animent
les marionnettes du studio. Des thématiques simples mais des combats justes,
formidablement mis en scène pour être compris par les plus petits.
C’est tout l’esprit de ce programme, qui regroupe quatre films malicieux sur
la nature, et plus particulièrement sur la cohabitation – parfois difficile – entre
humains et animaux.
Il y a d’abord la vie paysanne dans une ambiance festive (Au temps des
moissons), aussi bien sur terre que sous la terre… Attention tout de même,
la fête peut être perturbée par un petit garnement (Les Espiègles) prêt aux
farces les plus impayables. Rien de bien méchant, cela dit, face aux problèmes
de pollution (Le Garde forestier) et d’urbanisation (Les Hérissons en ville) qui
retirent, petit à petit, la faune de son foyer naturel pour une cohabitation forcée.
Heureusement, les animaux du Studio AB sont malins. Ils savent retourner une
situation comme personne, piégeant les humains à leur propre jeu. Pour tout
reconstruire et tout recommencer. En mieux.
NEIGE ET LES
ARBRES MAGIQUES
TOURNEFEUILLE
Programme de 4 courts métrages d’animation
France 2014-2015 Durée totale : 50 mn
Pour les enfants à partir de 4 ans
Tarif unique : 4 euros
Les studios Folimage proposent aux enfants à partir de quatre ans un fort joli
programme de courts métrages animés dont la fraîcheur n’est pas uniquement
due à son titre hivernal.
Neige et les arbres magiques s’ouvre sur le formidable Tigres à la queue leu
leu, réalisé par Benoît Chieux, pilier de Folimage. Raconté sur le mode d’un
conte chinois, le film narre avec une ironie mordante l’histoire d’un garçon très
paresseux, houspillé par sa mère, qui fait montre d’une imagination débordante
face à des félins menaçants…
Après deux autres courts-métrages aussi malicieux que tendres, le dernier film,
Neige, met en scène le petit Philémon découvrant des Inuits dans sa ville prise
dans une tempête de neige.
Animé en papier découpé, technique qui s’adapte admirablement au glissement
sur la glace, ce charmant récit permet d’évoquer pour les plus petits la richesse
de la rencontre avec un migrant venu du froid. (S. Dreyfus, La Croix)
FERDA LA FOURMI
TOULOUSE
Programme de 5 films d’animation réalisés par Hermina TYRLOVA
Durée totale : 40 mn
POUR LES ENFANTS À PARTIR DE 3 ANS
Tarif unique : 4 euros
Ferda, c’est une fourmi qui porte fièrement un joli foulard rouge à pois blancs.
Créée en 1933, elle est vite devenue une héroïne très populaire dans sa
Tchécoslovaquie natale et même dans d’autres pays d’Europe, notamment
l’Allemagne. On ne la connait pas en France, ce chouette programme va être
l’occasion de s’attacher à cette petite bestiole espiègle.
Ferda la fourmi aimerait bien aider ses amis, en toutes circonstances… Un
bourdon lui demande de jouer du tuba pour réveiller ses enfants mais elle joue
un peu trop fort ; une sorte de scarabée aquatique l’engage pour pomper de l’air
au fond de l’étang, mais elle casse sa machine. Bonne volonté et maladresse ne
font pas forcément bon ménage !
Les autres histoires mettent en scène un gamin qui fait de mauvaises blagues
aux animaux, un diablotin qui met le bazar dans le sapin de Noël, des petits
poissons qui jouent dans le corail, et des vêtements qui sèchent sur une
corde… et qui ont bien le droit eux aussi de s’amuser !
Avant-première gourmande du film Tempête dimanche 21 février à 20h à Tournefeuille.
La projection du film sera suivie d'une dégustation d'huîtres et d'un verre de Picpoul de Pinet.
Nos complices pour la soirée sont Yannick Grandjean ostréiculteur à Mèze et Caroline,
viticultrice du domaine Morin-Langaran. Deux jeunes producteurs qui gagnent à être connus
(tarif unique : 8 euros, achetez-les dès le 1er février afin qu'on puisse ouvrir le bon nombre d'huîtres !).
TEMPÊTE
Samuel COLLARDEY
France 2015 1h29
avec Dominique Leborne, Matteo
Leborne, Mailys Leborne, Patrick
d'Assumçao… Scénario de Samuel
Collardey et Catherine Paillé
Les festivals de Venise, Namur, la Roche
sur Yon… ont tous primé ce film exceptionnel et on espère bien que ce n'est
qu'un commencement tellement il le
mérite ! Samuel Collardey marche dans
les pas des plus grands réalisateurs :
on pense tour à tour à Ken Loach, aux
frères Dardenne dans leurs plus beaux
moments… Un film qui n'a besoin d'aucun artifice pour vous bouleverser et
sonder l'âme humaine.
Premières
images
saisissantes…
Éléments déchaînés… Nous voilà perdus au milieu de l'océan, brinquebalés
par une somptueuse tempête, écartelés entre admiration et peur au ventre
face à la beauté, à la force de la nature.
Dans cette première scène magistrale
tout est dit. L'excitation puissante en
même temps que le sentiment de vulnérabilité qui transpercent ceux qui vivent
de tels instants. Après cela, infranchissables semblent les abysses séparant
le monde des terriens et celui des marins, qui cœxistent pourtant sur la même
planète. Combien revenir sur le plancher
des vaches, malgré toutes les attaches
qu'on y a, doit paraître fade ! Quels
charmes terrestres pourraient rivaliser
avec les envoûtements impérieux de la
mer ?
Dom ne cherche même pas à y résister.
Ce beau trentenaire, forgé par des années de pêche en haute mer, n'imagine
pas faire autre chose de sa vie, il s'en
sait d'ailleurs complètement incapable.
S'il ne parle pas de passion, il la vit au
quotidien. Les vagues le bercent autant
qu'elles le bousculent, le protègent. Des
années d'embarquement l'ont préservé de devenir une de ces grandes personnes insipides, pour le meilleur et pour
le pire. Peut-être le peu de jours qu'il
passe sur terre sont-ils insuffisants pour
apprendre à décoder le monde de ceux
qui y restent constamment. Chaque
fois que Dom revient sur l'Île d'Yeu, où
il réside, il semble tanguer entre l'état
d'adulte et celui de l'éternel gamin qui
prit pour la première fois le large, vingt
années auparavant. Mais voilà… à trente
six ans, il n'est plus le seul adolescent
de la famille qu'il a essayé de fonder.
Dans le petit pavillon qu'il n'a jamais le
temps de retaper, l'attendent toujours
impatients ses deux gosses, dont il a
la garde, Matteo et Mailys. À voir leurs
retrouvailles on a plus l'impression que
c'est une fratrie qui se reconstitue qu'un
père qui reprend son rôle en main. Elles
sont certes vivifiantes, leurs taquineries,
leurs batailles qui dévastent l'appartement, mais elles ne laissent que peu de
place et de temps à l'écoute, à la communication dont ils auraient tous besoin.
Dom se trompe lourdement en croyant
sa progéniture suffisamment armée pour
affronter les écueils qui se présentent à
elle. Il la pense toujours sagement rangée dans les petites cases prévues à cet
effet. Matteo enfilant comme les générations précédentes la panoplie de marin, Mailys se satisfaisant du rôle de fille
docile. Il a beau les aimer intensément,
il est aveugle aux tempêtes qui s'agitent
sous leurs crânes au sortir de leur enfance houleuse. Et lorsque Dom fait défaut à Mailys dans un moment crucial
pour elle, cela va être comme un véritable tsunami affectif qui laissera des
traces indélébiles dans sa vie comme
dans leur relation… En filigrane ? Un
contexte social peu réjouissant, où la
crise qui guette les pêcheurs se révèlera
plus vorace que les plus féroces requins
et où aucun banquier, aucun syndicat ne
mouille sa chemise pour les aider à surnager…
On ne peut terminer sans préciser que,
pour chacun des acteurs principaux,
justes, exceptionnels, charismatiques,
c'est un premier passage à l'écran. On
en ressort complètement bluffé, à tel
point que deux grands festivals prestigieux n'ont pas hésité à décerner à Dom
leur grand prix d'interprétation masculine. Et ils ont eu bien raison ! C'est
qu'avec une grande et humble simplicité, il a offert sa propre histoire à Samuel
Collardey, qui respecte et filme ses personnages de manière admirable, magnifiant cette humanité vibrante à laquelle
nous appartenons tous.
DEUX FILMS INCISIFS ET FÉROCES DE CARLOS SAURA à Toulouse
ANNA ET LES LOUPS
(Ana y los lobos)
Carlos SAURA Espagne 1973 1h42 VOSTF
avec Geraldine Chaplin, Fernando Fernan Gomez,
José Maria Prada, José Vivo, Rafaela Aparicio…
Scénario de Rafael Azcona et Carlos Saura
Une allégorie saisissante sur l'oppression étouffante imposée à l'Espagne par le régime franquiste finissant. La famille
monstrueuse comme microcosme d'une société mortifère.
Anna, une institutrice (ou gouvernante) étrangère, arrive dans
une orgueilleuse maison de maîtres où règne par son infantilisme tyrannique la mère-symbole. Cette mère a trois fils qui
représentent chacun une forme spécifique du pouvoir répressif dans la société franquiste : le loup-Religion, le loup-Armée
et le loup-Ordre moral.
Dès son arrivée, Anna est interpellée par José (le loup-armée)
qui vérifie ses papiers et contrôle ses bagages. On vient donc
de passer la frontière, la visite touristique peut commencer.
La cérémonie du repas va se dérouler selon un rituel auquel
tous semblent s’être résignés par respect et tradition : la mère
à moitié gâteuse, sur-maternelle, radote, occupe l’espace et
accapare tout l’intérêt par son égocentrisme paranoïaque. La
première nuit, Anna est déjà abordée galamment par Juan
(le loup-ordre moral), un véritable obsédé sexuel, lubrique,
indécent et envahissant, visiblement insatisfait par sa seule
épouse à qui il a fait trois filles. Le lendemain, Fernando, le
frère mystique (le loup-religion, « mon préféré » avoue la mère)
reçoit la visite d’Anna dans la grotte où il se consacre à ses
exercices pieux dans l’imitation des grands modèles des xvie
et xviie siècles comme en témoignent ses textes de référence.
Enfin José révèle à Anna sa collection d’uniformes et d’armes,
véritable musée du fétichisme militaire, et lui demande de s’en
occuper en priorité.
Chacun des frères souhaite ainsi, secrètement, la possession
exclusive de la jeune étrangère, ce qui donne lieu à quelques
scènes savoureuses dont la drôlerie, pour le spectateur, provient du naturel et du sérieux mis dans la manifestation des
désirs les plus infantiles sous couvert des conventions. Dans
ce climat de folie douce et de débilité collective, Anna reçoit
jour après jour des lettres anonymes obscènes…
(Marcel Oms in Carlos Saura)
MAMAN A 100 ANS
(Mama comple 100 años)
Écrit et réalisé par Carlos SAURA
Espagne 1979 1h40 VOSTF
avec Geraldine Chaplin, Amparo Muñoz, Fernando Fernan
Gomez, Norman Briski, Rafaela Aparicio…
Maman a 100 ans est le pendant farcesque d'Anna et les loups
mais on peut voir les deux films dans n'importe quel ordre,
ou n'en voir qu'un mais c'est dommage ! Six ans après le dénouement du premier film, Carlos Saura reprend certains des
personnages, redistribue les cartes et les rôles à l'occasion
d'une fête de famille.
L'insupportable mère va avoir cent ans ; toujours radoteuse,
tyrannique et abusive, elle veut autour d’elle son petit monde
dans son empire réorganisé pour mieux continuer à le régenter. Anna, qui fut ici une jeune gouvernante-préceptrice, revient mariée pour être de la fête et redécouvre des lieux où
s’accrochent tant et tant de souvenirs, retrouve les visages familiers de la mère, de Luchy (abandonnée par Juan qui court
toujours le jupon et s’est enfui avec la bonne), de Fernando
toujours tourné vers le ciel mais moins par la prière et plus par
l’aviation, des fillettes enfin qui sont devenues maintenant de
très présentables et désirables jeunes filles.
Seul José ne sera pas au rendez-vous : celui qui faisait régner
l’ordre est mort et son absence se fait cruellement sentir car
chacun tire anarchiquement à hue et à dia. Plus grave encore,
on complote dans le dos de la vieille dame pour se débarrasser d’elle, car elle est le dernier obstacle à abattre pour transformer la propriété en un juteux lotissement : les plans et les
maquettes existent, des contacts ont été pris avec une grande
société (multinationale ?), mais la vieille est rétive. Et elle sait
qu’on veut sa mort ; elle l’explique à Anna, qui peut l’aider à
déjouer la conspiration de l’ombre…
La satire est sans pitié… et hilarante.
Mardi 26 Janvier à 20h30 à Toulouse,
soirée débat pour la libération de Georges Ibrahim Abdallah,
prisonnier politique en France depuis 32 ans à Lannemezan, organisée
par La clé des ondes de Bordeaux, en partenariat avec Coup pour
Coup, le collectif Palestine libre et BDS Toulouse : projection
unique suivie d’un débat sur Georges Ibrahim Abdallah, la
situation en Palestine et la campagne BDS.
Georges Ibrahim Abdallah est emprisonné en France depuis 28 ans pour des
actes de résistance contre l'occupation israélienne du Liban. Il a été condamné
à perpétuité pour complicité du meurtre de deux diplomates agents de la CIA et
du Mossad. Sa participation n'a jamais été prouvée. Sa peine de sûreté terminée
depuis 1999, il aurait pu bénéficier à plusieurs reprises d'une libération conditionnelle mais il est toujours en prison. Les autorités françaises, tantôt judiciaires
tantôt administratives, s'acharnent à le maintenir en détention, au mépris de la
loi et de la simple humanité. Pourquoi ?
APRÈS
LA GUERRE
C’EST TOUJOURS
LA GUERRE
Samir ABDALLAH
documentaire Liban/France
2008 1h20 VOSTF
Un carnet de route tourné au Liban pendant et après la guerre de 33 jours de
l’été 2006. Parti pour Beyrouth avec une
délégation internationale de solidarité, le
réalisateur rejoint ses amis journalistes libanais qui vont lancer un nouveau journal, Al Akhbar (Les Nouvelles) pendant le
siège israélien du pays.
Le cessez-le-feu permet aux journalistes
de se rendre dans le Sud pour, à la de-
mande de Handicap International, mener
une enquête sur les bombes à sous-munitions qu’Israël a larguées par millions
dans les derniers jours de la guerre…
Au-delà des destructions et des odeurs
de la mort, et même si « après la guerre
c’est toujours la guerre », le peuple reste
debout et tient avec un formidable désir
de vivre.
Ce film permettra d’introduire la résistance de Georges Ibrahim Abdallah dans
les années 80, au moment de l’envahissement du Liban par Israël.
LOLO
Julie DELPY France 2015 1h39
avec Julie Delpy, Karin Viard, Vincent Lacoste, Dany Boon…
Scénario de Julie Delpy et Eugénie Grandval
Voici une comédie rondement menée, emportée par la folie douce et l'irrévérence chères à la réalisatrice Julie Delpy,
qui interprète elle-même Violette, une quadragénaire pimpante qui fait autorité dans les milieux de la mode parisienne.
Stressée, en proie à une solitude sexuelle et affective qui
semble aller de soi si on considère son caractère prononcé de
chieuse chronique, d'emmerderesse auto-centrée mais néanmoins charmante et décalée !
On la découvre en pleine thalasso à Biarritz avec sa super copine, tout aussi farfelue, mais beaucoup plus délurée. Cette
ambiance de détente inhabituelle pour Violette, le comportement obsessionnel de sa chaudasse de confidente rendent
possible une rencontre avec son contraire : un type un peu
gauche, maladroit, brut de décoffrage qu'incarne à la perfection et avec une finesse surprenante un Dany Boon parfait en
mal dégrossi qui cache un cœur d'or et des talents insoupçonnés.
Mais le clou, le pire, le piment qui brûle, le ver qui ronge le fruit
du film, le diable en personne, c'est Lolo (Vincent Lacoste,
décidément brillant) ! Le fiston de Violette, jeune mec de vingt
ans, aussi mignon que pervers, égoïste et sournois, qui vampirise sa mère pour mieux profiter du luxe que ses succès
professionnels lui ont apporté, échafaudant des stratégies
tordues pour faire le vide autour d'elle… Elle adore son fils et,
comme toutes les mères, est aveuglée par son amour, l'idéalise candide, naïf et généreux alors qu'il est animé par une
méchanceté profonde. Bien entendu, quand sa mère ramène
le malheureux Dany à la maison, Lolo va déployer un talent redoutable (en toute hypocrisie) pour le casser aux yeux de son
amoureuse, dont on découvre ainsi que sa solitude n'est pas
seulement due à son propre caractère, mais probablement
aussi aux perfidies de son petit salopiaud de fiston.
L'histoire est bondissante et pleine de péripéties, et s'y joue
une comédie humaine bien dans l'air de notre temps. Vous
verrez après : à bien y repenser…
TOURNEFEUILLE
L’HERMINE
Ecrit et réalisé par Christian VINCENT
France 2015 1h38
avec Fabrice Luchini, Sidse Babett Knudsen, Chloé Berthier,
Corine Masiero, Miss Ming, Aurore Clément…
Michel Racine est un Président de cour d'assises redouté et
redoutable. Toujours revêche, le sourire glacial, le verbe cassant, plutôt du style à toiser ses subalternes qu'à sembler
compatir avec les humains. On se prendrait bien à le détester
avant de pressentir que tout cela est un piètre camouflage.
Un personnage qu'il s'est construit pour jouer son rôle dans
le grand théâtre qu'est une cour de justice…
Nous voici donc dans les coulisses du palais en train de suivre
cet éminent personnage, à le décortiquer comme il décortique les témoins, les inculpés, ses pairs, avec son œil perspicace et son esprit acéré. Puis arrive l'heure des audiences
et voilà notre petit homme un rien rabougri, un brin aigri qui
se transforme en grand magistrat. Michel Racine, c'est évidemment Fabrice Luchini, magistral comme jamais. Les bras
longs, les effets de manche, les beaux parleurs ou les mauvais menteurs, rien de tout cela ne peut plus impressionner
ce renard de haute-cour. Rien ne semble devoir le perturber. Et pourtant… Ce jour là… Quelque chose le trouble ou
quelqu'un… Quelqu'une plus exactement. On voit soudain
une lueur inhabituelle s'éveiller dans le regard du juge, une
gêne à l'appel d'un juré : « Birgit Lorensen-Coteret » (irrésistible Sidse Babett Knudsen), un nom et un visage tout droit
resurgis d'un lointain passé qui remonte soudain à la surface.
Sans comprendre encore pourquoi, on devine que tout va
commencer là…
C'est un film d'une rare subtilité où chaque pan d'humanité, chaque trait des personnages est brossé sans complaisance, à la manière caustique et humble des caractères de La
Bruyère. Les liens qui se tissent entre jurés, leurs questionnements, la pédagogie patiente dont font preuve les magistrats
qui les accompagnent. Leurs angoisses, leur peur de mal faire,
de condamner l'innocent, pas très différente de celle qui tenaille ceux dont c'est la profession… Excellemment interprété depuis les acteurs principaux jusqu'aux plus petits rôles,
cette Hermine est un plat de haut vol pour les fins palais !
TOURNEFEUILLE
saison
2015/2016
Midi-Pyrénées
Formules de 12 à 17€
Tout à volonté et végétarien :
salades, soupe, tartes salées,
plat du jour, desserts...
05 61 22 49 25
Ouvert 7 jours/7, 365 jours/an
2 bis, rue du Puits Vert
www.lafaimdesharicots.fr
Grep
Groupe de Recherche
pour l’Education
et la Prospective
•
Jeudi 7 Janvier 20h00 - TBS (ESC)
— Cycle Éducation —
“À société inégale, école inégale ?”
François DUBET, sociologue, Directeur
d’études à l’EHESS, Paris.
Mardi 12 Janvier 18h00 salle Duranti-Osète
Entrée libre et gratuite
— Lectures croisées —
“Vingt quatre heures de la vie
d’une femme”
de Stefan Zweig
Guy HENNECART et Nicole GAUTHEY,
animateurs du GREP.
Projection de fragments du film.
Samedi 16 Janvier 17h00 - TBS (ESC)
“Biologie du couple”
Jean-Didier VINCENT, membre de l’Académie
des sciences et de l’Académie de médecine.
Vendredi 22 Janvier 20h00 - TBS (ESC)
“Les dix guerres en Syrie”
Hala KODMAN, journaliste franco-syrienne, Prix
de l’association de la presse diplomatique 2013.
Mardi 2 Février 20h00 - TBS (ESC)
— Cycle Éducation —
“À l’ère du numérique, apprendre,
enseigner et faire de la recherche”
Amodsen CHOTIA, physicien Centre
de Recherches Interdisciplinaires Université
Paris-Descartes.
Samedi 6 Février 17h00 - TBS (ESC)
“Doit-on craindre
le traité transatlantique ?”
Maxime VAUDANO, journaliste au “Monde
web”, auteur de Docteur TTIP, Mister TAFTA.
Samedi 13 Février 17h00 - TBS (ESC)
“Faut-il renoncer à la liberté
pour être heureux ?”
Roland GORI, psychanalyste, Professeur Émérite
de psychologie et de psychopathologie cliniques.
•
Entrée : 6 €, réduit 2€, gratuit pour les adhérents
programme détaillé, adhésions
www.grep-mp.fr
05 61 13 60 61
TOTO ET
SES SOEURS
Film documentaire écrit et réalisé par Alexander NANAU
Roumanie 2015 1h33 VOSTF
avec l'incroyable Totonel et ses sœurs Andrea et Ana…
Toto (son prénom entier est Totonel) vit dans une des banlieues misérables de Bucarest où s'entassent les familles
roms, dans des logements sociaux en partie à l'abandon. On
comprend vite que la mère a été incarcérée il y a déjà plusieurs années pour trafic de drogue et depuis, Toto et ses
sœurs Andrea et Ana, l'aînée, survivent tant bien que mal
dans un appartement au confort minimal, sous la « surveillance » d'oncles qui sont d'affreux junkies n'hésitant pas à se
piquer devant les enfants.
Ce qui est tout à fait fascinant, c'est qu'au vu des situations,
on met du temps à se rendre compte que nous ne sommes
pas dans une fiction mais bien dans un documentaire, ce
qui démontre le degré d'intimité incroyable que le réalisateur
Alexander Nanau (Allemand née en Roumanie) a su construire
avec ses protagonistes pour faire accepter à ce point sa caméra dans des circonstances parfois extrêmement délicates.
Et alors que le contexte aurait pu tirer le film vers un misérabilisme plombant, tant ce que subissent les enfants nous
paraît violent, c'est tout le contraire qui se produit : Toto et
ses sœurs est un film lumineux et plein d'espoir, une véritable
ode à la vie même quand elle semble vaciller, grâce à l'énergie de ses deux jeunes héros, Toto, toujours plein de rire et
d'amour pour ses sœurs, et Andrea, la cadette prête à tout
bien qu'analphabète pour sauver sa fratrie de la misère et de
la toxicomanie. Grâce aussi à l'énergie des éducateurs, des
professeurs, qui déploient, avec les moyens du bord, des trésors de compréhension, de patience, pour sauver ces enfants
perdus.
Ce long et difficile chemin vers la lumière est truffé de scènes
magnifiques : celle où la cadette tente de sauver son aînée
prostrée dans un appartement en plein chaos, ou encore les
retrouvailles compliquées avec la mère… Toto et ses sœurs
est vraiment impressionnant dans sa manière d'appréhender
le réel pour en faire une construction narrative palpitante.
TOULOUSE
CAPITAINE
THOMAS
SANKARA
Christophe Cupelin
Suisse/Burkina Faso 2015 1h30 VOSTF
Thomas Sankara devient président de la Haute-Volta le 4 août
1983. Une année après, il marque définitivement l'histoire et
l'identité de son pays en le rebaptisant Burkina Faso, littéralement la « terre des hommes intègres ». Bien au-delà des frontières de son pays, il a représenté un immense espoir pour
une grande partie de la jeunesse africaine.
Sa politique d'affranchissement du Burkina Faso, qui promeut notamment l'autosuffisance de la nation sur le plan alimentaire, l'amène à prendre radicalement position contre
toute forme d'influence impérialiste ou néocoloniale, et lui fait
adopter un discours sans ambages à l'égard des puissants
de son époque. Sankara tente de réformer en profondeur la
société civile, qu'il considère comme encore figée sur le modèle féodal, en luttant contre les inégalités entre hommes et
femmes, l'analphabétisme, la corruption, les privilèges des
fonctionnaires… Mais en dépit des succès apparents et de
la popularité de sa révolution, Sankara est contesté en coulisses. Il est brusquement assassiné le 15 octobre 1987 lors
d'un coup d'État que l'on dit organisé par Blaise Compaoré,
l'homme qu'il considérait comme son frère, actuel président
du Burkina Faso.
À travers un montage d'archives rares méticuleusement rassemblées, le réalisateur Christophe Cupelin offre une vision
complète de l'héritage intellectuel et politique de Sankara,
et restitue fidèlement l'atypisme de ce chef d'Etat, percutant
dans son action comme dans ses propos. Vingt-sept ans après
sa disparition tragique et officiellement non élucidée, ce film
donne enfin à voir et à entendre la parole de Thomas Sankara,
l'un des plus importants leaders africains du xxe siècle.
TOULOUSE
Demain on refait le monde !
Le cycle sur les iniatives réjouissantes ne fait que commencer !
Parce que plein de choses existent
qui ne sont pas assez mises en avant
et quand on les découvre on se dit :
mais oui, c’est possible ! Agir chacun à son niveau c’est pas si compliqué ! La solidarité aussi est à portée
de main ! On a plein d’outils, individuels, collectifs qui font qu’ensemble
on peut se préparer un avenir meilleur, plus joyeux, en meilleure santé
et ne pas attendre de griller comme
des scarabées assoiffés pour réagir.
Le réchauffement climatique c’est
notre affaire : il est peu probable
qu’un super héros surgisse du néant
ou que les multinationales deviennnet
vertueuses et ne soient plus aveuglées par leur conquête du profit au
détriment de nos conditions de vie.
Rencontrons-nous, échangeons, fédérons-nous, constituons de petits
collectifs citoyens autonomes et
responsables qui, tous ensemble,
construiront des cités apaisées, respectueuses de l’environnement et
de l’humain. Le film Demain nous
montre des pistes qui fonctionnent à
nous de nous en emparrer, d’en créer
d’autres. Il n’est plus tant de tergiverser !
Un moyen de refaire le monde ?
Citoyens, emparons-nous de
l’Agenda 21 de nos communes !
Du moins c’est ce qu’une poignée ont
décidé de faire à Tournefeuille pour
faire bouger les choses.
Il est passé par ici, il repassera parlà… fait trois petits tours puis disparait… Mais qu’est-ce donc que
l’Agenda 21 ? L’idée est née lors du
sommet de la terre à Rio de Janeiro
en 1992 : autant dire qu’il a déjà
dépassé l’âge de raison. Pourtant il
n’en est qu’à de piètres balbutiemments. Ses intentions étaient louables
: il y était question de pauvreté, de
santé, de logement, de pollution…
Que de belles perspectives qui auraient dû nous aider à évoluer dans
le bon sens ! Peut-être cela aide-t-il
un peu, mais pas suffisamment face
au réchauffement climatique. Alors
il est temps d’agir à notre niveau, de
prendre nos destins en main. Suite
à une réunion organisée à la Mairie
(cf leur site) des groupes de réflexion
sont en train de se mettre en place.
Mardi 19 Janvier à 20h30 à Toulouse, projection unique suivie
d’une rencontre avec le réalisateur Luc Joulé, ainsi que Béatrice
Edrei, psychodynamicienne du travail, chercheur associée au CNAM
de Paris et l’université Paris Diderot, François Rigal, président du
RESACT Midi-Pyrénées, et Patrick Ramonatxo, psychiatre, co-président d’ATTAC Toulouse (achetez vos places à partir du 9/01).
C'EST QUOI CE TRAVAIL ?
Écrit et réalisé par Luc JOULÉ,
Sébastien JOUSSE
Documentaire France 2015 1h41
Avec les ouvriers de PSA
et Nicolas Frize…
C’est quoi finalement le travail ? C’est la
question à laquelle se sont attelés Luc
Joulé et Sébastien Jousse à la faveur
de la présence du compositeur Nicolas
Frize, en résidence dans l’usine PSA à
Saint-Ouen pour sa future création musicale. Ils se sont immergés deux années durant au plus près du travail à
l’œuvre dans cette usine de production
industrielle qui emboutit chaque jour 800
000 pièces de métal pour alimenter les
chaînes d’assemblage du groupe automobile. De journées à observer et écou-
ter, comprendre et rechercher… A l’arrivée, c’est vraiment du beau travail ! Avec
eux, nous plongeons dans le monde du
travail ouvrier et l’univers d’un compositeur hors du commun. À l’image, les cinéastes dissèquent les rouages de la
production industrielle tandis que les voix
des ouvriers décrivent des approches du
travail et des existences aussi riches que
plurielles. Une restitution qui traduit une
acuité et une sensibilité remarquables,
à travers des témoignages touchants,
souvent surprenants, toujours passionnants. Pendant ce temps-là, le compositeur franchit, tantôt en discret glaneur de
quelque sonorité ou matériaux, tantôt en
véritable orchestrateur, les étapes d’une
création qui s’offrira à nous. N’ayons pas
peur des mots : c’est brillant !
Le RESACT est une association qui rassemble la « communauté » des personnes intéressées par
les questions relatives au travail en Midi-Pyrénées. Il réunit des ergonomes d'entreprises ou de sociétés et cabinets privés de conseil en ergonomie, mais aussi en RH, organisation ou management,
des enseignants-chercheurs en ergonomie, mais aussi en sociologie, physiologie, psychologie du
travail ou bien en management ou RH, des médecins du travail, des syndicalistes, des juristes, des
IPRP ou préventeurs de Services de Santé au Travail, des acteurs d'institutions (MIDACT, DIRECCTE,
CARSAT, Société de Médecine du Travail, AGEFIPH, MSA…), des formateurs, des étudiants… Le
RESACT diffuse des informations et organise des événements autour de ces questions.
ATTAC Toulouse souhaite débattre de la place du travail dans un processus de transformation
sociale, écologique et démocratique qui inclut celui d’une émancipation individuelle et collective.
Faire société suppose des conditions, non pas celles qui serviraient de support à l’exclusion de
l’individu, mais celles au contraire qui permettraient de l’inscrire dans les conditions d’une véritable appartenance sociale qui suppose la sortie définitive de la guerre de tou-te-s contre tou-te-s.
DEMAIN ON REFAIT LE MONDE
Jeudi 4 février à 20h10 à Tournefeuille la séance sera suivie d’un débat sur les propositions
citoyennes à mettre en place dans le cadre de l’agenda 21. Quel devenir pour notre centre-ville ?
Comment le rendre éco-responsable, pacifier la circulation? Le rendre encore plus attrayant avec des
espaces de rencontre et de convivialité, repenser l’urbanisme… Places en prévente dès le 25 janvier
terme. Et il présente des actions, des alternatives concrètes qui sont mises en
œuvre, avec succès, dans tous ces domaines. Mélanie Laurent : « Mises bout à
bout, les initiatives comme la permaculture, les monnaies locales, les énergies
renouvelables, dessinent un monde possible. Ce qui peut paraître démotivant,
c’est qu’il ne s’agit que d’initiatives isolées, mais en même temps elles ne demandent qu’à être réunies ! Il y a déjà un
monde qui tient la route, qui existe, où
tout est possible. Des solutions sont déjà disponibles, dans tous les domaines,
c’est forcément inspirant ! »
DEMAIN
Film documentaire de Cyril DION
et Mélanie LAURENT
France 2015 2h
Qui n'a pas eu envie de changer le
monde ? Au moins de le rendre meilleur ? Qui n'a pas rêvé d'un monde où
chacun mangerait à sa faim, et sainement, aurait un toit, de qualité, pourrait
circuler librement, où l'argent ne serait
plus le roi, mais juste un moyen, où l'air
ne serait plus pollué jusqu'à l'asphyxie,
où les océans ne seraient plus pillés par
la pêche industrielle ni envahis par le pétrole ou le plastique, où les champs, les
arbres, les animaux ne seraient plus empoisonnés par les pesticides, infectés
par la radioactivité invisible, inodore ?
Un monde où l'intérêt commun serait
compris de toutes et tous : la nécessité de nous inventer une nouvelle et belle
vie, maintenant, pendant qu'il est encore
temps, pour que demain ne soit pas le
résultat inéluctable de nos errements…
Loin de l'écologie triste et punitive, loin
du discours sur le développement durable cher au greenwashing, vous allez
voir un film formidable, vivant, enthousiasmant sur notre extraordinaire capacité à rebondir face à l'adversité, notre
extraordinaire capacité à imaginer, notre
extraordinaire capacité à faire.
Mélanie Laurent et Cyril Dion sont allés rencontrer des gens passionnants à
travers le monde, qui œuvrent au quo-
tidien à ce changement indispensable :
Inde, États-unis, Canada, Danemark,
Allemagne,
Islande,
Scandinavie,
Finlande, Grèce, France…
Le film est composé de cinq chapitres :
agriculture, énergie, économie, démocratie et éducation. Construction intelligente et pédagogique, dans le meilleur
sens du terme, qui nous montre bien que
tout est lié, qu'il s'agit bien d'un problème
politique, là aussi dans le sens noble du
Tout s'enchaîne judicieusement et vient
renforcer la certitude qu'il faut d'urgence opérer une rupture symbolique,
mais aussi pratique avec notre système
actuel fondé sur le pétrole et les autres
énergies fossiles, sur le nucléaire, sur
le productivisme, sur le consumérisme,
sur la financiarisation de l'économie, sur
l'éducation normative et compétitive…
Pas de doute, Cyril Dion, co-fondateur avec Pierre Rabhi du mouvement
Colibris, et Mélanie Laurent, actrice et
réalisatrice, tous deux activistes pour un
monde meilleur, ont réussi leur coup : sur
les thématiques qu'il aborde, Demain est
un film-somme, essentiel, un outil d'information et d'action qui est aussi un
spectacle passionnant et exaltant.
TOULOUSE & TOURNEFEUILLE
Vendredi 29 janvier à 20h à Toulouse, SOIRÉE DE LANCEMENT DE LA NOUVELLE FORMULE
DE POLITIS, journal indépendant depuis 28 ans : projection unique suivie d'une rencontre
avec Denis Sieffert, rédacteur en chef de Politis (achetez vos places à partir du 15/01).
Politis est un journal hebdomadaire créé en 1988 par plusieurs journalistes, dont Bernard Langlois (premier numéro le
21/01/1988, son titre : « La France manque d'immigrés »). C'est un journal d'opinion à l'engagement humaniste, social
et écologique qui parie sur la capacité d'analyse et de réflexion de ses lecteurs plutôt que sur le recours à l'émotion et
à la sensation. Aucun grand groupe économique n'est derrière Politis qui, gage de son indépendance, ne vit que de ses
ventes en kiosques et surtout de ses abonnements. Peu de publicité dans ses pages, pour des annonceurs triés sur le
volet (Le Monde Diplo, la MGEN…). Depuis 2006, Politis est accessible sur Internet : www.politis.fr.
Au cours de sa – toujours fragile – vie, le journal a subi plusieurs déboires financiers, dont un particulièrement grave en
2006 l'obligeant à lancer une souscription : 968 000 euros récoltés ! L'occasion pour ses salariés de former avec des
lecteurs l'association Pour Politis. Le 21 Janvier 2016, Politis lance une nouvelle formule, plus que jamais attachée à
ses valeurs de départ, plus que jamais ouverte sur le monde et offensive, plus que jamais critique de la dérive néolibérale de la gauche traditionnelle.
CONTRE-POUVOIRS
Film documentaire
de Malek BENSMAÏL
Algérie/France 2015 1h37 VOSTF
C’est un documentaire remarquable à la
narration classique, mais instructif et nécessaire. Une plongée dans le quotidien
du comité de rédaction d’El watan, plus
grand journal francophone algérois fondé en 1990, qui n’a rien à envier à ses
confrères internationaux, avec son édition en ligne, ses suppléments thématiques, ses correspondants spécialisés,
et qui a su intelligemment et vite se moderniser.
On suit ici la campagne électorale qui
verra le cacique Bouteflika, pathétique
ombre de lui-même, obtenir un quatrième mandat présidentiel au printemps
2014. Le film suit ce chantier et un autre
aussi en parallèle, le déménagement
du journal dans de nouveaux locaux en
construction, symboles de sa future indépendance, et de l’évolution de certains
pans de la société algérienne. Avec ses
moments ubuesques, comme ceux qui
nous montrent le contre-maître algérien
et les ouvriers de l’entreprise chinoise, à
la fois guinéens, turcs, maliens qui ont
bien du mal à se comprendre.
Vingt ans après une vague d’assassinats, la sanglante décennie noire, qui
a vu une centaine de journalistes périr
« par l’épée », Bensmail rend hommage
à cette presse d’opposition bien vivante
qui ne cesse de se battre face à la mascarade du pouvoir à laquelle se prête
le personnel politique, qui voudrait tout
museler et prendre le peuple pour des
ânes bâtés.
Il filme les visages, les rotatives, la machine en mouvement, c’est un film au
cœur de la rédaction, sur la construction
et la circulation, celle des réunions, articles en écritures, réflexions et débats
d’idées entre journalistes, dessins satiriques à la une, et ces moments d’une
presse farouchement indépendante qui
sont l’expression et la trace des soubresauts de la vie politique et sociale de
l’Algérie.
L’Algérie est une société qui se cherche,
dans cette rédaction les idées s’opposent, on perçoit un chaos quotidien,
doutes, contradictions s’entrechoquent
et c’est sûrement la force de ce journal,
laboratoire d’idées où se défend viscéralement une conscience politique pour
donner malgré tout la parole au peuple,
un maelström qui infuse aussi ce rythme
tendu au film.
Le réalisateur a su transcrire la complexité et l’intelligence de ces journalistes
aux convictions personnelles parfois divergentes, mais pour lesquels l’unité est
une priorité, l’expression du contre-pouvoir indispensable à chaque moment où
la démocratie vacille. On apprend comment se forme, s’oppose et se construit
l’information indépendante.
Journaliste est un métier dangereux,
« l’absence de loi donne à l’activité journalistique un haut risque pénal » souligne le patron Omar Belhouchet, véritable héros de la guerre pour la liberté
d’expression.
Bensmail ajoute : « En Algérie, il est plus
facile de définir les contre-pouvoirs ».
Dans de belles ouvertures extérieures,
piqûres de rappel nécessaires, il nous
suggère que dans la rue, des mouvements sociaux de contestation, tels que
Barakat, existent bien, preuve s’il en
était besoin que filmer comme informer
sont des activités vitales à la vie de l’Algérie.
DEMAIN ON REFAIT LE MONDE
LES CHEVALIERS BLANCS
Joachim LAFOSSE
France 2015 1h52
avec Vincent Lindon, Louise
Bourgoin, Valérie Donzelli, Reda Kateb,
Philippe Rebbot, Yannick Renier…
Scénario de Joachim Lafosse, Tomas
Van Zuylen et Bulle Decarpentries,
librement adapté du livre Sarkozy
dans l'avion ? Les zozos de la
Françafrique de François-Xavier
Pinte et Geoffroy d'Ursel
C'est l'histoire d'un groupe d'aventuriers
de l'humanitaire, c'est l'histoire d'un
homme charismatique au possible… et il
fallait qu'il le soit pour entraîner dans une
aventure aussi bancale que pleine de
bonnes intentions une flopée de familles
françaises, une équipe de bénévoles dévoués corps et âme, prêts à risquer plus
que leur tranquillité en s'embarquant un
beau jour pour l'Afrique dans le but (humanitaire) d'exfiltrer trois cents enfants
de moins de cinq ans de leur pays d'origine pour les ramener vers des familles
prêtes à les accueillir en France après
avoir contribué au financement de l'opération.
On se rappelle cette histoire de l'Arche
de Noé, qui défraya la chronique en
2007, provoqua un incident diplomatique avec le Tchad et moult rebondissements judiciaires, médiatiques… et n'est
d'ailleurs pas terminée. Les prétendus
orphelins ne l'étaient pas toujours, une
certaine liberté avait été prise avec les
règles de base indispensables dans ce
genre d'opération : comment un simple
pompier avait-il pu lever plus de 800 000
euros auprès d'inconnus prêts à le suivre
sans garanties particulières, uniquement
sur la conviction que de bons Français
se devaient de voler au secours d'enfants africains ?
Mais si le film s'inspire avec précision de
cette histoire, il ne prend pas ouvertement parti et s'interroge surtout sur les
ressorts humains qui peuvent conduire
à une telle situation, sur cette capacité
largement partagée (on le voit constamment et encore récemment) de se laisser
emporter par l'émotionnel, par ces pulsions épidermiques qui embrouillent le
raisonnement, ouvrent la porte aux manipulations les plus diverses et peuvent
entraîner les mieux intentionnés à commettre des actes dont ils ne mesurent
pas les conséquences, et parfois même
aboutir au résultat inverse de celui espéré. Les personnages du film ne sont pas
des mauvais bougres. Même si celui qui
les entraîne a bien conscience de ne pas
agir en toute légalité, il semble d'abord
être mu par le désir de « faire le bien »
selon une conception toute subjective et
ainsi interroge nos propres relations à ce
qu'on nomme communément la « générosité » : à qui fait-on du bien lorsqu'on
fait « le bien » ? À soi ? Aux autres ? Estil possible de s'affranchir dans une telle
démarche de toute réflexion politique,
contextuelle, historique ?
Il n'y avait pas mieux que Vincent Lindon
pour porter un tel personnage, ce qu'il
dégage rend crédible toutes ces interrogations : il est convaincant de charisme,
mu par une conviction qui n'a d'égale
que la méconnaissance du terrain sur
lequel il évolue, emberlificoté dans des
relations complexes avec des interlocuteurs africains auxquels il ne comprend
rien et qui l'impatientent, aveuglé qu'il
est par l'obsession de mener à son terme
la mission qu'il s'est fixée. Autour de lui,
la petite équipe – médecins, infirmières,
sauveurs d'humanité, journalistes, intermédiaires –, entre doutes et certitudes,
est une superbe illustration de nos difficultés à comprendre le monde et à comprendre ce qui se cache dans l'ombre de
nos motivations affichées.
Les Chevaliers blancs trouve un magnifique écho dans l'émission de
Laure Adler dont on vous recommande
l'écoute (Permis de penser sur le site
de France Inter : émission du Samedi
12 Décembre, avec Thierry Levy, remarquable comme à son habitude) qui pose
une des question essentielles qu'illustre
le film : où donc se niche la vérité ? Y-at-il une vérité judiciaire… une vérité tout
court… qu'est-ce qui fait qu'un jour ou
l'autre un individu franchit la limite de ce
qui est licite ? Qui définit ce qui est licite ?
TOURNEFEUILLE
Mardi 16 février à 20h30, projection en avant-première suivie d'une rencontre
avec François Ruffin, le réalisateur, organisée avec l'Université Populaire de Toulouse
et Les Amis du Monde Diplomatique (achetez vos places à partir du 6 février).
MERCI PATRON
Documentaire de François RUFFIN
France / Belgique 2015 1h30
Jocelyne et Serge Klur, ouvriers dans
l’industrie textile depuis plus de trente
ans, fabriquaient des costumes pour la
marque Kenzo dans le nord de la France
jusqu’à que leur usine soit délocalisée
en Pologne. Désormais au chômage, criblés de dettes, ils risquent simplement
de perdre leur maison. Bernard Arnaud
est PDG du groupe LVMH. La firme est
numéro un mondial du luxe grâce à son
portefeuille de plus de soixante marques
de prestige dont certaines sont plusieurs
fois centenaires. « Groupe à caractère
familial, LVMH a pour vocation d’assurer
le développement à long terme de chacune de ses Maisons dans le respect de
leur identité, leur héritage, leur savoirfaire. » Cette gentille phrase de présentation du groupe sur la page d’accueil
de son site internet est située juste en
deçà du petit compteur qui nous donne
la valeur de l’action en temps réel…
François Ruffin, vous connaissez sa voix
de journaliste enquêteur dans l’émission Là-bas si j’y suis. Sensible aux
sorts et causes des classes populaires
aujourd’hui sous-représentées dans les
médias mais toujours plus présentes
dans la composition de la société française il est également le fondateur du
journal de contre-désinformation Fakir
que vous pouvez trouver dans tous les
bons kiosques mais aussi et toujours à
la caisse de votre ciné préféré.
À priori pas grand chose en commun
entre ces trois protagonistes. Sauf que
Les Klur travaillaient pour Kenzo, que
Kenzo appartient au groupe LVMH et
que Ruffin a une fâcheuse tendance
à prendre fait et cause pour les valeureux travailleurs plutôt que pour les patrons de multinationales. Notre journaliste d’investigation s’invite donc à une
assemblée générale du groupe LVMH et
tente de prendre la parole. Sitôt monté
sur l’estrade sitôt délogé, il semble difficile de croire que David puisse encore
l’emporter sur Goliath. Mais il prend des
forces, avale quelques petits fours, une
rasade de champagne et fomente une
action digne d’un Robin des bois des
temps modernes, tendance carnavalesque…
Du suspense donc, de l’émotion, de la
franche rigolade, et même de l’espionnage sont au programme de ce thriller
social qui semble s’inscrire, telle une
nouvelle variante des pieds Nickelés
version Picarde contre entreprise tentaculaire, dans la longue caravane des
combats pour des causes désespérées
mais qui, au final, nous conforte dans
l’idée que, tel que le proclame Fakir à
longueur de numéros : « À la fin, c’est
nous qu’on va gagner ! »
Les rendez-vous de l'Université Populaire de Toulouse :
À la Bourse du Travail : Jean-Baptiste Comby jeudi 14 janvier à 20h30, la
question climatique, genèse et dépolitisation d’un problème public • Le 21 janvier à 20h30 en partenariat avec la Librairie Terra Nova et Avanti Popolo, Vincent
de Gaulejac dans le cadre de son cycle de formation sur le travail pour une conférence-débat autour de son dernier ouvrage Le capitalisme paradoxant un système qui rend fou • Lucia Katz mercredi 10 février à 20h30, L'avènement du Sans
Abrisme, les asiles de nuit, 1871-1914, en partenariat avec la Librairie Terra Nova.
Au Bijou : Anticapitalistes, une sociologie historique de l’engagement, en partenariat avec la librairie Terra Nova, Florence Johsua mardi 26 janvier à 20h30.
Plus d'informations sur www.universitepopulairetoulouse.fr
DEMAIN ON REFAIT LE MONDE
EXPERIMENTER
Écrit et réalisé par
Michael ALMEREYDA
USA 2015 1h37 VOSTF
avec Peter Sarsgaard, Winona
Ryder, Jim Gaffigan, Edoardo Ballerin,
John Palladino, Taryn Manning,
Anthony Edwards…
Université Yale, 1961. Stanley Milgram,
jeune chercheur en psychologie sociale, conduit une expérience dans laquelle des volontaires, pour « punir »
un cobaye humain (lui aussi censément volontaire, attaché sur un fauteuil
dans une pièce voisine) de ses mauvaises réponses à un questionnaire tout
à fait banal, croient lui administrer des
décharges électriques de plus en plus
douloureuses. La victime a beau leur
demander d’arrêter, la majorité des interrogateurs, à la demande des scientifiques qui les encadrent, poursuivent le
protocole jusqu’à infliger des décharges
potentiellement dangereuses. Par cette
expérience, Milgram souligne la propension qu’a tout homme à se soumettre à
l’autorité, au moment précis où le procès du nazi Adolf Eichmann est diffusé
à la télévision à travers toute l’Amérique.
L’opinion populaire comme la commu-
nauté scientifique en sont bouleversées.
Ne serait-ce que parce qu’on se souvient (au moins avoir entendu causer) de
cette fameuse séquence avec Montand
et Planchon dans I… comme Icare ou
parce qu’on a regardé avec curiosité
la vraie-fausse émission télévisée baptisée « Le Jeu de la Mort », on connaît
– ou on croit connaître – cette fameuse
« expérience de Milgram ». Inquiétante,
fascinante par ce qu’elle nous raconte
de nous-mêmes, ce tout petit fragment
de l’histoire de la vie universitaire américaine, pourtant fondateur de la recherche en sciences sociales, en psychologie, en sociologie, ne fournissait
sans doute pas la matière à un film entier. Le risque était donc grand de délayer autour, d’hollywoodianiser l’intrigue, d’héroïser Milgram, bref de faire
n’importe quoi.
Et pourtant, contre toute attente, mission accomplie : Experimenter est une
remarquable réussite. Avec une habileté sans faille et armé d’un script captivant, le film nous emmène au-delà de
David Milgram, il s’immerge pleinement
dans ses travaux, avec le souci d’en extraire et de mettre en exergue la mœlle
épinière du propos qui s’était dégagé de
ses recherches. En l’occurrence cette
faculté, profondément humaine, de laisser l’autorité prendre le pas sur notre
propre morale, de toujours se soumettre
au conformisme d’une manière ou d’une
autre, de lâcher notre libre-arbitre du
moment qu’un autre assume l’entière
responsabilité des actes commis.
Michael Almereyda déroule son récit authentique avec une maîtrise cinématographique formidable, avec une créativité épatante, et avec une intelligence de
chaque instant, permettant à son film de
trotter dans les têtes longtemps après la
fin de la projection. Soucieux de ne pas
s’enfermer dans la reconstitution historique poussiéreuse et assommante,
le réalisateur use d’une rhétorique lardée de motifs artistiques (héros qui
s’adresse au spectateur, jeu avec les décors, métaphores visuelles) permettant
à son biopic d’être vivant, de communiquer en permanence avec le spectateur, de l’impliquer, de l’inviter dans son
décor théâtral, pour déployer une œuvre
à la fois haletante et participative. A la
fois sociologique, psychologique et philosophique, Experimenter est à découvrir de toute urgence : plus qu’un film,
une véritable « expérience » de cinéma
qui traverse l’écran pour nous inviter à
réfléchir sur nous-mêmes, sur notre vie,
sur notre connexion au monde environnant. (d’après N. Rieux, mondocine.net)
TOULOUSE
Vidéo en Poche
des films sur votre clé usb !
Venez au ciné remplir une clé USB
avect des Vidéos en Poche, il y en a
pour tous les goûts et les âges.
5€ par film, sans DRM et en HD
quand c’est possible, la résolution
minimale étant celle d’un DVD !
CINÉ LECTURE lundi 8 février à 20h30 à Toulouse
En partenariat avec le Théatre Le Ring, dans le cadre du
Festival Vents d'Est, séance unique précédée d'une lecture
du livre Le mot de progrès dans la bouche de ma mère sonnait
terriblement faux de Matéi Visniec (Éditions Lansman, 2007)
Quelque part en Europe centrale ou dans les Balkans, après une guerre, un homme et
une femme sont de retour après plusieurs années d’exils. Les frontières de leur pays
ont été redessinées, l’économie a changé, leur maison est à reconstruire et leur famille
doit être recomposée. Commence alors un cheminement pour le deuil, pour libérer le
présent de cette mémoire endolorie. Alors ça creuse, ça cherche… Lecture par les anciens stagiaires de la formation du Ring + invités surprise – Mise en voix par Christine
Tachié, Cie Scène directe. Tarifs habituels (acheter vos places à partir du 30/01)
DJECA, enfants de Sarajevo
À PROPOS D’ELLY (HD)
Écrit et réalisé par Ashgar Farhadi
Ils sont une poignée de couples,
avec ou sans enfants, à s’être laissés
embarquer par leur jolie copine Sepideh
pour des vacances au bord de la mer
Caspienne. D’un bon niveau culturel
et social, plutôt gâtés par la nature,
ils sont la réplique des trentenaires ou
des quadra de nos films à nous…
à quelques différences près.
Sepideh, c’est le genre à négocier des
plans un peu foireux, à imposer sa vision
positive des choses, à vouloir faire le
bonheur des autres sans leur demander
leur avis… Pour cette virée à la plage,
elle s’est mis en tête de faire se rencontrer le très charmant Ahmad, sous le
coup d’une récente rupture, et la belle
Elly qu’elle seule connaît. Elly qui les
intrigue tous, qui est tout à fait avenante
et sympathique mais qui manifestement
est préoccupée par une contrainte extérieure qui l’obsède, lui gâche le plaisir.
Bien entendu, rien ne se passe comme
prévu et les épisodes tragi-comiques de
ce week-end tumultueux nous donneront un aperçu extrêmement vivant de
la société iranienne actuelle, corsetée
de tabous religieux et d’interdits de
toutes sortes, honnis ou consentis…
dont on voit bien qu’ils se fissurent de
toutes parts, qu’ils perdent du terrain
mais peuvent virer au drame, quand les
soubresauts du vieux monde tentent
d’étouffer ce vital besoin d’ouverture.
« On n’arrête pas le printemps » disait
le titre d’un film des années 70… ce
film-là a un petit parfum de début de
printemps, mais on devine en le voyant
qu’il ne sera ni facile ni indolore.
et plus de 130 films au catalogue :
www.videoenpoche.info
Écrit et réalisé par Aida BEGIC
Bosnie-Herzégovine 2012 1h30 VOSTF
avec Marija Pikic, Ismir Gagula,
Bojan Navojec, Sanela Pepeljak…
Des nouvelles de Sarajevo. Elles ne sont
pas flambantes mais tout espoir n'est
pas perdu. Tant qu'il y aura des personnages comme Rahima, tant qu'il y aura
des beaux films comme Djeca pour raconter leurs galères et leurs efforts pour
en sortir. Djeca (« enfants », en bosnien)
suit un frère et une sœur, orphelins, pendant quelques jours d'un après-guerre
que l'on dirait appelé à durer pour l'éternité. Rahima (très remarquable Marija
Pikic) est une jeune fille à la beauté austère. Elle travaille dans la cuisine d'un restaurant où elle gagne moins de 500 euros
par mois. Elle vit dans une cité lugubre,
avec son jeune frère, sous le contrôle
d'une assistante sociale un peu corrompue. Un jour le garçon casse le smartphone d'un fils de ministre, mauvais camarade de classe, rompant ainsi le fragile
équilibre de la vie des deux orphelins…
Ces péripéties servent surtout à dresser un beau portrait de femme. Au fil de
longues déambulations dans des décors
urbains profondément déprimants, de la
cité où elle habite aux quartiers de villas décorées de guirlandes de Noël, des
plans-séquences parfois virtuoses dessinent peu à peu les strates de la personnalité de Rahima, qui remontent tour à
tour à la surface.
Avant de se voiler, la jeune femme a
été punk, elle a fait partie d'une bande
dont les anciens membres sont devenus
gangsters ou héroïnomanes. Au restaurant, son meilleur ami est un cuisinier ouvertement gay. La conversion de Rahima
est une affaire individuelle, on ne la voit
pas à la mosquée.
C'est que, à Sarajevo, les raisons - d'une
situation, d'un comportement, d'une attitude - remontent toujours au même
moment, à la guerre. Celle-ci est omniprésente durant le film. Aida Begic a disposé ça et là quelques flash-back tournés
peut-être avec un vieux Caméscope - en
tout cas l'illusion est parfaite. On retrouve
le grain de ces images terribles qui arrivaient sur les écrans entre 1992 et 1995.
Ces séquences montrent des scènes de
guerre, mais aussi des fêtes enfantines
dont on comprend qu'elles ont été tournées dans l'orphelinat où Rahima et son
frère ont grandi.
La cinéaste utilise surtout la bande-son
pour évoquer avec force le poids insupportable de ce souvenir. Les bruits de
moteur, la dalle d'un pont qui bouge au
passage de chaque véhicule, les réacteurs d'un avion, tout devient détonation,
rafale, menace d'agression…
Face à la réalité sordide de la Bosnie
contemporaine (illustrée par le personnage du ministre délibérément caricatural), Rahima ne peut opposer que son observance des règles religieuses et surtout
ce qu'il reste de sa colère punk. Elle ne
rend jamais les armes et retrouve, quand
il le faut, son stock de jurons.
(T. Sotinel, Le Monde)
DEMAIN ON REFAIT LE MONDE
Mercredi 20 janvier à 20h à Toulouse, la projection sera précédée du court métrage Harmonies,
et suivie d'une discussion en présence de la réalisatrice Eurydice Calmejane et du comédien
Martin Cros, ainsi que d’un membre de l'association ACTS. Séance organisée en partenariat
avec ACTS (tarif unique 5€, majoration de 1€ sur le tarif habituel pour rémunérer les interprètes pour
la discussion bilingue langue des signes/français). Achetez vos places à partir du 9 janvier.
J'AVANCERAI VERS TOI
AVEC LES YEUX D'UN SOURD
Film documentaire
de Laetitia CARTON
France 2015 1h45
Toutes les projections du film
sont sous-titrées pour le public
sourd et malentendant
C'est tout en poésie qu'on se laisse
embarquer dans ce film. La réalisatrice
rend hommage à un ami et à travers lui à
toute une communauté : les sourds.
Les sourds sont nombreux, a priori plus
de 6% de la population. Les institutions, la société en général et la plupart
des entendants considèrent la surdité
comme un handicap. Et si c'était simplement une différence ?
Ce film est un voyage à la découverte
d'une langue : la langue des signes.
Avec elle, nous découvrons des histoires de vie, des amitiés, une famille
qui veut une bonne éducation pour ses
enfants, des entendants qui essaient
d'apprendre, des militants (étiez-vous
conscients qu'en France il pouvait être
nécessaire de devoir militer pour parler
sa langue ?).
Dans ce film, on découvre que des
gens sont contraints à « oraliser », apprendre à former des sons quand on
ne les entend pas (ça paraît pourtant
absurde ?)… Oraliser a un prix : beaucoup d'énergie et de difficultés. Et tout
ça pour quoi ? Ressentir bien plus inten-
sément l'impression d'être inadapté au
monde, d'être handicapé.
A Ramonville, à deux pas de chez nous,
il existe une école où les sourds peuvent
parler leur langue. Et là, miracle (miracle ?), les enfants sont aussi éveillés, vivants, inventifs, curieux que dans
n'importe quelle autre école. Dans cette
école, les entendants et les sourds partagent les cours et la cour de récré. Et
alors ils arrivent très bien à communiquer.
Ce film, c'est tout ça. A la fois très intime
et tout à fait universel tant le témoignage
va au delà des histoires personnelles.
C'est un appel à l'ouverture et à la curiosité. On sort de la salle en ayant envie de parler avec les mains. Parce que
c'est beau mais pas seulement. Aurions
nous oublié le langage du corps ? Les
expressions du visage ? Les regards, le
sourire ? Tout ça communique aussi et
mérite qu'on y prête attention. Espérons
que le temps du film ne sera que le début d'une vision nouvelle, plus curieuse
car, comme l'a si joliment écrit Victor
Hugo, « Qu’importe la surdité de l’oreille
quand l’esprit entend ? La seule surdité,
la vrai surdité, la surdité incurable, c’est
celle de l’intelligence. »
Programmé en avant-programme
les 20 janvier à 20h, 24 janvier
à 11h15 et 1er février à 20h15.
HARMONIES
Court-métrage de Eurydice
CALMEJANE France 2015 21mn
Avec Rosemary Standley et Martin Cros
Une femme qui cherche sa voix. Un
homme qui n'en a pas besoin. L'histoire
d'une rencontre et toute la magie de la découverte : de l'autre, de soi, d'un monde…
ACTS (Arts, Culture et Théâtre en Signes) est une association qui a pour objectif principal d’encourager les initiatives
de ses membres en les accompagnant dans leurs travaux
de création et de production amateurs et professionnelles.
L’association s’efforce d’enrichir l’univers culturel et artistique des sourds à travers différents pôles d’activités : le
Théâtre et toutes autres formes artistiques. ACTS contribue
également à favoriser l’accès à la culture théâtrale au public sourd.
Mettez votre PUB
Dans la Gazette
LES FILMS
À TOULOUSE
06 70 71 53 55
45 ANS
DU 27/01 AU 16/02
[email protected]
Nouveau à Tournefeuille :
Café chaud et autres
gourmandises…
Tous les samedis, dès la première séance, un bon café vous
attendra dans le coin cheminée.
Le bistrot étant fermé à midi, on
vous propose de venir partager avec l'équipe d'Utopia votre
pique-nique. S'il fait très froid
on essaiera même de temps à
autre de vous proposer un bouillon chaud. Ce sera l'occasion de
nous poser toutes les questions
qui vous taraudent sur notre
fonctionnement, l'histoire du lieu,
celle d'Utopia. D'échanger sur les
films que vous avez vu, de nous
parler de vos projets… De proposer des idées de débats, d'animations. On peut aussi parler des
actions que chacun mène, de ce
qui se passe dans notre ville ou
de ce qu'on aimerait y voir.
À ce propos ne loupez
pas la séance du 4 février
à 20h10 de DEMAIN. Tout un
cycle vous est proposé qu'on
peut encore étoffer…
LES 8 SALOPARDS
DU 13/01 AU 16/02
ANNA ET LES LOUPS
DU 13/01 AU 2/02
ANOMALISA
DU 3 AU 16/02
APRÈS LA GUERRE,
C'EST TOUJOURS
LA GUERRE
Mardi 26/01 à 20h30
BÉLIERS
DU 13 AU 26/01
LULU FEMME NUE
Lundi 1/02 à 11h45
CAROL
DU 13/01 AU 16/02
MAMAN A 100 ANS
DU 13/01 AU 1/02
LES CHEVALIERS
BLANCS
DU 20/01 AU 16/02
MARCEL CONCHE
Jeudi 14/01 à 20h30
LA MARCHEUSE
DU 3 AU 16/02
MERCI PATRON
Mardi 16/02 à 20h30
MIA MADRE
DU 13 AU 23/01
CHOCOLAT
DU 3 AU 16/02
LES DÉLICES
DE TOKYO
AP le 25/01 à 20h
PUIS DU 27/01 AU 16/02
DEMAIN
DU 13/01 AU 15/02
LES ESPIÈGLES
À PARTIR DU 10/02
A SECOND CHANCE
DU 13/01 AU 2/02
MISTRESS AMERICA
DU 13/01 AU 16/02
AU-DELÀ DES
MONTAGNES
DU 13/01 AU 15/02
NAHID
DU 3 AU 16/02
L’ÉTREINTE
DU SERPENT
DU 13/01 AU 2/02
PREJUDICE
DU 3 AU 16/02
HECTOR
DU 13/01 AU 31/01
LES PREMIERS,
LES DERNIERS
DU 27/01 AU 16/02
L’HERMINE
DU 13/01 AU 1/02
BANG GANG
DU 13/01 AU 11/02
C'EST QUOI
CE TRAVAIL ?
Mardi 19/01 à 20h30
CAPITAINE
THOMAS SANKARA
DU 13 AU 24/01
CONTRE-POUVOIRS
Vendredi 29/01 à 20h
DEMAIN
DU 13/01 AU 16/02
DJECA, ENFANTS
DE SARAJEVO
Lundi 8/02 à 20h30
Le samedi 30 janvier à 12h
précises, Rendez-vous dans
le coin cheminée avec Les
casseroles enchantées pour
une auberge espagnole dans
la joie et la bonne humeur.
Les casseroles enchantées, c’est
un petit groupe de spectateurs
qui se réunissent le dernier samedi de chaque mois pour casser la croute ensemble. Chacun
amène de bonnes choses à manger, on partage, on rigole et on
chante si on ose ! Ou on écoute
chanter. On peut amener des instruments, des partitions…
LES INNOCENTES
À PARTIR DU 10/02
EDMOND,
UN PORTRAIT
DE BAUDOIN
Jeudi 28/01 à 20h30
L'ÉLAN
Jeudi 21/01 à 20h30
L'ÉTREINTE
DU SERPENT
DU 13/01 AU 2/02
EXPERIMENTER
DU 27/01 AU 16/02
FERDA LA FOURMI
À PARTIR DU 10/02
J'AVANCERAI VERS
TOI AVEC LES YEUX
D'UN SOURD
DU 20/01 AU 9/02
TANGERINE
DU 13/01 AU 2/02
THE KING OF KONG
Dimanche 14/02 à 20h30
TOUT EN HAUT
DU MONDE
DU 27/01 AU 14/02
TOTO ET SES SOEURS
DU 13 AU 26/01
LA VIE TRÈS
PRIVÉE DE M. SIM
DU 13/01 AU 2/02
VIOLETTE
Mercredi 27/01 à 11h
DES IMAGES
AUX MOTS
DU 5 AU 7/02
LES FILMS À
TOURNEFEUILLE
45 ANS
DU 27/01 AU 16/02
LES INNOCENTES
À PARTIR DU 10/02
LOLO
DU 13 AU 26/01
MILLIONS CAN WALK
Dimanche 17/01 à 10h
MISTRESS AMERICA
DU 3 AU 16/02
NEIGE ET LES
ARBRES MAGIQUES
DU 13/01 AU 7/02
NOUS TROIS OU RIEN
DU 13/01 AU 16/02
LE PONT DES ESPIONS
DU 13 AU 26/01
LES PREMIERS,
LES DERNIERS
DU 27/01 AU 16/02
SPOTLIGHT
DU 27/01 AU 16/02
THE BIG SHORT
DU 13/01 AU 9/02
LES 8 SALOPARDS
DU 13/01 AU 16/02
TOUT EN HAUT
DU MONDE
DU 27/01 AU 16/02
AU-DELÀ DES
MONTAGNES
DU 13 AU 19/01
LA VIE TRÈS
PRIVÉE DE M. SIM
DU 13/01 AU 2/02
14
JAN
VEN
15
JAN
SAM
16
JAN
DIM
17
JAN
T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE
JEU
T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE
JAN
10H50
LES 8 SALOPARDS
12H15
TOTO ET SES SOEURS
T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE
13
4€
10H40
LES 8 SALOPARDS
11H10
AU-DELÀ DES...
12H00
MAMAN A 100 ANS
T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE
MER
11H20
AU-DELÀ DES...
11H30
MIA MADRE
12H15
TOTO ET SES SOEURS
10H30
LES 8 SALOPARDS
11H00
L’ÉTREINTE DU...
11H50
TANGERINE
13H45
DEMAIN
13H30
LA VIE TRÈS PRIVÉE...
13H40
MIA MADRE
16H10
LES 8 SALOPARDS
15H30
A SECOND CHANCE
15H50
TOTO ET SES SOEURS
11H00
LES 8 SALOPARDS
11H20
THE BIG SHORT
11H50
L’ÉTREINTE DU...
11H40
DEMAIN
14H10 bébé
CAROL
13H50
LES 8 SALOPARDS
14H20
BÉLIERS
14H00
NOUS TROIS OU RIEN
16H30
AU DELÀ DES...
17H00
LA VIE TRÈS PRIVÉE...
16H20
L’HERMINE
16H00
NEIGE ET LES ARBRES...
18H20
HECTOR
17H10
DEMAIN
19H00
LES 8 SALOPARDS
19H10
CAROL
20H10
NOUS TROIS OU RIEN
19H30
THE BIG SHORT
T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE
PROGRAMME
Les séances sur fond gris sont à 4 euros.
(D)=dernière projection du film. L’heure indiquée
est celle du début du film, soyez à l’heure, on ne laisse
pas entrer les retardataires. www.cinemas-utopia.org
11H00
LES 8 SALOPARDS
11H40
MISTRESS AMERICA
11H30
ANNA ET LES LOUPS
14H10
AU-DELÀ DES...
13H30
BANG GANG
13H40
A SECOND CHANCE
15H30
DEMAIN
15H45
LA VIE TRÈS PRIVÉE...
16H40
LES 8 SALOPARDS
18H00
BANG GANG
17H50
L’ÉTREINTE DU...
20H00
LES 8 SALOPARDS
20H00
MISTRESS AMERICA
20H15
TOTO ET SES SOEURS
21H50
TANGERINE
22H10
CAPITAINE SANKARA
14H30
THE BIG SHORT
14H10
LES 8 SALOPARDS
16H10
BÉLIERS
14H00
LOLO
17H00
LES 8 SALOPARDS
17H20
CAROL
18H10
L’ÉTREINTE DU...
16H00
NOUS TROIS OU RIEN
20H10
CAROL
19H40
LES 8 SALOPARDS
20H40
LA VIE TRÈS PRIVÉE...
18H00
AU DELÀ DES...
20H30
DEMAIN
4€
4€
4€
4€
4€
4€
11H20
LES 8 SALOPARDS
10H40
NEIGE ET LES ARBRES...
11H50
THE BIG SHORT
10H00 Petit déjeuner
MILLIONS CAN WALK
14H00
LES 8 SALOPARDS
13H45
A SECOND CHANCE
14H10
BANG GANG
15H50
DEMAIN
16H10
CAPITAINE SANKARA
13H30
LES 8 SALOPARDS
14H00
CAROL
13H45
LOLO
13H50
DEMAIN
14H00
MISTRESS AMERICA
14H10
A SECOND CHANCE
13H45
MAMAN A 100 ANS
13H50
LA VIE TRÈS PRIVÉE...
13H40 bébé
MISTRESS AMERICA
14H00
A SECOND CHANCE
4€
17H15
LES 8 SALOPARDS
18H15
MISTRESS AMERICA
18H00
LA VIE TRÈS PRIVÉE...
20H30
LES 8 SALOPARDS
20H00
BANG GANG
20H05
A SECOND CHANCE
16H40
LA VIE TRÈS PRIVÉE...
16H20
LES 8 SALOPARDS
16H00
NEIGE ET LES ARBRES...
16H10
LES 8 SALOPARDS
18H40
CAROL
18H20
LES 8 SALOPARDS
17H15
LE PONT DES ESPIONS
21H00
LES 8 SALOPARDS
15H45
BANG GANG
16H15
ANNA ET LES LOUPS
15H40
TANGERINE
17H45
LES 8 SALOPARDS
18H30
MISTRESS AMERICA
17H30
AU-DELÀ DES...
21H00
LES 8 SALOPARDS
20H30
15H00
NOUS TROIS OU RIEN
15H15
CAROL
15H30
L’ÉTREINTE DU...
15H40
LES 8 SALOPARDS
17H00
LA VIE TRÈS PRIVÉE...
4€
16H00
LES 8 SALOPARDS
15H30
BANG GANG
16H05
L’ÉTREINTE DU...
14H20
LES 8 SALOPARDS
14H00
THE BIG SHORT
14H30
LOLO
14H10
CAROL
11H50
CAROL
14H20
HECTOR
4€
19H50
HECTOR
19H30
NOUS TROIS OU RIEN
22H00
MISTRESS AMERICA
22H10
TANGERINE
21H30
CAROL
21H40
L’ÉTREINTE DU...
21H30
THE BIG SHORT
MARCEL CONCHE... + rencontre
20H00
LA VIE TRÈS PRIVÉE...
22H00
BANG GANG
19H00
LES 8 SALOPARDS
19H20
CAROL
19H40
LOLO
18H50
DEMAIN
22H10
NOUS TROIS OU RIEN
21H40
THE BIG SHORT
21H35
AU DELÀ DES...
21H10
LES 8 SALOPARDS
17H30
MIA MADRE
18H30
TOTO ET SES SOEURS
19H20
MISTRESS AMERICA
19H50
BANG GANG
20H20
TANGERINE
21H10
LES 8 SALOPARDS
21H50
DEMAIN
22H10
A SECOND CHANCE
17H30
L’HERMINE
16H40
L’ÉTREINTE DU...
17H20
DEMAIN
16H30
LES 8 SALOPARDS
19H30
CAROL
19H15
NOUS TROIS OU RIEN
19H50
BÉLIERS
19H40
AU DELÀ DES...
22H00
THE BIG SHORT
21H20
LES 8 SALOPARDS
21H50
LE PONT DES ESPIONS
22H10
LA VIE TRÈS PRIVÉE...
17H40
BANG GANG
17H50
MAMAN A 100 ANS
19H20
MISTRESS AMERICA
19H40
AU-DELÀ DES...
19H50
A SECOND CHANCE
21H10
LES 8 SALOPARDS
22H10
MISTRESS AMERICA
22H00
BANG GANG
22H10
CAROL
21H30
LES 8 SALOPARDS
22H20
LOLO
22H00
LE PONT DES ESPIONS
17H50
HECTOR
JAN
MAR
19
JAN
T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE
18
4€
14H10
AU-DELÀ DES...
14H00
A SECOND CHANCE
14H20
ANNA ET LES LOUPS
12H00
CAROL
12H15
LES 8 SALOPARDS
11H50
LA VIE TRÈS PRIVÉE...
12H30
DEMAIN
14H15
NOUS TROIS OU RIEN
15H20
AU DELÀ DES...
14H00
L’ÉTREINTE DU...
T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE
LUN
11H00
LES 8 SALOPARDS
12H10
MISTRESS AMERICA
12H20
BANG GANG
11H20
DEMAIN
11H30
MIA MADRE
11H40
TANGERINE
13H45
LES 8 SALOPARDS
13H40
L’ÉTREINTE DU...
13H30
TOTO ET SES SOEURS
4€
4€
16H40
LES 8 SALOPARDS
18H00
A SECOND CHANCE
18H30
TANGERINE
19H50
LES 8 SALOPARDS
20H10
BANG GANG
20H20
L’ÉTREINTE DU...
16H30
HECTOR
15H20
LES 8 SALOPARDS
18H00
THE BIG SHORT
17H45
L’HERMINE
18H20
NOUS TROIS OU RIEN
18H30
LE PONT DES ESPIONS
20H30
CAROL
19H45
LES 8 SALOPARDS
20H20
AU DELÀ DES...
21H00
LOLO
16H10
AU-DELÀ DES...
15H30
LA VIE TRÈS PRIVÉE...
17H00
LES 8 SALOPARDS
18H40
MISTRESS AMERICA
17H40
BANG GANG
20H15
LES 8 SALOPARDS
20H30
16H10
MISTRESS AMERICA
16H30
TOTO ET SES SOEURS
16H10
BÉLIERS
4€
14H00
AU DELÀ DES... (D)
16H40
CAROL
16H40
LES 8 SALOPARDS
16H50
DEMAIN
16H35
LOLO
C’EST QUOI CE TRAVAIL ? + rencontre
19H40
A SECOND CHANCE
21H50
BANG GANG
19H00
LES 8 SALOPARDS
19H45
L’HERMINE
19H15
L’ÉTREINTE DU...
18H40
THE BIG SHORT
22H10
NOUS TROIS OU RIEN
21H50
CAROL
21H40
LE PONT DES ESPIONS
21H10
LES 8 SALOPARDS
JAN
JEU
21
JAN
VEN
22
JAN
T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE
20
T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE
MER
11H20
DEMAIN
11H00
AU-DELÀ DES...
11H50
TOTO ET SES SOEURS
11H20
LES 8 SALOPARDS
11H50
J’AVANCERAI VERS TOI...
T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE
Démosphère, L'agenda toulousain militant et participatif continue son bonhomme de chemin. Vous y trouverez
des tas de rendez-vous passionnants, vous pourrez même en rajouter d'autres : toulouse.demosphere.eu
12H15
LA VIE TRÈS PRIVÉE...
11H45
MISTRESS AMERICA
11H30
L’ÉTREINTE DU...
4€
4€
4€
13H40
LES 8 SALOPARDS
13H30
BANG GANG
13H50
A SECOND CHANCE
15H30
LA VIE TRÈS PRIVÉE...
15H55
ANNA ET LES LOUPS
14H20
LES 8 SALOPARDS
14H30
CAROL
14H10
NOUS TROIS OU RIEN
13H50
CHEVALIERS BLANCS
17H40
DEMAIN
16H50
LA VIE TRÈS PRIVÉE...
16H20
17H30
NEIGE ET LES ARBRES... HECTOR
16H00
LES 8 SALOPARDS
14H30
AU-DELÀ DES...
14H00
DEMAIN
14H10
TANGERINE
14H20
LES 8 SALOPARDS
13H30
BANG GANG
14H00
CAPITAINE SANKARA
4€
14H00
LES 8 SALOPARDS
13H50
CAROL
13H30
L’ÉTREINTE DU...
14H10
L’HERMINE
16H50
LES 8 SALOPARDS
17H30
MISTRESS AMERICA
18H00
CAPITAINE SANKARA
20H00 + Harmonies
J’AVANCERAI VERS TOI... + rencontre
19H15
BANG GANG
19H50
A SECOND CHANCE
21H15
LES 8 SALOPARDS
22H00
TANGERINE
20H15
LES 8 SALOPARDS
19H00
CHEVALIERS BLANCS
19H30
L’ÉTREINTE DU...
19H10
CAROL
21H15
LES 8 SALOPARDS
21H50
LOLO
21H30
THE BIG SHORT
16H20
LA VIE TRÈS PRIVÉE...
16H00
BANG GANG
17H00
LES 8 SALOPARDS
18H30
MISTRESS AMERICA
18H00
A SECOND CHANCE
20H15
LES 8 SALOPARDS
20H30
L’ÉLAN + rencontre
20H05
MAMAN A 100 ANS
22H00
BANG GANG
15H00
LES 8 SALOPARDS
15H30
CHEVALIERS BLANCS
15H20
LA VIE TRÈS PRIVÉE...
14H50
CAROL
18H10
THE BIG SHORT
17H40
LES 8 SALOPARDS
17H30
LOLO
17H10
L’HERMINE
20H45
LES 8 SALOPARDS
21H00
CAROL
19H40
BÉLIERS
19H10
LE PONT DES ESPIONS
21H30
L’ÉTREINTE DU...
21H40
CHEVALIERS BLANCS
15H30
AU-DELÀ DES...
15H50
A SECOND CHANCE
17H40
LES 8 SALOPARDS
18H00
MIA MADRE
17H55
J’AVANCERAI VERS TOI...
21H00
LES 8 SALOPARDS
20H10
BANG GANG
20H00
TANGERINE
22H10
MISTRESS AMERICA
21H50
A SECOND CHANCE
17H10
DEMAIN
18H15
LA VIE TRÈS PRIVÉE...
17H50
NOUS TROIS OU RIEN
19H30
CHEVALIERS BLANCS
20H15
LES 8 SALOPARDS
20H00
HECTOR
19H20
CAROL
4€
16H10
CHEVALIERS BLANCS
15H50
LOLO
16H10
LES 8 SALOPARDS
4€
21H50
THE BIG SHORT
22H00
BÉLIERS
21H40
LE PONT DES ESPIONS
24
JAN
LUN
25
JAN
MAR
26
JAN
T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE
DIM
T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE
JAN
4€
11H30
L’ÉTREINTE DU...
11H15 + Harmonies
J’AVANCERAI VERS TOI...
12H00
ANNA ET LES LOUPS
T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE
23
11H00
LES 8 SALOPARDS
12H00
MAMAN A 100 ANS
12H30
TANGERINE
14H15
LES 8 SALOPARDS
14H00
BANG GANG
14H30 bébé
J’AVANCERAI VERS TOI...
11H50
CAROL
12H00
BÉLIERS
11H40
L’ÉTREINTE DU...
11H30
LES 8 SALOPARDS
14H10
THE BIG SHORT
14H00
CHEVALIERS BLANCS
14H10
LE PONT DES ESPIONS
14H40
CAROL
16H10
L’HERMINE
16H40
NOUS TROIS OU RIEN
17H00
HECTOR
12H30
MISTRESS AMERICA
11H50
BANG GANG
11H40 (D)
TOTO ET SES SOEURS
14H15
LES 8 SALOPARDS
13H50
LA VIE TRÈS PRIVÉE...
13H40
A SECOND CHANCE
17H30
LES 8 SALOPARDS
16H00
18H30
AU-DELÀ DES...
MISTRESS AMERICA
15H45
17H50
J’AVANCERAI VERS TOI... TANGERINE
19H40
ANNA ET LES LOUPS
21H45
BANG GANG
14H45
LES 8 SALOPARDS
15H10
CAROL
15H30
HECTOR
15H00
DEMAIN
21H10
LES 8 SALOPARDS
19H40
CAROL
19H50
LOLO (D)
19H10
THE BIG SHORT
22H00
CHEVALIERS BLANCS
21H50
NOUS TROIS OU RIEN
21H40 (D)
LE PONT DES ESPIONS
T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE
SAM
12H10
MIA MADRE (D)
11H30
BANG GANG
12H00
MISTRESS AMERICA
14H20
LES 8 SALOPARDS
13H30
AU-DELÀ DES...
13H45
L’ÉTREINTE DU...
11H40
CAROL
11H30
LES 8 SALOPARDS
11H20
LE PONT DES ESPIONS
12H00
THE BIG SHORT
14H00 bébé
HECTOR
14H40
CHEVALIERS BLANCS
14H00
L’HERMINE
14H30
LA VIE TRÈS PRIVÉE...
14H00
LES 8 SALOPARDS
13H45
BANG GANG
14H10
TOTO ET SES SOEURS
4€
4€
4€
12H10
NOUS TROIS OU RIEN
11H00
LES 8 SALOPARDS
11H15
NEIGE ET LES ARBRES...
12H00
DEMAIN
4€
4€
4€
12H30
LA VIE TRÈS PRIVÉE...
16H00
DEMAIN
16H10
MAMAN A 100 ANS
17H40
LES 8 SALOPARDS
18H20
LA VIE TRÈS PRIVÉE...
18H05
TOTO ET SES SOEURS
15H50
LES 8 SALOPARDS
17H00
NOUS TROIS OU RIEN
16H00
17H10
NEIGE ET LES ARBRES... L’ÉTREINTE DU...
16H40
LE PONT DES ESPIONS
21H00
LES 8 SALOPARDS
20H30
MISTRESS AMERICA
20H00
A SECOND CHANCE
22H15
BANG GANG
22H05
TANGERINE
19H00
CHEVALIERS BLANCS
19H10
CAROL
19H40
BÉLIERS
19H20
DEMAIN
21H15
LES 8 SALOPARDS
21H30
THE BIG SHORT
21H40
LOLO
21H45
NOUS TROIS OU RIEN
20H45
LES 8 SALOPARDS
19H40
AU-DELÀ DES...
20H00
BANG GANG
22H10
TANGERINE
22H00
A SECOND CHANCE
20H50
NOUS TROIS OU RIEN
20H45
CAROL
21H00
L’HERMINE
21H10
LA VIE TRÈS PRIVÉE...
15H45
LA VIE TRÈS PRIVÉE...
16H05
A SECOND CHANCE
17H20
LES 8 SALOPARDS
17H50
MISTRESS AMERICA
18H10 (D)
CAPITAINE SANKARA
14H30
LES 8 SALOPARDS
14H10
CHEVALIERS BLANCS
14H40
L’ÉTREINTE DU...
14H20
THE BIG SHORT
17H45
LES 8 SALOPARDS
16H20
CAROL
17H10
LOLO
16H50
LE PONT DES ESPIONS
18H40
CHEVALIERS BLANCS
19H10
BÉLIERS
19H20
HECTOR
16H00
L’ÉTREINTE DU...
16H45
TOTO ET SES SOEURS
17H30
AU-DELÀ DES...
18H30
BANG GANG
18H40
A SECOND CHANCE
20H00
LES 8 SALOPARDS
20H30
LA VIE TRÈS PRIVÉE...
20H45
MISTRESS AMERICA
16H45
LES 8 SALOPARDS
18H10
LOLO
18H45
DEMAIN
18H40
CAROL
20H00 Avant-première
4€
17H50
LES 8 SALOPARDS
17H30
CHEVALIERS BLANCS
17H20
L’ÉTREINTE DU...
17H15
BÉLIERS (D)
LES DÉLICES DE TOKYO + gourmandises
20H10
LES 8 SALOPARDS
21H10
LA VIE TRÈS PRIVÉE...
21H00
CHEVALIERS BLANCS
20H45
LES 8 SALOPARDS
20H30
APRÈS LA GUERRE... + rencontre
MER
27
JAN
T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE
Là-bas si j'y suite ! Un an déjà ! L'émission de Mermet, tient toujours le coup sur Internet. Abonnez-vous, rabonnez-vous
qu'ils disaient ! C'est selon vos moyens : participation libre et nécessaire. Pour maintenir une presse indépendante
et réjouissante. Vous y trouverez des articles, des vidéos, des émissions radio, des chroniques fendardes ! la-bas.org
11H30
AU-DELÀ DES...
10H30
TOUT EN HAUT DU...
11H00 Cinéfilles
VIOLETTE
4€
14H00
LES PREMIERS LES...
12H10
14H30
DEMAIN
45 ANS
13H45
EXPERIMENTER
16H00
LES 8 SALOPARDS
16H20
18H00
TOUT EN HAUT DU...
MISTRESS AMERICA
15H45
17H50
J’AVANCERAI VERS TOI... MAMAN A 100 ANS
19H10
LES PREMIERS LES...
19H45
45 ANS
20H00
EXPERIMENTER
21H10
LES 8 SALOPARDS
21H40
BANG GANG
22H00
A SECOND CHANCE
14H00
SPOTLIGHT
14H10
TOUT EN HAUT DU...
13H45
LES PREMIERS LES...
14H20
DÉLICES DE TOKYO
16H30
NEIGE ET LES ARBRES...
15H50
LES 8 SALOPARDS
15H40
45 ANS
16H40
CHEVALIERS BLANCS
19H30
SPOTLIGHT
19H10
LES PREMIERS LES...
19H50
45 ANS
19H00
DÉLICES DE TOKYO
22H00
CHEVALIERS BLANCS
21H15
SPOTLIGHT
21H40
CAROL
21H10
LES 8 SALOPARDS
4€
17H45
TOUT EN HAUT DU...
17H35
CAROL
29
JAN
SAM
30
JAN
DIM
31
JAN
LUN
1
er
FEV
4€
4€
20H10
45 ANS
22H00
TANGERINE
15H00
SPOTLIGHT
15H20
THE BIG SHORT
15H40
LES PREMIERS LES...
14H50
DÉLICES DE TOKYO
17H30
LA VIE TRÈS PRIVÉE...
17H45
L’HERMINE
18H00
HECTOR
17H00
45 ANS
19H30
SPOTLIGHT
19H40
CHEVALIERS BLANCS
19H50
CAROL
19H00
LES PREMIERS LES...
22H00
DÉLICES DE TOKYO
21H50
SPOTLIGHT
22H10
45 ANS
21H00
LES 8 SALOPARDS
16H00
AU-DELÀ DES...
15H50
LA VIE TRÈS PRIVÉE...
15H40
ANNA ET LES LOUPS
18H30
LES PREMIERS LES...
18H00
45 ANS
17H45
L’ÉTREINTE DU...
20H30
LES 8 SALOPARDS
20H00
20H10
BANG GANG
22H10
EXPERIMENTER
16H50
SPOTLIGHT
17H50
L’HERMINE
22H00
CHEVALIERS BLANCS
21H50
THE BIG SHORT
21H40
CAROL
18H30
L’ÉTREINTE DU...
19H30
SPOTLIGHT
19H50
LES PREMIERS LES...
19H40
45 ANS
21H00
DÉLICES DE TOKYO
19H30
MISTRESS AMERICA
18H10
20H00
45 ANS LES PREMIERS
20H10
EXPERIMENTER
21H15
LES 8 SALOPARDS
22H00
BANG GANG
22H10
TANGERINE
EDMOND, UN PORTRAIT DE BAUDOIN
T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE
VEN
20H00
LES 8 SALOPARDS
20H30 + rencontre
11H00
LES 8 SALOPARDS
11H50
LES PREMIERS LES...
11H40
45 ANS
T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE
JAN
16H30
MISTRESS AMERICA
16H00
A SECOND CHANCE
17H45
LES PREMIERS LES...
18H15
BANG GANG
18H10
EXPERIMENTER
11H15
AU-DELÀ DES...
10H45
TOUT EN HAUT DU...
12H00
J’AVANCERAI VERS TOI...
4€
13H45
LES 8 SALOPARDS
12H30
EXPERIMENTER
14H10
45 ANS
14H30
LES PREMIERS LES...
16H00
MAMAN A 100 ANS
17H00
DEMAIN
16H30
TOUT EN HAUT DU...
18H00
A SECOND CHANCE
11H20
CHEVALIERS BLANCS
11H30
DÉLICES DE TOKYO
12H10
45 ANS
11H00
LES 8 SALOPARDS
16H00
NEIGE ET LES ARBRES...
15H40
CAROL
16H10
LA VIE TRÈS PRIVÉE...
15H50
DEMAIN
17H10
SPOTLIGHT
18H00
NOUS TROIS OU RIEN
18H15
TOUT EN HAUT DU...
18H10
DÉLICES DE TOKYO
19H40
CHEVALIERS BLANCS
20H10
LES PREMIERS LES...
20H00
45 ANS
20H30
LES 8 SALOPARDS
21H50
SPOTLIGHT
22H10
CAROL
22H00
THE BIG SHORT
4€
13H30
SPOTLIGHT
13H40
LES PREMIERS LES...
14H20
HECTOR
14H10
TOUT EN HAUT DU...
T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE
28
4€
14H30
LES 8 SALOPARDS
14H20
LES PREMIERS LES...
14H10
45 ANS
11H20
DEMAIN
10H40
TOUT EN HAUT DU...
11H30
ANNA ET LES LOUPS
13H45
LES 8 SALOPARDS
12H20
14H30
M. SIM
45 ANS
13H35
J’AVANCERAI VERS TOI...
16H20
TOUT EN HAUT DU...
15H40
A SECOND CHANCE
17H00
LES 8 SALOPARDS
18H00
LES PREMIERS LES...
17H45
EXPERIMENTER
20H10
BANG GANG
20H00
45 ANS
19H45
L’ÉTREINTE DU...
22H10
MISTRESS AMERICA
21H50
LES PREMIERS LES...
22H15
TANGERINE
10H30
NEIGE ET LES ARBRES...
10H00
DÉLICES DE TOKYO
10H10
L’ÉTREINTE DU...
09H50
TOUT EN HAUT DU...
4€
11H40
SPOTLIGHT
12H10
THE BIG SHORT
12H30
45 ANS
11H30
CAROL
14H10
LES PREMIERS LES...
14H40
CHEVALIERS BLANCS
14H30
LES 8 SALOPARDS
13H50
TOUT EN HAUT DU...
16H10
SPOTLIGHT
16H50
NOUS TROIS OU RIEN
17H40
HECTOR (D)
15H30
DÉLICES DE TOKYO
18H40
LES PREMIERS LES...
18H50
CAROL
19H30
45 ANS
17H40
DEMAIN
20H40
SPOTLIGHT
21H10
CHEVALIERS BLANCS
21H20
LA VIE TRÈS PRIVÉE...
20H00
LES 8 SALOPARDS
T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE
JEU
T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE
La revue Pratiques, les cahiers de la médecine utopique fête son anniversaire Quarante ans d'Utopie! Tous les numéros
(sauf ceux qu'on nous a chipés) sont disponibles dans le coin cheminée de Tournefeuille. Mais vous pouvez aussi vous abonner.
Les témoignages, analyses qu'on y trouve sont généralement passionnants. Protégeons notre système de santé… pratiques.fr
11H10
LES 8 SALOPARDS
11H45 Cinéfilles
LULU FEMME NUE
12H10
LES PREMIERS LES...
14H20
MISTRESS AMERICA
13H40
DEMAIN
14H10 (D)
MAMAN A 100 ANS
16H05
LA VIE TRÈS PRIVÉE...
16H00
AU-DELÀ DES...
16H10
A SECOND CHANCE
18H10
45 ANS
18H30
BANG GANG
18H15
EXPERIMENTER
20H00
LES 8 SALOPARDS
20H30
LES PREMIERS LES...
20H15 + Harmonies
J’AVANCERAI VERS TOI...
11H30
SPOTLIGHT
12H00
NOUS TROIS OU RIEN
11H40
L’ÉTREINTE DU...
11H30
LES 8 SALOPARDS
14H00
LES PREMIERS LES...
14H10
CHEVALIERS BLANCS
14H00 bébé
45 ANS
14H40
CAROL
16H00
LA VIE TRÈS PRIVÉE...
16H15
SPOTLIGHT
16H00
L’HERMINE (D)
18H00
LES PREMIERS LES...
18H40
45 ANS
18H00
THE BIG SHORT
17H00
LES 8 SALOPARDS
20H00
SPOTLIGHT
20H40
CHEVALIERS BLANCS
20H30
CAROL
20H15
DÉLICES DE TOKYO
4€
4€
4€
14H15
MISTRESS AMERICA
13H50 bébé
EXPERIMENTER
13H30
A SECOND CHANCE
4€
14H20
SPOTLIGHT
14H00
45 ANS
14H20
CHEVALIERS BLANCS
14H10
CAROL
15H50
LES PREMIERS LES...
16H30
LES 8 SALOPARDS
16H30
LA VIE TRÈS PRIVÉE...
CONTRE-POUVOIRS + rencontre
2
FEV
T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE
MAR
4€
12H20
45 ANS
11H50
BANG GANG
11H30
EXPERIMENTER
14H10
LES 8 SALOPARDS
13H50
LES PREMIERS LES...
13H30 (D)
ANNA ET LES LOUPS
17H20
MISTRESS AMERICA
15H55 (D)
18H00
LA VIE TRÈS PRIVÉE...
45 ANS
15H35
17H40
J’AVANCERAI VERS TOI... EXPERIMENTER
19H10
LES PREMIERS LES...
19H50
AU-DELÀ DES...
19H40 (D)
A SECOND CHANCE
21H10
LES 8 SALOPARDS
22H15
TANGERINE (D)
21H45 (D)
L’ÉTREINTE DU...
15H00
SPOTLIGHT
15H40
LES 8 SALOPARDS
15H30
CHEVALIERS BLANCS
15H00
LES PREMIERS LES...
19H30
SPOTLIGHT
19H10
CAROL
19H40
45 ANS
19H20
DÉLICES DE TOKYO
22H00
CHEVALIERS BLANCS
21H30
SPOTLIGHT
21H40 (D)
L’ÉTREINTE DU...
21H50
LES PREMIERS LES...
4€
17H30
NOUS TROIS OU RIEN
17H40 (D)
LA VIE TRÈS PRIVÉE...
17H00
DEMAIN
Chapeau bas pour le DAL qui depuis des années fait un travail formidable ! En luttant pour le droit au logement,
contre les expulsions, en soutenant les réfugiés Syriens (ils sont actuellement 200 aux Izards). N'hésitez pas à les rejoindre,
à venir renforcer leurs actions contre les politiques anti pauvres menées par les gouvernements qui se succèdent sans changer
grand chose. « Plus nous serons nombreux, plus nous pourrons remporter des victoires ! » daltoulouse.org
4
FEV
VEN
5
FEV
SAM
6
FEV
T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE
JEU
T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE
FEV
12H00
MISTRESS AMERICA
12H10
PRÉJUDICE
11H50
EXPERIMENTER
T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE
3
4€
11H30
PRÉJUDICE
11H20
LES 8 SALOPARDS
11H50
45 ANS
T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE
MER
11H50
LES PREMIERS LES…
11H10
AU-DELÀ DES…
10H50
TOUT EN HAUT DU…
11H10
DEMAIN
12H00
TOUT EN HAUT DU…
11H50
EXPERIMENTER
13H30
45 ANS
13H40
PRÉJUDICE
13H50
AU-DELÀ DES…
15H30
TOUT EN HAUT DU…
15H45
LES PREMIERS LES…
16H20
LA MARCHEUSE
12H20
CHOCOLAT
12H00
LES PREMIERS LES...
12H10
45 ANS
12H15
CAROL
14H30 bébé
SPOTLIGHT
14H00
CHOCOLAT
14H10
DÉLICES DE TOKYO
14H40
TOUT EN HAUT DU...
17H00
SPOTLIGHT
16H10
17H20
NEIGE ET LES ARBRES... DEMAIN
16H20
18H00
TOUT EN HAUT DU...
CHEVALIERS BLANCS
16H40
19H00
DÉLICES DE TOKYO
MISTRESS AMERICA
4€
4€
4€
4€
13H55
PRÉJUDICE
13H40
ANOMALISA
12H30
14H30
45 ANS
NAHID
16H00
LES PREMIERS LES…
15H30
TOUT EN HAUT DU…
16H40
LA MARCHEUSE
18H00
EXPERIMENTER
17H10
45 ANS
18H20
J’AVANCERAI VERS TOI…
20H00
PRÉJUDICE
19H05
ANOMALISA
20H10
NAHID
22H10
MISTRESS AMERICA
21H00
LES 8 SALOPARDS
22H15
BANG GANG
14H10
LES PREMIERS LES...
13H40
CHOCOLAT
14H20
TOUT EN HAUT DU...
13H50
SPOTLIGHT
16H10
NEIGE ET LES ARBRES...
15H50
TOUT EN HAUT DU...
16H00
45 ANS
16H20
SPOTLIGHT
17H20
CHEVALIERS BLANCS
17H30
CHOCOLAT
17H50
DÉLICES DE TOKYO
18H50
MISTRESS AMERICA
19H30
LES PREMIERS LES...
19H40
CHOCOLAT
20H00
45 ANS
20H40
LES 8 SALOPARDS
21H30
SPOTLIGHT
21H50
CHOCOLAT
22H00
DÉLICES DE TOKYO
13H45
ANOMALISA
14H15
45 ANS
13H50
BANG GANG
15H40
LES PREMIERS LES…
16H10
LES 8 SALOPARDS
15H50
NAHID
17H40
DEMAIN
4€
20H00
LES PREMIERS LES…
19H20
45 ANS
18H00
19H50
J’AVANCERAI VERS TOI… LA MARCHEUSE
22H00
ANOMALISA
21H15
PRÉJUDICE
21H30
AU-DELÀ DES…
15H40
LES PREMIERS LES...
15H00
CHOCOLAT
15H10
45 ANS
15H20
LES 8 SALOPARDS
17H40
SPOTLIGHT
17H10
CHOCOLAT
17H00
DÉLICES DE TOKYO
18H30
CHEVALIERS BLANCS
DEMAIN + débat
19H20
CHOCOLAT
19H15
MISTRESS AMERICA
20H40
SPOTLIGHT
21H30
LES PREMIERS LES...
21H00
CAROL
15H40
PRÉJUDICE
16H20
45 ANS
15H50
BANG GANG
18H00 Images aux Mots
LE PROFIL AMINA
18H15
LES PREMIERS LES…
17H50
LA MARCHEUSE
20H00 Images aux Mots
ALL ABOUT E.
20H15
ANOMALISA
19H30
NAHID
22H00 Images aux Mots
BOY’S NIGHT
22H10
EXPERIMENTER
21H40
MISTRESS AMERICA
15H45
CHEVALIERS BLANCS
16H30
SPOTLIGHT
18H10
TOUT EN HAUT DU...
17H10
45 ANS
17H50
MISTRESS AMERICA
19H00
LES PREMIERS LES...
19H50
CHOCOLAT
19H15
DÉLICES DE TOKYO
19H35
CHEVALIERS BLANCS
21H00
LES 8 SALOPARDS
22H00
CHOCOLAT
21H30
NOUS TROIS OU RIEN
21H40
SPOTLIGHT
17H20
ANOMALISA
17H45
45 ANS
18H00
NAHID
19H15
LES PREMIERS LES…
19H40
PRÉJUDICE
20H10
EXPERIMENTER
21H15
LES 8 SALOPARDS
21H50
ANOMALISA
22H10
BANG GANG
19H30
CHOCOLAT
19H40
LES PREMIERS LES...
20H10
45 ANS
20H45
LES 8 SALOPARDS
21H50
SPOTLIGHT
21H40
CHOCOLAT
22H00
NOUS TROIS OU RIEN
13H40 bébé
LES PREMIERS LES…
14H30
ANOMALISA
13H45
NAHID
4€
14H30
LES PREMIERS LES...
13H40 ciné tricot
CHOCOLAT
14H40
CAROL
13H50
45 ANS
15H45
THE BIG SHORT
4€
20H10
LUN
8
FEV
MAR
9
FEV
T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE
FEV
16H00 Images aux Mots
WHILE YOU WEREN’T…
15H40
LES PREMIERS LES…
16H10
LA MARCHEUSE
18H10
PRÉJUDICE
17H40
ANOMALISA
17H50
BANG GANG
20H20
LES 8 SALOPARDS
19H40
45 ANS
19H50
EXPERIMENTER
21H40
ANOMALISA
21H50
MISTRESS AMERICA
10H00
DEMAIN
10H00
THE BIG SHORT
10H20
TOUT EN HAUT DU...
10H10
CHEVALIERS BLANCS
4€
12H20
CHOCOLAT
12H30
LES PREMIERS LES...
12H00
45 ANS
12H15
MISTRESS AMERICA
14H40
CHOCOLAT
14H30
SPOTLIGHT
14H10
DÉLICES DE TOKYO
14H00
CAROL
16H50
SPOTLIGHT
17H00
TOUT EN HAUT DU...
16H30 (D)
NEIGE ET LES ARBRES...
16H20
LES PREMIERS LES...
19H20
CHOCOLAT
18H40
NOUS TROIS OU RIEN
17H45
45 ANS
18H20
MISTRESS AMERICA
21H30
CHOCOLAT
20H45
SPOTLIGHT
19H45
LES 8 SALOPARDS
20H10
CHEVALIERS BLANCS
T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE
7
4€
13H45 Images aux Mots
I FEEL LIKE DISCO
13H30
PRÉJUDICE
14H30
TOUT EN HAUT DU…
11H30
LES 8 SALOPARDS
12H20
PRÉJUDICE
11H40
J’AVANCERAI VERS TOI…
14H40
45 ANS
14H30
ANOMALISA
13H30
MISTRESS AMERICA
16H40
PRÉJUDICE
16H30
LES PREMIERS LES…
15H20
LA MARCHEUSE
18H50
45 ANS
18H30
ANOMALISA
17H00
EXPERIMENTER
20H45
LES PREMIERS LES…
20H30
12H15
MISTRESS AMERICA
12H10
45 ANS
12H00
THE BIG SHORT
11H50
SPOTLIGHT
14H00
LES PREMIERS LES...
14H10
CHOCOLAT
14H30
CHEVALIERS BLANCS
14H20
CAROL
16H00
CHOCOLAT
16H20
SPOTLIGHT
16H40
DÉLICES DE TOKYO
16H40
NOUS TROIS OU RIEN
18H10
45 ANS
18H50
DEMAIN
19H00
LES PREMIERS LES...
18H40
CHEVALIERS BLANCS
20H00
LES 8 SALOPARDS
21H10
CHOCOLAT
21H00
DÉLICES DE TOKYO
20H50
SPOTLIGHT
T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE
DIM
11H40
LES PREMIERS LES…
11H30
45 ANS
10H45
12H25
TOUT EN HAUT... NAHID
12H30
LES PREMIERS LES…
11H45
ANOMALISA
12H20
BANG GANG
14H30
AU-DELÀ DES…
13H40
45 ANS
14H20
NAHID
17H00
LES 8 SALOPARDS
15H40
17H40
LES PREMIERS LES…
45 ANS
16H30 (D)
18H20
J’AVANCERAI VERS TOI… NAHID
20H10
ANOMALISA
19H40
PRÉJUDICE
20H30
LA MARCHEUSE
22H00
PRÉJUDICE
21H45
DEMAIN
22H10
EXPERIMENTER
15H00
LES PREMIERS LES...
15H00
CHOCOLAT
15H15
NOUS TROIS OU RIEN
14H50
DÉLICES DE TOKYO
19H10
LES PREMIERS LES...
19H40
CHOCOLAT
19H00
45 ANS
19H20
SPOTLIGHT
21H10
LES 8 SALOPARDS
21H45
SPOTLIGHT
21H00
THE BIG SHORT (D)
21H50
CHOCOLAT
4€
4€
4€
4€
17H00
CHEVALIERS BLANCS
17H10
SPOTLIGHT
17H20
MISTRESS AMERICA
17H00
CAROL
DJECA, ENFANTS DE SARAJEVO + rencontre
19H00
BANG GANG
21H00
NAHID
10
FEV
JEU
11
FEV
T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE
MER
11H00
LES 8 SALOPARDS
11H45
ANOMALISA
10H50
TOUT EN HAUT DU…
T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE
Incroyable ! Il semblerait que des cinéastes fassent encore des films ici, en région ! Quand en plus ils veulent
repenser la façon de les montrer ça donne : Ciné Bouleg ! (de l'occitan bolegar : secouer) Tous les deux mois, Ciné Bouleg !
bouscule les pratiques de spectateurs lors d'une soirée atypique où l'on voit des films d'ici qu'on ne voit pas ailleurs !
Prochaine séance Ciné bouleg : Jeudi 18 Février à Toulouse, toutes les infos seront dans la prochaine Gazette.
11H30
LES INNOCENTES
11H20
PRÉJUDICE
11H45
NAHID
4€
4€
14H10
LES INNOCENTES
13H40
PRÉJUDICE
12H30
14H40
NAHID
45 ANS
16H30
FERDA LA FOURMI
15H45
TOUT EN HAUT DU…
16H40
EXPERIMENTER
17H40
LES INNOCENTES
17H30
LES PREMIERS LES…
18H40
MISTRESS AMERICA
19H55
LES INNOCENTES
19H30
PRÉJUDICE
20H25
LA MARCHEUSE
22H10
ANOMALISA
21H40
LES PREMIERS LES…
22H05
BANG GANG
14H20
LES INNOCENTES
13H40
MISTRESS AMERICA
14H00
LES PREMIERS LES...
14H10
TOUT EN HAUT DU...
16H40
SPOTLIGHT
15H20
CHOCOLAT
16H00
DÉLICES DE TOKYO
15H50
LES ESPIÈGLES
17H30
LES INNOCENTES
18H10
TOUT EN HAUT DU...
16H50
CHOCOLAT
19H10
CHOCOLAT
19H45
LES INNOCENTES
19H50
45 ANS
19H00
NOUS TROIS OU RIEN
21H20
SPOTLIGHT
22H00
CHOCOLAT
21H40
LES PREMIERS LES...
21H00
LES 8 SALOPARDS
13H45
LES INNOCENTES
13H30
LES PREMIERS LES…
13H50
MISTRESS AMERICA
16H00
ANOMALISA
15H30
AU-DELÀ DES…
15H40
BANG GANG (D)
17H55
LES INNOCENTES
18H05
LES 8 SALOPARDS
17H45
LA MARCHEUSE
20H10
ANOMALISA
21H15
LES PREMIERS LES…
19H30
45 ANS
22H00
EXPERIMENTER
15H20
CHOCOLAT
14H50
LES INNOCENTES
15H30
NOUS TROIS OU RIEN
15H10
MISTRESS AMERICA
17H30
CHOCOLAT
17H00
LES INNOCENTES
17H40
45 ANS
16H50
CHEVALIERS BLANCS
19H40
CHOCOLAT
19H15
LES INNOCENTES
19H30
DÉLICES DE TOKYO
19H00
LES PREMIERS LES...
21H50
MISTRESS AMERICA
21H30
SPOTLIGHT
21H40
CAROL
21H00
LES 8 SALOPARDS
4€
4€
21H30
DEMAIN
FADO VOLTA A TERRA, deux soirées Ciné Concert exceptionnelles avec le duo MINHA LUA vendredi 19 à
Tournefeuille et lundi 22 février à Toulouse, à 20h30. Projections en avant-première du film VOLTA A TERRA (sortie
prévue en salles le 30 mars) précédée d'un concert de fado. Tarif unique : 8€, achetez vos places à l'avance dès le 10 février.
FEV
DIM
14
FEV
LUN
15
FEV
MAR
16
FEV
T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE
13
22H15
PRÉJUDICE
21H15
LES 8 SALOPARDS
22H05
MISTRESS AMERICA
14H30
SPOTLIGHT
14H15
LES INNOCENTES
13H50 bébé
DÉLICES DE TOKYO
13H50
CHOCOLAT
16H00
TOUT EN HAUT DU...
16H00
LES PREMIERS LES...
17H00
SPOTLIGHT
16H30
CAROL
17H45
45 ANS
18H00
MISTRESS AMERICA
19H30
CHOCOLAT
19H00
LES INNOCENTES
19H40
NOUS TROIS OU RIEN
19H50
CHEVALIERS BLANCS
21H40
CHOCOLAT
21H15
LES INNOCENTES
21H45
DÉLICES DE TOKYO
22H00
LES PREMIERS LES...
T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE
SAM
19H55
LES INNOCENTES
19H15
LES PREMIERS LES…
20H10
45 ANS
11H20
LES INNOCENTES
10H30
LES 8 SALOPARDS
10H45
TOUT EN HAUT DU…
13H40
PRÉJUDICE
13H40
LES PREMIERS LES…
12H30 14H30
45 ANS LA MARCHEUSE
15H45
LES INNOCENTES
15H45
TOUT EN HAUT DU…
16H15
FERDA LA FOURMI
18H00
ANOMALISA
17H25
LES PREMIERS LES…
17H15
AU-DELÀ DES…
20H00
LES INNOCENTES
19H25
PRÉJUDICE
19H45
NAHID
22H15
ANOMALISA
21H30
DEMAIN
21H50
EXPERIMENTER
12H00
CHOCOLAT
11H45
LES INNOCENTES
11H20
LES PREMIERS LES...
11H20
TOUT EN HAUT DU...
14H10
CHOCOLAT
14H00
LES 8 SALOPARDS
13H20
45 ANS
13H50
CAROL
16H20
LES ESPIÈGLES
15H10
CHEVALIERS BLANCS
16H10
TOUT EN HAUT DU...
17H30
CAROL
17H10
LES INNOCENTES
17H15
45 ANS
17H50
MISTRESS AMERICA
19H50
CHOCOLAT
19H30
LES INNOCENTES
19H10
DEMAIN
19H40
NOUS TROIS OU RIEN
22H00
CHOCOLAT
21H50
SPOTLIGHT
21H30
DÉLICES DE TOKYO
21H40
LES INNOCENTES
T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE
FEV
18H00
ANOMALISA
17H10
PRÉJUDICE
17H40
AU-DELÀ DES…
11H10
LES INNOCENTES
10H30
ANOMALISA
10H20
TOUT EN HAUT DU…
13H30
LES INNOCENTES
12H20
PRÉJUDICE
12H00
LA MARCHEUSE
15H45
FERDA LA FOURMI
14H30
LES PREMIERS LES…
13H45
15H55
NAHID
45 ANS
16H50
LES INNOCENTES
16H30 (D)
TOUT EN HAUT DU…
17H50
PRÉJUDICE
19H05
ANOMALISA
18H20
LES PREMIERS LES…
19H55
EXPERIMENTER
21H00
LES 8 SALOPARDS
20H30 Dernière Zéance
21H55
BANG GANG
10H00
CHOCOLAT
10H05
LES INNOCENTES
10H20
LES ESPIÈGLES
10H10
TOUT EN HAUT DU...
12H10
LES INNOCENTES
12H20
SPOTLIGHT
12H00
DÉLICES DE TOKYO
11H50
CHEVALIERS BLANCS
14H30
TOUT EN HAUT DU...
14H50
CHOCOLAT
14H15
CAROL
14H00
DEMAIN
16H10
SPOTLIGHT
17H00
LES INNOCENTES
16H30
NOUS TROIS OU RIEN
16H20
LES PREMIERS LES...
18H40
CHOCOLAT
19H15
LES INNOCENTES
18H30
45 ANS
18H15
MISTRESS AMERICA
20H50
CHOCOLAT
21H30
NOUS TROIS OU RIEN
20H30
CHEVALIERS BLANCS
20H00
LES 8 SALOPARDS
T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE
12
4€
15H45
LES INNOCENTES
15H10
LES PREMIERS LES…
15H30
NAHID
12H00
LES PREMIERS LES…
11H30
PRÉJUDICE
12H30
EXPERIMENTER
14H00
LES INNOCENTES
13H40 bébé
ANOMALISA
14H30
AU-DELÀ DES… (D)
16H15
LES PREMIERS LES…
15H30
LES 8 SALOPARDS
17H00
45 ANS
18H15
LES INNOCENTES
18H40
PRÉJUDICE
19H00
LA MARCHEUSE
20H30
LES INNOCENTES
20H50
ANOMALISA
20H40
NAHID
12H00
SPOTLIGHT
12H00
CHOCOLAT
12H20
LES PREMIERS LES...
12H10
45 ANS
14H30
CHOCOLAT
14H10
LES INNOCENTES
14H20
DÉLICES DE TOKYO
14H00
MISTRESS AMERICA
16H40
CHOCOLAT
16H25
CAROL
16H35
45 ANS
15H45
NOUS TROIS OU RIEN
18H50
DEMAIN (D)
18H45
LES INNOCENTES
18H30
LES PREMIERS LES...
17H50
CHEVALIERS BLANCS
21H10
CHOCOLAT
21H00
LES INNOCENTES
20H30
SPOTLIGHT
20H00
LES 8 SALOPARDS
T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE
VEN
11H10
DEMAIN
11H20
EXPERIMENTER
11H50
MISTRESS AMERICA
11H40
LES INNOCENTES
11H30 (D)
LES 8 SALOPARDS
12H10
NAHID
14H00
LES INNOCENTES
14H40
LES PREMIERS LES…
14H15
45 ANS (D)
16H15
PRÉJUDICE
16H45
ANOMALISA
16H10
LA MARCHEUSE
18H20 (D)
LES PREMIERS LES…
18H40
DEMAIN (D)
17H50 (D)
MISTRESS AMERICA
20H30
21H00
LES INNOCENTES
19H35
ANOMALISA
21H30
EXPERIMENTER (D)
14H50
CHOCOLAT
14H50
LES INNOCENTES
15H10 (D)
NOUS TROIS OU RIEN
15H00
SPOTLIGHT
17H00
MISTRESS AMERICA
17H05
LES INNOCENTES
17H15
45 ANS (D)
17H30
LES PREMIERS LES...
18H50
CHOCOLAT
19H20
LES INNOCENTES
19H10 (D)
DÉLICES DE TOKYO
19H30
CAROL (D)
21H00 (D)
LES 8 SALOPARDS
21H40
SPOTLIGHT
21H30 (D)
LES PREMIERS LES...
21H50 (D)
CHEVALIERS BLANCS
4€
4€
4€
4€
4€
4€
4€
13H30
LES INNOCENTES
13H20
ANOMALISA
13H40
LA MARCHEUSE
4€
4€
THE KING OF KONG
MERCI PATRON + rencontre
L’ALLemAgne en VO
13e SemAIne
a nd e
fr anco-allem
à TOULOUSe
DU 15 AU 30 JAnVIeR
LeCTURe mUSICALe
J’ai changé d’adresse – geh du
nach Süden
Renate Langgemach présente
son roman (en allemand et en
français), accompagné par le Trio
Frechilla (saxophone, contrebasse
et guitare)
Jeudi 21 janvier à 19h, précédé
d’un verre de l’amitié à 18h
Au Goethe-Institut
Entrée libre
du 27 janvier
au 7 février 2016
TOULOUSE
21 LIEUX / 40 ARTISTES
Un festival... des chansons
Toulouse Skanking Foundation et
Johanna Zeul
Un son inspiré de la musique
ska-jazz jamaïcaine et un univers
pop déjanté
Samedi 30 janvier à 19h
Centre Culturel des Mazades
Participation aux frais : 3 €
Réservations : 05 61 23 08 34 et
[email protected]
05 61 23 08 34
[email protected]
www.goethe.de/toulouse
/gi.toulouse
gOeTHe-InSTITUT CenTRe CULTUReL ALLemAnD
4bis, rue Clémence-Isaure
Toulouse esquirol
www.detoursdechant.com
POINTS DE VENTE
www.detoursdechant.com
La billetterie de chaque spectacle
est également disponible sur les
lieux de représentations…
s’il reste des places !
Licences : 2-1059583 & 3-1059584
Graphisme : www.delphinefabro.com
COnCeRT ÉVÉnemenT
Avec Didier Super
Jehan & Lionel Suarez
Karimouche – Ben Mazué
Zaza Fournier – Lucio Bukowski
Rodolphe Burger – lady raymonde
Toulouse Con Tour…
et bien d’autres…
Cinéfilles : entre le lycée Urbain Vitry et le cinéma Utopia, c'est une histoire de cinéma qui dure
depuis maintenant six ans. Cette année, ce sont des élèves de 1re Bac Pro qui travailleront sur le carnet du spectateur autour de la thématique des femmes dans la société française au programme d'histoire et de français. La sélection propose un
regard sur la construction de l'identité féminine de l'après-guerre (Violette) à nos jours (Lulu, femme nue et Fatima). 3 prénoms, 3 parcours de femme singuliers : Violette, la romancière dont la quête de la liberté passe par l'écriture et les échanges
littéraires ; Lulu, la mère au foyer qui par un long cheminement, va tenter de se retrouver et enfin Fatima, la mère courage,
qui va grâce aux mots accéder à elle-même (à part Fatima, les séances sont ouvertes au public). À TOULOUSE
VIOLETTE
Martin PROVOST France 2013 2h19
avec Emmanuelle Devos, Sandrine Kiberlain, Olivier
Gourmet, Catherine Hiegel, Jacques Bonnaffé, Nathalie
Richard, Olivier Py… Scénario de Martin Provost, Marc
Abdelnour et René de Ceccaty
LULU FEMME NUE
Solveig ANSPACH France 2013 1h30
avec Karin Viard, Bouli Lanners, Claude Gensac, Nina
Meurisse, Pascal Demolon, Philippe Rebbot, Marie Payen…
Scénario de Solveig Anspach et Jean-Luc Gaget, d'après
la bande dessinée d'Etienne Davodeau (Ed. Futuropolis)
Elle est super, Lucie. Elle est chouette, elle est belle, elle est
intelligente, Lulu, mais elle ne le sait pas. Ou elle ne le sait
plus. La vie lui a fait oublier qu'elle était vivante. Généreuse,
rieuse, ouverte, désireuse et désirable. Peu à peu, insensiblement, elle est devenue une épouse, une mère de trois enfants.
Ça et rien que ça. Elle s'est réduite à son seul rôle familial,
elle s'est étiolée, elle s'est éteinte. Et tout le propos de ce film
épatant, aussi chouette que son héroïne, sera de nous raconter le retour de Lulu à la vraie vie, à la lumière, au grand air.
Ce n'est pas pour rien que l'action se passe quasi intégralement sur la côte vendéenne, battue par les flots, fouettée par
le vent du large…
Tout commence par un entretien d'embauche qui vire au cauchemar. Lulu se présente dans une petite entreprise de SaintGilles-Croix-de-Vie et essaie de convaincre le DRH de sa motivation, de son envie de travailler, de son dynamisme.
L'humiliation pourrait être destructrice, elle va agir au contraire
comme un déclic. Sans qu'elle le décide vraiment, elle ne va
pas rentrer chez elle comme prévu. Elle fait un pas de côté.
Elle rappelle la maison : « c'est bête, j'ai raté mon train, je vais
être obligée de passer la nuit à Saint-Gilles… »
Elle prend donc une chambre d'hôtel et va se balader. Les
rues, le port, la plage, les rochers. Seule, à son pas, à sa
guise. Sans contrainte domestique, pour la première fois depuis des années et des années d'obligations consenties. Le
plaisir simple de prendre son temps, d'ouvrir les yeux, de respirer. C'est ça : le plaisir simple et incomparable de respirer.
Alors tout naturellement elle va prolonger cette parenthèse ouverte sans préméditation. Lulu retrouve peu à peu une vieille
connaissance qu'elle avait perdu de vue : elle-même… Le film
est souvent drôle, toujours juste et touchant, et porteur d'un
optimisme contagieux qui nous attache d'autant plus au parcours picaresque de cette lumineuse Lulu, magnifiquement
incarnée par une Karine Viard impériale.
Écrire pour ne pas mourir, pour se libérer de la souffrance de
ne pas s'aimer, pour échapper à la folie, pour parvenir à trouver un statut qui lui permette de vivre avec les autres : il y a
dans l'œuvre de Violette Leduc quelque chose qui ressemble
à l'énergie du désespoir, une vitalité salvatrice qui en fait un
personnage d'exception.
Violette Leduc est donc née en 1907, rejeton bâtard et inavoué d'un milieu bourgeois qui la rejette. Elle grandit douloureusement, ne s'aime pas, écrit et lit beaucoup, et même entourée, reste profondément solitaire. Le jour où elle tombe sur
« L'invitée » de Simone de Beauvoir (« être une femme et écrire
un si gros livre… » s'étonne t-elle), elle n'a de cesse de rencontrer celle qu'elle admire désormais plus que tout au monde
pour lui montrer son premier manuscrit.
Outre que certains la considèrent comme une emmerdeuse
envahissante, l'écrivaine Violette Leduc ne fait pas consensus à son époque et peine à élargir son lectorat. C'est qu'elle
parle sexualité, avortement, amour, homosexualité… avec
une liberté d'écriture trop intime, trop crue, qui en dérange
plus d'un et plus d'une, elle exaspère la critique, ne cherche
pas à se montrer aimable, ne fait aucune concession.
Si Violette Leduc est le sujet et le centre du film, on découvre
une Simone de Beauvoir discrète et solitaire malgré ses
amours, ses amis, ses mondanités, une femme à l'écoute sincère des autres, des femmes en particulier, et préoccupée de
leur tendre la patte pour les aider à s'affranchir.
Martin Provost prend sans doute certaines libertés avec la
réalité, mais s'il ne cherche pas l'exactitude historique du détail, l'essence, la force vitale du personnage sont bien là et
Emmanuelle Devos est comme d'habitude impeccable.
Jeudi 28 janvier à 20h30 à Toulouse, en partenariat avec la librairie Ombres Blanches, projection unique suivie d’une rencontre
avec Edmond Baudoin (achetez vos places à partir du 16/01).
Et à 18h au rayon BD de la Librairie Ombres Blanches, rencontre dédicaces avec Edmond Baudoin autour de l’ensemble de ses albums.
EDMOND, UN PORTRAIT
DE BAUDOIN
Laetitia CARTON
Documentaire France 2015 1h20
Production Kaléo Films.
« On l’appelle Baudoin ». Ce film de
Laetitia Carton est une pépite qui brille
et nous enivre, parfaitement lumineux,
une expérience intellectuelle et sensorielle. C’est à la fois une réussite à nous
transmettre la pourtant difficile appréhension de ce qu’est le processus de
création d’un artiste, et l’exploit de nous
sentir invités dans la trajectoire de vie
de ce dessinateur humble et monumental. Baudoin, Edmond pour les intimes,
est une figure majeure du monde de la
bande dessinée et un illustrateur français, né en 1942 à Nice et ce n’est pas
moins que quarante albums parus, trois
prix du festival d’Angoulême, dont celui
du meilleur album en 1991 pour Couma
acò. Les albums de Baudoin sont principalement en noir et blanc, une originalité
graphique qui se situe entre la peinture et
la bande dessinée. Le fait qu’il utilise des
pinceaux, et qu’il progresse debout pour
travailler ses aplats n’est sans doute pas
étranger à cela. Il aime danser Edmond.
Ses albums racontent sa vie, ses potes,
la fratrie, la mer, tous les chemins vus,
parcourus.
Ce film est salutaire dans sa performance
à nous rappeler notre capacité a créer et
être libre. Quand Baudoin écrit, peint,
dessine, c’est tout son corps qui parle, et
lui permet alors l’ouverture, la réflexion et
le recul nécessaire. Sûrement voit-il certaines choses que l’on ne voit pas. On
suit Baudoin, on s’attarde a l’écouter sur
ce qu’est selon lui la création, la sienne,
celle de tous, de chacun. Edmond nous
invite dans sa vie, dans l’exploration de
son travail, ses espaces, ses interrogations, ses confidences. Il nous touche et
nous emporte avec lui. Mais ici on n’explique pas tout, on laisse la place au silence. La caméra de la réalisatrice semble
se confondre avec le regard de Baudoin,
quand il fixe au plus loin les montagnes
ou suit les aller-retours courbes de son
pinceau. Son rythme maîtrisé soigneusement articulé, nous convoque dans
son univers intime et singulier avec tact
et intelligence et laisse toute latitude aux
spectateurs pour puiser dans l’imaginaire
de Baudoin des parcelles de nos propres
vies. Là, en ombres chinoises se mélangent les corps et les signes, le signifiant et le signifié se confondent sur un
même support, la courbe au sol, comme
les courbes des femmes qu’il aime passionnément. Dans son trait se condense
presque tout ce qu’est la création, la possibilité d’un geste libérateur face au cadenas de nos vie. Baudoin dit « Je crois
que la vraie création, la création dans son
essence, l’acte premier, c’est l’amour.
Faire l’amour ».
LE PONT
DES ESPIONS
Steven SPIELBERG USA 2015 2h22 VOSTF
avec Tom Hanks, Mark Rylance, Scott Sheperd II,
Amy Ryan, Sebastian Koch, Alan Alda…
Scénario e Matt Charman, Joel Coen et Ethan Coen
MIA MADRE
Nanni MORETTI Italie 2015 1h47 VOSTF
avec Margherita Buy, John Turturro, Giulia Lazzarini,
Nanni Moretti… Scénario de Nanni Moretti,
Francesco Piccolo et Valia Santella
Cette patte, ce style à nuls autres pareils, ce regard profond
plein d'un humour tendre qui ne baisse jamais sa garde…
C'est du grand Moretti, qui nous entraine dans son univers à
la fois foutraque et gracieux où l'intime flirte avec l'universel !
Savoureuse fiction diablement personnelle : quelle est la part de
rêve, d'imaginaire, d'autobiographie ? Qu'importe ! Tout s'imbrique dans un récit remarquablement construit qui nous captive, nous émeut, nous fait rire. Et tout ça sans jamais se laisser
aller à la facilité, au cliché, à l'attendu. C'était déjà le cas dans
le magnifique Habemus papam, le précédent film de Moretti,
mais en fait c'est le cas dans tous ses films. Quel cinéaste !
C'est justement une cinéaste qui est au centre de Mia madre.
Car pour ce nouveau film, Nanni Moretti (qui joue un second
rôle, celui du frère raisonnable) s'est trouvé une alter ego, en
la personne de la merveilleuse Margherita Buy, qui incarne
une réalisatrice en proie au stress et au doute, confrontée à
des tas de soucis, sur le plan tant professionnel que privé
– sa mère, surtout, ancienne enseignante de latin estimée, est
à l'hôpital et ses jours sont comptés. On la voit en plein tournage d'un film politique, autour d'une usine en lutte, occupée
par des ouvriers qui refusent les licenciements.
Rien ne se déroule vraiment comme elle le souhaite. Et l'arrivée de Barry Huggins, l'acteur américain célèbre (John
Turturro) tenant le rôle principal, ne fait qu'accroître son insatisfaction. Contre toute attente, ce dernier se révèle capricieux, mythomane, peu professionnel et, pour tout dire, encombrant. De cette parfaite erreur de casting, Moretti tire un
motif de satire irrésistible…
Du rire aux larmes, Moretti parvient à témoigner de choses
très personnelles, avec le souci constant de les rendre universelles. Il réussit ce tour de force de fondre l'émotion la plus
vive avec une simplicité des plus harmonieuse.
(Merci à J. Morice, Télérama)
TOULOUSE
Le premier plan, superbe et saisissant, montre un homme qui
semble avoir trois visages : le sien, celui qu'un miroir lui renvoie et celui de l'autoportrait qu'il est en train de peindre…
Cet artiste est un espion. Une remarquable scène de filature le confirme, dans le New York de 1957, jusqu'à l'arrestation de cet étrange Russe prénommé Abel (Mark Rylance).
S'ouvre alors vraiment un scénario touffu, co-écrit par les
frères Coen, avec un certain sens de la paranoïa et quelques
pointes d'humour en contrebande. Pour faire condamner à
mort Abel (comme les époux Rosenberg, qui finirent sur la
chaise électrique en juin 1953, accusés d'espionnage au
profit de l'URSS), l'Etat américain veut mettre les formes et
lui paye donc un avocat commis d'office. Mais ce James
Donovan (Tom Hanks), bon père de famille spécialisé dans
les problèmes d'assurance, décide de pousser l'illusion de
justice jusqu'à l'épreuve de vérité : pour faire respecter les
droits de son client, il devient le plus brillant, le plus courageux des négociateurs, haï par ses concitoyens, mais droit
dans ses principes. Et c'est lui que la CIA vient chercher en
secret, quand un de ses agents tombe aux mains des Russes,
pour tenter un grand marchandage…
Parce qu'elle est vraie, l'histoire de James B. Donovan (19161970) donne matière à bien plus qu'un simple film d'espionnage. A travers cet homme ordinaire en mission secrète, c'est
une certaine idée de l'engagement qui est mise en exergue,
en même temps que de grandes valeurs (liberté, justice) se
transforment en actes. Cette partition est évidemment parfaite
pour Spielberg, qui peut ici faire vibrer sa fibre humaniste…
Avec son ami Tom Hanks, lui-même dans un rôle idéal, il
donne à ce Pont des espions la tonalité et la tenue d'un cinéma
classique, enveloppant, d'une sobre élégance… (Télérama)
TOURNEFEUILLE
DANS LE CADRE DU 9e FESTIVAL LGBT DES IMAGES AUX MOTS DU 1er AU 7 FÉVRIER À TOULOUSE
Programme complet sur : des-images-aux-mots.fr (Prévente pour toutes les séances à partir du 30 janvier)
Shane d’expérimenter une ouverture de
leur relation…
EDEN
Fabio FREITAS Portugal 2014 11 mn
João souhaite le bonheur de Pedro,
même si cela signifie de le voir partir
avec Sara…
DESNUDOS Jose CORTES et Tony
CABALLERO Espagne 2013 12 mn
Un message intercepté sur son portable
va bouleverser les rapports de Javier
avec sa famille…
PIX Antonio DA SILVA
USA 2014 3 mn
Une plongée en patchwork dans le
monde de la drague sur internet !
THE LAST CALL KatyBit und 23
Allemagne 2015 10 mn
Une femme boit, seule, dans un bar. Elle
dérive dans ses fantasmes érotiques.
Tentative de porno féminin et féministe
explorant les différents chemins du plaisir.
PULSION SANGRIENTE
Gerard TUSQUELLAS SERRA
Espagne 2015 12 mn
Marc est le descendant d’une digne lignée de tueurs de femme en série. Mais
il ne ressent pas le feu sacré. Arrive son
dix-huitième anniversaire ; il lui faut se
mettre au travail…
Dimanche 7 février à 13h45
I FEEL LIKE DISCO
(Ich fül mich Disco)
Axel Ranisch
Allemagne 2013 1h38 VOSTF
Florian est ravi quand son père n’est
pas à la maison… Il peut danser avec sa
mère en portant des vêtements bizarres,
et du coup il oublie tous ses problèmes.
De son côté, son père ne sait pas quoi
faire avec son fils : il est maladroit, peu
sportif et les filles ne l' intéressent pas.
C’est donc la mère qui assure la paix
entre les deux hommes dans la vie quotidienne. Mais un matin cet équilibre fragile se rompt car la mère n'est plus là.
Père et fils devront apprendre à cohabiter…
Dimanche 7 février À 16h00
WHILE YOU
WEREN'T LOOKING
Catherine Stewart
Afrique du Sud 2015 1h44 VOSTF
While you weren’t looking, magnifique
film au cours duquel nous observons
les réalités multiples de l’Afrique du Sud
post-apartheid. Entre préjugés raciaux,
de classe et de genre, « what happened
to the love » chantait Liz Mc Comb.
Asanda, dix-huit ans, est la fille adoptive et métisse d’un couple de femmes
aisées. Elle rencontre Shado, femme androgyne noire et issue des townships de
Cape Town.
Dez et Terri, les mères d’Asanda, mariées depuis tant d’années, vont-elles
surmonter l’infidélité de l’une d’elles ?
Mack, un professeur de photographie
queer et homme blanc retrouve son
amour de jeunesse, Jœ, un homme noir,
qui incarne aujourd’hui la parfaite réussite de la classe bourgeoise noire.
Trois histoires aussi bien saisissantes
que déstabilisantes qui questionnent les
identités, confrontent des valeurs et des
idéaux socio-économiques de la nation
arc-en-ciel.
TANGERINE
Sean BAKER
USA 2015 1h28 VOSTF
avec Kiki Kitana Rodriguez,
Mya Taylor, Karren Karagulian…
Scénario de Sean Baker
et Chris Bergoch
PRIX DU JURY, FESTIVAL DU CINÉMA
AMÉRICAIN DE DEAUVILLE 2015
C'est la veille de Noël – comme dans La
Vie est belle, de Frank Capra. Dans un
café à donuts tout près d'Hollywood,
Sin-Dee Rella (Kitana Kiki Rodriguez)
et Alexandra (Mya Taylor) ont investi
toutes leurs économies dans un unique
beignet, pour célébrer la sortie de prison de la première. A travers la vitre, la
ville brille d'une lumière orange, les deux
femmes sont un instant enveloppées
dans la béatitude des retrouvailles et de
la sucrerie.
Ce paradis instantané s'écroule au moment où Alex révèle à Sin-Dee que, pendant son séjour en prison, Chester, son
jules, l'a trompée avec une autre, « avec
un vagin et tout ». C'est le moment de
préciser que les amies ont pour lot commun d'être afro-américaines et transgenre, et de gagner leur vie sur les trottoirs de West Hollywood. Saisie d'une
légitime fureur, Sin-Dee décide de se faire
justice, entraînant à sa suite Alex, qui espère modérer le courroux de son amie.
En général, lorsqu'il faut accomplir une
vengeance à Los Angeles, on brûle du
pétrole, on vide des chargeurs. Mais, on
l'a déjà dit, les héroïnes de Tangerine
sont pauvres comme Job, et la quête
frénétique que met en scène Sean Baker
se fera à pied et en transports en commun, dans des recoins de la métropole
californienne que le cinéma a généralement ignorés. Tangerine relève donc de
l'un des genres les plus anciens du cinéma : la course-poursuite burlesque.
S'enquérant à chaque coin de rue de
l'endroit où elle pourrait trouver celui et
celle qui l'ont trompée, Sin-Dee est une
furie qui dévaste une chambre de motel
transformée en maison de passe, sème
la terreur à El Gran Burrito, se calmant
à peine lorsqu'il s'agit d'accompagner
Alex qui doit chanter dans un restaurant
de hamburgers.
La dynamique entre les deux personnages fournit au film une énergie formidable. Perpétuellement au bord de la
crise de nerfs (Almodovar l'aurait sans
doute accueillie avec joie dans l'un de
ses premiers longs-métrages), Sin-Dee
est en même temps la plus réaliste des
deux héroïnes.
Sous ses dehors sereins et altiers, Alex
est une rêveuse, et la séquence qui la
montre chantant devant une salle quasi vide forme une bulle de mélancolie
dans ce film débordant d'énergie. Kiki
Rodriguez et Mya Taylor font ici leurs
débuts à l'écran et – quelle que soit la
distance qui les sépare de leurs personnages – elles affirment une présence,
une personnalité avec une autorité que
leur envieront bien d'autres aspirants
acteurs de la région.
Sean Baker a tourné sans film, sans caméras, utilisant plutôt des téléphones,
des iPhone 5S pour être précis. Il s'explique, par ailleurs, des raisons – esthétiques, économiques – de ce choix. Le
résultat est en tout cas spectaculaire.
Si les appareils peinent encore à saisir
dans leur fluidité les mouvements ra-
pides, ils autorisent une formidable intimité avec les acteurs, et donc entre les
personnages et les spectateurs.
Or, il se trouve que l'immense majorité des spectateurs de Tangerine (qui
a connu un joli succès aux Etats-Unis)
ne partagent pratiquement rien de l'expérience quotidienne d'Alex et de SinDee. En plus du talent des interprètes, le
mode de tournage permet de saisir des
expressions fugitives, des éclairs de lassitude, des moments d'abandon, qu'un
dispositif plus lourd – caméras visibles,
éclairage artificiel – aurait peut-être escamotés… (T. Sotinel, Le Monde)
TOULOUSE
DANS LE CADRE DU 9e FESTIVAL LGBT DES IMAGES AUX MOTS DU 1er AU 7 FÉVRIER À TOULOUSE
Programme complet sur : des-images-aux-mots.fr (Prévente pour toutes les séances à partir du 30 janvier)
Vendredi 5 février à 18h00
LE PROFIL AMINA
Sophie DERASPE Canada 2015 1h26
Amina Arraf, révolutionnaire AméricanoSyrienne, entame une relation érotique
en ligne avec Sandra Bagaria qui habite
Montréal, avant d'initier un blog au nom
provocateur de « Gay Girl in Damascus »
(Une fille gaie à Damas). Alors que la révolution syrienne se met en place, le
succès du blog est fulgurant. Mais c’est
le kidnapping d’Amina qui déclenche
une mobilisation internationale pour la
faire libérer.
Tel un polar impliquant les services secrets et les grands médias du monde,
le film nous conduit de San Francisco
à Istanbul, de Washington à Tel Aviv, en
passant par Beyrouth, à la rencontre des
personnes impliquées dans cette histoire très actuelle.
Vendredi 5 février à 20h00
ALL ABOUT E
Louise Wadley
Australie 2015 1h33 VOSTF
E. (de son vrai nom Elmira) a une vie à
cent à l'heure ! Star DJ dans un nightclub, elle fuit la réalité et son passé en
se perdant dans le sexe, les drogues
et les musiques fortes. Son seul soutien est Matt, son meilleur ami, gay et
styliste. Après une nuit de mix les deux
compères découvrent un sac rempli de
billets, oublié dans le taxi. À qui appartient-il ? « Et si finalement, on le gardait ? »… Les deux amis décident alors
de prendre la fuite et de chercher de
l'aide. Mais pour cela, E. devra affronter
son passé… Un road-movie métissé de
film de gangster, le tout dans des paysages australiens à couper le souffle…
PERPETUAL
Peter AHLEN Danemark 2016 26 mn
Sébastien explore sa sexualité sur des
sites de sexe. Il y fait la connaissance
d’Alfredo, qui va l’initier aux expériences
plus concrètes des sex-clubs…
Vendredi 5 février à 22h00
THE CREAM Jean-Marie VILLENEUVE
France 2014 8 mn
Gilbert court dans la forêt. Lorsqu’il est
soudain dépassé par un vigoureux jeune
athlète, il est saisi d’un violent besoin
d’apprendre son secret.
séance spéciale courts gays
Une séance de courts-métrages
gays sexys, légers et décalés.
Durée totale 1h28
MIDNIGHT
Ted WILKINSON USA 2015 17 mn
Shane et Aiden sont ensemble depuis
trois ans. Aiden accède à la demande de
BOY'S NIGHT
AP IC Utopia-jan-2016-n° 223_V 16/12/15 10:49 Page1
Instituto
Cervantes
2016
COURS D’ESPAGNOL
DIPLÔMES D’ESPAGNOL
LANGUE ETRANGÈRE
COURS INTENSIFS ETUDIANTS
Pendant les vacances scolaires
espagnol
Maîtriser l’ ESPAGNE
r en
pour étudie
31, rue des Chalets - Toulouse
tél : 05 61 62 80 72
[email protected]
[email protected]
www.toulouse.cervantes.es
A
LA MARCHEUSE
Naël MARANDIN
France 2015 1h20
avec Qiu Lan, Yannick Choirat,
Louise Chen, Philippe Landenbach…
Scénario de Naël Marandin
et Marion Doussot
Lin Alyu est, comme tant d'autres, partie
du Nord Est de la Chine frappé de plein
fouet dans les années 1990 par la privatisation de l'économie, espérant trouver
en France une meilleure vie, emmenant
sa fille avec elle. Elle était mariée, comptable dans une grande usine d'état, mais
quand celle-ci a fermé, elle s'est retrouvée sur le carreau, a divorcé. Vive, autonome, elle a pourtant découvert très
vite, en arrivant à Paris, qu'il n'était pas
si facile de trouver un emploi sans relations, sans titre de séjour. Dans ce coin
animé de Belleville, elle habite dans la
maison d'un vieux bonhomme dont elle
s'occupe et à qui elle tient compagnie
contre un petit salaire qu'elle complète
en se prostituant, ce qui permet à sa fille
de vivre sa vie d'adolescente sans trop
se poser de questions et à sa famille
restée en Chine de recevoir quatre sous.
Lin Alyu ne paraît pas sa quarantaine.
Toute menue, pleine de vitalité, elle a une
poignée de copines épatantes toutes
originaires du Dongbei, toutes « marcheuses » à Belleville et à les voir rire et
s'entraider, on mesure à quel point elles
sont capables de résister à des situations qui en démonteraient plus d'une,
astucieuses et acharnées. Ce qui va se
passer dans la vie de Lin Alyu va révéler une nature incroyablement tenace
et obstinée, peu facile à impressionner
tant l'instinct vital puissant qui la porte
lui semble chevillé au corps.
Dans l'appartement de l'autre côté de
la cour, il y a un type qu'elle croise parfois, qui l'intrigue plutôt, l'intéresse fugitivement… Lorsqu'il vient frapper à sa
porte pour échapper à des créanciers
impatients qui ont un brin amoché sa
belle gueule, elle cherche à le repousser mais il s'impose et se cache malgré
elle, qui tremble que son employeur découvre l'intrus. Mais très vite elle va tenter de tirer parti de la situation : après
tout, il est français et, malgré les risques,
malgré la peur que peut lui inspirer sa
propre audace, elle lui propose de payer
ses dettes à sa place à condition qu'il
l'épouse et lui permette ainsi de régulariser sa situation.
Cela pourrait être un simple polar, un roman un peu noir, mais si l'affaire est bien
menée, le contexte, les images, les personnages ont des accents de vérité qui
imposent une réalité sociologique et humaine particulièrement riche. Il faut dire
ici que si Naël Marandin est comédien
(théâtre, télé, cinéma), sa connaissance
de la Chine et du mandarin (il a étudié
plusieurs années à Pékin), son implication dans Médecins du monde – notamment dans le milieu des prostitués
chinoises, nombreuses à Paris, en particulier dans le quartier de Belleville – font
que son film est fondé sur un intérêt profond pour des personnages qui lui sont
familiers. Le milieu de la prostitution qu'il
connait bien est un cadre, une assise
documentaire dit-il, « ce qui me permet
d'élaborer un récit où se déploient mes
interrogations autour des notions de
pouvoir et de domination et sur la manière dont celles-ci marquent les corps
et leurs rencontres : les choses ne sont
jamais univoques… ».
Un des aspects passionnants du film est
qu'il met à mal une palanquée d'idées
reçues sur la prostitution et sur les
conditions qui sont faites à ces femmes
qui essaient de survivre malgré la violence de la rue, le mépris de leurs compatriotes et des riverains, la répression
policière. Marandin raconte que ces derniers temps, les forces de l'ordre multiplient les arrestations et les intimidations, avec l'objectif de faire disparaître
la prostitution de Belleville. Dans l'incapacité de travailler, les femmes se retrouvent dans une précarité plus grande
encore. Pas de doute, Marandin parle
de ce qu'il connait bien, le film est nourri
de la vie de ces femmes, de leur vitalité,
de leur humour, de leur gaité, de leur vision du monde, et cette proximité rend
cette fiction plus passionnante encore.
TOULOUSE
Vidéo en Poche
des films sur votre clé usb !
Venez au ciné remplir une clé USB
avect des Vidéos en Poche, il y en a
pour tous les goûts et les âges.
5€ par film, sans DRM et en HD
quand c’est possible, la résolution
minimale étant celle d’un DVD !
UNE SÉPARATION (HD)
Écrit et réalisé par Ashgar Farhadi
Festival de Berlin 2011 : Ours d’Or
du meilleur film et Ours d’Argent de
la meilleure interprétation pour l’ensemble des actrices et acteurs du film
Ce film formidable est une sorte de thriller intimiste, qui nous tient en haleine à
partir de situations parfaitement quotidiennes, crée un suspense moral à travers des personnages d’une incroyable
richesse, dont les motivations sont
parfaitement légitimes même si contradictoires. Si bien que l’évolution du récit
n’est jamais convenue, toujours d’une
parfaite justesse mais jamais prévisible.
La scène d’ouverture pourrait presque
se passer dans n’importe quel tribunal
parisien, new-yorkais, londonien, mais
non, il est bien iranien. Nous sommes
dans le bureau d’un juge aux affaires
familiales qui reçoit un couple dans le
cadre d’une procédure de divorce. La
femme, Simin, n’a pas de lourds griefs
contre son mari Nader, simplement elle
a réussi, après des mois de démarches,
à obtenir un visa pour l’étranger, elle
veut donc partir, avec mari et fille, mais
Nader a de bonnes raisons de rester à
Téhéran : un travail, et surtout un père
qui s’enfonce plus chaque jour dans la
maladie d’Alhzeimer. Mais pour Simin,
l’appel de l’ailleurs est plus fort, elle veut
une autre vie pour leur fille de 11 ans.
Nader préfère accepter le divorce.
C’est avec une précision documentaire
qu’est filmée cette scène ordinaire mais
passionnante montrant un couple de la
classe moyenne confronté à la justice
de son pays en même temps qu’à ses
déchirures intimes. La suite des événements ne va pas s’avérer plus simple
que la discussion devant le juge…
et plus de 130 films au catalogue :
www.videoenpoche.info
HECTOR
Écrit et réalisé par Jake GAVIN
GB 2015 1h27 VOSTF
avec Peter Mullan, Keith Allen, Natalie
Gavin, Sharon Rooney, Sarah Solemani,
Ewan Stewart, Laurie Ventry, Stephen
Tompkinson, Gina McKee...
Peter Mullan, un des comédiens fétiches
de Ken Loach, a débuté dans Riff Raff
en 1991, avant d’obtenir un magnifique
premier rôle dans My name is Joe, qui lui
valut consécration et Prix mérité d’interprétation au Festival de Cannes. Depuis
l’acteur est aussi devenu un réalisateur
de premier plan, avec Orphans puis surtout The Magdalene Sisters (2001), mémorable plongée au cœur d’un établissement scolaire religieux dans l’Irlande des
années 1960. Ce qu’on aime chez Peter
Mullan, c’est sa présence immédiate, sa
densité, son authenticité sans esbroufe,
sans pathos. Autant de qualités qui sont
à l’œuvre ici.
Peter Mullan est Hector McAdam, un
étrange SDF des environs de Glasgow.
On est à l’approche de Noël, le froid se
fait mordant, la neige commence à recouvrir le paysage… C’est le moment
que choisissent Hector et deux compagnons de route pour entreprendre un
long et éprouvant voyage vers Liverpool,
Birmingham et enfin Londres, destination
finale où les attendent comme chaque
année d’autres SDF qui fêtent Noël tous
ensemble dans la capitale illuminée.
Le périple est évidemment l’occasion de
rencontres éventuellement heureuses
– dans cette Angleterre victime d’inégali-
tés de plus en plus monstrueuses, la solidarité est parfois au rendez vous – mais
aussi d’épisodes difficiles voire dramatiques. Mais le temps du trajet est aussi
pour le spectateur le moyen de découvrir peu à peu Hector et ses secrets. Qui
est-il ou plutôt qui était-il ? Comment en
est-il arrivé là ? Alors qu’il arrive dans la
dernière ligne droite de sa vie, alors que
la fatigue et la maladie le gagnent, ce
voyage sera t-il l’occasion pour lui de revenir sur un passé enfoui, peut-être sur
une famille oubliée ? Comment franchir le
pas, comment renouer des liens, quand
on croit qu’on a toujours tout gâché ?
Jake Gavin a longtemps été photographe
de guerre, et on ressent tout au long du
film son sens aiguisé du cadre qui saisit aussi bien les paysages du Nord de
l’Angleterre que les quartiers de Londres.
Avec ce premier film, il nous livre un instantané de l’Angleterre en temps de
crise, une autre forme de guerre, économique et sociale celle là, qui voit des familles entières poussées à la rue par le
libéralisme sauvage et la spéculation immobilière. On comprend aisément que
Peter Mullan, dont les choix d’acteur et
de réalisateur ont toujours marqué un engagement du côté des sans grade, des
opprimés, ait pu être passionné par un
tel rôle.
Et même si la route vers la lumière est
longue et semée d’embûches, Hector
s’avère un beau conte de Noël qui passera votre petit cœur à l’essoreuse, tout en
vous redonnant paradoxalement la patate, puisqu’en en ces temps sombres,
ce film chaleureux choisit de défendre
une vision positive de notre humaine
condition : quand on touche le fond, on
ne peut que remonter !
TOURNEFEUILLE
NAHID
Ida PANAHANDEH
Iran 2015 1h45 VOSTF
avec Sareh Bayat, Pejman Bazeghi,
Navid Mohammad Zadeh, Milad
Hossein Pour… Scénario d'Ida
Panahandeh et Arsaian Amiri
rement au film de Farhadi, où les personnages principaux appartenaient à un
milieu plutôt aisé, Nahid est une jeune
mère divorcée qui vit dans un petit port
de la mer Caspienne et se débat pour
sa survie quotidienne grâce à un petit travail de secrétariat. Elle se démène
aussi pour avoir la garde de son fils au
comportement difficile. Il faut dire que
le père de l'enfant est un homme paradoxal, joueur invétéré et toxicomane irresponsable mais toujours amoureux de
son ex-épouse et père aimant envers et
contre tout…
Pour faire référence à un film iranien
qui a connu un succès retentissant, on
peut sans tricher dire que Nahid s'inscrit dans la droite ligne de Une séparation, d'Ashgar Farhadi (disponible en
Vidéo en Poche, ainsi que trois autres
de ses films iraniens). Dans Une séparation, on suivait le divorce douloureux et
contrarié de Nader et Simin, une rupture
dans laquelle venait interférer le combat de Reza, une femme de ménage
accusant Nader de l'avoir violemment
bousculée au point de compromettre
sa grossesse. Cette femme de ménage
était incarnée par une actrice exceptionnelle, Sareh Bayat, qui tient justement
le rôle principal de Nahid ! Mais contrai-
C'est la complexité des situations, ainsi
que les sentiments contradictoires des
personnages qui font la richesse du film.
Étrangeté de la loi iranienne : Nahid peut
avoir la garde de l'enfant à condition de
ne pas se remarier. Les choses se compliquent donc quand elle noue une relation durable avec Masoud, un élégant
gérant d'hôtel qui accepte mal cette situation ubuesque et consent à se plier
à une autre spécificité ubuesque de la
loi : un mariage temporaire, qui permet
aux intéressés de s'engager pour une
heure ou quelques mois sans que cela
soit inscrit dans les registres d’état civil ! Mais évidemment la chose va arriver jusqu'aux oreilles de l'ex-mari, d'au-
tant que l'orgueil de Masoud supporte
de plus en plus mal cette vie de secret.
La jeune réalisatrice Ida Panahandeh
décrit à merveille les déchirements de
Nahid, qui sont probablement ceux de
bien des femmes divorcées en Iran, dénonçant au passage l'hypocrisie et le
piège du mariage temporaire : Nahid
est avant tout une mère courage prête
à tout pour son enfant qui ne lui en est
pas forcément reconnaissant, mais c'est
aussi une amante passionnée qui aimerait vivre pleinement son amour, et parfois enfin une ex-épouse compatissante,
qui sait que son ex-mari n'est pas seulement un monstre irresponsable. Sans
compter qu'elle n'est pas complètement
insensible à la flamme qu'il a toujours
pour elle… Dans ce rôle à multiples facettes, Sareh Bayat est magnifique.
Ida Panahandeh, dont c'est la première
fiction après plusieurs documentaires, a
choisi de tourner son film en automne,
dans l'atmosphère nuageuse et grise
des bords de la mer Caspienne, au Nord
de l'Iran. Elle a trouvé là le cadre parfait
pour son très sensible et brillant théâtre
des sentiments et des regrets. Une nouvelle grande réalisatrice iranienne est
née…
TOULOUSE
Jeudi 21 Janvier à 20h30 à Toulouse
Séance unique suivie d’une rencontre
avec les réalisatrices (achetez vos places
à partir du 9 janvier).
L'ÉLAN
Maïté Mosca et Florence Schmidt
France 2015 52mn
L’ÉTREINTE
DU SERPENT
(EL ABRAZO DE LA SERPIENTE)
Ciro GUERRA Colombie 2015 2h05
VO (dialectes amazoniens et espagnol) STF Noir & Blanc
avec Jan Bijvœt, Brionne Davis, Nilbio Torres,
Antonio Bolivar, Yauenkü Migue…
Tel un immense serpent, le fleuve rampe au milieu d'arbres
centenaires, enracinés dans une terre de mystères. La nature
vigilante semble tenir à l'œil celui qui s'aventure à la lisière de
ses songes. La jungle amazonienne renvoie celui qui y pénètre à sa condition chétive et vulnérable. Evans fait partie de
ceux-là. Ethno-botaniste passionné, il n'a pu résister à braver les dangers pour venir vérifier les dires de ses livres et
partir à la recherche de la « yakruna », liane sacrée rarissime,
réputée pour ses fortes vertus hallucinogènes. Il est accompagné de Karamate, le chamane quo'n lui a conseillé comme
guide. Karamate, dernier représentant de son peuple, dépositaire d'un savoir unique, précieux, forgé dans des années
d'oubli de soi et d'écoute de la nature. Habitué aux duperies
de ceux qui cherchent à s'accaparer la terre et ses richesses,
Karamate, méfiant, observe, jauge, écoute Evans et accepte
en définitive de l'accompagner, même s'il sait qu'il est dans
nature de la fourmi d'aimer l'argent.
Voilà nos deux hommes qui s'enfoncent au cœur de la forêt et de ses envoûtements. Les souvenirs de Karamate remontent régulièrement à la surface, le voilà jeune guidant un
autre homme, Théo… Ici le temps n'est pas linéaire, comme
en occident. Pour les Indiens il est comme une série d'événements qui ont lieu simultanément dans plusieurs univers parallèles. Ce nouveau rythme, cette expérimentation constante
pénètre peu à peu chaque fibre des deux explorateurs, Evans
et Théo, bouleverse leurs sens, leurs croyances.
Le périple se transforme en quête initiatique hallucinante, hallucinogène, à des années de distance. Tout cela est superbement interprété, mis en scène dans un noir et blanc profond,
sensuel. On s'enfonce nous aussi dans la beauté intimidante
de l'Amazonie, pris au piège d'un royaume intemporel dominé
par une nature qui ne nous appartient pas et tout juste nous
tolère, où seuls les humbles peuvent subsister.
TOULOUSE & TOURNEFEUILLE
Maïté Mosca, grenobloise et Florence Schmidt, toulousaine,
se sont rencontrées il y a 10 ans lors de leurs études d’agronomie à Montpellier.
Leur goût pour l’aventure et les rencontres les amène à voyager. Leur vision du monde et de la vie évolue, faisant naître un
besoin d’action citoyenne. Elles décident alors de réaliser un
film documentaire pour partager leurs découvertes.
En 2011, les deux réalisatrices néophytes partent en stop
pendant deux ans sillonner le continent américain de l’Alaska à l’Argentine, à la recherche d’autres façons de vivre ensemble, consommer, s’alimenter, se loger, grandir, plus respectueuses des hommes et de l’environnement.
Elles rencontrent alors des gens de plus en plus conscients
des changements climatiques et qui désirent avoir une plus
petite empreinte écologique. Ils aiment le fait de vivre simplement, d'utiliser peu de ressources et font preuve, par leur
mode de vie, que l'on peut réduire notre consommation tout
en maintenant un très bon niveau de vie matériel. Il s'agit pour
eux d'assumer leur responsabilité face aux problèmes mondiaux, de se comporter en adulte et ainsi d'agir enfin « comme
une espèce intelligente » car c'est aux gens ordinaires d'initier, de vivre et de faire partie du changement.
En résulte un film positif et stimulant face aux grands enjeux
environnementaux et sociaux d'aujourd'hui.
L'élan est une invitation à repenser le mode de vie occidental.
Des scientifiques, psychologues, architectes, agriculteurs,…
américains et européens, s'interrogent sur la qualité de vie,
la relation aux autres et à la nature et partagent leurs expériences d'autres possibles au quotidien.
PRÉJUDICE ou « la maison des ours »
Antoine CUYPERS Belgique 2015 1h45
avec Nathalie Baye, Arno Hintjens,
Thomas Blanchard, Ariane Labed,
Eric Caravaca, Cathy Min Jung, Julien
Baumgartner… Scénario d'Antoine
Cuypers et Antoine Wauters
On se souvient du célèbre « familles,
je vous hais ! » lancé en son temps par
André Gide. Une formule passée largement de mode de nos jours au profit
d'un retour en grâce du couple et de la
famille dûment estampillés par Monsieur
le Maire, voire même par la sainte Église,
apostolique et romaine. Mais bonne année et bonne nouvelle aujourd'hui pour
ceux qui, à l'instar de notre glorieux écrivain, ne kiffent pas trop cette infernale
engeance. En effet on ne se souvient
pas, en découvrant ce Préjudice, avoir
été à pareille fête iconoclaste depuis
longtemps et sans doute faut-il remonter assez loin pour retrouver un certain
nombre de films tout aussi furieux tels
que Fanny et Alexandre de Bergman,
Festen de Winterberg, Théorème de
Pasolini, Qui a peur de Virginia Woolf de
Mike Nichols… ou d'autres de Pialat ou
de Haneke…
Aux commandes de ce fol engin, un réalisateur belge dont c'est le premier film
et qui nous fait dégringoler à grande
vitesse dans les tréfonds de l'âme humaine en compagnie de quelques acteurs de haut vol tels que Arno, le célèbre chanteur dans le rôle du père de
famille, Nathalie Baye dans celui de la
mère et surtout Thomas Blanchard, le
cœur battant déchirant du film, incapable malgré sa souffrance de couler sa
différence dans le moule des conventions.
Tous les ingrédients d'une bonne et
sympathique petite fête étaient pourtant réunis au programme de ces retrouvailles familiales : une séduisante
maison de maître avec son parc majestueux, une belle table dressée sous les
frondaisons à côté d'un barbecue auprès duquel s'affaire le pater familias.
Une cuisine confortablement aménagée
dans laquelle s'active la mère en compagnie de sa belle-fille. Autant d'harmonie et de bonheur paisible nous in-
viteraient presque à partager quelques
instants avec cette gentille famille.
Sauf que finit par flotter dans la conversation entre les deux femmes un « je
ne sais quoi », comme disent les anglais dans notre langue, à propos d'un
fils chéri qui tarde à arriver mais dont on
croit deviner que la mère ne s'est jamais
vraiment résolue à le partager avec une
créature un peu trop exotique. Un coup
de sonnette heureux interrompt tout à
coup cet échange à fleurets très mouchetés entre les deux femmes alors que
surgit fille et beau-fils, les bras chargés
de bonnes bouteilles. L'imperceptible
tension disparaît sous l'effet de la bonne
humeur et de la convivialité un peu
forcée d'un gendre qui paraît redouter comme la peste les climats de tension. Le malheureux sera servi alors que
monte du sous-sol les coups sourds de
la course sur tapis roulant du fils maudit, le vilain petit canard, celui qui bientôt
sèmera le trouble par sa seule et inconfortable présence…
TOULOUSE
­
Aikido
Franck Noël
7e Dan Aikikai
Dimanche 17 janvier à 10h à Tournefeuille, dans le cadre
du Festival International du Film sur les Droits Humains
(FIFDH). Projection unique suivie d'un débat sur la marche
des sans terre avec Louis Campana, président de l'association
Gandhi International (Apportez les brioches, on offre le café !).
Achetez vos places à partir du 6 janvier, tarif unique 4€.
MILLIONS CAN WALK
au Dojo de la Roseraie
4, chemin Nicol - 31200 Toulouse
Tél : 05 61 26 10 31
metro Argoulets
www.aikido-noel.com
Cours tous niveaux, du débutant complet
au plus avancé
Tous les jours midi et soir.
Tarifs réduit ado., étudiant et chômeur.
Christoph Schaub et Kamal Musale
Suisse/Inde 2014 1h28 VOSTF
Avec Pankhi Bai, Ghinnu Kole,
Sushmita, Selva, Lakshmi, Biras
Topno, Anil Kindo, Rajagopal P.V.,
Jairam Ramesh, Ramesh Sharma…
Ils sont cent mille en marche, paysans
sans terre et Adivasi – les aborigènes de
l’Inde – tous en marche. A pied sur les
routes poussiéreuses, sur la « National
Highway », à travers villes et villages,
en marche. L’extraction massive des richesses du sol, l’apparition d’immenses
plantations et la construction d’infrastructures pharaoniques les ont chassés
de leurs terres et ont sapé les fondements de leur vie paisible. Et cette spirale tourne, inexorablement, toujours
plus vite.
Ils sont venus du pays entier lutter ensemble pour une existence dans la dignité. Parmi eux, le charismatique
Rajagopal, le leader et maître à penser du
mouvement. Leur marche de protestation
les mène de Gwalior à Delhi, 400 kilomètres plus loin. Ils résistent à la chaleur,
à la maladie, aux rigueurs de la route. Car
rien ne les déviera de leur résolution : ils
ne céderont ni ne rentreront à la maison
avant que le gouvernement ait satisfait à
leurs revendications.
Comment lutter pour ses droits sans violence ? Avec ce questionnement à la fois
actuel et essentiel, le film de Christoph
Schaub et de Kamal Musale rayonne bien
au-delà de l’Inde. Millions can walk est
un film militant et philosophique, nourri d’émotions et d’images étonnantes,
d’une grande force métaphorique. Il développe un véritable suspense : ces
hommes et ces femmes réussiront-ils ?
Le gouvernement satisfera-t-il à leurs revendications ?
Ce qui se passe en Inde se passe dans
le monde entier : au Brésil, en Chine, en
Indonésie – la course au développement
des pays que l’on appelle émergents. Ils
veulent acquérir la richesse de leurs voisins occidentaux. Ils veulent se montrer
attractifs pour les investisseurs et maintenir leur taux de croissance au plus haut
niveau des marchés mondiaux. Cette dynamique ne tient aucun compte des traditions des aborigènes de l’Inde et des
intouchables. Pratiqué à l’échelle globale, ce capitalisme de consommation
sauvage - sans valeurs, sans garde-fous,
sans éthique ou religion, sans aucune
considération pour le futur - est voué à
nous conduire à l’apocalypse.
Cette description peut sembler radicale, mais sa réalité est criante pour nos
protagonistes Pankhi Bai, Ghinnu Kole,
Sushmita, Selva, Lakshmi et Biras Topno.
Ils représentent les 100 000 personnes
qui marchent sur Delhi, qui, à leur tour,
sont les émissaires des centaines de millions de victimes sans terre, fermiers ou
indigènes, expulsés de leur propriété
pour satisfaire l’appétit des industries et
des multinationales.
THE BIG SHORT
Le casse du siècle
Adam McKAY
USA 2015 2h11 VOSTF
avec Christian Bale, Steve Carell,
Ryan Gosling, Brad Pitt, John Magaro,
Finn Witrock, Karen Gillian,
Melissa Leo, Marisa Tomei…
Scénario d’Adam McKay et
Charles Randolph, d’après le
livre-enquête de Michael Lewis
Dans le New York Times, Paul Krugman,
Prix Nobel d’économie en 2008, écrit
que The Big short « réussit génialement
à rendre distrayantes les arnaques de
Wall Street et à exploiter l’humour noir
inhérent à la manière dont tout s’est
écroulé ».
Réalisateur-phare de la nouvelle comédie américaine aux côtés de son comparse et ami Will Ferrell, relativement
méconnu en France, Adam McKay décale avec The Big short son angle de
tir. Loin des délires absurdes et infantiles qu’il affectionne, le sujet est cette
fois plutôt grave, puisqu’il s’agit de la
crise des subprimes, étincelle inaugurale d’une crise économique mondiale.
McKay, qui pas plus qu’un autre ne
se refait, n’en signe pas moins un film
drôle, mais d’un nouveau genre dans
l’ordre du rire, qu’on pourrait nommer
« comique pédagogique ». Le défi n’est
pas mince : il s’agit à la fois de divertir
en montrant une brochette de personnages passablement allumés, mus par
des affects schizophréniques, et d’informer le spectateur en lui expliquant les
mécanismes spéculatifs financiers rela-
tivement complexes qui nourrissent leur
pathologie.
Ce qu’il faut donc souligner – par comparaison avec d’autres œuvres remarquables qui se sont emparées du sujet,
du documentaire Inside job, de Charles
Ferguson, au Loup de Wall Street, de
Martin Scorsese – c’est le côté retors
du film. The Big short raconte en effet
l’histoire d’une brochette de financiers
qui, plus clairvoyants que les autres, ont
décelé le caractère délictueux des prêts
hypothécaires consentis aux particuliers
par les banques, et vu venir l’énormité
de la crise des subprimes qui allait s’ensuivre. Tout l’intérêt du film consiste à
montrer comment ces personnages, qui
ont raison contre leur milieu, vont se positionner à la fois professionnellement et
moralement par rapport à ce qu’ils perçoivent comme une catastrophe annoncée.
C’est très exactement en cette délicate
articulation que le film gagne ses galons. Car si tous entrent en lutte contre
la gigantesque manœuvre qui gangrène
les milieux financiers, c’est essentiellement par les mêmes moyens et pour
les mêmes fins : la spéculation financière, l’enrichissement personnel, le
shoot d’adrénaline. Ces hommes-là ont
beau être dans le vrai, ils n’en misent
pas moins sur l’effondrement général,
des spéculateurs comme de leurs victimes, pour mettre du beurre dans leurs
épinards. Voilà en un mot la grandeur de
The Big short, qui est de nous rappeler
que la probité ne sort jamais gagnante
d’un système où l’ultime valeur, le seraitelle au nom d’une certaine définition du
bien public, est le profit.
Loin d’être sentencieuse, cette petite
leçon de choses néolibérales s’appuie
sur une dramaturgie pleine de tension,
filme le huis clos à la manière d’un documentaire… et tire grand profit d’acteurs à l’abattage frénétique. Christian
Bale campe ainsi impérialement Michael
Burry, ex-neurologue, génie des algorithmes, gestionnaire de fonds excentrico-autarcique, amateur de rock metal et massacreur de batterie, inventeur
du mécanisme qui permettra à tous les
personnages du film de rafler la mise au
moment où Wall Street la perdra.
Steve Carell, grande mèche teinte rabattue sur le front, incarne Mark Baum,
sorte de Saint-Just perpétuellement indigné d’un milieu dont il fait pourtant
partie intégrante, ce qui l’énerve encore
plus. Ryan Gosling est Jared Vennett, un
jeune loup de Wall Street froid comme
la mort, qui a lui aussi senti le coup venir. Finn Wittrock et John Magaro interprètent quant à eux deux jeunes ambitieux gestionnaires de fonds qui vont
s’adjoindre le concours d’un ex-trader
devenu un intégriste de l’écologie (Brad
Pitt) pour jouer dans la cour des grands.
Autant de héros dont la victoire sera célébrée par un désastre, invitant à considérer The Big short comme une tragédie
qui ne dit pas son nom.
(J. Mandelbaum, Le Monde)
TOURNEFEUILLE
Anomalisa
Charlie KAUFMAN et Duke JOHNSON
USA 2015 1h30 VOSTF
avec les voix de David Thewlis,
Jennifer Jason Leigh, Tom Noonan…
Scénario de Charlie Kaufman
Musique (superbe) de Carter Burwell,
le compositeur attitré des frères Coen
EXTRAORDINAIRE FILM
D'ANIMATION POUR ADULTES
(vraiment pas pour les enfants)
« Extraordinaire film d'animation » annonçons-nous sans hésiter. On aurait pu
écrire « exceptionnel », on était à deux
doigts de se laisser aller à « génial » mais
on s'est retenu à temps. Sur ce coup, on
ne sera sans aucun doute pas les seuls
à user (abuser dirons les esprits rétifs
à l'enthousiasme) des superlatifs tant
Anomalisa s'impose comme une œuvre
hors du commun, une réussite totale en
ce sens qu'elle fait preuve d'une cohérence parfaite entre le fond et la forme.
C'est ici sans doute qu'il faut exhorter nos spectateurs réfractaires au cinéma d'animation à surmonter leurs
préventions et à venir découvrir à quel
point la technique dite du « stop motion » (animation en volume image par
image) peut créer un univers sensible
et profond, propice aux émotions, à la
réflexion, aux interrogations les plus
essentielles. Ce que Charlie Kaufman
(scénariste fameux de Dans la peau de
John Malkovich et d'Eternal sunshine of
the spotless mind, réalisateur en 2008
d'un premier film injustement passé
inaperçu : Synecdoche, New York) et
Duke Johnson (le spécialiste de l'animation, c'est lui) expriment et font vivre
ici, ils n'auraient pas pu l'exprimer et le
faire vivre dans un film en prise de vues
réelles, avec des acteurs en chair et en
os. L'utilisation des figurines animées
apporte un recul, une poésie, une forme
de radicalité expressive qui donnent au
film toute sa dimension de fable existentielle et philosophique, qui lui confèrent
paradoxalement une incroyable humanité.
Fascinante expérience pour le spectateur, qui est d'abord intrigué, voire perturbé, par ces personnages au visage
figé, au regard perdu, accomplissant
comme des marionnettes (qu'ils sont
doublement !) des gestes semble-t-il
dénués de nécessité, se mouvant dans
des décors impersonnels comme savent
si bien les imaginer les urbanistes et
autres designers de la modernité totalitaire et mondialisée. Et puis, peu à peu,
les traits se précisent, les détails s'affirment, et nous percevons que tout fait
sens, que rien dans l'image comme dans
la bande son n'est inutile (magnifique
travail sur le son, sur les voix), rien n'est
gratuit, rien n'est laissé au hasard : c'est
tout un monde qui se construit sous nos
yeux, tout un monde de situations, d'actions, de mots, d'échanges, de signes,
de symboles, tout un monde qui mérite
bien notre attention de chaque instant.
Un avion vole dans un ciel nuageux. À
bord, un homme grisonnant au regard
las. Il écoute sans les entendre les paroles banales de son voisin et supporte
mal que celui-ci lui prenne la main, par
réflexe de crainte, au moment de l'atterrissage. L'homme récupère ses bagages, le pas résigné. Il prend un taxi, le
chauffeur lui parle de choses et d'autres
qui ne l'intéressent nullement. Il se rend
à l'hôtel Fregoli, où une chambre type
supérieur a été réservée pour lui. Il s'installe, allume la télé. Cet homme, c'est
Michael Stone, un spécialiste du service
clients dans les grandes entreprises. Il
a même écrit un bestseller sur la question : « Comment puis-je vous aider à les
aider ? ». Il est à Cincinnati pour donner
une conférence sur son bouquin et on
le devine accablé par l'idée de participer
de son plein gré à ce jeu de rôles dérisoire qui fait de vous une vedette parce
que vous avez écrit un guide de conseils
sur l'assistance hotline…
Michael Stone s'est laissé fossiliser
dans la routine de sa vie. Il est mari, il est
père, il est seul. Il profite de sa présence
à Cincinnati pour reprendre contact
avec un amour de jeunesse : fiasco
complet, le courant ne passe plus. Estil jamais passé ? Peut-être la rencontre
avec une de ses fans, Lisa, hébergée
dans le même hôtel, va-t-elle le réveiller de son engourdissement ? Peut-être
l'amour, cette anomalie, va-t-il redonner
des couleurs à cette grisaille uniforme
dans laquelle il se débat ?
TOULOUSE
Dernière
Zéance
Dimanche 14 février à 20h30 à Toulouse, soirée spéciale
« rétro gaming » avec la projection unique et exceptionnelle
de The King of Kong (inédit en France !) suivie d’une
rencontre avec des développeurs et spécialistes du jeux
vidéo (achetez vos places dès le 30 janvier).
THE KING OF KONG
A FISTFUL OF QUARTERS
Prochaine Dernière Zéance
dimanche 6 mars :
Avant-première de Evolution
de Lucile Hadzihalilovic
suivie (sous réserve) d’une rencontre avec la réalisatrice
ÉVOLUTION
Prix du jury au festival
de San Sebastian
Malgré quelques tentatives, certes peu
convaincantes, le cinéma français est
toujours frileux à produire des films de
genre, notamment fantastiques, alors
que nos voisins espagnols prennent des
risques en la matière et certaines œuvres
obtiennent même des Goyas (les Césars
espagnols).
Il faut saluer les producteurs et le distributeur du film d’avoir cru en ce projet,
permettant ainsi, après onze ans d’absence à la réalisatrice de revenir avec
une œuvre ambitieuse et mystérieuse à
l’ambiance toute lovecraftienne…
Nicolas, onze ans, vit avec sa mère dans
un village isolé au bord de l’océan, peuplé uniquement de femmes et de garçons de son âge. Dans un hôpital qui surplombe la mer, tous les enfants reçoivent
un mystérieux traitement. Nicolas est le
seul à se questionner. Il a l’impression
que sa mère lui ment et il voudrait savoir
ce qu’elle fait la nuit sur la plage avec les
autres femmes. Au cours des étranges
et inquiétantes découvertes qu’il fera,
Nicolas trouvera une alliée inattendue
en la personne d’une jeune infirmière de
l’hôpital…​ Grâce au travail remarquable
du chef opérateur et des ingénieurs du
son, la cinéaste nous invite à un voyage
sensoriel puissant et troublant où l’étrangeté se mêle au pouvoir de l’imagination.
Film documentaire de Seth Gordon
USA 2007 1h20 VOSTF
avec Billy Mitchell, « le champion »,
et Steve Wiebe, « le challenger »…
S’il y a un film documentaire à voir sur
les jeux vidéos, c’est bien celui-là, qui va
d’ailleurs bien au-delà de son sujet. Si le
sous-titre « pour une poignée de quarters » évoque un duel à la Sergio Leone
(le quarter est une pièce américaine de
25 cents que l’on mettait pour faire une
partie dans le monnayeur des bornes
d’arcades), c’est que ce film est un peu
le When we were kings du « retro gaming ». Digne du combat mythique entre
Georges Foreman et Muhammad Ali, The
King of Kong raconte une des plus incroyables rivalités de l’histoire du cinéma entre Steve Wiebe et Billy Mitchell,
deux joueurs courant après… le record
du monde sur le jeu Donkey Kong.
Dès les premières minutes, figure cette
citation de William S. Burroughs, écrivain
de la Beat génération : « C’est un univers
de guerre. Il existe peut-être d’autres
univers reposant sur d’autres principes,
mais le nôtre semble basé sur la guerre
et les jeux. Tous les jeux sont belliqueux.
Il y a les vainqueurs et les perdants. Bien
souvent, les perdants peuvent devenir des vainqueurs, et, en un clin d’œil,
les vainqueurs peuvent devenir des perdants. » Cela pourrait sembler bien pompeux compte tenu de l’apparente futilité
du sujet. Ce n’est pas le cas. Le film de
Gordon arrive par miracle à transcender
son sujet en en faisant une métaphore de
l’Amérique. Steve Wiebe et Billy Mitchell
sont les deux versions d’une même obsession : celle d’être le premier.
D’un côté, Wiebe incarne le parfait loser laissé sur le bas-côté du rêve américain. Wiebe a la poisse. Il pensait jouer
au baseball ? Son bras en a décidé autrement. Et pourquoi pas devenir musicien ? La vague grunge de la ville voisine
de Seattle ne l’a pas emporté. Le jour
même de son licenciement, il signait pour
acheter une maison avec sa femme…
Wiebe trouve son échappatoire en jouant
à Donkey Kong au fond de son garage.
Obsédé par le jeu jusqu’à y consacrer
ses nuits…
De l’autre, Billy Mitchell est un personnage hallucinant qui va au-delà de la plus
caricaturale des fictions. Comme il le dit
à la caméra de Seth Gordon, son credo tient en trois lettres : « U. S. A. ». Il
porte même une cravate aux couleurs de
la bannière étoilée. représente presque
tout ce que l’Amérique a de détestable,
lorsqu’elle mène le monde avec arrogance et condescendance, aveuglée par
son patriotisme hypertrophié.
Exceptionnel, tout simplement magnifique, touchant, vrai, The King of Kong
est le récit improbable et incroyable d’un
duel picaresque oscillant entre farce et
tragédie, aux multiples retournements
de situation, et qui nous fait découvrir
un monde étonnant, celui du gaming des
années 80 jusqu’à 2007, avec ses règles
et son code de l’honneur.
LES 8 SALOPARDS
(THE HATEFUL EIGHT)
Écrit et réalisé par Quentin TARANTINO
USA 2015 2h47 VOSTF
avec Samuel L. Jackson, Kurt Russel,
Jennifer Jason Leigh, Tim Roth,
Bruce Dern, Michael Madsen,
Walton Goggins, Demian Bichir...
Musique originale d’Ennio Morricone,
agrémentée de quelques contributions extérieures, dont celle des
White Stripes et de Roy Orbison.
Depuis le Code Hays des années
trente, la tradition des films de « mauvais genre » à Hollywood est d’utiliser le
cinéma de divertissement pour subvertir
la morale et la bien-pensance. Sous ses
allures de farce sadique de sale gosse,
le cinéma de Tarantino est plus incisif qu’il n’y paraît, c’est de plus en plus
évident à chaque nouveau film. Tout
comme Scorsese, il s’attaque dans ses
dernières réalisations aux fondations de
la nation américaine, brocardant (avec
style) l’hypocrisie de ses valeurs tout en
montrant la violence et la cruauté sur
lesquelles le pays s’est construit, pays
raciste, sexiste et brutal, où tout commence par une prière et finit par une pendaison, mais sous le regard vénérable et
bienveillant d’Abraham Lincoln. Ce n’est
sans doute pas un hasard ou un caprice
si pour son dernier opus, il a confié la
musique originale à Ennio Morricone, le
compositeur des Il était une fois…
Car ce n’est pas un Tarantino comme un
autre, ou alors c’est un Tarantino comme
tous les autres à la fois, synthèse particulièrement savoureuse tout en étant
un film de la maturité. La distribution a
quelque chose à y voir, l’ensemble le
plus « tarantinesque » depuis Pulp fiction (mention spéciale à Walton Goggins
dans le rôle d’un shérif capable autant
de bêtise que de génie, qui gagnera
sans cesse en complexité et deviendra, à sa manière, aussi marquant que
les deux têtes d’affiche Samuel Jackson
et Kurt Russel). On retrouve le huis clos
tendu de Reservoir dogs, les excès de
Django unchained et ses raffinements
stylistiques, le chapitrage d’Inglourious
basterds… on a même droit à un monologue hilarant de Samuel Jackson qui
n’est pas sans rappeler le « Ézéchiel 25,
verset 10… » de Pulp fiction.
Si le titre original évoque The Magnificent
seven, l’attelage des Huit salopards
n’aura pas la même rédemption que
les sept mercenaires emmenés par Yul
Brinner et Steve McQueen. L’ouverture
du film, ample et lugubre, magnifie la
musique de Morricone, les montagnes
enneigées, immaculées, découvrant
peu à peu les contours d’un christ en
croix recouvert d’une épaisse couche de
neige, page blanche funèbre prête pour
cette histoire sanglante qui débute par
l’arrivée d’une diligence et le titre d’un
premier chapitre plein de promesses :
« Dernier arrêt avant Red Rock ».
La diligence a pour passagers John Ruth
(Kurt Russell), un chasseur de primes,
ainsi que sa captive Daisy Domergue
(Jennifer Jason Leigh). Connu pour ses
principes, Ruth tient à livrer vivante sa
prisonnière à la justice afin qu’elle subisse la mort par pendaison (ce qui donnera lieu à des conversations d’exégètes
sur les vertus comparées d’une pendaison et d’une exécution sommaire par
balle, banale et mesquine mais qui évite
quelques tracas pour le transport…).
Ils croisent en chemin Marquis Warren
(Samuel Jackson), lui aussi chasseur
de primes et détenteur d’une précieuse
lettre signée par le président Lincoln luimême. Chris Mannix (Walton Goggins),
un renégat sudiste et nouveau shérif de
Red Rock, se joindra au groupe alors
que le blizzard, au loin, gagne en intensité. Ils décident de faire escale dans
une mercerie montagneuse, mais la patronne de l’établissement n’est plus là, à
sa place se trouvent quatre étrangers…
Blizzard, blizzard… vous avez dit blizzard ? Alors que la pénombre et le manteau neigeux se referment sur nos huit
salopards, on ne sait pas lequel (ou lesquels) d’entre eux jouera un tour pendable aux autres…
TOULOUSE & TOURNEFEUILLE
LA VIE TRÈS
PRIVÉE DE
MONSIEUR SIM
Michel LECLERC France 2015 1h42
avec Jean-Pierre Bacri, Vimala Pons, Isabelle Gelinas,
Valeria Golino, Vincent Lacoste, Mathieu Amalric…
Scénario de Michel Leclerc et Baya Kasmi,
d'après le roman de Jonathan Coe
C'est l'histoire d'un type ordinaire, Monsieur Sim (« comme
la carte » se présente-t-il invariablement), qui est persuadé
d'être « ennuyeux à mourir », d'être un loser absolu. Et à force
d'en être convaincu lui-même, il a fini par en convaincre les
autres. La première scène, très drôle, nous démontre que sa
conversation peut être littéralement assommante…
Heureusement la vie réserve des surprises, même aux cas
désespérés. Monsieur Sim rencontre ainsi, un peu par hasard, un étonnant personnage qui va lui raconter l'histoire
d'un navigateur britannique amateur, parti en course en solitaire et qui préféra se perdre en mer plutôt que d'abandonner et de décevoir son entourage… Ce destin certes tragique
mais romanesque va lui donner une sorte de second souffle
(un peu court mais c'est déjà ça) : François (on découvre qu'il
a un prénom !) Sim décroche un improbable boulot de représentant en brosses à dents durables et, au volant d'une rutilante voiture hybride de fonction, équipée d'un GPS dangereusement omniscient, il part sur les routes, ce qui va lui
permettre de prendre la tangente et d'essayer de reconquérir
sa vie et les siens quelque part entre Bourg-en-Bresse et la
Méditerranée. Un voyage à la découverte des secrets de famille et des plaies à cicatriser…
Ce rôle de solitaire dépressif mais volubile, capable de parler au premier venu même si son interlocuteur ne lui a rien
demandé, est évidemment taillé sur mesure pour l'extraordinaire Jean-Pierre Bacri, qui excelle dans toutes les scènes de
comique de situation mais qui donne aussi à une réelle épaisseur humaine à son personnage.
À partir de ce singulier François Sim auquel on s'attache de
plus en plus, se construit une comédie pince-sans-rire qui
est aussi une fable philosophique tendre et mélancolique sur
notre société volontiers absurde où des moyens de communication ultra-perfectionnés sont censés unir les gens et ne
font que les isoler…
TOULOUSE & TOURNEFEUILLE
BÉLIERS
(HRUTAR)
Écrit et réalisé par Grimur HAKONARSON
Islande 2015 1h33 VOSTF
avec Sigurour Sigurjonsson, Theodor Juliusson,
Charlotte Boving, Gunnar Jonsson…
C'est un magnifique film d'hiver, un film de neige et de froid,
de vent et de glace, une sorte de conte de Noël rude et gaillard, qui aurait oublié d'être niais, qui cacherait sa chaleur humaine sous les barbes rousses hirsutes et les gros pulls en
laine sauvage. C'est beau, c'est singulier, c'est vivifiant !
Nous sommes dans une vallée isolée du centre de l'Islande, âpre
et grandiose, battue par les vents, bien loin de la partie maritime
et touristique du pays. Dans ces contrées, l'élevage des moutons est une religion, et on vénère tout particulièrement les béliers, dont force et virilité font l'objet de concours fort disputés.
Parmi ces éleveurs, deux figures seront au centre du film.
Gummi et Kiddi, tous deux sexagénaires, tous deux célibataires, qui vivent dans des fermes contigües, tout juste séparées par un portail. Ils se croisent forcément mais ne
s'adressent pas même un regard. S'ils ont un besoin impératif de communiquer, ils confient leur message à un chien, qui
fait l'aller et retour entre les deux maisons. Sacrés Gummi et
Kiddi ! Ils sont fâchés. À mort. Depuis quarante ans. Et ils sont
frères ! Des frères qui bien sûr élèvent tous deux des béliers et
qui sont donc des concurrents acharnés quand vient le moment du fameux concours…
Cette situation qui flirte avec l'absurde va prendre un tour plus
dramatique quand la maladie de la tremblante va être repérée
chez les bêtes de Kiddi, ce qui signifie l'abattage de tous les
troupeaux de la vallée, principe de précaution oblige…
Ce formidable Béliers commence comme une comédie à
l'humour très scandinave, autrement dit décalé, introverti…
et puis le film prend une autre dimension, plus lyrique, plus
grave, et s'ouvre à une ample réflexion – jamais théorique,
toujours physique et sensible – sur le rapport de l'homme à
la nature, de l'humain à l'animal, sur le lien fraternel qui peut
renaître dans l'adversité.
TOURNEFEUILLE
A SECOND CHANCE
Susanne BIER
Danemark 2015 1h42 VOSTF
avec Nikolaj Coster-Waldau, Maria
Bonnevie, Ulrich Thomsen, Nikolaj
Lie Kaas, Lykke May Andersen…
Scénario de Anders Thomas Jensen
Prix du Jury, Festival International
du Film Policier, Beaune 2015
La médaille en chocolat ci-dessus mentionnée n'est pas anodine. A second
chance n'est pas vraiment un polar mais
si le film a été distingué par le jury d'un
festival consacré au genre, c'est bien
parce qu'il installe un véritable suspense,
parce que son récit est construit un peu
comme une enquête, délivrant les informations au fur et à mesure, conduisant
son protagoniste principal – et le spectateur – sur d'éventuelles fausses pistes
pour mieux révéler une vérité, ou plutôt
des vérités presque insoupçonnables. Si
bien que ce drame familial et existentiel
captive autant qu'un thriller…
Policier, c'est quand même le métier
d'Andreas, notre héros. Il est inspecteur
et fait sereinement son boulot, équilibré par une vie familiale on ne peut plus
harmonieuse : une épouse aimée et aimante, et un nouveau-né accueilli dans
l'allégresse. Tout le contraire de son coéquiper Simon, un peu plus âgé, récemment divorcé et sur la voie de s'abîmer
dans un alcoolisme à peine dissimulé. Cette situation radicalement opposée est constitutive des enjeux psychologiques et moraux que développera le
film : entre le flic bien dans sa vie et le
collègue en perdition, le plus fragile ou à
l'inverse le plus « raisonnable » n'est pas
forcément celui qu'on croit.
Un matin, Andreas et Simon sont appelés pour une intervention d'urgence chez
un couple de junkies qui se disputent à
grand tapage. Ils découvrent une jeune
femme complètement paumée, sous la
coupe d'un partenaire grande gueule et
qui a du mal à contenir sa violence. De là
à considérer qu'il est dangereux, il n'y a
qu'un pas… Et le plus difficile à encaisser, surtout par Andreas qui se sent particulièrement concerné, c'est ce tout petit enfant caché dans un placard, qui ne
semble pas bénéficier de tous les soins
recommandés par le guide du parfait parent. De là à considérer que le bébé est
maltraité, il n'y a qu'un pas…
C'est autour de ce tout petit enfant que
va se nouer l'intrigue, que va se cristalliser le drame dont nous ne vous révélerons rien. Sinon qu'il mettra en scène les
mécanismes psychologiques éventuellement aberrants que peut engendrer
l'amour paternel / maternel. Sinon qu'il
interrogera sans concession la bonne
conscience paternaliste et intrusive de la
bourgeoisie danoise (il va sans dire que,
comme le nuage de Tchernobyl, ce paternalisme de classe ne connaît pas les
frontières). Sinon qu'il épinglera de manière cinglante et définitive les dangers
de la foi aveugle dans le déterminisme
social et culturel.
« A second chance est un drame personnel sur des personnes vulnérables,
qui font face à des situations dont ils
n’ont pas le contrôle, qui n’ont pas for-
cément la force nécessaire pour affronter ces épreuves. Un drame aussi sur les
secrets qui les entourent.
« Aux prises avec ces questions, nous
avons cherché à examiner les bases
morales des relations humaines, qu’elles
soient privées ou sociales, à nous interroger sur nos propres valeurs morales et
éviter les jugements hâtifs. » Susanne Bier
TOULOUSE
BANG GANG
(UNE HISTOIRE D'AMOUR MODERNE)
Écrit et réalisé par Eva HUSSON
France 2015 1h38
avec Finnegan Oldfield, Marilyne Lima,
Daisy Broom, Lorenzo Lefebvre…
Film soutenu par la Région
Aquitaine et le Département
des Pyrénées-Atlantiques,
en partenariat avec le CNC.
Bang Gang commence par un plan séquence impressionnant. La caméra se
faufile dans une grande villa d'une région littorale lors d'un été caniculaire. S'y
déroule une fête orgiaque confuse entre
adolescents, et la caméra semble flotter
entre les corps et les volutes de fumées
illicites. Les cinéphiles penseront immédiatement au cinéma de Larry Clark,
photographe / cinéaste américain qui n'a
cessé d'observer ce dangereux passage
à l'âge adulte, l'éveil à la sexualité et
aux transgressions diverses, l'immense
solitude de certains ados, même s'ils
passent leur temps en bande… Bang
Gang pourrait évoquer en particulier Ken
Park, mais là ou Larry Clark nous donne
une vision désespérée de l'adolescence
face à des adultes égoïstes ou psychotiques, la jeune Eva Husson propose une
image beaucoup plus nuancée et tendre
malgré la crudité des images : il y une
vraie énergie assez joyeuse dans son film.
Le récit va suivre deux copines, Laetitia
et George. La première est plutôt introvertie et, on le comprend vite, vierge.
George, moue à la Bardot et corps de
sylphide, est déterminée, directe, et
provocatrice. George est secrètement
amoureuse d'Alex, le garçon distant
et un peu méprisant qui vit seul dans
une grande maison, lâché par sa mère
partie en vacances. Il y a aussi le voisin, le ténébreux Gabriel, un peu coupé
du monde depuis l'accident qui a laissé son père paralysé, et qui trouve dans
la composition de musique électro et
les free parties un exutoire à sa peine.
Nous sommes dans la banlieue plutôt
cossue de Biarritz lors d'un été chaud,
alors qu'étrangement la radio annonce
un enchaînement d'accidents ferroviaires… Alex et son copain Nikita organisent des fêtes qui vont vite dégénérer
quand George suggère des jeux qui feraient passer le poker déshabilleur pour
un amusement de cour de récré.
Au delà de l'apparente provocation des
scènes sexuelles assez explicites – qui
feront jaser les moralistes de tout poil –
Eva Husson observe avec une intelligence rare les tourments de l'adoles-
cence : la solitude infinie de ces mômes,
souvent de familles de divorcés, qui
cherchent en vain une fraternité dans le
groupe, la manière décomplexée dont
cette génération parle de sexe et le pratique, même si beaucoup restent profondément en recherche de sentiments
amoureux profonds et sincères. C'est
tout particulièrement le cas de George,
la plus faussement libérée de la bande…
Il y a aussi le rôle délétère des outils de
communication, des réseaux sociaux :
on se photographie, on se filme, y compris dans les moments les plus intimes,
on s'envoie les images, on les partage
éventuellement à plusieurs, on les commente, on les « like », on les « unlike »,
avec le risque inévitable de la dépréciation d'autrui, du harcèlement, du viol de
ce qu'il y a de plus secret.
En même temps, dans l’œil d'Eva
Husson, tous ces comportements, même
si ce sont des erreurs qui peuvent avoir
des conséquences graves, construisent
les personnages, leur forgent une expérience, car après tout l'apprentissage
est aussi fait de grosses plantades. Et
si on peut au départ être choqué, ou inquiet, ou désespéré, on se prend à s'attacher et même à trouver lumineux tous
ces ados remarquablement incarnés par
quelques jeunes acteurs presque inconnus, notamment Marylin Lima (George),
débutante bouleversante. Et la mise en
scène d'Eva Husson est elle-même lumineuse et débordante d'énergie, utilisant au mieux ces banlieues résidentielles ensoleillées comme théâtre des
amours et des cruautés adolescentes.
TOULOUSE
LES PREMIERS, LES DERNIERS
Jeudi 14 janvier à 20h30 à
Toulouse, projection unique
suivie d’une rencontre avec
Christian Girier, le réalisateur, et Patrick Dupouey,
professeur de philosophie à
Toulouse en hypokhâgne et
ancien élève de Marcel Conche
(préventes à partir du 2 janvier).
MARCEL CONCHE
la nature d’un philosophe
Christian GIRIER
documentaire France 2014 1h10
tout en étant lucides et les sus-nommés Délépine et Kervern avec un ton un
chouïa plus grave et plus tendre.
On le sait et on le chérit aussi pour ça,
Bouli Lanners a toujours aimé les laissés pour compte. Dans Eldorado, c'était
un jeune voleur que le héros – incarné
par le réalisateur lui-même – accompagnait à travers la Wallonie, dans un road
movie trépidant et épique, pour retrouver sa famille dans le Sud du pays. Dans
Les Géants, il filmait avec une empathie
contagieuse un groupe d'enfants livrés
à eux mêmes au cœur de l'été et de la
forêt. Bouli Lanners aime à la folie les
paysages désolés de fin de monde, la
plaine wallonne désertée dans Eldorado,
les montagnes forestières des Ardennes
belges dans Les Géants.
Les Premiers, les derniers s'inscrit de
plain pied dans cette veine féconde. Ses
deux héros sont deux hommes de main
chargés par un mystérieux commanditaire de retrouver un téléphone volé
contenant des informations compromettantes. Mais Gilou et Cochise ne sont pas
des chasseurs de prime de toute première fraîcheur, aucune chance qu'on les
confonde avec Steve Mc Queen, notamment Gilou (Bouli Lanners), affublé d'un
petit chien ridicule et parfaitement incapable de courir plus de cent mètres sans
risquer la crise cardiaque. Les voilà perdus dans la plaine de Beauce, dont l'horizon désespérément dépourvu de relief
et la densité au km2 feraient déprimer un
clown sous euphorisants. Leur chemin
va croiser un jeune couple de handicapés en fuite et une bande d'autochtones
fort peu accueillants.
Au-delà de l'intrigue étonnante parce
que jamais prévisible, la force du film
tient au formidable duo Albert Dupontel /
Bouli Lanners, parfaits en losers magnifiques unis à la vie à la mort par l'amitié et les galères. Et on n'oubliera surtout pas les rôles secondaires : Suzanne
Clément, la comédienne fétiche de Xavier
Dolan, Serge Riaboukine impayable en
beauf brutal et borné, et les vieux sages
Michael Lonsdale et Max Von Sydow
dans des apparitions lumineuses.
Visuellement le film est splendide : Bouli
Lanners donne une dimension épique
au paysage uniforme et monotone de la
plaine beauceronne et en fait ressortir les
étrangetés, comme le vestige de ce monorail surélevé qui devait rejoindre Paris
et Orléans et qui, abandonné au milieu
des années soixante-dix, s'arrête de manière incongrue au milieu de la forêt. Ou
dans cette scène qui voit un cerf surgir dans un hangar désert où se trouve
le corps oublié d'un homme décédé il y
a bien longtemps… Jouant en virtuose
d'une lumière volontairement crépusculaire, qui crée une atmosphère à la fois
envoûtante et inquiétante, Bouli Lanners
va dans le sens du beau titre apocalyptique de son film, mais c'est pour mieux
faire surgir cette humanité et cette générosité que l'on croyait perdues.
TOULOUSE & TOURNEFEUILLE
Un film sur un philosophe vivant
est chose rare. Le documentaire
de Christian Girier est la preuve
que le cinéma est un bon moyen
pour se rapprocher de l’œuvre du
philosophe, surtout quand il s’agit
comme l’a fait le réalisateur d’aller
le rencontrer chez lui, dans sa maison natale d’Altillac en Corrèze,
de le filmer au plus près mais sans
indiscrétion, sans intrusion, dans
son quotidien, de parler avec lui de
son enfance paysanne, de sa jeunesse, sa passion des livres, de la
philosophie, des philosophes antiques… et de Montaigne.
Marcel Conche nous convie à une
méditation philosophique enracinée chez les plus anciens penseurs. Sa métaphysique s’ouvre à
une Nature qui ne se réduit pas à
ce que l’on croit voir. En cheminant
dans les paysages de son enfance
corrézienne, il nous livre avec délice une sagesse vécue au plus
près de sa vie. Marcel Conche est
agrégé de philosophie, Docteur ès
lettres, a été membre de l’Académie d’Athènes, lauréat de l’Académie française pour l’ensemble de
son œuvre, et est professeur émérite à la Sorbonne.
« Pétri de sagesse, Marcel Conche
se montre tel qu’il est, tel qu’il
pense : loin des dogmes et des
vérités figées il est en perpétuel
mouvement. Son charisme, coloré de malice et d’humour, en fait
une personne authentique devant
la caméra. Il s’agit d’un film ni pour
érudit ni pour spécialiste mais bien
d’un film qui s’adresse à tous et à
chacun. » (Christian Girier)
SPOTLIGHT
Tom McCARTHY
USA 2015 2h08 VOSTF
avec Michael Keaton, Rachel
McAdams, Mark Ruffalo, Brian d'Arcy
James, Liev Schreiber, Stanley Tucci,
Billy Crudup, John Slattery, Jamey
Sheridan… Scénario de Josh Singer
et Tom McCarthy
De Bas les masques (1952) de Richard
Brooks aux Hommes du président (1976)
d'Alan J. Pakula ou à Révélations (1999)
de Michael Mann, le journaliste incarne
depuis longtemps, dans le cinéma hollywoodien, une véritable sentinelle de la
démocratie. Dénonçant sans relâche la
criminalité, la corruption de la classe politique, le cynisme du « big business »,
les pires dérives de l'hystérie anticommuniste ou les erreurs judiciaires, il est
une vigie qui pointe les dysfonctionnements de la société américaine, parfois
au péril de sa vie.
C'est dans cette solide tradition que
s'inscrit ce remarquable Spotlight qui,
comme souvent dans ce genre d'entreprise, s'inspire de faits réels. Ici, l'équipe
de journalistes d'investigation du Boston
Globe, surnommée « Spotlight » (littéralement « le projecteur »), enquête sur une
affaire de crimes pédophiles perpétrés
– et dissimulés – par l'Église catholique.
Pour autant, il ne faut pas chercher la
moindre héroïsation du reporter. Car ce
qui intéresse McCarthy, c'est de montrer
le journaliste, ce soutier de la démocratie, au travail. Non, son quotidien n'est
pas ponctué de révélations spectaculaires et de satisfactions flattant l'ego.
Bien au contraire, ses tâches sont le
plus souvent répétitives et ingrates, son
environnement est celui d'un bureau gris
et exigu éclairé par des néons suspendus à un faux plafond, ses interlocuteurs
le considèrent comme un gêneur et sa
vie privée est vampirisée par son métier.
D'ailleurs le réalisateur ne s'attache à
ses personnages qu'à travers le prisme
professionnel, sans s'attarder inutilement sur leur sphère personnelle qui aurait risqué de parasiter leur indéfectible
trajectoire. D'où les plans éloquents de
Sasha Pfeiffer (Rachel McAdams) interrogeant inlassablement les victimes et
tentant d'approcher les bourreaux, ou
encore ceux de Michael Rezendes (Mark
Ruffalo) harcelant littéralement l'avocat
des survivants et de Matty Carroll (Brian
d'Arcy James) épluchant scrupuleusement les archives du journal.
McCarthy excelle à camper cette petite
ruche industrieuse que forme le groupe
Spotlight – les visages anxieux minés
par la fatigue croissante et les rebuffades récurrentes, les innombrables appels téléphoniques infructueux, les allées et venues entre le journal, le Palais
de justice et le bureau des avocats – et à
humer l'atmosphère solidaire qui règne
à la rédaction. Outre sa pugnacité, c'est
l'autre grand atout du groupe : la complémentarité de ses membres qui, tous,
savent qu'ils ont une note à jouer dans la
partition et qu'ils occupent une fonction
essentielle, chacun à sa place.
Peu à peu, le travail acharné des journalistes esquisse les contours des violences insondables subies par les
jeunes victimes d'hier. À cet égard, la
force de Spotlight, c'est le traitement
du hors-champ. S'il ne fait preuve d'aucune fausse pudeur dans l'évocation
des viols, le cinéaste évite soigneusement les flash-back insistants, le pathos
racoleur. Entre les témoignages recueillis et la reconstitution des faits, le film
donne pourtant à sentir l'envergure du
traumatisme…
Ce plaidoyer pour la fonction salvatrice
de la presse écrite ne serait pas aussi puissant s'il n'était pas ancré dans
un contexte géographique bien spécifique. Car dans le film, la responsabilité écrasante de l'Église se confond avec
celle de Boston : Boston la patricienne,
discrète et « provinciale », Boston qui
exècre l'ostentation, et surtout Boston
la catholique, où le crime s'épanouit
pourtant… « La ville prospère quand
ses grandes institutions travaillent main
dans la main » déclare, sûr de son fait,
le cardinal Law au rédacteur en chef du
Globe lors d'un entretien privé. De fait
c'est toute la ville qui semble complice
des agissements criminels de ses prélats : ici, l'Église, impalpable et omniprésente, s'est insinuée dans le cœur
et l'âme des fidèles, si bien qu'ils ont
d'eux-mêmes intégré l'impérieuse obligation du silence… Dans ce film subtil qui ne tombe jamais dans l'écueil
du manichéisme, tout le monde, ou
presque, partage les mêmes origines et,
partant, une responsabilité collective…
Un film passionnant, de bout en bout !
(F. Garbarz, Positif)
TOURNEFEUILLE
Ciném
a garanti sans 3D
www.cinemas-utopia.org • Toulouse (24 rue Montardy - 05 61 23 66 20) • Tournefeuille (Impasse du Château - Ciné 05 34 57 49 45 - Bistrot 05 34 51 88 10)
LES PREMIERS, LES DERNIERS
Écrit et réalisé par Bouli LANNERS
Belgique/France 2015 1h38
avec Albert Dupontel, Bouli Lanners,
Suzanne Clément, David Murgia,
Serge Riaboukine, Michael Lonsdale,
Max von Sydow, Aurore Broutin,
Lionel Abelanski…
Vous l'aurez remarqué, le belge Bouli
Lanners, à l'instar de ses camarades en
cinéma Delépine et Kervern, fait partie de
nos grands chouchous, à la fois comme
acteur et depuis ses débuts de réalisateur. On aime chez lui cette étrange alchimie d'humour surréaliste, de poésie
mélancolique, de regard à la fois généreux et sans concession sur une humanité qui va à vau-l'eau dans des univers
toujours un peu décalés. Bouli Lanners,
ce pourrait être un curieux mélange
entre des Frères Dardenne qui auraient
cédé un peu de réalisme pour être drôles
No 223 Du 13 janvier au 16 février 2016 / Entrée: 6,50€ / (séance sur fond gris dans les grilles : 4€) / Abonnement: 48€ les 10 places