Les innocentes
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Les innocentes
a Ciném garanti sans 3D www.cinemas-utopia.org • Toulouse (24 rue Montardy - 05 61 23 66 20) • Tournefeuille (Impasse du Château - Ciné 05 34 57 49 45 - Bistrot 05 34 51 88 10) Les innocentes Anne FONTAINE France 2016 1h55 VOSTF (français, polonais, anglais…) avec Lou De Laâge, Agata Buzek, Vincent Macaigne, Agata Kulesza, Joana Kulig… Scénario de Sabrina B. Karine, Alice Vial, Anne Fontaine et Pascal Bonitzer, sur une idée de Philippe Maynial Ce film est un moment de grâce. Et même davantage tant l'univers dans lequel il nous plonge nous confronte à quelque chose qui relève de cette émotion secrète et profonde que tout être humain éprouve un jour ou l'autre, particulièrement lorsqu'il est confronté à des situations d'exception : ce sentiment indicible que la vie est un grand mystère, tout comme la mort, et la question de la transcendance s'impose intensément à nous. Il nous a rarement été donné de voir exprimée au cinéma, avec une telle subtilité et une telle force, la complexité de la nature humaine et de ses aspirations les plus intimes, révélée ici par une histoire qui, pour être douloureuse, ne parvient pas à détruire la petite lumière No 223 Du 13 janvier au 16 février 2016 / Entrée: 6,50€ / (séance sur fond gris dans les grilles : 4€) / Abonnement: 48€ les 10 places FADO VOLTA A TERRA, deux soirées Ciné Concert exceptionnelles avec le duo MINHA LUA vendredi 19 à Tournefeuille et lundi 22 février à Toulouse, à 20h30. Projections en avant-première du film VOLTA A TERRA (sortie prévue en salles le 30 mars) précédée d'un concert de fado. Tarif unique : 8€ • achetez vos places à l'avance dès le 10 février. Les innocentes d'espoir et de vie qui illumine une humanité déchirée, violentée, mais portée par un amour insubmersible qui la dépasse. C'est plus qu'un beau film, c'est une expérience à la fois humaine et quasi spirituelle qui parvient à nous faire oublier qu'on a déjà vu certains des acteurs incarner d'autres personnages dans d'autres films, tant ils semblent ici uniques, portés par la cohérence d'un groupe qui se fond dans la réalité d'un autre temps, d'un autre pays. Le film a été tourné en Pologne, la plupart du temps dans un couvent désaffecté, avec des actrices (particulièrement inspirées) et acteurs polonais et français, dans des conditions de découverte mutuelle qui renforcent encore l'impression d'authenticité. Si l'histoire de départ est bien réelle – celle de Madeleine Pauliac, jeune et jolie Française, provisoire médecin-chef de l'hôpital de Varsovie en 1945 –, elle sert ici de révélateur à des relations aussi universelles qu'intemporelles qui prennent une intensité particulière dans le huis-clos de ce couvent austère, magnifié par les images de Caroline Champetier. La part faite aux chants grégoriens, interprétés essentiellement par les comédiennes, contribue au sentiment de sérénité, de plénitude si particulières à l'ambiance monastique qui contraste ici avec la violence de la situation. 1944 : la Pologne a été dévastée par l'occupation allemande. Tandis que les autochtones tentent de survivre, la Croix Rouge française s'est installée dans ce qu'il reste d'un hôpital pour soigner et rapatrier les Français qui se trouvent encore sur le territoire polonais. L'équipe médicale n'a pas pour mission de s'occuper des Polonais, et quand une jeune religieuse vient demander du secours, on l'éconduit dans un premier temps, mais Mathilde Beaulieu, interne de vingt-cinq ans, se laisse toucher par sa détresse et accepte de la suivre jusque dans son couvent, malgré l'interdiction qui lui est faite de s'éloigner du cadre de sa mission. Là, elle découvre une communauté de Bénédictines qui continuent à vivre leur vie de moniales, rythmée par les sept offices quotidiens, mais qui cachent dans la honte et le désarroi un secret terrible. Les soldats de l'armée rouge, suivant le reflux de l'armée allemande, ont pénétré dans le couvent à plusieurs reprises, brutalisé, violé les jeunes religieuses et certaines sont sur le point d'accoucher. La mère Abbesse est d'abord réticente à l'intervention de Mathilde, tant elle redoute que l'horreur de leur situation soit connue à l'extérieur du couvent. Mais peu à peu une relation se noue entre la médecin athée, engagée corps et âme au service des autres, et la trentaine de nonnes qu'elle va tenter d'aider autant que possible, s'immergeant dans leur quotidien, à l'écoute de leurs choix sans pour autant modifier ses orientations personnelles. Mettant sa propre vie en péril, elle préservera le plus longtemps possible leur secret, ne demandant que tardivement de l'aide au médecin qui lui est le plus proche et avec qui d'ailleurs elle a une de ces relations dont on imagine qu'elles sont inévitables dans ce genre de lieu et de situation, entre fraternité et désir, complicité et réconfort nécessaire… Les Innocentes est bien plus que le récit prenant d'un moment d'histoire peu connu, le film rayonne de cette lumière intérieure qui caractérise ceux qu'une conviction profonde élève au dessus des contingences les plus difficiles, jusqu'à atteindre une sorte d'intensité harmonique rare et positive. TOULOUSE & TOURNEFEUILLE Minha Lua est un groupe de fado fort élégant, d'une grande qualité musicale dont la beauté et la saudade sont reconnues de la critique et saluées du public pour ses nombreuses performances en France, Espagne, Portugal, Brésil, Allemagne, Suisse… minhalua.com VOLTA A TERRA Documentaire de João Pedro Plácido Portugal 2015 1h18 VOSTF À Uz, hameau montagnard du nord du Portugal vidé par l'immigration, subsistent quelques dizaines de paysans. Alors que la communauté se rassemble autour des traditionnelles fêtes d'août, le jeune berger Daniel rêve d'amour. Mais l'immuable cycle des 4 saisons et les travaux des champs reprennent vite le dessus… Saudade… Carol Todd HAYNES GB / USA 2015 1h58 VOSTF avec Cate Blanchett, Rooney Mara, Sarah Paulson, Kyle Chandler, Carrie Brownstein… Scénario de Phyllis Nagy, d’après le roman de Patricia Highsmith Festival de Cannes 2015 : Prix d’interprétation féminine pour Rooney Mara C'est le premier film de Todd Haynes depuis I'm not there (2007), son évocation ébouriffante de la personnalité multiple de Bod Dylan. Il a travaillé entretemps pour la télévision, signant entre autres une très belle Midred Pierce en trois épisodes, avec une Kate Winslet étincelante. Mais rien pour le cinéma pendant plus de huit ans. Autant dire que nous attendions ce Carol avec impatience et nous sommes comblés : c'est d'une beauté, d'une délicatesse, d'une intelligence hors du commun. S’il fallait trouver une filiation à Carol dans la filmographie protéiforme de Todd Haynes, c’est du côté de Loin du paradis qu'il faudrait chercher : un sublime portrait de femme(s), une mise en scène ultra soignée, et les très guindées autant que glamour années cinquante comme écrin à une histoire d’amour contrariée. Mais Todd Haynes n’est pas du genre à se répéter donc ne vous attendez pas à un nouveau sublime mélo à la Douglas Sirk, Carol est d'une autre nature : plus réservé, plus distancié mais non moins passionnant, non moins émouvant si l'on sait percevoir le feu sous la glace. Carol est un femme en train de s’écrouler. Elle ne tient plus que par l'artifice de son statut d’épouse et de mère, elle n’est reliée au monde que par les innombrables fils invisibles que son rang, sa beauté, sa mondanité ont tissés. Carol est une femme qui sait qu’elle est en train de s’écrouler mais elle a conscience aussi que sa chute est indispensable à sa renaissance, dont elle ne doute pas. En attendant de pouvoir se sortir d’une procédure de divorce ô combien difficile (nous sommes en 1952, le mariage est d'airain), elle tente tant bien que mal de faire bonne figure, au prix d’efforts contraints et de sourires forcés. Therese est une femme en train d’éclore. Elle a encore un pied dans cette jeunesse insouciante et légère mais autour d’elle, entourage, société… tout la pousse à se couler sans réfléchir dans le moule que l’époque a choisi pour elle : se marier, être une gentille épouse et une maman modèle. Sans être rebelle ni forcément réfractaire à l’idée d’un fiancé, Therese a pourtant l’intime convic- tion que sa destinée ne peut pas déjà, si vite, être toute tracée et qu’il doit bien y avoir une possibilité de simplement suivre son instinct, ses désirs. Quand elle croise le regard un peu froid de cette femme à la silhouette parfaite, à l’allure distinguée et aux manières classieuses, Therese est subjuguée. Carol est un continent lointain et inaccessible, l'incarnation divinement séduisante d’un monde auquel elle n’appartient pas et auquel elle n’appartiendra sans doute jamais, elle la petite vendeuse de jouets derrière son comptoir. Lorsqu'elle croise le regard curieux de ce petit bout de nana frêle à l'allure encore juvénile, Carol est fascinée. Therese est une promesse de candeur et d'espoirs pas encore broyés sous le poids des convenances et des conventions, un appel au rêve pour elle qui depuis trop longtemps est prisonnière d’un mariage raté. Avancer en territoire inconnu. Oser s’aimer, peut-être. Partir. Fuir. Mais tenter de demeurer fidèles à leur propre vérité en dépit du tourbillon émotionnel et du climat pesant de ces années d’aprèsguerre où tout demeure figé mais où le vernis commence à se fissurer… Magistralement filmées, les deux comédiennes forment un duo troublant de sensualité et de douceur contenues, les mouvements des corps et les croisements de regards occupent tout le cadre… Un film somptueux. TOURNEFEUILLE Spectateurs bien aimés, nos semblables, nos frères… D'abord… en guise de vœux, on vous recommande le film qui est sur la page voisine, une façon de commencer l'année avec la ferme résolution de ne tirer la tronche à personne et de rire de tout quoi qu'il arrive ! Côté ciné, 2015 ne s'est finalement pas si mal terminée : stable à Tournefeuille et une petite baisse de 4% pour Toulouse alors que pour l'ensemble des salles art et essai, il semblerait qu'elle ne soit pas fameuse fameuse cette année qui s'achève… contrairement aux salles généralistes et multiplexes qui ont vu débouler sur le tard les gros poids lourds américains, particulièrement Star wars, son millier de copies, ses produits dérivés… qui permet à Disney de dominer allègrement le marché mondial avec son collègue Universal (Les Minions, Jurassic world, Fast and furious…) qui réalise aussi une année record. 2015 a été donc été l'année du cinéma américain, d'une poussée sans précédente des recettes « annexes », des parcs d'attraction liés… et des industries techniques qui vont avec : on n'a pas fini de nous bassiner avec les avantages du procédé IMAX, ce système qui permet une immersion encore plus complète du spectateur dans l'image… même que les industriels vont profiter du « réveil de la force » pour pousser les salles à s'équiper, comme Avatar avait permis en son temps d'accélérer la transition numérique au prétexte de la nécessité soudaine et brutale d'équiper les salles en 3D… Il faut descendre jusqu'à la 43e place du Box office pour trouver le premier film programmé par Utopia : Marguerite, chouette film français, puis à la 48e La Loi du marché et à la 50e L'hermine… Rien qui nous permette de vous annoncer notre conversion à la technologie lourde des multiplexes. On ne voit pas bien en effet ce que rajouterait le système IMAX au charme naturel de Catherine Frot. Globalement les films américains réalisent 55% des entrées des salles de cinéma en France, les films français 35% et le reste du monde 10%… sous réserve d'un creusement de la différence qui devrait s'accentuer après les derniers chiffres du Centre National du Cinéma au 31 décembre. A noter que, pour la première fois de l'histoire du Box office, 5 films passent la barre du milliard de dollars sur la même année : Fast and Furious = 1,51 milliards ; Jurrassic world = 1,668 ; Avengers = 1,405 ; Les Minions = 1,157 et pour le moment, Star wars = 1,40 milliard et c'est loin d'être fini pour ce dernier. Et les pouvoirs publics continuent à encourager la création des multiplexes, porte-avions du cinéma américain comme disait Anatole Dauman, grand producteur désormais devant l'éternel… au point de ne pas hésiter à y aller d'un petit coup de subventions pour que les coins les plus reculés de l'hexagone n'échappent pas à la domination culturelle du grand Satan… Dans ce contexte, on ne peut que se réjouir que la municipalité de Toulouse ait voté au conseil municipal du 11 décembre l'attribution d'un terrain de 1000 m2 au tandem Utopia / Régent pour la réalisation d'un petit cinoche de trois salles de la diversité à Borderouge, chaleureux et connecté avec les associations du coin. Le projet, qui a trainé dans les cartons pendant toute la mandature Cohen, a été réactivé par l'équipe de Jean-Luc Moudenc au lendemain de son élection. Depuis, des concertations régulières, menées rondement par les représentants d'Oppidéa (merci à l'excellente Rose Marie) ont abouti à un projet accepté par les élus en guise de cadeau de Noël : trois mignonnes petites salles (300 places), un petit bistro paysan avec terrasse bordée d'arbres… La demande de permis de construire va être déposée en Janvier pour une ouverture en 2017. C'est Charles Mascagni qui sera maître à bord, accompagné par Utopia, et ce petit cousin d'Utopia Tournefeuille (même type de bail, même absence de subventions publiques) fonctionnera en harmonie avec les deux autres salles Utopia (abonnement commun, animations concertées, petite gazette…). Bon on ne va pas tout dévoiler d'un coup, vous pourrez suivre dans chaque gazette les divers épisodes de sa construction… A propos de feuilleton : celui qui concerne nos relations avec nos propriétaires toulousains se poursuit. Toujours pas d'accord en vue pour le bail mais notre avocate planche activement sur le dossier et nous avons bon espoir. Il s'avère en effet que nous ne sommes pas les premiers petits cinémas d'art et essai à voir des propriétaires gourmands prétendre à des augmentations hors normes et la jurisprudence s'est particulièrement enrichie ces dernières années : Les 3 Luxembourg et Le Bastille à Paris, Le Star à Strasbourg, le Melville à Rouen… et quelques autres ont vu les tribunaux conclure en leur faveur, s'appuyant sur le caractère monovalent des baux concernés et sur la réglementation qui régit depuis la loi de 2010 les baux des salles de cinéma. C'est notre cas : le fait qu'un bail soit exclusivement destiné à une activité unique de salle de cinéma limite les possibilités d'augmentation et la lie aux recettes. Nos propriétaires avaient déjà introduit une action judiciaire en 2004, qui avait abouti à un premier rapport d'expertise. Si on devait se conformer aux conclusions de l'étude réalisée alors à leur demande, les entrées ayant depuis ces premières conclusions quelque peu baissé, il nous serait théoriquement possible de demander une réduction du loyer. Vont également dans le sens d'une modération du loyer le fait qu'Utopia a réalisé plus de 800 000 euros de travaux de mise aux normes entièrement à la charge du ciné depuis la dite expertise. Last but not least, une clause particulièrement contraignante du bail limite encore les possibilité d'augmentation : il est en effet spécifié « l'activité (théâtre, kermesse, conférence, cinéma…) doit respecter une norme de moralité en référence à la cotation 5 de l'Office Catholique (OCFC) »… ce qui, dans nos temps de dépravation morale, hypothèque, on s'en doute, les possibilités d'enrichissement. A suivre… Vous ne faiblissez pas, et vous êtes toujours aussi nombreux à nous manifester votre soutien. Plusieurs d'entre vous nous ont proposé des locaux dont certains nous plaisent beaucoup. Mais on a bien entendu l'attachement général à la salle telle qu'elle existe et, même si on étudie les propositions diverses, on vous avoue qu'on hésite nous-mêmes à nous lancer dans de nouvelles aventures avec les risques financiers qui vont avec… A noter, chose qui nous a beaucoup surpris car leurs prédécesseurs ne nous avaient pas habitués à tant de sollicitude, que les responsables de la culture de Toulouse et son maire en personne s'enquièrent régulièrement de l'évolution du dossier. Nous voyons là une forme de reconnaissance de notre travail qui apaise un peu nos inquiétudes de la fin de l'été. Voyons ce que dira l'avenir. Que cette année vous soit bienveillante et… que la force soit avec vous (je rigole !). NOUS TROIS OU RIEN Écrit et réalisé par KHEIRON France 2015 1h42 avec Kheiron, Leila Bekhti, Zabou Breitman, Gérard Darmon, Alexandre Astier, Kyan Khojandi, Arsène Mosca, Jonathan Cohen… Vous pouvez remercier Jérôme (au bistrot d’Utopia Tournefeuille) d’avoir insisté pour qu’on le programme ! Et dire qu’on a failli passer à côté de ce film marrant comme tout, intelligent, plein de surprises et de chaleur, débordant d’amour pour l’humanité toute entière et en particulier pour ceux qui ont inspiré le film : les parents de Kheiron, drôle d’énergumène qui arrive dans ce qui est son premier film à faire « rire aux larmes, bouleverser les âmes, interpeller les consciences » comme écrit un spectateur. On ajoutera qu’il nous fait traverser trente ans d’histoire de la façon la plus surprenante, franchir trois ou quatre frontières pour atterrir dans une cité de la banlieue parisienne, nous donne une foultitude d’informations qui trouvent leur prolongement dans notre histoire présente… endossant lui-même le rôle de son propre père, un bonhomme hors du commun, indécrottable optimiste à qui il rend ici un hommage affectueux à travers une histoire qui a toutes les apparences d’un conte alors qu’elle nous raconte des choses terribles et qui auraient du mal à passer sans cette façon de les dire, pleine d’humour, d’inventions audacieuses et de vitalité. Ce film a tout l’air d’une déclaration d’amour à son père, sa mère, ses frères et ses sœurs… ses amis et parvient à nous convaincre que rien n’est jamais perdu tant qu’on est persuadé du contraire. Quel tempérament ce Hibat (le nom du papa) ! Issu d’une famille très nombreuse, très solidaire, très animée. Jeune avocat, irréductible et turbulent opposant au Chah d’Iran et à son régime répressif, il sera condamné à la prison, avec plusieurs de ses copains et frères. Il passera sept années de mauvais traitements dans les prisons iraniennes… Une peine qu’il finira au mitard pour avoir refusé, un beau jour du printemps 1975, de manger le gâteau offert par le Chah pour son anniversaire à tous les prisonniers. Comme beaucoup d’opposants, il se réjouit tout d’abord de la révolution qui renverse le Chah (79) et lui permet de retrouver la liberté. Mais au premier discours de l’ayatollah Khomeiny, il comprend vite qu’elle ne va pas amener la démocratie dont il rêve et se retrouve à nouveau dans l’opposition au nouveau régime. Entre temps il a rencontré celle qui va devenir sa femme (ahrr la séquence où il demande sa main à ses beaux parents…) une drôle de gonzesse (chouette Leila Bekhti) avec qui il va faire très vite le bambin qui réalisera le film de sa vie en 2015 après avoir fait ses classes avec Jamel Debbouze et Canal… Leur fuite d’Iran à travers les montagnes enneigées du Kurdistan (83), leur passage en Turquie, leur atterrissage à Stains (84)… une épopée miraculeuse dont on se demande encore comment ils ont pu en sortir… le tout emballé avec un humour décapant et des comédiens qui semblent se marrer comme des petits fous… certains des personnages auront une fin moins heureuse (mais bel hommage à ceux-là aussi : la drôlerie n’empêche pas l’émotion). Trop beau diront certains ! D’autres s’énerveront : on ne rigole pas avec la torture. Faire du Chah un personnage de bande dessinée peut en hérisser d’autres… Foin des pisse-vinaigre : la dérision n’est elle pas le meilleur moyen de conjurer l’horreur ? Se donner de la force pour parvenir à résister et de rappeler des choses que certains ignorent et que beaucoup ont déjà oublié ? C’est un hymne fichtrement positif et bienveillant à la liberté, à la tolérance, à l’intégration et la réalité donne raison à ce parti pris de prendre les choses du bon côté quoi qu’il arrive : une bonne façon de donner le ton pour ce début d’année qu’on vous souhaite excellente. Et que l’humour nous préserve tous de devenir de vieux imbéciles craintifs et amers… TOURNEFEUILLE C HO C O L AT Roschdy ZEM France 2015 1h50 avec Omar Sy, Hames Thierrée, Clotilde Hesme, Olivier Gourmet, Frédéric Pierrot, Noémie Lvovsky, Alice de Lencquesaing, Olivier Rabourdin… Scénario de Cyril Gely, Olivier Gorce, Roschdy Zem et Gérard Noiriel, librement adapté du livre Chocolat clown nègre de Gérard Noiriel L’histoire a parfois la mémoire qui flanche et sait être douloureusement sélective quand il s’agit de préférer le glamour à de plus tragiques destinées… Par exemple c’est bien le nom de Joséphine Baker qui vient à l’esprit quand on cherche le nom du « premier artiste noir » à avoir fait carrière en France. Joséphine et ses seins nus, son délicieux accent, ses déhanchements ceinturés de bananes. L’histoire a longtemps oublié Rafael Padilla, aussi appelé « le clown Chocolat », qui fut, bien avant Joséphine Baker, le premier Noir à se produire dans les plus grands cabarets parisiens et qui créa un numéro de cirque qui allait lui survivre : celui du clown (blanc) autoritaire et de l’auguste (noir) souffre-douleur. Un duo qu’il forma avec succès pendant près de vingt ans avec Georges Footit, imposant ainsi le modèle inoxydable du couple comique antinomique et complémentaire… C'est son histoire à la fois magnifique et terrible que Roschdy Zem, inspiré par les travaux de l'historien Gérard Noiriel, a choisi de nous raconter. La destinée d'un homme né esclave qui accéda au statut de vedette, qui mena la grande vie à Paris avant de finir seul, malade et oublié de tous, inhumé dans la partie du cimetière de Bordeaux réservée aux indigents, carré M, rangée 7, tombe numéro 2… Tout commence dans la campagne française, dans un tout petit cirque familial. Un cirque et son dompteur, son géant, son nain, sa femme obèse ou à barbe et son nègre dompté. C’est ici que Rafael commence sa carrière, peau et cris de bête, regard effrayant… Un sauvage, dangereux et sans doute cannibale : c’est ainsi que l’homme noir est représenté et perçu par une foule excitée, curieuse et avide de sensations fortes. Et puis il y a le numéro de clown de Georges, un numéro un peu usé qui s’essouffle et ne fait plus rire grand monde. Georges, perfectionniste, passionné, bosseur maladif, sent qu'il doit impérativement se renouveler et c'est alors que lui vient l'idée de génie : détourner Rafael de son rôle de méchant sauvage et l’associer à son numéro de clown. Le grand homme noir maladroit, simple d’esprit, souffre-douleur et toujours servile et le petit bonhomme blanc malin, manipulateur et bien entendu toujours maître de la situation. Un rire discret, puis deux, puis trois, puis cent… l’alchimie fonctionne, la foule a besoin de distraction, de nouveauté et aussi de clichés rassurants : le duo « Footit et Chocolat » est né. Chocolat suit le duo sur près de vingt années. La gloire, l'argent mais aussi le difficile travail de la scène, la recherche permanente de trouvailles comiques dans un monde du show business où tout est déjà là : la publicité, la concurrence, le besoin vorace de nouveauté. La première partie du film, riche de numéros de scène parfaitement huilés où la magie du duo fonctionne à plein, est menée tambour battant, avec un sens parfait du rythme et de la comédie. La seconde partie est plus grave, plus complexe, plus politique aussi puisqu’elle marque le réveil de Chocolat à son statut d’homme noir soumis et inférieur, fairevaloir de la puissance blanche colonialiste et dominatrice. C’est le moment où la fusion et l’amitié des deux hommes se fissurent et où Chocolat veut s’affranchir de son maître blanc pour affirmer sa position d’artiste, d’artiste tout court. En cela, le film de Roschy Zem résonne, bien au-delà du pur divertissement, comme un formidable appel à la réflexion sur ces questions fondamentales et encore taboues dans la France d’aujourd’hui. Servi par un imparable duo Omar Sy / James Thierrée, soutenus par des seconds rôles écrits et interprétés amoureusement, Chocolat fait rire et fait réfléchir, exalte avec une générosité débordante une fraternité dont nous avons bien besoin. TOURNEFEUILLE AU-DELÀ DES MONTAGNES Écrit et réalisé par Jia ZHANG-KE Chine 2015 2h06 VO (chinois surtout et anglais) STF avec Zhao Tao, Zhang Yi, Liang Jingdong, Dong Zijiang, Sylvia Chang… Deux hommes aiment une femme. Elle choisit. Et à travers l'histoire de ce trio, dans les conséquences de leurs décisions, dans les chemins qu'ils empruntent et ceux qu'ils délaissent, c'est tout le destin de la Chine d'aujourd'hui et de demain, entre 1999 et 2025, qui nous est raconté. Au-delà des montagnes allie la beauté poignante d'un grand mélodrame et l'acuité d'un regard politique sur son époque. On connaît son auteur, Jia Zhang-Ke, quarante-cinq ans et déjà immense cinéaste, pour son habileté à jauger l'état de son pays et de ses concitoyens. Ce fut l'objet de tous ses films jusqu'ici, tous plus remarquables les uns que les autres. Il y ajoute aujourd'hui une dimension temporelle passionnante puisque son récit s'étale sur deux générations, celle du trio puis de sa descendance, et nous conte l'itinéraire d'individus qui ont vu la Chine passer de la promesse d'une libération à l'aveuglement capitaliste complet. Avec ce nouvel opus, Jia Zhang-Ke réalise une fresque familiale entre passé proche et futur imminent, aussi simple que vertigineuse, aussi maîtrisée que profondément émouvante. L'histoire se déroule en trois chapitres. Le premier se situe en 1999 dans la ville de Fenyang, au nord du pays. La jeunesse chinoise danse alors sur le tube « Go West » des Pet Shop Boys, scandé comme un hymne à la liberté d'un Occident fantasmé. Tout oppose les deux amis d'enfance qui courtisent la jeune et belle Tao : Liangzi, au tempérament réservé, est un ouvrier modeste ; Zhang, le flambeur, a investi dans une station service lucrative. Tao hésite mais son choix est probablement davantage motivé par l'effervescence de l'époque que par l'écoute du tréfonds de son cœur. En choisissant Zhang, elle opte pour l'impératif d'une rupture, pour la promesse du nouveau millénaire. Les deuxième et troisième parties se déroulent respectivement en 2014 où s'approfondit l'atomisation du trio d'amis d'enfance, puis en 2025 pour un déracinement sobrement futuriste situé en Australie… TOULOUSE & TOURNEFEUILLE MISTRESS AMERICA Noah BAUMBACH USA 2015 1h25 VOSTF avec Lola Kirke, Greta Gerwig, Matthew Shear, Heather Lind, Michael Chernus, Kathryn Erbe, Jasmine Cephas Jones… Scénario de Noah Baumbach et Greta Gerwig Six mois à peine après l'excellent et très drôle While we were young, voici le très drôle et excellent Mistress America. Noah Baumbach va devenir notre fournisseur attitré en comédies américaines indépendantes, intelligentes et stylées ! (voir aussi Frances Ha en Vidéo en Poche) La Mistress America du titre, c'est Brooke, interprétée par Greta Gerwig (qui impose ici un tempérament comique hors du commun), également co-scénariste du film. Mais pour entrer dans l'histoire, il faut passer par Tracy : c'est elle le personnage central, ce sont ses yeux et ses mots qui nous serviront de guide. La réservée, la presque timide Tracy (parfaite et attachante Lola Kirke) débute sa première année d'études littéraires dans une université de Manhattan… et on ne peut pas dire que ce soit la joie. Son entrée dans la vie étudiante new-yorkaise, qu'elle rêvait enrichissante, surprenante, excitante… est plutôt décevante. Il y a bien Tony, qui partage son goût pour l'écriture, mais il a un côté mollasson assez désespérant… et en plus il se fait mettre le grappin dessus par une Nicolette ultra-possessive et méga-jalouse. Pas grand chose à espérer donc sur le campus. Alors quand sa candidature au cercle littéraire qu'elle voulait intégrer est rejetée par les abominable snobinards du comité de rédaction, elle se persuade qu'il faut peut-être aller voir ailleurs si l'air est plus vivifiant et se résout à contacter – comme le lui demande sa mère, avec insistance, depuis son arrivée à New-York – la fameuse Brooke. Mais qui donc est cette Brooke ? C'est en fait sa future demisœur : son père va incessamment sous peu épouser la mère de Tracy… Et la rencontre avec cette tornade blonde exubérante, enthousiaste, va de fait se révéler ébouriffante… Sans avoir le temps de dire ouf, Tracy est emportée dans le tourbillon de cette fille rigolote, spontanée, grande gueule et toucheà-tout, qui aurait tout pour être exaspérante si on ne sentait pas en elle une vraie générosité et une grande fragilité… TOULOUSE & TOURNEFEUILLE Avant-première gourmande et musicale lundi 25 Janvier à 20h à Tournefeuille. Franck Noël (du célèbre dojo qui nous soutient depuis des années) agrémentera la séance d'un petit concert de Shakuhachi (flûte japonaise traditionnelle apparue au xiiie siècle). Puis Tomoko (géniale cuisinière du restaurant Solaneko) vous fera déguster quelques gourmandises maison (tarif unique 8€, achetez vos places dès le 9 janvier afin qu'on puisse prévoir les quantités !). Les délices de Tokyo Écrit et réalisé par Naomi KAWASE Japon 2015 1h53 VOSTF avec Kirin Kiki, Masatoshi Nagase, Kyara Uchida… D'après le roman An, de Durian Sukegawa (en librairie le 3 Février) Tokyo… Un quartier, excentré, banal et terne, s'il n'y avait… les cerisiers en fleurs ! Les voilà qui rivalisent d'exubérance, déployant de subtiles dentelles de pétales, saupoudrant d'un rose fragile le monde grisonnant des hommes. Ils donneraient presque des airs de village ancestral aux bâtisses bétonnées et sans charme. Mais le printemps peine à pénétrer dans certaines boutiques. Celle que tient Sentaro reste résolument insipide, à l'image de son gérant et de la pâte « an » des « dorayakis » qu'il cuisine… Vous ne connaissez pas les dorayakis ? Qu'importe, vous aurez tout le film pour les découvrir, vous pourlécher les babines et entendre votre ventre gargouiller… Mais ne croyez pas que vous avez affaire à un film culinaire : nous sommes dans l'univers de Naomi Kawase, avec sa douceur, sa subtilité habituelles, sa gourmandise de la vie. Ces dorayakis se révèlent être plus que de savoureuses pâtisseries, ils recèlent l'essence des choses, la saveur de l'enfance, l'attention aux autres, aux moindres petites choses. Ils sont une invitation à s'ancrer dans le présent, à aimer tout ce qui nous entoure, à jouir de la vie. Une ode au Carpe Diem… Mais revenons à Sentaro. Pour lui, les jours se suivent… Le réveil sonne l'heure de la clope qu'il fume, solitaire, sur une terrasse, avant de se mettre au boulot sans conviction. Des litres de pâte qu'il transforme en dizaines de petites crêpes pour les gosiers voraces d'une poignée de collégiennes qui les ingurgitent en se moquant de lui, de ses airs bougons. Seule Wakana semble prendre racine, une fois la nuée de ses copines passée. Elle n'a guère d'alternative puisque ses camarades filent vers des cours particuliers qu'elle n'a pas les moyens de s'offrir. Elle n'ose tout bonnement plus espérer accéder à l'université faute de l'argent nécessaire. C'est une drôle de complicité qui se tisse en silence entre le quadragénaire et la collégienne. La tristesse désabusée de ces deux égratignés de la vie n'a pas besoin de mots pour s'exprimer. Les jours pourraient dériver ainsi longtemps encore, lorsqu'une drôle de petite vieille, hésitante et bancale, passe sa frimousse dans l'embrasure de la petite échoppe. Le patron cherche un commis pour l'aider ? Elle dit être la femme de la situation ! Sentaro refuse, la voyant trop âgée, trop abimée, trop tordue de la tête aux mains… Poliment il tente de la dissuader en lui parlant du salaire minable… Mais, chose saugrenue, ne voilà-t-il pas que la grand-mère, loin de se décourager, négocie son salaire encore à la baisse ! Sentaro ne sait plus comment s'en dépêtrer… D'autant que tous les jours la dame semble revenir à la charge jusqu'à l'obliger à goûter la délicieuse pâte « an » qu'elle a réalisée : un comble pour celui qui déteste le sucré ! Voilà comment Tokue va finir par imposer sa présence réjouissante dans le quartier, bouleverser la routine de Sentaro, à coup de savoir faire, à coup de savoir être. Elle semble ré-enchanter le monde partout où elle vient piétiner, hésitante et gauche. Étonnante Tokue qui sait écouter aussi bien les murmures des feuilles qui frissonnent que ceux du cœur des hommes ou des haricots rouges qui patientent dans la casserole. Ceci n'est qu'un début, un prétexte ou presque, vous le découvrirez lorsque le film va basculer dans un tout autre registre évoquant un pan honteux de l'histoire nipponne… Et on comprendra que l'indéracinable capacité d'émerveillement de Tokue a cru dans la fange d'un terrible passé. TOURNEFEUILLE événement C EC I N’EST PAS UN PORTRAIT Figures de fantaisie de Murillo, Fragonard, Tiepolo… Jusqu’au 6 mars 2016 Une exposition totalement inédite sur la figure de fantaisie du XVIe au XVIIIe siècle. Les figures de fantaisie regroupent des peintures illustrant la fascination qu’ont pu exercer la figure et le corps humain sur l’art européen. Sous nos yeux ces personnages séduisent, s'adonnent à la musique, dorment, s’esclaffent, acceptent les marques du temps ou se déguisent. Loin de l'art du portrait contraint LE BOURGEOIS GENTILHOMME MOLIÈRE/ S.BATLLE 12 16 JANV. LE RETIREUR DES EAUX AUT OUR DE L’EX POSITION CATHERINE FROMENT 21 23 JANV. TOUT DOSTOÏEVSKI + L'ART DU BRICOLAGE BENOÎT LAMBERT 27 29 JANV. LE CANTIQUE DES CANTIQUES… RODOLPHE BURGER 5 FÉV. B. BRECHT/ G. BOURUT 9 12 FÉV. MERLIN T. DORST/ G. BAILLIART 19 ET 20 FÉV. 05 81 917 919 Conception : Delphine Cordier + Boris Igelman Licences : 1-1078576/ 1-1078577/ 2-1078603/ 3 -1078604 ANTIGONE www.sorano-julesjulien.toulouse.fr Dimanche 17 janvier, 16h Un clown enquête dans l’expo, tous publics Jeudi 28 janvier, 18h Conférence proposée par les Amis La figure de fantaisie… par Melissa Percival, commissaire de l’exposition :: Salle du Sénéchal 17, rue de Rémusat Jeudi 7 janvier, 12h30 L’œuvre du mois par Axel Hémery, directeur du musée : Tête d’homme qui rit d’Annibal Carrache (1560-1609). Interprété en LSF. par la commande ou la mode, cette exposition est un véritable éloge de la liberté, de l’invention et de la virtuosité. Jeudi 11 février, 18h Conférence proposée par les Amis Le spectacle de rue en Italie aux XVIIe et XVIIIe s… par Axel Hemery, commissaire de l’exposition :: Salle du Sénéchal 17, rue de Rémusat Vendredi 12 février, à partir de 19h NOCTURNE EX CEPTIONNELLE AUTOUR DE L’EX POSITION Restitution des rêves par Le Rêvoir et animations pour tous. RENDEZ-VOUS POUR TOUS RÉSERVATIONS 05 61 22 39 0 3 Jeudi 4 février à 12h30 Samedi 16 janvier, 10h30 L’œuvre du mois par Axel Hémery, directeur du musée : Tête de vieillard de Atelier parents-enfants, une activité créative à partager. Tiepolo (1696-1770). Dimanche 24 janvier, 16h Vendredi 5 février, 19h Visite de l’expo et cours de modèle Parcours conté par Jean-Yves Pagès. vivant par J.P. Escafre. Vendredi 29 janvier, 18h30 Dimanche 7 février Visite contée et mimée. Visite en famille, à 11h et Dimanche 31 janvier, 16h Atelier des Familles, à partir de 14h. Le cirque s’invite au musée, Jeudi 11 février, 10h par Culture en mouvement Les Petites oreilles Dimanche 14 février, 16h > 18 mois par Céline Molinari. Contes de la Saint Valentin, par J.-Y. Pagès. Voir notre agenda sur www.augustins.org ou à l’accueil du musée au 05 61 22 21 82 Abonnez-vous à notre e.lettre mensuelle sur augustins.org 21, RUE DE METZ 31000 TOULOUSE TÉL 05 61 22 21 82 Métro Esquirol www.augustins.org 45 ANS Écrit et réalisé par Andrew HAIGH Angleterre 2015 1h35 VOSTF avec Charlotte Rampling, Tom Courtenay, Geraldine James, Dolly Wells… D'après la nouvelle de David Constantine Festival de Berlin 2015 : Ours d'argent de la Meilleure actrice et du Meilleur acteur Le décor est posé, maison élégante sans trop de prétention, un couple d'âge plus que mûr, un chien fidèle, un univers de vieux amis et une vie simple et heureuse au village… L'ambiance du film existe de manière immédiate, on y croit ! La campagne anglaise et son spectre chromatique limité infuse tout de suite au film un rythme qui nous invite à l'introspection, à l'écoute attentive de ce qui, on imagine, va cheminer doucement. Le réalisateur Andrew Haigh filme avec un vrai talent pictural les longues routes de campagne et les balades automnales de Kate, la protagoniste principale. Charlotte Rampling est Kate, mariée à Geoff (Tom Courtenay). Il vont prochainement célébrer comme il se doit leurs quarante-cinq ans de mariage, les préparatifs commencent, la fête sera belle. Mais une ombre surgit : le corps disparu d'une jeune femme que le mari a aimée dans sa jeunesse – et qu'il n'a visiblement jamais oubliée – vient d'être retrouvé dans une fissure d'un glacier des Alpes, cinquante ans après sa disparition. Cette ombre du passé va grandir, de plus en plus présente, trop présente. Le doute s'invite à la fête et dans le quotidien de Kate, les mauvaises questions surgissent. Lui ai-je suffi ? M'a-t-il aimée autant qu'elle ? Ces questions ne la lâcheront plus. Tout devient alors amer et se brouille, points de vue subjectifs et objectifs, réalités et projections cauchemardesques. Est-ce le passé ou le présent qui fait souffrir ? Qui est le plus affecté, elle, lui ? On s'arrange comme on peut avec ses vulnérabilités, c'est l'effondrement du couple et de sa propre structure interne. La montée progressive de l'émotion tient aussi à la rigueur stylistique du film, à son décor souvent circonscrit à cette maison, avec ses coins et ses recoins privés, analogie dérangeante avec le couple. Ce lieu à demi clos devient alors la scène où tout se défait, en silence. Le récit tire sa force de sa simplicité même, de son épure. Les silences, les regards fuyants soulignent la circularité fatidique de l'amour. Kate cherche des réponses à des questions impossibles et la vérité, qu'on ne dévoilera pas, éclatera un soir à la faveur d'un écran de projection qui va tout révéler. Le secret trop longtemps gardé de Geoff amènera chacun des personnages à une évolution lente mais sûre… dans une direction qu'on ne racontera évidemment pas… C'est un film qui questionne la place des choix, la place de l'amour dans la vie de chacun. S'aime-t-on, égoïstement, pour la sensation d'être l'unique dans les yeux de l'autre ? Ou peut-on aimer l'autre réellement au delà de soi ? Ai-je besoin de l'autre pour être moi ? Le film explore le doute qui creuse, la jalousie qui mine, et le rejet de tout en bloc. Charlotte Rampling, actrice à la classe folle, compose un personnage d'une puissance et d'une complexité rares, elle écarte en un regard la mièvrerie qui pourrait tirer le film vers le mélodrame pour donner à son jeu une épaisseur presque glaçante. Elle est vertigineuse. 45 ans… Un titre laconique, sibyllin, qui résume en un nombre plus qu'une vie… TOULOUSE & TOURNEFEUILLE F E S T I VA L du L I V R E de JEUNESSE M i d i - P y r é n é e s 23 ET 24 JANVIER 2015 Lycée Pierre-Paul Riquet - Saint-Orens Des dizaines d’auteurs et illustrateurs jeunesses invités : Pauline ALPHEN, Gilles BACHELET, Saïd BENJELLOUN, Cécile BONBON, Christophe CHAFFARDON, Rachel CORENBLIT, Remi COURGEON, Pierre DELYE, Raphaële FRIER, Aurelia FRONTY, Claire GARRALON, Michel LAPORTE, Régis LEJONC, Albert LEMANT, Anne LETUFFE, Edouard MANCEAU, Frédéric MAUPOME, Henri MEUNIER, Hélène MONTARDRE, Philippe NESSMAN, Marc N’GUESSAN, PEF, Yves PINGUILLY, Michel PIQUEMAL, Ghislaine ROMAN, Stéphane SENEGAS et bien d’autres. http://festival-livre-jeunesse.fr TOUT EN HAUT DU MONDE Film d'animation de Rémi CHAYÉ France 2015 1h20 avec les voix de Christa Théret, Féodor Atkine, Thomas Sagols, Rémi Caillebot… Scénario de Claire Paoletti Patricia Valeix. Musique originale de Jonathan Morali (Syd Matters) POUR LES ENFANTS À PARTIR DE 7/8 ANS 1882… Plongée dans la majestueuse Saint Pétersbourg de l'époque, son palais de marbre, ses dorures, ses calèches et ses canaux romantiques… Un endroit digne d'un conte de fée ! Sacha a tout juste quatorze ans. Fruit d'une aristocratie russe cossue, notre candide blondinette semble avoir un avenir tout tracé. Sa famille, son père surtout, imagine lui trouver un beau parti qui renforcera encore sa position sociale. À l'âge où les jeunes filles en fleurs ne rêvent que de robes couleur de lune et de pantoufles de vair, Sacha rêve de coques, de haubans, de drisses, de cordages, de bastingages, de compas… bref de bateaux ! D'un surtout : le Davaï ! Un magnifique voilier conçu par son grand-père explorateur Ouloukine. Pour Sacha, c'est plus qu'une simple embarcation échouée dans la mythologie familiale, c'est le dernier lien qui la relie à celui qu'elle a tant aimé, le lien ténu de l'espoir… Le monde imaginaire de Sacha a basculé le jour où Ouloukine, parti à la conquête du pôle nord, a été porté disparu avec son vaisseau pourtant réputé insubmersible (en général c'est un qualificatif qui ne porte pas chance, on se souvient du Titanic…). Dès lors, fidèle à la complicité qui les liait, Sacha s'est plongée dans les notes de son aïeul, a lu et relu ses écrits, est devenu sa plus fidèle experte, malgré son jeune âge… Elle s'est mise à étudier les cartes marines, à appris à compter en nœuds, en milles, à se diriger en plein large… En théorie, bien sûr… Car en pratique, le seul cap que son rang lui impose de tenir, c'est de devenir une future épouse présentable et soumise. D'ailleurs ce soir va être celui de son premier bal qui se doit de devenir inoubliable. Tous les facteurs sont réunis pour qu'elle puisse faire grande impression sur ses potentiels prétendants. Parée de ses plus beaux atours, Sacha esquisse donc docilement ses premiers pas de danse avec le neveu du Tsar, le Prince Tomsky… Ce qui doit rendre vertes de jalousie ses copines la laisse indifférente. Ce Prince-là n'est pas si charmant puisqu'il traite Ouloukine de vieux fou et se moque d'elle. Et c'est là que l'indomptable Sacha va commettre l'irréparable… ou plutôt en être injustement accusée… Et injustement punie… Alors, en plein cœur de la nuit, Sacha prend une décision qui va changer le cours de sa vie. En cachette elle enfourche un cheval et met les voiles au sens figuré tout en espérant pouvoir le faire bientôt au sens propre. Direction la mer et ses embruns, le grand large et peut-être bien la banquise dans le sillage d'Ouloukine et du Davaï… Tout en haut du monde ! Voilà Sacha embarquée dans une terrible épopée, drôle, poétique, touchante où elle va commencer par se frotter à ceux qui n'appartiennent pas à sa classe sociale, à l'univers des vrais marins, ceux qui disent qu'une femme à bord, ça porte la poisse ! Vous l'aurez compris, on vous recommande plus que chaleureusement ce petit bijou d'animation enthousiasmant. Le choix du dessin tout en à-plats, celui de la musique qui, au lieu de tenter de coller absolument à l'ambiance de l'époque, ajoute une touche contemporaine bienvenue… C'est une œuvre limpide, intelligente, dans laquelle petits ou grands trouveront leur compte, chacun avec un niveau de lecture différent. Il parle tout autant d'aventure que de transmission, de passion ! TOULOUSE & TOURNEFEUILLE 3 ) S D( R A À LA M G E USIQUE R , DE BABAR HISTOIRE T N A H LÉP LE P ETIT É OULENC P IS C FRAN RUNHOFF B E JEAN D ÉLINAND AGATHE M VRIER 2 – 13 F É UN GEN LES N IBEL CERT CINÉ-CON G FRITZ LAN L E G Y Z ÇOIS JEAN-FRAN FÉVRIER 8–9 M.M.O. AVEL MAURICE R HE C O H LIONEL IER R V É 10 – 13 F NATIONAL THÉÂTRE USE DE TOULO ÉES N É R MIDI-PY -CITE.COM W W W.TNT 45 05 05 05 34 Design : Studio Apeloig 2016 / Licences spectacle 1-1045623 / 2-1045624 / 3-1045625 LES ESPIÈGLES TOURNEFEUILLE Programme de 4 films d’animation de l’excellent Studio AB Lettonie 2003/2015 45 mn Sans parole POUR LES ENFANTS À PARTIR DE 3/4 ANS Tarif unique : 4 euros Voilà bientôt cinquante ans que le Studio AB met en scène des humains et des animaux pour faire rire son jeune public. Mais au-delà du savoir-faire et des situations comiques, c’est toute une poésie et un regard bienveillant qui animent les marionnettes du studio. Des thématiques simples mais des combats justes, formidablement mis en scène pour être compris par les plus petits. C’est tout l’esprit de ce programme, qui regroupe quatre films malicieux sur la nature, et plus particulièrement sur la cohabitation – parfois difficile – entre humains et animaux. Il y a d’abord la vie paysanne dans une ambiance festive (Au temps des moissons), aussi bien sur terre que sous la terre… Attention tout de même, la fête peut être perturbée par un petit garnement (Les Espiègles) prêt aux farces les plus impayables. Rien de bien méchant, cela dit, face aux problèmes de pollution (Le Garde forestier) et d’urbanisation (Les Hérissons en ville) qui retirent, petit à petit, la faune de son foyer naturel pour une cohabitation forcée. Heureusement, les animaux du Studio AB sont malins. Ils savent retourner une situation comme personne, piégeant les humains à leur propre jeu. Pour tout reconstruire et tout recommencer. En mieux. NEIGE ET LES ARBRES MAGIQUES TOURNEFEUILLE Programme de 4 courts métrages d’animation France 2014-2015 Durée totale : 50 mn Pour les enfants à partir de 4 ans Tarif unique : 4 euros Les studios Folimage proposent aux enfants à partir de quatre ans un fort joli programme de courts métrages animés dont la fraîcheur n’est pas uniquement due à son titre hivernal. Neige et les arbres magiques s’ouvre sur le formidable Tigres à la queue leu leu, réalisé par Benoît Chieux, pilier de Folimage. Raconté sur le mode d’un conte chinois, le film narre avec une ironie mordante l’histoire d’un garçon très paresseux, houspillé par sa mère, qui fait montre d’une imagination débordante face à des félins menaçants… Après deux autres courts-métrages aussi malicieux que tendres, le dernier film, Neige, met en scène le petit Philémon découvrant des Inuits dans sa ville prise dans une tempête de neige. Animé en papier découpé, technique qui s’adapte admirablement au glissement sur la glace, ce charmant récit permet d’évoquer pour les plus petits la richesse de la rencontre avec un migrant venu du froid. (S. Dreyfus, La Croix) FERDA LA FOURMI TOULOUSE Programme de 5 films d’animation réalisés par Hermina TYRLOVA Durée totale : 40 mn POUR LES ENFANTS À PARTIR DE 3 ANS Tarif unique : 4 euros Ferda, c’est une fourmi qui porte fièrement un joli foulard rouge à pois blancs. Créée en 1933, elle est vite devenue une héroïne très populaire dans sa Tchécoslovaquie natale et même dans d’autres pays d’Europe, notamment l’Allemagne. On ne la connait pas en France, ce chouette programme va être l’occasion de s’attacher à cette petite bestiole espiègle. Ferda la fourmi aimerait bien aider ses amis, en toutes circonstances… Un bourdon lui demande de jouer du tuba pour réveiller ses enfants mais elle joue un peu trop fort ; une sorte de scarabée aquatique l’engage pour pomper de l’air au fond de l’étang, mais elle casse sa machine. Bonne volonté et maladresse ne font pas forcément bon ménage ! Les autres histoires mettent en scène un gamin qui fait de mauvaises blagues aux animaux, un diablotin qui met le bazar dans le sapin de Noël, des petits poissons qui jouent dans le corail, et des vêtements qui sèchent sur une corde… et qui ont bien le droit eux aussi de s’amuser ! Avant-première gourmande du film Tempête dimanche 21 février à 20h à Tournefeuille. La projection du film sera suivie d'une dégustation d'huîtres et d'un verre de Picpoul de Pinet. Nos complices pour la soirée sont Yannick Grandjean ostréiculteur à Mèze et Caroline, viticultrice du domaine Morin-Langaran. Deux jeunes producteurs qui gagnent à être connus (tarif unique : 8 euros, achetez-les dès le 1er février afin qu'on puisse ouvrir le bon nombre d'huîtres !). TEMPÊTE Samuel COLLARDEY France 2015 1h29 avec Dominique Leborne, Matteo Leborne, Mailys Leborne, Patrick d'Assumçao… Scénario de Samuel Collardey et Catherine Paillé Les festivals de Venise, Namur, la Roche sur Yon… ont tous primé ce film exceptionnel et on espère bien que ce n'est qu'un commencement tellement il le mérite ! Samuel Collardey marche dans les pas des plus grands réalisateurs : on pense tour à tour à Ken Loach, aux frères Dardenne dans leurs plus beaux moments… Un film qui n'a besoin d'aucun artifice pour vous bouleverser et sonder l'âme humaine. Premières images saisissantes… Éléments déchaînés… Nous voilà perdus au milieu de l'océan, brinquebalés par une somptueuse tempête, écartelés entre admiration et peur au ventre face à la beauté, à la force de la nature. Dans cette première scène magistrale tout est dit. L'excitation puissante en même temps que le sentiment de vulnérabilité qui transpercent ceux qui vivent de tels instants. Après cela, infranchissables semblent les abysses séparant le monde des terriens et celui des marins, qui cœxistent pourtant sur la même planète. Combien revenir sur le plancher des vaches, malgré toutes les attaches qu'on y a, doit paraître fade ! Quels charmes terrestres pourraient rivaliser avec les envoûtements impérieux de la mer ? Dom ne cherche même pas à y résister. Ce beau trentenaire, forgé par des années de pêche en haute mer, n'imagine pas faire autre chose de sa vie, il s'en sait d'ailleurs complètement incapable. S'il ne parle pas de passion, il la vit au quotidien. Les vagues le bercent autant qu'elles le bousculent, le protègent. Des années d'embarquement l'ont préservé de devenir une de ces grandes personnes insipides, pour le meilleur et pour le pire. Peut-être le peu de jours qu'il passe sur terre sont-ils insuffisants pour apprendre à décoder le monde de ceux qui y restent constamment. Chaque fois que Dom revient sur l'Île d'Yeu, où il réside, il semble tanguer entre l'état d'adulte et celui de l'éternel gamin qui prit pour la première fois le large, vingt années auparavant. Mais voilà… à trente six ans, il n'est plus le seul adolescent de la famille qu'il a essayé de fonder. Dans le petit pavillon qu'il n'a jamais le temps de retaper, l'attendent toujours impatients ses deux gosses, dont il a la garde, Matteo et Mailys. À voir leurs retrouvailles on a plus l'impression que c'est une fratrie qui se reconstitue qu'un père qui reprend son rôle en main. Elles sont certes vivifiantes, leurs taquineries, leurs batailles qui dévastent l'appartement, mais elles ne laissent que peu de place et de temps à l'écoute, à la communication dont ils auraient tous besoin. Dom se trompe lourdement en croyant sa progéniture suffisamment armée pour affronter les écueils qui se présentent à elle. Il la pense toujours sagement rangée dans les petites cases prévues à cet effet. Matteo enfilant comme les générations précédentes la panoplie de marin, Mailys se satisfaisant du rôle de fille docile. Il a beau les aimer intensément, il est aveugle aux tempêtes qui s'agitent sous leurs crânes au sortir de leur enfance houleuse. Et lorsque Dom fait défaut à Mailys dans un moment crucial pour elle, cela va être comme un véritable tsunami affectif qui laissera des traces indélébiles dans sa vie comme dans leur relation… En filigrane ? Un contexte social peu réjouissant, où la crise qui guette les pêcheurs se révèlera plus vorace que les plus féroces requins et où aucun banquier, aucun syndicat ne mouille sa chemise pour les aider à surnager… On ne peut terminer sans préciser que, pour chacun des acteurs principaux, justes, exceptionnels, charismatiques, c'est un premier passage à l'écran. On en ressort complètement bluffé, à tel point que deux grands festivals prestigieux n'ont pas hésité à décerner à Dom leur grand prix d'interprétation masculine. Et ils ont eu bien raison ! C'est qu'avec une grande et humble simplicité, il a offert sa propre histoire à Samuel Collardey, qui respecte et filme ses personnages de manière admirable, magnifiant cette humanité vibrante à laquelle nous appartenons tous. DEUX FILMS INCISIFS ET FÉROCES DE CARLOS SAURA à Toulouse ANNA ET LES LOUPS (Ana y los lobos) Carlos SAURA Espagne 1973 1h42 VOSTF avec Geraldine Chaplin, Fernando Fernan Gomez, José Maria Prada, José Vivo, Rafaela Aparicio… Scénario de Rafael Azcona et Carlos Saura Une allégorie saisissante sur l'oppression étouffante imposée à l'Espagne par le régime franquiste finissant. La famille monstrueuse comme microcosme d'une société mortifère. Anna, une institutrice (ou gouvernante) étrangère, arrive dans une orgueilleuse maison de maîtres où règne par son infantilisme tyrannique la mère-symbole. Cette mère a trois fils qui représentent chacun une forme spécifique du pouvoir répressif dans la société franquiste : le loup-Religion, le loup-Armée et le loup-Ordre moral. Dès son arrivée, Anna est interpellée par José (le loup-armée) qui vérifie ses papiers et contrôle ses bagages. On vient donc de passer la frontière, la visite touristique peut commencer. La cérémonie du repas va se dérouler selon un rituel auquel tous semblent s’être résignés par respect et tradition : la mère à moitié gâteuse, sur-maternelle, radote, occupe l’espace et accapare tout l’intérêt par son égocentrisme paranoïaque. La première nuit, Anna est déjà abordée galamment par Juan (le loup-ordre moral), un véritable obsédé sexuel, lubrique, indécent et envahissant, visiblement insatisfait par sa seule épouse à qui il a fait trois filles. Le lendemain, Fernando, le frère mystique (le loup-religion, « mon préféré » avoue la mère) reçoit la visite d’Anna dans la grotte où il se consacre à ses exercices pieux dans l’imitation des grands modèles des xvie et xviie siècles comme en témoignent ses textes de référence. Enfin José révèle à Anna sa collection d’uniformes et d’armes, véritable musée du fétichisme militaire, et lui demande de s’en occuper en priorité. Chacun des frères souhaite ainsi, secrètement, la possession exclusive de la jeune étrangère, ce qui donne lieu à quelques scènes savoureuses dont la drôlerie, pour le spectateur, provient du naturel et du sérieux mis dans la manifestation des désirs les plus infantiles sous couvert des conventions. Dans ce climat de folie douce et de débilité collective, Anna reçoit jour après jour des lettres anonymes obscènes… (Marcel Oms in Carlos Saura) MAMAN A 100 ANS (Mama comple 100 años) Écrit et réalisé par Carlos SAURA Espagne 1979 1h40 VOSTF avec Geraldine Chaplin, Amparo Muñoz, Fernando Fernan Gomez, Norman Briski, Rafaela Aparicio… Maman a 100 ans est le pendant farcesque d'Anna et les loups mais on peut voir les deux films dans n'importe quel ordre, ou n'en voir qu'un mais c'est dommage ! Six ans après le dénouement du premier film, Carlos Saura reprend certains des personnages, redistribue les cartes et les rôles à l'occasion d'une fête de famille. L'insupportable mère va avoir cent ans ; toujours radoteuse, tyrannique et abusive, elle veut autour d’elle son petit monde dans son empire réorganisé pour mieux continuer à le régenter. Anna, qui fut ici une jeune gouvernante-préceptrice, revient mariée pour être de la fête et redécouvre des lieux où s’accrochent tant et tant de souvenirs, retrouve les visages familiers de la mère, de Luchy (abandonnée par Juan qui court toujours le jupon et s’est enfui avec la bonne), de Fernando toujours tourné vers le ciel mais moins par la prière et plus par l’aviation, des fillettes enfin qui sont devenues maintenant de très présentables et désirables jeunes filles. Seul José ne sera pas au rendez-vous : celui qui faisait régner l’ordre est mort et son absence se fait cruellement sentir car chacun tire anarchiquement à hue et à dia. Plus grave encore, on complote dans le dos de la vieille dame pour se débarrasser d’elle, car elle est le dernier obstacle à abattre pour transformer la propriété en un juteux lotissement : les plans et les maquettes existent, des contacts ont été pris avec une grande société (multinationale ?), mais la vieille est rétive. Et elle sait qu’on veut sa mort ; elle l’explique à Anna, qui peut l’aider à déjouer la conspiration de l’ombre… La satire est sans pitié… et hilarante. Mardi 26 Janvier à 20h30 à Toulouse, soirée débat pour la libération de Georges Ibrahim Abdallah, prisonnier politique en France depuis 32 ans à Lannemezan, organisée par La clé des ondes de Bordeaux, en partenariat avec Coup pour Coup, le collectif Palestine libre et BDS Toulouse : projection unique suivie d’un débat sur Georges Ibrahim Abdallah, la situation en Palestine et la campagne BDS. Georges Ibrahim Abdallah est emprisonné en France depuis 28 ans pour des actes de résistance contre l'occupation israélienne du Liban. Il a été condamné à perpétuité pour complicité du meurtre de deux diplomates agents de la CIA et du Mossad. Sa participation n'a jamais été prouvée. Sa peine de sûreté terminée depuis 1999, il aurait pu bénéficier à plusieurs reprises d'une libération conditionnelle mais il est toujours en prison. Les autorités françaises, tantôt judiciaires tantôt administratives, s'acharnent à le maintenir en détention, au mépris de la loi et de la simple humanité. Pourquoi ? APRÈS LA GUERRE C’EST TOUJOURS LA GUERRE Samir ABDALLAH documentaire Liban/France 2008 1h20 VOSTF Un carnet de route tourné au Liban pendant et après la guerre de 33 jours de l’été 2006. Parti pour Beyrouth avec une délégation internationale de solidarité, le réalisateur rejoint ses amis journalistes libanais qui vont lancer un nouveau journal, Al Akhbar (Les Nouvelles) pendant le siège israélien du pays. Le cessez-le-feu permet aux journalistes de se rendre dans le Sud pour, à la de- mande de Handicap International, mener une enquête sur les bombes à sous-munitions qu’Israël a larguées par millions dans les derniers jours de la guerre… Au-delà des destructions et des odeurs de la mort, et même si « après la guerre c’est toujours la guerre », le peuple reste debout et tient avec un formidable désir de vivre. Ce film permettra d’introduire la résistance de Georges Ibrahim Abdallah dans les années 80, au moment de l’envahissement du Liban par Israël. LOLO Julie DELPY France 2015 1h39 avec Julie Delpy, Karin Viard, Vincent Lacoste, Dany Boon… Scénario de Julie Delpy et Eugénie Grandval Voici une comédie rondement menée, emportée par la folie douce et l'irrévérence chères à la réalisatrice Julie Delpy, qui interprète elle-même Violette, une quadragénaire pimpante qui fait autorité dans les milieux de la mode parisienne. Stressée, en proie à une solitude sexuelle et affective qui semble aller de soi si on considère son caractère prononcé de chieuse chronique, d'emmerderesse auto-centrée mais néanmoins charmante et décalée ! On la découvre en pleine thalasso à Biarritz avec sa super copine, tout aussi farfelue, mais beaucoup plus délurée. Cette ambiance de détente inhabituelle pour Violette, le comportement obsessionnel de sa chaudasse de confidente rendent possible une rencontre avec son contraire : un type un peu gauche, maladroit, brut de décoffrage qu'incarne à la perfection et avec une finesse surprenante un Dany Boon parfait en mal dégrossi qui cache un cœur d'or et des talents insoupçonnés. Mais le clou, le pire, le piment qui brûle, le ver qui ronge le fruit du film, le diable en personne, c'est Lolo (Vincent Lacoste, décidément brillant) ! Le fiston de Violette, jeune mec de vingt ans, aussi mignon que pervers, égoïste et sournois, qui vampirise sa mère pour mieux profiter du luxe que ses succès professionnels lui ont apporté, échafaudant des stratégies tordues pour faire le vide autour d'elle… Elle adore son fils et, comme toutes les mères, est aveuglée par son amour, l'idéalise candide, naïf et généreux alors qu'il est animé par une méchanceté profonde. Bien entendu, quand sa mère ramène le malheureux Dany à la maison, Lolo va déployer un talent redoutable (en toute hypocrisie) pour le casser aux yeux de son amoureuse, dont on découvre ainsi que sa solitude n'est pas seulement due à son propre caractère, mais probablement aussi aux perfidies de son petit salopiaud de fiston. L'histoire est bondissante et pleine de péripéties, et s'y joue une comédie humaine bien dans l'air de notre temps. Vous verrez après : à bien y repenser… TOURNEFEUILLE L’HERMINE Ecrit et réalisé par Christian VINCENT France 2015 1h38 avec Fabrice Luchini, Sidse Babett Knudsen, Chloé Berthier, Corine Masiero, Miss Ming, Aurore Clément… Michel Racine est un Président de cour d'assises redouté et redoutable. Toujours revêche, le sourire glacial, le verbe cassant, plutôt du style à toiser ses subalternes qu'à sembler compatir avec les humains. On se prendrait bien à le détester avant de pressentir que tout cela est un piètre camouflage. Un personnage qu'il s'est construit pour jouer son rôle dans le grand théâtre qu'est une cour de justice… Nous voici donc dans les coulisses du palais en train de suivre cet éminent personnage, à le décortiquer comme il décortique les témoins, les inculpés, ses pairs, avec son œil perspicace et son esprit acéré. Puis arrive l'heure des audiences et voilà notre petit homme un rien rabougri, un brin aigri qui se transforme en grand magistrat. Michel Racine, c'est évidemment Fabrice Luchini, magistral comme jamais. Les bras longs, les effets de manche, les beaux parleurs ou les mauvais menteurs, rien de tout cela ne peut plus impressionner ce renard de haute-cour. Rien ne semble devoir le perturber. Et pourtant… Ce jour là… Quelque chose le trouble ou quelqu'un… Quelqu'une plus exactement. On voit soudain une lueur inhabituelle s'éveiller dans le regard du juge, une gêne à l'appel d'un juré : « Birgit Lorensen-Coteret » (irrésistible Sidse Babett Knudsen), un nom et un visage tout droit resurgis d'un lointain passé qui remonte soudain à la surface. Sans comprendre encore pourquoi, on devine que tout va commencer là… C'est un film d'une rare subtilité où chaque pan d'humanité, chaque trait des personnages est brossé sans complaisance, à la manière caustique et humble des caractères de La Bruyère. Les liens qui se tissent entre jurés, leurs questionnements, la pédagogie patiente dont font preuve les magistrats qui les accompagnent. Leurs angoisses, leur peur de mal faire, de condamner l'innocent, pas très différente de celle qui tenaille ceux dont c'est la profession… Excellemment interprété depuis les acteurs principaux jusqu'aux plus petits rôles, cette Hermine est un plat de haut vol pour les fins palais ! TOURNEFEUILLE saison 2015/2016 Midi-Pyrénées Formules de 12 à 17€ Tout à volonté et végétarien : salades, soupe, tartes salées, plat du jour, desserts... 05 61 22 49 25 Ouvert 7 jours/7, 365 jours/an 2 bis, rue du Puits Vert www.lafaimdesharicots.fr Grep Groupe de Recherche pour l’Education et la Prospective • Jeudi 7 Janvier 20h00 - TBS (ESC) — Cycle Éducation — “À société inégale, école inégale ?” François DUBET, sociologue, Directeur d’études à l’EHESS, Paris. Mardi 12 Janvier 18h00 salle Duranti-Osète Entrée libre et gratuite — Lectures croisées — “Vingt quatre heures de la vie d’une femme” de Stefan Zweig Guy HENNECART et Nicole GAUTHEY, animateurs du GREP. Projection de fragments du film. Samedi 16 Janvier 17h00 - TBS (ESC) “Biologie du couple” Jean-Didier VINCENT, membre de l’Académie des sciences et de l’Académie de médecine. Vendredi 22 Janvier 20h00 - TBS (ESC) “Les dix guerres en Syrie” Hala KODMAN, journaliste franco-syrienne, Prix de l’association de la presse diplomatique 2013. Mardi 2 Février 20h00 - TBS (ESC) — Cycle Éducation — “À l’ère du numérique, apprendre, enseigner et faire de la recherche” Amodsen CHOTIA, physicien Centre de Recherches Interdisciplinaires Université Paris-Descartes. Samedi 6 Février 17h00 - TBS (ESC) “Doit-on craindre le traité transatlantique ?” Maxime VAUDANO, journaliste au “Monde web”, auteur de Docteur TTIP, Mister TAFTA. Samedi 13 Février 17h00 - TBS (ESC) “Faut-il renoncer à la liberté pour être heureux ?” Roland GORI, psychanalyste, Professeur Émérite de psychologie et de psychopathologie cliniques. • Entrée : 6 €, réduit 2€, gratuit pour les adhérents programme détaillé, adhésions www.grep-mp.fr 05 61 13 60 61 TOTO ET SES SOEURS Film documentaire écrit et réalisé par Alexander NANAU Roumanie 2015 1h33 VOSTF avec l'incroyable Totonel et ses sœurs Andrea et Ana… Toto (son prénom entier est Totonel) vit dans une des banlieues misérables de Bucarest où s'entassent les familles roms, dans des logements sociaux en partie à l'abandon. On comprend vite que la mère a été incarcérée il y a déjà plusieurs années pour trafic de drogue et depuis, Toto et ses sœurs Andrea et Ana, l'aînée, survivent tant bien que mal dans un appartement au confort minimal, sous la « surveillance » d'oncles qui sont d'affreux junkies n'hésitant pas à se piquer devant les enfants. Ce qui est tout à fait fascinant, c'est qu'au vu des situations, on met du temps à se rendre compte que nous ne sommes pas dans une fiction mais bien dans un documentaire, ce qui démontre le degré d'intimité incroyable que le réalisateur Alexander Nanau (Allemand née en Roumanie) a su construire avec ses protagonistes pour faire accepter à ce point sa caméra dans des circonstances parfois extrêmement délicates. Et alors que le contexte aurait pu tirer le film vers un misérabilisme plombant, tant ce que subissent les enfants nous paraît violent, c'est tout le contraire qui se produit : Toto et ses sœurs est un film lumineux et plein d'espoir, une véritable ode à la vie même quand elle semble vaciller, grâce à l'énergie de ses deux jeunes héros, Toto, toujours plein de rire et d'amour pour ses sœurs, et Andrea, la cadette prête à tout bien qu'analphabète pour sauver sa fratrie de la misère et de la toxicomanie. Grâce aussi à l'énergie des éducateurs, des professeurs, qui déploient, avec les moyens du bord, des trésors de compréhension, de patience, pour sauver ces enfants perdus. Ce long et difficile chemin vers la lumière est truffé de scènes magnifiques : celle où la cadette tente de sauver son aînée prostrée dans un appartement en plein chaos, ou encore les retrouvailles compliquées avec la mère… Toto et ses sœurs est vraiment impressionnant dans sa manière d'appréhender le réel pour en faire une construction narrative palpitante. TOULOUSE CAPITAINE THOMAS SANKARA Christophe Cupelin Suisse/Burkina Faso 2015 1h30 VOSTF Thomas Sankara devient président de la Haute-Volta le 4 août 1983. Une année après, il marque définitivement l'histoire et l'identité de son pays en le rebaptisant Burkina Faso, littéralement la « terre des hommes intègres ». Bien au-delà des frontières de son pays, il a représenté un immense espoir pour une grande partie de la jeunesse africaine. Sa politique d'affranchissement du Burkina Faso, qui promeut notamment l'autosuffisance de la nation sur le plan alimentaire, l'amène à prendre radicalement position contre toute forme d'influence impérialiste ou néocoloniale, et lui fait adopter un discours sans ambages à l'égard des puissants de son époque. Sankara tente de réformer en profondeur la société civile, qu'il considère comme encore figée sur le modèle féodal, en luttant contre les inégalités entre hommes et femmes, l'analphabétisme, la corruption, les privilèges des fonctionnaires… Mais en dépit des succès apparents et de la popularité de sa révolution, Sankara est contesté en coulisses. Il est brusquement assassiné le 15 octobre 1987 lors d'un coup d'État que l'on dit organisé par Blaise Compaoré, l'homme qu'il considérait comme son frère, actuel président du Burkina Faso. À travers un montage d'archives rares méticuleusement rassemblées, le réalisateur Christophe Cupelin offre une vision complète de l'héritage intellectuel et politique de Sankara, et restitue fidèlement l'atypisme de ce chef d'Etat, percutant dans son action comme dans ses propos. Vingt-sept ans après sa disparition tragique et officiellement non élucidée, ce film donne enfin à voir et à entendre la parole de Thomas Sankara, l'un des plus importants leaders africains du xxe siècle. TOULOUSE Demain on refait le monde ! Le cycle sur les iniatives réjouissantes ne fait que commencer ! Parce que plein de choses existent qui ne sont pas assez mises en avant et quand on les découvre on se dit : mais oui, c’est possible ! Agir chacun à son niveau c’est pas si compliqué ! La solidarité aussi est à portée de main ! On a plein d’outils, individuels, collectifs qui font qu’ensemble on peut se préparer un avenir meilleur, plus joyeux, en meilleure santé et ne pas attendre de griller comme des scarabées assoiffés pour réagir. Le réchauffement climatique c’est notre affaire : il est peu probable qu’un super héros surgisse du néant ou que les multinationales deviennnet vertueuses et ne soient plus aveuglées par leur conquête du profit au détriment de nos conditions de vie. Rencontrons-nous, échangeons, fédérons-nous, constituons de petits collectifs citoyens autonomes et responsables qui, tous ensemble, construiront des cités apaisées, respectueuses de l’environnement et de l’humain. Le film Demain nous montre des pistes qui fonctionnent à nous de nous en emparrer, d’en créer d’autres. Il n’est plus tant de tergiverser ! Un moyen de refaire le monde ? Citoyens, emparons-nous de l’Agenda 21 de nos communes ! Du moins c’est ce qu’une poignée ont décidé de faire à Tournefeuille pour faire bouger les choses. Il est passé par ici, il repassera parlà… fait trois petits tours puis disparait… Mais qu’est-ce donc que l’Agenda 21 ? L’idée est née lors du sommet de la terre à Rio de Janeiro en 1992 : autant dire qu’il a déjà dépassé l’âge de raison. Pourtant il n’en est qu’à de piètres balbutiemments. Ses intentions étaient louables : il y était question de pauvreté, de santé, de logement, de pollution… Que de belles perspectives qui auraient dû nous aider à évoluer dans le bon sens ! Peut-être cela aide-t-il un peu, mais pas suffisamment face au réchauffement climatique. Alors il est temps d’agir à notre niveau, de prendre nos destins en main. Suite à une réunion organisée à la Mairie (cf leur site) des groupes de réflexion sont en train de se mettre en place. Mardi 19 Janvier à 20h30 à Toulouse, projection unique suivie d’une rencontre avec le réalisateur Luc Joulé, ainsi que Béatrice Edrei, psychodynamicienne du travail, chercheur associée au CNAM de Paris et l’université Paris Diderot, François Rigal, président du RESACT Midi-Pyrénées, et Patrick Ramonatxo, psychiatre, co-président d’ATTAC Toulouse (achetez vos places à partir du 9/01). C'EST QUOI CE TRAVAIL ? Écrit et réalisé par Luc JOULÉ, Sébastien JOUSSE Documentaire France 2015 1h41 Avec les ouvriers de PSA et Nicolas Frize… C’est quoi finalement le travail ? C’est la question à laquelle se sont attelés Luc Joulé et Sébastien Jousse à la faveur de la présence du compositeur Nicolas Frize, en résidence dans l’usine PSA à Saint-Ouen pour sa future création musicale. Ils se sont immergés deux années durant au plus près du travail à l’œuvre dans cette usine de production industrielle qui emboutit chaque jour 800 000 pièces de métal pour alimenter les chaînes d’assemblage du groupe automobile. De journées à observer et écou- ter, comprendre et rechercher… A l’arrivée, c’est vraiment du beau travail ! Avec eux, nous plongeons dans le monde du travail ouvrier et l’univers d’un compositeur hors du commun. À l’image, les cinéastes dissèquent les rouages de la production industrielle tandis que les voix des ouvriers décrivent des approches du travail et des existences aussi riches que plurielles. Une restitution qui traduit une acuité et une sensibilité remarquables, à travers des témoignages touchants, souvent surprenants, toujours passionnants. Pendant ce temps-là, le compositeur franchit, tantôt en discret glaneur de quelque sonorité ou matériaux, tantôt en véritable orchestrateur, les étapes d’une création qui s’offrira à nous. N’ayons pas peur des mots : c’est brillant ! Le RESACT est une association qui rassemble la « communauté » des personnes intéressées par les questions relatives au travail en Midi-Pyrénées. Il réunit des ergonomes d'entreprises ou de sociétés et cabinets privés de conseil en ergonomie, mais aussi en RH, organisation ou management, des enseignants-chercheurs en ergonomie, mais aussi en sociologie, physiologie, psychologie du travail ou bien en management ou RH, des médecins du travail, des syndicalistes, des juristes, des IPRP ou préventeurs de Services de Santé au Travail, des acteurs d'institutions (MIDACT, DIRECCTE, CARSAT, Société de Médecine du Travail, AGEFIPH, MSA…), des formateurs, des étudiants… Le RESACT diffuse des informations et organise des événements autour de ces questions. ATTAC Toulouse souhaite débattre de la place du travail dans un processus de transformation sociale, écologique et démocratique qui inclut celui d’une émancipation individuelle et collective. Faire société suppose des conditions, non pas celles qui serviraient de support à l’exclusion de l’individu, mais celles au contraire qui permettraient de l’inscrire dans les conditions d’une véritable appartenance sociale qui suppose la sortie définitive de la guerre de tou-te-s contre tou-te-s. DEMAIN ON REFAIT LE MONDE Jeudi 4 février à 20h10 à Tournefeuille la séance sera suivie d’un débat sur les propositions citoyennes à mettre en place dans le cadre de l’agenda 21. Quel devenir pour notre centre-ville ? Comment le rendre éco-responsable, pacifier la circulation? Le rendre encore plus attrayant avec des espaces de rencontre et de convivialité, repenser l’urbanisme… Places en prévente dès le 25 janvier terme. Et il présente des actions, des alternatives concrètes qui sont mises en œuvre, avec succès, dans tous ces domaines. Mélanie Laurent : « Mises bout à bout, les initiatives comme la permaculture, les monnaies locales, les énergies renouvelables, dessinent un monde possible. Ce qui peut paraître démotivant, c’est qu’il ne s’agit que d’initiatives isolées, mais en même temps elles ne demandent qu’à être réunies ! Il y a déjà un monde qui tient la route, qui existe, où tout est possible. Des solutions sont déjà disponibles, dans tous les domaines, c’est forcément inspirant ! » DEMAIN Film documentaire de Cyril DION et Mélanie LAURENT France 2015 2h Qui n'a pas eu envie de changer le monde ? Au moins de le rendre meilleur ? Qui n'a pas rêvé d'un monde où chacun mangerait à sa faim, et sainement, aurait un toit, de qualité, pourrait circuler librement, où l'argent ne serait plus le roi, mais juste un moyen, où l'air ne serait plus pollué jusqu'à l'asphyxie, où les océans ne seraient plus pillés par la pêche industrielle ni envahis par le pétrole ou le plastique, où les champs, les arbres, les animaux ne seraient plus empoisonnés par les pesticides, infectés par la radioactivité invisible, inodore ? Un monde où l'intérêt commun serait compris de toutes et tous : la nécessité de nous inventer une nouvelle et belle vie, maintenant, pendant qu'il est encore temps, pour que demain ne soit pas le résultat inéluctable de nos errements… Loin de l'écologie triste et punitive, loin du discours sur le développement durable cher au greenwashing, vous allez voir un film formidable, vivant, enthousiasmant sur notre extraordinaire capacité à rebondir face à l'adversité, notre extraordinaire capacité à imaginer, notre extraordinaire capacité à faire. Mélanie Laurent et Cyril Dion sont allés rencontrer des gens passionnants à travers le monde, qui œuvrent au quo- tidien à ce changement indispensable : Inde, États-unis, Canada, Danemark, Allemagne, Islande, Scandinavie, Finlande, Grèce, France… Le film est composé de cinq chapitres : agriculture, énergie, économie, démocratie et éducation. Construction intelligente et pédagogique, dans le meilleur sens du terme, qui nous montre bien que tout est lié, qu'il s'agit bien d'un problème politique, là aussi dans le sens noble du Tout s'enchaîne judicieusement et vient renforcer la certitude qu'il faut d'urgence opérer une rupture symbolique, mais aussi pratique avec notre système actuel fondé sur le pétrole et les autres énergies fossiles, sur le nucléaire, sur le productivisme, sur le consumérisme, sur la financiarisation de l'économie, sur l'éducation normative et compétitive… Pas de doute, Cyril Dion, co-fondateur avec Pierre Rabhi du mouvement Colibris, et Mélanie Laurent, actrice et réalisatrice, tous deux activistes pour un monde meilleur, ont réussi leur coup : sur les thématiques qu'il aborde, Demain est un film-somme, essentiel, un outil d'information et d'action qui est aussi un spectacle passionnant et exaltant. TOULOUSE & TOURNEFEUILLE Vendredi 29 janvier à 20h à Toulouse, SOIRÉE DE LANCEMENT DE LA NOUVELLE FORMULE DE POLITIS, journal indépendant depuis 28 ans : projection unique suivie d'une rencontre avec Denis Sieffert, rédacteur en chef de Politis (achetez vos places à partir du 15/01). Politis est un journal hebdomadaire créé en 1988 par plusieurs journalistes, dont Bernard Langlois (premier numéro le 21/01/1988, son titre : « La France manque d'immigrés »). C'est un journal d'opinion à l'engagement humaniste, social et écologique qui parie sur la capacité d'analyse et de réflexion de ses lecteurs plutôt que sur le recours à l'émotion et à la sensation. Aucun grand groupe économique n'est derrière Politis qui, gage de son indépendance, ne vit que de ses ventes en kiosques et surtout de ses abonnements. Peu de publicité dans ses pages, pour des annonceurs triés sur le volet (Le Monde Diplo, la MGEN…). Depuis 2006, Politis est accessible sur Internet : www.politis.fr. Au cours de sa – toujours fragile – vie, le journal a subi plusieurs déboires financiers, dont un particulièrement grave en 2006 l'obligeant à lancer une souscription : 968 000 euros récoltés ! L'occasion pour ses salariés de former avec des lecteurs l'association Pour Politis. Le 21 Janvier 2016, Politis lance une nouvelle formule, plus que jamais attachée à ses valeurs de départ, plus que jamais ouverte sur le monde et offensive, plus que jamais critique de la dérive néolibérale de la gauche traditionnelle. CONTRE-POUVOIRS Film documentaire de Malek BENSMAÏL Algérie/France 2015 1h37 VOSTF C’est un documentaire remarquable à la narration classique, mais instructif et nécessaire. Une plongée dans le quotidien du comité de rédaction d’El watan, plus grand journal francophone algérois fondé en 1990, qui n’a rien à envier à ses confrères internationaux, avec son édition en ligne, ses suppléments thématiques, ses correspondants spécialisés, et qui a su intelligemment et vite se moderniser. On suit ici la campagne électorale qui verra le cacique Bouteflika, pathétique ombre de lui-même, obtenir un quatrième mandat présidentiel au printemps 2014. Le film suit ce chantier et un autre aussi en parallèle, le déménagement du journal dans de nouveaux locaux en construction, symboles de sa future indépendance, et de l’évolution de certains pans de la société algérienne. Avec ses moments ubuesques, comme ceux qui nous montrent le contre-maître algérien et les ouvriers de l’entreprise chinoise, à la fois guinéens, turcs, maliens qui ont bien du mal à se comprendre. Vingt ans après une vague d’assassinats, la sanglante décennie noire, qui a vu une centaine de journalistes périr « par l’épée », Bensmail rend hommage à cette presse d’opposition bien vivante qui ne cesse de se battre face à la mascarade du pouvoir à laquelle se prête le personnel politique, qui voudrait tout museler et prendre le peuple pour des ânes bâtés. Il filme les visages, les rotatives, la machine en mouvement, c’est un film au cœur de la rédaction, sur la construction et la circulation, celle des réunions, articles en écritures, réflexions et débats d’idées entre journalistes, dessins satiriques à la une, et ces moments d’une presse farouchement indépendante qui sont l’expression et la trace des soubresauts de la vie politique et sociale de l’Algérie. L’Algérie est une société qui se cherche, dans cette rédaction les idées s’opposent, on perçoit un chaos quotidien, doutes, contradictions s’entrechoquent et c’est sûrement la force de ce journal, laboratoire d’idées où se défend viscéralement une conscience politique pour donner malgré tout la parole au peuple, un maelström qui infuse aussi ce rythme tendu au film. Le réalisateur a su transcrire la complexité et l’intelligence de ces journalistes aux convictions personnelles parfois divergentes, mais pour lesquels l’unité est une priorité, l’expression du contre-pouvoir indispensable à chaque moment où la démocratie vacille. On apprend comment se forme, s’oppose et se construit l’information indépendante. Journaliste est un métier dangereux, « l’absence de loi donne à l’activité journalistique un haut risque pénal » souligne le patron Omar Belhouchet, véritable héros de la guerre pour la liberté d’expression. Bensmail ajoute : « En Algérie, il est plus facile de définir les contre-pouvoirs ». Dans de belles ouvertures extérieures, piqûres de rappel nécessaires, il nous suggère que dans la rue, des mouvements sociaux de contestation, tels que Barakat, existent bien, preuve s’il en était besoin que filmer comme informer sont des activités vitales à la vie de l’Algérie. DEMAIN ON REFAIT LE MONDE LES CHEVALIERS BLANCS Joachim LAFOSSE France 2015 1h52 avec Vincent Lindon, Louise Bourgoin, Valérie Donzelli, Reda Kateb, Philippe Rebbot, Yannick Renier… Scénario de Joachim Lafosse, Tomas Van Zuylen et Bulle Decarpentries, librement adapté du livre Sarkozy dans l'avion ? Les zozos de la Françafrique de François-Xavier Pinte et Geoffroy d'Ursel C'est l'histoire d'un groupe d'aventuriers de l'humanitaire, c'est l'histoire d'un homme charismatique au possible… et il fallait qu'il le soit pour entraîner dans une aventure aussi bancale que pleine de bonnes intentions une flopée de familles françaises, une équipe de bénévoles dévoués corps et âme, prêts à risquer plus que leur tranquillité en s'embarquant un beau jour pour l'Afrique dans le but (humanitaire) d'exfiltrer trois cents enfants de moins de cinq ans de leur pays d'origine pour les ramener vers des familles prêtes à les accueillir en France après avoir contribué au financement de l'opération. On se rappelle cette histoire de l'Arche de Noé, qui défraya la chronique en 2007, provoqua un incident diplomatique avec le Tchad et moult rebondissements judiciaires, médiatiques… et n'est d'ailleurs pas terminée. Les prétendus orphelins ne l'étaient pas toujours, une certaine liberté avait été prise avec les règles de base indispensables dans ce genre d'opération : comment un simple pompier avait-il pu lever plus de 800 000 euros auprès d'inconnus prêts à le suivre sans garanties particulières, uniquement sur la conviction que de bons Français se devaient de voler au secours d'enfants africains ? Mais si le film s'inspire avec précision de cette histoire, il ne prend pas ouvertement parti et s'interroge surtout sur les ressorts humains qui peuvent conduire à une telle situation, sur cette capacité largement partagée (on le voit constamment et encore récemment) de se laisser emporter par l'émotionnel, par ces pulsions épidermiques qui embrouillent le raisonnement, ouvrent la porte aux manipulations les plus diverses et peuvent entraîner les mieux intentionnés à commettre des actes dont ils ne mesurent pas les conséquences, et parfois même aboutir au résultat inverse de celui espéré. Les personnages du film ne sont pas des mauvais bougres. Même si celui qui les entraîne a bien conscience de ne pas agir en toute légalité, il semble d'abord être mu par le désir de « faire le bien » selon une conception toute subjective et ainsi interroge nos propres relations à ce qu'on nomme communément la « générosité » : à qui fait-on du bien lorsqu'on fait « le bien » ? À soi ? Aux autres ? Estil possible de s'affranchir dans une telle démarche de toute réflexion politique, contextuelle, historique ? Il n'y avait pas mieux que Vincent Lindon pour porter un tel personnage, ce qu'il dégage rend crédible toutes ces interrogations : il est convaincant de charisme, mu par une conviction qui n'a d'égale que la méconnaissance du terrain sur lequel il évolue, emberlificoté dans des relations complexes avec des interlocuteurs africains auxquels il ne comprend rien et qui l'impatientent, aveuglé qu'il est par l'obsession de mener à son terme la mission qu'il s'est fixée. Autour de lui, la petite équipe – médecins, infirmières, sauveurs d'humanité, journalistes, intermédiaires –, entre doutes et certitudes, est une superbe illustration de nos difficultés à comprendre le monde et à comprendre ce qui se cache dans l'ombre de nos motivations affichées. Les Chevaliers blancs trouve un magnifique écho dans l'émission de Laure Adler dont on vous recommande l'écoute (Permis de penser sur le site de France Inter : émission du Samedi 12 Décembre, avec Thierry Levy, remarquable comme à son habitude) qui pose une des question essentielles qu'illustre le film : où donc se niche la vérité ? Y-at-il une vérité judiciaire… une vérité tout court… qu'est-ce qui fait qu'un jour ou l'autre un individu franchit la limite de ce qui est licite ? Qui définit ce qui est licite ? TOURNEFEUILLE Mardi 16 février à 20h30, projection en avant-première suivie d'une rencontre avec François Ruffin, le réalisateur, organisée avec l'Université Populaire de Toulouse et Les Amis du Monde Diplomatique (achetez vos places à partir du 6 février). MERCI PATRON Documentaire de François RUFFIN France / Belgique 2015 1h30 Jocelyne et Serge Klur, ouvriers dans l’industrie textile depuis plus de trente ans, fabriquaient des costumes pour la marque Kenzo dans le nord de la France jusqu’à que leur usine soit délocalisée en Pologne. Désormais au chômage, criblés de dettes, ils risquent simplement de perdre leur maison. Bernard Arnaud est PDG du groupe LVMH. La firme est numéro un mondial du luxe grâce à son portefeuille de plus de soixante marques de prestige dont certaines sont plusieurs fois centenaires. « Groupe à caractère familial, LVMH a pour vocation d’assurer le développement à long terme de chacune de ses Maisons dans le respect de leur identité, leur héritage, leur savoirfaire. » Cette gentille phrase de présentation du groupe sur la page d’accueil de son site internet est située juste en deçà du petit compteur qui nous donne la valeur de l’action en temps réel… François Ruffin, vous connaissez sa voix de journaliste enquêteur dans l’émission Là-bas si j’y suis. Sensible aux sorts et causes des classes populaires aujourd’hui sous-représentées dans les médias mais toujours plus présentes dans la composition de la société française il est également le fondateur du journal de contre-désinformation Fakir que vous pouvez trouver dans tous les bons kiosques mais aussi et toujours à la caisse de votre ciné préféré. À priori pas grand chose en commun entre ces trois protagonistes. Sauf que Les Klur travaillaient pour Kenzo, que Kenzo appartient au groupe LVMH et que Ruffin a une fâcheuse tendance à prendre fait et cause pour les valeureux travailleurs plutôt que pour les patrons de multinationales. Notre journaliste d’investigation s’invite donc à une assemblée générale du groupe LVMH et tente de prendre la parole. Sitôt monté sur l’estrade sitôt délogé, il semble difficile de croire que David puisse encore l’emporter sur Goliath. Mais il prend des forces, avale quelques petits fours, une rasade de champagne et fomente une action digne d’un Robin des bois des temps modernes, tendance carnavalesque… Du suspense donc, de l’émotion, de la franche rigolade, et même de l’espionnage sont au programme de ce thriller social qui semble s’inscrire, telle une nouvelle variante des pieds Nickelés version Picarde contre entreprise tentaculaire, dans la longue caravane des combats pour des causes désespérées mais qui, au final, nous conforte dans l’idée que, tel que le proclame Fakir à longueur de numéros : « À la fin, c’est nous qu’on va gagner ! » Les rendez-vous de l'Université Populaire de Toulouse : À la Bourse du Travail : Jean-Baptiste Comby jeudi 14 janvier à 20h30, la question climatique, genèse et dépolitisation d’un problème public • Le 21 janvier à 20h30 en partenariat avec la Librairie Terra Nova et Avanti Popolo, Vincent de Gaulejac dans le cadre de son cycle de formation sur le travail pour une conférence-débat autour de son dernier ouvrage Le capitalisme paradoxant un système qui rend fou • Lucia Katz mercredi 10 février à 20h30, L'avènement du Sans Abrisme, les asiles de nuit, 1871-1914, en partenariat avec la Librairie Terra Nova. Au Bijou : Anticapitalistes, une sociologie historique de l’engagement, en partenariat avec la librairie Terra Nova, Florence Johsua mardi 26 janvier à 20h30. Plus d'informations sur www.universitepopulairetoulouse.fr DEMAIN ON REFAIT LE MONDE EXPERIMENTER Écrit et réalisé par Michael ALMEREYDA USA 2015 1h37 VOSTF avec Peter Sarsgaard, Winona Ryder, Jim Gaffigan, Edoardo Ballerin, John Palladino, Taryn Manning, Anthony Edwards… Université Yale, 1961. Stanley Milgram, jeune chercheur en psychologie sociale, conduit une expérience dans laquelle des volontaires, pour « punir » un cobaye humain (lui aussi censément volontaire, attaché sur un fauteuil dans une pièce voisine) de ses mauvaises réponses à un questionnaire tout à fait banal, croient lui administrer des décharges électriques de plus en plus douloureuses. La victime a beau leur demander d’arrêter, la majorité des interrogateurs, à la demande des scientifiques qui les encadrent, poursuivent le protocole jusqu’à infliger des décharges potentiellement dangereuses. Par cette expérience, Milgram souligne la propension qu’a tout homme à se soumettre à l’autorité, au moment précis où le procès du nazi Adolf Eichmann est diffusé à la télévision à travers toute l’Amérique. L’opinion populaire comme la commu- nauté scientifique en sont bouleversées. Ne serait-ce que parce qu’on se souvient (au moins avoir entendu causer) de cette fameuse séquence avec Montand et Planchon dans I… comme Icare ou parce qu’on a regardé avec curiosité la vraie-fausse émission télévisée baptisée « Le Jeu de la Mort », on connaît – ou on croit connaître – cette fameuse « expérience de Milgram ». Inquiétante, fascinante par ce qu’elle nous raconte de nous-mêmes, ce tout petit fragment de l’histoire de la vie universitaire américaine, pourtant fondateur de la recherche en sciences sociales, en psychologie, en sociologie, ne fournissait sans doute pas la matière à un film entier. Le risque était donc grand de délayer autour, d’hollywoodianiser l’intrigue, d’héroïser Milgram, bref de faire n’importe quoi. Et pourtant, contre toute attente, mission accomplie : Experimenter est une remarquable réussite. Avec une habileté sans faille et armé d’un script captivant, le film nous emmène au-delà de David Milgram, il s’immerge pleinement dans ses travaux, avec le souci d’en extraire et de mettre en exergue la mœlle épinière du propos qui s’était dégagé de ses recherches. En l’occurrence cette faculté, profondément humaine, de laisser l’autorité prendre le pas sur notre propre morale, de toujours se soumettre au conformisme d’une manière ou d’une autre, de lâcher notre libre-arbitre du moment qu’un autre assume l’entière responsabilité des actes commis. Michael Almereyda déroule son récit authentique avec une maîtrise cinématographique formidable, avec une créativité épatante, et avec une intelligence de chaque instant, permettant à son film de trotter dans les têtes longtemps après la fin de la projection. Soucieux de ne pas s’enfermer dans la reconstitution historique poussiéreuse et assommante, le réalisateur use d’une rhétorique lardée de motifs artistiques (héros qui s’adresse au spectateur, jeu avec les décors, métaphores visuelles) permettant à son biopic d’être vivant, de communiquer en permanence avec le spectateur, de l’impliquer, de l’inviter dans son décor théâtral, pour déployer une œuvre à la fois haletante et participative. A la fois sociologique, psychologique et philosophique, Experimenter est à découvrir de toute urgence : plus qu’un film, une véritable « expérience » de cinéma qui traverse l’écran pour nous inviter à réfléchir sur nous-mêmes, sur notre vie, sur notre connexion au monde environnant. (d’après N. Rieux, mondocine.net) TOULOUSE Vidéo en Poche des films sur votre clé usb ! Venez au ciné remplir une clé USB avect des Vidéos en Poche, il y en a pour tous les goûts et les âges. 5€ par film, sans DRM et en HD quand c’est possible, la résolution minimale étant celle d’un DVD ! CINÉ LECTURE lundi 8 février à 20h30 à Toulouse En partenariat avec le Théatre Le Ring, dans le cadre du Festival Vents d'Est, séance unique précédée d'une lecture du livre Le mot de progrès dans la bouche de ma mère sonnait terriblement faux de Matéi Visniec (Éditions Lansman, 2007) Quelque part en Europe centrale ou dans les Balkans, après une guerre, un homme et une femme sont de retour après plusieurs années d’exils. Les frontières de leur pays ont été redessinées, l’économie a changé, leur maison est à reconstruire et leur famille doit être recomposée. Commence alors un cheminement pour le deuil, pour libérer le présent de cette mémoire endolorie. Alors ça creuse, ça cherche… Lecture par les anciens stagiaires de la formation du Ring + invités surprise – Mise en voix par Christine Tachié, Cie Scène directe. Tarifs habituels (acheter vos places à partir du 30/01) DJECA, enfants de Sarajevo À PROPOS D’ELLY (HD) Écrit et réalisé par Ashgar Farhadi Ils sont une poignée de couples, avec ou sans enfants, à s’être laissés embarquer par leur jolie copine Sepideh pour des vacances au bord de la mer Caspienne. D’un bon niveau culturel et social, plutôt gâtés par la nature, ils sont la réplique des trentenaires ou des quadra de nos films à nous… à quelques différences près. Sepideh, c’est le genre à négocier des plans un peu foireux, à imposer sa vision positive des choses, à vouloir faire le bonheur des autres sans leur demander leur avis… Pour cette virée à la plage, elle s’est mis en tête de faire se rencontrer le très charmant Ahmad, sous le coup d’une récente rupture, et la belle Elly qu’elle seule connaît. Elly qui les intrigue tous, qui est tout à fait avenante et sympathique mais qui manifestement est préoccupée par une contrainte extérieure qui l’obsède, lui gâche le plaisir. Bien entendu, rien ne se passe comme prévu et les épisodes tragi-comiques de ce week-end tumultueux nous donneront un aperçu extrêmement vivant de la société iranienne actuelle, corsetée de tabous religieux et d’interdits de toutes sortes, honnis ou consentis… dont on voit bien qu’ils se fissurent de toutes parts, qu’ils perdent du terrain mais peuvent virer au drame, quand les soubresauts du vieux monde tentent d’étouffer ce vital besoin d’ouverture. « On n’arrête pas le printemps » disait le titre d’un film des années 70… ce film-là a un petit parfum de début de printemps, mais on devine en le voyant qu’il ne sera ni facile ni indolore. et plus de 130 films au catalogue : www.videoenpoche.info Écrit et réalisé par Aida BEGIC Bosnie-Herzégovine 2012 1h30 VOSTF avec Marija Pikic, Ismir Gagula, Bojan Navojec, Sanela Pepeljak… Des nouvelles de Sarajevo. Elles ne sont pas flambantes mais tout espoir n'est pas perdu. Tant qu'il y aura des personnages comme Rahima, tant qu'il y aura des beaux films comme Djeca pour raconter leurs galères et leurs efforts pour en sortir. Djeca (« enfants », en bosnien) suit un frère et une sœur, orphelins, pendant quelques jours d'un après-guerre que l'on dirait appelé à durer pour l'éternité. Rahima (très remarquable Marija Pikic) est une jeune fille à la beauté austère. Elle travaille dans la cuisine d'un restaurant où elle gagne moins de 500 euros par mois. Elle vit dans une cité lugubre, avec son jeune frère, sous le contrôle d'une assistante sociale un peu corrompue. Un jour le garçon casse le smartphone d'un fils de ministre, mauvais camarade de classe, rompant ainsi le fragile équilibre de la vie des deux orphelins… Ces péripéties servent surtout à dresser un beau portrait de femme. Au fil de longues déambulations dans des décors urbains profondément déprimants, de la cité où elle habite aux quartiers de villas décorées de guirlandes de Noël, des plans-séquences parfois virtuoses dessinent peu à peu les strates de la personnalité de Rahima, qui remontent tour à tour à la surface. Avant de se voiler, la jeune femme a été punk, elle a fait partie d'une bande dont les anciens membres sont devenus gangsters ou héroïnomanes. Au restaurant, son meilleur ami est un cuisinier ouvertement gay. La conversion de Rahima est une affaire individuelle, on ne la voit pas à la mosquée. C'est que, à Sarajevo, les raisons - d'une situation, d'un comportement, d'une attitude - remontent toujours au même moment, à la guerre. Celle-ci est omniprésente durant le film. Aida Begic a disposé ça et là quelques flash-back tournés peut-être avec un vieux Caméscope - en tout cas l'illusion est parfaite. On retrouve le grain de ces images terribles qui arrivaient sur les écrans entre 1992 et 1995. Ces séquences montrent des scènes de guerre, mais aussi des fêtes enfantines dont on comprend qu'elles ont été tournées dans l'orphelinat où Rahima et son frère ont grandi. La cinéaste utilise surtout la bande-son pour évoquer avec force le poids insupportable de ce souvenir. Les bruits de moteur, la dalle d'un pont qui bouge au passage de chaque véhicule, les réacteurs d'un avion, tout devient détonation, rafale, menace d'agression… Face à la réalité sordide de la Bosnie contemporaine (illustrée par le personnage du ministre délibérément caricatural), Rahima ne peut opposer que son observance des règles religieuses et surtout ce qu'il reste de sa colère punk. Elle ne rend jamais les armes et retrouve, quand il le faut, son stock de jurons. (T. Sotinel, Le Monde) DEMAIN ON REFAIT LE MONDE Mercredi 20 janvier à 20h à Toulouse, la projection sera précédée du court métrage Harmonies, et suivie d'une discussion en présence de la réalisatrice Eurydice Calmejane et du comédien Martin Cros, ainsi que d’un membre de l'association ACTS. Séance organisée en partenariat avec ACTS (tarif unique 5€, majoration de 1€ sur le tarif habituel pour rémunérer les interprètes pour la discussion bilingue langue des signes/français). Achetez vos places à partir du 9 janvier. J'AVANCERAI VERS TOI AVEC LES YEUX D'UN SOURD Film documentaire de Laetitia CARTON France 2015 1h45 Toutes les projections du film sont sous-titrées pour le public sourd et malentendant C'est tout en poésie qu'on se laisse embarquer dans ce film. La réalisatrice rend hommage à un ami et à travers lui à toute une communauté : les sourds. Les sourds sont nombreux, a priori plus de 6% de la population. Les institutions, la société en général et la plupart des entendants considèrent la surdité comme un handicap. Et si c'était simplement une différence ? Ce film est un voyage à la découverte d'une langue : la langue des signes. Avec elle, nous découvrons des histoires de vie, des amitiés, une famille qui veut une bonne éducation pour ses enfants, des entendants qui essaient d'apprendre, des militants (étiez-vous conscients qu'en France il pouvait être nécessaire de devoir militer pour parler sa langue ?). Dans ce film, on découvre que des gens sont contraints à « oraliser », apprendre à former des sons quand on ne les entend pas (ça paraît pourtant absurde ?)… Oraliser a un prix : beaucoup d'énergie et de difficultés. Et tout ça pour quoi ? Ressentir bien plus inten- sément l'impression d'être inadapté au monde, d'être handicapé. A Ramonville, à deux pas de chez nous, il existe une école où les sourds peuvent parler leur langue. Et là, miracle (miracle ?), les enfants sont aussi éveillés, vivants, inventifs, curieux que dans n'importe quelle autre école. Dans cette école, les entendants et les sourds partagent les cours et la cour de récré. Et alors ils arrivent très bien à communiquer. Ce film, c'est tout ça. A la fois très intime et tout à fait universel tant le témoignage va au delà des histoires personnelles. C'est un appel à l'ouverture et à la curiosité. On sort de la salle en ayant envie de parler avec les mains. Parce que c'est beau mais pas seulement. Aurions nous oublié le langage du corps ? Les expressions du visage ? Les regards, le sourire ? Tout ça communique aussi et mérite qu'on y prête attention. Espérons que le temps du film ne sera que le début d'une vision nouvelle, plus curieuse car, comme l'a si joliment écrit Victor Hugo, « Qu’importe la surdité de l’oreille quand l’esprit entend ? La seule surdité, la vrai surdité, la surdité incurable, c’est celle de l’intelligence. » Programmé en avant-programme les 20 janvier à 20h, 24 janvier à 11h15 et 1er février à 20h15. HARMONIES Court-métrage de Eurydice CALMEJANE France 2015 21mn Avec Rosemary Standley et Martin Cros Une femme qui cherche sa voix. Un homme qui n'en a pas besoin. L'histoire d'une rencontre et toute la magie de la découverte : de l'autre, de soi, d'un monde… ACTS (Arts, Culture et Théâtre en Signes) est une association qui a pour objectif principal d’encourager les initiatives de ses membres en les accompagnant dans leurs travaux de création et de production amateurs et professionnelles. L’association s’efforce d’enrichir l’univers culturel et artistique des sourds à travers différents pôles d’activités : le Théâtre et toutes autres formes artistiques. ACTS contribue également à favoriser l’accès à la culture théâtrale au public sourd. Mettez votre PUB Dans la Gazette LES FILMS À TOULOUSE 06 70 71 53 55 45 ANS DU 27/01 AU 16/02 [email protected] Nouveau à Tournefeuille : Café chaud et autres gourmandises… Tous les samedis, dès la première séance, un bon café vous attendra dans le coin cheminée. Le bistrot étant fermé à midi, on vous propose de venir partager avec l'équipe d'Utopia votre pique-nique. S'il fait très froid on essaiera même de temps à autre de vous proposer un bouillon chaud. Ce sera l'occasion de nous poser toutes les questions qui vous taraudent sur notre fonctionnement, l'histoire du lieu, celle d'Utopia. D'échanger sur les films que vous avez vu, de nous parler de vos projets… De proposer des idées de débats, d'animations. On peut aussi parler des actions que chacun mène, de ce qui se passe dans notre ville ou de ce qu'on aimerait y voir. À ce propos ne loupez pas la séance du 4 février à 20h10 de DEMAIN. Tout un cycle vous est proposé qu'on peut encore étoffer… LES 8 SALOPARDS DU 13/01 AU 16/02 ANNA ET LES LOUPS DU 13/01 AU 2/02 ANOMALISA DU 3 AU 16/02 APRÈS LA GUERRE, C'EST TOUJOURS LA GUERRE Mardi 26/01 à 20h30 BÉLIERS DU 13 AU 26/01 LULU FEMME NUE Lundi 1/02 à 11h45 CAROL DU 13/01 AU 16/02 MAMAN A 100 ANS DU 13/01 AU 1/02 LES CHEVALIERS BLANCS DU 20/01 AU 16/02 MARCEL CONCHE Jeudi 14/01 à 20h30 LA MARCHEUSE DU 3 AU 16/02 MERCI PATRON Mardi 16/02 à 20h30 MIA MADRE DU 13 AU 23/01 CHOCOLAT DU 3 AU 16/02 LES DÉLICES DE TOKYO AP le 25/01 à 20h PUIS DU 27/01 AU 16/02 DEMAIN DU 13/01 AU 15/02 LES ESPIÈGLES À PARTIR DU 10/02 A SECOND CHANCE DU 13/01 AU 2/02 MISTRESS AMERICA DU 13/01 AU 16/02 AU-DELÀ DES MONTAGNES DU 13/01 AU 15/02 NAHID DU 3 AU 16/02 L’ÉTREINTE DU SERPENT DU 13/01 AU 2/02 PREJUDICE DU 3 AU 16/02 HECTOR DU 13/01 AU 31/01 LES PREMIERS, LES DERNIERS DU 27/01 AU 16/02 L’HERMINE DU 13/01 AU 1/02 BANG GANG DU 13/01 AU 11/02 C'EST QUOI CE TRAVAIL ? Mardi 19/01 à 20h30 CAPITAINE THOMAS SANKARA DU 13 AU 24/01 CONTRE-POUVOIRS Vendredi 29/01 à 20h DEMAIN DU 13/01 AU 16/02 DJECA, ENFANTS DE SARAJEVO Lundi 8/02 à 20h30 Le samedi 30 janvier à 12h précises, Rendez-vous dans le coin cheminée avec Les casseroles enchantées pour une auberge espagnole dans la joie et la bonne humeur. Les casseroles enchantées, c’est un petit groupe de spectateurs qui se réunissent le dernier samedi de chaque mois pour casser la croute ensemble. Chacun amène de bonnes choses à manger, on partage, on rigole et on chante si on ose ! Ou on écoute chanter. On peut amener des instruments, des partitions… LES INNOCENTES À PARTIR DU 10/02 EDMOND, UN PORTRAIT DE BAUDOIN Jeudi 28/01 à 20h30 L'ÉLAN Jeudi 21/01 à 20h30 L'ÉTREINTE DU SERPENT DU 13/01 AU 2/02 EXPERIMENTER DU 27/01 AU 16/02 FERDA LA FOURMI À PARTIR DU 10/02 J'AVANCERAI VERS TOI AVEC LES YEUX D'UN SOURD DU 20/01 AU 9/02 TANGERINE DU 13/01 AU 2/02 THE KING OF KONG Dimanche 14/02 à 20h30 TOUT EN HAUT DU MONDE DU 27/01 AU 14/02 TOTO ET SES SOEURS DU 13 AU 26/01 LA VIE TRÈS PRIVÉE DE M. SIM DU 13/01 AU 2/02 VIOLETTE Mercredi 27/01 à 11h DES IMAGES AUX MOTS DU 5 AU 7/02 LES FILMS À TOURNEFEUILLE 45 ANS DU 27/01 AU 16/02 LES INNOCENTES À PARTIR DU 10/02 LOLO DU 13 AU 26/01 MILLIONS CAN WALK Dimanche 17/01 à 10h MISTRESS AMERICA DU 3 AU 16/02 NEIGE ET LES ARBRES MAGIQUES DU 13/01 AU 7/02 NOUS TROIS OU RIEN DU 13/01 AU 16/02 LE PONT DES ESPIONS DU 13 AU 26/01 LES PREMIERS, LES DERNIERS DU 27/01 AU 16/02 SPOTLIGHT DU 27/01 AU 16/02 THE BIG SHORT DU 13/01 AU 9/02 LES 8 SALOPARDS DU 13/01 AU 16/02 TOUT EN HAUT DU MONDE DU 27/01 AU 16/02 AU-DELÀ DES MONTAGNES DU 13 AU 19/01 LA VIE TRÈS PRIVÉE DE M. SIM DU 13/01 AU 2/02 14 JAN VEN 15 JAN SAM 16 JAN DIM 17 JAN T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE JEU T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE JAN 10H50 LES 8 SALOPARDS 12H15 TOTO ET SES SOEURS T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE 13 4€ 10H40 LES 8 SALOPARDS 11H10 AU-DELÀ DES... 12H00 MAMAN A 100 ANS T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE MER 11H20 AU-DELÀ DES... 11H30 MIA MADRE 12H15 TOTO ET SES SOEURS 10H30 LES 8 SALOPARDS 11H00 L’ÉTREINTE DU... 11H50 TANGERINE 13H45 DEMAIN 13H30 LA VIE TRÈS PRIVÉE... 13H40 MIA MADRE 16H10 LES 8 SALOPARDS 15H30 A SECOND CHANCE 15H50 TOTO ET SES SOEURS 11H00 LES 8 SALOPARDS 11H20 THE BIG SHORT 11H50 L’ÉTREINTE DU... 11H40 DEMAIN 14H10 bébé CAROL 13H50 LES 8 SALOPARDS 14H20 BÉLIERS 14H00 NOUS TROIS OU RIEN 16H30 AU DELÀ DES... 17H00 LA VIE TRÈS PRIVÉE... 16H20 L’HERMINE 16H00 NEIGE ET LES ARBRES... 18H20 HECTOR 17H10 DEMAIN 19H00 LES 8 SALOPARDS 19H10 CAROL 20H10 NOUS TROIS OU RIEN 19H30 THE BIG SHORT T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE PROGRAMME Les séances sur fond gris sont à 4 euros. (D)=dernière projection du film. L’heure indiquée est celle du début du film, soyez à l’heure, on ne laisse pas entrer les retardataires. www.cinemas-utopia.org 11H00 LES 8 SALOPARDS 11H40 MISTRESS AMERICA 11H30 ANNA ET LES LOUPS 14H10 AU-DELÀ DES... 13H30 BANG GANG 13H40 A SECOND CHANCE 15H30 DEMAIN 15H45 LA VIE TRÈS PRIVÉE... 16H40 LES 8 SALOPARDS 18H00 BANG GANG 17H50 L’ÉTREINTE DU... 20H00 LES 8 SALOPARDS 20H00 MISTRESS AMERICA 20H15 TOTO ET SES SOEURS 21H50 TANGERINE 22H10 CAPITAINE SANKARA 14H30 THE BIG SHORT 14H10 LES 8 SALOPARDS 16H10 BÉLIERS 14H00 LOLO 17H00 LES 8 SALOPARDS 17H20 CAROL 18H10 L’ÉTREINTE DU... 16H00 NOUS TROIS OU RIEN 20H10 CAROL 19H40 LES 8 SALOPARDS 20H40 LA VIE TRÈS PRIVÉE... 18H00 AU DELÀ DES... 20H30 DEMAIN 4€ 4€ 4€ 4€ 4€ 4€ 11H20 LES 8 SALOPARDS 10H40 NEIGE ET LES ARBRES... 11H50 THE BIG SHORT 10H00 Petit déjeuner MILLIONS CAN WALK 14H00 LES 8 SALOPARDS 13H45 A SECOND CHANCE 14H10 BANG GANG 15H50 DEMAIN 16H10 CAPITAINE SANKARA 13H30 LES 8 SALOPARDS 14H00 CAROL 13H45 LOLO 13H50 DEMAIN 14H00 MISTRESS AMERICA 14H10 A SECOND CHANCE 13H45 MAMAN A 100 ANS 13H50 LA VIE TRÈS PRIVÉE... 13H40 bébé MISTRESS AMERICA 14H00 A SECOND CHANCE 4€ 17H15 LES 8 SALOPARDS 18H15 MISTRESS AMERICA 18H00 LA VIE TRÈS PRIVÉE... 20H30 LES 8 SALOPARDS 20H00 BANG GANG 20H05 A SECOND CHANCE 16H40 LA VIE TRÈS PRIVÉE... 16H20 LES 8 SALOPARDS 16H00 NEIGE ET LES ARBRES... 16H10 LES 8 SALOPARDS 18H40 CAROL 18H20 LES 8 SALOPARDS 17H15 LE PONT DES ESPIONS 21H00 LES 8 SALOPARDS 15H45 BANG GANG 16H15 ANNA ET LES LOUPS 15H40 TANGERINE 17H45 LES 8 SALOPARDS 18H30 MISTRESS AMERICA 17H30 AU-DELÀ DES... 21H00 LES 8 SALOPARDS 20H30 15H00 NOUS TROIS OU RIEN 15H15 CAROL 15H30 L’ÉTREINTE DU... 15H40 LES 8 SALOPARDS 17H00 LA VIE TRÈS PRIVÉE... 4€ 16H00 LES 8 SALOPARDS 15H30 BANG GANG 16H05 L’ÉTREINTE DU... 14H20 LES 8 SALOPARDS 14H00 THE BIG SHORT 14H30 LOLO 14H10 CAROL 11H50 CAROL 14H20 HECTOR 4€ 19H50 HECTOR 19H30 NOUS TROIS OU RIEN 22H00 MISTRESS AMERICA 22H10 TANGERINE 21H30 CAROL 21H40 L’ÉTREINTE DU... 21H30 THE BIG SHORT MARCEL CONCHE... + rencontre 20H00 LA VIE TRÈS PRIVÉE... 22H00 BANG GANG 19H00 LES 8 SALOPARDS 19H20 CAROL 19H40 LOLO 18H50 DEMAIN 22H10 NOUS TROIS OU RIEN 21H40 THE BIG SHORT 21H35 AU DELÀ DES... 21H10 LES 8 SALOPARDS 17H30 MIA MADRE 18H30 TOTO ET SES SOEURS 19H20 MISTRESS AMERICA 19H50 BANG GANG 20H20 TANGERINE 21H10 LES 8 SALOPARDS 21H50 DEMAIN 22H10 A SECOND CHANCE 17H30 L’HERMINE 16H40 L’ÉTREINTE DU... 17H20 DEMAIN 16H30 LES 8 SALOPARDS 19H30 CAROL 19H15 NOUS TROIS OU RIEN 19H50 BÉLIERS 19H40 AU DELÀ DES... 22H00 THE BIG SHORT 21H20 LES 8 SALOPARDS 21H50 LE PONT DES ESPIONS 22H10 LA VIE TRÈS PRIVÉE... 17H40 BANG GANG 17H50 MAMAN A 100 ANS 19H20 MISTRESS AMERICA 19H40 AU-DELÀ DES... 19H50 A SECOND CHANCE 21H10 LES 8 SALOPARDS 22H10 MISTRESS AMERICA 22H00 BANG GANG 22H10 CAROL 21H30 LES 8 SALOPARDS 22H20 LOLO 22H00 LE PONT DES ESPIONS 17H50 HECTOR JAN MAR 19 JAN T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE 18 4€ 14H10 AU-DELÀ DES... 14H00 A SECOND CHANCE 14H20 ANNA ET LES LOUPS 12H00 CAROL 12H15 LES 8 SALOPARDS 11H50 LA VIE TRÈS PRIVÉE... 12H30 DEMAIN 14H15 NOUS TROIS OU RIEN 15H20 AU DELÀ DES... 14H00 L’ÉTREINTE DU... T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE LUN 11H00 LES 8 SALOPARDS 12H10 MISTRESS AMERICA 12H20 BANG GANG 11H20 DEMAIN 11H30 MIA MADRE 11H40 TANGERINE 13H45 LES 8 SALOPARDS 13H40 L’ÉTREINTE DU... 13H30 TOTO ET SES SOEURS 4€ 4€ 16H40 LES 8 SALOPARDS 18H00 A SECOND CHANCE 18H30 TANGERINE 19H50 LES 8 SALOPARDS 20H10 BANG GANG 20H20 L’ÉTREINTE DU... 16H30 HECTOR 15H20 LES 8 SALOPARDS 18H00 THE BIG SHORT 17H45 L’HERMINE 18H20 NOUS TROIS OU RIEN 18H30 LE PONT DES ESPIONS 20H30 CAROL 19H45 LES 8 SALOPARDS 20H20 AU DELÀ DES... 21H00 LOLO 16H10 AU-DELÀ DES... 15H30 LA VIE TRÈS PRIVÉE... 17H00 LES 8 SALOPARDS 18H40 MISTRESS AMERICA 17H40 BANG GANG 20H15 LES 8 SALOPARDS 20H30 16H10 MISTRESS AMERICA 16H30 TOTO ET SES SOEURS 16H10 BÉLIERS 4€ 14H00 AU DELÀ DES... (D) 16H40 CAROL 16H40 LES 8 SALOPARDS 16H50 DEMAIN 16H35 LOLO C’EST QUOI CE TRAVAIL ? + rencontre 19H40 A SECOND CHANCE 21H50 BANG GANG 19H00 LES 8 SALOPARDS 19H45 L’HERMINE 19H15 L’ÉTREINTE DU... 18H40 THE BIG SHORT 22H10 NOUS TROIS OU RIEN 21H50 CAROL 21H40 LE PONT DES ESPIONS 21H10 LES 8 SALOPARDS JAN JEU 21 JAN VEN 22 JAN T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE 20 T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE MER 11H20 DEMAIN 11H00 AU-DELÀ DES... 11H50 TOTO ET SES SOEURS 11H20 LES 8 SALOPARDS 11H50 J’AVANCERAI VERS TOI... T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE Démosphère, L'agenda toulousain militant et participatif continue son bonhomme de chemin. Vous y trouverez des tas de rendez-vous passionnants, vous pourrez même en rajouter d'autres : toulouse.demosphere.eu 12H15 LA VIE TRÈS PRIVÉE... 11H45 MISTRESS AMERICA 11H30 L’ÉTREINTE DU... 4€ 4€ 4€ 13H40 LES 8 SALOPARDS 13H30 BANG GANG 13H50 A SECOND CHANCE 15H30 LA VIE TRÈS PRIVÉE... 15H55 ANNA ET LES LOUPS 14H20 LES 8 SALOPARDS 14H30 CAROL 14H10 NOUS TROIS OU RIEN 13H50 CHEVALIERS BLANCS 17H40 DEMAIN 16H50 LA VIE TRÈS PRIVÉE... 16H20 17H30 NEIGE ET LES ARBRES... HECTOR 16H00 LES 8 SALOPARDS 14H30 AU-DELÀ DES... 14H00 DEMAIN 14H10 TANGERINE 14H20 LES 8 SALOPARDS 13H30 BANG GANG 14H00 CAPITAINE SANKARA 4€ 14H00 LES 8 SALOPARDS 13H50 CAROL 13H30 L’ÉTREINTE DU... 14H10 L’HERMINE 16H50 LES 8 SALOPARDS 17H30 MISTRESS AMERICA 18H00 CAPITAINE SANKARA 20H00 + Harmonies J’AVANCERAI VERS TOI... + rencontre 19H15 BANG GANG 19H50 A SECOND CHANCE 21H15 LES 8 SALOPARDS 22H00 TANGERINE 20H15 LES 8 SALOPARDS 19H00 CHEVALIERS BLANCS 19H30 L’ÉTREINTE DU... 19H10 CAROL 21H15 LES 8 SALOPARDS 21H50 LOLO 21H30 THE BIG SHORT 16H20 LA VIE TRÈS PRIVÉE... 16H00 BANG GANG 17H00 LES 8 SALOPARDS 18H30 MISTRESS AMERICA 18H00 A SECOND CHANCE 20H15 LES 8 SALOPARDS 20H30 L’ÉLAN + rencontre 20H05 MAMAN A 100 ANS 22H00 BANG GANG 15H00 LES 8 SALOPARDS 15H30 CHEVALIERS BLANCS 15H20 LA VIE TRÈS PRIVÉE... 14H50 CAROL 18H10 THE BIG SHORT 17H40 LES 8 SALOPARDS 17H30 LOLO 17H10 L’HERMINE 20H45 LES 8 SALOPARDS 21H00 CAROL 19H40 BÉLIERS 19H10 LE PONT DES ESPIONS 21H30 L’ÉTREINTE DU... 21H40 CHEVALIERS BLANCS 15H30 AU-DELÀ DES... 15H50 A SECOND CHANCE 17H40 LES 8 SALOPARDS 18H00 MIA MADRE 17H55 J’AVANCERAI VERS TOI... 21H00 LES 8 SALOPARDS 20H10 BANG GANG 20H00 TANGERINE 22H10 MISTRESS AMERICA 21H50 A SECOND CHANCE 17H10 DEMAIN 18H15 LA VIE TRÈS PRIVÉE... 17H50 NOUS TROIS OU RIEN 19H30 CHEVALIERS BLANCS 20H15 LES 8 SALOPARDS 20H00 HECTOR 19H20 CAROL 4€ 16H10 CHEVALIERS BLANCS 15H50 LOLO 16H10 LES 8 SALOPARDS 4€ 21H50 THE BIG SHORT 22H00 BÉLIERS 21H40 LE PONT DES ESPIONS 24 JAN LUN 25 JAN MAR 26 JAN T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE DIM T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE JAN 4€ 11H30 L’ÉTREINTE DU... 11H15 + Harmonies J’AVANCERAI VERS TOI... 12H00 ANNA ET LES LOUPS T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE 23 11H00 LES 8 SALOPARDS 12H00 MAMAN A 100 ANS 12H30 TANGERINE 14H15 LES 8 SALOPARDS 14H00 BANG GANG 14H30 bébé J’AVANCERAI VERS TOI... 11H50 CAROL 12H00 BÉLIERS 11H40 L’ÉTREINTE DU... 11H30 LES 8 SALOPARDS 14H10 THE BIG SHORT 14H00 CHEVALIERS BLANCS 14H10 LE PONT DES ESPIONS 14H40 CAROL 16H10 L’HERMINE 16H40 NOUS TROIS OU RIEN 17H00 HECTOR 12H30 MISTRESS AMERICA 11H50 BANG GANG 11H40 (D) TOTO ET SES SOEURS 14H15 LES 8 SALOPARDS 13H50 LA VIE TRÈS PRIVÉE... 13H40 A SECOND CHANCE 17H30 LES 8 SALOPARDS 16H00 18H30 AU-DELÀ DES... MISTRESS AMERICA 15H45 17H50 J’AVANCERAI VERS TOI... TANGERINE 19H40 ANNA ET LES LOUPS 21H45 BANG GANG 14H45 LES 8 SALOPARDS 15H10 CAROL 15H30 HECTOR 15H00 DEMAIN 21H10 LES 8 SALOPARDS 19H40 CAROL 19H50 LOLO (D) 19H10 THE BIG SHORT 22H00 CHEVALIERS BLANCS 21H50 NOUS TROIS OU RIEN 21H40 (D) LE PONT DES ESPIONS T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE SAM 12H10 MIA MADRE (D) 11H30 BANG GANG 12H00 MISTRESS AMERICA 14H20 LES 8 SALOPARDS 13H30 AU-DELÀ DES... 13H45 L’ÉTREINTE DU... 11H40 CAROL 11H30 LES 8 SALOPARDS 11H20 LE PONT DES ESPIONS 12H00 THE BIG SHORT 14H00 bébé HECTOR 14H40 CHEVALIERS BLANCS 14H00 L’HERMINE 14H30 LA VIE TRÈS PRIVÉE... 14H00 LES 8 SALOPARDS 13H45 BANG GANG 14H10 TOTO ET SES SOEURS 4€ 4€ 4€ 12H10 NOUS TROIS OU RIEN 11H00 LES 8 SALOPARDS 11H15 NEIGE ET LES ARBRES... 12H00 DEMAIN 4€ 4€ 4€ 12H30 LA VIE TRÈS PRIVÉE... 16H00 DEMAIN 16H10 MAMAN A 100 ANS 17H40 LES 8 SALOPARDS 18H20 LA VIE TRÈS PRIVÉE... 18H05 TOTO ET SES SOEURS 15H50 LES 8 SALOPARDS 17H00 NOUS TROIS OU RIEN 16H00 17H10 NEIGE ET LES ARBRES... L’ÉTREINTE DU... 16H40 LE PONT DES ESPIONS 21H00 LES 8 SALOPARDS 20H30 MISTRESS AMERICA 20H00 A SECOND CHANCE 22H15 BANG GANG 22H05 TANGERINE 19H00 CHEVALIERS BLANCS 19H10 CAROL 19H40 BÉLIERS 19H20 DEMAIN 21H15 LES 8 SALOPARDS 21H30 THE BIG SHORT 21H40 LOLO 21H45 NOUS TROIS OU RIEN 20H45 LES 8 SALOPARDS 19H40 AU-DELÀ DES... 20H00 BANG GANG 22H10 TANGERINE 22H00 A SECOND CHANCE 20H50 NOUS TROIS OU RIEN 20H45 CAROL 21H00 L’HERMINE 21H10 LA VIE TRÈS PRIVÉE... 15H45 LA VIE TRÈS PRIVÉE... 16H05 A SECOND CHANCE 17H20 LES 8 SALOPARDS 17H50 MISTRESS AMERICA 18H10 (D) CAPITAINE SANKARA 14H30 LES 8 SALOPARDS 14H10 CHEVALIERS BLANCS 14H40 L’ÉTREINTE DU... 14H20 THE BIG SHORT 17H45 LES 8 SALOPARDS 16H20 CAROL 17H10 LOLO 16H50 LE PONT DES ESPIONS 18H40 CHEVALIERS BLANCS 19H10 BÉLIERS 19H20 HECTOR 16H00 L’ÉTREINTE DU... 16H45 TOTO ET SES SOEURS 17H30 AU-DELÀ DES... 18H30 BANG GANG 18H40 A SECOND CHANCE 20H00 LES 8 SALOPARDS 20H30 LA VIE TRÈS PRIVÉE... 20H45 MISTRESS AMERICA 16H45 LES 8 SALOPARDS 18H10 LOLO 18H45 DEMAIN 18H40 CAROL 20H00 Avant-première 4€ 17H50 LES 8 SALOPARDS 17H30 CHEVALIERS BLANCS 17H20 L’ÉTREINTE DU... 17H15 BÉLIERS (D) LES DÉLICES DE TOKYO + gourmandises 20H10 LES 8 SALOPARDS 21H10 LA VIE TRÈS PRIVÉE... 21H00 CHEVALIERS BLANCS 20H45 LES 8 SALOPARDS 20H30 APRÈS LA GUERRE... + rencontre MER 27 JAN T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE Là-bas si j'y suite ! Un an déjà ! L'émission de Mermet, tient toujours le coup sur Internet. Abonnez-vous, rabonnez-vous qu'ils disaient ! C'est selon vos moyens : participation libre et nécessaire. Pour maintenir une presse indépendante et réjouissante. Vous y trouverez des articles, des vidéos, des émissions radio, des chroniques fendardes ! la-bas.org 11H30 AU-DELÀ DES... 10H30 TOUT EN HAUT DU... 11H00 Cinéfilles VIOLETTE 4€ 14H00 LES PREMIERS LES... 12H10 14H30 DEMAIN 45 ANS 13H45 EXPERIMENTER 16H00 LES 8 SALOPARDS 16H20 18H00 TOUT EN HAUT DU... MISTRESS AMERICA 15H45 17H50 J’AVANCERAI VERS TOI... MAMAN A 100 ANS 19H10 LES PREMIERS LES... 19H45 45 ANS 20H00 EXPERIMENTER 21H10 LES 8 SALOPARDS 21H40 BANG GANG 22H00 A SECOND CHANCE 14H00 SPOTLIGHT 14H10 TOUT EN HAUT DU... 13H45 LES PREMIERS LES... 14H20 DÉLICES DE TOKYO 16H30 NEIGE ET LES ARBRES... 15H50 LES 8 SALOPARDS 15H40 45 ANS 16H40 CHEVALIERS BLANCS 19H30 SPOTLIGHT 19H10 LES PREMIERS LES... 19H50 45 ANS 19H00 DÉLICES DE TOKYO 22H00 CHEVALIERS BLANCS 21H15 SPOTLIGHT 21H40 CAROL 21H10 LES 8 SALOPARDS 4€ 17H45 TOUT EN HAUT DU... 17H35 CAROL 29 JAN SAM 30 JAN DIM 31 JAN LUN 1 er FEV 4€ 4€ 20H10 45 ANS 22H00 TANGERINE 15H00 SPOTLIGHT 15H20 THE BIG SHORT 15H40 LES PREMIERS LES... 14H50 DÉLICES DE TOKYO 17H30 LA VIE TRÈS PRIVÉE... 17H45 L’HERMINE 18H00 HECTOR 17H00 45 ANS 19H30 SPOTLIGHT 19H40 CHEVALIERS BLANCS 19H50 CAROL 19H00 LES PREMIERS LES... 22H00 DÉLICES DE TOKYO 21H50 SPOTLIGHT 22H10 45 ANS 21H00 LES 8 SALOPARDS 16H00 AU-DELÀ DES... 15H50 LA VIE TRÈS PRIVÉE... 15H40 ANNA ET LES LOUPS 18H30 LES PREMIERS LES... 18H00 45 ANS 17H45 L’ÉTREINTE DU... 20H30 LES 8 SALOPARDS 20H00 20H10 BANG GANG 22H10 EXPERIMENTER 16H50 SPOTLIGHT 17H50 L’HERMINE 22H00 CHEVALIERS BLANCS 21H50 THE BIG SHORT 21H40 CAROL 18H30 L’ÉTREINTE DU... 19H30 SPOTLIGHT 19H50 LES PREMIERS LES... 19H40 45 ANS 21H00 DÉLICES DE TOKYO 19H30 MISTRESS AMERICA 18H10 20H00 45 ANS LES PREMIERS 20H10 EXPERIMENTER 21H15 LES 8 SALOPARDS 22H00 BANG GANG 22H10 TANGERINE EDMOND, UN PORTRAIT DE BAUDOIN T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE VEN 20H00 LES 8 SALOPARDS 20H30 + rencontre 11H00 LES 8 SALOPARDS 11H50 LES PREMIERS LES... 11H40 45 ANS T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE JAN 16H30 MISTRESS AMERICA 16H00 A SECOND CHANCE 17H45 LES PREMIERS LES... 18H15 BANG GANG 18H10 EXPERIMENTER 11H15 AU-DELÀ DES... 10H45 TOUT EN HAUT DU... 12H00 J’AVANCERAI VERS TOI... 4€ 13H45 LES 8 SALOPARDS 12H30 EXPERIMENTER 14H10 45 ANS 14H30 LES PREMIERS LES... 16H00 MAMAN A 100 ANS 17H00 DEMAIN 16H30 TOUT EN HAUT DU... 18H00 A SECOND CHANCE 11H20 CHEVALIERS BLANCS 11H30 DÉLICES DE TOKYO 12H10 45 ANS 11H00 LES 8 SALOPARDS 16H00 NEIGE ET LES ARBRES... 15H40 CAROL 16H10 LA VIE TRÈS PRIVÉE... 15H50 DEMAIN 17H10 SPOTLIGHT 18H00 NOUS TROIS OU RIEN 18H15 TOUT EN HAUT DU... 18H10 DÉLICES DE TOKYO 19H40 CHEVALIERS BLANCS 20H10 LES PREMIERS LES... 20H00 45 ANS 20H30 LES 8 SALOPARDS 21H50 SPOTLIGHT 22H10 CAROL 22H00 THE BIG SHORT 4€ 13H30 SPOTLIGHT 13H40 LES PREMIERS LES... 14H20 HECTOR 14H10 TOUT EN HAUT DU... T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE 28 4€ 14H30 LES 8 SALOPARDS 14H20 LES PREMIERS LES... 14H10 45 ANS 11H20 DEMAIN 10H40 TOUT EN HAUT DU... 11H30 ANNA ET LES LOUPS 13H45 LES 8 SALOPARDS 12H20 14H30 M. SIM 45 ANS 13H35 J’AVANCERAI VERS TOI... 16H20 TOUT EN HAUT DU... 15H40 A SECOND CHANCE 17H00 LES 8 SALOPARDS 18H00 LES PREMIERS LES... 17H45 EXPERIMENTER 20H10 BANG GANG 20H00 45 ANS 19H45 L’ÉTREINTE DU... 22H10 MISTRESS AMERICA 21H50 LES PREMIERS LES... 22H15 TANGERINE 10H30 NEIGE ET LES ARBRES... 10H00 DÉLICES DE TOKYO 10H10 L’ÉTREINTE DU... 09H50 TOUT EN HAUT DU... 4€ 11H40 SPOTLIGHT 12H10 THE BIG SHORT 12H30 45 ANS 11H30 CAROL 14H10 LES PREMIERS LES... 14H40 CHEVALIERS BLANCS 14H30 LES 8 SALOPARDS 13H50 TOUT EN HAUT DU... 16H10 SPOTLIGHT 16H50 NOUS TROIS OU RIEN 17H40 HECTOR (D) 15H30 DÉLICES DE TOKYO 18H40 LES PREMIERS LES... 18H50 CAROL 19H30 45 ANS 17H40 DEMAIN 20H40 SPOTLIGHT 21H10 CHEVALIERS BLANCS 21H20 LA VIE TRÈS PRIVÉE... 20H00 LES 8 SALOPARDS T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE JEU T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE La revue Pratiques, les cahiers de la médecine utopique fête son anniversaire Quarante ans d'Utopie! Tous les numéros (sauf ceux qu'on nous a chipés) sont disponibles dans le coin cheminée de Tournefeuille. Mais vous pouvez aussi vous abonner. Les témoignages, analyses qu'on y trouve sont généralement passionnants. Protégeons notre système de santé… pratiques.fr 11H10 LES 8 SALOPARDS 11H45 Cinéfilles LULU FEMME NUE 12H10 LES PREMIERS LES... 14H20 MISTRESS AMERICA 13H40 DEMAIN 14H10 (D) MAMAN A 100 ANS 16H05 LA VIE TRÈS PRIVÉE... 16H00 AU-DELÀ DES... 16H10 A SECOND CHANCE 18H10 45 ANS 18H30 BANG GANG 18H15 EXPERIMENTER 20H00 LES 8 SALOPARDS 20H30 LES PREMIERS LES... 20H15 + Harmonies J’AVANCERAI VERS TOI... 11H30 SPOTLIGHT 12H00 NOUS TROIS OU RIEN 11H40 L’ÉTREINTE DU... 11H30 LES 8 SALOPARDS 14H00 LES PREMIERS LES... 14H10 CHEVALIERS BLANCS 14H00 bébé 45 ANS 14H40 CAROL 16H00 LA VIE TRÈS PRIVÉE... 16H15 SPOTLIGHT 16H00 L’HERMINE (D) 18H00 LES PREMIERS LES... 18H40 45 ANS 18H00 THE BIG SHORT 17H00 LES 8 SALOPARDS 20H00 SPOTLIGHT 20H40 CHEVALIERS BLANCS 20H30 CAROL 20H15 DÉLICES DE TOKYO 4€ 4€ 4€ 14H15 MISTRESS AMERICA 13H50 bébé EXPERIMENTER 13H30 A SECOND CHANCE 4€ 14H20 SPOTLIGHT 14H00 45 ANS 14H20 CHEVALIERS BLANCS 14H10 CAROL 15H50 LES PREMIERS LES... 16H30 LES 8 SALOPARDS 16H30 LA VIE TRÈS PRIVÉE... 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N'hésitez pas à les rejoindre, à venir renforcer leurs actions contre les politiques anti pauvres menées par les gouvernements qui se succèdent sans changer grand chose. « Plus nous serons nombreux, plus nous pourrons remporter des victoires ! » daltoulouse.org 4 FEV VEN 5 FEV SAM 6 FEV T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE JEU T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE FEV 12H00 MISTRESS AMERICA 12H10 PRÉJUDICE 11H50 EXPERIMENTER T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE 3 4€ 11H30 PRÉJUDICE 11H20 LES 8 SALOPARDS 11H50 45 ANS T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE MER 11H50 LES PREMIERS LES… 11H10 AU-DELÀ DES… 10H50 TOUT EN HAUT DU… 11H10 DEMAIN 12H00 TOUT EN HAUT DU… 11H50 EXPERIMENTER 13H30 45 ANS 13H40 PRÉJUDICE 13H50 AU-DELÀ DES… 15H30 TOUT EN HAUT DU… 15H45 LES PREMIERS LES… 16H20 LA MARCHEUSE 12H20 CHOCOLAT 12H00 LES PREMIERS LES... 12H10 45 ANS 12H15 CAROL 14H30 bébé SPOTLIGHT 14H00 CHOCOLAT 14H10 DÉLICES DE TOKYO 14H40 TOUT EN HAUT DU... 17H00 SPOTLIGHT 16H10 17H20 NEIGE ET LES ARBRES... DEMAIN 16H20 18H00 TOUT EN HAUT DU... CHEVALIERS BLANCS 16H40 19H00 DÉLICES DE TOKYO MISTRESS AMERICA 4€ 4€ 4€ 4€ 13H55 PRÉJUDICE 13H40 ANOMALISA 12H30 14H30 45 ANS NAHID 16H00 LES PREMIERS LES… 15H30 TOUT EN HAUT DU… 16H40 LA MARCHEUSE 18H00 EXPERIMENTER 17H10 45 ANS 18H20 J’AVANCERAI VERS TOI… 20H00 PRÉJUDICE 19H05 ANOMALISA 20H10 NAHID 22H10 MISTRESS AMERICA 21H00 LES 8 SALOPARDS 22H15 BANG GANG 14H10 LES PREMIERS LES... 13H40 CHOCOLAT 14H20 TOUT EN HAUT DU... 13H50 SPOTLIGHT 16H10 NEIGE ET LES ARBRES... 15H50 TOUT EN HAUT DU... 16H00 45 ANS 16H20 SPOTLIGHT 17H20 CHEVALIERS BLANCS 17H30 CHOCOLAT 17H50 DÉLICES DE TOKYO 18H50 MISTRESS AMERICA 19H30 LES PREMIERS LES... 19H40 CHOCOLAT 20H00 45 ANS 20H40 LES 8 SALOPARDS 21H30 SPOTLIGHT 21H50 CHOCOLAT 22H00 DÉLICES DE TOKYO 13H45 ANOMALISA 14H15 45 ANS 13H50 BANG GANG 15H40 LES PREMIERS LES… 16H10 LES 8 SALOPARDS 15H50 NAHID 17H40 DEMAIN 4€ 20H00 LES PREMIERS LES… 19H20 45 ANS 18H00 19H50 J’AVANCERAI VERS TOI… LA MARCHEUSE 22H00 ANOMALISA 21H15 PRÉJUDICE 21H30 AU-DELÀ DES… 15H40 LES PREMIERS LES... 15H00 CHOCOLAT 15H10 45 ANS 15H20 LES 8 SALOPARDS 17H40 SPOTLIGHT 17H10 CHOCOLAT 17H00 DÉLICES DE TOKYO 18H30 CHEVALIERS BLANCS DEMAIN + débat 19H20 CHOCOLAT 19H15 MISTRESS AMERICA 20H40 SPOTLIGHT 21H30 LES PREMIERS LES... 21H00 CAROL 15H40 PRÉJUDICE 16H20 45 ANS 15H50 BANG GANG 18H00 Images aux Mots LE PROFIL AMINA 18H15 LES PREMIERS LES… 17H50 LA MARCHEUSE 20H00 Images aux Mots ALL ABOUT E. 20H15 ANOMALISA 19H30 NAHID 22H00 Images aux Mots BOY’S NIGHT 22H10 EXPERIMENTER 21H40 MISTRESS AMERICA 15H45 CHEVALIERS BLANCS 16H30 SPOTLIGHT 18H10 TOUT EN HAUT DU... 17H10 45 ANS 17H50 MISTRESS AMERICA 19H00 LES PREMIERS LES... 19H50 CHOCOLAT 19H15 DÉLICES DE TOKYO 19H35 CHEVALIERS BLANCS 21H00 LES 8 SALOPARDS 22H00 CHOCOLAT 21H30 NOUS TROIS OU RIEN 21H40 SPOTLIGHT 17H20 ANOMALISA 17H45 45 ANS 18H00 NAHID 19H15 LES PREMIERS LES… 19H40 PRÉJUDICE 20H10 EXPERIMENTER 21H15 LES 8 SALOPARDS 21H50 ANOMALISA 22H10 BANG GANG 19H30 CHOCOLAT 19H40 LES PREMIERS LES... 20H10 45 ANS 20H45 LES 8 SALOPARDS 21H50 SPOTLIGHT 21H40 CHOCOLAT 22H00 NOUS TROIS OU RIEN 13H40 bébé LES PREMIERS LES… 14H30 ANOMALISA 13H45 NAHID 4€ 14H30 LES PREMIERS LES... 13H40 ciné tricot CHOCOLAT 14H40 CAROL 13H50 45 ANS 15H45 THE BIG SHORT 4€ 20H10 LUN 8 FEV MAR 9 FEV T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE FEV 16H00 Images aux Mots WHILE YOU WEREN’T… 15H40 LES PREMIERS LES… 16H10 LA MARCHEUSE 18H10 PRÉJUDICE 17H40 ANOMALISA 17H50 BANG GANG 20H20 LES 8 SALOPARDS 19H40 45 ANS 19H50 EXPERIMENTER 21H40 ANOMALISA 21H50 MISTRESS AMERICA 10H00 DEMAIN 10H00 THE BIG SHORT 10H20 TOUT EN HAUT DU... 10H10 CHEVALIERS BLANCS 4€ 12H20 CHOCOLAT 12H30 LES PREMIERS LES... 12H00 45 ANS 12H15 MISTRESS AMERICA 14H40 CHOCOLAT 14H30 SPOTLIGHT 14H10 DÉLICES DE TOKYO 14H00 CAROL 16H50 SPOTLIGHT 17H00 TOUT EN HAUT DU... 16H30 (D) NEIGE ET LES ARBRES... 16H20 LES PREMIERS LES... 19H20 CHOCOLAT 18H40 NOUS TROIS OU RIEN 17H45 45 ANS 18H20 MISTRESS AMERICA 21H30 CHOCOLAT 20H45 SPOTLIGHT 19H45 LES 8 SALOPARDS 20H10 CHEVALIERS BLANCS T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE 7 4€ 13H45 Images aux Mots I FEEL LIKE DISCO 13H30 PRÉJUDICE 14H30 TOUT EN HAUT DU… 11H30 LES 8 SALOPARDS 12H20 PRÉJUDICE 11H40 J’AVANCERAI VERS TOI… 14H40 45 ANS 14H30 ANOMALISA 13H30 MISTRESS AMERICA 16H40 PRÉJUDICE 16H30 LES PREMIERS LES… 15H20 LA MARCHEUSE 18H50 45 ANS 18H30 ANOMALISA 17H00 EXPERIMENTER 20H45 LES PREMIERS LES… 20H30 12H15 MISTRESS AMERICA 12H10 45 ANS 12H00 THE BIG SHORT 11H50 SPOTLIGHT 14H00 LES PREMIERS LES... 14H10 CHOCOLAT 14H30 CHEVALIERS BLANCS 14H20 CAROL 16H00 CHOCOLAT 16H20 SPOTLIGHT 16H40 DÉLICES DE TOKYO 16H40 NOUS TROIS OU RIEN 18H10 45 ANS 18H50 DEMAIN 19H00 LES PREMIERS LES... 18H40 CHEVALIERS BLANCS 20H00 LES 8 SALOPARDS 21H10 CHOCOLAT 21H00 DÉLICES DE TOKYO 20H50 SPOTLIGHT T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE DIM 11H40 LES PREMIERS LES… 11H30 45 ANS 10H45 12H25 TOUT EN HAUT... NAHID 12H30 LES PREMIERS LES… 11H45 ANOMALISA 12H20 BANG GANG 14H30 AU-DELÀ DES… 13H40 45 ANS 14H20 NAHID 17H00 LES 8 SALOPARDS 15H40 17H40 LES PREMIERS LES… 45 ANS 16H30 (D) 18H20 J’AVANCERAI VERS TOI… NAHID 20H10 ANOMALISA 19H40 PRÉJUDICE 20H30 LA MARCHEUSE 22H00 PRÉJUDICE 21H45 DEMAIN 22H10 EXPERIMENTER 15H00 LES PREMIERS LES... 15H00 CHOCOLAT 15H15 NOUS TROIS OU RIEN 14H50 DÉLICES DE TOKYO 19H10 LES PREMIERS LES... 19H40 CHOCOLAT 19H00 45 ANS 19H20 SPOTLIGHT 21H10 LES 8 SALOPARDS 21H45 SPOTLIGHT 21H00 THE BIG SHORT (D) 21H50 CHOCOLAT 4€ 4€ 4€ 4€ 17H00 CHEVALIERS BLANCS 17H10 SPOTLIGHT 17H20 MISTRESS AMERICA 17H00 CAROL DJECA, ENFANTS DE SARAJEVO + rencontre 19H00 BANG GANG 21H00 NAHID 10 FEV JEU 11 FEV T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE MER 11H00 LES 8 SALOPARDS 11H45 ANOMALISA 10H50 TOUT EN HAUT DU… T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE Incroyable ! Il semblerait que des cinéastes fassent encore des films ici, en région ! Quand en plus ils veulent repenser la façon de les montrer ça donne : Ciné Bouleg ! (de l'occitan bolegar : secouer) Tous les deux mois, Ciné Bouleg ! bouscule les pratiques de spectateurs lors d'une soirée atypique où l'on voit des films d'ici qu'on ne voit pas ailleurs ! Prochaine séance Ciné bouleg : Jeudi 18 Février à Toulouse, toutes les infos seront dans la prochaine Gazette. 11H30 LES INNOCENTES 11H20 PRÉJUDICE 11H45 NAHID 4€ 4€ 14H10 LES INNOCENTES 13H40 PRÉJUDICE 12H30 14H40 NAHID 45 ANS 16H30 FERDA LA FOURMI 15H45 TOUT EN HAUT DU… 16H40 EXPERIMENTER 17H40 LES INNOCENTES 17H30 LES PREMIERS LES… 18H40 MISTRESS AMERICA 19H55 LES INNOCENTES 19H30 PRÉJUDICE 20H25 LA MARCHEUSE 22H10 ANOMALISA 21H40 LES PREMIERS LES… 22H05 BANG GANG 14H20 LES INNOCENTES 13H40 MISTRESS AMERICA 14H00 LES PREMIERS LES... 14H10 TOUT EN HAUT DU... 16H40 SPOTLIGHT 15H20 CHOCOLAT 16H00 DÉLICES DE TOKYO 15H50 LES ESPIÈGLES 17H30 LES INNOCENTES 18H10 TOUT EN HAUT DU... 16H50 CHOCOLAT 19H10 CHOCOLAT 19H45 LES INNOCENTES 19H50 45 ANS 19H00 NOUS TROIS OU RIEN 21H20 SPOTLIGHT 22H00 CHOCOLAT 21H40 LES PREMIERS LES... 21H00 LES 8 SALOPARDS 13H45 LES INNOCENTES 13H30 LES PREMIERS LES… 13H50 MISTRESS AMERICA 16H00 ANOMALISA 15H30 AU-DELÀ DES… 15H40 BANG GANG (D) 17H55 LES INNOCENTES 18H05 LES 8 SALOPARDS 17H45 LA MARCHEUSE 20H10 ANOMALISA 21H15 LES PREMIERS LES… 19H30 45 ANS 22H00 EXPERIMENTER 15H20 CHOCOLAT 14H50 LES INNOCENTES 15H30 NOUS TROIS OU RIEN 15H10 MISTRESS AMERICA 17H30 CHOCOLAT 17H00 LES INNOCENTES 17H40 45 ANS 16H50 CHEVALIERS BLANCS 19H40 CHOCOLAT 19H15 LES INNOCENTES 19H30 DÉLICES DE TOKYO 19H00 LES PREMIERS LES... 21H50 MISTRESS AMERICA 21H30 SPOTLIGHT 21H40 CAROL 21H00 LES 8 SALOPARDS 4€ 4€ 21H30 DEMAIN FADO VOLTA A TERRA, deux soirées Ciné Concert exceptionnelles avec le duo MINHA LUA vendredi 19 à Tournefeuille et lundi 22 février à Toulouse, à 20h30. Projections en avant-première du film VOLTA A TERRA (sortie prévue en salles le 30 mars) précédée d'un concert de fado. Tarif unique : 8€, achetez vos places à l'avance dès le 10 février. FEV DIM 14 FEV LUN 15 FEV MAR 16 FEV T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE 13 22H15 PRÉJUDICE 21H15 LES 8 SALOPARDS 22H05 MISTRESS AMERICA 14H30 SPOTLIGHT 14H15 LES INNOCENTES 13H50 bébé DÉLICES DE TOKYO 13H50 CHOCOLAT 16H00 TOUT EN HAUT DU... 16H00 LES PREMIERS LES... 17H00 SPOTLIGHT 16H30 CAROL 17H45 45 ANS 18H00 MISTRESS AMERICA 19H30 CHOCOLAT 19H00 LES INNOCENTES 19H40 NOUS TROIS OU RIEN 19H50 CHEVALIERS BLANCS 21H40 CHOCOLAT 21H15 LES INNOCENTES 21H45 DÉLICES DE TOKYO 22H00 LES PREMIERS LES... T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE SAM 19H55 LES INNOCENTES 19H15 LES PREMIERS LES… 20H10 45 ANS 11H20 LES INNOCENTES 10H30 LES 8 SALOPARDS 10H45 TOUT EN HAUT DU… 13H40 PRÉJUDICE 13H40 LES PREMIERS LES… 12H30 14H30 45 ANS LA MARCHEUSE 15H45 LES INNOCENTES 15H45 TOUT EN HAUT DU… 16H15 FERDA LA FOURMI 18H00 ANOMALISA 17H25 LES PREMIERS LES… 17H15 AU-DELÀ DES… 20H00 LES INNOCENTES 19H25 PRÉJUDICE 19H45 NAHID 22H15 ANOMALISA 21H30 DEMAIN 21H50 EXPERIMENTER 12H00 CHOCOLAT 11H45 LES INNOCENTES 11H20 LES PREMIERS LES... 11H20 TOUT EN HAUT DU... 14H10 CHOCOLAT 14H00 LES 8 SALOPARDS 13H20 45 ANS 13H50 CAROL 16H20 LES ESPIÈGLES 15H10 CHEVALIERS BLANCS 16H10 TOUT EN HAUT DU... 17H30 CAROL 17H10 LES INNOCENTES 17H15 45 ANS 17H50 MISTRESS AMERICA 19H50 CHOCOLAT 19H30 LES INNOCENTES 19H10 DEMAIN 19H40 NOUS TROIS OU RIEN 22H00 CHOCOLAT 21H50 SPOTLIGHT 21H30 DÉLICES DE TOKYO 21H40 LES INNOCENTES T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE FEV 18H00 ANOMALISA 17H10 PRÉJUDICE 17H40 AU-DELÀ DES… 11H10 LES INNOCENTES 10H30 ANOMALISA 10H20 TOUT EN HAUT DU… 13H30 LES INNOCENTES 12H20 PRÉJUDICE 12H00 LA MARCHEUSE 15H45 FERDA LA FOURMI 14H30 LES PREMIERS LES… 13H45 15H55 NAHID 45 ANS 16H50 LES INNOCENTES 16H30 (D) TOUT EN HAUT DU… 17H50 PRÉJUDICE 19H05 ANOMALISA 18H20 LES PREMIERS LES… 19H55 EXPERIMENTER 21H00 LES 8 SALOPARDS 20H30 Dernière Zéance 21H55 BANG GANG 10H00 CHOCOLAT 10H05 LES INNOCENTES 10H20 LES ESPIÈGLES 10H10 TOUT EN HAUT DU... 12H10 LES INNOCENTES 12H20 SPOTLIGHT 12H00 DÉLICES DE TOKYO 11H50 CHEVALIERS BLANCS 14H30 TOUT EN HAUT DU... 14H50 CHOCOLAT 14H15 CAROL 14H00 DEMAIN 16H10 SPOTLIGHT 17H00 LES INNOCENTES 16H30 NOUS TROIS OU RIEN 16H20 LES PREMIERS LES... 18H40 CHOCOLAT 19H15 LES INNOCENTES 18H30 45 ANS 18H15 MISTRESS AMERICA 20H50 CHOCOLAT 21H30 NOUS TROIS OU RIEN 20H30 CHEVALIERS BLANCS 20H00 LES 8 SALOPARDS T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE 12 4€ 15H45 LES INNOCENTES 15H10 LES PREMIERS LES… 15H30 NAHID 12H00 LES PREMIERS LES… 11H30 PRÉJUDICE 12H30 EXPERIMENTER 14H00 LES INNOCENTES 13H40 bébé ANOMALISA 14H30 AU-DELÀ DES… (D) 16H15 LES PREMIERS LES… 15H30 LES 8 SALOPARDS 17H00 45 ANS 18H15 LES INNOCENTES 18H40 PRÉJUDICE 19H00 LA MARCHEUSE 20H30 LES INNOCENTES 20H50 ANOMALISA 20H40 NAHID 12H00 SPOTLIGHT 12H00 CHOCOLAT 12H20 LES PREMIERS LES... 12H10 45 ANS 14H30 CHOCOLAT 14H10 LES INNOCENTES 14H20 DÉLICES DE TOKYO 14H00 MISTRESS AMERICA 16H40 CHOCOLAT 16H25 CAROL 16H35 45 ANS 15H45 NOUS TROIS OU RIEN 18H50 DEMAIN (D) 18H45 LES INNOCENTES 18H30 LES PREMIERS LES... 17H50 CHEVALIERS BLANCS 21H10 CHOCOLAT 21H00 LES INNOCENTES 20H30 SPOTLIGHT 20H00 LES 8 SALOPARDS T O U R N E F E U I L L E TOULOUSE VEN 11H10 DEMAIN 11H20 EXPERIMENTER 11H50 MISTRESS AMERICA 11H40 LES INNOCENTES 11H30 (D) LES 8 SALOPARDS 12H10 NAHID 14H00 LES INNOCENTES 14H40 LES PREMIERS LES… 14H15 45 ANS (D) 16H15 PRÉJUDICE 16H45 ANOMALISA 16H10 LA MARCHEUSE 18H20 (D) LES PREMIERS LES… 18H40 DEMAIN (D) 17H50 (D) MISTRESS AMERICA 20H30 21H00 LES INNOCENTES 19H35 ANOMALISA 21H30 EXPERIMENTER (D) 14H50 CHOCOLAT 14H50 LES INNOCENTES 15H10 (D) NOUS TROIS OU RIEN 15H00 SPOTLIGHT 17H00 MISTRESS AMERICA 17H05 LES INNOCENTES 17H15 45 ANS (D) 17H30 LES PREMIERS LES... 18H50 CHOCOLAT 19H20 LES INNOCENTES 19H10 (D) DÉLICES DE TOKYO 19H30 CAROL (D) 21H00 (D) LES 8 SALOPARDS 21H40 SPOTLIGHT 21H30 (D) LES PREMIERS LES... 21H50 (D) CHEVALIERS BLANCS 4€ 4€ 4€ 4€ 4€ 4€ 4€ 13H30 LES INNOCENTES 13H20 ANOMALISA 13H40 LA MARCHEUSE 4€ 4€ THE KING OF KONG MERCI PATRON + rencontre L’ALLemAgne en VO 13e SemAIne a nd e fr anco-allem à TOULOUSe DU 15 AU 30 JAnVIeR LeCTURe mUSICALe J’ai changé d’adresse – geh du nach Süden Renate Langgemach présente son roman (en allemand et en français), accompagné par le Trio Frechilla (saxophone, contrebasse et guitare) Jeudi 21 janvier à 19h, précédé d’un verre de l’amitié à 18h Au Goethe-Institut Entrée libre du 27 janvier au 7 février 2016 TOULOUSE 21 LIEUX / 40 ARTISTES Un festival... des chansons Toulouse Skanking Foundation et Johanna Zeul Un son inspiré de la musique ska-jazz jamaïcaine et un univers pop déjanté Samedi 30 janvier à 19h Centre Culturel des Mazades Participation aux frais : 3 € Réservations : 05 61 23 08 34 et [email protected] 05 61 23 08 34 [email protected] www.goethe.de/toulouse /gi.toulouse gOeTHe-InSTITUT CenTRe CULTUReL ALLemAnD 4bis, rue Clémence-Isaure Toulouse esquirol www.detoursdechant.com POINTS DE VENTE www.detoursdechant.com La billetterie de chaque spectacle est également disponible sur les lieux de représentations… s’il reste des places ! Licences : 2-1059583 & 3-1059584 Graphisme : www.delphinefabro.com COnCeRT ÉVÉnemenT Avec Didier Super Jehan & Lionel Suarez Karimouche – Ben Mazué Zaza Fournier – Lucio Bukowski Rodolphe Burger – lady raymonde Toulouse Con Tour… et bien d’autres… Cinéfilles : entre le lycée Urbain Vitry et le cinéma Utopia, c'est une histoire de cinéma qui dure depuis maintenant six ans. Cette année, ce sont des élèves de 1re Bac Pro qui travailleront sur le carnet du spectateur autour de la thématique des femmes dans la société française au programme d'histoire et de français. La sélection propose un regard sur la construction de l'identité féminine de l'après-guerre (Violette) à nos jours (Lulu, femme nue et Fatima). 3 prénoms, 3 parcours de femme singuliers : Violette, la romancière dont la quête de la liberté passe par l'écriture et les échanges littéraires ; Lulu, la mère au foyer qui par un long cheminement, va tenter de se retrouver et enfin Fatima, la mère courage, qui va grâce aux mots accéder à elle-même (à part Fatima, les séances sont ouvertes au public). À TOULOUSE VIOLETTE Martin PROVOST France 2013 2h19 avec Emmanuelle Devos, Sandrine Kiberlain, Olivier Gourmet, Catherine Hiegel, Jacques Bonnaffé, Nathalie Richard, Olivier Py… Scénario de Martin Provost, Marc Abdelnour et René de Ceccaty LULU FEMME NUE Solveig ANSPACH France 2013 1h30 avec Karin Viard, Bouli Lanners, Claude Gensac, Nina Meurisse, Pascal Demolon, Philippe Rebbot, Marie Payen… Scénario de Solveig Anspach et Jean-Luc Gaget, d'après la bande dessinée d'Etienne Davodeau (Ed. Futuropolis) Elle est super, Lucie. Elle est chouette, elle est belle, elle est intelligente, Lulu, mais elle ne le sait pas. Ou elle ne le sait plus. La vie lui a fait oublier qu'elle était vivante. Généreuse, rieuse, ouverte, désireuse et désirable. Peu à peu, insensiblement, elle est devenue une épouse, une mère de trois enfants. Ça et rien que ça. Elle s'est réduite à son seul rôle familial, elle s'est étiolée, elle s'est éteinte. Et tout le propos de ce film épatant, aussi chouette que son héroïne, sera de nous raconter le retour de Lulu à la vraie vie, à la lumière, au grand air. Ce n'est pas pour rien que l'action se passe quasi intégralement sur la côte vendéenne, battue par les flots, fouettée par le vent du large… Tout commence par un entretien d'embauche qui vire au cauchemar. Lulu se présente dans une petite entreprise de SaintGilles-Croix-de-Vie et essaie de convaincre le DRH de sa motivation, de son envie de travailler, de son dynamisme. L'humiliation pourrait être destructrice, elle va agir au contraire comme un déclic. Sans qu'elle le décide vraiment, elle ne va pas rentrer chez elle comme prévu. Elle fait un pas de côté. Elle rappelle la maison : « c'est bête, j'ai raté mon train, je vais être obligée de passer la nuit à Saint-Gilles… » Elle prend donc une chambre d'hôtel et va se balader. Les rues, le port, la plage, les rochers. Seule, à son pas, à sa guise. Sans contrainte domestique, pour la première fois depuis des années et des années d'obligations consenties. Le plaisir simple de prendre son temps, d'ouvrir les yeux, de respirer. C'est ça : le plaisir simple et incomparable de respirer. Alors tout naturellement elle va prolonger cette parenthèse ouverte sans préméditation. Lulu retrouve peu à peu une vieille connaissance qu'elle avait perdu de vue : elle-même… Le film est souvent drôle, toujours juste et touchant, et porteur d'un optimisme contagieux qui nous attache d'autant plus au parcours picaresque de cette lumineuse Lulu, magnifiquement incarnée par une Karine Viard impériale. Écrire pour ne pas mourir, pour se libérer de la souffrance de ne pas s'aimer, pour échapper à la folie, pour parvenir à trouver un statut qui lui permette de vivre avec les autres : il y a dans l'œuvre de Violette Leduc quelque chose qui ressemble à l'énergie du désespoir, une vitalité salvatrice qui en fait un personnage d'exception. Violette Leduc est donc née en 1907, rejeton bâtard et inavoué d'un milieu bourgeois qui la rejette. Elle grandit douloureusement, ne s'aime pas, écrit et lit beaucoup, et même entourée, reste profondément solitaire. Le jour où elle tombe sur « L'invitée » de Simone de Beauvoir (« être une femme et écrire un si gros livre… » s'étonne t-elle), elle n'a de cesse de rencontrer celle qu'elle admire désormais plus que tout au monde pour lui montrer son premier manuscrit. Outre que certains la considèrent comme une emmerdeuse envahissante, l'écrivaine Violette Leduc ne fait pas consensus à son époque et peine à élargir son lectorat. C'est qu'elle parle sexualité, avortement, amour, homosexualité… avec une liberté d'écriture trop intime, trop crue, qui en dérange plus d'un et plus d'une, elle exaspère la critique, ne cherche pas à se montrer aimable, ne fait aucune concession. Si Violette Leduc est le sujet et le centre du film, on découvre une Simone de Beauvoir discrète et solitaire malgré ses amours, ses amis, ses mondanités, une femme à l'écoute sincère des autres, des femmes en particulier, et préoccupée de leur tendre la patte pour les aider à s'affranchir. Martin Provost prend sans doute certaines libertés avec la réalité, mais s'il ne cherche pas l'exactitude historique du détail, l'essence, la force vitale du personnage sont bien là et Emmanuelle Devos est comme d'habitude impeccable. Jeudi 28 janvier à 20h30 à Toulouse, en partenariat avec la librairie Ombres Blanches, projection unique suivie d’une rencontre avec Edmond Baudoin (achetez vos places à partir du 16/01). Et à 18h au rayon BD de la Librairie Ombres Blanches, rencontre dédicaces avec Edmond Baudoin autour de l’ensemble de ses albums. EDMOND, UN PORTRAIT DE BAUDOIN Laetitia CARTON Documentaire France 2015 1h20 Production Kaléo Films. « On l’appelle Baudoin ». Ce film de Laetitia Carton est une pépite qui brille et nous enivre, parfaitement lumineux, une expérience intellectuelle et sensorielle. C’est à la fois une réussite à nous transmettre la pourtant difficile appréhension de ce qu’est le processus de création d’un artiste, et l’exploit de nous sentir invités dans la trajectoire de vie de ce dessinateur humble et monumental. Baudoin, Edmond pour les intimes, est une figure majeure du monde de la bande dessinée et un illustrateur français, né en 1942 à Nice et ce n’est pas moins que quarante albums parus, trois prix du festival d’Angoulême, dont celui du meilleur album en 1991 pour Couma acò. Les albums de Baudoin sont principalement en noir et blanc, une originalité graphique qui se situe entre la peinture et la bande dessinée. Le fait qu’il utilise des pinceaux, et qu’il progresse debout pour travailler ses aplats n’est sans doute pas étranger à cela. Il aime danser Edmond. Ses albums racontent sa vie, ses potes, la fratrie, la mer, tous les chemins vus, parcourus. Ce film est salutaire dans sa performance à nous rappeler notre capacité a créer et être libre. Quand Baudoin écrit, peint, dessine, c’est tout son corps qui parle, et lui permet alors l’ouverture, la réflexion et le recul nécessaire. Sûrement voit-il certaines choses que l’on ne voit pas. On suit Baudoin, on s’attarde a l’écouter sur ce qu’est selon lui la création, la sienne, celle de tous, de chacun. Edmond nous invite dans sa vie, dans l’exploration de son travail, ses espaces, ses interrogations, ses confidences. Il nous touche et nous emporte avec lui. Mais ici on n’explique pas tout, on laisse la place au silence. La caméra de la réalisatrice semble se confondre avec le regard de Baudoin, quand il fixe au plus loin les montagnes ou suit les aller-retours courbes de son pinceau. Son rythme maîtrisé soigneusement articulé, nous convoque dans son univers intime et singulier avec tact et intelligence et laisse toute latitude aux spectateurs pour puiser dans l’imaginaire de Baudoin des parcelles de nos propres vies. Là, en ombres chinoises se mélangent les corps et les signes, le signifiant et le signifié se confondent sur un même support, la courbe au sol, comme les courbes des femmes qu’il aime passionnément. Dans son trait se condense presque tout ce qu’est la création, la possibilité d’un geste libérateur face au cadenas de nos vie. Baudoin dit « Je crois que la vraie création, la création dans son essence, l’acte premier, c’est l’amour. Faire l’amour ». LE PONT DES ESPIONS Steven SPIELBERG USA 2015 2h22 VOSTF avec Tom Hanks, Mark Rylance, Scott Sheperd II, Amy Ryan, Sebastian Koch, Alan Alda… Scénario e Matt Charman, Joel Coen et Ethan Coen MIA MADRE Nanni MORETTI Italie 2015 1h47 VOSTF avec Margherita Buy, John Turturro, Giulia Lazzarini, Nanni Moretti… Scénario de Nanni Moretti, Francesco Piccolo et Valia Santella Cette patte, ce style à nuls autres pareils, ce regard profond plein d'un humour tendre qui ne baisse jamais sa garde… C'est du grand Moretti, qui nous entraine dans son univers à la fois foutraque et gracieux où l'intime flirte avec l'universel ! Savoureuse fiction diablement personnelle : quelle est la part de rêve, d'imaginaire, d'autobiographie ? Qu'importe ! Tout s'imbrique dans un récit remarquablement construit qui nous captive, nous émeut, nous fait rire. Et tout ça sans jamais se laisser aller à la facilité, au cliché, à l'attendu. C'était déjà le cas dans le magnifique Habemus papam, le précédent film de Moretti, mais en fait c'est le cas dans tous ses films. Quel cinéaste ! C'est justement une cinéaste qui est au centre de Mia madre. Car pour ce nouveau film, Nanni Moretti (qui joue un second rôle, celui du frère raisonnable) s'est trouvé une alter ego, en la personne de la merveilleuse Margherita Buy, qui incarne une réalisatrice en proie au stress et au doute, confrontée à des tas de soucis, sur le plan tant professionnel que privé – sa mère, surtout, ancienne enseignante de latin estimée, est à l'hôpital et ses jours sont comptés. On la voit en plein tournage d'un film politique, autour d'une usine en lutte, occupée par des ouvriers qui refusent les licenciements. Rien ne se déroule vraiment comme elle le souhaite. Et l'arrivée de Barry Huggins, l'acteur américain célèbre (John Turturro) tenant le rôle principal, ne fait qu'accroître son insatisfaction. Contre toute attente, ce dernier se révèle capricieux, mythomane, peu professionnel et, pour tout dire, encombrant. De cette parfaite erreur de casting, Moretti tire un motif de satire irrésistible… Du rire aux larmes, Moretti parvient à témoigner de choses très personnelles, avec le souci constant de les rendre universelles. Il réussit ce tour de force de fondre l'émotion la plus vive avec une simplicité des plus harmonieuse. (Merci à J. Morice, Télérama) TOULOUSE Le premier plan, superbe et saisissant, montre un homme qui semble avoir trois visages : le sien, celui qu'un miroir lui renvoie et celui de l'autoportrait qu'il est en train de peindre… Cet artiste est un espion. Une remarquable scène de filature le confirme, dans le New York de 1957, jusqu'à l'arrestation de cet étrange Russe prénommé Abel (Mark Rylance). S'ouvre alors vraiment un scénario touffu, co-écrit par les frères Coen, avec un certain sens de la paranoïa et quelques pointes d'humour en contrebande. Pour faire condamner à mort Abel (comme les époux Rosenberg, qui finirent sur la chaise électrique en juin 1953, accusés d'espionnage au profit de l'URSS), l'Etat américain veut mettre les formes et lui paye donc un avocat commis d'office. Mais ce James Donovan (Tom Hanks), bon père de famille spécialisé dans les problèmes d'assurance, décide de pousser l'illusion de justice jusqu'à l'épreuve de vérité : pour faire respecter les droits de son client, il devient le plus brillant, le plus courageux des négociateurs, haï par ses concitoyens, mais droit dans ses principes. Et c'est lui que la CIA vient chercher en secret, quand un de ses agents tombe aux mains des Russes, pour tenter un grand marchandage… Parce qu'elle est vraie, l'histoire de James B. Donovan (19161970) donne matière à bien plus qu'un simple film d'espionnage. A travers cet homme ordinaire en mission secrète, c'est une certaine idée de l'engagement qui est mise en exergue, en même temps que de grandes valeurs (liberté, justice) se transforment en actes. Cette partition est évidemment parfaite pour Spielberg, qui peut ici faire vibrer sa fibre humaniste… Avec son ami Tom Hanks, lui-même dans un rôle idéal, il donne à ce Pont des espions la tonalité et la tenue d'un cinéma classique, enveloppant, d'une sobre élégance… (Télérama) TOURNEFEUILLE DANS LE CADRE DU 9e FESTIVAL LGBT DES IMAGES AUX MOTS DU 1er AU 7 FÉVRIER À TOULOUSE Programme complet sur : des-images-aux-mots.fr (Prévente pour toutes les séances à partir du 30 janvier) Shane d’expérimenter une ouverture de leur relation… EDEN Fabio FREITAS Portugal 2014 11 mn João souhaite le bonheur de Pedro, même si cela signifie de le voir partir avec Sara… DESNUDOS Jose CORTES et Tony CABALLERO Espagne 2013 12 mn Un message intercepté sur son portable va bouleverser les rapports de Javier avec sa famille… PIX Antonio DA SILVA USA 2014 3 mn Une plongée en patchwork dans le monde de la drague sur internet ! THE LAST CALL KatyBit und 23 Allemagne 2015 10 mn Une femme boit, seule, dans un bar. Elle dérive dans ses fantasmes érotiques. Tentative de porno féminin et féministe explorant les différents chemins du plaisir. PULSION SANGRIENTE Gerard TUSQUELLAS SERRA Espagne 2015 12 mn Marc est le descendant d’une digne lignée de tueurs de femme en série. Mais il ne ressent pas le feu sacré. Arrive son dix-huitième anniversaire ; il lui faut se mettre au travail… Dimanche 7 février à 13h45 I FEEL LIKE DISCO (Ich fül mich Disco) Axel Ranisch Allemagne 2013 1h38 VOSTF Florian est ravi quand son père n’est pas à la maison… Il peut danser avec sa mère en portant des vêtements bizarres, et du coup il oublie tous ses problèmes. De son côté, son père ne sait pas quoi faire avec son fils : il est maladroit, peu sportif et les filles ne l' intéressent pas. C’est donc la mère qui assure la paix entre les deux hommes dans la vie quotidienne. Mais un matin cet équilibre fragile se rompt car la mère n'est plus là. Père et fils devront apprendre à cohabiter… Dimanche 7 février À 16h00 WHILE YOU WEREN'T LOOKING Catherine Stewart Afrique du Sud 2015 1h44 VOSTF While you weren’t looking, magnifique film au cours duquel nous observons les réalités multiples de l’Afrique du Sud post-apartheid. Entre préjugés raciaux, de classe et de genre, « what happened to the love » chantait Liz Mc Comb. Asanda, dix-huit ans, est la fille adoptive et métisse d’un couple de femmes aisées. Elle rencontre Shado, femme androgyne noire et issue des townships de Cape Town. Dez et Terri, les mères d’Asanda, mariées depuis tant d’années, vont-elles surmonter l’infidélité de l’une d’elles ? Mack, un professeur de photographie queer et homme blanc retrouve son amour de jeunesse, Jœ, un homme noir, qui incarne aujourd’hui la parfaite réussite de la classe bourgeoise noire. Trois histoires aussi bien saisissantes que déstabilisantes qui questionnent les identités, confrontent des valeurs et des idéaux socio-économiques de la nation arc-en-ciel. TANGERINE Sean BAKER USA 2015 1h28 VOSTF avec Kiki Kitana Rodriguez, Mya Taylor, Karren Karagulian… Scénario de Sean Baker et Chris Bergoch PRIX DU JURY, FESTIVAL DU CINÉMA AMÉRICAIN DE DEAUVILLE 2015 C'est la veille de Noël – comme dans La Vie est belle, de Frank Capra. Dans un café à donuts tout près d'Hollywood, Sin-Dee Rella (Kitana Kiki Rodriguez) et Alexandra (Mya Taylor) ont investi toutes leurs économies dans un unique beignet, pour célébrer la sortie de prison de la première. A travers la vitre, la ville brille d'une lumière orange, les deux femmes sont un instant enveloppées dans la béatitude des retrouvailles et de la sucrerie. Ce paradis instantané s'écroule au moment où Alex révèle à Sin-Dee que, pendant son séjour en prison, Chester, son jules, l'a trompée avec une autre, « avec un vagin et tout ». C'est le moment de préciser que les amies ont pour lot commun d'être afro-américaines et transgenre, et de gagner leur vie sur les trottoirs de West Hollywood. Saisie d'une légitime fureur, Sin-Dee décide de se faire justice, entraînant à sa suite Alex, qui espère modérer le courroux de son amie. En général, lorsqu'il faut accomplir une vengeance à Los Angeles, on brûle du pétrole, on vide des chargeurs. Mais, on l'a déjà dit, les héroïnes de Tangerine sont pauvres comme Job, et la quête frénétique que met en scène Sean Baker se fera à pied et en transports en commun, dans des recoins de la métropole californienne que le cinéma a généralement ignorés. Tangerine relève donc de l'un des genres les plus anciens du cinéma : la course-poursuite burlesque. S'enquérant à chaque coin de rue de l'endroit où elle pourrait trouver celui et celle qui l'ont trompée, Sin-Dee est une furie qui dévaste une chambre de motel transformée en maison de passe, sème la terreur à El Gran Burrito, se calmant à peine lorsqu'il s'agit d'accompagner Alex qui doit chanter dans un restaurant de hamburgers. La dynamique entre les deux personnages fournit au film une énergie formidable. Perpétuellement au bord de la crise de nerfs (Almodovar l'aurait sans doute accueillie avec joie dans l'un de ses premiers longs-métrages), Sin-Dee est en même temps la plus réaliste des deux héroïnes. Sous ses dehors sereins et altiers, Alex est une rêveuse, et la séquence qui la montre chantant devant une salle quasi vide forme une bulle de mélancolie dans ce film débordant d'énergie. Kiki Rodriguez et Mya Taylor font ici leurs débuts à l'écran et – quelle que soit la distance qui les sépare de leurs personnages – elles affirment une présence, une personnalité avec une autorité que leur envieront bien d'autres aspirants acteurs de la région. Sean Baker a tourné sans film, sans caméras, utilisant plutôt des téléphones, des iPhone 5S pour être précis. Il s'explique, par ailleurs, des raisons – esthétiques, économiques – de ce choix. Le résultat est en tout cas spectaculaire. Si les appareils peinent encore à saisir dans leur fluidité les mouvements ra- pides, ils autorisent une formidable intimité avec les acteurs, et donc entre les personnages et les spectateurs. Or, il se trouve que l'immense majorité des spectateurs de Tangerine (qui a connu un joli succès aux Etats-Unis) ne partagent pratiquement rien de l'expérience quotidienne d'Alex et de SinDee. En plus du talent des interprètes, le mode de tournage permet de saisir des expressions fugitives, des éclairs de lassitude, des moments d'abandon, qu'un dispositif plus lourd – caméras visibles, éclairage artificiel – aurait peut-être escamotés… (T. Sotinel, Le Monde) TOULOUSE DANS LE CADRE DU 9e FESTIVAL LGBT DES IMAGES AUX MOTS DU 1er AU 7 FÉVRIER À TOULOUSE Programme complet sur : des-images-aux-mots.fr (Prévente pour toutes les séances à partir du 30 janvier) Vendredi 5 février à 18h00 LE PROFIL AMINA Sophie DERASPE Canada 2015 1h26 Amina Arraf, révolutionnaire AméricanoSyrienne, entame une relation érotique en ligne avec Sandra Bagaria qui habite Montréal, avant d'initier un blog au nom provocateur de « Gay Girl in Damascus » (Une fille gaie à Damas). Alors que la révolution syrienne se met en place, le succès du blog est fulgurant. Mais c’est le kidnapping d’Amina qui déclenche une mobilisation internationale pour la faire libérer. Tel un polar impliquant les services secrets et les grands médias du monde, le film nous conduit de San Francisco à Istanbul, de Washington à Tel Aviv, en passant par Beyrouth, à la rencontre des personnes impliquées dans cette histoire très actuelle. Vendredi 5 février à 20h00 ALL ABOUT E Louise Wadley Australie 2015 1h33 VOSTF E. (de son vrai nom Elmira) a une vie à cent à l'heure ! Star DJ dans un nightclub, elle fuit la réalité et son passé en se perdant dans le sexe, les drogues et les musiques fortes. Son seul soutien est Matt, son meilleur ami, gay et styliste. Après une nuit de mix les deux compères découvrent un sac rempli de billets, oublié dans le taxi. À qui appartient-il ? « Et si finalement, on le gardait ? »… Les deux amis décident alors de prendre la fuite et de chercher de l'aide. Mais pour cela, E. devra affronter son passé… Un road-movie métissé de film de gangster, le tout dans des paysages australiens à couper le souffle… PERPETUAL Peter AHLEN Danemark 2016 26 mn Sébastien explore sa sexualité sur des sites de sexe. Il y fait la connaissance d’Alfredo, qui va l’initier aux expériences plus concrètes des sex-clubs… Vendredi 5 février à 22h00 THE CREAM Jean-Marie VILLENEUVE France 2014 8 mn Gilbert court dans la forêt. Lorsqu’il est soudain dépassé par un vigoureux jeune athlète, il est saisi d’un violent besoin d’apprendre son secret. séance spéciale courts gays Une séance de courts-métrages gays sexys, légers et décalés. Durée totale 1h28 MIDNIGHT Ted WILKINSON USA 2015 17 mn Shane et Aiden sont ensemble depuis trois ans. Aiden accède à la demande de BOY'S NIGHT AP IC Utopia-jan-2016-n° 223_V 16/12/15 10:49 Page1 Instituto Cervantes 2016 COURS D’ESPAGNOL DIPLÔMES D’ESPAGNOL LANGUE ETRANGÈRE COURS INTENSIFS ETUDIANTS Pendant les vacances scolaires espagnol Maîtriser l’ ESPAGNE r en pour étudie 31, rue des Chalets - Toulouse tél : 05 61 62 80 72 [email protected] [email protected] www.toulouse.cervantes.es A LA MARCHEUSE Naël MARANDIN France 2015 1h20 avec Qiu Lan, Yannick Choirat, Louise Chen, Philippe Landenbach… Scénario de Naël Marandin et Marion Doussot Lin Alyu est, comme tant d'autres, partie du Nord Est de la Chine frappé de plein fouet dans les années 1990 par la privatisation de l'économie, espérant trouver en France une meilleure vie, emmenant sa fille avec elle. Elle était mariée, comptable dans une grande usine d'état, mais quand celle-ci a fermé, elle s'est retrouvée sur le carreau, a divorcé. Vive, autonome, elle a pourtant découvert très vite, en arrivant à Paris, qu'il n'était pas si facile de trouver un emploi sans relations, sans titre de séjour. Dans ce coin animé de Belleville, elle habite dans la maison d'un vieux bonhomme dont elle s'occupe et à qui elle tient compagnie contre un petit salaire qu'elle complète en se prostituant, ce qui permet à sa fille de vivre sa vie d'adolescente sans trop se poser de questions et à sa famille restée en Chine de recevoir quatre sous. Lin Alyu ne paraît pas sa quarantaine. Toute menue, pleine de vitalité, elle a une poignée de copines épatantes toutes originaires du Dongbei, toutes « marcheuses » à Belleville et à les voir rire et s'entraider, on mesure à quel point elles sont capables de résister à des situations qui en démonteraient plus d'une, astucieuses et acharnées. Ce qui va se passer dans la vie de Lin Alyu va révéler une nature incroyablement tenace et obstinée, peu facile à impressionner tant l'instinct vital puissant qui la porte lui semble chevillé au corps. Dans l'appartement de l'autre côté de la cour, il y a un type qu'elle croise parfois, qui l'intrigue plutôt, l'intéresse fugitivement… Lorsqu'il vient frapper à sa porte pour échapper à des créanciers impatients qui ont un brin amoché sa belle gueule, elle cherche à le repousser mais il s'impose et se cache malgré elle, qui tremble que son employeur découvre l'intrus. Mais très vite elle va tenter de tirer parti de la situation : après tout, il est français et, malgré les risques, malgré la peur que peut lui inspirer sa propre audace, elle lui propose de payer ses dettes à sa place à condition qu'il l'épouse et lui permette ainsi de régulariser sa situation. Cela pourrait être un simple polar, un roman un peu noir, mais si l'affaire est bien menée, le contexte, les images, les personnages ont des accents de vérité qui imposent une réalité sociologique et humaine particulièrement riche. Il faut dire ici que si Naël Marandin est comédien (théâtre, télé, cinéma), sa connaissance de la Chine et du mandarin (il a étudié plusieurs années à Pékin), son implication dans Médecins du monde – notamment dans le milieu des prostitués chinoises, nombreuses à Paris, en particulier dans le quartier de Belleville – font que son film est fondé sur un intérêt profond pour des personnages qui lui sont familiers. Le milieu de la prostitution qu'il connait bien est un cadre, une assise documentaire dit-il, « ce qui me permet d'élaborer un récit où se déploient mes interrogations autour des notions de pouvoir et de domination et sur la manière dont celles-ci marquent les corps et leurs rencontres : les choses ne sont jamais univoques… ». Un des aspects passionnants du film est qu'il met à mal une palanquée d'idées reçues sur la prostitution et sur les conditions qui sont faites à ces femmes qui essaient de survivre malgré la violence de la rue, le mépris de leurs compatriotes et des riverains, la répression policière. Marandin raconte que ces derniers temps, les forces de l'ordre multiplient les arrestations et les intimidations, avec l'objectif de faire disparaître la prostitution de Belleville. Dans l'incapacité de travailler, les femmes se retrouvent dans une précarité plus grande encore. Pas de doute, Marandin parle de ce qu'il connait bien, le film est nourri de la vie de ces femmes, de leur vitalité, de leur humour, de leur gaité, de leur vision du monde, et cette proximité rend cette fiction plus passionnante encore. TOULOUSE Vidéo en Poche des films sur votre clé usb ! Venez au ciné remplir une clé USB avect des Vidéos en Poche, il y en a pour tous les goûts et les âges. 5€ par film, sans DRM et en HD quand c’est possible, la résolution minimale étant celle d’un DVD ! UNE SÉPARATION (HD) Écrit et réalisé par Ashgar Farhadi Festival de Berlin 2011 : Ours d’Or du meilleur film et Ours d’Argent de la meilleure interprétation pour l’ensemble des actrices et acteurs du film Ce film formidable est une sorte de thriller intimiste, qui nous tient en haleine à partir de situations parfaitement quotidiennes, crée un suspense moral à travers des personnages d’une incroyable richesse, dont les motivations sont parfaitement légitimes même si contradictoires. Si bien que l’évolution du récit n’est jamais convenue, toujours d’une parfaite justesse mais jamais prévisible. La scène d’ouverture pourrait presque se passer dans n’importe quel tribunal parisien, new-yorkais, londonien, mais non, il est bien iranien. Nous sommes dans le bureau d’un juge aux affaires familiales qui reçoit un couple dans le cadre d’une procédure de divorce. La femme, Simin, n’a pas de lourds griefs contre son mari Nader, simplement elle a réussi, après des mois de démarches, à obtenir un visa pour l’étranger, elle veut donc partir, avec mari et fille, mais Nader a de bonnes raisons de rester à Téhéran : un travail, et surtout un père qui s’enfonce plus chaque jour dans la maladie d’Alhzeimer. Mais pour Simin, l’appel de l’ailleurs est plus fort, elle veut une autre vie pour leur fille de 11 ans. Nader préfère accepter le divorce. C’est avec une précision documentaire qu’est filmée cette scène ordinaire mais passionnante montrant un couple de la classe moyenne confronté à la justice de son pays en même temps qu’à ses déchirures intimes. La suite des événements ne va pas s’avérer plus simple que la discussion devant le juge… et plus de 130 films au catalogue : www.videoenpoche.info HECTOR Écrit et réalisé par Jake GAVIN GB 2015 1h27 VOSTF avec Peter Mullan, Keith Allen, Natalie Gavin, Sharon Rooney, Sarah Solemani, Ewan Stewart, Laurie Ventry, Stephen Tompkinson, Gina McKee... Peter Mullan, un des comédiens fétiches de Ken Loach, a débuté dans Riff Raff en 1991, avant d’obtenir un magnifique premier rôle dans My name is Joe, qui lui valut consécration et Prix mérité d’interprétation au Festival de Cannes. Depuis l’acteur est aussi devenu un réalisateur de premier plan, avec Orphans puis surtout The Magdalene Sisters (2001), mémorable plongée au cœur d’un établissement scolaire religieux dans l’Irlande des années 1960. Ce qu’on aime chez Peter Mullan, c’est sa présence immédiate, sa densité, son authenticité sans esbroufe, sans pathos. Autant de qualités qui sont à l’œuvre ici. Peter Mullan est Hector McAdam, un étrange SDF des environs de Glasgow. On est à l’approche de Noël, le froid se fait mordant, la neige commence à recouvrir le paysage… C’est le moment que choisissent Hector et deux compagnons de route pour entreprendre un long et éprouvant voyage vers Liverpool, Birmingham et enfin Londres, destination finale où les attendent comme chaque année d’autres SDF qui fêtent Noël tous ensemble dans la capitale illuminée. Le périple est évidemment l’occasion de rencontres éventuellement heureuses – dans cette Angleterre victime d’inégali- tés de plus en plus monstrueuses, la solidarité est parfois au rendez vous – mais aussi d’épisodes difficiles voire dramatiques. Mais le temps du trajet est aussi pour le spectateur le moyen de découvrir peu à peu Hector et ses secrets. Qui est-il ou plutôt qui était-il ? Comment en est-il arrivé là ? Alors qu’il arrive dans la dernière ligne droite de sa vie, alors que la fatigue et la maladie le gagnent, ce voyage sera t-il l’occasion pour lui de revenir sur un passé enfoui, peut-être sur une famille oubliée ? Comment franchir le pas, comment renouer des liens, quand on croit qu’on a toujours tout gâché ? Jake Gavin a longtemps été photographe de guerre, et on ressent tout au long du film son sens aiguisé du cadre qui saisit aussi bien les paysages du Nord de l’Angleterre que les quartiers de Londres. Avec ce premier film, il nous livre un instantané de l’Angleterre en temps de crise, une autre forme de guerre, économique et sociale celle là, qui voit des familles entières poussées à la rue par le libéralisme sauvage et la spéculation immobilière. On comprend aisément que Peter Mullan, dont les choix d’acteur et de réalisateur ont toujours marqué un engagement du côté des sans grade, des opprimés, ait pu être passionné par un tel rôle. Et même si la route vers la lumière est longue et semée d’embûches, Hector s’avère un beau conte de Noël qui passera votre petit cœur à l’essoreuse, tout en vous redonnant paradoxalement la patate, puisqu’en en ces temps sombres, ce film chaleureux choisit de défendre une vision positive de notre humaine condition : quand on touche le fond, on ne peut que remonter ! TOURNEFEUILLE NAHID Ida PANAHANDEH Iran 2015 1h45 VOSTF avec Sareh Bayat, Pejman Bazeghi, Navid Mohammad Zadeh, Milad Hossein Pour… Scénario d'Ida Panahandeh et Arsaian Amiri rement au film de Farhadi, où les personnages principaux appartenaient à un milieu plutôt aisé, Nahid est une jeune mère divorcée qui vit dans un petit port de la mer Caspienne et se débat pour sa survie quotidienne grâce à un petit travail de secrétariat. Elle se démène aussi pour avoir la garde de son fils au comportement difficile. Il faut dire que le père de l'enfant est un homme paradoxal, joueur invétéré et toxicomane irresponsable mais toujours amoureux de son ex-épouse et père aimant envers et contre tout… Pour faire référence à un film iranien qui a connu un succès retentissant, on peut sans tricher dire que Nahid s'inscrit dans la droite ligne de Une séparation, d'Ashgar Farhadi (disponible en Vidéo en Poche, ainsi que trois autres de ses films iraniens). Dans Une séparation, on suivait le divorce douloureux et contrarié de Nader et Simin, une rupture dans laquelle venait interférer le combat de Reza, une femme de ménage accusant Nader de l'avoir violemment bousculée au point de compromettre sa grossesse. Cette femme de ménage était incarnée par une actrice exceptionnelle, Sareh Bayat, qui tient justement le rôle principal de Nahid ! Mais contrai- C'est la complexité des situations, ainsi que les sentiments contradictoires des personnages qui font la richesse du film. Étrangeté de la loi iranienne : Nahid peut avoir la garde de l'enfant à condition de ne pas se remarier. Les choses se compliquent donc quand elle noue une relation durable avec Masoud, un élégant gérant d'hôtel qui accepte mal cette situation ubuesque et consent à se plier à une autre spécificité ubuesque de la loi : un mariage temporaire, qui permet aux intéressés de s'engager pour une heure ou quelques mois sans que cela soit inscrit dans les registres d’état civil ! Mais évidemment la chose va arriver jusqu'aux oreilles de l'ex-mari, d'au- tant que l'orgueil de Masoud supporte de plus en plus mal cette vie de secret. La jeune réalisatrice Ida Panahandeh décrit à merveille les déchirements de Nahid, qui sont probablement ceux de bien des femmes divorcées en Iran, dénonçant au passage l'hypocrisie et le piège du mariage temporaire : Nahid est avant tout une mère courage prête à tout pour son enfant qui ne lui en est pas forcément reconnaissant, mais c'est aussi une amante passionnée qui aimerait vivre pleinement son amour, et parfois enfin une ex-épouse compatissante, qui sait que son ex-mari n'est pas seulement un monstre irresponsable. Sans compter qu'elle n'est pas complètement insensible à la flamme qu'il a toujours pour elle… Dans ce rôle à multiples facettes, Sareh Bayat est magnifique. Ida Panahandeh, dont c'est la première fiction après plusieurs documentaires, a choisi de tourner son film en automne, dans l'atmosphère nuageuse et grise des bords de la mer Caspienne, au Nord de l'Iran. Elle a trouvé là le cadre parfait pour son très sensible et brillant théâtre des sentiments et des regrets. Une nouvelle grande réalisatrice iranienne est née… TOULOUSE Jeudi 21 Janvier à 20h30 à Toulouse Séance unique suivie d’une rencontre avec les réalisatrices (achetez vos places à partir du 9 janvier). L'ÉLAN Maïté Mosca et Florence Schmidt France 2015 52mn L’ÉTREINTE DU SERPENT (EL ABRAZO DE LA SERPIENTE) Ciro GUERRA Colombie 2015 2h05 VO (dialectes amazoniens et espagnol) STF Noir & Blanc avec Jan Bijvœt, Brionne Davis, Nilbio Torres, Antonio Bolivar, Yauenkü Migue… Tel un immense serpent, le fleuve rampe au milieu d'arbres centenaires, enracinés dans une terre de mystères. La nature vigilante semble tenir à l'œil celui qui s'aventure à la lisière de ses songes. La jungle amazonienne renvoie celui qui y pénètre à sa condition chétive et vulnérable. Evans fait partie de ceux-là. Ethno-botaniste passionné, il n'a pu résister à braver les dangers pour venir vérifier les dires de ses livres et partir à la recherche de la « yakruna », liane sacrée rarissime, réputée pour ses fortes vertus hallucinogènes. Il est accompagné de Karamate, le chamane quo'n lui a conseillé comme guide. Karamate, dernier représentant de son peuple, dépositaire d'un savoir unique, précieux, forgé dans des années d'oubli de soi et d'écoute de la nature. Habitué aux duperies de ceux qui cherchent à s'accaparer la terre et ses richesses, Karamate, méfiant, observe, jauge, écoute Evans et accepte en définitive de l'accompagner, même s'il sait qu'il est dans nature de la fourmi d'aimer l'argent. Voilà nos deux hommes qui s'enfoncent au cœur de la forêt et de ses envoûtements. Les souvenirs de Karamate remontent régulièrement à la surface, le voilà jeune guidant un autre homme, Théo… Ici le temps n'est pas linéaire, comme en occident. Pour les Indiens il est comme une série d'événements qui ont lieu simultanément dans plusieurs univers parallèles. Ce nouveau rythme, cette expérimentation constante pénètre peu à peu chaque fibre des deux explorateurs, Evans et Théo, bouleverse leurs sens, leurs croyances. Le périple se transforme en quête initiatique hallucinante, hallucinogène, à des années de distance. Tout cela est superbement interprété, mis en scène dans un noir et blanc profond, sensuel. On s'enfonce nous aussi dans la beauté intimidante de l'Amazonie, pris au piège d'un royaume intemporel dominé par une nature qui ne nous appartient pas et tout juste nous tolère, où seuls les humbles peuvent subsister. TOULOUSE & TOURNEFEUILLE Maïté Mosca, grenobloise et Florence Schmidt, toulousaine, se sont rencontrées il y a 10 ans lors de leurs études d’agronomie à Montpellier. Leur goût pour l’aventure et les rencontres les amène à voyager. Leur vision du monde et de la vie évolue, faisant naître un besoin d’action citoyenne. Elles décident alors de réaliser un film documentaire pour partager leurs découvertes. En 2011, les deux réalisatrices néophytes partent en stop pendant deux ans sillonner le continent américain de l’Alaska à l’Argentine, à la recherche d’autres façons de vivre ensemble, consommer, s’alimenter, se loger, grandir, plus respectueuses des hommes et de l’environnement. Elles rencontrent alors des gens de plus en plus conscients des changements climatiques et qui désirent avoir une plus petite empreinte écologique. Ils aiment le fait de vivre simplement, d'utiliser peu de ressources et font preuve, par leur mode de vie, que l'on peut réduire notre consommation tout en maintenant un très bon niveau de vie matériel. Il s'agit pour eux d'assumer leur responsabilité face aux problèmes mondiaux, de se comporter en adulte et ainsi d'agir enfin « comme une espèce intelligente » car c'est aux gens ordinaires d'initier, de vivre et de faire partie du changement. En résulte un film positif et stimulant face aux grands enjeux environnementaux et sociaux d'aujourd'hui. L'élan est une invitation à repenser le mode de vie occidental. Des scientifiques, psychologues, architectes, agriculteurs,… américains et européens, s'interrogent sur la qualité de vie, la relation aux autres et à la nature et partagent leurs expériences d'autres possibles au quotidien. PRÉJUDICE ou « la maison des ours » Antoine CUYPERS Belgique 2015 1h45 avec Nathalie Baye, Arno Hintjens, Thomas Blanchard, Ariane Labed, Eric Caravaca, Cathy Min Jung, Julien Baumgartner… Scénario d'Antoine Cuypers et Antoine Wauters On se souvient du célèbre « familles, je vous hais ! » lancé en son temps par André Gide. Une formule passée largement de mode de nos jours au profit d'un retour en grâce du couple et de la famille dûment estampillés par Monsieur le Maire, voire même par la sainte Église, apostolique et romaine. Mais bonne année et bonne nouvelle aujourd'hui pour ceux qui, à l'instar de notre glorieux écrivain, ne kiffent pas trop cette infernale engeance. En effet on ne se souvient pas, en découvrant ce Préjudice, avoir été à pareille fête iconoclaste depuis longtemps et sans doute faut-il remonter assez loin pour retrouver un certain nombre de films tout aussi furieux tels que Fanny et Alexandre de Bergman, Festen de Winterberg, Théorème de Pasolini, Qui a peur de Virginia Woolf de Mike Nichols… ou d'autres de Pialat ou de Haneke… Aux commandes de ce fol engin, un réalisateur belge dont c'est le premier film et qui nous fait dégringoler à grande vitesse dans les tréfonds de l'âme humaine en compagnie de quelques acteurs de haut vol tels que Arno, le célèbre chanteur dans le rôle du père de famille, Nathalie Baye dans celui de la mère et surtout Thomas Blanchard, le cœur battant déchirant du film, incapable malgré sa souffrance de couler sa différence dans le moule des conventions. Tous les ingrédients d'une bonne et sympathique petite fête étaient pourtant réunis au programme de ces retrouvailles familiales : une séduisante maison de maître avec son parc majestueux, une belle table dressée sous les frondaisons à côté d'un barbecue auprès duquel s'affaire le pater familias. Une cuisine confortablement aménagée dans laquelle s'active la mère en compagnie de sa belle-fille. Autant d'harmonie et de bonheur paisible nous in- viteraient presque à partager quelques instants avec cette gentille famille. Sauf que finit par flotter dans la conversation entre les deux femmes un « je ne sais quoi », comme disent les anglais dans notre langue, à propos d'un fils chéri qui tarde à arriver mais dont on croit deviner que la mère ne s'est jamais vraiment résolue à le partager avec une créature un peu trop exotique. Un coup de sonnette heureux interrompt tout à coup cet échange à fleurets très mouchetés entre les deux femmes alors que surgit fille et beau-fils, les bras chargés de bonnes bouteilles. L'imperceptible tension disparaît sous l'effet de la bonne humeur et de la convivialité un peu forcée d'un gendre qui paraît redouter comme la peste les climats de tension. Le malheureux sera servi alors que monte du sous-sol les coups sourds de la course sur tapis roulant du fils maudit, le vilain petit canard, celui qui bientôt sèmera le trouble par sa seule et inconfortable présence… TOULOUSE Aikido Franck Noël 7e Dan Aikikai Dimanche 17 janvier à 10h à Tournefeuille, dans le cadre du Festival International du Film sur les Droits Humains (FIFDH). Projection unique suivie d'un débat sur la marche des sans terre avec Louis Campana, président de l'association Gandhi International (Apportez les brioches, on offre le café !). Achetez vos places à partir du 6 janvier, tarif unique 4€. MILLIONS CAN WALK au Dojo de la Roseraie 4, chemin Nicol - 31200 Toulouse Tél : 05 61 26 10 31 metro Argoulets www.aikido-noel.com Cours tous niveaux, du débutant complet au plus avancé Tous les jours midi et soir. Tarifs réduit ado., étudiant et chômeur. Christoph Schaub et Kamal Musale Suisse/Inde 2014 1h28 VOSTF Avec Pankhi Bai, Ghinnu Kole, Sushmita, Selva, Lakshmi, Biras Topno, Anil Kindo, Rajagopal P.V., Jairam Ramesh, Ramesh Sharma… Ils sont cent mille en marche, paysans sans terre et Adivasi – les aborigènes de l’Inde – tous en marche. A pied sur les routes poussiéreuses, sur la « National Highway », à travers villes et villages, en marche. L’extraction massive des richesses du sol, l’apparition d’immenses plantations et la construction d’infrastructures pharaoniques les ont chassés de leurs terres et ont sapé les fondements de leur vie paisible. Et cette spirale tourne, inexorablement, toujours plus vite. Ils sont venus du pays entier lutter ensemble pour une existence dans la dignité. Parmi eux, le charismatique Rajagopal, le leader et maître à penser du mouvement. Leur marche de protestation les mène de Gwalior à Delhi, 400 kilomètres plus loin. Ils résistent à la chaleur, à la maladie, aux rigueurs de la route. Car rien ne les déviera de leur résolution : ils ne céderont ni ne rentreront à la maison avant que le gouvernement ait satisfait à leurs revendications. Comment lutter pour ses droits sans violence ? Avec ce questionnement à la fois actuel et essentiel, le film de Christoph Schaub et de Kamal Musale rayonne bien au-delà de l’Inde. Millions can walk est un film militant et philosophique, nourri d’émotions et d’images étonnantes, d’une grande force métaphorique. Il développe un véritable suspense : ces hommes et ces femmes réussiront-ils ? Le gouvernement satisfera-t-il à leurs revendications ? Ce qui se passe en Inde se passe dans le monde entier : au Brésil, en Chine, en Indonésie – la course au développement des pays que l’on appelle émergents. Ils veulent acquérir la richesse de leurs voisins occidentaux. Ils veulent se montrer attractifs pour les investisseurs et maintenir leur taux de croissance au plus haut niveau des marchés mondiaux. Cette dynamique ne tient aucun compte des traditions des aborigènes de l’Inde et des intouchables. Pratiqué à l’échelle globale, ce capitalisme de consommation sauvage - sans valeurs, sans garde-fous, sans éthique ou religion, sans aucune considération pour le futur - est voué à nous conduire à l’apocalypse. Cette description peut sembler radicale, mais sa réalité est criante pour nos protagonistes Pankhi Bai, Ghinnu Kole, Sushmita, Selva, Lakshmi et Biras Topno. Ils représentent les 100 000 personnes qui marchent sur Delhi, qui, à leur tour, sont les émissaires des centaines de millions de victimes sans terre, fermiers ou indigènes, expulsés de leur propriété pour satisfaire l’appétit des industries et des multinationales. THE BIG SHORT Le casse du siècle Adam McKAY USA 2015 2h11 VOSTF avec Christian Bale, Steve Carell, Ryan Gosling, Brad Pitt, John Magaro, Finn Witrock, Karen Gillian, Melissa Leo, Marisa Tomei… Scénario d’Adam McKay et Charles Randolph, d’après le livre-enquête de Michael Lewis Dans le New York Times, Paul Krugman, Prix Nobel d’économie en 2008, écrit que The Big short « réussit génialement à rendre distrayantes les arnaques de Wall Street et à exploiter l’humour noir inhérent à la manière dont tout s’est écroulé ». Réalisateur-phare de la nouvelle comédie américaine aux côtés de son comparse et ami Will Ferrell, relativement méconnu en France, Adam McKay décale avec The Big short son angle de tir. Loin des délires absurdes et infantiles qu’il affectionne, le sujet est cette fois plutôt grave, puisqu’il s’agit de la crise des subprimes, étincelle inaugurale d’une crise économique mondiale. McKay, qui pas plus qu’un autre ne se refait, n’en signe pas moins un film drôle, mais d’un nouveau genre dans l’ordre du rire, qu’on pourrait nommer « comique pédagogique ». Le défi n’est pas mince : il s’agit à la fois de divertir en montrant une brochette de personnages passablement allumés, mus par des affects schizophréniques, et d’informer le spectateur en lui expliquant les mécanismes spéculatifs financiers rela- tivement complexes qui nourrissent leur pathologie. Ce qu’il faut donc souligner – par comparaison avec d’autres œuvres remarquables qui se sont emparées du sujet, du documentaire Inside job, de Charles Ferguson, au Loup de Wall Street, de Martin Scorsese – c’est le côté retors du film. The Big short raconte en effet l’histoire d’une brochette de financiers qui, plus clairvoyants que les autres, ont décelé le caractère délictueux des prêts hypothécaires consentis aux particuliers par les banques, et vu venir l’énormité de la crise des subprimes qui allait s’ensuivre. Tout l’intérêt du film consiste à montrer comment ces personnages, qui ont raison contre leur milieu, vont se positionner à la fois professionnellement et moralement par rapport à ce qu’ils perçoivent comme une catastrophe annoncée. C’est très exactement en cette délicate articulation que le film gagne ses galons. Car si tous entrent en lutte contre la gigantesque manœuvre qui gangrène les milieux financiers, c’est essentiellement par les mêmes moyens et pour les mêmes fins : la spéculation financière, l’enrichissement personnel, le shoot d’adrénaline. Ces hommes-là ont beau être dans le vrai, ils n’en misent pas moins sur l’effondrement général, des spéculateurs comme de leurs victimes, pour mettre du beurre dans leurs épinards. Voilà en un mot la grandeur de The Big short, qui est de nous rappeler que la probité ne sort jamais gagnante d’un système où l’ultime valeur, le seraitelle au nom d’une certaine définition du bien public, est le profit. Loin d’être sentencieuse, cette petite leçon de choses néolibérales s’appuie sur une dramaturgie pleine de tension, filme le huis clos à la manière d’un documentaire… et tire grand profit d’acteurs à l’abattage frénétique. Christian Bale campe ainsi impérialement Michael Burry, ex-neurologue, génie des algorithmes, gestionnaire de fonds excentrico-autarcique, amateur de rock metal et massacreur de batterie, inventeur du mécanisme qui permettra à tous les personnages du film de rafler la mise au moment où Wall Street la perdra. Steve Carell, grande mèche teinte rabattue sur le front, incarne Mark Baum, sorte de Saint-Just perpétuellement indigné d’un milieu dont il fait pourtant partie intégrante, ce qui l’énerve encore plus. Ryan Gosling est Jared Vennett, un jeune loup de Wall Street froid comme la mort, qui a lui aussi senti le coup venir. Finn Wittrock et John Magaro interprètent quant à eux deux jeunes ambitieux gestionnaires de fonds qui vont s’adjoindre le concours d’un ex-trader devenu un intégriste de l’écologie (Brad Pitt) pour jouer dans la cour des grands. Autant de héros dont la victoire sera célébrée par un désastre, invitant à considérer The Big short comme une tragédie qui ne dit pas son nom. (J. Mandelbaum, Le Monde) TOURNEFEUILLE Anomalisa Charlie KAUFMAN et Duke JOHNSON USA 2015 1h30 VOSTF avec les voix de David Thewlis, Jennifer Jason Leigh, Tom Noonan… Scénario de Charlie Kaufman Musique (superbe) de Carter Burwell, le compositeur attitré des frères Coen EXTRAORDINAIRE FILM D'ANIMATION POUR ADULTES (vraiment pas pour les enfants) « Extraordinaire film d'animation » annonçons-nous sans hésiter. On aurait pu écrire « exceptionnel », on était à deux doigts de se laisser aller à « génial » mais on s'est retenu à temps. Sur ce coup, on ne sera sans aucun doute pas les seuls à user (abuser dirons les esprits rétifs à l'enthousiasme) des superlatifs tant Anomalisa s'impose comme une œuvre hors du commun, une réussite totale en ce sens qu'elle fait preuve d'une cohérence parfaite entre le fond et la forme. C'est ici sans doute qu'il faut exhorter nos spectateurs réfractaires au cinéma d'animation à surmonter leurs préventions et à venir découvrir à quel point la technique dite du « stop motion » (animation en volume image par image) peut créer un univers sensible et profond, propice aux émotions, à la réflexion, aux interrogations les plus essentielles. Ce que Charlie Kaufman (scénariste fameux de Dans la peau de John Malkovich et d'Eternal sunshine of the spotless mind, réalisateur en 2008 d'un premier film injustement passé inaperçu : Synecdoche, New York) et Duke Johnson (le spécialiste de l'animation, c'est lui) expriment et font vivre ici, ils n'auraient pas pu l'exprimer et le faire vivre dans un film en prise de vues réelles, avec des acteurs en chair et en os. L'utilisation des figurines animées apporte un recul, une poésie, une forme de radicalité expressive qui donnent au film toute sa dimension de fable existentielle et philosophique, qui lui confèrent paradoxalement une incroyable humanité. Fascinante expérience pour le spectateur, qui est d'abord intrigué, voire perturbé, par ces personnages au visage figé, au regard perdu, accomplissant comme des marionnettes (qu'ils sont doublement !) des gestes semble-t-il dénués de nécessité, se mouvant dans des décors impersonnels comme savent si bien les imaginer les urbanistes et autres designers de la modernité totalitaire et mondialisée. Et puis, peu à peu, les traits se précisent, les détails s'affirment, et nous percevons que tout fait sens, que rien dans l'image comme dans la bande son n'est inutile (magnifique travail sur le son, sur les voix), rien n'est gratuit, rien n'est laissé au hasard : c'est tout un monde qui se construit sous nos yeux, tout un monde de situations, d'actions, de mots, d'échanges, de signes, de symboles, tout un monde qui mérite bien notre attention de chaque instant. Un avion vole dans un ciel nuageux. À bord, un homme grisonnant au regard las. Il écoute sans les entendre les paroles banales de son voisin et supporte mal que celui-ci lui prenne la main, par réflexe de crainte, au moment de l'atterrissage. L'homme récupère ses bagages, le pas résigné. Il prend un taxi, le chauffeur lui parle de choses et d'autres qui ne l'intéressent nullement. Il se rend à l'hôtel Fregoli, où une chambre type supérieur a été réservée pour lui. Il s'installe, allume la télé. Cet homme, c'est Michael Stone, un spécialiste du service clients dans les grandes entreprises. Il a même écrit un bestseller sur la question : « Comment puis-je vous aider à les aider ? ». Il est à Cincinnati pour donner une conférence sur son bouquin et on le devine accablé par l'idée de participer de son plein gré à ce jeu de rôles dérisoire qui fait de vous une vedette parce que vous avez écrit un guide de conseils sur l'assistance hotline… Michael Stone s'est laissé fossiliser dans la routine de sa vie. Il est mari, il est père, il est seul. Il profite de sa présence à Cincinnati pour reprendre contact avec un amour de jeunesse : fiasco complet, le courant ne passe plus. Estil jamais passé ? Peut-être la rencontre avec une de ses fans, Lisa, hébergée dans le même hôtel, va-t-elle le réveiller de son engourdissement ? Peut-être l'amour, cette anomalie, va-t-il redonner des couleurs à cette grisaille uniforme dans laquelle il se débat ? TOULOUSE Dernière Zéance Dimanche 14 février à 20h30 à Toulouse, soirée spéciale « rétro gaming » avec la projection unique et exceptionnelle de The King of Kong (inédit en France !) suivie d’une rencontre avec des développeurs et spécialistes du jeux vidéo (achetez vos places dès le 30 janvier). THE KING OF KONG A FISTFUL OF QUARTERS Prochaine Dernière Zéance dimanche 6 mars : Avant-première de Evolution de Lucile Hadzihalilovic suivie (sous réserve) d’une rencontre avec la réalisatrice ÉVOLUTION Prix du jury au festival de San Sebastian Malgré quelques tentatives, certes peu convaincantes, le cinéma français est toujours frileux à produire des films de genre, notamment fantastiques, alors que nos voisins espagnols prennent des risques en la matière et certaines œuvres obtiennent même des Goyas (les Césars espagnols). Il faut saluer les producteurs et le distributeur du film d’avoir cru en ce projet, permettant ainsi, après onze ans d’absence à la réalisatrice de revenir avec une œuvre ambitieuse et mystérieuse à l’ambiance toute lovecraftienne… Nicolas, onze ans, vit avec sa mère dans un village isolé au bord de l’océan, peuplé uniquement de femmes et de garçons de son âge. Dans un hôpital qui surplombe la mer, tous les enfants reçoivent un mystérieux traitement. Nicolas est le seul à se questionner. Il a l’impression que sa mère lui ment et il voudrait savoir ce qu’elle fait la nuit sur la plage avec les autres femmes. Au cours des étranges et inquiétantes découvertes qu’il fera, Nicolas trouvera une alliée inattendue en la personne d’une jeune infirmière de l’hôpital… Grâce au travail remarquable du chef opérateur et des ingénieurs du son, la cinéaste nous invite à un voyage sensoriel puissant et troublant où l’étrangeté se mêle au pouvoir de l’imagination. Film documentaire de Seth Gordon USA 2007 1h20 VOSTF avec Billy Mitchell, « le champion », et Steve Wiebe, « le challenger »… S’il y a un film documentaire à voir sur les jeux vidéos, c’est bien celui-là, qui va d’ailleurs bien au-delà de son sujet. Si le sous-titre « pour une poignée de quarters » évoque un duel à la Sergio Leone (le quarter est une pièce américaine de 25 cents que l’on mettait pour faire une partie dans le monnayeur des bornes d’arcades), c’est que ce film est un peu le When we were kings du « retro gaming ». Digne du combat mythique entre Georges Foreman et Muhammad Ali, The King of Kong raconte une des plus incroyables rivalités de l’histoire du cinéma entre Steve Wiebe et Billy Mitchell, deux joueurs courant après… le record du monde sur le jeu Donkey Kong. Dès les premières minutes, figure cette citation de William S. Burroughs, écrivain de la Beat génération : « C’est un univers de guerre. Il existe peut-être d’autres univers reposant sur d’autres principes, mais le nôtre semble basé sur la guerre et les jeux. Tous les jeux sont belliqueux. Il y a les vainqueurs et les perdants. Bien souvent, les perdants peuvent devenir des vainqueurs, et, en un clin d’œil, les vainqueurs peuvent devenir des perdants. » Cela pourrait sembler bien pompeux compte tenu de l’apparente futilité du sujet. Ce n’est pas le cas. Le film de Gordon arrive par miracle à transcender son sujet en en faisant une métaphore de l’Amérique. Steve Wiebe et Billy Mitchell sont les deux versions d’une même obsession : celle d’être le premier. D’un côté, Wiebe incarne le parfait loser laissé sur le bas-côté du rêve américain. Wiebe a la poisse. Il pensait jouer au baseball ? Son bras en a décidé autrement. Et pourquoi pas devenir musicien ? La vague grunge de la ville voisine de Seattle ne l’a pas emporté. Le jour même de son licenciement, il signait pour acheter une maison avec sa femme… Wiebe trouve son échappatoire en jouant à Donkey Kong au fond de son garage. Obsédé par le jeu jusqu’à y consacrer ses nuits… De l’autre, Billy Mitchell est un personnage hallucinant qui va au-delà de la plus caricaturale des fictions. Comme il le dit à la caméra de Seth Gordon, son credo tient en trois lettres : « U. S. A. ». Il porte même une cravate aux couleurs de la bannière étoilée. représente presque tout ce que l’Amérique a de détestable, lorsqu’elle mène le monde avec arrogance et condescendance, aveuglée par son patriotisme hypertrophié. Exceptionnel, tout simplement magnifique, touchant, vrai, The King of Kong est le récit improbable et incroyable d’un duel picaresque oscillant entre farce et tragédie, aux multiples retournements de situation, et qui nous fait découvrir un monde étonnant, celui du gaming des années 80 jusqu’à 2007, avec ses règles et son code de l’honneur. LES 8 SALOPARDS (THE HATEFUL EIGHT) Écrit et réalisé par Quentin TARANTINO USA 2015 2h47 VOSTF avec Samuel L. Jackson, Kurt Russel, Jennifer Jason Leigh, Tim Roth, Bruce Dern, Michael Madsen, Walton Goggins, Demian Bichir... Musique originale d’Ennio Morricone, agrémentée de quelques contributions extérieures, dont celle des White Stripes et de Roy Orbison. Depuis le Code Hays des années trente, la tradition des films de « mauvais genre » à Hollywood est d’utiliser le cinéma de divertissement pour subvertir la morale et la bien-pensance. Sous ses allures de farce sadique de sale gosse, le cinéma de Tarantino est plus incisif qu’il n’y paraît, c’est de plus en plus évident à chaque nouveau film. Tout comme Scorsese, il s’attaque dans ses dernières réalisations aux fondations de la nation américaine, brocardant (avec style) l’hypocrisie de ses valeurs tout en montrant la violence et la cruauté sur lesquelles le pays s’est construit, pays raciste, sexiste et brutal, où tout commence par une prière et finit par une pendaison, mais sous le regard vénérable et bienveillant d’Abraham Lincoln. Ce n’est sans doute pas un hasard ou un caprice si pour son dernier opus, il a confié la musique originale à Ennio Morricone, le compositeur des Il était une fois… Car ce n’est pas un Tarantino comme un autre, ou alors c’est un Tarantino comme tous les autres à la fois, synthèse particulièrement savoureuse tout en étant un film de la maturité. La distribution a quelque chose à y voir, l’ensemble le plus « tarantinesque » depuis Pulp fiction (mention spéciale à Walton Goggins dans le rôle d’un shérif capable autant de bêtise que de génie, qui gagnera sans cesse en complexité et deviendra, à sa manière, aussi marquant que les deux têtes d’affiche Samuel Jackson et Kurt Russel). On retrouve le huis clos tendu de Reservoir dogs, les excès de Django unchained et ses raffinements stylistiques, le chapitrage d’Inglourious basterds… on a même droit à un monologue hilarant de Samuel Jackson qui n’est pas sans rappeler le « Ézéchiel 25, verset 10… » de Pulp fiction. Si le titre original évoque The Magnificent seven, l’attelage des Huit salopards n’aura pas la même rédemption que les sept mercenaires emmenés par Yul Brinner et Steve McQueen. L’ouverture du film, ample et lugubre, magnifie la musique de Morricone, les montagnes enneigées, immaculées, découvrant peu à peu les contours d’un christ en croix recouvert d’une épaisse couche de neige, page blanche funèbre prête pour cette histoire sanglante qui débute par l’arrivée d’une diligence et le titre d’un premier chapitre plein de promesses : « Dernier arrêt avant Red Rock ». La diligence a pour passagers John Ruth (Kurt Russell), un chasseur de primes, ainsi que sa captive Daisy Domergue (Jennifer Jason Leigh). Connu pour ses principes, Ruth tient à livrer vivante sa prisonnière à la justice afin qu’elle subisse la mort par pendaison (ce qui donnera lieu à des conversations d’exégètes sur les vertus comparées d’une pendaison et d’une exécution sommaire par balle, banale et mesquine mais qui évite quelques tracas pour le transport…). Ils croisent en chemin Marquis Warren (Samuel Jackson), lui aussi chasseur de primes et détenteur d’une précieuse lettre signée par le président Lincoln luimême. Chris Mannix (Walton Goggins), un renégat sudiste et nouveau shérif de Red Rock, se joindra au groupe alors que le blizzard, au loin, gagne en intensité. Ils décident de faire escale dans une mercerie montagneuse, mais la patronne de l’établissement n’est plus là, à sa place se trouvent quatre étrangers… Blizzard, blizzard… vous avez dit blizzard ? Alors que la pénombre et le manteau neigeux se referment sur nos huit salopards, on ne sait pas lequel (ou lesquels) d’entre eux jouera un tour pendable aux autres… TOULOUSE & TOURNEFEUILLE LA VIE TRÈS PRIVÉE DE MONSIEUR SIM Michel LECLERC France 2015 1h42 avec Jean-Pierre Bacri, Vimala Pons, Isabelle Gelinas, Valeria Golino, Vincent Lacoste, Mathieu Amalric… Scénario de Michel Leclerc et Baya Kasmi, d'après le roman de Jonathan Coe C'est l'histoire d'un type ordinaire, Monsieur Sim (« comme la carte » se présente-t-il invariablement), qui est persuadé d'être « ennuyeux à mourir », d'être un loser absolu. Et à force d'en être convaincu lui-même, il a fini par en convaincre les autres. La première scène, très drôle, nous démontre que sa conversation peut être littéralement assommante… Heureusement la vie réserve des surprises, même aux cas désespérés. Monsieur Sim rencontre ainsi, un peu par hasard, un étonnant personnage qui va lui raconter l'histoire d'un navigateur britannique amateur, parti en course en solitaire et qui préféra se perdre en mer plutôt que d'abandonner et de décevoir son entourage… Ce destin certes tragique mais romanesque va lui donner une sorte de second souffle (un peu court mais c'est déjà ça) : François (on découvre qu'il a un prénom !) Sim décroche un improbable boulot de représentant en brosses à dents durables et, au volant d'une rutilante voiture hybride de fonction, équipée d'un GPS dangereusement omniscient, il part sur les routes, ce qui va lui permettre de prendre la tangente et d'essayer de reconquérir sa vie et les siens quelque part entre Bourg-en-Bresse et la Méditerranée. Un voyage à la découverte des secrets de famille et des plaies à cicatriser… Ce rôle de solitaire dépressif mais volubile, capable de parler au premier venu même si son interlocuteur ne lui a rien demandé, est évidemment taillé sur mesure pour l'extraordinaire Jean-Pierre Bacri, qui excelle dans toutes les scènes de comique de situation mais qui donne aussi à une réelle épaisseur humaine à son personnage. À partir de ce singulier François Sim auquel on s'attache de plus en plus, se construit une comédie pince-sans-rire qui est aussi une fable philosophique tendre et mélancolique sur notre société volontiers absurde où des moyens de communication ultra-perfectionnés sont censés unir les gens et ne font que les isoler… TOULOUSE & TOURNEFEUILLE BÉLIERS (HRUTAR) Écrit et réalisé par Grimur HAKONARSON Islande 2015 1h33 VOSTF avec Sigurour Sigurjonsson, Theodor Juliusson, Charlotte Boving, Gunnar Jonsson… C'est un magnifique film d'hiver, un film de neige et de froid, de vent et de glace, une sorte de conte de Noël rude et gaillard, qui aurait oublié d'être niais, qui cacherait sa chaleur humaine sous les barbes rousses hirsutes et les gros pulls en laine sauvage. C'est beau, c'est singulier, c'est vivifiant ! Nous sommes dans une vallée isolée du centre de l'Islande, âpre et grandiose, battue par les vents, bien loin de la partie maritime et touristique du pays. Dans ces contrées, l'élevage des moutons est une religion, et on vénère tout particulièrement les béliers, dont force et virilité font l'objet de concours fort disputés. Parmi ces éleveurs, deux figures seront au centre du film. Gummi et Kiddi, tous deux sexagénaires, tous deux célibataires, qui vivent dans des fermes contigües, tout juste séparées par un portail. Ils se croisent forcément mais ne s'adressent pas même un regard. S'ils ont un besoin impératif de communiquer, ils confient leur message à un chien, qui fait l'aller et retour entre les deux maisons. Sacrés Gummi et Kiddi ! Ils sont fâchés. À mort. Depuis quarante ans. Et ils sont frères ! Des frères qui bien sûr élèvent tous deux des béliers et qui sont donc des concurrents acharnés quand vient le moment du fameux concours… Cette situation qui flirte avec l'absurde va prendre un tour plus dramatique quand la maladie de la tremblante va être repérée chez les bêtes de Kiddi, ce qui signifie l'abattage de tous les troupeaux de la vallée, principe de précaution oblige… Ce formidable Béliers commence comme une comédie à l'humour très scandinave, autrement dit décalé, introverti… et puis le film prend une autre dimension, plus lyrique, plus grave, et s'ouvre à une ample réflexion – jamais théorique, toujours physique et sensible – sur le rapport de l'homme à la nature, de l'humain à l'animal, sur le lien fraternel qui peut renaître dans l'adversité. TOURNEFEUILLE A SECOND CHANCE Susanne BIER Danemark 2015 1h42 VOSTF avec Nikolaj Coster-Waldau, Maria Bonnevie, Ulrich Thomsen, Nikolaj Lie Kaas, Lykke May Andersen… Scénario de Anders Thomas Jensen Prix du Jury, Festival International du Film Policier, Beaune 2015 La médaille en chocolat ci-dessus mentionnée n'est pas anodine. A second chance n'est pas vraiment un polar mais si le film a été distingué par le jury d'un festival consacré au genre, c'est bien parce qu'il installe un véritable suspense, parce que son récit est construit un peu comme une enquête, délivrant les informations au fur et à mesure, conduisant son protagoniste principal – et le spectateur – sur d'éventuelles fausses pistes pour mieux révéler une vérité, ou plutôt des vérités presque insoupçonnables. Si bien que ce drame familial et existentiel captive autant qu'un thriller… Policier, c'est quand même le métier d'Andreas, notre héros. Il est inspecteur et fait sereinement son boulot, équilibré par une vie familiale on ne peut plus harmonieuse : une épouse aimée et aimante, et un nouveau-né accueilli dans l'allégresse. Tout le contraire de son coéquiper Simon, un peu plus âgé, récemment divorcé et sur la voie de s'abîmer dans un alcoolisme à peine dissimulé. Cette situation radicalement opposée est constitutive des enjeux psychologiques et moraux que développera le film : entre le flic bien dans sa vie et le collègue en perdition, le plus fragile ou à l'inverse le plus « raisonnable » n'est pas forcément celui qu'on croit. Un matin, Andreas et Simon sont appelés pour une intervention d'urgence chez un couple de junkies qui se disputent à grand tapage. Ils découvrent une jeune femme complètement paumée, sous la coupe d'un partenaire grande gueule et qui a du mal à contenir sa violence. De là à considérer qu'il est dangereux, il n'y a qu'un pas… Et le plus difficile à encaisser, surtout par Andreas qui se sent particulièrement concerné, c'est ce tout petit enfant caché dans un placard, qui ne semble pas bénéficier de tous les soins recommandés par le guide du parfait parent. De là à considérer que le bébé est maltraité, il n'y a qu'un pas… C'est autour de ce tout petit enfant que va se nouer l'intrigue, que va se cristalliser le drame dont nous ne vous révélerons rien. Sinon qu'il mettra en scène les mécanismes psychologiques éventuellement aberrants que peut engendrer l'amour paternel / maternel. Sinon qu'il interrogera sans concession la bonne conscience paternaliste et intrusive de la bourgeoisie danoise (il va sans dire que, comme le nuage de Tchernobyl, ce paternalisme de classe ne connaît pas les frontières). Sinon qu'il épinglera de manière cinglante et définitive les dangers de la foi aveugle dans le déterminisme social et culturel. « A second chance est un drame personnel sur des personnes vulnérables, qui font face à des situations dont ils n’ont pas le contrôle, qui n’ont pas for- cément la force nécessaire pour affronter ces épreuves. Un drame aussi sur les secrets qui les entourent. « Aux prises avec ces questions, nous avons cherché à examiner les bases morales des relations humaines, qu’elles soient privées ou sociales, à nous interroger sur nos propres valeurs morales et éviter les jugements hâtifs. » Susanne Bier TOULOUSE BANG GANG (UNE HISTOIRE D'AMOUR MODERNE) Écrit et réalisé par Eva HUSSON France 2015 1h38 avec Finnegan Oldfield, Marilyne Lima, Daisy Broom, Lorenzo Lefebvre… Film soutenu par la Région Aquitaine et le Département des Pyrénées-Atlantiques, en partenariat avec le CNC. Bang Gang commence par un plan séquence impressionnant. La caméra se faufile dans une grande villa d'une région littorale lors d'un été caniculaire. S'y déroule une fête orgiaque confuse entre adolescents, et la caméra semble flotter entre les corps et les volutes de fumées illicites. Les cinéphiles penseront immédiatement au cinéma de Larry Clark, photographe / cinéaste américain qui n'a cessé d'observer ce dangereux passage à l'âge adulte, l'éveil à la sexualité et aux transgressions diverses, l'immense solitude de certains ados, même s'ils passent leur temps en bande… Bang Gang pourrait évoquer en particulier Ken Park, mais là ou Larry Clark nous donne une vision désespérée de l'adolescence face à des adultes égoïstes ou psychotiques, la jeune Eva Husson propose une image beaucoup plus nuancée et tendre malgré la crudité des images : il y une vraie énergie assez joyeuse dans son film. Le récit va suivre deux copines, Laetitia et George. La première est plutôt introvertie et, on le comprend vite, vierge. George, moue à la Bardot et corps de sylphide, est déterminée, directe, et provocatrice. George est secrètement amoureuse d'Alex, le garçon distant et un peu méprisant qui vit seul dans une grande maison, lâché par sa mère partie en vacances. Il y a aussi le voisin, le ténébreux Gabriel, un peu coupé du monde depuis l'accident qui a laissé son père paralysé, et qui trouve dans la composition de musique électro et les free parties un exutoire à sa peine. Nous sommes dans la banlieue plutôt cossue de Biarritz lors d'un été chaud, alors qu'étrangement la radio annonce un enchaînement d'accidents ferroviaires… Alex et son copain Nikita organisent des fêtes qui vont vite dégénérer quand George suggère des jeux qui feraient passer le poker déshabilleur pour un amusement de cour de récré. Au delà de l'apparente provocation des scènes sexuelles assez explicites – qui feront jaser les moralistes de tout poil – Eva Husson observe avec une intelligence rare les tourments de l'adoles- cence : la solitude infinie de ces mômes, souvent de familles de divorcés, qui cherchent en vain une fraternité dans le groupe, la manière décomplexée dont cette génération parle de sexe et le pratique, même si beaucoup restent profondément en recherche de sentiments amoureux profonds et sincères. C'est tout particulièrement le cas de George, la plus faussement libérée de la bande… Il y a aussi le rôle délétère des outils de communication, des réseaux sociaux : on se photographie, on se filme, y compris dans les moments les plus intimes, on s'envoie les images, on les partage éventuellement à plusieurs, on les commente, on les « like », on les « unlike », avec le risque inévitable de la dépréciation d'autrui, du harcèlement, du viol de ce qu'il y a de plus secret. En même temps, dans l’œil d'Eva Husson, tous ces comportements, même si ce sont des erreurs qui peuvent avoir des conséquences graves, construisent les personnages, leur forgent une expérience, car après tout l'apprentissage est aussi fait de grosses plantades. Et si on peut au départ être choqué, ou inquiet, ou désespéré, on se prend à s'attacher et même à trouver lumineux tous ces ados remarquablement incarnés par quelques jeunes acteurs presque inconnus, notamment Marylin Lima (George), débutante bouleversante. Et la mise en scène d'Eva Husson est elle-même lumineuse et débordante d'énergie, utilisant au mieux ces banlieues résidentielles ensoleillées comme théâtre des amours et des cruautés adolescentes. TOULOUSE LES PREMIERS, LES DERNIERS Jeudi 14 janvier à 20h30 à Toulouse, projection unique suivie d’une rencontre avec Christian Girier, le réalisateur, et Patrick Dupouey, professeur de philosophie à Toulouse en hypokhâgne et ancien élève de Marcel Conche (préventes à partir du 2 janvier). MARCEL CONCHE la nature d’un philosophe Christian GIRIER documentaire France 2014 1h10 tout en étant lucides et les sus-nommés Délépine et Kervern avec un ton un chouïa plus grave et plus tendre. On le sait et on le chérit aussi pour ça, Bouli Lanners a toujours aimé les laissés pour compte. Dans Eldorado, c'était un jeune voleur que le héros – incarné par le réalisateur lui-même – accompagnait à travers la Wallonie, dans un road movie trépidant et épique, pour retrouver sa famille dans le Sud du pays. Dans Les Géants, il filmait avec une empathie contagieuse un groupe d'enfants livrés à eux mêmes au cœur de l'été et de la forêt. Bouli Lanners aime à la folie les paysages désolés de fin de monde, la plaine wallonne désertée dans Eldorado, les montagnes forestières des Ardennes belges dans Les Géants. Les Premiers, les derniers s'inscrit de plain pied dans cette veine féconde. Ses deux héros sont deux hommes de main chargés par un mystérieux commanditaire de retrouver un téléphone volé contenant des informations compromettantes. Mais Gilou et Cochise ne sont pas des chasseurs de prime de toute première fraîcheur, aucune chance qu'on les confonde avec Steve Mc Queen, notamment Gilou (Bouli Lanners), affublé d'un petit chien ridicule et parfaitement incapable de courir plus de cent mètres sans risquer la crise cardiaque. Les voilà perdus dans la plaine de Beauce, dont l'horizon désespérément dépourvu de relief et la densité au km2 feraient déprimer un clown sous euphorisants. Leur chemin va croiser un jeune couple de handicapés en fuite et une bande d'autochtones fort peu accueillants. Au-delà de l'intrigue étonnante parce que jamais prévisible, la force du film tient au formidable duo Albert Dupontel / Bouli Lanners, parfaits en losers magnifiques unis à la vie à la mort par l'amitié et les galères. Et on n'oubliera surtout pas les rôles secondaires : Suzanne Clément, la comédienne fétiche de Xavier Dolan, Serge Riaboukine impayable en beauf brutal et borné, et les vieux sages Michael Lonsdale et Max Von Sydow dans des apparitions lumineuses. Visuellement le film est splendide : Bouli Lanners donne une dimension épique au paysage uniforme et monotone de la plaine beauceronne et en fait ressortir les étrangetés, comme le vestige de ce monorail surélevé qui devait rejoindre Paris et Orléans et qui, abandonné au milieu des années soixante-dix, s'arrête de manière incongrue au milieu de la forêt. Ou dans cette scène qui voit un cerf surgir dans un hangar désert où se trouve le corps oublié d'un homme décédé il y a bien longtemps… Jouant en virtuose d'une lumière volontairement crépusculaire, qui crée une atmosphère à la fois envoûtante et inquiétante, Bouli Lanners va dans le sens du beau titre apocalyptique de son film, mais c'est pour mieux faire surgir cette humanité et cette générosité que l'on croyait perdues. TOULOUSE & TOURNEFEUILLE Un film sur un philosophe vivant est chose rare. Le documentaire de Christian Girier est la preuve que le cinéma est un bon moyen pour se rapprocher de l’œuvre du philosophe, surtout quand il s’agit comme l’a fait le réalisateur d’aller le rencontrer chez lui, dans sa maison natale d’Altillac en Corrèze, de le filmer au plus près mais sans indiscrétion, sans intrusion, dans son quotidien, de parler avec lui de son enfance paysanne, de sa jeunesse, sa passion des livres, de la philosophie, des philosophes antiques… et de Montaigne. Marcel Conche nous convie à une méditation philosophique enracinée chez les plus anciens penseurs. Sa métaphysique s’ouvre à une Nature qui ne se réduit pas à ce que l’on croit voir. En cheminant dans les paysages de son enfance corrézienne, il nous livre avec délice une sagesse vécue au plus près de sa vie. Marcel Conche est agrégé de philosophie, Docteur ès lettres, a été membre de l’Académie d’Athènes, lauréat de l’Académie française pour l’ensemble de son œuvre, et est professeur émérite à la Sorbonne. « Pétri de sagesse, Marcel Conche se montre tel qu’il est, tel qu’il pense : loin des dogmes et des vérités figées il est en perpétuel mouvement. Son charisme, coloré de malice et d’humour, en fait une personne authentique devant la caméra. Il s’agit d’un film ni pour érudit ni pour spécialiste mais bien d’un film qui s’adresse à tous et à chacun. » (Christian Girier) SPOTLIGHT Tom McCARTHY USA 2015 2h08 VOSTF avec Michael Keaton, Rachel McAdams, Mark Ruffalo, Brian d'Arcy James, Liev Schreiber, Stanley Tucci, Billy Crudup, John Slattery, Jamey Sheridan… Scénario de Josh Singer et Tom McCarthy De Bas les masques (1952) de Richard Brooks aux Hommes du président (1976) d'Alan J. Pakula ou à Révélations (1999) de Michael Mann, le journaliste incarne depuis longtemps, dans le cinéma hollywoodien, une véritable sentinelle de la démocratie. Dénonçant sans relâche la criminalité, la corruption de la classe politique, le cynisme du « big business », les pires dérives de l'hystérie anticommuniste ou les erreurs judiciaires, il est une vigie qui pointe les dysfonctionnements de la société américaine, parfois au péril de sa vie. C'est dans cette solide tradition que s'inscrit ce remarquable Spotlight qui, comme souvent dans ce genre d'entreprise, s'inspire de faits réels. Ici, l'équipe de journalistes d'investigation du Boston Globe, surnommée « Spotlight » (littéralement « le projecteur »), enquête sur une affaire de crimes pédophiles perpétrés – et dissimulés – par l'Église catholique. Pour autant, il ne faut pas chercher la moindre héroïsation du reporter. Car ce qui intéresse McCarthy, c'est de montrer le journaliste, ce soutier de la démocratie, au travail. Non, son quotidien n'est pas ponctué de révélations spectaculaires et de satisfactions flattant l'ego. Bien au contraire, ses tâches sont le plus souvent répétitives et ingrates, son environnement est celui d'un bureau gris et exigu éclairé par des néons suspendus à un faux plafond, ses interlocuteurs le considèrent comme un gêneur et sa vie privée est vampirisée par son métier. D'ailleurs le réalisateur ne s'attache à ses personnages qu'à travers le prisme professionnel, sans s'attarder inutilement sur leur sphère personnelle qui aurait risqué de parasiter leur indéfectible trajectoire. D'où les plans éloquents de Sasha Pfeiffer (Rachel McAdams) interrogeant inlassablement les victimes et tentant d'approcher les bourreaux, ou encore ceux de Michael Rezendes (Mark Ruffalo) harcelant littéralement l'avocat des survivants et de Matty Carroll (Brian d'Arcy James) épluchant scrupuleusement les archives du journal. McCarthy excelle à camper cette petite ruche industrieuse que forme le groupe Spotlight – les visages anxieux minés par la fatigue croissante et les rebuffades récurrentes, les innombrables appels téléphoniques infructueux, les allées et venues entre le journal, le Palais de justice et le bureau des avocats – et à humer l'atmosphère solidaire qui règne à la rédaction. Outre sa pugnacité, c'est l'autre grand atout du groupe : la complémentarité de ses membres qui, tous, savent qu'ils ont une note à jouer dans la partition et qu'ils occupent une fonction essentielle, chacun à sa place. Peu à peu, le travail acharné des journalistes esquisse les contours des violences insondables subies par les jeunes victimes d'hier. À cet égard, la force de Spotlight, c'est le traitement du hors-champ. S'il ne fait preuve d'aucune fausse pudeur dans l'évocation des viols, le cinéaste évite soigneusement les flash-back insistants, le pathos racoleur. Entre les témoignages recueillis et la reconstitution des faits, le film donne pourtant à sentir l'envergure du traumatisme… Ce plaidoyer pour la fonction salvatrice de la presse écrite ne serait pas aussi puissant s'il n'était pas ancré dans un contexte géographique bien spécifique. Car dans le film, la responsabilité écrasante de l'Église se confond avec celle de Boston : Boston la patricienne, discrète et « provinciale », Boston qui exècre l'ostentation, et surtout Boston la catholique, où le crime s'épanouit pourtant… « La ville prospère quand ses grandes institutions travaillent main dans la main » déclare, sûr de son fait, le cardinal Law au rédacteur en chef du Globe lors d'un entretien privé. De fait c'est toute la ville qui semble complice des agissements criminels de ses prélats : ici, l'Église, impalpable et omniprésente, s'est insinuée dans le cœur et l'âme des fidèles, si bien qu'ils ont d'eux-mêmes intégré l'impérieuse obligation du silence… Dans ce film subtil qui ne tombe jamais dans l'écueil du manichéisme, tout le monde, ou presque, partage les mêmes origines et, partant, une responsabilité collective… Un film passionnant, de bout en bout ! (F. Garbarz, Positif) TOURNEFEUILLE Ciném a garanti sans 3D www.cinemas-utopia.org • Toulouse (24 rue Montardy - 05 61 23 66 20) • Tournefeuille (Impasse du Château - Ciné 05 34 57 49 45 - Bistrot 05 34 51 88 10) LES PREMIERS, LES DERNIERS Écrit et réalisé par Bouli LANNERS Belgique/France 2015 1h38 avec Albert Dupontel, Bouli Lanners, Suzanne Clément, David Murgia, Serge Riaboukine, Michael Lonsdale, Max von Sydow, Aurore Broutin, Lionel Abelanski… Vous l'aurez remarqué, le belge Bouli Lanners, à l'instar de ses camarades en cinéma Delépine et Kervern, fait partie de nos grands chouchous, à la fois comme acteur et depuis ses débuts de réalisateur. On aime chez lui cette étrange alchimie d'humour surréaliste, de poésie mélancolique, de regard à la fois généreux et sans concession sur une humanité qui va à vau-l'eau dans des univers toujours un peu décalés. Bouli Lanners, ce pourrait être un curieux mélange entre des Frères Dardenne qui auraient cédé un peu de réalisme pour être drôles No 223 Du 13 janvier au 16 février 2016 / Entrée: 6,50€ / (séance sur fond gris dans les grilles : 4€) / Abonnement: 48€ les 10 places