2016_01_10 Autour des Variations Goldberg de Bach III
Transcription
2016_01_10 Autour des Variations Goldberg de Bach III
Autour des Variations Goldberg de Bach III Anne-Catherine Bucher © DR Café baroque Dimanche 10 janvier 2016 à 11h30 Studio du Gouverneur Durée : 1h environ Les Variations Goldberg Publiées en 1742, les Variations Goldberg (BWV 988) forment à elles seules la quatrième partie de la Clavierübung. Elles furent commandées à Bach par le comte von Keyserling, ex-ambassadeur de Russie auprès de la cour de Saxe. Souffrant d’insomnie et ne trouvant de véritable apaisement que dans la musique, c’est pour combler le vide de ses nuits sans sommeil qu’il demanda à Bach de lui composer quelques pièces que le claveciniste Johann Gottlieb Goldberg (1725-1756), son protégé et en même temps élève de Bach, jouait dans le salon contigu à sa chambre. Ces variations furent largement payées par leur dédicataire qui, au dire du musicographe J.N. Forkel, ne se lassait pas de les entendre. C’est de cette anecdote qu’elles tirent le nom de Variations Goldberg sous lequel on les connaît aujourd’hui ; mais le titre exact donné par Bach est Aria mit verschieden Veränderungen vors Clavicimbal mit 2 Manualen (Aria avec quelques variations pour clavecin à deux claviers). Dans aucune autre de ses pages pour clavecin, Bach n’a sans doute atteint une telle intensité, et il faudra très certainement attendre les Variations Diabelli de Beethoven pour retrouver, dans le genre de la variation, un tel sommet. De variation en variation, plus que le développement d’une mélodie ornée, c’est bien la construction formelle et les progressions harmoniques d’une basse commune qui semblent d’abord intéresser Bach. La tonalité de sol majeur et le canevas harmonique de l’aria initial sont présents dans la plupart des variations (seules trois d’entre elles sont écrites dans le mode mineur), alors que le thème mineur de l’aria demeure le plus souvent quasi invisible. Bach reste ici dans la tradition bien connue de la chaconne ou du « ground » anglais. Il réalise, en quelque sorte, la synthèse des formes utilisées par lui dans ses pages antérieures (duos, inventions, gigues, fugues, toccatas, chorals ornés, danses, canons, ouverture à la française, etc.), et accumule les difficultés techniques qui rendent cette œuvre de plus en plus brillante à mesure qu’elle se développe. Les procédés d’écriture sont euxmêmes constamment variés de pièce en pièce (écriture à deux, trois ou quatre voix, style homophone ou polyphonique, grande diversité rythmique, etc.). Jean-Sébastien Bach (1685-1750) Cet illustre représentant de l’art musical baroque germanique est né le 21 mars 1685 à Eisenach dans le Thuringe. Petit-fils et fils d'organistes et cantors établis en Thuringe depuis le XVIe siècle, Jean-Sébastien Bach fut lui-même un « maillon » d'une importante lignée de musiciens. Il acquit à Eisenach une brillante culture classique (grec et latin notamment), puis, après la mort de son père, entreprit ses études musicales à Ohrdruf. Il s'était déjà familiarisé avec le violon, l'orgue et le clavecin ; il apprit la composition avec Herder, plus occasionnellement avec Böhm à Lüneburg. Son éducation musicale fut complétée par la lecture assidue de compositeurs allemands (dont Buxtehude, rencontré à Lübeck), italiens (dont Frescobaldi et Vivaldi) et français (dont Couperin et Marchand). Ayant fait la connaissance de plusieurs organistes de renom, il fut nommé lui-même à la Neue Kirche d'Arnstadt en 1703 et commença à composer, tout en se forgeant une réputation d'expert et réparateur d'orgue. Après un court séjour à Mühlhausen, Johann-Sebastian Bach est en 1708 musicien de chambre et organiste à la cour de Weimar, puis Konzertmeister en 1714 : outre de nombreuses cantates, il y produit ses premières grandes œuvres pour orgue et clavecin. C'est en 1717 qu'il devient Kapellmeister à la Cour de Coethen (cour réformée calviniste, qui l'oblige à abandonner l'orgue et la musique d'église). C'est à Coethen que Bach atteignit le sommet de son art dans le domaine de la musique instrumentale. Avec l'orchestre dont il dispose, il se produit dans la majeure partie de ses œuvres instrumentales. Des dissensions avec le Prince d'Anhalt Coethen l'amènent à quitter Coethen, pour accepter le poste de Cantor à l'Eglise SaintThomas de Leipzig en mai 1723 : il restera à Leipzig jusqu'à sa mort. Assurant l'enseignement musical, chargé de composer régulièrement de la musique religieuse pour chaque dimanche et fête, ainsi que pour les cérémonies officielles de la ville et de l'université, soumis en outre à l'interdiction de s'absenter sans permission signée, Bach connaîtra d'incessants et incroyables démêlés avec les autorités. Il y écrivit cependant ses chefs-d’œuvre de musique sacrée (Oratorios et Passions) et, grâce à la protection bienveillante de l'Electeur de Saxe, sa Messe en si mineur. Accueilli à Potsdam en 1747 par le Roi Frédéric II de Prusse, il lui dédia L’Offrande Musicale et entama la composition de L’Art de la Fugue. Anne-Catherine Bucher, Clavecin Anne-Catherine Bucher a étudié le clavecin et la basse continue auprès de Michèle Dévérité, Robert Kohnen, Françoise Lengellé, Huguette Dreyfus et suivi les masterclass de Jesper Christensen et Gustav Leonhardt. Elle a enregistré et donné des concerts dans toute l’Europe et en Amérique Latine au sein des meilleurs ensembles spécialisés en musique ancienne. Soucieuse du développement de l’excellence musicale dans sa propre région, elle crée en 2000 l’ensemble « Le Concert Lorrain » dont elle assure la direction artistique jusqu’en 2013. Elle dirige et enregistre Le Manuscrit des Ursulines de la Nouvelle-Orléans, couronné de la meilleure récompense du magazine spécialisé en musique ancienne Goldberg, Les Petits Motets d’Henry Madin qui obtient également la plus haute distinction du magazine Diapason et les cantates du compositeur lorrain ThomasLouis Bourgeois, Les Sirènes, avec Carolyn Sampson. À l’orgue, elle a enregistré plusieurs CD, en particulier avec le cornettiste William Dongois et le Concert Brisé. Elle collabore régulièrement pour les productions baroques et classiques avec l’Opéra National de Lorraine. Passionnée par la recherche, elle crée des programmes originaux et développe de nouvelles formes de concerts et de rencontres avec tous les publics. Titulaire du Certificat d’Aptitude, elle est professeure de clavecin au Conservatoire de Metz Métropole. Elle a donné des classes de maître en France, Belgique, Finlande, Pologne, Allemagne, au Mexique et à Cuba, et a enregistré plusieurs émissions spécialisées pour la radio et la télévision. Les prochains Cafés Baroques autour des Variations Goldberg : Dimanche 7 fév. 2016 Dimanche 20 mars 2016 Dimanche 22 mai 2016 & le concert : Jeu. 26 mai 2016, 20h Bach : Variations Goldberg Anne-Catherine Bucher (Clavecin) Tous les Cafés baroques sont suivis d’un brunch, pensez à réserver ! 12h30 Le Brunch Tarif : 18€ (réservation préalable obligatoire, au plus tard 10 jours avant le brunch) Salle de l’Orangerie Tél. 03 87 74 16 16 Toute la saison sur www.arsenal-metz.fr, et sur les réseaux sociaux Arsenal Metz en Scènes Direction Générale : Jean-François Ramon Déléguée Artistique : Michèle Paradon 3 avenue Ney F-57000 Metz Bill. : +33 (0)3 87 74 16 16 Adm. : +33 (0)3 87 39 92 00
Documents pareils
Pradel Association
Samedi 4 mars à 20H30 ; Ouverture de la saison "Classicarpa" , dans l'église romane de Dieulefit (Drôme) Les variations Goldberg de JS Bach en version trio à cordes de Bruno Guiranna par le Trio italo-suisse "Godlibet"