Résumé de l`homélie du 13 mars 2005

HOMÉLIE
DIMANCHE 22 MARS 2015
5ème dimanche du Carême (B)
Claude Ritchie,
prêtre
Vous souvenez-vous du récit du don de la loi à Moïse ? Sur quelle matière
étaient inscrits les articles de cette loi ? Sur des tables de pierre, n’est-ce
pas ? Moïse en brise même la première version et doit remonter vers Dieu
pour se faire retransmettre cette législation divine. Les tables seront
ensuite enchâssées dans l’Arche de l’Alliance, laquelle sera transportée
durant tout le temps de la période nomade du peuple de Dieu. Puis, le
Temple de Jérusalem étant construit, l’Arche sera installée dans le Saint des
Saints, le lieu le plus sacré et le plus inaccessible du noble édifice religieux.
Ce symbolisme est celui du premier Testament. Jérémie annonce
aujourd’hui une Alliance renouvelée. « Ce ne sera pas comme l’Alliance que
j’ai conclue avec leurs pères », écrit-il. Déjà, le prophète percevait dans sa
méditation et dans son contact intime avec Dieu que la Loi du Seigneur ne
pouvait plus être comprise comme étant située sur un support extérieur à
l’âme humaine. C’est pourquoi Jérémie annonce au nom de Dieu que,
bientôt, la Loi sainte sera inscrite « au plus profond » de l’être humain.
Jésus connaissait les paroles des prophètes d’Israël qui l’avaient précédé. Il
les méditait et en nourrissait sa prière et son enseignement. En mémoire de
lui, quand nous célébrons ensemble l’eucharistie nous réactualisons ces
paroles que Jésus a dites à propos de la coupe, à savoir qu’elle porte la
Nouvelle Alliance en son sang. Nous entrons donc avec Jésus dans cette
nouveauté annoncée et souhaitée par Jérémie. En Jésus, la Loi n’est plus
gravée sur une substance inerte; elle habite plutôt notre cœur; elle ne
s’impose pas à nous depuis le dehors; elle devient notre respiration, notre
vue, nos gestes, nos pensées et nos paroles.
Nous sentons bien tout de même toute la distance qui nous sépare d’un tel
idéal. Nous sommes portés sans doute à demeurer stationnaires dans notre
évolution et dans notre compréhension spirituelle. Et pourtant, Jésus nous
attire. Il a été « élevé de terre » par les souffrances de sa croix et par la
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gloire de sa résurrection. Nos passages à vide et nos épreuves trouvent en
lui une issue et une signification.
Jésus a lui-même crié vers Dieu en pleurant et en suppliant, nous indique
aujourd’hui la lettre aux Hébreux, vers « Dieu qui pouvait le sauver de la
mort ». Quelqu’un pourrait dire alors que Jésus a prié pour rien et que ses
implorations sont restées lettre morte. Cette réflexion pourrait aussi
risquer de devenir la nôtre quand il nous semble que notre propre prière
n’obtient aucune réponse. Jésus a néanmoins été exaucé, considère la
lettre aux Hébreux, car il a été foncièrement humble. Cette attitude
fondamentale devant Dieu constitue sans doute une des assises de la
Nouvelle Alliance.
Dans le psaume, nous avons repris cette très belle et très heureuse
demande : « Donne-nous, Seigneur, un cœur nouveau », c’est-à-dire, un
cœur ajusté à l’Alliance véritable que Dieu veut vivre avec chacun et
chacune de nous. En Jésus, Dieu ne nous a pas donné un législateur; il nous
a plutôt donné un modèle, un frère et un maître. Jésus, le premier, est
entré de tout son être dans la Nouvelle Alliance et il veut nous y entraîner
afin que notre réalité de fils et de filles de Dieu puisse enfin venir au jour.
Dans notre liturgie de ce jour, demandons au Seigneur que nous sachions
profiter des grâces de ce Carême pour cheminer davantage vers la
simplicité qu’il nous offre. Que notre regard puisse être transformé pour
voir, comme Jésus, comment Dieu agit dans tous les détails de nos vies
pour nous apporter le salut.
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