DEVIALET EDITION D`ATELIER
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DEVIALET EDITION D`ATELIER
E X C E P T I O N DEVIALET EDITION D’ATELIER Cinq ans de succès 76 Devialet poursuit son essor d’une manière rassurante, preuve que l’innovation technique apporte une grande bouffée d’oxygène à la haute-fidélité. La firme française a souhaité fêter avec classe ses cinq ans d’existence. E X C E P T I O N P our la circonstance, Devialet a repoussé encore un peu plus loin les barrières du possible, en présentant un nouvel amplificateur intégré, le Devialet Edition d’Atelier. Il s’agit d’une édition limitée à cent paires de blocs mono, d’une puissance de 900 W par canal. Le coffret de ces nouveautés se distingue par sa couleur originale, une grande première chez Devialet. SERIE LIMITEE ET NOUVELLE FINITION Les coffrets profitent du même soin de fabrication que la gamme Expert, à ceci près que la finition adopte, cette fois, une superbe teinte «or rose» due à une forte teneur en cuivre de l’alliage recouvrant le châssis en aluminium. Bien que sortant des sentiers battus, cette finition de toute beauté est agréable à regarder, loin de toute impression de clinquant. En fait, il s’agit de la version définitive, la plus harmonieuse, adoptée à la suite de nombreux essais où chaque nuance de couleur a été longuement débattue, sous la direction du designer en chef de la maison, Emmanuel Nardin. Une ligne sobre et intemporelle, certes, mais une teinte de châssis or rose et une puissance de 900 W pour ce bloc mono issu d’une série limitée à 100 paires « Edition d’Atelier ». C’est lui qui a dessiné la ligne sobre, intemporelle et durable des amplificateurs de la gamme. Ce design existe depuis une dizaine d’années, bien avant le démarrage officiel de Devialet. La finition des coffrets des amplificateurs de la marque a évolué, en passant du nickel chrome des premiers modèles du D-Premier, à l’apparition du chrome noir, à partir de 2013, après l’élargissement de la gamme. La création de cette série limitée s’appuie aussi sur des évolutions techniques. Comme le dit si bien Mathieu Pernot, depuis dix ans ingénieur de recherche et de développement pour ce qui allait devenir, par la suite, Devialet, «le ramage et le plumage» ont été changés. Cette allusion à Jean de La Fontaine, mélomane et audiophile convaincu (en raison de son goût prononcé pour les concerts), illustre les changements d’importance stratégique effectués dans les modules électroniques à l’intérieur des coffrets. UNE TECHNOLOGIE EVOLUTIVE Les amplificateurs Devialet de la gamme Expert adoptent tous les 77 E X C E P T I O N DEVIALET EDITION D’ATELIER mêmes principes de base et s’appuient autant sur le matériel que le logiciel. Ainsi, l’hybridation «ADH» des amplificateurs en tension analogiques en classe A et numériques classe D en courant nécessite un processeur de contrôle acceptant les mises à jour de son algorithme. Ainsi, la mise à jour de tout Devialet 170, devenant pour l’occasion Devialet 200 (de 170 W à 200 W par canal sous 6 ohms) était le fruit d’une évolution logicielle. Mais cette fois, la firme est intervenue sur le côté matériel de sa série limitée, en changeant les huit modules d’amplification en classe D de chaque bloc mono et en réajustant les «classe A» pour la circonstance, dans le but d’optimiser leur fonctionnement avec les modules en classe D. Notons, au passage, la prouesse de loger un amplificateur de 900 W RMS dans un coffret de seulement 2 cm d’épaisseur. Les concepteurs ont optimisé les surfaces de contact entre les éléments à dégagement thermique et la surface du coffret, afin de favoriser la dissipation. L’alimentation interne a été débridée, afin de générer plus de puissance, pour un rendement énergétique total atteignant 85%. La température d’un Devialet n’atteint jamais des sommets, en raison de la maîtrise thermique des amplificateurs. Moins l’échauffement se fait sentir, moins les valeurs des composants sont sujets à la dérive, ce principe de base étant valable pour tous les amplificateurs du marché. Devialet n’ajoutera ni «radiateur» (dissipateur à ailettes), ni ventilateur dans ses produits, d’où la gestion de l’échauffement en 78 amont et l’installation de capteurs thermiques placés aux meilleurs endroits, afin de se prémunir contre tout emballement. La capacité en courant a été doublée sur les étages primaires, notamment pour obtenir de meilleures performances sur les Devialet exportés dans les pays où le courant secteur est de 115 V. La carte filtre du secteur a également été améliorée. ECOUTE PHILIPPE DAVID Sitôt les amplificateurs parvenus à leur température de croisière, nous avons pu apprécier la haute musicalité de cette série limitée qui donnait déjà de bonnes impressions à froid. Fait indéniable et flagrant, la restitution sonore des Devialet s’affine à chaque nouvelle mise à jour (très facile à effectuer) de leur logiciel interne. En effet, la restitution sonore d’un Devialet d’il y a trois ans n’a plus rien à voir avec celle issue de ce même Devialet ayant profité de la dernière mise à jour. L’Edition d’Atelier intègre actuellement la version 9.0 du logiciel d’exploitation. Nous avons pu nous rendre compte de l’évidence de l’évolution de la musicalité, et ce, sur tous les plans. Si ces amplificateurs étonnent par leur rapidité d’établissement des notes, ils sont dépourvus de toute agressivité, alliant efficacement le soin du détail à une douceur mâtinée d’absence totale de flou. Les Devialet délivrent une écoute à la musicalité méticuleuse, fluide, vivante et articulée, par opposition à une extraction des données dure et «chirurgicale», cette asser- Cette série limitée profite de nouveaux amplificateurs en classe D (sous la plaque dorée au centre, et une alimentation « débridée » (en bas à droite), portant la marque Devialet entourée des corrugations noires). La capacité en courant du primaire (en haut à droite) a été multipliée par deux. tion manichéenne ne s’appuyant sur aucune réalité. L’enveloppe dynamique suit à la perfection celle des formations musicales écoutées avec grande attention, dans un piqué remarquable de tous les instants, sans coloration et dans une authenticité très impressionnante. Si l’on apprécie ce grand pouvoir analytique d’un audiogramme à l’autre, on l’apprécie d’autant plus lorsquon a eu la chance d’assister aux enregistrements des plages musicales jouées. Rarement un amplificateur n’aura autant mérité le terme de transparence. En effet, la pureté des timbres n’aura de variations, d’une écoute à l’autre, qu’en fonction de la paire d’enceintes choisie. On perçoit donc la personnalité de ces dernières plutôt que celle des amplificateurs. Les colonnes trois voies à quatre hautparleurs PMC Fact 12, reliées au Devialet Edition Atelier, ont donné le meilleur d’elles-mêmes. Comme cette présentation en exclusivité mondiale a été effectuée très en amont de la sortie officielle de la série limitée, nous n’avons pu actionner le système SAM, parce que le configurateur lié à ces Devialet Edition d’Atelier ne figurait pas encore sur le site du constructeur. Ce sera chose faite début décembre. Mais malgré l’absence de la correction active SAM, le facteur d’amortissement considérable des amplificateurs a parfaitement maîtrisé le registre grave des PMC, profond, tendu, articulé et dynamique, procurant une E X C E P T I O N excellente assise aux plages musicales. Le registre médium, ouvert et très défini, retranscrit les voix et les sources instrumentales avec force détails et matière, cette consistance de bon aloi s’exprimant avec homogénéité dans les ambiances des enregistrements, soit naturelles issues d’une salle de concert, soit recréées en studio. La neutralité des Devialet respecte la moindre inflexion du message musical et cela se perçoit aussi dans le haut du spectre car, au fil du temps, le registre aigu a gagné en définition, fluidité et musicalité. Les Devialet configurés en blocs mono vont plus loin que les blocs stéréo, conformément aux lois de la physique. Cette fois, les modèles commémoratifs Edition d’Atelier repoussent encore les limites de l’imaginable, pour le plus grand plaisir des cent privilégiés qui pourront VERDICT E X C E P T I O N DEVIALET EDITION D’ATELIER s’offrir cette édition limitée, une nouvelle référence de perfection musicale. Nous avons été conquis par cette musicalité hors norme, exceptionnelle et terriblement attachante. ECOUTE DOMINIQUE MAFRAND Nous avons eu entre les mains la paire numéro 1 d’une série de trois appareils baptisés Princeps d’Atelier, une présérie très limitée qui va se faire l’ambassadrice de l’Édition d’Atelier à travers le monde. Nous avons procédé à deux séries d’écoute, une à froid dès que les électroniques furent retirées de leur magnifique écrin de bois, puis une plus à chaud après avoir atteint une température interne d’environ 50°C. Très objectivement, l’écart subjectif est infinitésimal, les différences se situant principalement au niveau du rendu dans le haut-médium et l’aigu. Quand le thermomètre grimpe, la texture harmonique du message s’assouplit. Les détails toujours aussi foisonnants s’enchevêtrent dans un legato plus apaisé, plus authentique. Les traces de matité des premières électroniques Devialet ont totalement disparu, les Expert se sont humanisés au fil des ans pour franchir avec cette Édition d’Atelier un nouveau cap vers la neutralité sonore. Ce qui frappe d’emblée à froid comme à chaud est l’amélioration obtenue sur des critères comme la rapidité, la lisibilité, les capacités dynamiques ou la spatialisation. Nous avons testé jusqu’à aujourd’hui pas mal de modèles Devialet en constatant à chaque évolution une progression évidente en termes de musicalité. 80 Jamais toutefois nous n’avions atteint un tel niveau d’excellence que celui offert par l’Édition d’Atelier. Ce qui a donné lieu à une relecture musicale de pas mal de nos pistes repères. Sur la Symphonie n° 11 de Chostakovitch, par exemple, la focalisation des différents pupitres est d’une époustouflante précision dans l’espace remarquablement proportionnée de la scène sonore. On sort comme il se doit très largement du cadre des enceintes. Les instruments sont parfaitement différenciés entre eux, notamment ceux d’un même groupe comme les violons ne jouent pas les uns sur les autres mais bien les uns à côté des autres. Malgré la complexité harmonique de la partition qui ne semble avoir strictement aucune influence sur l’exceptionnelle lisibilité de l’Édition d’Atelier, toutes leurs nuances tonales surgissent avec les variations dynamiques adéquates, l’absence d’intermodulation produit un message d’une impressionnante netteté. Un des autres points extrêmement marquants de cette édition limitée est son extension dans le grave et la solidité du registre. Sur la transcription à l’orgue des Tableaux d’une exposition de Moussorgski par Jean Guillou, la reproduction des premières octaves issues des grandes orgues de l’église Saint-Eustache de Paris ne pose absolument aucun problème à l’Édition d’Atelier qui fournit un message puissant et très expressif (on ressent les vibrations modulées de l’air dans les gros tuyaux). L’Édition d’Atelier est une électronique réellement exclusive. Ses spé- VERDICT cifications hors normes, son esthétique à tomber et ses performances musicales exceptionnelles l’installent durablement dans la catégorie exclusive des électroniques de très haut de gamme. Ce duo d’Expert va incontestablement plus loin que ce que nous avait proposé Devialet jusqu’à maintenant. Et à la réflexion, la production limitée à 100 exemplaires paraît soudainement… limitée car, malgré un prix de vente logiquement élevé, l’Édition d’Atelier, sans équivalent sur le marché, est une pièce unique que tout mélomane financièrement aisé voudra posséder. Profitons de l’occasion pour remercier DEA International pour le prêt des enceintes PMC Fact 12 qui nous ont servi pour ce test : ce sont des trois-voies à quatre hautparleurs, douées d’une bande passante ultralarge et d’une excellente définition globale.