DEVIALET EDITION D`ATELIER

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DEVIALET EDITION D`ATELIER
E X C E P T I O N
DEVIALET
EDITION D’ATELIER
Cinq ans
de succès
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Devialet poursuit
son essor d’une
manière rassurante,
preuve que
l’innovation
technique apporte
une grande bouffée
d’oxygène
à la haute-fidélité.
La firme française a
souhaité fêter avec
classe ses cinq ans
d’existence.
E X C E P T I O N
P
our la circonstance, Devialet
a repoussé encore un peu
plus loin les barrières du
possible, en présentant un
nouvel amplificateur intégré,
le Devialet Edition d’Atelier. Il s’agit
d’une édition limitée à cent paires
de blocs mono, d’une puissance de
900 W par canal. Le coffret de ces
nouveautés se distingue par sa couleur originale, une grande première
chez Devialet.
SERIE LIMITEE
ET NOUVELLE FINITION
Les coffrets profitent du même soin
de fabrication que la gamme Expert, à
ceci près que la finition adopte, cette
fois, une superbe teinte «or rose»
due à une forte teneur en cuivre de
l’alliage recouvrant le châssis en aluminium. Bien que sortant des sentiers
battus, cette finition de toute beauté
est agréable à regarder, loin de toute
impression de clinquant. En fait, il
s’agit de la version définitive, la plus
harmonieuse, adoptée à la suite de
nombreux essais où chaque nuance
de couleur a été longuement débattue, sous la direction du designer en
chef de la maison, Emmanuel Nardin.
Une ligne sobre
et intemporelle,
certes, mais
une teinte
de châssis or
rose et une
puissance de
900 W pour ce
bloc mono issu
d’une série
limitée à 100
paires « Edition
d’Atelier ».
C’est lui qui a dessiné la ligne sobre,
intemporelle et durable
des amplificateurs de la
gamme. Ce design existe
depuis une dizaine d’années,
bien avant le démarrage officiel
de Devialet. La finition des coffrets
des amplificateurs de la marque a
évolué, en passant du nickel chrome
des premiers modèles du D-Premier,
à l’apparition du chrome noir, à partir
de 2013, après l’élargissement de la
gamme. La création de cette série
limitée s’appuie aussi sur des évolutions techniques. Comme le dit si bien
Mathieu Pernot, depuis dix ans ingénieur de recherche et de développement pour ce qui allait devenir, par la
suite, Devialet, «le ramage et le plumage» ont été changés. Cette allusion à Jean de La Fontaine,
mélomane et audiophile convaincu
(en raison de son goût prononcé pour
les concerts), illustre les changements d’importance stratégique effectués dans les modules électroniques
à l’intérieur des coffrets.
UNE TECHNOLOGIE
EVOLUTIVE
Les amplificateurs Devialet de la
gamme Expert adoptent tous les
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mêmes principes de base et
s’appuient autant sur le matériel que
le logiciel. Ainsi, l’hybridation «ADH»
des amplificateurs en tension analogiques en classe A et numériques
classe D en courant nécessite un
processeur de contrôle acceptant les
mises à jour de son algorithme. Ainsi,
la mise à jour de tout Devialet 170,
devenant pour l’occasion Devialet
200 (de 170 W à 200 W par canal
sous 6 ohms) était le fruit d’une évolution logicielle. Mais cette fois, la firme
est intervenue sur le côté matériel de
sa série limitée, en changeant les huit
modules d’amplification en classe D
de chaque bloc mono et en réajustant
les «classe A» pour la circonstance,
dans le but d’optimiser leur fonctionnement avec les modules en classe
D. Notons, au passage, la prouesse
de loger un amplificateur de 900 W
RMS dans un coffret de seulement
2 cm d’épaisseur. Les concepteurs
ont optimisé les surfaces de contact
entre les éléments à dégagement
thermique et la surface du coffret, afin
de favoriser la dissipation. L’alimentation interne a été débridée, afin de
générer plus de puissance, pour un
rendement énergétique total atteignant 85%. La température d’un
Devialet n’atteint jamais des sommets, en raison de la maîtrise thermique des amplificateurs. Moins
l’échauffement se fait sentir, moins
les valeurs des composants sont
sujets à la dérive, ce principe de base
étant valable pour tous les amplificateurs du marché. Devialet n’ajoutera
ni «radiateur» (dissipateur à ailettes),
ni ventilateur dans ses produits, d’où
la gestion de l’échauffement en
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amont et l’installation de capteurs
thermiques placés aux meilleurs
endroits, afin de se prémunir contre
tout emballement. La capacité en
courant a été doublée sur les étages
primaires, notamment pour obtenir
de meilleures performances sur les
Devialet exportés dans les pays où le
courant secteur est de 115 V. La carte
filtre du secteur a également été
améliorée.
ECOUTE
PHILIPPE DAVID
Sitôt les amplificateurs parvenus à
leur température de croisière, nous
avons pu apprécier la haute musicalité de cette série limitée qui donnait
déjà de bonnes impressions à froid.
Fait indéniable et flagrant, la restitution sonore des Devialet s’affine à
chaque nouvelle mise à jour (très
facile à effectuer) de leur logiciel
interne. En effet, la restitution sonore
d’un Devialet d’il y a trois ans n’a plus
rien à voir avec celle issue de ce
même Devialet ayant profité de la
dernière mise à jour. L’Edition d’Atelier intègre actuellement la version 9.0
du logiciel d’exploitation. Nous avons
pu nous rendre compte de l’évidence
de l’évolution de la musicalité, et ce,
sur tous les plans. Si ces amplificateurs étonnent par leur rapidité d’établissement des notes, ils sont
dépourvus de toute agressivité, alliant
efficacement le soin du détail à une
douceur mâtinée d’absence totale de
flou. Les Devialet délivrent une
écoute à la musicalité méticuleuse,
fluide, vivante et articulée, par opposition à une extraction des données
dure et «chirurgicale», cette asser-
Cette série limitée
profite de
nouveaux
amplificateurs
en classe D (sous
la plaque dorée
au centre, et
une alimentation
« débridée »
(en bas à droite),
portant la marque
Devialet entourée
des corrugations
noires). La
capacité en
courant du
primaire (en haut
à droite) a été
multipliée
par deux.
tion manichéenne ne s’appuyant sur
aucune réalité. L’enveloppe dynamique suit à la perfection celle
des formations musicales écoutées
avec grande attention, dans un piqué
remarquable de tous les instants,
sans coloration et dans une authenticité très impressionnante. Si l’on
apprécie ce grand pouvoir analytique
d’un audiogramme à l’autre, on
l’apprécie d’autant plus lorsquon a eu
la chance d’assister aux enregistrements des plages musicales jouées.
Rarement un amplificateur n’aura
autant mérité le terme de transparence. En effet, la pureté des timbres
n’aura de variations, d’une écoute à
l’autre, qu’en fonction de la paire
d’enceintes choisie. On perçoit donc
la personnalité de ces dernières plutôt que celle des amplificateurs. Les
colonnes trois voies à quatre hautparleurs PMC Fact 12, reliées au
Devialet Edition Atelier, ont donné le
meilleur d’elles-mêmes. Comme
cette présentation en exclusivité
mondiale a été effectuée très en
amont de la sortie officielle de la série
limitée, nous n’avons pu actionner le
système SAM, parce que le configurateur lié à ces Devialet Edition d’Atelier ne figurait pas encore sur le site
du constructeur. Ce sera chose faite
début décembre. Mais malgré
l’absence de la correction active
SAM, le facteur d’amortissement
considérable des amplificateurs a
parfaitement maîtrisé le registre
grave des PMC, profond, tendu, articulé et dynamique, procurant une
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excellente assise aux plages musicales. Le registre médium, ouvert et
très défini, retranscrit les voix et les
sources instrumentales avec force
détails et matière, cette consistance
de bon aloi s’exprimant avec
homogénéité dans les ambiances
des enregistrements, soit naturelles
issues d’une salle de concert,
soit recréées en studio. La neutralité
des Devialet respecte la moindre
inflexion du message musical et
cela se perçoit aussi dans le haut du
spectre car, au fil du temps, le
registre aigu a gagné en définition,
fluidité et musicalité.
Les Devialet configurés en blocs
mono vont plus loin que les blocs
stéréo, conformément aux lois de
la physique. Cette fois, les modèles
commémoratifs Edition d’Atelier
repoussent encore les limites de
l’imaginable, pour le plus grand plaisir
des cent privilégiés qui pourront
VERDICT
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DEVIALET EDITION D’ATELIER
s’offrir cette édition limitée, une nouvelle référence de perfection musicale. Nous avons été conquis par
cette musicalité hors norme, exceptionnelle et terriblement attachante.
ECOUTE
DOMINIQUE MAFRAND
Nous avons eu entre les mains la
paire numéro 1 d’une série de trois
appareils baptisés Princeps d’Atelier,
une présérie très limitée qui va se
faire l’ambassadrice de l’Édition
d’Atelier à travers le monde. Nous
avons procédé à deux séries
d’écoute, une à froid dès que les
électroniques furent retirées de leur
magnifique écrin de bois, puis une
plus à chaud après avoir atteint une
température interne d’environ 50°C.
Très objectivement, l’écart subjectif
est infinitésimal, les différences se
situant principalement au niveau du
rendu dans le haut-médium et l’aigu.
Quand le thermomètre grimpe,
la texture harmonique du message
s’assouplit. Les détails toujours aussi
foisonnants s’enchevêtrent dans un
legato plus apaisé, plus authentique.
Les traces de matité des premières
électroniques Devialet ont totalement
disparu, les Expert se sont humanisés au fil des ans pour franchir avec
cette Édition d’Atelier un nouveau cap
vers la neutralité sonore. Ce qui
frappe d’emblée à froid comme
à chaud est l’amélioration obtenue
sur des critères comme la rapidité,
la lisibilité, les capacités dynamiques
ou la spatialisation. Nous avons testé
jusqu’à aujourd’hui pas mal de
modèles Devialet en constatant à
chaque évolution une progression
évidente en termes de musicalité.
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Jamais toutefois nous n’avions atteint
un tel niveau d’excellence que celui
offert par l’Édition d’Atelier. Ce qui a
donné lieu à une relecture musicale
de pas mal de nos pistes repères.
Sur la Symphonie n° 11 de Chostakovitch, par exemple, la focalisation des
différents pupitres est d’une époustouflante précision dans l’espace
remarquablement proportionnée
de la scène sonore. On sort comme
il se doit très largement du cadre
des enceintes. Les instruments sont
parfaitement différenciés entre eux,
notamment ceux d’un même groupe
comme les violons ne jouent pas les
uns sur les autres mais bien les uns
à côté des autres. Malgré la complexité harmonique de la partition qui
ne semble avoir strictement aucune
influence sur l’exceptionnelle lisibilité
de l’Édition d’Atelier, toutes leurs
nuances tonales surgissent avec les
variations dynamiques adéquates,
l’absence d’intermodulation produit
un message d’une impressionnante
netteté. Un des autres points extrêmement marquants de cette édition
limitée est son extension dans le
grave et la solidité du registre. Sur la
transcription à l’orgue des Tableaux
d’une exposition de Moussorgski par
Jean Guillou, la reproduction des premières octaves issues des grandes
orgues de l’église Saint-Eustache de
Paris ne pose absolument aucun problème à l’Édition d’Atelier qui fournit
un message puissant et très expressif
(on ressent les vibrations modulées
de l’air dans les gros tuyaux).
L’Édition d’Atelier est une électronique réellement exclusive. Ses spé-
VERDICT
cifications hors normes, son esthétique à tomber et ses performances
musicales exceptionnelles l’installent
durablement dans la catégorie exclusive des électroniques de très haut de
gamme. Ce duo d’Expert va incontestablement plus loin que ce que nous
avait proposé Devialet jusqu’à maintenant. Et à la réflexion, la production
limitée à 100 exemplaires paraît soudainement… limitée car, malgré un
prix de vente logiquement élevé, l’Édition d’Atelier, sans équivalent sur le
marché, est une pièce unique que
tout mélomane financièrement aisé
voudra posséder.
Profitons de
l’occasion pour
remercier DEA
International
pour le prêt des
enceintes PMC
Fact 12 qui nous
ont servi pour
ce test : ce sont
des trois-voies
à quatre hautparleurs, douées
d’une bande
passante ultralarge et d’une
excellente
définition globale.