Al-Anon face à l`alcoolisme 2009

Transcription

Al-Anon face à l`alcoolisme 2009
Al-Anon face à
l’alcoolisme 2009
Êtes-vous préoccupé par sa consommation d’alcool ?
Les Groupes Familiaux Al-Anon peuvent vous aider.
Pour les aider, il faut d’abord vous aider
Table des matières
Les personnes qui travaillent dans les
professions d’aide dirigent leurs clients
vers les Groupes Familiaux Al-Anon
3
De la « semaine pour la famille » au
rétablissement de la famille
Christine McKaskle, Conseillère familiale; Tennessee
Note :
Les opinions
professionnelles
exprimées dans
cette revue sont
uniquement celles
des rédacteurs
des articles.
Les Groupes
Familiaux
Al‑Anon ne
donnent leur
appui ni ne
s’opposent
à aucune
entité, opinion
ou question
étrangères à la
fraternité.
6
Le test de la « CAGE » aide les
professionnels à identifier les
personnes qui ont besoin d’Al‑Anon
Neil A. Capretto, D.O., F.A.S.A.M. (membre
de la société américaine de la médecine des
dépendances); Pennsylvanie
13
Le rétablissement de la famille peut
contribuer à la réhabilitation de
l’alcoolique
Opal Cameron, BSW, MTS; Saskatchewan
16
La perspective d’une thérapeute sur
les bienfaits d’Al-Anon
Nancy Badger, Ph.D; Tennessee
18
Comment Al-Anon aide mes clients
22
Les réunions Al-Anon créent une
opportunité pour la découverte de soi
Lou Block, Conseiller licencié en santé mentale
et professionnel certifié de la lutte contre les
dépendances; Floride
Shelley Brierley, M. Ed., CCC, RCC; Colombie
Britannique
Merci à nos amis professionnels qui dirigent leurs patients
et leurs clients vers les Groupes Familiaux Al-Anon. Selon
notre sondage effectué auprès des membres Al-Anon en 2006,
trente-six pour cent des membres adultes disent qu’avoir été
orienté vers Al‑Anon par un professionnel a été le facteur le
plus important dans leur décision d’assister aux réunions.*
*Les résultats du sondage sont disponibles au www.al-anon.alateen.org
Cher lecteur,
és, une tristesse accablante,
Des photos déchirées, des rêves bris
de nombreuses familles et
aucune issue de secours : c’est ce que
monter quotidiennement. Même
amis de buveurs problèmes doivent sur
semble impossible – les finances
demander de l’aide à un professionnel
onible et le buveur problème
sont maigres, il y a peu de temps disp
s marchandons, implorons et
résiste à l’idée de se faire traiter. Nou
ble fonctionner. La situation est
menaçons de partir – mais rien ne sem
érée.
stressante et paraît souvent désesp
parce que je me trouvais dans la
Je comprends toutes ces émotions
nion Al-Anon. Je ne comprenais
même situation avant ma première réu
problèmes à des étrangers
pas comment le fait de parler de mes
été le cas. Lors de ma première
pouvait m’aider. Et pourtant, cela a
comme ceux d’autres réunions
réunion, les membres Al-Anon – tout
nt ce qu’était la vie auprès d’un
Al-Anon dans le monde – comprenaie
buveur problème.
9, des membres Al-Anon
Dans Al-Anon face à l’alcoolisme 200
es et autres professionnels
racontent leur histoire; des thérapeut
poir et l’aide sont disponibles, que
partagent aussi leur perspective. L’es
.
le buveur problème boive encore ou non
ntent leurs patients et
Plusieurs médecins et thérapeutes orie
x Al-Anon parce qu’ils savent
leurs clients vers les Groupes Familiau
préhension et du soutien. Les
que ceux‑ci peuvent y trouver de la com
sonne affectée par la consommation
réunions Al-Anon appuient toute per
bres découvrent qu’il y a des
d’alcool d’une autre personne; les mem
pour améliorer leur vie.
étapes positives qu’ils peuvent franchir
une décision de plus ou impossible
Cela peut sembler difficile de prendre
r chercher de l’aide. Toutefois,
de trouver une simple petite heure pou
el téléphonique pour trouver une
demander de l’aide et passer cet app
rme différence dans votre vie.
réunion Al-Anon pourrait faire une éno
s allons aux Groupes Familiaux
Nous n’avons rien à perdre lorsque nou
oir une nouvelle perspective sur la
Al-Anon. Nous gagnons l’occasion d’av
sentiment de désespoir. J’espère
vie – une occasion de nous libérer du
bientôt vous voir dans une réunion.
Dans la fraternité,
Ric B.
Directeur Général
Les Groupes Familiaux Al-Anon
Table des matières
Les membres Al-Anon et Alateen
font part de leurs expériences
Que sont les
Groupes Familiaux
Al‑Anon ?
Les familles et les amis
des buveurs problèmes
se réunissent en
tant que Groupes
Familiaux Al‑Anon
pour s’entraider. Nos
groupes tiennent des
réunions dans des
lieux publics tels que
les bibliothèques, les
églises ou les centres
communautaires.
Les témoignages
contenus dans cette
revue représentent
les opinions et
les expériences
personnelles de
membres Al‑Anon et
Alateen. Conformément
à la Onzième Tradition
d’Al-Anon* relative à
l’anonymat, cette revue
ne mentionne pas le
nom de famille des
membres. Aucune des
personnes dont on voit
clairement le visage
dans cette publication
n’est un membre
Al‑Anon ou Alateen.
4 Dans le déni, je ne comprenais pas
pourquoi j’avais besoin d’Al‑Anon
Charles S., New York
9 À 16 ans, j’ai trouvé le moyen de
progresser malgré mes problèmes
familiaux
Stéphanie, Washington
10 Lutter avec le problème d’alcool de
mon fils
Anne C., Tennessee
11 Reconnaître les traits répétitifs dans
ma vie
Sheryl M., Ohio
20 Cherchant des réponses, un membre
AA découvre de l’aide dans Al-Anon
Greg S., Minnesota
24 À un alcoolique, avec amour
Gloria R., Californie
26 Al-Anon procure du réconfort à une
mère célibataire
Elaine H., Missouri
27 Une nouvelle venue trouve de l’espoir
à sa première réunion
Sandra R, Kentucky
28 Faire face à la réalité : L’histoire
d’une jeune diplômée universitaire
Samantha K., Colorado
30 Dans Al-Anon, j’ai découvert une
nouvelle perspective pour faire face
aux conflits familiaux
Anonyme, Canada
*Visitez www.al-anon.alateen.org/french/legaciesfr.html pour lire les Traditions d’Al-Anon.
Al-Anon face à l’alcoolisme 2009
De la « semaine pour
la famille »
au rétablissement
de la famille
Par Christine McKaskle, Conseillère familiale, Tennessee
Christine McKaskle est conseillère
familiale à Cumberland Heights, un
centre de traitement de l’alcoolisme et
de la dépendance aux drogues situé à
Nashville, Tennessee
Bien que la « semaine pour la famille »
au centre de traitement où je travaille
offre d’importants éclaircissements et
des expériences mémorables, une simple
semaine ne peut réparer les dommages subis
par une famille affectée par l’alcoolisme.
Les membres de la famille ont besoin d’un
soutien durant toute leur vie pour faire face
aux conséquences de cette maladie qui dure
toute la vie. C’est la raison pour laquelle
mes collègues et moi-même encourageons
les membres de la famille à participer aux
réunions Al-Anon et Alateen.
Notre centre possède une salle de réunion
Al-Anon sur place. Cette réunion n’est pas
affiliée au centre de traitement. En fait, un
groupe de membres Al-Anon bienveillants
tiennent une réunion d’information pour les
membres éventuels à l’intérieur du centre.
Assister aux réunions n’est pas obligatoire
mais cela donne l’occasion aux familles
de voir comment Al-Anon diffère de la
thérapie familiale et complète celle-ci.
Une de mes clientes, la mère d’un
alcoolique de la quatrième génération a
pris conscience que le mal familial l’avait
laissée apeurée et seule sa vie entière.
« Je n’aurais jamais pensé que ce genre
de soutien était possible. Je vais rentrer à
la maison et je vais assister à une réunion
Al-Anon. Je ne vais plus faire cela toute
seule. » a-t-elle dit.
Grâce à Al-Anon et Alateen, cela n’est
pas nécessaire.
Comment trouver des réunions Al-Anon ou Alateen ?
Composez le 1 888 4AL-ANON ou visitez le www.al-anon.alateen.org pour obtenir des informations concernant les réunions dans votre
communauté. Il se peut qu’Al-Anon figure dans votre annuaire
téléphonique local.
Dans le déni, je ne comprenais pas pourquoi j’avais besoin d’Al-Anon
Par Charles S., New York
Comment les Groupes
Familiaux Al-Anon
m’aideront-ils ?
Lorsque m’a femme s’est fait admettre
dans un hôpital pour dépression, les
médecins nous ont dit qu’elle était
alcoolique. Je me rappelle avoir été surpris.
Je ne la voyais pas boire très souvent.
Elle faisait de longues siestes dans
l’après-midi, parfois pendant quatre
heures. Mais je n’aurais jamais imaginé
qu’elle pouvait être ivre – simplement
extrêmement fatiguée. Un jour, je l’ai
trouvée avec une bouteille de crème de
menthe à moitié vide. Elle marmonnait.
« Tu me connais. Je ne bois pas. » m’a-telle dit. J’ai crié après elle et j’ai vidé le
reste de la bouteille dans l’évier.
Je ne comprenais pas comment elle
pouvait me mentir comme ça, alors que la
bouteille était devant mes yeux. Toutefois, je
ne voyais pas mon propre déni. En général,
je choisissais d’ignorer ou de minimiser la
quantité d’alcool qu’elle consommait. Je
n’ai rien vu d’anormal dans le chaos et le
stress que son comportement alcoolique
créait dans notre famille. Je n’avais aucune
idée qu’à l’époque, j’avais désespérément
besoin d’Al-Anon.
C’est la raison pour laquelle j’ai été
surpris lorsque les médecins ont dit que
ma femme était alcoolique, même si je
me rappelais plusieurs fois où elle
avait trop bu. Par exemple, un jour,
lors de la célébration de l’action de
grâce, elle avait fait des remarques
inappropriées à table et avait
vomi sur le chemin du retour. Mais je
continuais à croire que ma vie de famille
était « normale ». Je ne comprenais pas
comment sa consommation d’alcool
m’affectait moi ou nos deux enfants.
Un travailleur social de l’hôpital m’a
suggéré d’aller à Al-Anon, mais bien sûr,
je ne pensais pas en avoir besoin. Après
tout, ma femme avait le problème d’alcool,
pas moi. Et maintenant, son problème était
résolu : elle suivait une thérapie et allait à
AA. De plus, je me rappelais seulement
certaines fois qu’elle avait bu. La Première
Étape dit que nous sommes « impuissants »
Al-Anon face à l’alcoolisme 2009
devant l’alcool. Je ne me sentais pas
impuissant. Je gérais mes problèmes avec
succès. Je continuais de minimiser l’impact
de l’alcoolisme de ma femme.
Al-Anon est un programme de
découverte de soi et cette fois, mes yeux
étaient encore fermés. Je n’étais pas prêt
pour une introspection. Je n’étais pas prêt à
me regarder en face parce que je souffrais
trop.
J’ai adhéré à Al-Anon des années
plus tard après que ma femme m’ait
quitté, lorsque je souffrais encore plus
qu’auparavant. Aucun membre AlAnon ne m’a pressé à « résoudre » mes
problèmes d’une manière particulière.
C’était bien parce que je ne voulais pas
qu’on me dise quoi faire et quoi penser. Je suis simplement allé aux réunions et
Les nouveaux venus découvrent
qu’ils ne sont pas seuls lorsqu’ils
écoutent les témoignages
d’autres membres et entendent
comment ceux-ci appliquent le
programme Al-Anon à leur vie
de tous les jours.
Les nouveaux membres trouvent
de l’espoir et de l’aide lorsqu’ils
rencontrent d’autres personnes
qui ont fait l’expérience de
sentiments, de peurs et de
frustrations similaires. Ils
peuvent apprendre comment
le programme Al-Anon a
fonctionné pour d’autres. Les
membres Al-Anon découvrent
un meilleur mode de vie, que la
consommation d’alcool cesse
ou non.
les membres Al-Anon ont raconté leur
histoire personnelle. Graduellement, j’ai
absorbé des petites bribes de sagesse qui
ont fait une grande différence.
Al-Anon a fonctionné pour moi parce
qu’il s’agit d’un programme doux et
compatissant. Le programme ne m’impose
pas de solution. Il me donne la liberté de
trouver mes propres solutions à mon propre
rythme. Al-Anon m’aide à considérer ma
vie « un jour à la fois ». Et petit à petit, j’ai
fait mon bout de chemin.
Le test de la
« CAGE » aide
les professionnels
à identifier les
personnes qui ont
besoin d’Al-Anon
C
Par Neil A. Capretto, médecin ostéopathe, membre de la F.A.S.A.M.
A
Neil A. Capretto est le Directeur en médecine du Centre de
réhabilitation de Gateway à Aliquippa, Pennsylvanie.
G
Lorsque je travaille avec des patients affectés par la consommation
d’alcool d’une autre personne, je leur fais de nombreuses suggestions, mais
je les dirige pratiquement toujours vers Al-Anon. J’ai remarqué une claire
amélioration de la santé, du bien-être et du fonctionnement quotidien des
personnes qui ont été orientées vers Al-Anon. Celles-ci m’ont confié qu’elles
ont découvert un certain degré de soutien, d’acceptation et de compréhension
dans Al-Anon, ce qui n’existait nulle part ailleurs.
Dans le cadre de la santé, il y a beaucoup d’individus qui pourraient
certainement bénéficier du programme Al-Anon mais leur besoin n’est
jamais identifié. Souvent, les intervenants en soins de santé luttent pour
trouver le temps d’identifier de manière systématique les symptômes des
patients qui ont été affectés par la consommation d’alcool d’une autre
personne. Des estimations modérées montrent que ce chiffre représente
au moins 20 pour cent de la population. Ces statistiques sont regrettables
parce que, tout comme c’est le cas pour d’autres conditions médicales, une
détection précoce est importante.
Il existe un outil d’identification systématique – « la CAGE familiale » –
lequel peut aider à identifier les personnes qui ont été affectées par la
consommation d’alcool d’une autre personne. Ce test d’identification
comprend quatre questions concises :
Al-Anon face à l’alcoolisme 2009
E
Avez-vous déjà pensé qu’un membre
de votre famille devrait cesser de boire
autant ?
Y a-t-il dans votre famille une
personne qui est agacée par les
plaintes concernant sa consommation
d’alcool ?
Y a-t-il dans votre famille quelqu’un
qui se sent mal à l’aise ou grandement
coupable de sa propre consommation
d’alcool ?
L’éveil : Un membre de votre famille
a-t-il déjà pris un verre au sauter du lit
dans le but de se calmer les nerfs ou de
se débarrasser de la gueule de bois ?
Une ou plusieurs réponses positives à ce test d’identification devraient être
suivies d’un diagnostic un peu plus poussé.
J’ai découvert que la « CAGE familiale » m’a aidé dans mon travail.
J’essaie d’encourager les autres intervenants à l’utiliser.
Une fois qu’un intervenant a identifié qu’un patient a été affecté par la
consommation d’alcool d’une autre personne, je leur recommande vivement
d’envisager de diriger ceux-ci vers Al-Anon. Je crois qu’une fois qu’ils verront
les bienfaits d’Al-Anon, ils feront plus fréquemment des tests d’identification
et dirigeront un plus grand nombre de patients vers Al-Anon.
Comment savoir si Al-Anon
ou Alateen peut m’aider ?
Il est facile de voir les effets de l’alcoolisme sur l’alcoolique. Cependant, il n’est pas
aussi simple de reconnaître les conséquences de l’alcoolisme sur la famille et les amis
des alcooliques. Voici certaines des questions sur lesquelles vous pouvez méditer pour
déterminer si vous souffrez des conséquences de la consommation d’alcool d’une autre
personne. Si vous avez répondu « oui » à n’importe laquelle de ces questions, Al-Anon/
Alateen peut vous aider.
1. La quantité d’alcool consommée par une autre personne vous préoccupe-t-elle ?
2. Avez-vous des ennuis d’argent à cause de la consommation d’alcool d’une
autre personne ?
3. Mentez-vous pour cacher la consommation d’alcool de quelqu’un d’autre ?
4. Croyez-vous que si la personne qui boit vous aimait, elle cesserait de boire
pour vous faire plaisir ?
5. Rejetez-vous la responsabilité de la conduite de l’alcoolique sur ses
camarades ?
6. Les projets sont-ils fréquemment chambardés ou annulés, ou les repas sontils retardés à cause de l’alcoolique ?
7. Faites-vous des menaces telles que : « Si tu ne cesses pas de boire, je vais te
quitter » ?
8. Essayez-vous discrètement de sentir l’haleine de l’alcoolique ?
9. Avez-vous peur de contrarier l’alcoolique par crainte de provoquer une
cuite ?
10. Avez-vous déjà été blessé ou gêné par la conduite de l’alcoolique ?
11. Les jours de congé et les rassemblements sont-ils gâchés à cause de la
consommation d’alcool ?
12. Avez-vous déjà songé à demander l’aide de la police parce que vous aviez
peur de la violence ?
13. Fouillez-vous pour trouver de la boisson cachée ?
14. Vous arrive-t-il d’être en voiture avec un conducteur qui a bu ?
15. La peur ou l’anxiété vous font-elles refuser des invitations ?
16. Éprouvez-vous parfois un sentiment d’échec en songeant que vous ne
pouvez contrôler l’alcoolique ?
17. Pensez-vous que vos autres problèmes seraient résolus si l’alcoolique
cessait de boire ?
18. Avez-vous déjà menacé de vous blesser pour effrayer l’alcoolique ?
19. Vous sentez-vous habituellement fâché, confus ou déprimé ?
20. Avez-vous l’impression que personne ne comprend vos problèmes ?
Ces questions expriment des problèmes partagés par des personnes qui ont été affectées
par la consommation d’alcool d’une autre personne. Si vous avez répondu « oui » à
n’importe laquelle de ces questions, vous découvrirez peut-être que les réunions Al-Anon
ou Alateen pourraient vous fournir d’importants éclaircissements sur votre situation.
Al-Anon face à l’alcoolisme 2009
À 16 ans, j’ai
trouvé le moyen
de progresser
malgré mes
problèmes
familiaux
Par Stéphanie, Washington
Les premières seize années de ma vie,
mon père buvait énormément. Dans mon
enfance, j’ai vu mes parents se chamailler
pendant toute la nuit et j’ai dû quitter la
maison pour rester en sécurité.
Enfant, je me laissais aisément affecter
par les choses. Un tout et un rien me
dérangeait. J’étais timide, introvertie et
je manquais beaucoup d’assurance. Je
pensais que tout le monde parlait de moi.
Au secondaire, j’ai rejoint Alateen.
C’était un grand pas dans ma vie. J’en suis
arrivée à comprendre ce que mon père se
faisait vraiment à lui-même, à ma famille
et à moi. J’ai compris qu’il pouvait faire
ce qu’il souhaitait de sa propre vie, mais
je n’ai pas à laisser cela influencer mes
pensées et mes actions. En exprimant cela,
j’ai abandonné mon manque de confiance
et la coquille dans laquelle je me cachais
constamment. Je me suis libéré et j’ai
commencé à devenir la personne que j’ai
toujours aspiré à être.
Dans Alateen, j’ai appris que peu
importe à quel point je peux aimer les
autres et vouloir ce qu’il y a de mieux pour
eux, ma santé personnelle est primordiale.
Je dois prendre ma vie en charge – et celle
de personne d’autre.
Chaque jour, je développe ma
personnalité. Je deviens plus ouverte. J’en
suis au point où les gens pourraient me dire
n’importe quoi ou dire n’importe quoi à mon
sujet – et cela n’a plus aucune importance
parce que je n’ai pas à me laisser affecter
par ce qu’ils disent. J’ai appris à « lâcher
prise et m’en remettre à Dieu ».
Toutes les choses que j’ai dû surmonter
m’ont donné une plus grande appréciation
de la vie. Chaque jour est une nouvelle
page, un nouveau chapitre. Je vis ma vie
« Un jour à la fois ».
Lutter avec le problème d’alcool
de mon fils
Par Anne C., Tennessee
Je suis une conseillère assermentée active
dans ma profession. Le père de mon fils a
un doctorat en théologie spécialisé dans
l’assistance à la famille. Nous pouvions
guider les autres mais ne semblions pas
dire ou faire ce qui fallait pour notre fils.
Ni la connexion que mon mari avait avec
Dieu ni mes connaissances et compétences
professionnelles n’avaient porté fruits.
Nous ne comprenions pas l’alcoolisme
de notre fils. La souffrance engendrée par
notre échec a contribué à notre divorce.
Me sentant gênée, honteuse et isolée, j’ai
assisté – toute seule – à la semaine de la
famille dans un centre de traitement.
Chaque matin, notre travailleur social
lisait une page du recueil Al-Anon Un
jour à la fois. J’ai rencontré des gens qui
se rétablissaient de l’alcoolisme avec
l’aide de AA. L’espoir a commencé à faire
surface.
À la fin de la semaine, le directeur a dit :
« On dira à votre être cher de se rendre à 90
réunions en 90 jours. Votre vie a également
été affectée. La meilleure façon de l’aider
est de vous rendre à 90 réunions Al-Anon
en 90 jours.
Rien d’autre n’avait été efficace, alors
j’ai décidé d’essayer. Avec une liste de
réunions en mains, je me suis rendue
à une réunion Al-Anon ce soir-là. J’ai
appris : « Tu n’es pas la cause de la sa
consommation d’alcool, tu ne peux pas la
contrôler et tu n’en connaît pas la cure ».
Ce que j’ai découvert dans Al-Anon est
une fraternité de membres qui comprennent
– qui partagent leur expérience alors que
je suis sur le chemin du rétablissement,
que mon fils boive encore ou non. J’ai
découvert des principes spirituels qui ont
10
Reconnaître les traits
répétitifs dans ma vie
Par Sheryl M., Ohio
donné un nouveau sens à ma vie.
Je continue d’apprendre dans Al-Anon.
Même lorsque mon fils boit, je peux
dire, avec calme et sérénité : « J’aimerais
pouvoir t’aider mais tu sais que je ne le
peux pas et tu sais quoi faire. Je t’aime »
Et il a répondu : « Je sais. Je t’aime
aussi maman. » Pour moi, la solution a
été un professionnel qui a dit : « Allez à
Al‑Anon. »
Al-Anon face à l’alcoolisme 2009
J’ai quitté un mariage abusif et six mois plus tard, je me suis retrouvée à
fréquenter un autre alcoolique. Le fait de réaliser qu’il y avait peut-être une
répétition de comportement me faisait peur. Je me suis aussi retrouvée dans
des sessions de prévention contre les abus domestiques avec un conseiller qui
écrivait des articles sur l’alcoolisme et ses conséquences sur les membres de la
famille et les amis pour le journal local.
Alors que je rendais visite à une amie, elle m’a montré un article que mon
conseiller avait écrit à propos des symptômes d’un enfant de parent alcoolique.
À mesure que je lisais l’article et la liste de contrôle suivante, je me suis rendu
compte que je correspondais à la plupart des critères.
Mon amie avait été élevée par une mère alcoolique et était allée à Al-Anon.
Nous avons trouvé une réunion locale et nous avons commencé à y assister.
Grâce à Al-Anon, j’ai trouvé tant de paix et de joie. Ma famille a remarqué la
différence dans mon comportement car je suis plus calme et j’ai moins tendance
à essayer de tout contrôler. Maintenant, je remarque les traits répétitifs dans ma
vie et comment les pièces du puzzle s’encastrent.
11
La perspective d’une
thérapeute sur les
bienfaits d’Al-Anon
Par Nancy Badger, Ph.D
Très souvent, les clients ne comprennent
pas l’impact que l’alcoolisme a eu dans leur
vie. Ils viennent parfois me voir à cause
de problèmes dans leur relation avec les
autres, des problèmes avec des membres
de la famille, des problèmes à l’école ou
au travail, un sentiment de solitude ou un
manque de soutien social.
En faisant des recherches, j’ai appris que
les personnes qui avaient des difficultés
dans leurs relations essayaient peut-être de
régler ou contrôler le problème d’alcool
de leur compagnon ou compagne.
J’ai découvert que les gens qui ont des
problèmes avec les membres de leur famille
essaient parfois de jouer les médiateurs dans
un problème causé par la consommation
d’alcool d’un membre de sa famille.
J’ai remarqué que ceux qui ont des
problèmes à l’école ou au travail ne
parviennent parfois pas à se concentrer
parce qu’ils sont trop occupés à s’inquiéter
de la consommation d’alcool d’une autre
personne.
J’ai découvert que la personne qui se
sent seule n’a peut-être jamais appris
comment faire confiance et s’exprimer
ouvertement parce qu’on lui a enseigné à
garder des secrets.
Al-Anon fournit un système de soutien
qui dure toute une vie. Celui-ci augmente
et renforce ce qui se passe en thérapie.
Certains des bienfaits d’Al-Anon sont :
Nancy Badger est Directrice du Centre d’assistance et de planification de la carrière à
l’Université de Tennessee à Chattanooga
12
Al-Anon face à l’alcoolisme 2009
• le sentiment d’appartenance en
s’identifiant avec d’autres membres qui
ont vécu le même genre de dilemmes et
de difficultés.
• des stratégies pour surmonter les
émotions négatives;
• l’accent est mis de manière plus marquée
sur nos propres objectifs et aspirations
plutôt que sur la consommation d’alcool
d’une autre personne;
• un soutien mutuel, une saine alternative
au fait de garder des secrets et de ne faire
confiance à personne, comportements
typiques de ceux qui ont grandi dans un
foyer affecté par l’alcoolisme;
• une structure pour la guérison
spirituelle, la découverte d’un
sentiment de valeur personnelle et la
capacité de développer des relations
positives.
Lorsque je dirige un client vers les
Groupes Familiaux Al-Anon, j’explique
les différences entre Al-Anon et la thérapie.
Mes clients décident de ce qui fonctionne
pour eux.
Dans les réunions Al-Anon, les membres
partagent leur expérience et entendent
comment mettre en pratique les principes
du programme Al-Anon. On les encourage
à partager plus d’informations personnelles
avec leurs Parrains et Marraines ou avec
des amis Al-Anon après la réunion. De
cette façon, les clients peuvent choisir
à qui ils veulent faire confiance et s’ils
désirent partager des détails plus intimes.
Cette occasion contribue à développer des
compétences pour améliorer les relations
que la plupart des membres de la famille des
alcooliques n’apprendraient pas autrement.
J’espère qu’un plus grand nombre de
professionnels prendront en considération la
façon dont Al-Anon peut aider leurs clients à
obtenir une vie remplie, productive et utiliser
Al-Anon comme ressource lorsqu’un client
est affecté par la consommation d’alcool
d’une autre personne.
13
«
Allez à une réunion en gardant l’esprit ouvert
»
« Je vous exhorte à vous rendre à une réunion Al-Anon “ouverte” et à voir la
diversité des personnes qui assistent à ces réunions. »
«
« Lors d’une réunion un membre a dit : “Aimer l’alcoolique est une chose acceptable.”
À Al-Anon, j’ai trouvé ma voix et mon courage. J’ai abandonné la colère et j’ai
recommencé à rire. Après des années d’engagement dans le programme Al‑Anon,
»
–Linda Varin, Conseillère clinique assermentée,
British Columbia Association of Clinical Counsellors
(Association des conseillers cliniques de la Colombie Britannique), Sechelt, BC
Vous pouvez
apprendre beaucoup
de choses à une
réunion Al-Anon
«
« L’alcoolisme est un mal familial
et le rétablissement est aussi
essentiel pour la famille qu’il l’est
pour l’alcoolique. Mon expérience
m’a démontré que les familles qui
se rétablissent ensemble ont une
»
bien meilleure chance de rester
ensemble. »
–Robert Lindsey, Président et PDG,
National Council on Alcoholism and
Drug Dependence (Concile national de
la prévention contre l’alcoolisme et la
dépendance aux drogues), New York, NY.
«
Pour aider l’alcoolique, il faut d’abord vous aider
« Si la famille n’entame pas elle aussi le chemin de son propre rétablissement,
la personne alcoolique n’y parviendra pas seule. La force d’Al-Anon est que
le programme aide les familles à renforcer leur confiance en eux, la force de
leur spiritualité et leur montre souvent de façon très claire que jouer le rôle
»
de policier, se laisser abuser par l’alcoolique ou jouer le rôle de sauveteur ne
fonctionne pas et ne fonctionnera jamais. »
–Richard G. Thibodeau, Directeur Général, National Catholic Council on Alcoholism and
Related Drug Problems, (Concile catholique national de lutte contre l’alcoolisme et les
problèmes relatifs à l’usage de drogues) Lake Orion, MI.
14
ma vie est heureuse, mon mariage est en santé et la sérénité est présente dans
Al-Anon face à l’alcoolisme 2009
«
chaque journée. »
Ai-je besoin d’un
rendez-vous ou d’une
référence pour assister
aux réunions ?
Aucun préavis n’est nécessaire
pour assister aux réunions
Al‑Anon ou Alateen. La plupart
des groupes ont un membre
qui fait office de contact et
qui peut recevoir des appels
téléphoniques pour donner
des informations générales
concernant le groupe Al-Anon
ou Alateen, ou pour donner des
informations sur l’endroit où se
tient la réunion.
Ma vie a été changée pour toujours.
–Linda G., Ohio
« Lorsque je suis arrivé à ma
première réunion Al-Anon, je me
sentais perdu. Rempli de honte, de
culpabilité et de peur, je me suis
efforcé d’y aller. Ces membres
«
avaient vécu des épreuves similaires
mais je pouvais ressentir un certain
« C’est dans les salles d’Al-Anon que ma
plus grande guérison se manifeste. On
m’accepte comme je suis. Je ne suis
pas jugée. Je m’assois et j’écoute. Le
»
sentiment de sérénité qui émanait
de chacun d’eux. Avec leur aide,
j’ai pu me regarder en face et voir
que je n’avais pas créé ce problème
– malgré toute la culpabilité que je
»
programme fonctionne-t-il ? Bien sûr que
ressentais – et que je ne pouvais pas
oui. Tant que je suis disposée. »
le contrôler ou en fournir la cure. »
–Susan M., Colombie-Britannique
–Jean M., Floride
Qu’en est-il des problèmes autres que la
consommation d’alcool d’une autre personne ?
Souvent, les membres ont des préoccupations et des soucis autres
que les problèmes causés par la consommation d’alcool d’une autre
personne. Il n’est pas inhabituel que le buveur problème ait d’autres
dépendances, des maladies mentales ou d’autres problèmes.
Les principes Al-Anon s’appliquent à de nombreuses situations mais
le programme Al-Anon met l’accent sur l’aide offerte à ceux qui
souhaitent se rétablir des conséquences de la consommation d’alcool
d’une autre personne. Aux réunions Al-Anon, il est certain que les
membres ont de nombreux problèmes mais, durant la réunion, la
discussion est limitée aux problèmes relatifs à l’alcoolisme.
15
Le rétablissement de la famille peut contribuer
à la réhabilitation de l’alcoolique
Opal Cameron, BSW (licenciée ès lettres en travail social),
MTS (Master en études théologiques); Saskatchewan
Opal Cameron est assistante sociale à
Shell Lake, Saskatchewan.
« De nombreux
alcooliques ont pu
se réhabiliter parce
que l’autre époux a
découvert Al-Anon en
premier. La famille
entière bénéficie du
programme Al-Anon,
et nous aussi les
professionnels. »
16
L’alcoolisme est une maladie de la
négation dont souffre la famille entière.
C’est une des premières choses que je
vérifie lors de l’entretien initial. C’est
facile de manquer la véritable source du
problème.
À cause de leur déni, j’explique la
maladie et ses conséquences sur la
famille entière. Je pose des questions
Al-Anon face à l’alcoolisme 2009
directes parce que personne n’arrive
en admettant qu’il est alcoolique, ou
que l’autre époux ou proche parent est
alcoolique. La quantité d’alcool qu’une
personne consomme n’est pas aussi
importante que le comportement qui suit
la consommation et les conséquences que
celle-ci a sur les autres.
Si je suspecte que l’alcoolisme est
présent dans le foyer, je dirige l’époux ou
l’épouse vers Al-Anon. Que l’alcoolique
soit disposé à accepter de l’aide ou non,
il est important que le compagnon sache
où trouver du soutien et des informations
utiles. Parce que les membres Al-Anon
comprennent vraiment, les clients
reçoivent un soutien, une amitié et une
ouverture d’esprit qu’ils ne trouveront
jamais auprès d’une autre organisation
ou club. Ils ont tous quelque chose en
commun.
De nombreux alcooliques ont pu se
réhabiliter parce que l’autre époux a
découvert Al-Anon en premier. La famille
entière bénéficie du programme Al‑Anon.
et nous aussi les professionnels.
Je conserve une liste de toutes les
réunions locales et je la donne à mes
clients. J’ai une liste de contacts Al‑Anon
et je m’arrange pour que quelqu’un
vienne chercher mon client ou ma cliente
pour l’emmener à une réunion. Je les ai
également emmenés moi-même à une
réunion, les ai présentés à quelqu’un et
me suis assurée qu’ils se sentaient à l’aise
avant de partir.
Cela peut paraître un peu trop, mais le
résultat – voir mes clients retrouver leur
personnalité avec dignité et le sentiment
d’appartenance à un groupe, le fait de
reconnaître leur mérite et celui des autres
– en vaut la peine. Ces clients découvrent
une perspective complètement nouvelle
de la vie et développent une relation
saine avec leur famille, leurs amis et leurs
parents. La plus grande révélation pour
l’autre époux et la famille est que « Les
choses n’ont plus jamais à être ainsi. »
17
Comment Al-Anon aide mes clients
Que coûte Al-Anon/
Alateen ?
Par Lou Block, Conseiller licencié en santé mentale et un professionnel certifié de la lutte
contre les dépendances, Floride
Il n’y a ni cotisation ni
frais d’inscription pour
l’adhésion à Al-Anon ou
Alateen ou pour assister
à une réunion. La plupart
des groupes font une
collecte pour recueillir les
contributions volontaires
servant à défrayer les
dépenses du groupe, telles
que le loyer pour la salle
de réunion, l’appui des
services locaux et autres
besoins du groupe.
« Al-Anon est économique
pour les clients puisque le
fait d’assister aux réunions
et d’écouter les autres dans
la même situation raccourcit
le temps que le client doit
passer en thérapie. »
Lou Block est un écrivain, un conseiller
licencié en santé mentale et un
professionnel certifié de la lutte contre les
dépendances à Spring Hill, Floride.
Al-Anon est un élément important de
la thérapie pour tout client affecté par
l’alcoolisme d’un membre de la famille,
d’un ami ou d’un collègue de travail.
J’ai été témoin de la façon dont Al‑Anon
améliore le travail que j’accomplis
dans ma clinique. J’ai remarqué que les
personnes qui aiment le buveur problème
feraient tout leur possible pour l’aider.
Mais ils n’ont aucune idée de ce qui est
efficace ou du rôle qu’ils jouent dans le
mal familial de l’alcoolisme. La plupart
d’entre eux passent leur temps à protéger
l’alcoolique, assument les responsabilités
de l’alcoolique, y compris payer leur
caution pour les faire sortir de prison et
créer un lieu chaleureux et sûr dans lequel
ils peuvent se réfugier lorsqu’ils chutent.
Al-Anon aide mes clients à comprendre
comment cesser de faciliter les choses
au buveur. En s’identifiant avec d’autres
personnes qui sont dans la même situation,
mes clients commencent à comprendre ce
qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas,
le rôle qu’ils jouent dans leur danse avec
l’alcoolique et finalement, ce qu’ils doivent
modifier dans leur propre comportement.
Ces changements sont nécessaires afin de
se libérer de la toile émotionnelle que tisse
l’alcoolique. Bien sûr, il ne tient qu’au
client de changer.
18
Al-Anon est économique pour les clients
puisque le fait d’assister aux réunions et
d’écouter les autres dans la même situation
raccourcit le temps que le client doit passer
en thérapie.
Si les clients demeurent dans le
programme Al-Anon et font ce que le
programme suggère – assister régulièrement
aux réunions, choisir un Parrain ou une
Marraine, étudier et mettre en pratique
les Douze Étapes et aider les nouveaux
venus – ils finiront par acquérir les outils
nécessaires pour affaiblir l’emprise que
l’alcoolisme a sur eux et la vie de leur
famille.
Al-Anon face à l’alcoolisme 2009
19
Cherchant des réponses, un membre AA découvre
de l’aide dans Al-Anon
Par Greg S., Minnesota
Cela fait un an que je fais partie de AA.
Je pensais que j’avais un programme mais
je ne comprenais pas pourquoi je devais
me rendre à une réunion AA, donner une
accolade à tout le monde et puis rentrer
à la maison crier après tout le monde. La
sobriété n’était pas suffisante. J’avais un
problème avec ma famille et mon père
alcoolique.
J’en ai parlé à mon Parrain AA. Il m’a
demandé : « As-tu jamais songé à aller à
Al-Anon ? » Je pensais qu’Al-Anon c’était
un « groupe de filles » qui se réunissaient
pour « critiquer » leurs époux et leurs
petits amis alcooliques. Vraiment, qui a
besoin d’elles ?
À l’époque, j’étais relativement timide
avec les femmes. Aussi, je me suis
senti mal à l’aise en voyant 50 femmes
et seulement quelques hommes à ma
première réunion Al-Anon. Je ne me suis
pas senti dans mon élément. Je croyais
que si je faisais part de ce qui se passait
20
dans ma vie, ils allaient penser que j’étais
complètement dément.
Mais en écoutant, j’ai pris conscience
que nous vivions la même chose. Moi,
aussi, je voulais contrôler l’alcoolique
et je réagissais au comportement de
l’alcoolique avec colère, ressentiment
et haine. Cela affectait mon programme
AA de manière négative.
Dans Al-Anon, j’ai réalisé que j’étais
impuissant face à la consommation
de l’alcoolique. J’ai également pris
conscience que j’étais à Al-Anon pour
m’aider à vivre dans la paix et la sérénité
en plein milieu du tumulte. On m’acceptait
comme j’étais. Ayant grandi comme c’était
le cas pour moi, il était difficile d’accepter
qu’on m’aimait et plus important encore,
que je pouvais aimer.
Sur ma route vers le rétablissement
les clés ont été l’acceptation et le lâcher
prise. Je me sentais misérable parce que
je voulais que l’alcoolique et toute ma
famille changent. Après tout, j’essayais
de changer, ils devraient essayer eux
aussi. Tant que je gardais ce sentiment à
l’esprit et dans mon cœur, je continuerais
à être misérable.
Petit à petit, j’ai commencé à avoir
de la compassion pour l’alcoolique. Je
savais combien j’avais souffert durant
toutes ces années. Maintenant, je réalisais
qu’eux aussi étaient blessés. Cela a pris
un certain temps mais j’ai appris à les
accepter comme ils étaient et non comme
je souhaitais qu’ils soient. Je n’étais pas
meilleur qu’eux. Par la grâce de Dieu,
Al-Anon face à l’alcoolisme 2009
j’étais capable de trouver l’aide, la paix
et l’amour dont j’avais besoin. Je peux
maintenant transmettre cette paix et cet
amour à ma famille.
Il y a bien longtemps depuis cette
première réunion Al-Anon du dimanche
soir. L’alcoolique qui faisait partie de
ma vie est décédé. Trois jours avant
son décès, Dieu tel que je Le conçois
m’a permis de faire la paix avec lui
et de faire des amendes honorables. Il
me manque et je l’aime énormément.
J’aime ma famille plus que tout. Il y
a une grande dose de paix dans mon
cœur. Pour tout cela, je dis : « Merci
Al-Anon ! »
Al-Anon accueille tous ceux
dont la vie a été affectée par
la consommation d’alcool
d’une autre personne.
Ceux d’entre nous qui
sont membres d’un autre
programme en douze étapes,
y compris les Alcooliques
Anonymes évitent de le
révéler lors de réunions de
sorte que l’accent reste sur
l’approche Al-Anon du mal
familial de l’alcoolisme.
21
Les réunions Al-Anon créent une opportunité
pour la découverte de soi
Shelley Brierley, M. Ed., CCC, RCC
Shelley Brierley est une thérapeute spécialisée dans les
relations et la thérapie de la famille. Depuis les 25 dernières
années, celle-ci est propriétaire et s’occupe de Oasis
Consulting, Ltd. à Vancouver, Colombie Britannique.
Qui peut assister aux
réunions Al-Anon ou
Alateen ?
Quiconque affecté par
les conséquences de la
consommation d’alcool d’une
autre personne peut assister aux
réunions, que le buveur soit en
phase active ou non, à la maison
ou à distance, vivant ou décédé.
Alateen est notre programme
pour les plus jeunes membres,
en général des adolescents. La
plupart des groupes Alateen se
réunissent au même endroit et
à la même heure qu’un groupe
Al-Anon.
Nous encourageons les
nouveaux membres à visiter
plusieurs groupes et à assister
à un minimum de six réunions
afin de trouver un groupe où
ils se sentent à l’aise avec les
autres membres.
22
Je crois qu’un de mes rôles en tant
que thérapeute, conseiller et formateur,
est d’éduquer mes clients en les
aidant à reconnaître le modèle de leur
comportement et les rôles que ceux-ci
jouent dans leur relation. Mon travail est
d’aider les gens à déterminer le genre de
personnes qu’ils souhaitent être, à gagner
de la force émotive et à reconnaître les
choses dont ils ont le contrôle – changeant
l’accent qu’ils mettent sur le comportement
des autres personnes en le plaçant sur euxmêmes.
La plupart des clients ne sont pas
conscients que s’occuper des autres est en
quelque sorte une forme de dépendance.
Une fois que des individus en prennent
conscience, ils peuvent commencer à faire
des projets pour retrouver le droit chemin
pour qu’ils puissent devenir la personne
qu’ils aspirent à être.
L’étape la plus importante de ce procédé
est le développement d’un réseau de
soutien qui les encouragera à rester fidèles
à eux-mêmes. Le but ultime est d’aider
ces personnes à apprendre à s’écouter et
à faire confiance à la petite voix de leur
for intérieur.
Al-Anon face à l’alcoolisme 2009
Selon mon expérience, Al-Anon est
une des ressources les plus efficaces
que je recommande à mes clients. Ce
programme procure un groupe de soutien
à ces personnes et un endroit sûr où cellesci peuvent être honnêtes envers ellesmêmes – et se pardonner à elles-mêmes.
Ce soutien leur permet de commencer à
être plus ouverts envers les autres – une
attitude qui est nouvelle pour la plupart de
mes clients.
Al-Anon fournit également un support
par le biais d’autres membres qui peuvent
aider ces clients à retrouver leur autonomie
et les encourager à centrer leur attention
sur eux-mêmes. Les membres Al-Anon,
ayant eux-mêmes eu des comportements
similaires, sont conscients du modèle
de comportement rattaché aux relations
dysfonctionnelles.
On évite de donner des conseils.
Le parrainage est encouragé, rendant
possible des relations qui incitent à
prendre conscience de ses propres
attitudes de contrôle et de défaite. Une
fois ces comportements crus nécessaires
à leur survie, ils ont en fait affecté leurs
relations avec les autres. Cette nouvelle
compréhension les aide à se concentrer
sur eux-mêmes et à devenir la personne
qu’ils aspirent à être.
Tout comme j’encourage mes clients à
essayer plusieurs thérapeutes, j’encourage
aussi ces mêmes clients à « essayer »
divers groupes Al-Anon jusqu’à ce qu’ils
en trouvent un où ils se sentent à l’aise
et qu’il ont le sentiment qu’ils peuvent
s’identifier aux autres.
23
À un alcoolique, avec amour
Par Gloria R., Californie
Tu es alcoolique. Je pensais que tu avais
besoin de moi; c’est la raison pour laquelle
je suis tombée amoureuse de toi.
Il était plus simple de me fondre dans
ton drame que de regarder mes propres
problèmes. Je n’étais pas le problème,
c’était toi. Si seulement je pouvais
t’arranger, nous pourrions vivre comme des
gens normaux, jusqu’à la fin des temps.
J’étais aveugle et je ne voulais pas
reconnaître que ton alcoolisme était une
maladie. Vois-tu, c’était très difficile parce
que tu ne perdais pas tes cheveux comme
si tu avais le cancer. C’est une maladie
de l’âme et ton âme était bien la dernière
chose que je connaissais. Dans ma tête, je
sais que tu as une maladie. Et pourtant,
certains jours, il est difficile pour moi
d’accepter tes actions comme faisant partie
de ta maladie.
Je t’ai fait la morale, je t’ai blâmé et je
t’ai sermonné parce que tu étais incapable
de conserver un emploi, tu buvais au point
d’en oublier tes responsabilités et parce
que tu te rendais si malade que tu voulais
mourir. Mais je ne t’acceptais pas comme
tu étais. J’étais en colère parce que tu ne
respectais pas mes nobles attentes et je
réagissais en t’attaquant avec un torrent
de paroles haineuses et vindicatives. Je
m’agrippais au besoin que j’avais de te
voir être comme je souhaitais que tu sois.
J’aurais dû me regarder de plus près avant
de te lancer la pierre. Je rajoutais à la haine
que tu ressentais déjà envers toi-même. Je
suis vraiment désolée.
J’ai honte des choses que j’ai faites au
nom de mon amour pour toi. J’ai rédigé tes
CV et je t’ai arrangé des entrevues pour des
emplois. Je t’ai conduit à travers la ville.
J’ai caché ta maladie de telle sorte qu’à
24
ce jour, tes parents âgés n’ont aucune idée
que, chaque nuit, tu t’endors ivre avec une
bouteille à la main et que tu débutes chaque
journée avec une nouvelle bouteille.
J’ai dépensé de l’argent que je ne
possédais pas pour te fournir ce que, selon
moi, tu avais besoin. Plus je t’aimais et
plus j’essayais de t’aider, plus ta situation
s’empirait et plus tu te retournais contre
moi.
Je t’ai laissé m’utiliser et m’exploiter.
Mais qu’ai-je eu en retour ? Tu n’étais
pas là à mes côtés lorsque j’avais besoin
de soutien émotif. Pour ne pas arranger
les choses, tu mentais concernant où tu
avais été et qui t’accompagnait. Tu me
Al-Anon face à l’alcoolisme 2009
faisais des promesses qui me donnaient de
l’espoir – et je te croyais toujours.
J’ai persévéré dans notre relation, même
en l’absence d’affection et d’intimité. Je
me suis menti en me disant que tu m’aimais
quand même. J’ai même accepté les gestes
d’attention les plus médiocres. Tu m’as
brisé le cœur et pourtant, j’ai gardé ce
brin d’espoir vivant, pensant que peut-être
cette fois-ci allait être différente, peut-être
cette fois-ci, tu allais réaliser combien je
comptais pour toi. Je continuais de penser
que tu allais devenir l’homme que j’avais
toujours voulu que tu sois.
Étais-je amoureuse ? Ou étais-je obsédée ?
Tu as ton alcool et tu as tes démons. Je t’ai
toi. Tu es ma drogue préférée.
Tu étais mon univers et tu étais ma vie.
Te regarder mourir devant mes yeux était
trop douloureux. J’étais perdue et j’avais
perdu tout contrôle. Mes supplications, mes
menaces et mes ultimatums ne changeaient
rien. Je n’avais plus aucune stratégie.
Réalisant mon impuissance, je me suis
mise à genoux et j’ai prié. Par la grâce de
Dieu, j’ai découvert Al-Anon.
Dans les réunions Al-Anon, j’ai raconté
mon histoire à d’autres personnes et
j’ai appris que leur histoire était aussi la
mienne. En écoutant leurs expériences,
j’en suis arrivée à comprendre que tu allais
trouver ton propre chemin, lorsque tu
serais prêt, sans mon aide.
Que tu fasses partie de ma vie ou non, je
continue de penser à toi. Je continue d’avoir
de l’affection à ton égard et à t’aimer. Mais
j’ai rabaissé mes attentes pour des attentes
plus réalistes. À la place, j’explore la joie,
le pardon et la gratitude. À mesure que les
jours passent, je découvre de l’amour pour
moi et pour ma vie personnelle.
25
Al-Anon procure du
réconfort à une mère
célibataire
Une nouvelle venue trouve de
l’espoir à sa première réunion
Par Sandra R, Kentucky
Par Elaine H., Missouri
Avant que je ne devienne membre
Al-Anon, je me sentais toujours seule,
bien que j’aie deux filles dont je devais
m’occuper. Je pouvais être dans une salle
pleine de monde et tout de même me
sentir seule.
La solitude faisait partie de mon
enfance. Je pensais: si j’avais une famille,
je ne me sentirais plus seule. Mais vivre
avec un alcoolique était trop pour moi. Je
l’ai quitté lorsque j’étais enceinte de ma
plus jeune fille.
Une des choses les plus stressantes dans une famille composée d’un seul parent est de
prendre toutes les décisions pour soi et pour sa famille. Parfois, l’inquiétude et le stress
étaient accablants. Bien que l’alcoolique ait été éliminé de notre vie, le mal familial de
l’alcoolisme a fait partie de notre foyer durant toutes ces années.
Lorsque j’ai fini par aller à ma première réunion Al-Anon, c’était la première fois que
je me retrouvais avec des personnes qui comprenaient mes sentiments. Dans Al-Anon, j’ai
trouvé une paix intérieure et je ne me suis pas sentie seule.
Pourquoi devrais-je assister aux réunions
Al‑Anon ou Alateen si le buveur est sobre ?
Même si la sobriété offre un nouveau départ pour le
rétablissement de la vie familiale, elle présente également une
nouvelle série de défis et d’ajustements. Les buveurs problèmes
affectent chaque membre de la famille, et le rétablissement des
membres de la famille des conséquences de la consommation
d’alcool peut contribuer à la réhabilitation du buveur problème.
Dans Al-Anon, les membres apprennent à identifier et à se
concentrer sur leurs propres problèmes sans embrouiller ou
compliquer les choses pour le buveur.
26
Al-Anon face à l’alcoolisme 2009
Hier soir, j’ai assisté à ma première réunion Al-Anon parce que j’étais
tellement fatiguée de la vie que je menais avec mon seul (et unique) enfant
alcoolique. Alors que chaque membre racontait une expérience qu’il avait
vécue avec un être cher, je pensais que ma tête allait exploser. Je me
suis rendu compte que chaque personne présente était à mon image; nous
vivions les mêmes expériences avec nos êtres chers.
Lorsque mon tour de parler est arrivé, j’ai parlé de ma colère et de la
honte. J’ai exprimé mes sentiments de vide. Et je me suis sentie soutenue
comme jamais.
Après la réunion, j’ai dit à ma fille : « Tu mets ton programme en
pratique et je ferai de même. » Elle a répliqué : « Cela t’affectera plus si je
ne mets pas le mien en pratique. » J’ai dit : « Non, cela t’affectera plus si
tu ne mets pas ton propre programme en pratique. Je dois m’inquiéter de
mon propre programme. » Je voyais déjà que j’étais sur le bon chemin.
Ce matin, j’ai envie de lire tout ce que je trouve concernant Al-Anon.
C’est un moyen de montrer à ma fille combien je l’aime et de m’aimer
moi en même temps.
27
Faire face à la réalité : L’histoire d’une
jeune diplômée universitaire
Par Samantha K., Colorado
Il y a deux ans, lorsque j’ai reçu mon
diplôme universitaire, je ne pouvais pas
attendre pour commencer ma vie. J’ai
déménagé dans un autre état pour vivre
avec mon petit ami, j’ai trouvé un emploi
et j’ai acheté une voiture. Ma vie allait dans
la bonne direction. À cette époque-là, cela
faisait plus de deux ans que j’étais avec
mon petit ami. Je l’avais vu ivre seulement
une fois.
Nous organisions des fêtes dans notre
appartement mais en général, elles se
terminaient mal. Cependant, la nuit avant
que je ne commence mon nouveau travail,
mon petit ami s’est écroulé dans le hall et
a vomi dans la chambre à coucher de notre
colocataire. À Noël, je n’ai pas pu mettre
le sapin où je le souhaitais parce que lui
et ses amis avaient décidé de construire
une pyramide tridimensionnelle à partir
de canettes de bière vides – environ 200
canettes au total. Il ne s’agissait pas de
leur première « pyramide de bière ». J’en
ai eu assez lorsqu’un de ses amis a uriné
dans le salon.
Et pourtant, je ne considérais toujours pas
mon petit ami comme un alcoolique bien
que sa consommation d’alcool continuait
à me causer des problèmes. Ces incidents
étaient « rares » – il s’agissait simplement
de jeunes qui voulaient s’amuser. Je n’étais
pas fêtarde mais je ne pensais pas que boire
de temps à autres était un problème – mais
c’en était vraiment un.
Lorsque mon petit ami a terminé son
contrat avec la Marine, il a commencé à
chercher un emploi. J’avais hâte que nous
emménagions. Notre relation était instable
mais je savais que nous installer ensemble
– nous deux seulement – résoudrait nos
problèmes.
À mesure que le temps passait, les
28
Sous peu, je me suis retrouvée dans le
hall à pleurer d’embarras. Des amis, des
étrangers et même des policiers sont venus
me demander si j’allais bien. Je me sentais
désespérée. Mais je ne pouvais pas partir
parce que j’étais le chauffeur désigné.
J’étais déjà allée à Alateen et ma mère
est un membre Al-Anon. Je savais que
j’avais besoin d’une réunion mais j’hésitais
à y aller. Je n’étais pas prête à accepter que
la réalité de ma vie n’avait rien à voir avec
la vie fantaisiste dont j’avais rêvé.
J’ai fini par aller à une réunion mais
je n’ai pas dit grand-chose. Je me sentais
gauche et mal à l’aise; j’étais tellement
plus jeune que tout le monde. Mais j’étais
surprise de voir à quel point je comprenais
ces personnes. Je n’étais pas la seule dont
la vie était affectée par la consommation
d’alcool de quelqu’un d’autre.
« Je savais que j’avais besoin d’une réunion mais j’hésitais à
y aller. Je n’étais pas prête à a ccepter que la réalité de ma vie
n’avait rien à voir avec la vie de fantaisie dont j’avais rêvé. »
choses ne s’amélioraient pas. Il n’était pas
enthousiaste à ses perspectives d’emploi. Il
avait plus de temps libre qu’auparavant et
la consommation d’alcool est devenue plus
fréquente. Ce n’était pas chaque soir, mais
il buvait – et très abondamment – plus que
je ne le voulais vraiment.
Une nuit, nous sommes allés au hockey
avec nos colocataires. La consommation
d’alcool a débuté aux environs de 15h00.
Lorsque je suis rentrée du travail, ils étaient
tous ivres. Je savais que cela allait être une
drôle de nuit.
Au match, mon petit ami était
désagréable, méprisable et odieux. Il
trébuchait et renversait ses boissons
partout. Je n’arrivais pas à croire qu’ils
continuaient à le servir !
Al-Anon face à l’alcoolisme 2009
Cela m’a pris du temps avant d’être
complètement à l’aise, même si les
membres étaient toujours accueillants. Je
parle toujours très peu mais je sais que je
suis au bon endroit. Il est réconfortant de
savoir que je ne suis pas seule et qu’avec le
Pourquoi les membres
continuent-ils à
assister aux réunions
Al-Anon ou Alateen ?
Al-Anon est un programme
de découverte de soi et de
croissance personnelle – et
les membres de longue date
continuent à découvrir des
choses à leur propre sujet et
à progresser spirituellement.
Al-Anon est une fraternité
de soutien composée de
membres qui ont vécu des
expériences similaires et qui
partagent un engagement
pour améliorer leur vie. Les
membres développent de
nouvelles et durables amitiés
avec d’autres membres. Et il
y a une grande satisfaction
personnelle à partager le
programme Al-Anon avec
des nouveaux venus qui sont
confus et qui souffrent des
conséquences du problème
de l’alcoolisme.
temps et un peu de travail, j’irai bien.
Mon petit ami a déménagé dans l’ouest
et deux mois plus tard, nous nous sommes
séparés. Cela m’attriste de savoir que ma
relation avec mon petit ami n’était pas ce
que j’avais espéré, mais avec les outils
d’Al-Anon en main, j’ai pu reconstruire ma
vie. J’ai mon propre appartement et j’ai été
promue. Je considère ma vie et ma relation
de façon plus réaliste. J’essaie de ne pas
avoir d’attentes qui finissent par mener
au ressentiment; je travaille sur le pardon.
C’est encore difficile mais « un jour à la
fois », les choses sont plus faciles.
29
Dans Al-Anon, j’ai découvert une nouvelle
perspective pour faire face aux conflits familiaux
Anonyme, Canada
En grandissant, je me demandais à quoi
pouvait ressembler une vie « normale ».
Je détestais être différente des autres. Je
détestais devoir rentrer à la maison; une
maison dévorée par la colère et la haine,
les disputes constantes et la consommation
d’alcool.
Mon modèle idéal pour un éventuel
compagnon était un homme qui buvait à
en perdre la tête, allait et venait comme
bon lui plaisait et qui disait à ma mère
qu’elle n’allait pas lui dire quoi faire. Ma
mère avait pour obsession de tout garder
en ordre. Elle nettoyait constamment la
maison, condamnant le comportement de
mon père et saisissant toute occasion de
rabaisser mon père et d’inviter les autres à
avoir pitié d’elle.
Je me souviens de nombreuses
altercations verbales entre mes frères et
mon père concernant sa consommation
d’alcool. Même si j’étais une enfant
passive, parfois, je participais à ces
altercations.
À la première occasion, j’ai déménagé
aussi loin que possible de la maison – ce
qui m’a menée jusqu’au Canada. Je me
suis jurée que je ne mènerais jamais cette
vie-là.
La maladie de mon père a fini par
le rattraper et il en est mort. J’ai eu la
30
De quoi les membres
parlent-ils aux
réunions Al-Anon et
Alateen ?
chance de pouvoir lui faire des amendes
honorables avant son décès. Je continue
de voir les répercussions que la maladie de
l’alcoolisme a sur ma mère et si je n’étais
pas allée à Al-Anon, je ne serais pas en
train d’apprécier et d’aimer la personne
qu’elle est maintenant. Je sais que dans
mon enfance mes parents ont fait de leur
mieux.
Bien que je me sois juré de mener
une vie différente, j’ai fini par mener
exactement la même vie que celle dans
laquelle j’avais été élevée. L’alcoolisme
est une maladie insidieuse et, si on n’y fait
rien, elle détruit la famille entière.
J’ai passé mon premier appel à Al‑Anon
Al-Anon face à l’alcoolisme 2009
au moment où j’ai eu l’impression de
devenir folle. La personne qui a répondu
au téléphone semblait si calme et si
paisible que je voulais devenir comme
cela. Je suis allée à ma première réunion
Al-Anon et je ne l’ai jamais regretté.
Bien que mon mari boive encore,
je peux l’accepter comme il est et non
comme la personne que je pense qu’il
devrait être. Je ne suis pas aussi obsédée
par l’idée de le changer. Je continue de
me guérir en appliquant le programme
Al-Anon. Ceci comprend la lecture
quotidienne de la documentation et la
pratique des Douze Étapes. Le résultat en
vaut la peine.
La plupart des groupes
ont un sujet de discussion
à leur réunion tel que
l’acceptation, surmonter
la peur, le changement ou
une des Douze Étapes.
Chaque semaine, un membre
différent préside la réunion.
Les membres partagent leurs
expériences en appliquant
les principes Al-Anon à
leurs défis personnels.
Al‑Anon et Alateen sont des
programmes d’entraide au
cours desquels les membres
font part de leurs expériences
personnelles. Aucun membre
ne donne de marche à suivre
ou de conseils à un autre.
31
Les Groupes Familiaux Al-Anon :
• accueillent les nouveaux venus avec de la documentation, une
liste des réunions locales, et une présentation du programme;
• sont un groupe de soutien ayant pour seul but d’aider les
familles et les amis des alcooliques;
• incluent Alateen pour les adolescents dont la vie a été affectée
par la consommation d’alcool d’une autre personne;
• sont un groupe non professionnel de membres qui se
réunissent pour partager leurs expériences et apprendre des
uns et des autres dans un environnement de soutien;
• subviennent à leurs propres besoins grâce à la vente de leur
documentation et aux contributions volontaires des membres
et n’acceptent aucun don ou financement de l’extérieur;
• ont des millions d’histoires positives de rétablissement.
Dans les réunions et les publications Al-Anon et Alateen les
membres partagent leurs histoires personnelles. Fondés en
1951, les Groupes Familiaux Al-Anon comptent maintenant
plus de 26 000 réunions dans 131 pays.
32
Al-Anon face à l’alcoolisme 2009
Termes utilisés dans les Groupes Familiaux Al-Anon
Al-Anon utilise des termes et des expressions qui lui sont propres. Cette liste
inclut certains de ces termes qui peuvent vous sembler peu familiers.
Les Douze Étapes sont une structure pour la croissance personnelle
et spirituelle basée sur les Douze Étapes des Alcooliques Anonymes.
Visitez www.al-anon.alateen.org/french/legaciesfr.html pour obtenir plus
d’informations.
Plusieurs membres Al-Anon demandent à un autre membre d’être leur
Parrain ou Marraine; une personne vers laquelle ils peuvent se tourner
lorsqu’ils ont besoin d’aide pour comprendre le programme et qui prend
l’engagement d’écouter et de partager. Le Parrain ou la Marraine respecte
leur vie privée, garde confidentiel tout ce qui se dit et respecte leur droit de
prendre leurs propres décisions concernant leur vie.
Les Groupes Familiaux Al-Anon ne sont affiliés à aucune dénomination
religieuse et n’appuient aucune croyance religieuse particulière. De
nombreux membres Al-Anon croient en une Puissance Supérieure telle
qu’ils la conçoivent. La notion de Puissance Supérieure est cependant
entièrement personnelle et les membres Al-Anon la respectent en tant que
telle. Les croyances personnelles ne sont pas sujettes à la critique ou au
débat par d’autres membres Al-Anon qui ont leurs propres croyances.
Al-Anon est une fraternité à caractère spirituel, non à caractère religieux.
Nous accueillons les personnes de toutes les croyances, même celles qui
n’en ont aucune. L’universelle Prière de Sérénité est souvent utilisée lors
des réunions Al-Anon :
Mon Dieu, donnez-moi la sérénité
d’accepter les choses que je ne puis changer,
le courage de changer les choses que je peux
et la sagesse d’en connaître la différence.
Al-Anon a plusieurs slogans et pensées, tels que « Se hâter lentement »,
« Ne pas compliquer les choses », « Vivre et laisser vivre » et « Lâcher
prise et s’en remettre à Dieu. » Les slogans rappellent aux membres Al-Anon
de garder l’accent sur le programme durant les moments difficiles. Ces sages
expressions concises nous assurent rapidement que nous sommes capables de
faire face à tout ce que la vie apporte; elles nous incitent à prendre des mesures
constructives et à nous traiter ainsi que les autres avec compassion et respect.
Al-Anon face à l’alcoolisme 2009. Tous droits réservés. Des extraits de
cette publication peuvent être reproduits seulement avec la permission écrite
de l’éditeur. ©2008, Al-Anon Family Groups Headquarters, Inc, Al‑Anon
Family Groups Headquarters, (Canada) Inc. 1600 Corporate Landing Parkway,
Virginia Beach, VA 23454-5617, Téléphone : (757) 563-1600 Télécopieur :
(757) 563-1655, 9 Antares Drive, bureau 245 Ottawa, ON K2E 7V5 (613)
723-8484 Télécopieur (613) 723-0151; wso @al-anon.org. Al‑Anon Family
Groups subvient à ses propres besoins grâce aux contributions volontaires de ses
membres et à la vente de la Documentation Approuvée par la Conférence.
Si la consommation
d’alcool d’une autre
personne vous préoccupe,
assister aux réunions
des Groupes Familiaux
Al‑Anon peut vous aider
Trois façons de trouver
une réunion :
1. Consultez la rubrique des affaires ou
les pages blanches de votre annuaire
téléphonique sous « Al-Anon ».
2. Visitez le site Web des Groupes
Familiaux Al-Anon au www.al-anon.
alateen.org pour trouver le site Internet
de votre état ou de votre province.
3. Appelez la ligne d’appels sans frais
des Groupes Familiaux Al-Anon au
1 888 4AL-ANON (1 888 425-2666)
pour obtenir des informations sur les
réunions aux États-Unis, Canada, Porto
Rico et Bermudes, du lundi au vendredi
de 8h à 18h, heure normale de l’Est.
Visitez notre site Web au
www.al-anon.alateen.org
pour :
• Obtenir plus d’informations
concernant notre programme
de soutien mutuel;
• Lire d’autres témoignages de
membres;
• Consulter des aperçus de la
documentation Al-Anon;
Pour obtenir des
informations sur les réunions
dans votre localité :
Appelez notre numéro d’appels sans frais au
1 888 4AL-ANON ou visitez www.al-anon.alateen.org