du greco a delacroix - Fondation de l`Hermitage
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du greco a delacroix - Fondation de l`Hermitage
D U G RECO A D ELACROIX Les collections de la Pinacothèque nationale d’Athènes 30 janvier – 31 mai 2004 DOSSIER DE PRESSE § Communiqué de presse § Fiche technique § La Pinacothèque nationale d’Athènes § Liste des œuvres exposées § Quelques commentaires d’œuvres § Animation autour de l'exposition Renseignements: Fondation de l'Hermitage, service de presse, Liliane Beuggert Dossier de presse Du Greco à Delacroix -2- COMMUNIQUE DE PRESSE Du Greco à Delacroix Les collections de la Pinacothèque nationale d’Athènes du 30 janvier au 31 mai 2004 Après avoir accueilli les trésors des musées de Barcelone (1986), Liège (1988), Lyon (1989) et Grenoble (1992), la Fondation de l’Hermitage poursuit son exploration des grandes collections publiques d’art en montrant une sélection d’une centaine d’œuvres provenant de la Pinacothèque nationale d’Athènes, Musée Alexandre Soutzos. Regroupant des œuvres issues des cultures grecque et européenne, du Moyen Age au XIX e siècle, cette exposition permet de découvrir les richesses extraordinaires et souvent inédites de cette collection. La Fondation de l’Hermitage se réjouit particulièrement de présenter cette exposition à Lausanne, capitale olympique, l’année même du retour des Jeux à Athènes. Depuis sa fondation en 1900, la Pinacothèque nationale d’Athènes fait preuve d’une vitalité et d’une énergie remarquables. Considérée unanimement comme l’un des hauts lieux de culture à Athènes, la Pinacothèque est riche aujourd’hui de plus 10'000 œuvres, grâce à sa politique d’acquisition dynamique et à de nombreuses donations. Depuis 1954, suite à l’exceptionnel legs de l’avocat et grand amateur d’art Alexandre Soutzos, elle se nomme Pinacothèque nationale – Musée Alexandre Soutzos. Elle a trouvé dans cette fusion l’impulsion décisive pour agrandir ses espaces d’exposition et développer ses activités. Tout en mettant en valeur son patrimoine, elle organise régulièrement des expositions temporaires d’envergure, telles Delacroix et la guerre d’Indépendance grecque (1997) ou encore Le Greco (1999). La sélection d’œuvres présentées à Lausanne, pour la plupart inédites et restaurées à l’occasion de cette exposition, comporte un choix significatif de peintures grecques, du XVe au XIXe siècle. A côté d’icônes post-byzantines et de chefs-d’œuvre du Greco (dont le mythique Concert des anges, son œuvre ultime), on peut découvrir un ensemble de toiles postérieures à 1830, année qui marque l’Indépendance grecque. Les œuvres d’artistes nationaux emblématiques tels Francesco Pige, Nikolaos Gysis ou Georgios Avlichos, reflètent admirablement les tendances de cette période oscillant entre tradition et modernité. Parallèlement à ce corpus d’art grec, un magnifique ensemble de peintures occidentales du XIVe au XIXe siècle est présenté. On y retrouve des œuvres importantes issues des écoles italienne (Gianbattista Tiepolo, Cecco del Caravaggio), française (Jacques Linard, Eugène Delacroix, Henri Fantin-Latour) ou encore néerlandaise (Pieter Aertsen, Jacob Jordaens). Une sélection de dessins anciens de qualité remarquable, montrés pour la première fois au public, complète cette présentation. Dossier de presse Du Greco à Delacroix -3- L’exposition est accompagnée d’une publication richement illustrée, co-éditée par la Pinacothèque nationale d’Athènes et la Fondation de l’Hermitage. L’exposition à Lausanne et son catalogue bénéficient du soutien de la Fondation Stavros S. Niarchos et de Credit Suisse. Heures d'ouverture: du mardi au dimanche de 10h à 18h, le jeudi de 10h à 21h. Fermé le lundi, excepté le lundi de Pâques et le lundi de Pentecôte. Dossier de presse Du Greco à Delacroix -4- FICHE TECHNIQUE Titre de l'exposition Du Greco à Delacroix Les collections de la Pinacothèque nationale d’Athènes Dates 30 janvier – 31 mai 2004 Horaires du mardi au dimanche de 10h à 18h, le jeudi jusqu'à 21h ouvert les lundis de Pâques et de Pentecôte (10h à 18h) Prix Fr. 15.- (adulte), Fr. 12.- (retraité), Fr. 7.- (étudiant) gratuit pour les jeunes jusqu'à 18 ans Nombre d'œuvres environ 80 peintures et dessins Organisation Pinacothèque nationale, Musée A. Soutzos, Athènes Marina Lambraki Plaka, directrice Fondation de l’Hermitage, Lausanne Juliane Cosandier, directrice Catalogue 176 pages, 29 x 24 cm, 80 illustrations en couleurs Prix de vente au musée: fr. 43.- Animations pour adultes conférences visites guidées soirées spéciales Animations pour enfants visites-ateliers parcours-jeux Dossier de presse Du Greco à Delacroix -5- LA PINACOTHEQUE NATIONALE D’ATHENES, MUSEE A. SOUTZOS C’est sous l’influence de Munich, à l’issue de la guerre d’Indépendance, que l’idée de créer une Pinacothèque nationale à Athènes prend forme. La conférence de Londres a en effet proclamé en 1832 le fils de Louis 1er de Bavière, Othon 1er, roi de Grèce, liant ainsi profondément Athènes et Munich. Les premiers plans pour un musée de peinture, inspirés de l’Alte Pinakothek, sont dessinés par Leo von Klenze, architecte de Louis 1 er, mais ils ne seront pas réalisés. Le noyau de la collection de la future Pinacothèque se forme en 1840 lorsque le directeur de l’Ecole polytechnique d’Athènes, F. Zentner, y transporte toutes les œuvres rassemblées par le premier gouverneur de Grèce, Jean Capodistrias. Ce premier ensemble s’enrichit rapidement au fil des années, grâce à de nombreux legs et donations, et notamment en 1878 lorsque l’Université fait don à l’Ecole polytechnique de 44 œuvres. En 1896, le juriste et amateur d’art Alexandre Soutzos lègue toute sa fortune et sa collection pour la création d’un musée de peinture. Cette généreuse donation conduit à la véritable naissance de la Pinacothèque en 1900, avec la création d’un poste de conservateur, occupé par le peintre Georgios Iakovidis revenu d’Allemagne. La Pinacothèque et l’Ecole polytechnique se séparent définitivement sur le plan législatif en 1909 et 1910, bien que la collection reste encore conservée dans les bâtiments de l’Ecole. Les décennies suivantes, d’innombrables donations et legs provenant autant d’artistes que de collectionneurs grecs établis à l’étranger ou en Grèce marquent le véritable essor de la Pinacothèque. En 1954, l’institution bénéficie du legs consenti à la fin du XIXe siècle par Soutzos. Dénommée désormais Pinacothèque nationale d’Athènes, Musée Alexandre Soutzos, elle gagne ainsi l’impulsion décisive pour la construction d’un nouvel édifice destiné à abriter ses collections. Inauguré en 1969, le bâtiment est augmenté d’un second corps en 1976, où se déploie aujourd’hui la présentation permanente des collections. Outre les espaces d’exposition et de conservation, le musée s’est également doté d’une bibliothèque de recherche et d’un laboratoire de restauration de pointe. La Pinacothèque abrite aujourd’hui plus de 10'000 œuvres. Centré sur l’art grec depuis l’Indépendance (1830), ses collections comprennent aussi un important département de peintures et de dessins occidentaux. Dossier de presse Du Greco à Delacroix -6- LISTE DES ŒUVRES Paolo Veneziano, collaborateur de (av. 1300-1358/62) La Crucifixion, vers 1340-1350 tempera sur panneau, 50 x 42 cm Maître du Crucifix de Pesaro (fin XIVe – début XVe s.) La Flagellation, vers 1420 tempera sur panneau, 54,6 x 36 cm Andreas Pavias (sec. moitié du XVe s.) La Crucifixion, vers 1450 tempera sur panneau, 80 x 60 cm Ecole post-byzantine Vierge de miséricorde, dernier quart du XVe s. tempera sur panneau, 108 x 85,5 cm Mariotto Albertinelli (1474-1515) Episode de la Genèse (?) huile sur panneau, 57 x 43 cm Pieter Aertsen (1507/08-1575) Portrait de Simon Marten Dircsz, 1565 huile sur panneau, 113 x 83 cm Domenikos Theotokopoulos (Le Greco) (1541-1614) Saint Pierre, vers 1600-1607 huile sur panneau, 68,5 x 53 cm Domenikos Theotokopoulos (Le Greco) (1541-1614) Le concert des anges, vers 1608-1614 huile sur toile, 112 x 205 cm Jan Brueghel l’Ancien, suiveur de (1568-1625) Danse de paysans, vers 1600-1625 huile sur toile, 100 x 152 cm David Vinckboons (1576- av. 1633) Les vendanges huile sur toile, 55,5 x 81,5 cm Floris van Schooten (av. 1585 – après 1655) Beurre, fromages et hareng huile sur panneau, 42 x 56,5 cm Jacob Jordaens (1593-1678) L’Adoration des bergers, vers 16151616 huile sur toile, 147 x 168 cm Ecole vénitienne (XVIIe s.) Samson et Dalila huile sur toile, 111 x 144 cm Ecole flamande (XVIIe s.) Le loup berger huile sur toile, 114 x 170 cm Ecole post-byzantine L’évangéliste Luc peignant l’icône de la Vierge, XVIIe s. tempera sur panneau, 85 x 52 cm Ecole post-byzantine Christ en majesté, vers 1600 tempera sur panneau, 94,5 x 74 cm Cecco del Caravaggio (Francesco Boneri) (actif à Rome entre 1600 et 1620) Fabricant d’instruments de musique, vers 1610-1620 huile sur toile, 117 x 90 cm Jacques Linard (1597-1645) Plat d’abricots, de prunes et de poires, 1629 huile sur toile marouflée sur bois, 43 x 56 cm Jacques Linard, att. à (1597-1645) Plat d’abricots et de prunes huile sur panneau, 24 x 36 cm Jan Brueghel le Jeune (1601-1678) et Hendrick van Balen ? (1575-1632) Vierge à l’Enfant et saint Jean-Baptiste avec des anges dans un paysage huile sur panneau, 56 x 83 cm Dossier de presse Pietro della Vecchia, dit Pietro Muttoni (1602 ou 1603-1678) Le Christ au jardin des Oliviers huile sur toile, 109 x 129 cm Isaac Soreau (1604- ?) Raisin, cerises, tulipes et fraises dans un bol Wan-Li huile sur cuivre, 31 x 38 cm Simone Pignoni (1611 ou 1614-1698) Allégorie de la Musique huile sur toile, 79 x 66 cm Peintre toscan (vers 1620-1630) Amour vainqueur huile sur toile, 163 x 120 cm Adam Frans Van der Meulen (16321690) Scène de bataille huile sur toile, 166 x 203 cm Du Greco à Delacroix -7- Stephanos Tzangarolas (fin XVIIe début XVIIIe s.) L’Adoration des bergers, vers 16881700 tempera sur panneau, 98 x 80 cm Franz-Christoph Janneck (17031761) Fête champêtre, 1738 huile sur cuivre, 93 x 131 cm Jacob Andries Beschey (1710-1786) Le Frappement du rocher huile sur panneau, 51 x 67 cm Eugène Delacroix (1798-1863) Episode de la guerre en Grèce, 1856 huile sur toile, 65,7 x 81,6 cm Ivan Konstantinovich Aivazovski (1817-1900) Sounion dans la tempête, 1856 huile sur toile, 59 x 83 cm Luca Giordano (1634-1705) Esther et Assuérus, vers 1666-1667 huile sur toile, 186 x 172 cm Ivan Konstantinovich Aivazovski (1817-1900) La mer à Sounion, 1881 huile sur toile, 58 x 89 cm Luca Giordano (1634-1705) La guérison du paralytique, 1653 huile sur panneau, 96 x 87 cm Francesco Pige (1822-1862) Corfou et sa forteresse, après 1848 huile sur toile, 47 x 67 cm Francesco Solimena, attribué à (16571747) L’Education de la Vierge, vers 1730 huile sur toile, 145 x 104 cm Francesco Pige (1822-1862) Portrait d’un noble, avec l’Acropole et le Theseion à l’arrière-plan, vers 1850 huile sur toile, 82 x 65 cm Rosalba Carriera (1675-1757) Femme au masque pastel sur carton, 48,5 x 38 cm Francesco Pige (1822-1862) Portrait d’un fabricant de meubles, vers 1850 huile sur toile, 81 x 65 cm Giambattista Tiepolo, atelier de (1696-1770) La rencontre d’Eliézer et Rébecca au puits, vers 1740-1750 huile sur toile, 146 x 197 cm Francesco Pige (1822-1862) Portrait de Kyriakoula Voulgari, femme d’Andreas Kriezis, vers 1850-1852 huile sur toile, 83 x 66 cm Giovanni Benedetto Ponsi (1697après 1741) Trompe-l’œil, 1720 ? huile sur toile, 98 x 74,5 cm Francesco Pige (1822-1862) Portrait d’une femme d’Hydra, vers 1855 huile sur toile, 82 x 65 cm Dossier de presse Du Greco à Delacroix -8- Francesco Pige (1822-1862) Portrait de Mme G. Voulgaris, vers 1860 huile sur toile, 93 x 65 cm Nikolaos Gysis (1842-1901) Voici venir l’Epoux, étude, 1899-1900 huile sur toile, 27,5 x 22,5 cm Nikiphoros Lytras (1832-1904) Le baiser, avant 1878 huile sur toile, 79 x 69 cm Nikolaos Gysis (1842-1901) Voici venir l’Epoux, étude, 1899-1900 huile sur toile, 25,5 x 25,5 cm Henri Fantin-Latour (1836-1904) Fleurs, melon, fraises et cerises, 1866 huile sur toile, 73 x 59,5 cm Georgios Avlichos (1842-1909) Jeune fille à la fenêtre, 1877 huile sur toile, 63,5 x 50,2 cm Georgios Avlichos (1842-1909) Femme tenant un petit bouquet, 1886 huile sur toile, 75 x 60 cm Konstantinos Volanakis (1837-1907) Kermesse à Munich ou Le cirque, 1876 huile sur toile, 60 x 130 cm Nikolaos Gysis (1842-1901) Oriental à la pipe, vers 1874 huile sur panneau, 40,5 x 31,5 cm Nikolaos Gysis (1842-1901) Yantès, 1878 huile sur toile, 46 x 37 cm Nikolaos Gysis (1842-1901) Coucou!, 1882 huile sur toile, 100 x 75 cm Nikolaos Gysis (1842-1901) L’araignée, 1884 huile sur panneau, 71 x 51,5 cm Nikolaos Gysis (1842-1901) Symphonie de printemps, 1886 huile sur toile, 100 x 196 cm Nikolaos Gysis (1842-1901) Voici venir l’Epoux, 1899-1900 huile sur toile, 200 x 200 cm Nikolaos Gysis (1842-1901) Voici venir l’Epoux, étude, 1899-1900 huile sur toile, 27 x 28 cm Nikolaos Gysis (1842-1901) Voici venir l’Epoux, étude, 1899-1900 huile sur toile, 27 x 26,5 cm Iakovos Rizos (1849-1926) Soirée athénienne (Sur la terrasse), 1897 huile sur toile, 111 x 167 cm Theodoros Rallis (1852-1909) La veillée mortuaire du pacha de Tanger, 1884 huile sur toile, 116 x 191 cm Georgios Iakovidis (1853-1932) Les premiers pas, [1892] huile sur toile, 140 x 110 cm Dossier de presse Du Greco à Delacroix -9- Dessins Perino del Vaga (Piero Bonaccorsi, dit) ? (1500/01-1546/1547) Bataille avec des éléphants (La bataille de Zama entre Scipion et Hannibal ?) plume et lavis de bistre, diam. 320 mm Agostino Carracci (1557-1602) Paysan debout plume et encre brune, 226 x 173 mm Ecole de Florence, vers 1630 (Jacopo Vignali ?) Etude de femme debout sanguine, 310 x 184 mm Ecole de Bologne, XVIIe siècle (Cercle de Giovanni Francesco Barbieri, dit le Guerchin ?) (1610-1662) Etude d’homme nu couché (Divinité fluviale ?) sanguine, 310 x 184 mm Battista dell’Angolo del Moro (?) (1515 - après 1573), d’après Giulio Romano (1499? – Mantoue 1546) Daphné avec des nymphes et le fleuve Pénée plume et lavis d’encre bistre, blanc de plomb sur papier préparé gris-bleu, 373 x 261 mm Ecole de Gênes ou de Bologne, XVIIe siècle (Giovanni Benedetto Castiglione dit il Grecchetto ?) (vers 1609-1665) Fête païenne plume et lavis d’encre brune, 271 x 190 mm Ecole vénitienne, XVIIIe s. (Giovanni Raggi ?) (1712-1792/94) Le bain de Diane plume et encre brune, lavis d’encre grise sur traces de pierre noire, 291 x 205 mm Gugliemo Caccia, dit le Moncalvo (1578-1625) Saint Diego de Alcala (?) avec les «Arma Christi» plume et lavis d’encre bistre sur traces de sanguine, 270 x 168 mm Artiste français en Italie ?, XVIIe s. Vue du Forum Romanum plume et encre brune sur traces de sanguine brûlée, 292 x 217 mm Paolo Farinati (?) (1524-1606) Scène de bataille mythologique plume et lavis, rehauts de blanc, 373 x 261 mm Isaac de Moucheron (1667-1744) Vue de Bologne plume et encre brune et lavis d’encre grise, 126 x 197 mm Perino del Vaga (Piero Bonaccorsi, dit), suiveur de (1500/01-1546/47) Six études pour des putti plume et encre brune sur traces de pierre noire, 262 x 195 mm Isaac de Moucheron (1667-1744) Vue de Bologne plume et encres brune et grise et lavis d’encre grise, 126 x 197 mm Ecole de Gênes, fin du XVIe – début du XVIIe s. (Bernardo Castello ?) (15571629) Un miracle de saint Antoine de Padoue plume et lavis de bistre sur traces de pierre noire, 292 x 217 mm Corrado Giaquinto ou école napolitaine (1703-1765) Les miracles d’un évêque: la bénédiction plume et encre brune, lavis d’encre grise sur esquisse à la sanguine, 519 x 400 mm Corrado Giaquinto ou école napolitaine (1703-1765) Dossier de presse Les miracles d’un évêque: le catéchisme plume et lavis d’encre brune, 519 x 400 mm Du Greco à Delacroix - 10 - Jeune homme couché plume et encre brune, lavis d’encre grise sur esquisse à la sanguine, 186 x 394 mm Ecole allemande ou française, XVIIIe s. La leçon de dessin pastel sur papier, 187 x 133 mm Corrado Giaquinto ou école napolitaine (1703-1765) Les miracles d’un évêque: le baptême plume et encre brune, lavis d’encre grise sur esquisse à la sanguine, 519 x 400 mm Ecole française, XVIIIe siècle (suiveur d’Antoine Watteau) (1684-1721) Dossier de presse Du Greco à Delacroix - 11 - QUELQUES COMMENTAIRES D’ŒUVRES Maître du Crucifix de Pesaro (actif à Venise et dans le bassin adriatique dans le dernier quart du XIV e siècle et le début du siècle suivant) 2. La Flagellation du Christ, vers 1420 tempera sur panneau legs Athanasiadis-Bodosakis, 1984 inv. 6989 Sous le nom conventionnel de Maître du Crucifix de Pesaro, la critique regroupe un petit nombre d’œuvres d’un élève aujourd’hui encore anonyme de Lorenzo Veneziano. Ce peintre est caractérisé par une constante recherche d’effets expressifs et par une sorte d’archaï sme excentrique qui le désignent comme un artiste dont la production semble avoir été destinée davantage aux territoires périphériques de l’état vénitien qu’à la capitale. Le panneau athénien, qui représente un épisode de la Passion du Christ, faisait partie à l’origine d’un ensemble plus important incluant plusieurs scènes narratives, probablement un retable réalisé pour une localité de la côte adriatique. D’autres scènes de cet ensemble ont été identifées. La Flagellation est l’un des éléments de plus haute qualité de la série; le peintre y révèle pleinement son singulier talent narratif et sa maîtrise technique, comme le montrent l’excellent état de conservation et les élégants motifs gravés sur le fond d’or. Andreas Pavias (actif à Héraklion, 2 e moitié du XVe siècle) 3. La Crucifixion, vers 1450 tempera sur panneau legs Alexandros Soutzos, 1901 inv. 144 Grand peintre d'icônes, Andreas Pavias vécut pendant la seconde moitié du XVe siècle à Handax, l'actuelle Héraklion, en Crète. Le caractère de cette icône contraste avec l’austérité et l'absence d'émotions propres à l’art byzantin classique. L’élan vertical de la composition, le dessin élégant et fluide et le goût du détail, la multitude de personnages, la description psychologique des figures aux mouvements inquiets et violents, la vivacité des gestes et des grimaces, enfin la très grande richesse des costumes sont autant d'éléments représentatifs du style gothique international. Ces motifs étaient largement répandus en Italie du Nord et de là se sont diffusés dans la Crète vénitienne par l’intermédiaire de ses colons italiens. L’icône d’Andreas Pavias est ainsi représentative des icônes «italo-crétoises», dans lesquelles des éléments de la tradition byzantine coexistent avec des traits de l’art italien. Elle était certainement destinée à une clientèle catholique, comme l'atteste la signature inscrite dans l’angle en bas à droite en latin et à l'intérieur d'un cadre, conformément aux modèles italiens: «Andreas Pavias pinxit de Candia». Dossier de presse Du Greco à Delacroix - 12 - Ecole post-byzantine 4. Vierge de Miséricorde, dernier quart du XVe siècle tempera sur panneau achat, 1965 inv. 2156 L’icône représente la Vierge du type iconographique de la «Vierge de Pensée», qui reprend le modèle occidental de la «Mater Misericordiae». D’origine byzantine, ce thème se répandit largement dans l'art occidental à la fin du Moyen Age, d'où il fut introduit dans la peinture crétoise au XVe siècle. Ce type de représentation, adopté par différentes corporations comme image de référence, est connu dans un grand nombre de variantes: la Vierge y apparaît parfois assise parfois debout, ouvrant son manteau pour protéger les représentants des différentes classes de la société laï que et du clergé. Ecole post-byzantine 5. L’évangéliste Luc peignant l’icône de la Vierge, XVIIe siècle tempera sur panneau achat, 1953 inv. 1643 Selon la tradition, l’évangéliste Luc fut le premier à peindre une icône de la Vierge, et c’est en cette qualité qu’il apparaît sur cette grande icône de la Pinacothèque. Le thème est connu dans la peinture byzantine et occidentale à partir du XIV e siècle; le type iconographique de la Pinacothèque est plutôt fidèle à la tradition byzantine, notamment dans la représentation de Luc assis sur un siège bas, tourné de trois quarts, posture familière de l’auteur de l’Evangile, cependant que sur l’icône, la Vierge est conforme au type de l’Odighitria, consacré dans la peinture byzantine. Le dessin souple et sûr, les touches denses et les couleurs brillantes, d’une qualité exceptionnelle, trahissent un excellent peintre, qui combine harmonieusement le modelé dynamique de la carnation aux contrastes vifs et le rapprochement heureux des tons complémentaires dans les drapés anguleux de la tunique et du manteau. Le luxe des matériaux transparaît aussi dans l’usage abondant de l’or, non seulement dans le champ de l’icône et dans l’icône de la Vierge peinte par Luc, mais aussi dans le mobilier ou le vêtement de l’évangéliste. Stephanos Tzangarolas (Crète, fin du XVIIe – début du XVIIIe siècle) 7. L’Adoration des bergers, vers 1688-1700 tempera sur panneau legs Alexandros Soutzos, 1901 inv. 147 Stephanos Tzangarolas est un peintre d’icônes issu d'une famille noble crétoise qui e s'était installée à Corfou. Né dans la seconde moitié du XVII siècle, il développa son activité artistique dans les deux dernières décennies du siècle et au début du siècle suivant dans les îles Ioniennes, essentiellement à Corfou et à Céphalonie. e La scène de l’Adoration des bergers devint au XVI siècle très populaire en Occident, et de nombreux artistes tels que Giorgione ou le Greco la peignirent. Les Bassano contribuèrent grandement à la diffusion du sujet, qui atteignit l'espace grec par Dossier de presse Du Greco à Delacroix - 13 - l’intermédiaire des graveurs. Tout en conservant de la tradition byzantine la technique de la tempera et le fond doré, Tzangarolas construit sa composition en conjuguant des Dossier de presse Du Greco à Delacroix - 14 - éléments baroques comme le chœur des anges et les figures des évangélistes et des prophètes, avec des modèles issus de la Renaissance, tel le cadre architectural classique à l’intérieur duquel la scène est représentée. A en croire la signature en bas à droite, «travail de l'humble hiérodiacre Stephanos Tzangarolas», l'œuvre peut être datée entre 1688 et 1700, époque à laquell e le peintre avait cette fonction ecclésiastique. Domenikos Theotokopoulos (dit Le Greco) (Candie, Crète 1541 – Tolède 1614) 9. Le concert des anges, vers 1608-1614 huile sur toile achat, 1931 inv. 152 D’origine crétoise, le Greco partit pour l’Italie vers 1567 et s’établit à Venise, puis à Rome. Vers 1576, il se fixa définitivement à Tolède, sous le règne de Philippe II. Sa peinture audacieuse, visionnaire, qui combine les influences byzantine et vénitienne, se compose pour l’essentiel de portraits et de tableaux religieux. Le concert des anges se trouvait à l’origine au -dessus d’une Annonciation, dont il fut e séparé probablement au XIX siècle. Ils formaient ensemble un retable latéral dans un cycle décoratif prévu pour la chapelle de l’hôpital Saint-Jean-Baptiste à Tolède. Le Greco, qui avait reçu en 1608 cette commande importante composée en tout de cinq tableaux, mourut en 1614 sans pouvoir terminer son œuvre. Demeuré inachevé, Le concert des anges est cependant entièrement de sa main. La virtuosité du dessin et le libre flux des couleurs qui zèbrent la toile telles des flammes, font de ce tableau l’un des derniers chefs-d’œuvre du Greco. Cecco del Caravaggio (Francesco Boneri, dit) (actif à Rome entre 1600 et 1620) 11. Fabricant d’instruments de musique (?), vers 1610-1620 huile sur toile legs Alexandros Soutzos, 1901 inv. 133 Dans ses Considerazioni sulla Pittura, vers 1620, Mancini évoque un certain Francesco, surnommé del Caravaggio, admirateur et imitateur de Caravage, qui aurait pris ce pseudonyme en raison de l’immense estime qu’il nourrissait pour le peintre lombard. Cecco del Caravaggio, qui fut actif à Rome entre 1600 et 1620, a été récemment identifié avec l’artiste d’origine lombarde Francesco Boneri. Le sujet de ce tableau reste une énigme. Le jeune homme, qui évoque les musiciens peints par Caravage autour de 1595, a été considéré comme un fabricant d’instruments de musique à cause du tambourin qu’il tient et du violon posé sur la table. La présence d’objets sans rapport avec la musique, telles la carafe, la bourse ou encore la pièce de monnaie dans la main du modèle, épaissit cependant le mystère de l’œuvre. Le caractère énigmatique et probablement allégorique de ce tableau font supposer qu’il a été conçu pour un public d’initiés. Il fut vraisemblablement acheté ou commandé par Cosme II de Médicis, dont le monogramme est inscrit au dos de la toile. Dossier de presse Du Greco à Delacroix - 15 - Ecole toscane, vers 1620-1630 12. Amour vainqueur huile sur toile legs Stephanos Skouloudis, 1930 inv. 525 Ce tableau illustre un passage des Eglogues de Virgile qui chante le pouvoir irrésistible de l’Amour: «Amor vincit omnia et nos cedamus amori» («L’amour triomphe de tout; nous aussi, cédons à l’amour !»). Le thème est ici évoqué par la figure d’un adolescent ailé tenant dans sa main un arc, attribut caractéristique de Cupidon. La nudité chétive du jeune homme, qui dirige vers le spectateur un regard persifleur et mélancolique, contraste avec la richesse des objets qui l’entourent. Une grande harpe, une armure ciselée, des livres et des instruments de musique, un astrolabe, une tête sculptée et la palette d’un peintre symbolisent les outils du plaisir et des connaissances humaines que l’Amour méprise et asservit. Ce type de représentation allégorique, inspiré de Caravage et dont l’ambiguï té constitue l’un des attraits principaux, a connu un succès considérable dans le milieu de l’aristocratie et auprès des hauts prélats de l’Eglise romaine dans les e premières années du XVII siècle. Luca Giordano (Naples 1634 – 1705) 16. La guérison du paralytique, 1653 huile sur panneau achat, 1967 inv. 3662 Biographe de Luca Giordano, Bernardo de’ Dominici relate en 1742 comment le peintre trompa le prieur de la chartreuse de Saint-Martin à Naples avec cette œuvre: «Celui -ci affirmait avec obstination que Luca pourrait contrefaire tous les styles, excepté celui d’Albert Dürer, qu’il vénérait plus que tout autre peintre. Il acheta pourtant 600 écus un panneau ancien comme œuvre du dit Albert. Une scène du Christ guérissant les malades avec de très nombreux personnages y était peinte et les spécialistes eux-mêmes l’acceptèrent comme une œuvre originale de ce maître. Le prieur s’étant vanté devant Luca, s’entendit répondre que ce panneau avait été peint par lui. Comme preuve, il lui fit retrouver son nom dissimulé derrière le panneau. Le prieur, se voyant trompé, lui intenta un procès qui fut célèbre en son temps, en exigeant le remboursement de l’argent qu’il avait versé en croyant que le panneau était d’Albert Dürer et non de Giordano. La cause fut portée devant le tribunal du Conseil royal et le verdict rendu en faveur de Luca: on considéra que très grand était son mérite d’avoir si bien montré une valeur égale à celle de Dürer.» Réalisé pour confondre un amateur napolitain prétentieux, ce tableau e mythique est réapparu au début du XX siècle; la signature cachée par Giordano est encore visible aujourd’hui à la lumière infrarouge. Dossier de presse Du Greco à Delacroix - 16 - Luca Giordano (Naples 1634 – 1705) 17. Esther et Assuérus, vers 1666-1667 huile sur toile Stephanos Xenos; Université d’Athènes; donation de l’Ecole polytechnique d’Athènes, 1900 inv. 137 e Protagoniste de la décoration baroque à Naples au XVII siècle, Luca Giordano travailla également dans d’autres villes italiennes où il influença considérablement l’œuvre de ses confrères. Appelé en Espagne par le roi Charles II en 1692, il déploya sa manière fastueuse au monastère de l’Escurial à Madrid et dans la sacristie de la cathédrale de Tolède. Il retourna à Naples en 1702, à la mort de Charles II. Giordano connaissait parfaitement la grande tradition de la peinture italienne et flamande et était en mesure e d’imiter n’importe quel maître du XVI siècle, ce qui lui valut l’appellation de «Protée de la peinture». Il s’était accoutumé dès sa jeunesse à réaliser rapidement des copies des maîtres anciens dans l’atelier familial, d’où son surnom de «Fa Presto» (Fais vite). La scène représentée ici se réfère à l’histoire de la jeune juive Esther: devenue l’épouse du roi perse Assuérus, elle se présente devant lui pour demander la grâce de son peuple, condamné à mort à la suite d’un complot du ministre Haman. Séduit, le roi lui tend son sceptre d’or et accepte sa requête (Esther 5: 1-8). Giambattista Tiepolo, atelier de (Venise 1696 – Madrid 1770) 20. La rencontre d’Eliézer et Rébecca au puits, vers 1740-1750 huile sur toile donation de l’Ecole polytechnique d’Athènes, 1900 inv. 526 Tiepolo marqua la fin de la grande tradition du «style sublime» du baroque et engagea le rococo vers sa pleine maturité. Il fut cosmopolite et travailla dans un grand nombre de villes italiennes, mais aussi en Allemagne, en Autriche et en Espagne. Son art, dont une grande partie est constituée de fresques dans des églises et des demeures princières, se caractérise dans sa forme la plus aboutie par une gamme chromatique claire et lumineuse, des raccourcis audacieux, ainsi que par un goût certain de la théâtralité. La rencontre d’Eliézer et de Rébecca est décrite dans la Genèse (24: 15-27). Abraham ayant décidé de marier son fils Isaac à une fille de son pays d’ori gine, la Chaldée, il envoie son fidèle serviteur Eliézer à Nakhor avec la mission d’y trouver une femme pour Isaac. Arrivé près du puits à l’extérieur de la ville, Eliézer invoque l’aide de Dieu: la jeune fille destinée à Isaac se désignera en lui donnant à boire, ainsi qu’à ses chameaux. Le serviteur lui offre alors un anneau et deux bracelets d’or puis, une fois chez son père, la demande en mariage pour le fils de son maître. Dossier de presse Du Greco à Delacroix - 17 - Jan Brueghel le Jeune (Anvers 1601 – 1678) avec la collaboration de Hendrik van Balen l’Ancien ? (Anvers 1575 – 1632) 26. Vierge à l’Enfant et saint Jean -Baptiste avec des anges dans un paysage huile sur panneau donation Theodoros et Aikaterini Rodokanakis, 1907 inv. 166 Fils de Jan Brueghel l’Ancien (1568-1625), Jan Brueghel le Jeune se forma dans l’atelier paternel. Après un voyage de quelques années en Italie, il revint à Anvers à la mort de son père dont il reprit l’atelier. Sa production suit étroitement celle de Jan Brueghel l’Ancien, dont il poursuivit aussi le mode de travail consistant à confier parfois la réalisation de certaines parties des tableaux (notamment les figures) à d’autres artistes. On peut rapprocher ce délicat tableau d’une série de compositions de la fin des années 1620, basées sur des modèles de Jan Brueghel l’Ancien, qui mettent en scène la sainte Famille dans un paysage boisé paradisiaque: ici la Vierge et l’Enfant en compagnie du jeune saint Jean-Baptiste et de sept angelots apportant des corbeilles de fleurs et de fruits. La plupart de ces tableaux de dévotion ont été peints avec l’aide de Hendrik van Balen l’Ancien qui était déjà l’un des collaborateurs réguliers de Jan l’Ancien pour la réalisation des figures de ce genre de compositions. Floris Gerritsz. van Schooten (Haarlem avant 1585 – après 1655) 30. Beurre, fromages et hareng huile sur panneau donation de l'Ecole polytechnique d’Athènes, 1900 inv. 201 Floris van Schooten fut actif entre 1605 et 1655 à Haarlem, l’un des centres artistiques importants des anciens Pays-Bas. Il fut un artiste extrêmement productif, une centaine de tableaux lui étant attribués à ce jour. A la suite de Pieter Aertsen et Joachim Beuckelaer, il peignit tout d’abord des scènes de marché et de cuisine de grandes dimensions, et élimina peu à peu les figures de ses compos itions. Il participa à l’émancipation de la nature morte, reconnue comme genre à part entière. Sur une table parallèle au cadre du tableau sont représentés différents plats garnis de mets simples: fromages, beurre et hareng coupé en morceaux. Un couteau posé en diagonale, le manche au-dessus du vide (Van Schooten a apposé, selon son habitude, ses initiales sur la lame), permet d’accentuer l’impression de profondeur. Les détails rendus minutieusement par l’artiste, la représentation des différentes matières, des ombres et des reflets contribuent également à animer la composition. Jacques Linard (Troyes 1597 – Paris 1645) 32. Plat d’abricots, de prunes et de poires, 1629 huile sur toile marouflée sur bois donation de l'Ecole polytechnique d’Athènes, 1900 inv. 245 Dossier de presse Du Greco à Delacroix - 18 - Fils du peintre Jean Linard, Jacques Linard semble avoir fait son apprentissage auprès de son père à Troyes. Dès 1625, sa présence est attestée à Paris, où il vécut jusqu’à sa mort. Il devint très vite un artiste recherché, recevant des commandes de la haute Dossier de presse Du Greco à Delacroix - 19 - société, comme la famille Richelieu; en 1631, il fut nommé peintre et valet de chambre ordinaire du roi Louis XIII. La nature morte de la Pinacothèque nationale est l’une des premières œuvres signées et datées de cet artiste. Sur une table de bois sont disposées en pyramide, dans un plat d’étain qui se détache sur un fond sombre, des abricots, des prunes et des poires. La composition se caractérise par l’harmonieuse disposition des tons chauds et des tons froids et par l’équilibre des formes. La texture charnue et veloutée des fruits, la froideur du métal et la surface rude de la table créent une impression de réalité, accrue par la signature en trompe-l’œil sur un papier cloué sur le bord de la table. Eugène Delacroix (Saint-Maurice près de Charenton, 1798 – Paris 1863) 37. Episode de la guerre en Grèce, 1856 huile sur toile achat, 1978 inv. 5618 La guerre d’Indépendance menée par les Grecs contre l’Empire ottoman inspira au jeune Delacroix deux œuvres capitales: Scènes des massacres de Scio (1824), qui le consacrèrent chef de file du romantisme, et La Grèce sur les ruines de Missolonghi (1826). Une trentaine d’années après la fondation de l’Etat hellénique, la guerre d’Indépendance qui conduisit à l ’avènement de la Grèce moderne continue de nourrir son imagination. Episode de la guerre en Grèce est la reprise d’une composition peinte par l’artiste en 1826-1827, Scène de la guerre actuelle des Turcs et des Grecs (Winterthour, collection Oskar Reinhart). Delacroix évite ici toute allusion historique précise à la guerre et construit un tableau qui se lit dans la couleur et le mouvement davantage que dans le sujet. L’absence d’éléments dramatiques (comme par exemple les scènes de duel) exacerbe le thème de la lutte pour la liberté, qu’incarne le combattant grec à cheval qui saute par-dessus le guerrier ottoman mort, symbole de l’Islam vaincu. Henri Fantin-Latour (Grenoble 1836 – Buré 1904) 40. Fleurs, melon, fraises et cerises, 1866 huile sur toile, 73 x 59,5 cm legs Dimitrios Vikelas, 1908 inv. 272 Contrairement à ses amis impressionnistes, Fantin n’est pas intéressé par le plein air et travaille toujours en atelier. Ses premières natures mortes, dans les années 1860, sont des représentations sobres et minutieuses de fleurs et de fruits. Souvent il place, comme ici, la table de biais, les angles coupés pour dynamiser le cadrage, et choisit un point de vue légèrement élevé. Dans la nature morte d’Athènes, les taches blanches des fleurs (probablement des pélargoniums), des plats et du sucre, les couleurs acidulées des fruits contrastent avec le bois sombre de la table et le fond gris. Le melon ouvert, les fraises d’une parfaite justesse mettent l’eau à la bouche, les cerises luisantes semblent fraîchement cueillies, la cuillère et le sucre sont une invitation à goûter les fruits. La simplicité de cette nature morte à la fois austère et gourmande cache une quête raffinée d’équilibre, un jeu subtil sur les textures, les surfaces, les reflets. Ce tableau a été légué au musée par l’écrivain Dimitrios Vikelas (1835-1908), qui fut le premier président du Dossier de presse Du Greco à Delacroix - 20 - Comité International des Jeux Olympiques et coorganisa les premiers Jeux modernes à Athènes en 1896. Francesco Pige (Grins,Tyrol 1822 – ? 1862) 41. Portrait d’une femme d’Hydra, vers 1855 huile sur toile achat, 1953 inv. 1684 D’origine tyrolienne, Francesco Pige étudia la peinture à Munich de 1842 à 1845. Après avoir passé trois ans à Rome, il s’installa en Grèce en 1848. Essentiellement portraitiste, Pige eut pour clientèle la nouvelle bourgeoisie, issue à la suite de la guerre d’Indépendance. Ses modèles appartiennent à de riches familles insulaires qui avaient contribué à la libération de leur patrie et occupaient désormais des postes importants dans le nouvel Etat grec. Vêtus de leurs vêtements bourgeois ou du costume national traditionnel et représentés dans leur maison de maître, ils incarnent la renaissance du patriotisme grec. Combinant le style des portraits de la Renaissance allemande avec des éléments primitifs populaires, les portraits de Pige surprennent par leur austérité. L’attention extrême portée par l’artiste aux détails, sa technique parfaitement maîtrisée, la présentation du modèle de face, ses yeux fixant le spectateur, sont autant de caractéristiques de sa peinture, précieux témoignage sur la société des débuts de la Grèce moderne. Georgios Avlichos (Lixouri 1842 – Argostoli 1909) 48. Jeune fille à la fenêtre , 1877 huile sur toile achat, 1973 inv. 4167 Ce tableau représente Roubina, la fille de Ioannis Gerassimos Anninos Kavalieratos, dans sa maison de campagne à Vlachata, près de Sami. Représentée de profil, comme son petit chien, elle est vêtue d’une robe blanche légère et transparente. Le vent fait s’envoler les pétales de la rose piquée dans ses cheveux qui flottent dans un mouvement naturel. La liberté et l’aisance que manifeste la jeune fille et le fait qu’elle se trouve devant une fenêtre ouverte, sur fond de ciel bleu, en contact direct avec la lumière et le vent, sont significatifs de l’art d’Avlichos. S’adaptant aux changements profonds de la société grecque après la guerre d’Indépendance et suivant le goût de la classe bourgeoise e e naissante, il opposa aux portraits standardisés du XVIII siècle et du début du XIX siècle l’aisance de ses modèles et la séduction de la couleur claire. Comme pour la Femme tenant un petit bouquet (n° 47), le dégradé léger des tons, la lumière sans contrastes marqués contribuent à produire une ambiance étrange et atemporelle, dans laquelle la familiarité du quotidien est transcendée. Dossier de presse Du Greco à Delacroix - 21 - Georgios Iakovidis (Lesvos 1853 – Athènes 1932) 51. Les premiers pas, 1892 huile sur toile dépôt de la Fondation Euripidis Koutlidis inv. 199 A l’instar de Nikolas Gysis ou de Nikiphoros Lytras, Iakovidis poursuivit ses études commencées en Grèce à l’Académ ie des beaux-arts de Munich. La capitale bavaroise er était à cette époque intimement liée à Athènes par le biais d’Othon, fils de Louis I de Bavière, proclamé roi de Grèce en 1832. Influencés par le style Biedermeier en vogue dans les milieux bourgeois munichois, ces artistes formèrent ce qu’on appellera plus tard en Grèce l’»école de Munich». Dans Les premiers pas, une scène de vie quotidienne est rendue plus réelle encore grâce à la lumière qui traverse la chair des personnages et en définit les contours. La description détaillée du visage ridé de la grand-mère, de la chair de l’enfant, des vêtements, ainsi que la façon de rapprocher la scène du spectateur témoignent de l’influence du peintre réaliste allemand Wilhelm Leibl. Iakovidis fut le premier directeur de la Pinacothèque nationale, de 1900 à 1918. En 1904, il succéda à Nikiphoros Lytras à l’Ecole des beaux -arts d’Athènes, dont il assuma la direction de 1910 à 1930. Nikolaos Gysis (Tinos 1842 – Munich 1901) 53. Yantès, 1878 huile sur toile legs Apostolos Hatziargyris, 1933 inv. 119 A côté des portraits des membres de sa famille peints par Gysis au début de sa carrière, qui manifestent un respect très strict des conventions, cette tête de jeune fille atteste combien l’artiste se libéra des influences académiques et évolua sur le plan artistique de manière indépendante et originale. La date portée sur l’œuvre (1878) indique qu’elle a été réalisée après les deux premiers voyages de Gysis en Grèce, et l’inscription «Yantès» désigne son sujet: un jeu de pari (sorte de philippine), auquel la jeune fille, déçue, a perdu. Entouré d’un foulard noir, son visage attristé se détache sur un fond rouge brique. Les yeux embués ont peine à retenir leurs larmes, et les lèvres semblent entrouvertes sous l’effet d’une émotion profonde. Ce visage juvénile constitue le type de la jeune fille ou de la mère grecque que l’on rencontre fréquemment dans les scènes de genre historiques de l’artiste. Theodoros Rallis (Constantinople 1852 – Lausanne 1909) 55. La veillée mortuaire du pacha de Tanger, 1884 huile sur toile donation Georgios Al. Gaï tanos, 1975 inv. 4707 Cette œuvre montre la fin d’Ahmed el Kabil, gouverneur de Tanger sous le règne de Mulei Sidi Mohamed (1757-1789). Devenu la terreur des habitants à cause de sa cru auté, il Dossier de presse Du Greco à Delacroix - 22 - n’était plus entouré à sa mort que de quelques fidèles. Le pacha défunt se trouve devant une petite mosquée dont seule l’entrée est visible, entouré de deux de ses sujets, dont l’un est manifestement en train de lire un extrait du Coran. A gauche, un Dossier de presse Du Greco à Delacroix - 23 - chien resté lui aussi fidèle hurle à la mort. Rallis insiste sur le contraste symbolique des lumières entre la scène du premier plan, sombre et triste, et au second plan la ville, lumineuse et désormais paisible après la mort du pacha. Tout en vivant à Paris, Rallis avait un atelier au Caire et il fit de fréquents voyages en Grèce, au Mont Athos, en Asie Mineure, en Egypte et en Palestine à la recherche de nouveaux sujets. Son approche de l’orientalisme est ainsi celle d’un Grec d’Orient, qui participe véritablement de l’esprit oriental. Iakovos Rizos (Athènes 1849 – Paris 1926) 56. Soirée athénienne (Sur la terrasse), 1897 huile sur toile don de l’artiste, 1916 inv. 1108 Ami de Renoir et admirateur de Degas, vivant à Paris à l’époque où se manif esta le mouvement impressionniste, Rizos préféra cependant demeurer fidèle aux enseignements de son maître, Alexandre Cabanel, et à la tradition académique française. Soirée athénienne, l’une des œuvres maîtresses de Rizos, remporta une médaille d’argent à l’Exposition universelle de 1900. Elle représente deux jeunes filles de la haute bourgeoisie athénienne se délassant en compagnie d’un officier de cavalerie sur la vaste terrasse de leur maison, avec vue sur l’Acropole. Les tons clairs et doux, l’architecture classique, le grand jardin, et surtout la lumière du soleil couchant sur les ruines contribuent à créer une atmosphère idyllique. Témoin d’une classe aisée qui vivait à Athènes, dans le quartier tranquille et charmant de Plaka, à l’ombre du rocher sac ré, Rizos y retrouvait l’atmosphère fin-de-siècle qu’il connaissait de Paris. Ses représentations très précises de la partie de la ville qui entoure l’Acropole, l’Aréopage et l’église des Asomaton, sont aujourd’hui des témoignages précieux et uniques. Nikolaos Gysis (Tinos 1842 – Munich 1901) 63. Voici venir l’Epoux, 1899-1900 huile sur toile achat, 1928 inv. 641 Vers le milieu des années 1880, Gysis se laissa séduire par des sujets idéalistes, allégoriques et religieux, dans la lignée des quêtes avant-gardistes du Jugendstil. Il réalisa Voici venir l’Epoux dans les dernières années de sa vie, au milieu de questions existentielles angoissées sur la mort et la survie de l’homme après son trépas. L’artiste conçut la forme définitive de cette composition après plusieurs études à la craie blanche s sur papier noir, au pastel et à l’huile sur toile (n ° 59 à 62). Le titre se réfère à la parabole des vierges folles et des vierges sages d’après l’Evangile selon Matthieu (Mt 25: 6) qui se conclut sur la recommandation «Veillez donc, car vous ne savez ni le jour ni l’heure», tandis que le centre du tableau est occupé par le Christ trônant au moment du Jugement dernier (Mt 25: 31-32). Dossier de presse Du Greco à Delacroix - 24 - ANIMATION AUTOUR DE L'EXPOSITION Pour les adultes Conférences Le soir à 20 h jeudi 22 avril Le Greco, entre tradition byzantine, maniérisme et modernité par Marina Lambraki Plaka, directrice de la Pinacothèque nationale d’Athènes jeudi 6 mai Voyages en Grèce. Œuvres d’art italiennes de la Pinacothèque nationale d’Athènes par Mauro Natale, professeur ordinaire d’histoire de l’art à l’Université de Genève Visites commentées Les visites commentées de l'exposition ont lieu le jeudi à 18h30, le dimanche à 15h00 et sur demande. Pour les enfants Ateliers pour les enfants de 6 à 12 ans Séances d'expression plastique comprenant une visite-découverte de l'exposition et la réalisation d'un travail pratique (matériel fourni) § les 11 et 18 février, 10, 17 et 31 mars de 14h à 16h § les 7 et 14 avril de 10h à 12h § les 21 avril et 5 mai de 14h à 16h Prix: fr. 10.-. Sur inscription téléphonique préalable au 021 320 50 01. Parcours-jeu Deux brochures (6 à 8 ans et 8 à 12 ans) proposent aux enfants une visite ludique et didactique de l'exposition. Elles se prêtent tout particulièrement à une visite en famille (à disposition gratuitement à la caisse). Divers Soirées spéciales La Fondation de l'Hermitage et le café-restaurant L'esquisse proposent huit soirées alliant art et gastronomie. Dates: vendredis 20 février, 5, 19 et 26 mars, 2 et 23 avril, 7 et 14 mai Prix: fr. 78.- (entrée, visite guidée de l'exposition et repas) Réservation obligatoire au 021 320 50 01 (20 personnes maximum par soirée)