du greco a delacroix - Fondation de l`Hermitage

Transcription

du greco a delacroix - Fondation de l`Hermitage
D U G RECO A D ELACROIX
Les collections de la
Pinacothèque nationale d’Athènes
30 janvier – 31 mai 2004
DOSSIER DE PRESSE
§
Communiqué de presse
§
Fiche technique
§
La Pinacothèque nationale d’Athènes
§
Liste des œuvres exposées
§
Quelques commentaires d’œuvres
§
Animation autour de l'exposition
Renseignements:
Fondation de l'Hermitage, service de presse, Liliane Beuggert
Dossier de presse
Du Greco à Delacroix
-2-
COMMUNIQUE DE PRESSE
Du Greco à Delacroix
Les collections de la Pinacothèque nationale d’Athènes
du 30 janvier au 31 mai 2004
Après avoir accueilli les trésors des musées de Barcelone (1986), Liège (1988),
Lyon (1989) et Grenoble (1992), la Fondation de l’Hermitage poursuit son
exploration des grandes collections publiques d’art en montrant une sélection
d’une centaine d’œuvres provenant de la Pinacothèque nationale d’Athènes,
Musée Alexandre Soutzos. Regroupant des œuvres issues des cultures grecque
et européenne, du Moyen Age au XIX e siècle, cette exposition permet de
découvrir les richesses extraordinaires et souvent inédites de cette collection.
La Fondation de l’Hermitage se réjouit particulièrement de présenter cette
exposition à Lausanne, capitale olympique, l’année même du retour des Jeux à
Athènes.
Depuis sa fondation en 1900, la Pinacothèque nationale d’Athènes fait preuve d’une
vitalité et d’une énergie remarquables. Considérée unanimement comme l’un des hauts
lieux de culture à Athènes, la Pinacothèque est riche aujourd’hui de plus 10'000 œuvres,
grâce à sa politique d’acquisition dynamique et à de nombreuses donations. Depuis
1954, suite à l’exceptionnel legs de l’avocat et grand amateur d’art Alexandre Soutzos,
elle se nomme Pinacothèque nationale – Musée Alexandre Soutzos. Elle a trouvé dans
cette fusion l’impulsion décisive pour agrandir ses espaces d’exposition et développer
ses activités. Tout en mettant en valeur son patrimoine, elle organise régulièrement des
expositions temporaires d’envergure, telles Delacroix et la guerre d’Indépendance
grecque (1997) ou encore Le Greco (1999).
La sélection d’œuvres présentées à Lausanne, pour la plupart inédites et restaurées à
l’occasion de cette exposition, comporte un choix significatif de peintures grecques, du
XVe au XIXe siècle. A côté d’icônes post-byzantines et de chefs-d’œuvre du Greco (dont
le mythique Concert des anges, son œuvre ultime), on peut découvrir un ensemble de
toiles postérieures à 1830, année qui marque l’Indépendance grecque. Les œuvres
d’artistes nationaux emblématiques tels Francesco Pige, Nikolaos Gysis ou Georgios
Avlichos, reflètent admirablement les tendances de cette période oscillant entre tradition
et modernité.
Parallèlement à ce corpus d’art grec, un magnifique ensemble de peintures occidentales
du XIVe au XIXe siècle est présenté. On y retrouve des œuvres importantes issues des
écoles italienne (Gianbattista Tiepolo, Cecco del Caravaggio), française (Jacques
Linard, Eugène Delacroix, Henri Fantin-Latour) ou encore néerlandaise (Pieter Aertsen,
Jacob Jordaens). Une sélection de dessins anciens de qualité remarquable, montrés
pour la première fois au public, complète cette présentation.
Dossier de presse
Du Greco à Delacroix
-3-
L’exposition est accompagnée d’une publication richement illustrée, co-éditée par la
Pinacothèque nationale d’Athènes et la Fondation de l’Hermitage.
L’exposition à Lausanne et son catalogue bénéficient du soutien de la Fondation Stavros
S. Niarchos et de Credit Suisse.
Heures d'ouverture: du mardi au dimanche de 10h à 18h, le jeudi de 10h à 21h. Fermé le
lundi, excepté le lundi de Pâques et le lundi de Pentecôte.
Dossier de presse
Du Greco à Delacroix
-4-
FICHE TECHNIQUE
Titre de l'exposition
Du Greco à Delacroix
Les collections de la Pinacothèque nationale
d’Athènes
Dates
30 janvier – 31 mai 2004
Horaires
du mardi au dimanche de 10h à 18h, le jeudi jusqu'à 21h
ouvert les lundis de Pâques et de Pentecôte (10h à 18h)
Prix
Fr. 15.- (adulte), Fr. 12.- (retraité), Fr. 7.- (étudiant)
gratuit pour les jeunes jusqu'à 18 ans
Nombre d'œuvres
environ 80 peintures et dessins
Organisation
Pinacothèque nationale, Musée A. Soutzos, Athènes
Marina Lambraki Plaka, directrice
Fondation de l’Hermitage, Lausanne
Juliane Cosandier, directrice
Catalogue
176 pages, 29 x 24 cm, 80 illustrations en couleurs
Prix de vente au musée: fr. 43.-
Animations pour
adultes
conférences
visites guidées
soirées spéciales
Animations pour
enfants
visites-ateliers
parcours-jeux
Dossier de presse
Du Greco à Delacroix
-5-
LA PINACOTHEQUE NATIONALE D’ATHENES, MUSEE A. SOUTZOS
C’est sous l’influence de Munich, à l’issue de la guerre d’Indépendance, que l’idée de
créer une Pinacothèque nationale à Athènes prend forme. La conférence de Londres a
en effet proclamé en 1832 le fils de Louis 1er de Bavière, Othon 1er, roi de Grèce, liant
ainsi profondément Athènes et Munich. Les premiers plans pour un musée de peinture,
inspirés de l’Alte Pinakothek, sont dessinés par Leo von Klenze, architecte de Louis 1 er,
mais ils ne seront pas réalisés. Le noyau de la collection de la future Pinacothèque se
forme en 1840 lorsque le directeur de l’Ecole polytechnique d’Athènes, F. Zentner, y
transporte toutes les œuvres rassemblées par le premier gouverneur de Grèce, Jean
Capodistrias. Ce premier ensemble s’enrichit rapidement au fil des années, grâce à de
nombreux legs et donations, et notamment en 1878 lorsque l’Université fait don à l’Ecole
polytechnique de 44 œuvres.
En 1896, le juriste et amateur d’art Alexandre Soutzos lègue toute sa fortune et sa
collection pour la création d’un musée de peinture. Cette généreuse donation conduit à la
véritable naissance de la Pinacothèque en 1900, avec la création d’un poste de
conservateur, occupé par le peintre Georgios Iakovidis revenu d’Allemagne. La
Pinacothèque et l’Ecole polytechnique se séparent définitivement sur le plan législatif en
1909 et 1910, bien que la collection reste encore conservée dans les bâtiments de
l’Ecole.
Les décennies suivantes, d’innombrables donations et legs provenant autant d’artistes
que de collectionneurs grecs établis à l’étranger ou en Grèce marquent le véritable essor
de la Pinacothèque. En 1954, l’institution bénéficie du legs consenti à la fin du XIXe siècle
par Soutzos. Dénommée désormais Pinacothèque nationale d’Athènes, Musée
Alexandre Soutzos, elle gagne ainsi l’impulsion décisive pour la construction d’un nouvel
édifice destiné à abriter ses collections. Inauguré en 1969, le bâtiment est augmenté d’un
second corps en 1976, où se déploie aujourd’hui la présentation permanente des
collections. Outre les espaces d’exposition et de conservation, le musée s’est
également doté d’une bibliothèque de recherche et d’un laboratoire de restauration de
pointe.
La Pinacothèque abrite aujourd’hui plus de 10'000 œuvres. Centré sur l’art grec depuis
l’Indépendance (1830), ses collections comprennent aussi un important département de
peintures et de dessins occidentaux.
Dossier de presse
Du Greco à Delacroix
-6-
LISTE DES ŒUVRES
Paolo Veneziano, collaborateur de (av.
1300-1358/62)
La Crucifixion, vers 1340-1350
tempera sur panneau, 50 x 42 cm
Maître du Crucifix de Pesaro (fin XIVe
– début XVe s.)
La Flagellation, vers 1420
tempera sur panneau, 54,6 x 36 cm
Andreas Pavias (sec. moitié du XVe
s.)
La Crucifixion, vers 1450
tempera sur panneau, 80 x 60 cm
Ecole post-byzantine
Vierge de miséricorde, dernier quart du
XVe s.
tempera sur panneau, 108 x 85,5 cm
Mariotto Albertinelli (1474-1515)
Episode de la Genèse (?)
huile sur panneau, 57 x 43 cm
Pieter Aertsen (1507/08-1575)
Portrait de Simon Marten Dircsz, 1565
huile sur panneau, 113 x 83 cm
Domenikos Theotokopoulos (Le
Greco) (1541-1614)
Saint Pierre, vers 1600-1607
huile sur panneau, 68,5 x 53 cm
Domenikos Theotokopoulos (Le
Greco) (1541-1614)
Le concert des anges, vers 1608-1614
huile sur toile, 112 x 205 cm
Jan Brueghel l’Ancien, suiveur de
(1568-1625)
Danse de paysans, vers 1600-1625
huile sur toile, 100 x 152 cm
David Vinckboons (1576- av. 1633)
Les vendanges
huile sur toile, 55,5 x 81,5 cm
Floris van Schooten (av. 1585 –
après 1655)
Beurre, fromages et hareng
huile sur panneau, 42 x 56,5 cm
Jacob Jordaens (1593-1678)
L’Adoration des bergers, vers 16151616
huile sur toile, 147 x 168 cm
Ecole vénitienne (XVIIe s.)
Samson et Dalila
huile sur toile, 111 x 144 cm
Ecole flamande (XVIIe s.)
Le loup berger
huile sur toile, 114 x 170 cm
Ecole post-byzantine
L’évangéliste Luc peignant l’icône de la
Vierge, XVIIe s.
tempera sur panneau, 85 x 52 cm
Ecole post-byzantine
Christ en majesté, vers 1600
tempera sur panneau, 94,5 x 74 cm
Cecco del Caravaggio (Francesco
Boneri) (actif à Rome entre 1600 et
1620)
Fabricant d’instruments de musique,
vers 1610-1620
huile sur toile, 117 x 90 cm
Jacques Linard (1597-1645)
Plat d’abricots, de prunes et de poires,
1629
huile sur toile marouflée sur bois,
43 x 56 cm
Jacques Linard, att. à (1597-1645)
Plat d’abricots et de prunes
huile sur panneau, 24 x 36 cm
Jan Brueghel le Jeune (1601-1678)
et Hendrick van Balen ? (1575-1632)
Vierge à l’Enfant et saint Jean-Baptiste
avec des anges dans un paysage
huile sur panneau, 56 x 83 cm
Dossier de presse
Pietro della Vecchia, dit Pietro
Muttoni (1602 ou 1603-1678)
Le Christ au jardin des Oliviers
huile sur toile, 109 x 129 cm
Isaac Soreau (1604- ?)
Raisin, cerises, tulipes et fraises dans
un bol Wan-Li
huile sur cuivre, 31 x 38 cm
Simone Pignoni (1611 ou 1614-1698)
Allégorie de la Musique
huile sur toile, 79 x 66 cm
Peintre toscan (vers 1620-1630)
Amour vainqueur
huile sur toile, 163 x 120 cm
Adam Frans Van der Meulen (16321690)
Scène de bataille
huile sur toile, 166 x 203 cm
Du Greco à Delacroix
-7-
Stephanos Tzangarolas (fin XVIIe début XVIIIe s.)
L’Adoration des bergers, vers 16881700
tempera sur panneau, 98 x 80 cm
Franz-Christoph Janneck (17031761)
Fête champêtre, 1738
huile sur cuivre, 93 x 131 cm
Jacob Andries Beschey (1710-1786)
Le Frappement du rocher
huile sur panneau, 51 x 67 cm
Eugène Delacroix (1798-1863)
Episode de la guerre en Grèce, 1856
huile sur toile, 65,7 x 81,6 cm
Ivan Konstantinovich Aivazovski
(1817-1900)
Sounion dans la tempête, 1856
huile sur toile, 59 x 83 cm
Luca Giordano (1634-1705)
Esther et Assuérus, vers 1666-1667
huile sur toile, 186 x 172 cm
Ivan Konstantinovich Aivazovski
(1817-1900)
La mer à Sounion, 1881
huile sur toile, 58 x 89 cm
Luca Giordano (1634-1705)
La guérison du paralytique, 1653
huile sur panneau, 96 x 87 cm
Francesco Pige (1822-1862)
Corfou et sa forteresse, après 1848
huile sur toile, 47 x 67 cm
Francesco Solimena, attribué à (16571747)
L’Education de la Vierge, vers 1730
huile sur toile, 145 x 104 cm
Francesco Pige (1822-1862)
Portrait d’un noble, avec l’Acropole et le
Theseion à l’arrière-plan, vers 1850
huile sur toile, 82 x 65 cm
Rosalba Carriera (1675-1757)
Femme au masque
pastel sur carton, 48,5 x 38 cm
Francesco Pige (1822-1862)
Portrait d’un fabricant de meubles, vers
1850
huile sur toile, 81 x 65 cm
Giambattista Tiepolo, atelier de
(1696-1770)
La rencontre d’Eliézer et Rébecca au
puits, vers 1740-1750
huile sur toile, 146 x 197 cm
Francesco Pige (1822-1862)
Portrait de Kyriakoula Voulgari, femme
d’Andreas Kriezis, vers 1850-1852
huile sur toile, 83 x 66 cm
Giovanni Benedetto Ponsi (1697après 1741)
Trompe-l’œil, 1720 ?
huile sur toile, 98 x 74,5 cm
Francesco Pige (1822-1862)
Portrait d’une femme d’Hydra, vers
1855
huile sur toile, 82 x 65 cm
Dossier de presse
Du Greco à Delacroix
-8-
Francesco Pige (1822-1862)
Portrait de Mme G. Voulgaris, vers
1860
huile sur toile, 93 x 65 cm
Nikolaos Gysis (1842-1901)
Voici venir l’Epoux, étude, 1899-1900
huile sur toile, 27,5 x 22,5 cm
Nikiphoros Lytras (1832-1904)
Le baiser, avant 1878
huile sur toile, 79 x 69 cm
Nikolaos Gysis (1842-1901)
Voici venir l’Epoux, étude, 1899-1900
huile sur toile, 25,5 x 25,5 cm
Henri Fantin-Latour (1836-1904)
Fleurs, melon, fraises et cerises, 1866
huile sur toile, 73 x 59,5 cm
Georgios Avlichos (1842-1909)
Jeune fille à la fenêtre, 1877
huile sur toile, 63,5 x 50,2 cm
Georgios Avlichos (1842-1909)
Femme tenant un petit bouquet, 1886
huile sur toile, 75 x 60 cm
Konstantinos Volanakis (1837-1907)
Kermesse à Munich ou Le cirque, 1876
huile sur toile, 60 x 130 cm
Nikolaos Gysis (1842-1901)
Oriental à la pipe, vers 1874
huile sur panneau, 40,5 x 31,5 cm
Nikolaos Gysis (1842-1901)
Yantès, 1878
huile sur toile, 46 x 37 cm
Nikolaos Gysis (1842-1901)
Coucou!, 1882
huile sur toile, 100 x 75 cm
Nikolaos Gysis (1842-1901)
L’araignée, 1884
huile sur panneau, 71 x 51,5 cm
Nikolaos Gysis (1842-1901)
Symphonie de printemps, 1886
huile sur toile, 100 x 196 cm
Nikolaos Gysis (1842-1901)
Voici venir l’Epoux, 1899-1900
huile sur toile, 200 x 200 cm
Nikolaos Gysis (1842-1901)
Voici venir l’Epoux, étude, 1899-1900
huile sur toile, 27 x 28 cm
Nikolaos Gysis (1842-1901)
Voici venir l’Epoux, étude, 1899-1900
huile sur toile, 27 x 26,5 cm
Iakovos Rizos (1849-1926)
Soirée athénienne (Sur la terrasse),
1897
huile sur toile, 111 x 167 cm
Theodoros Rallis (1852-1909)
La veillée mortuaire du pacha de
Tanger, 1884
huile sur toile, 116 x 191 cm
Georgios Iakovidis (1853-1932)
Les premiers pas, [1892]
huile sur toile, 140 x 110 cm
Dossier de presse
Du Greco à Delacroix
-9-
Dessins
Perino del Vaga (Piero Bonaccorsi,
dit) ? (1500/01-1546/1547)
Bataille avec des éléphants (La bataille
de Zama entre Scipion et Hannibal ?)
plume et lavis de bistre, diam. 320 mm
Agostino Carracci (1557-1602)
Paysan debout
plume et encre brune, 226 x 173 mm
Ecole de Florence, vers 1630 (Jacopo
Vignali ?)
Etude de femme debout
sanguine, 310 x 184 mm
Ecole de Bologne, XVIIe siècle
(Cercle de Giovanni Francesco
Barbieri, dit le Guerchin ?) (1610-1662)
Etude d’homme nu couché (Divinité
fluviale ?)
sanguine, 310 x 184 mm
Battista dell’Angolo del Moro (?)
(1515 - après 1573), d’après Giulio
Romano (1499? – Mantoue 1546)
Daphné avec des nymphes et le fleuve
Pénée
plume et lavis d’encre bistre, blanc de
plomb sur papier préparé gris-bleu, 373
x 261 mm
Ecole de Gênes ou de Bologne,
XVIIe siècle (Giovanni Benedetto
Castiglione dit il Grecchetto ?) (vers
1609-1665)
Fête païenne
plume et lavis d’encre brune,
271 x 190 mm
Ecole vénitienne, XVIIIe s. (Giovanni
Raggi ?) (1712-1792/94)
Le bain de Diane
plume et encre brune, lavis d’encre grise
sur traces de pierre noire,
291 x 205 mm
Gugliemo Caccia, dit le Moncalvo
(1578-1625)
Saint Diego de Alcala (?) avec les
«Arma Christi»
plume et lavis d’encre bistre sur traces
de sanguine, 270 x 168 mm
Artiste français en Italie ?, XVIIe s.
Vue du Forum Romanum
plume et encre brune sur traces de
sanguine brûlée, 292 x 217 mm
Paolo Farinati (?) (1524-1606)
Scène de bataille mythologique
plume et lavis, rehauts de blanc,
373 x 261 mm
Isaac de Moucheron (1667-1744)
Vue de Bologne
plume et encre brune et lavis d’encre
grise, 126 x 197 mm
Perino del Vaga (Piero Bonaccorsi,
dit), suiveur de (1500/01-1546/47)
Six études pour des putti
plume et encre brune sur traces de
pierre noire, 262 x 195 mm
Isaac de Moucheron (1667-1744)
Vue de Bologne
plume et encres brune et grise et lavis
d’encre grise, 126 x 197 mm
Ecole de Gênes, fin du XVIe – début du
XVIIe s. (Bernardo Castello ?) (15571629)
Un miracle de saint Antoine de Padoue
plume et lavis de bistre sur traces de
pierre noire, 292 x 217 mm
Corrado Giaquinto ou école
napolitaine (1703-1765)
Les miracles d’un évêque: la
bénédiction
plume et encre brune, lavis d’encre grise
sur esquisse à la sanguine,
519 x 400 mm
Corrado Giaquinto ou école
napolitaine (1703-1765)
Dossier de presse
Les miracles d’un évêque: le
catéchisme
plume et lavis d’encre brune,
519 x 400 mm
Du Greco à Delacroix
- 10 -
Jeune homme couché
plume et encre brune, lavis d’encre grise
sur esquisse à la sanguine,
186 x 394 mm
Ecole allemande ou française,
XVIIIe s.
La leçon de dessin
pastel sur papier, 187 x 133 mm
Corrado Giaquinto ou école
napolitaine (1703-1765)
Les miracles d’un évêque: le baptême
plume et encre brune, lavis d’encre grise
sur esquisse à la sanguine,
519 x 400 mm
Ecole française, XVIIIe siècle (suiveur
d’Antoine Watteau) (1684-1721)
Dossier de presse
Du Greco à Delacroix
- 11 -
QUELQUES COMMENTAIRES D’ŒUVRES
Maître du Crucifix de Pesaro
(actif à Venise et dans le bassin adriatique dans le dernier quart du XIV e siècle et le
début du siècle suivant)
2. La Flagellation du Christ, vers 1420
tempera sur panneau
legs Athanasiadis-Bodosakis, 1984
inv. 6989
Sous le nom conventionnel de Maître du Crucifix de Pesaro, la critique regroupe un petit
nombre d’œuvres d’un élève aujourd’hui encore anonyme de Lorenzo Veneziano. Ce
peintre est caractérisé par une constante recherche d’effets expressifs et par une sorte
d’archaï sme excentrique qui le désignent comme un artiste dont la production semble
avoir été destinée davantage aux territoires périphériques de l’état vénitien qu’à la
capitale.
Le panneau athénien, qui représente un épisode de la Passion du Christ, faisait partie à
l’origine d’un ensemble plus important incluant plusieurs scènes narratives, probablement
un retable réalisé pour une localité de la côte adriatique. D’autres scènes de cet
ensemble ont été identifées. La Flagellation est l’un des éléments de plus haute qualité
de la série; le peintre y révèle pleinement son singulier talent narratif et sa maîtrise
technique, comme le montrent l’excellent état de conservation et les élégants motifs
gravés sur le fond d’or.
Andreas Pavias
(actif à Héraklion, 2 e moitié du XVe siècle)
3. La Crucifixion, vers 1450
tempera sur panneau
legs Alexandros Soutzos, 1901
inv. 144
Grand peintre d'icônes, Andreas Pavias vécut pendant la seconde moitié du XVe siècle à
Handax, l'actuelle Héraklion, en Crète.
Le caractère de cette icône contraste avec l’austérité et l'absence d'émotions propres à
l’art byzantin classique. L’élan vertical de la composition, le dessin élégant et fluide et le
goût du détail, la multitude de personnages, la description psychologique des figures aux
mouvements inquiets et violents, la vivacité des gestes et des grimaces, enfin la très
grande richesse des costumes sont autant d'éléments représentatifs du style gothique
international. Ces motifs étaient largement répandus en Italie du Nord et de là se sont
diffusés dans la Crète vénitienne par l’intermédiaire de ses colons italiens. L’icône
d’Andreas Pavias est ainsi représentative des icônes «italo-crétoises», dans lesquelles
des éléments de la tradition byzantine coexistent avec des traits de l’art italien. Elle était
certainement destinée à une clientèle catholique, comme l'atteste la signature inscrite
dans l’angle en bas à droite en latin et à l'intérieur d'un cadre, conformément aux modèles
italiens: «Andreas Pavias pinxit de Candia».
Dossier de presse
Du Greco à Delacroix
- 12 -
Ecole post-byzantine
4. Vierge de Miséricorde, dernier quart du XVe siècle
tempera sur panneau
achat, 1965
inv. 2156
L’icône représente la Vierge du type iconographique de la «Vierge de Pensée», qui
reprend le modèle occidental de la «Mater Misericordiae». D’origine byzantine, ce thème
se répandit largement dans l'art occidental à la fin du Moyen Age, d'où il fut introduit dans
la peinture crétoise au XVe siècle. Ce type de représentation, adopté par différentes
corporations comme image de référence, est connu dans un grand nombre de
variantes: la Vierge y apparaît parfois assise parfois debout, ouvrant son manteau pour
protéger les représentants des différentes classes de la société laï que et du clergé.
Ecole post-byzantine
5. L’évangéliste Luc peignant l’icône de la Vierge, XVIIe siècle
tempera sur panneau
achat, 1953
inv. 1643
Selon la tradition, l’évangéliste Luc fut le premier à peindre une icône de la Vierge, et
c’est en cette qualité qu’il apparaît sur cette grande icône de la Pinacothèque. Le thème
est connu dans la peinture byzantine et occidentale à partir du XIV e siècle; le type
iconographique de la Pinacothèque est plutôt fidèle à la tradition byzantine, notamment
dans la représentation de Luc assis sur un siège bas, tourné de trois quarts, posture
familière de l’auteur de l’Evangile, cependant que sur l’icône, la Vierge est conforme au
type de l’Odighitria, consacré dans la peinture byzantine.
Le dessin souple et sûr, les touches denses et les couleurs brillantes, d’une qualité
exceptionnelle, trahissent un excellent peintre, qui combine harmonieusement le modelé
dynamique de la carnation aux contrastes vifs et le rapprochement heureux des tons
complémentaires dans les drapés anguleux de la tunique et du manteau. Le luxe des
matériaux transparaît aussi dans l’usage abondant de l’or, non seulement dans le champ
de l’icône et dans l’icône de la Vierge peinte par Luc, mais aussi dans le mobilier ou le
vêtement de l’évangéliste.
Stephanos Tzangarolas
(Crète, fin du XVIIe – début du XVIIIe siècle)
7. L’Adoration des bergers, vers 1688-1700
tempera sur panneau
legs Alexandros Soutzos, 1901
inv. 147
Stephanos Tzangarolas est un peintre d’icônes issu d'une famille noble crétoise qui
e
s'était installée à Corfou. Né dans la seconde moitié du XVII siècle, il développa son
activité artistique dans les deux dernières décennies du siècle et au début du siècle
suivant dans les îles Ioniennes, essentiellement à Corfou et à Céphalonie.
e
La scène de l’Adoration des bergers devint au XVI siècle très populaire en Occident, et
de nombreux artistes tels que Giorgione ou le Greco la peignirent. Les Bassano
contribuèrent grandement à la diffusion du sujet, qui atteignit l'espace grec par
Dossier de presse
Du Greco à Delacroix
- 13 -
l’intermédiaire des graveurs. Tout en conservant de la tradition byzantine la technique de
la tempera et le fond doré, Tzangarolas construit sa composition en conjuguant des
Dossier de presse
Du Greco à Delacroix
- 14 -
éléments baroques comme le chœur des anges et les figures des évangélistes et des
prophètes, avec des modèles issus de la Renaissance, tel le cadre architectural
classique à l’intérieur duquel la scène est représentée. A en croire la signature en bas à
droite, «travail de l'humble hiérodiacre Stephanos Tzangarolas», l'œuvre peut être datée
entre 1688 et 1700, époque à laquell e le peintre avait cette fonction ecclésiastique.
Domenikos Theotokopoulos (dit Le Greco)
(Candie, Crète 1541 – Tolède 1614)
9. Le concert des anges, vers 1608-1614
huile sur toile
achat, 1931
inv. 152
D’origine crétoise, le Greco partit pour l’Italie vers 1567 et s’établit à Venise, puis à
Rome. Vers 1576, il se fixa définitivement à Tolède, sous le règne de Philippe II. Sa
peinture audacieuse, visionnaire, qui combine les influences byzantine et vénitienne, se
compose pour l’essentiel de portraits et de tableaux religieux.
Le concert des anges se trouvait à l’origine au -dessus d’une Annonciation, dont il fut
e
séparé probablement au XIX siècle. Ils formaient ensemble un retable latéral dans un
cycle décoratif prévu pour la chapelle de l’hôpital Saint-Jean-Baptiste à Tolède. Le
Greco, qui avait reçu en 1608 cette commande importante composée en tout de cinq
tableaux, mourut en 1614 sans pouvoir terminer son œuvre. Demeuré inachevé, Le
concert des anges est cependant entièrement de sa main. La virtuosité du dessin et le
libre flux des couleurs qui zèbrent la toile telles des flammes, font de ce tableau l’un des
derniers chefs-d’œuvre du Greco.
Cecco del Caravaggio (Francesco Boneri, dit)
(actif à Rome entre 1600 et 1620)
11. Fabricant d’instruments de musique (?), vers 1610-1620
huile sur toile
legs Alexandros Soutzos, 1901
inv. 133
Dans ses Considerazioni sulla Pittura, vers 1620, Mancini évoque un certain
Francesco, surnommé del Caravaggio, admirateur et imitateur de Caravage, qui aurait
pris ce pseudonyme en raison de l’immense estime qu’il nourrissait pour le peintre
lombard. Cecco del Caravaggio, qui fut actif à Rome entre 1600 et 1620, a été
récemment identifié avec l’artiste d’origine lombarde Francesco Boneri.
Le sujet de ce tableau reste une énigme. Le jeune homme, qui évoque les musiciens
peints par Caravage autour de 1595, a été considéré comme un fabricant d’instruments
de musique à cause du tambourin qu’il tient et du violon posé sur la table. La présence
d’objets sans rapport avec la musique, telles la carafe, la bourse ou encore la pièce de
monnaie dans la main du modèle, épaissit cependant le mystère de l’œuvre. Le caractère
énigmatique et probablement allégorique de ce tableau font supposer qu’il a été conçu
pour un public d’initiés. Il fut vraisemblablement acheté ou commandé par Cosme II de
Médicis, dont le monogramme est inscrit au dos de la toile.
Dossier de presse
Du Greco à Delacroix
- 15 -
Ecole toscane, vers 1620-1630
12. Amour vainqueur
huile sur toile
legs Stephanos Skouloudis, 1930
inv. 525
Ce tableau illustre un passage des Eglogues de Virgile qui chante le pouvoir irrésistible
de l’Amour: «Amor vincit omnia et nos cedamus amori» («L’amour triomphe de tout;
nous aussi, cédons à l’amour !»). Le thème est ici évoqué par la figure d’un adolescent
ailé tenant dans sa main un arc, attribut caractéristique de Cupidon. La nudité chétive du
jeune homme, qui dirige vers le spectateur un regard persifleur et mélancolique,
contraste avec la richesse des objets qui l’entourent. Une grande harpe, une armure
ciselée, des livres et des instruments de musique, un astrolabe, une tête sculptée et la
palette d’un peintre symbolisent les outils du plaisir et des connaissances humaines que
l’Amour méprise et asservit. Ce type de représentation allégorique, inspiré de Caravage
et dont l’ambiguï té constitue l’un des attraits principaux, a connu un succès considérable
dans le milieu de l’aristocratie et auprès des hauts prélats de l’Eglise romaine dans les
e
premières années du XVII siècle.
Luca Giordano
(Naples 1634 – 1705)
16. La guérison du paralytique, 1653
huile sur panneau
achat, 1967
inv. 3662
Biographe de Luca Giordano, Bernardo de’ Dominici relate en 1742 comment le peintre
trompa le prieur de la chartreuse de Saint-Martin à Naples avec cette œuvre: «Celui -ci
affirmait avec obstination que Luca pourrait contrefaire tous les styles, excepté celui
d’Albert Dürer, qu’il vénérait plus que tout autre peintre. Il acheta pourtant 600 écus un
panneau ancien comme œuvre du dit Albert. Une scène du Christ guérissant les malades
avec de très nombreux personnages y était peinte et les spécialistes eux-mêmes
l’acceptèrent comme une œuvre originale de ce maître. Le prieur s’étant vanté devant
Luca, s’entendit répondre que ce panneau avait été peint par lui. Comme preuve, il lui fit
retrouver son nom dissimulé derrière le panneau. Le prieur, se voyant trompé, lui intenta
un procès qui fut célèbre en son temps, en exigeant le remboursement de l’argent qu’il
avait versé en croyant que le panneau était d’Albert Dürer et non de Giordano. La cause
fut portée devant le tribunal du Conseil royal et le verdict rendu en faveur de Luca: on
considéra que très grand était son mérite d’avoir si bien montré une valeur égale à celle
de Dürer.» Réalisé pour confondre un amateur napolitain prétentieux, ce tableau
e
mythique est réapparu au début du XX siècle; la signature cachée par Giordano est
encore visible aujourd’hui à la lumière infrarouge.
Dossier de presse
Du Greco à Delacroix
- 16 -
Luca Giordano
(Naples 1634 – 1705)
17. Esther et Assuérus, vers 1666-1667
huile sur toile
Stephanos Xenos; Université d’Athènes; donation de l’Ecole polytechnique d’Athènes,
1900
inv. 137
e
Protagoniste de la décoration baroque à Naples au XVII siècle, Luca Giordano travailla
également dans d’autres villes italiennes où il influença considérablement l’œuvre de ses
confrères. Appelé en Espagne par le roi Charles II en 1692, il déploya sa manière
fastueuse au monastère de l’Escurial à Madrid et dans la sacristie de la cathédrale de
Tolède. Il retourna à Naples en 1702, à la mort de Charles II. Giordano connaissait
parfaitement la grande tradition de la peinture italienne et flamande et était en mesure
e
d’imiter n’importe quel maître du XVI siècle, ce qui lui valut l’appellation de «Protée de la
peinture». Il s’était accoutumé dès sa jeunesse à réaliser rapidement des copies des
maîtres anciens dans l’atelier familial, d’où son surnom de «Fa Presto» (Fais vite).
La scène représentée ici se réfère à l’histoire de la jeune juive Esther: devenue l’épouse
du roi perse Assuérus, elle se présente devant lui pour demander la grâce de son
peuple, condamné à mort à la suite d’un complot du ministre Haman. Séduit, le roi lui tend
son sceptre d’or et accepte sa requête (Esther 5: 1-8).
Giambattista Tiepolo, atelier de
(Venise 1696 – Madrid 1770)
20. La rencontre d’Eliézer et Rébecca au puits, vers 1740-1750
huile sur toile
donation de l’Ecole polytechnique d’Athènes, 1900
inv. 526
Tiepolo marqua la fin de la grande tradition du «style sublime» du baroque et engagea le
rococo vers sa pleine maturité. Il fut cosmopolite et travailla dans un grand nombre de
villes italiennes, mais aussi en Allemagne, en Autriche et en Espagne. Son art, dont une
grande partie est constituée de fresques dans des églises et des demeures princières,
se caractérise dans sa forme la plus aboutie par une gamme chromatique claire et
lumineuse, des raccourcis audacieux, ainsi que par un goût certain de la théâtralité.
La rencontre d’Eliézer et de Rébecca est décrite dans la Genèse (24: 15-27). Abraham
ayant décidé de marier son fils Isaac à une fille de son pays d’ori gine, la Chaldée, il
envoie son fidèle serviteur Eliézer à Nakhor avec la mission d’y trouver une femme pour
Isaac. Arrivé près du puits à l’extérieur de la ville, Eliézer invoque l’aide de Dieu: la jeune
fille destinée à Isaac se désignera en lui donnant à boire, ainsi qu’à ses chameaux. Le
serviteur lui offre alors un anneau et deux bracelets d’or puis, une fois chez son père, la
demande en mariage pour le fils de son maître.
Dossier de presse
Du Greco à Delacroix
- 17 -
Jan Brueghel le Jeune
(Anvers 1601 – 1678)
avec la collaboration de Hendrik van Balen l’Ancien ? (Anvers 1575 – 1632)
26. Vierge à l’Enfant et saint Jean -Baptiste avec des anges dans un paysage
huile sur panneau
donation Theodoros et Aikaterini Rodokanakis, 1907
inv. 166
Fils de Jan Brueghel l’Ancien (1568-1625), Jan Brueghel le Jeune se forma dans l’atelier
paternel. Après un voyage de quelques années en Italie, il revint à Anvers à la mort de
son père dont il reprit l’atelier. Sa production suit étroitement celle de Jan Brueghel
l’Ancien, dont il poursuivit aussi le mode de travail consistant à confier parfois la
réalisation de certaines parties des tableaux (notamment les figures) à d’autres artistes.
On peut rapprocher ce délicat tableau d’une série de compositions de la fin des années
1620, basées sur des modèles de Jan Brueghel l’Ancien, qui mettent en scène la sainte
Famille dans un paysage boisé paradisiaque: ici la Vierge et l’Enfant en compagnie du
jeune saint Jean-Baptiste et de sept angelots apportant des corbeilles de fleurs et de
fruits. La plupart de ces tableaux de dévotion ont été peints avec l’aide de Hendrik van
Balen l’Ancien qui était déjà l’un des collaborateurs réguliers de Jan l’Ancien pour la
réalisation des figures de ce genre de compositions.
Floris Gerritsz. van Schooten
(Haarlem avant 1585 – après 1655)
30. Beurre, fromages et hareng
huile sur panneau
donation de l'Ecole polytechnique d’Athènes, 1900
inv. 201
Floris van Schooten fut actif entre 1605 et 1655 à Haarlem, l’un des centres artistiques
importants des anciens Pays-Bas. Il fut un artiste extrêmement productif, une centaine
de tableaux lui étant attribués à ce jour. A la suite de Pieter Aertsen et Joachim
Beuckelaer, il peignit tout d’abord des scènes de marché et de cuisine de grandes
dimensions, et élimina peu à peu les figures de ses compos itions. Il participa à
l’émancipation de la nature morte, reconnue comme genre à part entière.
Sur une table parallèle au cadre du tableau sont représentés différents plats garnis de
mets simples: fromages, beurre et hareng coupé en morceaux. Un couteau posé en
diagonale, le manche au-dessus du vide (Van Schooten a apposé, selon son habitude,
ses initiales sur la lame), permet d’accentuer l’impression de profondeur. Les détails
rendus minutieusement par l’artiste, la représentation des différentes matières, des
ombres et des reflets contribuent également à animer la composition.
Jacques Linard
(Troyes 1597 – Paris 1645)
32. Plat d’abricots, de prunes et de poires, 1629
huile sur toile marouflée sur bois
donation de l'Ecole polytechnique d’Athènes, 1900
inv. 245
Dossier de presse
Du Greco à Delacroix
- 18 -
Fils du peintre Jean Linard, Jacques Linard semble avoir fait son apprentissage auprès
de son père à Troyes. Dès 1625, sa présence est attestée à Paris, où il vécut jusqu’à sa
mort. Il devint très vite un artiste recherché, recevant des commandes de la haute
Dossier de presse
Du Greco à Delacroix
- 19 -
société, comme la famille Richelieu; en 1631, il fut nommé peintre et valet de chambre
ordinaire du roi Louis XIII.
La nature morte de la Pinacothèque nationale est l’une des premières œuvres signées et
datées de cet artiste. Sur une table de bois sont disposées en pyramide, dans un plat
d’étain qui se détache sur un fond sombre, des abricots, des prunes et des poires. La
composition se caractérise par l’harmonieuse disposition des tons chauds et des tons
froids et par l’équilibre des formes. La texture charnue et veloutée des fruits, la froideur
du métal et la surface rude de la table créent une impression de réalité, accrue par la
signature en trompe-l’œil sur un papier cloué sur le bord de la table.
Eugène Delacroix
(Saint-Maurice près de Charenton, 1798 – Paris 1863)
37. Episode de la guerre en Grèce, 1856
huile sur toile
achat, 1978
inv. 5618
La guerre d’Indépendance menée par les Grecs contre l’Empire ottoman inspira au
jeune Delacroix deux œuvres capitales: Scènes des massacres de Scio (1824), qui le
consacrèrent chef de file du romantisme, et La Grèce sur les ruines de Missolonghi
(1826).
Une trentaine d’années après la fondation de l’Etat hellénique, la guerre d’Indépendance
qui conduisit à l ’avènement de la Grèce moderne continue de nourrir son imagination.
Episode de la guerre en Grèce est la reprise d’une composition peinte par l’artiste en
1826-1827, Scène de la guerre actuelle des Turcs et des Grecs (Winterthour,
collection Oskar Reinhart). Delacroix évite ici toute allusion historique précise à la guerre
et construit un tableau qui se lit dans la couleur et le mouvement davantage que dans le
sujet. L’absence d’éléments dramatiques (comme par exemple les scènes de duel)
exacerbe le thème de la lutte pour la liberté, qu’incarne le combattant grec à cheval qui
saute par-dessus le guerrier ottoman mort, symbole de l’Islam vaincu.
Henri Fantin-Latour
(Grenoble 1836 – Buré 1904)
40. Fleurs, melon, fraises et cerises, 1866
huile sur toile, 73 x 59,5 cm
legs Dimitrios Vikelas, 1908
inv. 272
Contrairement à ses amis impressionnistes, Fantin n’est pas intéressé par le plein air et
travaille toujours en atelier. Ses premières natures mortes, dans les années 1860, sont
des représentations sobres et minutieuses de fleurs et de fruits. Souvent il place,
comme ici, la table de biais, les angles coupés pour dynamiser le cadrage, et choisit un
point de vue légèrement élevé. Dans la nature morte d’Athènes, les taches blanches des
fleurs (probablement des pélargoniums), des plats et du sucre, les couleurs acidulées
des fruits contrastent avec le bois sombre de la table et le fond gris. Le melon ouvert, les
fraises d’une parfaite justesse mettent l’eau à la bouche, les cerises luisantes semblent
fraîchement cueillies, la cuillère et le sucre sont une invitation à goûter les fruits. La
simplicité de cette nature morte à la fois austère et gourmande cache une quête raffinée
d’équilibre, un jeu subtil sur les textures, les surfaces, les reflets. Ce tableau a été légué
au musée par l’écrivain Dimitrios Vikelas (1835-1908), qui fut le premier président du
Dossier de presse
Du Greco à Delacroix
- 20 -
Comité International des Jeux Olympiques et coorganisa les premiers Jeux modernes à
Athènes en 1896.
Francesco Pige
(Grins,Tyrol 1822 – ? 1862)
41. Portrait d’une femme d’Hydra, vers 1855
huile sur toile
achat, 1953
inv. 1684
D’origine tyrolienne, Francesco Pige étudia la peinture à Munich de 1842 à 1845. Après
avoir passé trois ans à Rome, il s’installa en Grèce en 1848. Essentiellement portraitiste,
Pige eut pour clientèle la nouvelle bourgeoisie, issue à la suite de la guerre
d’Indépendance. Ses modèles appartiennent à de riches familles insulaires qui avaient
contribué à la libération de leur patrie et occupaient désormais des postes importants
dans le nouvel Etat grec. Vêtus de leurs vêtements bourgeois ou du costume national
traditionnel et représentés dans leur maison de maître, ils incarnent la renaissance du
patriotisme grec.
Combinant le style des portraits de la Renaissance allemande avec des éléments
primitifs populaires, les portraits de Pige surprennent par leur austérité. L’attention
extrême portée par l’artiste aux détails, sa technique parfaitement maîtrisée, la
présentation du modèle de face, ses yeux fixant le spectateur, sont autant de
caractéristiques de sa peinture, précieux témoignage sur la société des débuts de la
Grèce moderne.
Georgios Avlichos
(Lixouri 1842 – Argostoli 1909)
48. Jeune fille à la fenêtre , 1877
huile sur toile
achat, 1973
inv. 4167
Ce tableau représente Roubina, la fille de Ioannis Gerassimos Anninos Kavalieratos,
dans sa maison de campagne à Vlachata, près de Sami. Représentée de profil, comme
son petit chien, elle est vêtue d’une robe blanche légère et transparente. Le vent fait
s’envoler les pétales de la rose piquée dans ses cheveux qui flottent dans un
mouvement naturel.
La liberté et l’aisance que manifeste la jeune fille et le fait qu’elle se trouve devant une
fenêtre ouverte, sur fond de ciel bleu, en contact direct avec la lumière et le vent, sont
significatifs de l’art d’Avlichos. S’adaptant aux changements profonds de la société
grecque après la guerre d’Indépendance et suivant le goût de la classe bourgeoise
e
e
naissante, il opposa aux portraits standardisés du XVIII siècle et du début du XIX siècle
l’aisance de ses modèles et la séduction de la couleur claire. Comme pour la Femme
tenant un petit bouquet (n° 47), le dégradé léger des tons, la lumière sans contrastes
marqués contribuent à produire une ambiance étrange et atemporelle, dans laquelle la
familiarité du quotidien est transcendée.
Dossier de presse
Du Greco à Delacroix
- 21 -
Georgios Iakovidis
(Lesvos 1853 – Athènes 1932)
51. Les premiers pas, 1892
huile sur toile
dépôt de la Fondation Euripidis Koutlidis
inv. 199
A l’instar de Nikolas Gysis ou de Nikiphoros Lytras, Iakovidis poursuivit ses études
commencées en Grèce à l’Académ ie des beaux-arts de Munich. La capitale bavaroise
er
était à cette époque intimement liée à Athènes par le biais d’Othon, fils de Louis I de
Bavière, proclamé roi de Grèce en 1832. Influencés par le style Biedermeier en vogue
dans les milieux bourgeois munichois, ces artistes formèrent ce qu’on appellera plus tard
en Grèce l’»école de Munich». Dans Les premiers pas, une scène de vie quotidienne
est rendue plus réelle encore grâce à la lumière qui traverse la chair des personnages et
en définit les contours. La description détaillée du visage ridé de la grand-mère, de la
chair de l’enfant, des vêtements, ainsi que la façon de rapprocher la scène du
spectateur témoignent de l’influence du peintre réaliste allemand Wilhelm Leibl.
Iakovidis fut le premier directeur de la Pinacothèque nationale, de 1900 à 1918. En 1904,
il succéda à Nikiphoros Lytras à l’Ecole des beaux -arts d’Athènes, dont il assuma la
direction de 1910 à 1930.
Nikolaos Gysis
(Tinos 1842 – Munich 1901)
53. Yantès, 1878
huile sur toile
legs Apostolos Hatziargyris, 1933
inv. 119
A côté des portraits des membres de sa famille peints par Gysis au début de sa
carrière, qui manifestent un respect très strict des conventions, cette tête de jeune fille
atteste combien l’artiste se libéra des influences académiques et évolua sur le plan
artistique de manière indépendante et originale.
La date portée sur l’œuvre (1878) indique qu’elle a été réalisée après les deux premiers
voyages de Gysis en Grèce, et l’inscription «Yantès» désigne son sujet: un jeu de pari
(sorte de philippine), auquel la jeune fille, déçue, a perdu. Entouré d’un foulard noir, son
visage attristé se détache sur un fond rouge brique. Les yeux embués ont peine à retenir
leurs larmes, et les lèvres semblent entrouvertes sous l’effet d’une émotion profonde. Ce
visage juvénile constitue le type de la jeune fille ou de la mère grecque que l’on rencontre
fréquemment dans les scènes de genre historiques de l’artiste.
Theodoros Rallis
(Constantinople 1852 – Lausanne 1909)
55. La veillée mortuaire du pacha de Tanger, 1884
huile sur toile
donation Georgios Al. Gaï tanos, 1975
inv. 4707
Cette œuvre montre la fin d’Ahmed el Kabil, gouverneur de Tanger sous le règne de Mulei
Sidi Mohamed (1757-1789). Devenu la terreur des habitants à cause de sa cru auté, il
Dossier de presse
Du Greco à Delacroix
- 22 -
n’était plus entouré à sa mort que de quelques fidèles. Le pacha défunt se trouve devant
une petite mosquée dont seule l’entrée est visible, entouré de deux de ses sujets, dont
l’un est manifestement en train de lire un extrait du Coran. A gauche, un
Dossier de presse
Du Greco à Delacroix
- 23 -
chien resté lui aussi fidèle hurle à la mort. Rallis insiste sur le contraste symbolique des
lumières entre la scène du premier plan, sombre et triste, et au second plan la ville,
lumineuse et désormais paisible après la mort du pacha.
Tout en vivant à Paris, Rallis avait un atelier au Caire et il fit de fréquents voyages en
Grèce, au Mont Athos, en Asie Mineure, en Egypte et en Palestine à la recherche de
nouveaux sujets. Son approche de l’orientalisme est ainsi celle d’un Grec d’Orient, qui
participe véritablement de l’esprit oriental.
Iakovos Rizos
(Athènes 1849 – Paris 1926)
56. Soirée athénienne (Sur la terrasse), 1897
huile sur toile
don de l’artiste, 1916
inv. 1108
Ami de Renoir et admirateur de Degas, vivant à Paris à l’époque où se manif esta le
mouvement impressionniste, Rizos préféra cependant demeurer fidèle aux
enseignements de son maître, Alexandre Cabanel, et à la tradition académique
française.
Soirée athénienne, l’une des œuvres maîtresses de Rizos, remporta une médaille
d’argent à l’Exposition universelle de 1900. Elle représente deux jeunes filles de la haute
bourgeoisie athénienne se délassant en compagnie d’un officier de cavalerie sur la
vaste terrasse de leur maison, avec vue sur l’Acropole. Les tons clairs et doux,
l’architecture classique, le grand jardin, et surtout la lumière du soleil couchant sur les
ruines contribuent à créer une atmosphère idyllique. Témoin d’une classe aisée qui vivait
à Athènes, dans le quartier tranquille et charmant de Plaka, à l’ombre du rocher sac ré,
Rizos y retrouvait l’atmosphère fin-de-siècle qu’il connaissait de Paris. Ses
représentations très précises de la partie de la ville qui entoure l’Acropole, l’Aréopage et
l’église des Asomaton, sont aujourd’hui des témoignages précieux et uniques.
Nikolaos Gysis
(Tinos 1842 – Munich 1901)
63. Voici venir l’Epoux, 1899-1900
huile sur toile
achat, 1928
inv. 641
Vers le milieu des années 1880, Gysis se laissa séduire par des sujets idéalistes,
allégoriques et religieux, dans la lignée des quêtes avant-gardistes du Jugendstil. Il
réalisa Voici venir l’Epoux dans les dernières années de sa vie, au milieu de questions
existentielles angoissées sur la mort et la survie de l’homme après son trépas. L’artiste
conçut la forme définitive de cette composition après plusieurs études à la craie blanche
s
sur papier noir, au pastel et à l’huile sur toile (n ° 59 à 62). Le titre se réfère à la parabole
des vierges folles et des vierges sages d’après l’Evangile selon Matthieu (Mt 25: 6) qui
se conclut sur la recommandation «Veillez donc, car vous ne savez ni le jour ni l’heure»,
tandis que le centre du tableau est occupé par le Christ trônant au moment du Jugement
dernier (Mt 25: 31-32).
Dossier de presse
Du Greco à Delacroix
- 24 -
ANIMATION AUTOUR DE L'EXPOSITION
Pour les adultes
Conférences
Le soir à 20 h
jeudi 22 avril
Le Greco, entre tradition byzantine, maniérisme et modernité
par Marina Lambraki Plaka, directrice de la Pinacothèque
nationale d’Athènes
jeudi 6 mai
Voyages en Grèce. Œuvres d’art italiennes de la Pinacothèque
nationale d’Athènes
par Mauro Natale, professeur ordinaire d’histoire de l’art à
l’Université de Genève
Visites commentées
Les visites commentées de l'exposition ont lieu le jeudi à 18h30, le dimanche à 15h00 et
sur demande.
Pour les enfants
Ateliers pour les enfants de 6 à 12 ans
Séances d'expression plastique comprenant une visite-découverte de l'exposition et la
réalisation d'un travail pratique (matériel fourni)
§ les 11 et 18 février, 10, 17 et 31 mars de 14h à 16h
§ les 7 et 14 avril de 10h à 12h
§ les 21 avril et 5 mai de 14h à 16h
Prix: fr. 10.-. Sur inscription téléphonique préalable au 021 320 50 01.
Parcours-jeu
Deux brochures (6 à 8 ans et 8 à 12 ans) proposent aux enfants une visite ludique et
didactique de l'exposition. Elles se prêtent tout particulièrement à une visite en famille (à
disposition gratuitement à la caisse).
Divers
Soirées spéciales
La Fondation de l'Hermitage et le café-restaurant L'esquisse proposent huit soirées
alliant art et gastronomie.
Dates: vendredis 20 février, 5, 19 et 26 mars, 2 et 23 avril, 7 et 14 mai
Prix: fr. 78.- (entrée, visite guidée de l'exposition et repas)
Réservation obligatoire au 021 320 50 01 (20 personnes maximum par soirée)