Programme PDF - Documentaire sur grand écran
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Programme PDF - Documentaire sur grand écran
Doc & Doc, c’est toute l’année, chaque deuxième mardi du mois. Doc & Doc, c’est une soirée où des documentaires se font écho. Forum des images 2 rue du Cinéma / Forum des Halles 75001 Paris M° : Les Halles - Rens. : 01 44 76 63 00 www.forumdesimages.fr Tarif / séance : 5€ - Tarif spécial pour les 2 séances : 8€ Tarif réduit / séance : 4€ (adhérents à Documentaire sur Grand Ecran) Documentaire sur grand écran Tel : 01 40 38 04 00 - www.docsurgrandecran.fr facebook.com/documentaire.sur.gd.ecran Doc &Doc Documentaire sur grand écran et le Forum des images présentent Le rendez-vous documentaire mensuel au Forum des images POUR RECEVOIR NOS PROGRAMMES ET ADHÉRER MARDI 8 JANVIER 2013 NOM : PRENOM : ADRESSE : E-MAIL : Je souhaite seulement recevoir vos programmes Je souhaite adhérer à l’association Documentaire sur grand écran pour l’année 2013 pour la somme minimum de 10 €. Ma carte d’adhérent me sera retournée à l’adresse ci-dessous dès réception de ma demande. Mode règlement : Montant : Date : - chèque (à l’ordre de Documentaire sur grand Ecran) - espèces Bulletin à envoyer à : Documentaire sur Grand Écran 52 Avenue de Flandre 75019 Paris - Tel : 01 40 38 04 00 - Fax : 01 40 38 04 75 YOLANDE ZAUBERMAN, LE DÉSIR EN RÉSISTANCE EN PRÉSENCE DE YOLANDE ZAUBERMAN ET DE SELIM NASSIB 19h - Oh, je vous vœux ! (2007-2012, 9’) de Yolande Zauberman Classified People (1987, 53’) de Yolande Zauberman 20h30 - Would You Have Sex With An Arab? (2011, 85’) de Yolande Zauberman avec la complicité de Selim Nassib De l'Apartheid au conflit israélo-palestinien, une même question taraude Yolande Zauberman : ces guerres, ces régimes racistes qui dressent des murs visibles et invisibles entre les peuples sont-ils solubles dans l'intime? En posant cette simple question du désir là où s'impose la haine de l'autre, la cinéaste amène tout un chacun à s'interroger sur les origines de ses peurs, sur ses tabous. Et dessine une carte du tendre rouge baiser sur une mappemonde en noir et blanc. Annick Peigné-Giuly, Hélène Coppel – Documentaire sur grand écran 20h30 Séance suivie d’un débat avec Yolande Zauberman et Selim Nassib WOULD YOU HAVE SEX WITH AN ARAB? 19h Séance présentée par Yolande Zauberman OH, JE VOUS VŒUX ! France, 2007-2012, couleur, 9’ Réalisation : Yolande Zauberman Production : Phobics, Le Joker, Yah ! Film-installation à la croisée du cinéma et de l’art contemporain, Oh, je vous vœux ! consiste à filmer des personnes d’origine étrangère vivant en France déclamant un vœu dans leur langue maternelle et le traduisant ensuite en langue française. CLASSIFIED PEOPLE France, 1987, couleur, 60’ Réalisation : Yolande Zauberman Son : Tony Bensuzan Scénario : Yolande Zauberman Montage : Jean-François Naudon Image : Dewald Aukema Production : France 3 Cinéma En Afrique du Sud, Robert et Doris, un vieux couple drôle et émouvant. Lui est métis, elle noire. A travers l'histoire tragique de leurs relations avec les enfants de Robert, classés "blancs" car nés d'un premier lit avec une femme blanche, se découvre toute l'absurdité du très légal système de classification officielle qui servait de base à l'apartheid. La loi de classification de 1948 a été un des fondements de l'apartheid. La vie de Robert, 91 ans, s'est écroulée par cette loi. Il se croyait Blanc, la Cour le classe métis, il perd tous ses droits. Il refait sa vie avec Doris qui est noire. Tous deux racontent, avec tendresse, humour et simplicité, leur vie de "personnes classées", en butte aux exactions légales, aux humiliations, à la délation. Deux des enfants de Robert sont des Blancs, ils se comportent avec leur père et leur belle-mère selon les codes racistes de la société de l'apartheid. En contrepoint de l'histoire de Robert et Doris, un personnage d'ivrogne dévide, dans toute leur brutalité, les banalités du racisme. Peu à peu se dessine le drame permanent d'une ségrégation portée au plus haut point de la violence et de l'absurde. "Très remarqué au "Cinéma du réel" (...), le formidable documentaire de Yolande Zauberman sur l'Afrique du Sud a déjà reçu trois prix. Celui du public au Festival de Belfort, celui du Jury au Festival des femmes de Créteil et le Grand Prix Nanouk du bilan ethnographique de Paris.(...) Yolande Zauberman a mis le doigt sur la " frontière ", montré ce qui se passe à l'endroit de la séparation, comment cela se vit au jour le jour. Son film est à la fois terrible et doux." Catherine Humblot, Le Monde France, 2011, proj. numérique, couleur, 85’ Réalisation : Yolande Zauberman avec la complicité de Selim Nassib Montage : Basile Belkhiri, Idith Bloch Production : Studio 37, Screen Runner, Phobics, JLO Un voyage dans la nuit, de rencontres en rencontres, des bars de Tel-Aviv aux ruelles de Jérusalem. On s’embarque sur un tapis volant. Dans les boites de nuit, on danse, on rit, on s’amuse. Le levé du jour sur le son techno d’une rave party en plein air. Et pour finir, un baiser inouï sur la plage. Un premier baiser. Des Juifs, des Arabes, tous citoyens d’un même pays. Israël. Aucun mur ne les sépare. Un Israélien sur cinq est arabe. Et pourtant... Une simple question vient prendre tout le monde par surprise. Aux uns : Would You Have Sex With an Arab? Aux autres : Would You Have Sex With An Israeli Jew? Ils ne s’y attendent pas. Troublés, ils rient, hésitent, improvisent, s’étonnent de leurs propres réactions. Beaucoup n’y avaient même pas pensé. Être ensemble ? Une barrière invisible apparaît. Le désir, aussi. Peut-être... EXTRAITS D’UN ENTRETIEN AVEC YOLANDE ZAUBERMAN (sur France 24) Y. Z. - On évoque toujours le conflit israélo-palestinien avec la langue de bois. Moi, j’ai toujours pensé qu’il fallait un très grand psychanalyste pour traiter ce problème. Ce n’est pas du domaine de la politique. Quand les gens répondent précisément à une question qui a rapport au sexe, c’est impossible qu’ils aient recours à la langue de bois. Beaucoup ont même été étonnés de ce qu’ils ressentaient. Cette question a quelque chose de libérateur car elle dit que tout le monde existe sur la carte du désir. Qu’on réponde oui ou non, qu’on soit Arabes ou Juifs, on est tous sur la même carte du désir. Même sur ce territoire intégral de déshumanisation et de négation de l’autre. Si le film a une qualité, c’est de faire un peu baisser la rage, de faire baisser l’allergie. Le film est aussi un portrait du monde de la nuit à Tel-Aviv… Y. Z. - Il est évident que, la nuit, les gens répondent plus facilement à ce genre de question. On peut bien évidemment la poser au petitdéjeuner, mais la réponse n’aura pas la même force. Moi, j’aime les marges et crois en leur puissance fondatrice. "Would You Have Sex With An Arab?" révèle aussi le monde de la nuit, underground palestinien ou israélien, de la fête, des "queers". Nous avons tourné le film durant la révolution en Égypte [janvier-février 2011], et ils nous disaient que ce qu’eux préparent depuis des années, c’est une révolution sexuelle. Je me fiche de l’opinion des gens, je veux seulement montrer ce qui est en train de se jouer, de se fabriquer. Avec ce documentaire, je voulais montrer des personnes qui ouvrent des chemins vers la paix.(...) « Would you have sex »... la voix s’arrête, puis reprend : « with an Arab ? » La question peut sembler triviale, voire désuète. Et c’est le contraire, elle ouvre des portes inexplorées, incertaines, drôles et sérieuses, surtout quand elle est posée à des Israéliens juifs, ou, en inversant la question, à l’un des 1,5 million d’« Arabes israéliens » selon l’appellation officielle, Palestiniens chrétiens ou Musulmans restés sur place à la naissance d’Israël en 1948. Le film réalisé par Yolande Zauberman, avec « la complicité » de Sélim Nassib, sans gros moyens et à l’arraché, réussit à faire rire tout en révélant le fossé immense qui sépare les deux peuples. Non pas qu’on l’ignorait, évidemment, mais on réalise ici à quel point le « conflit » est dans les têtes. En gros titres sur une affiche, le titre du film provoque et met mal à l’aise ceux qui ne veulent raisonner qu’en terme de conflit, de confrontation, de séparation, de murs dans les têtes et en béton armé. Le film est évidemment plus nuancé... Les Israéliens et les Palestiniens qui sont interrogés, souvent dans des boîtes de nuit où la rencontre et le désir se jouent parfois des identités et des frontières, ont du mal à avoir un point de vue définitif sur ce sujet intime : il y a les convenances, les préjugés, l’éducation... et la réalité des rapports entre individus. L’un des intervenants dit dans le film : « On ne règlera pas le conflit israélo-palestinien au lit. » En effet. Le film ne prône pas le « faites l’amour pas la guerre » des années hippies, une illusion tentante à laquelle se sont essayés certains pacifistes des années 90, les années Oslo... Mais en posant cette question intime, ce film à portée universelle remue les préjugés, les fantasmes, les tabous, au point de rendre humain un conflit qui dépasse l’individu pour s’inscrire comme l’une des grandes fractures du monde contemporain. Sauf, parfois, l’espace d’un instant, au lit, entre deux individus consentants. Pierre Haski (Rue89)