POISSON-PIERRE

Transcription

POISSON-PIERRE
POISSON-PIERRE
Synanceia verrucosa (Bloch & Schneider, 1801)
Source : Randall
Famille : Scorpaenidés
ELÉMENTS-CLÉS DE DISTINCTION
REPRODUCTION
Poisson très massif de forme triangulaire. Se confond avec son environnement, il est
parfois recouvert d’algues. Le poisson-pierre est généralement marron ou gris et peut
présenter des marques jaunes, orange ou rouges.
On connaît très peu de choses à ce sujet.
Sexualité: la maturité sexuelle serait atteinte aux environs de 23 cm.
Taille à maturité : inconnue.
Comportement de ponte : inconnu.
ESPECES PROCHES
Il existe deux espèces de poissons-pierres extrêmement proches, Synanceia verrucosa
et S. horrida (poisson-pierre d’estuaire). Les deux espèces coexistent en NouvelleCalédonie. Le poisson-pierre se distingue de celui d’estuaire par l’absence de verrues
sur les flancs et l’absence de protubérances osseuses au niveau des yeux.
MENSURATIONS
Moyennes : entre 15 cm et 25 cm pour un poids de 200 à 800 g.
Maximales : 40 cm pour un poids d’environ 1,8 kg.
ALIMENTATION
Le poisson-pierre est le représentant par excellence du chasseur à l’affût. Il profite de
son camouflage quasiment parfait pour embusquer des petits poissons ou crustacés
qu’il va engloutir d’un mouvement extrêmement rapide de sa gueule. La taille de la
gueule de ce poisson lui permet d’avaler des proies qui font jusqu’à un tiers de sa
longueur.
CROISSANCE ET MORTALITÉ
Rien n’est connu sur la croissance de cette espèce. Il est cependant très probable
qu’elle a une croissance assez lente, une faible mortalité (cette espèce n’a presque
pas de prédateurs) et une longévité qui excède très vraisemblablement 10 ans.
COMPORTEMENT
Il reste très longtemps immobile, très bien camouflé. Il ne craint guère les prédateurs
et pour cette raison peut être approché de très près sans qu’il ne bouge. Dérangé, ce
poisson se déplace à petite vitesse près du fond pour se redissimuler un peu plus loin.
Il est capable à l’occasion de s’enfouir partiellement dans le sable ou les débris
coralliens. Il semble que cette espèce ait un comportement uniquement diurne et
chasse à vue.
Vie sociale : il est solitaire.
Migration : aucune.
Caractères distinctifs complémentaires : D XIII 6-7 ; A III 5, P 18-19
Les nageoires pelviennes et anales sont semblables. 12 à 14 épines dorsales creuses, avec une large
glande à venin à la base de chacune. Peau très épaisse, écailles très petites. Très larges pectorales
avec un liseré brun orangé, qui lui servent d’assise sur le fond.
ECOLOGIE
Distribution
Indo-Pacifique : le poisson-pierre a une très large distribution. Mer Rouge, de l’Afrique de l’Est à la Polynésie Française,
de Ryukyu à l’Australie.
Nouvelle-Calédonie : partout.
Biotopes
Juvéniles et adultes : platiers, récifs coralliens, fonds sableux, cuvettes isolées à marée basse. Ce poisson préfère les
zones avec des débris coralliens. L’autre espèce (S. horrida) se rencontre plutôt en zone littorale, sur les fonds détritiques.
Domaine de profondeur
De 0 à 30 m.
USAGES ET RISQUES
Intérêts
Pêche commerciale : le poisson-pierre ne fait l’objet d’aucune pêche commerciale. Il est cependant parfois consommé
et est vendu sur le marché du poisson vivant à Hong-Kong, notamment en raison de son extrême venimosité qui en fait
une espèce emblématique dans la pharmacopée chinoise. Quelques spécimens sont péchés pour en récolter le venin qui
est utilisé d’une part pour élaborer des sérums et d’autre part en recherche pharmacologique.
Pêche plaisancière et vivrière : très peu consommé en raison d’une part de la difficulté à le trouver et d’autre part de
la dangerosité de sa manipulation.
Aquaculture : non pratiquée.
Aquariophilie : le poisson-pierre peut-être mis en aquarium. Il faut cependant le mettre dans un bac avec des poissons
de grande taille, sinon il consomme tous les hôtes (poissons et Crustacés).
Captures
Engins : épuisette.
Méthodes : ce poisson ne bougeant presque pas, le plus difficile est de le repérer. Il suffit ensuite de le pousser
doucement dans l’épuisette.
Attention !
Le poisson-pierre possède un ensemble d’épines dorsales vénimeuses. Chaque épine est creuse et reliée à un sac à venin
situé à la base de l’épine. Le venin est injecté dans la victime par le glissement de la peau de la nageoire dorsale le long de
l’épine, cette masse appuyant sur la glande à venin et faisant remonter ce dernier dans le creux de l’épine suivant le
principe de la seringue hypodermique. La piqûre est immédiatement et extrêmement douloureuse, et à l’occasion elle peutêtre fatale. Ce poison est sensible à la chaleur. En conséquence, comme pour les piqûres de la rascasse-poule, de l’eau très
chaude peut-être utilisée pour tremper la partie blessée et atténuer la douleur. Un sérum très efficace existe également,
mais il est nécessaire de l’injecter immédiatement après la piqûre. Les tissus entourant la piqûre ont tendance à se nécroser
et à s’infecter dangereusement ce qui demande donc un suivi médical. Il y a souvent des pertes de sensibilité à long terme
sur les parties atteintes. La virulence du venin du poisson-pierre fait de lui le poisson le plus venimeux au monde. Il est très
important de se chausser correctement quand on fréquente les platiers, herbiers et algueraies, la plupart des piqûres
affectant la voûte plantaire et le bas du pied.
Source : Randall
Etat de la ressource
Monde : de part son mimétisme, il est extrêmement difficile d’évaluer les stocks de poissons-pierres. Il est cependant
probable que cette espèce ne soit pas menacée.
Nouvelle-Calédonie : le poisson-pierre n’est jamais abondant, des pêches expérimentales montrant que dans des zones
favorables il y en a en général moins d’un
individu pour 1000 m². Il n’est cependant pas
menacé par la pêche ou des perturbations dues
à l’homme.