Vanessa von Zitzewitz, petite histoire d`une grande photo

Transcription

Vanessa von Zitzewitz, petite histoire d`une grande photo
Vanessa von Zitzewitz,
petite histoire
d'une grande photo
P
A Al Shaqab, à cause de la chaleur extrême,
les pur-sang font leurs exercices de
mise en souffle dans une grande piscine
ronde, à raison de plusieurs tours à main
droite puis à main gauche. J’avais choisi
Alzeer, un des plus beaux étalons de
l’écurie, avec beaucoup de personnalité
et une couleur de robe qui convenait
bien à la photo grâce au contraste qu’elle
permettait. Je me suis donc immergée
avec lui au moins six ou sept fois au cours
de ces deux années de reportages, car il
était difficile de réunir tous les éléments
pour réussir la photo. Tout d'abord, pour
la transparence de l’eau la filtration devait
être parfaite mais le sable de la région
nous posait souvent problème. Ensuite, il
n’y avait qu’un seul endroit où je pouvais
me poster pour attendre que le cheval
soit dans la bonne position et fasse le bon
mouvement. Enfin, j’étais en apnée, ce
qui ne simplifiait pas les choses. D’ailleurs
lors de la dernière séance, absorbée par mon travail et un peu
trompée par le grand angle et l’effet loupe de l’eau, j’ai évité
de peu un accident quand l’un des antérieurs d’Alzeer est
passé à deux doigts de ma tête.
our illustrer la campagne de son nouvel antiinflammatoire, Merial, leader français en santé animale,
s’est rapproché de la photographe-artiste Vanessa
von Zitzewitz, mondialement connue pour ses portraits et
ses photos réalisés pour des marques prestigieuses dans de
nombreux pays. Vanessa est également animée par l'amour Je suis particulièrement heureuse du résultat, car la photo
des chevaux et pratique la compétition depuis plusieurs exprime bien ce que je ressens. Elle représente une sorte de
concentré de ma passion pour les chevaux, mais aussi pour la
années.
mer, qui est mon deuxième élément."
Cette passion l’a conduite à consacrer deux années entières
à photographier les pur-sang arabes de l’écurie Al Shaqab, Interrogée sur la raison de son partenariat avec Merial,
Vanessa von Zitzewitz s’explique :
appartenant à l’émir du Qatar.
Fruit de ce travail, un livre magique : « Horses of Qatar, the
legend of Al Shaqab », paru aux éditions TeNeues. Une
sélection des plus belles photos du livre a été exposée à Paris
en 2009, au Petit Palais.
C’est l’une de ces photos qui a été choisie par Merial,
Vanessa nous en raconte le contexte :
"Les photos de chevaux se ressemblent toutes un peu, je
voulais montrer ce que l’on ne voit jamais : les coulisses,
l’envers du décor. J’ai choisi Al Shaqab pour sa beauté,
son histoire et surtout pour la splendeur de ses chevaux.
Concernant la photo dans la piscine, je trouvais très intéressant
de montrer les mouvements d’un cheval dans l’eau, mais vus
de l’intérieur, afin de saisir cette osmose de l’animal dans
l’élément, comme un ralenti magique.
"D’habitude, je ne mélange pas passion et travail, mais le
contexte est différent : je suis une amoureuse des chevaux,
et tout ce qui touche à leur bien-être est important pour moi.
Nous leur demandons beaucoup de choses anormales pour
eux : galoper vite, sauter, le tout avec notre poids sur le dos,
autant de contraintes qui mettent leur intégrité physique en
danger. Nous avons donc le devoir de nous préoccuper de leur
santé, de prévenir les difficultés, de traiter leurs douleurs…
J’ai du respect et de la reconnaissance pour les chercheurs
et les équipes qui mettent sur le marché des solutions pour
que les vétérinaires poursuivent ces objectifs de prévention et
de traitement. Dans ce domaine, Merial est un acteur majeur,
c’est la raison de mon choix."