Programme de l`enseignement de l`allemand en classe de sixième de
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Programme de l`enseignement de l`allemand en classe de sixième de
Présentation Le présent programme cherche à intégrer les évolutions pédagogiques récentes en matière d’apprentissage des langues vivantes en milieu scolaire. Au cœur de ces évolutions figure l’attention portée à l’élève, c’est-à-dire, d’une part, la prise en considération de ses motivations réelles et des besoins de la communication et, d’autre part, le souci de faire droit aux différentes manières d’apprendre. Le programme esquisse donc le cadre d’un apprentissage qui se veut à la fois méthodique, centré sur l’élève et orienté prioritairement vers la communication directe en langue étrangère. À cette fin, les résultats à atteindre en fin de 6e y ont été d’abord définis en termes de compétences (orientations fonctionnelles), avant de l’être en termes de savoirs (programme grammatical). D’autre part, les contenus proposés s’efforcent de répondre à une double exigence : • celle de la précision, car la maîtrise morphosyntaxique de l’énoncé simple constitue un objectif incontournable pour la classe de 6e, • celle de la souplesse, car en langue vivante un programme ne peut être qu’indicatif. La méthodologie issue de ce programme fera l’objet de développements ultérieurs qui seront publiés dans des documents d’accompagnement. Cette méthodologie ne remet pas en cause la nécessité de faire acquérir progressivement par les élèves des automatismes de langue. Elle comporte néanmoins par rapport aux précédents programmes d’importantes inflexions nouvelles qui prennent en compte la présence de l’enseignement d’initiation à l’allemand à l’école élémentaire. On peut résumer ainsi les pratiques qui en sont issues : 1. L’importance de la compréhension dans la communication impose de développer les entraînements afférents à cette aptitude fondamentale à partir de supports authentiques et diversifiés. 2. L’entraînement à l’expression, quant à lui, s’effectue d’abord, à partir d’activités qui conservent un lien thématique avec les documents proposés à la compréhension, mais peuvent se dérouler indépendamment de ces documents. 3. Ces activités entraînent les élèves à réagir personnellement dans des situations d’échange et de dialogue et privilégient, dans un premier temps, la production d’énoncés dans les registres des première et deuxième personnes. Les tâches proposées relèvent de procédures étroitement guidées. Ce n’est que progressivement, au fur et à mesure des acquisitions, que l’on pourra faire appel à une expres- ALLEMAND LV1 Classe de 6e ■ 23 sion plus spontanée. L’organisation de ces activités fait alterner le travail en séance plénière avec le travail en tandems et en groupes restreints. En raison du degré de maîtrise syntaxique qu’il exige, l’exercice traditionnel de compte rendu narratif ne peut être envisagé que très progressivement. I – Nature et objectifs de l’apprentissage de l’allemand en 6e Qu’il s’articule ou non sur une initiation à l’allemand à l’école primaire, l’apprentissage méthodique de l’allemand est fondé sur la prise de conscience des éléments constitutifs et du fonctionnement de la phrase allemande aux fins de sa maîtrise opératoire dans la communication. L’élève de 6e ne se contente pas de mémoriser des énoncés tout prêts pour l’emploi. Il apprend à identifier la nature, la forme, la valeur sémantique des constituants d’un énoncé ainsi que les différents agencements auxquels ils se prêtent. La compréhension s’opère dans un processus de repérage, de segmentation et de combinaison étendu à la totalité d’un énoncé, puis à des suites d’énoncés. Au niveau de l’expression, l’élève se montre non seulement capable de reproduire des énoncés entendus ou lus, mais il est mis peu à peu en situation de construire des énoncés autonomes en combinant les mots entre eux selon les règles de la langue. La compréhension linguistique d’un ou de plusieurs énoncés et la production d’énoncés autonomes apparaissent ainsi comme les objectifs fondamentaux d’un apprentissage méthodique de l’allemand dont la classe de 6e marque le point de départ. Il importe également que soient fixés en 6e, par un entraînement régulier et rigoureux, les traits distinctifs de l’allemand relatifs à sa prononciation, à son accentuation et à sa prosodie. On n’oubliera pas, toutefois, que la description de la langue n’a de raison d’être que si elle est mise au service de son emploi en situation à des fins de communication. C’est la raison pour laquelle il a paru nécessaire, conformément aux orientations choisies pour l’ensemble des langues vivantes au collège (cf. page 15) de définir le présent programme en termes de savoir-faire avant d’indiquer les connaissances (faits de langue de nature morphosyntaxique et phonologique) que ces savoir-faire requièrent. 24 ■ ALLEMAND LV1 Classe de 6e II – Orientations fonctionnelles Les savoir-faire éventuellement mis en place à l’école primaire seront repris et enrichis. La liste ci-dessous constitue un cadre de référence représentant un ensemble de savoir-faire fonctionnels qu’un élève de sixième devrait maîtriser en fin d’année. 1. Domaine des relations sociales courantes 1.1 établir le contact, interpeller les membres de la famille, un camarade, un adulte connu ou inconnu. – Guten Morgen/guten Tag/… – Grüß Gott ! – Hallo, Kerstin, wie geht’s ? – Bitte, Herr/Frau… – Entschuldigung… 1.2 se présenter : indiquer son nom, son âge, son adresse, son numéro de téléphone – ich heiße… – mein Name ist… – ich bin… Jahre alt – ich wohne in… – ich komme aus… 1.3 maintenir le contact, faire patienter, mettre fin à une conversation, prendre congé – Moment bitte ! – auf Wiedersehen/Wiederschauen/Tschüß ! – auf Wiederhören ! – bis bald ! 1.4 demander à quelqu’un de répéter ou de confirmer ce qu’on croit avoir entendu, vu, compris – wie bitte – noch einmal bitte ! – können Sie bitte wiederholen ? – stimmt das ? 1.5 remercier, s’excuser – danke – bitte – bitte schön – oh, Entschuldigung ! 1.6 complimenter, féliciter, souhaiter le succès – ich gratuliere dir zum Geburtstag – alles Gute ! 2. Échange d’informations exprimer ses goûts ou ses aversions, ce qu’on préfère, ce qu’on voudrait ou ne voudrait pas – ich lese gern/lieber – ich… nicht gern – ich mag… – ich mag… nicht – ich möchte gern/lieber… – ich möchte nicht/kein… – das gefällt mir – das gefällt mir nicht exprimer la possession, dire ce qu’on a ou n’a pas – ich habe… – ich habe kein… – das ist mein… – das ist nicht mein… – das gehört mir – das gehört mir nicht indiquer les activités que l’on pratique : hobbies, sports, etc. – ich fahre rad – ich lerne Deutsch/… – ich spiele Fußball/Klavier/… 2.2 Sur autrui : présenter sa famille, ses camarades, d’autres personnes connues, désigner des choses – das ist mein Bruder/meine Schwester/mein Freund/meine Freundin – er/sie heiBt… sie heißen… – mein Vater/meine Mutter ist… (profession) – Herr/Frau… ist unser Lehrer/ unsere Lehrerin – das sind (Blumen/…) se renseigner sur l’identité de quelqu’un, demander des informations à propos d’une personne – wie heißt du ? – wie alt bist du ? – wo wohnst du ? – wer ist das ? – was macht Herr… ? dire ce que quelqu’un possède ou ne possède pas – das ist Susannes Buch – das ist der Vater von… – das ist sein/ihr… – das gehört mir 2.1 Sur soi : évoquer son environnement immédiat : domicile, famille, amis, école, quartier, ville ou village – ich habe einen Bruder/ … Brüder/eine Schwester/ … Schwestern – … ist mein Freund/meine Freundin – ich wohne in…, da gehe ich in die Schule 2.3 Sur le monde extérieur : décrire des personnes, des choses, caractériser, indiquer des particularités (qualités, défauts, formes, couleurs) – meine Mutter ist jung/alt – unser Lehrer ist super – … ist groB/klein/dick/dünn/ nett/böse/dumm – … ist neu/kaputt/rot/… ALLEMAND LV1 Classe de 6e ■ 25 indiquer une intensité ou une quantité – das ist sehr schön/gut/… – viel/wenig/nichts/ein bißchen/alle/alles – den ganzen Tag – die ganze Klasse demander une information à quelqu’un : lieu, temps, manière, cause – wo ist die Kasse, bitte ? – wann gehen wir nach Hause ? – wie sagt man… ? – wie macht man das ? – warum lachst du ? – willst du mitkommen ? – du darfst… – du darfst nicht… – du mußt… – das darf man – das darf man nicht – man muß… – darf ich… ? – darf man… ? émettre une hypothèse – vielleicht – (es ist) möglich, daß… exprimer l’intention – ich will spielen 6. Les relations entre le langage et l’action 3. Domaine des repères dans le temps et dans l’espace situer dans le temps et l’espace permettre ou interdire, demander si c’est permis ou interdit – jetzt/gleich/sofort – am Samstag/um neun Uhr/im Winter/zu Ostern/… – heute/morgen/gestern – hier/da/dort – ich gehe nach Hause – ich bleibe zu Hause – ich gehe zu Stefan – ich bleibe bei Stefan – ich fahre nach Deutschland – ich wohne in Deutschland 4. Expressions de réactions personnelles exprimer ce qu’on ressent : son état physique ou moral, ses besoins et ses envies, son enthousiasme, sa surprise, sa déception – ich habe Hunger/Durst – ich habe keinen Hunger/Durst – ich bin müde – ich habe Kopfschmerzen – ich freue mich – das ist toll/super/klasse – na, sowas ! – schade ! exprimer l’accord ou le désaccord, accepter, refuser – (das) stimmt ! – (das) stimmt nicht ! – einverstanden ! – (das) geht nicht ! – richtig ! – falsch ! – klar ! – nein, danke ! – natürlich ! – unmöglich ! – gern ! – du spinnst ! 5. Les modalités de l’action dire ce qu’on sait ou ne sait pas faire, ce dont on est capable ou incapable – ich kann… – ich kann nicht… – das kann ich – das kann ich nicht dire ce qu’on doit ou ne doit pas faire, ce qu’on a la permission de faire – ich muß – ich darf… – ich darf nicht… 26 ■ ALLEMAND LV1 Classe de 6e demander à quelqu’un de faire quelque chose, de rendre un service – gib mir das Glas, bitte ! – komm sofort ! – jetzt bist du dran ! – bitte, können Sie mir helfen ? donner un ordre – steh (t) auf ! Mach die Tür zu ! 7. Domaine du jugement et de l’expression discursive dire qu’on sait ou qu’on ne sait pas, dire qu’on est sûr ou pas sûr de quelque chose – (das) weiß ich – (das) weiß ich nicht – vielleicht – vielleicht nicht – das ist sicher – das ist nicht sicher justifier une opinion, une décision, indiquer les raisons pour lesquelles on agit de telle ou telle façon – ich habe keine Lust – ich mag das nicht – ich freue mich, weil… La perspective fonctionnelle permet de relier lexique et grammaire en les mettant au service d’une intention de communication. Il serait néanmoins illusoire de penser que l’élève s’approprie la langue par les seules vertus du contact qu’il a avec elle en classe et des occasions qu’on lui donne de la manipuler. L’appropriation n’est possible que si elle bénéficie du soutien de la réflexion qui met en lumière la cohérence du code de l’allemand, les régularités de son fonctionnement et ses spécificités par rapport au français. Par ailleurs, rien ni personne ne peut, dans le cas des formes grammaticales, dispenser l’élève d’un effort individuel de mémorisation, le plus souvent en dehors de la classe, effort qui doit être guidé, valorisé et, par conséquent, évalué régulièrement. Mémoire et réflexion entrent de même, à parts égales, dans l’assimilation du lexique. Une fois reconnue la nécessité de hiérarchiser les urgences selon le degré de fréquence et de productivité des unités lexicales que l’on veut rendre disponibles pour l’expression, l’apprentissage lexical ne peut faire l’économie de récapitulations qui font appel à l’observation des équivalences et des oppositions de sens, ainsi qu’à la compréhension des processus de formation des mots. III – Orientations thématiques Les suggestions qui suivent ont pour objectif de guider le professeur dans le choix des thèmes qui, traités en sixième, peuvent être repris et enrichis dans les cycles ultérieurs de l’apprentissage. Au cours de l’exploitation de ces thèmes, l’élève ainsi que les personnages présentés dans les supports évoluent dans leur environnement immédiat : la maison, la famille, les amis ; puis l’horizon s’élargit à des ensembles plus vastes : le quartier, la commune, la région, le pays. Un même thème pourra aisément être repris dans plusieurs de ces ensembles. S’agissant par exemple du thème des vêtements, on pourra l’évoquer à propos de soi-même, de la famille, des amis et, s’il est question d’en acheter, du quartier, de la ville où l’on habite ou encore d’une autre ville. Il est facile de prévoir une liste indicative mais non limitative de ces thèmes. Les centres d’intérêts proposés habituellement à ce niveau d’apprentissage : la famille, la maison ou l’appartement, les repas, les vêtements, la santé et la maladie, les fêtes, les loisirs et les vacances, l’école, les achats, etc. gagneront en authenticité s’ils sont placés sous le signe des échanges avec les pays de langue allemande, qu’il s’agisse d’échanges de documents ou de voyages occasionnels ou d’appariements. Ainsi présentés, les contenus thématiques ne favorisent pas seulement la mise en scène de situations de communication et la mise en œuvre de moyens linguistiques précis, ils permettent aussi de découvrir les spécificités culturelles inscrites dans les actes de la vie la plus courante. À propos, par exemple, du thème des achats et dans le cadre de la situation : « acheter une glace », on sera amené à mettre en œuvre des fonctions langagières (établir le contact avec quelqu’un, demander ce que l’on veut, se renseigner sur le prix, choisir, remercier, payer, prendre congé), ainsi qu’à utiliser les moyens lexicaux et grammaticaux correspondants. Ce faisant, on familiarisera également l’élève avec la monnaie étrangère et sa valeur comparée au franc français. De même, certains termes courants, tels que : « kalt/warm essen, Kaffee trinken, Abendbrot, Geburtstag, Advent, Wohnzimmer » ne peuvent manquer, lorsqu’ils apparaissent en situation, de faire l’objet d’une sensibilisation, en raison de l’implicite culturel auquel ils renvoient et qu’une simple traduction en français ne saurait restituer. IV – Programme grammatical Le programme proposé doit être considéré comme un cadre de référence et non comme un répertoire de connaissances imposées. Il désigne dans les deux domaines de la syntaxe et de la morphologie, les faits de langue qui constituent en 6e des points d’ancrage pour l’élaboration progressive d’automatismes de compréhension et d’expression. ALLEMAND LV1 Classe de 6e ■ 27 L’énumération de ces faits de langue ne prédétermine nullement l’ordre de leur présentation aux élèves, même si le bon sens recommande de procéder du simple au complexe, conformément à la nature du code de l’allemand. Dans la vie de la classe, ce sont avant tout les besoins concrets de la communication suscités par les thèmes abordés et les supports utilisés qui décident du moment où tel fait de langue fait l’objet d’une prise de conscience, puis de réemplois successifs en situation. Un certain nombre des rubriques indiquées ne feront l’objet que d’une sensibilisation, car il n’est ni nécessaire ni souhaitable en 6e de prétendre analyser et dénommer toutes les formes linguistiques rencontrées ou introduites spontanément en fonction d’un besoin d’expression (exemples : ich hätte gern, ich konnte nicht). On gardera, d’autre part, présente à l’esprit, l’indispensable distinction entre les formes grammaticales requises pour l’expression à ce niveau d’apprentissage et celles qu’il suffit de reconnaître à l’écoute ou à la lecture (exemples : certaines formes de participe passé, et certaines marques de l’épithète, les formes de prétérit). Enfin, on ne s’interdira pas d’introduire, en tant que de besoin, d’autres notions étrangères à ce programme (exemple : le groupe infinitif avec um… zu). A. Syntaxe de l’énoncé 1. Place du verbe conjugué : – • • • dans un énoncé déclaratif ; interrogatif ; injonctif. – dans les subordonnées (introduites par daß, ob, weil) 2. Place des éléments sémantiquement liés au verbe : – le préverbe (ankommen) – l’attribut (nett sein) – le directif (nach Deutschland fahren) – les infinitifs dépendant d’un verbe de modalité (schwimmen können) 3. Place de la négation globale (nicht mitspielen wollen) B. Les groupes syntaxiques 1. Le groupe nominal et les pronoms – le sujet (nominatif) – le complément à l’accusatif – le complément au datif 2. Le groupe prépositionnel – prépositions à un seul cas (datif et accusatif) : • à utiliser spontanément : von, mit, ohne, für ; • à comprendre : le reste des deux paradigmes ; 28 ■ ALLEMAND LV1 Classe de 6e – prépositions à deux cas : • à utiliser spontanément : in, auf ; • à comprendre ou à utiliser selon les besoins : les autres prépositions courantes. – l’opposition directif-locatif : • Wo/Wohin ? • in/nach + noms géographiques ; • bei/zu + noms propres ; • in, auf, bei, zu + noms communs usuels. Remarque : Faire mémoriser directement les formes contractées : beim Vater, zum Friseur, im/ins Kino. 3. Le groupe adverbial : – • • • – • à rendre disponibles pour l’expression : hier, da, dort ; vorher, nachler, nie, immer, manchmal, oft ; Wann ? Wie ? Warum ? pourront être donnés à reconnaître : oben/unten, vorn/hinten, etc. 4. Les subordonnées introduites par daß, ob, weil C. Morphologie 1. Morphologie du verbe : – – – verbes etc.) le présent de l’indicatif le présent de l’infinitif le parfait de l’indicatif des verbes faibles et de quelques forts usuels (essen, trinken, kommen, gehen, fahren, laufen, – le prétérit de sein et haben 2. Les marques de cas au nominatif, à l’accusatif et au datif : – pour les déterminatifs du type der et ein – pour l’épithète (sensibilisation aux formes les plus courantes) – pour les pronoms personnels des trois personnes du singulier et du pluriel et de la forme de politesse. V – L’approche culturelle L’apprentissage d’une langue vivante ne vise pas seulement à l’acquisition et au maniement de structures langagières. Il doit aussi rendre possible la communication interculturelle, qui seule permet à l’élève de se situer par rapport à des réalités étrangères que, dans le cadre d’une Europe en voie d’unification, il sera inévitablement amené à rencontrer et auxquelles il devra, le cas échéant, s’adapter. Ces réalités constituent ce qu’on appelle, faute d’un terme plus précis, la « civilisation ». ALLEMAND LV1 Classe de 6e ■ 29 La finalité de l’enseignement de la civilisation est de développer l’acquisition des savoir-faire indispensables à cette communication interculturelle, et qui vont de la maîtrise des usages et des coutumes à la compréhension des mentalités auxquelles l’élève sera – ne serait-ce qu’en tant que citoyen européen – confronté. Cette compétence ne peut s’édifier qu’à partir d’un savoir solide, mais qui ne saurait être à lui-même sa propre fin. En 6e, c’est d’abord par les mots que l’élève accédera à la civilisation du pays étranger. À titre d’exemple, on peut en citer quelques-uns : – Abendbrot, Kindergarten, Ferien, Bier, Blumen schenken etc. qui renvoient à des réalités culturelles vécues différemment en France et en pays de langue allemande. Ils pourront servir à l’élaboration de saynètes qui rendront vivantes les différences culturelles ; – le préverbe mit-, emblématique d’un comportement structurant toute la vie sociale de l’espace germanophone. L’image peut également constituer une première approche de réalités spécifiques, en suggérant la question, élément fondamental de la communication : l’élève retiendra le mot Hansa s’il le voit peint sur le flanc d’un avion représenté sur la photographie d’un aéroport ; bien avant de savoir ce qu’est le fédéralisme, il aura remarqué qu’un timbre porte la référence Deutsche Bundespost. Jamais il ne sera question d’accrocher à ces supports quelque exposé que ce soit. Leur finalité est de susciter un étonnement, lui-même générateur d’une interrogation qui aura pour fonction de fixer dans la mémoire de l’élève une image spécifique de la réalité étrangère. 30 ■ ALLEMAND LV1 Classe de 6e Accompagnement du programme de 6e LV1 SOMMAIRE I – La continuité entre l’initiation à l’école élémentaire et le collège . . . . . . . . . . . . . . . . 32 A. Prendre en compte les habitudes de travail . . . . . . . . . . 32 B. Prendre appui sur les savoir-faire mis en place grâce à l’initiation . . . . . . . . . . . . . . . . . 32 II – L’organisation d’une progression d’apprentissage. . . . . . 33 III – L’entraînement à la compréhension . . . . . . . . . . . . . . 34 A. La compréhension de l’oral . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34 B. La compréhension de l’écrit . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36 IV – L’entraînement à l’expression . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36 A. L’expression orale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36 B. L’expression écrite . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37 V – L’enchaînement des activités de classe. . . . . . . . . . . . . 37 VI – Les aides à l’apprentissage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40 VII – L’évaluation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42 A. Entraînement et évaluation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42 B. Évaluation sommative . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42 C. Les contenus de l’évaluation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42 D. Les formes de l’évaluation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43 E. L’auto-évaluation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43 F. La remédiation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44 ALLEMAND LV1 Accompagnement du programme de 6e ■ 31 I – La continuité entre l’initiation à l’école élémentaire et le collège La présence en classe de 6e d’élèves initiés à l’allemand dès l’école élémentaire n’est pas toujours un facteur facilitant et leur spontanéité anarchique en même temps que la conscience qu’ils ont de leur avance sur leurs camarades obligent le professeur à un patient travail d’intégration. Cependant, pour peu qu’on réussisse à mobiliser leurs acquis lexicaux et à repérer leurs savoir-faire fonctionnels pour les valoriser, ces élèves peuvent jouer dans la classe un rôle moteur. Il serait tout à fait souhaitable à cet effet que le professeur d’allemand de 6e dispose d’informations sur les domaines lexicaux abordés, les principales structures mémorisées, les capacités ayant fait l’objet d’un entraînement. Il conviendra en tout état de cause de prendre en compte les habitudes de travail familières aux élèves de l’école élémentaire pour enrichir les savoir-faire que l’initiation a commencé à mettre en place. A. Prendre en compte les habitudes de travail À l’école élémentaire, les élèves sont habitués à comprendre et à utiliser la langue étrangère pour exécuter des tâches dans le cadre d’activités diversifiées comportant le plus souvent un enjeu. Ils se servent de la langue pour agir dans des situations où ils parlent en leur nom personnel à un partenaire ou à un groupe. Par ailleurs, ils sont appelés à travailler tour à tour avec la classe entière, en groupes restreints ou en tandems. Fonctionnelle par nécessité, orientée vers la communication directe avec un interlocuteur et centrée sur l’élève, l’initiation se caractérise par quelques traits dominants : – la langue y est davantage utilisée à des fins précises qu’apprise pour elle-même ; – l’élève s’y trouve davantage impliqué en position d’acteur qu’en position d’observateur ; – l’initiation se développe dans un processus d’interactivité où déplacements et activités corporelles prennent une place importante. Il est indispensable de maintenir en 6e les activités et les formes de travail dont l’expérience montre qu’elles mobilisent avec succès l’inté- rêt et l’énergie des enfants. Qu’il s’agisse d’exercices d’écoute, de jeux, de manipulations ou de simulations, ces activités liées à un enjeu sont orientées par une intention d’action et de réussite. Elles alternent avec des plages de détente sollicitant chez les élèves le plaisir de dire, redire et mimer ensemble chansons, comptines et courts poèmes. En 6e comme à l’école élémentaire, l’organisation d’une séance prévoit, en fonction d’un objectif linguistique précis, une gamme d’activités convergentes et complémentaires où varient fréquemment les supports, les canaux d’information, les attitudes attendues des élèves et les situations d’emploi de la langue. Dans le domaine de l’expression, ces activités visant majoritairement à développer l’aptitude au dialogue, il est important de briser le schéma uniforme de la séance plénière au profit du travail en groupes restreints ou en tandems. B. Prendre appui sur les savoir-faire mis en place grâce à l’initiation Indépendamment des effets bénéfiques qui, du point de vue cognitif et comportemental, sont généralement mis au crédit de l’initiation, il convient de prendre l’exacte mesure des capacités auditives et articulatoires qu’une exposition modeste – mais continue – à la langue aura permis de stimuler : – capacité de discrimination et d’imitation des sons pertinents de la langue et des schémas accentuels et intonatifs ; – capacité de reconnaissance des différents types d’énoncés ; – capacité de rétention mémorielle s’appuyant sur les registres visuel, auditif et gestuel ; – capacité d’anticipation et d’inférence s’appuyant sur la reconnaissance des mots connus ; – capacité de reproduction d’énoncés brefs dans une situation proche de celle où ces énoncés ont été mémorisés. 32 ■ ALLEMAND LV1 Accompagnement du programme de 6e II – L’organisation d’une progression d’apprentissage La notion d’apprentissage méthodique suppose l’organisation d’une progression. En 6e, celle-ci est le plus souvent déléguée à un manuel et aux matériaux qui l’accompagnent. Le recours à une méthode ne doit cependant pas conduire le professeur à centrer exclusivement les activités de la classe sur le traitement d’un certain nombre, voire du plus grand nombre possible de « leçons » ou de « sketches », suivis d’exercices oraux et écrits. Une telle démarche tendrait rapidement à se figer dans un rituel peu motivant et inadapté à la diversité des apprenants. Par ailleurs, s’en tenir à une progression fondée uniquement sur le code à enseigner, c’est-àdire essentiellement sur l’analyse et l’étude des formes morphosyntaxiques de la langue, ne permet pas de prendre en compte les besoins d’expression des élèves, les rythmes d’acquisition propres à chacun, ni les contenus sémantiques que véhicule la langue. La progression grammaticale est certes nécessaire : elle exerce un effet structurant et, en sensibilisant l’apprenant à certains principes de fonctionnement, elle l’aide à produire des énoncés autonomes grâce à la combinaison d’éléments. Elle doit, aux débuts de l’apprentissage, être centrée sur la structure syntaxique de la phrase et sa prosodie, et inclure une sensibilisation très progressive à la morphologie du groupe nominal. Toutefois, on veillera à concilier cette progression avec les urgences induites par les besoins de la communication et à organiser l’enrichissement des moyens d’expression dans une perspective fonctionnelle, en mettant en relation actes de parole et structures morphosyntaxiques. Ainsi, parallèlement à la progression principale, la nécessité de formuler des injonctions, le besoin d’exprimer un but ou de faire référence au passé conduiront à introduire des formes de l’impératif, l’infinitive avec um… zu, certaines formes du parfait ou du prétérit, etc. La grammaire ne constitue en effet qu’un instrument au service du sens et doit donc s’insérer dans une progression plus large. Les thèmes choisis, parce qu’ils correspondent aux attentes d’un enfant de 6e et parce qu’ils présentent des aspects de la réalité culturelle des pays de langue allemande, ont également pour fonction de susciter l’emploi et le réemploi de structures grammaticales et d’un lexique, général et spécifique, qui fournissent à l’apprenant des moyens linguistiques pour réaliser différents actes de parole. Ces outils dont dispose l’élève dépassent le simple centre d’intérêt spécifique à un thème (die Einkäufe, die Schule…) et relèvent d’un champ notionnel-fonctionnel beaucoup plus vaste (exprimer la préférence, la possibilité ; s’informer ; etc.). Ils pourront être réinvestis et progressivement étoffés d’un thème à l’autre. Cette démarche ne se satisfait donc pas d’une présentation linéaire et fragmentée de la langue, mais implique une progression « spiralaire » qui, par le biais de reprises et d’extensions, assure un enrichissement progressif des moyens langagiers. Dès les débuts de l’apprentissage, les élèves ont par exemple de multiples occasions, lors de sketches ou de mini-dialogues, d’exprimer la fonction « accepter/refuser une proposition », sous des formes simples, mais nuancées : ja, gern ; ja, sicher ; ja, vielleicht ; ja, danke ; warum nicht ? ; nein, danke ; nein, ich habe keine Zeit… On peut ajouter à la fonction « refuser » l’expression de la préférence, de l’interdiction, de l’obligation (emploi de verbes de modalité) : nein, ich möchte lieber…, ich darf nicht ; ich muß… Vielleicht et sicher sont rapidement intégrés au langage actif de la classe et permettent de formuler des hypothèses : « Vielleicht kommt Claudia auch », « Die kommt sicher noch », « Vati kann das Rad sicher reparieren ». Lorsque l’on s’interroge sur la disparition d’un objet, d’un animal ou d’un personnage, ils sont utilisés en relation avec des compléments de lieu : – Wo ist die Katze ? – Sie ist vielleicht/sicher im Garten, im Keller, auf dem Baum, unter dem Auto in der Garage… On pourra ultérieurement reprendre une situation analogue après avoir introduit la subordonnée : ich weiß nicht, wo sie ist ; ich glaube/ich bin sicher, daß…, puis réactiver à la fois l’emploi des subordonnées, des verbes de modalité et des compléments de lieu, non pas sous la forme d’exercices formels, mais pour exprimer, quand une situation de communication l’impose, une supposition ou une certi- ALLEMAND LV1 Accompagnement du programme de 6e ■ 33 tude : es ist möglich, daß…, es kann sein, daß… ; sie muß doch zu Hause sein… Ce travail, très progressif, s’étend sur une longue période et ne peut jamais être considéré comme totalement achevé. Le rebrassage des structures, nécessaire à la fixation, mais également l’enrichissement par de nouveaux moyens linguistiques se poursuivront tout au long de l’année et dans les classes suivantes. La même démarche est menée parallèlement à partir d’autres champs notionnels-fonctionnels. C’est ainsi que s’étofferont peu à peu l’ensemble des moyens linguistiques dont disposeront les élèves. III – L’entraînement à la compréhension A. La compréhension de l’oral Le rôle que joue la compréhension auditive dans la communication, le nombre et la diversité des capacités qu’elle met en œuvre, la place qui est la sienne au niveau de l’enseignement d’initiation, ce sont là autant de raisons qui doivent inciter les professeurs d’allemand à développer, quantitativement et qualitativement, l’entraînement à cette compétence. De ce fait, il semble difficilement concevable de le réduire à la simple écoute de sketches destinés essentiellement à introduire lexique et structures grammaticales et à servir de support à l’expression orale, ou encore de confondre entraînement à la compréhension et vérification de celle-ci. Il importe bien au contraire d’augmenter l’exposition des élèves à la langue, de leur proposer l’écoute d’enregistrements variés qui renvoient à différents types et objectifs de compréhension, et de les aider, par le biais d’exercices spécifiques, à acquérir les aptitudes indispensables au développement des stratégies que requiert l’acte d’écoute et de compréhension. Les supports utilisés ne serviront le plus souvent qu’au seul entraînement à la compréhension et leur exploitation ne fera pas nécessairement appel à l’expression. Ils pourront ainsi être plus riches et plus complexes qu’une saynète dont on vise l’assimilation, partielle ou totale. Ils offriront une grande diversité de formes et de contenus et présenteront des situations authentiques. Même si les enregistrements sur cassettes-son constituent un outil efficace et d’utilisation commode, il conviendra, dans la mesure où cela sera possible, de tirer parti des apports des technologies nouvelles : cassettes vidéo, CD-Rom, CD interactifs… Les aptitudes requises pour la compréhension de l’oral sont de nature linguistique (perception des phonèmes et des faits prosodiques, reconnaissance des unités lexicales et des structures morphosyntaxiques, de leur enchaînement et des rapports qu’elles ont entre elles…), mais elles enrobent également des capacités cognitives développées aussi dans d’autres disciplines (capacité d’inférence, de déduction, d’anticipation ; capacité à distinguer l’essentiel de l’accessoire, à mémoriser, à mettre en relation ce que l’on entend avec ses propres savoirs et connaissances…). Le professeur dispose, pour développer ces aptitudes chez l’élève, de toute une gamme d’exercices : ■ Discrimination auditive – Repérer un phonème dans des séries de paires de mots : [h], [X], [ç], [Y] dans Hund/und, Tochter/Torte, Tisch/Milch, müde/dünn. Herr Müller/Herr Möller… – Reconnaître un mot dans une série : schön dans schon/schön/scheint ; seit dans Zeit/seit/Seite… – Reconnaître la syllabe accentuée d’un mot. – Reconnaître l’élément mis en relief dans une phrase (accent de phrase ou d’insistance) ; – reconnaître le type d’intonation d’une phrase (interrogative, déclarative, injonctive). ■ Entraînement à la mémorisation – Mémoriser des séries auxquelles on ajoute des mots (listes d’achats ; objets qu’on emporte en vacances…) : Élève A : Wir brauchen einen Wecker. Élève B : Wir brauchen einen Wecker und eine Sonnenbrille, et ainsi de suite… ; – Répéter à son voisin la phrase qu’on vient de vous chuchoter à l’oreille (stille Post) ; 34 ■ ALLEMAND LV1 Accompagnement du programme de 6e – Mémoriser une phrase qu’on enrichit progressivement : Der Junge weint./Der kleine Junge weint./Der kleine Junge weint laut./…, weil er seinen Ball nicht findet/… seinen neuen Ball…/… seinen neuen Ball im Garten… – Aufbauende Übung : Meine Schwester will nach Frankreich fahren. Ajouter successivement : – a. im Sommer – b. zu ihrer Brieffreundin – c. sie möchte Französisch lernen, pour obtenir finalement : Im Sommer will meine Schwester zu ihrer Brieffreundin nach Frankreich fahren, weil sie Französisch lernen möchte (ou um Französisch zu lernen). Ce type d’exercice est un entraînement à la structuration d’un énoncé, mais en sensibilisant l’élève à la distribution des informations dans la phrase et en favorisant la mémorisation d’énoncés successifs, il prépare à la compréhension de séquences complexes. ■ Stratégies d’écoute – À partir d’un thème connu des élèves (par exemple Urlaub), d’une illustration ou d’une bande dessinée sans paroles, compléter des amorces de phrases : Im Sommer möchte Julia nicht mit den Eltern in Urlaub fahren. • Sie… • Aber sie weiß nicht,… • Dann braucht sie auch… • Vielleicht kann sie… ; – Émettre des hypothèses sur la suite d’un récit, puis les vérifier à l’audition. – Formuler des hypothèses à partir de bruitages, intonations, mimiques, gestes… – Entraîner les élèves à repérer les marqueurs du discours (aber, doch, dann, früher, jetzt, weil…) et à en déduire ce qui peut suivre ; compléter une phrase à l’aide de ces marqueurs. Ex. : Herr Schmidt muß sich ein neues Auto kaufen, weil/aber/dann… L’entraînement à la compréhension d’un document doit se traduire par un seuil minimum de réussite pour les élèves. Il faut, pour atteindre ce but, que l’exercice s’insère dans une progression linguistique et thématique, que les supports utilisés et les tâches proposées soient adaptés aux possibilités des élèves et à l’objectif poursuivi, et que l’écoute soit préparée. Par différentes « activités de préécoute », on s’efforcera de créer chez l’auditeur une attente, un projet d’écoute (Erwartungshorizont), afin de le mettre « en situation » de recevoir le message et d’activer ainsi chez lui les schémas mentaux qui vont favoriser cette réception. On lui fournira également certaines aides linguistiques, mais aussi des points de repère qui l’aideront à organiser et hiérarchiser ce qu’il entendra et à partir desquels pourra s’opérer la construction du sens. Ces activités peuvent prendre appui sur une illustration de mise en situation, les images muettes d’une saynète, un enregistrement préparatoire (Einstiegsdialog ou Vorspiel), des hypothèses formulées à partir d’une situation connue, d’un mot-clé, d’un titre, etc. Cet « encadrement » est un soutien pour l’attention, tout comme les tâches et consignes qui permettent à l’élève de pratiquer une écoute active. Elles sont liées à l’objectif d’écoute. ■ Compréhension sélective – Écouter pour repérer des informations (l’heure de départ d’un train, une date ou un lieu, un prix…), vérifier des informations (dit/ non-dit, cocher ce qui est vrai…), sélectionner parmi plusieurs documents celui qui correspond au message entendu (bulletin météorologique, photos de lieux ou de personnages…). – Écouter pour retrouver des mots qui manquent dans un texte ou une chanson (texte lacunaire). ■ Compréhension globale – Reconnaître les informations essentielles d’un message narratif ou dialogué (grille à compléter, vrai/faux…). – Classer des images ou des énoncés pour reconstituer la chronologie d’un récit. ■ Compréhension exhaustive – Écouter pour répéter (apprentissage d’une comptine, stille Post). – Comprendre des nombres (Bingo, Lotto). – Transcrire un texte dicté. – Exécuter un ordre, compléter un dessin, tracer sur un plan l’itinéraire indiqué… ALLEMAND LV1 Accompagnement du programme de 6e ■ 35 L’éventail proposé oblige le professeur à des choix. Parmi ces outils, il retient ceux qui lui paraissent adaptés à ses objectifs, aux supports utilisés et à son groupe d’élèves à un moment donné de sa progression. B. La compréhension de l’écrit La lecture naturelle est une activité complexe qui suppose la perception pour ainsi dire simultanée des signes graphiques, des sons linguistiques qu’ils évoquent et de la signification à laquelle ceux-ci renvoient. En 6e, on accordera la plus grande attention à l’exercice de lecture imitative, à partir d’un modèle et portant sur des textes dont le contenu aura été élucidé auparavant. Au-delà de la sensibilisation aux phénomènes phonologiques, cette activité constitue une préparation à la lecture autonome, objectif lointain qui sera développé par la suite. On se limitera, pour le reste, à des exercices de reconnaissance qui porteront sur des énoncés brefs et des messages simples (indications sur un panneau, bulles de bande dessinée ou légendes d’une illustration, définitions de mots croisés, questions, consignes, textes faciles d’accès…). IV – L’entraînement à l’expression A. L’expression orale En 6e, l’entraînement à l’expression orale se fixe comme objectif d’étoffer et d’enrichir les savoir-faire de type fonctionnel acquis à l’école élémentaire et d’amener progressivement les élèves à produire de façon plus autonome des énoncés complets et enchaînés. On ne peut nier en ce domaine la valeur formatrice d’exercices tels que la Nacherzählung ou l’entretien d’élucidation, mais ceux-ci exigent une maîtrise linguistique, une aptitude à structurer le discours et des efforts de concentration qu’on ne peut que difficilement attendre d’élèves entrant en 6e. Ils ne doivent donc être introduits que très progressivement et avec prudence. En revanche, on aura tout intérêt à mettre en œuvre des activités qui : – assurent la continuité avec les habitudes de travail acquises à l’école élémentaire, en langue, mais aussi dans d’autres disciplines, – créent des situations de communication où l’élève parle en son nom, à la 1re et à la 2e personne, et où le « parler avec » n’est pas négligé au profit du « parler sur », – font alterner les formes de travail : séances plénières, groupes, tandems. Si elles ne deviennent pas systématiques et ne se limitent pas à la seule expression imitative (mémorisation et jeu de saynètes), de telles activités constituent une alternative possible aux exercices désormais traditionnels et ritualisés, et agissent comme facteur de motivation. Elles sont par ailleurs un instrument de diffé- renciation et permettent d’intégrer des élèves en difficulté, selon leur niveau de compétence. ■ Exemples d’activités • Kettenspiele, destinés à fixer une structure ou à manipuler des fonctions langagières, tout en laissant l’élève libre d’exprimer ce qu’il pense, aime, etc. : Ich kaufe mir einen Pulli. Und du ? • Mini-dialogues : – Du hast eine neue Jacke, die finde ich schick. Wo hast du sie gekauft ? – Bei Hertie. – Was kostet sie ? – 149 Mark. Les élèves peuvent disposer de fiches leur fixant un parcours imposé (Sportschuhe, eine CD, eine BMX-Rad…). • Jeux de rôles, plus élaborés que le minidialogue et qui peuvent intégrer plusieurs thèmes et actes de parole. Une fiche (Sprechkarte) fournit à chaque participant un fil conducteur : – Élève A : Tu demandes à un passant où se trouver Hertie. – Élève B : On te demande un renseignement. Tu ne comprends pas très bien et tu fais répéter la question. • Variations autour d’un sketch : imaginer une fin différente, une situation parallèle, changer un personnage, changer la perspective (X s’attendait à être accueilli à la gare : joie ; il ne s’y attendait pas : surprise ; on le fait attendre : mécontentement)… 36 ■ ALLEMAND LV1 Accompagnement du programme de 6e • Mini-dialogues à partir d’un document authentique, éventuellement simplifié : programme de télévision ou menu, horaire de train, emploi du temps, plan de ville ou de métro (exprimer un choix, une préférence, une intention, une indication horaire, décrire un itinéraire…). • Interviews mutuelles : interroger un camarade sur sa famille, ses hobbies, les vacances…, en remplissant éventuellement une grille. • Partner- ou Wechselspiele : à partir de grilles incomplètes, échange d’informations entre deux élèves. Le besoin d’en savoir davantage, d’avoir accès aux informations que possède le partenaire, crée la situation de communication. • Entraînement progressif à l’expression discursive et entretien ciblé : formuler des hypothèses sur ce qui va se passer, sur les intentions d’un personnage ; raconter un événement dans la perspective d’un personnage, etc. B. L’expression écrite Dans le cadre d’un apprentissage non intensif, limité à quelques heures par semaine, il est illusoire de penser que la seule activité orale suffit à l’imprégnation linguistique. Dans cette mesure, l’écrit ne peut pas être considéré uniquement comme une forme dérivée de l’oral. D’un point de vue didactique, il constitue un passage obligé pour l’assimilation linguistique. D’autre part, les tâches écrites sont un levier essentiel de l’apprentissage, de la précision et de la rigueur. Leur encadrement, leur périodicité et leur finalisation doivent faire l’objet de soins vigilants. Leur correction permet d’exiger des élèves une attention au détail, qu’interdisent à l’oral la spontanéité et la rapidité des échanges, et développe une aptitude à l’autocorrection. Ces objectifs éducatifs et linguistiques ne seront atteints que progressivement. Il s’agira tout d’abord d’assurer la fixation du code orthographique (copies, dictées d’énoncés connus, jeux, mots-croisés, exercices portant sur les structures et le lexique, etc.). Purement imitatifs dans un premier temps (exercices lacunaires, phrases à compléter, réemploi de structures, légendes ou bulles de bandes dessinées à proposer…), les exercices laisseront peu à peu davantage d’initiative à l’élève pour réutiliser ses acquis : compléter un dialogue tronqué, créer un mini-dialogue sur un thème familier, terminer un texte qui reprend une situation connue, reconstituer un bref épisode à l’aide de jalons ou d’illustrations, imaginer une situation légèrement différente… Le cahier personnel de l’élève est un des instruments privilégiés de cet entraînement (cf. VI, Les aides à l’apprentissage). V – L’enchaînement des activités de classe À chaque heure de cours, l’enseignant s’efforce de conduire son groupe d’un point A à un point B et d’atteindre ainsi un ou plusieurs objectifs qui peuvent être d’ordre communicationnel, linguistique, culturel et/ou éducatif. Ces objectifs sont interdépendants et se superposent. Plusieurs cheminements permettent d’accomplir ce parcours, mais il convient pour chacun d’eux de trouver les cohérences et les équilibres nécessaires entre les différentes activités de classe. En 6e, il est souhaitable de prévoir régulièrement, sous une forme ou sous une autre, un entraînement à la compréhension et un entraînement à l’expression, en faisant alterner des activités ciblées (compréhension sélective, travail d’expression sur un acte de langage précis,…) et d’autres qui impliquent la compétence de compréhension ou d’expression dans sa globalité. Chaque heure de cours doit également s’inscrire dans la continuité de la précédente et préparer la suivante, en fonction d’un projet à plus long terme qui, au niveau d’une séquence (suite de séances), se construit selon plusieurs logiques : – celle qu’imposent le code et ses contraintes et qui détermine l’ordre de présentation des faits de langue, – celle qui répond aux besoins de la communication et qu’il faut concilier avec la précédente, – celle enfin qui, dans une perspective d’apprentissage, prend en compte les difficultés et les besoins prévisibles de l’élève et permet d’organiser la remédiation. On trouvera ci-après un exemple d’activités antérieures et postérieures à l’écoute d’une saynète et un exemple d’enchaînement sur deux séances. ALLEMAND LV1 Accompagnement du programme de 6e ■ 37 ■ Exemples d’activités d’expression préalables à l’étude d’une saynète consacrée au thème des achats Objectif : entraînement à l’expression orale semi-guidée. Fonctions Réf. grammaticales Exemples de formulations Activités et formes de travail Demander des informations à propos d’une personne Le groupe adverbial Le groupe prépositionnel Wie alt bist du ? Wie groß bist du ? Welches ist deine Telefonnummer ? Wann bist du geboren ? Wann hast du Geburtstag ? Welchen Tag haben wir heute ? Kettenspiel personnalisé Dire ce que l’on voudrait ou ne voudrait pas ; exprimer ses goûts. Le complément à l’accusatif Les déterminants du type der et ein Ich hätte gern eine rote Mütze. Ich möchte den Hut zu 50 Mark. Ich möchte diesen braunen Hut. Séance plénière À partir d’une image (rétroprojecteur) ou du tableau de feutre, proposer une série de vêtements avec le prix – Guten Tag ! Was darf’s sein ? – Ich hätte gern eine Jacke. – Ja, bitte. Was für eine ? – Eine blaue. – Hier ist eine. – Was kostet sie ? – 149 DM. – * Gut, ich nehme sie. – * Das ist mir zu teuer. Jeu de rôle Jeu de la marchande Les pronoms personnels ■ Exemples d’activités d’expression postérieure à l’étude d’une saynète consacrée au thème des achats Objectif : entraînement à l’expression orale. Fonctions Réf. grammaticales Exemples de formulations Activités et formes de travail Demander des informations à propos d’une personne Le complément à l’accusatif Was möchtest du zu Weihnachten ? Was hättest du gern zum Geburtstag ? Kettenspiel personnalisé Le professeur donnera au fur et à mesure le lexique dont chaque élève a besoin pour s’exprimer Exprimer ses goûts Les déterminants du type der et ein Les pronoms personnels Wie gefällt dir dieses Kleid ? Welches Kleid ? Das rote dort ! – es gefällt mir sehr. – es ist sehr schön. – es ist schick/elegant/hübsch. – es ist altmodish/scheußlich. – es gefällt mir überhaupt nicht. Séance plénière À partir d’une image (rétroprojecteur) ou du tableau de feutre, proposer une série de vêtements Porter un jugement Le complément à l’accusatif Les pronoms personnels Wie findest du meinen gelben Pulli ? Travail en binôme a. Er steht dir gut ! Er ist schick. Wo hast du ihn gekauft ? In einer Boutique in… Was kostet er ? Keine Ahnung/100 Mark. b. Er steht dir gut, aber gelb gefällt mir überhaupt nicht. Das ist Geschmackssache. 38 ■ ALLEMAND LV1 Accompagnement du programme de 6e ■ Exemples d’enchaînements possibles Thème : les loisirs Situation : eine Grill-Party bei Ellebrechts Acquis des séances précédentes : Wer will / möchte… ? Willst du… ? Möchtest du… ? Hier ist… ! Ich möchte bitte… Gib mir bitte… ! Darf ich… haben ? Objectifs de la séquence • communicationnels : proposer, accepter, refuser (réactivation) justifier son refus, exprimer une impossibilité, une obligation. Première séance 1. Kettenspiel « Échauffement », reprise des acquis de la séance précédente. – Möchtest willst du… ? Was möchtest du ? – Ja, gern / Nein, danke. Ich möchte… Gib mir bitte… ! Darf ich… haben ? (Eine Wurst, Kartoffelsalat, ein Brötchen, Cola, Limo, ein Glas, ein Messer, eine Gabel, eine Serviette…). 2. Mini-dialogues Mise en place des fonctions. a. Lister une série d’activités : Nachmittags haben die Kinder in Deutschland keine Schule. Was können sie da tun ? – ins Kino gehen, fernsehen, die Großeltern besuchen, Tennis/Federball… spielen, Monopoly spielen, einkaufen gehen, Musik spielen, eine Videocassette sehen, radfahren, Hausaufgaben machen, eine Lektion lernen… (sensibilisation à la construction du groupe infinitif). b. Le professeur (ou enregistrement) propose des activités : – Möchtest du… ? / Wollen wir… ? – Ja ? gern / Ja, gute Idee / Warum nicht ?… – Nein, ich bin müde, krank… / ich sehe fern / ich habe keine Zeit… Greffes : ich kann jetz nicht / ich muß nach Hause / Mutti will nicht : ich darf nicht… c. Élaboration de mini-dialogues : proposer/ refuser/justifier son refus. Travail en binômes, mise en commun. Greffer ou réactiver : das geht nicht, schade ! Prima, toll, schön… ! • linguistiques : – entraînements : compréhension sélective, globale, expression dialoguée, introduction d’une brève phase discursive – grammaire : ich kann, ich muß, ich darf (sens et emplois), réactivation de ich will/ich möchte… – lexique : repas, activités, loisirs – phonologie : intonation interrogative déclarative [a] long/bref • civilisationnels : les loisirs, Bowle, Grill-Party, Klassenarbeit 3. Écoute du sketch (sans illustrations) – Steffi : Holger, spielst du mit ? – Holger : Federball ? Ach nein ! Ich fahre lieber Skate. – Steffi : Und du Mutti ? – Frau Ellebrecht : Moment Steffi. Wir möchten ja Bowle trinken ! – Steffi : Und wo ist Florian ? – Frau E. : Er schreibt morgen eine Klassenarbeit. Er muß noch Mathe lernen. Matthias ? Willst du nicht mit Steffi spielen ? – Herr E. : Ich kann jetzt nicht. Ich muß noch ein paar Würstchen grillen. Sie kann ja mit Katja spielen. – Steffi : Mit Katja ? Sie kann doch nicht spielen. – Frau E. : Richtig ! Du kannst aber für mich was tun. Komm mal her ! • Première écoute : repérer les personnages, repérer les activités. Les noter au tableau sur deux colonnes : Steffi Federball spielen Holger… Bowle trinken… • Deuxième écoute : Zuordnungsübung ; mettre en relation les personnages et les activités. • Réécoute : vérification, reconnaissance de ce qui est compris. 4. Passage à la troisième personne Greffes éventuelles : Steffi möchte…, aber Holger möchte lieber… Holger kann nicht, er muß…, etc. Katja kann doch nicht spielen, sie ist noch zu klein… 5. Mise au point au tableau Le sens et la conjugaison (singulier) des verbes de modalité. ALLEMAND LV1 Accompagnement du programme de 6e ■ 39 6. Tâche pour l’heure suivante Rédiger un dialogue dans le cahier. On propose une activité, X ne peut pas et explique pourquoi. Deuxième séance 1. Mise en route – Kettenspiel : Ich kann Tennis spielen. Und du ? (Und dein Bruder ?…). – Mise en commun des préparations. 2. Expression Retrouver les répliques des personnages à partir des illustrations du sketch. 3. Lecture imitative – Exercices de discrimination auditive : a long/a bref ; intonation interrogative/déclarative. – Lecture imitative du sketch. 4. Entraînement à la compréhension Dialogue réutilisant les mêmes moyens linguistiques dans une situation différente. – Conversation téléphonique : deux camarades se demandent ce qu’ils vont faire l’aprèsmidi. L’heure prévue ne convient pas. Nouveau rendez-vous. Ou : – Steffi est malade. Visite du médecin. Ce qu’elle doit/peut/a le droit de faire ou de ne pas faire. 5. Mini-dialogues à compléter par un verbe de modalité Préparation orale, à refaire à la maison. Exemple : – … du ins Kino ? – Nein, ich… nicht, ich… Mathe lernen ! 6. Apprentissage d’une chanson (1re étape) : Was Tiere konnen ou Ich bin ein Musikant ■ Exemples d’activités possibles pour une remédiation ou un renforcement 1. Sensibiliser à la structure du groupe infinitif (Kettenspiel) : – Möchtest du ins Kino gehen ? – Ins Kino gehen ? Oh ja,… / Nein, ich… 2. Devinettes Wer ist das ? (Junge/Mädchen/Schüler/Tier…). Ist er… ? Kann er… ? 3. Partnerspiel – Kann Steffi Federball spielen ? – Ja/Nein, sie spielt phantastisch, sehr gut (++), ziemlich gut (+), nicht so gut (–), gar nicht (– –)… Steffi Skate fahren Saxophon spielen Vati + – Ich –– English sprechen Schwimmen Holger + –– ++ 4. Jeu de cartes avec vignettes représentant une activité (radfahren, Saxophon spielen…). – Kannst du radfahren ? Si le partenaire a la carte représentant cette activité, il doit me la donner et je rejoue. VI – Les aides à l’apprentissage Le collège a pour fonction d’accueillir en 6e la totalité d’une classe d’âge. Rien ne peut justifier que, pour des raisons inhérentes au système scolaire ou à la langue elle-même, l’apprentissage de l’allemand soit réservé à un certain type d’élèves. L’hétérogénéité des classes à laquelle il est confronté impose au professeur d’allemand, comme à ses autres collègues, de construire son enseignement à partir d’une analyse des aptitudes et des difficultés de ses élèves, et non d’une simple description du code à transmettre. Pour cela, il doit mettre en place une stratégie d’aides différenciées à l’apprentissage, afin de rendre son enseignement plus efficace pour tous, de permettre aux élèves en difficulté de continuer à progresser et d’amener ainsi chacun au maximum de ses possibilités. Il aura d’abord à apporter des informations destinées à guider le travail des élèves en classe. Exprimées dans une langue adaptée à l’âge des enfants, claire et précise, elles peuvent prendre la forme de fiches collées dans le cahier. Certaines sont destinées à expliciter les 40 ■ ALLEMAND LV1 Accompagnement du programme de 6e activités de classe et énumèrent les opérations concrètes à effectuer : quel type d’écoute vise-t-on ? Que signifie « comprendre », « participer »… ? D’autres constituent une aide à la réalisation d’une tâche. Pour la rédaction d’une conversation téléphonique, on peut, par exemple, proposer quelques jalons situationnels (prendre contact ; demander des nouvelles ; annoncer un événement ; proposer une activité ; accepter ou refuser, en justifiant ; réagir en exprimant sa joie ou sa déception ; prendre congé…), mais aussi inviter l’élève à plusieurs relectures ciblées, en fonction des priorités définies. Par exemple, je vérifie : – que le verbe conjugué est à la bonne place ; – que l’infinitif est à la bonne place ; – que le verbe est correctement accordé avec le sujet ; – que le verbe est correctement conjugué (verbes forts en a ou e, verbes de modalité…) ; – que les formes d’impératif sont correctement employées (place et conjugaison) ; – que je n’ai pas oublié les majuscules en début de phrase et aux noms ; – etc. Ces aides méthodologiques ne dispensent nullement d’en fournir d’autres, plus spécifiques à une séquence et visant à faciliter la compréhension ou l’expression. Leur mise en œuvre est dictée par l’analyse que fait le professeur des difficultés prévisibles des élèves. En ce qui concerne le travail individuel à la maison, il s’agira en outre : – de décomposer les différentes étapes de l’apprentissage d’une leçon, par exemple : 1. Je m’exerce oralement à refaire l’activité no… – 2. Je me répète à haute voix et apprends les expressions à retenir. – 3. Je m’exerce à jouer le rôle de tel personnage, etc. ; – d’indiquer comment utiliser au mieux les outils disponibles : livre, cahier, cassette, lexique, tableaux de grammaire… ; – d’expliciter la consigne d’un exercice et de préciser à quelle(s) leçon(s) ou rubrique(s) du livre ou du cahier il faut se référer pour l’exécuter ; – d’élaborer des outils qui permettent à l’élève de juger s’il « sait sa leçon » : listes d’objectifs (tu dois être capable de…) ou exercices autocorrectifs qui n’existent encore que très rarement dans les méthodes conçues pour le public scolaire. Une telle explication des attentes et analyse des objectifs à atteindre en sous-capacités et objectifs intermédiaires rend possible la différenciation des tâches. Il n’est plus question d’« apprendre une leçon », mais d’être capable de jouer un rôle dans un sketch, de réutiliser des expressions dans un exercice à trous, de réemployer des actes de parole dans un minidialogue, de raconter (ce qui s’est passé), d’imaginer (une suite) ou encore d’expliquer (un comportement…), etc. Les aides fournies pour la réalisation de tâches écrites peuvent également varier d’un groupe d’élèves à l’autre : mots ou groupes infinitifs à réemployer, jalons situationnels, amorces de phrases, exercices à trous à compléter, compte rendu à réaliser à partir d’éléments dans le désordre, etc. Dans cette stratégie, le tableau – ou le rétroprojecteur – et le cahier jouent un rôle privilégié. En 6e, le tableau offre avant tout un soutien visuel à la compréhension, mais l’enseignant l’organise aussi de telle sorte qu’il constitue une aide à l’expression, soit qu’il guide la reformulation, soit qu’il aide à la problématisation d’un document. Les cahiers d’exercices qui accompagnent généralement les méthodes ne peuvent se substituer entièrement au cahier personnel de l’élève. Véritable tableau de bord, régulièrement contrôlé et évalué par le professeur, il contient les traces écrites des activités de classe nécessaires au travail et à l’apprentissage individuels, et entre autres les regroupements et bilans notionnels-fonctionnels et sémantico-grammaticaux. Il est par ailleurs un lieu d’entraînement où l’élève construit pas à pas sa compétence en expression écrite, en rédigeant très régulièrement quelques phrases à partir des expressions et mots-clés utilisés en classe. À ce niveau de l’apprentissage, il y aurait tout avantage à intégrer à ce travail linguistique le vécu de l’élève, par le biais d’illustrations ou de photos accompagnées de courts textes ou de légendes (Das ist meine Familie, Hier wohnen wir !, etc.). ALLEMAND LV1 Accompagnement du programme de 6e ■ 41 VII – L’évaluation A. Entraînement et évaluation Trop souvent l’entraînement à une compétence est réduit à la simple pratique répétitive de celle-ci et les aides à l’apprentissage proposées ne sont en réalité que des outils d’évaluation, comme si la compétence à laquelle on veut entraîner les élèves était déjà acquise. Avant d’évaluer globalement une compétence de compréhension ou d’expression, il convient de savoir sur quelles capacités elle se construit et de concevoir des entraînements ciblés sur chacune de ses composantes. C’est ce que l’on pourrait appeler la décomposition du geste d’apprentissage (voir en III l’exemple de la compréhension de l’oral). B. Évaluation sommative Alors que l’enseignement d’initiation à l’école élémentaire n’est lié à aucune exigence de performances ou de sanctions, la notation devient en 6e une réalité institutionnelle qui répond également à une demande des parents et des élèves. Dans un premier temps, il semblerait toutefois imprudent d’avoir recours à une évaluation exclusivement sommative qui, par définition, porte sur un ensemble de savoir-faire dont la mise en place nécessite une certaine durée. Elle ne fournirait que peu d’indications fiables et, en mettant en relief des écarts de performance, elle serait rapidement perçue comme sélective et risquerait ainsi de conduire, dès les débuts de l’apprentissage, à des blocages psychologiques irréversibles. On pourrait dans cette première période privilégier des modalités d’évaluation qui valorisent les progrès accomplis par l’élève dans la durée au lieu de définir par une note son « niveau » à un moment donné. Une notation en pointsscore offre de ce point de vue plus de souplesse dans l’appréciation de la réussite des élèves : – la réussite n’est pas nécessairement liée à un « sans faute » (score maximum) ; – il n’est pas indispensable de la traduire automatiquement en une note sur vingt ; – le moment venu, le professeur reste libre d’établir, en fonction de ses attentes, la correspondance entre les points-score et la note sur vingt. Chaque élève peut ainsi visualiser l’évolution de ses résultats dans la durée à l’aide d’une grille individuelle qui peut par exemple prendre la forme suivante : C. Les contenus de l’évaluation On se gardera de n’évaluer que les seules performances linguistiques, mais on s’attachera à prendre en compte les efforts et progrès de chacun. Le cahier (cf. V) apporte à cet égard de précieuses informations sur le travail personnel et l’investissement de l’élève, pour peu qu’on ait eu le souci d’en valoriser la présentation. On devra d’autre part veiller à faire porter l’évaluation sur l’ensemble des activités langagières en gardant présent à l’esprit les principes qui guident la mise en œuvre des entraînements (cf. III et IV) : • l’accent mis sur la compétence de compréhension à un niveau d’apprentissage où le savoir-comprendre l’emporte encore très largement sur le savoir-dire ; • l’importance accordée dans le domaine de l’expression orale au registre du dialogue ; • la nécessité de n’évaluer en expression écrite que les capacités de reproduction ou de production semi-dirigée. La prise de possession des éléments constitutifs de l’énoncé simple constituant un objectif spécifique de l’apprentissage en 6e, il importe d’apprécier au moyen de tests appropriés si l’élève réussit en situation à : – conjuguer un verbe au présent, – accorder un verbe avec le sujet, – remplacer un groupe nominal par un pronom, – compléter par le déterminant qui convient, – reconnaître le sujet, le complément à l’accusatif et au datif, 42 ■ ALLEMAND LV1 Accompagnement du programme de 6e – compléter un texte par les adjectifs possessifs, – etc. On ne devrait toutefois pas se limiter à ces seuls tests de vérification de la maîtrise des formes et on s’efforcera également d’évaluer l’adéquation d’énoncés à des situations d’emploi. On peut, par exemple, demander à l’élève de produire un ou plusieurs énoncés plausibles formulés par un personnage représenté sur une vignette dans une situation précise. D. Les formes de l’évaluation L’évaluation s’effectue au moyen de tâches précises dont on peut rappeler, pour chaque compétence, quelques exemples parmi d’autres possibles. ■ Compréhension de l’oral – Reconnaître dans une liste de réponses la bonne réponse à une question posée. – Reconnaître une affirmation (richtig/falsch) portant sur une histoire connue. – Reconnaître la phrase correspondant à une image. – Reconnaître une phrase interrogative, déclarative, exclamative. – Reconnaître un son (sch/ch, u/ü…). – Écrire un nombre en chiffres sous la dictée. – Exécuter un ordre donné oralement. – Dessiner sur une horloge l’heure entendue. – Après audition d’un texte, souligner les affirmations fausses. – Etc. ■ Compréhension de l’écrit – Remettre dans l’ordre les phrases d’une histoire connue. – Compléter un texte en choisissant les mots dans une liste donnée. – Coller, dessiner ou colorier ce qui est dit dans un texte. – Etc. ■ Expression orale C’est par le biais de jeux de rôle que pourra être le mieux évaluée l’expression orale dialoguée. Ceux-ci pourront être préparés individuellement, en tandem, en groupe restreint, car l’évaluation n’a pas, en 6e, à être toujours et uniquement individuelle. À partir d’une vignette, d’une photo, du tableau de feutre, etc., on proposera un contexte et on invitera les élèves à produire les énoncés adéquats à la situation de communication. On ne s’interdira pas pour autant les contrôles classiques de début de séance qui, bien entendu, ne peuvent échapper à la forme discursive d’un bref compte rendu. Mais on n’y aura recours que progressivement au cours de l’année. ■ Expression écrite – Remettre en ordre les mots d’une phrase. – Écrire une ou plusieurs phrases sur une image connue. – Transformer une phrase de dialogue en phrase de récit. – Compléter un texte à trous. – Compléter des amorces de phrases (contexte connu). – Etc. E. L’auto-évaluation La prise de conscience par l’élève de ses progrès, difficultés et lacunes, passe par sa capacité à s’auto-évaluer. À titre d’exemple, la fiche ci-après propose, parmi d’autres possibilités, une co-évaluation visant à vérifier la maîtrise de savoir-faire fonctionnels. ALLEMAND LV1 Accompagnement du programme de 6e ■ 43 Parler de soi en allemand Name :… Klasse :… Savoir faire Savoir dire Je me présente. Je dis : Ich heiße … Mein Name ist… Ich bin… Jahre alt, Ich wohne in… Ich komme aus… Je sais parler de mes proches. Je dis : Ich habe einen Bruder. Mein Vater ist… (profession). Mein Freud heißt… Herr/Frau… ist mein(e)… J’exprime mes goûts. Je dis : Ich… gern/lieber. Ich… nicht gern. Ich mag… mag… nicht. Ich möchte gern/lieber. Das gefällt mir (nicht) Je dis ce que je sais ou ne sais pas. Les élèves enregistrent leurs capacités dans les cadres centraux au fur et à mesure des acquisitions. À une période indiquée par le professeur, les grilles sont relevées et ce dernier co-évalue dans la colonne de gauche qui lui est réservée les évaluations que ses élèves ont portées en toute autonomie. C’est le moment du bilan : l’apprenant visualise toutes les fonctions langagières qu’il sait déjà manier, le professeur estime à son tour le bien-fondé des indications qui apparaissent dans les différentes cases et mesure le chemin parcouru par chaque apprenant. En cas de désaccord, le professeur fait le point avec l’élève concerné. F. La remédiation Rares sont les situations, on l’a vu, où l’évaluation n’est que purement sommative. Dans le cadre de la classe, elle fonctionne le plus souvent comme un élément régulateur de l’apprentissage, fournit des informations à l’apprenant et à l’enseignant et permet à ce J’emploie : (das) weiß ich (nicht). Vielleicht (nicht). Das ist (nicht) sicher. dernier de construire la progression et d’organiser la remédiation. Celle-ci ne peut se limiter à la simple répétition des stratégies mises en place dans la phase d’apprentissage. Aussi l’enseignant doit-il s’efforcer, pour que la remédiation soit efficace, de : – décomposer le savoir-faire dont la maîtrise est insuffisante, – chercher la cause des échecs et repérer les besoins par l’analyse des travaux écrits et du cahier, ainsi que par l’observation des élèves en séance plénière, en travail de groupe, en travail individuel, lors des études, etc. On cherchera ensuite à mettre en œuvre des stratégies d’apprentissage différentes de celles qui, une première fois, n’ont pas abouti. Il s’agira par exemple de : – visualier un message sonore ou de donner à l’audition l’appui de la visualisation en permettant à des élèves qui en ont besoin de lire un texte au moment de l’écoute (lesend zuhörend) ; 44 ■ ALLEMAND LV1 Accompagnement du programme de 6e – solliciter différents types de mémoire (mémoire visuelle, auditive, kinesthésique) ; – changer d’approche, en passant par exemple d’une procédure globale à une procédure analytique et vice versa ; – changer de contexte, en passant par exemple d’une situation imposée par le manuel à une situation faisant appel au vécu de l’élève ; – varier les formes sociales de travail (séance plénière, travail en groupes ou en binômes) ; – etc. Il s’agit, en somme, d’être conscient des différentes manières d’apprendre et de les utiliser tour à tour pour donner à tous les élèves, quels que soient leurs profils pédagogiques, les meilleures chances de réussite. ALLEMAND LV1 Accompagnement du programme de 6e ■ 45