Le renouvèlement de l`orthographe française

Transcription

Le renouvèlement de l`orthographe française
Le renouvèlement
de l’orthographe
française
Ce sont
vos ognons !
© Éditions Averbode 2015
Les éditions Averbode passent à la nouvelle orthographe !
impliquer, ou encore en supprimant des
incohérences.
En 1990, l’Académie française et les
organismes linguistiques compétents de
Belgique, de Suisse et du Québec ont
approuvé des rectifications de l’orthographe
française. L’ensemble de ces rectifications
constitue « la nouvelle orthographe ».
À partir de cette année scolaire, la nouvelle
orthographe sera d’application dans les
produits des Éditions Averbode.
La plupart de vos outils prennent déjà en
compte la nouvelle orthographe : le Petit
Robert, le Larousse, le Bescherelle, les
logiciels de la suite Office (Word, Outlook,
Powerpoint…).
Pourquoi cette volonté de rectifier
l’orthographe ?
Connaitre le renouvèlement de l’orthographe,
ce sont vos ognons !
Les éditions Averbode passent à la nouvelle orthographe !
1. L’accent circonflexe
2. Les traits d’union dans l’écriture des nombres
3. L’accord en nombre des noms composés
4. Le tréma
5. « Francisation » des mots d’origine étrangère
6. L’accent grave
7. L’accord du participe passé de « laisser »
8. Les rectifications d’anomalies lexicales
9. La nouvelle orthographe en résumé
Qu’est-ce que la « nouvelle »
orthographe ?
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La langue française est en constante
évolution. De nouveaux mots apparaissent,
d’autres deviennent désuets, la
prononciation se modifie. Cette évolution
de la langue s’opère naturellement à l’oral.
En revanche, l’orthographe ne peut
pas évoluer spontanément à l’écrit :
lorsque quelqu’un ne suit pas les règles
d’orthographe, on considère qu’il fait
une faute.
C’est pourquoi les instances francophones
compétentes doivent de temps à autre
proposer des rectifications orthographiques.
L’intérêt de ces rectifications est double :
d’une part, adapter progressivement la
langue écrite à l’évolution de la langue
orale ; d’autre part, respecter toujours au
mieux la logique de la langue.
Cette recherche de cohérence dans notre
langue se réalise en unifiant la graphie
d’une même famille de mots ou d’une
même conjugaison, en faisant disparaitre les
hésitations que certaines règles pourraient
S’agit-il d’un nivèlement par le bas ?
Non ! Contrairement à ce que quelques
personnes pensent, la nouvelle orthographe
n’a pas été conçue pour faciliter
l’apprentissage des élèves les plus faibles.
Il ne s’agit en aucun cas d’une simplification
abusive de notre langue, mais de rendre
celle-ci plus logique et plus cohérente.
La nouvelle orthographe n’implique donc
pas une perte de valeur de la langue
française. Que ceux qui avaient peur d’un
« nivèlement par le bas » se rassurent :
le français reste une langue particulièrement
riche en difficultés orthographiques…
Par où commencer ?
Pour accompagner les enseignants qui ne
maitriseraient pas la nouvelle orthographe
ou pour aider ceux qui veulent se rafraichir
la mémoire, Averbode propose plusieurs
outils, tous disponibles sur
www.averbode.be/nouvelleorthographe.
Vous y trouverez notamment :
- une synthèse des règles de la nouvelle
orthographe
- un document détaillant ces règles de
façon plus complète
- des exercices pour passer d’une graphie
à l’autre
-…
| Le renouvèlement de l’orthographe française | 3
1. L’accent circonflexe
La règle
Il s’agit sans doute de la nouvelle règle qui se fait le plus remarquer
visuellement : tous les accents circonflexes disparaissent à présent des
« u » et des « i » !
NB : aucune des rectifications orthographiques ne concerne les noms
propres, ceux-ci gardent toujours leur orthographe traditionnelle.
Exemples
Avant
Maintenant
Il plaît, il paraît, il connaît
Une île
Un maître
Une brûlure
Un bûcheron
Il plait, il parait, il connait
Une ile
Un maitre
Une brulure
Un bucheron
Remarques
1. L’accent circonflexe est cependant conservé sur le « i » ou le « u »
lorsqu’il permet de différencier deux mots, afin d’éviter l’ambigüité.
Cette exception ne touche que cinq mots : « dû », « mûr », « sûr »,
« jeûne » et les formes conjuguées de « croitre » pouvant prêter à
confusion avec le verbe « croire » (telles que « il croît »).
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| Le renouvèlement de l’orthographe française |
2. Les accents circonflexes ne sont en aucun cas supprimés des voyelles
« a », « o », et « e ».
Pourquoi les enlever des « i » et des « u » et non des autres voyelles ?
Surmontant un « a », un « e » ou un « o », l’accent circonflexe peut
indiquer une différence phonétique. Il y a, par exemple, une différence
entre dire « matin » et « mâtin », « côte » et « cote », « mêler » et « mélange »,… En revanche, au-dessus de « i » et de « u », l’accent circonflexe
n’a jamais cette utilité.
L’intérêt
1. Certaines personnes ont critiqué cette règle, pensant que les accents
circonflexes sur les « i » et les « u » permettaient de rappeler la disparition d’une consonne présente dans l’étymologie du mot. Or, cet emploi
a en réalité toujours été arbitraire. Par exemple, la disparition d’un « s »
n’a pas amené à écrire de manière systématique un accent circonflexe
dans tous les mots concernés. Observons par exemple le mot « moutarde » qui ne porte pas de « s » alors qu’il est issu du mot latin « moustardum » (contraction de « mustum ardens » : « le mout brulant »).
Faire disparaitre les accents circonflexes surmontant les voyelles « i » et
« u » permet donc de supprimer des accents n’ayant de réelle justification ni phonétique ni étymologique.
2. Cette règle permet également de supprimer certaines incohérences au
sein d’une même famille de mots.
Par exemple, selon l’orthographe traditionnelle, il fallait écrire « assurément » sans accent mais « sûrement » avec un accent ; ou encore « frais »
mais « fraîche ». Ces familles de mots apparentés sont donc à présent
unifiées.
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2. Les traits d’union
dans l’écriture des nombres
La règle
Dans l’écriture d’un nombre, tous les adjectifs et les noms numéraux
sont à présent reliés par un trait d’union.
NB : aucune des rectifications orthographiques ne concerne les noms
propres, ceux-ci gardent toujours leur orthographe traditionnelle.
Exemples
Avant…
Maintenant…
Quarante et un
Quarante-trois
Cent trois
Deux mille cent vingt-quatre
Trois millions
Quarante-et-un
Quarante-trois
Cent-trois
Deux-mille-cent-vingt-quatre
Trois-millions
Remarques
1. Cette règle concerne uniquement les adjectifs et les noms numéraux,
ceux qui désignent donc un nombre précis. Ne sont pas concernés les
noms désignant une valeur approximative (tels que « une dizaine », « une
centaine »,…) car il ne s’agit pas de numéraux.
2. Par ailleurs, il n’y a jamais non plus de trait d’union entre le numérateur
et le dénominateur d’une fraction (il faut donc toujours écrire « deux
tiers » ou « un quart »).
L’intérêt
1. Cette règle permet de faire disparaitre une incohérence présente dans
l’ancienne orthographe française : auparavant, il fallait par exemple
écrire « trente-six » mais « cent six », sans que l’absence de tiret n’ait de
justification. Cette irrégularité entrainait des pratiques aléatoires.
2. Cette règle permet également de distinguer différentes valeurs :
Par exemple :
« quarante et un tiers » = 40 et 1/3
Tandis que « quarante-et-un tiers » = 41/3
Auparavant, les deux valeurs s’orthographiaient « quarante et un tiers ».
Ou encore :
Deux-mille-trois-cent-vingt-quatrième = 2324e
Deux-mille-trois-cent-vingt quatrièmes = 2320/4
Deux-mille trois-cent-vingt-quatrièmes = 2000/324
Deux-mille-trois-cent vingt-quatrièmes = 2300/24
Etc.
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3. L’accord en nombre
des noms composés
L’intérêt
La règle
Les noms composés par un verbe et un nom (tels que « cure-dent ») ou
par une préposition et un nom (tels que « après-midi ») s’accordent à
présent en nombre comme s’ils étaient des noms simples :
- au singulier, le nom ne prend pas la marque du pluriel ;
- au pluriel, seul le second élément prend la marque du pluriel.
NB : aucune des rectifications orthographiques ne concerne les noms
propres, ceux-ci gardent toujours leur orthographe traditionnelle.
Exemples
8
Avant
Maintenant
Un cure-dent(s),
des cure-dents
Un cure-ongle(s),
des cure-ongle(s)
Une perce-neige,
des perce-neige
Un lave-vaisselle,
des lave-vaisselles
Un après-midi,
des après-midi
Un cure-dent,
des cure-dents
Un cure-ongle,
des cure-ongles
Une perce-neige,
des perce-neiges
Un lave-vaisselle,
des lave-vaisselles
Un après-midi,
des après-midis
| Le renouvèlement de l’orthographe française |
Cette règle supprime les hésitations qui existaient dans l’ancienne
orthographe. Dans ce système, des distinctions subtiles compliquaient
l’orthographe en ne la fixant pas. Par exemple, « un porte-montre(s) »
pouvait s’écrire avec un « s » final ou non, suivant la capacité de l’objet à
recevoir une ou plusieurs montres. Ou encore, des « garde-meuble(s) »
s’écrivait avec un « s » final si le mot désignait un homme, sans « s » s’il
s’agissait d’un lieu.
De plus, les dictionnaires se contredisaient entre eux, voire eux-mêmes,
en proposant des formes telles que un « cure-dent », mais un « cureongles » ; des « après-midi », mais des « après-dîners », etc.
La nouvelle règle propose donc d’uniformiser toutes ces formes en
considérant un mot composé tel qu’il est : une forme, certes issue de
l’union de deux mots, mais devenue une entité, à l’instar d’un mot
simple.
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4. Le tréma
L’intérêt
La règle
Le tréma surmonte une voyelle pour indiquer que celle-ci se prononce
de manière séparée de la/des voyelle(s) juxtaposée(s). Par exemple,
dans « maïs » ou « héroïne », le tréma sur le « i » indique qu’il faut le prononcer « i » et non comme élément du son « ai » ou « oi ». Désormais,
il faut également écrire le tréma sur le « u » effectivement prononcé, ce
qui donne naissance aux suites « güe » et « güi » (anciennement « guë »
et « guï »
Concernant la terminaison « -üe », la présence du tréma sur la voyelle
« u » effectivement prononcée, et non plus sur la voyelle muette « e »,
évite les difficultés de lecture. Cette nouvelle règle instaure également
plus de cohérence : c’est à présent à chaque fois la lettre à prononcer
qui est surmontée d’un tréma.
NB : aucune des rectifications orthographiques ne concerne les noms
propres, ceux-ci gardent toujours leur orthographe traditionnelle.
Exemple
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Avant
Maintenant
Aiguë
Exiguë
Ambiguïté
Aigüe
Exigüe
Ambigüité
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5. « Francisation »
des mots d’origine étrangère
La règle
Les mots empruntés à des langues étrangères doivent maintenant être
accentués et accordés en nombre selon les règles du français.
Exemples
Avant
Accentuation
Un impresario
Un revolver
Formation du pluriel
Un barman, des barmen
Un gentleman, des gentlemen
Un minimum, des minima
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| Le renouvèlement de l’orthographe française |
Maintenant
L’intérêt
1. Lorsque ces mots sont utilisés et intégrés au sein de notre langue, il
est logique de les orthographier et de les accorder selon les règles du
français !
Le français est rempli d’emprunts à d’autres langues. Si nous respections
les règles d’accentuation et de formation du pluriel de ces langues, nous
devrions par exemple dire des « pizze » et non des « pizzas » ou encore
écrire « opéra » sans accent, étant donné que ces termes sont isssus de
l’italien.
2. Le pluriel « francisé » est déjà pratiqué par la plupart des francophones,
cette règle permet donc de clarifier et d’unifier cette pratique.
3. L’accentuation permet d’éviter les prononciations hésitantes.
Un imprésario
Un révolver
Un barman, des barmans
Un gentleman, des gentlemans
Un minimum, des minimums
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6. L’accent grave
Remarque
Les verbes « jeter », « appeler » et leurs composés (y compris « interpeler ») ne suivent pas cette règle.
A
La règle
Dans les formes conjuguées des verbes terminant en « -eter » et
« -eler », le son [ ] (« è ») précédant le « t » ou le « l » s’écrit désormais
systématiquement « e » avec accent grave. Il n’y a plus d’alternance entre
cette manière de transcrire le son et le doublement de la consonne « t »
ou « l ».
Cette règle s’applique au présent (indicatif, subjonctif et impératif), au
futur et au conditionnel.
Cette règle s’applique également aux dérivés en « –ment » de ces
verbes.
NB : Aucune des rectifications orthographiques ne concerne les noms
propres, ceux-ci gardent toujours leur orthographe traditionnelle.
Exemple
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Avant
Maintenant
Elle harcèle
Il chancelle
Elle harcèle (forme inchangée)
Il chancèle
Tu achètes
Tu étiquettes
Tu achètes (forme inchangée)
Tu étiquètes
Nivellement (verbe « niveler »)
Cliquettement
(verbe « cliqueter »)
Nivèlement
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Pourquoi ? Parce que les formes de ces verbes sont stables dans l’usage :
elles sont systématiquement orthographiées avec une double consonne
lorsqu’elles sont conjuguées par les scripteurs francophones.
L’intérêt
Comme peut être observé dans la colonne Avant, le système orthographique de l’ancienne orthographe impliquait qu’un même son, au
sein d’un même groupe de formes verbales, pouvait être écrit de deux
manières différentes. Il fallait donc mémoriser de longues listes de
verbes afin de savoir lesquels se conjuguaient en
« -ète(s) » ou « -èle(s) » et lesquels en « -ette(s) » ou « -elles(s) ». En
effet, cette différenciation s’opérait sans critère défini, l’usage n’était
donc pas stable, et tous les dictionnaires n’étaient même pas d’accord
entre eux.
Cette règle permet donc d’uniformiser la conjugaison de tous les verbes
en « -eter » et « -eler » et de clarifier cette situation confuse.
Cliquètement
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B
C
La règle
La règle
Il faut également écrire un « e » avec un accent grave (et non plus un
accent aigu) pour transcrire le son [ ] (« è ») dans les formes conjuguées
des verbes tels que céder, interpréter, régler,… c’est-à-dire dont la terminaison de l’infinitif est : « é + consonne(s) + er ».
Cette règle s’applique au futur et au conditionnel.
Exemples
Avant
Maintenant
Elle réglera
Ils régneraient
Elle règlera
Ils règneraient
L’intérêt
Cette règle rapproche l’orthographe de la forme verbale de sa prononciation.
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À l’instar des formes conjuguées des deux règles précédentes, s’écrivent
également avec un accent grave et non plus un accent aigu tous les mots
dont la prononciation est « è » et non « é ».
Exemples
Avant
Maintenant
Comme déjà…
Événement
Crémerie
Sécheresse
Réglementaire
Évènement
Crèmerie
Sècheresse
Règlementaire
Avènement
Crème
Assèchement
Règlement
L’intérêt
Cette règle présente un double intérêt : l’orthographe du mot est
rapprochée de sa prononciation et certaines familles de mots sont
uniformisées. Auparavant, le fait que l’accent ne correspondait pas à la
pronciation impliquait une hésitation de la part des scripteurs, et l’usage
n’était donc pas stable.
| Le renouvèlement de l’orthographe française | 17
7. L’accord du participe passé de
« laisser »
La règle
L’intérêt
Cette règle s’aligne sur la règle du participe passé de « faire » suivi d’un
infinitif. Il était en effet incohérent d’écrire : « elle s’est fait saisir » mais
« elle s’est laissée saisir » ;
« les plats que nous avons fait manger » mais « les plats que nous avons
laissés manger ».
Désormais, lorsque le participe passé du verbe « laisser » est suivi d’un
infinitif, il ne s’accorde pas. Il s’écrit donc « laissé » quel que soit le sujet
du verbe ou le COD placé devant lui.
NB : aucune des rectifications orthographiques ne concerne les noms
propres, ceux-ci gardent toujours leur orthographe traditionnelle.
Exemples
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Avant
Maintenant
L’abeille s’est laissée mourir
Les enfants, je les ai laissés
jouer
L’abeille s’est laissé mourir
Les enfants, je les ai laissé
jouer
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8. Les rectifications
d’anomalies lexicales
B. La soudure
Poursuivant un processus entrepris depuis le début des règles orthographiques françaises, une série de mots autrefois composés voient leur
trait d’union remplacé par une soudure. C’est le cas en particulier pour
les mots d’origine étrangère, les onomatopées et les mots composés de
« extra- » , « infra- », « intra- », « ultra- ».
A. Harmonie et cohérence
Généralement, les rectifications lexicales servent à harmoniser des
familles de mots, afin que l’ensemble des mots de cette famille aient une
orthographe cohérente.
NB : Aucune des rectifications orthographiques ne concerne les noms
propres, ceux-ci gardent toujours leur orthographe traditionnelle.
Exemples
Avant
Maintenant
Comme déjà…
Chariot
Levraut
Dissous
Bonhomie
Combatif
Charriot
Levreau
Dissout
Bonhommie
Combattif
Charrette, charrue,…
Agneau, chevreau,…
Dissoute
Homme, bonhomme,…
Combattre, combattant…
L’intérêt
Ces changements installent de l’harmonie et de la cohérence au sein
des familles de mots.
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| Le renouvèlement de l’orthographe française |
Exemples
Avant
Maintenant
Week-end
Auto-stop
Extra-terrestre
Tic-tac
Weekend
Autostop
Extraterrestre
Tictac
Par assimilation à une forme ressemblante
Avant
Maintenant
Comme déjà…
Porte-monnaie
Mille-patte
Portemonnaie
Millepatte
Portefeuille
Millefeuille
L’intérêt
Cette règle poursuit un processus entrepris depuis le début des règles
orthographiques françaises : il s’agit de progressivement considérer
comme des entités, comme des mots simples, les mots initialement
composés de deux autres mots (comme c’est déjà le cas pour « plafond », « hautbois », « entrevue »,…).
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C. Anomalies ponctuelles
« Ognon »
Dans le mot « oignon », le « i » n’a aucune justification ni étymologique,
ni phonétique. Il s’agit donc d’une difficulté installée inutilement au sein
de la langue française, c’est pourquoi ce mot s’écrit « ognon » selon l’orthographe rectifiée (à l’instar de mots similaires : pognon, trognon,…).
« Exéma » et « douçâtre »
Le mot « exéma » ne s’écrit plus avec « cz », graphie qui n’existait que
pour ce mot dans l’orthographe française. Ce mot s’orthographie
maintenant sur le modèle des autres mots se prononçant de la même
manière : examen, exécuter,…
De manière similaire, il n’y avait aucun autre cas que « douceâtre »
dans la langue française où le son /sa/ s’écrivait « cea », il est donc plus
évident de l’orthographier « douçâtre ».
« Nénufar »
Le mot s’est en réalité toujours écrit « nénufar », jusqu’à ce que, dans la
huitième édition (1932-1935) du dictionnaire de l’Académie française, se
glisse l’erreur de l’écrire avec « ph ».
La graphie « ph » en français sert à signaler l’origine grecque du mot (il
s’agit de la transcription de la lettre « phi », « φ ») et n’a de sens qu’avec
cette étymologie (comme dans « philosophie »). Or ce mot est d’origine
arabo-persane !
Et encore quelques autres mots…
Le mot « lunetier » s’écrit à présent comme il se prononce (et non plus
« lunettier »), pareil pour « prunelier » (et non plus « prunellier ») ; le
participe passé de « absoudre », dont la forme féminine est « absoute »,
s’écrit à présent « absout » (et non plus « absous »), l’orthographe de
certains mots est rapprochée de leur prononciation (« iglou » et non
plus « igloo », « yogourt » et non plus « yoghourt »,…).
« Assoir »
Selon l’ancienne orthographe, ce mot s’écrivait « asseoir ». Anciennement, le « e » était effectivement prononcé, mais ce n’est plus le cas
depuis longtemps.
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9. La nouvelle orthographe en résumé
1
L’accent circonflexe
Il n’y a plus d’accent circonflexe sur
les « u » et les « i ».
Exemples : « aout », « ile ».
2 Les traits d’union dans l’écriture
des nombres
Dans l’écriture des nombres, tous
les mots sont reliés par un trait
d’union.
Exemple : « trois-cent-cinquantequatre-mille-deux-cent-douze ».
3 L’accord en nombre des noms composés
Les noms composés par un verbe +
nom ou par une préposition + nom
ne prennent plus jamais de marque
de pluriel au singulier, et lorsqu’ils
sont au pluriel, seul le second élément prend la marque du pluriel.
Exemple : « un sèche-cheveu, des
sèche-cheveux ».
4 Le tréma
Le tréma est déplacé sur le « u » effectivement prononcé , ce qui donne
lieu aux suites « güe » et « güi ».
Exemple : « ambigüité ».
5 Francisation des noms d’origine
étrangère
Les mots issus de langues étrangères
doivent maintenant être accentués
et accordés en nombre selon les
règles du français.
Exemples : « un révolver », « des
barmans »
6 L’accent grave
Les verbes en « -eter » et « -eler »
se conjuguent à présent tous sur le
modèle de « acheter ». Exemples :
« tu chancèles », « tu étiquètes ».
(Exception : les conjugaisons de
« appeler » et « jeter »).
Les autres formes conjuguées et
les noms où le son « è » est prononcé sont à présents écrits avec cet
accent au lieu de l’accent aigu.
Exemples : « il règlera », « évènement »
7 Le participe passé de « laisser »
Le participe passé du verbe « laisser » est toujours invariable lorsqu’il
est suivi d’un infinitif.
Exemple : « elles se sont laissé ».
8 La rectification
d’anomalies lexicales
Plusieurs anomalies lexicales sont
supprimées :
- afin d’uniformiser des familles de
mots. Exemples : « charriot », « combattif »
- afin de souder certains mots.
Exemples : « extraterrestre », « portemonnaie »
- afin de rectifier des incohérences
ponctuelles. Exemples : « ognon »,
« nénufar ».
Plus d’infos sur : http://www.averbode.be/nouvelleorthographe
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